USA

Révélations de l’ancien officier de la CIA Philip Giraldi

Le 16/03/2023.
Qui est Philip Giraldi ?

Philip Giraldi est une autorité reconnue en matière de sécurité internationale et de lutte contre le terrorisme. Ancien spécialiste de la lutte contre le terrorisme et officier du renseignement militaire de la CIA, il a servi pendant dix-huit ans à l’étranger, en Turquie, en Italie, en Allemagne et en Espagne. Il a été chef de la base de Barcelone de 1989 à 1992, désigné comme haut responsable de l’Agence pour assurer la sécurité des Jeux olympiques. Depuis 1992, il est consultant pour un certain nombre d’entreprises figurant au classement de Fortune 500.

Phil Giraldi est actuellement directeur exécutif du Council for the National Interest (CNI), une organisation non partisane à but non lucratif qui plaide en faveur de politiques au Moyen-Orient qui servent l’intérêt national US. Le CNI cherche à encourager et à promouvoir une politique étrangère américaine au Moyen-Orient qui soit cohérente avec les valeurs américaines, qui protège ses intérêts nationaux et qui contribue à une solution juste du conflit israélo-arabe. L’objectif de CNI est de restaurer un environnement politique en Amérique dans lequel les électeurs et leurs représentants élus sont libres de l’influence et de la pression abusives des pays étrangers et de leurs partisans.

M. Giraldi est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en histoire européenne de l’université de Londres et d’une licence en arts avec mention de l’université de Chicago. Il parle espagnol, italien, allemand et turc.

Ses articles sur le terrorisme, le renseignement et les questions de sécurité sont régulièrement publiés dans le magazine The American Conservative, le Huffington Post et Antiwar.com. Il a écrit des articles d’opinion pour les journaux du groupe Hearst et est apparu à l’émission « Good Morning America », sur la chaîne MSNBC, à la National Public Radio et dans les filiales locales de la chaîne de télévision ABC. Il a été l’orateur principal lors de la réunion annuelle du Conseil de sécurité de l’industrie pétrolière, a pris la parole à deux reprises lors de la convention annuelle CPAC de l’American Conservative Union à Washington et s’est adressé à plusieurs membres du Conseil des affaires mondiales. Il a été interviewé par la Canadian Broadcasting Corporation, la British Broadcasting Corporation, l’Independent Television Network britannique, FOX News, la télévision nationale polonaise, la télévision nationale croate, Al-Jazeera, Al-Arabiya, 60 Minutes et d’autres médias nationaux et internationaux.

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Interview réalisée par Mohsen Abdelmoumen

Mohsen Abdelmoumen : Dans votre récent article « America goes to war », vous avez parlé de l’influence des juifs dans les différentes institutions américaines. Quel est le véritable poids du lobby sioniste sur la décision politique aux États-Unis ?

Philip Giraldi : Le niveau d’influence des groupes juifs aux États-Unis dépend de la question. S’il s’agit de politique étrangère, ils sont en général extrêmement puissants et on peut généralement compter sur eux pour infléchir et contrôler les actions du gouvernement. C’est ce que nous voyons actuellement en Ukraine, une question qui n’a absolument rien à voir avec la sécurité ou les intérêts vitaux des États-Unis, mais ce sont les groupes juifs politiquement actifs et les médias qui font le plus pression pour affronter la Russie, qu’ils détestent pour de nombreuses raisons historiques. Et lorsqu’il s’agit de protéger et de nourrir Israël, le lobby juif-israélien, associé à des médias fortement influencés par les juifs, a un pouvoir total sur ce que font les États-Unis. Ce pouvoir a été obtenu par l’utilisation judicieuse des dons politiques aux deux grands partis, les contributeurs juifs occupant une place prépondérante.

On a vu les conséquences de l’ingérence américaine en Syrie, en Libye et maintenant en Ukraine. La néocons Samantha Power s’est rendue récemment en Hongrie, comme vous l’avez évoqué dans votre article « US Foreign Policy goes Woke ? ». D’après vous, quand les États-Unis cesseront-ils de s’ingérer dans les affaires internes des autres pays sous prétexte d’exporter leur soi-disant « démocratie » ?

Les prétextes de l’exportation de la « démocratie », de la « liberté » et d’un « ordre international fondé sur des règles » servent de couverture aux États-Unis pour intervenir dans le monde entier pour diverses raisons, mais surtout pour dominer politiquement et économiquement. Cette pratique cessera lorsque l’argent s’épuisera après la mort du pétrodollar, ce qui pourrait arriver bientôt !

Quelle est votre analyse à propos du conflit en Ukraine ? Ne pensez-vous pas que le complexe militaro-industriel américain a besoin de guerres impérialistes ?

L’Ukraine est une guerre qui n’aurait pas dû se produire si les États-Unis et le Royaume-Uni avaient sérieusement négocié avec la Russie. La guerre est actuellement poussée avec le plus grand enthousiasme par les politiciens et les médias qui bénéficient de leurs relations avec le complexe militaro-industriel (CMI) et par divers groupes conservateurs juifs et néo-conservateurs.

Pensez-vous qu’Israël va commettre une attaque contre l’Iran qui risque d’embraser tout le Moyen-Orient, voire le monde ? Israël et les néocons dans l’administration américaine ont-ils peur de l’Iran qui est en train de finaliser son programme nucléaire ?

Je pense qu’Israël lancera une sorte de conflit armé avec l’Iran au cours de l’année prochaine et que les États-Unis soutiendront cet effort. Les États-Unis et Israël savent cependant que l’Iran ne menace pas vraiment l’un ou l’autre pays. Son programme nucléaire est loin de produire une arme. Il s’agit plutôt pour Israël d’établir une domination militaire sur sa région au Moyen-Orient. L’Iran est la seule nation qui puisse potentiellement défier la puissance israélienne, il faut donc l’éliminer.

Vous avez été un haut gradé de la CIA et vous êtes un expert averti en géopolitique. Ne pensez-vous pas que nous avons besoin d’un monde multipolaire débarrassé de l’hégémonie américaine ?

Oui, nous avons besoin d’un monde multipolaire tel que décrit par Vladimir Poutine et d’autres, et je crois qu’il est en train d’arriver car les États-Unis sont de plus en plus considérés comme un paria et même comme une menace par de nombreuses nations.

source : Tribune Diplomatique Internationale

L’ukraine et la Russie : Les aveux majeurs du Département d’État des États-Unis

par Jean-Yves Jézéquel - Le 11/03/2023.

Personne ne peut ignorer ces aveux ! Le Département d’État des USA a clairement exposé ses plans pour garantir la primauté mondiale de l’Amérique : il ne s’agit donc pas de « théorie du complot », mais de la réalité ouvertement déclarée. 

S’exprimant devant la commission des relations extérieures du Sénat, l’assistant du secrétaire d’État pour l’Europe et l’Eurasie, Wess Mitchell, a déclaré que « les États-Unis punissent la Russie parce que Moscou empêche Washington d’établir sa suprématie sur le monde. » 

Soyons donc clairs et honnêtes : Les États-Unis, enfin, reconnaissent ouvertement la raison des sanctions contre la Russie parce qu’ils ne peuvent pas admettre que celle-ci puisse avoir un rôle majeur à jouer sur Terre. Tout ce qui est fait, organisé, déployé avec ou contre la Russie, n’a d’autre but que d’obtenir sa capitulation, car la suprématie mondiale des États-Unis est obligatoire mais impossible sans un contrôle total de l’Eurasie. 

Mitchell a expliqué aux sénateurs « que le financement du Département d’État dépend essentiellement de la politique américaine envers la Russie ». Il a qualifié la « reconnaissance que l’Amérique est entrée dans une période de grande compétition » comme étant « le point d’appui de la stratégie de sécurité nationale », après avoir souligné que « les précédentes administrations ne s’étaient pas suffisamment inquiétées de cela et ne s’étaient pas préparées à vaincre dans cette compétition» (Sergueï Latychev, Samedi, 15 Sept. 2018)

« Il est toujours d’un intérêt primordial pour les États-Unis, en matière de sécurité nationale, d’empêcher la domination de la masse terrestre eurasienne par des puissances hostiles ». (Mitchell)

« … L’établissement d’un contrôle total sur l’Eurasie est déclaré comme la tâche la plus importante pour les États-Unis. Une revendication claire est faite en faveur d’une victoire de la civilisation maritime sur la civilisation continentale, centre et seul pilier qui soutient la Russie. » (Mitchell) 

« Washington avance ouvertement la priorité des exigences les plus strictes de la géopolitique dans le sens le plus catastrophique (la mer doit inonder la terre)… Un défi est lancé à l’existence même de la Russie : Elle ne peut mettre fin à sa domination dans sa propre zone géographique vitale qu’en se fragmentant en petits États fantoches (!) » (Mitchell) 

Enfin, la Russie est qualifiée de pays « hostile »(Mitchell)

Ainsi, les tentatives de Moscou pour parvenir à un accord avec Washington ne peuvent être entendues que s’il s’agit d’une capitulation !

Mitchell a mentionné les « puissances hostiles », c’est-à-dire les alliés de la Russie, la Chine, et le groupe des BRICS. Les États-Unis considèrent donc cette organisation comme leur ennemie dans les domaines économique et militaire. La Chine en elle-même constitue une menace tout aussi puissante que la menace russe et, à long terme, s’avère encore plus dangereuse !

Mitchell a déclaré que les États-Unis se préparaient à un « conflit universel inévitable et nécessaire, une nouvelle guerre mondiale » et que « l’objectif principal de la politique étrangère de l’administration est de préparer notre nation à relever ce défi en renforçant systématiquement les forces militaires et économiques et les fondements politiques du pouvoir américain »

Le chemin de la victoire c’est « la destruction de la Russie ». Pour cela, il faut, selon le plan du Département d’État, convaincre les nations vassalisées d’Europe de se mobiliser contre le mal absolu : La Russie ! On ne peut pas plus clairement faire comprendre aux Européens, à quel point les États-Unis veulent la destruction de la Russie et à quel point ils sont réellement nos pires ennemis, tout en étant les pires ennemis de l’humanité dans son ensemble…

« Notre politique russe repose sur la reconnaissance du fait que pour être efficace, la diplomatie américaine envers la Russie doit être soutenue par un pouvoir militaire inégalé et pleinement intégré à nos alliés et à tous nos instruments de pouvoir »(Mitchell, déclaration du représentant du Département d’État US au Sénat) 

« Nous avons mis un accent particulier sur le renforcement des États en première ligne les plus sensibles à la « pression géopolitique russe ». En Ukraine et en Géorgie, nous avons levé les restrictions imposées par l’administration précédente à l’acquisition d’armes défensives pour résister à l’agression territoriale russe. » (Mitchell) 

Le Caucase, la région de la mer Noire, même l’Europe centrale sont qualifiés par Mitchell de zones de combat géopolitique contre la Russie.

« Les cinquante missions diplomatiques américaines en Europe et en Eurasie développent, coordonnent et exécutent des plans d’action sur mesure pour repousser les opérations d’influence russes dans leurs pays hôtes »(Mitchell) 

La représentante officielle du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait directement accusé l’État profond US, lors de l’affaire avec la Grèce, d’être le créateur du scandale diplomatique. Elle avait déclaré : « Nous savons tout sur vos manœuvres ». Désormais, c’est aussi Mitchell qui confirme que c’était bien le Département d’État qui avait tout fait, dans la crise avec la Grèce, et non Alexis Tsipras, qui s’est simplement soumis aux USA, ennemi de la Russie.

« Selon Mitchell, « de concert » avec ces efforts visant à briser la Russie, « les États-Unis provoquent toute une série d’événements de nature économique : 217 entités physiques et juridiques russes sont sous le coup de sanctions, six missions diplomatiques sont fermées, « 60 espions ont été expulsés du sol américain » et le Département d’État se « coordonne de manière étroite et efficace » avec les alliés européens ». Au final, Mitchell admettait involontairement pour quelle raison les services de renseignement anglo-saxons avaient eu besoin de « l’affaire Skripal » en révélant implicitement qui avait organisé cette provocation. » (Sergueï Latychev, Samedi, 15 Sept. 2018) 

« Le haut représentant du Département d’État s’est déclaré satisfait du déroulement de la guerre économique avec la Russie : « En moyenne, les entreprises russes sanctionnées » perdent environ un quart de leurs revenus opérationnels, l’évaluation totale des actifs a été divisée par deux obligeant les entreprises à réduire leurs effectifs d’un tiers. Selon les estimations des experts du département d’État données par Mitchell, « nos sanctions, cumulativement, ont coûté au gouvernement russe des dizaines de milliards de dollars, en plus de l’impact plus large sur les secteurs publics et l’effet paralysant des sanctions américaines sur l’économie russe ». Mitchell a évoqué la situation de la société RUSAL, ainsi que les attaques contre le rouble russe, qui a fortement perdu de sa valeur pour cette raison, comme exemples d’une guerre hybride réussie contre la Russie. » (Sergueï Latychev) 

On sait que depuis, le rouble est remonté en flèche et à pulvérisé tous les niveaux de sa valeur, à tel point que la Banque nationale russe est obligée d’agir pour limiter la force de sa monnaie… 

La politique des USA est de comprimer au maximum l’économie russe jusqu’à ce que la Russie accepte de capituler ! Il n’y a pas d’autre objectif !

Ayant accusé la Russie moderne d’utiliser les méthodes « bolcheviques » et « soviétiques » dans son impasse géopolitique avec les USA, Mitchell a fait de Poutine le « père » de la doctrine de politique étrangère américaine depuis longtemps « une stratégie du chaos aux effets stratégiques ». 

Voilà qui a le mérite d’être clair et sans ambiguïté pour tous ceux qui voudraient persévérer dans le psittacisme ânonnant de l’accusation extravagante d’un « complotisme », exclusivement occidental, n’existant en réalité que dans les cerveaux lavés à la doctrine du mensonge étatique au service des intérêts ultralibéraux… 

Mitchell a non seulement décrit les objectifs de la politique étrangère des États-Unis, mais il a également révélé les méthodes exécrables que Washington utilise pour les mettre en pratique. Il a montré à tous ceux qui sont prêts à regarder la vérité en face, le danger exceptionnel que les États-Unis représentent pour le reste du monde et, avant tout, pour la Russie et donc pour l’Europe. Il faut le dire clairement : Les USA sont une organisation terroriste criminelle qui menace le monde entier d’extermination au nom d’une idéologie hégémoniste qui les pousse à penser que les génocides sont « légitimes » en vertu d’une prétention de domination à laquelle ils se sont identifiés !

De plus, le « Département d’État US » se réjouit ouvertement de faire le Mal et d’infliger le Mal, pour le simple plaisir de rester les maîtres absolus de la Terre ! On ne peut pas être plus ordurier que ces pervers de l’étatisme Nord-Américain…

Les moyens mis en place par les USA, pour assurer, organiser, alimenter la guerre contre la Russie

Les efforts du « Global Engagement Center » GEC, seront désormais dirigés contre les informations émanant de Russie. C’est dans ce but qu’en janvier 2017, la Commission sénatoriale des Affaires étrangères US avait rédigé le rapport : Putin’s asymmetric assault on democracy in Russia and Europe: implications for U.S. national security (L’assaut asymétrique de Poutine sur la démocratie en Russie et en Europe : Implications pour la Sécurité nationale des États-Unis). 

Le Conseil de l’Atlantique a été fondé en 1961. Son but actuel sera d’attaquer directement la Russie, via les médias sociaux. Il s’agit de donner à ces réseaux un revenu garanti pour qu’ils puissent tranquillement se consacrer à ce travail de destruction arbitraire, sans avoir à se soucier du paiement de leurs factures. Ils doivent également promouvoir l’idée que la Russie est une menace existentielle pour l’Europe et les États-Unis, justifiant le bien fondé et la raison d’être de l’occupation de l’Union européenne par les armées du 4ème Reich : Appelées OTAN.

Le Centre d’analyse des politiques européennes (CEPA) créé en 2005

Basé à Washington, et non sur le territoire de l’UE, il a un avant-poste à Varsovie. Cette organisation travaille à la promotion de l’agenda de l’armée américaine et de la politique étrangère étasunienne. Il s’agit pour elle de créer une « Europe centrale et orientale en lien étroit et durable avec les États-Unis ». Le CEPA réunit des personnalités médiatiques qui consacrent leur vie dans l’opposition à la Russie. Il attisera désormais les tensions, ou les inventera lorsqu’elles n’existeront pas, dans le but de susciter des affaires pour ses sponsors issus de l’industrie militaire. 

German Marshall Fund des États-Unis

Fondation créé en 1972 : Cette organisation n’a rien d’allemande mais elle a vu le jour en Allemagne occupée par les USA et inspirée du plan Marshall pour l’Europe. Elle se consacrera à organiser le pillage et la domination de l’Europe en l’obligeant à orienter ses lois au profit exclusif des multi nationales étasuniennes. 

Institute for the Study of War créé en 2007. Ce groupe de pression pourrait s’appeler « The Institute for the Promotion of War » (L’Institut pour la promotion de la guerre). Il travaille à pousser à plus de conflits au Moyen-Orient. L’arrivée récente et puissante de Moscou dans cette zone a conduit cette organisation à penser massivement la provocation pour la guerre contre la Russie.

