Tensions en mers Égée


Chypre, l’épine turque dans le talon de l’Europe

...par Jean-Claude Rolinat - Le 25/08/2020.

Vaste île de la Méditerranée, Chypre est dotée d’une histoire singulière et d’un avenir incertain. L’île de trouve au centre d’enjeux ethniques, militaires, géopolitiques et civilisationnels de la plus grande importance. Et elle est la cible de l’esprit de conquête d’un Erdogan, nouveau sultan aux velléités guerrières et islamistes. Jean-Claude Rolinat, éloquent écrivain-voyageur fait un portrait sans détours de ce bout de terre où tout peut s’enflammer. Chypre est l’épine turque dans le talon de l’Europe.


Collision entre une frégate turque et un navire grec en Méditerranée orientale, Erdogan veut défendre sa «patrie bleue»


La collision serait due à une «erreur de manoeuvre» de la part du bâtiment Kemal Reis, qui avait tenté «d'empêcher» la navigation du navire grec.

La frégate grecque Limnos, impliquée dans l'accident.
La frégate grecque Limnos, impliquée dans l'accident. JACK GUEZ / AFP

Une frégate turque et un bâtiment grec sont entrés en collision la semaine dernière en Méditerranée orientale, a indiqué mercredi 19 août à l'AFP une source militaire grecque, confirmant des informations de presse.

Le quotidien grec Kathimerini a publié mercredi la photo d'une frégate turque endommagée, selon le journal, lors d'une collision. Une source militaire grecque a confirmé à l'AFP l'incident sans toutefois donner plus de détail. Selon l'influent quotidien, la collision a eu lieu mercredi dernier, tôt le matin, après «une erreur de manoeuvre» du bâtiment turc Kemal Reis qui avait tenté «d'empêcher» la navigation de la frégate grecque Limnos. «La manoeuvre était mal calculée, en conséquence la proue du Limnos a endommagé le Kemal Reis», souligne le quotidien.

La «patrie bleue» d'Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a par ailleurs qualifié ce mercredi de «piraterie» les activités des pays opposés à la Turquie en Méditerranée, où les recherches d'hydrocarbures menées unilatéralement par Ankara ont provoqué de vives tensions.

«Si nous cédons à la piraterie dans cette question où nous avons entièrement raison, nous ne pourrons répondre aux futures générations», a déclaré le président turc lors d'un discours à Ankara. «Nous ne pouvons laisser à nos enfants un pays incapable de défendre ses intérêts, manquant de confiance en lui-même», a ajouté Recep Tayyip Erdogan.

Dans son discours, Recep Tayyip Erdogan a présenté la partie de la Méditerranée orientale revendiquée par Ankara comme une extension du territoire turc qu'il a appelée «patrie bleue». «Défendre la patrie bleue est aussi important que de défendre nos frontières terrestres», a-t-il affirmé.

Tensions entre les deux pays

Les tensions entre Ankara et Athènes se sont encore aggravées depuis que la Turquie a envoyé le 10 août le navire Oruç Reis, pour procéder à des explorations d'hydrocarbures dans une zone au large de l'île grecque de Kastellorizo dans le sud-est de la mer Egée. Plusieurs bâtiments de guerre turcs accompagnaient l'Oruç Reis dont la frégate Kemal Reis.

La Grèce a envoyé ses propres bateaux de guerre dans la zone pour surveiller les activités turques, qualifiées par Athènes de «provocation», en appelant Ankara à «se retirer de la zone». Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait prévenu jeudi qu'une attaque contre un navire turc cherchant des hydrocarbures dans une zone disputée de la Méditerranée se payerait au «prix fort», et a laissé entendre qu'un incident s'était déjà produit.

De son côté, le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis avait prévenu mercredi dernier du «risque d'accident quand il y a une concentration de forces militaires dans une zone limitée». «Et dans ce cas, la responsabilité appartient à celui qui provoque ces conditions», avait-il ajouté.

