USA (II)

L’imperium, ou la chronique d’une mort annoncée

Source : RzO International - Le 31/03/2024.
  1.  

     par Patrick Lawrence 

Si vous pensiez que les deux dernières décennies ont été violentes, chaotiques et destructrices, accrochez-vous : le pire est presque certainement à venir.

Je viens de lire un article remarquable dans le Seattle Times, remarquable par sa franchise nihiliste. Le titre de l’article de Ron Judd publié en août 2021 dans le Pacific NW Magazine du Times donne un bon aperçu du point de vue de l’auteur : «Le déclin de la civilisation américaine». Et le sous-titre : «La mauvaise télévision n’a jamais été aussi présente, et elle nous rend gros, paresseux, égoïstes et stupides».

Les nouvelles semblent parfois voyager lentement dans ces contrées, mais qu’à cela ne tienne. Si les observations de Judd étaient percutantes il y a trois ans, elles ont aujourd’hui la force gravitationnelle de Jupiter. La thèse de Judd est la suivante :

«Au vu de l’état actuel de dysfonctionnement national, de guerre culturelle et de psychose publique – plus d’informations à ce sujet après quelques messages publicitaires vous incitant à demander à votre médecin de vous prescrire un nouveau médicament miracle, le Byxfliptaz – il est indéniable que l’Américain lambda est doté aujourd’hui de toutes les facultés mentales d’une salade Jell-O laissée trop longtemps au soleil lors d’un pique-nique au mois d’août dans le parc Marymoor».

L’heure ne semble pas être à la mauvaise télévision ou aux cerveaux en déliquescence. En raison d’une succession rapide d’événements, dont aucun en apparence n’est lié à un autre, l’effondrement des sept décennies d’hégémonie de l’Amérique s’accélère de façon spectaculaire. Certains observateurs avisés pensent aujourd’hui que «l’ordre international fondé sur des règles», comme les cliques politiques appellent au rayonnement de la puissance américaine, est d’ores et déjà révolu. Je suppose qu’il faut choisir entre accepter cette réalité et regarder de la mauvaise télévision, et, d’accord, ce dernier choix s’avère tentant pour un nombre surprenant de personnes.

Réveillez-vous, ô dormeurs, et revenez d’entre les morts !

Sur le flanc oriental du monde atlantique, les dirigeants de l’empire ont perdu une guerre qu’ils étaient persuadés de gagner lorsqu’ils l’ont déclenchée avec le coup d’État organisé à Kiev il y a dix ans. La folle erreur de calcul de l’Occident en Ukraine fait de la Russie la gagnante, et il est bien difficile de surestimer les conséquences de ce coup porté à la puissance et au prestige des États-Unis.

En outre, les efforts déployés depuis des années par les cliques politiques pour isoler la Russie, paralyser son économie et détruire la valeur de sa monnaie ont manifestement échoué. Si l’on en juge par le taux de croissance du produit intérieur brut, l’économie russe surpasse largement celles de l’Amérique et de l’Europe. Les échanges commerciaux réalisés en roubles augmentent à un rythme effréné et la monnaie est stable. Moscou est aujourd’hui une force de premier plan alors que les pays non occidentaux, c’est-à-dire les pays du Sud, se rallient à un ordre multipolaire fondé sur des principes de souveraineté juridiquement contraignants, sur la charte des Nations unies, et d’autres textes et déclarations multilatéraux.

Certains lecteurs ne l’auront peut-être pas remarqué, mais les nouveaux dirigeants du Niger, qui ont pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État contre le président pro-occidental du pays en juillet dernier, viennent d’envoyer un message à l’armée américaine, qui maintient depuis longtemps un avant-poste de 250 millions de dollars dans le nord-est du Niger, que le Pentagone considère comme essentiel aux activités de Washington destinées à projeter sa puissance à travers l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. Voilà pour la «domination à spectre complet» dont rêvaient les néoconservateurs au tournant du siècle.

Gardant le pire pour la fin, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies vient de recevoir un rapport de 25 pages et un résumé vidéo de 12 minutes de son rapporteur spécial, Francesca Albanese, intitulé «Anatomie d’un génocide». Vous pouvez consulter toutes les excuses embrouillées du New York Times au sujet de la crise de Gaza. Il n’en reste pas moins qu’aux yeux de la majorité mondiale, les États-Unis soutiennent un régime de despotes enragés qui extermine tout un peuple. Le prix que l’impérium devra payer pour cela dans les années à venir sera très élevé.

Éteignez vos téléviseurs et réfléchissez à ces développements. Si nous les prenons dans leur ensemble, comme il se doit, ils nous indiquent deux choses. Premièrement, un nouvel ordre mondial composé de multiples pôles de pouvoir, même si Washington s’efforce de le saper, est en train d’émerger un peu partout et prend de l’ampleur à l’heure où nous parlons. Deuxièmement, les cliques politiques de Washington, si stupidement incapables d’accepter les réalités du XXIe siècle, sont susceptibles d’agir avec un désespoir accru au fur et à mesure que la primauté des États-Unis cède enfin la place à un ordre mondial digne de ce nom. Si vous pensiez que les deux dernières décennies ont été violentes, chaotiques et destructrices, accrochez-vous : le pire est presque certainement à venir.

*

Tant que le régime Biden continuera à dire que la guerre en Ukraine est «dans une impasse», et même si les médias corporatistes rabâchent fidèlement ces absurdités tels des pantins ventriloques, si le régime de Kiev perd chaque jour du terrain et qu’il n’y a pas le moindre espoir réaliste de le reconquérir, le mot que nous cherchons est «perdu». La question qu’il est temps de se poser est la suivante : que vont faire les États-Unis et leurs vassaux européens lorsque les faux-semblants n’en seront plus, et que la défaite, même si elle n’est jamais admise sur le papier, sera trop évidente pour être niée ?

Rien de bon. Étant donné qu’une paix négociée dans des conditions acceptables pour Moscou est hors de question et que l’objectif est de renverser la «Russie de Poutine», les États-Unis sont sans doute enclins à intensifier les opérations secrètes et les «guerres hybrides» au menu de Washington depuis des lustres. La situation risque de devenir vite très dangereuse. Avons-nous eu un avant-goût des problèmes à venir avec l’attaque choquante de la salle de concert et de la galerie marchande près de Moscou le 22 mars ? Voici ce que j’en pense.

La «communauté du renseignement» américaine s’est empressée de rendre publique une «évaluation»- un terme flou qui n’engage personne – selon laquelle l’attentat est l’œuvre d’un groupe d’islamistes militants, et que rien ne prouve que l’Ukraine a quelque chose à voir avec cet événement. Très vite, une ramification de l’État islamique, EI-Khorasan, a revendiqué l’attentat. Le président Poutine, qui s’était montré prudent dès le départ quant aux accusations, a fini par déclarer que les terroristes islamiques étaient effectivement coupables de la mort de 137 Russes innocents et de l’incendie de «Crocus City Hall».

Identifier l’EI-K comme étant le responsable est une affaire compliquée, gardons cela à l’esprit. Après l’effondrement du régime client de Washington à Kaboul il y a trois ans, de nombreux éléments des forces de défense et de sécurité nationales afghanes, se retrouvant soudainement à la rue, ont rejoint l’EI-K pour se mettre à l’abri du désastre. Il s’agissait d’agents de renseignement et de contre-insurrection formés par la CIA, et ils auraient été très nombreux à rejoindre l’organisation. Des rapports ultérieurs, jamais authentifiés, ont suggéré que la CIA utilisait des hélicoptères banalisés pour approvisionner l’EI-K en armes et en matériel. Il y a un an, Foreign Policy le décrivait comme «le groupe terroriste sans doute le plus brutal d’Afghanistan».

Moscou, parfaitement au courant de ces connexions, conclut aujourd’hui que la CIA, ainsi que le MI6 britannique, étaient derrière l’attaque du Crocus City Hall, avec l’agence de renseignement de Kiev, le SBU, jouant un rôle de soutien sur le terrain. La semaine dernière, le chef des services de renseignement russes a déballé tout cela en exposant les conclusions de Moscou.

«Nous estimons que l’attentat a été préparé par les islamistes radicaux, mais, bien entendu, les services spéciaux occidentaux leur ont prêté main-forte», a déclaré Alexandre Bortnikov, le chef du FSB. «Et les services spéciaux ukrainiens y sont directement impliqués».

Trop de preuves circonstancielles viennent étayer cette thèse pour pouvoir la rejeter. Le «bilan» de la CIA attribuant la responsabilité à I’EI peut être considéré comme tout à fait juste, mais il ne représente que la moitié de l’histoire. Le jour même où Bortnikov a évoqué la situation, la Russie a expédié un missile hypersonique – le genre qui échappe aux systèmes de Défense aérienne standard – pour détruire le bâtiment abritant le siège du SBU à Kiev. C’est ce que j’entends par «les choses deviennent très dangereuses, et très vite».

*

Il est difficile de prédire ce que va faire Washington maintenant que le Niger a déclaré que les 1000 soldats américains qui y sont stationnés sont «illégaux» et ordonné qu’ils quittent le pays. Il est plus facile de dire ce que les États-Unis ne feront pas, malheureusement. Ils n’ont rien montré de leur intention de retirer leurs troupes et de fermer leur base.

Un porte-parole du nouveau gouvernement de Niamey, détaillant la déclaration officielle du 17 mars, a affirmé que la présence américaine «viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques, qui exigent que le peuple souverain – notamment par l’intermédiaire de ses représentants élus – soit consulté sur toute installation d’une armée étrangère sur son territoire».

Cela peut paraître banal, mais il est extrêmement important que Niamey formule son ordre d’expulsion en ces termes. Lors d’une conférence de presse, le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, a balayé du revers de la main la déclaration nigérienne, comme de vulgaires pellicules sur son revers de veste. Voyons comment le maître de l’ordre international fondé sur des règles va maintenant nous démontrer – comme il l’a fait dans le cas de l’Irak il y a quelques années – que les règles et l’ordre n’ont rien à voir avec le respect de la souveraineté d’autres nations ou avec les principes démocratiques que les États-Unis défendent haut et fort.

Il est peu probable que Niamey soit en mesure de forcer les États-Unis à partir, tout comme Bagdad n’a pas pu le faire lorsqu’il a ordonné le départ de toutes les troupes américaines restantes il y a quelques années. Croyez-vous que le reste du monde ne regarde que de la mauvaise télévision, et qu’il ne prêtera aucune attention au fait que les soldats américains se maintiennent dans le désert nigérien ? Si les États-Unis parviennent à défier les injonctions d’un autre pays hôte, ils perdront une nouvelle fois leur crédibilité, leur prestige et le respect auquel ils prétendent.

On entend ces jours-ci quelques commentateurs qui considèrent ces divers développements – la guerre perdue en Ukraine, l’échec de l’Occident à isoler la Russie, les hostilités croissantes contre les États-Unis en Afrique de l’Ouest, la montée inéluctable d’un nouvel ordre mondial – comme autant de signes révélateurs du déclin accéléré de l’impérium.

L’American Conservative a publié la semaine dernière un article intitulé «L’ordre fondé sur les règles est d’ores et déjà révolu». Dominick Sansone force son propos, qui se concentre sur la confrontation de l’Occident avec la Russie, mais pas tant que ça.

«Moscou s’est soustraite à l’ostracisme de l’Occident, modifiant ainsi l’équilibre des pouvoirs non seulement en Europe, mais aussi dans le monde entier», écrit-il. «L’ordre économique et politique fondé sur des règles a été irrémédiablement modifié».

Dans un autre article paru la semaine dernière, Moon of Alabama, un site web allemand à forte audience, affirme que la défaite en Ukraine annonce la fin de la «supériorité de la puissance militaire» en tant qu’«instrument de dissuasion» le plus efficace de l’Occident. L’Occident doit maintenant trouver «un nouvel outil qui lui permette de faire valoir ses intérêts face à d’autres puissances».

Et puis, en ce qui concerne la crise de Gaza, cette conclusion troublante :

«Il a choisi de faire preuve de la plus grande sauvagerie».

La guerre contre Gaza, soutenue par l’Occident, est la preuve que l’Occident est prêt à transgresser toutes les limites. Que le monde occidental est prêt à rompre avec toute forme d’humanité. Qu’il est prêt à commettre un génocide. Qu’il fera tout pour empêcher les instances internationales d’intervenir à ce sujet.

Qu’il est prêt à éliminer tout ce qui lui résiste.

Pour moi, l’article de Moon of Alabama fait froid dans le dos, précisément dans la mesure où tout ce qu’il écrit est plausible. On nous invite maintenant à nous demander si l’Occident soutient les barbaries commises par les Israéliens à Gaza parce que la barbarie fait désormais partie de la politique. Comment rejeter un tel argument ?

«Les nations qui s’engagent en faveur de la multipolarité», conclut l’article, «doivent se préparer à ce qui risque de leur être infligé». Le réconfort que l’on peut trouver ici, aussi sombre soit-il, c’est que les pays non occidentaux savent parfaitement comment s’armer contre l’imperium et les anciennes puissances coloniales. Et les Russes leur ont montré ces dernières années que c’était possible.

source : Scheerpost via Spirit of Free Speech

 

Événements marquants


Poutine confirme : “Les États-Unis ne sont pas dirigés par leurs élus”. Le Renard Vigilant sur “X”


Source : Le Saker francophone - Par James Howard Kunstler – Le 9 Février 2024 – Source Clusterfuck Nation

Les historiens du futur, réunis autour de leurs feux de camp pour braconner des queues de tatou dans leurs propres carapaces, se souviendront du jour merveilleux de 2024 où ils ont pu observer et comparer deux chefs de grandes nations qui se présentaient au monde pour être évalués. Il y avait M. Poutine, du pays appelé Russie, qui discutait calmement et en détail d’un millier d’années d’histoire de son pays. Et il y avait M. Biden, des États-Unis, face au service de presse de la Maison Blanche, réfutant avec colère la conclusion sombre d’un procureur spécial selon laquelle le président n’était pas mentalement apte à être jugé par un tribunal sur la base de la conclusion qu’il avait effectivement mal manipulé des documents classifiés.

 

Le contraste entre les deux figures pourrait même alerter les mandarins de notre Ivy League que quelque chose ne va pas du tout dans ce pays depuis une décennie ou plus, et pourrait éveiller des soupçons parmi les facultés qu’ils ont été trompés dans leur vision de notre histoire récente. Le rapport du conseiller spécial Robert Hur, publié jeudi, le dit assez clairement :

Lors de son entretien avec notre bureau, la mémoire de M. Biden était moins bonne. Il ne s’est pas souvenu de la date à laquelle il a été vice-président, oubliant le premier jour de l’entretien quand son mandat s’est terminé (“si c’était en 2013, quand ai-je cessé d’être vice-président ?”), et oubliant le deuxième jour de l’entretien quand son mandat a commencé (“en 2009, suis-je toujours vice-président ?”). Il ne s’est même pas souvenu, quelques années plus tard, de la mort de son fils Beau. Et sa mémoire semble floue lorsqu’il s’agit de décrire le débat sur l’Afghanistan, qui était autrefois si important pour lui.

Cette révélation ne manque pas de soulever des questions embarrassantes. Si la détérioration de l’état mental de Biden était évidente pour les avocats fédéraux qui l’ont interrogé – il est vrai qu’il ne s’agit pas de psychologues de haut niveau -, le même tableau ne se présenterait-il pas aux dizaines d’assistants et de subalternes occupés à travailler avec le président 24 heures sur 24 pendant trois ans à la Maison-Blanche ? Sans parler de la myriade de fonctionnaires, de directeurs d’agences, de nababs d’entreprises et de personnalités des médias qui défilent dans le Bureau ovale à chaque heure de la journée ? Et pourtant, chacun d’entre eux a continué à prétendre que Biden s’en sortait très bien et qu’il était capable de se présenter aux élections. C’est un peu étrange.

S’il y a eu des discussions sur le fait que Biden était en possession de ce que l’on appelle le “ballon nucléaire”, la mallette contenant les codes de lancement de notre arsenal de missiles et de bombardiers, elles sont passées inaperçues dans la presse. Je suppose qu’une conspiration visant à étouffer cette conversation serait qualifiée de “théorie du complot”, ce qui suggère également que les déficiences mentales de Biden ont d’une manière ou d’une autre infecté l’ensemble du corps politique des États-Unis. En d’autres termes, une grande partie de la population américaine souffre de troubles mentaux et vit dans une galerie des glaces nationale. Comment cela s’est-il produit ? Est-il possible qu’il y ait des branches de notre gouvernement qui se consacrent à rendre la population folle ? une sorte d’épreuve à la lumière du jour ?

Cette impression n’a fait que se renforcer en écoutant le président de notre supposé adversaire, la Russie, Poutine, dans sa conférence avec le journaliste indépendant Tucker Carlson. Tout d’abord, Poutine a osé exprimer la probabilité que quelqu’un, ou un groupe de personnes, dirige secrètement la branche exécutive du gouvernement américain derrière la figure de proue mentalement vide qu’est le “président Biden”, mais Poutine ne s’est pas aventuré à deviner de qui il pouvait s’agir.

Ce que Poutine a surtout montré, c’est un air de prudence, une conscience que le comportement de l’Amérique est devenu de plus en plus dangereusement déséquilibré au cours des années où il a été au pouvoir, et qu’il faut faire preuve de beaucoup de délicatesse et de patience chrétienne pour ne pas aggraver la situation. L’Ukraine était au centre de la discussion, bien sûr, puisqu’elle est devenue un point d’inflammation géopolitique dangereux. Il n’est pas certain que le public américain ait pu suivre la disquisition détaillée de Poutine sur l’histoire de l’Ukraine, et comment elle s’est soldée dernièrement par les efforts maladroits de l’Amérique pour l’arracher à la sphère d’influence de la Russie. Il a expliqué sa vision des événements entourant le “coup de Maïdan” de 2014 et le rejet par l’OTAN des accords de Minsk qui auraient pu mettre fin de manière satisfaisante aux hostilités et fournir un cadre pour rétablir le statut de l’Ukraine en tant que frontière neutre entre l’Europe et l’Asie.

Poutine a également confirmé ma propre conjecture : après la chute de l’URSS, la Russie avait une préoccupation majeure en matière d’affaires étrangères : être réadmise dans la famille européenne des nations en tant que membre à nouveau “normal”, en particulier dans les relations commerciales, après soixante-quinze ans d’expérience communiste particulière. Il en a parlé avec dépit comme d’une occasion perdue de soutenir la civilisation occidentale, aujourd’hui engagée dans un acte mystificateur de suicide collectif auquel la Russie souhaite résolument se soustraire en se réorientant stratégiquement vers le bloc des BRICs.

Ce vendredi matin, les États-Unis sont le théâtre d’une multitude d’événements. À l’heure où j’écris ces lignes, alors que l’aube se lève à peine, l’opinion sur ces questions troublantes est pratiquement inexistante sur le vaste réseau Internet – mais elle va probablement se manifester avec force au fur et à mesure que la journée avance. Si  Biden est vraiment mentalement incompétent, comme l’a établi plus ou moins légalement le conseiller spécial Hur, il existe alors le recours évident au 25e amendement – la destitution d’un président pour cause d’incapacité. Un débat à ce sujet semble aujourd’hui inévitable. La question implique également que la mascarade de la candidature de Biden à la réélection doit prendre fin. Que fera le parti Démocrate à ce sujet ?

Une part non négligeable de notre problème avec l’Ukraine réside dans le fait que notre chef d’État a été impliqué pendant des années dans des mésaventures de corruption et de blanchiment d’argent dans ce pays, ce dont il existe des preuves abondantes et puissantes, ce qui signifie qu’il pourrait avoir eu des intérêts très personnels à maintenir ce pays dans le désordre – et à y envoyer des milliards de dollars, dont une partie a certainement été détournée au sein du gouvernement de Zelensky. Il faut également savoir que l’homme de main de ces opérations, le fils du président, Hunter, pourrait bien avoir eu des démêlés avec la drogue et les prostituées lors de ses nombreux voyages en Ukraine en tant que membre du conseil d’administration de Burisma. Les archives que Hunter a lui-même constituées d’enregistrements pornographiques alimentés par la drogue lors de son tour du monde sur l’ordinateur portable qui (le FBI l’a récemment confirmé) était incontestablement le sien, suggèrent que les autorités ukrainiennes pourraient avoir leurs propres enregistrements de lui se comportant de la même manière, ou pire, et qu’elles les utilisent pour faire chanter le “président Joe Biden”.

Nous connaîtrons également le jugement, probablement avec une rapidité remarquable, de la Cour suprême dans l’affaire du Colorado qui a exclu Donald Trump du scrutin électoral. Pendant ce temps, l’affaire contre Trump dans le comté de Fulton, en Géorgie, s’effondre dans le scandale pathétiquement comique du procureur Fani Willis, avec maintenant une nouvelle tournure “nid d’amour” (payée avec de l’argent public). Le juge Engoron et le procureur général Letitia James sont peut-être en train de peser le sort de leur réputation dans l’affaire de fraude à l’évaluation immobilière bidon et mal conduite contre Trump, qui sera finalement jugée en appel à un niveau ou à un autre. Le vieil adage reste puissant : Il y a des décennies où il ne se passe rien, et des semaines où il se passe des décennies.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

 

Le conflit sur la protection des frontières américaines s’envenime : 24 États républicains répètent leur révolte

Source : RzO International - Le 02/02/2024.

Washington/Austin. En cette année d’élections américaines, Hollywood se prépare à affronter Donald Trump : au cours des prochains mois, une vision d’avenir dystopique, intitulée «Civil War» («Guerre civile»), devrait sortir sur les écrans, évoquant les pires cauchemars des libéraux de gauche. Un président américain fictif y fait intervenir l’armée contre des Américains en révolte, de la fumée s’élève au-dessus de New York, des flots de réfugiés se déplacent le long des autoroutes.

