Présidentielle : 20% des Français « prêts » à voter pour le général de Villiers

...par Jean-Dominique Merchet le 20/11/2020.

Plus d’un tiers de l’électorat de droite pourrait se retrouver sur une candidature de l’ancien chef d’état-major, qui n’a pas - publiquement - exclu cette éventualité.

Source : L'Opinion

Pierre de Villiers

Pierre de Villiers

 
© Sipa Press

20% des Français seraient à voter à la présidentielle pour le général Pierre de Villiers. C’est ce qui ressort d’un sondage Ifop pour Valeurs actuelles, mesurant le « potentiel électoral » de l’ancien chef d’état-major.

A la question : « Seriez-vous prêt à voter pour lui, s’il était candidat à la présidentielle ? » 6% des personnes interrogées répondent « certainement » et 14% « probablement ». Ce ne sont pas des chiffres négligeables, même si le général de Villiers n’a pas fait acte de candidature... sans toutefois y renoncer de manière publique et claire.

Toutefois, le sondage indique que 42% des personnes interrogées « ne connaissent pas cette personnalité ». Malgré son départ spectaculaire en 2017, puis le succès de ses trois livres (dont le dernier « L’équilibre est un courage » vient de paraître chez Fayard), le général conserve des marges de progrès en matière de notoriété. C’est notamment le cas chez les jeunes de moins de 35 ans, qui sont 57% à ne pas le connaître.

Sans beaucoup de surprise, c’est à droite que Pierre de Villiers obtient les meilleurs scores, puisque 38% des électeurs de ce bord seraient prêts à voter pour lui. Chez les électeurs de gauche, il obtient un score de 16% et son plus mauvais résultat vient des macronistes (LREM) avec 6%...

Pierre de Villiers obtient ses meilleurs scores dans l’électorat âgé, avec 31% chez les plus de 65 ans, ainsi que chez les artisans-commerçants et les dirigeants d’entreprise.

En mai dernier, l’Ifop avait testé le potentiel électoral de deux autres personnalités, le philosophe Michel Onfray et l’humoriste Jean-Marie Bigard. Plus connus que Villiers, ils obtenaient des scores inférieurs, respectivement 9% et 13%.

Depuis le général Bigeard, c’est la première fois que l’on voit un général devenir, nolens volens, une personnalité politique. Il y a là une vieille tradition française, comme l’explique l’historien Eric Deroo, qui a réalisé le documentaire « La République et ses généraux ». « Plus ils se contentent de slogans militaires et de postures appelant à une politique d’ordre, plus ils s’imposent comme des figures de recours pour les Français», explique-t-il dans un récent entretien avec l’Opinion.

En vue de la campagne des élections européennes, Pierre de Villiers avait été approché par le parti Les Républicains, sans qu’il ne donne suite. La présidentielle serait une tout autre affaire... qui provoquera de vives réactions là où il peut prendre le plus de voix, c’est-à-dire (si l’on en croit le sondage Ifop) dans le vaste champ, qui va du MoDem au RN. Le retour dans l’atmosphère pourrait chauffer. Pierre de Villiers n’est pas le dernier à le savoir, ne serait-ce que par l’expérience de son frère Philippe. On entend déjà certains parler du « général petit Mitron », une allusion au général Boulanger.

Pierre de Villiers, qui s’appuie depuis son premier livre sur une agence de communication, ambitionne surtout d’assurer la promotion de son dernier ouvrage et de rester présent sur la scène médiatique. Mais « il pourrait se trouver pris à son propre jeu » estime un officier général qui a également occupé de haute fonction.

 


Les militaires au secours des républiques

...pâr Marc Eyraud - Le 21/11/2020.

Source : Bd. Voltaire

 

Dans cette France exsangue de 2020, 20 % des Français ont déclaré se tenir prêts à voter pour le général Pierre de Villiers. Parce qu’il incarne le chef, parce qu’il représente l’autorité de par ses étoiles et son expérience. Peu importe, au fond, ce qu’il pense et quelle politique il mettrait en œuvre. Il est l’homme qui a tenu tête à Emmanuel Macron, le chef droit dans ses bottes qui a préféré la démission à ce qu’il considérait comme un déshonneur. Et ce geste a fait rêver les Français, eux qui désignent de plus en plus le Président Macron en adversaire.

 

« La guerre est un sujet trop sérieux pour la confier à des militaires » : Cette citation de Georges Clemenceau a fait date et est ressortie régulièrement, accommodée à toutes les sauces et servie à chaque débat. Il est, cependant, une contre-citation qui aurait pu naître dans la bouche de bien des officiers supérieurs : « La politique est un sujet trop sérieux pour la confier aux civils. » Depuis la proclamation de la république, en 1792, la France s’est enfoncée dans une instabilité de régimes inédite dans son Histoire. Si la république semble être le régime le plus adapté au caractère et aux habitudes des Français, l’Histoire de France à l’échelle globale tend à démontrer que ce régime politique n’est pas solidement établi sur ses fondations. Pas moins de cinq républiques parsemées de restaurations, d’empires et de crises majeures.