Athènes a entrepris un marathon diplomatique auprès de ses partenaires européens et des Etats-Unis pour condamner les activités turques qu'elle juge «illégales». Dimanche, le chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Josep Borrell a appelé Ankara à cesser «immédiatement» ses recherches de gisements gaziers en Méditerranée. L'annonce d'Ankara accroît «regrettablement les tensions et l'insécurité», souligne Josep Borrell dans un communiqué publié par ses services.


L’Allemagne joue cavalier seul… comme toujours !

...par Alexis Comte - Le 16/08/2020.

Source : Agora Vox

Jeudi 13 août, la France a déployé deux bâtiments de la marine nationale et deux monoplaces Rafale dans le bassin oriental de la Méditerranée, tout en appelant « au calme » les forces en présence. Ce déploiement de troupes françaises prend place dans un accroissement des tensions entre Athènes et Ankara d’une part, dans la mer Égée, et entre Nicosie et Ankara d’autre part, au large de Chypre.

Le lendemain, vendredi 14 août, le gouvernement allemand a annoncé « prendre acte » du déploiement français. Manière de dire froidement à Paris que ses forces aéronavales seront laissées seules à 2 000 km de leurs côtes, avec pour unique point d’appui les aérodromes et ports grecs.

C’est là une nouvelle démonstration que ce qui prévaut dans le fonctionnement réel de la machine bruxelloise est l’intérêt national, et lui seul, et non pas une « solidarité européenne » dont la rhétorique de l’Union européenne nous rebat les oreilles à longueur de temps. Nouvelle démonstration également que l’actuel gouvernement français, naïf, est incapable de s’émanciper de cette rhétorique pour défendre son intérêt national bien compris, à l’inverse de son voisin allemand, pourtant présenté comme un modèle à suivre dans tous les secteurs.

Humiliation supplémentaire : le porte-parole du gouvernement allemand a annoncé l’ouverture de négociations trilatérales avec les gouvernements turc et grec, affichant donc une volonté de marginaliser la diplomatie française de façon insidieuse mais réelle. Au même moment, notre armée puise dans ses ressources au nom de l’intégrité des droits d’un État membre, sans que nous ayons aucun intérêt direct en mer Égée.

Cette dissymétrie ne présente hélas rien de nouveau. Comme à son habitude depuis quelques années, l’Allemagne nous laisse encaisser les dépenses et prendre des risques militaires quand elle engrange, elle, les succès et les gains (ici diplomatiques). Une fois de plus, la « solidarité européenne » n’est que le paravent de l’intérêt national allemand.

Elle est vivace quand il s’agit de consolider le colossal excédent commercial allemand, mais s’avère inexistante dès qu’un soit-disant « pays ami », situé à la frontière de l’UE, effectue des manœuvres militaires dans les eaux de son voisin, pourtant lui-même membre de l’OTAN.

La souveraineté de la Grèce s’étend sur la presque totalité des archipels de la mer Égée. Mais elle voit cette zone économique exclusive (ZEE) être régulièrement violée par des bâtiments turcs, parce que la Turquie revendique une extension vers l’Ouest de sa propre ZEE, qui enclaverait ainsi une myriade d’îles grecques, dont la grande Rhodes.

Le conflit se complique de l’impossibilité pour les deux États de projeter leurs eaux territoriales à la limite des douze milles nautiques permise par l’ONU, casus belli pour les deux parties.

Les revendications turques sur le plateau continental micrasiatique dans la zone de prospection de Kastelorizo constituent également une cause de vives tensions entre les pays de la mer Égée, ainsi que pour Chypre (traditionnellement tournée vers Athènes) qui abrite des bases militaires britanniques et, désormais, françaises. Le sous-sol riche en hydrocarbures de cette zone de prospection explique ces démonstrations successives de force.

