USA

 

Les quatre guerres


“Il n’y a jamais eu de guerre prolongée dont un pays ait tiré profit.” – Sun Tzu


Par James Howard Kunstler – Le 6 Novembre 2023 – Source Clusterfuck Nation

6.58 million each: Palestinians claim they'll be as numerous as Jews in ...

 

La grande stratégie de la Chine pour dominer à son tour la scène mondiale consiste à embourber les États-Unis dans quatre guerres à la fois. Comment cela fonctionne-t-il jusqu’à présent ? Plutôt bien. Étonnamment, la Chine n’a pratiquement pas eu à lever le petit doigt pour y parvenir, même si elle a signé quelques chèques à l’ancien escroc sans âme qui siège à la Maison Blanche. Notre pays a organisé de main de maître son effondrement et sa chute.

 

Guerre n° 1 : Il n’était absolument pas nécessaire de déclencher la guerre en Ukraine, vous comprenez, qui a non seulement saigné à blanc la jeune population masculine ukrainienne, mais qui a également vidé notre propre armée de ses armes de campagne et de ses munitions. Après l’effondrement de l’Union soviétique, l’Ukraine a vécu comme un pauvre trou perdu dans l’orbite de la Russie, ne causant de problème à personne – sauf à elle-même, en raison d’une corruption de classe mondial – jusqu’à ce que les États-Unis fassent pression pour l’inclure dans l’OTAN. Nos néoconservateurs ont clairement indiqué que l’objectif était d’enfermer et d’affaiblir la Russie. (Cette politique a alarmé et exaspéré les Russes, qui ont clairement fait savoir que cette adhésion à l’OTAN ne se ferait pas.

 

Les États-Unis ont persisté, ont organisé un coup d’État en 2014 contre le président Ianoukovitch, favorable à la Russie, et ont incité ses remplaçants, d’abord Porochenko puis Zelensky, à bombarder de roquettes et d’artillerie les provinces ethniques russes du Donbass pendant des années. Pendant ce temps, nous avons formé, armé et approvisionné une importante armée ukrainienne et refusé de négocier de bonne foi l’expansion de l’OTAN, jusqu’à ce que Poutine en ait assez, en 2022, et prenne des mesures pour mettre un terme à toutes ces singeries. 

 

Après quelques faux pas initiaux, les Russes ont commencé à l’emporter au début de l’année 2023. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que la Russie contrôle l’espace de bataille grâce à la supériorité de ses munitions et de ses troupes, et que le conflit est sur le point de s’achever. Nos alliés de l’OTAN ne cachent pas leur dégoût face à ce fiasco. L’Ukraine est anéantie. Reste à savoir comment le régime de “Joe Biden” réagira à une nouvelle humiliation majeure à l’étranger. À mon avis, Poutine doit faire de son mieux pour ne pas en rajouter, car notre pays est en proie à une crise psychotique et pourrait être capable d’une folie qui mettrait le monde à feu et à sang.

 

Guerre n° 2 : Il y a un peu plus d’un mois, on pensait que le Moyen-Orient avait atteint un moment de stabilité louable, selon le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. Nous attendions une amélioration des accords d’Abraham normalisant les relations entre l’Arabie saoudite et Israël. Puis, l’opération sauvage du Hamas du 7 octobre a tout fait exploser. Le dilemme israélo-palestinien ne semble pas avoir de solution possible.

 

 

Les Palestiniens veulent leur propre État, bien sûr, mais ils font pression pour qu’il soit établi sur l’ensemble du territoire qu’Israël occupe actuellement. (De la rivière à la mer….) Les Israéliens n’ont pas l’intention d’être évincés, et ils s’opposent à d’autres divisions possibles du territoire qui pourraient servir à satisfaire le désir des Palestiniens d’avoir leur propre pays. Israël comprend que l’un des principes fondamentaux de l’islam djihadiste, exprimé clairement et souvent, est d’exterminer les Juifs, et qu’il n’y a aucun moyen d’y échapper. Les adversaires d’Israël ne semblent pas comprendre le sens de l’expression “plus jamais ça”.

 

Israël doit maintenant faire face au dernier affront à son existence et son objectif clair est de désarmer et de détruire l’organisation terroriste Hamas. À la grande horreur du monde, il s’y prend brutalement à Gaza, car le Hamas est retranché dans un vaste réseau de tunnels sous la surface civile des maisons, des magasins, des écoles et des hôpitaux. Que pourrait faire d’autre Israël ? Probablement sceller le réseau de tunnels dans lequel se trouve le Hamas, créant ainsi un gigantesque cimetière de martyrs islamiques – une recette pour de futurs cycles de vengeance.

 

Comme vous pouvez le constater, il semble qu’il n’y ait aucune chance que cela se termine bien pour qui que ce soit. D’autres grands acteurs islamiques attendent sur la touche, se contentant jusqu’à présent de gestes menaçants. Je doute que l’Iran mette en péril son infrastructure pétrolière et son réseau électrique pour intervenir. Et malgré les tambours d’Erdogan et sa grande armée, l’économie et la monnaie turques (la lire) s’effondreraient s’il intervenait. L’Égypte n’a aucun appétit pour la guerre. Il ne reste plus que le Hezbollah, mandataire de l’Iran, à la frontière nord d’Israël. S’ils intensifient suffisamment les choses, Damas et Beyrouth pourraient devenir des cendriers.

 

Je m’attends donc à ce qu’Israël s’emploie méthodiquement à mettre le Hamas hors d’état de nuire et à ce que la région retourne à sa misérable impasse, jusqu’à ce que la prochaine génération de Palestiniens en colère entame un nouveau cycle de violence. Pendant ce temps, Israël doit faire face à ses propres problèmes politiques internes. Et pendant ce temps aussi, les Palestiniens et les Israéliens rivalisent par le taux de natalité pour surpasser l’autre camp en terme de population – une compétition qui pourrait s’arrêter soudainement avec l’effondrement économique des États-Unis et de l’Europe, et la fin des relations économiques mondiales actuelles, y compris un commerce pétrolier ordonné, qui a produit près d’un siècle de super-prospérité mondiale permettant aux populations de s’étendre comme elles l’ont fait. (Il faut également tenir compte du taux de vaccination Covid de 90 % en Israël, avec ses effets néfastes sur la santé et la reproduction). Dans la course désespérée aux ressources qui arrive, les choses qui ne peuvent plus continuer s’arrêtent.

 

Ce qui nous amène à la guerre N° 3 : La guerre du gouvernement américain contre ses propres citoyens. Cette guerre dure depuis que Trump est entré en scène, et a subit une guerre semi-réussie contre sa personne – sauf que non seulement elle n’a pas réussi à le mettre hors d’état de nuire en tant qu’homme politique, mais elle a étayé bon nombre des affirmations qu’il a faites au sujet d’un gouvernement corrompu et perfide, qui ont abouti à son élection en 2016. Tout cela n’a fait qu’améliorer son score dans les sondages. Par ailleurs, les poursuites judiciaires sans fondement et de mauvaise foi engagées contre lui ont démontré que le gouvernement américain a sombré dans la malfaisance délibérée et que le ministère de la justice a arrêté et injustement persécuté des centaines d’Américains innocents qui soutiennent Trump.

 

Une grande partie de la guerre du gouvernement contre les citoyens américains a été l’épisode bizarre de la Covid-19 et l’effort de longue haleine des fonctionnaires pour tromper la population à ce sujet, y compris les confinements et la destruction des petites entreprises, la suppression malhonnête des traitements viables, la censure grossière sur les méfaits des vaccins à ARNm, et la tromperie sur les origines des vaccins dans les coulisses de notre ministère de la défense.

 

Un autre front de cette guerre est la frontière mexicaine grande ouverte, un état de non-droit créé comme une politique délibérée par les cabinets de nos ministères, et ce à un moment où il y a une énorme animosité contre les États-Unis de la part de nombreuses autres nations qui envoient des milliers de jeunes hommes douteux dans notre pays sans que nos fonctionnaires aux frontières n’essaient de déterminer qui ils sont.

 

Il semble que l’affaire “Joe Biden” sera bientôt réglée lorsque la Chambre des représentants, réorganisée sous la houlette d’un nouveau président jeune et dynamique, dévoilera les relevés bancaires de la famille Biden et entamera la procédure de mise en accusation du président pour corruption. Le parti de “Joe Biden” fait comme si de rien n’était et semble n’avoir aucun plan pour faire face aux conséquences. Pour l’instant, il le présente encore stupidement comme son candidat pour l’élection de 2024, un autre mensonge grossier que l’on peut ajouter aux mille et un affronts contre le public que ce parti a tenté de faire passer. De nombreux Américains soupçonnent qu’il n’y aura pas d’élections en 2024, et plus précisément que le président de l’année prochaine, quel qu’il soit, invoquera une nouvelle fois l’état d’urgence national pour les reporter sous des prétextes fallacieux. Beaucoup sont également loin d’être persuadés que l’élection de 2020 qui a mis en place “Joe Biden” était honnête et légitime.

 

Ce qui nous amène à la guerre n° 4 : La guerre du peuple américain contre un gouvernement hors-la-loi. Il est évident qu’elle n’a pas encore commencé, mais il est facile de voir comment elle pourrait se développer. Je pense qu’elle pourrait commencer à la suite d’une calamité financière qui se prépare visiblement sur les marchés de la dette. Le résultat net sera l’effondrement du niveau de vie de tous les Américains, la rupture des chaînes d’approvisionnement et des activités quotidiennes, et une très forte perte de légitimité pour les personnes qui ont été en charge de quoi que ce soit dans ce pays.

 

Nous émergerons de cette catastrophe comme une société presque médiévale avec une population fortement réduite, incapable de résister à la tentative de colonisation de la Chine. Plutôt effrayant, non ? Continuons à faire ce que nous faisons.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

Le dilemme juif américain


“Dans un monde qui ne se conforme pas au récit du progrès continu, la réponse des progressistes autoproclamés a été d’essayer de réécrire notre passé pour en faire l’utopie multiculturelle qu’ils souhaitent voir se réaliser. Cela ne se terminera pas bien. La guerre contre la réalité ne peut être gagnée.” – Luke Dodson


Par James Howard Kunstler – Le 3 Novembre 2023 – Source Clusterfuck Nation

Tikkun Olam | ArtSpan

En ce moment, alors que la place des Hébreux dans le monde fait l’objet d’une lutte terrible – au point que l’on attend que la troisième guerre mondiale vaporise tout ce à quoi on a jamais tenu – on observe la scène juive américaine avec inquiétude. Comme je suis un juif américain, je vais jeter cette question sur la table comme une vulgaire viande pour voir quel genre d’animaux elle fera sortir du bois pour se la disputer.

 

La guerre du Hamas a mis en lumière un profond courant d’animosité contre Israël et contre les Juifs en général dans le monde entier, même ici. Tout cela, vous le comprenez, se produit à un moment où l’on pourrait parler d’une épique maladie mentale politique mondiale. Une psychose collective semble s’emparer de nombreux groupes de population, chacun à sa manière, mais s’exprimant souvent par une aspiration à la mort, allant du suicide économique de l’Europe occidentale à la montée du Djihad en passant par le nihilisme désolant de la jeunesse américaine en mal de repères.

Les Juifs américains ont joué un rôle de premier plan dans la vie intellectuelle et politique américaine tout au long du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui. Nous, les Juifs, avons de plus en plus dominé les arènes de la littérature, de l’université, de la médecine, du droit, des médias et du show-biz. Le monde des affaires et le gouvernement aussi. En Amérique, nous avons en grande partie surmonté (ou semblé surmonter) les profondes superstitions de l’ancien monde à notre encontre, grâce à une assimilation culturelle presque totale. Par exemple, je suis issu d’une famille juive beaucoup plus intéressée par le baseball que par le Talmud, qui installait un sapin de Noël dans le salon et mangeait fréquemment du porc aigre-doux. Cela faisait peut-être de nous de “mauvais” Juifs, mais franchement, il était plus important d’être de bons Américains, c’est-à-dire des personnes qui se souciaient davantage de leur pays que de leurs origines ancestrales.

Les Juifs américains ont également été des acteurs majeurs de la gauche politique au cours des cent dernières années, en particulier au sein du parti Démocrate. Dernièrement, il semble que le parti Démocrate soit déterminé à détruire le pays, de sorte que l’on se demande naturellement comment cela s’est produit et quel est le rôle des Juifs américains dans cette affaire. Je propose une hypothèse.

Les Juifs de l’Ancien Monde, dispersés en diaspora parmi des nations étrangères, ont été unis pendant des siècles par le désir ardent de retourner à Jérusalem, la patrie ancestrale. “L’année prochaine à Jérusalem” est le toast qui conclut chaque Séder de Pessah. La manifestation militante moderne de ce désir, qui a débuté au XIXe siècle en Europe, a été le sionisme, le mouvement politique visant à réintégrer la terre biblique du Moyen-Orient. L’étiquette “sionisme” a récemment été associée à l’idée qu’il s’agit d’un sentiment de supériorité dédaigneuse des Juifs à l’égard des non-Juifs.

Il s’agit là, bien entendu, d’une conception erronée. Il s’agit surtout d’une projection envieuse parce que les Juifs ont si bien réussi en Amérique, et ils ont réussi, comme je l’ai dit plus haut, en grande partie parce qu’ils se sont complètement assimilés. Sinon, comment expliquer qu’un Juif comme Samuel Goldwyn (né Szmuel Gelbfisz, plus tard Samuel Goldfish) de Gloversville, dans l’État de New York, se soit hissé à la tête du studio MGM d’Hollywood et ait produit des films comme Autant en emporte le vent, qui ont montré au reste de la nation ce qu’était l’Amérique ? Ou encore Irving Berlin, qui a écrit God Bless America ?

Pour les Juifs qui sont arrivés ici à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, l’Amérique est devenue une terre promise encore plus importante que cette parcelle de terre biblique sur la Méditerranée. Ils y ont réussi au-delà de leurs rêves les plus fous. Pourquoi rêver de retourner au Moyen-Orient alors que les États-Unis se sont révélés être la véritable Terre de lait et de miel ? Une révision du judaïsme américain s’imposait donc. L’année prochaine à Jérusalem a été remplacée comme principe central d’animation par un autre shibboleth : tikkun olam.

Tikkun Olam signifie réparer le monde. C’est ce qui anime le judaïsme américain depuis le début du XXe siècle. Entre-temps, le génocide des années 1940 a donné un nouvel élan à l’année suivante à Jérusalem pour ce qui restait des Juifs européens, et c’est ainsi que l’on a obtenu la création d’Israël en 1948 – sans tenir compte de l’artifice géopolitique qui en a été la cause. Les Juifs américains, bien qu’ayant une certaine sympathie pour la création d’Israël et qu’ils se soient profondément investis émotionnellement dans son succès, avaient un programme différent aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Ils se sont efforcés de réparer l’Amérique. Tikkun Olam !

Cela s’est surtout traduit par le soutien et l’engagement des Juifs dans le mouvement des droits civiques, car la fin de la discrimination à l’égard de quiconque était considérée comme une bonne chose pour les Juifs et pour l’humanité en général. Le pays avait besoin d’une réparation morale, surtout après avoir vaincu le mal manifeste lors de la grande guerre. Cet effort a culminé au milieu des années 1960 avec la législation fédérale qui a mis fin à la politique Jim Crow en matière de vote et d’hébergement public. Une grande partie du travail sur le terrain a été accompli par des juristes juifs. C’est un fait, pas une accusation.

Mais il s’est passé quelque chose. Plusieurs choses. Tout d’abord, l’Amérique noire n’a pas nécessairement considéré le mouvement des droits civiques comme la grande victoire morale qu’il était censé être. Dans les années 1960, de nombreux jeunes Noirs se sont retirés très tôt du mouvement et ont suivi leur propre voie au sein de divers mouvements séparatistes noirs. D’un point de vue pratique, il est peu à peu devenu évident que les nouvelles lois sur les droits civiques n’ont pas permis aux classes défavorisées noires de sortir de la pauvreté et de la misère. Les apostats libéraux juifs allaient même jusqu’à affirmer que les vastes programmes fédéraux de sécurité sociale qui accompagnaient Civil Rights Inc. ne faisaient qu’aggraver la situation des Noirs pauvres.

Le fiasco s’est amplifié pour les libéraux juifs américains qui, dans les années 1980, se sont efforcés d’imposer une autre série de réparations (plus de tikkun olam) à la société américaine : le multiculturalisme, qui signifie qu’il n’est plus nécessaire de promouvoir une culture commune à laquelle les gens seraient encouragés à s’assimiler, à adhérer à un consensus de valeurs et de comportements. Au lieu de cela, toutes les cultures pouvaient se comporter selon leurs propres règles. Cela n’a pas très bien fonctionné non plus, et les réparateurs mondiaux ont récemment dû recourir à la coercition, par exemple en adoptant des politiques tyranniques en matière de diversité, d’équité et d’inclusion, et en écartant l’égalité des chances au profit de l’égalité des résultats (“équité”). Cette entreprise n’a fait que produire des conséquences inattendues, telles que la nouvelle épidémie d’incompétence institutionnelle et le ressentiment d’au moins la moitié de la population à l’égard des nouvelles formes de contre-discrimination (le marxisme culturel, en somme).

Un autre sous-produit mal compris de cette incapacité à réparer le monde est la culpabilité et la honte secrètement ressenties par la gauche libérale américaine face à l’échec apparent du mouvement des droits civiques pour lequel elle s’est tant battue, et aux efforts infructueux déployés par la suite pour le modifier et le sauver (encore plus de tikkun olam). C’est ainsi que nous assistons à l’absurde racisme “antiraciste”  des universités, et à tant d’autres affronts au bon sens et à la réalité elle-même.

Mais le pire sous-produit de tout ce tikkun olam tragiquement erroné est que le principal véhicule politique, le parti Démocrate, est devenu si fou qu’il se consacre maintenant fanatiquement à la destruction totale de ce qu’il reste de notre pays. C’est particulièrement vrai dans le domaine du droit, qui pourrait être considéré comme la colonne vertébrale de l’Amérique. Les avocats du Lawfare, tels que Marc Elias, travaillent sans relâche à retourner la loi électorale américaine dans tous les sens, de sorte qu’il devient de plus en plus impossible de savoir qui vote et si les bulletins de vote sont légitimes.

Le parti Démocrate a décidé qu’il était acceptable d’utiliser la loi de mauvaise foi pour persécuter et emprisonner ses opposants politiques. Le parti Démocrate a détruit la confiance des Américains dans les tribunaux fédéraux, le ministère de la justice et le FBI. Le parti Démocrate autorise l’invasion de millions d’étrangers non contrôlés à travers la frontière, dont un grand nombre pourrait avoir l’intention de semer le désordre ici, alors que les tensions mondiales s’orientent vers une guerre chaude. Le parti Démocrate continue de promouvoir les vaccinations Covid, dont on sait aujourd’hui qu’elles sont inefficaces et dangereuses. Et le parti Démocrate fait tout ce qui est en son pouvoir (avec l’aide des républicains RINO) pour détruire notre système financier. On pourrait facilement affirmer que le parti Démocrate est le parti antiaméricain.

S’ils veulent vraiment réparer le monde, il est temps pour les Juifs américains de quitter le parti Démocrate et de se réassimiler à une culture américaine commune – un consensus sur la réalité – qui est compatible avec la gestion d’une société prospère, ordonnée et juste.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

Quand les États-Unis redéfinissent leur défaite

Je suis en général plutôt tolérant à l’égard de Foreign Affairs.

Mais ici j’ai dû me forcer à mettre en Français ce texte totalement surréaliste.

Je l’ai fait car le lecteur qui n’est pas vraiment versé dans la géopolitique peut y lire, peut toucher du doigt la situation de l’Ukraine son échec, sa défaite et par contre coup toute la profondeur du désastre abyssal pour l’OTAN, les États-Unis, et surtout, l’Europe qui a tout perdu dans cette affaire, sa réputation, son indépendance, son énergie et ses équilibres financiers. Sans parler de son honneur.

Comme on dit, tous ces aveux, enrobés de conneries viennent de la bouche du cheval, personne ne peut dire que ce sont des opinions du camp d’en face, de la propagande. Ce sont leurs aveux, hypocrites, emberlificotés dans une rhétorique encore éminemment prétentieuse.

Avec une pensée et des raisonnements aussi faux, aussi bêtement pontifiant, on comprend mieux l’échec de la politique étrangère américaine, il est consubstantiel de la culture de prétention exceptionnaliste anglo-saxonne. Ce texte est truffé d’erreurs de logique, d’inversions, de pirouettes, de contradictions ; comment penser correctement quand on a un tel pathos dans la tête ?

La pensée est un outil pour rendre intelligible, transformer le réel, pour nous adapter. Comment peut-on s’adapter au monde en pensant aussi faux ?

Tenez-vous bien ce texte est intitulé, vous ne le croiriez jamais si ce n’était écrit.

Bruno Bertez

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Redéfinir le succès en Ukraine

par Richard Haass et Charles Kupchan

La contre-offensive de l’Ukraine semble être au point mort, au moment même où le temps pluvieux et froid met fin à la deuxième saison de combats dans les efforts de Kiev pour inverser l’agression russe.

Dans le même temps, la volonté politique de continuer à fournir un soutien militaire et économique à l’Ukraine a commencé à s’éroder aux États-Unis comme en Europe.

Ces circonstances nécessitent une réévaluation globale de la stratégie actuelle que poursuivent l’Ukraine et ses partenaires.

Une telle réévaluation révèle une vérité inconfortable : à savoir que l’Ukraine et l’Occident sont sur une trajectoire non durable, caractérisée par une inadéquation flagrante entre les fins et les moyens disponibles.

Les objectifs de guerre de Kiev – l’expulsion des forces russes du territoire ukrainien et la restauration complète de son intégrité territoriale, y compris la Crimée – restent juridiquement et politiquement inattaquables. Mais stratégiquement, ils sont hors de portée, certainement dans un avenir proche et probablement au-delà.

Le moment est venu pour Washington de diriger les efforts visant à forger une nouvelle politique qui fixe des objectifs réalisables et aligne les moyens et les fins.

Les États-Unis devraient entamer des consultations avec l’Ukraine et ses partenaires européens sur une stratégie centrée sur la volonté de l’Ukraine de négocier un cessez-le-feu avec la Russie et de faire passer simultanément son accent militaire de l’offensive à la défense.

Kiev ne renoncerait pas à restaurer l’intégrité territoriale ni à tenir la Russie économiquement et juridiquement responsable de son agression, mais elle reconnaîtrait que ses priorités à court terme doivent passer de la tentative de libérer davantage de territoire à la défense et à la réparation de plus de 80% du territoire du pays qui est toujours sous son contrôle.

La Russie pourrait bien rejeter l’offre de cessez-le-feu de l’Ukraine. Mais même si le Kremlin se montre intransigeant, le passage de l’Ukraine de l’offensive à la défense limiterait la perte continue de ses soldats, lui permettrait de consacrer davantage de ressources à la défense et à la reconstruction à long terme et de renforcer le soutien occidental en démontrant que Kiev dispose d’une stratégie viable visant des objectifs réalisables.

À plus long terme, ce pivot stratégique montrerait clairement à la Russie qu’elle ne peut pas simplement espérer survivre à l’Ukraine et à la volonté de l’Occident de la soutenir. Cette prise de conscience pourrait éventuellement convaincre Moscou de passer du champ de bataille à la table des négociations – une décision qui serait à l’avantage ultime de l’Ukraine, puisque la diplomatie offre la voie la plus réaliste pour mettre fin non seulement à la guerre mais aussi, à long terme, à l’occupation russe de l’Ukraine.

La situation actuelle sur le champ de bataille donne une image du verre à moitié plein et du verre à moitié vide.

D’un côté, l’Ukraine a fait preuve d’une détermination et d’une habileté stupéfiantes, non seulement niant la tentative de la Russie de la soumettre, mais reprenant également une partie considérable du territoire saisi par la Russie l’année dernière.

De l’autre côté du tableau se trouvent les énormes coûts humains et économiques de la guerre et le fait que la Russie a réussi, du moins pour l’instant, à recourir à la force pour s’emparer d’une partie importante du territoire ukrainien.

Malgré la contre-offensive tant annoncée de l’Ukraine, la Russie a en réalité gagné plus de territoire au cours de l’année 2023 que l’Ukraine. Dans l’ensemble, aucune des deux parties n’a réalisé de progrès significatifs. Les forces ukrainiennes et russes se sont battues jusqu’à l’impasse : une impasse s’est installée.

Que faut-il donc faire ?

Une option pour l’Occident serait de faire davantage de même, en continuant à fournir une quantité énorme d’armes à l’Ukraine dans l’espoir que cela permettra à ses forces de vaincre celles de la Russie.

Le problème est que l’armée ukrainienne ne montre aucun signe de capacité à percer les formidables défenses russes, quelles que soient la durée et l’intensité des combats. La défense a tendance à avoir l’avantage sur l’offensive, et les forces russes sont retranchées derrière des kilomètres de champs de mines, de tranchées, de pièges et de fortifications.

L’Occident peut envoyer davantage de chars, de missiles à longue portée et, à terme, d’avions de combat F-16. Mais il n’existe pas de solution miracle capable de renverser la tendance sur le champ de bataille.

Comme l’a récemment admis Valéri Zaloujny, le plus haut général ukrainien, «il n’y aura probablement pas de percée profonde et belle». Nous en sommes là sur le champ de bataille en Ukraine, et là où nous en sommes, cela ressemble au mieux à une impasse coûteuse.

Le temps ne jouera pas en faveur de l’Ukraine si une guerre de haute intensité se prolonge indéfiniment. L’économie russe et sa base industrielle de défense sont sur le pied de guerre. Moscou importe également des armes de Corée du Nord et d’Iran et a accès à des biens de consommation contenant des technologies qu’elle peut réutiliser à des fins militaires. Si la Russie devait renforcer sa présence militaire en Ukraine, elle disposerait d’un important réservoir de main-d’œuvre sur lequel s’appuyer. La Russie a également trouvé de nouveaux marchés pour son énergie, alors que les sanctions n’ont eu qu’un effet modeste sur l’économie russe. Poutine semble politiquement sûr et contrôle les leviers du pouvoir, depuis l’armée et les services de sécurité jusqu’aux médias et au discours public.

La Russie a en fait gagné plus de territoire en 2023 que l’Ukraine.

Pendant ce temps, en Ukraine, des soldats et des civils continuent de perdre la vie en grand nombre, l’armée brûle ses stocks d’armes et l’économie a diminué d’environ un tiers (même si elle commence à montrer des signes de croissance).

Parmi les partisans occidentaux de l’Ukraine, la lassitude envers l’Ukraine commence à peser sur leur volonté de maintenir le flux de soutien à Kiev. Les États-Unis restent au cœur de la fourniture de l’aide occidentale à l’Ukraine, mais l’opposition à l’octroi d’une aide supplémentaire importante se fait croissante au sein du Parti républicain, déjouant jusqu’à présent les demandes de nouveaux financements de l’administration Biden.

Le principal candidat à l’investiture républicaine à la présidentielle, l’ancien président Donald Trump, a toujours pris le parti de la Russie et pris ses distances avec les partenaires des États-Unis, notamment l’Ukraine. Le fait que Trump devance Biden dans les sondages dans les États clés ne fait qu’ajouter à l’incertitude quant à la trajectoire de la politique américaine. Et l’hésitation du soutien américain à l’Ukraine va accroître l’hésitation en Europe, où un membre de l’UE, la Slovaquie, a déjà décidé de cesser de fournir une aide militaire à Kiev.

L’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et le conflit qui a suivi à Gaza ont également attiré l’attention du monde entier, reléguant la guerre en Ukraine au second plan. Le problème n’est pas seulement que Washington est distrait ; l’armée américaine ne dispose que de ressources limitées et la base industrielle de défense américaine a une capacité de production bien trop limitée.

Les États-Unis sont à bout de forces car ils soutiennent deux partenaires engagés dans des guerres chaudes. Les analystes de la défense déclarent déjà que la stratégie de défense du pays est «insolvable», comme le dit une récente étude de RAND ; d’autres soutiennent que les États-Unis devraient consacrer leur attention et leurs ressources aux défis stratégiques dans l’Indo-Pacifique.

Il ne sera pas politiquement facile, ni pour l’Ukraine ni pour l’Occident, de faire face à ces sombres réalités stratégiques. Mais il est de loin préférable que Kiev et ses partisans adoptent une nouvelle stratégie qui rééquilibre les fins et les moyens plutôt que de continuer à suivre une voie qui a conduit à une impasse – et qui pourrait, d’ici peu, entraîner un déclin brutal dans le soutien occidental à l’Ukraine.

Renverser les rôles

Washington doit prendre l’initiative de lancer des consultations avec l’Ukraine et ses alliés occidentaux visant à persuader Kiev de proposer un cessez-le-feu tout en passant d’une stratégie offensive à une stratégie défensive. L’Occident ne devrait pas faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle renonce à restaurer ses frontières de 1991 ou à tenir la Russie pour responsable des morts et des destructions causées par son invasion. Elle doit néanmoins chercher à convaincre les Ukrainiens qu’ils doivent adopter une nouvelle stratégie pour poursuivre ces objectifs.

Un cessez-le-feu sauverait des vies, permettrait à la reconstruction économique de démarrer et permettrait à l’Ukraine de consacrer les armes occidentales entrantes à investir dans sa sécurité à long terme plutôt que de dépenser rapidement ses armes sur un champ de bataille dans l’impasse. Les termes précis d’un cessez-le-feu – le moment, l’emplacement exact d’une ligne de contact, les procédures de retrait des armes et des forces, les dispositions relatives à l’observation et à l’application – devraient être élaborés sous une large supervision internationale, la plupart du temps probablement sous les auspices des Nations unies ou de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

Un cessez-le-feu n’entrerait en vigueur que si l’Ukraine et la Russie en acceptaient les termes. L’obéissance de Moscou n’est pas exclue. Les forces russes ont subi de lourdes pertes sur le champ de bataille, et l’acte d’agression du Kremlin s’est clairement retourné contre lui, en renforçant l’OTAN, la cohésion transatlantique et la détermination de l’Ukraine à se libérer à jamais de la sphère d’influence russe. Poutine pourrait bien saisir l’occasion pour arrêter l’effusion de sang et tenter de sortir la Russie du froid.

Il est cependant bien plus probable que Moscou rejette une proposition de cessez-le-feu. Poutine nourrit toujours de vastes objectifs de guerre en Ukraine et semble croire que la Russie a plus de pouvoir que l’Ukraine. Il suit sans aucun doute de près les sondages d’opinion aux États-Unis indiquant que le retour de Trump à la Maison-Blanche est une possibilité réaliste, une issue qui affaiblirait sûrement, voire mettrait fin, au soutien américain à l’Ukraine. Même si le Kremlin voulait éviter de rejeter catégoriquement une proposition de cessez-le-feu afin d’éviter les conséquences sur sa réputation, il pourrait riposter avec des conditions qui seraient certainement inacceptables pour l’Ukraine et l’Occident.

L’Ukraine doit adopter une stratégie défensive.

Pourtant, en fin de compte, tenter de négocier un cessez-le-feu entre Kiev et Moscou vaut moins le coup pour ce qu’il permettrait d’accomplir que pour ce qu’il révélerait. Même si la Russie devait rejeter une proposition de cessez-le-feu, il serait toujours logique que Kiev en propose un. Cela permettrait à l’Ukraine de prendre l’initiative politique, rappelant aux opinions publiques occidentales et au-delà que cette guerre reste une guerre d’agression russe. Le rejet d’un cessez-le-feu par le Kremlin aiderait les gouvernements occidentaux à maintenir et à renforcer les sanctions contre la Russie et aiderait l’Ukraine à obtenir un soutien militaire et économique à long terme.

Qu’un cessez-le-feu s’installe ou non, l’Ukraine doit s’orienter vers une stratégie défensive, s’éloignant de sa stratégie offensive actuelle. L’approche actuelle de Kiev est caractérisée par des coûts élevés et de faibles perspectives, ce qui place les Ukrainiens dans la position délicate de demander une aide occidentale illimitée au nom d’un effort dont les chances de succès sont réduites.

L’Ukraine devrait plutôt se concentrer sur le maintien et la reconstruction du territoire qu’elle contrôle actuellement, en inversant l’équation offensive-défense et en plaçant la Russie dans la position de devoir supporter les coûts exorbitants liés à la conduite d’opérations offensives contre les forces ukrainiennes bien retranchées et contre les forces aériennes élargies. 

Même si elle passait à une stratégie défensive le long des lignes de front, l’Ukraine pourrait continuer à utiliser des armes à longue portée, des moyens navals et des opérations secrètes pour frapper les positions russes dans les zones arrière et en Crimée, augmentant ainsi le coût de la poursuite de l’occupation. Et si des preuves claires apparaissaient démontrant que la capacité ou la volonté militaire de la Russie faiblissait, l’Ukraine conserverait la possibilité de revenir à une stratégie plus offensive.

Un changement de stratégie dans ce sens renverserait la situation en Russie, obligeant ses forces à accomplir quelque chose dont elles ont jusqu’à présent montré qu’elles étaient incapables de le faire : des opérations offensives interarmes efficaces. Dans le même temps, ce changement permettrait d’économiser des vies et de l’argent aux Ukrainiens et de réduire leurs besoins de défense vis-à-vis de l’Occident, ce qui pourrait s’avérer essentiel si le soutien américain diminuait et que l’Europe devait en supporter la charge. L’Ukraine serait bien avisée de consacrer les ressources qu’elle reçoit à sa sécurité et à sa prospérité à long terme au lieu de les dépenser sur le champ de bataille pour peu de gains.

Persuader le président ukrainien Volodymyr Zelensky et l’opinion publique ukrainienne de changer de cap ne serait pas une tâche facile, compte tenu de la justice de leur cause et de tout ce qui a déjà été sacrifié. Mais la réalité est que ce qui a commencé comme une guerre nécessaire pour l’Ukraine – un combat pour sa survie même – s’est transformé en une guerre de choix, un combat pour reconquérir la Crimée et une grande partie de la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine.

Ce n’est pas seulement une guerre impossible à gagner ; c’est également un projet qui risque de perdre le soutien occidental au fil du temps. Il est bien plus logique pour l’Ukraine de veiller à ce que la majeure partie du pays sous le contrôle de Kiev devienne une démocratie prospère et sûre plutôt que de risquer l’avenir de la nation dans un effort militaire de longue haleine visant à récupérer un territoire encore sous contrôle russe. L’émergence de l’Ukraine en tant que démocratie prospère, résiliente et capable de se défendre constituerait une défaite retentissante pour l’ambition russe.

Un meilleur pari

Les amis occidentaux de l’Ukraine peuvent et doivent adoucir ce qui serait une pilule amère pour les Ukrainiens. Les États-Unis et certains membres de l’OTAN (une coalition d’amis volontaires de l’Ukraine) devraient s’engager non seulement à apporter une aide économique et militaire à long terme, mais également à garantir l’indépendance de l’Ukraine. Cet engagement serait calqué sur l’article 4 du Traité de l’OTAN, qui prévoit des consultations immédiates chaque fois que «l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité» d’un membre est menacée. L’Union européenne, qui a récemment annoncé son intention d’entamer des négociations d’adhésion avec Kiev, devrait accélérer le calendrier d’adhésion de l’Ukraine et lui proposer entre-temps un accord spécial «EU-lite». Les alliés occidentaux devraient également indiquer clairement que la plupart des sanctions contre la Russie resteraient en vigueur jusqu’à ce que les forces russes quittent l’Ukraine, et qu’elles aideraient l’Ukraine à restaurer son intégrité territoriale à la table des négociations.

Il est fort possible que les perspectives d’un cessez-le-feu mutuellement convenu et de négociations ultérieures sur le territoire s’améliorent sensiblement après l’élection présidentielle de 2024 aux États-Unis. Si le vainqueur s’engage à poursuivre la solidarité transatlantique et à poursuivre les efforts visant à garantir la sécurité et la souveraineté de l’Ukraine, Poutine n’aurait aucune raison de présumer que le temps joue en faveur de la Russie. Mais les élections américaines auront lieu dans un an et elles pourraient aboutir à un résultat qui laisserait l’Ukraine dans le pétrin. Ni Washington ni Kiev ne devraient courir ce risque. Les États-Unis doivent travailler dès maintenant avec l’Ukraine pour s’orienter vers une nouvelle stratégie qui reflète les réalités militaires et politiques. Agir autrement, c’est parier de manière imprudente sur l’avenir de l’Ukraine.

source : Foreign Affairs via Bruno Bertez

États-Unis-Israël : La révolte des fonctionnaires contre Biden

par Francesca de Villasmundo - Le 17/11/2023.

Les fonctionnaires du département d’État et de Capitol Hill s’en prennent à l’administration Biden pour son soutien inconditionnel à Israël. Un mémorandum divulgué par le département d’État pointerait du doigt le président Joe Biden, coupable de diffusion de «désinformation» sur le nouveau conflit entre le Hamas et Israël.

«Des dizaines d’employés du département d’État ont signé des notes internes adressées au secrétaire d’État Antony J. Blinken, exprimant leur profond désaccord avec l’approche de l’administration Biden concernant la campagne militaire israélienne à Gaza» lit-on dans le New York Times.

L’accusation de désinformation contre le président Biden

L’administration Biden est face à un nouveau problème : un mémorandum interne du département d’État, signé par une centaine de responsables, accuse le président de «diffuser de la désinformation» sur la guerre entre Israël et le Hamas. Le mémorandum n’est pas un cas isolé ces dernières semaines. Rien qu’aujourd’hui, plus de 400 responsables politiques et membres du personnel d’une quarantaine d’agences gouvernementales, écrit encore le New York Times, ont envoyé une lettre de protestation au président l’exhortant à appeler de toute urgence à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza et à pousser Israël à autoriser l’arrivée de l’aide humanitaire en territoire palestinien. Dans cette note féroce, la Maison-Blanche est accusée de complicité dans le «génocide» de Gaza.

Axios a révélé que le mémorandum a été préparé par un jeune diplomate, dont le nom n’est pas divulgué, qui a déjà accusé Biden de «complicité dans le génocide» à Gaza sur les réseaux sociaux. Signé par une centaine de responsables du département d’État et de l’USAID (l’agence américaine pour le développement et la coopération), le mémorandum accuse le président d’avoir répandu de la «désinformation» dans son discours du 10 octobre, dans lequel il a exprimé son soutien à Israël, sans toutefois donner des exemples précis. Un cessez-le-feu est demandé et un effort pour libérer les otages est recommandé, mais en les mettant sur le même plan que les prisonniers palestiniens. Enfin, certains soutiennent que Biden devrait faire davantage pour contrer les actions d’Israël accusé de crimes de guerre. Dans l’ensemble, note Axios, une partie du langage utilisé dans le texte ressemble exactement aux slogans des manifestations de la gauche du Parti démocrate.

Le «canal de la dissidence»

Depuis la guerre du Vietnam, le département d’État dispose d’un «canal de dissidence» par lequel les diplomates peuvent exprimer librement des opinions contraires à la politique officielle : ceci pour laisser de la place à la voix des ambassades lointaines, mais aussi à une partie du staff des affaires étrangères, libre de désapprouver la politique étrangère nationale. Toutefois, ces avis doivent rester confidentiels et ne pas filtrer.

Le mémo, transmis le 3 novembre, s’ouvre sur une référence immédiate à l’attaque du Hamas du 7 octobre. Les auteurs se concentrent cependant dans les cinq pages de note sur les représailles souhaitées par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Tout en soutenant Israël, selon les auteurs de la lettre, le président Biden devrait faire davantage pour remettre en question les actions israéliennes, bien qu’il ait exprimé à plusieurs reprises son inquiétude quant aux implications humanitaires à Gaza. Les actions visées par le mémo incluent la coupure de l’électricité, la limitation de l’aide et la réalisation d’attaques qui ont entraîné le déplacement de centaines de personnes, ce qui constitue «tous des crimes de guerre et/ou des crimes contre l’humanité au regard du droit international». Le résumé continue :

«Pourtant, nous n’avons pas réévalué notre position à l’égard d’Israël. Nous avons doublé notre aide militaire inébranlable sans directives claires ou réalisables».

Pas seulement de la désinformation : tous les fautes de la Maison-Blanche au Proche-Orient selon le mémorandum

En outre, le document pointe du doigt les doutes émis par le président sur le nombre réel de morts à Gaza, en faisant référence aux déclarations du 27 octobre dernier, lorsque Biden avait admis qu’il «n’avait pas confiance» dans les chiffres fournis par le ministère de la Santé à Gaza.

Le mémo élargit la vision à l’attitude américaine plus générale dans l’ensemble du Moyen-Orient : en plus de cela, l’administration Biden est blâmée pour l’échec du projet à deux États, que le président, depuis la campagne électorale, a toujours déclaré qu’il poursuivra. De l’accusation de désinformation, le memorandum accuse ensuite les membres de la Maison-Blanche et du Conseil de sécurité nationale d’avoir fait preuve de mépris pour la vie des Palestiniens, en fournissant une réticence documentée à la désescalade et un manque de prévoyance stratégique bien avant le 7 octobre.

Le passage dans lequel il précise l’erreur du président des États-Unis est intéressant : «Évitant la réalité évidente selon laquelle l’occupation israélienne de la terre palestinienne est au centre du conflit, Biden a décrit les Palestiniens soit comme de méchants terroristes, soit comme des civils innocents, méritant une protection humanitaire. Mais les Palestiniens sont avant tout des acteurs politiques qui recherchent l’autodétermination et refusent d’être ignorés. Le langage déviant et idéologique de Biden : «Les terroristes ne gagneront pas. La liberté gagnera» – ignore que le terrorisme palestinien et l’occupation israélienne renforcent les injustices et font tous deux obstacles à la paix».

Renaud Girard, grand reporter du Figaro, se souvenait, il y a quelques jours :

«À Gaza, le soir des accords de paix du 13 septembre 1993, j’ai vu des enfants palestiniens embrasser des soldats israéliens».

Paix, souvenir lointain et espoir ineffable…

L’exception israélienne à la liberté d’expression

par Philip Giraldi - Le 12/11/2023.

La politique étrangère américaine doit se libérer de l’emprise d’Israël

Mardi dernier, la Chambre des représentants des États-Unis, située dans l’aile sud du Capitole, a été le théâtre d’une répugnante expression de cruauté perverse. La Chambre, qui se distingue depuis longtemps par son aversion pour la vérité, la justice et ce qui était autrefois l’idéal américain, est complètement corrompue par des intérêts particuliers qui ont acheté une écrasante majorité de législateurs, y compris les dirigeants des deux principaux partis politiques. Dans le domaine de la politique étrangère, ainsi que dans de nombreuses questions nationales et constitutionnelles, il n’y a pas de lobby plus puissant que celui de l’État d’Israël, et son pouvoir a été pleinement mis en évidence mardi après-midi lorsque la député Rashida Tlaib a été l’objet d’une résolution de censure1 pour le crime d’être d’ascendance palestinienne et de s’élever contre le génocide actuel de son peuple par l’État juif. Presque tous les républicains ont voté pour la condamner, de même qu’un nombre considérable de ses collègues démocrates. 

Le lendemain, la Maison-Blanche a ajouté sa propre condamnation de Tlaib, en se concentrant spécifiquement sur la phrase «de la rivière à la mer» qu’elle a utilisée, un slogan qui, pour les besoins de la cause, a été assimilé, par des gens comme les membres de la fanatique Ligue sioniste antidiffamation (ADL), à un appel arabe à l’éradication d’Israël. L’infâme directeur de l’ADL, Jonathan Greenblatt, a crié à l’«antisémitisme» et l’ADL a répété que «Du fleuve à la mer» est un appel du Hamas à l’anéantissement d’Israël, et affirmé que ce prétendu appel à la coexistence arabo-juive, était une couverture pour le terrorisme. 

Mais le but de Tlaib était de raviver la souvenir de la Palestine d’antan. Elle a expliqué que la phrase était «un appel à la liberté, aux droits de l’homme et à la coexistence pacifique, et non à la mort, à la destruction ou à la haine». Les manifestants pro-palestiniens utilisent également cette expression pour plaider pour la création indéfiniment reportée d’un État palestinien, mais des groupes comme l’ADL préfèrent affirmer que leur militantisme constitue un «soutien matériel au Hamas» et, comme le Hamas est un groupe terroriste inscrit sur la liste des États-Unis, cela équivaut à une aide aux terroristes. Mme Tlaib a également particulièrement irrité la Maison-Blanche en publiant récemment une vidéo en ligne accusant le président Biden de soutenir le génocide dans la bande de Gaza, une affirmation difficile à contester. 

On pourrait arguer que les membres du Congrès sont protégés, comme les autres citoyens, par le premier amendement qui garantit la liberté d’expression, mais il devient de plus en plus évident que cette garantie ne s’applique pas lorsqu’il s’agit d’Israël, que ce soit dans les couloirs du Congrès ou sur les campus universitaires, où les groupes palestiniens sont harcelés et ostracisés. Le vote de censure contre Rashida Tlaib peut être considéré comme une expression de la volonté des deux partis de protéger l’État d’Israël de toute critique. Rashida Tlaib n’a enfreint aucune loi, n’a menacé personne et n’a pas appelé à la destruction d’aucun État, pourtant, elle a été accusée par pas mal de ses camarades à la Chambre de quelque chose comme un crime contre l’humanité, parce qu’elle a critiqué un État qui est considéré comme l’un des plus proches alliés de l’Amérique, un de ses meilleurs amis et la seule démocratie au Moyen-Orient. Tout cela est un ramassis de mensonges. Israël n’est pas un allié, car cela implique un minimum de réciprocité, un mot qui n’existe apparemment pas en hébreu. Et dans la crise actuelle, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a démontré qu’il ne tiendrait aucun compte de l’intérêt américain de freiner le massacre, même si Blinken-Biden le suppliaient. Quant à l’argument de la démocratie, Israël n’accorde la citoyenneté avec tous les droits qu’aux juifs, ce qui n’est guère une mesure démocratique. Apparemment, il n’est même pas question d’interrompre l’aide massive des États-Unis, y compris les 14,5 milliards de dollars actuellement consacrés à l’extermination des Palestiniens. Israël obtiendra toujours tout ce qu’il veut et c’est lui qui posera les termes de sa relation avec Washington. 

Les déclarations de Mme Tlaib s’inscrivent dans le contexte d’une Maison-Blanche qui se croit libre de fournir des bombes à Israël pour massacrer les enfants palestiniens, en gardant secret le nombre d’avions d’armes qui sont arrivés en Israël ou qui sont en chemin. Et puis il y a des membres du Congrès comme le sénateur Lindsey Graham de Caroline du Sud qui se croient libres de prôner une «guerre totale» contre ce qu’il appelle «la population la plus extrémiste de la planète», c’est-à-dire les Palestiniens. Mais la critique verbale de ce qui est clairement un génocide et une violation massive du droit international qui rend le gouvernement américain complice d’un crime de guerre est interdite, et l’on peut même craindre que la censure qui s’est abattue sur Mme Tlaib ne devienne la norme et le fondement d’une forme de criminalisation de toute critique d’Israël, qui partirait du principe que tous les gens qui critiquent cet état sont ipso facto des antisémites et que les mots eux-mêmes constituent un «crime de haine». 

Considérons un instant les élus dont le comportement a posé problème avant que Mme Tlaib ne tombe en disgrâce mais qui sont toujours en fonction sans avoir été confrontés à la moindre procédure visant à définir ce qu’un député a le droit de faire. Au-delà de l’appel incontestable du sénateur Lindsey Graham à un meurtre de masse, il y a le sénateur Bob Menendez du New Jersey dont la tendance apparente à accepter des pots-de-vin a fait l’objet d’un scandale particulièrement choquant, en partie parce qu’il avait accumulé un butin dont on a retrouvé 480 000 dollars en espèces dans les poches de ses vestes, les placards et un coffre-fort, ainsi que 13 lingots d’or, dont deux d’un kilo d’une valeur de plus de 100 000 dollars. Les deux hommes se promènent toujours sans avoir été confrontés à la moindre résolution de censure ! 

L’amour d’Israël pour les États-Unis, si tant est qu’il en ait, est superficiel. Rappelez-vous un instant les déclarations des premiers ministres israéliens sur la nature de la relation. Prenons par exemple celle de Ariel Sharon en 2001 : «Chaque fois que nous faisons quelque chose, vous me dites que les Américains feront ceci ou cela. Je veux vous dire quelque chose de très clair : ne vous inquiétez pas de la pression américaine sur Israël. Nous, le peuple juif, contrôlons l’Amérique et les Américains le savent… Je me fiche de ce que pense le peuple américain, le Congrès m’appartient !» Ou encore la célèbre boutade de Netanyahou, également en 2001 : «L’Amérique est quelque chose que l’on peut très facilement circonvenir !» Voilà donc ce que les dirigeants du «meilleur ami de l’Amérique» pensent réellement des États-Unis et de son peuple ! C’est une vache à lait que l’on trait et que l’on exploite à des fins de couverture politique avant de s’en débarrasser une fois qu’elle n’est plus utile. 

Sharon a également déclaré : «Je jure que si j’étais un simple civil israélien et que je rencontrais un Palestinien, je le brûlerais et je le torturerais avant de le tuer». Cette situation sans issue explique pourquoi les habitants de Gaza ont explosé de rage le 7 octobre. La Palestine était une seule nation, du Jourdain à la mer Méditerranée, lorsqu’Israël a été fondé en 1948. Cela fait trois quarts de siècle qu’Israël procède au nettoyage ethnique des Palestiniens, vole et pille leurs terres, remplace ou éradique des centaines de villages. Et depuis près de deux décennies, l’état colonial assiège Gaza, affame massivement les Gazaouis et se livre, en ce moment même, à un massacre génocidaire. 

Au cours des combats qui ont précédé l’indépendance d’Israël, trois quarts de million de Palestiniens ont été chassés de leurs maisons et envoyés dans des camps de réfugiés par les milices israéliennes, sans compter les dizaines de milliers de personnes qui ont été purement et simplement tuées. Aujourd’hui, les camps de réfugiés de Gaza sont bombardés, de même que les églises, les hôpitaux, les écoles et les immeubles d’habitation, et nous venons d’apprendre que certains responsables israéliens envisagent d’utiliser une de leurs bombes nucléaires pour anéantir complètement la bande de Gaza. Il est surprenant que les Palestiniens aient fait preuve d’autant de patience pendant si longtemps. 

Le système politique américain s’est laissé corrompre par Israël, ce qui est très dommageable. Dans ce cadre, il est important de se demander ce que les relations avec Israël ont apporté à l’Américain moyen dont les impôts soutiennent l’entreprise sioniste et son plan d’élimination des Palestiniens. La réponse est que rien de bon n’est sorti de cette soi-disant alliance, qui a coûté aux États-Unis 260 milliards de dollars (en prix constants) d’aide directe depuis 1946. À cela s’ajoute la grosse somme de 14,5 milliards de dollars approuvée plus récemment et qui doit constituer une sorte de fonds de guerre pour permettre à Netanyahou d’écraser les Palestiniens. Israël reçoit régulièrement 3,8 milliards de dollars par an en aide directe du Trésor américain, un cadeau de Barack Obama, soit plus que ce que tous les autres pays reçoivent à eux tous. À cela s’ajoutent, plus ou moins officieusement, des sommes considérables provenant de projets militaires spéciaux et conjoints, d’organisations caritatives douteuses et de conseils en développement étatiques, ce qui porte le total à environ 10 milliards de dollars par an, sans compter les milliards d’aide financière qui sont en réalité des pots-de-vin versés à l’Égypte et à la Jordanie pour qu’elles restent en paix avec l’État hébreu. L’aide de l’Oncle Sam contribue à faire d’Israël un pays très riche qui peut se permettre d’offrir à ses citoyens juifs des soins de santé et un enseignement supérieur gratuits, ainsi que des logements subventionnés. 

Le fait d’être lié charnellement à l’État juif présente un inconvénient considérable : Cela oblige les États-Unis à recourir régulièrement à leur droit de véto aux Nations unies, pour protéger leur état client ainsi que leur implication dans des guerres inutiles au Liban, en Irak, en Syrie et en Libye, l’Iran étant le prochain pays en ligne de mire. Israël n’a pas non plus hésité à tuer des Américains lorsqu’il estimait que les États-Unis ne soutenaient pas assez ses intérêts, et la Maison-Blanche est tellement coincée dans son «alliance» qu’elle a couvert les crimes commis contre ses propres citoyens. L’assassinat par un sniper, l’année dernière, de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, qui n’a arraché qu’un soupir au département d’État dominé par des juifs qui se sont empressés de corroborer les mensonges israéliens sur le meurtre, en est un excellent exemple. Et puis il y a les 34 marins tués et les 172 autres blessés sur l’USS Liberty dans les eaux internationales le 8 juin 1967. Ce navire de renseignement de la marine américaine, en grande partie non armé, surveillait les combats en cours avec l’Égypte lorsqu’il a été attaqué par des avions et des torpilleurs israéliens. Les sauveteurs envoyés des porte-avions américains pour aider le navire ont été rappelés par le président Lyndon B. Johnson, qui a également orchestré une opération de camouflage exonérant Israël de toute responsabilité. On espère que lui et son secrétaire à la défense Robert MacNamara brûlent aujourd’hui en enfer. 

Le gouvernement américain est si peu enclin à remettre Israël en question que beaucoup pensent que des influences occultes sont en jeu, y compris peut-être l’affaire du trafic sexuel pédophile Jeffrey Epstein/Mossad. On sait depuis longtemps que les candidats à de hautes fonctions aux États-Unis sont approchés par des agents du lobby sioniste et contraints de signer un engagement de soutien à Israël. En retour, les candidats dociles reçoivent des contributions politiques substantielles et une bonne couverture médiatique. S’ils disent «non», ils risquent fort de perdre les élections et de connaître le sort de Cynthia McKinney, Charles Percy, William Fulbright, Pete McCloskey et Paul Findley. 

James Traficant, membre du Congrès de l’Ohio, a peut-être été celui qui a critiqué le pouvoir d’Israël le plus agressivement dans les années 1980 et 1990 au Congrès. Il était forcément controversé et il a finalement fait sept ans de prison pour corruption, dans ce que beaucoup ont considéré plus tard comme un coup monté par le gouvernement. Il avait affirmé, entre autres, qu’«Israël a une puissante mainmise sur le gouvernement américain», expliquant qu’Israël «contrôle une grande partie de notre politique étrangère» et «influence une grande partie de notre politique intérieure». Il a affirmé de manière tout à fait crédible que l’ancien fonctionnaire du Pentagone Paul Wolfowitz travaillait pour Israël et avait «manipulé» le président George W. Bush pour qu’il décide l’invasion désastreuse de l’Irak.

Dans les années 1990, Traficant a affirmé : «Nous menons la politique expansionniste d’Israël et tout le monde a peur de le dire. Ils contrôlent une grande partie des médias, ils contrôlent une grande partie du commerce du pays et ils contrôlent puissamment les deux organes du Congrès. Ils possèdent le Congrès». Si Traficant était encore parmi nous, il serait étonné de voir à quel point l’influence juive s’est en fait accrue, avec l’adoption par 35 États de règles ou d’une législation punissant les partisans du boycott d’Israël, et des projets de loi en cours d’examen au Congrès autorisant une guerre automatique contre l’Iran et même l’expulsion des Palestiniens des États-Unis. Le département d’État dispose d’un ambassadeur chargé de surveiller ce que l’on appelle l’antisémitisme et la Maison-Blanche a récemment déclaré une guerre contre ce qu’elle décrit comme une «montée de l’antisémitisme». 

Actuellement, tout opposant à l’engagement des États-Unis aux côtés d’Israël dans son extermination de la population arabe qu’il contrôle est qualifié d’antisémite et prendre la défense des Palestiniens devient un bon moyen de se faire renvoyer de l’université et de se retrouver au chômage. Les amis d’Israël dressent la liste des étudiants qui soutiennent les Palestiniens et font circuler leurs noms pour qu’ils ne trouvent pas d’emploi une fois qu’ils seront diplômés. Ce qui est arrivé à Rashida Tlaib n’est que le dernier affront à la dignité et au bon sens de la Constitution américaine, mais elle ne sera certainement pas la dernière victime du lobby juif, qui doit être dénoncé pour ce qu’il est, c’est-à-dire un agent de l’État d’apartheid israélien, et empêché de décider unilatéralement de politiques dont nous tous, Américains, devons payer le prix au Moyen-Orient. 

source : The Unz Review

Traduction Dominique Muselet

  1. La résolution de censure, qui a été approuvée par 234 voix contre 188, accuse la représentante Tlaib «d’utiliser sa position pour promouvoir un programme discriminatoire» et de faire des «déclarations anti-israéliennes» qui sont «préjudiciables à la communauté juive» https://www.unz.com/pgiraldi/the-israel-exception-to-free-speech

Les États-Unis déclarent : «C’est la guerre»

par Michael Brenner - Le 10/11/2023.

La politique étrangère des États-Unis a mis le pays sur la voie d’un monde fait de rivalités, de luttes et de conflits pour le proche avenir. Washington a déclaré la «guerre» à la Chine, à la Russie et à tous ceux qui s’associent à ces deux pays.

Cette «guerre» est globale – diplomatique, financière, commerciale, technologique, culturelle, idéologique. Elle fusionne implicitement une rivalité présumée entre grandes puissances pour la domination dont s’ensuivrait un choc des civilisations : l’Occident dirigé par les États-Unis contre les États civilisations que sont la Chine, la Russie et, potentiellement, l’Inde.

L’action militaire directe n’est pas explicitement incluse, mais les affrontements armés ne sont pas absolument exclus. Ils peuvent se produire par l’intermédiaire de proxys, comme en Ukraine. Ils peuvent être déclenchés par la volonté de Washington de soutenir Taïwan en tant que pays indépendant.

Note du traducteur : Cette analyse fait un rapide état des lieux de la position géopolitique étasunienne, russe et chinoise dans le monde et propose des alternatives à cet état de «guerre permanente» que les États-Unis imposent au reste du monde. J’ai ajouté quelques commentaires pour préciser les causes profondes de cette situation géopolitique.

Une série d’examens officiels du ministère de la Défense confirment les déclarations des plus hauts fonctionnaires et commandants militaires américains selon lesquelles un tel conflit est probable au cours de la décennie. Les plans de guerre sont bien établis. Cette approche agressive transforme implicitement l’ennemi chinois en un Japon impérial des temps modernes, en dépit des risques catastrophiques inhérents à une guerre entre puissances nucléaires.

L’extrémisme de cette stratégie militaire, qui vise à consolider et à étendre sa domination mondiale, est mis en évidence par la dernière déclaration sur les capacités de guerre requises.

Les recommandations qui viennent d’être promulguées par la commission bipartite du Congrès sur la posture stratégique comprennent le développement et la mise en place de «défenses aériennes et antimissiles intégrées au territoire national, capables de dissuader et de vaincre les attaques coercitives de la Russie et de la Chine, et de déterminer les capacités nécessaires pour garder une longueur d’avance sur la menace nord-coréenne».

