La Commission sénatoriale d’enquête sur le Fonds Marianne révèle progressivement un Schiappagate, qui tourne au scandale d’Etat. Après la désastreuse audition de la ministre hier, qui a souligné
les faiblesses des “amateurs” qui entourent Macron, l’audition de l’un des principaux protagonistes du dossier, Mohamed Sifaoui, très soutenu par Caroline Fourest et par les anti-islamistes
primaires, a tourné au fiasco. Révélant qu’il avait bénéficié d’une double rémunération pour “lutter contre l’islamisme” après la décapitation de Samuel Paty, Sifaoui, réputé proche des services
algériens, s’est permis d’humilier publiquement, à plusieurs reprises, comme nous le montrons dans notre synthèse, les représentants du peuple français. Visiblement, la soupe versée par le
contribuable français est bonne, mais le rendu compte sur l’utilisation qui en a été faite est aussi indigent que dans les pires pratiques du régime dictatorial algérien instauré après les
Accords d’Evian.
Il faut regarder avec quel mépris, quelle morgue, quelle insupportable volonté d’humilier, Mohamed Sifaoui a répondu aux sénateurs (Husson, LR, et Claude Raynal
socialiste) pourtant bonhommes et patelins, pour comprendre ce qui se joue derrière l’affaire du Fonds Marianne, dont nous avons montré hier, en synthétisant l’intervention de Marlène Schiappa,
qu’elle cachait un vrai scandale d’État. Derrière une affaire au fond subalterne de dilapidation d’un fonds public créé pour honorer la mémoire d’un enseignant lâchement assassiné, décapité vif,
par un terroriste islamiste, se dresse tout à coup un portrait sur le vif de toute une faune de petits profiteurs qui s’engraissent entre incompétence et mépris sur le dos du contribuable.
Grâce à la commission sénatoriale, cette petite affaire crapuleuse se transforme peu à peu en scandale d’État. Voici pourquoi.
La scandaleuse incompétence de Schiappa
Nous l’avons montré hier, l’audition de Marlène Schiappa, empreinte de mauvaise foi, a aussi montré la difficulté de la ministre à comprendre des questions simples
et simplement posées, sur son action. Pour mémoire, nous rappelons notre synthèse (partielle) de l’audition :
Certes, on ne peut ignorer la part de mauvaise foi dans la posture de Marlène Schiappa, qui explique à qui veut l’entendre qu’elle ne contrôlait absolument rien
dans le micro-ministère que Macron lui avait confié, y compris sur des dossiers sensibles qui lui ont permis d’abondamment communiquer. Mais, au-delà de cette posture faussement candide, tout le
monde a relevé la véritable difficulté de la ministre à comprendre des questions simples, et à y répondre simplement.
Cette “limite” a montré la faiblesse de l’entourage présidentiel, mal équipé face à des crises politiques. Elle pose aussi la question des soutiens dont la ministre
bénéficie, notamment du côté du milieu LGBT qui entoure Brigitte Macron et, notamment, du côté de Jean-Marc Borello, président du groupe SOS et soutien de la première heure d’Emmanuel
Macron
Le mépris de Mohamed Sifaoui pose question
Une autre face du dossier est apparue avec l’audition hallucinante de Mohamed Sifaoui, sorte du VRP multicartes de l’anti-islamisme, citoyen franco-algérien dont la
boursouflure vaniteuse vis-à-vis de la représentation nationale pose un véritable problème. Alors que tout indique de Sifaoui a bénéficié d’un contrat double pour la même prestation payé par le
contribuable français, l’impétrant a couvert de son mépris, de sa condescendance et de sa morgue, les sénateurs qui l’interrogeaient.
L’intéressé se sent-il protégé par des puissances cachées, par exemple par les services algériens dont il est réputé proche ? Toujours est-il que les sénateurs ont
fait preuve d’une patience difficile à imaginer vis-à-vis de ses saillies insultantes. Sifaoui est allé jusqu’à demander au rapporteur de retirer une question, au demeurant sur un malentendu qui
a souligné les limites intellectuelles de ce héros de la lutte anti-islamiste soutenu par Caroline Fourest et ses thuriféraires.