Ce qui est authentique jusqu’à présent, c’est que la société américaine se polarise une fois de plus sur une zone de fracture connue depuis longtemps. Il s’agit de la protection de la frontière américano-mexicaine. Le conflit qui oppose depuis des années Washington à certains États américains a atteint un nouveau sommet ces derniers jours, puisque la Cour suprême américaine a récemment décidé que le Texas devait retirer les barbelés installés à certains endroits le long de la frontière avec le Rio Grande.

Mais il semblerait que cette décision de justice ne soit pas la fin d’un long conflit, mais le début d’un nouveau et peut-être plus grand round dans le bras de fer entre Washington et le Texas. Car le Texas, dirigé par le gouverneur républicain Gregory Abbott (photo), n’envisage pas de céder. Au contraire, les signes sont à l’escalade. Après que Abbott ait écrit au président Biden mercredi dernier pour faire valoir son droit constitutionnel à lutter contre une «invasion» de migrants, 24 États également dirigés par des républicains se sont joints à lui le lendemain dans une déclaration commune.

Cette déclaration est très claire. On y lit qu’au lieu de maintenir l’État de droit et de sécuriser la frontière, «l’administration Biden a attaqué et poursuivi le Texas pour son engagement à protéger les citoyens américains contre les immigrants illégaux, les drogues mortelles comme le fentanyl et les terroristes qui entrent dans notre pays».

Dans sa lettre à la Maison Blanche, Abbott avait lui aussi initialement fait valoir que le président n’avait pas «exécuté fidèlement les lois sur l’immigration promulguées par le Congrès». En raison de la «politique frontalière hors-la-loi» du président, «plus de six millions d’immigrants illégaux ont traversé notre frontière sud en seulement trois ans». Il s’agit bien sûr de chiffres qui ne peuvent pas être négligés.

Abbott semble désormais décidé à aller jusqu’au bout. Dans une interview accordée à «Bloomberg», il a annoncé : «Nous sommes en train d’installer plus de barbelés pour sécuriser encore plus la frontière». En outre, d’autres cars de migrants interceptés chaque jour à la frontière seraient envoyés dans les États du nord. Ils y causent déjà des problèmes depuis des mois. Rien qu’à New York, dirigé par le maire démocrate Eric Adams, on compte aujourd’hui 37 000 clandestins.

L’ancien et nouveau candidat à la présidence Donald Trump a également exprimé son soutien à l’action d’Abbott. Il a déclaré sur sa plateforme Truth Social : «Le Texas a invoqué à juste titre la clause d’invasion inscrite dans la Constitution et doit être pleinement soutenu dans sa défense contre l’invasion».

Les principaux médias américains évoquent désormais l’image d’une «guerre civile». Aux dernières nouvelles, les gardes-frontières et la garde nationale s’affrontent à Shelby Park, au Texas. En principe, la protection des frontières incombe à l’US Border Patrol (USBP). Mais le Texas a récemment autorisé sa Garde nationale à prendre en charge la section du Rio Grande. Depuis, les barbelés et les clôtures sont de nouveau installés – et les Texans refusent de les démonter. D’autres États envisagent également de déployer leur garde nationale. Le gouverneur de l’Oklahoma, Kevin Stitt, parle d’une «poudrière de tensions». Des convois de camionneurs seraient en route depuis différentes régions des États-Unis en signe de solidarité avec le Texas.

Lors d’un récent entretien avec Tucker Carlson, Abbott a menacé que la lutte pour des frontières sûres pourrait durer encore un certain temps – probablement jusqu’en janvier prochain, date à laquelle un nouveau président prêtera serment. Abbott fait ainsi allusion à la réélection de Trump, qui devrait alors faire appliquer la loi sur l’immigration dans tous les États, y compris en Californie et à la frontière avec le Canada.

Les choses ne semblent pas prêtes de s’arranger. Au contraire, les États-Unis s’éloignent à grands pas de toute solution négociée (mü).

source: Zuerst

Texas : Le Deep State tremble, possible guerre civile

SQource : RzO Interhnational - Le 31/01/2024

par Francesca de Villasmundo

«Guerre civile» en vue : Les craintes se multiplient que les États-Unis soient sur le point d’exploser alors que la patrouille frontalière des États-Unis et la garde nationale de l’État du Texas se font face au Texas.

Le face à face entre le gouverneur du Texas Greg Abbott et Joe Biden pourrait provoquer une guerre civile

La patrouille frontalière des États-Unis (USBP) et la Garde nationale du Texas se livrent un bras de fer : l’enjeu est la protection des frontières que le gouverneur du Texas, Greg Abbott, du parti Republicain, ne veut pas laisser entre les mains du laxiste et immigrationniste Joe Biden. Cette lutte entre le Texas et le gouvernement fédéral pour le contrôle de la frontière entre les États-Unis et le Mexique s’est encore intensifiée après que le gouverneur de l’État, Greg Abbott, a annoncé qu’il défierait l’administration Biden et la Cour suprême américaine en ordonnant l’installation d’encore plus de barbelés pour dissuader l’immigration.

L’épicentre de la querelle est le parc municipal Shelby Park, dans la petite ville texane d’Eagle Pass, à 230 km au sud-ouest de San Antonio. La ville et son parc embrassent le fleuve Rio Grande qui marque la frontière.

C’est le travail des gardes de l’USBP de patrouiller la frontière. Mais plus tôt ce mois-ci, le Texas a autorisé la Garde nationale à prendre le contrôle du parc riverain. Normalement, c’était un espace vert avec un terrain de golf et un terrain de baseball, mais à présent, la Garde nationale l’a essentiellement militarisé.

Les troupes ont installé des barbelés et des clôtures dans le but de réduire le nombre de personnes traversant illégalement la rivière et escaladant le parc pour se rendre aux États-Unis. Lundi, la Cour suprême a voté par 5 voix contre 4 en faveur du pouvoir du gouvernement fédéral de retirer le fil barbelé controversé installé le long de certains tronçons de la frontière au Texas. Malgré cela, Greg Abbott intensifie ses projets visant à tenter de clôturer certaines parties de la frontière américaine avec le Mexique.

 

La sécurisation de la frontière entre le Texas et le Mexique au centre du face à face

La semaine dernière, la Garde nationale du Texas a semblé ignorer une décision de la Cour suprême des États-Unis qui a autorisé la patrouille frontalière à retirer les barbelés installés le long de la frontière américano-mexicaine par l’État et à poursuivre les travaux de construction le long de la frontière. Abbott a justifié sa décision et critiqué Biden pour ne pas avoir appliqué les lois sur l’immigration.

Les gouverneurs républicains de plusieurs États ont soutenu Abbott dans son affrontement contre le gouvernement fédéral. Dans une interview de lundi dernier, le gouverneur du Texas a remercié ses collègues gouverneurs du GOP et a déclaré que «la moitié des Américains s’opposent désormais à l’administration Biden».

Les agents fédéraux ont reçu cette semaine une nouvelle confirmation de la Cour suprême qu’ils pouvaient retirer les barbelés, car l’application de la loi sur l’immigration relève de la compétence fédérale. Mais Abbott a soutenu que rien ne l’empêchait d’ordonner à la Garde nationale du Texas de continuer à poser davantage de barbelés. La garde nationale fait finalement partie de l’armée américaine, supervisée par le président américain en tant que commandant en chef, mais sauf dans des situations spécifiques où le président prend explicitement le contrôle fédéral, la garde nationale de chaque État reçoit ses ordres du gouverneur de son État.

Les questions d’immigration, comme l’a confirmé la Cour suprême dans l’affaire Arizona contre États-Unis en 2012, relèvent officiellement du gouvernement fédéral et non des États individuels. Greg Abbott a invoqué à plusieurs reprises la clause d’invasion, essentiellement comme une lacune, dans les constitutions américaine et texane, assimilant les migrants à un ennemi public étranger, ce qui lui donne le droit de faire respecter la sécurité des frontières et les questions d’immigration, affirme-t-il.

L’objectif de Gregg Abbott : Protéger la frontière contre l’invasion migratoire favorisée par le laxisme de Joe Biden

Il a également déclaré que ce serait une grave «erreur politique» si le président Biden nationalisait la Garde nationale du Texas, au milieu de la lutte de pouvoir en cours entre l’État et l’administration à la frontière sud.

«C’est le problème n°1 en Amérique. Les Américains veulent une frontière sûre. Si Joe Biden fédéralise notre Garde nationale, ce serait la plus grande erreur politique que vous puissiez commettre, et c’est pourquoi je pense qu’il ne le fera pas», a déclaré lundi Abbott à Sean Hannity de Fox News.

«Cela dit, bien sûr, je suis prêt au cas où il ferait une telle erreur pour garantir que le Texas sera en mesure de continuer à sécuriser notre frontière», a-t-il poursuivi. À plusieurs reprises, il a souligné que le rôle accru du ministère de la Sécurité publique du Texas et de la Garde nationale du Texas à la frontière faisait partie de l’autorité constitutionnelle de l’État pour se défendre contre une invasion. «Le Texas a donc tous les droits constitutionnels dans cette affaire, et je crois que lorsque le soleil se couchera, le Texas sera justifié et la Constitution sera renforcée», a-t-il déclaré.

Pour de nombreux Américains, l’invasion des États-Unis n’est pas due à l’incompétence mais est intentionnelle : l’administration Biden «veut» que la frontière soit ouverte.

Une possible guerre civile en miniature pourrait bien exploser dans cet État du Sud entre le Deep State immigrationniste et une population excédée par le laxisme des Democrates de Biden.

source : Médias Presse Info

C’est une hécatombe pour les grands médias

Source : RzO International - Le 26/01/2024.

par Michael Snyder

Faut-il s’étonner que l’industrie de l’information soit frappée par une vague massive de licenciements ? Les enquêtes successives montrent que les Américains ont perdu confiance dans les grands médias et que des millions d’entre nous ont décidé de se tourner vers d’autres sources d’information. Depuis des années, les grands médias perdent des téléspectateurs et des lecteurs, et aujourd’hui, bon nombre des plus grands noms de l’industrie de l’information perdent des sommes colossales. Ce n’était qu’une question de temps avant que nous n’assistions à des licenciements à grande échelle, et c’est désormais chose faite.

Bien entendu, les médias grand public ne sont pas les seuls à licencier. Selon Challenger, Gray & Christmas, le nombre de licenciements aux États-Unis en 2023 était supérieur de 98% à ce qu’il était en 2022…

Le rythme des suppressions d’emplois par les employeurs américains s’est accéléré en 2023, le nombre de licenciements ayant bondi de 98% par rapport à l’année précédente.

C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport publié par Challenger, Gray & Christmas, selon lequel les entreprises ont prévu 721 677 suppressions d’emplois l’année dernière, soit une augmentation considérable par rapport aux 363 832 licenciements signalés en 2022.

Le problème pourrait s’aggraver en 2024, car le marché de l’emploi continue de s’affaiblir face à des taux d’intérêt élevés et à une inflation tenace.

Mais il est vrai que l’industrie de l’information est particulièrement touchée. Par exemple, Time Magazine vient d’annoncer qu’il allait licencier des travailleurs «dans plusieurs départements, notamment la rédaction, la technologie, les ventes et les studios TIME»…

Time Magazine a licencié mardi un nombre incertain d’employés dans plusieurs départements, une décision que la PDG Jessica Sibley a qualifiée de «mesure nécessaire que nous devons prendre pour faire avancer notre entreprise et améliorer notre situation financière».

Dans un mémo interne au personnel, obtenu par Max Tani de Semafor, Sibley a annoncé les réductions.

«Nous avons pris la décision difficile de supprimer aujourd’hui des postes dans plusieurs départements, notamment la rédaction, la technologie, les ventes et les studios TIME», a écrit M. Sibley au personnel. «Nous sommes immensément reconnaissants de la contribution de ces membres talentueux de l’équipe au cours de leur mandat chez TIME».

Lorsque j’étais enfant, Time Magazine était très respecté et mes parents en avaient souvent un exemplaire sur la table basse.

Mais aujourd’hui, il est en train de mourir, tout comme le reste des grands médias.

Il suffit de regarder ce qui arrive au plus grand journal de Californie. Le Los Angeles Times a décidé de supprimer «un peu plus de 20% de sa rédaction»…

Le Los Angeles Times, confronté à ce que la direction a décrit cette semaine comme une «crise financière», a entamé mardi une série de licenciements douloureux dans la salle de rédaction, une réduction d’effectifs qui s’annonce comme l’une des plus sévères des 142 ans d’histoire du journal.

Les suppressions de postes toucheront au moins 115 journalistes, a indiqué à CNN une personne au fait du dossier, soit un peu plus de 20% de la rédaction. Quelque 94 de ces suppressions concerneront des employés syndiqués, a déclaré le chef du syndicat Matt Pearce, ce qui signifie qu’un quart du syndicat sera licencié.

Devons-nous être tristes que le Los Angeles Times implose ?

Je ne le pense pas.

Ailleurs, Paramount prévoit de licencier des centaines de travailleurs

Dans un contexte de spéculation sur son avenir, Paramount Global procède à une nouvelle vague de réduction de personnel en février, selon des sources qui se sont confiées à Deadline. J’ai entendu dire que ces réductions concerneraient des centaines d’employés dans l’ensemble de la société.

Depuis plusieurs jours, des rumeurs circulent sur l’imminence d’un licenciement d’environ 800 personnes au sein de Paramount. Cela fait suite à un rapport du WSJ [Wall Street Journal] en décembre selon lequel la société envisageait la suppression potentielle de plus de 1000 emplois au début de l’année 2024 afin de réduire les coûts.

Paramount est la société mère de CBS, et il est donc probable que la division de l’information de CBS soit sur le point de devenir encore plus petite.

Bien sûr, la division de l’information de NBC se réduit elle aussi

NBC News a licencié plusieurs dizaines d’employés, la dernière des dizaines d’entreprises à commencer la nouvelle année avec de mauvaises nouvelles pour ses employés, a confirmé USA TODAY vendredi.

Une source au fait de ces projets [de licenciement] a déclaré que les employés ont reçu un préavis de 60 jours et qu’ils recevront des indemnités de départ et des services de reclassement.

Le journalisme sportif a lui aussi connu des temps difficiles.

À l’heure actuelle, il semble que l’avenir de Sports Illustrated soit très incertain et que de nombreux employés du magazine soient à la recherche d’un nouvel emploi

L’avenir du célèbre magazine Sports Illustrated s’est assombri vendredi après que l’éditeur a annoncé des licenciements massifs.

Le groupe Arena – qui avait été ébranlé par des informations selon lesquelles le célèbre magazine publiait du contenu généré par l’intelligence artificielle – a admis qu’il n’avait pas effectué le paiement trimestriel de 3,75 millions de dollars au groupe Authentic Brands, qui devait être effectué cette semaine.

En conséquence, la société Arena, cotée en bourse, a annoncé jeudi qu’elle allait procéder à une «réduction significative» de ses effectifs, qui comptent plus de 100 journalistes.

Toutes les histoires que je viens de vous raconter se sont produites au cours des sept derniers jours.

C’est fou comme les choses évoluent rapidement aujourd’hui.

Bien entendu, de nombreux autres secteurs d’activité licencient également. Plus tôt dans la journée, nous avons appris que SolarEdge allait licencier environ 16% de ses effectifs

SolarEdge, une entreprise qui fabrique des onduleurs pour panneaux solaires, va licencier environ 16% de ses employés.

L’entreprise a annoncé dimanche qu’environ 900 personnes allaient perdre leur emploi dans le cadre d’un plan de restructuration «destiné à réduire les dépenses d’exploitation et à aligner sa structure de coûts sur la dynamique actuelle du marché». Elle a qualifié les conditions du secteur de «difficiles» dans un document déposé auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC).

Vroom Automotive va licencier «la plupart de ses employés» en arrêtant définitivement ses activités liées aux véhicules d’occasion

Dans une déclaration à la SEC et une annonce sur son site web lundi soir, Vroom Automotive a indiqué qu’elle avait cessé ses activités de concessionnaire de véhicules d’occasion après qu’Ally eut suspendu sa ligne de crédit. Vroom ne vendra plus aucun de ses véhicules au détail. Elle vendra son stock sur le marché de gros. Elle licenciera la plupart de ses employés. Elle ne conservera que sa plateforme de prêts automobiles à risque, United Auto Credit (UACC), et sa plateforme d’annonces de véhicules d’occasion, CarStory, dont les clients sont tous deux d’autres concessionnaires de véhicules d’occasion.

Pour de nombreuses autres annonces de licenciements, veuillez consulter mon article précédent intitulé «Alerte ! Voici une liste de 20 grandes entreprises qui viennent de décider de procéder à des licenciements massifs».

Il semble que l’économie américaine ait atteint un point de basculement critique. Les perspectives économiques pour 2024 ne sont pas bonnes du tout, et les employeurs s’empressent de réduire les effectifs en prévision de ce qui s’en vient.

Si vous avez actuellement un bon emploi qui vous tient à cœur, accrochez-vous-y autant que possible.

En effet, de nombreux licenciements se profilent à l’horizon et vous ne voudriez pas vous retrouver sans chaise lorsque la musique s’arrêtera.

source : The Economic Collapse via La Cause du Peuple

 

 

Biden a lancé une autre guerre des États-Unis

Source : RzO International - Le 22/01/2024.

par Caitlin Johnstone

Ils font donc pleuvoir des explosifs militaires sur des habitants appauvris du Moyen-Orient pour maintenir leur statu quo, sous prétexte d’objectifs qu’ils admettent eux-mêmes ne pas atteindre. Un jour comme un autre dans l’empire, je suppose.

Le Washington Post a publié un article intitulé «Alors que les Houthis jurent de continuer à se battre, les États-Unis se préparent à une campagne soutenue», «campagne soutenue» étant le langage de l’empire pour une nouvelle guerre des États-Unis.

«L’administration Biden élabore des plans pour une campagne militaire soutenue ciblant les Houthis au Yémen après dix jours de frappes qui n’ont pas réussi à mettre fin aux attaques du groupe contre le commerce maritime, alimentant les inquiétudes de certains responsables qui craignent qu’une opération illimitée ne fasse dérailler la paix fragile de ce pays ravagé par la guerre et n’entraîne Washington dans un nouveau conflit imprévisible au Moyen-Orient», rapporte le Post.

Le Post reconnaît que «campagne militaire soutenue» signifie «guerre» dans le neuvième paragraphe de l’article, affirmant que les responsables américains anonymes cités dans le rapport «ne s’attendent pas à ce que l’opération s’étende sur des années comme les précédentes guerres américaines en Irak, en Afghanistan ou en Syrie». Ce qui est à peu près aussi rassurant qu’un pyromane disant qu’il ne s’attend pas à brûler d’autres maisons comme toutes celles qu’il a brûlées.

L’administration Biden élabore des plans pour une campagne militaire soutenue ciblant les Houthis au Yémen, alimentant les craintes de faire dérailler la paix fragile de ce pays ravagé par la guerre et d’entraîner Washington dans un nouveau conflit imprévisible au Moyen-Orient.

Ce refus étrange d’appeler une guerre une guerre est également apparu lors d’une récente conférence de presse de la porte-parole du Pentagone, Sabrina Singh, qui s’est montrée choquée et horrifiée que les journalistes puissent même demander si le fait de bombarder un pays de façon répétée pouvait être considéré comme une guerre contre lui.

«Est-il juste de dire que les États-Unis sont en guerre au Yémen ?» a demandé jeudi un journaliste de Reuters à Singh.

«Non, nous ne cherchons pas la guerre», a répondu Singh. «Nous ne pensons pas être en guerre. Nous ne voulons pas d’une guerre régionale. Ce sont les Houthis qui continuent de lancer des missiles de croisière, des missiles anti-navires sur des marins innocents, sur des navires commerciaux qui ne font que transiter dans une zone qui représente 10 à 15% du commerce mondial».

Plusieurs questions plus tard, un journaliste de Politico demandé à Singh : «Vous avez dit que nous n’étions pas en guerre contre les Houthis, mais si – vous savez, ces bombardements à répétition – nous les avons bombardés cinq fois maintenant. Si ce n’est pas la guerre, pouvez-vous nous expliquer cela un peu plus ? Si ce n’est pas la guerre, qu’est-ce que la guerre ?»

«Bien sûr, Lara, bien sûr, excellente question, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit formulée de cette façon», a répondu Singh avec un rire et un sourire en coin. «Écoutez, nous ne cherchons pas la guerre. Nous ne sommes pas en guerre avec les Houthis. En termes de définition, je pense qu’il s’agirait plutôt d’une déclaration claire de la part des États-Unis. Mais encore une fois, ce que nous faisons et les actions que nous entreprenons sont de nature défensive».

Il convient de noter que depuis cette conférence de presse de jeudi, le nombre de frappes américaines au Yémen est passé de cinq à sept à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Il convient également de noter que, selon la définition absurde de Singh, les États-Unis n’ont pas été en guerre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, puisqu’il n’y a pas eu de «déclaration de guerre claire» depuis le 5 juin 1942. Les seules guerres que les États-Unis ont officiellement déclarées par l’intermédiaire du Congrès, conformément à leur propre constitution, sont la guerre de 1812, la guerre américano-mexicaine, la guerre hispano-américaine et les deux guerres mondiales.

Si l’on s’en tient à cette définition, les États-Unis font partie des pays les plus pacifiques du monde, puisqu’ils n’ont pas connu de guerre depuis huit décennies. En réalité, les États-Unis sont le pays le plus belliqueux et le plus meurtrier des temps modernes, avec des guerres d’agression qui ont tué des millions de personnes et en ont déplacé des dizaines de millions rien qu’au XXIe siècle, et ils jouent un rôle dans la plupart des grands conflits internationaux.