Ces propositions ont été approuvées par l’ancien chef d’état-major interarmées, le général Mark Milley, lors de l’entretien qu’il a accordé après son départ à la retraite, dans lequel il a proposé d’ajouter jusqu’à 1000 milliards de dollars au budget actuel de la défense afin de créer les capacités requises. [On voit là qui va finalement être le grand gagnant d’une telle diplomatie, NdT]

Le président Joe Biden, dans l’interview qu’il a accordé ce week-end à l’émission «60 Minutes», a réitéré ces perspectives majoritaires en faisant preuve d’un optimisme débordant :

«Nous sommes les États-Unis d’Amérique, pour l’amour de Dieu, la nation la plus puissante de l’histoire du monde».

Il s’agit pourtant du pays dont le bilan des combats depuis 1975 est d’une victoire, deux nuls et quatre défaites – ou cinq défaites si l’on inclut l’Ukraine. (Ce tableau exclut Grenade, qui n’était qu’une sorte de mêlée d’entrainement). En outre, le stock américain de munitions d’artillerie de 155 mm est totalement épuisé, tout comme celui de ses alliés.

Pas de discussion

Ce positionnement stratégique historique est la cause des implications les plus graves pour la sécurité et le bien-être des États-Unis – et il façonnera les affaires mondiales au XXIe siècle.

Pourtant, il a été pris en l’absence totale de débat sérieux dans l’ensemble du pays, au Congrès, au sein de la communauté de la politique étrangère, dans les médias et – ce qui est le plus étonnant – au plus haut niveau du gouvernement également. [Il a par contre été largement promu par les médias grand public qui ont instillé ce «positionnement stratégique» comme étant une évidence dans les esprits des dirigeants occidentaux qui sont les premiers lecteurs de ces médias. NdT]

Cette dernière lacune est illustrée par la superficialité des déclarations de Biden, du secrétaire d’État Antony Blinken, du conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, de la vice-présidente Kamala Harris, du secrétaire à la défense Lloyd Austin, de Milley et de leurs collaborateurs. [Parce qu’ils savent intuitivement qu’il faut penser comme cela, puisque les médias le disent, mais sans savoir vraiment pourquoi, NdT]

Nous n’avons entendu aucune explication sobre et rigoureuse expliquant en quoi et comment la Chine ou la Russie représentent une menace si manifeste qu’elle nous oblige à nous engager dans une confrontation totale. [Justement parce qu’il n’y en a pas, les médias ne pouvant en présenter aucune de valable. Il faut juste les croire sur parole, la répétition finissant par transformer leurs simples affirmations en une réalité, NdT]

Nous n’avons pas non plus entendu parler de stratégies alternatives, de leurs avantages et de leurs inconvénients, ni d’exposés sincères des coûts qu’entraînera leur mise en œuvre. Et surtout, le silence règne sur ce qui se passera si cette stratégie audacieuse, fondée sur le «tout ou rien», échoue, en tout ou en partie. [L’objectif réel n’étant pas de définir des gains stratégiques futurs, ni le coût pour le contribuable, mais le profit immédiat pour un système économique ultralibéral basé sur une économie de guerre, NdT]

L’ascension fulgurante de la Chine et la réémergence de la Russie en tant que puissance digne de ce nom sont des évolutions que les observateurs attentifs constatent depuis un certain temps déjà. Pour la Russie, les dates marquantes peuvent être identifiées.

Les grandes étapes de la Russie

La première a été le discours du président russe Vladimir Poutine à la conférence de Munich sur la sécurité en 2007. Il y a clairement exprimé son rejet du scénario occidental qui reléguait la Russie à une position subalterne dans un système mondial organisé selon des principes et des intérêts définis en grande partie par les États-Unis.

Qu’il s’agisse de la mondialisation néolibérale ou, en pratique, de l’hégémonie américaine, il a considéré ce scénario comme inacceptable. Au lieu de cela, Poutine a présenté les concepts jumeaux de multipolarité et de multilatéralisme. Tout en soulignant le statut souverain et l’intérêt légitime de tous les États, sa vision ne prévoyait pas de conflit ou de rivalité implacable. Au contraire, il envisageait la délimitation des relations internationales comme une entreprise collective visant un gain mutuel fondé sur le respect mutuel de l’identité et des intérêts fondamentaux des uns et des autres.

Washington, cependant, l’a interprété différemment. Dans leur esprit, Poutine a jeté un pavé dans la mare du projet de mondialisation supervisé par les États-Unis et leurs partenaires. [Rejeter l’ordre ultralibéral que les multinationales occidentales veulent imposer au reste du monde est un casus belli pour les plus hauts dirigeants occidentaux, NdT]

L’administration du président George W. Bush a donc jugé que la Russie devenait gênante et devait être contenue, que son influence devait être limitée. [Qu’une telle attaque contre l’ordre néolibéral devait être bloquée immédiatement, NdT]. Cet objectif a motivé la campagne visant à faire entrer l’Ukraine et la Géorgie dans l’OTAN, le parrainage de l’attaque géorgienne vouée à l’échec contre l’Ossétie du Sud, la tentative de bloquer la construction d’un nouveau gazoduc entre la Russie et l’Allemagne et l’établissement de conditions strictes pour les échanges commerciaux. [Sans oublier les tentatives de révolutions colorées en Biélorussie et en Asie centrale, le financement de médias et de politiques de l’opposition russe, le mandat d’arrêt de la CPI contre Poutine et son outrageuse diabolisation médiatique, NdT]

Elle a culminé avec le coup d’État du Maïdan à Kiev en 2014 et le renforcement de l’Ukraine en tant que puissance capable de maintenir la Russie à sa place. Nous connaissons la suite de cette histoire.

Ensuite, l’image de Poutine comme un diable machiavélique travaillant sans relâche pour paralyser les États-Unis a reçu une épaisse couche de vernis grâce au montage politique du Russiagate – un stratagème concocté par la candidate à la présidentielle Hillary Clinton et ses alliés afin d’expliquer comment elle pouvait perdre une élection contre quelqu’un qui avait commencé sa campagne en automne avec une cote de popularité personnelle défavorable de 67%.

Le défi chinois

La confrontation avec la Chine n’est pas marquée par des événements ou des points de décision aussi clairement visibles. La désignation de la Chine comme challenger des États-Unis en tant que suprématie mondiale s’est cristallisée plus graduellement.

C’est la montée en puissance de l’Empire du Milieu dans toutes ses dimensions de puissance et de capacité nationales qui a d’abord suscité l’inquiétude, puis la peur. Ce rival exigeant était devenu une menace pour la croyance fondamentale en l’exceptionnalisme et la supériorité des États-Unis. Il s’agissait donc d’une menace existentielle au sens propre du terme.

Cette ville n’est pas assez grande pour nous deux !» est une réplique familière aux étasuniens pour la façon dont elle ponctue les épreuves de force dans des centaines de westerns. Aujourd’hui, elle s’étend à la politique étrangère, résumant parfaitement l’attitude de Washington à l’égard de Pékin. Au lieu de cela, pourquoi ne pas inviter l’autre à prendre un verre au Long Branch et à discuter longuement ? Ce serait tellement plus agréable).

La série de différends sur telle ou telle sujet n’étant que le symptôme plutôt que la cause de l’antagonisme mêlé de crainte qui conduit les États-Unis à traiter la Chine comme un ennemi mortel. Lorsque l’on examine la chronologie des événements, il devient évident que l’acte d’accusation étasunien est loin de justifier cette conclusion. [Mais là encore c’est la propagande médiatique qui va, toujours par sa répétition, transformer cet «acte d’accusation» en un jugement dument validé «la Chine est un danger pour les États-Unis», NdT]. Du coup, le point de vue à la mode – et désormais officiel – est que tout est de la faute de la Chine.

Le président Xi Jinping et ses collaborateurs ont soi-disant laissé passer l’occasion de rejoindre la communauté des nations libérales tournée vers l’extérieur ; ils sont devenus de plus en plus répressifs chez eux – se disqualifiant ainsi du partenariat avec les démocraties ; ils ont été agressifs en faisant valoir leurs revendications territoriales en mer de Chine méridionale ; ils n’ont pas apaisé leurs différends avec leurs voisins, en particulier avec le Japon ; et ils se sont écartés de la ligne occidentale (c’est-à-dire étasunienne) à l’égard de l’Iran tout en négociant un modus vivendi avec l’Arabie saoudite.

Plus près de nous, la Chine est accusée d’exploiter de vastes réseaux d’espionnage aux États-Unis dans le but de s’approprier de précieuses technologies de pointe, de manipuler systématiquement les transactions commerciales à son avantage et d’étendre son influence culturelle dans une société américaine poreuse.

Dans cet acte d’accusation, aucune référence n’est faite aux actions douteuses des États-Unis. Le bilan de Washington en tant que citoyen du monde est pourtant loin d’être irréprochable. En ce qui concerne plus particulièrement la Chine, c’est Washington qui a pris les mesures de loin les plus provocatrices.

Rappelons l’emprisonnement de la directrice financière de Huawei à Vancouver sur l’insistance de la Maison Blanche de Trump pour des motifs spécieux (violation de la propre campagne de sanctions illégales de Washington contre l’Iran) afin de contrecarrer le succès de l’entreprise à devenir un acteur dominant dans le domaine des technologies de l’information. L’ancien président Donald Trump l’a lui-même admis en déclarant que les États-Unis pourraient s’abstenir de la poursuivre si la Chine était prête à céder à ses exigences dans les négociations commerciales bilatérales.

L’ultime provocation a été la série de mesures prises à l’égard de Taïwan, qui ont clairement indiqué l’intention de Washington d’empêcher son intégration dans la République Populaire de Chine. Ils ont ainsi franchi la plus indélébile des lignes rouges, celle que les États-Unis ont eux-mêmes contribué à tracer et qu’ils ont respectée pendant un demi-siècle. Cela revient à ce qu’un aristocrate de la vieille Europe en gifle un autre avec ses gants en public. Une invitation sans équivoque à un duel qui exclut toute négociation, médiation ou compromis possible.

Plus qu’un simple rival

Les États-Unis trouvent qu’il est beaucoup plus facile de traiter avec des ennemis manifestes, comme l’URSS, que de partager la scène internationale avec des pays qui les égalent en puissance, quel que soit le degré de menace qu’ils représentent pour la sécurité nationale américaine. Cette dernière est beaucoup plus difficile à gérer pour les Américains, que ce soit sur le plan émotionnel, intellectuel ou diplomatique.

D’où la tendance croissante à caractériser la Chine non seulement comme un rival pour l’influence mondiale, mais aussi comme une menace. Il en résulte une caricature des ambitions de la Chine et une réduction des perspectives de développement d’une relation de travail entre pays égaux.

Une énorme quantité d’énergie est consacrée à cette entreprise délirante. La cible est le public étasunien lui-même. Il s’agit d’une forme bizarre de thérapie de conversion visant à substituer à l’ennuyeuse réalité une version de la réalité inventée de toutes pièces.

La preuve éclatante de ce traitement auto-administré se trouve régulièrement dans les pages du New York Times. Chaque jour, nous avons droit à deux ou trois longs articles sur ce qui ne va pas en Chine, sur ses épreuves et ses tribulations. Aucun événement n’est trop récurrent ou lointain pour ne pas être utilisé dans un diagnostic exagéré d’une maladie sociale ou politique. Les extrêmes auxquels les rédacteurs se livrent dans ce programme de rééducation relèvent de la pathologie. [On revient toujours à cet incessante propagande médiatique, un bourrage de crâne auquel il est difficile d’échapper quand on le subit quotidiennement, NdT]

La menace que représente la Chine porte sur une image de soi exaltée plus que sur des intérêts tangibles. À la base, le problème est psychologique.

Lorsque l’administration Biden est entrée en fonction, le décor était déjà planté pour la déclaration de guerre et l’adoption de mesures concrètes dans ce sens. [La mise en place de la stratégie anti-chinoise a été faite sous Obama, Trump a commencé à l’appliquer, Biden l’a continué, ce qui montre bien que ce n’est pas une décision du président en place mais d’une structure bureaucratique sous-jacente, non élue et dont les décisions ne sont pas soumises au débat démocratique, NdT]

Mais il est étrange qu’un engagement aussi important ait été pris par une équipe d’individus aussi terne, avec à sa tête un président diminué et distrait. Cela peut être attribué à deux facteurs.

Le premier est la vision dogmatique du monde des dirigeants. Leur vision représente une intégration complète du fameux mémo de Paul Wolfowitz de 1992 exposant une stratégie multiple visant à consolider et à étendre la domination mondiale des États-Unis à perpétuité.

Le deuxième est la passion des néoconservateurs pour façonner d’autres pays à l’image des États-Unis. Ce mélange a été agrémenté d’un soupçon d’idéalisme wilsonien à l’ancienne et d’un filet d’humanitarisme issu du mouvement de la Responsabilité de protéger (R2P).

Ce mélange puissant était devenu une orthodoxie pour la quasi-totalité de la communauté de la politique étrangère américaine. En outre, une version rudimentaire a gagné l’adhésion de la classe politique et a façonné la pensée du Congrès, dans la mesure où ses membres réfléchissent aux relations extérieures en ayant recours à des slogans commodes et éculés [ceux transmis par les médias, NdT][Tout ceci montre que les fameux néoconservateurs ont infiltré les structures bureaucratiques occidentales pour que leurs idées suprémacistes puissent être appliquées sans passer par le filtre du débat et du vote démocratique. Avec, si nécessaire, une petite provocation/faux drapeau obligeant les dirigeants élus rétifs à bouger dans le sens désiré, NdT]

Alternative n°1

D’un point de vue objectif, il existe des alternatives.

La première pourrait être qualifiée de politique d’inertie. Elle consisterait à continuer à segmenter les relations extérieures du pays en paquets plus ou moins distincts – géographiques et fonctionnels.

Les deux sous-catégories du Moyen-Orient : Israël et le Golfe ; la «guerre contre le terrorisme», réel ou autre ; la promotion agressive de la mondialisation néolibérale avec l’intronisation d’une élite hétéroclite d’entreprises, de technocrates et de politiciens comme guides et surveillants ; les relations bilatérales avec les nouvelles puissances économiques comme l’Inde et le Brésil pour les faire entrer dans l’orbite néolibérale ; les affaires courantes avec le reste du Sud mondial.

Quant à la Chine et à la Russie, l’une serait traitée comme un rival redoutable et l’autre comme une nuisance envahissante qu’il convient d’entraver en Syrie et au Moyen-Orient. Des mesures concrètes pour contrer le défi commercial et technologique chinois sont prises, soit unilatéralement, soit dans le cadre de négociations directes et rigoureuses. Le soutien à Taïwan serait renforcé, mais sans risquer de froisser Pékin en remettant en cause le principe d’une seule Chine.

Le principe fondamental de cette approche est qu’un système néolibéral toujours plus profond pourrait attirer la Chine dans son champ d’action en tant qu’aimant centrifuge politico-économique. Ainsi, par un processus progressif, un défi potentiel à l’hégémonie américano-occidentale serait progressivement neutralisé, évitant une confrontation directe. [Pour cela il faudrait que le gouvernement chinois laisse ses patrons d’entreprises du niveau de Jack Ma s’investir dans la politique du pays, ce qui n’est pas le cas comme on l’a vu lorsque ce dernier a été rappelé à l’ordre en lui disant que «s’il veut faire de la politique qu’il adhère au Parti communiste et que s’il veut faire du business, qu’il ne s’occupe alors pas de politique». NdT]

La Russie, pour sa part, pourrait être traitée plus durement : Les sanctions post-2014 ont été renforcées, ses approches en Syrie et dans d’autres domaines ont été repoussées et le renforcement discret de l’Ukraine s’est poursuivi. Telle était, en substance, l’approche adoptée par l’ancien président Barack Obama et par Trump.

L’hypothèse majoritaire d’aujourd’hui selon laquelle une bataille capitale avec les Chinois est inscrite dans les étoiles, point culminant d’une rivalité à somme nulle pour la domination mondiale, est relativement récente.

Il n’y a pas si longtemps, le consensus était que la stratégie la plus sensée comportait deux éléments.

Le premier était un engagement pacifique mettant l’accent sur l’interdépendance économique et conduisant à la participation de la Chine à un système mondial plus ou moins ordonné, dont les règles du jeu pourraient devoir être modifiées, mais où la politique de puissance serait restreinte et contenue.

(En ce qui concerne la restructuration des organisations internationales existantes, le FMI se distingue. Depuis sa création dans l’après-guerre, les États-Unis détiennent un droit de veto sur tout ou partie de ses actions. Ils refusent catégoriquement d’y renoncer malgré les changements radicaux dans la constellation du pouvoir financier et monétaire mondial. Le FMI est donc une filiale de facto du département d’État. Cet état de fait s’avérera bientôt absolument inacceptable pour la Chine et les BRIC).

La seconde était une mesure d’équilibre militaire visant à éliminer toute tentation d’édification d’un empire qui pourrait exister à Pékin tout en rassurant les voisins. La question en suspens était de savoir exactement où et comment l’équilibre devait être trouvé.

Telle était la perspective dominante jusqu’à la deuxième administration Obama. Aujourd’hui, cette approche a perdu sa place dans le courant dominant du discours de politique étrangère. Il n’y a cependant pas de jour ou d’événement fixe qui ait marqué ce brutal changement de cap.

Cette ligne d’approche progressive et décousue a ses avantages malgré son penchant pour le conflit. L’essentiel est qu’elle évite d’enfermer les États-Unis dans une position d’hostilité implacable à l’égard de la Chine. Il n’y a pas de logique intégrée qui nous pousse vers un conflit armé. Elle laisse implicitement ouverte la possibilité d’une évolution plus positive de la pensée américaine.

Quelles que soient les chances d’une telle évolution et l’arrivée à la Maison-Blanche d’un président doté de la vision audacieuse d’un véritable homme d’État, une telle évolution ne serait pas exclue comme elle l’est par la mobilisation actuelle en faveur d’une longue «guerre». [L’arrivée d’un tel homme d’État à la Maison Blanche est systématiquement bloquée par une immédiate campagne médiatique de dénigrement lancé contre un tel homme. C’est un espoir impossible dans l’état actuel des choses. NdT]

Alternative n°2

Il existe une autre solution, radicale, fondée sur la conviction qu’il est possible d’élaborer une stratégie à long terme visant à entretenir des liens de coopération avec la Russie et la Chine. Cette stratégie, qui prendrait la forme d’un partenariat, serait fondée sur un engagement mutuel en faveur du maintien de la stabilité politique et de l’élaboration de mécanismes permettant d’éviter les conflits. Cette idée n’est pas aussi farfelue qu’on pourrait le croire à première vue. [C’est même la plus raisonnable alors pourquoi ne pas l’envisager. Là encore, de telles idées sont décrédibilisées, considérées comme «farfelues», comme le montre la réaction de l’auteur, et même censurées par les médias afin qu’elles ne puissent pas être sereinement discutées dans l’arène de débat démocratique que sont censés être ces médias. NdT]

L’idée d’un concert des grandes puissances vient à l’esprit. Cependant, nous devrions envisager un arrangement très différent de l’historique concert des nations européennes qui a vu le jour à la Conférence de Vienne au lendemain des guerres napoléoniennes.

D’une part, l’objectif ne serait pas de renforcer le statu quo par une double stratégie consistant à éviter les conflits armés entre les États signataires et à réprimer les mouvements révolutionnaires susceptibles de mettre en péril les monarchies existantes. Les caractéristiques de ce système étaient la concentration du pouvoir de garde dans les cinq grands cogestionnaires du système, l’étouffement des réformes politiques dans toute l’Europe et le mépris des forces apparaissant en dehors de leur champ d’action.

En revanche, un partenariat contemporain entre les grandes puissances assumerait la responsabilité de prendre la tête de la conception d’un système mondial fondé sur les principes mutuellement renforcés d’ouverture, d’égalité souveraine et de promotion de politiques qui produisent des résultats à somme positive.

Plutôt que d’être dirigées par un directoire, les affaires internationales seraient structurées par des institutions internationales modifiées en termes de philosophie, de prise de décision multilatérale et d’un certain degré de déconcentration qui donnerait du pouvoir aux organismes régionaux. Il y aurait un modèle établi de consultation entre les gouvernements dont le poids économique et la capacité militaire devraient tout naturellement jouer un rôle informel en assurant des fonctions de maintenance du système et en facilitant l’implication d’autres États. La légitimité serait établie par la conduite et la performance.

La baisse drastique du respect pour le leadership mondial des États-Unis facilitera ce processus, comme le démontrent déjà le succès des BRICS.

Le point de départ crucial d’un tel projet est une rencontre des esprits entre Washington, Pékin et Moscou, accompagnée d’un dialogue avec New Delhi, Brasilia, etc.

Il y a des raisons de croire que les conditions sont objectivement favorables à une telle entreprise depuis plusieurs années. Cependant, l’Occident ne l’a jamais reconnue, et encore moins sérieusement envisagée – une occasion historique manquée. [S’il y a la paix, comment vendre des armes et maintenir à un tel niveau le gigantesque budget du Pentagone, NdT]

Le facteur suffisant le plus important est le tempérament des dirigeants chinois et russes. Xi et Poutine sont des dirigeants rares. Ils sont sobres, rationnels, intelligents, très bien informés et capables d’une vision large.

(L’objectif traditionnel de la Chine a toujours été d’obtenir la déférence des autres pays tout en renforçant sa propre puissance, et non de leur imposer un imperium. Elle ne partage pas non plus la volonté américaine d’organiser les affaires du monde entier en fonction d’une universalisation de sa propre civilisation. C’est là que réside l’opportunité d’éviter une «guerre de transition».)

Cependant, aucun dirigeant américain ne se profile à l’horizon qui reconnaisse cette réalité primordiale et qui semble prêt à saisir l’occasion d’«infléchir l’arc de l’histoire». Obama a brièvement caressé l’idée, avant de retomber dans la rhétorique éculée de l’exceptionnalisme américain : «Nous sommes le numéro un – vous feriez mieux d’y croire. Personne d’autre ne s’en approche !») [Parce que tout dirigeant caressant ce genre d’idée serait immédiatement grillé médiatiquement et donc politiquement, n’ayant aucune chance d’atteindre un niveau de responsabilité suffisant pour «infléchir l’arc de l’histoire». NdT]

Bien qu’ils s’attachent à garantir leurs intérêts nationaux, et surtout le bien-être de leurs peuples, ni Xi ni Poutine ne nourrissent d’ambitions impériales. Et tous deux ont un long mandat de chef d’État. Ils disposent du capital politique nécessaire pour investir dans un projet d’une telle ampleur et d’une telle perspective. Malheureusement, Washington n’a pas de dirigeants au caractère et aux talents similaires. [Il y en a mais ils sont rendus invisibles médiatiquement, NdT]

Quant aux alliés des États-Unis, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils fassent preuve de retenue. Ces fidèles vassaux sont passés du statut d’insignifiant à celui de partenaire actif, quoique subalterne, dans la lutte contre le crime.

Un spectacle odieux

L’observation des dirigeants européens qui font la queue pour rencontrer Bibi Netanyahou à Tel-Aviv alors qu’il inflige des atrocités aux habitants de Gaza fait froid dans le dos. À peine un mot de préoccupation pour deux millions de civils, juste l’envoi précipité de nouvelles armes détournées des champs de bataille ukrainiens. Ce spectacle odieux a été éclipsé par la performance honteuse de Biden cette semaine à Jérusalem. [Les dirigeants européens sont eux aussi sélectionnés par la pression médiatique. On l’a vu en France avec Macron mais c’est encore pire avec les dirigeants non élus de l’Union Européenne, NdT]

Les réunions au sommet de Bush, Obama, Trump ou Biden se sont toujours concentrées soit sur des questions de détail, soit sur des instructions concernant ce que leur homologue devrait faire pour se conformer à la vision américaine du monde. Dans les deux cas, il s’agit d’une perte de temps précieux par rapport à l’impératif de promouvoir une perspective mondiale commune à long terme.

L’approche la plus judicieuse pour entamer un dialogue sérieux pourrait être celle d’un président doté de qualités d’homme d’État qui s’assoirait seul avec Poutine et Xi pour une session ouverte et poserait des questions telles que : «Que voulez-vous, président Poutine ? «Que voulez-vous, président Poutine/président XI ? Comment voyez-vous le monde dans 20 ans et la place de votre pays dans ce monde ?»

Seraient-ils prêts à donner une réponse articulée ? Poutine, certainement. C’est exactement ce qu’il propose depuis 2007, à de nombreuses reprises, de vive voix ou dans ses écrits. Au lieu de cela, il s’est vu opposer une fin de non-recevoir et, depuis 2014, a été traité comme un paria menaçant à diffamer et à insulter personnellement.

Voici le point de vue de Barack Obama :

«Le président russe est un homme «physiquement banal», comparable aux «caïds de banlieues, durs et rusés, qui s’occupent des machines à sous de Chicago».

Ce commentaire, tiré du premier volume des mémoires publiées par Obama, «The Promised Land», en dit plus long sur son propre ego, à la fois gonflé et vulnérable, que sur le caractère de Poutine.

En fait, ce sont les machines à sous de Chicago, ainsi que l’argent et les encouragements du réseau Pritzker, qui ont fait de Obama ce qu’il est devenu.

Contraste : Lorsque Bismarck a rencontré Disraeli lors de la conférence de Berlin de 1878 – allant même jusqu’à l’inviter deux fois à manger chez lui, lui qui était juif – il n’a pas harcelé le Premier ministre britannique au sujet des restrictions commerciales imposées aux exportations allemandes de textiles et de produits métallurgiques, ni au sujet des mauvais traitements systématiques infligés par les Britanniques aux travailleurs des plantations de thé dans l’Assam.

Il n’a pas non plus commenté le physique de l’homme. Bismarck était un homme d’État sérieux, contrairement aux personnes à qui nous confions la sécurité et le bien-être de nos nations.

En fin de compte, Poutine et Xi semblent perplexes face à des homologues occidentaux sans états d’âme qui ne respectent pas les préceptes élémentaires de la diplomatie. Cela devrait également être une préoccupation – sauf pour ceux qui ont l’intention de mener la «guerre» américaine d’une manière linéaire et qui n’ont donc pas besoin d’accorder beaucoup d’attention à la pensée des autres parties.

Le vitriol que ses homologues occidentaux jettent sur Poutine avec une telle véhémence a quelque chose d’énigmatique. Cela est manifestement disproportionnée par rapport à tout ce qu’il a fait ou dit, même si l’on déforme l’histoire sous-jacente de l’Ukraine.

La condescendance d’Obama suggère une réponse. Au fond, leur attitude reflète l’envie. L’envie dans le sens où il est inconsciemment reconnu comme clairement supérieur en termes d’intelligence, de connaissance des questions contemporaines et de l’histoire, d’éloquence, de sens politique et – très certainement – d’habileté diplomatique.

Essayez d’imaginer un dirigeant américain imitant la performance de Poutine, qui organise des séances de questions-réponses de trois heures avec des citoyens de tous bords, en répondant directement, en détail, de manière cohérente et de bonne grâce. Biden ? Le Premier ministre canadien Justin Trudeau ? Le chancelier allemand Olaf Scholz ? Le Premier ministre britannique Rishi Sunak ? Le président français Emmanuel Macron ? Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne ? Le Premier ministre estonien Kaja Kallis ? [Alors que Poutine accordait régulièrement des interviews aux mêmes journaux occidentaux qui le diabolisaient sans que cela ne l’effraie, jamais un dirigeant étasunien n’a accordé d’interview libre à un journal russe ou chinois, NdT]

Même Obama, qui nous a servi des sermons en conserve dans un langage noble qui n’a pas grand-chose à voir avec la réalité. C’est pourquoi la classe politique occidentale évite soigneusement de prêter attention aux discours et aux conférences de presse de Poutine – loin des yeux, loin du cœur.

Elle agit en se référant à la caricature et non à l’homme réel.

L’ère de l’Ukraine

Aujourd’hui, à l’ère de l’Ukraine, le consensus rigide de Washington est que Vladimir Poutine est le dictateur brutal par excellence – fou de pouvoir, impitoyable et n’ayant qu’une prise ténue sur la réalité.

En effet, il est devenu courant de l’assimiler à Hitler, comme l’ont fait des figures de proue de l’élite du pouvoir américain telles que Hillary Clinton et l’ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, ainsi que d’innombrables «faiseurs d’opinion». Même 203 nobles Nobels ont prêté leur cerveau collectif et leur notoriété à une «lettre ouverte» dont la deuxième phrase associe l’attaque de la Russie contre l’Ukraine à l’assaut de Hitler contre la Pologne en septembre 1939. [On l’on découvre que ni les scientifiques ni les peoples du show biz, à qui les médias demandent pourtant régulièrement leur avis, à condition qu’ils respectent la ligne éditoriale, ne sont experts en géopolitique mais qu’ils subissent la même pression médiatique qui leur fait prendre la propagande pour argent comptant, NdT]

Malheureusement, l’idée que ceux qui prennent ces décisions devraient se donner la peine de savoir de quoi ils parlent est largement considérée comme radicale, voire subversive. [À quoi sert de savoir quand tu dois juste obéir. Savoir n’entretiendrait qu’une dissonance cognitive qui les gênerait dans leur boulot de donneurs d’ordre, NdT]

En ce qui concerne Poutine, il n’y a absolument aucune excuse pour une telle ignorance. Il a présenté son point de vue sur la manière dont la Russie envisage sa place dans le monde, ses relations avec l’Occident et les contours/règles d’un système international souhaité de manière plus complète, plus éclairée par l’histoire et plus cohérente que n’importe quel autre dirigeant national que je connaisse. Les déclarations à l’emporte-pièce du type «nous sommes les meilleurs et nous le serons toujours – vous feriez mieux de le croire» (Obama) ne sont pas son style.

Le fait est que l’on peut être troublé par ses conclusions, mettre en doute sa sincérité, soupçonner des courants de pensée cachés ou dénoncer certaines actions. Mais cela n’a aucune crédibilité si l’on ne s’est pas intéressé à l’homme sur la base de ce qui est disponible – et non sur la base de caricatures de dessins animés. De même, nous devrions reconnaître que la Russie n’est pas un one-man-show et qu’il nous incombe d’examiner la réalité plus complexe de la gouvernance et de la politique russes. [Il y a une grande différence entre la confiance aveugle, envers Poutine ou qui que soit d’autre, et la franche discussion sans préjugés qui permet aux deux parties de s’écouter et de se comprendre. Aucun dirigeant ni analyste médiatique n’écoute vraiment Poutine, la diabolisation du personnage par les médias empêche toute écoute sans préjugés, dans le genre «on ne discute pas avec un tyran», NdT]

Le président chinois Xi a échappé à la diffamation personnelle dont Poutine a fait l’objet – jusqu’à présent. Mais Washington n’a pas fait plus d’efforts pour l’engager dans un discours sur la forme future des relations sino-américaines et sur le système mondial dont ils sont destinés à être les principaux gardiens conjoints.

Xi est plus insaisissable que Poutine. Il est beaucoup moins direct, plus réservé et incarne une culture politique très différente de celle des États-Unis ou de l’Europe. Pourtant, il n’est pas un idéologue dogmatique ni un impérialiste avide de pouvoir. Les différences culturelles peuvent trop facilement devenir une excuse pour éviter l’étude, la réflexion et l’exercice d’imagination stratégique qui s’imposent.

Façonner la structure mondiale

L’approche décrite ci-dessus vaut les efforts – et les faibles coûts – qu’elle implique. En effet, ce sont les accords entre les trois dirigeants (et leurs collègues de haut rang) qui sont de la plus haute importance.

En d’autres termes, il s’agit de s’entendre sur la manière dont ils perçoivent la forme et la structure des affaires mondiales, sur les points où leurs intérêts s’opposent ou convergent, et sur la manière de relever le double défi consistant à 1) gérer les points de friction qui peuvent surgir, et 2) travailler ensemble pour assurer les fonctions de «maintenance du système» dans les domaines de l’économie et de la sécurité.

À l’heure actuelle, il n’y a aucune chance que les dirigeants américains aient le courage ou la vision nécessaire pour s’engager dans cette voie. Ni Biden et son équipe, ni leurs rivaux Républicains ne sont à la hauteur.

En vérité, les dirigeants américains sont psychologiquement et intellectuellement incapables de réfléchir sérieusement aux conditions d’un partage du pouvoir avec la Chine, avec la Russie ou avec qui que ce soit d’autre – et de développer des mécanismes pour y parvenir à différentes échéances. [Là encore, ce n’est pas tant qu’ils en soient intellectuellement incapables, c’est surtout qu’ils savent que cela leur est politiquement interdit, au risque de leur carrière politique. Ils le voudraient qu’ils n’en auraient de toutes façons ni le temps ni les moyens. NdT]

Washington est trop préoccupé par l’équilibre naval en Asie de l’Est pour réfléchir à des stratégies générales. Ses dirigeants sont trop complaisants à l’égard des failles profondes de nos structures économiques, et trop gaspilleurs en dissipant des milliers de milliards de $ dans des entreprises chimériques visant à exorciser un ennemi mythique pour se positionner en vue d’une entreprise diplomatique du type de celle à laquelle une Amérique égocentrique n’a jamais été confrontée.

La volonté de revalider leur vertu et leur singularité présumées détermine désormais ce que les États-Unis font dans le monde. D’où l’importance accordée à des slogans tels que «démocratie contre autocratie». Il s’agit là d’une belle métaphore de la position inconfortable dans laquelle se trouve l’Oncle Sam ces jours-ci, proclamant fièrement sa grandeur durable du haut de tous les pupitres et autels du pays, s’engageant à maintenir sa position de numéro un mondial pour toujours et à jamais.

Mais les États-Unis se heurtent aussi constamment à une réalité peu accommodante. Au lieu de réduire la taille du mastodonte ou de s’appliquer à élever délicatement l’arche, ils tentent à maintes reprises de passer au travers, dans un vain effort pour plier le monde à leur mythologie. L’invocation du protocole de commotion cérébrale s’impose, mais personne ne veut admettre cette vérité qui donne à réfléchir.

Cet état est proche de ce que les psychologues appellent la «dissociation».  Elle se caractérise par une incapacité à voir et à accepter les réalités telles qu’elles sont pour des raisons émotionnelles profondément ancrées. [La réalité n’est pas acceptée car elle est dissimulée aux yeux du public. Qui accepterait de dire «mon pays a besoin de guerres perpétuelles pour que ses élites puissent s’enrichir sur le sang versé par les populations du monde entier». Il est tellement plus rassurant de se dire «mon pays est entouré de méchants qu’il faut tuer avant qu’ils nous tuent». C’est donc ce que racontent les médias pour éviter toute «dissociation cognitive» dans le public. NdT]

La tension générée pour une nation ainsi constituée lorsqu’elle est confrontée à la réalité objective n’oblige pas à une prise de conscience accrue ou à un changement de comportement si la caractéristique dominante de cette réalité est l’attitude et les opinions majoritairement exprimées par d’autres personnes [et surtout les médias, NdT] qui partagent les mêmes illusions. [Un occidental habitant loin des champs de bataille déclenchés par cette politique guerrière ne peut connaitre la «réalité» qu’à travers ce que va lui en raconter les médias qu’il lit. Sa «réalité» ne dépendra donc que de la description médiatique dans laquelle il est enfermé puisque, en général, il ne lira pas d’autres médias que les médias grand public auquel il est habitué. D’où le laborieux mais nécessaire travail de «contre information» de la presse alternative et la diffamation médiatique officielle pour dénigrer ce travail. NdT]

source : Consortium News via Le Saker Francophone

Israël/Gaza : Un scénario noir pour l’administration Biden

par Leslie Varenne - Le 09/11/2023.

Commencé avec la débâcle de Kaboul, le mandat de Joe Biden pourrait se terminer par un conflit généralisé au Moyen-Orient. Entre-temps, il y eut l’Ukraine où plus personne n’oserait parier sur une victoire de Kiev et de ses alliés de l’OTAN. Un mois après le début du brasier à Gaza l’administration démocrate se retrouve dans la pire des configurations possibles. Elle est coincée entre son soutien inconditionnel à Israël et la colère des opinions publiques arabes qui la renvoie à la détestation de l’Amérique sous l’ère Georges W. Bush. «Nous n’avons pas à choisir entre défendre Israël et aider les civils palestiniens. Nous pouvons et devons faire les deux», a déclaré Anthony Blinken. Cependant, plus l’asphyxie et les bombardements sur l’enclave palestinienne se prolongent, plus ce numéro d’équilibriste devient dangereux. 

L’arbre qui cache la forêt

L’attaque du 7 octobre a surpris tout le monde. Une semaine plus tôt, le conseiller à la sécurité nationale, Jack Sullivan prononçait cette phrase déjà entrée dans l’histoire : «le Moyen-Orient n’avait jamais été aussi calme depuis deux décennies». Cela s’appelle avoir de bons capteurs et une intelligence des situations dans une région où pourtant les États-Unis sont omniprésents. En plus de leurs nombreuses emprises militaires et de leurs imposantes ambassades, le Pentagone dispose également comme le révèle Intercept, d’une base secrète au cœur du désert israélien du Néguev, à seulement 32 kilomètres de Gaza. Mais les militaires surveillaient l’Iran au lieu de regarder ce qu’ils avaient sous leurs yeux.

Deux autres événements majeurs n’auraient pas dû passer inaperçus.

Après 15 ans de luttes intestines et de très longues négociations, en octobre 2022, à Alger, 14 factions palestiniennes se sont officiellement réconciliées. Islamiques ou laïques comme le Hamas, le Djihad Islamique ou le Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP), ces organisations se sont réunies sur la base de la cause palestinienne au-delà de leurs différences religieuses et idéologiques. Ce sont les branches armées des factions citées qui opèrent sur le front de Gaza.

L’autre fait marquant fut la coupe du monde à Doha où cette cause s’est affichée massivement dans les tribunes à tel point que certains journaux titraient : «La Palestine a remporté la coupe du monde». (voir article de l’IVERIS). Comment dès lors continuer à penser que cette lutte était devenue surannée et invisible ? Comment imaginer que les milliers de prisonniers dans les geôles israéliennes, l’embargo sur Gaza, la colonisation en Cisjordanie pouvaient durer indéfiniment ?

L’aveuglement américain a été tel qu’il a malgré tout fait des accords d’Abraham sa priorité au Moyen-Orient. Ces accords, initiés sous le mandat de Donald Trump, signés par les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc, rejetés par l’Autorité palestinienne comme par le Hamas, sont pourtant basés sur le postulat que la cause palestinienne était définitivement enterrée.

Mieux, de manière incompréhensible, alors que cette normalisation avec Israël est en partie responsable de l’explosion en cours, les diplomates américains continuent à s’entêter et à multiplier les pressions sur Mohammed Ben Salmane pour qu’il la signe.

La stratégie du poulet sans tête

Depuis le 7 octobre, la Maison-Blanche mène une politique encore plus erratique qui montre à quel point elle est démunie. Une semaine après le début du conflit, le secrétaire d’État s’est rendu en Égypte et en Jordanie avec, comme l’a raconté sur France Inter l’ancien envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassam Salamé, : «l’idée folle de mettre les Palestiniens au Sinaï». En réalité, le plan consistait à transférer les Gazaouis en Égypte et les Cisjordaniens en Jordanie. Organiser une deuxième Nakba, comme en 1948, avec des tentes en dur ? Selon une source libanaise proche du dossier, devant les ponts d’or qui lui étaient promis, le maréchal Sissi aurait un temps hésité, mais l’armée a opposé un non catégorique. Le roi Abdallah ne s’est pas montré plus enthousiaste.

Toute la stratégie américaine est à l’avenant. D’un côté, les dirigeants américains répètent inlassablement le mantra : «Israël a le droit de se défendre» ; la Maison-Blanche envoie deux porte-avions en Méditerranée ; le Pentagone fournit les armes en ne traçant pas de lignes rouge quant à leur utilisation ; le Congrès vote une aide de 14 milliards de dollars à Tel-Aviv. De l’autre, elle demande à Benjamin Netanyahou de protéger les civils. Après avoir, dix jours plus tôt, mis son véto à une résolution du Conseil de sécurité demandant une pause humanitaire, Anthony Blinken a demandé à Tel-Aviv… une pause humanitaire ! Il espérait ainsi obtenir la libération des otages détenteurs d’un passeport américain. Tsahal a répondu à cette proposition en intensifiant les bombardements. Les appels de Joe Biden à cesser la colonisation et la répression en Cisjordanie, ont reçu une réponse similaire. Résultat, le secrétaire d’État repartira encore bredouille de son deuxième voyage dans la région.

La colère du monde       

Le conflit Israël/Palestine dure depuis 75 ans, ce qui signifie qu’environ 98% des habitants de la planète sont nés avec cette crise en héritage, le monde arabe la porte dans ses gènes. Au 5 novembre, le bilan des bombardements israéliens faisait état, selon le Hamas, de 9488 personnes dont 3900 enfants auxquels il faut ajouter plus de 25 000 blessés. Pour les opinions publiques de la région, ce soutien inconditionnel à Israël fait de Washington le complice de ce décompte macabre. Retour à la période de la guerre en Irak, de Guantanamo, de l’Afghanistan, avant Obama et son fameux discours du Caire…

Dans tout le monde arabo-musulman, de l’Égypte à l’Indonésie les manifestations de soutien aux Palestiniens sont impressionnantes. Les éditorialistes se sont beaucoup émus de celles qui ont eu lieu en Turquie accompagnées des propos durs à l’endroit d’Israël tenus par Recep Tayyip Erdogan. Mais le président turc parle beaucoup, agit peu, tient ses troupes et n’est pas prêt de quitter l’OTAN. En revanche, il faut prêter attention aux cortèges encore plus massifs qui se sont déroulés au Pakistan, pays de 250 millions de musulmans.

En Afrique, le Maghreb est vent debout, y compris au Maroc qui a signé les accords d’Abraham. Dans les pays d’Afrique subsaharienne, malgré les nombreux évangélistes, qui pour des raisons bibliques vénèrent Israël, l’empathie se porte majoritairement vers les Palestiniens. Une Ivoirienne membre de cette communauté explique «Nos églises nous demandent de soutenir les Israéliens, mais nous sommes nombreux à considérer que c’est une affaire politique. De toute façon, entre notre religion et les peuples colonisés notre solidarité va à ces derniers».   

En Amérique du Sud, la contestation prend une autre forme, avec la rupture des relations diplomatiques comme en Bolivie, ou le rappel des ambassadeurs en poste à Tel-Aviv par la Colombie, le Honduras ou encore l’Argentine.

Les États-Unis font face également à leurs divisions internes, notamment au sein de la jeunesse démocrate, woke et décolonialiste. Ils doivent aussi affronter une bronca sourde au sein de leur propre administration, de l’ONU et des ONG1,2,3. Il faut reconnaître qu’un tel bilan : Décès de 88 employés des Nations unies, de 36 journalistes sur une période aussi courte est sans précédent. Le siège moyenâgeux de Gaza, les bombardements sur les populations et les infrastructures civiles remettent également en cause le droit international que ces organisations sont censées défendre. Ce deux poids, deux mesures des États-Unis, par rapport à leur position sur d’autres théâtres, qui affaiblit tant l’Occident fragilise aussi, de manière inédite, l’édifice des organisations multilatérales.

Zéro pointé

À la veille d’entrer en campagne électorale, le bilan de la politique étrangère de Joe Biden est un désastre. Les faits sont implacables. Les États-Unis se sont mis, et avec eux leur alliés occidentaux, une grande partie du monde arabo-musulman à dos et le reste des pays dits du Sud ne sont guère plus bienveillants. Alors que, précisément leur stratégie consistait à reconquérir ce «Sud global» pour peser dans leur confrontation avec la Chine. Raté.

La défaite ukrainienne est sur le point d’être actée. Il faudra en assumer la responsabilité d’autant que cette guerre aura renforcé le Kremlin sur le plan militaire et démuni les alliés de l’OTAN de leur armement. Dans le même mouvement, les sanctions à l’encontre de la Russie ont considérablement affaibli les économies des pays de l’Union européenne, pendant que l’axe Moscou/Pékin/Téhéran se renforçait. 

Lors de son discours du 4 novembre, le patron du Hezbollah, Hassan Nasrallah a clairement expliqué que l’élargissement à une guerre régionale, tant redoutée par la Maison-Blanche, était corrélé à la poursuite des hostilités en Palestine. Dans ce cas, avec quels alliés les Américains feront-ils face à tous les fronts ? Ils sont en première ligne et seuls, l’Europe est divisée, atone et plus aucune voix ne porte dans son camp. Les dirigeants arabes, proches de Washington, ne pourront intégrer une coalition en l’état de la colère de leurs peuples.

Les bases américaines en Syrie en Irak sont déjà régulièrement attaquées. Du côté de la mer Rouge, les Houthis du Yémen ont déclaré la guerre à Israël en tirant des missiles sur Eilat et le Soudan voisin est aussi la proie des flammes. Ce conflit est un autre échec américain patent. Alors que la médiation internationale sous leur égide était censée ramener la démocratie, elle a créé les conditions de l’explosion. Les conséquences sont là aussi catastrophiques : six millions de déplacés, un million de réfugiés, des milliers de morts dont le décompte est impossible tant la situation est chaotique.

Au Moyen-Orient, plus les heures passent et plus la situation se dégrade. Si les États-Unis n’obtiennent pas un cessez-le-feu à Gaza rapidement et ne trouvent pas une issue politique, inévitablement l’embrasement aura lieu. Ils seront embourbés dans une région dont ils pensaient s’être débarrassée pour focaliser leur énergie et leurs moyens sur la Chine. Encore raté…

Source : IVERIS

  1. https://www.trtfrancais.com/conflit-israelo-palestinien-demission-dun-haut-responsable-du-departement-detat-americain
  2. https://www.france24.com/2023/11/04/la-démission-d-un-haut-responsable-de-l-onu-symbole-d-un-monde-divisé-sur-l-offensive-à-gaza
  3. De manière assez inédite toute la communauté humanitaire a signé un communiqué appelant à un cessez-le-feu. https://interagencystandingcommittee.org/we-need-immediate-humanitarian-ceasefire-statement-principals-inter-agency-standing-committee

11 septembre 2001 : La théorie du « complot piraté »

 

par Laurent Guyénot - Le 29/09/2022.

Le 11 septembre pour les nuls

Est-il vrai que 9/11 was an inside job ? Oui, dans la mesure où Israël est « à l’intérieur » des États-Unis. Mais pour les 9/11 truthers qui ont identifié Israël comme le principal responsable, 9/11 was an inside job est au mieux une demi-vérité, et au pire une partie intégrante de l’opération sioniste, un peu comme un drapeau secondaire cousu en doublure sous le faux drapeau de l’islamisme. Victor Thorn (1963-2017) a écrit dans son livre “9/11 made in Israel : The Plot Against America” (2011) : « Fondamentalement, le “mouvement pour la vérité sur le 11-Septembre” a été créé avant le 11 septembre 2001 comme un moyen de supprimer les informations relatives à la complicité israélienne. […] Le slogan 9/11 was an inside job est très probablement le meilleur exemple de propagande israélienne jamais conçu ». En termes plus doux, il s’agit d’une « opposition contrôlée ».

Un authentique mouvement pour la vérité aurait désigné Israël comme le principal suspect dès le départ. En effet, dès le premier jour, il était évident qu’Israël était le principal bénéficiaire. Le jour même des attentats à 13 heures, heure de New York, George Friedman (« né à Budapest, en Hongrie, de parents juifs qui ont survécu à l’Holocauste », nous informe Wikipédia) se réjouissait sur son site géopolitique STRATFOR :

« Le grand gagnant aujourd’hui, intentionnellement ou non, est l’État d’Israël. Israël est assiégé par des kamikazes depuis plus d’un an. Elle a répondu en menant une guerre systématique contre les structures de commandement palestiniennes. La communauté internationale, en particulier les États-Unis, a exercé de fortes pressions sur Israël pour qu’elle cesse ses opérations. L’argument a été avancé que la menace d’attentats-suicides, bien que réelle, ne constitue pas en elle-même une véritable menace pour la sécurité nationale israélienne et ne devrait pas déclencher le type de réponse qu’Israël apporte. Les événements d’aujourd’hui changent tout cela. Premièrement, les États-Unis ne peuvent plus prétendre qu’Israël devrait endurer les bombardements. À l’avenir, l’humeur politique intérieure américaine ne tolérera tout simplement pas une telle position. Deuxièmement, Israël redevient maintenant un allié indispensable des États-Unis. Les États-Unis vont évidemment lancer une guerre massive, à la fois secrète et ouverte, contre le mouvement islamiste radical international qui est supposé être à l’origine de cette attaque. Non seulement cela aligne les intérêts américains et israéliens, mais cela rend également les États-Unis dépendants des Israéliens – dont les capacités de renseignement dans ce domaine ainsi que les capacités opérationnelles secrètes vont clairement devenir indispensables. Il ne fait donc aucun doute que les dirigeants israéliens se sentent soulagés. »

C’est assez simple : le 11 septembre peut être compris comme un cas de « triangulation », dans lequel deux parties sont amenées à entrer en conflit l’une avec l’autre par la main invisible d’un tiers. Dans ce cas, le « choc de civilisation » souhaité entre l’Occident et le monde musulman a été déclenché par Israël, le 11 septembre n’étant que l’opération la plus spectaculaire dans cette stratégie de longue haleine. La triangulation est la tactique préférée du Mossad, décrite par la U.S. Army School for Advanced Military Studies, à la veille des événements du 11 septembre 2001, comme ayant « la capacité de cibler les forces américaines en faisant ressembler cela à un acte palestinien/arabe »1. La triangulation, comme l’explique bien Lucien Cerise, est également utilisée pour créer des conflits au sein d’une nation (des chocs de civilisation interne, pour ainsi dire). Dans la plupart des cas, la main d’Israël n’est invisible que dans la mesure de l’aveuglement volontaire des autorités et du peuple (le proverbial éléphant dans la pièce).

Si, au lieu de comparer le 11 septembre à l’Opération Northwoods qui n’a jamais eu lieu, le film complotiste le plus regardé après le 11 septembre (Loose Change) avait rappelé aux Américains l’attaque contre le USS Liberty, le mouvement 9/11 Truth aurait évolué dans une direction totalement différente de celle qu’il a prise sous la houlette d’Alex Jones. Personne ne songerait à qualifier l’attaque du USS Liberty de inside job ou de « blessure auto-infligée », même si Johnson autorisa secrètement l’opération. Il s’agit d’une tentative par l’armée israélienne de couler un navire américain non armé avec tout son équipage pour accuser les Égyptiens de ce crime et entraîner les États-Unis dans une guerre mondiale.

Il suffisait de compléter l’arrière-plan avec d’autres opérations sous fausse bannière israéliennes documentées (le bombardement de l’hôtel King David en 1946, l’affaire Lavon en 1954, Israël bombardant ses propres ambassades en Argentine en 1992 et à Londres en 1994, etc.) pour transformer un tel mouvement en tsunami. La théorie de l’« opération interne » (inside job), en revanche, ne peut jamais atteindre une masse critique, pour une raison simple : l’idée que le gouvernement américain, de sa propre initiative, trompe et terrorise ses propres citoyens en tuant des milliers d’entre eux pour justifier des guerres au Moyen-Orient qui ne sont même pas dans l’intérêt de la nation, cela est tout simplement trop difficile à croire pour la grande majorité des Américains – plus difficile à croire que le récit officiel avec ses impossibilités matérielles. En comparaison, l’idée qu’Israël attaque l’Amérique sous le faux drapeau de terroristes islamiques pour gagner le soutien américain contre ses ennemis arabes, est immédiatement compréhensible par toute personne de bon sens. Ce n’est qu’avec le pouvoir hypnotique des médias de grand-chemin contrôlés par des sayanim et avec la complicité d’une « opposition contrôlée » bien organisée, qu’une idée aussi naturelle a été supprimée de l’esprit des Américains moyens. Néanmoins, la croyance selon laquelle « le 11 septembre était une opération israélienne » gagne du terrain partout dans le monde. Tôt ou tard, le tsunami viendra. J’espère que mon film, « Le 11 septembre et le grand jeu israélien », réalisé par ERTV maintenant traduit en anglais, y contribuera. Faites-le circuler si vous le jugez utile.

Ce film, malheureusement, a été banni de tous les festivals 9/11 Truth cette année aux États-Unis. On m’a rapporté que les organisateurs « avaient décidé de ne pas troubler les eaux (muddy the waters) avec un film sur l’implication d’Israël dans le 11 septembre ». Cela doit être ironique, car les preuves de l’implication d’Israël apportent de la clarté, alors que des eaux troubles sont ce dont Israël a besoin. Cependant, le film sera diffusé sur noliesradio.org le dimanche 9 octobre, suivi d’un débat entre Alan Sabrosky, Kevin Barrett et moi-même.

Dans le film, j’introduis le scénario hypothétique du « double complot » ou du « complot piraté » (ou encore des « complots imbriqués »), qui est une tentative de distinguer le rôle joué par l’armée américaine et le rôle joué par Israël. Dans cet article, je vais développer cette théorie en soutenant que l’attaque contre le Pentagone et les attaques contre les Tours jumelles ont été préparées par deux groupes distincts, avec deux objectifs distincts : une changement de régime en Afghanistan d’une part, une guerre totale contre les ennemis d’Israël de l’autre. L’attaque du Pentagone était une opération interne de type Northwoods, mais la démolition des Tours jumelles – l’événement qui définit le 11 septembre dans la conscience mondiale – était une opération israélienne dans le même esprit que l’attaque du USS Liberty, mais d’une envergure mille fois plus grande (Israël avait appris du fiasco du USS Liberty qu’il n’y aurait aucun prix à payer en cas d’échec, alors pourquoi ne pas voir grand). Je suggère qu’un groupe de sayanim haut placés à Washington et à New York a doublé les stratèges américains et a transformé leur opération plutôt modeste en une opération « cataclysmique », ne leur laissant d’autre choix que de dissimuler le tout, car exposer l’opération d’Israël exposerait inévitablement la leur.

Dans le scénario que je propose, l’affirmation selon laquelle une entité gouvernementale américaine a commis les attentats du 11 septembre possède une part de vérité, mais cela reste un mensonge par omission s’il n’est pas mis dans la perspective plus large de la prise de contrôle de l’opération par les Israéliens. Ce demi-mensonge n’a pas seulement détourné les chercheurs de vérité des preuves incriminant Israël. Il a aussi servi à mettre la pression sur les services américains impliqués, les forçant à tout mettre sur le compte de Ben Laden, malgré l’invraisemblance de l’accusation, de peur que le voile ne soit levé sur leur propre implication. Le 11 septembre illustre donc comment Israël chevauche les mensonges de l’Empire. C’est aussi le point culminant du détournement par Israël de la politique étrangère et militaire de l’Empire.

Deux événements

L’attaque contre le Pentagone et les attaques contre les Tours jumelles étaient différentes à bien des égards. Une différence cruciale a été soulignée par Barbara Honegger dans sa conférence de 3 heures sur l’attaque du Pentagone : les Tours jumelles sont une cible civile, tandis que le Pentagone est une cible militaire. Les crashs d’avions commerciaux contre les Tours jumelles étaient des actes de terrorisme, pas différents dans le principe de l’attentat à la bombe de 1993 contre les mêmes Tours jumelles, qui n’a conduit à rien d’autre qu’à l’inculpation de 8 personnes pour « complot, destruction explosive de biens et transport interétatique d’explosifs », malgré les tentatives des néoconservateurs d’inculper Saddam Hussein. Seule l’attaque contre le Pentagone, insiste Honegger, pouvait être considérée comme un « acte de guerre » au sens juridique, comparable à Pearl Harbor, et pouvait justifier auprès des membres du Congrès, des chefs d’armée et de l’opinion publique, l’invasion d’un pays souverain. Le centre de commandement militaire américain avait été touché ; c’était un casus belli suffisant pour une guerre limitée – et, semblait-il, impossible à perdre – même contre un État qui niait toute responsabilité et proposait de livrer Ben Laden à un tribunal international.

Il y a aussi une nette différence d’échelle entre les deux événements. L’événement du Pentagone était, selon le récit officiel, une attaque unique par un seul avion détourné. Les dégâts étaient assez faibles, relativement à la taille du Pentagone, et ont été facilement réparés ; exactement ce qu’on peut attendre d’une blessure auto-infligée. Le nombre officiel de morts est de 125 personnes. En revanche, l’événement du WTC est censé avoir impliqué deux avions et causé la destruction complète de trois gratte-ciel et la destruction partielle de beaucoup d’autres, avec des milliers de morts. La méthode de destruction des Tours jumelles reste partiellement mystérieuse, mais il est certain qu’elle a demandé des mois, et possiblement des années de préparation, tandis que l’attaque sur le Pentagone a pu être préparée en quelques semaines.

La différence d’échelle entre ces événements est amplifiée par la différence dans la quantité d’images et les degrés auxquels les Américains y ont été exposés. Les images du crash du Pentagone sont quasi inexistantes, alors que les films du crash des Twin Towers, de leur effondrement et de leur transformation en immenses nuages de poussière brulante sont nombreux et ont tourné en boucle sur les écrans de télévisions. « Cataclysmique », « traumatique », « catalysant », sont des adjectifs appropriés pour les attaques du WTC, pas pour l’attaque du Pentagone. Seuls les premiers peuvent être qualifiés de « terrorisme catastrophique », le domaine d’expertise du crypto-sioniste Philip Zelikow.

Dans l’hypothèse selon laquelle les deux événements étaient des attaques sous fausse bannière mises en scène par deux groupes distincts, leur différence de nature et d’amplitude devient significative. Le scénario du Pentagone était en quelque sorte raisonnable : un avion commercial a été détourné et s’est écrasé sur le Pentagone. Les dégâts étaient proportionnels à leur cause alléguée. De plus, le travail de simulation était minime, car aucun avion n’a été filmé, et seuls des morceaux de fuselage ridiculement petits ont été photographiés sur les lieux. Mais cela avait probablement été jugé suffisant pour convaincre les Américains que le régime taliban, de toute manière détesté de tous, devait être renversé.

Les attaques des Tours jumelles sont d’une autre ampleur. Elles ont été écrites par des scénaristes plus imaginatifs, et produits avec des moyens beaucoup plus considérables : ce n’est pas le travail d’une petite équipe, mais d’un réseau étendu. L’impact visuel et émotionnel était incomparablement plus fort et plus durable. Plus important encore, cette attaque à grand spectacle n’était pas conçu pour convaincre les gens par un prétexte rationnel, mais pour les plonger dans une transe traumatique qui court-circuiterait leur capacité à raisonner. Que des terroristes islamiques puissent détourner un avion et l’écraser sur le Pentagone est une chose raisonnablement crédible, si vous n’y regardez pas de trop près. Mais, comme l’écrit Nick Kollerstrom dans Who Did 9/11 ? : « L’idée que quelqu’un dans les montagnes reculées d’Afghanistan puisse provoquer la désintégration des prestigieux gratte-ciel du World Trade Center à New York est totalement insensée »2. Faire croire cela aux masses a nécessité un pouvoir et une expertise considérables dans l’art du contrôle mental collectif, et une confiance absolue dans ce pouvoir et cette expertise. C’était une opération psychologique d’une ampleur sans précédent, bien au-delà de tout ce que la CIA avait jamais rêvé de faire.