 L’IFTSOW multiplie les agressions américaines. Il a soutenu la « surenchère » irakienne et a encouragé une plus grande implication des USA et de leurs alliés en Afghanistan. L’IFTSOW s’est concentré sur la Syrie, la Libye, l’Iran et désormais sur la Russie. L’une de ses lobbyistes, Jennifer Cafarella, avait demandé en 2018 que l’armée américaine envahisse carrément Damas, afin d’entraîner volontairement Washington dans un conflit direct avec la Russie et l’Iran. Le 27 août 2018, Bolton appelait ce qui reste de ses mercenaires de Daech à organiser une nouvelle attaque chimique en Syrie pour pouvoir prétexter un nouveau bombardement massif de Damas, afin de stopper la victoire définitive des Syriens contre l’Empire (du Mal : la coalition occidentale illégale de Doha et les criminels qui la dirigent) ! En décembre 2018, Trump donnait l’ordre du replis total des forces américaines en Syrie. Les USA se retiraient de la Syrie et abandonnaient à leur sort, les Kurdes pro israéliens, entraînés par les forces US. Puis un contre ordre serait donné pour maintenir la présence américaine dans le nord de la Syrie, du fait du comportement problématique des Turcs. En janvier 2020, on pouvait dire que les provocations de l’Iran par les USA allaient bon train et les mensonges pleuvaient à nouveau comme des cordes, dans les médias collabos toujours aussi niais et serviles… 

L’Occident est devenu un ensemble de sociétés coercitives et faussement consensuelles. L’Union européenne s’est dotée d’une bureaucratie plus lourde et plus oppressante que celle de l’ancienne Union soviétique. Tandis que la Russie est devenue la championne du Droit international. 

Le 9 juillet 2020, l’armée américaine débarquait en France au port de La Rochelle. Ouest-France écrivait à cette occasion que « l’armée américaine débarquait à La Rochelle pour renforcer la défense européenne », « pour renforcer le flanc Est de l’Europe face à la Russie. » 

À suivre …

source : Mondialisation

Quelles sont les forces qui poussent les États-Unis à une agression militaire internationale croissante ?

Un réquisitoire implacable et fortement argumenté sur la manière dont les USA sont les seuls responsables de la guerre en Ukraine, ils ont littéralement acculé les Russes et si par malheur ils l’emportaient, ils ne s’arrêteraient pas. C’est le point de vue chinois clairement exprimé, que l’on en déduise pas pour autant que la Chine est entrée dans un camp, si la Chine n’agissait pas comme elle agit, nous serions déjà dans une guerre mondiale. Pour le moment, c’est cette vision du monde et l’attitude politique qui est la sienne qui est la principale contribution à la paix, avec ou sans plan.

Danielle Bleitrach - Le 06/03/2023.

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par John Ross

Introduction

Depuis environ deux décennies, nous assistons à une escalade militaire des USA. Les événements qui ont mené à la guerre en Ukraine s’inscrivent dans ce cadre et en représentent une nouvelle étape qualitative. Avant cette guerre, les USA n’intervenaient que contre des pays en voie de développement ayant des forces armées bien inférieures aux leurs et ne possédant pas l’arme nucléaire.

Par ordre chronologique, voici la liste de ces interventions militaires dévastatrices :

  • le bombardement de la Serbie en 1999.
  • l’invasion de l’Afghanistan en 2001.
  • l’invasion de l’Irak in 2003.
  • le bombardement de la Libye en 2011.

En ce qui concerne l’Ukraine, les USA étaient parfaitement conscients que leur proposition d’y implanter l’OTAN qui est à l’origine de la guerre actuelle, menaçait les intérêts nationaux les plus fondamentaux de la Russie, pays qui possède d’importantes forces militaires, dont un arsenal nucléaire égal au leur. Ils ont sciemment pris le risque de franchir la ligne rouge de la Russie.

Pour l’instant ils n’ont pas envoyé de troupes en Ukraine, déclarant ouvertement que cela pourrait déboucher sur une guerre mondiale avec l’État russe. Mais leur intervention soutenue équivaut à une guerre par procuration contre la Russie. Avant le début du conflit, ils ont assuré la formation de l’armée ukrainienne, l’ont approvisionnée massivement en armes, et à ce jour, ils lui transmettent des informations satellitaires et autres renseignements etc.

Comment les USA ont-ils réussi à entraîner l’Ukraine dans la guerre ?

Les USA ont consciencieusement et minutieusement préparé cette guerre en militarisant progressivement l’Ukraine.  Vyacheslav Tetekin, membre du Comité Central de la Fédération de Russie (KPRF) en fait ci-dessous une description exhaustive. Y apparaît clairement la façon dont les USA ont instrumentalisé l’Ukraine :

« L’Ukraine (…) se prépare à la guerre depuis longtemps. Quand on compare avec des événements similaires survenus à une autre époque et dans d’autres parties du monde, on peut avancer l’idée d’un « modèle standard » des États-Unis pour atteindre leurs objectifs géopolitiques (…)

La Russie a délibérément été entraînée dans cette situation. Tout a commencé par le coup d’État en Ukraine de février 2014, quand des forces viscéralement anti-russes ont pris le pouvoir à Kiev avec le soutien des USA et de néo nazis locaux (…)

En 1991, pendant les « réformes », l’armée ukrainienne avait considérablement souffert si bien qu’en 2014 elle avait perdu toute sa puissance. L’équipement militaire ne marchait plus, le moral des officiers et des soldats était au plus bas à cause de salaires de misère. L’armée ukrainienne ne voulait plus combattre et n’en avait plus les capacités (…)

En conséquence, [après le coup d’État en 2014] le pays a révisé ses finances, sacrifiant le bien être de la population au financement des forces armées. Son budget militaire est passé de 1,7 milliards de dollars en 2014 à 8,9 milliards en 2019 (5,9% du PIB du pays)… L’Ukraine (…) a proportionnellement dépensé trois fois plus [en pourcentage du PIB] au niveau militaire que les pays développés occidentaux (…)

Ces chiffres montrent que le pays se préparait à une guerre de grande ampleur (…) Des centaines d’instructeurs venant des États-Unis et autres pays de l’OTAN ont participé à la formation de l’armée. L’Ukraine s’est préparée à la guerre sous la supervision des États-Unis.

Des sommes énormes ont été dépensées pour la réparation du matériel militaire. En 2014-2015 pendant l’agression contre le Donbass [la partie russophone de l’Ukraine de l’Est], l’Ukraine était incapable d’assurer une couverture aérienne, car tous ses avions de combat avaient besoin de réparation. Mais dès février 2022, il y avait déjà 150 chasseurs, bombardiers et avions d’attaque de l’armée de l’air ukrainienne. Une telle accumulation des forces de l’air ne s’explique qu’en vue de la prise du Donbass.

À la même période, de puissantes fortifications ont été érigées à la limite entre le Donbass et l’Ukraine (…) Fin 2021 le salaire des soldats a été multiplié par 3 (!), passant de 170 à 510 dollars. Les effectifs des forces armées ont aussi considérablement augmenté.

La première étape de la préparation de l’Ukraine à la guerre s’est ainsi achevée avec succès fin 2021. La capacité de combat de l’armée ukrainienne avait été restaurée, l’équipement militaire réparé et modernisé (…)

Cependant, même modernisée, l’armée ukrainienne n’était pas en mesure d’attaquer la Russie. Le rapport de forces n’était clairement pas en faveur de Kiev. Aussi les États-Unis ont-ils pensé à deux solutions pour mettre à profit cette nouvelle Ukraine militarisée (…) Le première était de s’emparer du Donbass et, si un heureux concours de circonstances le permettait, de procéder à l’invasion de la Crimée. La seconde était de provoquer l’intervention armée  de la Russie (…)

La Russie a alors compris qu’une Ukraine sous la coupe des États-Unis devenait un danger réel. En décembre 2021, elle a demandé à l’OTAN la mise en place de mesures garantissant ses intérêts légitimes. L’occident (…), sachant que les préparatifs de l’invasion du Donbass battaient leur plein, ont ignoré cette demande. Les unités de l’armée ukrainienne les plus aptes au combat ont été massées au pourtour du Donbass. Fortes de 150 000 soldats, elles avaient la capacité de briser la résistance de la milice populaire du Donbass en 2-3 jours, en détruisant totalement Donetsk, et de faire couler beaucoup de sang chez les défenseurs de la RPD [République populaire de Donetsk] (…)

La responsabilité de ce qui se passe en Ukraine à l’heure actuelle incombe entièrement aux États-Unis et leurs alliés, qui ont utilisé le (…) peuple ukrainien comme arme. »

L’Ukraine : saut qualitatif de l’escalade militaire américaine

L’insistance des États-Unis sur le « droit » de l’Ukraine à adhérer à l’OTAN, et leur participation à sa remilitarisation, montrent qu’ils ont préparé le conflit en Ukraine, tout en sachant pertinemment que cela mènerait inéluctablement à une confrontation avec la Russie. Les États-Unis sont montés d’un cran : ils ne ciblent plus seulement des pays en voie de développement – ce qui est déjà, en soi, horrible et inacceptable – mais des États puissants comme la Russie, et font par là même courir le risque d’un conflit militaire mondial.

Est-ce temporaire, auquel cas on pourrait s’attendre ultérieurement à un retour à des méthodes plus « pacifiques », ou est-ce une orientation à long terme ?

C’est une question essentielle qui concerne l’ensemble des pays, et plus particulièrement la Chine, qui dispose, elle aussi, d’un puissant État.

En effet, en même temps qu’ils préparaient l’offensive contre la Russie, les USA ont imposé des droits de douanes à l’économie chinoise, mené une campagne internationale systématique de mensonges sur le Xinjiang, et tenté de saper le principe d’une « seule Chine », au niveau de la province de Taïwan.

Parmi leurs actions vis-à-vis de Taïwan :

• Biden a invité une représentante de Taipei à sa cérémonie d’investiture. C’était la première fois, depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre les États-Unis et la Chine dans les années 70.

• Avant qu’elle ne tombe malade du Covid, Mme Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, avait annoncé qu’elle allait se rendre à Taipei.

• Les USA ont appelé à la participation de Taipei aux Nations unies

• Ils ont intensifié leurs ventes d’armes et d’équipements à l’île.

• Visites de délégations américaines à Taipei

• Les USA ont renforcé leur présence militaire en mer de Chine méridionale et envoyé régulièrement des navires de guerre américains dans le détroit de Taiwan.

• Les forces spéciales américaines ont assuré la formation des troupes terrestres et des soldats de la Marine de Taïwan.

Les États-Unis savent que la politique d’« une Chine unique » répond aux intérêts nationaux fondamentaux de la Chine. C’est le socle sur lequel reposent les relations sino-américaines depuis 50 ans, c’est-à-dire depuis la visite de Nixon à Beijing en 1972. Son abandon équivaudrait à franchir la « ligne rouge » de la Chine.

Ces provocations américaines envers la Chine et la Russie, et l’escalade militaire sont amenées à durer. Ce sujet est trop sérieux pour être traité à la légère. Il s’agit de guerres qui pourraient avoir des conséquences catastrophiques. Toute exagération ou simple propagande, dans un sens ou l’autre, est inacceptable. Nous allons donc essayer de cerner de la façon la plus factuelle, objective et calme possible, les raisons profondes qui poussent les États-Unis à intensifier leur agression militaire, et les forces qui pourraient y mettre un frein.

De la guerre froide contre l’URSS à la nouvelle guerre froide contre la Chine : évolution de l’économie américaine

Les 2 facteurs qui expliquent l’escalade militaire américaine depuis plus de deux décennies, sont d’un côté la perte définitive du poids écrasant de leur production mondiale, et de l’autre leur maintien en tant que première puissance militaire mondiale. Le danger consisterait à ce qu’ils cherchent à compenser leur recul économique par le recours à la force armée. C’était déjà l’origine de leurs interventions militaires dans les pays en voie de développement.

Par ailleurs leur agression militaire américaine ira-t-elle jusqu’à y inclure la Chine ou, pire, jusqu’à une guerre mondiale ?

Pour y répondre, il nous faut analyser de manière détaillée la situation économique et militaire des États-Unis.

Contrairement à ce qu’ils énoncent dans leur propagande sur le « dynamisme » de leur économie, celle-ci subit en réalité un lent déclin au niveau mondial. Pour en saisir l’ampleur, comparons-la avec leur situation économique du temps de la première guerre froide des États-Unis contre l’URSS.

Données économiques de l’ancienne à la nouvelle guerre froide

En 1950, au début de la Première Guerre froide, les États-Unis représentaient 27,3% du PIB mondial selon les données d’Angus Maddison, le grand spécialiste de la croissance économique mondiale à long terme. De son côté, l’URSS, la plus grande économie socialiste de l’époque, n’en était qu’à 9,6%. Autrement dit, l’économie américaine était 273%, soit presque 3 fois, plus grande que celle de l’URSS.

Pendant toute la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, le plus haut pourcentage du PIB américain jamais atteint par l’Union soviétique fut de 44,4% en 1975.  Ainsi, même au sommet de la relative réussite économique de l’URSS, la taille de l’économie américaine était 2 fois plus importante (soit 225%). En bref, tout au long de l’« ancienne guerre froide », les États-Unis ont joui d’une supériorité économique écrasante vis-à-vis de l’URSS.

À l’heure actuelle, même aux taux de change en vigueur, le PIB de la Chine représente déjà 74% du PIB américain, un niveau bien supérieur à celui jamais atteint par l’URSS. Cela signifie, en termes de taux de change du marché, que l’économie américaine n’est que 131% celle de la Chine. Par ailleurs, la croissance de la Chine est beaucoup plus rapide que celle des États-Unis.

Calculée en termes de pouvoir d’achat, le PPA (Purchasing Power Parities), la mesure utilisée par Maddison, l’économie chinoise a déjà 18% de plus que celle des États-Unis, et d’ici 2026, selon les projections du FMI en PPA, ce sera 35%. L’écart économique entre les 2 pays est beaucoup plus étroit que ce qu’il était entre l’URSS et les USA.

Si l’on prend d’autres mesures, et ce quelle que soit la façon dont on calcule, la Chine est devenue de loin la première puissance productive mondiale. En 2019, selon les dernières données disponibles, la Chine représentait 28,7% de la production manufacturière mondiale, contre 16,8% pour les États-Unis, c’est-à-dire que la production industrielle chinoise était de 70% supérieure à celle des États-Unis. L’URSS a toujours été très loin derrière les États-Unis au niveau de la production.

Quant au commerce, les États-Unis ont perdu la guerre commerciale lancée par Trump contre la Chine, ce qui est quelque peu humiliant pour eux. Dès 2018, la Chine est devenue le premier pays du monde pour le commerce des biens. Mais à l’époque, il n’était que de 11% supérieur à celui des États-Uni. En 2021, il est passé à 35% de plus que les États-Unis. Sur le plan des exportations, la situation est encore pire pour les États-Unis. En 2018, les exportations chinoises étaient de 53% supérieures à celles des États-Unis ; et en 2021, c’est 92%. En résumé, non seulement la Chine est devenue de loin la première nation commerciale du monde, mais les USA ont perdu la guerre commerciale que les Administrations Trump et Biden avaient livrée contre elle.

Plus parlant du point de vue macroéconomique, la Chine est en tête en ce qui concerne les capitaux investissables, c’est-à-dire l’épargne (ménages, entreprises et État). Or les investissements sont la force motrice de la croissance. En 2019, selon les dernières données disponibles, l’épargne en capital brut de la Chine était, en termes absolus, 56% plus élevée que celle des États-Unis (soit 6,3 trillions de dollars pour la Chine contre 4,3 trillions pour les USA). Cependant ce chiffre sous-estime considérablement l’avance de la Chine sur les États-Unis, car il ignore l’amortissement. Si on l’intègre, alors la création annuelle nette de capital de la Chine représente 635% celle des États-Unis, soit l’équivalent de 3,9 trillions de dollars pour la Chine contre 0,6 trillions pour les USA. En somme, chaque année la Chine accroît considérablement son stock de capital, alors que celui des Etats-Unis croît peu.

La croissance économique de la Chine a dépassé de façon écrasante celle des États-Unis, non seulement comme on le savait, dans les quatre décennies qui ont suivi 1978, mais cela continue jusqu’à présent. En prix corrigés compte tenu de l’inflation depuis 2007, année précédant la crise financière internationale, l’économie américaine a crû de 24% et celle de la Chine de 177% – une croissance plus de sept fois supérieure à celle des États-Unis. En conclusion, l’économie capitaliste américaine est en train de subir une sérieuse défaite face à l’économie socialiste chinoise sur le terrain de la concurrence pacifique.

Certes la prédominance des États-Unis en termes de productivité, de technologie et de taille des entreprises persiste mais l’écart avec la Chine se rétrécit, et ils ont perdu, de toute façon, leur leadership au niveau de la production mondiale. En 2021, les États-Unis ne représentaient que 16% (calculés en PPA) de l’économie mondiale, soit 84% de l’économie mondiale leur échappaient. Il est clair que l’ère mondiale de la multipolarité, qui remplace la domination unipolaire par les États-Unis, est déjà advenue.

La conclusion qu’en tirent les USA est qu’il faut empêcher cette multipolarité économique par des moyens politiques et militaires.