 

Comme si cette république, « qui gouverne mal mais se défend bien », avait entamé une sécession avec la nation qui se traduit, aujourd’hui, par un usage régulier, voire abusif pour certains, d’une république placée avant la France. Le système politique prime sur la nation, une véritable hérésie pour l’historien Jacques Bainville pour qui la France « est un composé. Elle est mieux qu’une race, c’est une nation ! » 

Une assertion que n’aurait pas démentie Ernest Renan : « La nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. […] Je me résume, Messieurs. L’homme n’est esclave ni de sa race ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagne. Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation. »

 

Au fond, n’est-ce pas l’erreur dans laquelle s’est enferrée la république ? Devenir une sorte d’amas de particules gazeuses en suspension, déracinées et flottant au gré des événements sans réelle consistance ni attache ? N’est-ce pas à cela que répond la tentation du général ? Au fond, la république française apparaît comme une errance adolescente qui rechigne à se dire qu’il va bien falloir, un jour, retourner chez son père. Mais pour cela, il faudrait avoir l’honnêteté de reconnaître qu’on s’est trompé. Et puis, si la république allait autant de soi, pourquoi, à chaque crise traversée par cette dernière, la figure d’un chef militaire s’est systématiquement imposée en dernier recours ? Pourquoi a-t-il fallu rappeler de Gaulle en 1958 ? Pétain en 1940 ? Pourquoi le général Boulanger et le colonel de La Rocque ont-ils bien failli mettre fin à la IIIe République dont les accusations de corruption ont été jusqu’à la menacer d’extinction ? Pourquoi s’est-elle effondrée avec la Seconde Guerre mondiale ? Pourquoi a-t-il fallu un Napoléon Bonaparte pour mettre fin à dix ans d’instabilité et de menace d’effondrement ? Pourquoi, aujourd’hui, certains regardent-ils avec insistance vers le général de Villiers ? Quelle est cette faiblesse béante au cœur du système républicain ? Ou, plutôt, comment expliquer ce recours aux militaires lorsque tout semble perdu ? Comme si l’ombre d’un roi, le fantôme d’une autorité déchue planaient dans l’inconscient collectif et se traduisaient par ce retour aux fondamentaux des armes. 

 

Maintenant, est-ce qu’une telle issue est souhaitable ?

 


Le général de Villiers : Combien de divisions ?

...par Frédéric Sirgant - Le 22/11/2020.

Source : Bd. Voltaire

C’est la question que l’on doit se poser anxieusement dans bien des chaumières, en ce moment. Celle de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, évidemment, chez les LR qui ne savent plus très bien où ils en sont de leurs périodes glaciaires, et, bien sûr, au RN.

Le seul fait que l’irruption de cette personnalité issue de la société civile, comme on dit, fasse jaser dans ces trois écuries qui pensent que la course pour  leur ait réservée est une réussite. Réussite, car les chaumières de France, via le sondage de Valeurs actuelles, ont répondu qu’elles seraient prêtes, à 20 %, à voter pour  s’il était candidat. 20 %, ce n’est pas rien, surtout après un petit galop d’essai médiatique d’un mois. C’est le niveau de qualification. La cour des grands.

En effet, l’événement Pierre de Villiers constitue aussi un révélateur de la situation politique à droite, au sens très large, et d’abord de son marasme, de ses divisions, de l’obsolescence de ses partis. Avec ses 20 % gagnés en une campagne, quand les leaders patentés de la droite peinent à les rassembler depuis dix ans, il montre l’ampleur des attentes insatisfaites. Du centre droit aux électeurs du RN en passant par les LR, sa candidature est capable de ratisser sur tout l’axe, du macronisme au lepénisme. Alors, se poser la question des divisions – structures, parti – du général de Villiers n’a plus grand sens quand le macronisme, LR et RN, qui ont pourtant pignon sur rue, peinent, eux, à attirer le chaland (voir les dernières municipales).

Cela a été dit, et cela est ressenti par une grande part de l’électorat : Pierre de Villiers dispose de nombreux atouts face à ses éventuels rivaux. Face à , d’abord. Une phrase du gilet jaune Jérôme Rodrigues citée par Valeurs actuelles dit tout et pose le cadre du combat, si c’est celui-là qui devait avoir lieu : « C’est le premier qui a osé dire merde à Macron. » Le général a été, dès juillet 2017, le premier révélateur de la personnalité d’Emmanuel Macron. Effectivement, un tel étendard peut rassembler beaucoup de Français, et au-delà de la droite. Face à Marine Le Pen, le général de Villiers coche les cases qui lui sont constamment opposées : l’expérience de la haute administration, les réseaux et une capacité à rassembler et à rassurer.

