Les analyses de "Stratediplo"

 

 

 

 De formation militaire, financière et diplomatique, s'appuie sur une trentaine d'années d'investigations en sciences sociales et relations internationales.

 

Source : http://stratediplo.blogspot.com/


La CEDH rejette les requêtes sur le laissez-passer discriminatoire

Le 15/10/2021.

Sur www.nopass.fr un docteur en droit offrait un formulaire prêt à être imprimé pour que tout un chacun puisse, en quelques minutes, déposer une requête contre la France devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme au sujet de la violation des articles 3, 8, 14 et 17 de la Convention (européenne) de Sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés Fondamentales par les lois 2021-689 et 2021-1040 instituant le laissez-passer intérieur.

 

Guillaume Zambrano n'est pas un avocat agitant l'épitoge et jouant d'un don pour la plaidoirie, mais un professeur s'appuyant sur son expertise en droit. Ce n'est pas un verbeux apostropheur interprète de l'esprit du législateur (l'Assemblée Permanente du Conseil de l'Europe) mais un studieux citateur textuel de la lettre de la Convention de Sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés Fondamentales (https://nopass.fr/argumentairecedh.php).

 

Le 7 octobre, la CEDH a unanimement déclaré irrecevable sa requête, ainsi que celles de quelque 18000 requérants qu'il acceptait de représenter bénévolement.

 

Le premier motif retenu pour cette irrecevabilité est rédigé sous une forme bureaucratique et mentionne la non conformité de ces requêtes à un article (47) et un paragraphe (1) du règlement interne de la Cour relatifs aux conditions de recevabilité et plus précisément aux renseignements individuels à fournir, sans entrer dans le détail des éléments manquants dans chacune des 18000 requêtes (chiffre arrondi mais pas une seule n'a été jugée recevable). Sauf erreur, le défaut de forme commun à toutes ces requêtes est de n'avoir pas été remplies sur le "formulaire fourni par le greffe".

 

Le deuxième motif est que les requérants qui contestaient ces deux lois n'avaient pas préalablement saisi les juridictions administratives françaises contre leurs décrets d'application. L'argument est évidemment spécieux, et on peut deviner que s'ils avaient contesté les décrets plutôt que les lois l'argument aurait été retourné, ou il aurait été noté qu'ils auraient dû contester les actes les ayant touchés personnellement, comme telle note de service d'un hôpital refusant d'admettre des patients sans laissez-passer ou tel refus oral d'accès à un espace public (or la Convention protège expressément des droits généraux, pas seulement la possibilité individuelle de les exercer, donc on est victime par le déni d'un droit même sans avoir tenté de l'exercer). Sur le fond, dans le contexte actuel d'instabilité règlementaire où l'exécutif fait voter par le parlement une loi carte-blanche en annonçant un décret d'application pour deux semaines, puis prend un deuxième voire troisième décret d'extension pour six mois ou plus, on peut deviner que lesdits décrets auraient déjà été abrogés au moment de l'étude des requêtes.

 

L'étude de jurisprudence du Pr Zambrano citait des antécédents de requêtes sans épuisement préalable des voies de recours internes, pourtant bien reçues et traitées par la CEDH au motif que les voies de recours théoriques n'étaient en pratique pas accessibles, adéquates ou effectives. Cela n'a pas empêché la CEDH de noter que si la contestation de constitutionnalité n'était effectivement plus possible après la décision du Conseil constitutionnel, il restait possible de contester la conventionnalité (conformité aux traités signés par la France) en saisissant le tribunal administratif et en dernier recours le Conseil d'Etat, c'est-à-dire de ne pas espérer d'abrogation restauratrice de l'égalité et des droits, mais d'attendre plusieurs années une hypothétique décision d'inapplicabilité de ces lois aux seuls requérants. Si la CEDH a ainsi accepté le refus du Conseil constitutionnel, depuis l'institution de l'avortement, de contrôler la conformité d'une loi avec l'article 55 de la constitution (celui exigeant la conformité aux traités internationaux), elle semble assimiler la France, constitutionnellement tenue à la primauté et au respect des conventions internationales, à la rétive Espagne qui insiste sur la supériorité de son droit interne, et elle ignore manifestement la révision constitutionnelle française de 2008 réintégrant et soumettant le bloc de conventionnalité au bloc de constitutionnalité dont le juge suprême est le Conseil constitutionnel, qui en proclamant la constitutionnalité des lois 2021-689 et 2021-1040 a (implicitement) prétendu leur conventionnalité et bien éteint toute voie de recours interne.