La force militaire américaine

Certains cercles occidentaux minoritaires ont cru que ces revers économiques annonçaient la défaite inévitable des États-Unis ou que cette dernière était déjà advenue. On retrouve ce même  jugement erroné chez un petit nombre de personnes en Chine qui considèrent que celle-ci l’a déjà emporté globalement sur les États-Unis. Ce sont des erreurs, des illusions. Ils oublient, selon la célèbre phrase de Lénine, que « le politique précède l’économique. C’est l’ABC du marxisme », à laquelle il faut rajouter celle du président Mao « le pouvoir politique est au bout du canon ». Que les États-Unis soient en perte de vitesse économique ne signifie nullement qu’ils laisseront cette évolution se poursuivre tranquillement. Eux aussi ne placent pas l’économique avant le politique. Face à leurs défaites économiques, ils savent se tourner vers le politique et le militaire.

Leur suprématie militaire est intacte. Leur budget militaire dépasse à lui seul la somme de ceux des neuf autres pays les plus dépensiers militairement. Un seul pays est son égal dans le domaine de l’arme nucléaire : la Russie qui a hérité des stocks de l’URSS. Le nombre exact d’armes nucléaires détenues par un pays donné est un secret d’État. Cependant en 2022, une étude sérieuse réalisée par la Fédération des Scientifiques Américains, estime que la Russie possède 5977 armes nucléaires et les États-Unis 5 428. La Russie et les États-Unis ont environ chacun 1600 ogives nucléaires stratégiques actives déployées. Quant à la Chine, il est évident que les États-Unis ont bien plus d’armes nucléaires.

Quant aux armes conventionnelles, les dépenses américaines devancent celles de tout autre pays.

Du temps de la première guerre froide, si les deux pays s’équivalaient du point de vue nucléaire, l’économie soviétique était largement en dessous de celle des USA. Aussi la stratégie américaine était centrée sur l’économie.

Ainsi quand, dans les années 80, Reagan initia la militarisation, l’objectif n’était pas de lancer une guerre contre l’URSS mais de pousser cette dernière dans une course aux armements fort préjudiciable à son économie. C’est pourquoi, malgré les tensions, la guerre froide ne s’est jamais transformée en guerre « chaude ».

Maintenant, c’est l’inverse. Les États-Unis, considérablement affaiblis économiquement mais gardant leur prépondérance militaire, tentent de déplacer les enjeux sur le terrain militaire. Cette orientation qui s’inscrit sur le long terme, ouvre une période très dangereuse pour l’humanité. La tentation est grande pour les États Unis d’utiliser des moyens militaires « directs » ou « indirects » contre la Chine pour enrayer son développement économique.

Utilisation de la force militaire indirectement

Avant d’avoir recours à la solution extrême, à savoir l’affrontement militaire direct, il existe d’autres voies, indirectes, déjà utilisées ou en cours de discussion, qui permettent aux USA de tirer avantage de leur supériorité militaire pour imposer leurs choix :

• Profiter de la relation de subordination militaire de certains pays envers les USA pour les inciter à adopter des politiques économiques hostiles à la Chine – c’est le cas de l’Allemagne et de l’Union européenne.

• S’opposer à la multipolarité économique existante, en y substituant des alliances dominées unilatéralement par les États-Unis – l’OTAN, le Quad (États-Unis, Japon, Australie, Inde) etc…

• Forcer les pays qui entretiennent de bonnes relations économiques avec la Chine à restreindre ces relations – cf l’Australie

• Mener potentiellement des guerres contre des alliés de la Chine

• Entraîner la Chine dans une guerre « partielle » avec les USA. C’est l’objet d’intenses discussions en ce moment aux États-Unis à propos de Taïwan.

Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, Janan Ganesh, principal commentateur politique américain du Financial Times, a illustré ces pressions militaires directes et indirectes :

« Dès 2026 (…) le gaz naturel liquéfié arrivera par tanker sur les côtes au Nord de l’Allemagne, sera déversé dans des cuves de stockage cryogénique réglées à moins 160°C, puis sera « re-gazéifié » avant de transiter par le réseau. Cela remplacera les importations russes.

L’Allemagne n’a pas de terminal GNL à l’heure actuelle… Parmi les exportateurs susceptibles d’en tirer profit, les États-Unis se trouvent être plus proches que l’Australie (…)

Et ces exportations ne sont pas tout. En effet, si l’Allemagne tient sa promesse récente de prioriser la défense, cela permettrait alors aux USA de partager les charges financières et logistiques de l’OTAN (…). Une Europe plus liée à l’Amérique et qui soit aussi moins une charge pour elle(…). Loin d’empêcher le tournant américain vers l’Asie, la guerre en Ukraine pourrait au contraire le faciliter.

Quant à cette partie du monde [le Pacifique] (…) le Japon pourrait difficilement faire plus dans son soutien à Kiev et donc à Washington. »

En résumé, les États-Unis s’appuient sur leur prépondérance militaire pour augmenter la dépendance économique de l’Allemagne et du Japon à leur égard. Bien d’autres variantes sont envisageables mais le trait commun à tous ces scénarios est l’emploi de la force militaire directe ou indirecte pour remédier à  leur affaiblissement économique relatif.  

Si l’économie chinoise continue à se développer à cette vitesse, à un moment donné ses forces militaires pourraient égaler celles des États-Unis. C’est impossible à court terme. En effet, il faudrait des années à la Chine pour construire un arsenal nucléaire similaire à celui des États-Unis, à supposer qu’elle le veuille. Il faudrait probablement encore plus de temps pour produire les armes conventionnelles – vu les hauts niveaux impressionnants de technologie et de formation requis dans les secteurs de pointe que sont l’aviation, la marine etc.  

Signification de la guerre en Ukraine

Les causes de cette guerre ont été examinées en détail dans l’article 俄罗斯发起军事行动是在保卫中国的西部防线 En voici les deux principaux enseignements.

Le premier enseignement est qu’il ne sert à rien d’implorer la clémence des États-Unis. Après la dissolution de l’URSS en 1991, pendant 17 ans, la Russie a essayé d’entretenir des relations très amicales avec les États-Unis. La soumission de la Russie aux Etats-Unis, sous la présidence d’Eltsine, en était même humiliante. Pendant le premier mandat de Poutine, elle les a soutenus dans la guerre contre le djihad islamique et l’invasion de l’Afghanistan. Mais la réponse des États-Unis a été de violer leur promesse que l’OTAN n’avancerait pas « d’un pouce » vers la Russie et au contraire d’augmenter agressivement leur pression militaire sur la Russie.

Le second enseignement est que l’issue de la guerre en Ukraine est cruciale non seulement pour la Russie mais aussi pour la Chine et le reste du monde. Si jamais la Chine décidait d’accroître son arsenal nucléaire, pendant le temps que cela prendrait, elle continuerait d’entretenir de bonnes relations avec la Russie ce qui ne manquerait pas de dissuader les USA de se lancer dans une attaque contre la Chine. L’objectif des USA en Ukraine est précisément de provoquer un changement politique en Russie pour qu’y soit installé un gouvernement qui ne défende plus les intérêts de la Russie en tant que nation, un gouvernement qui se soumette à la volonté américaine et soit hostile à la Chine. Si cela arrivait, alors la Chine serait confrontée à une menace militaire américaine beaucoup plus conséquente, et à un grave danger stratégique du fait de sa très longue frontière commune avec la Russie dans le Nord. Elle se trouverait alors encerclée par le Nord et les intérêts nationaux des 2 pays, Russie et Chine, seraient sérieusement compromis.

Voici ce qu’en dit Sergei Glaziev, ministre de la Commission économique eurasienne de Russie : « Quand ils ont réalisé qu’ils n’arrivaient pas à faire plier la Chine par le biais de la guerre commerciale sans merci qu’ils lui livraient, les Américains se sont tournés vers la Russie, qu’ils considèrent comme un maillon faible de la géopolitique et de l’économie mondiales. Les Anglo-Saxons cherchent comment mettre en œuvre leur (…) projet de destruction de notre pays [la Russie], et même temps d’affaiblissement de la Chine parce que l’alliance stratégique de la Fédération de Russie et de la RPC, c’en est trop pour les États-Unis ».

L’escalade militaire américaine va-t-elle se poursuivre ?

Il n’existe pas au niveau intérieur, c’est-à-dire national américain, de forces capables de freiner l’agression internationale des USA. Or ces derniers ont montré par le passé, qu’ils pouvaient déployer une violence inouie allant jusqu’à la volonté de détruire des pays entiers.

• Pendant la guerre de Corée, sans même avoir recours à l’arme nucléaire, avec juste des explosifs, des bombes incendiaires et du napalm, les Etats-Unis ont détruit pratiquement toutes les villes et villages de la Corée du Nord, et environ 85% de ses bâtiments.

• Au Vietnam, les bombardements américains étaient pires. De 1964 au 15 août 1973, l’armée de l’air américaine a largué en Indochine, 2 millions de tonnes de bombes et autres munitions, et leurs avions de la marine américaine 1,5 million de tonnes supplémentaires en Asie du Sud-Est. Edward Miguel et Gérard Roland l’ont consigné dans une étude exhaustive : « Ce tonnage dépassait de loin celui utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée. L’US Air Force a écoulé 2 150 000 tonnes de munitions pendant la Seconde Guerre mondiale –  dont 1 613 000 sur le théâtre européen et 537 000 sur celui du Pacifique – et 454 000 tonnes pour la guerre de Corée (..) Les bombardements américains sur le Vietnam ont donc été multipliés par trois (en poids) si on compare à ceux de la Seconde Guerre mondiale, sur les théâtres européen et pacifique combinés, et par quinze par rapport à la guerre de Corée. Si on rapporte à la population vietnamienne d’avant-guerre qui était d’environ 32 millions, cela s’est traduit par des centaines de kilogrammes d’explosifs par habitant. Pour prendre une autre comparaison, les bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki avaient une puissance d’environ 15 000 et 20 000 tonnes de TNT (…) alors que les bombardements américains en Indochine représentent 100 fois l’impact combiné de ceux d’Hiroshima et de Nagasaki ». Outre les engins explosifs, les États-Unis ont fait usage d’armes chimiques telles que le fameux « agent orange » qui a généré des difformités atroces chez les personnes touchées.

• L’invasion de l’Irak fut moins longue, et par conséquent la quantité d’explosifs utilisés par les USA fut moindre qu’en Indochine, mais les États-Unis étaient déterminés à ravager le pays sur une période prolongée. Aussi ont-ils eu recours à des armes particulièrement effroyables tel que l’uranium appauvri qui, plusieurs années après, continue à engendrer des malformations congénitales.

• Quand ils ont bombardé la Libye, les États-Unis ont transformé un pays qui avait été l’un des plus riches d’Afrique (par habitant), avec y compris un État-providence développé, en une société déchirée par des conflits inter-tribaux où des gens mis en esclavage sont ouvertement vendus.

Il n’y a pas de crime contre l’humanité devant lequel les USA reculent. S’ils pensaient pouvoir éliminer le défi économique chinois par la guerre atomique, rien ne dit qu’ils ne le feraient pas. De plus, bien qu’il y ait certes des mouvements anti-guerre aux États-Unis, ils ne sont pas assez puissants pour empêcher les États-Unis d’utiliser l’arme nucléaire s’ils le décidaient. Sur le plan intérieur, aucun contre pouvoir n’aurait la capacité d’empêcher les USA de lancer une guerre contre la Chine.

Par contre, des entraves extérieures existent. Ainsi la possession d’armes nucléaires par d’autres pays, sont un moyen de dissuasion fondamental contre une attaque nucléaire américaine. C’est pourquoi l’explosion de la première bombe nucléaire chinoise en 1964 fut considérée, à juste titre, comme un succès national. Cependant, contrairement aux États-Unis, la Chine a adopté le principe de « non emploi en premier » de l’arme nucléaire, montrant ainsi son choix défensif et sa volonté de retenue.

Qu’est ce qui guide la politique américaine ?

Depuis la Seconde Guerre mondiale, la politique américaine suit un schéma logique et rationnel. Lorsque les États-Unis se sentent en position de force, ils agressent. Quand ils se sentent affaiblis, ils adoptent un profil « pacifique ». La guerre du Vietnam en est la parfaite illustration.

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis s’estimaient assez forts pour attaquer la Corée. Malgré leur échec dans cette guerre, ils continuèrent à se sentir suffisamment confiants pour isoler diplomatiquement la Chine (1950-60), l’exclure de l’ONU, rompre toute relation diplomatique directe avec elle, etc. Cependant la guerre du Vietnam, lutte d’un peuple pour sa libération nationale qui bénéficia du soutien militaire massif de la Chine et de l’URSS, fut un tournant. Les États-Unis essuyèrent une grave défaite. Fragilisés, ils optèrent pour l’apaisement avec la Chine. Ceci fut symbolisé par la visite de Nixon à Pékin en 1972, suivie de la mise en place de relations diplomatiques complètes entre les 2 pays. Peu de temps après, les États-Unis lançaient leur politique de « détente » avec l’URSS.

Mais dès qu’ils eurent récupéré, dans les années 80, du temps de Reagan, leur bellicisme envers l’URSS a de nouveau resurgi.

La crise financière internationale

On retrouve le même schéma dans la crise financière internationale de 2007/8 qui a porté un coup très dur à l’économie américaine. Les États-Unis ont alors préconisé la coopération économique internationale, et participé à la création du groupe des pays du G20, affichant en particulier une attitude coopérative envers la Chine etc.

Mais dès que leur économie a redémarré, leur hostilité envers la Chine est revenue, aboutissant au déclenchement par Trump de la guerre commerciale contre la Chine.

Comparaison avec la période précédant la Seconde Guerre mondiale

Un retour historique sur le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale nous apprend que c’est la militarisation du Japon débouchant sur l’invasion du nord-est de la Chine en 1931, et l’arrivée au pouvoir d’Hitler en Allemagne en 1933 qui ont conduit à cette guerre. Mais il n’y avait rien d’inéluctable. Entre 1931 et 1939 eurent lieu toute une série de défaites et de capitulations, et une totale absence de réaction face aux militaristes japonais et aux nazis allemands. C’est cela qui a permis de passer des premières victoires japonaise et allemande à la guerre mondiale.

Ainsi, en Asie, pendant les années 30, le Kuomintang était plus attaché à combattre le PCC qu’à repousser le Japon. Pour leur part, les États-Unis n’ont rien fait pour stopper le Japon jusqu’à ce qu’ils soient eux-mêmes attaqués à Pearl Harbor en 1941. En Europe, la Grande-Bretagne et la France sont restés passifs face à la remilitarisation de l’Allemagne alors qu’elles avaient le droit d’intervenir en vertu du traité de Versailles. Elles n’ont pas non plus soutenu le gouvernement légitime d’Espagne en 1936 face au coup d’État fasciste et à la guerre civile lancés par Franco avec le soutien d’Hitler. Elles ont entièrement capitulé face à Hitler lors du démembrement de la Tchécoslovaquie grâce au célèbre pacte de Munich en 1938. Une réaction ferme aurait pu stopper le Japon et l’Allemagne avant que cela ne dégénère mais toutes ces capitulations et ces défaites ont ouvert la voie à la Seconde Guerre mondiale.

L’histoire semble se répéter aujourd’hui. Certes nous ne sommes pas comme en 1938, à un an d’une guerre mondiale. Cela ressemblerait plus à 1931. À ce jour, l’idée de déclencher un conflit généralisé ne recueille le soutien que d’une infime minorité dans certains secteurs de politique étrangère et de l’establishment militaire américains. Mais si les États-Unis subissent des défaites, ils ne s’engageront certainement pas dans un affrontement direct avec la Chine ou la Russie. Par contre s’ils gagnent, le risque existe que, acculés par leur affaiblissement économique et munis de leur équipement militaire supérieur, ils s’engagent dans un conflit mondial majeur, comme ce fut le cas en 1931, après l’invasion du nord-est de la Chine par le Japon, et l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933.

C’est pourquoi il est primordial de s’assurer que les États-Unis ne remportent aucune bataille immédiate, que ce soit la guerre qu’ils ont provoquée en Ukraine ou leur tentative de miner la politique d’« Une seule Chine » (Taïwan).

Quelles forces pourraient contrecarrer l’agression militaire américaine

Deux forces ont la capacité d’enrayer la dynamique guerrière des USA :

• La plus efficace est le développement même de la Chine qui non seulement  améliore le niveau de vie de la population chinoise, mais pourrait à terme constituer un armement de taille comparable à celui des États-Unis, ultime moyen de dissuasion à leur égard.

• La seconde est l’opposition de nombreux pays dont la population représente l’immense majorité des habitants de la planète. Leur résistance est motivée non seulement par des raisons morales, mais aussi pour défendre leurs propres intérêts. Ainsi la guerre en Ukraine, fomentée par les USA afin qu’elle adhère à l’OTAN, a provoqué une augmentation massive des prix alimentaires internationalement, la Russie et l’Ukraine étant les premiers fournisseurs de blé et d’engrais. L’interdiction imposée à Huawei de développer la 5G signifie pour les pays ayant accepté cet ultimatum, que leurs habitants sont obligés de payer plus cher leurs télécommunications. De même la pression américaine pour forcer l’Allemagne à acheter le Liquid Natural Gas américain, au lieu du gaz naturel russe, a fait monter les prix de l’énergie en Allemagne. En Amérique latine, ils s’en prennent aux pays qui poursuivent des politiques d’indépendance nationale. Quant aux ménages américains, ils sont eux aussi affectés par les tarifs douaniers contre les exportations chinoises qui ont fait monter le coût de la vie.