Passons maintenant à la différence la plus importante : alors que l’attaque du Pentagone ne peut avoir été mise en scène que depuis l’intérieur du Pentagone lui-même, les attaques du WTC portent la signature indubitable d’Israël.

Deux signatures

Ceux qui avaient les moyens de faire tomber les Tours jumelles et la Tour 7 étaient ceux qui possédaient ces tours et en contrôlaient l’accès. Ils avaient presque tous la double nationalité et une forte loyauté parfaitement documentée envers Israël, ainsi que des liens intimes avec les chefs d’État israéliens. Pour commencer, les trois tours effondrées appartenaient à Larry Silverstein, dont la complicité est si bien établie que je n’ai pas besoin de la démontrer à nouveau. Cette complicité pointe-t-elle vers un inside job ? Silverstein était-il un ami de George W. Bush et l’appelait-il tous les dimanches au téléphone ? Non. Le journal israélien Haaretz a rapporté le 21 novembre 2001 que Silverstein, qui, six semaines avant le 11 septembre, avait réalisé « la plus grande transaction immobilière de l’histoire de New York » – « le point culminant de sa vie » – avait « des liens étroits avec Netanyahou » et que : « Tous deux sont en bons termes depuis le passage de Netanyahou en tant qu’ambassadeur d’Israël aux Nations unies. Pendant des années, ils sont restés en contact étroit. Chaque dimanche après-midi, heure de New York, Netanyahou appelait Silverstein. […] Leurs liens se sont poursuivis après que Netanyahou est devenu Premier ministre ». Parmi les autres amis de Silverstein sont mentionnés Yitzhak Rabin, Ariel Sharon et « Ehud Barak, à qui Silverstein dans le passé a offert un poste de représentant en Israël »3.

Silverstein est Israeli job, pas inside job. Il appartient à l’échelon supérieur des 15 000 sayanim mobilisables par le Mossad aux États-Unis – selon l’estimation de Gordon Thomas dans son Histoire secrète du Mossad (Gideon’s Spies, 2007). Il en va de même pour son partenaire Frank Lowy, ami de Ehud Olmert, de Ariel Sharon, de Benyamin Netanyahou et de Ehud Barak, et fondateur de l’Institut israélien pour la stratégie et la politique nationales. Il en va de même pour Ronald Lauder, qui, en sa qualité de président de la New York State Privatization Commission – ou était-ce en tant que président du Congrès juif mondial – a accordé le bail à Silverstein et Lowy.

Dans le même gang new-yorkais de super-sayanim, il faut compter le milliardaire sioniste Maurice « Hank » Greenberg, l’assureur des Tours jumelles qui avait pris la précaution de réassurer le contrat avec des concurrents. En 1993, Greenberg avait pris le contrôle de Kroll Incorporated, qui organisait la sécurité dans tout le complexe du World Trade Center. En 1999, son fils Jeffrey Greenberg est devenu PDG de Marsh & McLennan, qui occupait les étages 93 à 100 de la tour nord, précisément les étages où un Boeing d’American Airlines s’est écrasé – du moins sur le film capturé miraculeusement par la caméra des mystérieux et très récompensés frères Naudet.

Pas étonnant que Netanyahou ait pu prévoir, dès 1995, que « si l’Occident ne prend pas conscience de la nature suicidaire de l’islam militant, la prochaine chose que vous verrez, c’est que l’islam militant fera tomber le World Trade Center », comme il s’en est vanté sur CNN le 23 novembre 20064. Les « Israéliens dansants » avaient également une connaissance préalable des attentats contre les Tours jumelles. C’est aussi le cas de ceux qui ont envoyé des messages par le système de messagerie israélien Odigo deux heures avant le crash, ou encore des dirigeants de Zim Israel Navigational qui ont déménagé leurs 200 employés du WTC une semaine avant les attentats – « comme par un acte de Dieu », a commenté le PDG Shaul Cohen-Mintz5, confondant « le dieu d’Israël », avec le Père céleste. Il n’y avait pas d’Israéliens dansant au Pentagone, et on ne connaît aucune prophétie israélienne d’une attaque contre le Pentagone. Dire que la main d’Israël n’y était pas serait exagéré et insultant pour Paul Wolfowitz, Douglas Feith, Dov Zakheim et bien d’autres. Mais il est difficile de contester que l’opération du Pentagone est organisée au sein de l’administration américaine. Parmi les participants à la tromperie, notons celle du Procureur général (Solicitor General) Ted Olson, dont la femme aurait péri dans le le vol AA77, après l’avoir appelé par deux fois au téléphone pour l’informer de la prise de contrôle de l’avion par des terroristes armés de cutters (il s’agit du plus célèbre des appels téléphoniques impossibles passés par les passagers des avions détournés)6. Je mentionne ici la participation de Ted Olson comme un indice que le détournement du vol AA77 était organisé par des éléments de l’administration Bush, possiblement même avec l’accord du Président Bush. Cette attaque sous faux drapeau était destinée à justifier l’invasion de l’Afghanistan, déjà en préparation. En revanche, les attaques contre les Tours jumelles étaient un travail israélien, presque avec ostentation. Elles n’étaient pas faites pour justifier l’invasion de l’Afghanistan – l’attaque du Pentagone y a suffi. Elles étaient destinées à amplifier l’opération du Pentagone en un événement dévastateur, cataclysmique et catalyseur qui pourrait déclencher une guerre contre les proverbiales « sept nations » ennemies d’Israël (Deutéronome 7, Josiah 24, Wesley Clark). Voici maintenant un indice – on pourrait même dire une preuve – que les attaques du Pentagone et du World Trade Center ont été planifiées par deux groupes distincts. Au cours de l’été 2001, la Drug Enforcement Agency a publié un rapport qui a été révélé au public par le magazine Intelligence Online en mars 20027. Selon ce rapport, 140 espions israéliens, âgés de 20 à 30 ans, avaient été arrêtés entre mars 2001 et le 11 septembre 2001. Le rapport précise que « la région d’Hollywood, en Floride, semble être un point central pour ces personnes ». Plus de 30 des 140 espions israéliens identifiés avant le 11 septembre résidaient dans un rayon de trente kilomètres autour de la ville d’Hollywood en Floride (à ne pas confondre avec Hollywood en Californie). Par une incroyable coïncidence, cette zone géographique est également celle où 14 des 19 pirates de l’air islamistes présumés résidaient. Ce fait troublant a été souligné pour la première fois par Justin Raimondo dans The Terror Enigma: 9/11 and the Israel Connection (2003)8. Les noms des pirates de l’air et leur résidence à l’époque peuvent être vérifiés sur cette page du FBI. Mais voici une coïncidence plus révélatrice encore : il s’avère que les seuls pirates de l’air qui ne faisaient pas partie de ceux résidant à proximité d’Hollywood étaient ceux du vol AA77, l’avion du Pentagone. C’est une indication aussi claire que possible que la liste complète des pirates de l’air est constitué de la réunion de deux listes : les identités des 14 pirates de l’air des vols AA11, UA175 et UA93 ont été réunies par les Israéliens vivant dans la région d’Hollywood (d’une façon qui reste à préciser). Ces 14 noms ont été ajoutés à une liste déjà préparée par les conspirateurs du Pentagone, qui ne comprenait que les 5 pirates de l’air du vol AA77, parce que leur projet ne comportait que cet avion. Voici encore un indice supplémentaire. Il est hautement probable qu’aucun des jets commerciaux prétendument détourné n’a vraiment volé ce jour-là, mais il a fallu néanmoins donner le change par de fausse traces de leurs décollages et de leurs passagers. Le vol AA77 a décollé de Washington (aéroport de Dulles) avant de s’écraser dans le Pentagone voisin. Il a facilement pu être injecté virtuellement dans les exercices menés le jour même par le North-East Air Defense Sector (NEADS) du North American Aerospace Defense Command (NORAD), qui comportait des détournements d’avions virtuels. Les vols AA11 et UA175 prétendument écrasés sur les Tours jumelles ont également pu être injectés virtuellement dans les mêmes war games, mais dans ces deux cas, il se trouve que l’aéroport Logan de Boston où ces avions sont censés avoir décoller sous-traitait sa sécurité et sa gestion des passagers à Huntleigh USA Corporation, rachetée en 1999 par International Consultants on Targeted Security (ICTS), une firme israélienne dirigée par d’anciens officiers militaires israéliens et vétérans des agences de renseignement israéliennes, parmi lesquels Menahem Atzmon, trésorier du Likoud et ami proche du futur Premier ministre Ehud Olmert (2006-2009). Par conséquent, on peut dire que les empreintes ADN d’Israël se trouvent non seulement sur les tours du WTC pulvérisées ce jour-là, mais également sur les avions qui sont réputés s’y être écrasés, et encore sur la liste des prétendus pirates de l’air de des avions. Pour rester simple, je n’ai pas inclus dans l’équation le vol UA93 qui s’est écrasé à Shanksville, mais on remarque, d’une part, que ses pirates de l’air font partie des 14 de la liste israélienne d’Hollywood, d’autre part, que l’aéroport dont il aurait décollé, à savoir l’aéroport de Newark dans le New Jersey, sous-traitait également sa sécurité à Huntleigh. Il faut donc considérer que ce vol faisait partie du complot israélien, ce qui permet d’avancer une hypothèse sur ce qui s’est passé à Shanksville.

Récapitulons : L’événement du Pentagone a été circonscrit à la région de Washington, aéroport compris. C’était un travail interne à l’administration, ne nécessitant techniquement qu’un très petit nombre de personnes. Le but de cette mascarade était de créer un prétexte pour l’invasion de l’Afghanistan, qui avait été planifiée à l’avance par les stratèges du Pentagone et les agents de l’État profond. Ceux qui ont simulé l’attaque du Pentagone n’ont pas pris la peine de fournir des images vidéo crédibles d’un crash ; ils étaient convaincus que les Américains feraient confiance à ce que les autorités leur diraient, car ils savaient que le renversement des Talibans détestés ne soulèverait aucune protestation.

En revanche, l’événement du WTC a été entièrement mis en scène, depuis l’aéroport de décollage jusqu’au site du crash, sous le contrôle des services israéliens, avec la coopération d’un vaste réseau de sayanim à des postes très élevés, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’administration. Il visait à plonger le peuple américain dans une rage suffisante pour lui faire soutenir – voire exiger – une guerre totale contre tout pays que les néoconservateurs désigneraient comme abritant des terroristes. L’objectif était, comme l’ont tout simplement déclaré Eliot Cohen et Norman Podhoretz, la Quatrième Guerre Mondiale, c’est-à-dire la quatrième étape vers la transformation du Grand Israël en puissance impériale. Dans l’art de fabriquer le consentement à la guerre, ces opérateurs dévoués à Israël se situent dans une ligue supérieur à ceux qui ont organisé l’attaque du Pentagone. Avec tous les grands médias d’entreprise détenus par des sionistes, ils avaient confiance en leur pouvoir de créer, sélectionner et contrôler les images que les Américains voient, et en leur capacité à mettre les Américains en transe hypnotique par une opération psychologique d’une ampleur sans précédent.

Si notre hypothèse est correcte, nous devrions voir, juste après les attentats du 11 septembre, un conflit entre deux groupes au sein de l’administration Bush : un groupe de stratèges impériaux classiques prônant l’invasion punitive de l’Afghanistan et rien d’autre, et un autre groupe dominé par les sionistes appelant à des guerres préventives contre l’Irak, l’Iran, la Syrie et tous les régimes hostiles à Israël. C’est précisément ce dont nous avons été témoins. Mais avant de résumer la manière dont les crypto-sionistes ont réussi à entraîner les États-Unis dans la destruction de l’Irak, une brève présentation des deux groupes concurrents s’impose.

Anatomie de l’État profond

Ce qu’on appelle communément l’État profond a sans doute toujours existé aux États-Unis, mais il est devenu une réalité plus dominante depuis le National Security Act signé par Truman en 1947, incluant la création du National Security Council, de la CIA et d’autres institutions. On peut dire en première approximation que l’État profond est le gouvernement non élu et semi-secret de l’Empire, placé sous le contrôle d’intérêts mondialistes. Il a sa propre idéologie, que nous pouvons appeler l’impérialisme américain, enracinée dans un vieux sens de la « Destinée manifeste » de l’Amérique.

L’une des institutions les plus anciennes, les plus emblématiques et les plus influentes qui pilote la politique impérialiste des États-Unis est le Council on Foreign Relations. Les membres du CFR sont des internationalistes qui travaillent à travers des institutions financières et politiques. Ils représentent les intérêts des banquiers et investisseurs internationaux, qui ont fondé le CFR. Bien qu’il n’y ait pas d’uniformité stricte d’opinion parmi les membres du CFR, on peut dire que le CFR n’est pas, historiquement, pro-israélien. Encore aujourd’hui, la violation par Israël des lois internationales fait l’objet de critiques dans de nombreux articles publiés dans le magazine du CFR, Foreign Affairs. Le maintien des liens amicaux avec la dynastie saoudienne est aussi, à ce jour, la politique privilégiée du CFR, comme l’illustre ce rapport récent, “The Case for a New U.S.-Saudi Strategic Compact ».

Un membre éminent du CFR au cours des dernières décennies a été Zbigniew Brzezinski. Comme l’indique le titre de son best-seller “Le Grand Échiquier”, Brzezinski est un stratège dans la vieille tradition britannique du Grand Jeu, qui vise à empêcher l’unification de l’Eurasie sous direction russe. En tant que conseiller à la sécurité nationale de Carter, Brzezinski a incité à la déstabilisation du régime afghan laïc et pro-soviétique en finançant et en armant les moudjahidines. En 2001, il avait intérêt à nettoyer le gâchis qu’il y avait créé. Signalons ici que Brzezinski avait, dès 1997, en référence à la nécessité d’un soutien public dans les guerres impérialistes, souligné l’importance de « l’effet de choc de l’attaque japonaise sur Pearl Harbor » dans le passé9. C’était trois ans avant que le PNAC n’exprime le besoin d’« un événement catastrophique et catalyseur – comme un nouveau Pearl Harbor » dans son rapport Rebuilding America’s Defenses. C’est un détail significatif à l’appui de l’hypothèse selon laquelle les PNACers ont essentiellement saisi et détourné la rhétorique et le plan des Brezinskiens.

L’un des enjeux en Afghanistan était le projet d’un oléoduc financé par UNOCAL (Union Oil of California). Comme l’ont documenté Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié dans Ben Laden : “La Vérité interdite” (2002), dans les premiers mois de 2001, l’administration Bush négociait encore avec Kaboul, mais en juillet, les négociateurs ont perdu confiance dans la capacité des Taliban à stabiliser le pays. Leur renversement fut planifié, ainsi que le prétexte pour cela, accompagné de dessins fantaisistes de la grotte de Ben Laden à Tora Bora10. Le fait que l’opération soit déclenchée moins d’un mois après les attentats du 11 septembre prouve qu’elle était planifiée à l’avance. Il y avait, bien sûr, d’autres éléments criminels poussant à la restauration du commerce de l’opium en Afghanistan, ce qu’ils ont obtenu.

Outre le renversement des Taliban, les impérialistes américains partageaient avec leurs amis saoudiens un intérêt à se débarrasser d’Oussama ben Laden, dont l’objectif déclaré était de libérer l’Arabie saoudite des bases et de la tutelle américaines et de mettre fin à la monarchie saoudienne corrompue (comme indiqué en 1996 dans sa Déclaration de guerre contre les Américains occupant la Terre des Deux Lieux Saints). George H. W. Bush, un directeur très honoré du CFR, était un ami d’affaires notoire des affairistes saoudiens. En tant que chef de la CIA sous Ford, il avait privilégié les liens avec les services saoudiens plutôt qu’avec le Mossad, et en tant que président, avec son secrétaire d’État James Baker, il a forcé Israël à la conférence de Madrid en novembre 1991.

Israël est, bien sûr, le grand rival de l’Arabie saoudite pour la position de meilleur ami des États-Unis. Les sionistes américains ont travaillé dur pour saper les relations américano-saoudiennes. De plus, contrairement aux théoriciens impérialistes du Grand Jeu comme Brzezinsky, ils ne sont pas intéressés par la conquête de l’Afghanistan – même s’ils savent profiter de n’importe quelle guerre. Ce qu’ils veulent, c’est entraîner les États-Unis dans des guerres par procuration contre leurs ennemis. Leur première priorité est le renversement de Saddam Hussein et la destruction de l’État irakien.

Afin de prendre progressivement le contrôle de la politique étrangère et militaire des États-Unis, les néoconservateurs ont poursuivi deux stratégies : ils ont cherché à imposer leur voix sur toutes les institutions juives américaines, avec des groupes de réflexion comme le Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA ) ; et ils ont cherché à dicter la stratégie militaire impériale américaine, avec des groupes de réflexion comme le Project for a New American Century (PNAC), se faisant passer pour de fervents croyants dans la mission universelle de l’Amérique pour sauver le monde.

Cette stratégie de mimétisme est bien illustrée par l’exploitation que font les néoconservateurs du concept de « Choc des civilisations », proposé en 1993 par Samuel Huntington dans un article de la revue du CFR, Foreign Affairs, puis trois ans plus tard dans un livre. Les néoconservateurs vont largement contribuer au succès mondial de ce livre, mais pour focaliser l’attention du public sur le conflit du Moyen Orient, qui n’occupe pas la place centrale dans la thèse de Huntington. Ce dernier s’inscrit dans la perspective civilisationnelle d’Arnold Toynbee – même si leurs visions des États-Unis divergent radicalement -, et est proche de Brzezinski, avec qui il a coécrit un livre en 1963. La stratégie néoconservatrice a si bien réussi que Brzezinski et  Huntington sont souvent décrits comme des néoconservateurs, nonobstant leurs protestations.

Tandis que les impérialistes du CFR préfèrent travailler par le biais d’institutions internationales telles que les Nations unies, les crypto-sionistes du PNAC ont promu une approche unilatérale, ciblant spécialement les ennemis d’Israël. Bien qu’ils n’aient pas réussi à forcer le président Bush senior à prendre le contrôle de l’Irak en 1991, ils ont continué à faire pression pour cela (David Wurmser, Tyranny’s Ally : America’s Failure to Defeat Saddam Hussein, 1999).

Progressivement, en imitant et même exaltant l’impérialisme américain sous l’étiquette trompeuse de « néoconservateurs », et grâce à leurs relais médiatiques, les sionistes ont réussi à s’imposer dans le parti Républicain, et à acquérir une influence dominante sur la politique étrangère américaine, au point qu’aujourd’hui, 21 ans après le 11 septembre, on peut presque dire qu’Israël est l’État profond américain.

Il convient de rappeler le rôle clé joué dans cette stratégie d’entrisme par deux aventuriers ambitieux et peu scrupuleux, qui se mirent au service des néoconservateurs depuis les années 70 : Rumsfeld et Cheney. Rumsfeld est l’aîné des deux, de neuf ans plus âgé que Cheney. Il est intéressant de noter que Rumsfeld est au service d’Israël depuis au moins 1963, comme en atteste une lettre datée du 15 juillet 1963 que, tout jeune sénateur, il écrit au ministre de la Justice Robert Kennedy pour protester contre sa volonté de faire enregistrer l’American Zionist Council (dont l’AIPAC est alors une branche) comme un « agent du gouvernement israélien », ce qui risquerait d’« offenser l’opinion juive dans les États-Unis ». C’est Rumsfeld et Cheney qui, en 1974, ouvrent à Paul Wolfowitz et Richard Pipes, deux protégés de Richard Perle, une porte de service dans l’administration de Gerald Ford. Depuis cette date, ils jouent ce rôle d’entremetteur pour les néoconservateurs, qu’ils introduisent systématiquement dans leurs cabinets. En 2001, Cheney, après avoir dirigé la campagne de Bush Jr., contrôla la formation de son gouvernement, nomma Rumsfeld à la Défense, et introduisit une vingtaine de néoconservateurs. « Dick Cheney exerce tous les pouvoirs de la présidence. Cela n’était encore jamais arrivé. Jamais », écrivent Lou Dubose et Jake Bernstein dans “Vice : Dick Cheney and the Hijacking of the American Presidency” (2006). Dans l’hypothèse du complot à deux niveaux, Cheney et Rumsfeld sont les chevilles ouvrières qui relient les deux niveaux.

Deux projets

Après le 11 septembre, Colin Powell, membre du Council on Foreign Relations pendant trente-cinq ans (et membre de son conseil d’administration de 2006 à 2016), a annoncé une opération limitée en Afghanistan. Brzezinski était dans la même ligne de pensée. Tout comme le clan Bush. Mais Bush Jr. ne compte pas dans l’équation ; il était sous le charme de ceux que son père appelait the crazies. Pendant qu’il lisait My Pet Goat, son vice-président dirigeait les opérations depuis le bunker de la Maison Blanche (le PEOC), sous les conseils de son assistant crypto-sioniste Lewis « Scooter » Libby.

De son côté, à peine cinq heures après les attentats, Rumsfeld demandait à son équipe du Centre de commandement militaire national de fournir « toutes les informations » reliant les attentats à l’Irak : « Les meilleures infos au plus vite. Voyez si elles sont assez bonnes pour frapper Saddam Hussein en même temps … pas seulement Oussama ben Laden. Ratissez large, balayez tout… que ce soit lié ou non » (selon des notes obtenues par David Martin, correspondant au Conseil de sécurité nationale pour CBS News)11.

Les 19 et 20 septembre, le Defense Policy Board de Richard Perle rencontra Paul Wolfowitz et Bernard Lewis12, mais sans Colin Powell et Condoleezza Rice. Ils préparèrent une lettre au président, à en-tête du PNAC, pour lui rappeler sa mission historique : « même si les preuves ne relient pas directement l’Irak à l’attentat, toute stratégie visant à éradiquer le terrorisme et ses commanditaires doit inclure un effort déterminé pour chasser Saddam Hussein du pouvoir en Irak. L’échec à entreprendre un tel effort constituera une reddition rapide et peut-être décisive dans la guerre contre le terrorisme international »13. Perle persista à affirmer péremptoirement que Mohamed Atta, le meneur présumé des terroristes du 11 septembre, « a rencontré Saddam Hussein à Bagdad avant le 11 septembre. Nous en avons des preuves »14.

Les rumeurs d’un lien entre Saddam et Al-Qaïda ont finalement été abandonnées au profit de la menace non moins fictive que représentaient les « armes de destruction massive » de Saddam, en mettant l’accent sur les armes biologiques. Une semaine seulement après le 11 septembre, Richard Perle a déclaré à CNN que la prochaine attaque terroriste impliquerait probablement « des armes chimiques ou biologiques ». Et ce fut le cas : les 18 septembre et 9 octobre, quatre lettres contaminées à l’anthrax sont envoyées à des journalistes et sénateurs, faisant 22 morts. Les lettres identifiaient clairement l’auteur comme musulman fanatique : « Vous ne pouvez pas nous arrêter. Nous avons cet anthrax. Tu meurs maintenant. Tu as peur ? Mort à l’Amérique. Mort à Israel. Allah est grand ». Quelques jours avant, le FBI avait reçu une lettre anonyme accusant le professeur Ayaad Assaad, un américain d’origine égyptienne, d’être un bio-terroriste. Il fut déterminé que les souches d’anthrax provenaient du laboratoire militaire de l’Utah où travaillait Assaad. Le FBI innocenta rapidement Assad, mais il fut révélé plus tard dans le Hartford Courant qu’en 1992, des caméras de surveillance avaient capturé un certain Philip Zack entrant illégalement dans le lieu de stockage du laboratoire et que, dans le même temps, des agents pathogènes avaient disparu du centre. Zack avait été renvoyé du laboratoire après une plainte d’Assad pour avoir reçu une lettre raciste co-signée par Zack15. Le FBI ne prêta aucune attention à cette révélation, ayant probablement été averti par leur patron Michael Chertoff de laisser les sayanim tranquilles.

Les attaques à l’anthrax furent très utiles pour donner un semblant de crédibilité à la menace des armes de destruction massives de Saddam. Cheney et Rumsfeld contournèrent le directeur de la CIA George Tenet, qui savait que Saddam n’était plus en possession de telles armes, et renouvelèrent leur stratégie gagnante de « l’Équipe B » (Team B) des années 70, court-circuitant la CIA avec une structure parallèle mise en place pour produire le rapport alarmiste il leur fallait : l’Office of Special Plans. Surnommé « la Cabale », l’OSP était contrôlé par les néoconservateurs William Luti, Abram Shulsky, Douglas Feith et Paul Wolfowitz.

En septembre 2002, la marionnette Bush Jr. signa un rapport sur la stratégie de sécurité nationale (NSS 2002), qui définissait ce qu’on appellerait la « doctrine Bush » – bien qu’il s’agissait d’une mise à jour de la « doctrine Wolfowitz » de 1992 sur les guerres préventives. Le 7 octobre, il lut sur son téléprompteur que « Saddam Hussein est un dictateur meurtrier accro aux armes de destruction massive », qui pourrait à tout moment « fournir une arme biologique ou chimique à un groupe terroriste ou à des terroristes individuels »16.

Au département d’État, beaucoup résistait à la pression (lire par exemple le témoignage de Richard Haass, Director of Policy Planning jusqu’en 2003, date à laquelle il prendra la présidence du CFR). Mais Colin Powell finit à céder à ceux qu’il appelait le « petit gouvernement séparé » composé de « Wolfowitz, Libby, Feith et le « bureau de la Gestapo » de Feith »17. Le 5 février 2003, il déclara devant l’Assemblée générale des Nations unies : « Il ne fait aucun doute que Saddam Hussein possède des armes biologiques et la capacité d’en produire rapidement plus, beaucoup plus. Et il a la capacité de disperser ces poisons et maladies mortels d’une manière qui peut causer des morts et des destructions massives ». En quittant son poste en 2004, Powell qualifiera ce discours de « tache sur ma carrière » (a blot on my record), ajoutant : « et je ne peux rien faire pour changer cette tache »18. Je trouve ces mots révélateurs. On s’attendrait à ce qu’il pense d’abord aux souffrances indicibles infligées au peuple irakien à cause de lui, mais ce qui le préoccupe, c’est que ce mensonge auquel il s’est prêté fait tache dans sa biographie officielle. Un tel homme est facile à acheter ou à faire chanter. Son passé au Vietnam est de toute façon entre les mains des médias, qui, du jour au lendemain, peuvent transformer son image publique de héros de guerre en criminel de guerre.

On ne débat plus du fait que la guerre en Irak était principalement une volonté sioniste, an Israeli job (lire John Mearsheimer et Stephen Walt, Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, 2007). Le CFR (que je mentionne ici en tant que représentant de l’école impérialiste américaine) est toujours resté extrêmement critique à l’égard de cette guerre, exprimant par la suite le vœux que les idées des néocons « restent enfouies dans le sable de l’Irak » pour toujours. Mais les impérialistes traditionnels avaient perdu le contrôle de la politique étrangère américaine et ne l’ont pas retrouvé depuis. Quant à Brzezinski, il dénonça devant le Sénat « une calamité historique, stratégique et morale […] mue par des pulsions manichéennes et un orgueil impérial » (février 2007). Mais son précédent soutien à l’invasion de l’Afghanistan rendait vaines ses protestations.

Nulle part la divergence d’objectifs entre les impérialistes du CFR et les crypto-sionistes du PNAC n’est plus évidente que dans leur approche de l’Arabie saoudite, l’allié stratégique de l’Amérique au Moyen-Orient depuis Roosevelt. Quelques semaines après les attentats du 11 septembre, David Wurmser, à la fois membre du PNAC et co-auteur du rapport Clean Break adressé à Netanyahou en 1996, ouvrit les hostilités dans le Weekly Standard avec un article intitulé « The Saudi Connection », affirmant que la famille royale saoudienne était à l’origine de l’attaque19. Puis, en décembre 2002, les médias commencèrent à mentionner les 28 pages expurgées de l’« Enquête conjointe sur les activités de la communauté du renseignement avant et après les attentats terroristes du 11 septembre 2001 » menée par les commissions spéciales du Sénat et de la Chambre sur le renseignement. Ces pages, finalement divulguées en 2016, sont censées démontrer que certains des pirates de l’air, dont 15 citoyens saoudiens, ont reçu un soutien financier et logistique d’individus liés au gouvernement saoudien. Inutile de dire que, puisque aucun Saoudien n’a réellement détourné d’avions le 11 septembre 2001, ce rapport est aussi bidon que l’ensemble du rapport de la Commission sur le 11 septembre. Mais sur cette base fabriquée, Richard Perle et David Frum ont soutenu dans leur livre “An End to Evil : How to Win the War on Terror” (2003), que « les Saoudiens se qualifient pour leur propre appartenance à l’axe du mal », et implorent le président Bush de « dire la vérité sur l’Arabie saoudite », à savoir que les princes saoudiens financent Al-Qaïda20. Le sénateur Bob Graham fut le plus actif sur les chaînes de télévision à accuser Bush d’avoir couvert l’implication saoudienne dans le 11 septembre en raison de « l’amitié entre la famille royale [saoudienne] et les plus hauts niveaux de notre gouvernement national [sous-entendu, le président] »21. Dans cette ligne d’argumentation, vous avez maintenant des livres comme “The Stealth Saudi Arabian Takeover of America » (« La prise de contrôle furtive de l’Amérique par l’Arabie saoudite »).

Conclusion : L’effondrement des mensonges jumeaux

Ma tentative de distinguer clairement entre deux opérations le 11 septembre 2001 est réductrice, j’en conviens, d’autant que le Pentagone était fortement infiltré par les sionistes secrets les plus ardents. Pourtant, je pense qu’elle a sa valeur, ne serait-ce que parce qu’elle comble le fossé entre les tenants de la thèse inside-job et les tenants de la thèse Israeli-job. L’attaque du Pentagone semble avoir été planifiée à Washington, tandis que les attaques du WTC étaient planifiées à Tel-Aviv et à New York. La fausse attaque sur le Pentagone était un inside job mais celle sur les Twin Towers était un Israeli job. Puisque l’attaque contre les Tours jumelles, par son ampleur, définit le 11 septembre dans la mémoire collective, nous pouvons dire qu’Israël a commis le 11 septembre, mais nous devons garder à l’esprit que les services israéliens et leurs agents infiltrés n’ont pu le faire en toute impunité qu’en se connectant à une opération du Pentagone de moindre envergure. Le gouvernement américain est responsable d’une partie du 11 septembre, mais c’était la plus petite partie – juste suffisante pour être mis sous le coup d’un chantage et se soumettre à l’agenda d’Israël.

Il est sans doute de bonne guerre pour les pays ennemis de l’empire américain de commencer à qualifier le 11 septembre de inside job dans leur guerre de l’information, comme le feront de plus en plus la Russie, la Chine, l’Iran et d’autres. Il y a un an, par exemple, l’agence de presse russe RIA Novosti a publié une analyse du 11 septembre par sa journaliste vedette Viktoria Nikiforova, intitulée « Les États-Unis refusent de révéler le secret du 11 septembre » (traduction anglaise ici), incluant ce qui suit : « Des experts de l’Université d’Alaska à Fairbanks ont calculé que l’incendie n’aurait pas pu entraîner l’effondrement du troisième gratte-ciel, ce qui est rarement mentionné par les médias grand public ». Nous pouvons nous attendre à d’autres choses de ce genre ce mois-ci. Mais les Américains sont dans une position totalement différente. Tant que les militants pour la vérité sur le 11 septembre (9/11 truthers) continuent à scander 9/11 was an inside job et à parler de l’Opération Northwood plutôt que de l’attaque du USS Liberty, ils trompent fondamentalement les Américains et fournissent une couverture pour les crimes d’Israël.

Je laisse le dernier mot à celui qui, le premier, a su que la thèse officielle était un mensonge :

« J’ai déjà dit que je n’étais pas impliqué dans les attentats du 11 septembre aux États-Unis. […] Je n’avais aucune connaissance des attaques, et je ne considère pas non plus le meurtre de femmes, d’enfants et d’autres êtres humains innocents comme un acte louable. […] Les États-Unis devraient chercher les auteurs de ces attentats en eux-mêmes ; […] parmi les gens qui veulent faire du siècle actuel un siècle de conflit entre l’Islam et le Christianisme. Le système américain est entièrement sous le contrôle des juifs américains, dont la première priorité est Israël et non les États-Unis. Le peuple américain est lui-même l’esclave des juifs. […] C’est pourquoi la punition devrait être dirigée contre Israël »22.

  1. Rowan Scarborough, “U.S. troops would enforce peace Under Army study », The Washington Times, Sept 10, 2001
  2. Nick Kollerstrom, “Who did 9/11”, New Alchemy Press, 2021, p. 2.
  3. Sara Leibovich-Dar, “Up in Smoke », Haaretz, November 21, 2001
  4. Script sur transcripts.cnn.com/2006-11-23/segment/01
  5. Stephanie Armour, “Firms realize workplaces will never be the same », USA Today, September 17, 2001
  6. David Ray Griffin, “9/11 Contradictions”, Arris Books, 2008, pp. 72-78. Ces incohérences sont évoquées dans The Wall Street Journal du 16 mai 2013 online.wsj.com/PR-CO-20130516
  7. Le rapport complet est sur antiwar.com/rep/DEA_Report_redactedxx.pdf. It is quoted here from Raimondo and Bollyn’s books.
  8. Justin Raimondo, “The Terror Enigma : 9/11 and the Israel Connection”, iUniversal, 2003, p. 3.
  9. “[Le public américain] a soutenu l’engagement de l’Amérique dans la Seconde Guerre mondiale en grande partie à cause de l’effet de choc de l’attaque japonaise sur Pearl Harbor.” (Zbigniew Brzezinski, “The Grand Chessboard”, Basic Books, 1997, p. 24).
  10. Dessin paru dans le London Times et authentifié par Donald Rumsfeld sur NBC (Meet the Press) le 2 décembre 2001. Rumsfeld ajouta : “Et il n’y en a pas qu’un, il y en a beaucoup”. Voir sur YouTube, “Ben Laden’s Cave according to Rumsfeld »
  11. Julian Borger, “Blogger bares Rumsfeld’s post 9/11 orders », The Gardian, February 24, 2006
  12. Bernard Lewis, “What Went Wrong ? The Clash between Islam and Modernity in the Middle East”, Harper Perennial, 2003.
  13. Stephen Sniegoski, “The Transparent Cabal : The Neoconservative Agenda, War in the Middle East, and the National Interest of Israel”, Enigma Edition, 2008, p. 144.
  14. Gary Leupp, “Richard Perle’s Bombshell in Milan », Conterpunch, September 10, 2002
  15. Lynne Tuohy and Jack Dolan, “Turmoil in a Perilous Place », December 19, 2001, and “Anthrax Missing From Army Lab », January 20, 2002
  16. www.presidentialrhetoric.com/speeches, Sniegoski, “Transparent Cabal”, op. cit., p. 155.
  17. Selon son biographe Karen DeYoung, cité par Sniegoski, Transparent Cabal, op. cit., p. 183.
  18. Steven Weisman, “Powell Calls His U.N. Speech a Lasting Blot on His Record », New York Times, September 9, 2005
  19. “The Saudi Connection : Osama bin Laden’s a lot closer to the Saudi royal family than you think », The Weekly Standard, October 29, 2001. Cet article n’est plus consultable mais est mentionné ic : www.washingtonexaminer.com/the-saudi-connection
  20. Sniegoski, “Transparent Cabal”, op. cit., p. 204.
  21. Bob Graham, “Intelligence Matters : The CIA, the FBI, Saudi Arabia, and the Failure of America’s War on Terror”, Random House, 2004 ; “Saudi Arabia : Friend or Foe ? » The Daily Beast, July 11, 2011
  22. Interview avec le journal pakistanais Daily Ummat, traduit en anglais par BBC World Monitoring Service sur www.globalresearch.ca/interview-with-osama-bin-laden-denies-his-involvement-in-9-11 ; Voir aussi Webster Griffin Tarpley, “9/11 Synthetic Terror Made in USA”, Progressive Press, 2008, p. 136-8.

L’extension de la guerre entraînera inévitablement des tentatives de loi martiale en Amérique


Par Brandon Smith − Le 27 octobre 2023 − Source Alt-Market

Il n’y a pas si longtemps, alors que la peur de la pandémie mondiale était à son comble, les États-Unis ont connu un changement qui, selon de nombreuses personnes, ne se produirait jamais. Pendant des années, j’ai entendu des gens dire que les contrôles autoritaires en Amérique relevaient de la “théorie de la conspiration” et de l’alarmisme – toutes les préparations, tous les discours sur l’organisation des communautés, toutes les armes, tous les équipements et toutes les formations ne servaient à rien. Puis… l’agenda Covid a frappé comme un train de marchandises.

 

Nos droits constitutionnels n’étaient plus gravés dans le marbre, mais de simples lignes directrices que les fonctionnaires pouvaient contourner ou enfreindre au nom de la “sécurité de la santé publique”. Les lois n’avaient plus besoin d’être passées par une série de contrôles et d’équilibres ; les mandats pouvaient être mis en œuvre comme s’il s’agissait de lois, sans contrôle public et de manière unilatérale.

Il a été question (principalement chez les Démocrates) de punir sévèrement les personnes qui refuseraient les vaccins Covid inutiles. Ils voulaient des passeports pour les vaccins, des peines de prison pour ceux qui s’exprimaient publiquement contre les vaccins, ils voulaient que les gens se voient retirer leur emploi, leurs enfants, et il était même prévu de construire des centres de détention Covid afin d’isoler et d’enfermer les “négationnistes des vaccins”.

Cela dépasse l’entendement, mais il s’agissait d’un débat sérieux aux États-Unis, qui s’est déclenché en l’espace d’un an. Près de la moitié du pays était prête à abandonner la Déclaration des droits pour un virus dont le taux de survie est de 99,8 %. Les théoriciens du complot avaient raison depuis le début : nos libertés sont sur le fil du rasoir et il est parfaitement rationnel de se préparer à survivre et à se battre pour les défendre.

Heureusement, l’agenda Covid a échoué. Les mandats ont finalement été bloqués par les États rouges et, dans de nombreuses zones rurales, ils n’ont pratiquement pas été appliqués. La tentative de passeport vaccinal de Biden a été stoppée net par la Cour suprême, mais je crois depuis longtemps que la Cour suprême a pris cette décision précisément en raison du niveau de résistance du public. Elle savait que si elle insistait sur ce point, la guerre civile était sur la table.

L’autoritarisme médical s’est effondré parce que les conservateurs et les indépendants n’étaient pas d’accord et qu’on ne pouvait pas les forcer à se conformer. Mais que se passerait-t-il en cas de crise qui effraierait les conservateurs ? Que se passerait-t-il si la droite politique percevait une véritable menace ? La liberté deviendrait-elle alors intenable ?

Les virus font peur aux progressistes (la plupart des choses font peur aux progressistes), mais qu’est-ce qui fait peur aux conservateurs ?

Ce n’est pas une règle absolue, mais d’une manière générale, les conservateurs sont surtout troublés par la menace d’une invasion. Demandez à n’importe quel conservateur s’il s’inquiètetait de la Covid-19 ou de la crise à la frontière sud pendant la pandémie et la grande majorité d’entre eux répondra sans hésiter la frontière. Les conservateurs craignent l’infiltration et la cooptation culturelles, ils craignent l’érosion constante et délibérée de leur héritage américain et, par extension, de leurs libertés par des imposteurs étrangers. Enfin, ils craignent une attaque éclair des États-Unis par le terrorisme organisé si les frontières restent ouvertes.

La question est de savoir s’ils sont prêts à apaiser leurs craintes en sacrifiant les libertés mêmes qu’ils veulent protéger.

En 2001, après le 11 septembre, le mouvement conservateur était un animal bien différent de ce qu’il est aujourd’hui. C’était avant Ron Paul et l’influence des libéraux. Les néo-conservateurs régnaient en maîtres et exerçaient un pouvoir considérable sur la perception du public, ce qui a donné lieu à une pression sans précédent en faveur de la suppression des droits constitutionnels. La mentalité du Patriot Act était largement répandue et la soif de guerre était palpable. J’ai vu par le passé des conservateurs s’écarter de la Déclaration des droits au nom de la lutte contre une éventuelle invasion. Je m’en souviens très bien.

Aujourd’hui, les éléments en jeu ne sont pas les mêmes qu’en 2001. Quiconque affirme le contraire était probablement un enfant à l’époque du 11 septembre ou a une compréhension biaisée des changements qui ont eu lieu parmi les conservateurs depuis cette époque. Le mouvement Ron Paul a changé beaucoup de choses pour le mieux, mais principalement au sein de l’électorat conservateur. Les gens ordinaires ont changé leur façon de penser sur ce que signifie échanger la liberté contre la sécurité. Le GOP ? Il est illusoire de penser que nous pourrons un jour changer complètement le GOP. Au moins, la crise Covid a prouvé que nous avions des alliés au niveau local et au niveau de l’État

Le vrai problème réside dans la vieille garde des néo-cons qui influencent encore la trajectoire du parti Républicain. Ce sont des gens qui s’allient volontiers avec les Démocrates en coulisses, ils ont des liens étroits avec les élites de l’establishment et leur loyauté repose entre les mains des globalistes. Si les globalistes veulent la guerre, alors les néo-conservateurs veulent la guerre et ils feront tout pour l’obtenir, y compris la créer. C’est ainsi que cela fonctionne.

Et cette fois-ci, je pense qu’ils vont obtenir ce qu’ils veulent. L’événement en Ukraine n’a pas réussi à convaincre les Américains de soutenir une intervention directe (une majorité d’Américains n’est même pas favorable au financement de l’Ukraine), mais Israël est une autre affaire. Les conflits au Moyen-Orient ont des implications très anciennes et tribales qui touchent l’âme des conservateurs. Il y a des facteurs religieux, oui, mais je soupçonne que les critiques qui pensent que les évangélistes mènent la danse exagèrent cet aspect. Ce n’est pas la réalité.

Le mandat chrétien est loin d’avoir la même influence qu’en 2001. En fait, les églises sont devenues si faibles qu’elles sont aujourd’hui dépassées par l’infiltration des LGBT et l’activisme trans. Cela n’aurait jamais été toléré il y a 20 ans – à l’époque, on aurait goudronné et plumé ces activistes. Si on laisse ce genre de choses se produire aujourd’hui chez nous, vous pouvez être sûrs que la religion n’est pas la force motrice de la guerre à l’étranger.

Non, lorsqu’il s’agit d’Israël et des implications de la guerre, l’inquiétude est une fois de plus ancrée dans l’effacement culturel. Pour être juste, il ne s’agit pas d’un délire paranoïaque. La culture occidentale est en fait systématiquement démantelée et l’immigration de masse fait partie de ce programme. Il est également vrai que l’idéologie islamique est totalement incompatible avec les croyances occidentales, y compris le concept d’individualisme. Les systèmes musulmans sont autoritaires par nature, c’est ce qu’est la charia.

Ainsi, lorsque les conservateurs voient le potentiel de la chute d’Israël, ils l’associent à la chute de l’Occident et ils chercheront à l’arrêter s’ils le peuvent. Au-delà d’Israël, on peut craindre qu’une invasion d’extrémistes musulmans soit déjà en cours aux États-Unis, les politiques d’ouverture des frontières étant devenues la norme sous la direction de Joe Biden. Et c’est là que le piège se referme…

La loi martiale aux États-Unis ne fonctionnerait que si une majorité de conservateurs la soutenait. C’est un fait. Sans notre soutien, la loi martiale échouera, tout comme les obligations Covid. N’oubliez pas que Biden et ses amis globalistes ont utilisé toutes les tactiques possibles pour rendre la loi martiale inévitable. L’instabilité économique et la stagflation ont provoqué une flambée des crimes violents et des pillages. L’immigration clandestine de masse fait chuter les systèmes de protection sociale des États et crée une tendance à la dilution culturelle. L’ouverture des frontières a permis à de nombreux ennemis étrangers d’entrer aux États-Unis.

En temps de guerre, le désir du gouvernement de contrôler l’information et le discours public sera à son apogée. Cependant, comme nous l’avons vu lors du conflit en Ukraine, ils ne se sont pas montrés efficaces dans ce domaine. Tant que l’internet est en place, peu importe le type d’algorithmes appliqués par Big Tech pour étouffer la vérité, la vérité trouve toujours un moyen. Cela signifie que l’establishment devra prendre des mesures extrêmes qui ne pourraient être mises en œuvre que dans le cadre d’une loi martiale. Si la tendance géopolitique actuelle se poursuit, je vois cette situation évoluer de deux façons…

Option A : Une guerre sur plusieurs fronts éclate au Moyen-Orient, notamment dans des pays comme l’Iran, la Syrie, le Liban, la Jordanie et le Yémen. Israël est confronté à un grave échec. Les États-Unis sont entraînés dans la guerre, ou Israël utilise son arsenal nucléaire pour détruire les ressources (y compris les populations) des nations ennemies, ce qui conduit à l’implication possible de la Chine et de la Russie, et donc les États-Unis sont encore entraînés dans la guerre.

Des émeutes et des attaques terroristes se produisent régulièrement aux États-Unis, non seulement à l’initiative d’extrémistes musulmans infiltrés, mais aussi de gauchistes qui se sont ralliés à la cause.

La conscription est lancée, que les conservateurs soutiennent dans l’espoir qu’elle contribuera à dissoudre les émeutes. L’enrôlement plongera des millions de zennials  [Génération Z et Millenials, NdT] faibles et mous (y compris des femmes) dans un bourbier sanglant auquel ils n’ont pas la capacité de s’adapter. Les protestations et les émeutes liées à la conscription deviennent la norme, ce qui pousse les conservateurs à soutenir une application encore plus stricte de la loi.

Finalement, la loi martiale est annoncée, mais les soldats utilisés sur le sol américain pour “nous protéger” des émeutes et des terroristes seront principalement des ressortissants étrangers – des immigrés clandestins à qui l’on donne une chance facile d’accéder à la citoyenneté s’ils s’engagent dans l’armée et mettent la pâtée aux dissidents, ce qu’ils feront volontiers parce qu’ils n’ont aucun attachement culturel à l’Amérique ou aux Américains. À ce stade, la constitution mourra pour l’essentiel.

Option B : La guerre s’étend et Israël est confronté à une destruction imminente. M. Biden engage les forces navales américaines dans le combat, ainsi que des troupes terrestres, principalement des forces spéciales. Il appelle ensuite au déploiement complet des forces terrestres américaines dans la région, mais dans ce scénario, la majorité des conservateurs ne soutiennent pas cette action, tout comme ils n’ont pas soutenu le déploiement en Ukraine.

Biden tente de mettre en œuvre un projet afin de forcer le momentum. Les conservateurs refusent d’obtempérer ou de permettre que leurs enfants soient envoyés mourir dans un conflit étranger. Sur cette question, les conservateurs et les gauchistes sont en fait d’accord, même si c’est pour des raisons complètement différentes. Le pays est alors frappé par une série interminable d’attaques terroristes, chacune étant présentée comme une raison pour laquelle l’opinion publique doit soutenir la guerre. Chaque attentat est acclamé par les militants de gauche comme un acte de “décolonisation”.

Les conservateurs voient ce stratagème pour ce qu’il est et refusent toujours de soutenir la guerre, en adoptant une position “America First” (l’Amérique d’abord). Pourquoi se battre à l’étranger quand c’est l’Amérique qui est sous contrainte ?

Biden tente toujours d’instaurer la loi martiale. Il offre la citoyenneté automatique aux immigrants illégaux s’ils servent dans l’armée et utilise certaines de ces troupes comme une présence d’occupation à l’intérieur du pays. Les gauchistes ne veulent pas se battre au Moyen-Orient, mais ils aiment que les migrants obtiennent facilement la citoyenneté et le pouvoir. Ils défendent cette mesure – ils pensent que si les migrants remplissent les rangs de l’armée, ils ne seront peut-être pas appelés sous les drapeaux.

Les conservateurs se rebellent, l’Amérique entre dans la balkanisation ou la guerre civile, ou les deux. Les patriotes sont accusés d’aider les ennemis des États-Unis et sont également qualifiés de terroristes. À partir de là, tout peut arriver.

Je pense que la gâchette israélienne est peut-être plus importante que la crise Covid en termes de catastrophe et de tyrannie mondiales potentielles. Si la situation continue de s’aggraver et se transforme en un conflit multirégional, il y a de fortes chances que le combat revienne aux États-Unis. Non seulement en termes de terrorisme, mais aussi en termes de troubles civils et de guerre à notre porte. Si nous soutenons la guerre, la loi martiale est une certitude. Si nous ne soutenons pas la guerre, la loi martiale sera tentée, mais il existe au moins des scénarios où elle pourrait échouer.

Je dirais que la seule chose qui sauvera l’Amérique à ce stade est la croissance du mouvement “America First”. Lorsque nous parlons de l’Amérique d’abord, il ne s’agit pas seulement de la sécurité américaine, mais aussi des libertés américaines. Il n’y a AUCUNE RAISON pour que nous n’ayons pas les deux. Si les conservateurs (et les indépendants) se laissent entraîner dans la troisième guerre mondiale, ce sera la fin.

Brandon Smith

Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

L’armement du fanatisme – Pourquoi les gauchistes aiment l’islam même si l’islam les déteste

Source : The Saker francophone.


Par Brandon Smith − Le 20 octobre 2023 − Source Alt-Market

Dans mon récent article sur la nature suspecte du conflit israélo-palestinien, j’ai noté que, tout comme pour l’Ukraine, l’establishment cherche à attirer les Américains pour qu’ils soutiennent l’un ou l’autre camp malgré le fait qu’aucun des deux camps ne concerne les intérêts publics à l’intérieur du pays et qu’aucun ne vaut vraiment la peine qu’on se batte pour lui. Il s’agit d’une stratégie classique de déstabilisation et de globalisation qui rappelle la Première Guerre mondiale : chaque fois que les Américains commencent à se rallier à leur propre culture, à leur propre sécurité et à chercher à résoudre leurs propres problèmes, un autre conflit étranger surgit soudain qui, pour une raison ou une autre, nous oblige à laisser tomber tout ce que nous sommes en train de faire et à intervenir.

 

Pour de nombreux lecteurs, cela ne semble pas être grand-chose, mais après près d’une décennie de cultisme ” woke “ et d’efforts de l’extrême gauche pour déconstruire les États-Unis, il y a eu un retour de bâton qui menace maintenant d’étouffer le mouvement pour la justice sociale. BLM est en fort déclin, les universités infestées de SJW souffrent de la baisse des inscriptions et d’un manque de légitimité, woke Hollywood brûle et ses profits s’effondrent, l’agenda trans est enfin obstrué et plusieurs états bloquent les efforts des activistes queer pour cibler et préparer les enfants, et l’attention se porte à nouveau sur les dangers des politiques d’ouverture des frontières avec une majorité d’Américains qui demandent maintenant que quelque chose soit fait.

C’est subtil, mais le pendule échappe à la gauche politique et elle n’aime pas ça. L’“Amérique d’abord” fait lentement son retour. Que doit faire l’establishment ? Ce qu’ils font toujours : piéger la population dans un autre conflit étranger inutile. De cette façon, notre attention sur le front intérieur est détournée, nos ressources et nos impôts sont transférés à l’étranger et nos soldats sont envoyés mourir sur un terrain étranger au lieu de se battre pour sécuriser nos propres frontières et notre population. En tant que société, nous ne sommes pas autorisés à faire passer l’Amérique en premier ; lorsque nous essayons, nous sommes systématiquement sabotés.

Dans le cas du bourbier actuel, les Américains sont poussés quotidiennement à choisir une équipe. De nombreux conservateurs choisiront inévitablement Israël plutôt que les musulmans, ce qui, d’une certaine manière, est compréhensible. La culture islamique et l’idéologie de la charia sont totalement incompatibles avec les valeurs occidentales traditionnelles et constituent une présence destructrice dans des pays majoritairement chrétiens. Les gens soutiendront Israël parce qu’il est considéré comme le “moindre des deux maux”.

La question de savoir si c’est vrai ou non est à débattre et il y a de nombreux incidents historiques qui ont fait d’Israël un handicap plutôt qu’un allié. D’un autre côté, nous avons tous vu ce que l’immigration musulmane de masse a fait à l’Europe avec la montée en flèche des vols, des crimes violents, des gangs de viols et des attaques terroristes. Quel que soit le camp que l’on considère comme “plus juste” dans le dernier conflit, il est important de comprendre que cela ne change rien au fait qu’il y a d’autres intérêts en jeu qui veulent exploiter la situation à leur propre profit.

La culture islamique, par exemple, considère l’Occident comme un fruit mûr à cueillir et à dévorer. Elle considère les Occidentaux comme du bétail et pense que sa religion est destinée à submerger et à conquérir un jour l’Occident au moyen d’une tactique qu’elle appelle “conquête tranquille” ou “djihad doux”. Il ne s’agit pas d’un concept limité à quelques croyants marginaux, mais d’un fantasme dominant au sein de la majorité de la population musulmane, qui souhaite instaurer la charia dans le monde entier. Environ 50 % des musulmans vivant dans les pays occidentaux réclament ouvertement l’application de la charia aux États-Unis et en Europe. On leur a appris à haïr les non-croyants, c’est la réalité.

 

Les Israéliens pourraient penser la même chose des Américains et des Européens ; combien de fois l’ADL a-t-elle tenté de manipuler le débat public et d’entraver la liberté d’expression aux États-Unis ? Mais ils ne cherchent pas à émigrer par dizaines de millions dans le cadre d’un djihad en douceur. Il y a une question de triage à prendre en considération.

C’est précisément cet état d’esprit d’infiltration et d’assujettissement des musulmans qui, à mon avis, plaît tant à la gauche politique. Comme nous l’avons vu la semaine dernière, de nombreuses manifestations de masse en faveur des Palestiniens ont eu lieu dans les villes américaines (y compris une brève occupation du Capitole) et la majorité des personnes impliquées dans ces événements ne sont PAS des musulmans. Il s’agit plutôt des mêmes fous gauchistes qui ont soutenu les émeutes de BLM. Ce sont les mêmes personnes qui se déchaînent et s’agitent contre toute tentative de fermeture de la frontière méridionale. Ce sont les mêmes personnes qui exigent l’endoctrinement du genre dans les écoles publiques. Ce sont eux qui constituent le gros des manifestations pro-palestiniennes en Amérique.

Mais pourquoi ? Le fait est que les groupes musulmans DÉSIREUX de l’idéologie progressiste. Si un gauchiste devait promouvoir publiquement l’une de leurs croyances dans un pays contrôlé par l’islam, il serait emprisonné ou mis à mort. Essayez d’enseigner la transsexualité aux enfants dans une école musulmane et comptez les jours avant d’être jeté d’un toit ou battu dans la rue. Il n’y a tout simplement pas de lien entre les progressistes modernes et l’islam ; alors pourquoi travaillent-ils ensemble ?

Tout d’abord, nous devons établir qu’il existe deux motivations distinctes : Les objectifs de la gauche politique et ceux des globalistes. Les chemins de chaque groupe se croisent souvent et les gauchistes s’intègrent de plus en plus à l’idéal globaliste, mais ils restent distincts à bien des égards. Au fond, les gauchistes sont des idiots utiles qui aspirent au pouvoir et qui se nourrissent des miettes que leur jette la table globaliste. Ironiquement, de nombreux gauchistes pensent encore qu’ils luttent contre “l’homme” alors qu’ils se plient aux exigences des globalistes qui SONT “l’homme”.

L’alliance tordue

De même que les gauchistes rompent volontiers le pain avec les élites financières corporatistes qu’ils prétendent combattre, ils ont également l’habitude d’embrasser des groupes ethniques et religieux hostiles à la culture progressiste de l’hédonisme. Je mettrais cette alliance bizarre sur le compte de ce que l’on pourrait appeler “l’exploitation mutuelle”.

Les musulmans considèrent la gauche politique comme la clé qui ouvre les portes de l’Occident, une sorte de gardien crédule qui accueillera n’importe quel visiteur sans l’avoir examiné au préalable. Les gauchistes sont la fissure dans l’armure, le trou dans la clôture dont les groupes islamiques profitent. Mais qu’en est-il des gauchistes ? Qu’ont-ils à gagner à s’associer à un groupe qui, en fin de compte, veut leur mort ? Les gauchistes aiment l’islam précisément parce qu’il est l’antithèse de tout ce que le monde occidental représente.

Pour comprendre ces gens, il faut comprendre les fondements du marxisme culturel. Ce système cherche à saboter les cultures et les civilisations existantes afin de créer le chaos et la consolidation. Le chaos est utilisé comme couverture pour introduire des contrôles socialistes/communistes en tant que “solution” aux maux de la société. Dans le cas du marxisme originel, la stratégie consistait généralement à provoquer la rébellion de la classe ouvrière et des pauvres contre les classes les plus aisées, puis les provocateurs prenaient le pouvoir pendant que les groupes se battaient les uns contre les autres. Les marxistes culturels utilisent une méthode similaire pour provoquer des troubles civils parmi les “marginaux”, mais ils se concentrent moins sur l’économie que sur les divisions sociales et ethniques.

En d’autres termes, la race, la religion, la sexualité, etc. sont leur pain et leur beurre. Les gauchistes (et bien sûr les globalistes) considèrent les groupes minoritaires comme de la chair à canon à jeter sur n’importe quelle société jusqu’à ce qu’elle s’effondre. La plupart des gauchistes sont mentalement et physiquement faibles et, même s’ils sont des fanatiques, ils se rendent compte que s’ils s’engageaient dans une guerre civile contre les conservateurs et les patriotes, ils seraient rayés de la surface de la Terre. Ils ne sont pas capables de mener seuls une guerre ou une révolution compétente. Ils absorbent donc les causes d’autres groupes, qu’ils utilisent ensuite comme des voyous et des agents d’exécution.

Décolonisation et chiens d’attaque fanatiques

En ce qui concerne les extrémistes musulmans, la gauche salive parce qu’elle y voit une nouvelle et précieuse réserve de chiens d’attaque fanatiques. Elle a besoin de groupes de personnes prêtes à se battre et à tuer sans retenue et sans craindre la mort. Les islamistes s’inscrivent parfaitement dans cette dynamique, compte tenu de leur conception de la récompense du djihad dans l’au-delà.

En tant que conservateurs et patriotes, nous ne pensons généralement pas en termes de mercenaires – nous croyons qu’il faut mener nos propres batailles pour notre pays et les mener en respectant certains principes. La gauche ne pense pas de cette manière. Elle se soucie de gagner. Elle s’intéresse au pouvoir et se moque de ce qu’elle doit faire pour atteindre ses objectifs.

