La sourde colère de l'Armée Française

Le 19/07/2017.

« Dans les circonstances actuelles, je considère ne plus être en mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français, aujourd’hui et demain, et soutenir les ambitions de notre pays. » C’est avec ces mots que le général de Villiers, chef d’état-major des armées (CEMA), a présenté sa démission à Emmanuel Macron, qui l’a accepté.

Un événement qui intervient quelques jours à peine après l’annonce de sa prolongation d’un an à ce poste par le président de la République. Son tort : avoir osé exprimer sa colère lors d’une audition à huis clos en commission de la défense de l’Assemblée nationale après l’annonce (par voie de presse) d’une nouvelle coupe de 850 millions d’euros dans le budget des armées. Concrètement, les armées doivent ainsi supporter à elles seules 20 % de l’effort total (4,5 milliards) demandé aux ministères pour contenir le déficit de l’État en 2017. 
« Dans le plus strict respect de la loyauté qui n’a jamais cessé d’être le fondement de ma relation avec l’autorité politique et la représentation nationale, j’ai estimé qu’il était de mon devoir de leur faire part de mes réserves, à plusieurs reprises, à huis clos, en toute transparence et vérité », s’est justifié le général de Villiers.

A raison : le CEMA est-il tenu à un quelconque devoir de réserve devant les élus de la Nation ? Aurait-il dû mentir devant ces élus ? Qui, mieux que le général de Villiers, chef d’état-major des Armées depuis trois ans et demi, aurait pu alerter ces représentants de la Nation, sur l’état des armées françaises ?

« Savez-vous qui a fait le plus de mal aux armées depuis la fin de la guerre froide ? L’armée irakienne ? Les Taliban ? Al-Qaïda ? Al-Mourabitoune ? L’Etat islamique ? Non, ce ne sont là de petits joueurs. Les organisations qui ont, et de très loin, réduit le plus nos capacités militaires s’appellent le Parti des petits boutiquiers politiques et le Groupe des hauts-fonctionnaires de Bercy, les seconds servant de bras armé aux premiers…à moins que ce ne soit l’inverse tant les fonctionnaires des finances sont puissants », a vivement réagi le colonel Michel Goya sur son blog la Voie de l’épée.

 

Source : Newsletter quotidienne de Valeurs actuelles

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