L’Allemagne, quant à elle, entretient une proximité séculaire avec la Turquie. Nul doute qu’elle se sente écartelée entre ses engagements européens et ses relations bilatérales. Par son communiqué lapidaire, elle avoue cependant son refus de sacrifier les secondes aux premiers, preuve, s’il en fallait, que la realpolitik prime son appétit de communauté politique européenne

En conclusion.

1. La France doit cesser d’être obnubilée par un voisin enchaînant les humiliations et les refus, n’agissant que dans son intérêt national au détriment de ceux de ses prétendus partenaires.

2. La mascarade du « couple franco-allemand » ne doit plus tromper personne.

3. Il est temps que la France s’aperçoive que, dans le « grand jeu » européen, son jusqu’au-boutisme idéologique ne lui donne qu’un seul rôle : celui de « la grande dépouillée ».

Reprenons le contrôle militaire et diplomatique !

Pour le Bureau Exécutif

Killian Schwab

http://www.generationfrexit.fr


«Les pays occidentaux doivent tenir tête à l’impérialisme d’Erdogan»

...Par Charles De Meyer et Benjamin Blanchard - Le 10/08/2020.

Source : FIGAROVOX/TRIBUNE -

Les provocations du président turc envers la Grèce et sa décision de transformer Sainte-Sophie en mosquée confirment son agressivité et sa fuite en avant. Les pays occidentaux doivent en tirer, enfin, les conséquences et s’opposer à Erdogan sans faiblesse, argumentent Charles de Meyer et Benjamin Blanchard, dirigeants de SOS Chrétiens d’Orient.

Recep Tayyip Erdoğan.
Recep Tayyip Erdoğan. ADEM ALTAN/AFP

Charles de Meyer et Benjamin Blanchard sont respectivement président et directeur général de SOS Chrétiens d’Orient.


La réislamisation de la basilique Sainte-Sophie, en Turquie, a une portée politique, symbolique et religieuse. Par ce geste, le président turc Recep Tayyip Erdoğan jette une nouvelle provocation à la tête de l’Europe, qu’il ne cesse d’insulter et de menacer. Il détruit un puissant symbole de la Turquie prétendument laïque et nationaliste de Mustafa Kemal dit Atatürk. Celui-ci, en 1934, avait fait de l’ancienne basilique devenue mosquée depuis la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, un musée ouvert à tous et illustrant un pan du patrimoine mondial de l’humanité. Atatürk était proche du mouvement Jeune Turc, qui conçut et mis en œuvre le génocide des chrétiens de Turquie en les décrivant comme des ennemis de l’intérieur à partir de 1915. Lui-même comprit toutefois que cette basilique byzantine ne pouvait pas être transformée en mosquée sans souligner une volonté d’effacement de toute présence chrétienne en Turquie.

La Turquie reprend ses rêves millénaires en attentant régulièrement à la souveraineté des îles grecques voisines de son territoire.

En brisant cet héritage, Erdogan entretient le mythe - très puissant, dans son pays - d’un réveil de l’Empire ottoman, étendant la religion musulmane jusque dans les moindres recoins de son territoire. À l’extérieur, il fait également le choix de se poser en adversaire de l’Europe assimilée à une chrétienté prétendument «islamophobe».

Longtemps, l’Europe a fait les yeux doux à une Turquie vue comme un partenaire fiable, voire comme un potentiel membre de l’Union européenne, bien qu’elle occupât la moitié de Chypre, État membre des Nations Unies, de l’Union européenne et de l’OTAN. Pire, la Turquie reprend ses rêves millénaires en attentant régulièrement à la souveraineté des îles grecques voisines de son territoire.

Durant des décennies, Bruxelles a déversé des centaines de millions d’euros pour faire passer «les bonnes pratiques démocratiques», sensibiliser Ankara à la question des droits de l’homme ou faire avancer la cause des femmes. Bruxelles se reposait également sur la Turquie pour garder les frontières de l’Europe.