Ces deux obstacles à l’offensive américaine, le développement de la Chine et la résistance de l’écrasante majorité de la population mondiale, se renforcent mutuellement. L’essor impressionnant de la Chine, résultat des sacrifices énormes du peuple chinois et de ses victoires depuis la création du PCC et de la République populaire de Chine est le facteur déterminant parmi ces deux forces. Quant à l’articulation précise de ces 2 facteurs, c’est aux personnes ayant accès à toutes les informations disponibles au niveau de la direction de l’État de réfléchir aux étapes et mesures concrètes nécessaires.

Que vont décider les USA ?

Comme nous l’avons analysé dans un précédent article 俄罗斯发起军事行动是在保卫中国的西部防线?, l’humanité fait face à un grave danger dans la période à venir. Historiquement, une analogie s’impose avec la célèbre déclaration du chef d’état-major allemand Moltke en 1912 : « la guerre est inévitable et le plus tôt sera le mieux ». Du point de vue allemand, c’était une décision tout à fait rationnelle. Les économies russe et américaine croissaient plus rapidement que l’Allemagne, ce qui les conduirait inévitablement à dépasser militairement l’Allemagne. Aussi, Moltke s’est-il empressé d’appeler à la guerre le plus tôt possible.

L’escalade militaire des USA est déjà en cours, mais ils hésitent encore. Ils sont en train d’analyser la situation pour évaluer jusqu’où ils peuvent aller. Ils ont provoqué la guerre en Ukraine avec leur menace d’y installer l’OTAN, se sont engagés dans une guerre par procuration, et exercent une pression maximale sur leurs alliés afin que ces derniers sacrifient leurs propres intérêts et s’alignent sur eux. Cependant ils n’osent pas encore mobiliser leurs propres troupes. 

Par ailleurs les relations entre la Russie et la Chine sont une question décisive pour les États-Unis. Ils redoutent plus que tout au monde, une union économique et militaire des 2 pays. Aussi leur objectif stratégique est-il de les diviser afin de mieux attaquer chacun d’eux séparément, y compris militairement.

En conclusion

Même si la crise ukrainienne présente, évidemment, des spécificités nationales, elle est aussi la manifestation de l’escalade militaire américaine. Cette dernière se poursuivra tant que les USA n’auront pas subi de défaites extérieures. Résultant de la situation globale des États-Unis, elle n’est pas près de s’arrêter, avec comme but ultime, la Chine.

Voici comment se présente l’avenir :

• il faut malheureusement anticiper une augmentation des attaques contre la Chine et autres pays

• en cas de défaite pour les USA, il faudra certes accueillir les occasions d’ouverture « pacifique », sans pour autant oublier qu’ils profiteront de ces périodes d’apaisement pour remobiliser leurs forces afin de lancer une nouvelle offensive.

• l’essor de la Chine étant en définitive le facteur déterminant pour faire reculer le bellicisme américain, il est dans l’intérêt des pays victimes des USA que ce développement chinois se consolide

• le degré d’intensification militaire américaine dépendra du succès ou non des conflits en cours.

Il est évidemment impossible de savoir à l’avance, dans les détails, la voie précise que prendra la politique militariste américaine. Mais dans l’immédiat, l’élément décisif en est l’issue de la guerre en Ukraine. Si les États-Unis gagnent cette guerre, leur militarisme s’étendra. Si, en revanche, ils subissent un revers, il leur sera plus difficile d’attaquer la Chine.

source : Histoire et Société

Ô foudre, je t’ordonne de frapper mon ennemi !

Source : The Saker francophone

 

« Lorsque nous voyons une politique publique complètement insensée qui est devenue un dogme universel – comme l’internationalisme libéral dans la politique étrangère américaine d’après-guerre – nous sommes généralement face au fantôme pourri et ossifié d’une stratégie qui, dans sa jeunesse, était saine et efficace. » – Curtis Yarvin, Le miroir gris


Par James Howard Kunstler – Le 17 février 2023 – Source Clusterfuck Nation

Voici l’endroit le plus touché par la foudre au monde

Après que le commandant en chef « Joe Biden » a démontré notre capacité à abattre un ballon espion chinois qui se promenait tranquillement dans le jet stream à travers l’Amérique du Nord, il a lâché l’armée de l’air sur tous les autres objets aériens menaçants qui planaient dans nos cieux souverains et… Ira Tonitrus… mission accomplie ! Il a fallu au président une semaine de plus pour admettre, penaud, que les trois autres cibles étaient « très probablement des ballons liés à des entreprises privées, des institutions de loisirs ou de recherche », et non des envahisseurs extraterrestres venus d’une autre galaxie, comme l’ont laissé entendre les communiqués du régime et comme les médias l’ont annoncé pendant des jours. Note à l’intention de la communauté américaine des montgolfières pour la prochaine saison de lancement de printemps : ayez très peur !

 

Si la Russie a été impressionnée par le succès de l’opération ballon, elle n’a fait aucun commentaire. La Russie était occupée à neutraliser l’animal de compagnie de l’Amérique, l’Ukraine, envoyée dans l’arène pour amadouer la Russie en vue d’une révolution visant à renverser le méchant Vlad Poutine – du moins selon notre véritable secrétaire d’État (et organisatrice de la guerre en Ukraine), Victoria Nuland, dans des remarques faites cette semaine au Carnegie Endowment, un groupe de réflexion de Washington.

En parlant de chars, nos alliés de l’OTAN hésitent à envoyer ces chars guerre Leopard-2 dans le chaudron ukrainien. Quelque chose dans tout cela avait une odeur décourageante d’acte de guerre, tout comme, d’ailleurs, l’explosion des gazoducs Nord Stream, alléguée par le journaliste vétéran Seymour Hersh – bien que cette cabriole était en fait contre un membre de l’OTAN et un allié supposé des États-Unis, l’Allemagne. WTF ? Les agissements de la société occidentale ne deviennent-ils pas un peu trop complexes pour le confort ?

Quoi qu’il en soit, il s’avère que les trente et un chars Abrams promis par les États-Unis à l’Ukraine n’ont pas encore été assemblés à l’usine de chars. Il s’agit d’une commande spéciale, voyez-vous, car nous ne voulons pas envoyer les derniers modèles dotés d’un blindage de très haute technologie que les Russes pourraient capturer et utiliser… M. Zelensky devra donc se calmer en attendant la livraison, disons vers Noël… s’il n’est pas en train de chanter Izprezhdi Vika quelque part dans le comté de Broward, en Floride, d’ici là.

Le plus gros problème de la Russie pour résoudre ce conflit à sa frontière, c’est de le faire d’une manière qui ne rende pas « JB » et sa bande de va-t-en-guerre tellement fous qu’ils aient recours à un dénouement de type Thelma-et-Louise, avec des bombes atomiques et la fin du monde. En fait, l’Amérique a posé une bombe sur le perron de la Russie, qui doit maintenant la désamorcer avec soin. La farce elle-même n’était que la dernière d’une longue série d’escapades militaires américaines insensées qui se sont soldées par une humiliation pour nous, la plus récente étant le fiasco afghan. Au mieux, celle de l’Ukraine – que nous avons commencée en 2014 – est en passe de couler l’OTAN, de plonger l’Europe dans le froid et l’obscurité, et de mettre les États-Unis en faillite.

Pendant ce temps, l’Amérique se désintègre rapidement sur le front intérieur. Est-ce une tentative de suicide ou un meurtre ? C’est un peu difficile à dire. Les choses explosent d’un océan à l’autre – installations de transformation alimentaire, poulaillers géants, réseaux électriques régionaux, raffineries de pétrole. La dernière en date, bien sûr, est le déversement de produits chimiques provenant de l’accident ferroviaire de Norfolk-Southern à East Palestine, dans l’Ohio, incendié par un conclave de responsables gouvernementaux censés empêcher les liquides toxiques de s’infiltrer dans le bassin versant de la rivière Ohio et au-delà. Bien sûr, pendant les tergiversations qui ont précédé l’incendie, suffisamment de chlorure de vinyle s’est infiltré dans les cours d’eau alimentant le grand fleuve pour tuer d’innombrables poissons. Et puis l’incendie des piscines chimiques restantes a provoqué un champignon de dioxine et d’autres poisons qui ont tué la faune, les animaux domestiques et les poulets des environs avant que le miasme maléfique ne soit emporté par le vent vers l’est, jusqu’à la côte atlantique densément peuplée.

On peut se demander si une armée de saboteurs n’est pas en liberté dans le pays. Étant donné que la frontière avec le Mexique est largement ouverte, pourquoi les adversaires de l’Amérique n’enverraient-ils pas des équipes de démolition entières pour mettre à mal nos infrastructures ? Il ne fait aucun doute que des gens de toute la planète se sont faufilés à travers le Rio Grande. Certains d’entre eux sont sûrement en mission. L’Amérique est remplie de cibles « molles », de choses non surveillées et indéfendables – notamment des dizaines de milliers de kilomètres de voies ferrées. De toutes les raisons de s’inquiéter de la politique d’ouverture des frontières de « Joe Biden », celle-ci est la moins discutée, même dans les médias alternatifs. Mais elle semble être une évidence pour les intérêts malveillants qui pourraient vouloir nous embobiner et nous mettre hors d’état de nuire.

La triste vérité de ce moment de l’histoire est que les États-Unis ont trop de problèmes avec leurs propres affaires pour se lancer dans des mésaventures à l’étranger – et nous n’aurions pas pu choisir un pire endroit que l’Ukraine pour le faire. La logistique pure est invraisemblable. La géographie est mortellement défavorable. L’endroit fait incontestablement partie de la sphère d’influence de la Russie depuis des siècles et cette dernière a la ferme intention de pacifier l’endroit à tout prix. Les pourparlers de paix sont apparemment hors de question pour nos dirigeants. Quelque chose doit céder, et ce quelque chose est probablement le système financier de la civilisation occidentale. Il est prêt à exploser de toute façon, et quand il le fera, nous aurons d’autres choses à penser.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

What the America got wrong

Sorce : The Saker - par Observer R - Le 24/02/2023.

 

ARRIÈRE-PLAN

Une recherche rapide sur Internet pour le terme "What Russia Got Wrong" donne beaucoup d'entrées. Cependant, une recherche rapide du terme "What America Got Wrong" donne une liste plutôt clairsemée. C'est compréhensible puisque le récit en Occident est que la Russie est perdante dans les relations internationales. En outre, les groupes de réflexion et les études gouvernementales des États-Unis (États-Unis) sont orientés vers l'analyse de la Russie, en tant que pays concurrent, et non pas tant vers la situation aux États-Unis. Il y a des exceptions, mais elles sont souvent exprimées en termes de besoin de plus d'argent pour divers programmes militaires américains. Il peut donc être utile d'examiner quelques sujets et de voir comment les États-Unis s'en sortent.

* L'AMÉRIQUE S'EST TROMPÉE : MILITAIRE

À l'avenir, il semble plus que temps d'examiner certaines lacunes importantes qui sont devenues évidentes dans la quête américaine pour rester une grande ou la plus grande puissance militaire. Bon nombre de ces éléments ont été mis en avant récemment dans les discussions publiques et sont des considérations importantes en termes d'armes et de force militaire.

Les États-Unis ont continué à se procurer des armes que de nombreux critiques perçoivent comme n'étant pas adaptées à l'ère moderne, ou qui sont simplement obsolètes. Ces armes sont généralement très coûteuses et empêchent les fonds d'être réaffectés à de meilleurs usages. Les exemples habituels sont les porte-avions, les avions de chasse furtifs, les navires de combat littoral, etc. Au lieu de cela, les États-Unis auraient dû réorienter leurs financements et leurs efforts vers des missiles hypersoniques, la guerre électronique, des systèmes de défense aérienne et peut-être des sous-marins plus avancés. Ainsi, les États-Unis ont vraiment un "écart de missiles" à affronter. La mauvaise réputation que la défense aérienne a eue avec l'épisode "Star Wars" sous le président Reagan a retardé les travaux dans ce domaine pendant de nombreuses années. Il semble maintenant qu'au moins un pays étranger, la Russie, est considérablement en avance sur les États-Unis en matière d'équipement de défense aérienne.

De plus, il y a longtemps, les États-Unis ont établi environ 800 bases militaires dans le monde. Ces bases étaient utiles à l'époque de la diplomatie de la canonnière et lorsque l'hégémonie américaine nécessitait une préparation approfondie pour une action militaire partout dans le monde. Hier et aujourd'hui, ces bases nécessitent beaucoup de main-d'œuvre et de financement pour fonctionner, mais il n'est pas clair qu'elles servent un objectif essentiel à notre époque. D'autres pays se sont chargés de combattre les pirates et de bombarder les tanières des terroristes. L'effort américain pourrait être considérablement réduit.

Le système américain de développement de nouvelles armes et de production d'armes a souffert de ne pas « en avoir le plus pour son argent ». Il est souvent souligné que les États-Unis dépensent en armements plusieurs fois ce que font les autres pays, mais ne semblent pas en obtenir plus ou de meilleures armes en conséquence. C'est probablement tout le système qui doit être repensé. Une option serait de faire en sorte que l'armée gère certaines de ses propres usines, comme à l'époque des armureries. Peut-être qu'un peu de propriété gouvernementale fournirait une certaine concurrence qui fait cruellement défaut actuellement. Les politiciens exigent même que l'armée achète des armes dont elle ne veut pas, ce qui donne essentiellement naissance à la théorie selon laquelle le but du ministère de la Défense est de dépenser beaucoup d'argent, et pas nécessairement de gagner des guerres.

Les États-Unis fonctionnent avec de l'argent emprunté et du temps emprunté, à mesure que l'effet pétrodollar s'épuise. L'armée devra être réduite lorsque la crise viendra, mais il ne semble pas que suffisamment de réflexion et de planification soient faites pour se préparer à ce jour.

Il y a d'autres domaines liés à l'armée où les choses ne semblent pas aller bien pour les États-Unis. Un certain nombre d'entre eux sont développés dans un livre d'un ancien secrétaire à la Défense par intérim, Christopher C. Miller. L'un concerne le faible nombre de recrutements, où une solution controversée, mais peut-être utile, serait de rétablir le service militaire universel. Cela pourrait en fait être une combinaison de nombreux types de services publics militaires et civils, y compris une idée révisée et élargie du Civilian Conservation Corps (CCC).

Cela évoque une autre avenue pour former les jeunes recrues à diverses compétences, et également combler une lacune dans la préservation historique : Par exemple, la restauration du dernier grand navire à vapeur construit en Amérique, le SS United StatesIl a été construit comme paquebot, mais avec la possibilité de le transformer en navire transport de troupes en cas de guerre. En tant que tel, il a été conçu comme très résistant au feu et avait une vitesse très rapide. Il pourrait désormais être utilisé comme navire-école dans toutes les facettes de l'exploitation et de la maintenance, les diplômés ayant un meilleur curriculum vitae pour rechercher des emplois dans l'US Navy et les garde-côtes, mais aussi dans l'immense armada de navires de croisière naviguant autour du monde. Il y a relativement peu de paquebots importants conservés aujourd'hui, cet effort sauverait l'un des points forts de l'ingénierie et de la fabrication américaines, en plus de développer un cadre de travailleurs qualifiés qui pourraient également être en mesure d'occuper des emplois liés à la réparation des infrastructures américaines.

* L'AMÉRIQUE S'EST TROMPÉE : LA FINANCE

Cette catégorie contient un certain nombre d'éléments qui doivent être revus. L'une d'elles est l'idée que chaque pays doit avoir une banque centrale. Oublié est le fait que les États-Unis ont fonctionné sans banque centrale pendant environ 72 ans. La Banque des États-Unis a pris fin en 1841 et la prochaine banque centrale n'est arrivée qu'en 1913 avec le système de réserve fédérale. Maintenant que les États-Unis fonctionnent sous un système de banque centrale depuis un siècle, cela semble faire partie de l'ordre naturel et presque personne ne le remet en question. Le public américain a remis vigoureusement cette notion en question au 19 eSiècle. Le fait est que les États-Unis sont passés d'une puissance mineure à peut-être la plus grande économie du monde au début de la Première Guerre mondiale. Pendant cette période, il a combattu la guerre civile et la guerre hispano-américaine sans avoir de banque centrale. Les paniques financières antérieures à 1913 ont été présentées comme une justification partielle de la création de la Réserve fédérale, mais la Grande Dépression et de nombreuses récessions ont eu lieu depuis la restauration de la banque centrale. Les États-Unis sont actuellement dans une situation de « grande bulle » et la banque centrale ne semble pas savoir quoi faire à ce sujet. L'ensemble du système ne fonctionne pas correctement.

Un autre problème financier est celui de la réserve fractionnaire bancaire. La plupart des gens ont les yeux vitreux à la mention de ce terme et il est rarement abordé dans les manuels d'économie. Essentiellement, la banque à réserve fractionnaire, c'est quand les banques prêtent de l'argent qu'elles n'ont pas. Lorsque les banques écrivent un chèque pour accorder un prêt, seule une petite partie du chèque est soutenue par une sorte d'argent en dépôt à la banque. Les banques peuvent créer de l'argent à partir de rien, et l'argent est ensuite détruit lorsque le prêt est remboursé. Cet arrangement était censé être nécessaire lorsque l'agriculture était une partie importante de l'économie et que des fonds supplémentaires étaient nécessaires au moment de la récolte. Les États-Unis ont dépassé cette situation depuis de nombreuses années, mais le système fractionnaire contribue à une croissance monétaire rapide pendant les périodes d'exubérance lorsque de nombreuses entreprises veulent se développer ou démarrer des opérations, et les investisseurs empruntent de l'argent pour jouer en bourse. Cela conduit à des bulles telles que le dotcom, le logement et la « toute bulle » que nous vivons actuellement. Les bulles ont fini par éclater. Ainsi, la création de la banque centrale n'a pas vraiment éliminé les paniques du 19e siècle, si quoi que ce soit, il semble les avoir aggravés. Des livres ont été écrits sur la cause et le remède des problèmes de la banque de réserve fractionnaire, mais presque rien n'a été fait à ce sujet.