 

La CEDH ayant jugé qu'un recours effectif était ouvert aux requérants, elle n'acceptera donc pas de requête sur cette question avant que la justice administrative française, puis le Conseil d'Etat, aient jugé que l'instauration du laissez-passer intérieur respecte les droits garantis par la Convention de sauvegarde…

 

Enfin le dernier motif d'irrecevabilité pour rejeter en bloc les 18000 requêtes est leur caractère abusif car elles visaient l'engorgement et la paralysie de la CEDH, un objectif secondaire, ou plutôt un moyen d'attirer l'attention sur ce massif déni de droit, qu'avait effectivement évoqué Zambrano, mais que la CEDH a par procès d'intention étendu aux dizaines de milliers d'autres requêtes individuelles, sans prendre la peine de lire les circonstances individuelles précises, suscitées par le formulaire électronique de nopass.fr, dans lesquelles chaque requérant a personnellement vu sa vie affectée par l'instauration du laissez-passer.

 

Sur le fond, rien de tout cela ne saurait surprendre ceux qui ont suivi, par exemple, la manipulation de l'appareil permanent strasbourgeois de cette juridiction depuis les déclarations de guerre à la Russie en 2014, que l'on a exposée dans le Onzième coup de minuit de l'avant-guerre.


Les mini-réacteurs nucléaires

Le 15/10/2021.

Profitant du contexte conjoncturel et provoqué d'une pénurie d'énergie dans le monde, le gouvernement français vient de révéler au grand public son engagement dans la course aux mini-réacteurs nucléaires, que l'Agence Internationale de l'Energie Atomique appelle petits et moyens, soit d'une capacité inférieure ou égale à 300 mégawatts (les systèmes actuels commencent à 1000 MW). Cet engagement, censé se décider à l'EDF l'année prochaine, était déjà bien perceptible lors d'une conférence technique à laquelle la France participa du 8 au 11 décembre 2014, et la silhouette du projet de centrale nucléaire modulaire sous-marine Flexblue de la Direction des Constructions Navales est connue depuis dix ans.

 

Le concept de mini-réacteur nucléaire, présenté pour la première fois par l'Argentine en 1984, n'a commencé à être développé qu'à partir des années 2010, d'abord dans la dizaine de pays exportateurs de centrales nucléaires, puis plus récemment dans quelques pays asiatiques émergents.

En 2017 l'AIEA recensait une cinquantaine de projets à divers stades de développement, menés par l'Argentine, l'Afrique du Sud, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, les Etats-Unis, la France, l'Inde, le Japon, le Royaume-Uni et la Russie (le programme de l'Indonésie est conduit par l'agence russe, celui de l'Arabie par l'agence coréenne et celui du Pakistan semble ignoré par l'AIEA).

A peine trois ans plus tard l'AIEA recensait soixante-dix projets de par le monde (www.iaea.org/nuclear-power-and-the-clean-energy-transition/small-reactors-great-potential).

Les plus grandes puissances comme la Russie, la Chine et les Etats-Unis développent plusieurs projets, relevant essentiellement de quatre technologies distinctes, à savoir refroidissement par eau, par gaz, par métal (liquide) ou par sels (fondus). D'ailleurs tout producteur d'un réacteur nucléaire embarqué pour la propulsion d'un sous-marin ou d'un porte-aéronefs devrait pouvoir le sédentariser, comme le KLT-40 des brise-glaces russes.

 

Trois programmes sont déjà opérationnels d'après l'AIEA, l'un russe, connecté au réseau électrique en 2019 et entré en production commerciale l'année dernière, le deuxième argentin, dont la connections est imminente (l'AEIA l'annonçait pour 2019), et le troisième chinois, attendu pour l'année prochaine. Le gros du peloton suivant (dont les Etats-Unis qui développent plusieurs programmes et le Canada) annonce une entrée en service de ses premières unités en milieu de décennie et une commercialisation à l'export à l'horizon 2030, au moment où le peloton de queue (France, Royaume-Uni…) mettra en service ses premières unités, et où le peloton de tête devra consolider ses marchés extérieurs.