C’était l’époque où les décideurs turcs se lançaient dans «l’islam de marché». Sans rien renier, sur le fond, de leur idéologie inspirée du mouvement des Frères musulmans, ils revêtaient des atours occidentaux pour faire des affaires et de la diplomatie en Europe. C’était la charia en costume cravate, qui réjouissait des technocrates heureux d’imaginer que les fonds européens n’étaient pas dépensés en pure perte.

Le gouvernement turc n’hésite pas à soutenir des groupes terroristes islamistes en Syrie ; ou un groupe extrémiste et ultranationaliste comme « les Loups gris », en Europe.

En réalité, les droits de l’homme n’ont pas plus progressé que la cause des femmes. Le prétendu partenaire, Erdogan, n’a cessé de faire pression sur l’Europe avec le chantage aux «migrants». Le président turc a laissé franchir, quand il le décidait, les frontières de l’Union européenne à des masses d’immigrés illégaux, parmi lesquels se glissèrent plusieurs terroristes.

Du côté de Chypre et de la Grèce, la Turquie multiplie aujourd’hui les actions et les violations de territoire afin de renforcer son influence sur ces anciennes conquêtes ottomanes.

Simultanément, Ankara jette de l’huile sur le feu du conflit syrien afin de liquider les populations kurdes sous prétexte de lutte contre les groupes armés du PKK, dissimulant mal sa volonté d’annexer le nord est du pays. Pire, le gouvernement turc n’hésite pas à soutenir des groupes terroristes islamistes en Syrie ; ou un groupe extrémiste et ultranationaliste comme «les Loups gris», en Europe. Et la Turquie s’ingère en Libye pour maîtriser les flux de pétrole.

Erdogan a reçu les fonds qu’il attendait de l’Union européenne. Il peut déployer sa politique. Le «Sultan» a tombé la cravate.

Les juges turcs ont accepté de révoquer le décret de 1934 pour légitimer la transformation de Sainte-Sophie en mosquée. Alors, en ce 10 août 2020, centenaire du traité de Sèvres qui a consacré le démantèlement de l’Empire ottoman, peut-être serait-il bon de s’appuyer sur le droit international et sur l’histoire afin de juguler un impérialisme turc de plus en plus belliqueux.

Le traité de Sèvres, signé voilà cent ans jour pour jour, imposait, sous contrôle international, la démilitarisation ottomane des détroits de la mer Égée à la mer Noire

Les traités de Versailles, de Saint-Germain-en-Laye et de Trianon, qui actaient le démembrement des vaincus (à savoir respectivement l’Allemagne, l’Autriche et la Hongrie) de la Première Guerre mondiale, ont été rigoureusement appliqués, du moins quant aux aspects territoriaux, sous la surveillance sévère des vainqueurs. Tel ne fut pas le cas du traité de Sèvres, signé le 10 août 1920 par les Alliés vainqueurs et le sultan vaincu - et ce, malgré le génocide arménien de 1915, pour lequel la Turquie n’a toujours pas versé les compensations financières prévues pour compenser les souffrances et les destructions de milliers de familles exterminées ou contraintes à l’exil.

Le traité de Sèvres prévoyait notamment la création d’un Kurdistan autonome ; il imposait surtout, sous contrôle international, la démilitarisation ottomane des détroits de la mer Égée à la mer Noire, ce qui semble plus pressant que jamais au vu de l’agression de la frégate française Courbet, par une frégate turque, au mois de juin, en Méditerranée. Le traité de Sèvres ne put jamais être appliqué. L’Europe pansait ses blessures et Kemal avait alors pris la tête d’une armée pour renverser le Sultan, chasser les armées alliées et combattre l’armée grecque afin de piétiner le traité, qui a finalement été remplacé par le traité de Lausanne le 24 juillet 1923, consacrant la grande Turquie et la finalisation de l’épuration des chrétiens de Turquie, notamment Grecs.