L’affirmation de Singh selon laquelle les attaques américaines contre le Yémen sont «de nature défensive» est également absurde : les forces yéménites n’attaquaient même pas les navires commerciaux américains avant que les États-Unis ne commencent à les attaquer. Seuls les États-Unis peuvent lancer des attaques non provoquées contre un pays étranger à l’autre bout de la planète et appeler cela de l’autodéfense.

Dave DeCamp, d’Antiwarexplique :

«Avant que les États-Unis ne commencent à bombarder les Houthis, les responsables d’Ansarullah ont clairement indiqué qu’ils ne cesseraient d’attaquer les navires commerciaux liés à Israël que si l’assaut sur Gaza prenait fin. Au lieu de faire pression sur Israël pour qu’il mette fin au massacre à Gaza, le président Biden a choisi l’escalade, et maintenant les Houthis ciblent la navigation commerciale américaine, et plusieurs navires marchands américains ont été touchés par des missiles».

Les États-Unis se préparent à une guerre ouverte contre les Houthis au Yémen
Biden a bombardé le Yémen sept fois en un peu plus d’une semaine et les Houthis ne reculent pas car ils se réjouissent de la confrontation avec les États-Unis

En fait, la seule raison pour laquelle les forces houthies ont commencé à attaquer les navires en mer Rouge était de faire pression sur Israël et ses alliés pour qu’ils cessent le massacre en cours à Gaza depuis le 7 octobre. Comme d’habitude, le gouvernement le plus meurtrier et le plus puissant du monde présente ses horribles actes d’agression extrême comme des réponses défensives innocentes à des attaques non provoquées, alors qu’en réalité l’empire américain bombarde le Yémen afin de faciliter le génocide des Palestiniens.

Et puisque nous parlons de Gaza et du Yémen, il n’est sans doute pas inutile de souligner que, selon les responsables de l’empire américain, les objectifs États de ces deux campagnes ont été totalement vains. Un nouveau rapport du Wall Street Journal indique que, selon les services de renseignement américains, Israël est loin d’avoir éliminé le Hamas, seuls 20 à 30% des membres du groupe ayant été tués depuis le mois d’octobre. Interrogé par la presse jeudi sur l’efficacité des frappes contre les Houthis, Biden a répondu : «Eh bien, quand vous dites «efficacité», est-ce qu’elles arrêtent les Houthis ? Non. Vont-elles se poursuivre ? Oui».

Ils font donc pleuvoir des explosifs militaires sur des habitants appauvris du Moyen-Orient pour maintenir le statu quo de leur domination, sous prétexte d’objectifs qu’ils admettent eux-mêmes ne pas atteindre. Un jour comme un autre dans l’empire, je suppose.

source : Caitlin Johnstone

traduction Réseau International

E. Dénecé : “Le Deep State américain s’attend à un ménage impitoyable par Donald Trump en 2025”

Source : Le Courrier des Stratèges - par Eric Veraeghe - Le 17/01/2024

Donald Trump entame sa reconquête triomphale du pouvoir

Eric Dénecé, fondateur du CF2R, passe en revue avec nous l’actualité internationale. Il souligne le raidissement stratégique des néo-conservateurs notamment au Moyen-Orient, dans la perspective d’un retour probable de Donald Trump aux affaires en 2025. Quelle tactique les néo-conservateurs déploient-ils pour anticiper ce retour ? Il est évident aujourd’hui que, sur les différents théâtres d’opérations, le Deep State américain pratique le “sauve-qui-peut”.

Dans sa “revue générale” de la situation générale, Eric Dénecé insiste sur plusieurs points essentiels :

  • l’Occident est en difficulté sur plusieurs théâtres d’opérations, à commencer par l’Ukraine où la contre-offensive tant promise a échoué
  • comme nous l’indiquions hier, une intense propagande annonce une guerre contre l’OTAN qui serait déclarée par la Russie
  • l’objectif est de souder le camp occidental en pleine dispersion face à la Russie
  • le Deep State est engagé dans une course contre-la-montre à l’approche du retour de Donald Trump
  • les USA misent massivement sur le Proche-Orient
  • un embrasement régional n’y est pas exclu, notamment vers le Yémen
  • la Chine n’est pas dans une stratégie à court terme à Taïwan

Plus que jamais, la domination américaine se traduit par un chaos global.

Prosperity Guardian : Une nouvelle guerre américaine

Source : RzO International - Le 05/01/2024.
Prosperity Guardian ou comment recommencer à bombarder le Yémen. Bibi et l’obsession néoconservatrice de la guerre contre l’Iran

par Piccole Note

Présentée comme une mission de vigilance, Prosperity Guardian est en fait le nom de la énième guerre ouverte par les États-Unis, la «nation la plus belliqueuse de l’histoire du monde», selon l’expression de l’ancien président Jimmy Carter. Oui, parce que penser défendre les navires transitant en mer Rouge des attaques des Houthis était et reste tout simplement irréaliste.

D’abord parce qu’il s’agirait d’organiser des convois au large de la mer Rouge, afin d’éviter la tâche impossible de défendre chacun des cargos qui se faufilent par le détroit de Bab el-Mandeb. Une tâche ardue car, comme le note le site de Transport Europe, elle nécessite «une formation spécifique des commandants» des navires civils, formation qu’ils n’ont pas.

Ce convoi, poursuit le site, devrait alors être protégé sur «250 milles nautiques (soit 463 kilomètres), ce qui correspond à la longueur de la côte yéménite contrôlée par les Houthis. En estimant une vitesse moyenne de 15 nœuds (environ 28 km/h) pour maintenir même les navires les plus lents en convoi, cela signifie que le convoi pourrait être exposé aux attaques yéménites pendant au moins seize heures».

Enfin, il convient de rappeler que les navires de guerre disposent de stocks limités de missiles d’interception et s’exposent au risque de saturation de leurs défenses par de multiples attaques simultanées, d’où la possibilité pour les assaillants de percer leur écran défensif.

De plus, une fois les stocks épuisés, il faut les réapprovisionner, une opération qui comporte des éléments critiques évidents : acheminer un cargo sur le site, c’est prendre le risque qu’il soit attaqué ; le navire militaire en rupture de stock reste exposé aux attaques ; ramener le navire au port pour le réarmer, c’est rendre moins efficace le bouclier de défense collective de la flotte, etc..

Prosperity Guardian, bombardement du Yémen

En résumé, lorsque les États-Unis ont annoncé leur mission, ils n’avaient aucune idée de ce qu’il fallait faire ou ils savaient parfaitement que le seul moyen de la mettre en œuvre était de chasser les transporteurs houthis en bombardant le Yémen. Nous penchons pour la seconde hypothèse, plutôt un mélange des deux.

En effet, l’idée de bombarder le Yémen, outre les risques d’extension du conflit à l’Iran, dont les Houthis sont les alliés, signifie que la mer Rouge deviendra une zone de guerre qu’aucun navire marchand n’osera traverser.

Ainsi, une mission mise en place pour permettre aux cargos de naviguer librement dans cette partie de la mer la fermerait pendant des mois, voire des années. En effet, imaginer que les Houthis seraient facilement vaincus appartient au monde des rêves : ils résistent avec acharnement à la guerre que leur a déclenchée une coalition dirigée par l’Arabie saoudite avec le soutien indéfectible des États-Unis depuis sept ans (une guerre que Riyad veut terminer, à l’opposé de la folie belliqueuse de Washington).

De plus, le détroit serait fermé non seulement aux navires à destination du port israélien d’Eilat, cible des contre-opérations des Houthis, mais aussi aux navires à destination d’autres pays. Comme il s’agit d’un carrefour stratégique pour le commerce mondial, cela entraînera une hausse des prix de diverses marchandises, en premier lieu du pétrole (qui a déjà commencé à augmenter en raison des tensions actuelles, qui ont contraint les cargos à rallonger leurs itinéraires).

Inutile d’insister sur l’aspect moral de la mission de Prosperity Guardian. Les Houthis ont déclaré que leurs opérations visant à empêcher le transit des navires à destination des ports israéliens prendraient fin lorsque l’opération militaire de Tel-Aviv à Gaza prendrait fin elle aussi. La mission lancée par les États-Unis a donc pour conséquence directe de poursuivre le massacre dans la bande de Gaza, où l’on dénombre à ce jour plus de 22 000 morts, dont 70% de femmes et d’enfants.

Aux morts et à la dévastation de Gaza s’ajouteront donc les morts et la dévastation renouvelée du Yémen, déjà décimé par sept années d’une guerre qui a fait plus de 370 000 victimes, dont de nombreux enfants…

La guerre contre l’Iran

Reste bien sûr le risque d’une extension du conflit à l’Iran – une véritable obsession pour Netanyahou et les néoconservateurs – qui a envoyé hier un de ses destroyers dans le détroit de Bab el-Mandeb. Une telle évolution aurait des conséquences catastrophiques, pour Téhéran bien sûr, mais aussi pour ceux qui la déclencheraient.

Israël serait dévasté et la machine de guerre américaine serait également mise à l’épreuve, au risque de perdre le conflit. L’Iran n’a pas l’armée de papier de Saddam et les États-Unis se retrouveraient à combattre sur un front aussi large que diversifié, de l’Irak au Liban. De plus, un tel conflit fermerait également le détroit d’Ormuz, avec des conséquences encore plus catastrophiques pour le commerce mondial.

Bien sûr, il reste toujours l’hypothèse où, acculé, Washington utiliserait la bombe atomique, mais même cette option comporte des risques : l’image des États-Unis serait brisée et le nuage radioactif hanterait tout le Moyen-Orient pendant des années. De plus, Téhéran a déjà envoyé des signaux d’une possible riposte contre la centrale atomique israélienne de Dimona…

Le risque qu’un tel élargissement se produise est très élevé. Il suffirait d’un redémarrage de l’incident du Tonkin (qui a déclenché l’intervention américaine au Viêt Nam) pour qu’il se produise. L’Iran étant si proche, il est très facile d’attribuer à Téhéran une attaque contre la flotte alliée. Ils l’ont déjà fait, ils recommenceront.

Bref, cette mission comporte tellement d’inconnues tragiques que les pays qui l’ont rejointe sont bien moins nombreux que Washington ne l’espérait. Aucun pays arabe, à l’exception de l’obscur régime bahreïni. Et ceux qui l’ont rejointe l’ont fait avec tant de réticence (les Britanniques mis à part, car ils sont en train de succomber à leurs rêves de gloire fondés sur la renaissance de la mythique anglosphère).

En effet, les navires envoyés par la France et l’Italie rempliront leur mission en dehors du commandement central de la mission, tandis que le Canada, les Pays-Bas et la Norvège n’ont envoyé que des officiers et des militaires dans le centre en question.

Reste que si la bombe à retardement déclenchée par la mission explose, personne n’échappera aux conséquences. Si guerre il y a, elle aura un impact mondial. Prosperity Guardian, un nom vraiment surréaliste pour la troisième guerre mondiale.

Note complémentaire : Aujourd’hui, un attentat a été perpétré en Iran contre un rassemblement commémorant le quatrième anniversaire de l’assassinat du général Qassem Soleimani. À l’heure où nous écrivons ces lignes, plus d’une centaine de personnes sont mortes. On assiste également à un crescendo d’attaques contre des cibles civiles en Russie. Ils veulent une guerre globale. Il est urgent d’endiguer cette folie.

source : Piccole Note via Euro-Synergies

Les Etats-Unis sont-ils une supernova ?

Source : Le Saker francophone - Par Andrei Martyanov − Le Jeudi 21 décembre 2023 − Source : Reminiscence of the Future

What is Supernova? - InspirationSeek.com

La NASA donne la définition suivante d’une supernova :

Une supernova est la plus grande explosion que l’homme ait jamais vue. Chaque explosion est l’explosion extrêmement brillante et surpuissante d’une étoile.

La NASA donne ensuite des précisions qui sont essentielles pour la suite de la discussion sur ce blog.

 

Un type de supernova est causé par le “dernier cri” d’une étoile massive mourante. Cela se produit lorsqu’une étoile d’une masse au moins cinq fois supérieure à celle de notre soleil s’éteint dans un fracas fantastique ! Les étoiles massives brûlent d’énormes quantités de combustible nucléaire en leur cœur. Cette combustion produit des tonnes d’énergie, de sorte que le centre devient très chaud. La chaleur génère de la pression, et la pression créée par la combustion nucléaire d’une étoile l’empêche de s’effondrer. Une étoile est en équilibre entre deux forces opposées. La gravité de l’étoile tente de la comprimer dans la boule la plus petite et la plus serrée possible. Mais le combustible nucléaire qui brûle dans le cœur de l’étoile crée une forte pression vers l’extérieur. Cette poussée vers l’extérieur résiste à la pression de la gravité vers l’intérieur. Lorsqu’une étoile massive n’a plus de combustible, elle se refroidit. La pression diminue alors. La gravité l’emporte et l’étoile s’effondre soudainement. Imaginez qu’un objet d’une masse un million de fois supérieure à celle de la Terre s’effondre en 15 secondes ! L’effondrement est si rapide qu’il crée d’énormes ondes de choc qui provoquent l’explosion de la partie externe de l’étoile ! En général, il reste un noyau très dense et un nuage de gaz chaud en expansion, appelé nébuleuse. La supernova d’une étoile de plus de 10 fois la taille de notre soleil peut laisser derrière elle les objets les plus denses de l’univers : les trous noirs.

Un fait important des supernovas est leur âge : il s’agit généralement d’étoiles massives qui ne vivent pas longtemps, contrairement aux étoiles comme notre soleil. Leur durée de vie se compte en dizaines de millions d’années, ce qui, dans le temps de l’univers, ne représente qu’une minute. Cette astrophysique peut-elle être une analogie avec les États-Unis ?

Je pense qu’il s’agit d’une analogie parfaite et je dois citer ici le regretté George F. Kennan qui a écrit dans son remarquable ouvrage At The Century’s Ending en 1996 :

Tout ce qui a été appelé communisme en Russie n’était pas mauvais ; tous ceux qui y ont cru ne l’étaient pas non plus…

Aujourd’hui, la reformulation n’est pas seulement justifiée, elle est irrésistible : Tout ce qui s’est fait sous le nom de démocratie aux États-Unis n’était pas mauvais, pas plus que tous ceux qui y ont cru… Moi, j’y ai cru. Et voici un moment “supernova”. Malgré la violence du processus que subit la jeune étoile avant de se transformer en supernova et pendant cette énorme explosion qui anéantit tout ce qui se trouve dans un rayon de plusieurs années-lumière, ce sont les supernova qui sont littéralement responsables, pour une fois, de la vie sur Terre. Ces explosions produisent une quantité folle d’éléments lourds critiques qui permettent la formation d’éléments tels que le fer. Nos molécules, celles qui nous constituent, sont littéralement une poussière d’étoile après la supernova.

Il faut ici revenir à la reformulation de Kennan : Tout ce que les États-Unis produisent n’est pas mauvais, pas plus que les personnes qui le produisent. Il faut toujours avoir une vue d’ensemble. Les exemples abondent, même si l’on essaie d’affirmer le contraire : Ce sont les États-Unis qui, bien qu’irritants et odieux, ont été le pays (et non la Grande-Bretagne et sa Magna Carta) qui a ancré l’idée du processus démocratique et du constitutionnalisme à l’époque où la France exécutait son aristocratie et ses simples d’esprit en nombre industriel et où les guillotines fonctionnaient sans relâche. C’est à cette époque que le légendaire capitaine (contre-amiral de la marine russe) John Paul Jones a offert à la Grande Catherine un exemplaire de la Constitution américaine. Quelle audace à l’époque de l’absolutisme !

Évidemment, aujourd’hui, alors que la soi-disant “démocratie” américaine fait l’objet de plaisanteries dans le monde entier et qu’elle est moquée partout avant d’entrer en supernova, nous ne pouvons pas nier l’influence américaine sur la civilisation occidentale et aujourd’hui, tout le monde comprend que les gens DOIVENT avoir le choix et que leur voix DOIT être entendue. C’est cet “élément lourd” qui a été diffusé dans le monde entier, tout comme la Déclaration des droits, qui est une réalisation remarquable, malgré le dysfonctionnement politique et idéologique des États-Unis. En fin de compte, l’expansion économique américaine et l’élan technologique qu’elle a fourni au monde entier depuis un siècle et demi ne peuvent tout simplement pas être niés. C’est le génie technologique et industriel américain qui me permet de faire ce que je fais maintenant – assis devant mon écran et tapant ce texte pour votre considération. C’est aussi cet élément lourd et crucial qui ne peut être nié. Lorsque l’Amérique était derrière la charrue, au lieu de la mitrailleuse, elle brillait, parfois de manière aveuglante.

Même la culture américaine, du début à la fin des années 90 à Hollywood, en passant par le jazz, la musique rock, la littérature vibrante et même certains éléments de la culture pop, était bonne.

Rappelez-vous : tout n’était pas mauvais, pas plus que les gens qui y croyaient. Mais l’Amérique est-elle vraiment proche d’une supernova ? Répétons-le :

Lorsqu’une étoile massive n’a plus de combustible, elle se refroidit. La pression diminue alors. La gravité l’emporte et l’étoile s’effondre soudainement. Imaginez qu’un objet d’une masse un million de fois supérieure à celle de la Terre s’effondre en 15 secondes ! L’effondrement est si rapide qu’il crée d’énormes ondes de choc qui provoquent l’explosion de la partie externe de l’étoile !

Mais toutes les supernovas ne se terminent pas par un trou noir. Il reste souvent une étoile à neutrons ou même une naine blanche lorsque l’étoile n’a pas assez de masse pour se transformer en supernova et qu’elle se dilate puis se contracte, comme cela devrait arriver à notre Soleil dans environ 4 à 5 milliards d’années. Alors, les États-Unis sont-ils une supernova, qui menace toute vie alentour, ou sont-ils simplement dans leur phase de contraction, après laquelle commence un long processus de désintégration de la naine blanche chaude en une naine noire froide et rougeâtre ? À vous de décider. Quoi qu’il en soit, on ne peut nier le fait qu’une grande étoile a brillé très fort pendant une période assez courte dans l’histoire de l’humanité, sans parler de l’échelle de temps de l’univers, et il faudra peut-être beaucoup de temps pour passer au crible des tas de faits afin de remettre les choses dans leur juste perspective.

Andrei Martyanov

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

L’Ukraine rejoint les projets arctiques de l’OTAN dirigés contre la Russie

Source : Le Saker francophone - Le 20/12/2023.

Par M.K. Bhadrakumar – Le 19 décembre 2023 – Source Indian punchline

Dans un appel lancé plus tôt ce mois-ci aux Républicains pour qu’ils ne bloquent pas une nouvelle aide militaire à l’Ukraine, le président américain Joe Biden a averti que si la Russie était victorieuse, alors le président Vladimir Poutine ne s’arrêterait pas et attaquerait un pays de l’OTAN. La remarque de Biden a suscité une vive réprimande de la part de Poutine lorsqu’il a déclaré : « C’est absolument absurde. Je crois que le président Biden en est conscient, ce n’est qu’une façon de parler pour soutenir sa stratégie erronée contre la Russie

Poutine a ajouté que la Russie n’a aucun intérêt à se battre avec les pays de l’OTAN, car ils « n’ont aucune revendication territoriale les uns contre les autres » et la Russie ne veut pas « envenimer ses relations avec eux ». Moscou sent qu’un nouveau récit américain a du mal à naître des débris de l’ancien récit sur la guerre en Ukraine.

 

Pour rafraîchir la mémoire, le 24 février, lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche le premier jour de l’intervention militaire russe en Ukraine, Biden a déclaré que les sanctions occidentales n’étaient pas conçues pour empêcher l’invasion mais pour punir la Russie après l’invasion « afin que le peuple russe sache dans quoi il (Poutine) les a embarqués ». C’est de cela qu’il s’agit.

Un mois plus tard, le 26 mars, Biden laissait échapper à Varsovie : « Pour l’amour de Dieu, cet homme (Poutine) ne peut pas rester au pouvoir. » Ces remarques et d’autres similaires qui ont suivi, notamment de la part de la Grande-Bretagne, reflétaient une stratégie américaine de changement de régime à Moscou, avec l’Ukraine comme pivot.

Cette stratégie remonte aux années 1990 et était en fait au cœur de l’expansion de l’OTAN le long des frontières russes, des pays baltes à la Bulgarie. Le conflit syrien et les activités secrètes des ONG américaines visant à fomenter des troubles en Russie étaient des ramifications de cette stratégie. Au moins depuis 2015, après le coup d’État de Kiev, la CIA supervisait un programme secret de formation intensive destiné aux forces d’opérations spéciales ukrainiennes d’élite et à d’autres personnels du renseignement. En bref, les États-Unis ont tendu un piège à la Russie pour l’enliser dans une longue insurrection, l’hypothèse étant que plus les Ukrainiens pourront soutenir l’insurrection et maintenir l’armée russe dans l’enlisement, plus la fin du régime Poutine sera probable.

Le nœud du problème aujourd’hui est que la Russie a vaincu la stratégie américaine et a non seulement pris l’initiative de la guerre, mais a également outrepassé le régime de sanctions. Le dilemme dans la Beltway se résume à la manière de maintenir la Russie en tant qu’ennemi extérieur afin que les États membres occidentaux, souvent en conflits, continuent de se rassembler sous la direction américaine.

Ce qui me vient à l’esprit est une remarque sardonique de l’académicien soviétique Gueorgui Arbatov, conseiller de Mikhaïl Gorbatchev auprès d’un groupe d’élite de hauts responsables américains, alors même que le rideau tombait sur la guerre froide en 1987 :

« Nous allons commettre un désastre terrible pour vous : Nous allons vous priver d’ennemi ».

À moins que l’humour noir dans cette vérité cardinale ne soit correctement compris, la stratégie américaine depuis les années 1990, visant à repousser les efforts de Gorbatchev, Boris Eltsine et Poutine pour établir des relations non conflictuelles avec l’Occident, ne peut être comprise.