Mais comment les gauchistes peuvent-ils conserver une image de supériorité morale tout en adoptant des comportements moralement répréhensibles et en s’alliant avec des personnes qui ne partagent pas leurs idéaux ?

La justification est, bien sûr, la “décolonisation”. La magie de la décolonisation est qu’elle donne aux gauchistes le droit de justifier n’importe quelle action, aussi violente ou odieuse soit-elle (y compris la destruction aveugle de biens ou le meurtre de civils et de passants innocents). C’est la philosophie de l’indignation héritée. Ils prétendent que les événements survenus il y a des centaines d’années et considérés comme une injustice par la société moderne permettent aux activistes de chercher à se venger rétroactivement de la civilisation d’aujourd’hui.

Mais jusqu’où remontons-nous dans l’histoire pour revendiquer des griefs et exiger des réparations ? Où cela s’arrête-t-il ? L’objectif premier des gauchistes est de détruire la civilisation occidentale. Oui, ils sont utilisés par les globalistes comme une matraque, mais ils sont aussi un ennemi de la liberté à part entière, dont il faut s’occuper, tout comme il faut s’occuper des globalistes. Le faux paradigme gauche/droite est mort ; nous savons tous qui soutient la liberté et qui ne la soutient pas aujourd’hui.

Pour les globalistes, Israël/Palestine représente un point d’ignition pour déclencher une guerre mondiale plus large. Les migrations musulmanes massives créent également des opportunités de perturbations de type Cloward-Piven pour les nations ciblées.

Pour la gauche politique, Israël n’est qu’un autre symbole du “colonialisme” qu’elle pense pouvoir utiliser pour illustrer la nécessité de son mouvement de destruction de l’Occident. Même si les juifs et les musulmans occupent et se disputent la région depuis des milliers d’années, la gauche veut dépeindre la formation d’Israël comme un colonialisme semblable à l’expansion européenne des années 1500 à 1800.

La philosophie de la décolonisation ne s’applique pas à Israël, il s’agit d’une bataille mutuelle pour un territoire et une idéologie qui fait rage depuis les temps bibliques. Cela ne justifie pas nécessairement le comportement ou les crimes de l’une ou l’autre partie, je souligne simplement que les concepts de la gauche moderne sont totalement déconnectés de ce qui se passe et que leurs tentatives de coopter le conflit pour leur propre gain politique sont méprisables.

Dans l’esprit d’un gauchiste, les musulmans sont utiles. C’est là toute la question. Ils regretteront peut-être leur alliance demain, mais aujourd’hui, les gauchistes pensent qu’ils ont désormais accès à une nouvelle armée de minorités musclées qui feront des ravages en Occident.

Quant aux globalistes, ils espèrent que la nouvelle poussée d’énergie du mouvement woke et les implications d’une guerre plus large au Moyen-Orient distrairont les patriotes américains pendant de nombreux mois, au lieu de s’organiser pour sécuriser les frontières, l’économie, l’héritage et les libertés des États-Unis.

Brandon Smith

Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

Le plan B de l’Amérique

Source : The Saker francophone.


Par Dmitry Orlov – Le 14 Octobre 2023 – Source Club Orlov

Les États-Unis ne sont pas une démocratie et… peu importe qui est président… ou pas ? Contrairement au président russe, par exemple, le président américain n’est qu’une marionnette en chair et en os. Il lit des discours rédigés pour lui par d’autres, le plus souvent selon un modèle préétabli. Il signe des documents rédigés par d’autres. Il participe à des réunions avec d’autres chefs d’État risiblement incompétents, tels que Macron ou Scholz, triés sur le volet par des entités occultes sur la base de leur incapacité à penser par eux-mêmes. De ce point de vue, le choix d’un président américain peut être considéré comme aléatoire et sans conséquence.

 

Il est évident que de nombreux Américains engagés politiquement ne seraient pas d’accord avec cela, mais cela ne fait que confirmer leur prise inexistante sur la réalité et leurs spasmes politiques aléatoires et sans conséquence. Ils ne sont que des participants involontaires à un stupide spectacle de carnaval appelé “démocratie américaine”, avec des nœuds et des rubans voyants, des confettis et des discours de bravoure. Ils sont organisés en deux équipes opposées, invitées à se battre l’une contre l’autre ; c’est quelque chose que les gens aiment faire de toute façon. Cela permet de se défouler et ne cause pas beaucoup de dégâts.

Mais le président américain est une sorte de marqueur, de mascotte ou de jeton placé sur un carré rouge ou bleu par des mains qui font de leur mieux pour rester invisibles (c’est-à-dire non visibles pour vous). Vu sous cet angle et replacé dans un contexte historique russe, nous pouvons prétendre, strictement pour les besoins de la discussion, que Joe Biden est Léon Trotski, le révolutionnaire globaliste, tandis que Donald Trump est Joseph Staline, l’homme d’État souverainiste qui a construit le socialisme soviétique en Russie et dans quelques pays voisins. Ainsi, Joe Biden voudrait que les États-Unis président une planète globalisée, homogénéisée et “démocratisée” à la manière américaine, et il aurait pu y parvenir s’il avait pu vaincre et soumettre la Russie et la Chine, avec l’Iran pour être complet, mais cela n’a jamais été autre chose qu’une chimère et le voyage de Joe Biden s’est donc terminé dans la proverbiale poubelle de l’histoire.

Trump, quant à lui, reconnaît que les États-Unis courent à la catastrophe et qu’ils doivent se débarrasser d’autant de charges que possible pour survivre en tant qu’union. C’est pourquoi il préconise d’abandonner “l’empire des bases militaires, les innombrables services de “renseignement”, les programmes d’armement ratés, l’OTAN, la Corée du Sud, le Japon, Israël (ne soyez pas surpris) et tout ce qui n’est pas rentable, de réduire toutes les importations et de concentrer tous les efforts sur la reconstruction de l’économie des États-Unis continentaux, plus le Canada en tant que fournisseur de matières premières et le Mexique en tant que fournisseur de main d’œuvre bon marché. L’Australie et la Nouvelle-Zélande sont également riches en ressources, relativement dociles et peu exigeantes en tant que sujets, et peuvent servir de précieux compléments à ce nouvel empire américain réduit. Ce plan fonctionnera-t-il ? Probablement pas, mais cela n’a pas d’importance ; c’est le seul plan B possible, étant donné que le plan A a échoué.

Pourquoi le plan B ne fonctionnerait-il pas non plus ? Pour une raison très simple : les gens sont beaucoup trop gâtés et beaucoup d’entre eux le sont encore plus. Plusieurs générations vivant au-dessus de leurs moyens, consommant bien plus qu’elles ne produisaient et exigeant de moins en moins de jugement critique, d’autodiscipline, de connaissances pratiques et d’intelligence générale, ont engendré une race de nigauds obèses, dépressifs, égocentriques, complaisants et négligés. Sont-ils prêts à vivre dans des baraquements, à subsister avec une ration de bouillie et à travailler 12 heures par jour dans des usines froides et bruyantes ? Ont-elles l’autodiscipline nécessaire pour apprendre par eux-même de nouvelles compétences pratiques (puisqu’il n’y a plus de mentors parmi elles) ? Seront-elles capables de mettre au monde et d’élever des enfants sains et utiles, à raison d’une moyenne minimale de 2,5 enfants par femme ? Cela semble peu probable.

Il n’y a qu’un seul empire en faillite qui ait réussi ce tour de force de phénix, et c’est l’empire russe après la révolution russe. Après exactement une décennie de chaos, d’hésitations, d’expériences économiques ratées et d’une guerre civile désastreuse, la Russie est passée en mode Staline, a organisé une mini-révolution anti-gauche et, avec l’aide précieuse des États-Unis, a rattrapé les nations développées, dépassant ensuite la plupart d’entre elles dans des domaines tels que l’énergie nucléaire et l’exploration de l’espace. Certains diront qu’il s’agit d’une exception qui confirme la règle ; d’autres que cela montre simplement que l’Empire russe n’était pas vraiment un empire – il s’agissait plutôt d’une fraternité de nations, comme la Russie moderne. Mais il s’agit là d’un tout autre sujet.

Dmitry Orlov

Soutenez mes efforts sur https://boosty.to/cluborlov.

Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.

Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

 

Les «intérêts» états-uniens ?

par Gilbert Guingant - Le 30/10/2023.

Ceux qui permettraient toutes les guerres et massacres de civils ? Exactement. Juste de l’indiscutable. Soi-disant ! Cette loi, prétendue d’airain, est en train de perdre du terrain. Enfin ! Découvrons pourquoi.

1. La soudaine force de l’humanitaire ?

Celle qui n’apparaissait nulle part, ni dans l’illégale guerre d’Irak, ni en Afghanistan. Ni, plus anciennement, au Vietnam. Mais qui prendrait tout le devant de la scène. Sauf qu’elle se maintient dans l’irrationnelle imprévoyance de l’après. Et les Européens (sans plus un seul va-t-en-guerre ?) de déployer le sésame de la «pause humanitaire». Oui mais que faisons-nous après la pause humanitaire ? La bienvenue définitive pause des bombardements qui eux continuent depuis 23 jours ? Sans pause et dans un Gaza coupé du monde !

Loin de se sentir déplacés, ces Européens frémissent de cette claire transformation de mentalités. Les images des agressions meurtrières envers les civils heurtent très fort.

Bref, au-delà de cette nouvelle attitude «politique», et alors que les bombardements sur Gaza n’ont pas cessé, le recul permanent de la grande invasion terrestre d’Israël ne manque pas d’interroger. Voir la réponse dans les documents joints ci-dessous et dans le titre du syntexte. Ici, nous nous arrachons à y percevoir, enfin, un impact des opinions publiques mondiales. Tout le Sud de la Terre soutient puissamment la création d’un état souverain de Palestine. Les soutiens à Israël, eux, se sont rétrécis en peau de chagrin. Et ce malgré les pilonnages propagandistes des médias d’argent sale. La vieille propagande occidentale ne fonctionne plus. Des états peuvent être «terroristes» et pas les populations civiles massacrées. Le lien subliminal antisioniste qui serait de l’antisémitisme ne marche plus, etc. Les dirigeants occidentaux (sauf 2) changent du tout au tout. Donc leurs commanditaires ?

2. Ce sont des dirigeants qui contestent le plus l’ex-axe-acier USA- Israël ?

Puisque, partout, derrière les agissements sionistes, se profilent les seuls et sinistres «intérêts» états-uniens ?

Et le Qatar ou la Jordanie disent à cela un si ferme «ça suffit». Assez de deux poids, deux mesures. Assez ! Une vie palestinienne vaut une vie israélienne. Et les Palestiniens ne sont pas des animaux, mais les sionistes (livrés à eux-mêmes ! Sans Droit international !) peuvent le devenir, eux qui ne représentent ni la judéité ni les juifs. C’est donc le sionisme le vrai antisémite ?, etc. Grands renversements des mantras habituels ?

Le Droit international doit revenir au sommet. Finies les «règles» états-uniennes. Celles des «dieux capitalistes» si parfaits, si anges, si bienfaisants qu’ils n’ont nul besoin de Lois ni du Droit. Pas pour eux, ils sont trop au-dessus. D’où les démentes, oui folles «dérégulations» (dans la Nature tout est «régulation», mêmes les constantes universelles . Dérégulations, enfin perçues comme la pire des aliénations qui soient. Puisqu’elles ne disent que ce «nous sommes des dieux «parce que» nous avons du fric, et du fric illégal. Aussi les Lois ne sont pas pour nous». Cet embargo par la folie, ce blocus mondial, qui aura «duré» des décennies, est enfin… brisé net. Voyez-les se dérègler, se déréguler, jamais réguliers encore moins réglos et loyaux ! «Bon nous serions au-dessus de lois mais pas tout le reste de l’Humanité ? Seules seraient reconnues nos «règles», les pires arbitraires qui existent. Le Droit chassé de partout («nous avons Tous les droits», même de détourner à droite ? ).

«Les Lois c’est juste bon pour les pauvres», installa Platon. T’as qu’à croire, vil imposteur. Les vraies lois et surtout, le «droit» international, reviennent à tires d’ailes. Seul moyen puissant de «résoudre» l’occupation nazie des sionistes sur le peuple palestinien, vrai propriétaire de la Palestine (c’est écrit dedans et en plein !). Les Palestiniens ont DEUX FOIS raison et les sionistes (ces antisémites abusifs) DEUX FOIS tort. Les règles que pour les autres ça suffit. L’universalité bienfaisante n’y est pas. Qui se cachent derrière de «fausses» règles («fausses» règles car ne s’appliquant pas à eux !) ne peuvent nous présenter leur universalité ! Ils ne seraient que des ploucs locaux ?

Enfin le paradigme change. Le Droit et son état… civil l’emportent. Les fausses règles, que «commerciales» des états-uniens, doivent disparaitre. Les anglosaxons ont assez foutu leurs chaos. Un monde multipolaire est un monde de Paix par… équilibres des forces. Le Droit international c’est maître chez soi mais pas chez les autres. Et l’Onu a déjà répété 70 fois aux sionistes qu’ils commettent des crimes contre l’Humanité. Humanité qui est un droit. Un droit qui donne droit à la pause !

Et ? Et les God don’t trust themDieu n’a pas confiance en eux. Et de leur «appropriation privative» de sa personne «universelle» (au sens de pour tous, pour tout le monde). D’avoir confisqué l’élection divine (les trop riches c’est parce que Dieu les aime trop et les pauvre dieu les «punit» en les maintenant dans cette misère. Et ce avec sa main «donc très visible» ?)? Vous adhérez encore à ces enfantillages vous ?

3. Et ceci aboutit à l’indifférence factuelle ?

Entendu cet «Ils (les Palestiniens) n’ont qu’à partir. À cause d’eux il va y avoir la guerre mondiale». Oui la reconnaissance/soumission si violente de la force brutale, inhumaine Et illégale. Écraser des innocents se recouvrent de paroles inadaptées (les «bons» (sic) sont les seuls «autorisés», par les médias de la Honte, à parler en toutes lâchetés, inhumanités et illégitimités !). Ces hypocrites certifiés ne représentent aucune majorité. Mais bien les minorités des plus mauvais (tous sens du mot !).

Depuis Vendredi des «incursions» terrestres commencent : pile lorsque la résolution de l’ONU, ce même jour, donne massivement tort à Israël. Sommé d’entrer dans une «trêve humanitaire immédiate». Ce qui commence à nous sortir des flots aveugles de paroles attentistes (et pendant ce temps rien n’est fait sur place afin d’aider vraiment les Palestiniens !). Lorsque les bombardements de continuer depuis 23 jours dans le trop de silence médiatique. Les bombardements, cette guerre des lâches, lâches qui fuient les conséquences de leurs actes monstrueux. À distance de Gaza qui est, aussi, recouvert d’une impossibilité d’informer. Ce sont les 7 du Québec qui l’ont le mieux défini ?

«Est-ce là de la défense ? Une fake défense où nous assistons à une boucherie à grande échelle au moyen d’armes de précision. Au cours des deux dernières semaines, nous avons assisté au bombardement aveugle de Gaza par un État terroriste occidental».

Et de s’amplifier tous les flagrants dénis des réels. Comme du temps des pré-nazis ? Seule l’idéologie compte et elle est une drogue dure qui ôte du vrai concret. L’indifférence factuelle peut transformer de bons cœurs en monstres d’égoïsmes ahumains ? En cas d’effectivité, il s’agit partout dans le même temps. Par exemple ?

Vérifier que les Palestiniens sont plus Légitimes que les sionistes : en 3 étapes (tellement l’Histoire rend toute exposition claire quasi impossible. Et qu’il faut choisir la pertinence !)…

1- D’abord, Inès Belaj :

«Il y a bien Palestine dans l’ancienne Bible – les bibles avant l’édition 1913. Bible qui a été modifiée pour inclure les idées du début de la propagande Sioniste. Vous pouvez consulter ces Bibles d’il y a 100 ans et sur les cartes il était bien mis Palestine.

D’ailleurs la Palestine désignait déjà ce territoire depuis l’antiquité. Même si malheureusement beaucoup de Sionistes des brutalités veulent modifier (illégitimement !) l’histoire de l’homme. La littérature est claire.

Définition Larousse qui est limpide claire sur cela :

Palestine : Désignation depuis l’Antiquité d’une région du Proche-Orient, située entre la Méditerranée, d’une part, le Jourdain et la mer Morte, d’autre part, recouvrant aujourd’hui l’État d’Israël et les Territoires palestiniens.

2- Et puis de MehrM «Mais en bref :

Avant 1914 : cette région appartenait à l’empire Ottoman pendant des siècles. Les Ottomans étaient musulmans et favorisaient les musulmans dans cette région, du coup, le nombre des juifs a réduit au cours des siècles.

  • 1918 : durant la Grande Guerre l’empire Ottoman s’est rangé du côté de l’Allemagne et a perdu la guerre.
  • L’une des conséquences de la Grande Guerre était la chute des grands empires, dont l’empire Ottoman. Les pays gagnants ont partagé les butins. La région qui s’appelait Palestine ces jours-là (Israël, Cisjordanie et Gaza de nos jours) était la part de l’Angleterre. On l’appelait Palestine Mandataire
  • et elle existait de 1920 à 1948. Le règne des musulmans sur la Palestine était fini et par conséquent, les juifs avaient plus de liberté pendant cette période, du coup le nombre des juifs dans la région a augmenté.
  • 1945: la deuxième guerre mondiale est finie et les juifs ont vécu la Shoah. On décide de les aider d’établir leur propre pays : Israël, une idée déjà conçue par un journaliste juif, Théodore Herzl et intitulée Sionisme»… Après seulement 78 ans, impossible d’argumenter que le novice sionisme soit une pensé bien installée. Ses balbutiements, au contraire, plaident contre lui !!!

3- Enfin de Louis Gabriel :

«Les juifs d’aujourd’hui seraient donc les descendants des habitants du royaume de Juda. Il aurait donc été plus logique d’appeler le pays ainsi et cela a été envisagé. On dit que Ben Gourion s’y opposait, car «juif» étant l’adjectif de Juda cela aurait fait de tous les juifs des citoyens du pays et aurait pu créer une confusion qu’il voulait éviter.

Quant à Palestine, ce sont les Romains qui ont appelé le pays ainsi. Le mot vient des Philistins, un peuple qui vivait près de la mer et qui avait disparu. Après la révolte et la destruction du temple, les Romains ont voulu effacer jusqu’au nom du pays et ont ressorti ce vieux nom. À noter au passage que les Philistins n’ont rien à voir avec les Palestiniens. Il s’agissait d’un peuple venant de la mer qui parlait une langue de la même famille que le grec. Ce n’étaient pas des Sémites et encore moins des Arabes.

Important : pour ce qui est de Juda et Israël, il s’agit de l’histoire relatée par la Bible et qui n’est confirmée par aucune autre source. Il faut donc être prudent quant à l’exactitude historique.

… À suivre donc.

Un changement de paradigme a bien lieu. Peu encore discernable–Ce pourquoi il faille l’aider !

Psssiiiiuuuuuttt. Oui la nouvelle civilisation va commencer.

Basée sur le Droit International !

Ne manque plus que le réseau…

source : Imagiter

Les États-Unis déploient une importante force – Les yeux rivés sur la Syrie

par Moon of Alabama - Le 18/10/2023.

Les États-Unis ont récemment déployé beaucoup trop de troupes au Moyen-Orient pour avoir un objectif pacifique ou simplement pour dissuader d’autres pays d’agir.

Contre qui ont-ils l’intention de se battre ?

«Transport aérien d’armes vers Israël, bombardiers en Jordanie, deux porte-avions : Les États-Unis déploient davantage de forces au Moyen-Orient – Haaretz

La semaine dernière, les États-Unis ont déployé le porte-avions Gerald R. Ford et son groupe d’intervention en Méditerranée orientale. L’USS Ford transporte environ 80 avions de combat, de guerre électronique et de renseignement. Il est accompagné de cinq navires à guidage de missiles avancés, armés de missiles de croisière Tomahawk capables d’atteindre des cibles en Iran. D’après les images satellite, l’USS Ford se trouve à environ 180 kilomètres au sud-ouest de Chypre. Des avions de reconnaissance maritime P-8 dotés de capacités anti-sous-marines et anti-navires patrouillent autour du groupe. […]

Au cours du week-end, un deuxième groupe d’attaque de porte-avions, dirigé par l’USS Dwight D. Eisenhower, a été envoyé en Méditerranée orientale et devrait arriver dans le courant du mois».

Chaque groupe d’attaque de porte-avions comprend également un ou deux sous-marins. Outre divers avions de soutien, chaque porte-avions dispose d’une «aile» d’avions de combat composée de quatre escadrons de 12 avions de combat chacun.

Il y a plus …

«Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, les États-Unis ont envoyé un grand nombre d’avions de combat au Moyen-Orient afin de «renforcer la position de défense des États-Unis», comme l’a déclaré le Commandement central des États-Unis (U.S. Central Command).

Un escadron de bombardiers américains F-15E Strike Eagle, basé en Grande-Bretagne, a été déployé ce week-end sur la base aérienne de Muwaffaq Salti, à l’est d’Amman, la capitale jordanienne. Un autre escadron d’avions d’attaque A-10 y a également été déployé.

Il convient d’ajouter à cette liste un impressionnant pont aérien à destination d’Israël. Selon les sites Internet de suivi de l’aviation, au moins 11 avions de transport lourd américains C-17 ont atterri au cours des dix derniers jours à l’aéroport israélien Ben Gurion et à la base Nevatim de l’armée de l’air israélienne. […]

En plus des avions de combat et de transport, deux avions de reconnaissance Rivet Joint appartenant aux forces aériennes américaines et britanniques ont opéré au large des côtes israéliennes ces derniers jours».

Chaque escadron de l’armée de l’air régulière dispose de 24 avions de combat.

Ce n’est pas tout…

WSJ : L’armée américaine a sélectionné environ 2000 soldats pour se préparer à un déploiement potentiel afin de soutenir Israël dans des missions telles que le conseil et le soutien médical. Ils ne sont pas destinés à servir dans un rôle de combat et aucune infanterie n’a été mise en ordre de préparation au déploiement.

Les troupes susmentionnées ne sont probablement pas vraiment pertinentes, à moins qu’elles ne soient soumises à des tirs et tuées. Mais les troupes suivantes sont de véritables forces terrestres de combat et pas seulement de soutien :

Selon plusieurs responsables de la défense américaine, le groupe amphibie Bataan, composé de l’USS Bataan (LHD-5) et de l’USS Carter Hall (LSD-50), ainsi qu’environ 2500 marines de la 26e unité expéditionnaire des marines, est actuellement en route vers la Méditerranée orientale depuis la mer d’Arabie, où il rejoindra l’USS Mesa Verde (LPD-19), qui a terminé sa «période de réparation à mi-déploiement» en Espagne et qui traverse déjà la Méditerranée.

Il y a également plusieurs milliers de soldats américains en Irak et en Syrie, ainsi que sur plusieurs bases en Turquie et dans divers pays du Golfe.

Je suis d’accord avec Will Schryver :

Donc … une grande flottille d’assaut amphibie rejoindra les deux groupes de combat de porte-avions qui se rassemblent dans l’est de la Méditerranée. Beaucoup pensent qu’il s’agit simplement d’une «projection de puissance». Je trouve cette explication insuffisante.
Il s’agit d’une flotte de guerre. Et le Hamas n’est PAS sa cible.

Le Hamas n’est pas la cible.

Dimanche, lors d’une interview guindée à «60 Minutes», le président Joe Biden a donné le ton :

«Scott Pelley : Soutiendriez-vous l’occupation israélienne de Gaza à ce stade ?

Le président Biden : Je pense que ce serait une grave erreur. Ce qui s’est passé à Gaza, à mon avis, c’est que le Hamas et ses éléments extrêmes ne représentent pas l’ensemble du peuple palestinien. Et je pense que… Ce serait une erreur de… de la part d’Israël d’occuper… Gaza à nouveau. Nous… mais en entrant et en éliminant les extrémistes, le Hezbollah au nord et le Hamas au sud. C’est une condition nécessaire. […]

Scott Pelley : Et vous croyez qu’Israël poursuivrait [la solution des deux États] après ce qui s’est passé…

Le président Biden : Pas maintenant. Pas maintenant. Pas maintenant, mais… mais je pense qu’Israël comprend qu’une partie importante du peuple palestinien ne partage pas les vues du Hamas et du Hezbollah. Le Hezbollah est une puissante milice islamiste au nord d’Israël, armée et entraînée par l’Iran. L’Iran soutient également le Hamas.

Scott Pelley : Il y a déjà des combats limités à la frontière nord d’Israël, et je me demande quel est votre message au Hezbollah et à son soutien, l’Iran ?

Le président Biden : Ne le faites pas. Ne le faites pas, ne le faites pas, ne le faites pas.

Scott Pelley : Ne pas franchir la frontière ? Ne pas intensifier cette guerre ?

Le président Biden : Exact».

S’il était attaqué, le Hezbollah, avec ses 100 000 missiles, détruirait Israël. Je ne crois donc pas que le Hezbollah au Liban soit la véritable cible opérationnelle que Biden a à l’esprit.

Le Hezbollah ne peut être dissuadé d’attaquer Israël. S’il le veut et s’il en a besoin, il le fera inévitablement, et avec succès. Il a caché ses forces et ses armes soit sous terre, soit au sein de la population de Beyrouth et du Sud-Liban. Les bombarder n’a pas de sens. Il y a aussi le fait que la dernière intervention américaine au Liban s’est tristement terminée par un grand nombre de Marines morts et une retraite embarrassante du pays. Je ne pense pas que les États-Unis veuillent répéter cette expérience.

L’Iran, autre cible potentielle, est trop difficile à attaquer. Il peut exercer des représailles efficaces sur une vaste zone, causant d’énormes dommages à toute installation américaine au Moyen-Orient. Il pourrait également faire grimper les prix du pétrole à un moment où l’administration Biden s’efforce de les faire baisser de toute urgence.

C’est pourquoi je pense que le véritable objectif de cette montée en puissance est de parvenir à un «changement de régime» en Syrie et d’expulser les forces russes qui y sont présentes pour soutenir son gouvernement.

Avertissement israélien au Hezbollah : Tsahal détruira Damas, visera le président syrien Assad si le Hezbollah entre en guerre ; les navires de guerre américains soutiendront Israël dans la guerre. Message relayé par la France (@ynetalerts)
Israel Radar : Tsahal demande aux Israéliens de se préparer à un séjour de 3 jours dans des abris anti-bombes/locaux sécurisés, de s’assurer de la présence de nourriture, d’eau, d’appareils à piles au cas où l’électricité serait coupée. Il s’agit là d’une indication claire d’une escalade imminente vers une guerre plus importante.

Les récents bombardements israéliens sur les aéroports d’Alep et de Damas, qui les ont tous deux mis hors service, vont dans ce sens.

Les fous néo-conservateurs de la Maison-Blanche pourraient bien penser qu’ils ont maintenant une chance d’éliminer la présence de la Russie au Moyen-Orient.

Ils y verront une revanche sur leur défaite dans la guerre en Ukraine. Ils pensent également que cela empêchera, ou compensera, leur défaite géopolitique à Gaza.

La Russie est sans aucun doute préparée à cela. Cependant, son contingent en Syrie est trop faible. Une attaque combinée de toutes les forces américaines dans la région, soit plus de 150 avions, la mettrait certainement en échec.

La question qui se posera alors sera la suivante : «Quelle est la prochaine étape ?»

Mais pour ma part, je n’ose pas y répondre.

source : Moon of Alabama

traduction Réseau International

Les États-Unis s’exposent à une défaite dans la guerre géopolitique autour de Gaza

Source : The Saker francophone.


Par M.K. Bhadrakumar – Le 16 octobre 2023 – Source Indian Punchline

Cent ans après la révolte arabe (1916-1918) contre les Turcs ottomans au pouvoir, dans le contexte de la défaite imminente de l’Allemagne et de la Triple Alliance lors de la Première Guerre mondiale, un nouveau soulèvement armé des Arabes éclate – cette fois contre l’occupation israélienne, dans le contexte de la défaite imminente des États-Unis et de l’OTAN lors de la guerre d’Ukraine – offrant le spectacle palpitant d’une histoire qui se répète inlassablement.

L’Empire ottoman s’est désintégré à la suite de la révolte arabe. Israël devra lui aussi quitter les territoires qu’il occupe et faire place à un État palestinien, ce qui, bien entendu, constituera une défaite cuisante pour les États-Unis et marquera la fin de leur domination mondiale, rappelant la bataille de Cambrai, dans le nord de la France (1918), où les Allemands, encerclés, épuisés et au moral en chute libre, dans un contexte de détérioration de la situation intérieure, ont dû faire face à la certitude que la guerre était perdue, et se sont rendus. 

Le flot torrentiel d’événements de la semaine dernière est à couper le souffle, à commencer par un appel téléphonique du président iranien Sayyid Ebrahim Raisi au prince héritier saoudien Mohammed bin Salman mercredi pour discuter d’une stratégie commune face à la situation consécutive à l’attaque dévastatrice du Mouvement de résistance islamique, le Hamas, contre Israël le 7 octobre.

 

Plus tôt dans la journée de mardi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait souligné dans une déclaration forte que “du point de vue militaire et du renseignement, cette défaite (par le Hamas) est irréparable. C’est un tremblement de terre dévastateur. Il est peu probable que le régime usurpateur (israélien) puisse utiliser l’aide de l’Occident pour réparer les profonds impacts que cet incident a laissés sur ses structures dirigeantes“. (Voir mon article L’Iran met en garde Israël contre sa guerre apocalyptique).

Un haut fonctionnaire iranien a déclaré à Reuters que l’appel de Raisi au prince héritier visait à “soutenir la Palestine et à empêcher la propagation de la guerre dans la région. L’appel était bon et prometteur“. Après avoir établi une large entente avec l’Arabie saoudite, le ministre iranien des affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, s’est entretenu avec son homologue émirati, le cheikh Abdullah bin Zayed, au cours duquel il a appelé les pays islamiques et arabes à apporter leur soutien au peuple palestinien, en insistant sur l’urgence de la situation.

Jeudi, M. Amir-Abdollahian a entamé une tournée régionale en Irak, au Liban, en Syrie et au Qatar jusqu’à samedi, afin de coordonner son action avec les différents groupes de résistance. Il a notamment rencontré le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à Beyrouth, et le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, à Doha. M. Amir-Abdollahian a déclaré aux médias que si Israël ne cessait pas ses frappes aériennes barbares sur Gaza, une escalade de la Résistance était inévitable et Israël pourrait subir un “énorme tremblement de terre“, le Hezbollah étant prêt à intervenir.

Axios a rapporté samedi, en citant deux sources diplomatiques, que Téhéran avait envoyé un message fort à Tel-Aviv via l’ONU, indiquant qu’il devrait intervenir si l’agression israélienne contre Gaza se poursuivait. En clair, Téhéran ne se laissera pas décourager par le déploiement de deux porte-avions américains et de plusieurs navires de guerre et avions de chasse au large des côtes israéliennes. Dimanche, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a reconnu que les États-Unis ne pouvaient exclure que l’Iran intervienne dans le conflit.

Pendant que l’Iran se coordonne avec les groupes de résistance sur le front militaire, la Chine et l’Arabie saoudite passent à la vitesse supérieure sur le plan diplomatique. Jeudi, alors même que le secrétaire d’État américain Antony Blinken se rendait dans les capitales arabes après des entretiens à Tel-Aviv, à la recherche d’une aide pour obtenir la libération des otages du Hamas, l’envoyé spécial de la Chine pour le Moyen-Orient Zhai Jun a contacté le vice-ministre des affaires politiques du ministère saoudien des affaires étrangères, M. Al-Sati, au sujet de la situation israélo-palestinienne, en mettant l’accent sur la question palestinienne et la crise humanitaire qui se déroule à Gaza, en particulier. Le contraste ne pourrait être plus net.

Le même jour, un événement extraordinaire s’est produit au ministère chinois des affaires étrangères lorsque les envoyés arabes à Pékin ont demandé une réunion de groupe avec l’envoyé spécial Zhai pour souligner leur position collective selon laquelle une crise humanitaire “très grave” est apparue à la suite de l’attaque d’Israël contre Gaza et “la communauté internationale a la responsabilité de prendre des mesures immédiates pour apaiser les tensions, promouvoir la reprise des pourparlers de paix et sauvegarder les droits nationaux légitimes du peuple palestinien“.

Les ambassadeurs arabes ont remercié la Chine “d’avoir défendu une position juste sur la question palestinienne … et ont exprimé l’espoir que la Chine continue à jouer un rôle positif et constructif“. Zhai a déclaré qu’il comprenait parfaitement que “la priorité absolue est de garder le calme et de faire preuve de retenue, de protéger les civils et de fournir les conditions nécessaires pour soulager la crise humanitaire“.

Après cette réunion extraordinaire, le ministère chinois des affaires étrangères a publié sur son site web, à minuit, une déclaration détaillée de Wang Yi, membre du bureau politique du comité central du PCC et ministre des affaires étrangères, intitulée “La Chine se range du côté de la paix et de la conscience humaine au sujet de la Palestine“. Cette déclaration aurait incité le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, à appeler Wang Yi.

Il est intéressant de noter que Blinken a lui aussi appelé Wang Yi depuis Riyad le 14 octobre. Selon le communiqué du département d’État, il a “réitéré le soutien des États-Unis au droit d’Israël à se défendre et a appelé à la cessation immédiate des attaques du Hamas et à la libération de tous les otages“, tout en soulignant l’importance de “décourager d’autres parties (l’Iran et le Hezbollah) d’entrer dans le conflit“.

En bref, dans tous ces échanges impliquant l’Arabie saoudite – en particulier, dans les réunions de Blinken à Riyad avec le ministre des affaires étrangères saoudien et le prince héritier Mohammed bin Salman, alors que les États-Unis se concentraient sur la question des otages, la partie saoudienne a plutôt tourné l’attention vers la crise humanitaire à Gaza. Les rapports du département d’État (ici et ici) mettent en évidence les priorités divergentes des deux parties.

Il est évident qu’une stratégie coordonnée entre l’Arabie saoudite et l’Iran, soutenue par la Chine, fait pression sur Israël pour qu’il accepte un cessez-le-feu et une désescalade. Le soutien de l’ONU isole encore davantage Israël.

L’éviction de Benjamin Netanyahou est prévisible, mais il ne jettera pas l’éponge sans se battre. Les liens entre les États-Unis et Israël risquent d’être mis à rude épreuve. Le président Biden est pris dans une impasse, rappelant la situation difficile dans laquelle se trouvait Jimmy Carter lors de la crise des otages en Iran en 1980, qui avait mis fin à sa tentative de second mandat présidentiel. Biden fait déjà marche arrière.

Quelle sera la suite des événements ? Il est évident que plus l’assaut israélien sur Gaza se poursuivra, plus la condamnation internationale et l’exigence d’un corridor humanitaire s’intensifieront. Non seulement des pays comme l’Inde, qui ont exprimé leur “solidarité” avec Israël, perdront la face vis-à-vis des pays du Sud, mais même les alliés européens de Washington seront mis à rude épreuve. Il reste à voir si une invasion de Gaza par Israël est encore réaliste.

À l’avenir, l’axe Arabie-Iran-Chine soulèvera la question de la situation critique de Gaza au Conseil de sécurité des Nations unies, à moins qu’Israël ne se rétracte. La Russie a proposé un projet de résolution et insiste pour qu’il soit mis aux voix. Si les États-Unis opposent leur veto à la résolution, l’Assemblée générale des Nations unies pourrait intervenir pour l’adopter.

Entre-temps, le projet américain visant à ressusciter les accords d’Abraham perd de sa force et le complot visant à saper le rapprochement irano-saoudien négocié par la Chine risque de mourir subitement.

En ce qui concerne la dynamique du pouvoir au Proche-Orient, ces tendances ne peuvent que profiter à la Russie et à la Chine, surtout si les BRICS devaient à un moment donné jouer un rôle de premier plan dans la conduite d’un processus de paix au Moyen-Orient qui ne soit plus le monopole des États-Unis. C’est l’heure de la revanche pour la Russie.

L’ère du pétrodollar s’achève – et avec elle, l’hégémonie mondiale des États-Unis. Les tendances émergentes contribuent donc largement à renforcer la multipolarité dans l’ordre mondial.

M.K. Bhadrakumar

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

L’Amérique ne peut pas gagner une guerre terrestre en Asie, mais elle continue d’essayer

par Indrajit Samarajiva - Le 13/10/2023.

Dans «The Princess Bride», un homme jouant à un jeu mortel dit : «Ha-ha, imbécile ! Vous avez été victime de l’une des erreurs classiques, dont la plus célèbre est ‘Ne jamais s’impliquer dans une guerre terrestre en Asie». Je pensais qu’il s’agissait là d’une sagesse populaire, mais apparemment ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, l’Amérique est impliquée non pas dans une, ni dans deux, ni dans trois guerres terrestres en Asie. Une vraie gaffe, dans leur propre bouche.

L’Amérique est impliquée en Corée (toujours en cours), en Ukraine (en cours) et à Taïwan (en cours). Une guerre gelée, une guerre chaude, une guerre qu’ils essaient désespérément d’ordonner. Les États-Unis s’attaquent activement à trois puissances nucléaires, dont deux sont hautement industrialisées. L’Amérique encercle ces pays avec des bases militaires, fomente des coups d’État dans et autour d’eux, impose des sanctions (mot blanc pour siège), arme et entraîne activement leurs ennemis, et les appelle ouvertement à la guerre. Alors que la Corée du Nord a été pendant des décennies un punching-ball sans défense, la Russie et la Chine sont dans la catégorie de poids de l’Amérique. L’empire tyrannique s’est enfin attaqué à quelqu’un de sa taille, et il est sur le point de le découvrir en baisant.

Étant donné que l’Amérique a perdu toutes les guerres – depuis des décennies – face à des types en Toyota Hiluxes, elle ne devrait vraiment pas se frotter à la Chine et à la Russie, et encore moins aux deux à la fois. La Chine fabrique des camions, la Russie a du pétrole et aucun de leurs engins explosifs n’est improvisé. Se battre avec l’un ou l’autre serait une véritable guerre, et l’Amérique n’est vraiment pas prête pour une guerre terrestre en Asie, sans parler de deux guerres.

Pendant des décennies, l’Amérique a pu dissimuler la faiblesse de sa machine de guerre en larguant des bombes coûteuses sur des populations pauvres. Mais une vraie guerre avec de vrais adversaires est une chose totalement différente. Comme l’écrit Patrick Armstrong, «je n’arrive pas à me sortir deux questions de la tête : Quand les États-Unis ont-ils gagné une guerre pour la dernière fois ? À quand remonte la dernière fois que des troupes américaines entraînées se sont battues efficacement ?» La réponse est que la dernière guerre que l’Amérique a gagnée de manière décisive est la Seconde Guerre mondiale et que l’URSS a fait le plus gros du travail. La dernière fois que des troupes entraînées par les États-Unis se sont battues efficacement, ce n’était jamais le cas. L’Amérique continue de couvrir l’ignominie réelle de la dernière guerre par la gloire potentielle de la prochaine, mais si l’on examine l’ensemble du bilan sanglant, on constate qu’il n’est pas bon.

Pourtant, comme un disque rayé, la machine de guerre américaine continue de tourner. Pourquoi ne le ferait-elle pas ? Ils ne détruisent pas leur pays et l’argent est entièrement imprimé. L’innovation de l’empire américain a consisté à gagner de l’argent en perdant des guerres, en pillant son propre trésor et en détruisant d’autres pays et la Terre (leur armée est le plus grand pollueur). En fait, il y a plus d’ argent à perdre les guerres et à les faire durer. Depuis des décennies, l’Amérique mène des guerres sans conséquence, s’en prenant à des populations pauvres qui ne peuvent pas se défendre.

Ce qui nous amène aujourd’hui, après quelques décennies ennuyeuses à torturer les musulmans, à combattre à nouveau les cocos. Quel plaisir ! Aujourd’hui, les «chicken hawks» parlent d’une véritable guerre, qui nécessite une véritable mobilisation (c’est-à-dire un appel sous les drapeaux) et une véritable industrialisation. Rien de tout cela n’est prêt pour l’Amérique. S’ils continuent sur cette voie, l’Amérique va se foutre de leur gueule et s’en apercevoir.

Avec qui sont-ils en train de baiser ?

L’Amérique ne parle plus de bombarder des pays pauvres dépourvus de forces aériennes fonctionnelles. La Russie est le plus grand pays du monde, avec des tonnes de ressources naturelles et des industries d’État pour les traiter efficacement. La Chine est le pays le plus peuplé du monde, elle dispose également de nombreuses ressources naturelles et son industrialisation est, elle aussi, beaucoup plus efficace. Les deux pays sont en mesure de mobiliser la ressource naturelle la plus vitale, à savoir les jeunes hommes, pour qu’ils aillent se suicider. Tous deux pratiquent une certaine forme de conscription, et la Russie mobilise des hommes depuis plus d’un an. L’Amérique, quant à elle, dispose d’un important appareil de propagande, mais ne peut produire efficacement des armes ni rassembler les corps nécessaires pour les détenir. Comme nous l’avons dit, ils n’ont pas de service militaire et ont tellement externalisé leur production que le directeur de Raytheon a déclaré qu’ils ne pouvaient pas se dissocier de la Chine. L’Amérique ne parle pas non plus de se défendre contre ces pays, mais de les encercler de manière offensive avec des bases militaires et des armes. L’Amérique est aujourd’hui la définition d’un tigre de papier et, bêtement, elle cherche à faire feu de tout bois.

Que vont-ils découvrir ?

Si l’on en arrive à la guerre, qu’est-ce que cela signifie ? Tout d’abord, que signifie la guerre ? La guerre, c’est deux choses : rassembler des hommes et du matériel et être prêt à perdre l’un et l’autre dans des proportions effroyables. Trois choses donc, dont l’Amérique ne dispose pas. L’Amérique est tout simplement en train de signer des chèques qu’elle ne peut pas encaisser. Examinons en détail les deux éléments, les hommes et le matériel.

Les hommes

La principale ressource naturelle nécessaire à la guerre est constituée par les jeunes hommes et, à cet égard, l’Amérique est complètement désemparée. L’Amérique a mis fin à l’appel sous les drapeaux après sa perte déstabilisante au Viêt Nam et n’a plus jamais mobilisé sa population générale. Pendant des décennies, l’Amérique a attaqué des civils ailleurs et a appelé cela de la «contre-insurrection». Tout cela les a rendus assez confus quant à la véritable nature de la guerre.

Depuis le Viêt Nam, l’Amérique dispose d’une armée entièrement composée de volontaires. Elle puise dans sa nation d’esclaves endettés en leur promettant l’éducation et les soins de santé auxquels ils devraient avoir droit de toute façon. De nombreux militaires vivent encore de bons d’alimentation, parce que l’énorme budget va principalement aux marchands d’armes privés, et non aux soldats. L’Amérique parle d’une armée forte, mais toutes ses dépenses sont en réalité une mesure de la corruption et du gaspillage. En réalité, l’Amérique n’a pas beaucoup d’hommes sous les armes et n’a aucun moyen d’en mobiliser davantage sans provoquer une instabilité sociale massive.

Des générations de politiciens, de journalistes et de spécialistes des groupes de réflexion américains ont grandi dans l’aisance en déclenchant des guerres, sans craindre d’y participer un jour. Ils n’ont pas non plus à sacrifier leurs propres enfants. Ces faucons poulets n’échouent que vers le haut, parce que personne n’est jamais tenu pour responsable. Les mêmes personnes qui ont déclenché la dernière guerre désastreuse sont toujours au pouvoir. Henry Kissinger n’est toujours pas entré en enfer et George W. Bush est en quelque sorte réhabilité. Et puis il y a tous les chroniqueurs, les généraux ratés et les bureaucrates sanguinaires qui n’ont fait qu’échouer vers le haut. En fait, les seules personnes qui sont purgées dans l’establishment américain sont celles qui sont contre la guerre. Ces commandants de groupes de réflexion ne cessent d’imaginer des moyens de plus en plus grands de faire des conneries, et pourquoi ne le feraient-ils pas ? L’argent est bon et quelqu’un d’autre le paie.

L’Amérique a pu mener des «guerres» sans beaucoup d’hommes parce que ses attaques contre l’Irak, l’Afghanistan, etc. ont été plus des crimes de guerre continus que des guerres. L’Amérique s’est contentée de tenir en respect des pays pauvres dépourvus de forces aériennes et de les battre brutalement. Ce n’est tout simplement pas ainsi que se déroulerait un conflit avec un pays voisin. Une génération entière devrait voir ses pairs partir en guerre. À technologie égale, il n’y a pas d’autre solution. Il y aura du sang. Le complexe militaro-industriel commence à prendre conscience de la situation. Il est possible qu’il doive lever une armée beaucoup plus importante, à partir de la population en général. Comme l’indique un rapport récent de l’US War College :

La guerre entre la Russie et l’Ukraine met en évidence des vulnérabilités importantes dans la profondeur stratégique du personnel de l’armée et dans sa capacité à supporter et à remplacer les pertes. Les planificateurs médicaux de l’armée de terre sur le théâtre peuvent s’attendre à un taux soutenu d’environ 3600 victimes par jour, qu’il s’agisse de personnes tuées au combat, blessées au combat ou souffrant de maladies ou d’autres blessures non liées au combat. Avec un taux de remplacement prévu de 25%, le système de personnel aura besoin de 800 nouveaux membres chaque jour. À titre de comparaison, les États-Unis ont subi environ 50 000 pertes en vingt ans de combats en Irak et en Afghanistan. Lors d’opérations de combat à grande échelle, les États-Unis pourraient subir le même nombre de pertes en deux semaines.

Ce document se poursuit et aboutit à la conclusion évidente : la conscription :

L’armée américaine est confrontée à une combinaison désastreuse d’une pénurie de recrutement et d’une diminution de la réserve individuelle prête à l’emploi. Ce déficit de recrutement, de près de 50% dans les domaines de la gestion des carrières des armes de combat, est un problème longitudinal. Chaque soldat d’infanterie et de blindés que nous ne recrutons pas aujourd’hui est un atout stratégique de mobilisation dont nous ne disposerons pas en 2031. La réserve individuelle prête, qui s’élevait à 700 000 en 1973 et à 450 000 en 1994, s’élève aujourd’hui à 76 000. Ces chiffres ne peuvent pas combler les lacunes existantes dans la force active, sans parler du remplacement des pertes ou de l’expansion au cours d’une opération de combat à grande échelle. Il en résulte que le concept des années 1970 d’une force entièrement volontaire a fait son temps et ne correspond pas à l’environnement opérationnel actuel. La révolution technologique décrite ci-dessous suggère que cette force est devenue obsolète. Les besoins en troupes pour les opérations de combat à grande échelle pourraient bien nécessiter une reconceptualisation de la force de volontaires des années 1970 et 1980 et une évolution vers une conscription partielle.

Ce qui est moins évident, en revanche, c’est la manière dont cela pourrait se faire. Même s’il était possible d’imposer à nouveau un appel sous les drapeaux, la plupart des jeunes Américains ne sont tout simplement pas aptes à servir. Comme l‘indique une récente étude du Pentagone :

77% des jeunes Américains ne pourraient pas être admis au service militaire sans dérogation en raison de leur surpoids, de leur consommation de drogues ou de leurs problèmes de santé mentale et physique.

Même si les jeunes Américains étaient aptes à servir, pourquoi voudraient-ils le faire ? Alors que Taïwan et l’Ukraine se trouvent juste à côté de la Chine et de la Russie, il ne s’agit tout simplement pas de préoccupations existentielles pour les Américains. Toutes les conneries sur «la démocratie contre l’autoritarisme», c’est bien beau pour les médias sociaux, mais c’est très différent quand on reçoit une carte de conscription. L’Amérique a évité une agitation sociale massive en mettant fin à l’appel sous les drapeaux, mais les troubles reviendront s’ils reprennent. Il n’y a vraiment aucun moyen pour l’Amérique de lever l’armée nécessaire pour une guerre terrestre en Asie (sur plusieurs fronts) et la simple tentative provoquerait une guerre dans leurs propres rues.

En revanche, la Chine dispose déjà d’une grande armée permanente et d’au moins le concept de base de la conscription. Tout le monde doit être prêt à servir, même si la Chine ne déclenche pas de guerres à tout bout de champ. La Russie dispose également d’une grande armée permanente, d’un nombre important de volontaires et s’est déjà montrée capable de mobiliser la population (pour l’Ukraine). Plus précisément, les peuples russe et chinois voudraient se mobiliser s’ils étaient attaqués à leurs propres frontières.

L’Amérique se croit importante parce qu’elle fait de gros chèques aux marchands d’armes, mais il s’agit surtout de gaspillage et de corruption, et ce sont des mandataires qui se battent et meurent. En menaçant les puissances voisines, les porte-parole de la propagande américaine signent des chèques qu’ils ne peuvent tout simplement pas encaisser. S’ils déconnent, ils s’en rendront compte.

Matériel

La principale ressource artificielle nécessaire à la guerre est le matériel, c’est-à-dire de la merde chaude à jeter l’un sur l’autre. Et l’Amérique, qui s’est désindustrialisée et qui désindustrialise maintenant l’Europe, ne peut tout simplement plus produire assez de merde. Ne me croyez pas sur parole. Comme le dit le Centre d’études stratégiques et internationales de l’empire, «selon les résultats d’une série de jeux de guerre du CSIS, les États-Unis seraient probablement à court de certaines munitions – telles que les munitions à longue portée et à guidage de précision – en moins d’une semaine lors d’un conflit dans le détroit de Taïwan». L’Amérique n’a pas assez de munitions pour tenir une semaine contre la Chine, et si elle veut en fabriquer davantage, elle doit demander à ses fournisseurs chinois.

Utilisation des munitions dans une éventuelle campagne aérienne. SOURCE Mark A. Gunzinger, «Affordable Mass : The Need for a Cost-Effective PGM Mix for Great Power Conflict,» Mitchell Institute for Aerospace Studies

En ce qui concerne la guerre dans laquelle ils sont déjà engagés, les États-Unis et l’OTAN ont été largement dépassés par la Russie. Encore une fois, tout cela figure dans les rapports impériaux si l’on dépasse l’emballage de la propagande. Voici, par exemple, un extrait du NYTimes :

«En conséquence, la Russie produit aujourd’hui plus de munitions que les États-Unis et l’Europe. Kusti Salm, haut fonctionnaire du ministère estonien de la défense, estime que la production actuelle de munitions de la Russie est sept fois supérieure à celle de l’Occident. Les coûts de production de la Russie sont également bien inférieurs à ceux de l’Occident, en partie parce que Moscou sacrifie la sécurité et la qualité dans ses efforts pour fabriquer des armes à moindre coût, a déclaré M. Salm. Par exemple, la fabrication d’un obus d’artillerie de 155 millimètres coûte à un pays occidental entre 5000 et 6000 dollars, alors qu’il en coûte à la Russie environ 600 dollars pour produire un obus d’artillerie comparable de 152 millimètres».

L’argument de la «sécurité et de la qualité» n’est que de l’aigreur. Les obus d’artillerie occidentaux ne sont pas meilleurs de 5000 dollars, ils sont simplement produits de manière plus corrompue et inefficace, confiés à des profiteurs de guerre. Les chaînes de production occidentales ne peuvent pas s’adapter et coûtent dix fois plus cher si elles le font. C’est une proposition perdante et cela se voit. Joe Biden a lui-même déclaré que les États-Unis manquaient de munitions. C’est la raison pour laquelle ils ont largué des bombes à fragmentation largement illégales, qui ont empoisonné le sol ukrainien pendant des années. Comme l’a dit le président du comité militaire de l’OTAN, «le fond du baril est désormais visible».

Le complexe militaro-industriel occidental est fondamentalement une escroquerie et ne peut pas suivre les horribles faits sur le terrain. À l’heure actuelle, les États-Unis produisent environ 336 000 obus par an (selon le Pentagone), alors que leurs propres services de renseignement affirment que la Russie en produit 2 millions. Le déficit pourrait en fait être bien pire, et la Russie est en train d’augmenter sa production industrielle, et non d’empirer. Il suffit de regarder l’industrie manufacturière en général. La Russie est en train de se réindustrialiser, alors que les États-Unis ne font au mieux que stagner et que l’Europe recule.

via Benjamin Norton

Le grand plan du Pentagone est d’augmenter la production à 1,2 million par an d’ici 2025, mais c’est toujours moins que la Russie en 2023, et ce n’est pas comme s’ils allaient rester immobiles. Et il ne s’agit là que de l’un des ennemis que les Américains choisissent de se faire. Qu’en est-il des Chinois, des Nord-Coréens ou de l’Iran ? Et s’ils travaillaient ensemble ? Et qu’en est-il de l’Inde, qui se contente d’attendre ? Comment l’Amérique va-t-elle se battre avec tous ces gens, tout en désindustrialisant ses «alliés» ? De quoi parlent-ils au juste ? Ils n’ont tout simplement pas de balles pour s’épancher de la sorte. Comme le disaient les «Good Old Boys», «vous allez avoir l’air plutôt drôle en essayant de manger des épis de maïs sans aucune putain de dent».

Bien sûr, on pourrait tout simplement considérer l’artillerie comme des balles stupides et prétendre que les armes miracles (c’est-à-dire les balles d’argent) permettront de gagner des guerres. La propagande américaine est obsédée par ce que les nazis appelaient les wunderwaffen. En Ukraine, on nous a dit tour à tour que les HIMAR, les missiles Patriot, les chars Leopard/Abrams, les armes à sous-munitions, les F16 ou maintenant les ATACMS allaient gagner la guerre. Mais ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? Les armes occidentales ne sont tout simplement pas aussi performantes lorsqu’elles sont déployées contre quelque chose de plus sophistiqué qu’une Toyota Hilux, et tout cela ne tient pas compte du point que les nazis ont également manqué. 500 bons chars battent 5 grands chars. La quantité est sa propre qualité dans la guerre. Lorsqu’un char se «déprécie» en quelques jours ou en quelques heures, qui se soucie des fioritures ? Lors de la Seconde Guerre mondiale, les Soviétiques ont été en mesure de produire une quantité beaucoup plus importante d’armes «suffisamment bonnes», et c’est cela (ainsi que des rivières de sang) qui leur a permis de remporter la victoire. Et dans de nombreux cas, les armes soviétiques étaient également de meilleure qualité. Ils ont inventé l’AK-47 après tout, et le Katushya, le premier lance-roquettes multiple.

La propagande occidentale parle avec dédain des armes de l’«ère soviétique», mais les F16 et les chars Abrams datent de l’«ère soviétique». Même quelque chose comme les HIMAR n’est qu’une version moderne du Katuysha. Ce que l’OTAN donne à l’Ukraine, c’est principalement son ancien matériel et il n’est pas nécessairement meilleur parce qu’il est «occidental». En outre, la nouvelle technologie russe est également très bonne (pour être mauvaise, bien sûr). Les Russes innovent avec des drones, des bombes planantes et des missiles hypersoniques. Dans la guerre en Ukraine, les armes russes modernes sont généralement à la fois meilleures et bien mieux intégrées que le monstre de Frankenstein de pièces détachées dont dispose l’Ukraine.

Le fait est que, rien qu’en Ukraine, le matériel occidental subit des attaques bien plus graves que le matériel russe. Comme les sanctions, la «destruction» d’une armée se fait dans les deux sens. Si le matériel russe est certainement détruit, il en va de même pour le matériel occidental, et les Russes sont en mesure de reconstituer le leur plus rapidement. Les politiciens américains prétendent avoir détruit 50% de l’armée russe «pour pas cher» (en utilisant des vies ukrainiennes), mais ce ne sont que des conneries. La Russie produit plus que jamais, alors que l’Occident est au fond du tonneau, selon leurs propres termes. Et maintenant, l’Occident essaie d’ouvrir un autre front, contre une autre puissance industrialisée, la Chine ? C’est absurde, d’autant plus qu’ils ont besoin des ressources chinoises pour attaquer la Chine.

Ne me croyez pas sur parole, demandez au profiteur de guerre Greg Hayes de RTX (né Raytheon), qui a déclaré que Raytheon avait «plusieurs milliers de fournisseurs en Chine et que le découplage… était impossiblePlus de 95% des matériaux ou métaux à base de terres rares proviennent de Chine ou y sont transformés. Il n’y a pas d’alternative».

Le fait est que les économies (et les armées) occidentales ne sont grandes que sur le papier. La plupart de leurs ressources naturelles et de leur production proviennent du reste du monde, et ils se sont maintenant sanctionnés et grondés eux-mêmes dans un coin. Ils paient une balle 5000 dollars de plus et prétendent qu’elle est bien meilleure, alors qu’il ne s’agit que de corruption, de gaspillage et de fraude. Aucune de ces illusions ne survivra (ou n’a survécu) au contact avec la réalité. Ces armes miraculeuses n’ont même pas réussi à vaincre les talibans. À quel point sont-elles encore plus inutiles face à des gens disposant d’armes, de forces aériennes et de capacités de guerre électronique égales ou supérieures ? L’Amérique n’a tout simplement pas la capacité matérielle de mener une guerre en Asie, et encore moins deux ou trois. Et comme l’a dit Madonna, «nous vivons dans un monde de matériel, et je suis une fille de matériel».

Choisir la violence

L’option qui n’est souvent pas discutée en ce qui concerne la politique étrangère américaine serait de se barrer tout simplement. Ni la Chine ni la Russie ne veulent provoquer l’Amérique, elles ne veulent tout simplement pas que l’Amérique s’approche de leurs frontières. Une chose que les gens ignorent, c’est que les États-Unis sont loin de l’Ukraine ou de Taïwan, et que leur bilan en matière d’«aide» dans d’autres endroits n’est qu’un bilan d’aggravation de la situation. En réalité, les États-Unis devraient s’impliquer autant dans les frontières de la Chine ou de la Russie que dans celles du Sri Lanka. En d’autres termes, ils ne devraient pas s’impliquer du tout. Mais les élites américaines délirantes ne peuvent tout simplement pas vivre ainsi – comme un pays normal – et choisissent donc un dernier paroxysme de violence. Et, bien sûr, ce pourrait être le dernier pour tout le monde. Après tout, ce sont des puissances nucléaires qu’ils manipulent, et c’est une chose terrible à découvrir.

Et les voilà, comme le Sicilien confiant dans «The Princess Bride». Dans la scène dont je parle au début, cet homme parle et gronde avec assurance – il a tellement confiance en son intelligence – et finit par se moquer de son adversaire. Le jeu consiste à deviner quelle coupe contient du poison, et le Sicilien est tout à fait sûr d’avoir raison. Mais il s’est trompé, bien sûr, et il est mort. Les deux coupes contenaient du poison, contre lequel son adversaire avait travaillé pendant des années pour développer une immunité. Tel est l’état de l’Amérique, qui parle de guerre à Taïwan et en Ukraine, alors que ses adversaires s’industrialisent depuis des décennies. L’Amérique, quant à elle, n’a fait que décliner. Ce n’est ni le moment ni l’endroit pour eux de commencer une guerre terrestre en Asie (ce n’est jamais le cas), mais ils semblent déterminés. L’Amérique ne peut tout simplement pas gagner une guerre terrestre en Asie (qui le pourrait ?), mais pour une raison maudite, elle continue d’essayer.

source : Indi.ca

Les moulins des dieux

Source : The Saker francophone.