Le grave incident survenu dans le cadre d’une patrouille entre deux alliés membres de l’OTAN, illustre à quel point le retour à certaines des stipulations du Traité de Sèvres est urgent pour tenir tête à la Turquie, acteur géopolitique toxique qui aggrave dangereusement l’instabilité de la région et du monde. L’honneur de notre pays, la France, est en jeu. Et par un destin mystérieux, il correspond encore à la défense du sort des chrétiens victimes des rêves ottomans.

 

 


La Turquie dénonce "l'hostilité" de la Grèce

...AFP - Le 25/07/2020.

La Turquie dénonce

Des manifestants brûlant un drapeau turc lors d'une manifestation contre la transformation de l'ex-basilique de Sainte Sophie d'Istanbul en mosquée, à Thessalonique, en Grèce, le 24 juillet 2020. Photo AFP / Sakis MITROLIDIS

Ankara a dénoncé samedi "l'hostilité de la Grèce à l'égard de l'islam et de la Turquie", au lendemain de violentes réactions d'Athènes à la reconversion en mosquée de l'ex-basilique Sainte-Sophie à Istanbul.

Des milliers de musulmans ont participé vendredi à Istanbul à la première prière en ce haut-lieu de l'orthodoxie reconverti en mosquée, en présence du président Recep Tayyip Erdogan.

Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a affirmé vendredi que "ce qui se passe à Constantinople aujourd'hui n'est pas une manifestation de puissance mais au contraire une signe de faiblesse", accusant la Turquie d'"insulter le patrimoine du 21e siècle".

Les réactions à la reconversion de Sainte-Sophie en mosquée "ont une nouvelle fois révélé l'hostilité de la Grèce à l'égard de l'islam et de la Turquie", a déclaré le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Hami Aksoy. Il a également "fermement condamné" le fait que le drapeau turc ait été brûlé à Thessalonique, et accusé le gouvernement et le parlement grecs de "provoquer le public avec des déclarations hostiles". "Les enfants gâtés de l'Europe, qui ne peuvent pas accepter qu'on se prosterne à nouveau à Hagia Sophia, sont en plein délire", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Des dizaines de personnes "en deuil", brandissant des drapeaux grecs et des images de la vierge, se sont rassemblées vendredi soir à Athènes et Thessalonique, deuxième ville de Grèce, pour prier et protester contre la reconversion en mosquée de Sainte-Sophie, construite par les Byzantins au 6ème siècle et classée au patrimoine mondial de l'humanité. 

Convertie en mosquée après la prise de Constantinople, Sainte-Sophie a été transformée en musée en 1934 par le premier président de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk, soucieux de "l'offrir à l'humanité". La maison natale d'Atatürk à Thessalonique a été fermée vendredi par le consulat turc, officiellement pour entretien jusqu'à lundi.

Pays voisins tous deux membres de l'OTAN, la Grèce et la Turquie ont historiquement des relations tendues.


Provocations d’Erdogan : L’heure décisive d’un affrontement avec la Grèce approche…

...la 11/08/2020.

Source : Résistance Républicaine

 

Le néo-sultan Erdogan devient chaque jour plus agressif :

https://news-24.fr/la-turquie-delivre-une-nouvelle-autorisation-de-forage-dans-les-eaux-reclamees-par-la-grece/

 

La responsabilité en revient à l’  U « E » comme aux USA.

 

Ce genre de tyran ne s’arrête que devant la force.

 

Or depuis des années, ils ne réagissent pas : ils ne font rien.

 

La Turquie multiplie ces jours-ci  les provocations en allant forer le gaz dans les eaux territoriales grecques.

 

Le risque d’un affrontement entre la Turquie et la Grèce est, désormais, très grand.

 

Un tel affrontement aurait des conséquences incalculables.

 

Les Européens, qu’ils le veuillent ou qu’ils ne le veuillent pas, feront bloc avec la Grèce contre le sultan islamique.

 

Avec  les suites qu’on imagine aisément sur les cinquièmes colonnes musulmanes installées en Europe.