Comment, dans notre République, pouvons-nous tolérer des écarts de ce genre dans un corps constitué aussi prestigieux que le Sénat ? La question est posée, et la
réponse vaudra son pesant de cacahuètes.
Vers un scandale d’État
Au fil des auditions, un sombre portrait se dessine : celui d’une action politique obnubilée par la “communication”, avec un vrai cynisme de l’instant. Marlène
Schiappa semble avoir utilisé la mort de Samuel Paty comme un levier “porteur” pour montrer qu’elle agissait. Mais, sur le fond, elle n’a rien maîtrisé ni rien contrôlé. Si l’on se fie à sa
parole, elle ne savait pas ce que son cabinet (pourtant dans un ministère microscopique) concoctait, elle ne savait rien de l’utilisation réelle du fonds sur la création duquel elle avait
abondamment communiqué, et elle n’avait aucune vision durable de la politique à mener contre l’islamisme.
Au fond, le portrait qui émerge est celui d’une arriviste incompétente, manipulée par son administration, obsédée par l’idée de se mettre en avant, mais sans la
moindre capacité à contrôler l’action publique déployée sous son autorité. C’est ce qu’Emmanuel Macron appelait l’amateurisme, dont il fallait, selon lui, être fier.
Au vu de la tournure des événements, c’est le procès du macronisme lui-même qui commence. Et, sans une purge rapide, il pourrait se révéler mortifère pour le
régime.
Le Sénat démontre brutalement l’incompétence de Marlène Schiappa
Alors que la France dénonce (dans l’étrange mutisme de la presse étrangère) l’opération prétendument russe de Doppelgänger, qui serait une désinformation sur Internet organisée, la commission du
Sénat, qui travaille sur le fonds Marianne et son soutien financier à des sites pro-macronistes comme Conspiracy Watch, documente pied à pied la façon dont l’argent destiné à lutter contre
“l’islamisme” a été utilisé de façon manifestement mal contrôlée par le micro-ministère de Marlène Schiappa. Nous savons que, créé pour honorer la mémoire de Samuel Paty, enseignant égorgé par un
terroriste islamiste, ce fonds a financé le fichage des opposants par des exécutants aux ordres comme Rudy Reichstadt. Mais quel est le rôle de Marlène Schiappa, proche de Jean-Marc Borello, l’un
des tout premiers militants de la cause macroniste, et par ailleurs proche des milieux festifs qui ont “fait” Macron ? Son audition au Sénat a en tout cas permis de vérifier sa profonde
incompétence et sa véritable difficulté à comprendre des questions simples posées par les sénateurs. Démonstration ci-dessous.
L’audition de Marlène Schiappa au Sénat a permis de clarifier deux points majeurs, qui étaient encore incertains, mais que nous savons désormais de façon
incontestable. Le premier tient à l’incompétence politique profonde de Marlène Schiappa qui, même à la tête d’un tout petit ministère, est incapable de maîtriser clairement des dossiers,
confondant des dates, des procédures et oubliant la moitié des informations. Le second est son incapacité, dans une discussion politique, à comprendre les questions précises qui lui sont posées,
à distinguer le jeu de ses interlocuteurs, et à anticiper les mauvais coups.
En effet, malgré une volonté pédagogique du Président de la Commission, qui précisait souvent le sens des questions posées par le rapporteur Jean-François Husson, à
de nombreuses reprises, la ministre Schiappa a paru mal assurée dans ses réponses, confessant ne pas comprendre les questions elles-mêmes.
Schiappa a-t-elle transformé son ministère en jouet personnel ?