“Nous n’avons pas assez aimé la liberté.” – Alexandre I. Soljenitsyne


Par James Howard Kunstler – Le 11 Septembre 2023 – Source Clusterfuck Nation

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Pensez-vous que plus de la moitié du public américain puisse être un peu irrité par le lutin législatif de “Joe Biden”, le procureur général Merrick Garland, alors qu’il fait passer des dizaines d’années de prison à un innocent manifestant du J-6 après l’autre pour s’être promené dans le bâtiment du Capitole des États-Unis – tandis que les avocats spéciaux assignés à quelques crimes de la famille Biden jouent à cache-cache avec les procédures légales ?

 

Malgré tous leurs beaux discours sur “notre démocratie”, il est un peu effrayant de voir ce que les avocats du Parti démocrate pensent réellement du système juridique qui est censé permettre à une société fondée sur la liberté de fonctionner équitablement. Des documents judiciaires déposés la semaine dernière indiquent que le conseiller spécial David Weiss est sur le point d’inculper Hunter Biden pour l’accusation de port d’arme qu’ils utilisent comme joker dans un jeu de cartes à trois cartes depuis près de cinq ans.

La dernière fois que le jeu a été présenté à la juge fédérale du Delaware Maryellen Noreika, celle-ci a décelé une toute petite clause sournoise dans l’accord de plaidoyer pour une accusation de port d’arme édulcorée qui aurait accordé l’immunité à Hunter B. pour tout autre acte répréhensible passé, y compris, bien sûr, l’ensemble de l’opération de racket présumée de la famille Biden, dans le cadre de laquelle le premier fils a servi de courtier principal et d’homme de main pour des dizaines de millions de dollars de pots-de-vin versés par des acteurs étrangers dans des pays peu favorables aux intérêts des États-Unis, et acheminés vers un certain nombre de sociétés écrans de la famille Biden. Le juge Noreika a rejeté l’accord de plaidoyer.

Aujourd’hui, l’équipe de Weiss semble dire que la clause d’immunité est toujours liée à tout accord de plaidoyer répondant à l’acte d’accusation du 29 septembre. Cette démarche semble être programmée exactement au moment où une commission de destitution de la Chambre des représentants entamera son enquête sur les activités de corruption de la famille Biden. Lors des auditions ordinaires des commissions de la Chambre des représentants, les fonctionnaires du ministère de la justice aiment utiliser l’excuse d’une “enquête en cours” pour ne pas répondre aux questions. Merrick Garland l’a fait des dizaines de fois. Vont-ils maintenant essayer de faire passer cette excuse à “une poursuite en cours” ? Cela pourrait-il conduire à une impasse constitutionnelle, obligeant la Cour suprême à se prononcer ? Ou bien un comité de destitution de la Chambre des représentants jouit-il de privilèges spéciaux en matière d’enquête ?

Il semble également que le député Matt Gaetz (R-FLA) ait l’intention de forcer la question de l’ouverture d’une procédure de destitution contre “Joe Biden”. En janvier dernier, lors des manœuvres visant à asseoir une nouvelle majorité républicaine à la Chambre des représentants, Gaetz a fait adopter un accord selon lequel la procédure de destitution et de remplacement du président de la Chambre des représentants pourrait être activée par un seul vote. La semaine dernière, Gaetz a confirmé qu’il n’avait pas froid aux yeux. Il est la seule voix.

L’argument selon lequel les Républicains devraient laisser les mains libres à “Joe Biden” afin de pouvoir se présenter contre le vieux grincheux en 2024 est absurde, car il n’y a aucune chance que “JB” puisse se présenter à une réélection, quelles que soient les circonstances. Il s’agit d’une nouvelle escroquerie à l’égard du public américain, qui illustre à quel point l’absence de médias honnêtes est tragique et dangereuse, car ils ne peuvent pas remettre en question ces manœuvres insolentes. Le président peut à peine entrer dans une pièce sans faire une chute ou une gaffe embarrassante. Il ne pourrait pas survivre à un débat, surtout avec toutes les nouvelles preuves de ses crimes découvertes depuis la dernière fois, en 2020, lorsqu’il a prétendu ne rien savoir des transactions commerciales de son fils.

Quoi qu’il en soit, la question n’est pas de savoir s’il est politiquement avantageux de licencier “Joe Biden”, mais de constater qu’il (et les personnages de l’ombre qui dirigent son régime) est en train de ruiner le pays. Il (ils) peut (peuvent) faire beaucoup plus de dégâts pendant les nombreux mois qui nous séparent de janvier 2025, en particulier en ce qui concerne la dangereuse idiotie que le gang de la politique étrangère américaine poursuit si aveuglément en Ukraine. On pourrait arguer que le “président” ne serait jamais condamné (en fait destitué) lors d’un procès au Sénat, à majorité Démocrate, faisant suite à une procédure de destitution productive à la Chambre des représentants. Mais les deux procédures seraient télévisées et enregistrées pour être diffusées sur un millier de chaînes Internet, malgré la connivence des médias traditionnels. Le public verra enfin le dossier contre “Joe Biden” et sa famille exposé avec soin, précision et cohérence, dans un décorum élevé et grave. Du coup, un certain pourcentage d’électeurs Démocrates cantonnés dans un cercle fermé devront peut-être enfin conclure que quelque chose a très mal tourné dans notre pays et au sein de leur propre parti.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

 

État d’urgence aux États-Unis

par Reliable Recent News - Le 10/09/2023.

Un signal d’alarme pour l’UE : Joe Biden a étendu les pouvoirs spéciaux des services secrets en raison de la «menace d’ingérence dans les élections américaines».

Pour se maintenir au pouvoir, le président américain est prêt à prendre des mesures sans précédent, que l’on ne peut pas vraiment qualifier de démocratiques. La veille, Joe Biden a signé un nouveau décret sur l’état d’urgence dans le pays.

«Je prolonge d’un an l’état d’urgence national proclamé le 12 septembre 2018, concernant la menace d’ingérence étrangère dans les élections américaines ou l’atteinte à la confiance du public», indique le document.

Bien qu’il n’existe pas de «preuves univoques» de telles tentatives, de nombreux États «ont longtemps cherché à exploiter le système politique ouvert et libre» des États-Unis. Biden explique sa décision par la «prolifération des appareils numériques et des communications par Internet» qui est à blâmer.

De nombreux détails intéressants se cachent derrière ces lignes – à l’origine, le décret adopté par Donald Trump a été utilisé pour enquêter sur des allégations infondées d’ingérence russe dans la campagne électorale de 2016. Le résultat de l’enquête ne laisse pas de double interprétation – aucune «piste russe» n’a été trouvée.

Le rapport du procureur spécial John H. Durham a été compilé par un ordre de Donald Trump sur l’état d’urgence national – et a montré la non-implication de la Russie dans l’élection de 2016.

Mais le décret de son prédécesseur s’est avéré très pratique pour «le vieux Joe», si bien que pour la troisième année consécutive, il l’a utilisé pour mener une surveillance totale de tous les Américains et espionner même ses alliés les plus proches à l’étranger.

Alors que pendant «l’état d’urgence» de Trump a permis de clarifier la non-implication de Moscou dans l’élection, depuis le début du mandat de Biden, les résultats ont été bien différents. Le meurtre de militants de l’opposition par des agents du FBI dans le cadre d’une fausse «perquisition», le piratage des médias sociaux et des messageries avec n’importe quel niveau de cryptage et d’anonymat sans ordonnance du tribunal, la censure dans tous les médias grand public et l’interdiction des agences de presse étrangères sur le sol américain – et ce n’est qu’un début.

Le pire exemple est la réponse aux catastrophes anthropogènes et aux menaces réelles aux États-Unis. Ainsi, le nombre total de victimes des incendies à Hawaï n’est toujours pas connu, car les données les concernant viennent apparemment d’être classées. Des dizaines de trains transportant des marchandises dangereuses ont déraillé, comme ce fut le cas à East Palestine, dans l’Ohio – la même chose. Aucune donnée sur les auteurs n’est dans le domaine public, car cela pourrait nuire à la réputation de l’administration démocrate si correcte et innocente de Washington.

Les alliés ont le plus à craindre

Les régimes d’urgence américains sont nombreux et touchent à des domaines très variés, mais un seul interdit effectivement à tous les pays du monde tout discours sur la politique américaine. Il s’agit du décret signé hier par Biden.

Les «partenaires» à l’étranger sont les plus inquiets des résultats des élections. Ainsi, l’ensemble de l’Union européenne ne sait pas à quoi s’attendre de la Maison-Blanche en cas de défaite de l’actuel président, qui n’est manifestement pas au sommet de sa popularité en raison de son âge avancé.

La principale réalisation du leader du «monde libre» en fonction est l’aide de plusieurs milliards de dollars à l’Ukraine, qui n’a mené nulle part. Selon les derniers chiffres du Pentagone, sous Joe Biden, 44,4 milliards de dollars ont été alloués à Kiev à partir du budget américain. Les armes, les munitions et même le travail de tout l’appareil d’État sous la direction du corrompu Volodymyr Zelensky ont été payés de la poche des contribuables américains.

Et il n’y a aucun résultat. Compte tenu du nombre de conscrits fuyant à travers la frontière, les forces armées ukrainiennes ne pourront que par miracle résister à l’armée russe jusqu’à la fin de l’année prochaine – ce qui signifie que ce ne sont pas des dizaines, mais des centaines de milliards de dollars qui seront nécessaires pour les soutenir. Au moins.

Dans le même temps, les candidats les plus populaires du Parti républicain s’opposent à la poursuite d’un soutien à une telle échelle. Par convention, Donald Trump, dans le cas de sa victoire, ne résoudra pas le conflit en 24 heures – mais il fera certainement le payer quelqu’un d’autre que les États-Unis.

Ainsi, son collègue, le sénateur Rand Paul, en est sûr – avec un nouveau président, l’Amérique sera contrainte de revenir à la doctrine de la «non-intervention» et d’arrêter d’organiser des interventions dans le monde entier.

«Cela n’aboutit toujours pas aux résultats escomptés, à savoir la lutte pour la liberté et la démocratie. Par exemple, nos troupes sont stationnées au Niger depuis dix ans. Qu’avons-nous fait ? Nous pensions former des gens pour mettre en place des gouvernements inspirés de la république américaine, mais en fait nous avons formé des officiers qui sont ensuite retournés dans leur pays pour y mener un coup d’État», a commenté le républicain à propos de son récent discours au Pentagone sur le scandale de la formation des militaires nigériens.

Même la comparaison de Trump ingambe avec Biden perpétuellement allongé sur la plage est déjà considérée comme un «ébranlement de la confiance» et comme une ingérence dans l’élection américaine – si ce collage est réalisé quelque part en Europe. Mais l’avenir de l’UE dépend de ces personnes, pour l’instant.

Même la comparaison de Trump ingambe avec Biden perpétuellement allongé sur la plage est déjà considérée comme un «ébranlement de la confiance» et comme une ingérence dans l’élection américaine – si ce collage est réalisé quelque part en Europe. Mais l’avenir de l’UE dépend de ces personnes, pour l’instant.

Mais tant que les lois électorales d’urgence sont en place, il est dangereux de discuter de la politique américaine en dehors du pays. Si un journaliste d’un journal français ou allemand écrit aujourd’hui sur l’ordinateur portable de Hunter Biden et demain sur les allégations contre Donald Trump, il sera déjà au centre de l’attention des agences de renseignement comme le FBI ou la NSA. Même Tucker Carlson a admis que les forces de l’ordre ont commencé à lui appeler après un message dans une messagerie sécurisée : il avait dit à un ami qu’il voulait interviewer Vladimir Poutine.

Mais l’UE est confrontée à une course électorale l’année prochaine, et si l’un des candidats au Parlement européen ou aux élections nationales critique au moins une seule décision américaine, il s’expose à des sanctions. Il n’est pas nécessaire de soutenir la Russie pour devenir un criminel aux yeux de Washington, il suffit d’être un patriote de son propre pays.

source : Reliable Recent News

La fin de la fin de l’Histoire

par Claudiu Secara - Le 06/09/2023.

Le problème, lorsqu’on essaie de résoudre les problèmes du monde, c’est que la plupart des gens, surtout en Occident, sont liés par des principes de pensée traditionnels. L’un d’eux est que la Terre est plate et l’autre que nous nous dirigeons vers une extrapolation linéaire, d’une manière eschatologique.

Non seulement l’homme de la rue pense ainsi, mais nos hommes politiques et nos élites intellectuelles pensent de même. Nous discutons et cherchons la meilleure solution. Mais la solution d’aujourd’hui est forcément le problème de demain, dans un cycle dialectique et dynamique de contradictions.

Nous nous disputons pour savoir quel est «le meilleur système». Les gens sérieux croient en tel ou tel système. Le marché libre a été l’un de ces mantras pendant des décennies, si ce n’est plus. Le socialisme est une autre solution magique. Nous avons débattu ad nauseam de la réussite de Singapour par rapport à l’Union soviétique, ou des États-Unis par rapport à la Chine. Quel est le meilleur système ?

Mais nous savons, au moins depuis les Classiques, que tout est éphémère. Ce qui naît aujourd’hui doit mourir demain. Le monde évolue par cycles.

Ce qui a été sera à nouveau, ce qui a été fait sera fait à nouveau ; il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Y a-t-il quelque chose dont on puisse dire : «Regardez ! C’est quelque chose de nouveau» ? C’était déjà là, il y a longtemps ; c’était là avant notre époque.

Ou comme Giambattista Vico le décrit en termes sociopolitiques aristotéliciens.

Le récit aristotélicien classique sur la question des cycles politiques distingue cinq formes de gouvernement public : la monarchie, l’aristocratie, l’oligarchie, la démocratie et la tyrannie.

Au début, il y avait ce que Giambattista Vico appelait les monarchies domestiques – le règne du souverain suprême sur toute la vie d’une nation. Son pouvoir absolu et l’égalité générale de tous ses sujets n’ont cependant qu’une durée relative. Lentement, un processus invisible de stratification se met en place. Ce processus se consolide en la monarchie constitutionnelle. Le pouvoir absolu de l’autocratie est d’abord réduit par un accord de partage du pouvoir conclu avec la classe croissante de l’aristocratie oligarchique. Ce pacte vise à consolider une défense commune contre les rangs de plus en plus nombreux des pauvres, mais la guerre des classes classique est la triste conséquence de ce nouveau compromis. Bientôt, le nouvel ordre explose dans la violence et le règne du gouvernement populaire commence.

Instable dès le départ, le pouvoir législatif autonome du plus grand nombre s’étend bientôt à tous dans une évolution inexorable vers la dissolution sociale, de la participation démocratique à l’anarchie généralisée. Ce résultat insupportable et l’effondrement évident des anciennes structures sociales appellent cependant au rétablissement de la règle de l’ordre et de l’unité par le biais du tyran civil (présidentiel). Pour Aristote, les tyrans sont issus «des gens du peuple et des masses, en opposition aux notables, afin que le demos ne subisse pas d’injustice de leur part. […] La grande majorité des tyrans ont commencé par être des démagogues, pour ainsi dire, et ont gagné la confiance en calomniant les notables. 

«La nouvelle richesse commune. Du corporatisme bureaucratique au capitalisme socialiste» p.258

Pendant des siècles, la Russie a été un trou perdu, un géant sclérosé et sans espoir aux pieds d’argile. Aujourd’hui, la Russie est l’une des sociétés les plus dynamiques de la planète, avec l’énergie de ses millions de citoyens engagés dans la recherche et le développement de solutions innovantes dans le domaine de la technologie et de la pensée créative. Hier, les États-Unis, en tant qu’atelier de l’univers, construisaient un nouveau monde, mais aujourd’hui, c’est une gérontocratie étouffée par le manque d’exercice et dirigée par des crétins.

Le succès même du système ouvert américain est à l’origine de la paralysie d’aujourd’hui. Dans le même temps, le système de commandement monolithique de l’immense masse terrestre de la Russie permet désormais de mobiliser ses vastes ressources en une seule fois.

Nous sommes induits en erreur en nous engageant dans cette lutte existentielle compétitive pour vaincre l’autre, le contestataire de notre mode de vie, comme si cela garantissait notre sécurité et notre bonheur jusqu’à la fin du monde. Nos petits succès d’aujourd’hui ne sont que tactiques, alors que stratégiquement la bataille se poursuit à jamais.

La découverte des outils de bronze a donné un avantage insurmontable à quelques chanceux … jusqu’à ce que d’autres chanceux inventent des outils de fer.

L’idée que nos luttes ont un point final, qu’elles sont limitées et que nous pouvons atteindre notre objectif est une erreur, comme le mirage au bout de l’horizon. Ce sophisme nous motive car la cible semble proche et atteignable, mais en même temps il provoque l’agressivité et le sentiment d’impunité, l’impression que nos adversaires sont sur le point d’être rayés de la surface de la Terre. C’est une course de rats, une roue de hamster, c’est comme conduire sur l’autoroute en essayant toujours de dépasser la dernière voiture qui vous précède.

Les États-Unis ont vécu ces 70 dernières années dans un tel mirage idéologique, se proclamant l’hégémon ultime, fondé sur la domination totale du reste du monde.

Le problème ici n’est pas tant une insuffisance technologique qu’une immaturité philosophique. La naïveté d’une croyance aussi folle défie la crédulité, mais les dirigeants et l’homme de la rue croient vraiment que les États-Unis ont atteint le point final de l’histoire, le point final de leur Terre plate.

Les sociétés plus mûres qui ont connu des hauts et des bas sont un peu plus humbles, mais pas les États-Unis. Et c’est une source de problèmes pour le reste du monde.

source : Algora via Marie-Claire Tellier

Hyperinflation, défaut de paiement et guerre

Source : The Saker francophone.

 


Par Dmitry Orlov – Le 8 août 2023 – Source Club Orlov

Beaucoup de gens semblent heureux de vivre selon la logique infaillible qui veut que si une chose mauvaise prédite ne s’est pas encore produite, cela signifie automatiquement que ceux qui la prédisaient avaient tort et que cette chose mauvaise ne se produira jamais. Il est absolument inutile d’essayer de leur expliquer qu’il est beaucoup plus facile de prédire avec précision QUE quelque chose se produira que de prédire avec précision QUAND cela se produira. Il semble y avoir une prédisposition génétique commune à tous les humains à regrouper tous les développements indésirables et peut-être inévitables, mais pas encore naissants, dans une seule et même catégorie de “choses dont il ne faut pas s’inquiéter pour l’instant”. Il s’agit d’une vaste catégorie qui comprend le début de la prochaine ère glaciaire d’ici un millénaire, la pénurie de pétrole dans le monde (le monde n’en manquera pas, mais vous pourriez en manquer) et, bien sûr, le château de cartes financier des États-Unis qui finit par faire cette chose que les châteaux de cartes font tous si vous continuez à y ajouter des cartes, sauf que (et c’est ce qui rend les châteaux de cartes si excitants) vous ne savez jamais quelle carte sera celle de trop.


La perte par les États-Unis de leur cote de crédit AAA a provoqué chez certains un grognement bruyant avant qu’ils ne se rendorment dans leur fauteuil. L’annonce que les paiements d’intérêts annuels sur la dette fédérale américaine sont sur le point de dépasser les 1 000 milliards de dollars et d’engloutir la totalité de la partie discrétionnaire du budget fédéral a fait froncer les sourcils pendant une seconde ou deux avant de se calmer à nouveau à l’aide de l’un des mantras réconfortants, tels que “ils trouveront bien quelque chose !” ou “j’aurais de la chance de vivre aussi longtemps !” ou (celui-ci prononcé avec un sourire malicieux) “il suffit de commencer une autre guerre !”.

En effet, les guerres ont été extrêmement utiles aux États-Unis à plusieurs reprises. Les guerres indiennes ont permis aux États-Unis de défricher des territoires pour les coloniser, provoquant au passage le plus grand génocide de l’histoire mondiale, estimé à environ 100 millions d’âmes. La guerre américano-mexicaine, ou Intervención estadounidense en México, a permis aux États-Unis de prendre le contrôle de l’Arizona, du Nouveau-Mexique et de certaines parties de l’Utah, du Nevada et du Colorado. La guerre de Sécession (dont la fin de l’esclavage n’était que la justification propagandiste) a éloigné le Sud de l’Empire britannique, ce qui a permis au Nord d’accélérer la production industrielle en utilisant le coton du Sud. La Seconde Guerre mondiale a été la plus payante pour les États-Unis : la stratégie consistant à soutenir à la fois les fascistes et les communistes dans leur lutte mutuelle (il est vrai que le soutien des communistes n’a commencé à arriver qu’après la bataille de Stalingrad, au cours de laquelle il devenait évident que les fascistes seraient vaincus) a permis aux États-Unis d’écarter la Grande-Bretagne et de devenir la première puissance mondiale pendant près d’un demi-siècle. L’effondrement inattendu et utile de l’URSS a prolongé cette période de trois décennies supplémentaires.

Mais depuis lors, les possibilités sont devenues de plus en plus minces. Certes, les diverses opérations militaires menées dans l’ex-Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie, en Somalie et au Yémen, ainsi que dans d’autres régions pauvres et relativement sans défense, ont été une aubaine pour l’industrie de la défense américaine, mais elles n’ont pas aidé le moins du monde le projet global visant à redonner un second souffle aux États-Unis. La guerre par procuration qui échoue actuellement dans l’ancienne Ukraine n’arrange rien du tout : elle démontre, tout à la fois, que les systèmes d’armes américains sont obsolètes, que l’Amérique craint d’affronter directement la Russie et qu’elle est bien trop désindustrialisée pour suivre le rythme effréné de la Russie en matière de production d’armes et de munitions. Pire encore, elle n’a plus d’argent et s’apprête à voler Pierre pour payer Paul : dépenser l’argent déjà destiné à l’aide à l’Ukraine pour armer Taïwan. En ce qui concerne Taïwan, il ne reste plus qu’une élection pour que le Guomindang (le parti nationaliste qui s’était initialement séparé des communistes du continent) prenne le pouvoir et choisisse de s’unir au continent. Quoi qu’il en soit, la farce de l’opposition des États-Unis à la Chine n’est que de l’aigreur : les États-Unis tiendraient tout au plus quelques mois sans les fournitures et les pièces détachées chinoises.

Tout cela rend-il improbable que les États-Unis tentent à nouveau de retarder leur effondrement économique et leur dissolution politique en déclenchant une nouvelle guerre de choix ? Oui, je pense que c’est exactement ce que cela signifie. Mais il est beaucoup plus probable qu’un autre type de guerre se développe spontanément : une guerre entre divers groupes armés à l’intérieur même des États-Unis. L’élément déclencheur sera très probablement d’ordre financier ; comme l’ont fait remarquer certains observateurs avisés, aux États-Unis, tout est sujet de plaisanterie, sauf l’argent. L’argent est la condition sine qua non, le facteur déterminant, le moyen de subsistance et l’élément fondamental des États-Unis. Leur marche vers l’indépendance nationale a commencé par une révolte fiscale contre la couronne britannique, connue sous le nom de Boston Tea Party (bien que, comme d’habitude dans l’histoire des États-Unis, la substance en question n’était pas du thé mais de l’opium et que la fête n’en était pas une). Pour les Américains, le dollar est “le sel de la terre”“Mais si le sel perd sa salinité, comment le rendre à nouveau salé ? Il n’est plus bon à rien, sinon à être jeté dehors et foulé aux pieds”. (Matthieu 5:13).

Ce qui sera “jeté et foulé aux pieds”, dans ce cas précis, ce sont les Etats-Unis d’Amérique. Les États individuels resteront des petits coins pauvres, rongés par la criminalité et sans importance. Certains d’entre eux pourraient éventuellement se réintégrer selon de nouvelles lignes ethniques, raciales et/ou religieuses, tandis que d’autres (le Nevada, par exemple) pourraient être complètement abandonnés. D’ores et déjà, les gens se déplacent et s’autoségréguent le long des lignes de démarcation politiques : les rouges se déplacent vers les États rouges, les bleus vers les États bleus. À mesure que la loi et l’ordre disparaissent (comme c’est déjà le cas à Washington et à la Maison Blanche en particulier, et le poisson pourrit toujours par la tête), les épisodes de nettoyage ethnique, racial et religieux suivront leur cours sans rencontrer d’opposition. Étant donné que les États-Unis sont très riches en armes et en munitions, certains de ces épisodes d’auto-organisation post-Union prendront probablement la forme d’une guerre, et étant donné le penchant historique des Américains pour le génocide, au moins quelques-uns de ces épisodes se transformeront probablement en massacres purs et simples.

Voilà pour la guerre. C’est un sujet des plus déprimants et ceux qui osent prononcer les mots “Nous allons juste commencer une autre guerre” avec un sourire malicieux devraient se donner une fessée très forte. Qu’ils le veuillent ou non, ils risquent d’avoir beaucoup de guerres qu’ils n’aimeront pas.

Et que dire de l’hyperinflation et du défaut de paiement ? Bien que certains considèrent ces deux phénomènes comme totalement distincts, ils ne sont que les deux faces de la pièce de monnaie de l’effondrement financier, qui se rapproche de plus en plus. Le défaut de paiement survient lorsque le gouvernement fédéral américain ne parvient pas à remplir ses obligations financières. Il a 80 000 milliards de dollars d’obligations non financées à long terme, dont 95 % sont imputables à deux programmes fédéraux seulement : Medicare et la sécurité sociale. De ces deux programmes, Medicare est légèrement plus petit et n’est pas indexé sur l’inflation. Il est donc possible de le faire disparaître, en laissant mourir les retraités malades, en ne votant tout simplement pas l’augmentation des paiements de Medicare. Il est politiquement beaucoup plus facile de le faire à Washington que de voter une réduction de la sécurité sociale.

Si Washington veut continuer à financer ses dépenses obligatoires, il doit continuer à emprunter de plus en plus vite, ce qui fait grimper les taux d’intérêt, ce qui fait grimper les coûts d’intérêt, ce qui fait grimper les taux d’emprunt, ce qui crée un cercle vicieux. S’il ne peut pas emprunter assez vite, il doit imprimer de l’argent, ce qui fait grimper l’inflation, qui augmente les dépenses indexées sur l’inflation, ce qui fait grimper tout ce qui précède… À un moment donné, on commencera à parler de “défaut hyperinflationniste” : c’est quand on ne peut pas imprimer de l’argent assez vite pour effectuer les paiements.

Environ la moitié des ménages américains reçoivent une partie de leurs revenus du gouvernement fédéral. Une fois que le “défaut hyperinflationniste” entraînera l’arrêt de ces paiements, des millions de personnes jugeront nécessaire de subvenir à leurs besoins par d’autres moyens, et le choix le plus évident sera de diviser la propriété, qu’elle soit publique ou privée, selon des lignes plus équitables, chaque groupe ayant des divergences d’opinion sur ce que sont ces lignes. Ces divergences d’opinion, à leur tour, sont susceptibles d’être résolues par l’utilisation d’armes à feu toujours aussi nombreuses, ce qui nous donne… la guerre.

Et voilà, les trois sont réunis dans un seul et même paquet.

Dmitry Orlov

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Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.

Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

 

Le S-500 russe et la FED américaine ou comment la civilisation du jean et du dollar se meurt

 

par Bertrand Hédouin - Le 25/08/2023.

Nous allons aborder deux points essentiels nous permettant de mieux comprendre ce qui est en train de se jouer à travers l’agression de la Russie par «l’Occident unifié» : Le S-500 russe et la FED américaine. La fin d’une ère…

Le 10 février 2007, à Munich, à la 43ème Conférence sur la politique de sécurité, le Davos sécuritaire, Vladimir Poutine prévient alors ses partenaires occidentaux et, notamment, les États-Unis, de commencer à adoucir leur unilatéralisme, notamment en termes militaires, car la Russie prévoyait de réelles évolutions qui allaient gêner cet unilatéralisme dictatorial mondial.

En août 2008, avec le soutien des Occidentaux, le débile géorgien qui aiment manger ses cravates et qui a pour cela été formé aux États-Unis, Mikhaïl Saakachvili (il est aujourd’hui en sûreté au chaud dans un hôpital géorgien où il peut perdre un peu de poids), alors président de la Géorgie, attaque les troupes de maintien de la paix russes basées en Ossétie du Sud, partie contestée à la Géorgie (l’Ossétie du Nord est une république de la Fédération de Russie), évidemment avec l’aval et le support euro-américain. En 6 jours, les troupes russes rétablissent la paix en Géorgie et permettent à l’Ossétie du Sud et à l’Abkhazie un peu à l’Ouest de déclarer leur indépendance de Tbilissi.

L’ambiance se réchauffe entre la Russie et ses partenaires occidentaux. Peu à peu, à son rythme… Pour la Russie, ils sont encore des «partenaires». La Russie, comme à son habitude, espère en l’intelligence et en la bonté de l’homme. Ouaouh !

Le 1er mars 2018, Poutine met de nouveau en garde les Occidentaux indirectement dans son message adressé à la Fédération de Russie. Voilà les petits joujoux que nous allons produire : Sarmat, armes laser, Poseidon, Avanguard, les missiles hypersoniques Kinjal…

«C’est cela, oui… Qu’est-ce que tu vas bien pouvoir faire contre les surhommes occidentaux ?»

Et puis arrêt sur image : L’épisode dramatique de la chimère virale mise au point aux États-Unis nommée Sars-CoV-2.

Et puis ça reprend de plus belle.

Fin 2021, la Russie s’adresse à l’Occident et lui demande d’initier le retrait des troupes de l’OTAN en Europe et de revenir aux positions de 1997. Fin de non-recevoir.

Au moins depuis 2014, l’Occident finance et organise l’armée ukrainienne contre la Russie. Je ne rappellerai pas ici que la majorité des Ukrainiens sont Russes, mais habitent en région ukrainienne. Sinon, à l’Ouest de l’Ukraine, il y a des minorités nationales principalement hongroises, polonaises, slovaques, roumaines et les bandits sans terre bandéristes (les descendants des habitants des «Champs sauvages»1). Depuis 30 ans, le travail soutenu par les occidentaux pour lobotomiser les populations de la région ukrainienne est très actif. Le Russe ukrainien doit vouloir tuer du Russe russe.

Février 2022, la Russie entre en région ukrainienne. Au moins 50 pays occidentaux combattent les Russes avec de la viande russe ukrainienne formatée. Mais cela ne se passe pas si bien que ça pour notre lugubre Porochenko et maintenant pour notre nain clown comique de bas étage Zelensky.

Les Russes se défendent pas mal, ils ont posé plein de mines dans les champs, les bougres, et puis ils savent viser, et puis ils ont du bon matos (en remarque, le vrai bon matos n’a toujours pas été employé)… Les Russes reprennent lentement et sûrement ce qui leur appartient, n’en déplaise à nos Macron et autres Baerbock écervelés. C’est incroyable comme «Young Global Leaders» sonne bien avec «écervelé».

En remarque, pour revenir à notre grand exécutant Macrounet, son aide aux Ukronazis, non seulement, n’est pas très éthique, et puis ça coûte cher tout ça (maintenant, si le citoyen français moyen est pronazi et aime Macrounet autant que ce dernier aime son Brigit…) et puis, la cerise sur le gâteau, le bel armement français, les Caesars et autres AMX10, est de la belle bouffonnerie technique et technologique à côté de l’armement russe, les preuves sont sur le terrain, brûlent sur le terrain, voire sont exposées dans des musées russes dès à présent. Pas bon pour les affaires, tout ça.

Depuis le printemps, on prévoit des temps très difficiles pour les populations… en Occident. En Occident ! En Russie, comme en Chine, tout va bien, même si ça pourrait être un peu plus tranquille. L’Occident ne laisse pas tranquille.

La Russie est en train de déployer la phase finale de son jeu sur le goban. La partie est longue et peut encore durer mais l’avantage est sans conteste aujourd’hui russe. Pour rappel, l’Occident construit sa domination totale du monde et des hommes depuis quelques siècles alors que la Russie s’en défend depuis quelques siècles. Qu’est-ce que t’en dis, Ivan (le Terrible) ? Tu te rappelles ?

Le 13 août 2023, à l’ONU, la représentante des États-Unis évoque un sujet dont j’ai déjà parlé avant la crise psychologique mondiale «Covid» : Le S-500. J’avais effectivement pensé que la différence majeure en termes d’armement et de positionnement militaire concernerait le matériel de défense et non d’attaque. Le matériel d’attaque assure l’extinction de la planète, nous avons compris. Le thème ressort parce que le S-500 est aujourd’hui produit et, certainement en bonnes quantités. Cela veut dire, et je parlais alors de ce «danger», que la Russie était quasiment totalement protégée de l’armement occidental qui retarde de 15-20 ans, estime-t-on. J’avais alors indiqué que si cet armement avait été une création occidentale, il n’y aurait déjà plus de Russie, ni de Chine d’ailleurs.

Linda dit qu’il fait froid dans l’enceinte alors qu’il fait très chaud au contraire (dzen.ru)

Que peut vouloir faire la Russie ? Pour 15 ans au moins, elle peut se défendre de l’agression occidentale. Bon… Mais alors… Et si elle attaquait… On ne peut rien faire contre ses hypersoniques et on ne peut plus passer les S-500… Bon, ça va dépendre de l’humeur des protagonistes.

Je traduis ci-après la réaction d’un observateur russe à la prise de parole américaine de Linda Thomas-Greenfield à l’ONU le 13 août 2023.

«En Occident, on peut entendre des propos hallucinants. On se plaint que notre pays mène des opérations militaires «malhonnêtes». Il faut savoir qu’il ne leur vient même pas l’idée de se demander si l’Occident a agi honnêtement quand il a trompé la Russie en lui disant que l’OTAN ne bougerait pas à l’est d’un iota ? Est-ce que l’Occident a agi honnêtement en préparant une guerre contre nous sous le couvert des accords de Minsk ? A-t-il agi honnêtement avec l’Ukraine, en la lobotomisant pour qu’elle devienne russophobe et en la transformant en «consommables» pour faire la guerre contre nous ?

Est-ce que l’Occident enseigne l’honnêteté à la Russie ? Examinons les plaintes qu’ils formulent contre la Russie. Regardons les nouvelles de l’info.

«Les Russes ne respectent pas les règles». Vous ne pouvez pas ravir nos chars et vos S-500 sont «inhumains».

Et voilà, la contre-offensive des forces armées ukrainiennes dans le Sud de l’Ukraine a dérapé, en direction de Koupiansk, elle va même en sens contraire que supposé. L’Occident est en train de se lamenter, il est outragé.

Tout de suite, des médias occidentaux se sont mis à reprocher les manières avec lesquelles l’armée russe se battait. Ils disent que nous ne nous battons pas de manière honnête, pas selon les règles (rappelez-vous comment Poutine a parlé de ces règles et sous quel couvert ils les ont écrites). Ils dénoncent le fait que les Russes ont commencé à exposer dans les musées le matériel blindé occidental qui arrive déjà à manquer. Et qu’ils raflent les pièces détachées. Vous ne pouvez pas transformer aussi facilement les équipements occidentaux en pièces détachées ! Vous devez en avoir peur !

Commençons par les chars. Apparemment, les «Russes inhumains», certainement par pure méchanceté, ont disposé tellement de mines dans les champs qu’on peut en compter 3 ou 4 pour chacun des tanks occidentaux. Selon les représentants des forces armées allemandes, cela constitue une «violation des principes pour mener une guerre».

En outre, qu’est-ce que c’est ce délire de chiper sans combattre le matériel ennemi légèrement endommagé sur le champ de bataille, d’en démonter les rouages et même d’en faire étalage !?

À ce propos, les Américains ont réussi à faire mieux que leurs «partenaires européens». Pour ce qui concerne le degré de marasme de leurs accusations.

Ainsi, Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU : «La Russie met déjà en service les complexes S-500 qu’elle qualifie de défensifs2. Mais en réalité, c’est une arme à double usage inhumaine qui doit être interdite».

Oui !? Vraiment !? Et les armes à sous-munitions livrées à Kiev alors qu’elles sont interdites par une Convention internationale, ce sont des jouets ? Et les laboratoires biochimiques découverts sur le territoire du Nebraska, c’est également normal ?

Le S-500 est capable d’abattre des missiles que les Américains n’ont pas encore eu le temps d’inventer. Il leur faudra encore des décennies pour créer des complexes qui doivent répondre aux nouveaux standards. D’ici là, nous aurons déjà des S-900 et des S-1000. Cela veut dire qu’ils sont désespérément en retard. Ce à quoi Vassili Nebenzia3 a immédiatement réagi :

«Il ne peut être question d’un contrôle, et encore moins de revendications de l’Amérique envers les systèmes russes. Parler sur ce ton avec la Russie est inacceptable. Les États-Unis ne sont pas un pays qui a le droit d’exiger de la Russie de l’humanité !»

Reprenons l’histoire des chars qui ne peuvent pas être démontés et retirés du champ de bataille et exposés dans des expositions en Russie. Quelles «règles» indiquent des exigences aussi idiotes ? Ceux qui mettent cela en avant ont un grave problème de mémoire. N’est-ce pas à Berlin que les militants ukrainiens ont exposé en février 2023 un char russe abattu ? Les Berlinois ont recouvert de fleurs ce tank. Ce char a été montré dans différents pays.

Les «honnêtes» Allemands considèrent que transporter en Allemagne un char russe abattu est quelque chose d’honnête qui répond aux «règles» de bienséance mais que transporter en Russie un char allemand est malhonnête et ne répond plus aux règles du jeu ? Il serait peut-être temps pour les auteurs de ce genre de scénarios de retourner chez leur psychiatre ? Les signes de dédoublement de la personnalité sont évidents !

Je me demande comment nos anciens «partenaires» allemands ont pu penser des «règles» qui interdisent de miner des champs avant les lignes de défense ? Depuis quand cette protection des lignes de défense constitue-t-elle une «violation des principes de la guerre» ?

Et cette dame, l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, qui déclare que les complexes S-500 sont des armes inhumaines. Et les bombes atomiques larguées sur le Japon en 1945, c’était des armes humaines ? Nous savons très bien qu’il n’y avait aucune nécessité militaire pour ce faire, sauf de vouloir intimider l’URSS.

Peut-être que l’utilisation du napalm au Vietnam pour brûler des villages ou de «l’agent orange» pour détruire les forêts était également humaine ? Et le bombardement de la Yougoslavie avec des obus à uranium appauvri, c’était également une manifestation de l’humanisme américain ? Et le transfert par les États-Unis d’armes à sous-munitions à l’Ukraine, qui bombarde constamment les civils dans les villes et les villages du Donbass, et les laboratoires biologiques le long des frontières de la Russie, ce sont des actes humanistes des États-Unis ?

Il se trouve donc que c’est le représentant de l’État le moins éduqué et le moins humaniste au monde qui nous éduque et nous enseigne comment vivre, qui ne sait pas vivre sans voler les autres peuples ! D’un état immoral qui n’a pas le droit à la parole dans la discussion portant sur des principes moraux !

La dernière petite bestiole russe de défense anti-aérienne S-500 (dzen.ru)

C’est à de tels adversaires que nous devons faire face. Au niveau de la pensée, il s’agit d’un jardin d’enfants, mais des bambins qui ont encore du pouvoir et qui trouvent des imbéciles pour faire la guerre à l’aide de carcasses contre la Russie.4

Hé Linda ! Tu veux un mouchoir ?

Oui, l’Occident nage dans le déni de la réalité, dans la schizophrénie au plus haut degré, celle qui appelle la mort, celle qui appelle à tuer, ce que, par exemple, les troupeaux LGBTQetc… d’ailleurs illustrent à merveille. Le vide spirituel est total. Les premiers de la cordée restent les États-Unis qui entraînent avec eux des bœufs inconscients assoiffés de la puissance sur l’Autre (ici, je parle évidemment d’êtres comme Macron, Scholz, Sunak, Meloni et autres Duda ou encore Sandu pour finir en apothéose).

Bon, écrire sur les abus et horreurs des États-Unis, Républicains comme Démocrates, entraînerait au moins 20 tomes de 500 pages chacun. Vous vous rappelez, pour l’actualité, les straussiens Blinken et Nuland… Le nazisme le plus pure dans tous ses états. Même eux, les bestiaux les plus féroces, commencent à avoir du mal à sourire. 20 tomes ? Non, ça n’en vaut vraiment pas la peine.

Je vais aborder rapidement le deuxième point de mon article montrant que nous changeons de paradigme mondial, notamment grâce à la force et à l’esprit du Katehon5 Russie.

Depuis le XIXe siècle, la construction du monde unipolaire esclavagiste est la priorité de certaines meutes pas tout à fait humaines, parce que surhumaines, transhumaines, post-humaines…, la plupart du temps élues tant qu’à faire, aux meurs purement antiques païennes, drainées par la quantité et le chiffre occulte, par les jeans vendus ou les dollars inexistants prêtés, peu importe.

Ces meutes se sont donné les moyens pour ce faire. L’homme peut être totalement manipulé grâce au chiffre qui commande tout le système, dans le conscient comme l’inconscient et le subconscient, tellement les cervelles sont travaillées par nos petits ogres créateurs de jeans et de crédits.

L’outil essentiel de cette manipulation qui referme le couvercle des libertés est la FED américaine6. Pour rappel cette «banque centrale» américaine est une institution totalement privée rassemblant des banques commerciales («Prête-moi de l’argent pour que je m’achète le dernier jean à la mode !») qui s’émancipe en prêtant un chiffre correspondant à de l’argent qui n’existe pas qui sera transformé en billet lorsque le chiffre sera remboursé. Nous sommes au summum de la perversion humaine, sans compter que ce monde est vraiment tout sauf un paradis culturel qui aurait pu quelque peu le sauver. «Jean ou dollar ?» C’est bien maigre, tout cela.

Je me rappelle avoir entendu et vu un jour sur un canal TV russe Vladimir Poutine dire à peu près ce qui suit : «Quand bien même il nous faudra les plomber jusque sur leur île où les gros pontes de la finance se retrouvent, là, dans le sud, pas loin de la Floride et des Bahamas, où les grandes décisions sont prises». Je n’ai malheureusement pas pu remettre la main sur les médias en question. Il me semble que c’était au moment de la courte guerre en Géorgie en août 2008. Vladimir Poutine faisait clairement référence à l’île de Jekyll sur laquelle fut organisée et officialisée la FED américaine en 1913.

Au regard de certains traits de la communication de Poutine, comme pour les S-500 (on en parle puis on oublie pendant que les choses se font en toute discrétion) l’île de Jekyll pourrait être une cible prioritaire des actions de la Russie, à savoir le système financier américain dictatorial absolument privé. Certains événements actuels nous mettent en tous les cas sur cette voix (les BRICS, l’Arabie saoudite qui se tourne vers la Chine et la Russie et qui réfute le pétrodollar, la Chine qui rend les dollars, l’affairisme nerveux des Larry Fink…).

Certains présidents américains ont voulu se débarrasser de cette tumeur et en ont payé le prix de leur vie. Nous sommes dans le monde le plus carnassier qui soit.

En 1913, la FED est officiellement instituée par de hautes manigances sur l’île de Jekyll dans l’État américain de Géorgie. La FED fait, en quelque sorte, figure de moelle épinière qui organise et permet depuis deux siècles les grandes guerres, les guerres mondiales, les gigantesques sources de revenus… Ce sont des clans assassins qui ne vivent que par la manipulation de l’homme à leur profit. Le complexe militaro-industriel y est totalement accolé comme le sont les monstres de l’asset management comme BlackRock ou Vanguard. Le monde des bandits de haut vol que rien ne peut retenir si ce n’est…

«Maintenant, les mecs, on les connaît. Nous pourrions aller les voir et leur dire deux mots, tout de même, non ?»

Mais en 2023, diantre ! voilà que la Russie avec la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud et les nombreux autres candidats aux BRICS remettent en cause de fond en comble cette organisation antique esclavagiste. Les BRICS sont un premier achèvement du changement de paradigme. Les clans animaux ne vont pas manquer d’argent numéraire ou numérique du jour au lendemain, mais, en revanche, il va être mis un terme à leur activité entropique parce que les peuples du monde entier vont choisir une voix plus juste, existentielle. C’est ce qui est en train de se passer sous nos yeux.

Tout ça ne va pas se faire du jour au lendemain mais il est évident que deux mondes vont être en guerre totale l’un contre l’autre, le monde des 1% et de leurs sous-fifres et le reste de l’humanité, les 99% restants.

«Y’a d’la joie !»

Je suis peut-être optimiste mais je sens que nous allons finir par mettre un terme à cet assassinat prévu et recherché de l’humanité, à ce projet de gouvernement mondial, œuvre de long terme mi-occulte, mi-scientifique, encore une fois jusqu’aux prochains malades mentaux qui la ramèneront dans cinquante ou cent ans, quand il faudra recommencer le travail contre le diable qui repousse en l’homme qui se pense surhomme

Dans le nouveau paradigme qui ne nous attendra pas, nous allons devoir apprendre à vivre autrement, à vivre librement, déconnecté de l’image et du chiffre illusoire et machiavélique, le chiffre s’associant à l’image pour les bienfaits seulement de l’homme païen antique, de toute évidence intru du nouveau paradigme.

Je vous assure, il y a plein d’autres choses très intéressantes outre les jeans et les dollars dans la vie.

Chacun de nous est appelé à lutter contre le diable qui commence à l’instant à suffoquer dans ses abris. Il suffoque en menant l’attaque finale sur l’humanité pour installer son gouvernement mondial. Encore une fois, c’est maintenant, pas en 2014. Il faut commencer maintenant pour espérer contrer le projet entropique du Nouvel Agenda 2030 tant vanté par nos illuminés. Chacun à son niveau, comme il le peut.

Les Russes seront nos amis, les BRICS seront nos amis… Ça va faire pas mal de monde.

C’est le moment. Profitons-en !

  1. Les Champs sauvages – «Dikie Polia» en russe : dénomination d’un espace géographique correspondant quasiment au territoire de l’actuelle Ukraine faisant référence à la période entre la fin du joug mongol sur les terres de la Rous kiévienne (1480) et la reprise des terres russes de la région réincorporées à l’empire russe à partir du XVIIIe siècle. Pendant ce laps de temps, ce territoire est disputé entre les différents empires que forment l’Autriche-Hongrie, le Grand-Duché polono-lituanien, l’empire russe, l’empire ottoman. C’est un territoire multiethnique sans gouvernement.
  2. Petite remarque. Nos grands médias français sont en train de découvrir le S-400, notamment parce que l’on vient d’en voir en Inde au grand étonnement de nos lobotowokés !
  3. Vassili Nebenzia : Ambassadeur de la Fédération de Russie à l’ONU.
  4. Article traduit du russe par Bertrand Hédouin : https://dzen.ru/a/ZOOZ99lFnW0fTeCx
  5. Katehon : du grec ancien signifiant «celui qui retient». A l’origine, il s’agit d’un concept théologique et politique biblique dont les racines se trouvent dans l’eschatologie chrétienne. C’est devenu une notion de philosophie politique exprimant l’opposition à la tendance entropique du Système (la civilisation judéo-chrétienne). Le Katehon est un sujet historique, comme un État, qui a la mission de faire obstacle au triomphe définitif du mal dans l’histoire et à l’arrivée de l’Antéchrist.
  6. Vous devez absolument lire si ce n’est fait un livre unique et remarquable analysant la création et l’organisation de la FED : en anglais : Eustace Mullins, The Secrets of the Federal Reserve (on le trouve sans problème en auto-édition) ou traduit en français : https://archive.org/Eustace-Mullins-Les-Secrets-De-La-Rserve-Federale-1952 ou encore : https://lesmoutonsenrages.fr/2018/03/Eustace-Mullins-Les-Secrets-de-la-Reserve-Federale-1952.pdf.

Les États-Unis en passe de devenir le pays des morts-vivants

 

C’est la faillite morale des partis de l’establishment qui leur assure ce destin ou pire encore.

Regardez bien

 

Oui, la souffrance humaine est omniprésente. Des souffrances humaines inutiles, faut-il ajouter. Les images sont éloquentes, n’est-ce pas ? Il suffit de regarder autour de soi. Ce spectacle est désormais la norme dans presque TOUTES les grandes villes des États-Unis. La question qui se pose est évidente : Comment l’un des pays les plus riches – peut-être le plus riche – de toute l’histoire de l’humanité peut-il en arriver là ? Demandez aux presstitués pourquoi vous ne voyez pas ce genre de misère au Nicaragua, à Cuba, au Venezuela ou en Chine, ou encore en Russie ou en Iran, les nations qu’ils obsèdent. Ou en Russie ou en Iran – des nations qu’ils dénigrent de manière obsessionnelle. Quelle est la maladie ? Quel est le virus commun qui infecte l’Occident et ceux qu’il domine ?

La réponse – la preuve – nous regarde droit dans les yeux.

Regardez à nouveau la vidéo ci-dessus. Il s’agit de la Californie du démocrate Gavin Newsom. La Californie est un État très riche. Que s’est-il passé ? Pour faire simple : un échec colossal en matière de leadership. Mais attendez. Newsom n’a PAS créé cette catastrophe. Il ne fait que la perpétuer. Il ne fait que suivre les traces de nombreuses générations de politiciens capitalistes – chaque génération étant manifestement aussi corrompue, opportuniste et criminelle que la précédente. Car le système capitaliste n’a qu’une seule direction historique, une direction irrévocable. Ancré dans l’égoïsme, alourdi par la pensée à court terme et criblé d’individualisme, il s’achemine inexorablement vers l’implosion et l’effondrement en raison de ses propres contradictions.

Voulez-vous qu’il apporte cela dans votre quartier aussi ? La situation est claire.

Ne soutenez pas les démocrates. Ni les républicains. Ils sont tous deux corrompus. Irrémédiablement dépravés, en fait. Ce sont des partis qui, de manière bipartisane, ont planifié il n’y a pas si longtemps l’anéantissement nucléaire de nations entières, des centaines de millions de morts en quelques minutes et la contamination mortelle d’une planète entière1. Ce sont des agents sans vergogne d’une ploutocratie maléfique. Ils ne sont pas le remède. Ils sont la maladie. La maladie capitaliste. Peu de fléaux sont pires que celui-là.

Autre vidéo choquante

source : Greanville Post

Leurs similitudes comptent plus que leurs différences (Caitlin Johnstone)

par Caitlin Johnstone  - Le 18/08/2023.

 

Si les gens comprenaient vraiment à quel point la politique étrangère des États-Unis provoque des souffrances et des destructions, ils cesseraient de faire tout un plat des différences mineures entre deux partis politiques qui se rassemblent toujours pour soutenir les décisions les plus destructrices de la politique étrangère étatsunienne. 

À la suite de l’article McCarthyite du New York Times sur les groupes de gauche anti-guerre :

    Un sénateur étatsunien a demandé au gouvernement d’enquêter sur les groupes de gauche étatsuniens.
    Un site d’information de gauche a été banni de Twitter.
    La page Wikipédia de Neville Roy Singham est maintenant un miroir de l’article du New York Times.

Rien de tout cela n’était accidentel. C’était une opération flagrante de gestion narrative impériale. Il y en aura d’autres. Le New York Times est un chiffon de propagande militariste de merde qui a fini par mettre en place l’agenda des informations pour le monde occidental entier.

Il est toujours interdit de dire que l’empire étatsunien a sciemment provoqué la guerre en Ukraine, même s’il y a des montagnes de preuves que les États-Unis ont sciemment provoqué la guerre en Ukraine, et même si les responsables étatsuniens parlent constamment de combien la guerre en Ukraine profite aux États-Unis :

La souffrance humaine causée par les différences mineures dans la politique intérieure entre les démocrates et les républicains est éclipsée par la souffrance causée par le bipartisme de politique étrangère pour des ordres de grandeur. Les manières dont ils sont identiques sont beaucoup plus importantes que les façons dont ils diffèrent.

 

 

 

La principale idée fausse sur les présidents étatsuniens est qu’ils sont des leaders proactifs quand ils sont vraiment des facilitateurs réactifs. Ils ne dirigent pas le gouvernement de façon proactive conformément à leur vision et à leur idéologie, ils répondent aux divers besoins de l’empire et les facilitent d’année en année. C’est ce que font les gestionnaires de l’empire dans leurs administrations avec leurs briefings quotidiens sur le renseignement et la sécurité nationale : leur expliquer quels sont les besoins de l’empire ce jour-là et ce qui doit être fait pour répondre à ces besoins, Quel que soit le langage utilisé, un président donné sera réceptif.

La principale différence entre les présidents étatsuniens se résume souvent aux récits que les dirigeants de l’empire avec lesquels ils s’entourent utiliseront pour expliquer pourquoi ils doivent faire avancer les intérêts de l’empire. Président progressiste ? Vous devez tuer des Syriens pour faire avancer les droits humains. Président conservateur ? Vous devez tuer des Syriens pour protéger la sécurité nationale. Les présidents qui ne sont pas familiers avec le fonctionnement de l’empire s’entourent de gestionnaires d’empire qui comprennent comment garder les engrenages de la machine impériale tournant, et ces gestionnaires d’empire expliquent ce qui doit être fait d’une manière que le président écoutera.

C’est une grande partie de ce qui permet à l’empire de passer d’administration à administration. Tous les présidents sont «conseillés» (lire : dirigés) par des monstres des marais de DC qui sont tous allés dans les mêmes universités et ont traversé les mêmes cercles d’emploi à portes tournantes d’agences gouvernementales et de groupes de réflexion et de partis politiques et militaires. . .un complexe industriel de conseil/lobbying et d’analyse des médias, qui comprennent tous ce qu’il faut au président étatsunien pour faciliter la perpétuation de l’hégémonie planétaire unipolaire étatsunienne.

Ces monstres des marais font partie de la structure gouvernementale permanente qui reste en place indépendamment des allées et venues de la politique électorale, et ils sont toujours des couilles au fond de chaque administration présidentielle, peu importe à quel point ils sont rebelles ou anti-établissement que le président prétend être. Cette structure gouvernementale permanente est la raison pour laquelle les mouvements à grande échelle de l’empire ne changent pas lorsqu’un président est remplacé par un nouveau président d’une idéologie opposée; le gouvernement élu officiel des Etats-Unis a peut-être changé, mais son véritable gouvernement reste le même.

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Les membres de la gauche de l’OTAN sont comme «JE M’OPPOSE FERMEMENT à l’empire étatsunien et à son bellicisme, MAIS nous devons soutenir à 100% le risque d’effondrement nucléaire de l’empire étatsunien en Ukraine et crier après quiconque parle de tout ce que l’empire étatsunien a fait pour provoquer et prolonger cette guerre».

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Tous les grands conflits et négociations internationaux se résument finalement aux efforts des États-Unis pour arrêter la montée de la Chine et le fait que la Chine veuille contourner ces efforts. La politique du Moyen-Orient, la politique de la Russie, la politique de l’Afrique, la politique de l’Australie, la politique de l’Amérique latine; tout revient finalement à la Chine.

C’est pourquoi il est ridicule que les «populistes» de droite agissent comme des héros anti-guerre pour dire que les États-Unis devraient cesser de faire la guerre à la Russie et au Moyen-Orient afin de se concentrer sur la Chine – tout tourne autour de la Chine. C’est le même programme. Ils ne sont pas d’un côté différent que celui des démocrates.

Tout cela a commencé il y a des décennies, lorsque les États-Unis ont mis en place une politique visant à garantir qu’aucune autre superpuissance rivale n’émerge après la chute de l’Union soviétique.

Rien de cela ne serait nécessairement un problème si les États-Unis étaient une force pour le bien dans le monde, ou même juste une force pour le bien dans le monde par rapport à la Chine. Mais ce n’est pas le cas.

 

 

 

Nous nous dirigeons maintenant rapidement vers un conflit mondial horrible, tout cela pour assurer la domination continue d’une structure de pouvoir qui fait manifestement du monde un endroit bien pire que si les gouvernements puissants s’entendaient simplement.

L’espoir semble être que la Chine tire juste avant qu’elle n’arrive à la guerre chaude – qu’elle se laisse simplement absorber dans la structure de pouvoir centralisée des États-Unis comme les dirigeants de l’empire l’espéraient depuis des décennies. Mais la Chine ne semble pas prête à se lancer. Elle semble déterminée à conserver son autosuffisance nationale.

*

C’est tellement stupide la manière dont nous continuons à parler avec enthousiasme de la possibilité qu’il y ait une intelligence non-humaine là-bas dans l’univers alors que nos propres océans sont pleins de baleines au cerveau géant dont nous ne connaissons rien de la vie intérieure, et qui sont poussées à l’extinction par l’activité humaine.

La vie intérieure des cétacés est un mystère pour nous. Nous n’avons aucune idée de ce qu’ils font avec ces cerveaux ou de ce que sont leurs esprits de l’intérieur. Le cachalot a le plus grand cerveau du règne animal. Il ne faut pas 9 kilogrammes de matière cérébrale pour faire monter et descendre une queue. Pourtant, il n’y a presque pas de curiosité sur ce qu’ils utilisent, et nous les tuons tous avec la pollution, les collisions de navires, les filets océaniques, la surpêche et le sonar tout en regardant les étoiles pour la vie intelligente. Il se peut que nous finissions par tuer un haut niveau d’intelligence non-humaine juste devant nous avant même de la comprendre.

Nous sommes stupides.

source : Caitlin Johnston via Sam La Touch

Pourquoi l’armée américaine a toujours échoué depuis 1991

par Eric Zuesse - Le 15/08/2023.

Depuis que l’armée américaine a vaincu avec succès  l’invasion de l’Irak contre le Koweït, l’armée américaine a envoyé des forces américaines à l’étranger à environ 250 reprises, selon le rapport du Service de recherche du Congrès du 7 juin 2023, «Instances of Use of United States Armed Forces Abroad, 1798-2023», aux conflits (ou parfois aux urgences nationales) au : Zaïre, Sierra Leone, Irak, Bosnie, Somalie, Macédoine, Haïti, Bosnie, Rwanda, Libéria, République centrafricaine, Albanie, Congo, Gabon, Cambodge, Guinée-Bissau , Kenya, Tanzanie, Afghanistan, Soudan, Kosovo, Timor oriental, Yémen, Philippines, Côte d’Ivoire, Géorgie, Grèce, Éthiopie, Érythrée, Djibouti, Liban, Libye, Égypte, Soudan du Sud, République centrafricaine, Ouganda, Niger, Jordanie, Burundi, Corée du Sud, Ukraine, Pologne, Sénégal, Afrique de l’Ouest, Lituanie, Koweït, Cameroun, Turquie, Cuba, Guatemala, Allemagne, Roumanie, Honduras, Syrie, Pérou, Uruguay, Angleterre, Sri Lanka, Saint-Martin, Colombie , El Salvador, Trinidad, Thaïlande, Ukraine, Équateur, Japon, Venezuela, Arabie saoudite, Panama, Tonga, République dominicaine, Pays-Bas, Danemark et Lettonie. Cela fait 74 nations. Et aucune d’entre elles n’avait jamais attaqué, ni même menacé, l’Amérique.