 

Car le marché visé est immense, les centrales nucléaires modulaires à base de mini-réacteurs étant, toute objection idéologique écartée (de gré ou par nécessité), le constituant principal de la stratégie énergétique mondiale préparée en ce moment par les instances décisionnelles technocrato-politiques planétaires pour la deuxième moitié du siècle (on y reviendra).

 

On pense évidemment au complément nécessaire aux générateurs à temps partiel du coûteux confort moral des pays riches, notamment ceux qui brassent du vent, car l'un des nombreux avantages des centrales modulaires constituées de petites unités est leur flexibilité. On peut ajouter, dans ces pays, la substitution de toute la production électrique aujourd'hui majoritairement (sauf en France) basée sur les combustibles fossiles, plus la production additionnelle nécessaire au passage au tout-électrique (consommation "propre" d'une électricité encore salement produite) et au beaucoup-hydrogène, notamment pour les transports. Mais les pays riches à bonne conscience géophile envisagent tous plus ou moins un plafonnement ou une réduction de leur consommation d'énergie, quand ce n'est pas une réduction plus ou moins drastique de leur activité (par deux d'ici huit ans dans le cas de l'Union Européenne) voire de leur population.

 

Cependant l'enjeu principal se situe dans le tiers-monde, qui d'une part n'a pas les mêmes objectifs malthusianistes (et n'y est pas forcé par la gouvernance mondiale), et d'autre part a un énorme retard d'électrification à rattraper. Si l'on prend l'exemple d'un pays comme l'Indonésie, il prévoit de multiplier sa capacité de production d'électricité par 6 à 8 dans les trente ans à venir, pour atteindre entre 430 et 550 GW au lieu de 70 GW en 2020 (déjà doublée par rapport aux 37 GW de 2010), et cet accroissement vertigineux est essentiellement prévu au moyen de centrales thermiques (charbon et gaz mais aucune nouvelle centrale à pétrole), la crémation de fossiles devant alors représenter 70% de la production électrique (contre 95% en 2010). En clair, un tel pays projette ouvertement de brûler en 2050 de l'ordre de dix fois plus de combustibles fossiles qu'en 2010, ou cinq fois plus qu'en 2020, et il le fera si on ne lui propose pas d'alternative. Le potentiel de développement électrique de l'Afrique ou de l'Inde est similaire, mais l'exemple de l'Indonésie est plus illustratif du potentiel des mini-réacteurs nucléaires pour les petits réseaux électriques de régions isolées, un seul réacteur pouvant, selon sa puissance, fournir en électricité une communauté de 20000 à 100000 habitants. Les archipels, comme les pays très étendus aux centres de population très distants, ont besoin d'une production électrique décentralisée, locale, et n'ont souvent pas de réseau électrique national unifié (pas de câbles entre les îles) ; d'autres pays sont continentaux mais ont un réseau électrique ténu et incapable de supporter un accroissement significatif de la charge.

 

Les mini-réacteurs y sont particulièrement adaptés. De plus leur achat coûtera moins, par mégawatt installé, que la construction d'une grosse centrale conventionnelle. Car les mini-réacteurs ne sont pas construits individuellement sur site, ils sont conçus pour être produits industriellement en usine, par dizaines ou centaines d'exemplaires annuels ensuite transportés prêts à être connectés. Selon leur taille, ils peuvent être acheminés par voie maritime, ferroviaire ou routière. Fabriqués en modules encapsulés étanches, ils disposent de plusieurs niveaux de contention aux dernières normes de sécurité, et leur taille comme leur température interdit l'emballement. Bien que la plupart fonctionnent à l'uranium enrichi autour de 5%, certains utilisent un combustible enrichi jusqu'à 20% mais difficile à détourner à des fins de prolifération militaire. En effet les projets les plus sérieux pour l'exportation (c'est moins crucial à usage national) consistent en modules approvisionnés et scellés, c'est-à-dire que le fournisseur mettra en place un mini-réacteur déjà chargé de combustible puis le reprendra pour rechargement (et extraction des déchets) après consommation de celui-ci, en le remplaçant immédiatement par un nouveau réacteur auprès du pays client ; selon le degré d'enrichissement de l'uranium, l'autonomie peut aller de un à douze ans. En la matière le traité de non-prolifération facilite le refus du transfert de technologie, c'est-à-dire la mise en place d'une centrale nucléaire équipage d'exploitation compris, en général une salle de commande pour une batterie de plusieurs réacteurs, la maintenance étant donc assurée, comme le rechargement, dans le pays constructeur.