En d’autres termes, si la stratégie russe d’après-guerre froide des États-Unis n’a pas fonctionné, c’est à cause d’une contradiction fondamentale : D’un côté, Washington a besoin de la Russie comme ennemi pour assurer l’unité interne au sein de l’alliance occidentale, tandis que de l’autre, elle a également besoin de la Russie en tant que partenaire junior coopératif et soumis pour sa lutte contre la Chine.

Les États-Unis espèrent se retirer d’Ukraine et éviter la défaite en laissant derrière eux un « conflit gelé » vers lequel ils seront libres de revenir plus tard au moment de leur choix, mais en attendant, ils considèrent de plus en plus l’Arctique comme le nouveau théâtre d’un piège.

L’adhésion de la Finlande à l’OTAN (et de la Suède à venir) signifie que le travail inachevé de l’adhésion de l’Ukraine, que la Russie a contrecarré, peut être réalisé par d’autres moyens.

Après avoir rencontré Biden à la Maison Blanche mardi dernier, le président ukrainien Vladimir Zelensky s’est rendu à Oslo le 13 octobre pour une visite fatidique visant à forger le partenariat de son pays dans les projets de l’OTAN visant à contrer la Russie dans l’Arctique. A Oslo, Zelensky a participé à un sommet des cinq pays nordiques pour discuter des « questions de coopération dans le domaine de la défense et de la sécurité ». Le sommet s’est déroulé dans le contexte de la conclusion d’accords entre les États-Unis, la Finlande et la Suède sur l’utilisation de leurs infrastructures militaires par le Pentagone.

Le tableau d’ensemble est que les États-Unis encouragent les pays nordiques à amener l’Ukraine à participer au renforcement des frontières arctiques de l’OTAN. On peut se demander quelle est « le bonus » qu’une armée décrépite comme celle de l’Ukraine peut apporter à l’OTAN. C’est là que se déroule l’histoire. En termes simples, même si l’Ukraine n’a pas d’accès direct à l’Arctique, elle peut potentiellement apporter une capacité impressionnante pour entreprendre des activités subversives sur le territoire russe dans le cadre d’une guerre hybride contre la Russie.

Par une étrange coïncidence, le Pentagone a récemment préparé le système satellite Starlink pour une utilisation dans l’Arctique, le même qui a été utilisé par l’armée ukrainienne pour organiser des attaques contre le pont de Crimée, la flotte russe de la mer Noire et des ressources stratégiques sur le territoire russe. L’accord des États-Unis avec la Finlande et la Suède donnerait au Pentagone l’accès à une série de bases navales et aériennes et d’aérodromes ainsi qu’à des terrains d’entraînement et d’essais le long de la frontière russe.

Plusieurs centaines de milliers de citoyens ukrainiens sont actuellement domiciliés dans les pays nordiques ouverts au recrutement pour « une armée entière de saboteurs comme celle que l’Allemagne a rassemblée pendant la guerre entre la Finlande et l’URSS en 1939-1940 sur les îles du lac Ladoga », comme l’a récemment déclaré un expert militaire russe à Nezavissimaïa Gazeta.

Le chef de la marine russe, l’amiral Nikolaï Evmenov, a également souligné récemment que « le renforcement de la présence militaire des forces armées unies de l’OTAN dans l’Arctique est déjà un fait établi, ce qui indique la transition du bloc vers des actions pratiques visant à former des instruments de force militaire pour dissuader la Russie dans la région. » En fait, la flotte russe du Nord forme une brigade maritime chargée de lutter contre les saboteurs afin d’assurer la sécurité de la nouvelle route maritime du Nord et des infrastructures militaires et industrielles côtières de l’Arctique.

Il est évident que, quelle que soit la défaite de l’Ukraine dans la guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, l’utilisation de Zelensky pour la géostratégie américaine demeure. Depuis Oslo, Zelensky a effectué le 14 décembre une visite inopinée dans une base militaire américaine en Allemagne. Les analystes qui considèrent Zelensky comme une force épuisée feraient mieux de réviser leur opinion – à moins que la lutte pour le pouvoir à Kiev ne s’exacerbe et que Zelensky ne soit renversé par un coup d’État ou une révolution de couleur, ce qui semble improbable tant que Biden est à la Maison Blanche et que Hunter Biden est en procès.

L’essentiel est que le nouveau discours de Biden diabolisant la Russie pour avoir planifié une attaque contre l’OTAN peut être vu sous plusieurs angles.

Au niveau le plus évident, il vise à bousculer le Congrès sur le projet de loi en attente d’une aide militaire de 61 milliards de dollars à l’Ukraine. Bien sûr, cela détourne également l’attention de leur défaite dans cette guerre.

Mais plus important encore, le nouveau discours vise à rallier les alliés transatlantiques des États-Unis, de plus en plus déçus par l’issue de la guerre et inquiets à l’idée que l’implication américaine en Europe puisse diminuer à mesure qu’elle se tourne vers l’Indo-Pacifique.

Lorsque Poutine réagit durement en affirmant que le nouveau discours de Biden est « absurde », il a tout à fait raison dans la mesure où la Russie se concentre sur des choses bien plus importantes que de mener une guerre continentale insensée en Europe. Après tout, c’est l’un des pères fondateurs des États-Unis, James Monroe, qui a dit qu’un roi sans pouvoir était une absurdité.

M.K. Bhadrakumar

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

 

Vous saurez tout sur les révolutions de couleur et l’infiltration par la CIA

Source : Le Courrier des Stratèges - par Eric Verhaeghe - Le 15/12/2023.

Vous saurez tout sur les révolutions de couleur et l’infiltration par la CIA

A l’approche des élections européennes, se pose à nouveau la question de l’infiltration, par le Deep State américain, des forces politiques intérieurs aux pays occidentaux. Grâce à un officier canadien, nous disposons d’une bonne connaissance du mode opératoire utilisé par la CIA et sa nébuleuse pour s’ingérer dans les affaires de n’importe quel pays, et pour en manipuler l’opinion publique. Nous vous révélons aujourd’hui ces secrets de fabrication.

De ces informations révélées par l’armée canadienne, on retiendra tout particulièrement le détail du mode opératoire utilisé pour déstabiliser un régime ou, au contraire, pour le stabiliser. La méthode passe très largement par le contrôle des oppositions au système, et par la capacité à manipuler l’opinion dans un sens comme dans un autre.

Ce document que nous évoquons contribue à documenter un sujet déjà abordé par Jean-Luc Schaffhauser lors de son audition à l’Assemblée Nationale.

On retiendra plusieurs points :

  • l’ingérence américaine dans les affaires intérieures des autres pays est parfaitement théorisée et industrialisée;
  • elle s’appuie sur un appel à la démocratie et un éloge de la mondialisation ou de l’occidentalisation;
  • elle passe par la manipulation des masses;
  • elle repose largement sur le contrôle des oppositions;

Dans la préparation des élections européennes, il faudra être vigilant à l’utilisation de ces techniques pour éviter l’émergence de mouvements contraires à la mondialisation et au multilatéralisme sous domination américaine.

 

Les jeunes Américains ne veulent pas joindre l’armée US pour mourir

Source : RzO international - Le 13/12/2023.

par Philippe Rosenthal 

Alors que les États-Unis sont engagés dans un conflit en l’Ukraine et en Israël financièrement et militairement et sur d’autres zones du monde, les jeunes Américains déclarent ne pas vouloir porter l’uniforme pour mourir au-delà des frontières US. L’armée des États-Unis a de grosses difficultés à recruter de nouveaux candidats. En fait, elle n’a plus les capacités de mener des guerres. Les citoyens américains ne veulent plus faire le gendarme du monde et mourir pour cette raison. 

L’ancien assistant spécial du président Ronald Reagan, Doug Bandow, a présenté une radiographie de l’armée US. «Les principaux républicains et démocrates soutiennent une guerre par procuration en Europe, soutiennent un conflit meurtrier au Moyen-Orient et menacent d’une guerre catastrophique en Asie», constate Doug Bandow. «Les fervents critiques de l’isolationnisme, comme le secrétaire à la Défense Lloyd Austin, semblent déterminés à défendre tout le monde sauf les Américains», déplore-t-il, soulignant l’absurdité et la limite des États-Unis : «Il y a toujours plus d’argent pour acheter des armes, même si les États-Unis courent vers l’insolvabilité». Et, là, Doug Bandow, traduit l’avis des citoyens US. «La dette fédérale envers le public représente environ 100 pour cent du PIB, soit un record proche du record établi à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sans changement radical, le taux d’endettement sera deux fois plus élevé d’ici le milieu du siècle. Pourtant, le budget militaire gonflé continue de grimper en flèche», stipule-t-il.  

La conclusion est que l’armée US ne trouve pas de soldats et ne peut pas mener des guerres. «Le parti bipartisan du Congrès risque de manquer d’une ressource encore plus importante: le personnel», avertit Doug Bandow. «Une majorité d’adultes américains ne seraient pas disposés à servir dans l’armée si les États-Unis entraient dans une guerre majeure, selon un récent sondage, alors que la confiance du public dans les forces armées semble décliner», a rapporté Newsweek.

À la question de savoir si les Américains se porteraient volontaires pour combattre et mourir si l’Amérique était envahie, The American Conservative annonce : «Seuls 51% des 18-29 ans ont déclaré qu’ils le feraient, déclenchant des plaintes contre la jeunesse irresponsable de l’Amérique». «Le véritable problème du Pentagone est que les Américains refusent de plus en plus de servir, même sans une guerre majeure. Les armées US ont du mal à remplir leurs rangs», s’inquiète le média anglophone. «Les forces armées peuvent faire face à de modestes pénuries de personnel pendant un certain temps, mais elles ne seront bientôt plus en mesure de fonctionner comme prévu», pointe du doigt, The American Conservative. 

La situation est si désespérée que l’armée US, «dans une tentative désespérée d’augmenter le bassin humain, a décidé de suspendre l’exigence d’un diplôme d’études secondaires, avant de battre en retraite sous le feu des critiques». «Les difficultés de recrutement sont nombreuses. Par exemple, le marché du travail est devenu plus compétitif. De plus, seul un quart des jeunes satisfont aux normes académiques et de condition physique», relate le média anglophone.

L’armée US a connu plus de morts par suicide que dans les combats. Le peuple américain n’est plus dupe des ambitions politiques désastreuses de leurs responsables politiques qui les mènent dans des guerres loin des États-Unis : «L’élite de la politique étrangère a sacrifié tant de vies pour si peu de justification». «Plus de 7000 militaires et près de 8000 sous-traitants sont morts au combat après le 11 septembre. Au cours de la même période, un nombre incroyable de 30 000 personnes se sont suicidées. Officiellement, quelque 52 000 personnes furent blessées au combat, dont beaucoup grièvement», rapporte The American Conservative. 

Après avoir listé les éléments d’un constat catastrophique de l’état de l’armée US, Doug Bandow considère, en fait, que «les patriotes devraient préserver leur vie pour quelque chose de meilleur». «Jusqu’à présent, l’armée n’a aucune réponse au manque de recrues. Les services se débrouillent simplement, envisageant de petites solutions à des lacunes importantes. L’ajout de recruteurs et l’augmentation des salaires sont des étapes évidentes. Atteindre les jeunes Américains et adapter la routine militaire à la culture moderne de la jeunesse en sont d’autres. La diminution des disqualifications et l’amélioration de la condition physique augmenteraient le bassin de recrues» ; «La détermination de l’Oncle Sam à se laisser entraîner à jamais dans des guerres étrangères est une très bonne raison de ne pas rejoindre les forces armées. La meilleure façon de résoudre le problème du recrutement est de mettre fin aux interventions frivoles au profit d’intérêts périphériques. La tâche essentielle des forces armées est de défendre les Américains – et non les Européens moralisateurs, les membres de la famille royale saoudienne kleptocratiques, les Sud-Coréens aisés, les Taïwanais indifférents et une infinité d’autres», conclut-il. 

source : Observateur Continental

 

L’administration Biden se montre alarmiste à propos de l’événement sur l’article 5

 

Source : the Saker francophone

 Par Moon of Alabama − Le 8 décembre 2023

Stoltenberg est un médiocre vendeur :

Le secrétaire général de l’OTAN déclare que l’Ukraine rejoindra l’alliance militaire, sous réserve de réformes, après la guerre – Yahoo / Euronews – 28 nov. 2023

L’Ukraine deviendra membre de l’OTAN sous réserve de réformes après la guerre, a déclaré lundi le secrétaire général de l’alliance militaire, Jens Stoltenberg.
Il s’exprimait à la veille d’une réunion des ministres des affaires étrangères à Bruxelles, au cours de laquelle l’alliance devrait réaffirmer son soutien à la défense de l’Ukraine contre une invasion massive de la Russie.

Quoi qu’en dise Stoltenberg, cela n’arrivera pas. L’intégration de l’Ukraine à l’OTAN n’a aucune raison d’être, si ce n’est l’autosatisfaction des États-Unis. Certains pensent que l’adhésion à l’OTAN protégerait l’Ukraine contre de nouvelles attaques de la Russie. Ce n’est pas le cas.

 

Les États-Unis eux-mêmes ne croient pas que l’adhésion à l’OTAN protège quelque pays que ce soit contre les attaques de la Russie :

Si vous pensez que le prix est élevé maintenant – Kirby décrit le prix que les États-Unis paieront si l’Ukraine perd la guerre – Yahoo – 7 déc. 2023

L’Amérique va non seulement dépenser de l’argent, mais aussi verser son propre sang, si les Etats-Unis n’aident pas l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie et si la Russie l’emporte“, a déclaré le porte-parole de la sécurité nationale, John Kirby, lors d’une réunion d’information.

Si vous pensez que le coût du soutien à l’Ukraine est élevé aujourd’hui, imaginez à quel point il le sera, non seulement en termes de Trésor national, mais aussi de sang américain, s’il [Poutine] commence à s’en prendre à l’un de nos alliés de l’OTAN […] nous prendrons très au sérieux nos engagements au titre de l’article 5“, a déclaré M. Kirby.

Les bottes américaines devraient être impliquées si  Poutine est autorisé à remporter cette victoire stratégique en Ukraine et qu’il s’en prend ensuite à l’un de nos alliés de l’OTAN“, a ajouté Kirby.

Kirby est manifestement convaincu que l’appartenance à l’OTAN ne protège pas d’une attaque russe. Il craint que les États-Unis ne participent à une guerre en vertu de l’article 5, prétendument contraignant.

Mais c’est un mythe que l’article 5 du traité de Washington (qui a fondé l’OTAN) garantisse que d’autres viendront à la défense d’un membre avec leurs propres armées.

L’article 5 ne dit rien de tel. En voici l’essence :

Les parties conviennent … que … chacune d’elles … assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant immédiatement … les mesures qu’elle jugera nécessaires …

L’expression “les mesures qu’elle jugera nécessaire…” peut inclure un grand nombre de mesures potentielles (y compris aucune) qui diffèrent de l’envoi de l’armée.

Les États-Unis entreraient-ils vraiment en guerre avec une autre superpuissance nucléaire pour une querelle entre l’Estonie (1,4 million d’habitants dont un tiers est d’origine russe) et la Fédération de Russie ?

Pour ma part, je trouve cela très improbable.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Bruit de bottes dans la zone Asie-Pacifique

Bruit de bottes dans la zone Asie-Pacifique, par Franceschino Guicciardini

Source : Le Courrier des Stratèges - Le 05/12/2023.

 

Le sommet de San Francisco vient de se terminer sur l’absence de progrès diplomatiques entre les Etats-Unis et la Chine. Les deux Etats continuent à se regarder en chien de faïence, même si la Chine a eu l’intelligence politique de ne pas s’offusquer outre mesure de la sortie de Joe Biden en conférence de presse, qualifiant son invité XI Jinping de “dictateur”.


Washington maintient une rhétorique et une posture agressive à l’égard de Pékin sur le « front » du pacifique – terme approprié puisque les USA estiment être en guerre – tout en déployant deux groupes aéronavals au large du Yémen, pour soutenir Israël en interceptant des missiles de croisière au-dessus de la mer rouge et en bombardant les Houtis, soutenus par l’Iran que l’on cherche à provoquer, sans oublier l’implication indirecte en Ukraine par la fourniture de matériel, effective ou promise (avions F-16).

Cela fait beaucoup de « fronts », même pour la première puissance militaire du monde. D’autres, qui ont gagné de nombreuses batailles, ont perdu leurs guerres et leur pouvoir de nuisance international pour moins que cela.

Rhétorique et réalités

Cependant, il y a une marge significative entre rhétorique et gesticulation militaire, et la préparation d’une guerre de haute intensité contre un ou plusieurs adversaires de force sinon égale à ses propres forces, du moins proche. La déglobalisation, en faisant éclater le corset de la pax americana, rend plus difficile sinon impossible la mise en place de coalitions occidentales contre un adversaire isolé et considérablement inférieur, militairement et économiquement.

La Russie, l’Iran ou la Chine ne sont pas la Serbie, l’Irak ou la Libye. La crise syrienne a montré qu’un petit État, s’il est solide politiquement, pouvait résister à une agression occidentale pour peu qu’il soit soutenu. C’est d’ailleurs cet attelage qui a permis au Vietnam de gagner sa guerre ou à la Corée du nord de ne pas disparaître. L’intervention russe en Syrie marque un tournant militaire et géopolitique. La guerre d’Ukraine un tournant économique et technologique.

D’abord à la grande surprise de ses leaders, l’OTAN s’avère moins capable que la Russie à soutenir une guerre longue, que l’on pourrait presque se hasarder à considérer comme une réponse de l’histoire à la course aux armements et à la guerre des étoiles qui avaient asphyxié économiquement la Russie. Ensuite, la Russie s’est révélée en avance techniquement sur un certain nombre d’armements de premier plan : Contremesures électroniques (rappelons-nous l’épisode du destroyer US survolé par un vieux Su-24 dont il n’avait pas détecté l’approche en mer noire), missiles hypersoniques, complexe militaro-industriel opérationnel.

La guerre en Ukraine a souligné fortement le problème complexe que les nouveaux outils tels que les drones et les missiles de croisière peuvent causer aux armées classiques. En particulier aux grandes unités qui font la puissance navale américaine : Les porte-avions géants et leurs flottilles embarquées, qui peuvent représenter en nombre d’avions de combat des effectifs supérieurs à celui d’aviations militaires de puissance petites ou moyennes. Le naufrage du Moskva, grande unité piégée dans une mer fermée et frappée par un missile de croisière, probablement lancé depuis la terre ferme, donc à la portée de n’importe quelle petite puissance, est venu souligner cette fragilité nouvelle.

Un porte-avion géant est nécessaire à des opérations offensives. Il lui faut disposer d’un grand nombre d’avions pour submerger l’adversaire basé à terre, pouvoir embarquer les indispensables avions de guet aérien, et embarquer une dotation importante en réserve d’armement et de kérosène. Ce n’est pas le cas de porte-avions ou porte-aéronefs plus petits, qui sont des navires de protection et d’escorte. La fin probable de la domination des grands porte-avions à cause des capacités accrues (en puissance, précision et autonomie) des missiles de croisière et antinavires basés à terre ou sur de petites unités est sans aucun doute une très bonne nouvelle pour la paix dans le monde.

Les USA resteront une grande puissance capable de se défendre, mais ils ne pourront plus imposer leur volonté par la force à aucun État, même les plus faibles, sinon par la déstabilisation, domaine qui n’est pas le sujet de cet article.

Idem pour la destruction de chars Léopard ou Abrams par l’aviation ou de simples drones. La guerre change de nature. Le développement de la technologie permet le développement d’armes très efficaces, en grandes quantités, pour des coûts marginaux par rapport à ceux que représente la construction d’un porte-avion, sans parler de son groupe aéronaval de protection et de ses appareils de combat. La technologie renverse le rapport de force.

Si le Yemen est capable de lancer des missiles sur Israël à 2000 km de leurs bases de lancement, il devrait être possible, à un État qui dispose de ce type de matériel, si la volonté politique devient effective, de lancer quelques salves de ces mêmes missiles sur un groupe aéronaval américain. Si cela devait arriver, ce serait un Trafalgar sans retour pour la flotte américaine. Nous ne savons pas s’il faut souhaiter un tel évènement, mais si cela devait arriver, ce serait la fin de la politique délibérée de chaos mondial pratiquée par les Anglo-saxons, au moins depuis le 11 septembre.

La Chine, adversaire numéro un des États-Unis ?

Le département américain de la Défense a publié à l’attention du Congrès, un rapport de 212 pages intitulé «Military and Security Developments Involving the People’s Republic of China 2023».

 La Chine y est identifiée dès la préface comme le « seul » adversaire des États-Unis : « La Stratégie de sécurité nationale 2022 indique que la République populaire de Chine est le seul concurrent des États-Unis qui a l’intention et, de plus en plus, la capacité de remodeler l’ordre international. La Stratégie de défense nationale 2022 désigne donc la République populaire de Chine comme le « principal défi » pour le ministère de la Défense ».

 En réponse, le lieutenant-colonel Wu Qian, porte-parole du ministère chinois de la Défense, a fait une mise au point publique, le 25 octobre 2023, précisant que « le développement de l’armée chinoise a pour but d’éviter les menaces de guerre, de préserver sa propre sécurité et de maintenir la paix dans le monde. Elle ne vise pas un pays ou un objectif particulier ».

 Parallèlement à ces volontés bellicistes, le même 25 octobre, Gavin Newsom, gouverneur démocrate de Californie, a rencontré le chef de l’État chinois Xi-Jinping. Juste avant sa rencontre avec Wang Yi, le chef de la diplomatie chinoise, Mr Newsom a indiqué qu’il souhaitait un renouvellement des relations sino-américaines:

« Je suis ici dans l’espoir, comme vous le suggérez, de tourner la page, de renouveler notre amitié et de nous réengager (sur) des questions fondamentales qui détermineront notre foi collective en l’avenir. J’ai exprimé mon soutien à la politique d’une seule Chine (…) ainsi que notre désir de ne pas voir l’indépendance » ». A déclaré M. Newsom, faisant référence à la politique officielle des États-Unis qui reconnaît le parti communiste comme le gouvernement chinois légitime. Officiellement, les États-Unis ne reconnaissent pas Taïwan, mais sont son principal allié officieux. La déclaration de Mr Newsom ne lève pas cette ambiguïté, mais a le mérite de parler, paix, collaboration et d’éviter de jeter de l’huile sur le feu.

