En Trump-l’œil…

par le Contre-Amiral(2s) Hubert de Gevigney - le 09/05/2016.



Officier de marine, Contre amiral
Engagé volontaire au sein des équipages de la flotte (1970)
Officier stagiaire à l’école commando (1984-1985)
Ecole supérieure de guerre navale brésilienne (Rio de Janeiro) (1993-1995)
Officier en troisième puis en second du patrouilleur
La Lorientaise (Polynésie Française) (1979-1981)
Officier en second du dragueur océanique
Ouistreham (Océan Indien) (1981-1982)
Commandant du bâtiment école
Guépard (1982-1984) 
Officier en second du commando
Jaubert (1985-1987)
Commandant en second de l’aviso-escorteur
Cdt Bory (guerre Irak-Iran) (1987-1988)
Commandant le commando
Jaubert (1988-1990)
Directeur de l’enseignement de l’école des fusiliers marins (1990-1992)
Commandant la base navale française de Dakar (Sénégal) (1992-1993)
Commandant en second de la frégate
Latouche-Tréville (Océan Indien) (1995-1997)
Chef du service intérieur du porte-avions
Charles-De-Gaulle (1996-1997)
Commandant du bâtiment de transport spécial
Bougainville (Océan Pacifique) (1997-1999)
Officier détaché à Rio de Janeiro (transfert du porte-avions
Foch à la marine brésilienne) (2000)
Chef d’état-major de la force des fusiliers marins et commandos (2000-2001) 
Attaché naval près l’ambassade de France à Brasilia (2001-2004)
Attaché de défense près l’ambassade de France à Lisbonne (2004-2007)
Contre-amiral (2008)

Ouvrages
Dans les bars des bouts du monde (2010)- Zéraq, la mer sur le vif (2011)- Aux passantes des bouts du monde (2012)- Sorties de table (2012)- Sur le coffre de l'Homme Mort (2013)- Bras de fer à Moruroa (2013)- La diva, le président et autres face-à-face (2014)

Distinctions
Officier de la Légion d’honneur
Croix de la Valeur militaire


 

       Il n’y a rien de plus important pour l’avenir du monde que l’actuelle course à la Maison Blanche, et maintenant qu’il a éliminé tous ses adversaires de la primaire, il reste à savoir si Donald Trump sera le candidat retenu à l’investiture du parti républicain, lequel, nous dit-on, a le sien, un "moine-soldat" qui se verrait bien refaire le coup de Einsenhower en 1952.

 

On devrait donc assister à une montée de la propagande anti-Trump, l’affublant de tous les noms d’oiseaux qui font peur, comme celui de "boucher" pour Assad, de "dictateur version messianique" pour Poutine ou, a contrario, "d’un des meilleurs gouvernants du monde" pour Hollande !

 

Il est bien entendu que pour l’immense majorité des organes de presse, Trump est un fou dangereux, pur acteur de série B dont l’Amérique a le secret. Un acteur, ça c’est sûr !

Un acteur qui, de par son indépendance financière dans cette campagne, s’offre le luxe de pousser la comédie de la "démocratie" américaine dans ses retranchements, jouant de la communication provocante pour attirer les guêpes sur lui, passant de l’autre côté du tableau comme a pu le faire Picasso.

 

Avec Trump, le système est pris à son propre piège et quand il refuse le débat avec ses adversaires, il lance deux ou trois énormités pour provoquer le buzz et organise à deux pas de leur meeting, le sien propre où tout le monde se presse…

 

La pensée préfabriquée appelle cela du populisme. Quant au néo-cons, il paraît qu’ils s’en inquiètent, c’est bien la meilleure nouvelle que nous ayons reçue depuis fort longtemps !

De l’avis des quelques rares journalistes européens qu’il a accepté de rencontrer, Trump fait du trompe l’œil. L’homme est bien plus raisonnable que le candidat.

L’Amérique en grand qu’il promet, ce n’est pas celle du complexe militaro-industriel dont la fortune est à l’aune de la dette qu’il a valu à l’Etat en portant la guerre sur tous les continents depuis 1945, c’est plutôt celle du pays profond, celle des mères qui ne veulent plus que leurs fils aillent mourir pour Kaboul ou Bagdad, c’est-à-dire pour les financiers de Wall Street et les caprices d’Israël.

 

Alors, puisqu’il est fort probable que notre candidat préféré, Bernie Sanders, celui qui a osé défier le système en refusant publiquement d’aller faire allégeance aux faiseurs de présidents que l’on sait, mais en allant plutôt visiter le Pape François, a maintenant fort peu de chances de supplanter la pure – et redoutable, candidate du système à l’investiture démocrate, pourquoi se priver d’envisager le succès du candidat républicain dont l’ambition est d’apporter au peuple américain la démocratie qu’on lui vole peut-être bien depuis toujours, et au monde sans doute un peu de répit dans la planification du chaos ?

 


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