 

Un certain nombre de systèmes sont installés à terre voire enterrés, donc fixes. Mais d'autres sont prévus pour être flottants, voire mobiles (barges ou navires), comme le premier entré en service, l'Académicien Lomonossov. Le dépannage du Liban en 2013 par la centrale électrique flottante turque Fatmagül Sultan, et les polémiques actuelles au Sénégal autour de la Ayşegül Sultan (qui pour une location de cinq ans a brûlé du fioul pendant deux ans avant l'arrivée de son premier méthanier le mois dernier) illustre les possibilités et la demande pour de tels systèmes à réacteur nucléaire. La Russie compte d'abord affranchir son arctique de la dépendance des combustibles fossiles puis soutenir le peuplement et le développement de la Sibérie profonde et du fin fond de l'Extrême-Orient, certains pays envisagent d'électrifier de la sorte leurs plateformes en mer. La demande est déjà là.

 

Les mini-réacteurs nucléaires, de par leur système de refroidissement, produisent également de la chaleur, avec en l'occurrence une capacité de production thermique triple de leur capacité de production électrique. Cette énergie peut être utilisée, selon l'environnement et les nécessités, pour des industries à grosse demande thermique localisée comme la métallurgie ou la verrerie, pour la production d'hydrogène carburant de l'après-pétrole, ou encore pour le dessalement de l'eau de mer, qui intéresse de plus en plus de pays disposant de villes ou envisageant de l'agriculture en région désertique côtière, comme le Chili, Israël et la péninsule arabique.

 

La France a encore là, la capacité scientifique et industrielle de jouer son rôle dans le monde, en dérogation à la politique gouvernementale de déclassement stratégique et technologique du pays.


Nucléaire : La politique de Gribouille

...par Jean-Marc Frenove - Le 24/10/2021.

Source : Bd. Voltaire

 

Le chef de l’État devrait annoncer la construction de six nouveaux EPR. On a pourtant arrêté de force les deux réacteurs nucléaires de Fessenheim, qui produisaient deux gigawatts électriques. Cette décision d’Emmanuel Macron montre l’ignorance inquiétante de ce gouvernement dans le domaine des sciences et de la technologie.

Que se passerait-il si les 300 passagers d’un Airbus découvraient, en vol, que leurs pilotes n’ont aucun diplôme de pilotage et qu’ils ne vont donc pas savoir poser l’avion ? C’est exactement la situation des Français avec le nucléaire, car les équilibres énergétiques et la quantité des émissions polluantes ne relèvent pas du domaine des opinions mais du domaine de la science. Nous avons, en France, les meilleurs ingénieurs du monde et nous confions le pilotage de l’énergie à des béotiens comme Nicolas Hulot, Ségolène Royal ou Barbara Pompili. Or (il faut le répéter), l’énergie nucléaire, c’est l’énergie qui est de loin la plus propre et la moins dangereuse.

Qui sont ces antinucléaires et que veulent-ils ? Il faut bien comprendre que l’Allemagne veut dominer l’Europe, et aujourd’hui plus que jamais. Et le seul pays capable de s’opposer à elle, à présent, c’est la France.

La France a bâti sa puissance économique et  à partir des années de Gaulle autour de l’énergie nucléaire. Et ce, grâce à son génie car elle n’a ni pétrole ni charbon. Énergie électrique abondante et bon marché qui s’exporte et favorise nos industries.

Mais l’Allemagne réunie se veut puissante et, pour abaisser ce concurrent, elle va s’attaquer à ce qui fait sa force et son prestige.

Les industriels allemands vont donc répandre le mensonge selon lequel le nucléaire est terriblement dangereux. Les Grünen et leurs associations, qui ont leurs alter ego chez les Verts français, poussent dans le même sens. Ils disent qu’il faut mettre des éoliennes partout, mais ils favorisent, par leur opposition au nucléaire, l’ouverture de nombreuses centrales à charbon (84). Au diable la planète ! Dominant les instances européennes, l’Allemagne refuse au nucléaire la qualité d’énergie décarbonée, tandis que la France commence à fermer ses centrales et achète des éoliennes et des usines à gaz made in Germany.