Bien qu'il ne soit pas normalement appelé «finance», le problème des monopoles est un irritant constant pour la plupart des économies. La solution américaine consistait à adopter diverses lois antitrust, à démanteler de vastes organisations et à restructurer certaines industries. Par exemple, Standard Oil et American Telephone and Telegraph ont été divisés en plusieurs petits morceaux. Les chemins de fer et les compagnies aériennes ont été réglementés. Les banques ont été restructurées en entités distinctes de banque commerciale et de banque d'investissement. Les maisons de courtage étaient également séparées. Cependant, une partie de cela a fonctionné, mais d'autres non. L'éclatement du pétrole et du téléphone a fonctionné, mais ces dernières années, ces industries ont commencé à se réorganiser en vastes entreprises. La réglementation des transports n'a pas fonctionné car le gouvernement ne pouvait pas fixer les prix et les services tout en suivant le progrès technologique, des changements ont donc été apportés. Les banques ont fini par surmonter la séparation antitrust et ont fusionné les fonctions commerciales, d'investissement, de courtage et de cartes de crédit dans d'autres grandes entreprises. Les réformes des années 1930, instituées comme une correction de la configuration qui a conduit à la Grande Dépression, ont été supprimées et la situation est revenue à celle des années 1920. Sans surprise, cela, avec les défauts bancaires, a conduit aux récents booms et excès des années 1920 à nouveau. Ce qui conduira peut-être à la Grande Dépression II. 

Il est également courant aujourd'hui de reprocher à la mondialisation bon nombre des maux auxquels sont confrontés les États-Unis. La perte d'usines a été autorisée à se poursuivre sans une étude sérieuse des effets secondaires potentiels. L'idée que les ouvriers de l'acier pourraient trouver de nouveaux emplois immédiatement après la fermeture de l'usine était toujours fantaisiste. Cela était particulièrement vrai dans les endroits où l'usine était le principal employeur et où il y avait une longue distance à n'importe quel endroit avec des offres d'emploi. Le manque d'usines énormes et de travailleurs expérimentés peut également faire des ravages dans toute mobilisation militaire.

Un dernier problème financier que les États-Unis ont laissé échapper à tout contrôle est la dette nationale. L'opinion des experts suggère que la dette publique nationale totale devrait être maintenue en dessous du produit national brut (PNB). Le total américain est désormais supérieur au PNB et progresse chaque année avec les déficits budgétaires récurrents. Cela rend chaque année plus difficile de trouver une solution. Chaque solution proposée, en fait, est vigoureusement combattue par un ou plusieurs groupes d'intérêts spéciaux et le résultat est une impasse. Aucune réforme proprement dite n'est promulguée ou mise en œuvre.

* L'AMÉRIQUE S'EST TROMPÉE : TRANSPORT

Les erreurs évidentes ici incluent le fait de laisser le système d'autoroute inter-États et de défense se dégrader par manque d'entretien et de ne pas combler les chaînons manquants du système. Les autoroutes ont été conçues à l'époque du président Eisenhower pour correspondre à la répartition de la population et de l'activité économique à l'époque. Cette répartition a beaucoup changé depuis les années 1950, mais les autoroutes n'ont pas suivi. Par exemple, la I-66 aurait dû être achevée de Washington, DC jusqu'à l'Ohio au lieu de laisser de grands espaces de routes primitives entre des tronçons de super-autoroutes. Il manque des liaisons entre Denver et Salt Lake City, entre Denver et Dallas et de nombreuses autres grandes villes.

De plus, la conception des autoroutes les a acheminées vers les centres-villes au lieu de les contourner. Le résultat est que les autoroutes sont surchargées de navetteurs. Cela empêche la fluidité du trafic entre les États, ce qui était à l'origine des autoroutes. En outre, de nombreuses routes vers ou à travers les villes n'ont jamais été achevées. Par exemple, la I-95 a été construite à Washington, DC, puis s'est arrêtée, avec un grand écart avant de reprendre de l'autre côté de la ville. Cela oblige le trafic de transit à faire le tour de la ville en utilisant le Capital Beltway, ce qui augmente les embouteillages et ralentit les vitesses, en plus de gaspiller du carburant.

Dans ce cas, une solution potentielle aurait pu être de construire une super-autoroute séparée située juste à l'ouest de la I-95 conçue pour éviter à la fois le trafic local et de banlieue. Il aurait permis un trafic fluide entre le Maine et la Floride, servant ainsi à la fois un objectif civil et militaire. Par conséquent, cette autoroute aurait pu s'appeler "Military Road Number One" (MR-1). Le système interétatique d'origine sous le président Eisenhower a également été conçu pour prendre en charge toute utilisation militaire possible.

Un autre aspect du transport où l'Amérique a raté concernait les chemins de fer. Il aurait dû y avoir un « système ferroviaire inter-États » conçu et construit avec les autoroutes. Les trains longue distance souffrent des mêmes problèmes que le camionnage longue distance en devant traverser les centres villes. Cela ralentit la circulation des marchandises et augmente le danger en cas d'accident. Les nouvelles regorgent d'histoires de trains qui déraillent à l'intérieur des villes et qui, par conséquent, déversent des matières dangereuses dans l'eau et dans l'air. Il y a aussi le nombre continu d'accidents aux passages à niveau, qui auraient dû être éliminés sur un système ferroviaire interétatique.

Le manque de programmes de fabrication de transport à grande échelle aux États-Unis peut être observé dans deux cas où les États-Unis auraient dû exceller : La construction de navires de croisière et la construction d'avions de ligne supersoniques. Les compagnies de croisières doivent désormais commander leurs grands navires auprès de chantiers navals européens, notamment de Norvège, de France, d'Allemagne et d'Italie. Ce ne sont pas des pays à bas salaires, ce n'est donc pas une excuse pour le manque de construction navale américaine. De plus, bien que les Européens aient construit un avion de ligne supersonique il y a de nombreuses années, cela n'a pas été suivi par les États-Unis. L'excuse était le problème du bang sonique et le manque apparent de rentabilité commerciale. Aujourd'hui, avec le trafic important et croissant qui traverse les océans, il semblerait souhaitable de disposer d'un moyen de transport plus rapide.

*  L'AMÉRIQUE S'EST TROMPÉE : LA CULTURE

Un facteur important qui est rarement couvert dans la littérature sur la sécurité nationale est celui de l'impact de la culture nationale et de ses divers aspects, en particulier la religion et les règles et pratiques sexuelles. Il y a relativement peu de discussions dans les articles de politique étrangère publique sur la question de savoir si la religion, ou son absence, ou sa forme et son type, fait une différence dans l'étendue globale du pouvoir national dans les relations internationales. Certaines des questions portent sur la question de savoir si un pays gagne à avoir une religion pour promouvoir certains codes de conduite qui soutiennent les règles que le gouvernement applique simultanément. Ensuite, quel est l'impact d'avoir une « religion d'État » comme point focal pour faire avancer à la fois les intérêts de l'Église et de l'État ?

La Russie et les États-Unis ont été à plusieurs reprises des pays «chrétiens» et à des moments différents ont été des pays «post-chrétiens». Généralement, et très grossièrement, la Russie, pendant la période soviétique, était dans le camp « post-chrétien », tandis que les États-Unis étaient dans le camp « chrétien ». Puis, après l'implosion de l'Union soviétique, les deux pays ont changé de camp. Cela fait-il une différence? Il peut y avoir deux approches à la réponse : premièrement, l'Union soviétique a fini par se dissoudre et la question est de savoir si les politiques culturelles ont pu avoir quelque chose à voir avec cette fin ; Deuxièmement, il y a des décennies, un ouvrage universitaire sur le sexe et la culture a été publié par un universitaire anglais à Oxford et à Cambridge. Son examen peut aider à considérer les enjeux actuels liés à la culture. Un résumé de ses conclusions est le suivant, tiré de la couverture du livre:

"Publié à l'origine par Oxford Press en 1934, JD Unwin a mené cette étude historique de 86 civilisations à travers 5000 ans d'histoire et a trouvé une corrélation positive entre la réussite culturelle d'un peuple et la retenue sexuelle qu'il observe. La preuve en est que les sociétés humaines sont libres de choisir soit de déployer une grande énergie, soit de jouir de la liberté sexuelle ; il semble qu'ils ne puissent pas faire les deux pendant plus d'une génération. L'ensemble de l'histoire humaine ne contient pas un seul exemple d'un groupe devenu civilisé à moins qu'il n'ait été absolument monogame, et il n'y a pas non plus d'exemple d'un groupe conservant sa culture après avoir adopté des coutumes moins rigoureuses.

Ce domaine d'enquête scientifique a reçu peu d'attention dans les principaux magazines traitant des relations internationales et de la sécurité nationale. Il semblerait important de consulter l'étude Unwin et les autres aspects qui s'y rapportent. Ses conclusions sont-elles toujours valables ? Dans quelle mesure les campeurs « post-chrétiens » ont-ils « adopté des coutumes moins rigoureuses » ? S'ils l'ont fait, et si les conclusions d'Unwin sont toujours applicables, alors les pays qui sont devenus « post-chrétiens » seront désavantagés dans la concurrence internationale.

La culture devient une guerre, comme les guerres psychologiques, économiques, chimiques, biologiques, juridiques et autres, entre la Russie et les États-Unis. Cette semaine, le président de la Russie a prononcé un discours dans lequel il a condamné l'Occident pour ses attaques contre la culture russe, l'Église orthodoxe russe et d'autres églises. Il a spécifiquement dénoncé le traitement par l'Occident de la vie de famille et de divers comportements sexuels.

* L'AMÉRIQUE S'EST TROMPÉE : L'HÉGÉMONIE

Le gouvernement américain essaie actuellement de maintenir, ou de conserver, l'étendue du contrôle hégémonique qu'il exerce sur le reste du monde. Les sections précédentes de ce document abordent de nombreux éléments qui ne vont pas et à quel point il sera difficile pour les États-Unis de réussir. Il y a encore plus de problèmes qui ne sont pas discutés, comme les soins de santé et l'éducation. Le gouvernement de Washington semble aveugle au fait que les États-Unis glissent vers une forme d'isolationnisme. D'autres pays suivent de plus en plus leur propre chemin et refusent de recevoir des commandes de Washington. Les États-Unis se battent avec la Russie et la Chine en même temps, inconscients du fait que les États-Unis perdront le concours.

Cependant, même certaines parties de l'establishment américain commencent manifestement à sentir que tout ne va pas, car le dernier numéro de Foreign Affairs a publié un article d'Andrew J. Bacevich qui contient quelques dures vérités :

« Une combinaison d'inégalités grotesques et de débauche irréfléchie explique en grande partie pourquoi un pays aussi immense et richement doté se trouve incapable de faire face aux dysfonctionnements chez lui et aux crises à l'étranger. La puissance militaire ne peut compenser une absence de cohésion interne et d'autodiscipline gouvernementale. À moins que les États-Unis ne mettent de l'ordre dans leur maison, ils ont peu d'espoir d'exercer un leadership mondial - et encore moins de l'emporter dans une compétition essentiellement imaginaire opposant la démocratie à l'autocratie.

Les références:

Soldat secrétaire , Christopher C. Miller, Center Street, 2023

La fin de l'alchimie : l'argent, la banque et l'avenir de l'économie mondiale , Mervyn King, WW Norton, 2016

Sexe et culture , JD Unwin, Oxford University Press, 1934

État de la Nation (discours à l'Assemblée fédérale), Vladimir Poutine, président de la Russie, 21 février 2023

The Reckoning That Wasn't: Why America Remains Trapped by False Dreams of Hegemony , Andrew J. Bacevich, Affaires étrangères , Volume 102, Numéro 2, mars/avril 2023

Les mensonges de l’Amérique

Source : The Saker francophone - par Jean-Luc Baslé - Le 13/02/2023.

Expansion de l'OTAN : ce que Gorbatchev a entendu

Expansion de l’OTAN : ce que Gorbatchev a entendu

 

C’est une affaire entendue : Les dirigeants politiques mentent.

Ils mentent à leur peuple. Ils mentent sur la scène internationale. Si le rire est le propre de l’homme, le mensonge l’est aussi. Les dirigeants américains mentent. Ils le font quasiment en toute impunité grâce à la complicité des médias. Fort heureusement, parfois la vérité éclate fortuitement ou grâce aux révélations de lanceurs d’alertes, comme Edward Snowden, exilé en Russie, de journalistes d’investigation comme Julian Assange emprisonné à Londres, ou de personnes courageuses qui ne supportent pas ces mensonges, comme Chelsea Manning, emprisonnée pendant sept ans pour avoir dévoilé les exactions américaines en Irak. Ces derniers jours, quatre mensonges américains ont été révélés ou confirmés : Russiagate, le dossier Twitter, les Accords de Minsk et Nord Stream II. Nous les reprenons brièvement.

 

L’affaire Russiagate n’est plus une ‘affaire’ depuis l’enquête de Robert Mueller qui concluait en 2019 que le dossier était vide. Mais, comme le note Patrick Lawrence1, les médias en ont donné un compte-rendu si biaisé que le lecteur non-averti pouvait croire que l’affaire n’était pas close. Fort heureusement, Jeff Gerth, ancien journaliste du New York, aujourd’hui retraité, a rouvert le dossier pour le clore définitivement. Il n’y a rien de vrai dans les élucubrations des médias qui prétendaient, à l’instigation d’Hillary Clinton, que Donald Trump, son concurrent à l’élection présidentielle, était un agent des Russes ou soudoyé par eux.

La seconde affaire, connue sous le nom de ‘Twitter files’, concerne Hunter Biden, le fils du président. C’est une histoire pour le moins rocambolesque mais dont on sait aujourd’hui qu’elle est véridique grâce aux révélations du New York Post, d’Elon Musk, patron de Twitter, et de Matt Taibbi2, journaliste d’investigation. L’affaire paraît à peine croyable. Suite à un dégât des eaux, Hunter Biden remet son ordinateur à un réparateur … sans jamais le réclamer. Or, le disque révèle – outre une vidéo montrant le fils du président fumant du crack tout en faisant l’amour avec une femme – qu’il a présenté un dirigeant de la société gazière ukrainienne Burisma3 à son père pour qu’il intervienne pour que soit limogé le procureur qui enquête sur l’entreprise… ce qui fut fait. Or suite à la reprise de Twitter par Elon Musk, on apprend que des dirigeants du réseau social s’autocensuraient pour que rien ne transparaisse sur cette affaire. Elle est aujourd’hui dans les mains de la justice américaine.

La troisième affaire n’est pas américaine à proprement parler puisqu’elle concerne le Protocole de Minsk, signé le 5 septembre 2014 par la France, l’Allemagne, la Russie et l’Ukraine, et dont l’objet était de ramener la paix en Ukraine après la « Révolution Maidan » de février 2014. Surprise. Pour soulager sa conscience, Angela Merkel nous apprend récemment qu’il ne s’agissait pas d’un accord de paix mais d’une manœuvre destinée à donner du temps à l’Ukraine pour se préparer à la guerre contre la Russie.

Les États-Unis n’ont rien à voir dans cette affaire, direz-vous. Peut-être. Mais, ne sont-ils pas à la manœuvre depuis le sommet de Bucarest d’avril 2008 quand ils ont proposé à leurs alliés d’inviter l’Ukraine et la Géorgie à rejoindre l’Otan. Difficile d’imager qu’ils ne soient pas impliqués dans cette affaire… ou Angela Merkel est machiavélienne et cynique – traits de caractère qu’on ne lui connaissait pas. Rappelons que Victoria Nuland est secrétaire d’état assistante pour l’Europe et l’Eurasie, quand éclate la Révolution Maidan. Elle est restée célèbre pour son « F..k Europe » 4 qu’elle prononça alors.

Le quatrième mensonge, ou non-dit, concerne le sabotage de Nord Stream II, le gazoduc de la mer Baltique destiné à transporté du gaz de la Russie à l’Allemagne. Personne ne sait qui est le perpétrateur. Un temps la Russie fut mise en cause, mais devant l’incongruité de l’accusation, la chose fut vite oubliée. Les soupçons se sont alors portés sur la Grande-Bretagne. Nous savons aujourd’hui, grâce à Seymour Hersh, le journaliste d’investigation qui jadis révéla au public américain le massacre de My Lay5, que l’auteur n’est autre que Joe Biden, assisté de son équipe de politique étrangère : Tony Blinken, Victoria Nuland et Jake Sullivan6. Lors de la conférence de presse du 7 février 2022, suite à sa rencontre avec Olaf Scholz, Biden ne fait pas mystère de son intention de détruire le gazoduc. Voilà ce qu’il dit en réponse à une question directe7 : « si la Russie envahie l’Ukraine, Nord Stream 2 sera détruit. » Visiblement embarrassé, le chancelier botte en touche lorsqu’on l’interroge sur le même sujet. Détruire l’infrastructure d’une nation est un acte de guerre8. Cet acte fut commis sans l’aval du Congrès qui seul peut déclarer la guerre (Art. I, section 8 de la constitution américaine).