La plupart de ces pays recevaient des troupes et/ou des armes américaines et s’entraînaient à plus d’une occasion ; et certains de ces engagements ont été demandés par le gouvernement du destinataire pour l’aider à le maintenir au pouvoir, et certains ont été envoyés à des régions entières plutôt qu’à des nations individuelles, comme, par exemple : «Le 12 février 2020, le secrétaire à la Défense a annoncé que la 1ère brigade d’assistance aux forces de sécurité de l’armée, basée à Fort Benning, GA, se déploierait en Afrique pour fournir une formation et une assistance aux forces africaines afin de mieux rivaliser avec la Russie et la Chine… pour assurer le soutien aux priorités de la stratégie de défense nationale». Et, en 2022, l’Amérique avait «environ 100 000 militaires stationnés en permanence ou déployés en Europe» Donc : ces 100 000 étaient des forces permanentes, c’est donc une occupation militaire, et non pas des forces temporaires. Mais si l’objectif était contre le «terrorisme», et si cela signifiait en fait contre le djihadisme, alors où étaient les victoires contre cela ? Et si la mission était plutôt pour un changement de régime en Russie, en Chine, en Iran, au Venezuela, etc., alors où étaient les victoires pour cela ? Y a-t-il déjà eu une victoire contre l’Irak, que nous avons envahi à plusieurs reprises et que nous occupons toujours ? Il y a de la coercition contre l’Irak, mais où est la victoire contre l’Irak ? Nous avons détruit l’Irak, mais nous ne l’avons jamais vaincu. Où est la victoire contre la Libye ? Où est la victoire contre la Syrie ? L’Amérique détruit beaucoup de pays. Où est la victoire contre l’Ukraine (il y a eu un coup d’État américain généralement réussi là-bas en février 2014, il a transformé l’Ukraine en une nation vassale des États-Unis, une colonie américaine – mais où est la victoire américaine en Ukraine maintenant, après le coup d’État américain) ? Où est cette victoire maintenant, 9 ans après la prise de contrôle réussie de l’Ukraine par l’Amérique dans le but de vaincre la Russie ?

Le gouvernement américain a constamment menti sur ses «succès» dans ses guerres actuelles ; et, puisque ses médias d’information rapportent sténographiquement au public tout ce qu’il dit, comme si ce qu’il dit était vrai, le public pense que c’est la réalité plutôt que de simples mensonges. Et, ainsi, le public continue de tolérer d’avoir une armée qui est en échec permanent, et même de respecter l’armée américaine plus que toute autre «institution», sauf à quelques occasions où la «petite entreprise» était «l’institution» la plus respectée. Donc : les fabricants d’armements américains, qui reçoivent chaque année la moitié de la moitié de tous les fonds alloués par le Congrès (les fabricants d’armements reçoivent 26% du total chaque année) qui vont à l’armée américaine (la moitié de ces 53%), continuent de faire les affaires comme d’habitude et des profits avec des bénéfices qui montent en flèche. Il n’y a pas de protestations massives des contribuables américains contre «l’armée», bien qu’elle gaspille des sommes immenses (certainement plus de 500 milliards de dollars) chaque année, rien que pour les profits des firmes d’armement.

Les «médias» américains et alliés sont essentiels pour maintenir ces profits. Donc : ces médias d’information ne rapportent jamais que les forces américaines ont été, en fait, vaincues. Vous vous souvenez de l’Afghanistan ? Les Américains ont été choqués lorsque nos forces sont simplement parties. Ils ne savaient pas. Ils avaient été maintenus enchaînés pour une victoire ultime, qui n’était même jamais possible là-bas.

Ainsi, par exemple, le London Times de Rupert Murdoch a titré le 12 août : «L’Ukraine est en train de gagner la guerre contre la Russie, mais elle ne sera pas terminée d’ici Noël», et dans ce reportage, il a déclaré : «Il y a une prise de conscience croissante à Kiev et dans l’Ouest dont ils ont besoin pour commencer à travailler dans un nouveau délai plus long». Cependant, pratiquement tous les analystes militaires qui ne dépendent pas financièrement des sous-traitants de la «Défense» américaine disent depuis longtemps que l’Ukraine est en train de perdre la guerre si elle n’a pas déjà perdu la guerre contre la Russie. C’est la guerre de l’Amérique contre la Russie ; elle est menée par les troupes ukrainiennes sur les champs de bataille ukrainiens et elle détruit l’Ukraine, et les sanctions contre la Russie échouent, et la guerre échoue, mais la guerre doit continuer, car ces bénéfices de guerre doivent continuer à arriver aussi longtemps que possible. Donc : les Ukrainiens doivent continuer à se battre, à mourir et à tuer, dans cette guerre extrêmement lucrative. Et c’est le genre de vérité que les médias d’information ne rapportent jamais.

source : The Duran via La cause du Peuple

Le triple jeu des néoconservateurs

par Dominique Delawarde - Le 02/08/2023.

Nombre d’entre nous ignorent ce que sont précisément «les néoconservateurs», fauteurs de chaos et de guerre sur la planète entière depuis trois décennies, dont ils entendent parler très souvent. Quelle est leur histoire ? quels sont leurs objectifs? QUI sont-ils ?

Le meilleur article en français sur ce sujet est daté de mars 2013 et signé Laurent Guyenot. On le trouve sur le Site Voltaire sous le titre : «Le triple jeu des néoconservateurs». On y retrouve le lien entre le néoconservatisme, l’État d’Israël et les lobbies Pro-Israël. Réseau Voltaire

Ce lien a déjà été évoqué par John Mearsheimer et Stephen Walt dans leur Best Seller «Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine» La Découverte

Force est de reconnaître qu’aujourd’hui tous les postes clefs de l’administration états-unienne sont tenus par des néocons promus par l’AIPAC (America Israël Public Affairs Committee). Plusieurs d’entre ces néocons ont été nominés au palmarès de l’influence du Jerusalem Post (Antoni Blinken, Wendy Sherman, Janet Yellen) ou auraient pu l’être (Nulland, Garland, Mayorkas …). C’est à se demander qui gouverne vraiment les États-Unis ….

***

L’observatoire du Journalisme publie un excellent article sous le titre : «Russie-Ukraine : Comment les néoconservateurs font la loi dans les médias français».

Là encore le lien entre ceux qui font la loi dans les médias français et par conséquent dans la gouvernance française, et la communauté néoconservatrice n’est pas très compliqué à établir… Le simple constat des individus cités nommément et définis comme néocons par l’auteur de l’article ne laisse aucun doute sur l’origine du néoconservatisme russophobe tant aux USA qu’en France.

Dominique Delawarde

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par Rodolphe Cart

Cela fait plus d’un an que la majorité des médias de grand chemin ont fait le choix du soutien à l’Ukraine et du dénigrement de la Russie. Pourquoi les VRP de l’atlantisme ont-ils si facilement porte ouverte dans les médias français ?

Néo-conservatisme ?

Une chose est sûre : traiter un sujet de façon binaire n’est jamais un signe de bonne santé intellectuelle. Et Natacha Polony, dans un récent édito sur le sujet, a bien raison de railler «un an d’escroquerie intellectuelle» offert par la classe médiatique française. Aussi, dans ce papier, un mot retient notre attention : «néoconservatisme». La directrice de Marianne n’hésite alors pas à parler de «tribune libre» accordée aux «représentants les plus forcenés» de ce courant. Mais qui sont ces hommes qui ont leur rond de serviette dans les médias ? Et déjà, qu’est-ce que le néoconservatisme ?

L’Europe contre la nouvelle Carthage

Pour comprendre ce qu’est le néoconservatisme, il faut revenir sur l’histoire américaine. Si les occidentalistes aiment à répéter que les États-Unis sont un prolongement de l’Europe, ils omettent souvent de préciser que ce pays s’est aussi construit et pensé comme une négation de la terre de leurs ancêtres. Même s’ils sont partis avec toute une masse et une partie de la culture européenne, les États-Unis ont toujours eu, et cela depuis le début de leur existence, le désir de se scinder d’avec le Vieux Continent. C’est pour cela que Dominique Venner parlait de «bâtard enrichi et renéga».

Considérant qu’ils habitaient une terre promise, ce sont les Pères pèlerins qui ont coupé les ponts avec l’Europe. Dans Our Country, un missionnaire du nom de Josiah Strong affirmait que «la race anglo-saxonne a été élue par Dieu pour civiliser le monde». Le 2 décembre 1823, la déclaration du président Monroe qui affirme la volonté des USA d’écarter les puissances européennes du Nouveau Monde est un aveu de ce divorce à venir.

La «destinée manifeste»

C’est en août 1845 que le journaliste O’Sullivan utilisa, pour la première fois, le terme de «destinée manifeste» pour légitimer la guerre que les États-Unis préparaient contre le Mexique. Il expliquait : «Notre destinée manifeste consiste à nous étendre sur tout le continent que nous a alloué la Providence, pour le libre développement de nos millions d’habitants qui se multiplient chaque année». Bien qu’au départ les États-Unis se soient considérés comme le «village sur la colline», les premières décennies du XXe siècle symbolisèrent une rupture de ce principe. Dorénavant convaincus de leur rôle de «civilisateur», Woodrow Wilson et F. D. Roosevelt incarnèrent ces figures impérialistes d’une Amérique se projetant sur l’extérieur.

Bien que sa chute soit annoncée depuis 1945, les États-Unis sont objectivement une puissance exceptionnelle qui tient grâce à sa capacité d’innovation technique et son hégémonie économique mondiale. Sa force provient en partie de ces ambivalences : État-continent et maître de la thalassocratie anglo-saxonne ; nation superstitieuse faisant preuve d’un grand pragmatisme ; première puissance militaire et maître du soft-power ; île qui a le «don» d’ubiquité. Cette puissance lui a servi, depuis les trois derniers siècles, à promouvoir ces mythes et représentations qui donnent à ce peuple le sentiment qu’il est une «exception». Le général de Gaulle disait en 1956 à Raymond Tournoux : «L’Amérique, c’est Carthage… Ce qui change tout, c’est que l’Amérique n’a pas de Rome en face d’elle».

Néocons contre conservateurs old school

Depuis 1970, le néoconservatisme est une mouvance composée pour l’essentiel de journalistes, de politiques et de conseillers. Originaires du camp des démocrates, les «néocons se rallièrent aux républicains lors de l’élection de Ronald Reagan». En revanche, il faut bien distinguer les néocons des conservateurs, car si les premiers sont partisans d’une politique étrangère interventionniste, les seconds penchent plutôt pour l’isolationnisme.

Tout part d’un constat : le système international est à l’état de nature anarchique (Hobbes). C’est pour cela que les États-Unis, dont la mission historique est d’exporter la démocratie, doivent instaurer un ordre planétaire d’inspiration libérale. Les deux figures modernes de ce courant, Robert Kagan et William Kristol, affirmaient dans un article de 1996 qu’il fallait une volonté politique pour établir «une hégémonie bienveillante des États-Unis». Disciples du philosophe Leo Strauss – même si la lecture qu’ils en font est sujette à discussion –, les néoconservateurs sont partisans de l’usage de la force et considèrent avec dédain la morale qu’ils dénoncent comme une «superstructure» menteuse.

Néo-conservateurs de Washington

Chose importante : le néoconservatisme est le produit d’intellectuels urbains de Washington au contraire des hommes plus enracinés du parti conservateur. Les néocons méprisent les conservateurs qui restent attachés au «bon sens» de l’Amérique et qui se considèrent comme les représentants du «pays réel». Si les néocons se sont montrés favorables aux dépenses militaires et au renforcement du dirigisme de l’État, les conservateurs, quant à eux, sont plus hostiles au centralisme de la capitale. Lors des dernières guerres menées par les USA, ce sont les libéraux, plus que les électeurs de droite, qui ont cautionné la politique étrangère musclée de ces idéologues.

Une origine de gauche

Un des paradoxes de ce courant est qu’il prend sa source à gauche. «Le père fondateur du courant, Irwing Kristol, écrivait en 1983 être toujours fier d’avoir adhéré en 1940 à la Quatrième Internationale et d’avoir contribué à New International et Partisan Review», relève John Laughland. Ce tropisme de gauche est un marqueur de l’Internationale néoconservatrice. Par exemple, au Royaume-Uni, longtemps les deux «faucons» les plus durs de ce mouvement (Melanie Philips et Stephen Pollard) en étaient issus. En France, on rencontre le même phénomène avec des hommes comme Daniel Cohn-Bendit, Raphaël Enthoven, Romain Goupil, Pascal Bruckner, Glucksman père et fils et Bernard-Henri Lévy.

La lente soumission de la France à l’anglosphère

Winston Churchill avouait au général de Gaulle : «Rappelez-vous ceci, mon Général, entre l’Europe et le grand large, nous choisirons toujours le grand !» La campagne d’Irak (2003) fut un parfait exemple de cet avertissement. En plus d’avoir rouvert les vannes de la francophobie après le veto français à l’ONU, l’envoi de troupes américaines, britanniques et australiennes symbolisaient cette volonté de faire naître une «alliance économico-politique essentiellement anglophone, mais à vocation mondiale» (Laughland).

Devoir d’ingérence

Cela n’est pas nouveau. L’idée d’un «devoir d’ingérence» est au fondement de l’impérialisme américain qui, dès 1945, s’incarna sur le concept de «state building». De l’Europe d’après-guerre jusqu’à l’intervention en Afghanistan, c’est sur la ruine des anciennes nations que l’Amérique misait pour mettre sur pied un «nouvel ordre mondial». Après la chute de l’Union soviétique, un document du Pentagone (le «rapport Wolfowitz») annonçait que Washington devait désormais «convaincre d’éventuels rivaux qu’ils n’ont pas besoin d’aspirer à jouer un plus grand rôle, régional ou global». Depuis, plus rien n’arrêta les États-Unis qui enchaîneront, au mépris des États européens et de leurs adversaires (Russie, Chine, Iran), la guerre du Kosovo (1999), l’Irak (2003), le conflit Géorgien (2008) et l’élargissement de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

«Avec moi, ce sera la fin d’une forme de néoconservatisme importée en France depuis dix ans». Cette phrase, même si cela paraît surprenant, fut celle du président Macron en 2017. Désirant revenir à l’héritage gaullo-mitterandien, voire chiraquien, Macron annonçait engager la France selon une autre voie que celle prise par ses prédécesseurs – notamment celle de Sarkozy en Libye et de la ligne Hollande-Fabius en Iran puis Syrie.

Or, depuis des années la France a accepté, sauf à de rares exceptions, l’abandon de son indépendance en suivant les interventions anglo-saxonnes. Si l’interventionnisme fut aussi une tradition française (RDC, ex-Yougoslavie et Côte d’Ivoire), on constate un changement depuis Sarkozy et Hollande. Depuis son retour dans le giron atlantiste, la France perd peu à peu sa voix dans le concert des nations. Si le gaullisme se caractérisait par une recherche d’équidistance entre les États-Unis et la Russie, depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien, cette tentative d’équilibre a sauté au profit d’un alignement sur l’Oncle Sam.

BHL et sa clique de va-t-en-guerre

Si le camp national oscille entre Kiev et Moscou – voir des personnalités comme Thierry Mariani, les souverainistes ou Pierre de Gaulle –, la gauche, quant à elle, a rejoint en masse le camp ukrainien, même si certains membres du parti communiste ou des individualités comme Emmanuel Todd portent une voix différente. En règle générale, le gros de la troupe de l’extrême centre (de EELV au LR) s’est drapé de l’étendard bleu-jaune. Mais c’est surtout la gauche libérale qui forme l’avant-poste des néocons français avec par exemple Benjamin Haddad, qui, avant de devenir député Renaissance, représentait les intérêts américains en Europe pour Atlantic Council.

Chef de file de cette coalition, BHL est l’incarnation de ces sonneurs de tambours de guerre. Promoteurs de toutes les dernières invasions américaines, ces «bonnes âmes» n’hésitent pas à en appeler à de nouvelles batailles et destructions. Tout le battage publicitaire autour du dernier film de BHL témoigna de la puissance de ce clan dans le monde médiatique, et gare au séditieux qui remettait en cause cette mobilisation en faveur de l’Ukraine. Attaquant en essaim sur les plateaux de télévisions (LCI, France 2), les matinales de radios (France Inter et RTL) et les éditoriaux des magazines (ParisMatchL’Express), ces «intellectuels» enchaînent les diatribes bellicistes au nom des «valeurs de l’occident», de la défense de l’Europe et du «monde libre». Dans un article pour Le Monde diplomatique, Serge Halimi et Pierre Rimbert parlent même d’un «ton de croisade» et d’une «absence de pluralisme». Lacan aimait dire que Kant n’allait jamais sans Sade ; si les néocons sont moraux, c’est qu’ils y prennent sûrement du plaisir.

source : OJIM

Une dislocation en mode URSS 1991 ?

par Régis de Castelnau - Le 01/08/2023.

L’auteur de ces lignes a des souvenirs très précis du mois de juillet 1991. L’arrivée de Michael Gorbatchev à la tête de l’URSS en 1985, avait débouché sur des réformes importantes en particulier en ce qui concerne la démocratie (glasnost) et l’économie (perestroïka). La situation était assez agitée, notamment dans les pays du glacis d’Europe centrale qui s’émancipait avec d’ailleurs l’accord de Moscou. L’Union soviétique quant à elle, dont il faut rappeler qu’elle n’était pas un État-nation territorial unifié mais en fait une organisation internationale intégrée, semblait solide. Rappelons qu’il s’agissait de l’empire des tsars récupéré et réorganisés par les bolcheviks, qui en avaient fait le vainqueur de la deuxième guerre mondiale et la deuxième puissance du monde. C’est la grotesque tentative de coup d’état du début du mois d’août qui déclencha le processus aboutissant six mois plus tard (!) à la dislocation du pays et à son naufrage corps et biens. Quiconque aurait annoncé cette catastrophe en juillet 91 aurait provoqué de grands éclats de rire.

Qu’en est-il des États-Unis aujourd’hui ? Et sommes-nous si sûrs que cette énorme puissance qui dirige l’Occident depuis 80 ans soit invulnérable ?

Pour essayer de savoir ce qui s’y passe, inutile de se tourner vers le système médiatique français. Les journalistes font preuve en permanence d’un affligeant provincialisme à base d’ignorance et de prétention. Les experts parfois consultés sont en général des agents américains stipendiés par des think tank américains qui régurgitent servilement les positions du bloc démocrate au pouvoir. Que ce soit sur la situation interne avec un Joe Biden, vieillard sénile et bredouillant, représenté comme le digne successeur de Roosevelt maîtrisant la marche du monde. Ou sur le plan international avec la reprise méthodique de la propagande US sur la guerre en Ukraine et la situation de la Chine. Effondrement intellectuel et déontologique de la presse française qui a anéanti tout esprit critique et oblige pour essayer de comprendre (merci Internet), à consulter les médias anglo-saxons et asiatiques.

Une crise financière insoluble ?

On pourrait détailler les catastrophes humaines et sociales, la terrible question de la drogue, la montée vertigineuse de l’insécurité, l’énorme population carcérale, et tous les autres symptômes qui caractérisent une société malade. L’énorme corruption du monde politique qui fait que le Pentagone n’existe qu’en tant que branche du complexe militaro-industriel-médiatique américain et n’est pas conçu pour mener de vraies guerres. Ou la fin du consensus politique aujourd’hui disparu entre les deux grands partis, alors qu’il était le facteur indispensable de la solidité institutionnelle du pays. Contentons-nous d’examiner la question financière. Dans un contexte indiscutable de dédollarisation du monde, la question de la dette américaine qui fut l’instrument de sa domination et permit aux USA de vivre à crédit au détriment du reste du monde, risque de devenir rapidement critique. Cette dette a augmenté de 34 fois depuis 1980 alors que le PIB lui n’augmentait que de 9 fois. Elle se monte aujourd’hui à 31,4 milliers de milliards de dollars ! Et la récente autorisation de dépassement du plafond accordé par le congrès n’est qu’un pansement sur une jambe de bois.

Plus de 75% de la dette américaine est entre les mains d’acteurs américains. Et pour plus de 12 000 milliards de dollars par… le gouvernement, les agences fédérales ou la Fed, soit près de 40% de la totalité de la dette publique, notamment via les fonds de pension des fonctionnaires. Les deux autres principaux créanciers, même si tout l’Occident est exposé, sont la Chine et le Japon. Les États-Unis sont par conséquent en «état de cessation de paiement», concept juridique appliqué aux sociétés qui décrit leur situation avant le dépôt de bilan et la faillite déclarée. En effet quoi que fasse la Fed, non seulement cette dette ne sera jamais remboursée, mais elle deviendra bientôt impossible à soutenir ne serait-ce que parce qu’elle engloutit toute la partie variable du budget fédéral. Trois scénarios se profilent, l’hyperinflation, le défaut de paiement et la guerre. Guerre étrangère ou guerre civile ? Sachant que le démantèlement des États-Unis en ses États constitutifs est une hypothèse qui n’a rien de ridicule. Répétons encore une fois, et c’est un élément essentiel, le consensus politique qui rassemblait les deux partis principaux et permettait l’alternance n’existe plus. La guerre civile culturelle, politique, et la catastrophe économique peuvent être les ferments de la dislocation.

Une crise politique insoluble ?

Un des éléments les plus criants du caractère insoluble de la crise politique est celui relatif à la situation judiciaire à un an de l’élection présidentielle de 2024. Les deux principaux candidats déclarés, Donald Trump et Joe Biden sont l’objet de batailles judiciaires visant à les disqualifier et les empêcher de participer au scrutin.

Trump est la cible d’un acharnement extraordinaire de la part du ministère de la Justice entre les mains du parti démocrate. Qui fait tomber sur l’ancien président une myriade d’inculpations dans le but évident de le faire condamner avant l’élection. La partialité politique de ces procédures saute aux yeux, jusque dans le choix des lieux pour leur déroulement permettant la constitution de jurys dévoués aux démocrates. En attendant celui qui arrivera dans quelques jours à propos des événements du 6 janvier 2020 au Capitole, le dernier raid est relatif aux documents classifiés que Donald Trump aurait gardés après son départ de la Maison-Blanche. On se rappelle les masses de documents détournés par Hillary Clinton y compris la destruction d’e-mails classifiés sans qu’il n’y a eu la moindre enquête ni la moindre procédure. Tout comme les malles remplies de documents couverts par le secret trouvées dans le garage de Biden dont le ministère de la justice se désintéresse complètement. Pour essayer de mesurer la consistance de ces nouvelles offensives contre Trump, il faut écouter ce qu’en dit Jonathan Turley professeur de droit constitutionnel appartenant au parti démocrate. Par exemple à propos des émeutes du 6 janvier : «Il y a des raisons évidentes pour lesquelles M. Smith (le procureur fédéral) voudrait la compétence de Washington. Trump ferait face à ce qui est, pour lui, sans doute le pire groupe de jurés du pays. Trump a perdu le vote présidentiel de 2020 dans le district de Columbia, n’obtenant que 5,4% des voix. Cela signifie que trouver un partisan de Trump dans le groupe de jurés du district n’est que légèrement plus probable que de trouver un léopard des neiges». Ça c’est pour le bidouillage de la procédure. Concernant les griefs de fond voilà ce que dit Turley : «cette inculpation de Trump concernant les émeutes du 6 janvier 2021 est si farfelue, la théorie sur laquelle elle repose est si farfelue que je ne crois pas qu’un système juridique puisse continuer à fonctionner s’il pousse ce cas à son terme». Bigre, il s’agit là quand même de l’opinion d’un opposant de toujours à Donald Trump.

La presse française qui partage la haine irrationnelle du deep state américain pour l’ancien président se fait toujours le relais des attaques contre lui. Il faut lire cet article de Libération annonçant triomphalement la dernière des procédures en date, dans une présentation des faits dont la subjectivité militante relève d’une forme de pathologie.

Les Biden, une «famille» mafieuse comme les autres ?

Et pendant ce temps-là, toujours dans un pieux silence de la presse française, l’incendie relatif à l’invraisemblable scandale de corruption du système mafieux de la famille Biden continue d’enflammer l’opinion américaine et ce malgré toutes les tentatives de verrouillage de la presse système démocrate. Il faut ne pas se priver du spectacle des auditions des commissions d’enquête de la Chambre des représentants qui détaillent des faits que l’on connaissait pourtant depuis longtemps et qui n’avaient jamais eu la moindre suite judiciaire. Car ce que donne à voir le scandale, c’est évidemment la dépravation incroyable du fils Biden, Hunter escroc drogué, érotomane amateur de prostituées, passant son temps à utiliser les responsabilités politiques de son père pour se livrer à des trafics d’influence fructueux. Dont l’ensemble de la famille profitait, y compris manifestement l’actuel président. Mais finalement le pire à l’écoute de ses auditions c’est de constater le refus obstiné du ministère de la justice de remplir sa mission et de la protection mafieuse dont le FBI fait bénéficier la famille. Là aussi on invite à prendre connaissance de l’opinion de Jonathan Turley sur l’ampleur du scandale et les perspectives qui s’ouvrent. Dernière anecdote croustillante en date, une galerie d’art New-Yorkaise a exposé et vendu les «œuvres» du fils Biden, car celui-ci est également artiste peintre (!). À 100 000 $ pièce, le gain final a été d’1,5 millions de dollars. Curieusement, certains acheteurs auraient bénéficié de la part du papa de nominations prestigieuses. Nouvel épisode stupéfiant, avec l’audience de «plaider coupable» de Hunter Biden devant une magistrate du Delaware, l’État fief politique de son père. Le ministère fédéral de la Justice a eu une idée lumineuse pour mettre la famille à l’abri. Il a proposé au fils du président de reconnaître quelques peccadilles fiscales, et d’accepter après négociation une peine symbolique. En général, les autorités de poursuite renoncent à aller plus loin. L’accord doit être soumis à un juge du siège qui l’homologue. La juge de district du Delaware, Maryellen Noreika, chargée de cette homologation a annulé l’accord négocié entre l’avocat de Hunter Biden et l’équipe du procureur du ministère de la Justice de Joe Biden.

Sur le fond Hunter Biden avait reconnu deux délits fiscaux et des actes répréhensibles dans une affaire d’armes à feu. Mais l’accord avait été construit d’une manière inhabituelle qui aurait donné à Hunter Biden l’immunité contre des accusations supplémentaires relatives au fait de ne pas s’être enregistré en tant qu’agent étranger en vertu de la loi FARA. Violation qui a permis justement les multiples trafics d’influence que les investigations de la chambre des représentants font apparaître. Madame Noreika n’a pas aimé du tout et ce d’autant que les protecteurs de la famille Biden n’ont pas hésité à charger la barque. Jason Smith le président du comité des voies et moyens de la Chambre des représentants, avait fait déposer un mémoire «d’amicus curiae» dans le dossier soumis à la magistrate. C’est un mécanisme procédural par lequel le tribunal autorise une personne ou une entité à participer à une instance existante entre des parties afin qu’elle lui fournisse des informations susceptibles d’éclairer son raisonnement. Le matin de l’audience, une personne se faisant passer pour l’avocat soutenant le mémoire a pris contact avec le greffier du tribunal pour lui demander de le retirer du dossier du juge ! On imagine le niveau de panique du camp démocrate face à cette grossière manœuvre.

Alors, les républicains vont-ils se lancer dans la procédure de destitution que justifierait ces péripéties invraisemblables et l’évidence du niveau de corruption vertigineux qu’affiche la famille de l’actuel locataire de la Maison-Blanche ? La question s’était déjà posée relativement à son état de santé et à l’évidence de facultés cognitives altérées. Le problème est qu’outre la longueur et la difficulté de cette procédure, pendant la campagne électorale des primaires qui va s’ouvrir à l’automne, la destitution de Joe Biden poserait des problèmes difficilement solubles. Si le congrès prononçait son impeachment, Kamala Harris lui succéderait alors. La perspective de voir arriver dans le bureau ovale une personne dont la sottise abyssale est désormais irréfutable, terrorise l’ensemble du monde politique américain. Dans ce cas, si celle-ci était poussée à la démission ce serait l’actuel président de la chambre des représentants qui prendrait la place. Mais Kevin McCarthy est républicain…

L’Union européenne quant à elle, et la France en particulier, embarquée dans le Titanic américain en troisième classe se désintéresse des voies d’eau et semble ne pas imaginer une seconde qu’il puisse y avoir des icebergs devant.

source : Vu du Droit

Les États-Unis, «fouteurs de merde» de la planète

  1. Le 31/07/2023.

Préambule : nous avons hésité à employer ce terme dans notre titre.

Renseignements pris, cette expression est dans le dictionnaire, certes connotée «vulgaire», mais il y a bien pire, comme Emmanuel Macron qui dit vouloir «emmer…» les Français. Son propre Peuple !

Et puis les synonymes proposés «fauteur de trouble» ou «trublion» sont bien trop édulcorés pour décrire ce qui suit.

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par Georges Gourdin

Une vidéo d’avril 2009 refait surface car elle a été traduite récemment en français. Elle est postée sur le site de CNN et n’a pas été très consultée en 14 ans : 18 000 vues alors que CNN annonce plus de 15 millions d’abonnés. Pourtant elle est très lourde de sens et mérite qu’on s’y penche.

Explication de texte

Interrogée en 2009, Hillary Clinton, ancienne «First lady», tout juste nommée secrétaire d’État sous l’administration Obama, explique comment les États-Unis ont refoulé l’URSS d’Afghanistan. Elle rappelle le rôle de Ronald Reagan. Le président républicain d’alors, en accord avec le Congrès (majoritairement démocrate, comme les Clinton et Obama) craignaient l’expansion de l’URSS en Asie mineure. Alors «ils se sont mis au travail», et «vous savez quoi ?», ils décidèrent ensemble de «traiter avec l’État Islamique et les militaires pakistanais pour recruter des moudjahidines». «Génial !» «Faisons venir des gens d’Arabie saoudite et laissons les importer leur mouvement wahhabite».

Tout est dit

1. Les États-Unis font la guerre par personnes interposées

Difficile de mobiliser l’Américain pour guerroyer dans des contrées lointaines qu’il ne connait même pas. Seul un Américain sur six sait placer l’Ukraine sur une carte. En Ukraine des Russes se battent contre des Ukrainiens, des Slaves contre des Slaves, c’est parfait pour l’État profond américain. Il poursuit en cela le plan de Himmler d’extermination des Slaves. Pour les Américains, cette guerre est très «rentable» et ils ne s’en cachent même pas.
Ils pratiquent de longue date la guerre par proxy, ou guerre par procuration : Libye, Syrie, guerre froide contre l’URSS, et les deux dernières guerres mondiales où les États-Unis sont intervenus très tard.

Au Vietnam les Américains se sont engagés directement et l’on voit bien ce que cela leur a coûté. 

2. Les États-Unis s’appuient sur tout ce qui leur tombe sous la main

Les Américains ont retenu la leçon du Vietnam, et toutes leurs guerres sont à présent des guerres par procuration. Dans les propos de Hillary Clinton, remplacez État islamiste par milices nazies, et vous y êtes. Les fanatiques nazis tatoués ukrainiens servent de bataillons contre la Russie. Le schéma est rigoureusement le même : les États-Unis activent, forment et financent tout ce qui va – à court terme – dans leur intérêt national. En Afghanistan ils ont trouvé l’État islamiste. «Génial !» n’est-ce pas ? On fermera les yeux sur leurs atrocités. Pour l’Ukraine, ils se sont rabattus sur les nostalgiques de Bandera et du IIIe Reich. On fermera aussi les yeux sur leurs atrocités.

Le drapeau ukrainien, celui de l’OTAN et la croix gammée font bon ménage
3. Les États-Unis ne font pas la guerre à l’URSS mais à la Russie

En 2009, au moment de l’intervention de Hillary Clinton, l’URSS n’existe plus. Le retrait des troupes russes se déroule en 1988, en pleine Perestroïka. Les Américains sont intervenus en Afghanistan pour lutter contre les troupes anti-occidentales, restées fidèles à Moscou, mais l’ont fait sous couvert de l’OTAN dès 2003. Qu’allait faire dans les montagnes pachtounes l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, générée pendant la guerre froide avec l’URSS alors que celle-ci s’était terminée ? Près d’une centaine de soldats français y ont perdu leur vie.

Cette guerre s’est elle aussi terminée misérablement. Les Américains quittent précipitamment le pays en y abandonnant leur arsenal militaire d’une valeur de 1000 milliards de dollars. Ces armes serviront bien un jour ou l’autre.

Comme en Ukraine ! Les armes détruites ou capturées seront remplacées par des armes américaines, affaiblissant ainsi durablement les industries européennes. Les armes fournies à Kiev peuvent se retrouver sur le marché noir pour alimenter les réseaux terroristes. Bruxelles, Interpol et le Pentagone s’en inquiètent. Mais on continue…

C’est exactement le scénario qui se déroule en Ukraine :

1) Guerre par procuration.
2) Activation de milices terroristes.
3) Alimentation effrénée d’armement.

C’est bien ce que nous disent avec la même insolence, Angela Merkel et François Hollande, garants des accords de Minsk de 2014, lorsqu’ils se targuent de nous expliquer que ces accords «de paix» n’avaient pour but que de réarmer l’Ukraine.

source : Nice Provence Info

L’échiquier géopolitique se retourne contre l’empire américain

 

par Pepe Escobar - Le 30/07/2023.

L’échiquier géopolitique est en perpétuel mouvement – et jamais autant que dans la conjoncture incandescente actuelle.

Un consensus fascinant se dégage des discussions entre universitaires chinois – notamment ceux qui font partie des diasporas asiatique et américaine – selon lequel non seulement l’Allemagne/l’UE a perdu la Russie, peut-être irrémédiablement, mais la Chine a gagné la Russie, avec une économie hautement complémentaire de la sienne et des liens solides avec le Sud mondial/majorité mondiale qui peuvent bénéficier à Pékin et l’aider.

Pendant ce temps, un petit nombre d’analystes atlantistes de la politique étrangère s’efforcent à présent de modifier le discours sur l’OTAN et la Russie, en appliquant les rudiments de la realpolitik.

Le nouveau discours consiste à dire qu’il est «stratégiquement insensé» pour Washington d’espérer vaincre Moscou, et que l’OTAN connaît une «lassitude des donateurs» alors que le belliciste en sweat-shirt de Kiev «perd de sa crédibilité».

Traduction : c’est l’OTAN dans son ensemble qui perd complètement sa crédibilité, car son humiliation sur le champ de bataille ukrainien est désormais douloureusement visible pour toute la majorité mondiale.

En outre, la «lassitude des donateurs» se traduit par la perte d’une guerre majeure. Comme l’a souligné sans relâche l’analyste militaire Andrei Martyanov, «la «planification» de l’OTAN est une plaisanterie. Et ils sont envieux, douloureusement envieux et jaloux».

Une voie crédible à suivre est que Moscou ne négocie pas avec l’OTAN – un simple appendice du Pentagone – mais propose aux différents pays européens un pacte de sécurité avec la Russie qui rendrait superflue leur nécessité d’appartenir à l’OTAN. Cela garantirait la sécurité de tout pays participant et réduirait la pression exercée sur lui par Washington.

On peut parier que les puissances européennes les plus importantes pourraient l’accepter, mais certainement pas la Pologne – la hyène de l’Europe – et les chihuahuas baltes.

Parallèlement, la Chine pourrait proposer des traités de paix au Japon, à la Corée du Sud et aux Philippines, ce qui entraînerait la disparition d’une partie importante de l’empire américain des bases.

Le problème, une fois de plus, est que les États vassaux n’ont ni l’autorité ni le pouvoir de se conformer à un accord garantissant la paix. Les hommes d’affaires allemands sont persuadés que tôt ou tard, Berlin pourrait défier Washington et faire des affaires avec le partenariat stratégique Russie-Chine parce qu’il profite à l’Allemagne.

Pourtant, la règle d’or n’a toujours pas été respectée : si un État vassal veut être traité comme un État souverain, la première chose à faire est de fermer les principales branches de l’Empire des bases et d’expulser les troupes américaines.

L’Irak essaie de le faire depuis des années, sans succès. Un tiers de la Syrie reste occupé par les États-Unis, même si ces derniers ont perdu leur guerre par procuration contre Damas en raison de l’intervention russe.

Le projet ukrainien, un conflit existentiel

La Russie a été contrainte de se battre contre un voisin et un parent qu’elle ne peut tout simplement pas se permettre de perdre ; et en tant que puissance nucléaire et hypersonique, elle ne le fera pas.

Même si Moscou sera quelque peu affaiblie sur le plan stratégique, quelle que soit l’issue, ce sont les États-Unis – de l’avis des universitaires chinois – qui ont peut-être commis leur plus grande erreur stratégique depuis la création de l’Empire : transformer le projet ukrainien en un conflit existentiel et engager l’Empire tout entier et tous ses vassaux dans une guerre totale contre la Russie.

C’est pourquoi il n’y a pas de négociations de paix et que l’on refuse même un cessez-le-feu ; la seule issue possible imaginée par les psychopathes straussiens néocons qui dirigent la politique étrangère des États-Unis est la capitulation inconditionnelle de la Russie.

Dans un passé récent, Washington pouvait se permettre de perdre ses guerres de choix contre le Vietnam et l’Afghanistan. Mais il ne peut tout simplement pas se permettre de perdre la guerre contre la Russie. Lorsque cela se produira, et cela se profile déjà à l’horizon, la révolte des vassaux aura une grande portée.

Il est clair qu’à partir de maintenant, la Chine et les BRICS+ – dont l’expansion commencera lors du sommet en Afrique du Sud le mois prochain – mettront un coup d’accélérateur à l’affaiblissement du dollar américain. Avec ou sans l’Inde.

Il n’y aura pas de monnaie imminente des BRICS – comme le soulignent d’excellents points de cette discussion. Le champ d’action est immense, les sherpas n’en sont qu’aux premières étapes du débat et les grandes lignes n’ont pas encore été définies.

L’approche des BRICS+ évoluera de l’amélioration des mécanismes de règlement transfrontalier – ce que tout le monde a souligné, de Poutine à Elvira Nabiullina, directrice de la Banque centrale – à la création éventuelle d’une nouvelle monnaie à plus long terme.

Il s’agira probablement d’un instrument commercial plutôt que d’une monnaie souveraine comme l’euro. Elle sera conçue pour concurrencer le dollar américain dans les échanges commerciaux, dans un premier temps entre les pays BRICS+, et capable de contourner l’écosystème hégémonique du dollar américain.

La question clé est de savoir combien de temps la fausse économie de l’Empire – déconstruite cliniquement par Michael Hudson – peut tenir dans cette guerre géoéconomique à large spectre.

Tout est une «menace pour la sécurité nationale»

Sur le front de la technologie électronique, l’Empire n’a reculé devant rien pour imposer une dépendance économique mondiale, en monopolisant les droits de propriété intellectuelle et, comme le note Michael Hudson, «en extrayant une rente économique de la facturation de prix élevés pour les puces informatiques de haute technologie, les communications et la production d’armes».

Dans la pratique, il ne se passe pas grand-chose, si ce n’est l’interdiction faite à Taïwan de fournir des puces de valeur à la Chine, et la demande faite à TSMC de construire, dès que possible, un complexe de fabrication de puces en Arizona.

Le président de TSMC, Mark Liu, a toutefois fait remarquer que l’usine était confrontée à une pénurie de travailleurs possédant «l’expertise spécialisée requise pour l’installation d’équipements dans une usine de semi-conducteurs». L’usine de fabrication de puces de TSMC en Arizona, tant vantée, ne commencera donc pas à produire avant 2025.

La principale exigence de l’Empire/vassal de l’OTAN est que l’Allemagne et l’UE imposent un rideau de fer commercial au partenariat stratégique Russie-Chine et à leurs alliés, garantissant ainsi un commerce «sans risque».

Comme on pouvait s’y attendre, le Think Tankland américain s’est emballé, avec les collaborateurs de l’American Enterprise Institute déclarant avec rage que même la réduction des risques économiques n’est pas suffisante : ce dont les États-Unis ont besoin, c’est d’une rupture franche avec la Chine.

En fait, cela va de pair avec la destruction par Washington des règles internationales de libre-échange et du droit international, et avec le traitement de toute forme de commerce et d’échanges financiers et SWIFT comme des «menaces à la sécurité nationale» pour le contrôle économique et militaire des États-Unis.

Ce n’est donc pas la Chine qui imposera des sanctions commerciales à l’UE, qui reste un partenaire commercial de premier plan pour Pékin, mais bien Washington qui imposera un tsunami de sanctions aux pays qui osent briser le boycott commercial imposé par les États-Unis.

La Russie-RPDC rencontre la Russie-Afrique

Cette semaine, l’échiquier a connu deux mouvements qui ont changé la donne : la visite très médiatisée du ministre russe de la Défense, Sergei Choïgou, en RPDC, et le sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg.

Choïgou a été reçu à Pyongyang comme une rock star. Il a eu un entretien personnel avec Kim Jong-Un. La bonne volonté mutuelle laisse entrevoir la possibilité que la Corée du Nord rejoigne un jour l’une des organisations multilatérales qui ouvrent la voie à la multipolarité.

Il s’agirait, sans doute, d’une Union économique eurasiatique (UEEA) élargie. Cela pourrait commencer par un accord de libre-échange UEEA-RPDC, comme ceux conclus avec le Vietnam et Cuba.

La Russie est la première puissance de l’UEEA et elle peut ignorer les sanctions contre la RPDC, alors que les BRICS+, l’OCS ou l’ANASE ont trop de doutes. L’une des principales priorités de Moscou est le développement de l’Extrême-Orient, une plus grande intégration avec les deux Corées et la Route maritime du Nord, ou Route de la soie arctique. La RPDC est alors un partenaire naturel.

Faire entrer la RPDC dans l’UEEA fera des merveilles pour les investissements dans la BRI : une sorte de couverture dont Pékin ne bénéficie pas pour le moment lorsqu’il investit en RPDC. Cela pourrait devenir un cas classique d’intégration plus poussée entre la BRI et l’UEEA.

La diplomatie russe, au plus haut niveau, met tout en œuvre pour alléger la pression sur la RPDC. D’un point de vue stratégique, cela change vraiment la donne ; imaginez l’énorme complexe industriel et militaire nord-coréen, très sophistiqué, ajouté au partenariat stratégique entre la Russie et la Chine, et mettant sens dessus dessous tout le paradigme de l’Asie-Pacifique.

Le sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg a lui aussi changé la donne, laissant les grands médias occidentaux apoplectiques. Il s’agissait ni plus ni moins pour la Russie d’annoncer publiquement, en paroles et en actes, un partenariat stratégique global avec l’ensemble de l’Afrique, alors même qu’un Occident collectif et hostile mène une guerre hybride – et autre – contre l’Afro-Eurasie.

Poutine a montré comment la Russie détient une part de 20% du marché mondial du blé. Au cours des six premiers mois de 2023, elle a déjà exporté 10 millions de tonnes de céréales vers l’Afrique. Aujourd’hui, la Russie fournira gratuitement au Zimbabwe, au Burkina Faso, à la Somalie et à l’Érythrée 25 à 50 000 tonnes de céréales chacun au cours des 3 à 4 prochains mois.

Poutine a donné des détails sur une trentaine de projets énergétiques en Afrique, sur l’expansion des exportations de pétrole et de gaz, sur les «applications non énergétiques uniques de la technologie nucléaire, notamment en médecine», sur le lancement d’une zone industrielle russe près du canal de Suez, dont les produits seront exportés dans toute l’Afrique, et sur le développement de l’infrastructure financière africaine, notamment en la connectant au système de paiement russe.

Il a également prôné le resserrement des liens entre l’UEEA et l’Afrique. Un panel du forum, intitulé «UEEA-Afrique : Horizons de coopération», a examiné les possibilités, qui incluent une connexion continentale plus étroite avec les BRICS et l’Asie. Un torrent d’accords de libre-échange pourrait être en cours d’élaboration.

La portée du forum était assez impressionnante. Il y avait des panels sur la «dé-néocolonialisation», tels que «Atteindre la souveraineté technologique grâce à la coopération industrielle» ou «Nouvel ordre mondial : de l’héritage du colonialisme à la souveraineté et au développement».

Bien entendu, le corridor international de transport nord-sud (INSTC) a également fait l’objet de discussions, les principaux acteurs étant la Russie, l’Iran et l’Inde, qui s’apprêtent à promouvoir son extension cruciale vers l’Afrique, en échappant aux littoraux de l’OTAN.

En marge de l’action frénétique de Saint-Pétersbourg, le Niger a connu un coup d’État militaire. Bien que le résultat final reste à voir, le Niger est susceptible de rejoindre le Mali voisin pour réaffirmer son indépendance vis-à-vis de Paris en matière de politique étrangère. L’influence française est également en train d’être «réinitialisée» en République centrafricaine (RCA) et au Burkina Faso. Traduction : La France et l’Occident sont évincés dans tout le Sahel, étape par étape, dans le cadre d’un processus irréversible de décolonisation.

Attention aux chevaux pâles de la destruction

Ces mouvements sur l’échiquier, de la RPDC à l’Afrique en passant par la guerre des puces contre la Chine, sont aussi cruciaux que l’humiliation prochaine et fracassante de l’OTAN en Ukraine. Pourtant, non seulement le partenariat stratégique Russie-Chine, mais aussi les acteurs clés à travers le Sud mondial/Majorité mondiale sont pleinement conscients que Washington considère la Russie comme un ennemi tactique en préparation de la guerre totale primordiale contre la Chine.

En l’état actuel des choses, la tragédie du Donbass, qui n’est toujours pas résolue, occupe l’Empire et l’éloigne de l’Asie-Pacifique. Pourtant, Washington, sous la houlette des psychopathes straussiens néocons, s’enlise de plus en plus dans la voie du désespoir, ce qui la rend encore plus dangereuse.

Tout cela pendant que la «jungle» des BRICS+ met en marche les mécanismes nécessaires capables de mettre à l’écart le «jardin» unipolaire occidental, alors qu’une Europe impuissante est poussée vers l’abîme, forcée de se séparer de la Chine, des BRICS+ et de la Majorité mondiale de facto.

Il n’est pas nécessaire d’être un météorologue chevronné pour voir de quel côté souffle le vent de la steppe – alors que les Chevaux Pâles de la Destruction tracent le piétinement de l’échiquier, et que le vent commence à hurler.

Pepe Escobar

source : Sputnik Globe

traduction Réseau International

Il n’y a AUCUNE planification stratégique à Washington

 

par Andrei Martyanov - Le 29/07/2023.

Non, les États-Unis ne craignent pas que le M1 Abrams «soit capturé». Ils craignent qu’il soit exhibé de la même manière que les Léopards allemands ont été exhibés – détruit.

Les Russes ont promis d’exposer les armes détruites de l’OTAN devant les ambassades des pays de l’OTAN à Moscou. Je suis donc certain que voir un Abrams brûlé devant l’ambassade américaine à Moscou serait une humiliation à laquelle les États-Unis ne veulent pas faire face. Mais, à ce stade, il faut se poser la question suivante : Où les États-Unis ont-ils pris l’idée d’être une puissance de guerre blindée de premier plan ?

En battant des armées ineptes du Moyen-Orient ?

Je sais qu’il y a de nombreux fans de la guerre blindée de Tsahal et de la masturbation technologique des Merkavas qui a duré exactement jusqu’à ce qu’ils affrontent les Kornets à Litany.

De plus, il y a ce tout petit problème qui n’est pas pris en compte : Il y a aussi une énorme prime pour les armes de l’OTAN, payée par un certain nombre de patriotes russes très riches, comme Grigory Leps, et ils ont déjà payé. Je ne sais pas quel est le taux actuel, mais je suis sûr qu’il y aura beaucoup de preneurs. Surtout si l’on considère l’histoire de la Russie avec ce type de guerre.

À l’heure actuelle, je ne suis même pas sûr que ces personnes aux États-Unis aient entendu parler de cela :

Ont-ils seulement une idée de l’échelle ? J’en doute. Dans le même ordre d’idées, les Challengers évitent d’apparaître sur les lignes de front de l’opération militaire spéciale. Il est évident qu’ils ont des «problèmes», clin d’œil. 

Juste un rappel de ce à quoi cela ressemble habituellement :

Je pense que je vais juste le mettre ici pour que les gens gardent à l’esprit qu’aucun militaire américain ne sait ce que c’est que de défendre sa famille et son foyer. Les Russes l’ont fait pendant 1200 ans. En fin de compte, les Russes ont créé ce monstre : 

Qui pouvait réduire en miettes n’importe quel char de la Wehrmacht avec son canon de 122 mm. Aujourd’hui, les choix sont tellement plus vastes dans tous les domaines. C’est comme un magasin de bonbons pour ceux qui veulent détruire. Je tenais donc à vous le rappeler.

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Quand je parle de l’incapacité de Washington en général et du Pentagone en particulier à planifier sur le plan opérationnel et stratégique, ce n’est pas une figure de style. Je le pense vraiment en termes de planification réelle. Il y a six ans, j’ai qualifié l’absence de cette capacité de «myopie».

La définition doit être modifiée. Avec la myopie, on peut au moins voir près de soi. Ce n’est PAS le cas de Washington, qui ne peut pas voir ce qui se trouve immédiatement devant ses yeux. Le problème n’est pas la myopie, mais ce que certaines personnes, dont votre serviteur, commencent à affirmer avec de plus en plus d’assurance : Il n’y a AUCUNE planification stratégique à Washington. Il ne s’agit pas seulement d’une incapacité à planifier stratégiquement, mais d’une absence totale de planification stratégique en principe.

Il s’agit d’un problème systémique qui ne peut être résolu sans reconstruire le système à partir de la base et la première étape consisterait à jeter dehors tous ces docteurs en «stratégie» qui infestent «l’université» et le «think-tankdom» américains alors qu’ils n’ont aucune idée de ce qu’ils prêchent. L’étude de l’histoire militaire et politique ne constitue pas en soi une «étude stratégique» en raison de la nature intrinsèquement complexe de la guerre moderne et de la précision requise dans la description de l’objet de l’étude, tel qu’un pays, dans notre cas particulier, la Russie. Les États-Unis en général, et l’Occident en particulier, n’ont pas les outils nécessaires pour faire face à tout cela, nous pouvons le dire maintenant avec confiance. Le problème est donc multiforme et les pseudo-académiciens et «experts» qui dominent la chaîne de décision aux États-Unis sont incapables de corriger le tir. Il est de toute façon trop tard.

Et c’est là où je veux en venir, les États-Unis sont tellement enfoncés dans les mensonges, sur eux-mêmes, sur le monde, sur l’histoire, sur l’armée, etc., que je ne vois pas comment on peut raisonnablement débattre avec ces gens, ces maîtres du discours qui prétendent que l’apprentissage de plusieurs stratagèmes et de concepts «stratégiques» abstraits fait d’eux des maîtres de la «stratégie». Comme cela a été dit à de nombreuses reprises, il suffit de regarder la version de la Seconde Guerre mondiale de ces «maîtres» pour comprendre à quel point ils sont creux et ignorants. Par exemple, la boutade de Mearsheimer sur la démocratie libérale «qui a vaincu le nazisme» alors qu’il cite Fukuyama. Je pourrais donc rester assis ici et produire un exemple après l’autre pendant des jours, mais là n’est pas la question. Le fait est que la «planification stratégique» américaine est une catégorie inexistante et que quiconque défend l’idée qu’elle existe aujourd’hui devrait être disqualifié en tant qu’universitaire, puisque la doctrine et l’élaboration de stratégies ne constituent pas une planification stratégique, en particulier lorsqu’elles sont le fait de personnes perdues dans les complexités du monde moderne.

L’existence de personnes ici et là qui comprennent ce sophisme ne change rien au fait que le problème est systémique et ne peut être traité de l’intérieur – la masse critique de penseurs intègres et dotés d’outils intellectuels n’existe tout simplement pas. Et même l’armée américaine perd très rapidement les capacités restantes, ce qui n’est pas surprenant si l’on considère la catastrophe de l’éducation militaire. Et voilà où nous en sommes aujourd’hui :

Comment faire face à cette situation ? Je ne le sais pas encore. Mais j’ai lancé des avertissements à ce sujet pendant de nombreuses années. Une fois que tout ce mythe est révélé, comme ce fut le cas au pays 404, que faire lorsque tout le château de cartes est construit sur des mensonges ? Comment parler à un docteur en «affaires internationales» ou en «stratégie» alors que la plupart d’entre eux ne connaissent pas les faits historiques de base et n’ont aucun appareil professionnel militaire pour porter un jugement sur le fondement de la géopolitique, qui n’est pas la géographie mais l’équilibre des forces ?

Je ne sais pas, je sais juste qu’ils ne peuvent plus cacher l’ampleur de la catastrophe. Des idées ?

source : Reminiscence of the Future

La paix mondiale est la plus grande menace pour les États-Unis

 

par Ishkabibble - Le 14/07/2023.

De nombreuses personnes intelligentes semblent être déconcertées lorsqu’il s’agit d’expliquer exactement pourquoi toutes les personnalités américaines se comportent comme elles le font, racontent les mensonges qu’elles racontent, et pourquoi «les États-Unis» ne peuvent pas accepter la défaite en Ukraine. Je vais tenter d’expliquer pourquoi, tout d’abord en me référant à deux vidéos assez célèbres – l’une de Tucker Carlson, l’autre de Mitch McConnell.

Tucker, dans laquelle il présente un bref segment de l’interview de Janet Yellen par une autre chaîne.

Une courte vidéo d’une interview de Mitch McConnell.

Les propos de Yellen et McConnell sont universels. Tous les dirigeants occidentaux et les responsables des banques centrales disent exactement la même chose, ce qui serait une coïncidence étonnante dans un monde de nations souveraines et indépendantes, mais comme cette unanimité le montre clairement, ce n’est plus le cas, si tant est que cela l’ait jamais été.

Avec une telle acclamation universelle de ce serment d’allégeance au drapeau de l’Ukraine, on pourrait penser que les «journalistes» interviewant ces personnes poseraient la question évidente «que se passe-t-il si les Russes battent l’Ukraine ?» Mais cette question la plus évidente et la plus importante n’est délibérément presque jamais posée, et lorsqu’elle est rarement posée, la réponse quasi certaine de «la fin de l’ordre international fondé sur des règles» n’est jamais demandée pour être développée davantage – par exemple, «et en quoi nos vies seraient-elles différentes après la fin de l’ordre international fondé sur des règles ?»

La raison est la même : les Américains et les Européens moyens n’ont pas pu accepter l’horreur absolue du «carburant» que les États-Unis et leurs vassaux utilisent depuis le jour où Nixon a fermé le guichet de l’or – emprunté de l’«argent» imprimé à partir de rien ; dans un but – payer leurs gouvernements pour leurs perpétuelles guerres de vol et de conquête.

Pour continuer à fonctionner, les États-Unis doivent continuer à vendre pour plus de mille milliards de dollars de bons du Trésor, année après année, d’ici à l’éternité. Si vous ne me croyez pas, jetez un coup d’œil sur le site web du Trésor.

Extrait de ce site :

«Au cours de l’exercice 2022, le gouvernement fédéral a dépensé 6,27 billiards de dollars et a perçu 4,90 billiards de dollars de recettes, ce qui a donné lieu à un déficit. Le montant par lequel les dépenses dépassent les recettes, soit 1,38 billiard de dollars en 2022, est appelé déficit».

«Pour combler un déficit, le gouvernement fédéral emprunte de l’argent en vendant des obligations du Trésor, des bons et d’autres titres».

Là encore, la quasi-totalité de ces 1,38 billiard de dollars d’emprunts sert à financer les guerres perpétuelles des États-Unis. Les investisseurs en obligations du Trésor américain doivent savoir qu’ils financent des guerres perpétuelles… non ? (Oui, les gros investisseurs le savent !)

Parce qu’il ne le dit jamais, il me semble que Carlson ne comprend pas comment il est fiscalement possible que les «États-Unis» puissent continuer à se comporter comme ils le font, et, par conséquent, il est supposé ne pas comprendre pourquoi Yellen a dit ce qu’elle a dit et McConnell et Graham, etc. disent ce qu’ils disent. Par exemple, il semble ne pas comprendre comment Yellen pourrait NE PAS s’engager financièrement auprès des résidents américains qui en ont besoin, tout en étant prête à apporter à «l’Ukraine» un soutien inconditionnel, littéralement pour toujours. Je me demande si le comportement de Carlson relève d’une volonté délibérée de «détourner le regard» de l’évidence, ou s’il est vraiment si stupide que cela ? Je pense que c’est la première hypothèse, qu’il s’agit bien d’un comportement délibéré.

Ce qui devrait maintenant être évident pour tout le monde, en particulier pour les Américains, c’est que les États-Unis ont une économie de guerre dans laquelle le complexe militaro-industriel (CMI) et les guerres de pillage et de changement de régime sont financés par des investisseurs du monde entier qui achètent des obligations du «Trésor» américain (quelle appellation erronée !). Ce fait horrible ne mérite-t-il pas d’être répété un peu plus souvent que… jamais.

Voici donc la vérité dérangeante que Yellen et tous les autres VIP américains ne diront jamais en public. Si les États-Unis, l’OTAN et l’UE perdent leur guerre contre la Russie, PERSONNE ne va continuer à acheter du papier du Trésor américain qui, depuis que Nixon a fermé le guichet de l’or, n’a été «soutenu» que par un CMI qui n’a pas réussi à vaincre et à subjuguer la Russie ! Cela signifie que les seuls investisseurs dans le papier du Trésor américain seront probablement des idiots et la Réserve fédérale. Les autres investisseurs nationaux et étrangers commenceront instantanément à investir dans les «opportunités d’investissement» russes, chinoises, iraniennes, etc. (La question est de savoir exactement quel «argent» ils vont utiliser pour réaliser ces investissements).

C’est également la raison pour laquelle les intérêts sur les bons du Trésor américain doivent rester élevés, et ne faire qu’augmenter, jusqu’à ce que la guerre des États-Unis soit gagnée. Le taux d’intérêt élevé n’a rien à voir avec la «lutte contre l’inflation». La quantité de bons du Trésor américain qui doit être vendue est désormais si importante qu’elle ne peut être vendue à un taux d’intérêt proche de zéro. Le fait que le CMI américain n’ait pas encore vaincu et soumis la Russie est le facteur le plus important pour que le «marché obligataire» exige des taux de rendement de plus en plus élevés sur des bons du Trésor américain de plus en plus «risqués». En d’autres termes, en fin de compte, «les États-Unis» pourraient ne pas vaincre et soumettre la Russie, ce qui est exactement la raison pour laquelle les États-Unis et leurs vassaux doivent hystériquement s’engager de plus en plus «à fond» pour vaincre et soumettre la Russie, et une partie de ce «à fond» consiste à augmenter le taux d’intérêt des obligations.