Apparemment, Emmanuel Macron n’a pas compris cette guerre. À cause de lui, nous avons perdu quatre ans dans la relance du nucléaire, sans compter la perte de Fessenheim et la fermeture insensée d’ASTRID (réacteur de 4e génération conçu pour utiliser les déchets nucléaires comme combustible dans de nouvelles centrales).

Dans son discours du 12 octobre, il annonce que la France va consacrer, d’ici 2030, un milliard au nucléaire, citant avec emphase les « Small Modular Reactors ». Il s’agit de petits réacteurs modulaires, de faible puissance. Très bien, mais avec un milliard, de qui se moque-t-il ? La France, selon Fabien Bouglé (Nucléaire : les vérités cachées), aurait consacré 250 milliards aux énergies renouvelables : 150 dans la production et 100 dans les raccordements. Tout cela pour produire uniquement quand la météo s’y prête, soit un jour sur quatre.

Ajoutons que freiner les centrales nucléaires n’entraîne aucune économie, le coût du combustible étant négligeable dans leur compte de production. Le coût du nucléaire vient, en effet, essentiellement de la construction et de la maintenance des centrales. Et ce sera encore plus vrai dans l’avenir, avec les futurs réacteurs qui brûleront les actuels déchets nucléaires.


Non-sens écologique ou datcha salvatrice

Le 23/10/2021.

Le 14 octobre 2021 le gouvernement français a annoncé son intention d'éradiquer la maison individuelle en France, que le ministre du logement Emmanuelle Wargon a qualifié de "non-sens écologique, économique et social", le gouvernement considérant désormais que "le modèle du pavillon avec jardin" n'est plus soutenable.

 

Ce qui devient de moins en moins supportable, c'est que le régime aux quarante ministères et secrétariats d'Etat se mêle de la vie quotidienne des citoyens et des peuples du pays, alors même qu'il néglige ou aliène ses quelques fonctions régaliennes détournant plus de 90% du budget public à des activités non étatiques, et qu'il se distingue par l'incompétence systématique dans tous ses domaines d'intervention. Personne n'a demandé à l'Etat central de soutenir "le modèle du pavillon avec jardin", la société civile (les propriétaires et accédants) se débrouillant très bien pour définir ses besoins et aspirations et l'économie (les constructeurs) se débrouillant très bien pour satisfaire la demande.

 

Il y a pourtant bien d'autres non-sens écologiques, économiques et sociaux plus criants, imposés ou tolérés par le régime.

 

Le commerce intercontinental sans entrave douanière est un non-sens écologique par la consommation énergétique et le gaspillage qu'il engendre. C'est aussi un non-sens social puisqu'au nom d'une libre-concurrence basée sur des structures de coûts non comparables il fait disparaître des emplois dignes dans un pays développé et policé comme la France en encourageant la multiplication de l'esclavage infantile (et autres abus) dans des pays socialement moins avancés comme la Chine (et d'autres pays asiatiques), comme on le dénonçait au moment de la pression étatsunienne pour imposer l'admission de celle-ci à l'Organisation Mondiale du Commerce alors qu'elle n'en remplissait pas les conditions, contrairement d'ailleurs à des pays candidats européens simultanément bloqués par les Etats-Unis.

 

Les guerres à répétition contre divers pays (généralement amis) pour leur imposer des gouvernements ou des sécessions islamistes (Bosnie et Herzégovine, Serbie, Côte d'Ivoire, Syrie, demain Algérie) ou pour les punir de ne pas soutenir le dollar (Libye) sont un non-sens écologique. Au contraire l'acceptation tacite sans la moindre protestation ne serait-ce que diplomatique du projet, de l'annonce puis de la mise en œuvre de la pollution radioactive massive de l'océan Pacifique par le Japon, comme l'acceptation de sa pratique de ratissage indiscriminé des fonds océaniques à la recherche de toute forme de vie marine y compris protégée car menacée, sont aussi un non-sens écologique.