Enfin, Pierre de Villiers est un révélateur tout aussi cruel des carences de LR : trahisons, absence de ligne claire et de convictions. S’il parvient à mobiliser des électeurs de ces trois droites, c’est qu’il incarne mieux qu’eux ce que ces chefs devraient être. C’est cruel pour eux, mais d’une redoutable efficacité pour lui : il peut non seulement les distancer, mais se les rallier, au besoin. On voit mal un parti LR résiduel donné à 8 % ne pas se ranger derrière lui. Même chose du côté d’un macronisme qui ne ferait plus recette. Et même, par son profil de militaire et de « frère de », il rallierait facilement la part villiériste du RN. Voilà pour l’état des lieux et la haie d’honneur.

Néanmoins, une petite musique hostile monte des réseaux sociaux de la « droitosphère ». Pour Damien Rieu, le général de Villiers serait « de gauche ». Pour Jean-Yves Le Gallou, ce serait « le général Rantanplan » avec des idées d’il y a quarante ans sur les questions d’immigration et d’intégration : « C’est parce qu’il est à côté de la plaque que le brave général #Rantanplan est promu par les médias » (tweet du 20 novembre). L’un comme l’autre dénoncent son positionnement rassembleur et centriste. On dit, d’ordinaire, qu’un candidat doit d’abord cliver pour se lancer, puis rassembler. Le théorème est vrai pour un homme politique qui a besoin de sortir du lot et du flot de compromissions qu’il traîne. Mais pour un général, c’est plus discutable : il a d’abord des gages à donner, aux médias, au centre, et même à la gauche. La France est ainsi faite. Et, vu le résultat du sondage, la stratégie ne fut pas mauvaise.

Quelle que soit la suite de l’aventure, le général de Villiers a montré qu’il était possible de rassembler largement à droite, que les divisions étaient bien là, mais que c’est le chef qui manque.

 


"Pour en finir avec les généraux"

...Par Laetitia Strauch-Bonart (Le POINT du 27/10/2020)

Jules Cesar pendant le siege d'Alesia. Les Francais sont amoureux de la democratie cesariste. Mais il n'est pas certain qu'un "homme fort" puisse ramener si facilement l'ordre.

Un militaire à la tête du pays ? Les Français y pensent. Pourtant, les précédents qui jalonnent notre histoire ne se sont pas révélés concluants...

 

Alors que le général Pierre de Villiers vient de publier un nouveau livre, L'équilibre est un courage. Réparer/a France (Fayard), les rumeurs vont bon train sur ses supposées ambitions présidentielles.

Cette popularité soudaine, à priori inoffensive, a tout pour inquiéter, tant elle est révélatrice de la conception que les Français entretiennent du pouvoir politique. On sait que la France, quand elle se sent en danger, cherche des hommes providentiels, et qu'elle a souvent cru les trouver parmi les officiers à la retraite : Au XX' siècle, ce fut Pétain puis de Gaulle, deux images en miroir de ce que la confiance placée dans un ancien militaire peut donner. Napoléon Bonaparte se fit connaître par ses prouesses au combat, avant de prendre le pouvoir par un coup d'État A la fin du XIX' siècle, c'est le général Boulanger qui inspirait les foules en mal d'autorité. Il y a des raisons psychologiques et historiques à cette attirance. Il est certainement naturel d'accorder sa confiance à ceux qui ont littéralement joué leur peau sur le champ de bataille. Par ailleurs, la guerre a toujours été le devoir du roi.