D’une manière générale, la Commission a tenté de savoir si Marlène Schiappa avait bien inscrit son action dans une continuité gouvernementale, ou bien si elle avait
cherché à utiliser la “cagnotte” (mot sur lequel le rapporteur de la Commission l’a reprise) pour servir sa carrière personnelle, ses “amis”, ou ses marottes. Force est de constater que Schiappa
n’a pas forcément vu le problème, expliquant que tout allait bien, et que la “politisation” de la procédure d’attribution des subventions qu’elle a imposée à son arrivée n’avait pas eu d’impact
sur les choix finaux.
Comment les décisions se prenaient-elles alors ? Là encore, les explications qu’elle a données n’ont pas paru très convaincantes. Dans l’ensemble, la ministre n’a
guère semblé prendre la mesure des procédures en jeu et n’a pas donné le sentiment de bien comprendre dans quel engrenage elle s’était engagée en recentrant autour d’elle et de son équipe les
attributions de subvention. Elle a notamment peiné à faire la distinction entre la décision d’attribuer une subvention et le paiement de la subvention elle-même, comme si l’étape politique
d’attribution n’existait pas.
Un petit coup de pouce donné incognito à Sifaoui
Face à autant de désordre, les sénateurs n’ont pas eu trop de peine à “faire parler” leur invitée. Celle-ci a, ni une ni deux, confirmé (elle-même a fourni le mail
qui l’enfonce…) qu’elle avait été interrogée dès le début du mois d’avril 2021 sur le montant de la subvention à attribuer à Mohamed Sifaoui et sa fameuse association intitulée Union des Sociétés
d’Education Physique et de Préparation Militaire (USEPPM)… alors que l’appel à projets n’avait pas commencé. Il n’en fallait pas plus pour consolider la thèse d’une procédure bidon et pipeautée
d’avance.
Selon Sifaoui, Marlène Schiappa fut un élément moteur de ce pipeautage. La ministre a assuré ne pas connaître Sifaoui et a plaidé l’ignorance, chargeant, au
passage, son cabinet… Décidément, voilà un ministère microscopique que la ministre peinait vraiment à contrôler.
A quoi a servi l’argent ?
On sait depuis l’audition complaisante de Rudy Reichstadt, que l’argent versé a permis à des acteurs de bric et de broc de participer à des campagnes de
contre-influence sur Internet. Dans la pratique, le gouvernement a payé le fichage des opposants (technique dont Conspiracy Watch s’est fait une spécialité) et des argumentaires en apparence
indépendant pour promouvoir les doctrines officielles.
Grâce à Rudy Reichstadt, on sait que ces opérations ont fonctionné avec le soutien de Google, mais aussi de quelques financeurs “privés” comme la Fondation pour la
Mémoire de la Shoah, présidée par Rothschild. Face aux explications confuses de Marlène Schiappa, on reste sceptique sur les explications officielles quant à l’utilisation du Fonds. En réalité,
il est très probable que le Fonds Marianne ait aussi abondé des opérations de soutien discret à la candidature de Macron à l’occasion des présidentielles, ne serait-ce que par la disqualification
de ses adversaires politiques (tâche assumée par Conspiracy Watch, en tout cas).
Le contre-feu de Doppelgänger
Il est amusant de voir que, la veille de cette audition critique, le ministère des Affaires Etrangères ait dénoncé une opération d’influence russe menée en France
sur Internet. Ce Doppelgänger aurait consisté à créer de faux sites officiels diffusant de fausses informations, ainsi qu’un faux “Monde” et une faux “20 minutes”. Cette opération, démasquée avec
l’aide de Facebook (qui a activement censuré son réseau au profit du narratif covidien, bannissant notamment tous ceux qui remettaient en cause l’origine animale du virus), paraît bien pâle, mais
effectivement bien mieux organisée, que le chaotique projet passé entre les mains de Marlène Schiappa.
Fonds Marianne : «Marlène Schiappa doit démissionner»
Régis de Castelnau, avocat, auteur du blog «Vu Du Droit» et
Philippe Pascot, ancien élu local et auteur de «Pilleurs de vie»
; «Pilleurs
d’État» ; «Mensonges
d’État» (le tout aux éditions Max Milo).