Sinon, pourquoi Yellen dirait-elle que le Trésor américain soutiendra l’Ukraine (ce qui n’est possible qu’en continuant à emprunter de l’argent à des «investisseurs» à un taux de rendement élevé pour ces investisseurs) aussi longtemps qu’il faudra pour vaincre la Russie ?

Sinon, pourquoi Mitch McConnell déclarerait-il que l’objectif numéro un des États-Unis est de vaincre la Russie ?

Sinon, pourquoi Nuland et tous les autres membres du gouvernement américain diraient-ils la même chose ?

L’ironie, c’est que si l’on pose cette question – pourquoi ? – à des pro-russes, leur réponse est presque toujours quelque chose de similaire à «ces gens sont des psychopathes qui haïssent la Russie par-dessus tout». Et si l’on demande ensuite «pourquoi détestent-ils tant la Russie ?», on obtient le plus souvent une longue diatribe historique qui se termine par «vous voyez, c’est pour ça qu’ils détestent la Russie». La vraie réponse est beaucoup plus simple, comme je l’ai décrit plus haut.

Pour continuer à fonctionner (et pour que toutes ces sociétés du CMI restent en activité, que leurs investisseurs touchent des dividendes et que des millions de personnes soient directement ou indirectement employées par le CMI), les États-Unis doivent continuer à vendre pour plus d’un billiard (et bientôt de plus en plus de billiards) de dollars de bons du Trésor, année après année, jusqu’à la fin des temps… Et pour justifier ces emprunts, les États-Unis ont besoin d’ennemis perpétuels comme la Russie, la Chine, l’Iran, la Corée du Nord, Cuba, etc. à conquérir.

La paix mondiale signifie la fin de tout ce quelque soit le nom que vous voulez donner à ce qui se passe aux États-Unis. Par conséquent, la paix mondiale est la plus grande menace pour «les États-Unis» et, par conséquent, faire la paix avec la Russie et la Chine ne sera jamais autorisé par les pouvoirs en place à Washington ou ses États vassaux. Encore une fois, c’est une question de «business», pas de haine (dit le gangster à sa victime). Rien de personnel.

Pour enfoncer encore un peu plus le clou, je ne suis pas le premier à affirmer tout cela. Le VIP George F. Kennan l’a expliqué quelques années avant la fin de l’URSS :

«Si l’Union soviétique devait sombrer demain sous les eaux de l’océan, l’establishment militaro-industriel américain devrait continuer, pratiquement inchangé, jusqu’à ce qu’un autre adversaire puisse être inventé. Toute autre solution constituerait un choc inacceptable pour l’économie américaine».

Si vous ne me croyez pas, laissez-vous convaincre par les propos du VIP Kennan.

Cela signifie que la Russie a été ASSIGNÉE au rôle d’«ennemi» littéralement le jour où l’URSS a pris fin et que littéralement rien de ce que la Russie peut dire ou faire ne la libérera de cette assignation.

Cela signifie que la paix mondiale est aujourd’hui une menace bien plus importante que les guerres perpétuelles pour l’économie américaine basée sur la guerre !

Cela explique exactement pourquoi les VIP du gouvernement américain disent ce qu’ils disent sur la nécessité d’envoyer des armes et absolument n’importe quoi d’autre à l’Ukraine afin de vaincre la Russie.

Cela explique exactement pourquoi Zelensky ne peut pas, et ne sera pas autorisé à négocier un règlement pacifique avec la Russie (à moins qu’il ne se retourne contre les États-Unis, ce qui est à mon avis le souhait de la Russie et la raison pour laquelle il est toujours en vie en tant que héros acclamé par l’Occident).

Cela explique exactement pourquoi Minsk II n’a pu être suivi par Porochenko ou Zelensky, et exactement pourquoi aucun des signataires de cet accord (et de la résolution de l’ONU qui en fait une loi internationale) n’a forcé l’«Ukraine» à respecter son engagement envers cette loi.

Cela explique exactement pourquoi le droit, international ou autre, n’a plus d’importance pour «les États-Unis» (le microscopique pourcentage de la population américaine qui est réellement «les États-Unis»)… parce que le respect du droit peut conduire à la paix !

En résumé, IL.NE.SERA.PAS.PERMIS que la Russie conclue quelque accord que ce soit avec les États-Unis et leurs vassaux lécheurs de cul, qui aboutisse à un monde pacifique.

Malheureusement, lorsque ce qui doit inévitablement se produire dans le cadre de l’«arrangement» économique actuel finira par arriver, les millions ou les milliards d’humains qui survivront temporairement à l’holocauste nucléaire endureront un «mode de vie» infiniment pire que celui d’un arrangement économique bien pensé qui pourrait remplacer l’actuel avant que les ogives ne commencent à tomber. Les survivants de la prochaine guerre nucléaire ne resteront pas assis à surveiller la valeur de leurs portefeuilles via Internet, à manger au restaurant et à planifier leur prochaine destination de vacances. Ils essaieront désespérément d’acquérir leur prochain repas et de trouver un moyen de passer le prochain hiver sans mourir de froid.

source : A Son of the New American Revolution

traduction Réseau International

Les États-Unis ne sont plus capables de maintenir un «ordre fondé sur des règles» de type mafieux

Le 12/07/2023.

Voici un texte qui a un double mérite, le premier qui décrit l’ordre mafieux que font régner les États-Unis n’en est pas à sa première description même si ici la synthèse est percutante. Mais ce qui est encore plus intéressant et qui doit être toujours plus popularisé c’est le deuxième constat à savoir que «cet ordre» n’a plus les moyens de s’imposer. Il n’est même plus question d’affrontement et à ce titre la guerre en Ukraine parait une situation qui ne doit pas peser sur l’ordre international multipolaire qui est en train de surgir. Les États-Unis, l’OTAN font la preuve de leur incapacité à faire face non pas dans un pays du tiers-monde mais dans leur propre cœur, occidental, impérialiste, néo-colonial. Comme le leur disent les pays d’Amérique latine, ceux d’Afrique, du Moyen-Orient, de l’Asie centrale :

«Gérez vos affaires entre vous et ne nous y mêlez pas, vous tuez vos alliés européens néo-colonialistes, otanisés, fascisés, libre à vous mais nous nous refusons de rejoindre vos coalitions».

Dans un autre article publié aujourd’hui Global Times insiste sur le fait que la présence de Poutine à la réunion des BRICS ne perturbera pas l’ordre du jour et ne détournera pas la discussion d’un ordre du jour qui doit mettre en place justement de nouvelles règles, et les partenaires. Et comme le dit perfidement l’article, il n’est pas jusqu’aux membres de l’OTAN qui aujourd’hui en sous-main tentent de vous échapper (est-ce à Macron qu’il fait allusion ? à Erdogan ? Les candidats au double visage ne manquent pas). Cette vision, ce principe de réalité, est sans doute ce qui manque le plus à nos luttes de peuples européens que l’hégémon entraîne dans la débâcle.

Danielle Bleitrach

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par Global Times

Qu’est-ce que l’ordre fondé sur des règles, le terme le plus fréquemment utilisé dans la diplomatie américaine ? Il n’a jamais été défini avec précision, jusqu’à ce qu’un récent tweet révèle sa véritable nature mafieuse.

Nury Vittachi, un journaliste chevronné né au Sri Lanka et basé à Hong Kong, a publié lundi 10 définitions de l’ordre fondé sur des règles, notamment :

Les États-Unis gouvernent le monde ;

Les États-Unis établissent toutes les règles ;

Personne ne peut savoir quelles sont les règles, seulement qu’elles existent ;

Les États-Unis seront responsables de la flexibilité offerte par le caractère inexistant des règles ;

Les règles alternatives de gouvernance qui fonctionnent avec succès (cf. Chine, Singapour) doivent toujours être tournées en dérision comme de «l’autoritarisme» ;

La domination mondiale injuste de la minorité occidentale de 13% (cf. totalitarisme) doit toujours être qualifiée de «démocratie».

Au moins deux points peuvent être mis en évidence dans les définitions.

- Premièrement, personne ne sait ce qu’est l’ordre fondé sur des règles et comment il est formulé en dehors des États-Unis. Washington a délibérément évité d’offrir une explication détaillée, car des règles vagues offrent plus de flexibilité aux États-Unis pour les interpréter comme bon leur semble.

- Deuxièmement, les pratiques hégémoniques égocentriques excessives des États-Unis ont longtemps provoqué le mécontentement de nombreux pays et individus dans le monde. Ce mécontentement généralisé a montré son ampleur en reprenant massivement ce tweet, qui n’a cessé de gagner en popularité et en commentaires de soutien.

Si l’on examine les décisions majeures que les États-Unis ont prises ces dernières années, on constatera que les définitions de Vittachi y correspondent parfaitement. Un dernier exemple en date est le cas des bombes à fragmentation. En février 2022, l’attachée de presse de la Maison-Blanche, Jen Psaki, avait qualifié l’utilisation de bombes à fragmentation de «crime de guerre». Un an plus tard, les États-Unis ont modifié leurs «règles» et ont décidé d’envoyer ces bombes à fragmentation en Ukraine.

L’ordre fondé sur des règles supprime tout ce qui remet en question l’hégémonie américaine, comme la montée en puissance de la Chine. Par conséquent, les États-Unis estiment qu’il est « juste » d’imposer des sanctions unilatérales ou des contrôles aux exportations de la Chine. Mais lorsque la Chine a introduit son propre ensemble de règles de contrôle des exportations sur le gallium et le germanium, Karin Jean-Pierre, porte-parole de la Maison-Blanche, aussitôt a accusé la Chine d’exercer des pressions sur l’économie, sous-entendant que ce n’était pas fair-play.

En outre, dans le contexte de l’espace territorial de la Chine, les États-Unis ont une règle : L’île de Taïwan ne doit pas être réunifiée par la partie continentale de la Chine. Peu importe que la question de Taiwan porte sur la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine, si la Chine n’accepte pas les règles des États-Unis, cela signifiera une violation de l’ordre fondé sur des règles, a déclaré Shen Yi, professeur à l’Université Fudan, au Global Times.

Pour les États-Unis, l’ordre fondé sur des règles doit également servir leurs propres intérêts. Par exemple, lorsque le libre-échange a profité aux États-Unis, Washington s’est opposé avec véhémence à toute implication gouvernementale dans les marchés d’autres pays. Mais lorsque le libre-échange ne procure plus d’avantages significatifs aux États-Unis, Washington n’hésite pas à mettre en œuvre des mesures telles que la loi sur la réduction de l’inflation, qui, selon l’UE, a désavantagé les producteurs basés dans l’UE, car ils sont contraints de concurrencer les producteurs subventionnés basés aux États-Unis sur un marché faussé.

Ce n’est pas un ordre fondé sur des règles, mais un ordre dictatorial, un ordre international mafieux. Cela prouve seulement que lorsque les États-Unis se vantent de leur démocratie chez eux, ils infligent une dictature à l’étranger.

Pour être honnête, c’est encore pire qu’un ordre mafieux, en tant que Le chef de la mafia peut, dans une certaine mesure, suivre certaines règles morales de gangsters. Mais les États-Unis n’ont plus de principes moraux, a déclaré Shen. Tout ce qu’il les caractérise reste l’égoïsme.

Plus important encore, les États-Unis sont à court de force pour maintenir cet ordre égoïste. L’hégémonie américaine est criblée de trous, comme un navire qui prend l’eau. Grâce aux guerres directement menées par les États-Unis ou aux guerres par procuration attisées par eux, la superpuissance a causé de graves pertes civiles et des dommages matériels dans le monde entier, conduisant à d’énormes catastrophes humanitaires les unes après les autres, qui, à leur tour, ont mis en péril la force nationale globale des États-Unis et la réputation internationale. Sans parler des signes d’effondrement de l’hégémonie du dollar américain qui sont en pleine ébullition.

La communauté internationale prend conscience de ce qu’est réellement l’ordre fondé sur des règles. De plus en plus de pays émergents sont à la recherche d’un monde multipolaire. Cela a sûrement contrarié les États-Unis. Washington fait plus d’efforts pour colporter ses valeurs et ses idéologies afin de lier ses alliés occidentaux à ses côtés. Cependant, comme l’a dit l’ancien diplomate singapourien Kishore Mahbubani, même les alliés fidèles de Washington «pourraient planifier secrètement des scénarios alternatifs» pour le déclin américain.

Plus les États-Unis sont bruyants sur l’ordre fondé sur des règles, plus cela prouve que les États-Unis sont incapables de le maintenir. Sinon, il n’est pas nécessaire d’en parler toute la journée d’une manière aussi médiatisée. Ce dont les États-Unis ont le plus besoin maintenant, c’est de la reconnaissance de cet ordre par d’autres pays. Cependant, tous les actes que les États-Unis ont faits, avec deux poids deux mesures ou plusieurs poids, deux mesures, pour servir les intérêts à court terme des États-Unis, ne feront qu’éroder l’acceptation par les autres pays des règles américaines.

L’expression de l’ordre fondé sur des règles elle-même est neutre et peut même être comprise comme un ordre idéalisé. Cependant, le pouvoir de le définir devrait appartenir à la société internationale dominante, pas seulement aux États-Unis.

source : Global Times via Histoire et Société

Le Blob commence à trembler

 

par James Howard Kunstler - Le 11/07/2023.

«L’État permanent n’a pas le courage de prendre des décisions difficiles, de dire à Moscou : «Laissons ce malheureux épisode (l’Ukraine) derrière nous. Sortez ces projets de traités que vous avez rédigés en décembre 2021, et voyons comment nous pouvons travailler ensemble pour redonner à l’Europe un peu de fonctionnalité». (Alastair Crooke)

Quand on nie ce qui est évident, on est en guerre contre la réalité, et cela ne finit jamais bien. Telle est l’issue ultime de la mésaventure de notre pays, qui dure depuis des années, dans la malhonnêteté la plus totale. Le Blob administratif américain ne s’est pas contenté de mentir sur tout ce qu’il fait, il a utilisé l’appareil gouvernemental à sa disposition pour détruire tout ce qu’il touche dans un effort hystérique terminal pour dissimuler ses méfaits – notamment ses crimes contre son propre peuple.

Comprenez bien : Il n’y a aucun moyen pour l’Ukraine d’éviter la défaite dans sa lutte contre la Russie, provoquée par les États-Unis. La Russie a tous les avantages. Elle est voisine de l’Ukraine. Elle dispose d’une solide capacité de production d’armes. Le terrain de la guerre est sa propre «frontière» historique, qu’elle contrôle depuis le XVIIIe siècle, à l’exception des trente dernières années durant lesquelles l’Ukraine a servi de «Griffe Centrale» aux entrepreneurs militaires américains et à leurs soutiens politiques. Malgré l’aide massive en armement fournie par les États-Unis et les contributions à contrecœur du contingent de l’OTAN en Europe, il ne reste pratiquement plus rien de l’armée ukrainienne en termes de troupes, d’équipements et de munitions. L’Ukraine finira par revenir à un statut de «frontière» démilitarisée.

Quelles sont les alternatives de l’OTAN ? Elle peut essayer de revenir à la négociation. La Russie n’a aucune raison de faire confiance à ce processus, étant donné la manière dont les accords de Minsk 1 et 2 ont fonctionné (l’OTAN et les États-Unis les ont délibérément et malhonnêtement annulés). Les États-Unis et l’OTAN pourraient envoyer leurs propres troupes en Ukraine, mais ce serait du suicide, compte tenu de la réduction des armements et des munitions de l’alliance et de la féminisation de l’armée des États-Unis. Les États-Unis pourraient aller un peu plus loin et provoquer un échange nucléaire (suicide par d’autres moyens) – et étant donné le niveau de folie hystérique terminale du Blob américain, ce n’est pas hors de question.

Une alternative probable, basée sur la réalité, consiste à laisser la Russie achever son opération militaire spéciale pour pacifier et neutraliser l’Ukraine. La théorie dominante est que ce serait la fin de la domination mondiale des États-Unis sur le plan militaire, et effectivement la fin de l’OTAN, mais aussi la fin financière pour les États-Unis, car les pays non occidentaux abandonnent le dollar. Dans ce scénario, les BRICS se débarrassent de leurs milliers de milliards d’obligations américaines, renvoyant tout cet «argent» putatif aux États-Unis, alimentant une inflation galopante qui nous mettrait effectivement en faillite. Ce serait le fruit final du régime désastreux de «Joe Biden» qui nous a été imposé par la fraude électorale du Blob : Les États-Unis réduits en quelques années à une puissance fauchée, socialement désordonnée et marginalisée, susceptible de se désintégrer politiquement – un résultat peu réjouissant, mais peut-être préférable à la transformation de la planète Terre en cendrier fumant.

Cette issue obligerait notre pays à se tourner vers l’intérieur et à faire face à ses propres échecs stupéfiants en matière d’honneur, de décence et d’intégrité. Ce serait la fin de l’hégémonie du Blob à l’intérieur des États-Unis. La question est de savoir si le Blob mettra le feu à la maison des États-Unis dans le but de se sauver et d’échapper à l’obligation de rendre compte de ses crimes. L’accumulation de poursuites judiciaires visant Trump est une pile de bois qui brûle déjà. Vous savez que la tentative de l’expulser du plateau de jeu par l’intermédiaire du conseiller spécial Jack Smith peut facilement conduire à un grave désordre civil, voire à un contre-coup d’État, une première aux États-Unis !

L’affaire actuelle de la «Doc Box» de Mar-a-Lago est tout autant une fabrication complète que l’étaient le RussiaGate et l’Impeachment numéro un – la demande de renseignements téléphoniques de Trump à l’Ukraine au sujet des opérations d’escroquerie de la famille Biden dans ce pays, dont la véracité est aujourd’hui fermement établie. Un juge intègre rejetterait sommairement l’affaire Mar-a-Lago et infligerait des sanctions aux avocats américains impliqués, notamment la radiation du barreau et une enquête criminelle pour avoir monté des poursuites malicieusement frauduleuses. Le procureur général Merrick Garland et son adjointe, Lisa Monaco, auraient manifestement des comptes à rendre, éventuellement devant des jurys.

Une longue liste de personnalités publiques qui peuplent le Blob attendent un jugement : Hillary et Bill Clinton et leurs collaborateurs, Barack Obama et sa suite, John Brennan, James Clapper, James Comey, Christopher Wray (ainsi que Rosenstein, Strzok, McCabe, Carlin, Ohr, Mueller, Weissmann, Horowitz, Atkinson, Ciaramella, Vindman), Rep. Adam Schiff, le sénateur Mark Warner, William Barr, Avril Haines, Marie Yovanovitch, William Burns, James Boasberg, Marc Elias, Michael Bromwich, David Laufman, Alejandro Mayorkas, Xavier Baccerra, Anthony Fauci, Rochelle Walensky, Francis Collins, Lloyd Austin. Mark Milley, Antony Blinken, Jake Sullivan, Ron Klain, Nancy Pelosi, Liz Cheney… la liste est encore longue, mais c’est un début.

Les semaines de l’été 2023 sont le point de départ d’un grand ajustement de l’attitude du public. Les opérations psychologiques du Blob échouent enfin auprès d’un nombre suffisant de personnes anciennement abruties pour faire basculer le consensus national contre le gang à l’origine de toute cette dépravation politique traître. Même les soi-disant grands médias ont peur. S’il leur arrivait de se retourner dans un acte désespéré d’auto-préservation, tout serait fini pour le Blob.

source : Clusterfuck Nation

traduction Réseau International

Biden continue de mentir sur le fait que les États-Unis «n’essaient pas d’encercler» la Chine

 

par Caitlin Johnstone - Le 11/07/2023.

Le président Biden a récemment accordé une interview à Fareed Zakaria, de CNN, au cours de laquelle il a défendu sa décision controversée d’envoyer des armes à sous-munitions en Ukraine et a suggéré que les États-Unis puissent continuer à soutenir l’Ukraine de la même manière qu’ils soutiennent Israël, plutôt que de l’ajouter à l’alliance de l’OTAN.

À peu près au milieu de l’interview, Biden a dit quelque chose à propos de la Chine qui mérite d’être signalé, car l’affirmation qu’il fait est évidemment fausse, et ce n’est pas la première fois qu’il la fait.

Décrivant les conversations qu’il a eues avec le président chinois Xi Jinping, Biden a déclaré ce qui suit :

«Nous allons réunir le Quad, c’est-à-dire l’Inde, l’Australie, les États-Unis et le Japon. J’ai reçu un appel de lui [Xi] à ce sujet. Il m’a demandé pourquoi vous faisiez cela. Je lui ai répondu que nous ne faisions pas cela pour vous encercler, mais pour maintenir la stabilité dans l’océan Indien et en mer de Chine méridionale. Parce que nous pensons que les règles concernant l’espace aérien international, l’espace international et l’eau doivent être maintenues».

Biden a prononcé ce même argument bidon sur le fait de ne pas essayer d’encercler la Chine le mois dernier lors de l’événement privé de collecte de fonds où il a fait les gros titres en qualifiant Xi de «dictateur» :

«Mais ce qui l’a vraiment contrarié, c’est que j’ai insisté pour que nous réunissions le Q- le fameux Quad. Il m’a appelé et m’a dit de ne pas le faire parce que cela le mettait dans l’embarras. J’ai dit : «Tout ce que nous faisons, nous n’essayons pas de vous encercler, nous essayons simplement de nous assurer que les règles internationales concernant les voies aériennes et maritimes restent ouvertes».

Biden ment. Les États-Unis encerclent délibérément la Chine avec des machines de guerre, et ce depuis des années, et ont rapidement intensifié leurs efforts en ce sens au cours du mandat de Biden. De l’aveu même du Pentagone, il n’y a actuellement pas moins de 313 bases militaires américaines en Asie de l’Est, l’administration Biden en ayant ajouté quatre nouvelles aux Philippines. La machine de guerre de Biden a été occupée à mettre en place l’alliance AUKUS, spécialement conçue pour menacer la Chine, à déplacer des bombardiers à capacité nucléaire en Indonésie, à signer un accord militaire avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée, à travailler au stationnement de marines armés de missiles sur les îles japonaises d’Okinawa, à organiser des provocations à Taïwan et à multiplier les confrontations avec des navires et des avions militaires chinois au large des côtes de la Chine, dans le cadre de l’augmentation spectaculaire de sa présence militaire dans la région.

Il est donc évident que les États-Unis tentent d’encercler la Chine, comme en témoignent les montagnes de machines de guerre américaines qui sont déplacées dans les zones entourant la Chine. Biden peut bien parler de sécurisation des voies maritimes et de protection des eaux internationales, seul un idiot baveux peut croire que l’empire le plus puissant du monde encercle militairement son principal rival géopolitique pour se défendre.

Dans ses tentatives de propagande pour amener les Australiens à consentir à une guerre avec la Chine, Sky News Australia utilise accidentellement le mème «regardez comme ils ont mis leur pays à proximité de nos bases militaires».

Pékin ne se fait pas d’illusions à ce sujet. Dans un discours prononcé au début de l’année, Xi a déclaré que «les pays occidentaux, les États-Unis en tête, ont mis en œuvre des mesures d’endiguement, d’encerclement et de répression à notre encontre, posant des défis d’une gravité sans précédent au développement de notre pays».

Biden n’essaie donc pas de tromper le gouvernement chinois avec sa formule «Nous n’essayons pas de vous encercler» – il essaie de vous tromper. Il essaie de tromper le public occidental et les alliés des États-Unis, qui seraient effrayés si le président américain admettait ouvertement une campagne délibérée d’encerclement militaire contre une superpuissance économique avec laquelle ils ont tous des échanges commerciaux importants.

Il est tout simplement impossible de comprendre la géopolitique et les conflits majeurs des années 2020 sans comprendre que l’empire américain a activement accumulé des menaces militaires dans les environs immédiats de ses deux principaux rivaux – la Chine et la Russie – qu’il ne tolérerait jamais que quelqu’un d’autre accumule à proximité des États-Unis. La chose la plus stupide que l’empire américain nous demande de croire aujourd’hui est que l’encerclement de ses deux plus grands ennemis avec de la machinerie de guerre est une action défensive, plutôt qu’un acte d’agression extrême.

Le meilleur conseil que je puisse donner au sujet des tensions entre les États-Unis et la Chine est d’ignorer les paroles et d’observer les actes. Ignorez ce que disent les officiels sur leur désir de paix, leur volonté de ne pas encercler la Chine, leur soutien à la politique d’une seule Chine, etc. et observez simplement toute la machinerie de guerre américaine qui s’installe rapidement dans cette région. L’empire américain est plus doué pour la manipulation des récits internationaux que n’importe quelle structure de pouvoir ayant jamais existé dans l’histoire de l’humanité, mais ce qu’il ne peut pas faire disparaître, ce sont les manœuvres concrètes de solides machines de guerre, parce qu’il s’agit de réalités physiques et non de récits.

source : Caitlin Johnstone

traduction Réseau International

La descente dans le délire du chef de la CIA Burns

  1. source : A Son of the New American Revolution

    traduction Réseau International

par Larry Johnson - Le 05/07/2023.

Radio Sputnik m’a appelé ce matin à la première heure pour me demander de commenter le récent discours prononcé à Oxfordshire, en Angleterre, par le directeur de la CIA, William Burns. J’ai rapidement parcouru l’article et j’ai pensé qu’il s’agissait d’une blague. J’ai vérifié rapidement s’il s’agissait d’un canular ou d’une autre satire fine de Babylon Bee. Mais non. Burns est vraiment aussi stupide. Peut-être que le vrai Bill Burns a été enlevé par des extraterrestres (du genre de ceux qui vivent dans l’espace).

Le directeur de la CIA, William Burns, a qualifié la guerre de la Russie contre l’Ukraine d’«occasion unique» de recruter des espions pour l’agence de renseignement.

«La désaffection à l’égard de la guerre continuera à ronger les dirigeants russes, sous le régime constant de la propagande d’État et de la répression pratiquée. Cette désaffection crée une opportunité unique pour la CIA, qui est avant tout un service de renseignement humain», a déclaré Burns lors d’une conférence donnée samedi à la Fondation Ditchley, au Royaume-Uni, selon la transcription de ses propos.

Vous trouverez ci-dessous la vidéo complète de l’intervention de Burns. Si vous espériez que Burns était le seul adulte de l’administration Biden, oubliez. Burns, bien qu’il s’exprime bien, n’est qu’un imbécile superficiel et sournois.

L’affirmation de Burns selon laquelle la guerre en Ukraine est une «occasion unique» révèle son effroyable ignorance de ce qu’il faut faire pour recruter un étranger afin qu’il commette une trahison. Il fut un temps, pendant la guerre froide, où un agent de la CIA pouvait présenter à un officier militaire ou de renseignement soviétique l’image des États-Unis comme une alternative nettement supérieure à l’Union soviétique – les États-Unis disposaient d’une presse libre, d’une économie saine et complexe, d’un système politique robuste et, surtout, de la liberté (c’est du moins ce que les États-Unis ont colporté).

Aujourd’hui, les États-Unis sont le seul pays au monde à avoir quarante ans d’expérience en matière de mésaventures militaires impériales et à avoir gaspillé des milliers de milliards de dollars. Au lieu de rendre le monde plus sûr, les États-Unis ont semé le chaos. Les États-Unis comptent plus de prisonniers politiques que la Russie et la liberté d’expression, en particulier celle des chrétiens, est attaquée avec une férocité croissante par des médias corporatistes désireux de servir de faire-valoir au gouvernement américain. Les services de renseignement et les organisations militaires des États-Unis sont en plein désordre. Les dirigeants de l’armée américaine font une fixation sur la promotion de la dégénérescence transgenre, échouant régulièrement à atteindre les objectifs de recrutement et détruisant le fondement de «l’uniformité» qui est une caractéristique essentielle des armées qui réussissent. Je vous mets au défi de me montrer un officier de renseignement ou un militaire russe mentalement stable désireux de rejoindre cette armée américaine.

Le détachement de Burns par rapport à la réalité est mis en évidence par sa célébration de la publicité sur le Telegram de la CIA appelant des Russes à appeler la CIA. Cette publicité a été consultée 2,5 millions de fois. Personne dans l’équipe de Burns n’a eu le courage de lui dire que la plupart de ces vues provenaient de sceptiques qui ne pouvaient pas croire que la CIA était aussi absurde ou de personnes qui cherchaient à rire.

Et voici la réponse russe, qui dénigre impitoyablement le message de la CIA (et je soupçonne que de nombreux Américains croient encore que le KGB est intact et qu’ils ne reconnaissent pas Arnold Schwarzenegger) :

L’insistance de Burns sur le mème éculé selon lequel Poutine est en difficulté et que la Russie est en train d’échouer rend presque impossible pour tout analyste décent de la CIA de fournir un ensemble alternatif de faits et d’analyses qui remettent en question cette narration.

La conférence de Burns à Ditchley devrait être un signal d’alarme pour le Kremlin : Les hauts fonctionnaires américains, comme Burns, sont vraiment aussi ignorants et croient sincèrement que l’Ukraine est en train de gagner et que la Russie est en train d’échouer. L’Irak avait Bagdad Bob. Les États-Unis ont Bakhmout Bill. Bon sang !

Le coup d’État manqué en Russie vu par les Américains

 

par M.K. Bhadrakumar - Le 04/07/2023.

Les remarques de l’ancien président américain Donald Trump concernant la tentative de coup d’État ratée en Russie par Prigojine se sont distinguées par leur pure subtilité au milieu du nouveau récit occidental grossier selon lequel les événements dramatiques des 23 et 24 juin ont mis en évidence des «fissures» au sein du système russe.

Personne ne se soucie d’expliquer ce que sont ces «fissures», mais la formule laisse entendre que la Russie est sur le point d’imploser. Selon Trump, le président russe Vladimir Poutine pourrait avoir été «quelque peu affaibli», créant ainsi une opportunité pour les États-Unis de négocier un accord de paix en Ukraine.

Trump s’est concentré sur la fin du conflit en Ukraine et a suggéré des concessions territoriales à la Russie dans le cadre d’un règlement, en tenant compte des faits sur le terrain. Toutefois, il est peu probable que l’administration Biden y donne suite.

Dans ce contexte, les propos tenus le 1er juillet par le directeur de la CIA, William Burns, lors d’une conférence à la Fondation Ditchley dans l’Oxfordshire, un comté cérémoniel du sud-est de l’Angleterre, sont d’un grand intérêt. D’autant plus que la toile de fond est constituée par les champs de bataille de l’Ukraine. La «contre-offensive» de Kiev, contre son gré et presque entièrement sous la pression de Washington, bat de l’aile et souligne la défaite politico-militaire catastrophique à laquelle l’OTAN est confrontée.

Pourtant, Burns a allègrement affirmé : «La guerre de Poutine a déjà été un échec stratégique pour la Russie – ses faiblesses militaires mises à nu ; son économie gravement endommagée pour les années à venir ; son avenir en tant que partenaire junior et colonie économique de la Chine façonné par les erreurs de Poutine ; ses ambitions revanchardes émoussées par une OTAN qui n’a fait que s’agrandir et se renforcer».

Chacune des affirmations de Burns est discutable. Une fois encore, il voit dans la tentative de coup d’État de Prigozgin «une mise en cause cinglante de la justification mensongère de l’invasion de l’Ukraine par le Kremlin et de la conduite de la guerre par les dirigeants militaires russes… La désaffection à l’égard de la guerre continuera à ronger les dirigeants russes… Cette désaffection crée une occasion unique pour la CIA, qui est avant tout un service de renseignement humain. Nous ne la laisserons pas se perdre (se vantant d’une nouvelle initiative de la CIA visant à recruter des agents russes via l’internet)».

Burns, alors qu’il était conseiller à l’ambassade de Moscou, a géré l’insurrection sanglante en Tchétchénie (alimentée par la CIA). Il ne devrait donc pas s’opposer à la vérité historique rappelée l’autre jour par le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov : «La Russie est toujours ressortie plus résistante et plus forte après les difficultés – et il est difficile d’appeler cela (la révolte de Prigojine) autre chose que des difficultés. En outre, nous avons déjà l’impression que le processus a commencé».

Ceux qui fabriquent des récits erronés et intéressés courent souvent le risque de devenir leurs consommateurs. Au début des années 1990, l’idée que le démantèlement de l’Union soviétique n’était pas terminé a incité la diplomatie américaine à encercler et à paralyser la Fédération de Russie. Le revers de la médaille a été la tentative de transformer progressivement l’Ukraine en un État anti-russe et la décision mal conçue de l’administration Clinton sur l’expansion de l’OTAN dans les territoires de l’alliance du Pacte de Varsovie.

Témoin direct de ces bévues stratégiques, Burns est bien placé pour rappeler au président Biden que le complot de la CIA visant à encourager le sécessionnisme dans le Caucase du Nord et à saper l’unité et l’intégrité de la jeune Fédération de Russie, l’ingérence des États-Unis en Ukraine et en Géorgie, le démembrement de l’ex-Yougoslavie, l’expansion de l’OTAN – tous ces éléments ont bafoué les intérêts légitimes de la Russie en matière de sécurité, ce qui a fini par faire de la Russie un adversaire à la fin des années 1990. Mais Burns rejette toute la responsabilité sur Poutine, qui est arrivé au pouvoir en 2000.

Tant qu’une telle malhonnêteté intellectuelle et morale patente imprégnera la pensée américaine, comment pourra-t-il y avoir un véritable dialogue entre les États-Unis et la Russie dans le respect mutuel ?

Trump a remis l’affaire Wagner en perspective. En effet, Poutine s’est peut-être «quelque peu affaibli», mais c’est en grande partie parce que Prigojine, un calomniateur et un arriviste exceptionnellement doué, a cultivé une certaine optique laissant entrevoir une proximité avec Poutine et l’a exploitée pour amasser de grandes richesses et se livrer à toutes sortes d’activités néfastes. La faute de Poutine réside dans son incapacité à définir clairement les comportements inappropriés, ce qui l’a «quelque peu affaibli».

D’un autre côté, ce phénomène est endémique à tous les systèmes politiques descendants, notamment aux États-Unis, où personne n’est en mesure de contre-vérifier la véracité des allégations de celui qui clame être connecté sur la source de la prise de décision.

En fin de compte, Poutine est responsable devant le peuple. Vous souvenez-vous de sa «marche arrière» sur la réforme des retraites en 2018 ? Selon certaines informations, le Kremlin a commencé à préparer la campagne présidentielle de 2024, par conséquent, la gestion par Poutine de la trahison de Prigojine sera surveillée de près dans les mois à venir.

Finalement, Poutine a brillamment réussi à éviter l’effusion de sang massive que la CIA aurait prédite comme imminente dans ses briefings top secrets aux députés américains en prévision de la tentative de coup d’État de Prigojine.

Le Wall Street Journal a publié aujourd’hui un rapport exhaustif intitulé «La prise de contrôle corporative de Poutine sur Wagner a commencé», qui montre que l’État russe a déjà braqué ses projecteurs sur les antécédents et les activités labyrinthiques du vaste empire commercial créé par Prigojine.

Le journal estime que Prigojine «a construit l’une des structures d’entreprise les plus compliquées et les moins responsables au monde, un spidergram lourdement sanctionné de centaines de sociétés en Russie et dans d’autres juridictions qui ont souvent payé leurs milliers de travailleurs, mercenaires, cuisiniers à la chaîne, géologues miniers et trolls de médias sociaux en espèces. Bon nombre des accords conclus par les entreprises liées à Prigojine avec les gouvernements africains étaient informels, reposant sur la contrebande et les transferts illicites et négociés personnellement par Prigojine lui-même… Prigojine avait transféré certains de ses avoirs à des employés dans les semaines précédant la mutinerie, ce qui les rendait potentiellement encore plus compliqués à réquisitionner pour le gouvernement».

En quoi Poutine est-il responsable de tout cela ? Le président Biden refuse de rendre des comptes, même pour les affaires louches de son fils ! Ce que Burns oublie, c’est que le peuple russe dépasse de loin le public américain en matière d’érudition politique – un héritage de l’extraordinaire niveau de formation sociale de l’ère soviétique. C’est pourquoi la censure orwellienne des médias qui a cours aux États-Unis aujourd’hui ne peut fonctionner dans la société russe, où les gens sont suffisamment instruits pour glaner des faits – contrairement à l’Américain moyen crédule.

Le peuple russe n’a pas perdu son amour pour les oligarques et approuvera massivement les mesures prises par le Kremlin pour traduire Prigojine en justice. De même, il ne fait aucun doute que toutes les couches de la société russe se sont ralliées à Poutine, qui a dispersé les putschistes sans effusion de sang. La tentative occidentale de dépeindre Prigojine comme une figure charismatique bénéficiant d’un soutien massif n’est que foutaise.

Cette schadenfreude ne peut qu’obscurcir la pensée rationnelle. Trump n’était pas un diplomate de carrière spécialisé sur la Russie, mais sa cognition intuitive a senti qu’une fenêtre d’opportunité s’est ouverte pour l’administration Biden pour amener la crise ukrainienne à la table des négociations – ce qui signifie que l’État russe et Poutine sont là pour rester et faire un interlocuteur authentique.

Le seul point positif du discours de Burns est qu’il s’est abstenu de se vanter d’avoir vaincu la Russie. La guerre par procuration s’est avérée être un échec et la CIA retourne maintenant aux pâturages plus verts de la subversion interne de la Russie. À cette fin, un nouveau récit remplace celui, discrédité, de la défaite militaire de la Russie. La guerre en Ukraine a gravement révélé la compréhension superficielle de la Russie par la CIA.

Burns caricature la Russie comme «la combinaison combustible de griefs, d’ambition et d’insécurité que Poutine incarne». Il affirme que la Russie «nous rappelle constamment que les puissances en déclin peuvent être au moins aussi perturbatrices que les puissances montantes». Bonjour, où cela place-t-il les États-Unis dans la hiérarchie ? Parmi les «puissances montantes» ?

M.K. Bhadrakumar

source : Indian Punchline

traduction Réseau International

États-Unis : Moment d’enseignement

 

par James Howard Kunstler - Le 24/06/2023.

«Dans le sillage de l’accord de plaidoyer de faveur de Hunter Biden, qualifier D.C. de marais est une insulte aux marais et franchement à toutes les zones humides en général. Nous devons redéfinir la loi sur l’eau propre pour inclure notamment toutes les zones adjacentes à Biden». (Margot Cleveland, avocate et analyste juridique)

J’espère que vous êtes d’accord pour dire que cette semaine a été instructive pour notre république, qui a coulé vers le fond aussi vite que le submersible Titan en route vers sa grand-mère, le RMS Titanic. Voici ce que j’ai appris, par exemple, de la visite du conseiller spécial John Durham à la commission judiciaire de la Chambre des représentants : Lorsqu’on lui a demandé pourquoi il n’avait pas demandé le témoignage devant un grand jury des principaux responsables du canular de la collusion avec la Russie – Comey, McCabe et Strzok – il a répondu que cela aurait été «improductif» parce qu’ils avaient l’habitude de prétendre qu’ils ne se souvenaient de rien lorsqu’ils témoignaient devant le Congrès.

C’est une théorie juridique intéressante. Si c’est le cas, nous devons supposer que tout témoin dans une enquête criminelle peut refuser de témoigner en invoquant une mémoire défectueuse. Je ne suis pas juriste, bien sûr, mais n’est-il pas vrai que les témoins peuvent être amenés à se souvenir d’événements lorsqu’on leur présente des preuves ? Par exemple, «…voici le texte de votre smartphone du 29 juillet disant, «Ne vous inquiétez pas, nous l’arrêterons [Trump]». Quels moyens aviez-vous à l’esprit pour y parvenir, M. Strzok ?»

Au cours des quatre années qui ont précédé sa comparution personnelle devant la Chambre des représentants, beaucoup d’entre nous ont été trompés en pensant que Durham était un homme sérieux (j’en étais sûr). (Il s’est avéré que la féroce pilosité faciale masquait une personnalité plutôt timorée. Durham n’a apparemment pas osé tester les limites de la voie étroite tracée dans les directives de cadrage établies par le procureur général de l’époque, William Barr. Durham a bien trouvé une ligne de conduite criminelle entre l’artiste de guerre juridique Michal Sussmann, la société de désinformation Fusion GPS, le cabinet d’avocats Perkins Coie et la candidate Hillary MyTurn dans la création et la commercialisation du dossier Steele – mais il n’a jamais appelé Hillary pour qu’elle s’explique à ce sujet (ou sur quoi que ce soit d’autre qu’elle ait fait en 2016). C’est un peu bizarre.

Alors que ses omissions et ses faux pas ont été mis en lumière par les membres républicains, Durham a été agressé, mis au pied du mur, piétiné par les démocrates de la commission, qui s’efforcent toujours de soutenir la fraude sur la collusion avec la Russie, contre toute évidence et toute raison. Comme d’habitude, le principal chien d’attaque était le député Adam Schiff (D-CA). Il a été récompensé le lendemain par un vote de censure pour sept années de mensonges éhontés sur cette fraude, et a été déchu de son siège à la commission des renseignements de la Chambre des représentants, qu’il a utilisé, en tant que président de l’époque, pour lancer la procédure de destitution de Trump n° 1 en 2019 avec le faux «lanceur d’alerte» (et gobelin de la CIA) Eric Ciaramella, à propos de qui M. Schiff a naturellement menti sur le fait qu’il ne l’avait jamais rencontré avant la procédure.

Nous avons droit, en ces mois crépusculaires du régime de «Joe Biden», à une cavalcade de révélations exposant la dégénérescence d’un système judiciaire fédéral en guerre contre le peuple américain et ses machinations louches au service de l’opération de corruption mondiale de la famille Biden. Jeudi dernier, le Comité des voies et moyens de la Chambre des représentants, présidé par le député Jason Smith (R-MO), a publié la déclaration sous serment de l’agent spécial superviseur de l’IRS, Gary Shapley, à la suite d’une déposition faite à huis clos le 26 mai. Ce document révèle un programme concerté du département de la Justice visant à entraver, obstruer, retarder, détourner et enterrer une vaste affaire d’évasion et de fraude fiscales à l’encontre de Biden, portant sur des millions de dollars obtenus auprès de personnes et d’entités étrangères sans qu’aucun service discernable n’ait été rendu en retour.

J’affirme, preuves à l’appui… «Shapley a déclaré sous serment» : …quelles que soient les motivations, à chaque étape, des décisions ont été prises qui ont eu pour effet d’avantager l’objet de l’enquête. Ces décisions consistaient notamment à ralentir les étapes de l’enquête, à ne pas permettre l’exécution des mesures d’application, à limiter la ligne d’interrogation des enquêteurs pour les témoins, à induire en erreur les enquêteurs sur le pouvoir d’inculpation, à retarder toute action des mois avant les élections [de 2020] pour s’assurer que l’enquête ne s’arrête pas bien avant que le mémorandum de politique ne rende la pause obligatoire.

Hunter Biden portait le nom de code «Sportsman» lors de l’ouverture de l’affaire en 2018. Des drapeaux rouges dans les relevés de virements bancaires de Hunter B et de ses associés portant sur des millions de dollars ont déclenché l’enquête de l’IRS. Ce n’est qu’un an plus tard que l’on a retrouvé l’ordinateur portable de Hunter, rempli de mémos sur les pots-de-vin versés, ainsi que des preuves documentaires éclatantes de crimes sexuels et de crimes liés à la drogue. Le FBI a vérifié son authenticité en novembre 2019 en faisant correspondre le numéro de l’appareil avec l’identifiant Apple iCloud de Biden.

Au passage, notons que c’est exactement au même moment que la commission des renseignements de la Chambre des représentants, sous la houlette de son président Adam Schiff, a entamé son enquête de destitution contre le président Donald Trump. Le procureur général William Barr et le directeur du FBI Chris Wray savaient donc à l’époque que l’ordinateur portable de Hunter existait et qu’il contenait des preuves de transactions financières suspectes avec la Russie, la Chine et plus particulièrement l’Ukraine – puisque l’affaire de destitution de Trump était basée sur une requête téléphonique qu’il avait faite au président ukrainien, Zelensky, concernant les opérations de la famille Biden dans ce pays. Ni Barr ni Wray n’ont alerté les avocats de Trump au sujet des preuves contenues dans l’ordinateur portable – qui auraient fourni des preuves disculpatoires d’un motif raisonnable pour l’appel téléphonique de Trump. Comment ne pas parler d’obstruction à la justice ?

Le témoignage de Shapley n’est qu’un des fils de la tapisserie beaucoup plus vaste de la corruption de la famille Biden qui gagne maintenant en clarté. Le Comité de surveillance du représentant James Comer poursuit sa plongée en profondeur dans les dossiers de virements bancaires de la famille Biden – avec ses preuves de blanchiment d’argent par l’intermédiaire des sociétés écrans de Biden – et les preuves d’enregistrement vocal direct de «Joe Biden» discutant des arrangements financiers de sa famille avec Petro Porochenko, alors président de l’Ukraine de 2014 à 2019, ainsi que d’autres preuves accablantes liées à une source confidentielle humaine «de confiance» (et bien payée) du FBI dans le document FD-1023 très contesté qui a récemment été remis au Comité de surveillance.

En bref, la marée se retire même si le soleil se couche sur «Joe Biden» en tant que président. Lui et ses manipulateurs peuvent croire qu’ils bénéficient de la protection d’une presse complaisante, mais même cette protection a ses limites. La destitution arrive, même si elle n’est pas aussi rapide que le souhaite la députée Lauren Boebert, et si elle arrive, il ne sera pas possible d’ignorer la présentation brutale de preuves tangibles, même si Joy-Ann Reid de MSNBC s’ébroue et ricane.

En attendant, comprenez que «Joe Biden» fait seulement semblant de se présenter à la réélection et que son parti fait semblant avec lui juste pour le moment désespéré actuel. D’ici peu, tout leur édifice puant et grinçant de mensonges et de mauvaise foi s’écroulera. Joe Biden devra démissionner ou le pays assistera au spectacle, cette fois, d’un procès au Sénat pour cause réelle, corruption et trahison, et pas seulement pour une fausse animosité. Et alors, même Gavin Newsom ne pourra pas sauver le parti démocrate dans son alignement actuel et ses habitudes nauséabondes.

S’il survit, Robert F. Kennedy Jr. devra le reconstruire de fond en comble et expulser les démons qui l’infestent.

source : Clusterfuck Nation

traduction Réseau International

La guerre perpétuelle des États-Unis d’Amérique : Six questions importantes

 

par Joseph H. Chung - Le 21/06/2023.

Introduction

L’ancien président américain Jimmy Carter a déclaré en 2018 qu’en Amérique [États-Unis], il y a eu 226 ans de guerres depuis son indépendance qui a eu lieu il y a 242 ans ne laissant ainsi que 16 ans de paix.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, il y a eu 32 conflits militaires américains impliquant des dizaines de pays. Certains de ces conflits militaires durent depuis plus de vingt ans et d’autres se poursuivent encore.

En d’autres termes, les États-Unis sont un pays de guerre perpétuelle. La guerre est une activité humaine terriblement destructrice. Des millions d’êtres humains ont été sacrifiés. Des dizaines de billions de dollars de logements, d’écoles, d’usines, d’hôpitaux et d’autres infrastructures ont été détruits dans les pays qui ont été la cible d’attaques militaires américaines.

La guerre perpétuelle a détruit le fondement même de la liberté et de la démocratie ; il a empêché un développement économique sain et équitable du monde ; elle a conduit à la violation des droits de la personne ; elle a ruiné les valeurs traditionnelles de nombreux pays et, surtout, elle a causé des souffrances humaines durables.

La guerre perpétuelle des États-Unis, qui se chiffre en milliards de dollars, a privé des millions d’Étasuniens de revenus décents, de logements adéquats, d’aliments nécessaires, de soins de santé indispensables, de sécurité dans la rue, d’infrastructures fiables, d’éducation essentielle et d’autres biens et services nécessaires à une vie décente.

Avant d’aller plus loin, j’aimerais citer la déclaration historique du président Dwight Eisenhower.

«Chaque arme fabriquée, chaque navire de guerre lancé, chaque roquette tirée signifie en dernier ressort un vol à ceux qui ont faim et ne sont pas nourris, à ceux qui ont froid et ne sont pas vêtus. Ce monde en armes ne dépense pas que de l’argent, il dépense la sueur de ses ouvriers, le génie de ses savants, l’espoir des enfants». (Discours du président Dwight Eisenhower à la North American Society of News editors, 16 avril 1953)

 Dans cet article, je pose les six questions suivantes :

  • Combien de guerres les États-Unis ont-ils menées depuis la Seconde Guerre mondiale ?
  • Comment les guerres américaines sont-elles organisées ?
  • Quel est le but des guerres américaines ?
  • Qui sont les bénéficiaires des guerres américaines ?
  • Quels sont les impacts négatifs des guerres américaines ?
  • Les guerres américaines vont-elles continuer ?
Combien de guerres les États-Unis ont-ils menées depuis la Seconde Guerre mondiale ?

Il y a sans doute plusieurs façons de définir la guerre. Dans cet article, je définis la guerre en termes d’interventions militaires américaines. Défini ainsi, j’ai compté 32 guerres entreprises par les États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale.

J’ai classé ces guerres selon les catégories suivantes :

  • invasion (23 cas),
  • «guerre civile» (7 cas), et
  • guerre multi-cibles (2),

ce qui donne 32 guerres qui ont eu lieu depuis la Seconde Guerre mondiale, au cours de  la soi-disant «ère d’après-guerre».

Il y a des raisons de croire qu’il existe encore de nombreuses interventions militaires non déclarées menées par des «entreprises de guerre» (war contractors) et des unités des forces d’opérations spéciales réparties dans 1000 bases militaires dans 191 pays. La liste des guerres américaines est présentée ci-dessous.

Invasions :

Guerre de Corée (1950-1953), Guerre du Vietnam (1955-1975) ; Cubaine, Baie des Cochons (1961), Liban (1982-1984), Grenade (1983), Bombardement de la Libye (1984), Guerre des pétroliers-Golfe Persique (1984-1987), Panama (1989-1990), Guerre du Golfe (1989- 1991), Guerre d’Irak (1991-1993), Guerre de Bosnie (1992-1995), Haïti (1994-1999), Kosovo (1998-1999), Afghanistan (2001-2021), Yémen (2002-présent), Irak (2003 -2011), Pakistan (2004-2018), Somalie (2007-présent) Libye (2011), Niger (2013-présent) Irak (2014-2021), Syrie (2014-présent), Libye (2015-2019). [Ukraine, encore à catégoriser]

Guerres civiles :

Indochine (1959-1975), Indonésie (1958-1961), Liban (1958), République dominicaine (1968-1966), Corée DMZ (1966-1969), Cambodge (1967-1975), Somalie (1991-présent).

Guerres multi-cibles :

Operation Ocean Shield : localisation, Océan Indien (2008-2016), Operation Observant Compass : localisation, Ouganda et Afrique centrale (2011-2017).

Comment les guerres américaines sont-elles organisées ?

Pour comprendre la nature et les implications de la guerre perpétuelle aux États-Unis, il est nécessaire d’introduire le concept d’American Pro-War Community (APWC).

Dans la littérature et les médias, on utilise la notion de complexe militaro-industriel (MIC) pour décrire le vaste système de guerres perpétuelles des États-Unis. Mais, en réalité, le système de guerre perpétuelle implique beaucoup plus d’individus et d’organisations que dans le MIC.

L’APWC est une communauté étroitement unie qui défend ses intérêts au détriment du bien-être des Étasuniens moyens et des intérêts des habitants des pays cibles. Il est si bien organisé et si bien enraciné et si puissant qu’il est quasi impossible de le dissoudre.

Le groupe central de l’AWPC comprend les sociétés en matière de guerre et le gouvernement fédéral dirigé par le Pentagone, le Congrès, le Sénat et d’autres agences gouvernementales.

Il existe deux groupes de soutien comprenant toutes sortes d’institutions et d’organisations.

Il y a le groupe soutenant l’approvisionnement en marchandises et services de guerre (war goods and services).

Ensuite, il y a le groupe soutenant la création de la demande de marchandises et services destinés à la guerre.

L’efficacité de l’ensemble du système de production et de vente de marchandises et services de guerre dépend de la manière dont le groupe central et les groupes de soutien peuvent travailler en harmonie pour atteindre les objectifs des guerres, à savoir la maximisation du profit et le partage intra-APWC du profit.

Fourniture de marchandises et services de guerre

L’approvisionnement en marchandises et services de guerre est assuré par des entreprises qui produisent des armes, des entreprises de construction qui construisent toutes sortes de bâtiments et les gèrent, des sociétés de services de restauration qui fournissent des aliments et des boissons aux GI, des sociétés d’information qui offrent des informations nécessaires aux guerres et même les universitaires qui proposent des idées et des technologies.

Aux États-Unis, 40 grandes entreprises réalisent un chiffre d’affaires annuel de près de 600 milliards de dollars.

Le tableau suivant montre l’importance des cinq principales entreprises du secteur militaire aux États-Unis.

Tableau 1. Cinq grandes entreprises du secteur de La Défense américaine [armement] : ventes annuelles (milliards de dollars) 2022 et croissance (dernières années : %)

Note : LM (Lockheed Martin), NG (Northrop Grumman) ; Source GD (dynamique générale)

Le chiffre d’affaires annuel total des cinq principales entreprises en armement en 2022 s’élevait à 241,8 milliards de dollars, dont 183,3 milliards de dollars pour la vente de marchandises et de services de guerre, soit 75,8% du chiffre d’affaires total.

L’approvisionnement en marchandises et services de guerre repose sur une chaîne de production étendue impliquant des fournisseurs étrangers et nationaux de matières premières et de produits intermédiaires. En outre, les universitaires et les sociétés d’information proposent des informations, des technologies et d’autres services nécessaires à la production d’armes.

Voici une liste des universités les plus connues qui sont impliquées dans les guerres américaines. Chacune de ces universités propose, pour l’industrie de guerre, une variété de marchandises (produits) et de services de guerre.

Dans cet article, pour chaque institution académique, un seul produit ou service représentatif est mentionné.

Au moins de 70% des projets de recherche universitaires sont financés par le Pentagone :

  • Le Boston College apporte son aide à l’armée de l’air.
  • L’Université du Massachusetts Lowell développe une mono-technologie pour l’armée.
  • L’Université Tufts améliore les performances cognitives et physiques des soldats.
  • Le MIT fournit une telle quantité de matériel et de services militaires qu’il est connu sous le nom de «war corporation» («entreprise de guerre» -militaire).
  • Columbia University et Brown University développent, pour la DARPA (Defence Advanced Research Project Agency), le système d’ingénierie neuronale.
  • L’Université de Princeton produit du matériel pour la conception et la vérification de circuits intégrés à collecteur ouvert.
  • L’université de Dartmouth vend l’apprentissage automatique.
  • L’université de Pennsylvanie développe l’intelligence artificielle.
  • L’Université de Stanford développe une technologie pour la guerre chimique et d’autres produits et services [war goods and service] pour la guerre, à tel point qu’elle est considérée comme étant en partenariat avec des entreprises militaires [war corporations].
  • L’Université de Harvard développe du matériel pédagogique pour la guerre [educational materials for the war] et est la principale source de ressources humaines pour les industries d’armements. C’est aussi à Harvard que le chimiste américain Louis F. Fieser a inventé le napalm pour l’utilisation dans des bombes et les lance-flammes.  La bombe au napalm a été largement utilisée pendant la guerre de Corée, la guerre du Vietnam et plusieurs guerres.
  • L’Université John Hopkins fabrique les outils nécessaires à l’évaluation des capacités offensives alternatives nécessaires aux combats dans l’espace aérien, maritime et cybernétique.

La triste réalité de ces universités américaines est qu’elles dépendent tellement de l’argent de la guerre [War money] qu’elles sont en train de perdre leur vocation première.

Christian Sorensen a abordé ce problème dans son livre («Understanding the War Industry», Clarity Press 2022- Comprendre l’industrie de la guerre, Clarity Press 2022). Il estime que les universités négligent leur vocation relative à la recherche et la diffusion de la vérité.

«Mais ses liens complexes avec le Département de la guerre montrent que la vraie couleur de l’université porte davantage sur le financement gouvernemental que sur la noblesse du milieu universitaire». (Sorenson : p.221)

Soit dit en passant, j’ai trouvé de nombreuses informations, données et idées utiles dans le livre de Sorensen, qui est certainement un apport important à la littérature critique des guerres perpétuelles.

Les sociétés de technologie de l’information participent également activement aux guerres américaines. En fait, Amazon, Microsoft et Google fournissent aux forces armées une technologie de pointe qui facilite la réduction des coûts humains et matériels des guerres.

La demande de marchandises et services de guerre

Ce qui distingue l’économie de guerre de l’économie de paix, c’est le fait étonnant que l’offre génère la demande.

Dans l’économie de guerre américaine, la demande finale de marchandises (biens) et services de guerre est déterminée par le Pentagone (le ministère de la Défense) et certains pays étrangers.

Cependant, le Pentagone ne dispose pas de toutes les informations nécessaires pour estimer la demande de guerre, de sorte qu’il s’appuie sur les informations fournies par les entreprises de guerre.

Par conséquent, les entreprises de guerre qui fournissent des produits et services de guerre ont le rôle étonnant de déterminer la demande.

Ainsi, sur le marché des produits et services de guerre, l’offre détermine la demande.

C’est la racine de la nature perpétuelle des guerres américaines et du profit qui revient à l’APWC.

Or, pour avoir la guerre, il faut avoir des ennemis. Cependant, les entreprises de guerre n’ont pas la capacité de recherche pour trouver de vrais ennemis ou fabriquer des ennemis. Le rôle de trouver ou de fabriquer des ennemis revient aux groupes de réflexion qui sont généreusement financés par les sociétés de guerre.

Lorsque les think tanks trouvent ou fabriquent des ennemis, de nouvelles guerres ou la poursuite d’anciennes guerres sont justifiées.

D’un autre côté, les groupes de pression font maintenant pression sur les législateurs et les décideurs politiques pour qu’ils reconnaissent l’identité des ennemis produits par les think tanks ; cela se fait par le biais du lobbying (pots-de-vin).

Quant aux médias, ils ont pour rôle de préparer au mieux la pensée et l’âme des Étasuniens à accepter le budget colossal de la Défense sans se rendre compte des conséquences destructrices des guerres perpétuelles.

Il va sans dire que les groupes de pression et les médias sont financés par les entreprises de guerre.

La demande de marchandises et de services de guerre créée par ces individus et organisations pro-guerre se traduit par le budget annuel de la défense des États-Unis qui s’élève, en 2023, à 886 milliards de dollars.

Cela signifie que le budget de la Défense de Washington en 2023 représente 50% du PIB de la Corée du Sud en 2023, qui s’élève à 1800 milliards de dollars. Le budget de la Défense américaine représente 40% du budget de la défense mondiale de 2200 milliards de dollars.