Mais penser qu'inversement un bon général peut faire un bon dirigeant, c'est tirer une conclusion bien hâtive. Dans un pays démocratique comme le nôtre, le risque n'est en aucun cas la dictature. Il est ailleurs : Selon la dernière étude sur les « fractures françaises» réalisée par Ipsos-Sopra Steria pour "Le MONDE", 82 % des personnes interrogées estiment qu'« on a besoin d'un vrai chef en France pour remettre de l'ordre », un score stable depuis 2013. 67 % des sondés estimant que la démocratie est le « meilleur système possible », il faut en conclure que la majorité d'entre eux souhaitent pouvoir choisir démocratiquement un chef. En d'autres termes, les Français veulent un dirigeant à suivre plutôt que des institutions qui fonctionnent. Amoureux de la démocratie "césariste",ils sont insensibles aux vertus de la démocratie libérale, où les décisions sont produit d'un équilibre subtil entre pouvoirs et contre-pouvoirs. Dans ce régime-ci, aucun « chef» ne dirige les institutions, et encore moins le pays, comme une armée, car les citoyens se gouvernent eux-mêmes par l'intermédiaire de leurs représentants, qui ne sont rien d'autre que leurs serviteurs. Certains se plaignent ad nauseam, peut-être à raison, d'une. «crise de l'autorité ». Mais penser que celle-ci n'existe que par le truchement d'un chef et de la hiérarchie à laquelle il préside, c'est précisément calquer sur la politique une logique militaire. Dans une communauté politique adulte, l'autorité ne réside pas dans un César, mais dans les institutions et l'État de droit. Non seulement il n'est pas certain que face au désordre d'une pandémie ou au terrorisme un «homme fort » puisse ramener si facilement de l'ordre, mais la trop grande confiance placée en lui est le meilleur moyen pour les citoyens que nous sommes de désapprendre la liberté politique. Alors qu'en mars 2019 un sondage montrait qu'en cas de nouveaux attentats un Français sur deux serait favorable à la nomination temporaire d'un militaire à la tête du pays, prenons garde à ne pas céder à nos penchants pour les généraux. Nous n' avons pas besoin d'un chef mais de nous-mêmes ; pas besoin de mystique mais de politique.

 

 

Les Français veulent un dirigeant à suivre plutôt que des institutions qui fonctionnent.

 

Source : Le POINT

 


Réponse du Gal. Roland Gilles

Dans une récente édition de l’hebdomadaire Le Point, Laetitia STRAUCH-BONART signe un éditorial qui se veut critique à l’adresse des Français se détournant par défiance des institutions et tentés de tourner leur regard, réflexe ancien, vers un chef salvateur.

 

Ce faisant et par le titre singulier choisi, l’éditorialiste règle le compte des « généraux ». A eux seuls elle fait implicitement endosser l’habit de César, leur imputant les pratiques de ce dernier qu’elle oppose aux principes de l’Etat de droit. Le « général » incarnerait une démocratie « césariste », éloignée de la démocratie libérale ; au-dessus des institutions, ce chef-là n’en serait pas un « serviteur » ; pour finir, elle invite à considérer avec prudence l’idée qu’un bon général ferait un bon dirigeant.

 

Dit autrement, c’est un syllogisme singulier qui nous est proposé. La démocratie libérale est vertueuse. La démocratie césariste, incarnée par un chef, est néfaste. Les généraux sont des chefs. Donc, les généraux sont étrangers à la démocratie libérale.

Finissons-en avec les généraux !

 

Le raccourci est évidemment réducteur. L’éditorialiste oppose artificiellement, de façon manichéenne,  deux situations différenciées : D’un côté des institutions qui fonctionnent, de l’autre la gouvernance autoritaire du chef, implicitement négative. Un tel postulat exclut de son analyse la juste synthèse, l’exemple même  de notre 5ème République qui attend du chef élu qu’il fasse fonctionner harmonieusement les institutions dont il est le garant (article 5 de la Constitution).

 

Dans les faits, la critique majeure de nos compatriotes n’est pas dirigée contre l’ordonnancement constitutionnel. Ils expriment en revanche une défiance croissante envers ceux qui sont chargés de le faire vivre – pour eux, les politiciens traditionnels, maires exceptés - jugés déconnectés et éloignés du peuple qu’ils administrent.

La crise des « gilets jaunes » a exprimé ce sentiment. Nos concitoyens aspirent à être gouvernés par des dirigeants à l’esprit clair, alliant cohérence entre un verbe juste et une action déterminée, capable d’une sincère empathie. Avec d’autres, les chefs militaires renvoient à leurs yeux cette image.

 

Les anciens militaires de tous grades, lorsqu’ils font le choix de s’engager dans la vie publique, vivent leur mandat avec la même conviction constructive que leurs collègues élus.

Les généraux d’aujourd’hui, parmi eux, ont fait leur depuis toujours la célèbre question – incluant la réponse - du général De Gaulle : « Croit-on qu'à soixante-sept ans, je vais commencer une carrière de dictateur ? » Peut-être même cultivent-ils, avant d’autres, cette conscience de la disponibilité gratuite qu’impose leur nouvelle mission, pour avoir accepté par avance, en choisissant le métier des armes, l’idée du sacrifice jusqu’à l’ultime.

 

Autant la fonction de général ne saurait accorder une précellence à postuler, autant elle ne saurait en être un motif d’ostracisme.

 

Général d’armée Roland GILLES

Ancien directeur général de la Gendarmerie

Ancien ambassadeur de France à Sarajevo

Maire adjoint d’Albi

 

 

 

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