 

La construction quasi-systématique d'immeubles d'appartements tout-électriques ou tout-gaz en ville, alors que les maisons individuelles sont obligées par loi de recourir à au moins une énergie renouvelable, est aussi un non-sens écologique. La vente, en particulier aux citadins, de voitures individuelles de cylindrée largement supérieure au minimum nécessaire au déplacement de quatre personnes à la vitesse maximum autorisée, est un non-sens écologique. L'implantation massive de populations sans aucune conscience écologique ou civique, venues de pays sous-peuplés voire de sociétés de chasseurs-cueilleurs, est un non-sens écologique, économique et social.

 

La fermeture injustifiée (et non compensée) d'une centrale nucléaire produisant plus de 2% de l'électricité consommée en France, et ayant encore deux décennies d'exploitation devant elle, est un non-sens écologique. La fourniture à bas prix, subventionnée par les foyers français, d'électricité aux pays voisins afin de leur éviter de s'interroger sur leurs modèles énergétiques respectifs, tous plus polluants que la matrice française, est un non-sens écologique et économique.

 

Le tourisme, ou les congés annuels loin de chez soi, sont un total non-sens écologique, et accessoirement économique (même si certains en vivent comme de la construction de maisons individuelles) puisqu'il s'agit d'activités de consommation, pas de production, et non nécessaires. Depuis l'année dernière il est d'ailleurs officiel, et pas seulement en France, que les loisirs en général sont considérés par les politiciens comme une activité non essentielle, que l'on peut autoriser, prohiber ou rationner à discrétion. Mais c'est encore plus vrai pour les congés à l'étranger, à la montagne, à la mer ou à la campagne qui impliquent un transport des masses de vacanciers, ainsi que la transformation (dégradation) de milieux naturels et la consommation d'énergie sur place.

 

Le tabagisme, promu, fourni et abondamment taxé par l'Etat, est un scandaleux non-sens écologique, économique et social, pour ne pas dire aussi sanitaire, culturel et psychologique, qui coûte bien plus que la maison individuelle à la nature et à la société, y compris aux consommateurs dits passifs c'est-à-dire aux empoisonnés involontaires fiscalement mis à contribution pour soigner les empoisonneurs volontaires. Alors que le régime a su au siècle dernier interdire l'absinthe en raison de ses méfaits, et l'année dernière profiter de la sidération générale pour interdire en extérieur l'alcool (et le vin en dépit de ses bienfaits) afin de satisfaire les revendications mahométanes, il s'abstient obstinément d'interdire le tabac qui mine la santé et les comptes des citoyens et du pays, en plus d'être un non-sens écologique.

 

La concentration de populations en centre-ville est un non-sens sanitaire, comme le savaient déjà tous les épidémiologistes et tous les éleveurs, comme l'ont appris à leurs dépens les peuples du monde entier, et comme l'ont certainement compris l'année dernière même les politiciens les plus cognitivement limités. La coupure de populations entières de tout contact animal autre que le poisson rouge et le moustique, et de tout contact végétal autre que le rameau de coléus sur un coin de bureau, est un non-sens écologique et éthique conduisant à la surconsommation carnée et au gaspillage massif des fruits et légumes à la moindre irrégularité d'aspect. L'entassement de populations dans les villes où elles ne peuvent vivre que de la nourriture produite intensivement par les campagnes, et où elles dépendent de la distribution physique des produits agricoles, est un non-sens écologique, comme ont dû le comprendre l'année dernière tous ceux qui n'avaient jamais eu le temps d'y penser auparavant. Nonobstant, si le gouvernement voulait sérieusement exproprier les Français et abattre un modèle de logement au prétexte du non-sens, c'est la résidence secondaire des citadins qui représente le principal non-sens en la matière.

 