«Le 6 avril, votre cabinet arbitre sur un montant de 300 000 euros qui comme par hasard devient le montant qui est présenté en comité qui suit. Voilà, ça
c’est la chronologie que vous avez donnée».
Fonds Marianne : L’audition de Sifaoui Lface à la Commission d’enquête sénatoriale est un naufrage
Voici le thread publié en direct sur le compte Twitter de Salim Laïbi
Comme vous pouvez le constater ci-dessous, à la lecture des nombreux tweets publiés par Salim Laïbi en direct pendant l’audition de monsieur Mohamed
Sifaoui, c’est un véritable naufrage. Les contradictions relevées sont nombreuses comme vous pourrez le constater encore une fois, le comportement de Sifaoui est abject, insupportable.
Son arrogance est spectaculaire, il n’a de cesse d’accuser tous ses adversaires d’être des lâches, des incompétents et surtout des islamistes. Lui seul est garant de la santé de la
République et son avenir car il est le seul à comprendre ce qui se passe. Pourtant les faits sont têtus, les preuves sont nombreuses et les contradictions entre les déclarations des uns
et des autres lourdes.
Comme le dit et l’explique parfaitement le journaliste et essayiste algérien Abed Charef, c’est l’Élysée qui a fabriqué Mohamed Sifaoui, c’est l’Élysée qui
est le seul responsable de la promotion de ce faussaire, incompétent notoire, aux nombreuses casseroles.
L’audition de #sifaoui a commencé Arrogance folle, il défend et couvre #schiappa/#gravel dans son propos liminaire. Il n’a pas trop le choix.
Victimisation et complotisme. #sifaoui accuse ses adversaires, non pas de l’attaquer lui et ses méthodes douteuses, mais LA RÉPUBLIQUE ! Car IL EST LA RÉPUBLIQUE. Il accuse le rapport de l’IGA d’être mauvais et réalisé à charge.
Premier rappel à l’ordre du Président et du rapporteur contre les premiers excès de #sifaoui. Ça commence mal…
#sifaoui ne répond pas à une question simple, il raconte sa vie, fait du sensationnel (terrorisme, menace, on va tous mourir…) mais ne dit pas si #schiappa l’a consulté avant l’appel à projets. Hors sujet total.
#sifaoui affirme qu’il a été contacté par le #CIPDR à la demande insistante du cabinet de #schiappa. Ils se rencontreront de septembre à avril autour des sujets de séparatisme et de propositions de projets de réactions concrètes.
“Je n’aime pas les gens qui n’ont pas de courage” concernant #schiappa. Le président le recadre. #sifaoui confirme qu’elle l’a soutenu et encouragé avant l’appel à projets.
#sifaoui affirme qu’il avait préparé des documents importants malheureusement saisis lors de perquisition ! Zut alors ! Comme s’il n’avait pas des copies
numérisées.
Là, maintenant, les gens peuvent voir que #sifaoui est fou. Il fait la morale à la Commission avec une ‘arrogance’ folle. Il agace le Président et le rapporteur. Ça va mal finir…
Il affirme avoir rencontré #schiappa le 24 mars 2021 pendant 10′-15′ confirmant les déclarations de #gravel. Il s’agit de mettre en place un fonds important contre le séparatisme. Le chiffrage du projet se fera à la réunion du 6 avril.
La présentation du projet chiffré le 6 avril durera 1 heure. #sifaoui affirme qu’il a travaillé avec son collègue du 24/3 au 6/4 pour chiffrer le projet. Le rapporteur lui rappelle que ce n’est pas ce qu’a dit son collègue à
la même Commission ! Un des 2 ment.
Le souci c’est que Cyril #karunagaran a témoigné avoir travaillé que 2 jours et non 2 semaines ! Très grosse contradiction que #sifaoui assume trenkil…
#sifaoui affirme que dès oct 2020 le préfet #gravel lui a demandé de monter une équipe scientifique ! Il a beaucoup d’humour le sifaoui Arrogance folle.
