Jour de HONTE !

Les oubliés du 19 mars

A la veille des commémorations des accords d’Evian, à la veille de cette sinistre date du 19 mars, Alain Vincenot, après nous avoir donné en 2014 Pieds-noirs: les bernés de l’Histoire (Ed. de l’Archipel), vient de publier Algérie, les oubliés du 19 mars 1962 (Ed. de l’Archipel).

Source : https://www.secoursdefrance.com/2019/03/07/les-oublies-du-19-mars/


Quelques jours avant l'anniversaire des Accords d'Évian qui ont mis fin à la guerre d'Algérie, un livre dénonçant le non-respect de ces accords dans les semaines qui ont suivi le cessez-le-feu vient de paraître: "Algérie, les oubliés du 19 mars 1962" rappelle le drame qu'ont vécu à l'époque les pieds-noirs, les rapatriés et les harkis.

C'est en novembre 2012, sous le quinquennat de François Hollande, que le Parlement a adopté une proposition de loi socialiste faisant du 19 mars la "Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc". Mais "s'il y avait une date à éviter pour célébrer la guerre d'Algérie, c'était bien le 19 mars", estime le journaliste et écrivain Alain Vincenot, qui vient de publier Algérie, les oubliés du 19 mars 1962 (Ed. de l'Archipel).

Pour lui en effet, "tant voulus par le général de Gaulle et plébiscités, en métropole, par le référendum du 8 avril 1962, les Accords d'Évian ne furent jamais respectés" par les Algériens. Ils stipulaient, outre le cessez-le-feu, que les deux parties s'engageaient à "interdire tout recours aux actes de violence, collective ou individuelle", et pourtant "des civils, mais aussi des soldats français ont continué à mourir ou disparaître. Oubliés", souligne l'auteur.

Les Accords stipulaient aussi que les Français auraient les mêmes droits que les Algériens, que la liberté d'opinion, de religion, de langue serait respectée. "Du papier, rien que du papier", accuse Alain Vincenot. "Plus d'un million de pieds-noirs n'eurent d'autre choix que «la valise ou le cercueil». Après le 19 mars 1962, massacres et enlèvements se multiplièrent afin de les pousser au départ".

 

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L'auteur rappelle les chiffres de l'après-guerre d'Algérie: entre le 19 mars 1962 et le 5 juillet 1964, date du retour en métropole des derniers contingents, 593 soldats français ont été tués ou enlevés en Algérie; auparavant, entre 500 et 1.000 (le nombre exact est inconnu) avaient également été portés disparus; et plus de 80.000 harkis (supplétifs algériens de l'armée française) ont été "exterminés par les nouveaux maîtres du pays, abandonnés par la France pour laquelle ils avaient combattu".

 

Journaliste (notamment au Quotidien de Paris et à France-Soir), Alain Vincenot a consacré plusieurs livres et recueils de témoignages à la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale et aux survivants de la Shoah: Je veux revoir maman (Éd. des Syrtes, 2005), Les Larmes de la rue des Rosiers (Éd. des Syrtes, 2010), Vél d’hiv. 16 juillet 1942 (Éd. de l’Archipel, 2012), Rescapés d'Auschwitz (Éd. de l’Archipel, 2015). Sur son autre sujet de prédilection, les suites de la guerre d'Algérie, il a publié en 2014 Pieds-noirs: les bernés de l'Histoire (Ed. de l'Archipel).

Il revient sur cette question douloureuse de l'Histoire de France récente dans son dernier livre, construit en deux parties. D'abord, il retrace les étapes de la guerre d'Algérie, en listant de manière presque exhaustive les attentats, assassinats et massacres du FLN et des fellaghas contre les civils et militaires français, avant et après 1962. Il cite également les nombreux discours, déclarations et interventions publiques des responsables politiques de l'époque, soulignant notamment l'évolution du général de Gaulle: de l'ambigu "Je vous ai compris!" le 4 juin 1958 à Alger et du "Moi vivant, jamais le drapeau du FLN ne flottera sur l'Algérie!" le 27 août à Saïda, au "chemin nouveau" qui, explique-t-il le 4 novembre 1960 avant son dernier voyage sur place, "conduit non plus au gouvernement de l'Algérie par la métropole française, mais à l'Algérie algérienne".

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Dans la seconde partie du livre, plus poignante, l'auteur rassemble des témoignages pour raconter le destin brisé de 11 Français oubliés, civils ou militaires, disparus entre août 1957 et septembre 1962 et que l'on n'a jamais retrouvés: Paul Bonhomme, 22 ans; Joseph Laplume, 47 ans; Louis Akermann, 54 ans, et sa femme Catherine Coll, 49 ans; Joseph Pinto, 58 ans; Paul Teuma, 44 ans; Cyr Jacquemain, 27 ans; Christian Mesmacque, 18 ans; Michel Chombeau, 21 ans; René-Claude Prudhon, 54 ans; Joseph Belda, 53 ans.

Plus que les circonstances cruelles de leur enlèvement, c'est le manque de soutien des autorités françaises aux familles et, explique Alain Vincenot, la "réticence manifeste des gouvernants à faire la lumière sur ces disparitions"qu'illustrent les témoignages des proches des disparus, ces frères, pères, maris dont ils n'ont jamais retrouvé la trace. "Dans les bas-côtés de l'Histoire gisent des dates, des patronymes et des familles qui n'ont pu faire le deuil d'êtres chers…", conclut l'auteur.

> "Algérie, les oubliés du 19 mars 1962", Éditions de l'Archipel, 352 pages, 20 euros.


19 mars 1962 : “nous ne participerons jamais aux commémorations officielles de ce jour de sinistre mémoire”

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Le maire de Béziers Robert Ménard refuse de commémorer ce jour sinistre :

Jean-Pax Méfret racontait que ces Accords d’Evian n’étaient que chiffon de papier :

“Le cessez-le-feu du 19 mars 1962 n’a pas fait cesser le sang. Dans les semaines qui ont suivi les accords d’Evian, des dizaines de milliers d’Algériens qui avaient fait confiance à la France furent désarmés par les troupes et livrés à leurs bourreaux. Victimes des pires tortures, traînés de douar en douar, condamnés à la mort lente. Sur les 200 000 hommes engagés aux côtés des unités régulières de l’armée française seulement 40 000 d’entre eux purent rentrer en France avec leur famille souvent grâce à des initiatives personnelles d’officiers français qui avaient enfreint les ordres. Ces rescapés furent parqués avec femmes et enfants dans des baraquements sordides, des camps grillagés de barbelés. Certains, certains y sont encore.”

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