Peu me chaut ces mensonges d’antan, objecterez-vous, aujourd’hui l’Ukraine est l’affaire d’importance. Mais, c’est précisément là où ils prennent tout leur sens. Ils concernent l’Ukraine et la Russie. Souvenez-vous, James Baker, secrétaire d’état9 de George Bush père, promit à Mikhaïl Gorbatchev, en échange de son accord sur la réunification de l’Allemagne, que l’Otan n’avancerait pas d’un « pouce » à l’est. Nous savons ce qu’il advint de cette promesse !…10 11 

L’Otan avait alors 16 membres. Elle en compte désormais 30, tous à l’est de la frontière allemande, hormis l’Albanie, la Croatie, le Monténégro, et la Macédoine du nord. La guerre en Ukraine ne tournant pas à l’avantage des Ukrainiens, le Washington Post12 annonçait récemment que les États-Unis étaient prêts à négocier un accord avec la Russie. Depuis les choses ont avancé. Les Américains parlent désormais de « Korean Solution » – un armistice qui mettrait fin à la guerre, en référence à la guerre de Corée. Mais comment imaginer que les Russes apposent leur signature sur un document officiel alors que les États-Unis ont, non seulement renié leur parole à maintes reprises, mais les ont humiliés avec le reniement de la parole de James Baker et du Protocole de Minsk qu’ils avaient dans les deux cas pris pour argent comptant ?

Cela augure mal d’un quelconque accord de paix en Ukraine.

Jean-Luc Baslé est un ancien vice-président de Citigroup, et diplômé de l’Université de Columbia et de l’Université de Princeton. Il est l’auteur de « L’euro survivra-t-il ? ».

Notes

  1. The press reckoning on Russiagate, February 7, 2023. ↩
  2. Capsule summaries of all Twitter files threads to date, January 4th, 2023. ↩
  3. Hunter Biden siège au conseil d‘administration de Burisma de 2014 à 2019. ↩
  4. « Enc…. l’Europe ! » ↩
  5. Vietnam ↩
  6. How America took out the Nord Stream Pipeline, 9 février 2023 ↩
  7. Remarks by President Biden and Chancellor Scholz of the Federal Republic of Germany, 7 février 2022 ↩
  8. Un acte de guerre contre la Russie puisque Gazprom, société gazière du gouvernement russe, détient 51% des actions Nord Stream II. ↩
  9. Ministre des affaires étrangères. ↩
  10. How America double-crossed Russia and shamed the West, 9 septembre 2001. ↩
  11. What Gorbachev heard, 12 décembre 2017. ↩
  12. The 2023 War – Setting the Theatre, 13 January 2023. ↩

La guerre contre nous

Source : The Saker francophone.


« Nous vivons maintenant dans une nation où les médecins détruisent la santé, les avocats détruisent la justice, les universités détruisent le savoir, les gouvernements détruisent la liberté, la presse détruit l’information, la religion détruit la morale, et nos banques détruisent notre économie » – Chris Hedges.


Par James Howard Kunstler – Le 30 janvier 2023 – Source Clusterfuck Nation

Marc Elias

La question que l’on peut se poser ces jours-ci est la suivante : comment avons-nous fait pour militariser tout ce qui fait la vie américaine contre nous-mêmes ? Pouvez-vous nommer une institution qui ne soit pas en guerre contre le peuple de ce pays ? Les mécanismes exacts de toute cette mauvaise foi sont aujourd’hui bien visibles, et les responsables peuvent être facilement identifiés. Ce qui manque, ce sont des motifs discernables. Pour l’instant, cela ressemble simplement au plus grand acte collectif de couverture de cul de l’histoire.

 

Il est assez clair, par exemple, que toutes les fautes criminelles commises par le FBI et le DOJ – qui se poursuivent encore aujourd’hui – découlent des efforts déployés pendant des années pour couvrir la campagne séditieuse visant à anéantir Donald Trump, et ce bien avant le 8 novembre 2016. Tous les acteurs des agences, et leurs complices des médias d’information, risquent de perdre au moins leur réputation, si le public se souciait de la façon malhonnête dont ils ont agi. Beaucoup de ceux qui travaillent encore perdraient aussi leur emploi et leur gagne-pain, et un bon nombre d’entre eux perdraient leur liberté en prison. Par conséquent, leur motivation pour continuer la fraude est simplement l’auto-préservation.

La pandémie de Covid-19 ressemble à une opération de racket à grande échelle qui a mal tourné et qui a beaucoup à cacher. Il y a les relations imprudentes et symbiotiques entre la bureaucratie américaine de la santé publique et les entreprises pharmaceutiques, des tonnes d’argent en jeu, ainsi que l’ego colossal de l’infortuné Dr Anthony Fauci qui souhaite se poser en sauveur historique du monde, un autre Louis Pasteur ou Alexandre Fleming. Et puis, il y a l’acte incroyablement stupide d’imposer au monde un « vaccin » dangereux et non testé, et des années de mensonges et de dissimulation des répercussions des blessures et des décès causés par ce vaccin. Et puis les rôles opaques et infâmes des autres acteurs de l’histoire, du PCC au WEF en passant par les empires d’argent de Bill Gates et George Soros, dans ce qui ressemble à un génocide.

Il est plus difficile de démêler l’énigme de l’installation de « Joe Biden », manifestement inapte, à la Maison Blanche. A mon avis, la clique Obama derrière lui savait que « JB » était facilement manipulable, et qu’on ne pouvait pas compter sur ses rivaux boiteux, Klobuchar, Buttigieg, Liz Warren, et surtout le fier socialiste Bernie Sanders, pour faire exactement ce qu’on leur disait. La clique Obama avait surtout besoin d’un président pour nommer des chefs d’agence qui dissimuleraient sa création d’un Frankenstein de la communauté du renseignement, et tout ce que ce monstre a infligé au public américain.

Bien sûr, le principal moyen dont disposait la clique pour tirer les ficelles de « Joe Biden » était le bilan flagrant de ses nombreuses années de corruption et de trahison. Le principal effort pour dissimuler tout cela a été la suppression par le DOJ et le FBI, depuis 2019, de l’ordinateur portable de Hunter Biden, et le résultat le plus stupéfiant a été que les preuves incendiaires de corruption et de trahison ont été révélées de toute façon, parce que tant de copies du disque dur de l’ordinateur portable ont été distribuées. Et absolument rien n’a jamais été fait à ce sujet, ni au sujet des personnes – Christopher Wray, William Barr et Merrick Garland – qui ont travaillé pour étouffer l’affaire, se rendant ainsi complices de la corruption et de la trahison en cours.

Toutes ces fautes criminelles sont liées dans une matrice immonde de violation de la loi. Les faits sont bien établis. Des dizaines d’excellents livres ont répertorié les méfaits du RussiaGate et des dizaines de sites web dissèquent quotidiennement les intrigues louches autour de la croisade du « vaccin ». Les infamies de l’ingérence électorale flagrante ont été systématiquement exposées dans les fichiers Twitter de ces deux derniers mois. De nombreux livres, essais publiés et vidéos corroborent la réalité de la fraude électorale massive en 2020 et 2022, y compris le rôle criminel de l’organisation de façade de Mark Zuckerberg, le Center for Tech and Civic Life, et les manipulations de la loi électorale du lutin Lawfare Marc Elias.

Il y a un souhait compréhensible que les auditions à venir au Congrès conduisent à un règlement de comptes pour tout cela. Bannir les conséquences de la vie publique, comme nous l’avons fait, est une insulte assez grave à la nature, mais qui peut dire si la responsabilité peut restaurer nos institutions à ce stade. Nous sommes peut-être allés trop loin. Les États-Unis sont visiblement en train de s’effondrer : notre économie, nos arrangements financiers, notre culture, notre influence dans les affaires mondiales et notre consensus de base sur la réalité. Nous entrons dans une phase de désordre et de difficultés qui devrait rendre caduques les autres déprédations d’un gouvernement en guerre contre son peuple. D’une part, il devient impossible de prétendre que ce Léviathan vicieux a l’argent pour continuer, car l’argent ne fait que prétendre être de l’argent.

Il n’est pas étonnant que la capacité collective à trouver un sens ait échoué. Elle sera rapidement rétablie par chacun d’entre nous dans la bousculade pour survivre à ces désordres et épreuves. Les hypothèses déroutantes de ces dernières années commencent à se dissoudre comme la brume sur la montagne et les choses redeviennent claires : votre santé, votre pain quotidien, votre abri, vos associations avec d’autres personnes proches de vous, vos valeurs et, surtout, le pouvoir de vos propres choix. La nature, tant insultée et calomniée, fera le reste.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

L’objectif des États-Unis est de rendre l’intégration de l’UE dans l’OTAN irréversible

 
Ils tordent le bras européen.Toujours plus !

par Bruno Bertez - Le 12/01/2023.

J’ai écrit il y a peu de temps que les États-Unis avaient choisi une position jusqu’auboutiste.

Je le maintiens.

Ils se sont mis dans un engrenage terrible et au lieu de naviguer avec prudence et retenue, ils essaient de placer les Européens dans le même engrenage qu’eux.

Ils prennent acte de la rupture maintenant définitive de la coopération internationale, ils jouent à fond le clivage et veulent le rendre irréversible.

La position de la France et de l’Italie favorables aux négociations et à un retour au statu quo antérieur, la position des industriels Allemands qui veulent rester partenaires de la Chine, les dérange.

Ils saisissent ce moment de bascule en Ukraine pour forcer la main aux Européens avec l’aide des chevaux de Troie atlantistes forcenés comme von der Leyen, Charles Michel et les Verts allemands.

Je crois que nous sommes à un point critique au plan des relations internationales. Ou au plan de l’ordre mondial.

Il est évident pour moi que le vrai objectif stratégique des États-Unis n’est pas prioritairement l’affaiblissement de la Russie. L’affaiblssement de la Russie est un objectif annexe de l’objectif principal qui est le remodelage de l’ordre mondial dans le cadre préparatoire de l’accéleration du calendrier de confrontation future.

L’objectif prioritaire des États-Unis c’est de maintenir les conditions de l’hégémonie intercalaire, or le maintien de l’hégémonie intercalaire ne peut être obtenu que si le dollar maintient son statut et si les Européesn sont mis au pas.

Seule l’hégémonie intercalaire permet de financer la confrontation future alors que la situation financière et budgétaire des USA est proche du gouffre : 5% de déficit avec le plein amploi, une inflation forte et des taux encore ultra bas ! C’est la recette pour un désastre du type de celui qui a failli faire sauter la Grande-Bretagne il y a quelques mois.

Il faut à tout prix maintenir la position du dollar et mettre à contribution l’UE. Il faut au moins cette base pour préparer le futur. Le futur va étre très coûteux et risqué et il faut coûte que coûte vaincre les réticences, ambiguités et hétitations des alliés européens. La Grande-Bretagne comme allié c’est insuffisant compte tenu du fait qu’elle ne tient que par des béquilles.

L’Europe n’est plus maîtresse de son destin

Déja l’Euro a été mis au pas ! Ce n’est plus un concurrent du dollar. Ce n’est plus une alternative, plus un rival. La BCE est une succursale de la Fed.

Avec l’aide des grandes banques et institutions TBTF européeennes, les USA ont rendu la monnaie européenne fragile, bancale, dépendante des refinancemens en dollars – et de ses taux – par la Fed, il suffit que la Fed tire un peu le tapis sous leurs pieds et les grands établissements euro vacillent, tandis que l’euro éclate.

On se demande pourquoi les européens sont si faibles face aux États-Unis ; la réponse est que la monnaie européenne est dollarisée, elle est dans la situation – en pire – dans laquelle se trouvait la Russie au début du conflit : il suffit de lui interdire l’accès au dollar ou de le rendre plus difficle ou plus coûteux pour la faire trébucher. Déjà l’Europe a été privée d’énergie ! Déja le tissu social est déchiré. Déjà la Périphérie est sous perfusion.

Il ne faut pas compter sur un sursaut politique, il n’y a nulle volonté politique en Europe tant l’échiquier est fracassé. Le seul point de resistance se situe en Allemagne avec la coalition éventuelle des milieux industriels. Mais il faut qu’il refassent front unique, alliance avec avec les syndicats et surtout les banques.

Ce n’est ni joué, ni gagné.

Stoltenberg exécuteur des basses oeuvres étatsuniennes

Plus d’armes pour l’Ukraine et des projets communs avec l’UE voila ce dont Stoltenberg a parlé avec les Européens.

Lors d’une conférence de presse régulière, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a confirmé l’information évidente selon laquelle l’Occident prévoyait uniquement d’augmenter l’assistance militaire à Kiev. Il ne faut pas s’attendre à un « gel du conflit ».

Stoltenberg a été particulièrement choqué par le succès de la Russie à Soledar – dans le contexte du retrait des forces armées ukrainiennes de la ville, le secrétaire général a appelé à une augmentation des livraisons d’armes à l’Ukraine.

Rappelons qu’aucun des pays occidentaux pour le moment ne veut être le premier à fournir des chars à Kiev – soit tout à la fois, soit personne.

Le secrétaire général de l’Alliance, il faut le comprendre, doit transmettre aux Européens la volonté de Washington.

Le chef de l’OTAN a également souligné séparément qu’il se félicitait vivement de la décision de la France et de l’Allemagne d’envoyer des véhicules de combat d’infanterie et d’autres armes aux Ukrainiens, mais que les volumes devraient être augmentés.

Un autre sujet de conversation entre Stoltenberg et l’UE a été un certain nombre d’initiatives conjointes, telles que la création d’un groupe pour protéger les infrastructures critiques, ainsi qu’une déclaration commune sur l’élargissement des partenariats et, attention, « contrer les acteurs autoritaires ». Parmi les signataires figurent Stoltenberg lui-même, Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen, Charles Michel.

C’est bien sûr le conflit en Ukraine et les actions d’une Russie aussi terrible qui les ont poussés à cela. « Dans un monde de rivalité géopolitique croissante, les acteurs autoritaires remettent en question nos valeurs et nos principes démocratiques », a déclaré Stoltenberg.

De toutes les déclarations du chef de l’Alliance, il résulte une conclusion claire et claire que l’OTAN est complètement immergée dans le conflit ukrainien et qu‘un pas de plus sépare littéralement le bloc de la participation directe à part entière aux hostilités, comme on dit, sans se voiler la face.

En prime

SAUTER LE PAS !

L’OTAN ET L’UE VEULENT FUSIONNER ?

L’OTAN et l’UE ont adopté une déclaration visant à élargir leur partenariat. Ensemble, ils veulent résister plus efficacement aux « acteurs autoritaires ».

Lors d’une cérémonie au siège de l’alliance à Bruxelles, le document a été signé par Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’organisation, Charles Michel, président du Conseil européen, et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.

Lors d’une conférence de presse conjointe après la signature, les trois dirigeants ont déclaré que le conflit en Ukraine les avait incités à sauter le pas.

Dans le même temps, ils ont clairement indiqué que la confrontation avec la Russie allait bien au-delà des frontières de l’État ukrainien.

Ils sont drôles à Bruxelles. Mais depuis toujours l’UE est le département civil de l’OTAN qui est l’outil de la domination politico-militaire de l’impérialisme yankee sur ses colonies européennes.

Quant aux « acteurs totalitaires », ils veulent parler du non-respect des referendum populaire en Europe contre l’UE justement ou bien des institutions de l’UE avec des responsables élus par personne et s’arrogeant le droit de dire le Droit justement ?

Quand un pouvoir oligarchique au service de l’impérialisme yankee parle « d’acteurs autoritaires », on entre véritablement dans « 1984 » d’Orwell.

source : Bruno Bertez

2023 sera-t-elle pire que 2022 ? Joe Biden est-il prêt à détruire le monde pour «affaiblir la Russie»

 

par Philip M. Giraldi - Le 11/01/2023.

Même si l’on s’est habitué à voir le gouvernement des États-Unis se comporter de manière irrationnelle à une échelle épique sans se soucier de ce qui arrive au citoyen moyen qui n’est pas membre de l’une des circonscriptions de freak show du Parti démocrate, il est toujours possible d’être surpris ou même choqué. Peu avant la fin de l’année 2022, un article est paru dans les médias grand public et a été assez largement diffusé. Le titre sous lequel il figurait dans la version originale de Business Insider disait « Une attaque nucléaire viserait très probablement l’une de ces 6 villes américaines – mais un expert dit qu’aucune d’entre elles n’est prête ». Les villes étaient New York, Washington DC, Los Angeles, Chicago, Houston et San Francisco.

L’article cherche à fournir des informations et des conseils qui permettraient de survivre à une attaque nucléaire, reprenant les commentaires de plusieurs « experts » en gestion des urgences et en « santé publique » suggérant qu’une guerre nucléaire serait catastrophique, mais pas nécessairement la fin du monde. Il faut être préparé. Il observe que « ces villes auraient du mal à fournir des services d’urgence aux blessés. Les villes n’ont plus non plus d’abris antiatomiques désignés pour protéger les gens des radiations ». Il regorge de sages conseils et d’observations impromptues, notamment « Pouvez-vous imaginer un fonctionnaire gardant des bâtiments intacts pour les abris antiatomiques alors que le marché immobilier est si serré ? »

Ou encore mieux, les conseils du « guide de planification lors de la détonation nucléaire » de l’Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA) selon lesquels, pour les citoyens ordinaires d’une ville qui a été bombardée : « Rentrez à l’intérieur, restez à l’intérieur et restez à l’écoute ».