Rappelons que Mr Newsom sera le probable candidat démocrate si Joe Biden devait se désister pour raisons de santé ou parce que l’échéance approchant le parti démocrate ne souhaitera pas se ridiculiser en perdant l’élection avec Biden, ni ne voudra prendre le risque d’une nouvelle manipulation électorale, à l’image de celle de 2020. Newsom serait sans doute un rude adversaire pour Donald Trump.

L’ Australie, l’Aukus et la prolifération nucléaire

Les commentateurs occidentaux considèrent que l’achat de sous-marins nucléaires par l’Australie est une réponse à l’expansionnisme chinois « investissant dans les infrastructures de nombreux archipels, générant une dépendance économique et politique ».

Répondre à une expansion économique par l’achat d’armes ? La Chine est en train de s’imposer par le commerce, pourquoi aurait-elle des velléités d’expansionnisme militaire ? Non seulement ce genre d’aventure se termine toujours mal, mais surtout il est toujours déclenché par des pays se considérant en position de faiblesse économique tandis que la Chine est déjà en train de conquérir le monde avec ses produits.

Si l’Australie se sent menacée, pourquoi ne pas avoir pas acheté les sous-marins français, moins chers, portant sur 12 navires – 8 pour le contrat américain, soit un tiers de potentiel en moins – et dont la propulsion classique était parfaitement adaptée à la défense des abords du continent australien, au niveau de formation de ses équipages et aux infrastructures à terre destinées à héberger ces navires ? Un sous-marin d’attaque à propulsion nucléaire est un outil de grand large, destiné à agir loin de ses bases, pas un outil de défense. Naturellement il est loisible de disserter sur l’idée que “l’attaque est la meilleure défense”, il n’en demeure pas moins qu’avant d’envisager de se défendre au loin, l’Australie doit penser à être en capacité de défendre ses approches maritimes.

La rupture du contrat français visait-elle seulement à privilégier un partenaire anglo-saxon (et la mise en place de l’AUKUS) ou bien cachait-elle des raisons plus profondes ?

 Pour mettre en œuvre des sous-marins à propulsion nucléaire, l’Australie doit aménager le port de Perth, base des sous-marins australiens. La propulsion nucléaire nécessite des installations spéciales pour le reconditionnement des bâtiments et de leurs réacteurs.

 L’Australie a prévu de construire ces sous-marins sous licence sur son territoire, ce qui demande une mise à niveau technique importante, l’industrie navale australienne n’ayant jamais produit de bâtiments à propulsion nucléaire. Seuls 5 de ces navires seront fabriqués en Australie. Les 3 autres seront achetés aux USA.

Compte tenu du retard que devrait prendre ce nouveau programme, plus ambitieux, l’Australie devra faire face, avant la mise en service de ses nouveaux sous-marins, à la limite opérationnelle des bâtiments de la classe Collins  qui composent sa flotte sous-marine actuelle. Une nouvelle proposition française tenant compte de ce facteur n’a reçu aucune réponse du gouvernement australien.

Une fois terminées les installations destinées à recevoir ce type de navires à propulsion nucléaire, l’Australie va devoir louer des bâtiments américains, avec leurs équipages, l’Australie n’ayant pas de personnel formé en nombre suffisant ni préparé à l’utilisation de tels navires. L’Australie ayant par ailleurs un souci de ressources humaines concernant ses sous-mariniers, le pays « peinant à garder ses équipages ».

 Ainsi la base de Perth va devenir de facto une base navale US abritant des sous-marins américains à propulsion nucléaire et à vocation de grandes patrouilles, c’est-à-dire à des actions offensives à grande distance, en solo ou en soutien des groupes aéronavals états-uniens, l’Australie ne disposant plus de porte-avions depuis la mise à la retraite du Melbourne en 1982.

 Au final « les États-Unis ont obtenu une base de sous-marins en Australie et seront payés pour l’utiliser. La véritable raison de cet accord pourrait bien avoir été le souhait des États-Unis de disposer d’un port et d’une base en Australie d’où ils pourraient envoyer leurs propres sous-marins nucléaires pour harceler la Chine » .

- Soit le gouvernement australien aura été particulièrement mal inspiré dans la gestion de cette affaire : Contrat plus cher, frais de désistement à payer à la France, frais d’infrastructure supplémentaires, délais outrepassant la durée de vie opérationnelle des matériels à remplacer, obligation de louer des navires américains pour maintenir une capacité sous-marine à la Royal Australian Navy, perte de souveraineté en confiant provisoirement une partie de sa défense à un pays tiers, personnel à former à la propulsion nucléaire, moins de navires, moins adaptés aux besoins opérationnels du pays. Incompétence maximale.

- Soit ce gouvernement aura été complice des ambitions américaines.

 Seconde hypothèse d’autant plus séduisante qu’il y a plus :

6 bombardiers B-52 sont depuis peu stationnés sur la base australienne de Tindal, au sud de Darwin, face à l’Indonésie et, plus loin, la Chine. Ces bombardiers sont capables d’emporter – sinon des bombes nucléaires à gravitation, matériel dépassé – des missiles de croisière potentiellement dotés de têtes nucléaires.

Or, l’Australie est signataire du traité de Rarotonga, qui instaure une zone exempte d’armes nucléaires dans le pacifique sud.

Si les B-52 américains emportent des ogives nucléaires lors de leurs stationnements en Australie, celle-ci pourrait être considérée comme trahissant l’esprit, sinon la lettre, du traité. Sans compter que l’opinion publique australienne est attachée à la non-nucléarisation de l’île-continent et de la région.

 À la demande qui a été faite par le sénateur Shoebridge à Penny Wong, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Albanese, sur la présence ou pas d’armes nucléaires américaines sur le sol australien, celle-ci a répondu : Que« les États-Unis avaient une position permanente de « ni confirmation ni affirmation » en ce qui concerne l’endroit où ils conservent leurs armes nucléaires, et que le gouvernement australien comprenait et respectait cette position » ! 

Détournons la tête, il n’y a rien à voir

 À la même question posée à Greg Moriarty, secrétaire du département de la défense, celui-ci a répondu dans un exercice de haute voltige en langue de bois: « Je pense (cela ne devrait-il pas être une certitude ?), plus généralement, qu’il est clair (!!) qu’il est interdit de stationner des armes nucléaires en Australie, selon le traité pour une zone exempte d’armes nucléaires dans le pacifique sud, auquel l’Australie souscrit pleinement (on est rassuré !). Ajoutant : Qu’il n’avait pas d’informations précises (il n’est que le secrétaire du département de la défense…) sur les « aéronefs étrangers [en visite] sur les aérodromes australiens ou en transit dans l’espace aérien australien, y compris dans le contexte de nos programmes d’entraînement et d’exercices, et de la coopération avec les États-Unis par l’Australie et le dispositif de défense de l’Australie. » Puis, comme Wong : Les gouvernements australiens successifs ont compris et respecté la politique menée de longue date par les États-Unis, consistant à ne pas confirmer ni nier la présence d’armes nucléaires sur telle ou telle plateforme. »

 En clair, on ne trahit pas le traité de non-prolifération si on détourne le regard quand les forces armées américaines font escale en Australie avec de tels armements dans leurs soutes. Est-il possible de faire preuve de plus d’hypocrisie et de lâcheté, sans doute pas.

Les questions du sénateur Shoebridge à mise hors d’elle la ministre Wong qui a accusé le sénateur de « susciter les préoccupations, et je ne pense pas que cela soit [une attitude] responsable. »

…Ou l’on retrouve la politique chère à Roosevelt de raconter de jolies fables aux peuples pour ne pas les alarmer…et continuer tranquillement des politiques indignes sinon dangereuses pour les peuples en question. Démocratie quand tu nous tiens…

 Pour elle :« La manière responsable de traiter ce sujet est de reconnaître que les États-Unis maintiennent une ‘position consistant à ne pas confirmer ni infirmer’, que nous comprenons et respectons. » Ne pas voir, ne pas entendre et laisser faire est une politique responsable pour cette charmante realpoliticienne archétypale de ces politiciens occidentaux contemporains dont le monde entier est plus que las.

On peut imaginer la réponse qui sera faite quand certains citoyens ou parlementaires s’inquiéteront de la présence d’éventuelles ogives nucléaires sur les SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d’engin) américains qui viendront logiquement profiter des nouvelles capacités d’accueil de la base de Perth.

Incompétent ou complice le gouvernement australien ?

Au final, le traité AUKUS propose le cadre juridique adéquat pour l’acceptation en douceur de la nucléarisation militaire de l’Australie.

Ce pacte AUKUS n‘était pas nécessaire dans le cadre des rapports entre la Chine et l’Australie. La Chine est le premier partenaire économique de l’Australie. On commerce avec un partenaire économique, on ne cherche pas à lui faire la guerre. Par contre, la nucléarisation militaire de l’Australie dé-sanctuarise de fait l’île-continent, qui devient potentiellement une cible pour d’éventuelles représailles nucléaires. C’est ce qui s’appelle assurer la sécurité de son peuple et préserver les intérêts de sa nation. Il apparaît de plus en en plus clairement que dans la plupart des pays occidentaux, les classes dirigeantes sont traîtresses aux intérêts de leurs populations.

Conséquences immédiates, l’Indonésie, et la Malaisie s’inquiètent et dénoncent le risque de prolifération nucléaire dans la région et la Chine montre les dents : Les marins du HMAS Toowoomba croisant dans les eaux internationales, à l’intérieur de la zone économique exclusive du Japon, avaient entrepris de démêler des filets de pêche autour des hélices de leur navire quand une frégate chinoise qui avait été avertie de la présence des plongeurs, a fait fonctionner son sonar à pleine puissance occasionnant des dommages auditifs aux plongeurs australiens. Le navire australien appuyait les sanctions des Nations unies contre la Corée du Nord. Première escarmouche ? Premier avertissement?

La logique qui soutient AUKUS est une logique impériale d’endiguement d’un rival. La nucléarisation de l’Australie en fait une cible nucléaire potentielle, sans que ce pays puisse faire jouer la dissuasion, les ogives qui seront potentiellement présentes sur le territoire n’étant pas sous contrôle australien.

Les États-Unis dénoncent la prolifération nucléaire chez les autres, mais la pratiquent avec ardeur, y compris au détriment des engagements pris par leurs partenaires et des intérêts des populations de pays “amis”.

La journaliste indépendante Caitlin Johnstone conclue en disant “Australia Isn’t A Nation, It’s A US Military Base With Kangaroos”

Taiwan

Pour la Chine la question taïwanaise est une question symbolique. L’ouverture sur le grand large que lui permettrait la possession de l’île n’est pas un objectif prioritaire pour un État qui prépare la guerre pour favoriser la paix…et le commerce.

Pour le Droit international, Taïwan est une partie du territoire chinois, érigé en État non reconnu par la communauté internationale. Vouloir le statu quo actuel est participer à la politique américaine de containment de la Chine.

Le principe d’une seule Chine a été confirmé par la résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations unies. Aucun État d’importance, pas même les États-Unis ne reconnaît le gouvernement de Taïwan. L’île aurait dû depuis longtemps revenir à la Chine sans l’intérêt stratégique qu’elle représente pour les États-Unis.

La question de Taïwan n’est donc pas un problème sino-chinois ; Elle est un problème américano-chinois.

 Durant la Seconde Guerre mondiale, les USA se sont répandus dans l’ensemble du bassin pacifique, jusqu’aux frontières maritimes de la Chine à 10700km de la Californie. Ils ont installé des bases militaires pour faire la guerre au Japon et n’ont jamais abandonné ces bases la guerre finie. Pourquoi ? Pour contrôler la zone. Et quelle zone ! Un tiers de la planète bleue. Taïwan est la tête de pont principale de la première ligne de défense US face à la Chine, ligne dite “défensive” qui débute au nord aux Aléoutiennes, continue par l’archipel japonais, Taïwan et les Philippines. Dans cette ligne de défense ou de containment de plus de 8000km de long, Taïwan est le verrou principal, se situant au centre de la façade maritime chinoise, le Japon se trouvant plus au nord face à la péninsule coréenne et au Kamtchatka russe.

 Les Chinois n’envahiront pas Taïwan. Certainement pas dans le contexte actuel. La culture militaire chinoise est celle de l’attente du moment favorable, du contournement de l’obstacle et de l’engagement seulement alors que la victoire est assurée. Sun-Tsé: « Ainsi ceux qui sont experts dans l’art de la guerre soumettent l’armée ennemie sans combat. Ils prennent les villes sans donner l’assaut et renversent un État sans opérations prolongées ».  

Mer de Chine

Le général Charles Flynn, commandant des forces armées américaines dans le Pacifique, a déclaré le 19 novembre dernier, lors du Forum international sur la sécurité d’Halifax, en Nouvelle-Écosse, que les États-Unis déploieraient de nouveaux missiles à portée intermédiaire, notamment des Tomahawks et des SM-6, dans la région du Pacifique en 2024. Il s’agirait de «créer un mur de missiles » face à la Chine.

 L’objectif serait de dissuader une éventuelle invasion chinoise de Taïwan, au risque de provoquer une course aux armements axée sur les missiles conventionnels dans le Pacifique.

 Parallèlement, l’armée de l’air américaine utilise l’Intelligence artificielle pour tester et perfectionner le drone XQ-58A, qui serait probablement déployé en cas de guerre à Taïwan.

 Le XQ-58A est un drone de combat furtif à réaction destiné à être employé comme ailier d’un avion de combat piloté, comme les F-22 ou F-35, ceci afin d’assurer des missions de reconnaissance ou de combat dans les zones les plus dangereuses, préservant ainsi l’avion piloté. Ce type de drone est contrôlé depuis la place arrière de l’avion d’accompagnement (ou accompagné par le drone…).

 Le drone XQ-58A pourra aussi être déployé dans le cadre d’un essaim de drones destiné à saturer les défenses de l’adversaire.

 Enfin, les USA sont de retour en force aux Philippines, le nouveau gouvernement de Ferdinand Marcos Jr, fils de l’ancien dictateur, a accepté l’installation de 4 nouvelles bases américaines dans le nord et l’ouest de l’archipel, face à la Chine, en soutien de la première ligne de confinement de la Chine qui passe par Taïwan.

Japon

Le japon a voté, en décembre 2022, son plus important budget militaire depuis la Seconde Guerre mondiale, époque où le pays s’était laissé aller à un développement peut être excessif de ses forces armées… Le budget vise à financer un plan de 320 milliards de dollars sur 5 ans pour l’achat de missiles balistiques capables de frapper la Chine .

Ce budget représente le double du budget de défense actuel. Il atteint 2 % du produit intérieur brut outrepassant la limite de 1 % que le Japon s’était imposé depuis 1976. Il fera du Japon le troisième acteur le plus dépensier au monde en matière de dépenses militaires derrière les inévitables États-Unis et la Chine.

Le Premier ministre Fumio Kishida a affirmé que le Japon et son peuple étaient à un ” tournant de l’histoire”. Expression intéressante. Qu’est-ce qu’un tournant de l’histoire pour un peuple qui vit en paix depuis 80 ans ? Simple rhétorique de politicien visant à faire peur pour empêcher toute critique et faire passer un singulier accroissement des investissements consacrés à la défense ou entrés dans une nouvelle ère où la guerre sera redevenue une probabilité sinon une certitude ? «Nous sommes en guerre » proclament les États-Unis. Il semble que l’empire ne soit capable que de cela. Depuis que le rêve américain s’est évanoui, ce pays ne propose au monde que soumission et destruction. Il est triste de constater que le pays victime des bombes atomiques s’aligne sur une telle politique.

Le Japon craint les missiles balistiques de la Corée du Nord. Ces missiles sont le cœur du système de dissuasion nucléaire mis en place par la Corée du Nord pour préserver son indépendance et éviter de se voir envahie par les États-Unis ou une coalition à leur solde appuyée sur la Corée du Sud. Ces missiles sont un outil de dissuasion. Les utiliser comme outil d’agression ne ferait qu’invalider leur utilité pour la Corée du Nord. On voit mal quel intérêt pourrait avoir les nord-coréens de frapper le Japon.

 Vision conflictuelle des rapports internationaux, même s’il ne faut pas être angélique : Si les États n’ont pas d’états d’âme lorsqu’il s’agit de leurs intérêts, cette constatation est tout aussi valable pour la Chine que pour les USA. Vision tout de même significative d’une mentalité impériale où la conquête et le maintien de territoires sous tutelle sont les aspects essentiels. Cela ne saurait être la vision d’un État qui n’a ni les moyens ni l’intérêt à tenter de s’emparer de territoires appartenant à ses voisins, surtout dans une confrontation du faible au fort. Est-il sérieusement imaginable d’envisager l’invasion du Japon par la Corée du Nord et ses hordes de Mig 21 de quarante ans d’âge ?

Cette rhétorique fonctionne parce qu’elle n’est jamais interrogée. L’affirmation péremptoire du danger suffit à masquer la faiblesse des arguments auprès des opinions publiques et permet de justifier des augmentations de budget militaire qui ne se justifient pas par la présence d’un danger réel.

 Le Japon craint la menace de la Chine. Des manœuvres militaires récentes avaient pour but de montrer que le Japon était prêt à défendre ses îles contre une éventuelle attaque chinoise.

La Chine est soupçonnée de développer sa marine de guerre, non pour sécuriser ses approvisionnements et se mettre en capacité de briser un éventuel blocus américain visant à perturber ses propres approvisionnements (version chinoise), mais pour perturber les approvisionnements de ses voisins, particulièrement le Japon. Alors pourquoi un tiers du budget voté pour 5 ans en décembre 2022 concerne-t-il l’acquisition de missiles balistiques, outil de dissuasion dans un rapport du faible au fort ou d’agression dans un contexte de confrontation entre puissances de niveau équivalent et certainement pas le moyen le plus approprié pour défendre ses lignes d’approvisionnement ?

Pour l’agence Reuters, « Le gouvernement japonais craint que l’intervention russe en Ukraine n’incite la Chine à attaquer Taïwan, ce qui pourrait menacer les îles japonaises voisines, perturber l’approvisionnement en semi-conducteurs de pointe et risquant d’étrangler les voies maritimes qui approvisionnent le Japon en pétrole depuis le Moyen-Orient ». Cette vision des choses est typiquement occidentale : Répondre à une action (certes agressive) par une contre action immédiate. Il est étonnant de constater que les dirigeants japonais semblent feindre de ne pas comprendre la psychologie chinoise. Les Chinois préfèrent préparer la voie à un évènement, plutôt que le provoquer (manière occidentale). Ils mettent tout en œuvre pour offrir les meilleures conditions de développement à leurs ambitions, et attendent que les fruits soient mûrs.

« L’invasion de l’Ukraine par la Russie constitue une grave violation des lois interdisant le recours à la force et a ébranlé les fondements de l’ordre international » .

Ce qui est faux et n’est que la position du bloc occidental qui y trouve une justification facile à son propre bellicisme.

Chine

Et la Chine ? La Chine se dispense de toute rhétorique agressive et poursuit la mise à niveau de ses capacités militaires.

 Au tournant des années 2000, ce pays s’est engagé dans un vaste programme de rénovation de ses forces, particulièrement dans le domaine aéronautique. Pékin a pourvu au remplacement d’appareils russes construits sous licence dont la conception datait des années cinquante-soixante (Mig-19,Mig-21,Tupolev Tu-16), par une nouvelle génération de chasseurs: Flanker Su-27 et Su-30, d’origine russe, ainsi que du J-11, la version construite en Chine du Su-27Sk. Avec le J-11, l’industrie chinoise sinisait la logistique d’accompagnement opérationnel de ses Su-27 (la mise en œuvre d’aéronefs, civils ou militaires nécessite des visites régulières des cellules et des moteurs) en matière d’aviation militaire les avionneurs russes ont coutume de réaliser les visites et remises à niveau des appareils de leurs clients en Russie, ce qui est coûteux et allonge les délais de remise en service des appareils. La Chine a souhaité s’autonomiser de ce processus. La construction d’avions de quatrième génération sous licence a surtout permis à la Chine de faire un immense “bond en avant” dans les domaines de la conception et de la construction aéronautique. Les premiers chasseurs purement chinois (J-1,FC-10) n’étaient pas les appareils les plus performants du panel mondial et ont recueilli les sarcasmes des “experts” occidentaux, adeptes des parenthèses (…) de connivence dès lorsqu’il s’agit d’évoquer la qualité des matériels d’origine russe et chinoise… ; mais ils ont permis la mise en place d’un complexe militaro-industriel chinois qui fabrique aujourd’hui des matériels haut de gamme équivalents des meilleurs produits occidentaux. La Russie domine le domaine des missiles hypersonique, a pris un avantage significatif dans le secteur des contre-mesures et des équipements antiaériens, tandis que la Chine fabrique une gamme complète d’appareils de combat de haut niveau, chasseurs stealth (J-35), drones (LoongII, FH-97, JY-300), connexion de type J-16, systèmes antiaériens (WS-600, SA2) sans oublier les multiplicateurs de force et appareils de transports modernes.

 Aujourd’hui, protection de ses sources d’approvisionnement et montée en puissance économique de la zone pacifique obligent, c’est le renforcement de la marine chinoise qui occupe les devants de l’actualité militaire.