Par contre le phénomène de la datcha, à l'origine un simple loisir, a littéralement sauvé les populations grand-russes, malorusses et biélorusses de bien des famines d'origine naturelle ou politique. En France le petit lopin cultivable temporairement attribué dans un allotissement communautaire non constructible n'est peut-être plus vraiment soutenable, ou du moins défendable face au pillage en cas de disette, dans le contexte d'ensauvagement popularisé par Gérald Darmanin ministre de l'intérieur du gouvernement qui installe donc des "sauvages" (un mot bien détourné de son sens en quelques siècles) en périphérie des villes. Cependant, la version contemporaine de la datcha, c'est-à-dire l'aménagement d'un potager autour de la maison ou la construction du logement dans le jardin, en remplacement d'un appartement en centre-ville, est un concept particulièrement bien adapté au mode de vie et de travail moderne notamment depuis la révélation forcée des possibilités du télétravail. Sans omettre les questions de santé (et de lien social), cela participe notamment à la restauration d'une certaine autonomie familiale et souveraineté alimentaire locale. De nombreuses expérimentations menées actuellement de par le monde concluent à la possibilité de la couverture d'une part significative des besoins familiaux en légumes frais, de l'ordre de 75% selon le Laboratoire sur l'Agriculture Urbaine de Montréal que l'on a présenté dans le Quatrième Cavalier (https://www.leretourauxsources.com/catalogue/135-le-quatrieme-cavalier-l-ere-du-coronavirus.html).

 

Ainsi, le "modèle du pavillon avec jardin", c'est-à-dire la contribution des villes à leur propre alimentation par l'intégration du potager et du logement, n'est pas un "non-sens écologique" mais au contraire un schéma d'avenir, du moins si la priorité est la réduction de l'empreinte des villes sur la planète ainsi que le bien-être et l'autonomie des populations, plutôt que la facilité du contrôle politique d'un entassement de cages à lapins.

 


Le coronavirus tuerait 34 fois moins que les chiffres officiels

Le 24/10/2021.

L'Institut Supérieur de la Santé italien vient de publier un court rapport (www.epicentro.iss.it/coronavirus/bollettino/Report-COVID-2019_5_ottobre_2021.pdf) qui fait l'effet d'une bombe, car il distingue les patients morts de la Covid des patients morts avec la Covid.

 

Détaillant les caractéristiques démographiques et sanitaires des 130468 morts, jusqu'au 5 octobre 2021, porteurs du coronavirus ("Caratteristiche dei pazienti deceduti positivi all’infezione da SARS-CoV-2 in Italia"), l'étude a établi que leur âge médian était de 82 ans, et qu'ils étaient déjà pratiquement tous bien malades avant de contracter le coronavirus de Wuhan et des Contamines. L'institut s'est plus particulièrement penché sur les 7910 cas pour lesquels il disposait d'un dossier clinique complet, et il a relevé que plus des deux-tiers présentaient au moins trois pathologies sérieuses et un peu moins d'un tiers présentait une ou deux pathologies. En fait, seulement 2,9% des décédés porteurs du coronavirus, parmi les dossiers cliniques exploitables, étaient sains (bien que vieux) avant d'attraper cette maladie.

 

Transposé à l'échelle des 130468 morts porteurs du coronavirus officiels, cela signifie que de l'ordre de 3783 ont été tués par lui en vingt mois. On comprend que la presse italienne s'interroge sur les tenants et aboutissants de l'alarmisme exagéré qui a occasionné une telle oppression inédite de la société civile. En effet les accidents routiers tuent de l'ordre de 3200 à 3300 Italiens par an (sauf l'année dernière où on n'a pas conduit), soit 43% de plus que le coronavirus en rythme annuel, et aucun politicien n'a encore pensé à interdire la voiture dans le pays qui avait il y a peu le plus grand nombre de voitures par habitant, alors qu'il est économiquement et socialement plus facile de vivre sans voiture (on l'a fait pendant des millénaires) qu'emprisonné à domicile.

 

Transposé à l'échelle des 780000 morts déclarés au niveau de l'Union européenne comme décédés avec le coronavirus, cela signifie que le virus peut avoir tué moins de 23000 personnes dans l'UE. Pour mémoire, le service de pharmacovigilance de l'agence uniopéenne des médicaments reconnaît déjà plus de 26000 victimes fatales des injections, une partie émergée de l'iceberg dont les experts estiment qu'elle ne représente qu'un dixième à un vingtième du volume total compte tenu d'une part de l'autocensure des parents et médecins déclarants et d'autre part du refus d'enregistrement .

 

On se demandait pourquoi les gouvernements et pouvoirs économiques insistent tant sur la mithridatisation expérimentale massive alors qu'il existe des traitements efficaces, et pourquoi ils ont interdit lesdits traitements. On peut aussi maintenant se demander pourquoi tout cela si la maladie tue en fin de compte moins que la grippe annuelle ou que la route…

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