Dr Ron Paul demande « Sont-ils fous ? Ils agissent comme si une attaque nucléaire contre les États-Unis n’était qu’un autre inconvénient à prévoir, comme une tempête de verglas ou un ouragan ».

L’article soutient que les six villes seraient des cibles privilégiées car elles sont des centres d’infrastructures vitales. Les attaques à la bombe nucléaire tueraient des centaines de milliers, voire des millions d’Américains et de nombreux autres décès suivront à la suite d’un empoisonnement aux radiations, mais l’article ne tente pas d’expliquer pourquoi la Russie, avec un leadership relativement sain d’esprit, voudrait déclencher une guerre nucléaire qui pourrait potentiellement détruire la planète. De plus, la liste de ciblage des villes fournie par les « experts » est elle-même un peu étrange. La Russie attaquerait sûrement des cibles militaires et gouvernementales en priorité pour limiter les représailles possibles tout en paralysant la capacité de la Maison Blanche et du Pentagone à commander et à contrôler la situation.

En lisant l’article, on se rappelle les premières années de la guerre froide qui cherchaient à rassurer le public sur le fait qu’une guerre nucléaire était en quelque sorte gérable. C’était une époque où nous, les enfants de l’école élémentaire, étions entraînés à nous cacher sous nos bureaux lorsque l’alarme anti-aérienne s’est déclenchée. Herman Kahn était, à cette époque, l’avocat le plus célèbre de l’école de pensée selon laquelle les États-Unis pourraient survivre à « l’impensable », c’est-à-dire à une guerre nucléaire. Physicien américain de formation, Kahn est devenu l’un des membres fondateurs de l’Institut Nationaliste Beyond Neocon Hudson, qui existe malheureusement toujours. Kahn, qui a servi dans l’armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale en tant que non combattant. Il était poseur de lignes téléphoniques , a commencé sa carrière en tant que stratège militaire à la RAND Corporation. Kahn a approuvé une politique de dissuasion et a fait valoir que si l’Union soviétique croyait que les États-Unis avaient une capacité dévastatrice de seconde frappe, Moscou n’initierait pas les hostilités, ce qu’il a expliqué dans son article intitulé « La nature et la faisabilité de la guerre et de la dissuasion ».

Les Russes devaient croire que même une attaque massive parfaitement coordonnée garantirait une mesure de représailles qui les laisserait également dévastés. Kahn a également avancé son idée d’un échange nucléaire « gagnant » dans son livre de 1960 « On Thermonuclear War » pour lequel il est souvent cité comme l’une des inspirations du personnage principal du film classique de Stanley Kubrick, « Dr. Strangelove ».

L’apparition de l’article de Business Insider traitant d’une discussion intéressante sur la possibilité de survivre à une guerre nucléaire suggère que les cinglés s’échappent à nouveau de l’hôpital psychiatrique ici aux États-Unis et obtiennent des postes de haut niveau au gouvernement et dans les médias. Alors que l’on continue d’espérer que quelqu’un se réveillera d’une manière ou d’une autre à la Maison Blanche et se rendra compte que le trou noir profond dans lequel nous, le peuple américain, nous trouvons, exige un changement de cap et une véritable réinitialisation, il y a peu de lumière du jour visible dans l’obscurité.

Ma préoccupation particulière concerne les relations enchevêtrées qui ont maintenu notre pays en guerre en permanence, malgré le fait que depuis la fin de la guerre froide en 1991, aucun adversaire potentiel n’a réellement menacé les États-Unis. Maintenant, le gouvernement fédéral semble être en train de cultiver des relations dangereuses pour justifier les dépenses de défense et placer la nation au bord de ce qui pourrait s’avérer catastrophique. La mission actuelle des États-Unis visant à « affaiblir la Russie » et éventuellement la Chine afin de maintenir son propre « ordre international fondé sur des règles » comprend des anomalies aussi hypocrites et totalement illégales au regard du droit international que la poursuite de l’occupation militaire d’une partie de la Syrie pour empêcher les dirigeants de ce pays d’accéder à leurs champs pétrolifères et à leurs meilleures terres agricoles.
Une enquête récente d’une agence humanitaire de l’ONU a déterminé que le peuple syrien souffre et même meurt de faim à cause de cela et les États-Unis ont imposé des sanctions que l’administration Biden maintient contre toute raison et contre toute humanité.

À l’heure actuelle, cependant, la relation la plus enchevêtrée de toutes, encore pire que celle avec Israël, est l’engagement des États-Unis dans la guerre par procuration menée contre la Russie au nom de l’Ukraine, ce qui est exactement ce qui menace de devenir nucléaire si quelqu’un clignote au mauvais moment. Des milliards de dollars d’aide directe ainsi que des milliards d’autres sous la forme d’armes retirées des arsenaux en Europe et aux États-Unis ont été donnés au régime corrompu du président Volodymyr Zelensky tandis que Zelensky continue de travailler assidûment pour traire la vache occidentale et entraîner Washington dans une guerre plus profonde confrontant directement Moscou.

En fait, selon certains, la guerre a déjà commencé, les États-Unis et leurs alliés étant clairement déterminés à paralyser l’économie russe tout en se débarrassant du président Vladimir Poutine. La 101e Airborne est désormais en place en Roumanie à côté de l’Ukraine pour « avertir » le Kremlin tandis que le Pentagone a récemment admis que certains militaires américains se trouvaient déjà en Ukraine, contrairement aux démentis des porte-parole de la Maison Blanche. Les Britanniques ont également révélé que certains de leurs membres d’élite des opérations spéciales sont sur le terrain. Et il y a des rapports selon lesquels davantage de soldats américains seront bientôt en route, apparemment pour « suivre les armes » fournies à Zelensky, qui comprendront des batteries de missiles Patriot fabriquées aux États-Unis dont certains pourraient même être placés en Pologne, membre de l’OTAN, pour fournir une couverture aérienne sur l’ouest de l’Ukraine, un acte de guerre défini par la Russie, qui a averti qu’une telle décision signifierait que les États-Unis et leurs alliés étaient « devenus effectivement une partie » à la guerre en Ukraine et il y aura des « conséquences ». « Conséquences » signifie escalade.

La mission de soldats « traqueurs » peut être une réponse à des informations selon lesquelles des armes fournies par l’OTAN ont été vendues ou données à des pays tiers par  les Ukrainiens corrompus. Ces nombreuses initiatives américaines prises ensemble pourraient produire une escalade rapide du conflit avec des Américains morts rentrant chez eux dans des sacs mortuaires et une implication directe inévitable des États-Unis dans des rôles de combat qui pourraient mener n’importe où, mais à ce stade, ce sont les Russes qui agissent avec retenue en ne ciblant pas les « conseillers » de l’OTAN et des États-Unis qui sont déjà actifs en Ukraine.

On soupçonne également de plus en plus que les États-Unis « donnent le feu vert » à l’avance aux récentes attaques de missiles de croisière menées par l’Ukraine contre des cibles militaires au plus profond de la Russie. La Maison Blanche a déclaré que l’Ukraine avait la « permission » d’attaquer la Russie et a  concédé au déséquilibré Zelensky le droit de prendre toutes les décisions et de mener la guerre que les États-Unis financent en grande partie, ce qui est une formule désastreuse. On sait déjà que l’Ukraine reçoit des renseignements de haut niveau fournis à la fois par les États-Unis et par d’autres États de l’OTAN. Les attaques de précision contre la Russie suggèrent que l’armée ukrainienne a reçu les coordonnées d’éventuelles cibles actives, ce que les États-Unis seraient capables de fournir mais qui auraient été au-delà des capacités de l’Ukraine, qui ne possède aucune capacité de surveillance par satellite.

Certes, certains idiots à Washington, pour la plupart de la variété néoconservatrice, continuent de voir la guerre contre la Russie comme  une croisade pour la liberté mondiale. Rick Newman, le principal chroniqueur financier de Yahoo, observe comment « les faucons budgétaires du Congrès craignent d’accéder à la demande du président Biden d’une aide supplémentaire de 38 milliards de dollars à l’Ukraine pour aider à vaincre les envahisseurs russes ». Il conclut « Ils ont raison. Trente-huit milliards, ce n’est pas assez. Faites-en 50 milliards de dollars. Ou même 100 milliards de dollars. Plus il y en a, mieux c’est, jusqu’à ce que le travail soit fait ».

Apparemment, le belliqueux Rick ne comprend pas tout à fait que la Russie a clairement indiqué que si elle est sur le point d’être vaincue,  par force majeure  elle passera au nucléaire. Ce que le Congrès et la Maison Blanche ne semblent pas comprendre, les partis républicain et démocrate étant inconscients du danger réel auquel est confronté le peuple américain. Guerre nucléaire ? Sûr ! Cachez-vous simplement dans votre sous-sol, si vous en avez un, et connectez-vous.

source : The Unz Review via La Cause du Peuple

Objectif stratégique des États-Unis : Briser et démembrer la Russie, ou maintenir l’hégémonie du dollar américain ? Ou un mélange des deux ?

 

par Alastair Crooke - Le 11/01/2023.

L’Occident ne peut renoncer au sentiment d’être le centre de l’univers, même si ce n’est plus au sens racial du terme.

Un objectif stratégique nécessiterait un but unitaire qui pourrait être décrit succinctement. Il faudrait en outre une clarté convaincante quant aux moyens d’atteindre l’objectif et une vision cohérente de ce à quoi ressemblerait un résultat positif.

Winston Churchill a décrit l’objectif de la Seconde Guerre mondiale comme étant la destruction de l’Allemagne. Mais il s’agissait d’une « platitude » et non d’une stratégie. Pourquoi l’Allemagne devait-elle être détruite ? Quel intérêt y avait-il à détruire un partenaire commercial aussi important ? S’agissait-il de sauver le système commercial impérial ? Ce dernier a échoué (après « Suez ») et l’Allemagne est entrée dans une profonde récession. Alors, quel était le résultat final escompté ? À un moment donné, une Allemagne complètement désindustrialisée et pastoralisée a été présentée comme l’issue (improbable) du conflit.

Churchill a opté pour la rhétorique et l’ambiguïté.

Le monde anglophone est-il aujourd’hui plus clair qu’à l’époque quant à ses objectifs stratégiques dans sa guerre contre la Russie ? Sa stratégie consiste-t-elle vraiment à détruire et à démembrer la Russie ? Si oui, dans quel but précis (comme « tremplin » vers la guerre contre la Chine ?). Et comment la destruction de la Russie – une grande puissance terrestre – peut-elle être accomplie par des États dont les forces sont essentiellement navales et aériennes ? Et qu’est-ce qui s’ensuivrait ? Une tour de Babel composée de petits États asiatiques qui s’affrontent ?

La destruction de l’Allemagne (une ancienne puissance culturelle dominante) était un fleuron rhétorique churchillien (bon pour le moral), mais pas une stratégie. En fin de compte, c’est la Russie qui a fait l’intervention décisive dans la Seconde Guerre. Et la Grande-Bretagne a terminé la guerre en faillite financière (avec des dettes énormes) – une dépendance, et comme otage de Washington.

À l’époque, comme aujourd’hui, les objectifs étaient confus et contradictoires : Depuis l’époque de la guerre des Boers, l’establishment britannique craignait de perdre son « joyau de la couronne », le commerce des ressources naturelles de l’Est, au profit de l’ambition putative de l’Allemagne de devenir elle-même un « empire » commercial.

En bref, l’objectif de la Grande-Bretagne était de maintenir son hégémonie sur les matières premières dérivées de l’Empire (un tiers du globe), qui verrouillaient la primauté économique de la Grande-Bretagne. C’était la considération primordiale au sein de ce cercle restreint de penseurs de l’Establishment – ainsi que l’intention d’enrôler les États-Unis dans le conflit.

Aujourd’hui, nous vivons un narcissisme qui a éclipsé la pensée stratégique : L’Occident ne peut renoncer au sentiment d’être le centre de l’univers (même si ce n’est plus au sens racial du terme, mais par la substitution d’une politique de victime exigeant une réparation sans fin, comme prétention à la primauté morale mondiale).

Pourtant, au fond, l’objectif stratégique de la guerre menée aujourd’hui par les États-Unis contre la Russie est de maintenir l’hégémonie américaine en dollars – ce qui fait écho à la lutte de la Grande-Bretagne pour maintenir sa primauté lucrative sur une grande partie des ressources mondiales, ainsi que pour faire exploser la Russie en tant que concurrent politique. Le fait est que ces deux objectifs ne se chevauchent pas – mais peuvent tirer dans des directions différentes.

Churchill a également poursuivi deux « aspirations » tout à fait divergentes et, rétrospectivement, n’en a réalisé aucune. La guerre contre l’Allemagne n’a pas consolidé la mainmise de la Grande-Bretagne sur les ressources mondiales ; au contraire, avec l’Europe continentale en ruines, Londres s’est exposée à ce que les États-Unis détruisent, puis s’approprient, son ancien empire, comme principale conséquence du fait que le Royaume-Uni devienne un débiteur de guerre appauvri.

Aujourd’hui, nous nous trouvons à un point d’inflexion (à moins d’une guerre nucléaire, qu’aucune des parties ne souhaite), où l’Ukraine ne peut pas « gagner ». Au mieux, Kiev peut organiser périodiquement des opérations de sabotage de type forces spéciales à l’intérieur de la Russie qui ont un impact médiatique disproportionné. Cependant, ces actions sporadiques ne changent pas l’équilibre militaire stratégique qui penche aujourd’hui largement à l’avantage de la Russie.

En tant que telle, la Russie imposera les conditions de la défaite ukrainienne, quelles qu’elles soient en termes de géographie et de structure politique. Il n’y a rien à discuter avec les « collègues » occidentaux. Ce « pont » a été brûlé lorsqu’Angel Merkel et François Hollande ont admis que la stratégie occidentale depuis la « révolution » du Maïdan – et notamment les accords de Minsk – était une feinte destinée à masquer les préparatifs de l’OTAN pour une guerre par procuration contre la Russie.

Maintenant que ce subterfuge est révélé au grand jour, l’Occident a obtenu sa guerre par procuration dirigée par l’OTAN ; mais la conséquence de ces tromperies est que le collectif Poutine et le peuple russe comprennent maintenant qu’une fin négociée du conflit est hors de question : Minsk n’est plus que de l’eau sous les ponts. Et puisque l’Occident refuse de comprendre que l’Ukraine est essentiellement une guerre civile qui couve et qu’il a délibérément déclenchée en épousant avidement un nationalisme anti-russe « farfelu », l’Ukraine représente désormais un génie échappé depuis longtemps de sa bouteille.

Alors que l’Occident s’amuse à mener une guerre par procuration « éternelle » contre la Russie, il ne dispose d’aucun avantage stratégique évident pour mettre en place une telle stratégie d’attrition. La base d’armes militaro-industrielle occidentale est épuisée. Et l’Ukraine a subi une hémorragie d’hommes, d’armements, d’infrastructures et de ressources financières.

Oui, l’OTAN pourrait monter une force expéditionnaire de l’OTAN – une « coalition de volontaires » – en Ukraine occidentale. Cette force pourrait bien s’acquitter de sa tâche (ou pas), mais elle ne l’emportera pas. Dès lors, quel serait l’intérêt ? Le « humpty dumpty » ukrainien est déjà tombé de son mur et gît en morceaux.

Grâce à son contrôle total des médias et des plateformes technologiques, l’Occident peut empêcher ses populations d’apprendre à quel point sa puissance et ses prétentions ont été mises à mal, et ce pour un certain temps encore. Mais à quelle fin ? La dynamique mondiale qui s’ensuivra – les faits sur le champ de bataille – sera en fin de compte la plus éloquente.

Washington commencera-t-il donc à préparer le public ? (La faiblesse de l’Occident de John Bolton pourrait encore permettre à Poutine d’arracher la victoire des mâchoires de la défaite) en reprenant le récit des néoconservateurs sur le Vietnam : « Nous aurions gagné si l’Occident avait montré la force de sa détermination ». Et ensuite « passer à autre chose » rapidement après l’Ukraine, laissant l’histoire s’effacer ? Peut-être.

Mais la destruction de la Russie a-t-elle toujours été le principal objectif stratégique des États-Unis ? L’objectif n’est-il pas plutôt d’assurer la survie des structures financières et militaires associées, tant américaines qu’internationales, qui permettent d’énormes profits et le transfert de l’épargne mondiale vers le « Borg » de la sécurité occidentale ? Ou, en termes simples, la préservation de la domination de l’hégémonie financière américaine.

Comme l’écrit Oleg Nesterenko, « cette survie est tout simplement impossible sans une domination mondiale militaro-économique, ou plus précisément militaro-financière. Le concept de survie au détriment de la domination mondiale a été clairement formulé à la fin de la guerre froide par Paul Wolfowitz, le sous-secrétaire américain à la Défense, dans sa doctrine dite Wolfowitz, qui considérait les États-Unis comme la seule superpuissance restante dans le monde et dont le principal objectif était de maintenir ce statut : « empêcher la réapparition d’un nouveau rival, soit dans l’ancienne Union soviétique, soit ailleurs, qui constituerait une menace pour l’ordre précédemment représenté par l’Union soviétique ». »

Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que, bien que la logique de la situation semble exiger que les États-Unis pivotent d’une guerre ingagnable en Ukraine vers une autre « menace », dans la pratique, le calcul est probablement plus compliqué.