 

Spécialement en Allemagne où le nationalisme  des immigrés turcs, pas du tout assimilés dans leur majorité, rajoute  au poison de leur islamité.

 

N’oublions pas qu’Erdogan  se considère comme le chef des « Frères musulmans » dans le monde et que les immigrations musulmanes sont travaillées depuis longtemps par les « Frères musulmans » : ex-UOIF, CCIF etc

 

Sans aucune réaction des autorités  pour briser cette spirale.

 

Je pense que l’heure est très grave pour l’Europe : elle ne peut plus se coucher devant l’islam impérialiste, incarné par Erdogan, elle va payer la note pour son aveuglement passé.

 

C’est, aussi,  l’espoir du commencement  de la Reconquête …

 


Ingérence et provocations dans le monde arabe et en Méditerranée

....Interview Georges DALLEMAGNE (CDH) - Le 28/07/2020.


Le danger de l’impérialisme néo-ottoman.

...par Christian Vanneste - Le 16/08/2020.

 

Contrairement à ce que disait le calamiteux Mitterrand, ce n’est pas le nationalisme qui est la guerre, mais l’impérialisme. Une nation a vocation à défendre son identité, sa population, son territoire et non à s’en prendre à ses semblables. La guerre sera pour elle défensive, fondée sur la légitime défense et compatible avec la conception chrétienne des conflits. La politique royale tendait à assurer le pré carré, c’est-à-dire un territoire national capable de se défendre sur des frontières naturelles. La Révolution et l’Empire ont au contraire mené des guerres impérialistes dont l’échec final a définitivement clos la réalisation du premier objectif. L’impérialisme allemand appuyé sur le peuple, sa langue, sa culture, sa race a pris le relais en dévastant l’Europe. L’impérialisme soviétique s’est déployé après l’effondrement de l’Allemagne. Comme les Français s’étaient appuyés sur leurs idéaux révolutionnaires, les Russes ont brandi l’étendard du communisme pour mener une entreprise de domination du monde, et non plus de l’Europe. Ils avaient en face d’eux un autre impérialisme, celui des Etats-Unis, sous les drapeaux de la liberté, du droit, et du marché ouvert, infiniment plus sympathique, mais servant lui aussi les intérêts mondiaux d’un Etat, d’une culture, d’une civilisation, celle qui prolongeait l’Empire britannique, en alliant la langue anglaise, la liberté économique et l’exploitation des richesses planétaires. Pendant un court moment, celui où a triomphé Fukuyama et sa « Fin de l’Histoire », on a cru que le second avait terrassé le premier, et que la « pax americana » allait régner sur le monde… L’illusion s’est dissipée.

 

Depuis, l’impérialisme a fait des petits et les risques de guerre se sont multipliés. Pour vaincre les Soviétiques et se venger habilement du Vietnam en Afghanistan, les Américains ont utilisé un vieil impérialisme endormi, celui de l’islam, éteint depuis que le califat ottoman avait disparu au profit de la République turque, nationaliste et laïque, qui avait abandonné ses rêves d’Empire. Un pays immensément riche, étroitement lié aux Etats-Unis, mais porteur du coeur de l’islamisme, avec sa foi la plus rigoureuse et ses lieux saints, l’Arabie Saoudite, associé à l’un des pays musulmans les plus peuplés et traversés de fanatisme, le Pakistan, avaient, en fournissant les armes américaines et les volontaires au djihad, ébranlé l’URSS qui ne s’en est pas remise. L’islamisme est l’un des nouveaux « impérialismes », en fait un ancien, ressuscité. Malgré son pétrole et ses dollars, son prolongement dans la Ligue islamique mondiale et l’Organisation de la Coopération Islamique, on voit mal un Etat dans le fond assez faible et mené par une famille princière certes nombreuse mais dont l’hypocrisie heurte beaucoup de musulmans, l’Arabie, incarner l’impérialisme musulman. On voit bien, en revanche se lever les candidats. Le premier a été l’Iran, dès 1979, avec la prise de pouvoir par Khomeyni. Le nationalisme perse du Shah laissait place à l’impérialisme musulman des mollahs, c’est-à-dire des chiites, doublement minoritaires comme perses, et non arabes, comme chiites, et non sunnites. On en voit les conséquences au Liban avec le Hezbollah et au Yémen avec les Houthis. Le rôle des chiites en Syrie a été considérable pour soutenir l’allié alaouïte de Damas, Bachar Al-Assad, mais celui-ci n’est pas un impérialiste religieux, c’est un nationaliste.