 La Chine dispose à ce jour de trois porte-avions, deux opérationnels, le troisième lancé en juin 2022. L’objectif chinois est de disposer à moyen terme de 5 porte-avions, dont deux nucléaires. Ce qui signifie que ces 2 bâtiments auront vocation à assurer une présence chinoise à l’international. Présence alternée entre les deux navires, ce type de navire devant passer régulièrement en grande visite, ce qui prend plusieurs mois. Trois porte-avions non nucléaires seront destinés au contrôle des approches maritimes de la Chine et à la protection de ses voies d’approvisionnement, avec deux bâtiments et un troisième au repos en alternance. La marine chinoise, inexistante il y a trente ans, se met au niveau de la nouvelle puissance économique du pays. 5 porte-avions ne vont pas lui permettre de dominer les mers comme a pu le faire l’US Navy depuis 1942.

Les dirigeants chinois affirment que la domination des mers n’est pas leur objectif. Leur politique de construction navale semble le confirmer. Détail à ne pas négliger toutefois, les chantiers navals chinois ont dépassé la capacité productive des chantiers navals américains. Ce n’est pas négligeable en cas de confrontation ouverte ou en cas de changement de politique…

 À l’appui de ses porte-avions, la Chine a mis en service le plus puissant destroyer actuel, le type 055, équipé de 112 silos lance-missiles, capable de croiser à 30 nœuds et doté d’une électronique dernier cri. Son déplacement est équivalent à celui d’un croiseur (12000t). Il dispose d’une puissance de feu inégalée pour ce type de navire 19. Il est capable de lancer des missiles antiaériens, antinavires et de croisière. 8 sont en service et 16 sont prévus au total. Ces navires seront probablement principalement utilisés en soutien des groupes aéronavals. C’est la mission logique de telles unités.

Pour comparaison, les destroyers américains de classe Arleigh Burke disposent de 9O cellules de lancement verticales, capables de lancer des missiles antiaériens et de croisière, ainsi que de lanceurs classiques pour missiles antinavires Harpoon. Ils croisent à 31 nœuds et déplacent de 8 à 9000t. 73 étaient en service fin 2022.

Les croiseurs Ticonderoga déplacent près de 10000t, à 32 nœuds et sont équipés de 122 cellules de lancement de missiles de croisière tomahawk, missiles antinavires Harpoon et anti-sous-marins ASROC. La puissance de feu est comparable aux 055 chinoise. Leur défense antiaérienne est assurée par des canons et par le système antimissile de croisière Phalanx.

Pour mémoire, la frégate française Horizon croise à 30 nœuds pour un déplacement de 7000t et est armée de 48 missiles Aster antiaériens et 8 missiles Exocet antinavires.

Conclusion

 Les Chinois n’envahiront pas Taïwan et probablement jamais de manière militaire. Le faire croire permet aux États-Unis de déployer leur rhétorique martiale et occasionnellement leurs matériels offensifs au plus près des eaux territoriales chinoises. Caitlin Johnstone :

 « Comme bien d’autres choses dans ce monde, lorsque l’on examine le comportement du pouvoir, il s’agit en fin de compte d’une question de contrôle narratif. Les puissants comprennent que celui qui contrôle le récit dominant des événements mondiaux contrôle en fait le monde, car le véritable pouvoir ne consiste pas seulement à contrôler ce qui se passe, mais aussi à contrôler ce que les gens pensent de ce qui se passe. C’est la véritable colle qui maintient l’empire centralisé des États-Unis, et le monde n’aura jamais une chance de connaître la paix tant que les gens ne commenceront pas à en prendre conscience ».

 De l’avis de tous les observateurs, le sommet de San Francisco n’aura apporté aucun changement significatif aux relations sino-américaines.

Les États-Unis restent sur leur position belliciste, considérant la Chine comme leur adversaire majeur pour les années à venir, ainsi que l’a si délicatement confirmé Joe Biden lors de sa fameuse conférence de presse en clôture du sommet. L’élite américaine apparaît incapable de sortir de sa rhétorique de puissance dominante agressive, et tape du pied quand on lui résiste comme un enfant égoïste qui exige que l’on fasse ses quatre volontés.

La Chine, en position de force diplomatique et économique, répète patiemment son credo : Nous ne recherchons pas la domination mondiale, mais le développement pacifique et commercial des relations entre pays égaux.

La stratégie anglo-saxonne est de préparer la guerre pour faire pression sur les forts, de la faire contre les faibles, y compris au moyen de coalitions (à vaincre sans péril…), de semer le chaos sur la planète et la dissension chez leurs rivaux ou considéré par eux comme tel (révolutions de couleur…). Éternelle politique de la canonnière. La Chine a souffert de cette politique au XIX siècle. Soyons assurés que les dirigeants chinois ont de la mémoire et fondent leur politique sur la connaissance de l’histoire et de la morale politique anglo-saxonne, plus que sur les narratifs auto légitimant des Occidentaux. Narratifs qui ne sont écoutés que par des foules occidentales peu cultivées politiquement et soumises à une propagande constante.

 Pour conclure, laissons la parole au chef de l’État chinois :

« La concurrence entre grandes puissances ne résoudra pas les problèmes auxquels la Chine, les États-Unis et le monde sont confrontés. Cette planète est assez grande pour la Chine et les États-Unis. Le succès de chacun est une chance pour l’autre.

Il y a deux options pour la Chine et les États-Unis à l’ère des transformations mondiales sans précédent depuis un siècle : L’une consiste à renforcer la solidarité et la coopération et à se donner la main pour relever les défis mondiaux et promouvoir la sécurité et la prospérité dans le monde ; l’autre consiste à s’accrocher à la mentalité du jeu à somme nulle, à provoquer des rivalités et des confrontations et à conduire le monde vers l’agitation et la division. Ces deux choix indiquent deux directions différentes qui décideront de l’avenir de l’humanité et de la planète Terre ».

Xi-Jinping

La cause de toutes les guerres est l’industrie de la défense des États-Unis

par Reliable Recent News - Le 05/12/2023.

Les ventes des entreprises d’armes américaines ont chuté, malgré de grands conflits internationaux. Washington veut aider – et commence de nouveaux conflits.

Un nouveau rapport de l’Institut de recherche pour la paix de Stockholm (SIPRI) a révélé des chiffres désagréables pour les entreprises militaires américaines. Non seulement le chiffre d’affaires des fabricants américains de chars, de missiles et d’obus n’a pas augmenté récemment, mais il n’a même pas retrouvé son niveau d’avant-Covid.

Selon les rapports de l’année dernière, 42 des 100 premières entreprises étaient toujours basées aux États-Unis. La domination du marché n’a pas disparu, mais les bénéfices ont chuté – de 7,9% pour atteindre 302 milliards de dollars pour l’ensemble des entreprises. En 2019, le montant était beaucoup plus élevé : 361 milliards de dollars pour les 12 mois. Bien qu’aucune hostilité majeure n’ait été en cours à l’époque, contrairement aux campagnes actuelles en Ukraine et en Israël.

La chute après l’apparition de COVID-19 est compréhensible. Des millions de personnes, des chaînes d’approvisionnement rompues, tout le mode de vie habituel a changé avec le passage des employés vers le travail à distance. Mais dans l’année 2022, la plus fructueuse, l’industrie ne s’est jamais relevée. Quelle en est la raison ?

L’industrie de la défense américaine est en crise

Les promesses de soutenir l’Ukraine «aussi longtemps que nécessaire» n’ont pas encore été tenues. Pour une raison quelconque, le président américain Joe Biden n’a pas réussi à convaincre le Congrès depuis des mois qu’il était nécessaire d’allouer près de 100 milliards de dollars supplémentaires à l’aide militaire à Kiev, alors qu’il y était parvenu en mois de février l’année dernière.

Mais pour une raison ou une autre, l’argent déjà dépensé n’a pas eu d’effet sur les entreprises d’armes américaines. De nombreux contrats n’ont pas pu être exécutés dans la pratique – pour une raison quelconque, les armes livrées aux troupes ukrainiennes se sont retrouvées ailleurs, et les volumes de production totaux n’ont pas été à la hauteur des demandes réelles. Il n’y avait jamais «assez» d’obus, d’équipements et de missiles.

Le week-end dernier, le ministre de la défense Lloyd Austin a enfin dévoilé les cartes.

«Nous avons commencé ce que l’armée appelle la plus grande modernisation industrielle en 40 ans», a annoncé Austin lors d’un forum de la Fondation présidentielle Ronald Reagan en Californie. «Près de 50 milliards de dollars pour créer des dizaines de milliers d’emplois pour les Américains dans plus de 30 États».

Le discours de Lloyd Austin au Form Reagan, prononcé il y a exactement un an, est considéré
comme «l’un des meilleurs discours des temps modernes». Mais cette fois-ci, les promesses de
milliards de dollars sont plus effrayantes qu’enthousiasmantes

Si deux grandes guerres n’ont pas aidé l’industrie de la défense américaine, qui sera le prochain ?

Moscou a réagi à la déclaration du chef du Pentagone. L’ancien président du pays, Dmitri Medvedev, a écrit sur X (ex-Twitter) que le fonctionnaire avait «révélé un secret d’État» :

«Lloyd Austin a exposé la véritable raison de l’implication des États-Unis dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Ce n’est pas pour aider des citoyens mourants ou pour lutter pour la démocratie contre la tyrannie. Ce n’est pas non plus que la capacité des Russes réduise. Il fallait tout simplement investir 40 milliards de dollars supplémentaires dans la défense. Quel honnête homme !»

Mais même cela n’est pas suffisant – c’est là le principal problème. En ce moment même, des rumeurs font état d’hostilités entre le Venezuela et la Guyane voisine au sujet d’un morceau de terre contenant du pétrole d’une valeur de 500 000 milliards de dollars. Peut-être qu’un tel conflit convaincra le Congrès de prélever davantage d’argent sur le budget de l’État.

Et toute cette situation n’est pas du tout à l’avantage des alliés des États-Unis. L’Amérique entraîne des dizaines de membres de l’OTAN dans chaque nouveau conflit nécessaire pour sauver l’industrie américaine d’armes.

Les vraies causes de la crise économique mondiale, provoquée par les sanctions, les valeurs gonflées des entreprises et les problèmes de gouvernance. À en juger par l’opinion publique en Europe, les gens en ont assez des mensonges et de la propagande constants des grands médias, et ils vont donc voter pour l’opposition – pour ne plus payer les guerres des autres et pour ne plus se mettre en grand danger.

source : Reliable Recent News

Troisième front pour les États-Unis en Amérique latine

Source : RzO International - Le 01/12/2023.

par Reliable Reliable News

Il n’y aura pas d’accord pétrolier entre Biden et Maduro : L’armée vénézuélienne se prépare à envahir un territoire contesté avec la Guyane voisine.

Cette semaine déjà, le sort de l’ensemble de «l’arrière-cour étasunienne» – l’Amérique du Sud – sera décidé. Le 3 décembre aura lieu un référendum sur le statut de la région orientale du Venezuela, considérée internationalement comme faisant partie d’un autre pays.

Il s’agit d’une région frontalière appelée Essequibo. Une superficie de la taille de la Grèce, où vivent environ 200 000 personnes. Mais la principale valeur se cache en dessous : d’énormes réserves minérales, de 8 à 9000 milliards de barils de pétrole (d’une valeur de plus de 500 000 milliards de dollars aux prix actuels du marché).

Le territoire pétrolier controversé de 500 000 milliards de dollars entre
le Venezuela et la Guyane est mis en évidence par des bandes rouges

Les autorités vénézuéliennes possèdent déjà les plus grands gisements avérés d’hydrocarbures au monde. Mais jusqu’à récemment, ils ne pouvaient même pas les vendre à cause des sanctions américaines imposées par Washington en 2015-2016 au milieu de la tentative de coup d’État à Caracas.

Une situation gênante pour la Maison-Blanche

Les nouvelles concernant l’accumulation de matériel militaire et de soldats à la frontière inquiètent grandement l’administration américaine – et pas du tout en raison d’une menace pour la démocratie ou d’un conflit armé majeur. Bien qu’il n’y ait pas encore de confirmation officielle, seules des publications sur les réseaux sociaux et des vidéos individuelles montrant les mouvements des corps d’armée sont apparues. Les vidéos ne faisaient peut-être pas du tout référence au Venezuela.

Des vidéos de mouvements de matériel militaire, voire «affrontements frontaliers», circulent
sur les réseaux sociaux. Il n’y a pas encore de confirmation de leur authenticité

La Maison-Blanche a de sérieuses raisons de s’alarmer. Dès le premier jour de son mandat, le président Joe Biden a fixé le cap de la «normalisation» des relations avec le gouvernement de Nicolas Maduro, qui sous Trump était qualifié de «dictateur» et qu’on avait en fait tenté de renverser.

En échange d’une liste de réformes démocratiques plutôt vagues, Biden voulait s’approvisionner en pétrole vénézuélien bon marché. Dans le contexte des problèmes dans les relations avec les pays arabes (en raison des bombardements israéliens dans la bande de Gaza) et des sanctions contre la Russie dans le cadre du conflit ukrainien, cette décision semblait être une bonne décision.

Mais la situation a changé. Le mandat du vieux Joe touche à sa fin et Maduro se retrouve désormais dans une position encore plus forte. Il aurait très bien pu lancer un ultimatum à Washington : un accord visant à transférer la région contestée au Venezuela, en plus de toutes les autres concessions.

Le danger d’une guerre majeure en Amérique du Sud

Si l’administration américaine ne cède pas au chantage, les problèmes liés à «l’impasse» en Ukraine et aux crimes de l’armée israélienne apparaîtront comme quelque chose de très mineur et sans importance. Car ce sera le premier conflit à grande échelle dans «l’arrière-cour» des États-Unis.

Le Parti républicain de l’opposition a déjà plaidé à plusieurs reprises pour le lancement de sa propre «opération spéciale» au Mexique afin de vaincre enfin la menace des cartels de la drogue. Mais désormais, l’accent s’est déplacé vers le sud, et y déplacer des troupes ne sera pas du tout facile.

Selon différents médias, les pays voisins du Venezuela ne souhaitent pas s’engager dans des hostilités. Si une invasion se produit, seule l’Amérique pourra s’y opposer. Mais il n’y a pratiquement aucune force ni influence pour cela. Par conséquent, sur la pierre tombale de tout le mandat présidentiel de Joe Biden, il sera possible de dessiner une carte d’un nouveau Venezuela avec une région valant 500 000 milliards de dollars – personne ne lui pardonnera une perte aussi énorme, tout «défenseur» du monde démocratique qu’il tente d’apparaître.

source : Reliable Recent News

Sur Gaza, Biden doit redescendre comme il l’a déjà fait

Source : RzO International - Le 30/11/2023.

par Moon of Alabama

Peu après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, l’administration Biden a plaidé en faveur d’un nettoyage ethnique complet de Gaza :

«Les États-Unis travaillent activement à l’établissement d’un corridor sûr pour les civils de Gaza : Maison-Blanche – Yeni Safak – 12 oct. 2023

Les États-Unis discutent activement avec Israël et l’Égypte pour établir des couloirs de «passage sûr» permettant aux civils de Gaza de fuir les frappes aériennes israéliennes en cours, a déclaré mercredi la Maison-Blanche, alors qu’une offensive terrestre est attendue dans l’enclave assiégée.

«Nous en discutons activement avec nos homologues israéliens et égyptiens, nous sommes favorables à des passages sûrs pour les civils. Les civils ne sont pas à blâmer pour ce que le Hamas a fait. Ils n’ont rien fait de mal», a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, aux journalistes à la Maison-Blanche.

«Nous travaillons activement sur cette question avec nos homologues égyptiens et israéliens. Les civils sont protégés par les lois sur les conflits armés et il faut leur donner toutes les chances d’éviter les combats», a-t-il ajouté».

Le 29 octobre, Biden a été contraint d’annuler ces projets.

Je me suis également entretenu avec le président Abdel Fattah Al-Sisi pour lui faire part de ma reconnaissance envers l’Égypte qui a facilité l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.
Nous avons réaffirmé notre engagement à travailler ensemble et avons discuté de l’importance de protéger les vies civiles, du respect du droit international humanitaire et de veiller à ce que les Palestiniens de Gaza ne soient pas
déplacés vers l’Égypte ou tout autre pays.

Le président américain a ensuite commencé à demander une «pause» dans les combats. Cela a été perçu comme un rejet d’un cessez-le-feu à plus long terme, comme le demandaient d’autres autorités.

Certains signes indiquent aujourd’hui qu’il a dû céder à la pression pour abandonner cette position :

Le Hamas a déclenché une attaque terroriste parce qu’il redoute une cohabitation pacifique entre Israéliens et Palestiniens.
Continuer sur la voie de la terreur, de la violence, du meurtre et de la guerre, c’est donner au Hamas ce qu’il cherche.
Nous ne pouvons pas faire cela.

Il y a deux raisons à ce recul. La première est que le Hamas a, sans doute, gagné la guerre :

C’est ainsi que je l’ai lu : Netanyahou est en difficulté et ne peut pas atteindre ses objectifs. L’armée est incapable de contrôler Gaza sans des milliers de housses mortuaires des deux côtés.

Biden apporte l’échelle. Fin de la guerre militaire à Gaza. La guerre de reconstruction commence.

Il est temps pour Netanyahou de redescendre, comme Biden l’a déjà fait.

La deuxième raison du revirement de Biden est l’indignation au sein du parti démocrate face à son approche unilatérale de la question :

«Quelques semaines après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, Biden avait invité un petit groupe d’éminents musulmans américains à la Maison-Blanche pour discuter de l’islamophobie aux États-Unis. Selon quatre personnes présentes, les participants n’ont pas mâché leurs mots.

Ils lui ont dit que son soutien à Israël après les attaques terroristes du 7 octobre avait été perçu par beaucoup comme une autorisation pour les bombardements israéliens à Gaza. Ils ont déclaré que la déclaration du président mettant en doute le nombre de morts parmi les Palestiniens était insultante. Ils ont ajouté que l’agression mortelle au couteau sur un garçon musulman de 6 ans dans la banlieue de Chicago n’était qu’un des résultats dévastateurs de la déshumanisation de leur communauté. (…)

Keith Ellison, procureur général du Minnesota, qui était également présent à la réunion, a déclaré que la guerre avait accru les risques pour les Américains.

«Les dirigeants de la communauté musulmane ont dit au président Biden que la souffrance des Gazaouis innocents qui tentent de survivre dans des circonstances extrêmement difficiles a en fait augmenté la probabilité d’attaques islamophobes aux États-Unis», a-t-il déclaré».

Biden a été clairement informé que sa position pourrait lui coûter la présidence :

«Alors que Biden se tourne vers l’élection présidentielle de 2024, sa position sur la guerre pourrait être importante dans une compétition qui pourrait dépendre d’États pivots tels que la Géorgie et le Michigan, dont les électeurs musulmans et arabo-américains se sont prononcés en sa faveur il y a trois ans».

Pour la première fois, les démocrates du Congrès posent des conditions à l’aide apportée à Israël :

«Nous voulons que le président obtienne des assurances expresses de la part du gouvernement Netanyahou concernant un plan visant à réduire le nombre inacceptable de victimes civiles, et nous voulons que la coalition Netanyahou s’engage à coopérer pleinement avec nos efforts visant à fournir une aide humanitaire aux civils de Gaza», a déclaré le sénateur Chris Van Hollen, le démocrate du Maryland à la tête de cette initiative, en faisant référence au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. «Le fait est que nous avons besoin de ces garanties expresses. Nous discutons actuellement de la manière d’y parvenir».

M. Van Hollen a été le fer de lance d’une lettre adressée ce mois-ci au président Biden, qui a été signée par la moitié du groupe parlementaire démocrate et qui soulevait des préoccupations quant à savoir si les armes fournies par les États-Unis seraient utilisées dans le respect du droit international».

Le problème de Biden est que Netanyahou risque d’ignorer les pressions exercées par les États-Unis parce qu’il craint pour sa propre survie politique :

«Certains analystes estiment que les pressions intérieures israéliennes inciteront probablement le Premier ministre Benjamin Netanyahou à relancer l’invasion le plus tôt possible. Retarder l’invasion mettrait Netanyahou en porte-à-faux avec les ministres du gouvernement d’extrême droite qui ont soutenu à contrecœur le cessez-le-feu parce qu’ils étaient assurés que l’invasion se poursuivrait après une courte trêve».

Il existe bien sûr des mesures que les États-Unis pourraient prendre pour mettre Netanyahou à la porte. Dès que les livraisons militaires des États-Unis à Israël cesseront, ce dernier devra mettre fin à tous les combats. En conséquence, Netanyahou serait définitivement mis à la porte.

Mais je ne vois pas encore de signes montrant que Biden est prêt à prendre cette mesure.

source : Moon of Alabama

traduction Réseau International

Israël n’est pas notre allié

Source : RzO International - Le 26/11/2023.

par Bernard M. Smith

«Il est plus essentiel que jamais d’enseigner à nos enfants et petits-enfants l’importance de notre alliance avec l’État d’Israël. C’est notre allié stratégique le plus important – et c’est un ami cher des États-Unis d’Amérique. Si nous ne parvenons pas à sensibiliser nos enfants à l’importance d’Israël, nous risquons d’élever une génération qui ne voit pas la nécessité de protéger notre plus important allié stratégique. Les Américains doivent toujours comprendre l’importance de cette terre que Dieu a promise aux Israélites ; ils doivent respecter le peuple juif et l’État d’Israël ; et ils doivent toujours être du côté de la liberté et du bien, jamais du côté du terrorisme et du mal». («Protéger la terre promise» par la gouverneure Kristi Noem (R-SD))

Pas facile d’être un républicain américain. Pour ma part, je n’enseignerai certainement pas à mes enfants «l’importance» d’Israël ; au lieu de cela, j’enseignerai à mes enfants qu’Israël n’est pas un allié de l’Amérique et que les juifs ne sont pas les amis des non-juifs.