Le célèbre stratège militaire Clausewitz a établi une distinction claire entre ce que nous appelons aujourd’hui les « guerres de choix » et ce que le second appelait les « guerres de décision » – ces dernières étant des conflits existentiels, selon sa définition.

La guerre en Ukraine est généralement considérée comme relevant de la première catégorie, celle des « guerres de choix ». Mais est-ce exact ? Les événements sont loin de se dérouler comme prévu à la Maison Blanche. L’économie russe ne s’est pas effondrée – comme on l’avait prédit avec suffisance. Le soutien du président Poutine reste élevé, à 81%, et la Russie collective s’est consolidée autour des objectifs stratégiques plus larges de la Russie. En outre, la Russie n’est pas isolée au niveau mondial.

Pour l’essentiel, l’équipe Biden s’est peut-être laissée aller à une réflexion biaisée, en projetant sur la Russie actuelle, culturellement orthodoxe et très différente, des opinions qu’elle s’était forgée à l’époque de l’Union soviétique.

Il se peut que le calcul de l’équipe Biden ait dû changer avec la compréhension naissante de ces résultats imprévus. Et en particulier, l’exposition du défi militaire américain et de l’OTAN comme étant inférieur à sa réputation ?

C’est une crainte que Biden a effectivement exposée lors de sa rencontre à la Maison Blanche pendant la visite de Zelensky avant Noël. L’OTAN survivrait-elle à une telle franchise ? L’UE resterait-elle intacte ? Graves considérations. Biden a déclaré avoir passé des centaines d’heures à discuter avec les dirigeants européens pour atténuer ces risques.

Plus précisément, les marchés occidentaux survivraient-ils à une telle franchise ? Que se passera-t-il si la Russie, au cours des mois d’hiver, amène l’Ukraine au bord de l’effondrement du système ? Biden et son administration fortement anti-russe vont-ils simplement lever les bras et concéder la victoire à la Russie ? Au vu de leur rhétorique maximaliste et de leur engagement en faveur de la victoire ukrainienne, cela semble peu probable.

Le fait est que les marchés restent très volatils alors que l’Occident se trouve à l’aube d’une contraction de la récession qui, selon le FMI, causera probablement des dommages fondamentaux à l’économie mondiale. En d’autres termes, l’économie américaine se trouve au moment le plus délicat, au bord d’un possible gouffre financier.

Le fait que Biden déclare explicitement que les sanctions contre la Russie ne seront probablement pas levées, que les perturbations des chaînes d’approvisionnement vont persister et que l’inflation et les taux d’intérêt vont augmenter ne suffirait-il pas à pousser les marchés à bout ?

Ce sont des inconnues. Mais l’anxiété touche à la « survie » des États-Unis, c’est-à-dire à la survie de l’hégémonie du dollar. De même que la guerre de la Grande-Bretagne contre l’Allemagne n’a pas réaffirmé ou restauré le système colonial (bien au contraire), la guerre de l’équipe Biden contre la Russie n’a pas réussi à réaffirmer le soutien à l’ordre mondial dirigé par les États-Unis. Au contraire, elle a déclenché une vague de défiance à l’égard de cet ordre mondial.

La métamorphose du sentiment mondial risque d’entraîner le début d’une spirale vicieuse : « L’assouplissement du système des pétrodollars pourrait porter un coup significatif au marché des obligations du Trésor américain. La baisse de la demande de dollars sur la scène internationale entraînera automatiquement une dévaluation de la monnaie ; et, de facto, une baisse de la demande de bons du Trésor de Washington. Et cela entraînera – mécaniquement – une hausse des taux d’intérêt ».

Dans de telles eaux agitées, l’équipe Biden ne préférerait-elle pas empêcher le public occidental de prendre connaissance de l’état incertain des choses, en poursuivant le récit « l’Ukraine gagne » ? L’un des principaux objectifs a toujours été de réduire les attentes en matière d’inflation et de taux d’intérêt, en faisant miroiter l’espoir d’un effondrement de Moscou. Un effondrement qui ramènerait la sphère occidentale à la « normale » d’une énergie russe abondante et bon marché et de matières premières abondantes et bon marché.

Les États-Unis ont un contrôle extraordinaire sur les médias et les plateformes sociales occidentales. Les membres de l’équipe de la Maison Blanche espèrent-ils continuer à boucher la fissure de la digue, à retenir le déluge, dans l’espoir que l’inflation puisse d’une manière ou d’une autre se modérer (via un Deus ex Machina indéfini) – et que les États-Unis soient épargnés par l’avertissement de Jamie Dimon à New York en juin dernier, lorsqu’il a modifié sa description des perspectives économiques, passant de la tempête à l’ouragan ?

Tenter d’atteindre les deux objectifs d’une Russie affaiblie et de maintenir intacte l’hégémonie mondiale du dollar n’est peut-être pas possible. Les États-Unis risquent de n’atteindre ni l’un ni l’autre, comme l’a découvert la Grande-Bretagne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Au lieu de cela, la Grande-Bretagne s’est retrouvée « sabordée ».

Alastair Crooke

source : Strategic Culture Foundation

traduction Réseau International

Après Bush, Obama et Biden, rétablir la liberté d’expression en Occident

..par Thierry Meyssan - Le 20/12/2022.

Les présidents républicain George Bush Jr, et démocrates Barack Obama et Joe Biden ont détruit la liberté d’expression en Occident. Tous trois sont parvenus à faire des principaux médias des soutiens de leur idéologie commune. En deux décennies, la presse a fermé les yeux sur tout ce qui contredit les discours officiels de Washington et s’est convertie à ses inepties. Le jacksonien Donald Trump a fait du rétablissement de la liberté d’expression l’axe de sa campagne de 2024. Il est pour le moment le seul candidat à se positionner ainsi.

 

Source : RzO Voltaire.

 

Le candidat Donald Trump a prononcé, jeudi 15 décembre 2022, son premier discours électoral. Il a désigné comme sa priorité le rétablissement de la liberté d’expression aux États-Unis alors que les révélations d’Elon Musk (Twitter Files) et celles de l’America First Legal Foundation attestent que toute l’information est manipulée.

On peut penser ce que l’on veut de M. Trump, d’autant qu’il fait l’objet d’une campagne mondiale de diffamation depuis son élection en 2016 nous empêchant d’évaluer correctement son action, mais force est de constater que, depuis le 11 septembre 2001, il pose les bonnes questions.

« Si nous n’avons pas la liberté d’expression, alors nous n’avons tout simplement pas un pays libre. C’est aussi simple que cela », a-t-il déclaré au début de sa vidéo. « Si ce droit le plus fondamental est autorisé à périr, alors le reste de nos droits et libertés s’effondrera comme des dominos. Un par un, ils s’abîmeront ».

Il a réitéré qu’il fallait distinguer
 le droit des plate-formes à l’immunité des contenus s’ils se contentent de les véhiculer sans en prendre connaissance,
 de leur responsabilité s’ils se permettent de les noter ou d’en censurer. Dans ce second cas, ils doivent encourir des poursuites judiciaires au même titre que les auteurs des messages qu’ils diffusent.

« Ces dernières semaines, des rapports explosifs ont confirmé qu’un groupe sinistre de bureaucrates de l’État profond, de tyrans de la Silicon Valley, d’activités de gauche et de médias d’entreprise dépravés ont conspiré pour manipuler et faire taire le peuple américain », a déclaré M. Trump.

« Ils ont collaboré pour supprimer des informations vitales sur tout, des élections à la santé publique (…) Le cartel de la censure doit être démantelé et détruit et cela doit se produire immédiatement », a t-il poursuivi.

 

1- LE 11-SEPTEMBRE 2001

 

Le mensonge généralisé a débuté en Occident avec la description des attentats du 11-Septembre 2001 aux États-Unis [1]. Dès les premières minutes de l’évènement, des médias, sans mener d’enquête et en l’absence de revendication, ont désigné le coupable. Plus tard dans la journée, une journaliste de la BBC a assuré que la Tour 7 venait de s’écrouler alors qu’on la voyait en arrière plan durant encore quelques minutes.

Ce jour-là, si certains journalistes états-uniens ont décrit avec plus de pertinence et d’esprit critique ce qu’ils voyaient, un seul homme a osé dire à la télévision que ce que racontaient les autorités était faux. C’était le promoteur immobilier Donald Trump pour qui les deux premières Tours ne pouvaient s’être écroulées sous l’effet des avions qui les avaient percutées. Il savait d’autant mieux ce qu’il affirmait qu’il employait à l’époque les architectes qui avaient construit le World Trade Center.

Donald Trump, le 11 septembre 2001.

Donald Trump fut assez avisé pour expliquer que les autorités devaient avoir des motifs de sécurité nationale pour cacher la vérité au public. Six mois plus tard, je n’ai pas eu le même habileté en publiant le best seller mondial L’Effroyable imposture.

De cette période, je me souviens d’une journaliste d’une grande revue états-unienne venue m’interviewer à Paris. Lorsque je lui faisais remarquer que, si les avions avaient fait tomber les tours, elles ne se seraient pas effondrées sur elles mêmes comme lors d’une démolition contrôlée, mais latéralement, elle me répondit qu’elle n’avait pas d’opinion parce qu’elle n’était pas experte en la matière. Je me souviens aussi du rédacteur en chef d’un très grand magazine US qui me téléphona pour m’expliquer qu’il ne pouvait rien publier, mais qu’il me soutenait.

Une chape de plomb venait de s’abattre sur l’Occident. Les années qui ont suivi avec le « remodelage du Moyen-Orient élargi » n’ont été qu’une longue suite de mensonges. On a présenté une opération du Pentagone comme une suite d’interventions contre des dictatures ou dans des guerres civiles. Washington détruisait des peuples pour la bonne cause. On n’a pas renâclé à prétendre que l’Iraq disposait de la troisième force militaire du monde et d’armes de destruction massive ; que Mouamar Kadhafi et Bachar el-Assad étaient des dictateurs, etc.

Ces événements furent le début du Fact Checking. Des médias aux ordres assuraient doctement des choses invraisemblables. Le quotidien Le Monde publia des calculs absurdes assurant que tout était clair et logique. Puis vinrent les insultes. Ceux qui réfléchissaient furent qualifiés de « complotistes » et accusés d’être idéologiquement des extrémistes. Deux grands journalistes publièrent un livre sur commande pour assurer que, s’il n’y avait pas de débris d’un Boeing au Pentagone, c’était que l’avion s’était écrasé en « piquet horizontal » (sic) [2]. Toutes ces absurdités furent répétées à l’envie.

 

2- LA CAMPAGNE DE 2016 CONTRE LES JACKSONIENS

 

Le débat que j’avais initié mondialement fut particulièrement long à débuter aux États-Unis. Il aura fallu, qu’en 2004, un intellectuel réputé, David Ray Griffin, décide d’écrire un livre pour réfuter mes allégations et découvre avec stupeur que j’avais raison.

Un des avocats de Donald Trump au colloque Axis for Peace, organisé par Thierry Meyssan en 2005 à Bruxelles

En 2016, par surprise, Donald Trump s’empara du Parti républicain et fut élu à la présidence des États-Unis. La presse aux ordres a interprété cette élection comme une victoire du populisme sur la raison. Mais pourquoi donc le peuple US suivait-il un tel homme sinon parce qu’il refusait le mensonge dominant ?

Donald Trump étant investi par le Parti républicain, mais n’étant pas républicain pour autant, une vaste campagne bipartisane fut organisée pour détruire son image [3]. Elle débuta avant même qu’il n’accède à la Maison-Blanche. Elle fut orchestrée au plan international par David Brock et couta au moins 35 millions de dollars.

Pour la première fois, la presse occidentale décrivait le président élu des États-Unis comme un raciste et appelait à l’éliminer avant qu’il ne fasse trop de dégâts. Durant quatre ans, aucune de ses décisions importantes ne furent relayées dans la presse, uniquement des bruits de couloir sur les chamailleries au sein de son équipe. Avez-vous entendu parler du décret présidentiel excluant la CIA du Conseil de Sécurité ou de l’arrêt du financement des jihadistes ?

On a présenté la politique étrangère du président Trump comme la folie inconséquente d’un seul homme alors qu’il agissait dans la lignée d’une école de pensée, celle du président Andew Jackson. Mais avez-vous entendu parler de lui autrement que comme un raciste ?

 

3- L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE ÉTATS-UNIENNE DE 2020

 

L’élection présidentielle de 2020 est aussi importante que les attentats du 11-Septembre. La relation qui en est faite n’a aucun rapport avec l’évènement. Le problème n’est pas de savoir qui a triché, ni comment, mais de constater qu’elle n’est pas transparente. Les scrutins de plus de la moitié des votants ont été dépouillés sans répondre aux exigences de transparence d’une démocratie.

 

Seul le documentaire de The Epoch Times, « The real story of January 6 », montre le moment où la manifestation pacifique devant le Capitole s’est transformée en émeute. On y voit distinctement des policiers balancer un des manifestants du haut d’un des étages afin de le tuer. Nous n’avons pas pu acquérir les droits sur ces images.

Le monde entier a assisté à une élection opaque dans un pays qui prétendait être un exemple de démocratie. Ce que Donald Trump a qualifié de « vol » n’en est peut-être pas car nul ne connaît le résultat réel de ce scrutin. Toujours est-il que cette opacité a abouti à la prise du Capitole par des manifestant pacifiques après que la police ait intentionnellement balancé l’un d’entre eux de plusieurs mètres de haut pour le tuer.

 

4- LA PANDÉMIE DE COVID-19 DE 2020-21

 

Lors de la pandémie de Covid-19, les administrations Biden et van der Leyen ont volontairement trompé leurs administrés. Il ont en pleine connaissance de leurs mensonges diffusé des chiffres faux et prétendu que :
 Les « vaccins anti-Covid » (ARN messager) protègent de la transmission du virus (ce que les fabricants n’ont jamais affirmé).
 Les « vaccins anti-Covid » (ARN messager) sont recommandés pour les femmes enceintes.
 Les « vaccins anti-Covid » (ARN messager) protègent les enfants (alors qu’ils ne contractent qu’exceptionnellement cette maladie).
 Les « vaccins anti-Covid » (ARN messager) n’ont pas d’effets secondaires notables quels que soient l’âge et la condition des patients (alors qu’ils provoquent de graves accidents cardiaques chez des hommes de moins de 40 ans).
 Il n’existe pas d’autre remède efficace contre la Covid-19 que les vaccins occidentaux (alors que bien d’autres États ont utilisé des médicaments au premier stade de la maladie ou mis au point leurs propres vaccins).

Le président Joe Biden a menti à ses concitoyens sur la Covid-19 en s’abritant derrière les autorités scientifiques de son département de la Santé.

Certains interprètent ces intoxications comme de l’incompétence, d’autres comme de la corruption par les laboratoires pharmaceutiques. Peu importe : dans un cas comme dans l’autre, l’Occident s’est enfoncé dans le mensonge parce que ses moyens de communication sont censurés.

 

L’ORGANISATION DE LA CENSURE D’ÉTAT

 

Les documents de Twitter (Twitter Files) révélés par son nouveau propriétaire, Elon Musk, et les e-mails de l’agence de Santé publique états-unienne (CDC) obtenus par l’association trumpiste America First Legal Foundation [4] attestent que l’administration Biden a secrètement contrôlé et occasionnellement censuré l’ensemble des messages échangés sur Facebook, Twitter, YouTube, Instagram, Whatsapp et Hello partout dans le monde. Pour ce faire, Washington a disposé de complicités étrangères. Le président Biden a lui-même mis en place une agence de censure, le « Conseil de gouvernance de la désinformation » (Disinformation Governance Board) [5]. Certes, il l’a officiellement dissoute face aux critiques, mais elle poursuit son action sous un autre nom.

Ancienne collaboratrice du président ukrainien Volodymyr Zelensky, la jeune Nina Jankowicz est désormais intallée à Washington d’où elle supervise l’ensemble de la propagande de guerre occidentale contre la Russie.

Cette agence se consacre à censurer les informations sur les « nationalistes intégraux » ukrainiens [6] et sur les crimes du régime de Zelensky [7]. Elle nous intoxique sur les actions de la Russie et de la Chine, de sorte que nous ne percevons pas le basculement du monde contre l’Occident.

Force est de constater que la progression du populisme est avant tout une réponse populaire à l’extension de la censure d’abord aux USA, puis dans tout l’Occident. La liberté d’expression, et donc la démocratie, est morte, tuée par ceux qui avaient la responsabilité de la protéger.

Les efforts de Donald Trump, s’ils sont couronnés de succès, rétabliront la liberté d’expression, mais pas la démocratie. Il est trop tard. Le monde a changé. Durant ces 20 dernières années, l’égalité minimum entre les citoyens a disparu : les écarts de revenus ont été multipliés par plus de 1000 et les classes moyennes ont partiellement été ruinées.

Dans ces conditions, un nouveau régime politique doit être inventé et il ne pourra se construire dans l’intérêt de tous que si chacun dispose de la liberté d’expression.

Le Parti de la guerre est le véritable vainqueur des élections US de mi-mandat

Source : Les Crises - Le 12/12/2022.

Les fabricants d’armes distribuent beaucoup d’argent pour s’assurer que, quel que soit le parti au pouvoir, ce sont bien les législateurs de ce parti là qui mènent la danse.

Source :