Lettre à M. BLAZY - Maire de Gonesse

COMITE NATIONAL D'ENTENTE

des associations patriotiques et du Monde Combattant

Le Président

 

Paris le 28/11/2022.

 

Monsieur le Maire,

 

J'ai reçu très tardivement votre invitation pour l'inauguration de deux allées à l'occasion du 60° anniversaire de la guerre d'Algérie.

Je ne pourrai m'y rendre, mais je me permets d'y répondre en ma qualité de Président du Comité National d'Entente, qui regroupe plus de 50 associations patriotiques, d'anciens combattants et de victimes de guerre, soit environ 1 500 000 personnes.

 

Je tenais à vous dire que j'avais apprécié le début de votre invitation lorsque vous écivez : "Cette année, nous comémorerons le 60° anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie. Cet évènement historique demeure un sujet sensible qui imprègne les mémoires et nécessite un travail de réconciliation et de compréhension mutuelle". Effectivement, la guerre d'Algérie fut une triple tragédie, entre les Français, entre les Algériens eux-même, et aujourd'hui entre la France et l'Algérie ! A cet égard, je me permets de citer souvent, Mr. Mohand HAMOUMOU, harki et ancien Maire de Saint-Yorre, quand il dit que le seul moyen d'atténuer les tensions entre nos deux pays, est de faire l'effort "d'enterrer la guerre des mémoires !"

 

Or, malgré votre propos introductif, je dois  vous avouer que votre invitation va finalement raviver cette guerre, quand vous écrivez : "Quand à la seconde allée, elle rendra homage à Ali Boumendjel, avocat et militant de l'indépendance algérienne, assassiné par l'armée française."

 

Je ne nie pas les faits, car cet avocat, qui a participé à plusieurs attentats, dont celui d'un couple avec son bébé, est mort en prison dans des conditions lamentables, sous l'action d'un seul homme, le Colonel Aussaresse, de triste mémoire dans l'armée française, qui s'est même vanté de l'avoir tué ! Mais, cet officier n'est pas "l'armée française" comme vous l'écrivez ! Bien au contraire, une fois à la retraite, il a été condamné, pour "apologie de crime de guerre" et déchu de l'ordre de la Légion d'Honneur !

 

Voici quatre ans, dans cette même fonction, lorsque le Président de la République est allé rendre visite à la veuve de MAURICE Audin, je lui avais écrit les mots suivants : "Mais, une fois passé le moment d'étonnement pour les uns, de doute pour d'autres, voire de colère pour certains, et sans occulter la réalité des faits, il faut reconnaitre que votre déplacement a soulevé plus d'interrogations qu'il n'a apporté d'apaisements!"

 

Et c'est bien le cas de cette inauguration ! Combien de morts Ali Boumendjel a-t-il sur la conscience ? Aujourd'hui, en France, il serait poursuivi pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et pourrait se voir condamné à des peines équivalentes à celles des attentats du13 novembre 2015.

 

Et pourquoi n'honorrez-vous pas quelques uns des 25 000 soldats français de tous grade, qui restent nos concitoyens et qui sont morts pour la France durant ces années de guerre d'Algérie ?

Pourquoi ne pas honnorer, comme le fait l'association SOLDIS, les quelques 600 soldats français qui ont disparus, corps et bien, au cours des combats d'Algérie, ou qui ont été enlevés par le FLN, dont on a jamias su s'ils étaient morts, et de quelle manière, privant leur famille d'une tombe pour venir s'y recueillir....?

 

Recemment, la ville de Marseille a tenu à honnorer un ancien Compagnon de la Libération, le Général Paul Oddo, qui était Grand Croix de la Légion d'Honneur ! De même peut-être plus symboliquement, la ville de Lorient a baptisé une allée de sa ville du nom d'un officier marinier, mort pour la France en Afghanistan, le 1° maître Loïc Lepage ! Et le mois dernier, une place André Zimheld, héro de la deuxième Guerre Mondiale, a été inaugurée dans le XVII° arrondissement de Paris !

 

Monsieurl le Maire, je n'apprécie pas les polémiqques, dont de nombreux médias se nourrissent !

C'est pourquoi je terminerai cette lettre par une simple question, qui vous renverra à votre conscience d'élu de la Nation : Que cherchez-vous en mettant un tel homme à l'honneur ?

J'espère simplement que son action de terroriste ne fera pas naître des vocations parmi la jeunesse de Gonesse, qui chercheraient à s'en prendre aux habitants de votre ville...

 

Je vous assure de tout mon respect pour votre fonction d'élu de la Nation.

 

Général d'Armée (2S) Bruno  DARY

Pésident du Comité National d'Entente

 

Destinataire : M. Jean-Pierre BLAZY, maire de Gonesse - 66, rue de Paris - 95500 - PARIS

 

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