 

Le second candidat n’est pas plus arabe que le premier. Il est turc, mais sunnite, et même lié étroitement avec les Frères Musulmans, nés en Egypte dans les années 1930 qui représentent beaucoup plus que les Saoud le retour de flamme de l’islamisme, et sont plus opposés aux monarchies arabes, au nationalisme arabe, qu’aux cousins chiites sur lesquels ils n’ont pas été sans influence. C’est évidemment celui qui est le plus dangereux. L’arrivée au pouvoir de l’AKP et d’Erdogan a fortement infléchi la politique turque. Celle-ci était laïque, nationaliste et pro-occidentale. L’Islamisme a redonné à la Turquie son ambition impérialiste. Elle dominait le monde arabe de la Palestine à l’Irak jusqu’en 1918. Elle semble vouloir étendre son influence sur son ancien Empire, en flattant le nationalisme turc à l’intérieur et la solidarité islamique à l’extérieur. Sa force repose sur trois piliers : d’abord le nationalisme brutal voire génocidaire de la Turquie durant la transition entre la monarchie et la république avec l’élimination des Arméniens, des Grecs et des Assyro-Chaldéens qui se poursuit à l’encontre des Kurdes et a justifié l’occupation d’une partie de Chypre ; ensuite son affichage à la pointe de l’islam avec la provocation de faire à nouveau de la Basilique byzantine Sainte Sophie, une mosquée, et la participation au djihad des Frères Musulmans, en Syrie et aujourd’hui en Libye ; enfin l’ambiguïté des apparences. Ankara continue à participer à l’Otan et à se vouloir « européen ».

 

Le quatrième pilier de sa force ne lui appartient pas. Il repose sur l’extraordinaire faiblesse politique de ses adversaires, en l’occurrence les pays européens directement menacés en Méditerranée et au sein même de leur population par la manipulation de l’immigration turque par le régime d’Ankara. La rigueur allemande envers la Grèce lors de la crise financière fait place à beaucoup de retenue vis-à-vis de la Turquie, vieux partenaire, dont beaucoup d’électeurs allemands sont maintenant originaires ! La Turquie pratique le chantage à l’immigration, occupe une partie de la Syrie, massacre les Kurdes en Syrie et en Irak où elle vient de tuer deux hauts-gradés irakiens, continue d’occuper illégalement une partie de Chypre, membre de l’Union Européenne, intervient militairement en Libye pour soutenir les Frères Musulmans de Misrata, et se moquant des frontières maritimes internationales explore des ressources dans les eaux d’autres pays ou menace les îles grecques proches de ses côtes. La France, l’Egypte, les Emirats réagissent mais trop tard : il fallait faire gagner Haftar ! La Russie, objectivement complémentaire de l’Europe, est rejetée parce que l’Europe suit une politique américaine contraire à ses intérêts. Elle louvoie donc, enchantée de contribuer aux difficultés de l’Otan. L’Amérique pense à ses élections, à Israël, à détruire le régime iranien et se tient à distance de la politique turque sans lui nuire, tout en empêchant la Syrie de retrouver sa souveraineté totale. La dispersion velléitaire des Européens, la rhétorique macronienne impuissante et relativement isolée, ont ouvert un boulevard à l’impérialisme néo-ottoman.

 

Source : Christian Vanneste

 

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