#sifaoui affirme avoir déjà facturé ses conseils au gouvernement par l’établissement d’une facture annuelle dont il ne donne pas le montant. Toujours l’excuse de la perquisition…
Pourquoi l’#USEPPM ? Car ce n’est pas son objet. #sifaoui affirme qu’il a proposé 5 autres associations sauf que l’USEPPM était reconnue d’utilité publique. Argument d’une rare légèreté…
Pour #sifaoui 3200€ net par mois est un contrat «pathétique». Tout en restant administrateur de l’USEPPM ! Sachant que la liste des administrateurs n’a pas été mise à
jour à la préfecture.
Aïe ! Le Président Raynal pointe une anomalie lourde. Comment #sifaoui peut-il avoir un contrat privé à temps plein avec le CIPDR + l’USPPM. Il possède le don d’ubiquité. Les 2 sont payés par le CIPDR ! Est-ce légal ?
Le montant du contrat privé a été balancé : 39500€ HT pour une année de travail.
La première demande de subvention de #sifaoui, financée à 100%, est de 635 000€ ! Somme considérable, très importante qui est rarement accordée, voire jamais pour un premier projet.
On a clairement l’impression que #sifaoui est sur un plateau télé avec ses copains, pourtant ce n’est pas le cas. Son dilettantisme lui coûtera cher. Sa légèreté et son arrogance ne passeront
pas.
#sifaoui affirme que le projet s’est dégradé en cours, car son budget est passé de 635 000€ à 355 000€. Il voulait plus de flouze. Ce qui ne l’a pas empêché de
travailler et de prendre l’argent…
Première engueulade entre le rapporteur et #sifaoui. Ce dernier l’accuse de le maltraiter en le comparant à #schiappa. #sifaoui menace et perd ses nerfs.
Naufrage spectaculaire de #sifaoui en direct. Grosses tensions avec le rapporteur Husson.
Comique : #sifaoui vient de demander au rapporteur #Husson de «garder ses
nerfs» !!! Spectaculaire culot ! Il est, pourtant, très calme et très respectueux contrairement à lui, tout le monde peut le constater.
Question : est-ce que le travail effectué a été à la hauteur ? Selon #sifaoui le projet est mort-né, car pas assez d’argent malgré un premier versement de 266 000€ !!! C’est fou, car, on fait infiniment plus avec infiniment moins
d’argent !
Grosses tensions en cours. #sifaoui attaque violemment, il exaspère le Président. La question porte sur le remboursement des sommes allouées.
#sifaoui affirme de l’USEPPM attaquera en justice le rapport de l’IGA. Encore une promesse qui n’engage que lui…
#sifaoui se croit dans un bar parisien, ses postures sont folles :
#sifaoui affirme qu’il a baissé la quantité de travail effectué à cause de la campagne électorale !
Si le projet a été saboté à ce point, fallait tout annuler, se retirer, rembourser et éviter ainsi une Commission d’enquête ! D’autant qu’il a réduit les charges de fonctionnement, hormis son salaire…
Le Président revient sur la production extrêmement faible de l’#USEPPM ! C’est un fait. #sifaoui explique que ce n’est pas vrai en remerciant et en louant le travail extraordinaire effectué par 2 rédacteurs ! Tout est faux selon lui.
#sifaoui accuse les journalistes qui enquêtent sur ce scandale de dérives idéologiques ! Il va bientôt les accuser d’islamisme.
#sifaoui passe son temps à fermer des parenthèses de manière très autoritaire en multipliant les hors-sujets. Avec une arrogance folle et déterminée. Un vrai
pervers narcissique.
Pour terminer, le rapporteur #Husson relève des contradictions dans l’audition de #sifaoui. Aucune autre question ne sera posée.