*

Récemment, la violence et la guerre au Moyen-Orient ont repris. Après avoir subi ses pires violences palestiniennes après que les combattants du Hamas se sont évadés de la prison de Gaza et ont massacré des centaines et des centaines de citoyens israéliens et en ont kidnappé au moins une centaine d’autres le 7 octobre 2023, Israël a pilonné le territoire densément peuplé de Gaza ces derniers jours. De toute évidence, la violence dirigée contre les non-combattants est atroce et je suis tout près des familles israéliennes qui font face à la perte de leurs proches – ou des proches de leurs proches. Peu importe ce que je dis ci-dessous – et ce n’est pas une question de vertu, je ne tolère pas le ciblage aveugle de civils, hommes, femmes et enfants. Pour un Gentil, je connais plus d’Israéliens que l’Américain moyen – et de loin. Mes opinions ne s’adressent pas tant à eux qu’à leur pays, qui constitue une menace internationale. De plus, ce n’est pas une défense de l’islam.

Même sans parti pris pour l’islam

J’ai une vision très sombre du monde islamique et de l’islam lui-même. C’est une religion laide et pathologique qui confine ses adeptes dans une glorification de la violence contre les non-musulmans. Le fait que je souhaite voir le droit international, qui est lui-même une création des valeurs européennes, appliqué n’a pas grand-chose à voir avec le fait que les victimes du non-respect par Israël de ce droit sont des musulmans.

Bien entendu, je ne souhaite pas exagérer ce qui s’est passé en Israël le 7 octobre 2023. Chaque jour, partout dans le monde, les civils sont victimes de violences politiques. C’est une chose terrible, mais si ce qui s’est passé en Israël est encore frais dans nos esprits – comme si c’était le seul endroit sur la planète où une telle violence se soit produite – c’est parce que nous avons été littéralement bombardés d’une couverture médiatique ininterrompue sur ce qui ne peut qu’être qualifiée de pornographie victimaire. Cela ne minimise pas l’horreur de ce qui s’est passé dans le sud d’Israël ce jour-là, mais lorsque les choix éditoriaux de ce que nous voyons et lisons sont dictés par des gens qui veulent que nous nous concentrions uniquement sur les victimes israéliennes, nous voyons que notre acharnement contre la violence politique dans d’autres pays comme l’Arménie ou le Nigeria ne sont qu’une conséquence de ce qu’on nous montre ou non.

*
Notre axiome politique

Aux États-Unis, nous entendons de tous les côtés, en stéréo, qu’Israël est «notre plus grand allié et ami». C’est unanime et bipartite, et ça n’est jamais contesté. Bien entendu, le contester, même indirectement, revient à s’exposer à l’accusation d’antisémitisme, ce qui, aux États-Unis, n’est pas une promenade de santé. Mis à part les théories du complot antisémites, si un truisme de la realpolitik est que vous êtes gouvernés par ceux que vous ne pouvez pas critiquer, alors il ne fait aucun doute que nous sommes gouvernés par les juifs et leurs sympathisants. Il s’agit d’une reconnaissance de fait – que je sois d’accord ou non n’a pas d’importance. Nous vivons dans un pays qui punit la dissidence de cette orthodoxie.

Les axiomes politiques sont des choses puissantes : Pour l’Américain moyen, certains principes sont des socles. Comment ils ont été instaurés, ou pourquoi ils sont considérés comme tels, ce n’est jamais remis en question une fois que l’axiome est devenu un élément incontournable de la vie américaine. En ce sens, nous sommes un peuple très ennuyeux, mais je ne suis pas sûr que nous soyons très différents de toute autre communauté politique, actuelle ou historique. La réalité est qu’il faut du courage, de l’intelligence et, surtout, de l’imagination pour remettre en question les axiomes politiques – pour voir le monde sans la béquille mentale qu’ils fournissent. Il faut beaucoup de courage pour imaginer un monde dans lequel ces axiomes seraient renvoyés dans l’arène du discours pour voir comment, le cas échéant, ils se comporteraient sur le marché des idées politiques. Le soutien réflexif et sans réserve de l’Amérique à Israël s’inscrit clairement dans ce paradigme axiomatique.

Israël face à nos intérêts

La triste réalité qui se cache derrière ce paradigme, c’est qu’Israël n’est pas simplement «notre plus grand allié», mais que notre soutien à Israël contrevient directement aux intérêts des Américains du monde entier et contredit les valeurs anglo-américaines les plus fondamentales que nous défendons. Non seulement nous ne devrions pas soutenir Israël – militairement, économiquement ou culturellement – mais nous devrions le traiter comme un paria politique. Nous en sommes très loin, mais Israël est devenu un monstre international, précisément grâce au soutien sans réserve des États-Unis. Retirez cela et Israël se retrouvera dans d’énormes problèmes, peut-être existentiels. Comprendre cela, c’est savoir pourquoi les partisans d’Israël sont aussi fanatiques qu’ils le sont : Un trou dans la digue du soutien américain, aussi insignifiant soit-il, est quelque chose qui doit être frappé durement par les berserkers juifs enragés, car tout le château de cartes pourrait s’effondrer. Et ils le savent.

Mais revenons à l’axiome politique selon lequel Israël est «notre plus grand allié». Examinons cela un peu. Mis à part toutes les autres considérations, une alliance entre pays est généralement motivée par trois facteurs de politique étrangère :

Les avantages réciproques, l’harmonie culturelle/civilisationnelle, des valeurs symétriques, et les considérations économiques.

Au seuil de toute alliance entre États se trouve la proposition selon laquelle chacun bénéficie de la relation – et ce bénéfice doit reposer sur une certaine réciprocité. Dans le fonctionnement normal d’une politique étrangère, le concept de contrepartie est une évidence. La nécessaire mutualité entre les pays est liée à l’harmonie civilisationnelle qui existe entre eux ; ainsi, le Royaume-Uni et les États-Unis sont des alliés naturels en raison de leur histoire et de leur culture communes. Pour nous, plus largement, l’Europe occidentale et les États-Unis partagent une civilisation, ce qui fait de l’alliance moins une considération qu’un résultat de cette civilisation commune. En fait, c’est cette civilisation partagée qui rend la similitude des valeurs si prédominante. Au moins historiquement, nous valorisons l’État de droit, la démocratie relative, les libertés de presse, d’association et de religion – et dans chacune de ces valeurs politiques, les États-Unis et l’Europe occidentale étaient largement alignés – à tel point que nous n’avons jamais eu besoin de négocier ces valeurs afin de nouer une alliance. Bien sûr, je ne défends pas sans réserve la civilisation des Lumières qui s’est développée au cours des trois ou quatre derniers siècles, mais je fais simplement remarquer que les Américains partagent généralement certaines valeurs politiques avec leurs homologues d’Europe occidentale, et que cela va de soi. Il en va de même pour les pays islamiques et leurs valeurs, ainsi que pour les pays d’Amérique latine ou d’Asie de l’Est et leurs valeurs. Enfin, outre que cela garantit des relations pacifiques, les considérations économiques déterminent la politique étrangère – le commerce et le développement économique sont des moteurs que nous considérons comme des amis et des alliés. Comme nous le verrons, aucune de ces considérations ne favorise les relations spéciales – financières, militaires et diplomatiques – de l’Amérique avec Israël.

Israël et notre situation hégémonique

Ce que j’ai écrit, cependant, n’est qu’un énoncé hypothétique de considérations de politique étrangère dans un monde multipolaire – et nous ne vivons pas dans un monde multipolaire. Les considérations américaines, du moins depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, sont impériales et hégémoniques. En tant que première superpuissance mondiale, les États-Unis misent sur un atout supplémentaire qui anime – voire domine – leurs considérations de politique étrangère : A savoir que leur statut d’hégémon mondial reste incontesté sur les plans économique et militaire. Les considérations impériales créent différents impératifs de politique étrangère, et les États-Unis ont joué un rôle pernicieux pour renforcer leur statut hégémonique – en renversant des gouvernements qui ne leur étaient pas utiles, en fomentant des révolutions et en attaquant les autres quand bon leur semblait. Le rôle actuel de l’Amérique en tant qu’adversaire principal de la Russie en Ukraine ne peut être compris que dans le contexte d’une tentative frénétique de préserver son hégémonie. Laissant de côté les considérations morales de l’hégémonie américaine, si on la considère comme un objectif de la politique américaine, la réalité est que le soutien servile de l’Amérique à Israël ne l’aide pas à préserver son hégémonie.

En termes simples, Israël n’est pas un allié significatif des États-Unis. C’est un frein au bien-être moral et économique des États-Unis. De plus, en soutenant les politiques mensongères du gouvernement israélien, les Américains et leurs intérêts deviennent moins sûrs et moins prospères. Il est temps que cette alliance soit remise en question – et durement remise en question.

*
Les raisons non rationnelles de notre soutien

Avant même d’aborder les avantages présumés du soutien américain à Israël, nous devrions considérer ceux qui le soutiennent pour des raisons non rationnelles.

- Premièrement, il y a les juifs américains, de toute évidence. Même si on nous rabâche que suggérer la double loyauté des juifs américains envers les États-Unis et Israël équivaut à de l’antisémitisme, le fait de leur double loyauté ne peut être sérieusement remis en question. En effet, il ne s’agit pas du tout d’une double loyauté – il s’agit, presque uniformément, d’une loyauté singulière envers Israël qui l’emporte sur la loyauté envers les États-Unis.

À cet égard, les juifs américains sont très différents de toutes les autres ethnies ayant immigré aux États-Unis. En une génération ou deux, tous les autres groupes venus ici sont devenus en grande partie des Américains avec proportionnellement moins d’intérêt pour leur pays d’origine à chaque génération, mais les juifs, dont beaucoup sont aux États-Unis depuis plusieurs générations, sont différents. Israël n’est pas seulement quelque chose qui les intéresse : Israël est leur principale préoccupation, surtout dans des moments comme celui-ci, où Israël est engagé dans une crise militaire. À l’exception d’un petit pourcentage de juifs progressistes, la grande majorité des juifs américains considèrent Israël – et le soutien américain à Israël – comme un élément déterminant de la vie politique. Bien qu’ils ne représentent qu’un faible pourcentage des Américains, les juifs américains sont largement surreprésentés dans le quatuor des puissances créatrices de culture moderne: (i) les médias et le divertissement ; (ii) le monde universitaire ; (iii) le gouvernement et le lobbying ; et (iv) la finance et la banque.

Les juifs, grâce à leurs monopoles ethniques et à leur propension à la pensée de groupe, sont capables d’utiliser leur influence pour diriger le débat et la politique d’une manière qui penche massivement et uniformément dans le sens pro-israélien. En effet, l’AIPAC, une entité qui devrait s’enregistrer en tant qu’agent étranger, est le lobby le plus puissant aux États-Unis – et met à elle seule le Congrès dans sa poche. Les juifs, par leur influence et leur lobby, sont les principaux moteurs du soutien américain à Israël. Une récapitulation de cette influence démesurée avait fait l’objet d’une excellente enquête rédigée par des experts reconnus en politique étrangère John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt en 2007, «The Israel Lobby and the US Foreign Policy». Entre parenthèses, ce livre répondait à deux questions : La relation particulière entre Israël et les États-Unis alimente-t-elle les sentiments anti-américains au Moyen-Orient ? Si le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël n’est motivé ni par l’intérêt national ni par une boussole morale, qu’est-ce qui explique la raison derrière cette «relation spéciale» ? Naturellement, les deux auteurs ont été accusés d’antisémitisme pour l’avoir écrit. Même s’il est dépassé de quinze ans, ce livre devrait être lu par tous car les problèmes qu’il identifie n’ont fait que s’aggraver.

L’hérésie par rapport au protestantisme

Deuxièmement, il y a les chrétiens évangéliques américains, et de nombreux observateurs de Fox NewsNewsmax et OAN entrent carrément dans la catégorie des «idiots utiles». Il est hors de portée de cet essai d’aborder la théologie dispensationaliste défectueuse qui a conduit un pourcentage important d’évangéliques américains à devenir sionistes enragés et souvent assoiffés de sang, mais c’est un fait. Même si je ne suis pas protestant, Martin Luther, John Calvin, Huldrych Zwingli, John Wesley et John Knox seraient tous très surpris de constater – ou incapables de comprendre – la fascination relativement nouvelle des protestants pour le judaïsme et le sionisme cinq cents ans après la Réforme. Il suffit de dire qu’aucune des 95 thèses affichées sur la porte de l’église de Wittenberg ne contenait la moindre accusation selon laquelle l’Église médiévale aurait été trop soucieuse des juifs (même si elle l’était) ou que le parti réformé croyait qu’un nouveau royaume juif devait être créé en Terre Sainte. On se demande qui les a cooptés. Ainsi, une partie importante du GOP est donc sioniste militante en raison d’un dogme religieux hérétique, qui n’est pas sujet à discussion.

Le parti de la guerre

Troisièmement, il existe aux États-Unis un parti belliciste étroitement lié au complexe militaro-industriel réel. C’est un parti guerrier qui aime Israël parce qu’Israël entretient les conflits à travers le monde. La composante idéologique de ces personnes est un sous-ensemble de juifs, communément appelés «néo-conservateurs» (comme William Kristol, Robert et Donald Kagan, Richard N. Perle, «Scooter» Libby, Norman Podhoretz, Paul Wolfowitz, Eliot A. Cohen et Elliot Abrams). Inutile de dire que ce sont les gens les plus ignobles de la vie civique américaine et non seulement ils fournissent la forme de plaidoyer la plus bruyante et la plus agressive en faveur d’Israël, mais ils sont également, en pratique, seuls responsables des guerres américaines désastreuses au Moyen-Orient et de la situation actuelle de l’Amérique consistant à envisager une guerre nucléaire avec la Russie à propos de l’Ukraine. Contrairement à un État fonctionnant normalement – un État qui veuille la paix comme condition normative – nous avons une partie influente d’Américains qui aiment la guerre, les armements et les conflits, qu’ils étendent ou non l’hégémonie américaine. Les faucons de guerre, les néoconservateurs et les courtisans d’Israël, comme le sénateur Lindsay Graham, complètement cinglé, ou le sénateur décédé John McCain, n’étaient pas philosémites sur la base de convictions religieuses, mais sur la base de leur soif de sang.

Le boulet Jeffrey Epstein

Quatrièmement, sans porter de jugement sur qui que ce soit en particulier, la récente affaire Jeffrey Epstein amène également à se demander combien de politiciens et d’hommes de pouvoir américains soutiennent fanatiquement Israël pour la simple raison du kompromat, (qu’ils ont été piégés)Inutile de dire que l’idée selon laquelle le Mossad possède des photos et des vidéos de ces Américains dans des positions compromettantes avec des garçons et des filles mineurs est loin d’être hautement spéculative et contribue en grande partie à expliquer le fanatisme pro-israélien apparemment inexplicable de certains politiciens américains. Ceci étant, nous ne pouvons pas ignorer la simple corruption à l’ancienne.

La corruption, tout simplement

Il existe également une rationalité moins sexy consistant simplement à acheter des politiciens de manière apparemment légitime. Considérez Nikki Haley, partisane enragée d’Israël, ancienne gouverneure de Caroline du Sud et candidate républicaine à la présidentielle:

Haley a stupéfié Washington en démissionnant de son rôle dans l’administration Trump en 2018, moins de deux ans après son entrée en fonction. Un porte-parole de Haley affirme que les problèmes financiers de la famille n’avaient eu «aucune incidence sur la décision de l’ambassadrice Haley de quitter son poste» et souligne une section de la lettre de démission de Haley dans laquelle elle exprimait son soutien à la «rotation des fonctions». Mais la même lettre suggérait également que Haley avait peut-être en tête des projets lucratifs : «En tant qu’homme d’affaires», écrit-elle à Donald Trump, «j’espère que vous apprécierez mon sentiment selon lequel revenir du gouvernement au secteur privé n’est pas une forme de recul mais un pas en avant». En effet, depuis lors, la valeur nette de Haley est passée de moins d’un million de dollars à environ 8 millions de dollars. Comment a-t-elle pu gagner autant d’argent en si peu de temps ? En suivant un manuel éprouvé pour les politiciens qui cherchent à tirer profit de leur renommée. Les discours prononcés devant des entreprises comme Barclays et des organisations telles que le Centre pour les affaires israéliennes et juives lui ont rapporté plus d’argent en une journée que Haley n’en avait gagné en un an auparavant. On ne sait pas combien de conférences elle a données de 2019 à 2021, mais Haley a récolté 2,3 millions de dollars sur seulement 11 événements en 2022. Elle a écrit deux livres après avoir quitté l’administration Trump. Un mémoire de 2019 s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires. Un titre de 2022 prévoyait plus de 350 000 $ d’acomptes. Haley a également offert des services de conseil, générant plus de 700 000 $ d’honoraires. Ensuite, il y a eu les conseils d’administration des entreprises. Elle est devenue directrice de Boeing en 2019, puis a démissionné l’année suivante, collectant plus de 300 000 dollars en espèces et en actions. Haley reste membre du conseil d’administration du United Homes Group, qui lui a fourni plus de 250 000 $, ainsi que la promesse de gagner beaucoup plus grâce aux subventions en actions plus tard.

On pourrait affirmer que quelqu’un a payé généreusement le soutien bruyant d’Haley à Israël. Pris ensemble, il existe plusieurs groupes au sein de la société américaine qui traitent le soutien américain à Israël de manière axiomatique – les juifs, les évangéliques, les faucons de guerre et les escrocs – de telle sorte que cela ne peut jamais faire l’objet d’un débat. Il ne sert donc à rien de s’engager avec eux, car Israël ne peut jamais être discuté de manière impartiale ou constructive étant donné le fondement non rationnel du soutien israélien à Israël. Cela dit, une grande partie des Républicains américains – catholiques, protestants non évangéliques, non croyants – sont tous théoriquement ouverts à une telle discussion.

La leçon du trumpisme

De plus, la force chimérique de l’appel de Donald Trump, même s’il était lui-même extrêmement pro-israélien, est une démonstration qu’un appel aux citoyens américains (ou à une partie significative) sur la base de ce qu’il y a de mieux pour ce pays et ses citoyens a encore une résonance. «Make America Great Again» – ou America First – était considéré comme une menace existentielle pour tous les partisans d’Israël d’abord cités ci-dessus. Le fait que Trump ait encore une influence significative est le signe que l’Amérique peut se réveiller à l’égard d’Israël, ce qui explique pourquoi Trump a été vilipendé comme aucun politicien ne l’a jamais été. À proprement parler, il est possible de défendre ce message avec un certain espoir de succès.

*
Et la réciproque ?

La façade de la haute valeur d’Israël peut être percée par de simples questions.

- Quelle est la base de notre soutien sans réserve à Israël ? Dans un premier temps, nous pouvons nous demander où est la réciprocité, ou, autrement dit, que reçoit l’Amérique de son soutien à Israël ? En effet, Israël, pays développé à revenus élevés, est le plus grand bénéficiaire de l’aide américaine. Pourquoi ? Qu’obtenons-nous en retour, au-delà des platitudes du bénéficiaire et de ses partisans américains ? Rien de valeur que je puisse voir, et je défie quiconque de le dire succinctement. Mis à part la sagesse de l’aide américaine aux pays du tiers monde – à la fois dans son efficacité et dans son souci d’économie – au moins l’aide américaine qui va au Nigeria ou au Guatemala pour construire des infrastructures, des écoles ou des industries a une composante morale. Il n’y a aucun avantage moral – et même un inconvénient immoral, évoqué ci-dessous – à subventionner Israël. Cette nation ne s’est pas révélée être un partenaire loyal : En effet, Israël espionne régulièrement les États-Unis et n’agit pas comme un allié dans la pratique. Même en ignorant les allégations les plus toxiques des «Israéliens dansants» et de leur implication dans les attentats du 11 septembre (vraisemblablement pour donner du pouvoir au parti de la guerre américain), l’implication plausible du Mossad dans l’assassinat du président John F. Kennedy (vraisemblablement à cause de son insistance pour qu’Israël ne développe pas d’armes nucléaires) ou l’attaque contre l’USS Liberty pendant la guerre de 1967 déclenchée par les Israéliens, qu’avons-nous gagné en échange des milliards de dollars des contribuables donnés à Israël ? Si nous prenons ces allégations au sérieux – ou même si nous enquêtons à leur sujet, ce qui est plus que ce que nous pouvons dire de l’ensemble de l’establishment médiatique – alors nous pourrions dire que nous subventionnons un ennemi non déclaré des États-Unis. Et même si nous mettons tout cela de côté, nous n’obtenons rien de valable en échange de notre soutien à ce qui équivaut à un régime juif pratiquant le nettoyage ethnique des Palestiniens depuis un siècle et se qualifiant de pays.

Pourquoi la haine des musulmans ?

On pourrait affirmer que nous obtenons – au moins potentiellement – des renseignements d’Israël sur nos ennemis au Moyen-Orient. Israël est, après tout, un géant technologique qui met la main sur l’électronique dans le gâteau de tout le monde. Mais cela soulève une autre question : Pourquoi avons-nous des ennemis au Moyen-Orient en premier lieu ?

Le monde musulman, aussi divisé soit-il, détesterait-il les États-Unis s’ils ne subventionnaient pas Israël en premier lieu ?

Y aurait-il du terrorisme islamique aux États-Unis ?

Aurions-nous besoin d’être soumis à des examens de sécurité intrusifs pour prendre l’avion à l’intérieur du pays sans notre soutien à Israël et la colère collective qu’il suscite dans une grande partie du monde ?

Quel que soit l’avantage résiduel que les États-Unis retirent de l’obtention de renseignements israéliens, il est compensé par la considération préliminaire selon laquelle le besoin de tels renseignements serait totalement atténué si nous ne soutenions pas un régime qui braque le monde islamique comme il le fait.

