Professeur transgenre

...par Paul Rignac - le 26/05/2018.

Essayiste, écrivain

Licence en droit 

* Au service d’associations humanitaires œuvrant dans le Sud-Est Asiatique.

     Sa fréquentation du terrain humanitaire et de ses acteurs l’a amené à écrire sur l’histoire commune et sur le choc des cultures entre la France et l’Asie.

* Directeur de collection chez Arconce Éditions (Maison d’édition régionaliste)

     Ses recherches le portent à une réflexion sur les identités culturelles, leurs fondements, leurs limites et leurs possibilités d’ouverture dans un monde de plus en plus globalisé.

 

Ouvrages

Indochine, les mensonges de l’anticolonialisme (2007) - La guerre d’Indochine en questions (2009) - Une vie pour l’Indochine (2012) - La désinformation autour de la fin de l’Indochine française (2013) - Le Mystère des Blancs (2013) - Charolles, une promenade en photos (2013) - 

Coauteur de Présence française outre-mer  publié par l’Académie des sciences d’outre-mer (Editions Karthala)

Dictionnaire de la guerre d’Indochine, à paraître prochainement (Robert Laffont, collection Bouquins).

 

 


 

Une fois encore la "grande presse", si l’on peut dire, se signale par un monument de désinformation et d’indignation vertueuse à sens unique. Que s’est-il donc passé ? On nous raconte qu’un professeur de collège de Seine-et-Marne a été victime d’insultes sur les réseaux sociaux à la suite de sa décision de "changer de sexe", disent certains, ou de "changer de genre", disent d’autres. La direction de l’établissement soutient l’enseignant transexuel (ou transgenre) et se fend d’une lettre quasi comminatoire aux parents d’élèves, les contraignant à accepter le choix du professeur en question. L’émoi est à son comble. La secrétaire d’État Marlène Schiappa intervient vigoureusement en faveur de la "victime" et saisit la DILCRAH, une délégation interministérielle chargée, entre autres, de la lutte contre le racisme et l’homophobie.

 

Où se situe la désinformation dans tout ça ? D’abord, il apparaît que le professeur en question n’a pas changé de sexe. Il n’a subi aucune opération. Il souhaite seulement s’habiller en femme et être désormais appelé "Madame la professeure". Ensuite, personne ne s’interroge sur l’opportunité d’effectuer un tel changement en cours d’année scolaire devant des élèves de 12 à 13 ans qui connaissent ce monsieur comme leur "professeur" de Français. Qu’il veuille changer d’apparence, où même de réalité, est un problème qui le concerne. Il est libre. Le dénoncer nommément et l’insulter sur les réseaux sociaux est condamnable. Mais n’aurait-il pas été plus sage d’attendre la fin de l’année scolaire, voire de changer d’établissement pour exercer son métier là où il n’est pas connu comme "Monsieur Untel" ? Car, dans cette affaire, qui pense à l’éventuel impact sur des préadolescents d’une décison aussi importante qu’une mutation transgenre ou transexuelle ? Ce n’est pas anodin. La pire désinformation est là : voudra-t-on nous faire croire qu’il n’y a pas de conséquences à imposer un tel choix aux enfants (et à leurs parents) ? Et quand je dis "imposer", le mot est faible, car les interventions de la direction du collège et de la secrétaire d’État sont d’une violence idéologique hallucinante. Toute forme de contestation est interdite avec une sévérité dictatoriale. Le mensonge idéologique doit rentrer de force dans toutes les têtes. La réalité biologique est niée. Pourtant, même s’il adopte les codes sociaux d’une apparence féminine, notamment des codes vestimentaires, ce monsieur reste un homme. Les discours idéologiques n’y changeront rien. Voilà où en sont la prétendue "Éducation nationale", son gouvernement de tutelle et la presse aux ordres : déni de réalité et mensonge obligatoire, avec à leur service tout l’arsenal répressif dont ils disposent.

 

En de telles heures de décadence et d’inversion des valeurs, il est urgent d’insister sur un indispensable retour au réel pour appréhender justement de tels évènements, et ne pas se fourvoyer dans des spirales idéologiques qui ne mèneront notre civilisation qu’à l’abîme. Les islamistes doivent se frotter les mains en voyant la civilisation européenne se suicider ainsi sous la conduite de ses speudo-élites. Ils savent aussi, grâce à l’actualité récente, qu’il y a moins de risques à jouer de l’AK 47 dans les rues de Marseille qu’à déraper sur un compte Twitter à propos d’une personne transgenre. La leçon ne sera pas perdue. Nous n’avons pas fini d’en assumer les conséquences.

 

Source : http://www.magistro.fr/index.php/template/lorem-ipsum/du-cote-des-elites/item/3343-professeur-transgenre

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