L’audition de Marlène Schiappa par le Sénat, dans le cadre de la commission d’enquête sur le Fonds Marianne, restera un moment absolument sidérant du second mandat d’Emmanuel Macron. Jamais une
ministre (en poste depuis 6 ans !) n’avait produit une prestation aussi pitoyable, aussi décalée en termes de niveau, et aussi révélatrice de l’incurie qui règne à la tête de l’État. Finalement,
la Commission sénatoriale a mis en évidence, avec une implacable méticulosité, le dilettantisme cynique du pouvoir : un enseignant est décapité, on décide de créer un fonds, on communique avec
fracas sur cette idée, puis on passe à autre chose sans plus très bien savoir si l’argent du fonds a servi ou non à rémunérer des copains. En attendant, on a “communiqué” à bon compte, quelques
mois avant les élections, sur une opération qui rapporte des voix. La profanation du pouvoir n’a plus de limite.
L’extrait de la Commission sénatoriale que nous citons éclaire particulièrement ce qui fait le noyau dur du Schiappagate : il montre comment un événement politique
majeur, tragique, sordide, en l’espèce la décapitation d’un enseignant, a fait l’objet d’une récupération politique, d’une communication cynique, puis d’un “abandon” en rase campagne au profit de
quelques proches du pouvoir. Face à ce processus désastreux, la ministre n’en est même pas au stade de la “défense”. Elle est tout simplement incapable de conscientiser le processus de
récupération dans lequel elle s’est inscrit et dont elle a été l’un des rouages. C’est à peine si elle prend la mesure de son dilettantisme face aux dossiers.
Un processus de récupération politique
En écoutant le Président et le rapporteur de la Commission, on comprend assez clairement ce qui s’est passé : au printemps 2021, la mort de Samuel Paty donne
l’occasion de créer un “Fonds” pour financer des actions de contre-influence républicaine sur Internet, financée par l’État. Monté en catastrophe, ce fonds donne finalement lieu au versement de
subventions généreuses à des proches du pouvoir.
Certes, formellement, un comité de sélection impartial est mis en place, mais ce comité ne rend aucun rapport, ne produit aucun document sur les choix finaux de
subventions. Pire : il propose de verser 100.000€ à SOS Racisme, subvention que Marlène Schiappa remet autoritairement en cause. Autrement dit, les attributions de subventions semblent à la main
du pouvoir.
Nous avons déjà évoqué la façon dont, à son arrivée, Marlène Schiappa avait politisé les attributions de subventions :
Si l’on en croit Marlène Schiappa, elle n’a pas vraiment participé aux choix “concrets” de cette opération, au point de ne pas connaître la liste des associations
subventionnées, ni le montant dont elles ont bénéficié. Chacun appréciera la vraisemblance de cette affirmation.
Mais ce qui est sûr, c’est que ces lacunes assumées devant le Sénat n’ont pas empêché Marlène Schiappa de lancer son Fonds en fanfare, avec une communication
tonitruante qui lui permettait de paraître la bonne élève de la laïcité. Cette communication s’est largement faite autour de la souffrance de Samuel Paty et de sa famille, ce qu’on appelle
couramment une “récupération”.
Donc, Marlène Schiappa a fait la une des journaux en jouant aux Jeanne d’Arc décidées à combattre l’islamisme, sans aucune sincérité apparente. Elle a créé un
Fonds, qu’elle n’a absolument pas suivi, et dont elle est incapable d’expliquer les grands principes, ni les grandes décisions.
La bureaucratie a-t-elle servi les “copains” ?
En regardant l’audition de Mohamed Sifaoui hier, on peut se poser la question hier de la proximité inquiétante entre les bénéficiaires du Fonds et les vrais
décideurs des attributions. Les préfets Gravel et autres ont-ils servi leurs copains en dehors de tout critère objectif d’attribution ? Ont-ils délibérément “oublié” de vérifier que les
subventions attribuées servaient réellement à produire les contenus commandés et financés ? Pire : ont-ils endossé des subventions pour des contenus électoraux qui se sont faits discrètement
passer pour des contenus liés à l’affaire Samuel Paty ?
On retrouve ici les ingrédients du macronisme : obsession pour la communication, désintérêt pour le sens des actions, mépris pour l’intérêt général, copinage en
tous sens, dilapidation des fonds publics dans un entre-soi sans vergogne, et avec un cynisme assumé.