Pour être plus clair, les États-Unis n’ont jamais eu de colonies au Moyen-Orient comme la France ou le Royaume-Uni. Il n’y a donc aucune raison pour que les États-Unis soient un ennemi géopolitique de ces peuples.

Mais nous le sommes, et pour une seule raison :

En raison de notre soutien sans réserve à Israël.

Enlevez cela et nous n’aurons plus jamais, pour diverses raisons, à nous soucier d’un autre 11 septembre (peu importe qui l’a orchestré). Israël est un nœud coulant international autour du cou des intérêts américains – notre soutien a un impact négatif exponentiel sur toutes les manières imaginables par lesquelles un État peut entretenir ses relations extérieures. On ne gagne rien à soutenir Israël et on perd beaucoup.

Les valeurs israéliennes : L’apartheid

Culturellement et au plan civilisationnel, nous avons peu de points communs avec Israël. Cela peut paraître étrange : Après tout, ne sommes-nous pas un pays «judéo-chrétien» ?

Mis à part la religion, qu’avons-nous de commun sur le plan civilisationnel avec Israël ?

Est-ce un pays démocratique ?

Respecte-t-il l’État de droit ?

Est-ce un État non sectaire ?

Respecte-t-il les droits des minorités ?

Israël est un pays qui viole le droit international en toute impunité – une impunité que lui confère le veto régulier des États-Unis au Conseil de sécurité des Nations Unies sur les résolutions critiques à l’égard d’Israël ou, dans le cas de la guerre de Gaza, sur une résolution en faveur d’une pause humanitaire.

À tous égards, Israël est un monde très différent de l’Amérique.

Ce n’est pas une démocratie si l’on considère que la moitié de la population sous son contrôle (les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie) n’a aucun droit démocratique.

Israël bafoue l’État de droit. Il permet aux colons d’expulser physiquement les autochtones de leurs maisons et de leurs terres en Cisjordanie et a la témérité d’appeler cette pratique «la restitution» (le rachat) de la terre d’Israël.

Il permet une immigration sans entrave des Juifs vers Israël – le tout avec une généreuse subvention – tout en gardant le contrôle sur ce qu’ils ont volés aux Palestiniens au cours des guerres successives. Il a – de plus en plus – des tendances théocratiques telles que la religion juive est favorisée au détriment des autres religions. Et tout cela ne dit rien de la propension des juifs à cracher – littéralement – sur les pèlerins chrétiens qui visitent les lieux saints d’Israël.

Du point de vue du droit international, Israël est un État d’apartheid.

Selon Amnesty International :

«L’apartheid est une violation du droit international public, une grave violation des droits de l’homme protégés au niveau international et un crime contre l’humanité au regard du droit pénal international. Le terme «apartheid» était à l’origine utilisé pour désigner un système politique en Afrique du Sud qui imposait explicitement la ségrégation raciale ainsi que la domination et l’oppression d’un groupe racial par un autre. Depuis, la communauté internationale l’a adopté pour condamner et criminaliser de tels systèmes et pratiques partout où ils se produisent dans le monde. Le crime contre l’humanité de l’apartheid au sens de la Convention contre l’apartheid, du Pacte de Rome et du droit international coutumier est commis lorsqu’un acte inhumain (essentiellement une violation grave des droits de l’homme) est perpétré dans le contexte d’un régime institutionnalisé d’oppression et de domination systématiques par un groupe racial plutôt qu’un autre, avec l’intention de maintenir ce système en place. L’apartheid peut être mieux compris comme un système de traitement discriminatoire prolongé et cruel de la part d’un groupe racial envers les membres d’un autre groupe racial dans l’intention de contrôler le deuxième groupe racial».

Encore une fois, il n’est pas nécessaire d’aimer la religion de Mahomet (et ce n’est pas mon cas) pour comprendre que l’État moderne d’Israël est fondé sur le déplacement et la stérilisation politique du peuple palestinien, perpétrés par un État israélien qui encourage les suprémacistes juifs et les fanatiques religieux.

Le rapport d’Amnesty international

Largement ignoré par la presse américaine, Amnesty International a publié en 2022 un rapport accablant de près de 280 pages qui décrit une grande partie de ce que fait Israël envers les non-juifs en Palestine. «Le gouvernement israélien commet le crime contre l’humanité de l’apartheid contre les Palestiniens et doit en être tenu responsable». Il n’est pas nécessaire d’être d’accord avec la politique d’Amnesty International, mais la réalité est que le droit international devrait compter pour nous. Le droit international reflète les principes de la civilisation européenne qui se sont forgés au fil des milliers d’années et représentent une déclaration des droits humains fondamentaux. Des millions de Palestiniens vivent sous le contrôle israélien en tant que réfugiés apatrides sur leur propre terre, sans droit de vote ni droit de voyager librement. Le territoire de Gaza, qui abrite 2,3 millions de Palestiniens, est une prison à ciel ouvert dans laquelle les habitants vivent dans des conditions déplorables. Si un camp de concentration est un espace géographique confiné dans lequel une population est obligée de vivre avec de sévères restrictions en matière de liberté et de droits de l’homme, Gaza est un camp de concentration moderne. C’est au moins un camp d’internement. Et c’est ce que nous subventionnons ?

C’est encore pire que le rapport présenté ci-dessus. Dans ce qui est l’un des livres les plus convaincants jamais écrits sur le judaïsme rabbinique/talmudique et Israël, l’«Histoire juive d’Israel Shahak, La religion juive : Le poids de trois mille ans», démonte les manières diverses et systématiques dont Israël déshumanise «l’autre» dans la loi et par d’autres moyens. Un examen impartial de ce qu’Israël a fait et fait prouve que les valeurs d’Israël sont en contradiction flagrante avec les valeurs politiques américaines au sens le plus large et le plus fondamental.

Et l’holocauste, alors ?

Il n’est pas rare d’entendre que l’Amérique «doit» son soutien aux juifs à cause de l’Holocauste. Laissant de côté la question de l’ampleur et de l’étendue de l’Holocauste, dans quel univers moral le préjudice subi par une partie permet-il à cette même partie d’infliger un préjudice à un tiers sans lien de parenté en toute impunité ? Quoi que nous puissions dire des Palestiniens, ils n’ont aucune responsabilité dans la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi devraient-ils supporter les réparations – en termes de terres et de droits de l’homme – envers les juifs qui auraient été blessés par d’autres ? Quelle est la base morale de leur déplacement forcé ? Plus précisément, pourquoi devrions-nous subventionner ce préjudice ? Les États-Unis ne doivent rien aux juifs en ce qui concerne la Seconde Guerre mondiale – et ce, selon aucun calcul. En termes simples, il n’y a aucun impératif moral de la part des Américains pour soutenir Israël à cause de ce qui s’est passé pendant la Seconde Guerre mondiale. Quoi qu’il en soit, ce n’était pas la faute des Américains, ni celle des Palestiniens.

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Israël est un pays grotesque. Non seulement nous ne recevons rien en compensation pour notre soutien, mais les intérêts américains sont également lésés du fait de notre soutien à Israël. Il n’y a aucun impératif moral à soutenir Israël. Il n’y a pas de civilisation ni de valeurs partagées entre nous. Israël est un État voyou soutenu par le soutien américain. Un compromis sur ce soutien et Israël serait confronté à une menace existentielle étant donné les choses terribles qu’il fait et le manque de soutien international dont il bénéficie sans l’Amérique. Même si ma propre politique tend généralement vers la non-intervention, au point que je déplore les prétentions impériales américaines, je ne suis pas à l’abri des souffrances humaines au-delà des frontières de mon pays. Certes, je dénonce le meurtre de civils dans n’importe quel conflit – qu’ils soient israéliens, palestiniens ou rwandais, mais ce n’est pas mon affaire – ni l’affaire de mon pays – d’y remédier dans le cadre de la politique étrangère. Qu’il soit ou non trop tard pour s’attaquer au coût énorme du soutien immoral et stupide de l’Amérique à Israël, ces choses doivent être dites.

Israël n’est pas notre plus grand allié – et de loin.

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Post-scriptum : L’asymétrie militaire entre le Hamas et Israël – et la pluie de bombes et de missiles sur Gaza – donnent l’impression que rien ne peut arrêter la puissance israélienne au Moyen-Orient. C’est, du moins à mon avis, une mauvaise lecture de la situation. Israël est en grande difficulté – et ses problèmes sont internes plutôt qu’externes. La démographie d’Israël démontre qu’elle est déjà passée de ses prétentions démocratiques et libérales à quelque chose de plus résolument religieux-fasciste. Le Parti travailliste israélien, l’équivalent du Parti démocrate américain, est mort. Le Likoud, son équivalent du Parti républicain, est désormais un parti minoritaire soutenu par de purs fascistes et théocrates. D’ici une génération ou deux, Israël laissera tomber toute façade en termes de point commun avec les valeurs anglo-américaines de libéralisme politique. Les contraintes internes qui s’opposaient aux pires comportements israéliens s’effondrent irrémédiablement. Ce que je prédis, c’est que les Israéliens «normaux» fuiront probablement le pays alors que celui-ci poursuit sa route vers un talibanisme juif, ce qui ne fera qu’accélérer sa transformation. Une théocratie juive sera pratiquement impossible à soutenir, même pour les comparses américains, et cette théocratie est inévitable en tant que certitude démographique. Le moment venu, il s’agira de savoir quand, et non si, Israël deviendra une théocratie ouvertement antilibérale qui dira ouvertement ce qu’il essaye encore de mettre sous le tapis – une théocratie qui persécutera ouvertement et avec défi les non-juifs à l’intérieur de l’État. L’expérience de Theodore Herzl de construction d’une nation sioniste ne durera probablement pas un siècle avant que tout ne s’écroule.

source : The Unz Review via Entre la Plume et l’Enclume

 

 

 

Les États-Unis se lancent dans une guerre par procuration contre l’Iran

 Source : the Saker francophone - Publié le novembre 21, 2023 par 


Par M.K. Bhadrakumar – Le 20 novembre 2023 – Source Indian Punchline

Un déploiement naval massif des États-Unis dans un large arc de ce que l’on appelle le Grand Moyen-Orient est en cours – il s’étend de la Crète en Méditerranée orientale à la mer Rouge et au Bab el Mandeb, en passant par le golfe d’Aden et jusqu’au golfe d’Oman. Cette démonstration de force faite pour dissuader pourrait se transformer en opérations offensives à grande échelle et viser à remodeler les alignements géopolitiques et à les ramener dans les sillons traditionnels des rivalités intrarégionales dans la région du Golfe.

Les observateurs de navires ont d’abord déclaré que, depuis jeudi, le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower et ses escortes naviguaient juste à l’extérieur du détroit d’Ormuz, dans le golfe d’Oman, et s’approchaient du golfe Persique. Un responsable du Pentagone a confirmé l’emplacement, mais n’a pas voulu dire si le porte-avions entrerait dans le golfe Persique en passant par le détroit d’Ormuz.

 

Le renforcement naval américain dans la région comprend également un autre groupe d’attaque de porte-avions – l’USS Ford et ses escortes – qui s’est éloigné la semaine dernière des côtes israéliennes et est maintenant repositionné au sud de la Crète, selon les observateurs de navires, apparemment hors de portée des missiles du Hezbollah libanais.

 

Outre les deux groupes de frappe des porte-avions, le déploiement américain comprend également un groupe de préparation amphibie Bataan composé de trois navires, avec la 26e unité expéditionnaire de marines, et plusieurs destroyers à missiles guidés – l’USS Bataan et l’USS Carter Hall opérant dans la partie nord de la mer Rouge, et l’USS Mesa Verde en Méditerranée orientale, ainsi que le navire de commandement USS Mount Whitney.

 

En outre, un certain nombre de sous-marins d’attaque américains se trouvent dans la région, mais le Pentagone ne divulgue généralement pas leur emplacement – à l’exception d’une rare divulgation récente par le commandement central américain, le 5 novembre, du sous-marin nucléaire à missiles guidés USS Florida à l’est de Suez.

  

L’explication la plus évidente d’un tel renforcement naval est qu’il s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par les États-Unis pour contenir le conflit actuel dans le sud d’Israël et à Gaza. Le Hezbollah continue de tirer des roquettes et des missiles antichars sur Israël depuis le Liban ; des groupes militants chiites soutenus par l’Iran attaquent les bases américaines en Irak et en Syrie ; et les rebelles houthis au Yémen tirent des missiles en direction d’Israël. Depuis le 17 octobre, il y a eu au moins 58 attaques contre des bases américaines, principalement en Irak.

 

La ligne dure aux États-Unis est que les groupes militants qui attaquent les forces américaines agissent pour le compte de l’Iran. Cette allégation est une vieille rengaine américano-israélienne qui ne cesse de prendre de l’ampleur chaque fois que l’Iran est dans le collimateur et/ou qu’il est nécessaire de rejeter la faute sur l’Iran. Les experts, y compris aux États-Unis, s’en sont toujours méfiés.

 

Les observateurs expérimentés estiment que si Téhéran aide ouvertement les divers groupes de résistance opérant au Moyen-Orient à repousser les États-Unis et Israël, cela ne fait pas exactement de ces groupes des “mandataires iraniens“. Ainsi, il s’est avéré que l’Iran a été pris par surprise par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.  Selon Reuters, lors d’une récente réunion à Téhéran avec Ismail Haniyeh, le président du bureau politique du groupe, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a évoqué cette question.

 

Quoi qu’il en soit, il est notoire que l’establishment américain est parfaitement conscient des réalités de la situation avec l’Iran et qu’il n’a pas hésité à utiliser des canaux détournés pour inciter Téhéran à user de ses bons offices auprès des groupes militants chiites opérant en Irak pour qu’ils fassent preuve de modération. Mais en fin de compte, l’Iran a lui aussi ses limites dans des périodes aussi extraordinaires qu’aujourd’hui, où la haine et la colère à l’égard des États-Unis et d’Israël sont allées crescendo dans les pays musulmans.

 

Il est intéressant de noter qu’après l’arrivée du porte-avions USS Dwight D. Eisenhower et ses escortes dans les eaux du détroit d’Ormuz, l’International Maritime Security Construct [IMSC] – un consortium de pays dont le siège est à Bahreïn et dont l’objectif officiel est le maintien de l’ordre et de la sécurité dans le golfe Persique, le golfe d’Oman, le golfe d’Aden et la partie méridionale de la mer Rouge, notamment en ce qui concerne la sécurité maritime des routes mondiales d’approvisionnement en pétrole – a émis jeudi un avis à l’intention des navires empruntant les passages de Bab al Mandeb et de la mer Rouge, en leur recommandant notamment de s’éloigner le plus possible des eaux yéménites lorsqu’ils choisissent leurs itinéraires.

 

Deux jours plus tard, l’armée israélienne a déclaré que les Houthis du Yémen avaient saisi un cargo dans le sud de la mer Rouge alors qu’il naviguait de la Turquie vers l’Inde. Bien que l’armée ait ajouté que le navire n’appartenait pas à des Israéliens et qu’il n’y avait pas d’Israéliens parmi son équipage, les informations relatives à la propriété dans les bases de données maritimes publiques associaient les propriétaires du navire à Ray Car Carriers, fondé par Abraham “Rami” Ungar, qui est connu comme l’un des hommes les plus riches d’Israël.

 

Il n’est pas nécessaire de faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour comprendre que les États-Unis, qui souffrent déjà de l’humiliation causée par les Houthis qui ont récemment abattu un drone américain MQ-9 Reaper dans les eaux internationales, agissent contre les Houthis. Cela mérite quelques explications.

 

L’IMSC est une “coalition de volontaires” dirigée par les États-Unis qui ne relève pas de la mission de l’Organisation maritime internationale, l’agence spécialisée des Nations unies chargée de “promouvoir un transport maritime sûr, sécurisé, respectueux de l’environnement, efficace et durable par le biais de la coopération“.

 

Créée en 2019 sur fond de guerre au Yémen, elle comprend notamment les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, issus de la région du Golfe. Son leitmotiv était de contrer l’axe Iran-Houthi lors de l’intervention saoudo-émiratie au Yémen, essentiellement dans le cadre de la stratégie d’endiguement des États-Unis contre l’Iran qui dominait la politique régionale à l’époque.

 

Si l’administration Biden prévoit de frapper les Houthis en faisant croire qu’il s’agit d’une frappe punitive ou de représailles et qu’elle invoque à cette fin la plateforme IMSC, qui appartient à une époque révolue, celle d’avant le rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite négocié par la Chine, cela devient un brillant stratagème géopolitique par lequel les États-Unis espèrent atteindre de multiples objectifs et faire d’une seule flèche plusieurs victimes.

 

Ces objectifs vont de l’abaissement de l’Iran d’un cran ou deux dans le folklore régional de la dynamique du pouvoir à l’enfoncement d’un coin entre l’Arabie saoudite et l’Iran à un moment où l’amitié entre les deux rivaux traditionnels contrecarre les plans américains d'”intégration” d’Israël, en passant par le rétablissement de la méthode « choc et effroi » par la puissance américaine au Moyen-Orient (et dans le monde), le maintien des lignes maritimes de la mer Rouge ouvertes aux navires israéliens et, en termes stratégiques, la domination des voies navigables de la mer Rouge qui mènent au canal de Suez.

 

Par ailleurs, la mer Rouge est depuis peu le théâtre d’une contestation entre grandes puissances – la Chine possède une base navale à Djibouti et la Russie espère établir une base sous-marine au Soudan ; l’Érythrée est un État littoral de la mer Rouge profondément anti-américain ; enfin, les États-Unis tentent désespérément d’obtenir un changement de régime en Éthiopie, le plus grand pays du continent africain, qui entretient des relations très amicales avec la Russie.

 

Un bourbier pour les États-Unis ?

Le moment choisi pour la présence du groupe de porte-avions américains dans la région du golfe Persique est encore plus curieux. Le ministère chinois des affaires étrangères a annoncé dimanche qu’une délégation composée de ministres des affaires étrangères arabes et islamiques se rendrait en Chine les 20 et 21 novembre afin de mener une “communication et une coordination approfondies” avec Pékin “sur les moyens de désamorcer le conflit israélo-palestinien en cours, de protéger les civils et de rechercher un règlement équitable de la question palestinienne“. La délégation comprend le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan Al Saud, le vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères jordanien, Ayman Safadi, le ministre égyptien des affaires étrangères, Sameh Shoukry, le ministre indonésien des affaires étrangères, Retno Marsudi, le ministre palestinien des affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, et le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique, Hussein Brahim Taha.

 

Ce développement est une initiative saoudienne. Il ne fait aucun doute que l’ouverture collective des pays musulmans à la Chine en tant que principal interlocuteur au stade actuel du conflit israélo-palestinien constitue une rebuffade diplomatique pour les États-Unis. En bref, l’unité arabe devient également une épine dans le pied du président Biden à un moment où les États-Unis ont de plus en plus de mal à bloquer la pression sino-arabe en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza et à contrer la condamnation internationale de l’horrible violence d’Israël à l’encontre du peuple palestinien, en particulier dans l’hémisphère Sud.

 

En attaquant les Houthis du Yémen, le plan de jeu de l’administration Biden est de saper le rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran en jouant sur l’antipathie des Saoudiens envers les Houthis d’une part et en narguant Téhéran d’autre part. En fait, les États-Unis espèrent rendre à l’Iran la monnaie de sa pièce.

 

Comme l’indique un article d’opinion paru dans le Hill, “il est temps que M. Biden et ses principaux conseillers de l’équipe de sécurité nationale […] assument une défense active en frappant durement et sans hésitation les mandataires iraniens lorsqu’ils représentent une menace, et non pas après qu’ils ont déjà attaqué. Et la cause probable doit être suffisante pour protéger les membres de nos services qui travaillent dans des bases éloignées en Irak et en Syrie… le nez ensanglanté est la seule réponse que l’Iran comprend, et c’est précisément la réponse que les États-Unis doivent apporter“.

 

L’administration Biden doit déjà sentir que les opérations israéliennes contre le Hamas ne mènent nulle part et risquent de se transformer en un long voyage, en raison du refus obstiné de l’État sioniste de faire face à sa culpabilité et à sa honte ou d’accepter une solution à deux États pour la question palestinienne. L’opinion publique américaine est de plus en plus sceptique quant à la manière dont Biden gère la situation et les alliés des États-Unis se sentent inquiets. En effet, Israël lui-même est profondément divisé.

 

Dans le même temps, l’isolement diplomatique des États-Unis au Moyen-Orient atteint aujourd’hui un niveau sans précédent. La grande question est de savoir s’il est possible, par la coercition – le “smart power” – de regagner le terrain perdu, le nœud du problème étant que les États-Unis ne sont plus dignes de confiance au Moyen-Orient. En outre, l’Iran détient le brevet du “smart power“, un outil diplomatique qu’il a utilisé avec succès au cours des quatre dernières décennies pour repousser les défis existentiels posés par les États-Unis.

 

Les États-Unis risquent de s’empêtrer avec les groupes de résistance, qui n’ont rien à perdre et tout à gagner en créant un bourbier pour Washington. Le cœur du problème est que les groupes de résistance opèrent dans leur pays d’origine et bénéficient de vastes réseaux de soutien social. Il s’agit donc, en fin de compte, d’une bataille inégale. L’administration Biden devrait se demander si cela vaut la peine de prendre le risque – tout cela pour remonter le moral d’Israël – avant de s’embarquer dans une nouvelle guerre sans fin au Moyen-Orient.

 

M.K. Bhadrakumar

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Lire aussi : Le Zugzwang augmente entre Israël et les Etats-Unis

Assassinat de Kennedy (partie 2)

Source : RzO international - Le 23/11/2023.
  1. • 1ère partie – Assassinat de Kennedy
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«Il faut d’abord dresser une liste de suspects. Je n’ai jamais vu Israël présenté comme un suspect potentiel alors qu’il y aurait eu matière à le faire. On se pose toujours la question : à qui profite le crime ?»

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Général Dominique Delawarde

source : Osa Calme

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