Cette affaire illustre, en tout cas, le vice de tout un système. Le seul fait que Marlène Schiappa n’ait pas encore démissionné, le seul fait que Macron ne
l’ait pas démissionnée, est en soi un problème.
Schiappagate : Sifaoui, agent de propagande au coeur du Journal du Dimanche
La Lettre A vient de faire un rapprochement tonitruant et tout à fait pertinent entre les différents contrats dont Mohamed Sifaoui bénéficiait. On se souvient que lors de son hallucinante
audition par le Sénat, où il a passé son temps à humilier les sénateurs qui l’interrogeaient, Mohamed Sifaoui a révélé avoir signé un contrat de “consultant” avec le ministère de l’Intérieur dès
le mois de novembre 2020. En principe, ce contrat l’engageait à travailler à plein temps. Miracle ! Sifaoui a en même temps “pigé” pour le Journal du Dimanche, torchon subventionné du groupe
Lagardère. Et sur quoi “pigeait”-il ? sur le ministère de l’Intérieur. Autant dire que le Journal du Dimanche a montré, une fois de plus, comment la presse subventionnée est directement rédigée
par le pouvoir. Rappelons que le Courrier des Stratèges ne vit que de ses abonnements et ne demande pas le label IPG pour garder son indépendance éditoriale et ne pas être prisonnier du pouvoir,
ce qui lui vaut d’être diffamé par Conspiracy Watch, subventionné à 50% par le ministère de l’Intérieur.
On se souvient de l’insupportable morgue de Mohamed Sifaoui devant les sénateurs, que nous avions résumée ci-dessus. Piégé par sa propre suffisance, Sifaoui avait trop parlé en répondant à des
questions que personne ne lui avait posées. En particulier, Sifaoui a révélé avoir bénéficié d’un contrat de 39.000€ avec le ministère de l’Intérieur entre novembre 2020 et janvier 2023. Ce
contrat s’est ajouté à la subvention versée en 2021 par le CIPDR pour les mêmes missions de conseil, dont personne ne sait exactement ce qu’elles ont recouvré.
Pigiste au Journal du Dimanche
Il se trouve que, comme le fait remarquer la Lettre A, Sifaoui a, dans le même temps, c’est-à-dire de décembre 2020 à septembre 2022, réalisé une dizaine d’articles sur… le ministère de
l’Intérieur, et tout spécialement sur la politique de Darmanin vis-à-vis des
islamistes. Tiens donc ! c’était précisément l’objet de son contrat avec le ministère lui-même !
Donc, un journal de Lagardère abondamment subventionné par Macron a publié des piges sur un ministère rédigée par un agent de ce ministère, sans préciser que ce texte procédait d’un mélange des
genres ! Voilà un superbe retour ni vu ni connu au ministère de l’Information. Le gouvernement peut bien moquer le régime de Poutine, nous ne sommes plus très loin des pratiques de l’Agence TASS
aux grandes heures de Brejnev.
Presse subventionnée et guerre de l’information
Au fond, ce mélange des genres, où la presse subventionnée ne s’embarrasse plus de recruter des journalistes et remplit ses colonnes, sur les sujets sensibles, avec des agents du pouvoir,
illustre parfaitement la militarisation de l’information que nous évoquons régulièrement. Cette doctrine, née de la CIA dans les années 70, est devenue la doctrine officielle du G7 pour
structurer son influence sur Internet et les réseaux sociaux. Désormais, la guerre ne se livre plus vraiment sur les champs de bataille. Elle a plutôt lieu dans les colonnes des journaux, et
surtout sur les “murs” des réseaux sociaux.
La même commission d’enquête du Sénat a permis d’établir le mode opératoire de cette contre-influence, à l’occasion de l’audition du Rudy Reichstag, fondateur de l’organe para-étatique Conspiracy
Watch, association subventionnée à 50% par l’Etat et à 50% par la Fondation pour la mémoire de la Shoah