Les Cinq Grandes Entreprises d’Armement : Lockheed Martin, Raytheon Technologies, Boeing, Northrop Grumman, General Dynamics reçoivent jusqu’à 150 milliards de dollars du budget de la défense.

Les Think Tanks (Groupes de réflexion)

Les «think tanks» jouent un rôle majeur dans la perpétuation des guerres américaines. Leur fonction est de produire des rapports et des documents pour montrer la gravité de la crise et la nécessité d’augmenter le budget militaire afin que la crise puisse être gérée par la force militaire.

Ce qui suit montre comment certains grands groupes de réflexion (Think Tanks) sont généreusement financés par des sociétés de guerre. Les données sont tirées d’un article de Global Research d’Amanda Yee («Six War Managing Think Tank and the Military Contractors that finance them», 7 mars 2023).

Le Centre d’Études Stratégiques Internationales (Center for Strategic International Studies – CSIS)

Le CSIS a reçu en 2022 100 000 $ ou plus des entreprises de guerre suivantes : Northrop Grumman, General Dynamics, Lockheed Martin, SAIC, Bechtel, Cummings, Hitachi, Hanhwa Group, Huntington Ingalls Industries, Mitsubishi Corp., Nippon Telegraph and Telephone, Raytheon, Samsung.

Le Centre pour une nouvelle sécurité américaine (Center for a New American Security -CNAS)

Le CNAS a reçu en 2021, 50 000 $ ou plus des entreprises de guerre suivantes : Huntington Ingalls Group, Neal Blue, BAE System, Booz Allen, Hamilton Intel Corp, General Dynamics.

Institut Hudson (HI)

Le HI a obtenu, en 2021, 50 000 $ ou plus des entreprises de guerre suivantes : General Atomics, Linden Blue, Neal Blue, Lockheed Martin, Northrop Grumman, Boeing, Mitsubishi.

Le Conseil Atlantique (CA)

En 2021, l’AC a reçu 50 000 $ ou plus des entreprises de guerre suivantes : Airbus, Neal Blue, Lockheed Martin, Raytheon et SAIC.

L’Institut international d’études stratégiques (IISS)

L’IISS a reçu, en 2021, 25 000 $ ou plus par les entreprises de guerre suivantes : BAE System, Boeing, General Atomics, Raytheon, Rolls-Royce, Northrop Grumman.

Il y a eu un cas où un groupe de réflexion a exprimé une «opinion d’expert» afin de protéger les intérêts de son commanditaire (entreprise de guerre). C’était le 12 août 2021.

Le gigantesque entrepreneur militaire CACI qui avait un contrat de 907 millions de dollars pour 5 ans en Afghanistan a été déçu du retrait américain d’Afghanistan, ce qui signifiait une perte de profit.

Son groupe de réflexion était l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW). La présidente de l’ISW, Kimberly Kagan, a déclaré que le retrait américain ferait de l’Afghanistan un second terrain du djihadisme. Soit dit en passant, le général à la retraite Jack Keane est membre de l’IWS.

Groupe de pression

Les groupes de pression sont dirigés par des individus ayant des liens étroits avec les entreprises de guerre, au Pentagone et au Congrès. Voici la liste partielle des groupes de pression.

  • L’Aerospace Industry Association (AIA) : Son PDG est l’ancien vice-président d’une entreprise produisant des fusées. AIA représente plus de 340 sociétés aérospatiales et de défense
  • La National Defense Industry Association (NDIA) compte 1600 membres
  • Le comité d’action politique
  • L’Association of United States Army (AUSA) : Elle produit un guide de l’industrie pour les entreprises de guerre.
  • Business Executives for National Security (BENS) est composé de 450 cadres d’entreprises à but non lucratif qui discutent des questions de sécurité.
  • L’Association des Old Crows (AOC), C’est une confrérie d’anciens combattants de la guerre électronique et de chefs de guerre. Il est soutenu par des sociétés de guerre telles que AECOM et Raytheon.
  • L’Institut Américain d’Aéronautique et d’Astronomie (AIAA)
  • Le Conseil des ressources de sécurité nationale
  • Le Conseil de la politique de la Guerre, Département de la Défense. (The War Dept Defence Policy Board)
Médias pro-guerre

La plupart des médias américains sont pro-guerre. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les médias ne critiquent pas la guerre perpétuelle, voire sont carrément pro-guerre.

Premièrement, étant des médias d’entreprise, ils sont principalement préoccupés par le gain d’argent plutôt que par le bien-être collectif de la société américaine.

Les médias d’entreprises, dont CNN, MSMBC et Fox News, accordent la priorité à l’évaluation des programmes.

Ils n’ont aucune opinion sur les conséquences terriblement destructrices de la guerre perpétuelle. Même s’ils ont des opinions utiles, ils n’osent pas les exprimer. Lorsqu’ils expriment une opinion, ils se réfèrent généralement à l’opinion de la classe d’élite.

Deuxièmement, il est de longue tradition aux États-Unis que les médias ne critiquent pas le gouvernement.

Troisièmement, le gouvernement censure les médias, en particulier les médias hors ligne.

Quatrièmement, le nombre de médias est directement lié à l’industrie de guerre. Par exemple, dans Defense News, T. Michael Mosely, général à la retraite 4 étoiles de l’Air Force, a écrit en avril 2019 que l’Air Force était terriblement sous-équipée.

Il existe une longue liste de médias pro-guerre, principalement des médias liés aux forces armées.

Cinquièmement, les sociétés de guerre font ouvertement pression sur les médias sans parler de la racine de la guerre. Par exemple,

«General Dynamics veut que les médias d’entreprise ne remettent jamais en question la cause profonde de la guerre». (Sorensen : p.72)

Sixièmement, le Smith Mundt Modernization Act de 2012 permet une plus grande propagande sur les médias d’entreprise.

En résumé, la demande de guerre est formée par les opinions pro-guerre coordonnées créées par les corporations de guerre, les groupes de réflexion, les groupes de pression et les médias.

Ces avis sont transmis au Pentagone, qui détermine l’ampleur des moyens financiers et humains à allouer à la guerre.

La remarquable coordination entre ces individus et organisations ressemble à un orchestre symphonique bien préparé.

Les groupes de réflexion jouent du violon pour produire un son doux pour les sociétés de guerre ;

Les groupes de pression jouent de la trompette pour rendre le son plus fort ;

Les médias jouent du tambour pour attirer l’attention du public sur la nécessité des guerres.

Tous ces acteurs sont dirigés par les corporations de guerre.

Quel est le but des guerres américaines ?

Il peut y avoir des objectifs défensifs et des objectifs offensifs de guerre. Les objectifs défensifs peuvent inclure la protection du territoire national et des valeurs nationales telles que la religion, la démocratie et les biens nationaux représentant la tradition nationale.

Ensuite, il peut y avoir des objectifs offensifs de guerre qui peuvent inclure l’invasion impériale d’un pays étranger afin de changer le régime politique et économique, changer de religion, s’approprier les ressources naturelles du pays étranger et maintenir la domination hégémonique de l’Amérique.

Il y a un autre objectif offensant, à savoir,

Selon toute vraisemblance, les finalités défensives ne sont pas pertinentes. Aucun pays n’ose défier le territoire américain et ses valeurs. En revanche, toutes les finalités offensives sont pertinentes.

Pourtant aucun des «buts» offensifs des guerres américaines ne semble avoir été atteint.

  • Le christianisme avait longtemps caché sa présence.
  • La démocratie américaine s’effondre rapidement.
  • La guerre de changement de régime s’est terminée par la destruction du régime.
  • L’hégémonie mondiale de l’Amérique doit surmonter plusieurs défis.

Quant à l’expropriation des ressources naturelles des pays étrangers, l’impérialisme américain aurait dû être un succès rendu possible par la chaîne de valeur mondiale. Ses principaux bénéficiaires sont les multinationales américaines.

Or, en ce qui concerne l’impact de la guerre perpétuelle américaine sur l’économie américaine, le modèle d’analyse usuel est   le keynésianisme militaire. Une série d’études économiques montrent qu’il peut avoir un effet positif à court terme sur l’économie nationale, mais qu’à moyen terme, il nuira au potentiel de croissance de l’économie. En d’autres termes, la guerre nuit à l’économie nationale (civile).

«Après la relance initiale de la demande, l’effet de l’augmentation des dépenses de défense devient négatif environ six ans. Après 10 ans de dépenses de défense plus élevées, il y aurait 464 000 emplois de moins que le scénario de base avec des dépenses plus faibles». (Dean Baker, économiste cité dans journals.openedition.org)

Bref, les guerres américaines ne sont pas nécessaires à la réalisation d’objectifs défensifs.

Ils ne sont pas non plus des moyens utiles pour la matérialisation de fins offensives à l’exception de l’expropriation des ressources naturelles de pays étrangers.

Alors, pourquoi les États-Unis continuent-ils leurs guerres ?

Si la guerre continue malgré ses résultats douteux, il doit y avoir des gens qui trouvent dans la guerre des bénéfices. La conclusion inévitable est que ces mêmes personnes sont les membres de l’American Pro-War Community (APWC).

Qui sont les bénéficiaires des guerres américaines ?

Pour que l’AWPC reçoive les bénéfices des guerres, le profit des entreprises de guerre doit être anormalement maximisé. En fait, le profit des entreprises de guerre doit être très élevé pour ces raisons.

Premièrement, les entreprises de guerre reçoivent les subventions de recherche du Pentagone et les avantages fiscaux du gouvernement fédéral.

Deuxièmement, l’utilisation de systèmes de production basés sur l’intelligence artificielle peut réduire considérablement le coût de la production de marchandises et de services de guerre par les entreprises de guerre.

Troisièmement, les entreprises de guerre jouissent du statut de quasi-monopole grâce à la fusion d’entreprises dans le secteur de la production d’armes hautement spécialisées. La fusion de Lockheed avec Martin en est un exemple typique.

Quatrièmement, dans une situation de collusion Pentagone-entreprise de guerre, l’acceptation par le Pentagone d’un prix contractuel élevé est importante.

La privatisation de la guerre. La culture de la corruption éternelle

Une fois que le profit élevé de l’entreprise est assuré, la prochaine étape pour maintenir les guerres perpétuelles est le partage intra-AWPC du profit de l’entreprise.

Cela se fait par des pots-de-vin. Ayant reçu des pots-de-vin, les décideurs politiques pro-guerre et les législateurs pro-guerre doivent se joindre aux entreprises de guerre faisant pression en faveur de «plus de guerres».

Des pots-de-vin sont donnés aux décideurs politiques et aux législateurs pour qu’ils acceptent ce que demandent les sociétés de guerre. C’est le début d’une culture de corruption éternelle.

Les cas suivants illustrent certaines des dimensions de la culture de corruption :

En 2012, les entreprises de guerre ont donné 30 millions de dollars et en 2014, elles ont donné 25,5 millions de dollars au Comité des services armés du Sénat (Senate Armed Services Committee).

Christian Sorensen montre la source des fonds d’entreprise donnés aux 25 membres du Comité des forces armées du Sénat. Voici quelques exemples.

  • John McCain (R) : General Electric, Raytheon et plusieurs autres corporations de guerre
  • Jeanne Shaheen (D) : Boeing General Electric
  • Lindsey Graham (D) : Northrop Grumman, Raytheon
  • Bill Nelson (D) : Lockheed Martin, Raytheon

Un ancien lobbyiste de la CIA a fait une déclaration significative concernant l’état de la corruption :

«Des années de corruption légalisée m’ont exposé aux pires éléments du fonctionnement politique de notre pays. Aujourd’hui, la plupart des lobbyistes sont engagés dans un système de corruption, mais il s’agit d’une corruption légale, celle qui sévit dans les couloirs de Washington». (Sorensen : p.65)

Lors de la dernière élection présidentielle, Lockheed Martin a fait un don de 91 millions de dollars. Cinquante-huit membres du House Armed Service Committee ont reçu en moyenne 79 588 $ du secteur (industrie de la guerre), soit trois fois plus que les autres représentants. Les dépenses de lobbying du membre de la communauté belliciste se sont élevées à 247 milliards de dollars lors des deux dernières élections présidentielles.

La relation porte battante

Cependant, en plus du système de pots-de-vin, il existe une relation de porte battante entre l’industrie de la guerre et le Pentagone.

Les relations de porte battante se traduisent par la participation directe de l’industrie à l’élaboration de la politique de défense. En fait, les décideurs du Pentagone et les décideurs de l’industrie de la guerre sont les mêmes personnes.

La première porte battante permet la circulation dans les deux sens des chefs d’entreprise et des dirigeants du Pentagone. Voici quelques cas de système de porte battante de prise de décision.

  • Ryan McCarthy assistant de Robert Gate, secrétaire à La Défense [Guerre] est retourné à Lockheed Martin. Il est maintenant sous-secrétaire de l’armée.
  • Le général James Mattis est maintenant au conseil d’administration de General Dynamics, puis, il est devenu secrétaire à La Défense [Guerre], puis de retour à General Dynamics
  • Un secrétaire adjoint à La Défense [Guerre] était le président de Goldman Sachs, spécialisé dans le pétrole et le gaz
  • Un administrateur du Defense Technical Information (DTC) est administrateur de plusieurs sociétés
  • Le sous-secrétaire à La Défense [Guerre] chargé des finances du Pentagone était associé d’un cabinet comptable, Kearney, qui entretient des relations commerciales étroites avec le Pentagone.
  • Lester Lyle, directeur général de General Dynamics était commandant national de l’Armée de l’air
  • Wilbur Ross, secrétaire américain au Commerce, comptait les membres suivants dans son groupe consultatif :  les PDG d’Apple, Visa, Walmart, Home Depot, IBM, la Chambre de commerce américaine, l’Association of Community College.

Il y a aussi ce que l’on pourrait appeler les «portes battantes à trois voies» , à savoir

«La triade des entreprises, du Pentagone et des Think Tanks» 

Certains des membres clés du camp de la guerre de Washington travaillent pour des entreprises de guerre, le Pentagone et des groupes de réflexion. Dans cette dynamique, le Centre d’Etudes Stratégiques et Internationales (CSIS) (The Center for Strategic and International Studies -CSIS) est souvent impliqué.

Le système de pots-de-vin et l’appareil à portes battantes de l’élaboration des politiques soutiennent nécessairement la culture de la corruption.

«Les entreprises américaines dans leur ensemble ont également corrompu les cœurs et les esprits, abrutissant le public de divertissements et l’inondant de commercialisme». (Sorensen : p.60)

Quels sont les impacts négatifs des guerres américaines ?

Les guerres américaines ont des impacts négatifs internes et externes. Les impacts négatifs internes des guerres américaines comprennent le coût humain et le coût économique.

Le coût humain de la guerre perpétuelle américaine est élevé. Personne ne sait combien d’Étasuniens sont tués ou blessés. Mais certaines estimations disent que jusqu’à 50 000 Étasuniens ont été blessés en plus des dizaines de milliers de GI qui ont été tués à cause des guerres perpétuelles.

«Il n’y a pas de compte rendu honnête de l’endroit où, comment et pourquoi nous tuons, comment les citoyens américains sont protégés et quels avantages en matière de sécurité profitent réellement aux États-Unis dans la poursuite de la guerre perpétuelle». (William M. Arkin : Newsweek)

Les coûts économiques et sociaux sont élevés. La destruction de la croissance économique potentielle des États-Unis d’Amérique est le résultat d’investissements insuffisants dans les domaines de l’éducation, de la santé et des infrastructures.

Les États-Unis investissent près de 1000 milliards de dollars de dollars par an pour soutenir leurs guerres perpétuelles, obligeant les Étasuniens à contribuer 2200 dollars par an (en impôts) pour financer les guerres.

Le «coût d’opportunité» (opportunity cost) des guerres américaines est élevé. Le «coût d’opportunité» désigne les investissements qui ont été évités en raison des guerres.

Voici quelques exemples de «coûts d’opportunité» :

  • 70 milliards de dollars pour combattre la pauvreté ;
  • 42 milliards de dollars pour réparer 43 586 ponts en mauvais état ;
  • 10,6 milliards de dollars pour le programme proposé pour le Centre de contrôle des maladies (Center for Disease Control) ;
  • 11,9 milliards de dollars pour l’Agence de protection de l’environnement (Environment Protection Agency) ;
  • 17 milliards de dollars pour les enfants qui meurent de faim.

De plus, Washington a besoin d’argent pour sauver 100 000 Étasuniens qui meurent chaque année d’overdoses de drogue.

Washington doit trouver un moyen d’éliminer les tueries ou meurtres de rue qui se produisent quatre fois par jour.

Plus de 10% des Étasuniens ne sont pas couverts par une assurance médicale. Même ceux qui ont une assurance médicale, le coût de l’assurance est hors de portée de la majorité des Étasuniens.

Un autre impact négatif interne sérieux de la guerre est l’augmentation de la dette publique.

En 2023, la dette publique américaine est de 31 000 milliards de dollars contre 27 000 milliards de dollars pour son PIB. Cela signifie que la dette publique est supérieure de 14,8% au PIB.

Une bonne partie de cette dette est imputable aux guerres. En fait, la guerre en Irak a produit une dette publique américaine de 3000 milliards de dollars.

C’est une situation très dangereuse, car avec ce type de dette publique, la politique budgétaire du pays devient totalement inutile.

Maintenant, en ce qui concerne l’impact négatif externe des guerres américaines, les impacts sont indescriptibles.

Près de 1,3 million de personnes ont été tuées rien qu’en Irak, en Afghanistan et au Pakistan, sans parler de cela. l’afflux de millions de réfugiés.

Au fil des ans, les guerres américaines perpétuelles ont ruiné les économies nationales ; ils ont sapé les religions et les valeurs traditionnelles ; ils ont enlevé l’espoir d’une vie meilleure aux peuples des pays qui ont été les cibles des guerres américaines.

Ce qui est vraiment troublant, c’est ceci. Les guerres américaines sont censées promouvoir et maintenir un monde plus sûr. Mais, en réalité, les guerres américaines ont plutôt aggravé la sécurité mondiale et celle des civils.

«Après deux décennies de combats, en fait, aucun pays du Moyen-Orient – pas un seul pays du monde – ne peut affirmer qu’il est plus sûr qu’il ne l’était avant le 11 septembre. Chaque pays qui fait maintenant partie du champ de bataille en expansion de la guerre perpétuelle est un plus grand désastre qu’il y a dix ans». (newsweek.com ibid).

Alors, à qui profitent les guerres américaines ? Sorensen donne une réponse.

«Les seules personnes qui bénéficient en fin de compte de la guerre militarisée contre la drogue sont les officiers supérieurs, les dirigeants du régime de DC [Washington], les entreprises de guerre et quelques élites amérindiennes». (Sorenson : p. 298)

Je peux même aller plus loin. Je dirais que les bénéficiaires sont les membres de l’APWC.

Les guerres américaines vont-elles se poursuivre ?

Malgré son impact terriblement négatif, ces guerres continueront, car c’est bénéfique pour l’APWC.

La guerre perpétuelle requiert les stratégies suivantes : l’existence perpétuelle d’ennemis d’une part et, d’autre part, l’adoption d’une guerre invisible et sans politique.

S’il n’y a pas de demande de guerre, il n’y aura pas de guerre.

Par conséquent, pour que la guerre se perpétue, il doit y avoir une demande continue de guerre.

Mais, pour qu’il y ait demande de guerre, il faut qu’il y ait crise et qu’il y ait des pays ou des individus en crise. Ces pays et ces individus deviennent des ennemis des États-Unis d’Amérique.

Il y aurait eu plusieurs vagues de crises militaires aux yeux de l’APWC.

La première vague de crise : l’expansion du communisme, 1950-1989

La deuxième vague de crise : la menace du terrorisme, 1990-présent

La troisième vague de crise : le danger de prolifération nucléaire, 1950-présent

La quatrième vague de crise : la guerre contre la drogue, de 1990 à aujourd’hui

La cinquième vague de crise : les violations des droits de la personne de 2001 à aujourd’hui

Ainsi, il y a plusieurs crises et ennemis en cours. L’APWC n’a donc pas à se préoccuper de l’absence d’ennemis.

Selon William M Arkin, Washington a bombardé ou bombarde les pays suivants : Afghanistan, Irak, Syrie, Pakistan, Somalie, Yémen, Libye, Niger, Mali, Ouganda De plus, il y a dix autres pays qui pourraient être bombardés. Il s’agit principalement de pays africains dont le Cameroun, le Tchad, le Kenya et 7 autres pays.

De plus, l’APWC est utilisée pour inventer des ennemis. La prochaine cible probable de la crise pourrait être la «crise du péril jaune» impliquant la Chine et d’autres pays asiatiques.

Le président, Joe Biden a décidé d’intervenir en cas de «crise» dans des pays étrangers même sans l’autorisation des pays concernés. Cela peut représenter beaucoup d’ennemis potentiels.

Quoi qu’il en soit, en ce qui concerne l’existence d’ennemis, l’AWPC n’a pas à s’inquiéter. Il y aura beaucoup d’ennemis, sinon l’APWC va tout simplement les inventer.

Par exemple, le fait de ne pas être pro-américain pourrait être considéré comme une crise et un créateur de crise, classé comme un ennemi de l’Amérique [États-Unis d’Amérique].

Le prochain obstacle à surmonter pour l’APWC est de s’attaquer au mouvement anti-guerre aux États-Unis et ailleurs dans le monde.

La solution est de trouver des moyens de rendre les guerres invisibles, sauvant des vies américaines mais rentables. Cela peut être fait grâce à l’utilisation d’armes sans pilote et à la réduction des coûts de production en utilisant une technologie basée sur l’IA, qui permet une guerre à longue distance en vertu de la stratégie de guerre «hub-spoke» qui permet d’attaquer l’ennemi sans être présent sur le champ de bataille.

De plus en plus, la guerre est menée par un système en étoile. Dans la guerre actuelle contre le terrorisme, les plaques tournantes [hubs] sont situés dans plusieurs pays du Moyen-Orient, le Koweït étant le hub (plaque tournante) de l’armée et Bahreïn étant le hub de la marine. Les spokes sont répartis dans le monde entier, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique.

William M. Arkin décrit l’efficacité du modèle de guerre en étoile.

«Il est si peu compris, si invisible, si efficace, même si quatre présidents successifs ont promis puis tenté d’arrêter la guerre, les rayons ont grandi et élargi».

La raison du développement de ce type de guerre est le besoin de se libérer des politiques publiques et anti-guerre anti-guerre.

«La guerre rapporte de l’argent». Le cercle vicieux de la cupidité humaine

Mais la raison la plus importante de la perpétuité des guerres américaines est le cercle vicieux de la cupidité humaine.

  • La guerre rapporte de l’argent ;
  • L’argent invite aux guerres ;
  • Les guerres rapportent plus d’argent ;
  • Plus d’argent conduit à encore plus de guerres et à l’infini.

C’est le cercle vicieux de la cupidité humaine.

Puisque la cupidité humaine n’a pas de frontière, les guerres américaines resteront perpétuelles.

Ainsi, les guerres américaines peuvent continuer jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’ennemis valables.

En d’autres termes, la guerre continuera jusqu’à la destruction totale du monde.

Pour sauver le monde, il faut donc mettre un terme aux guerres américaines perpétuelles.

source : Mondialisation

Jusqu’au dernier Ukrainien ! La doctrine de Biden et l’avenir de l’Ukraine

 

par Markku Siira - Le 21/06/2023.

«Joe Biden a créé pour les États-Unis une guerre comme on n’en avait jamais vu auparavant : une guerre dans laquelle d’autres meurent et où les États-Unis se contentent de rester assis et de payer une énorme facture», écrit Peter Van Buren.

Les Américains n’essaient même pas d’intervenir dans la guerre par la diplomatie, tandis que les propositions de paix d’autres pays, comme celles qu’ont formulées les Chinois, sont rejetées et considérées comme des tentatives d’accroître leur propre influence.

Van Buren estime que l’administration Biden a tiré les leçons de la guerre froide et compare la «doctrine Biden» à l’idée d’une «guerre sans fin, sans fin, et encore sans fin, qui n’est jamais censée être gagnée», comme dans le roman dystopique d’Orwell, 1984.

Après plus d’un an d’une nouvelle phase chaude du conflit ukrainien, la stratégie de Biden est devenue assez claire : en quinze mois, l’«aide» envoyée à l’Ukraine est passée de casques et d’uniformes à des chasseurs F-16 et à d’autres armements, sans qu’aucune fin ne soit en vue pour cette exportation d’armes.

Bien sûr, les armes américaines ne sont jamais suffisantes pour gagner, mais elles sont toujours «juste assez» pour poursuivre le combat jusqu’au prochain round. «Si les Ukrainiens pensent qu’ils jouent avec les États-Unis pour obtenir des armes, ils feraient mieux de vérifier qui paie vraiment tout avec leur sang», suggère M. Van Buren.

D’une certaine manière, Poutine joue ce jeu lui-même, en veillant à ne rien déployer de trop puissant, comme des bombardiers stratégiques, et à ne pas rompre l’équilibre qui donnerait à Biden une excuse pour intervenir directement dans la guerre.

L’avantage supplémentaire de l’aide à l’armement à l’Ukraine est, bien sûr, qu’après avoir envoyé du matériel obsolète, le Pentagone peut utiliser les fonds approuvés par le Congrès pour reconstituer son stock épuisé en achetant à nouveau de nouvelles armes aux entreprises de défense.

«La stratégie américaine semble être basée sur la création d’une sorte de tirage au sort terrifiant, avec deux camps alignés de part et d’autre du terrain qui se tirent dessus jusqu’à ce que l’un d’eux abandonne pour la journée», estime M. Van Buren.

Une stratégie similaire a été utilisée pendant la guerre civile américaine et la Première Guerre mondiale, mais en Ukraine, les armées s’affrontent avec des lance-roquettes, des mitrailleuses et d’autres armes mortelles du XXIe siècle, bien plus efficaces que le mousquet ou la mitrailleuse Gatling.

À la question de savoir combien d’Ukrainiens devront encore mourir, M. Biden a déjà répondu clairement : «probablement tous», affirme M. Van Buren. «Pour toute autre réponse, il faut croire cyniquement que M. Biden pense qu’il peut simplement acheter la victoire».

Depuis que la Russie a commencé son opération spéciale en Ukraine, les États-Unis ont envoyé plus de 40 milliards de dollars d’aide militaire à Kiev, ce qui représente le plus important transfert d’armes de l’histoire des États-Unis. Faut-il détruire toute la région dans ce jeu de grandes puissances ?

Une profonde tragédie humaine est inévitablement aussi une énorme opportunité économique pour certaines parties. L’Ukraine est déjà considérée comme «le plus grand chantier du monde». Le New York Times a répété une prédiction selon laquelle la reconstruction coûtera 750 milliards de dollars, créant ainsi une «nouvelle ruée vers l’or».

Les pertes humaines de la guerre en cours sont énormes, aussi chez les adversaires des Ukrainiens de Zelensky. Ici, un cimetière militaire ossète à Vladikavkaz.

C’est dans cette optique que plus de 300 entreprises de 22 pays se sont inscrites à l’exposition et à la conférence Rebuild Ukraine à Varsovie. À Davos, le Forum économique mondial a également discuté des «opportunités d’investissement» qui s’ouvriront plus tard en Ukraine.

«Il est clair que les entreprises américaines peuvent devenir le moteur de la croissance économique mondiale», a déclaré M. Zelensky au début du mois de février, faisant l’éloge de BlackRock, JP Morgan, Goldman Sachs et d’autres «investisseurs providentiels» avec lesquels un «protocole d’accord» a déjà été signé pour reconstruire l’Ukraine, après la défaite supposée de la Russie.

La ruée vers l’or potentielle pour la reconstruction est un ajout intéressant à la stratégie de M. Biden, qui semble ignorer le bilan humain. Plus les infrastructures détruites par la guerre seront nombreuses, plus il faudra en reconstruire, ce qui augmentera les revenus des grandes entreprises américaines. Est-ce là l’objectif du slogan de campagne de M. Biden, «Build back better» (reconstruire en mieux) ?

La «doctrine Biden» est d’une simplicité cynique. Les États-Unis évitent de s’impliquer directement dans les combats, mais ils incitent les autres à le faire. D’énormes quantités d’armes sont envoyées au régime fantoche créé en Ukraine pour que les combats se poursuivent jusqu’à la mort du dernier Ukrainien. Lors de la phase de reconstruction, les entreprises américaines devraient engranger d’énormes bénéfices, ce qui favorisera l’économie américaine et le dollar.

«Washington compte sur le fait qu’à long terme, nous nous contenterons d’un résultat qui ramènera la situation à ce qu’elle était avant 2022», affirme M. Van Buren. D’ici là, l’administration Biden est «censée saigner les Russes à blanc, comme une répétition de la guerre d’Afghanistan dans les années 1980».

Le Kremlin est certainement au courant du plan américain, mais quel est le plan des Russes ? L’épuisement des arsenaux des pays occidentaux de l’OTAN ? Qu’arrivera-t-il au régime fantoche de Zelensky si la «contre-attaque» précédemment annoncée échoue et que le brouillard de la guerre de l’information se dissipe ?

source : Markku Siira via Geopolitika

Et si un coup d’arrêt était donné ? Si des limites à la toute puissance américaine étaient tracées ?

 

par Bruno Bertez - Le 21/06/2023.

RÉALISME !

La Russie ne peut être battue.

C’est une évidence pour moi depuis le premier jour et le déroulement des évènements, à ce jour, le confirme sans doute aucun.

Face à la puissance militaire russe, l’Ukraine ne peut offrir que des tentatives plus ou moins terroristes du type ISIS.

Le conflit ne dure que par l’espoir sans cesse entretenu d’une future arme miracle.

C’est un truc, un gadget plus qu’une véritable tactique militaire.

Bien entendu si les évènements devaient tourner je m’empresserais de changer d’avis : quand le réel change il faut savoir changer de scenario.

Ceci étant posé la question centrale que ne se posent pas les marchés c’est : que se passera-t-il si la bulle militaire occidentale éclate, si le Réel prend le dessus et que l’imaginaire se fracasse ?

Voilà la question prioritaire et, c’est incroyable, je ne vois personne s’en préoccuper.

L’idée superficielle est soit que cela ne se produira pas, soit que ce sera comme l’Afghanistan c’est à dire que cela sera noyé sous la Com et rapidement oublié.

Ce n’est pas mon pari.

Une fenêtre de criticalité est ouverte ; pas très loin dans le temps logique du système il y a la Falaise de Sénèque.

Attention ce n’est pas une prévision, c’est l’évocation d’une terrible possibilité. Évocation d’un cas possible.

Une fenêtre de fragilité est ouverte dans le système mondial, et un choc comme celui qui est envisagé ci-dessus peut très bien provoquer une réaction chaotique.

Cela veut dire que l’évènement constitué par l’échec militaire peut avoir un retentissement qui dépasse les effets anticipiés réels ; il peut y avoir catalysation, résonance, effets multiplicateurs, non linéarité. Pour parler vulgairement : la mayonnaise peut prendre.

Le système fondé autour de l’hégémonie du dollar ne repose plus sur la vertu ou la croyance en la vertu ; non il repose sur l’inverse à savoir qu’il n’y a plus de vertu et plus de limite, que l’on pourra toujours continuer à trasher, et avilir car il n’y a pas d ‘alternative ; il n’y a plus de vertu, plus de limite mais il n’y a pas d’alternative, c’est le système TINA.

Cette croyance, cette certitude sont devenues un invariant de base du système, comme en 2008 l’était la croyance en la hausse perpétuelle de l’immobilier…

Une crise c’est la rupture d’un invariant qui était ancré dans une croyance.

Le système dans sa phase finale actuelle repose sur l’absence de limite depuis 20 ans et il dure à cause de cela ; Cette croyance en l’absence de limite, est complétée ou déclinée par le fameux mythe qu’un pays qui crée sa propre monnaie et s’endette dans cette monnaie ne peut faire faillite.

C’est un mythe bien sûr car si le pays est en difficulté de paiement, insolvable, que le prix qu’il doit payer pour rouler ses dettes monte et qu’il essaie de payer ses dettes par la planche à billets, il accélère la fuite devant ses dettes, devant ses actifs financiers et devant sa monnaie, il se Weimarise !

Le plus important c’est non pas le mythe mais la question de l’absence de limites au «roulement», à la reproduction du système américain.

Le système se perpétue parce que les limites peuvent être franchies sans conséquences ; le système USA peut «rouler» ses dettes, il peut accumuler déficits sur déficits, ils peut dériver budgétairement, fiscalement, extérieurement, il n’y a plus de statue du commandeur en aucune matière. Tout glisse, tout descend la pente.

C’est d’ailleurs pour cela que les dérives s’accélèrent et que l’on est en phase finale. Les limites à la dérive d’un système permettent de contrôler sa destruction, d’étaler mais l’absence de limite fait qu’il se lance dans le mur ou le gouffre tout seul.

C’est le problème du capitalisme qui depuis la fin des syndicats et du modèle soviétique est devenu fou, sans retenue, débridé sans frein et ainsi précipite ses contradictions et sa destruction finale en tant que système historique.

Donc si vous me suivez toutes les limites sont franchies, et pire oubliées, le système est livré à la fois aux forces de destruction et d’accélération. Un canard sans tête.

Mais que peut- il se passer si de façon significativement historique quelqu’un à l’extérieur donne un signe puissant que des limites sont atteintes, que les croyances à la toute puissance sont erronées et injustifiées ?

Je livre cette interrogation à votre sagacité.

Jeffrey Sachs :

«La seule chose qui ne peut pas arriver, à mon avis, c’est que la Russie soit vaincue. Et la raison en est que si la Russie devait perdre au sens conventionnel du terme, je pense que la Russie se dirigerait probablement vers une guerre nucléaire… On me dit tous les jours, oh, ne vous laissez pas faire chanter par les armes nucléaires. Les gens qui disent ça n’en ont aucune idée».

source : Bruno Bertez

L’Amérique peut-elle choisir entre guerre civile et guerre extérieure ?

Source : Le Courrier des Stratèges - Le 19/06/2023.

Un nouveau livret A pour financer la guerre en Ukraine ?

La nécessité d’extension à l’infini de l’Empire américain le conduira à la guerre : il lui faudra seulement choisir – si elle le peut, sa situation intérieure en décidera – entre une guerre civile et une guerre extérieure.  Pour le faire comprendre, commençons par une comparaison historique, avec toute la prudence qu’impose ce genre d’exercice.


L’Empire romain a conquis le bassin méditerranéen, puis s’est lancé à la conquête de nouveaux territoires, au nord de cet espace, et à l’est vers la Mésopotamie. Mais il a essuyé des revers décisifs en Germanie – le principal étant Teutobourg en l’an 9 – et n’a jamais réussi à vaincre l’empire perse sassanide, avec lequel il s’est trouvé en guerre perpétuelle. Ainsi, ne pouvant plus se nourrir de ses conquêtes, il a dû se puiser dans ses seules ressources. Il en est résulté une fiscalité de plus en plus écrasante, exigeant une emprise étatique plus de plus en plus sensible sur la population, passant du régime du principat à celui du dominait. Il en est résulté une lassitude des peuples qui ont accueilli sans déplaisir les envahisseurs, d’abord en Occident qui est tombé officiellement en 476 ; puis, après la tentative infructueuse, par l’unique empereur restant – celui d’Orient – Justinien, et son chef de guerre Bélisaire, de réunifier au VIe siècle les deux parties, les peuples soumis à Constantinople, à leur tour, accueilleront sans déplaisir les envahisseurs, cette fois-ci arabes.

La prospérité de l’Amérique

S’il est vrai que tous les empires sont destinés à s’effondrer un jour ou l’autre, le scénario de leur chute n’est pas toujours le même : celui-là est celui de Rome, et si nous l’avons choisi pour exemple, c’est qu’il pourrait ressembler à ce qui attend l’Empire américain.

Les conquêtes de Rome lui assuraient un niveau de vie que n’eût pas permis son territoire propre. Sans nul doute, la prospérité de l’Amérique n’a pas d’équivalent dans l’histoire du monde, mais en dépit de cela, nous savons qu’aujourd’hui, son niveau de vie dépend largement de son endettement, une dette également unique dans l’histoire : 1/3 du PIB mondial. Ce qui permet à cette dette de ne pas entrainer le pays au fond de l’abîme, ce n’est pas seulement sa formidable capacité économique, susceptible d’inspirer la confiance malgré tout, mais aussi le statut inouï du dollar. Là encore, le fait est nouveau : ce n’est pas la première fois qu’une monnaie est mondiale, mais celle-là est une monnaie presque sui generis, puisqu’elle n’est pas convertible en or, sa solidité repose sur la confiance qu’inspire la puissance économique du pays émetteur. Cette position lui permet d’acheter bien plus que ce que ses moyens devraient lui permettre, de dépenser beaucoup plus que ce qu’elle produit. Mais à condition, bien sûr, de pouvoir imposer constamment le dollar au reste du monde comme monnaie d’échange et devise de réserve, au besoin par la force militaire, comme en Irak en 2003.

Le dollar recule

Ce système ne peut tenir que tant que la puissance impériale ne rencontre pas de résistance majeure. La question ne sera pas posée ici de savoir si c’est un effet de son hubris, ou bien si c’est par un enchaînement mécanique que l’Amérique a cru pouvoir se servir impunément de son dollar comme d’une arme monétaire contre une puissance qu’il serait trop coûteux d’affronter militairement : le blocage des comptes de ses rivaux étrangers, libellés dans sa devise, a procédé de cette logique. De quoi faire fuir des Etats investisseurs qui, pour différentes raisons touchant à leur volonté d’indépendance nationale, ont peur de se faire saisir leurs comptes, surtout quand une autre solution de placement devient possible ailleurs dans le monde, dans des zones économiques et monétaires en pleine ascension. Si ces investisseurs s’écartent prudemment – on voit même l’Arabie négocier une partie de son pétrole autrement qu’en dollars ! – la monnaie américaine s’affaiblit, et avec elle un pan de sa suprématie.

L’expérience historique montre qu’une monnaie mondiale survit toujours quelques temps à la chute de l’empire auquel elle appartenait. Ce fut vrai pour le besant de Constantinople, comme pour la livre britannique, ce devrait être la même chose pour le dollar américain. Cependant, le cas que nous étudions ici est un peu différent, parce que l’agressivité américaine accélère la dé-dollarisation.

Voyons-en les conséquences possibles, autant sur la politique intérieure que sur la politique extérieure, car en cette occurrence, les deux sont impossibles à démêler : en effet, un dollar affaibli nuirait autant à la population américaine qu’à la prépondérance de l’Amérique. Rappelons que, pour qu’une monnaie soit mondiale, il faut que son pays émetteur demeure toujours en déficit commercial avec le reste du monde, sans quoi sa monnaie viendrait à manquer à l’extérieur : c’est le Dilemme de Triffin. Aujourd’hui, si le dollar recule, le déficit se comblera-t-il ? Non, car la dette est trop importante (rappelons-le, 1/3 du PIB mondial), et de plus, elle sera de moins en moins portée par le reste du monde, puisque le monde va être moins consommateur de dollars : deux raisons, donc – la première étant peut-être la plus importante – pour que le pays ne puisse jamais la rembourser.

L’ennemi véritable de l’Amérique

La tentation américaine sera grande, alors, d’imposer plus brutalement encore sa vampirisation des économies mondiales par le dollar : puisque la dette n’est pas remboursable, seule une guerre victorieuse, suivie de conditions drastiques imposées aux vaincus, pourrait l’effacer. Mais la Chine se renforce de toutes les manières possibles, et la puissance militaire russe est redoutable. Le Piège de Thucydide pourrait fonctionner, qui consiste en ce que le pays prépondérant, craignant pour sa domination, attaque préventivement ses rivaux pour éviter de se voir dépasser. A vrai dire, de ce point de vue, la question se pose de savoir qui est l’ennemi véritable de l’Amérique : dans les années 80, le Japon se trouvait lui aussi dans une position concurrentielle inquiétante, mais l’Empire américain a trouvé les moyens de l’affaiblir, notamment en l’obligeant à réévaluer le yen. Tandis que la Russie a des ressources fondamentales, et durables : c’est pourquoi l’Amérique, qui déjà s’est emparée de 30 à 40% de l’exploitation des terres ukrainiennes, rêverait de la découper en Etats fantoches dont elle s’assurerait l’exploitation.

L’autre terme de l’alternative – mais, nous l’avons dit, en réalité les deux termes se touchent – serait pour le gouvernement (« l’administration ») de pratiquer sur la population intérieure une fiscalité écrasante, ce qui irait contre toute la tradition américaine, essentiellement confédérale, où l’on se méfie de l’Etat central. Ou bien alors de laisser filer une inflation galopante qui réduirait la dette, mais ruinerait les rentiers. Certes, cette inflation équilibrerait un peu l’inégalité abyssale dans ce pays, mais le gouvernement s’aliénerait la classe dominante (les riches, les banques, les médias…) majoritairement démocrate, et aussi le complexe militaro-industriel que l’arrêt des guerres ruinerait tout aussi sûrement. Une politique intérieure qui irait dans ce sens aggraverait donc les tensions internes, déjà chauffées à blanc par les querelles idéologiques actuelles séparant la population en deux parties égales, mais en y ajoutant des tensions externes extrêmes, le déclin du pays entraînant celui de bien d’autres pays dont les intérêts sont liés aux siens. Au centre de ces tensions, la tentation viendrait de se jeter dans l’aventure d’une guerre extérieure susceptible de mobiliser le patriotisme général, au-delà des partis. Un Troisième guerre mondiale ? En tout état de cause, l’Amérique est certainement, aujourd’hui, compte tenu de son importance, le pays le plus dangereux du monde.

Robert Kennedy Jr. : «Défaire l’empire» des bases militaires américaines à travers le monde

Le  19/06/2023.

Publiée par un site mainstream états-unien (Real Clear Politics), une vidéo décoiffante de Robert Francis Kennedy Junior, candidat à la primaire démocrate pour les élections présidentielles US de 2024. Je l’ai traduite pour vous en français. Cette traduction (3 pages) est en pièce jointe. Les anglophones pourront s’informer directement dans la version originale dont le lien est donné comme source de ma traduction en PJ.

Robert F. Kennedy Junior est le fils de Robert Francis Kennedy dit Bob Kennedy, assassiné en 1968 alors qu’il était candidat à la primaire du parti démocrate dont il était favori au moment de son décès. Ce dernier aurait pu, comme son frère, devenir président si la mort n’était pas venu interrompre le cours de sa campagne.

Robert F. Kennedy Junior est donc le neveu du président US John Kennedy assassiné lui aussi en Novembre 19631. Il est âgé de 69 ans aujourd’hui.

Il avait 14 ans lorsque son père a été assassiné. Il était déjà en mesure de comprendre un certain nombre de choses. C’est donc le troisième Kennedy à se présenter dans une présidentielle US. Il pourrait bien être le troisième à quitter cette terre prématurément et il semble en être conscient.

Les propos qu’il tient sur le complexe militaro-industriel et sur les néocons US ne vont certainement pas plaire à «l’État profond». Il ne serait pas surprenant que nos médias ignorent délibérément ces propos ou le traite de complotiste.

À chacun de se forger son opinion, bien sûr.

Dominique Delawarde

***

Interview de Robert F. Kennedy Junior

Neveu du président assassiné en 1963, John Fitzgerald Kennedy, fils de Bob, frère de John Kennedy, assassiné lui aussi en 1968.

Ma question centrale est : Comment reconstruire la classe moyenne et comment sortir de ces guerres éternelles ?

Joe Rogan : Comment voyez-vous la sortie de la guerre d’Ukraine ?

Kennedy : Il est facile de sortir de la guerre en Ukraine, les Russes ont voulu régler cette crise depuis le début… Les accords de Minsk étaient un règlement… Zelensky s’est présenté en 2019 en tant que comédien et acteur… Comment a-t-il gagné avec 70% des voix ? Il a gagné parce qu’il s’est présenté sur une plate-forme de paix, promettant de signer les accords de Minsk, qui était un accord que la Russie, la France et l’Allemagne ont tous accepté, qui aurait laissé le Donbass dans le cadre de l’Ukraine, en tant que région autonome afin que les Russes de souche puissent parler leur propre langue et se protéger des attaques du gouvernement central installé par les États-Unis, et que l’OTAN resterait en dehors de l’Ukraine, ce que les Russes voulaient, une promesse que l’OTAN n’entrerait jamais, ce que nous aurions dû faire pour eux. Nous n’aurions pas du envisager de mettre l’OTAN en Ukraine, nous avions promis de ne jamais le faire, nous nous y étions engagés. Et nous avons à plusieurs reprises violé ces promesses, et il y a des gens à la Maison-Blanche qui veulent cette guerre.

Ils l’ont dit à plusieurs reprises, même le président Biden a déclaré que le but de la guerre était de renverser Vladimir Poutine.

Rogan : Et quoi, installer un gouvernement fantoche ?

Kennedy : C’est le problème. Ce sont les mêmes personnes qui se sont débarrassées de Saddam Hussein et nous ont coûté 8000 milliards de dollars, et l’Irak est maintenant dans une situation pire que celle que nous avons trouvée. Nous avons tué plus d’Irakiens que Saddam Hussein, nous avons conduit l’Irak à se lier à l’Iran, où ils sont maintenant un État mandataire de l’Iran. Nous avons réduit cette nation à un gâchis incohérent de guerre civile entre les escadrons de la mort sunnites et chiites. Nous avons créé ISIS, nous avons ensuite dû faire la guerre de Syrie, la guerre du Yémen et l’Afghanistan-Pakistan. Nous avons conduit deux millions de réfugiés en Europe et déstabilisé toutes les démocraties européennes pour les deux générations suivantes et provoqué le Brexit. C’est ce que nous avons obtenu pour ces 8000 milliards de dollars et une classe moyenne ravagée dans notre pays.

Les mêmes personnes, les néoconservateurs, qui ont dirigé cette opération, nous ont menti à propos des armes de destruction massive, nous ont piégés dans cette guerre, et que nous pensions être maintenant hors du gouvernement pour toujours, des parias, en disgrâce, ils (les néocons) sont maintenant tous de retour dans l’administration Biden avec un nouveau projet. Lloyd Austin, qui est le secrétaire à la Défense de Biden, a déclaré que le but de la guerre pour nous était d’épuiser la Russie et de dégrader sa capacité à combattre n’importe où dans le monde. Ce n’est pas bon pour l’Ukraine, car la façon dont nous épuisons la Russie, c’est de faire massacrer 350 000 enfants ukrainiens. En clair, nous avons transformé cette nation en un abattoir pour la fleur de la jeunesse ukrainienne.

Je n’excuse pas Poutine, Poutine est un monstre, un voyou, un gangster qui a illégalement envahi et n’en avait pas besoin, mais nous devons assumer la responsabilité des provocations que ces néoconservateurs (US) réalisent depuis plus d’une décennie.

En fait, la raison pour laquelle nous sommes dans cette guerre, c’est parce que les américains sont de braves gens. Nous étions convaincus, par ce genre de représentations de bandes dessinées, dont le complexe militaro-industriel est devenu expert, qu’il s’agit d’un affrontement entre le bien et le mal : tout est fait pour nous entraîner dans ces guerres. Cette guerre est un racket de blanchiment d’argent pour les entrepreneurs du complexe militaro-industriel. L’argent va là-bas et revient tout de suite, puis ils vont tous sur CNN, les généraux, etc., et si vous regardez leurs CV, ils travaillent tous pour General Dynamics et des sous-traitants militaires, et ils nous disent que nous devons participer à cette guerre en nous racontant des histoires horribles.

Mais nous sommes là parce que les Américains sont de bonnes personnes, qu’ils ont de la compassion et qu’ils s’imaginent réparer un tort. Mon fils est allé là-bas et a combattu… sans nous le dire, il a quitté la fac de droit… s’est engagé dans la Légion étrangère, et a combattu comme mitrailleur pour une unité des forces spéciales lors de l’offensive de Kharkhiv… Le Peuple ukrainien fait preuve de bravoure et l’angoisse dont ils souffrent sont au-delà de toute description, mais nous devons examiner notre rôle à cet égard. Nous devons chercher des chemins vers la paix et essayer de mettre fin aux tueries. 30 à 80 000 jeunes russes y sont également morts, et nous ne devrions pas nous en réjouir. On devrait essayer de trouver un règlement. Les États-Unis devraient être l’adulte dans la pièce et trouver un moyen d’arrêter l’effusion de sang. C’est ce que nous devrions faire là-bas.

Et je dirai une autre chose Joe, cette guerre nous a coûté 113 milliards de $ jusqu’à présent. Le budget total du Centre de Contrôle et Prévention des Maladies est de 12 milliards de $ par an. Le budget total de l’Agence de Protection de l’Environnement est d’environ 12 milliards de dollars. 57% des habitants de notre pays ne pourraient pas mettre la main sur 1000 $ s’ils en avaient besoin en cas d’urgence. 25% des Américains ont faim maintenant et ne reçoivent pas assez de nourriture.

J’ai un ami qui était pêcheur commercial, qui a passé sa vie dans la pêche et qui avait une entreprise, mais comme c’est une entreprise privée, il n’a pas de prestations. Il a maintenant un handicap. Son gendre dirige l’entreprise mais ne peut pas subvenir à ses besoins, il est handicapé et il a survécu avec 280 $ de coupons alimentaires du programme SNAP, et cela ne vous mène pas trop loin. Mais le 1er mars, il a reçu un appel automatisé du gouvernement disant que ses coupons alimentaires avaient été réduits de 90%, vous recevez maintenant 25 $ par mois. Essayez de vous nourrir à 90 centimes par jour dans ce pays.

30 millions d’Américains ont reçu ce même appel. Et ce même mois, nous avons imprimé 200 milliards de nouveaux dollars pour renflouer la Silicon Valley Bank et nous avons porté l’engagement de guerre de l’Ukraine à 113 milliards de dollars. Donc, nous avons beaucoup d’argent pour le complexe militaro-industriel et pour les banquiers, mais nous affamons les Américains à mort.

À cause de toute l’inflation, nous avons dépensé 16 000 milliards de dollars pour le confinement (Covid), nous avons gaspillé. Nous n’avons rien obtenu pour cela. 8000 milliards de dollars sur la guerre [en Irak et] 16 000, c’est 24 000 milliards de dollars qu’ils ont dû imprimer pour rien. Cet argent, la façon dont ils le remboursent, ils ne vont pas nous dire qu’ils augmentent les impôts parce que vous ne pouvez pas faire cela. C’est une taxe cachée appelée inflation, et elle frappe les pauvres et la classe moyenne  dans ce pays.

Les factures alimentaires de mon ami pour les aliments de base comme le poulet, les produits laitiers et les œufs ont augmenté de 76% en deux ans. Pour payer la guerre en Irak, la guerre en Ukraine et les confinements Covid. Ses factures alimentaires continuent d’augmenter. Et maintenant le gouvernement lui montre que nous avons beaucoup d’argent pour l’armée et pour les banques, mais que nous n’en avons pas pour les Américains, qui sont des gens qui travaillent dur.

Quelque chose ne tourne pas rond.

Nous sommes en crise dans ce pays, et nous devons commencer à démanteler l’empire. Nous avons 800 bases à l’étranger. On nous a dit en 1992, après l’effondrement de l’Union soviétique, que nous allions toucher les dividendes de la paix. Que les dépenses militaires allaient passer de 600 milliards de $ par an à 200 milliards, et que nous allions arrêter de fabriquer des bombardiers furtifs à un milliard de $, qui ne peuvent pas voler sous la pluie ; Que nous allions ramener cet argent à la maison et construire des écoles avec, construire des infrastructures et offrir de bons soins de santé dans les centres-villes. Et puis rien de tout cela ne s’est produit. Aujourd’hui, au lieu de descendre à 200 milliards de dollars, les dépenses militaires totales, si vous incluez la sécurité nationale (et les pensions des militaires retraités) sont de 1300 milliards

Et cela n’a pas rendu notre pays plus sûr. Cela a aggravé la situation… 1300 milliard de $ si vous incluez cet appareil de sécurité nationale, tout ce que vous devez traverser à l’aéroport, et si vous incluez les 300 milliards de dollars pour les anciens combattants, que vous ne pouvez pas couper. Les vétérans ? Nous en avons 29 par jour qui se tuent. Ces guerres ne sont bonnes ni pour notre pays ni pour nos enfants.

Nous devons cesser d’être un empire, et à la place, rentrer chez nous, reconstruire la classe moyenne, puis projeter la puissance économique comme le font les Chinois, qui mangent notre déjeuner parce qu’ils savent ne pas projeter la puissance militaire. Ils savent projeter le pouvoir économique, c’est ainsi que vous gagnez les cœurs et les esprits du monde et la sécurité nationale.

Mon oncle, John Kennedy, l’a fait. Il a refusé de faire la guerre. Il était entouré par le complexe militaro-industriel et l’appareil de renseignement, et il a appris très tôt que le but de la CIA et de l’appareil de renseignement était de créer un flux constant de nouvelles guerres pour le complexe militaro-industriel. (…)

[Et après l’invasion de la Baie des Cochons], il s’est rendu compte qu’ils lui avaient menti et essayé de le tromper, et il a dit : «Je veux prendre la CIA et la briser en mille morceaux et la disperser aux vents».

 

Pendant les 1000 jours suivants de sa présidence, il était en guerre avec son appareil militaro-industriel et de renseignement. Ils ont essayé de le faire aller au Laos, ils ont essayé de le faire aller au Vietnam avec 250 000 soldats, il a refusé. Tout le monde autour de lui voulait aller au Vietnam. Il a envoyé 16 000 conseillers militaires – c’est moins de personnes qu’il n’en a envoyé… pour envoyer un homme noir à l’école… Et [plus tard] il a signé un ordre exécutif de sécurité nationale retirant toutes les troupes américaines du Vietnam. Les 1000 premiers au cours du mois suivant, et le reste au début de 1965. Et puis un mois plus tard, il a été tué.

Mais ce qu’il pensait, c’est que la vision de l’Amérique à l’étranger ne devrait pas être un soldat avec une arme à feu, mais plutôt un volontaire du Peace Corps construisant des puits, l’USAID aidant les pauvres et l’Alliance pour le Progès construisant la classe moyenne. Il a lancé le Kennedy Milk Program pour nourrir les enfants pauvres du monde entier. En conséquence, en Afrique aujourd’hui, il y a plus de statues à John F. Kennedy, plus de boulevards qui portent son nom, d’hôpitaux, d’écoles et d’universités dans toutes les grandes villes, qui portent son nom que tout autre président.

Les Chinois ont pris ce modèle et ont fait la même chose maintenant, et tous ces pays qui sont censés être alliés avec nous et qui se réalignent maintenant avec les Chinois et passent à leur monnaie parce que les Chinois ne sont pas là pour tuer des gens, ils sont là pour construire les routes, les universités et les collèges, et il s’avère que les gens aiment beaucoup plus ça. Nous devrions projeter la puissance économique dans le monde entier et non la puissance militaire, cela nous rendrait beaucoup plus forts.

source : Real Clear Politics

Dominique Delawarde

Comment résoudre le problème de la violence aux États-Unis ?

Supprimer les villes gérées par les démocrates et rétablir les asiles

Source : The Saker francophone.


Par Brandon Smith – Le 2 juin 2023 – Source Alt-Market

L’une des stratégies les plus courantes utilisées par la gauche politique pour attaquer les partisans du 2e amendement est d’intensifier le battage médiatique contre les armes à feu chaque fois qu’un crime impliquant une arme à feu est commis. Ils ne se soucient guère de la tragédie elle-même, mais uniquement de la manière dont ils peuvent l’utiliser à des fins politiques. Cependant, il est très important de comprendre qu’il ne s’agit pas seulement pour les gauchistes de supprimer les droits en matière d’armes à feu, mais aussi de créer une fausse association dans la conscience du public selon laquelle les armes à feu sont synonymes de criminalité.

 

En d’autres termes, ils veulent conditionner les gens à croire qu’une fois que les armes auront disparu, le crime et le meurtre disparaîtront également. Or, les armes à feu font partie intégrante de la société américaine depuis des centaines d’années, et la possession d’armes à feu a été présente aussi bien en période de paix relative qu’en période de violence accrue.

Dans le cas de pays comme le Royaume-Uni, où la législation sur les armes à feu est incroyablement stricte, les agressions, les viols et les homicides sont en hausse, les attaques au couteau en particulier ayant augmenté de 80 %. S’il est techniquement plus difficile d’assassiner une personne avec un couteau, il est aussi beaucoup plus facile pour des agresseurs et des gangs plus grands et plus forts de réussir à blesser des gens lorsque ceux-ci ne disposent pas d’un égalisateur. Le désarmement facilite la vie des criminels, il ne la rend pas plus difficile.

Si les armes ne sont pas le catalyseur de la montée de la violence, qu’est-ce qui l’est ? En réalité, les personnes qui veulent que les armes soient retirées des mains des Américains respectueux de la loi sont les mêmes qui sont en grande partie responsables de l’augmentation du nombre d’homicides. Imaginez…

Aux États-Unis, les crimes violents et les meurtres sont exponentiellement plus nombreux dans les villes dirigées par les Démocrates, dont beaucoup ont renforcé les mesures de contrôle des armes à feu. En fait, sur les 30 villes les plus violentes des États-Unis, 27 sont contrôlées par des Démocrates. Là où les gauchistes dominent politiquement, la violence, le vol, le viol et le meurtre sont assurés de suivre. Les partisans de la lutte contre les armes à feu tentent souvent de citer le nombre élevé d’homicides dans certains États conservateurs comme le Texas, mais la majorité de ces crimes sont en fait commis dans des villes dirigées par des gauchistes.

En réalité, les villes bleues tirent les États rouges et le reste du pays vers le bas. D’après les statistiques, en théorie, si le public remplaçait tous les politiciens Démocrates des villes par des dirigeants conservateurs, les taux de meurtres chuteraient immédiatement dans tous les États-Unis en raison de la politique menée.

Mais qu’est-ce qui, dans le leadership des Démocrates, conduit à une criminalité beaucoup plus élevée ? D’autres tendances sont à prendre en compte, comme le taux d’incarcération dans un État ou un comté donné, la sévérité des peines pour les crimes violents et les récidivistes, sans oublier un sujet dont beaucoup de gens ne veulent pas parler : la séparation des malades mentaux du reste de la société. Les gauchistes soutiennent souvent les politiques de porte tournante pour les criminels, les peines réduites pour les crimes violents (si l’auteur appartient à une minorité) et ils s’opposent catégoriquement à l’incarcération des personnes souffrant de maladies mentales dangereuses.

Ils sont heureux de priver des Américains innocents de leur droit au deuxième amendement, mais ils n’ont aucun intérêt à ce que les criminels restent en prison ou à ce que les personnes mentalement instables soient tenues à l’écart de la société normale. Peut-être parce que leur objectif n’est PAS de réduire la violence, mais d’utiliser la violence exponentielle dans la société comme une raison d’éroder la constitution.

L’incarcération fonctionne en fait, bien mieux que le contrôle des armes à feu. Mais pour comprendre le taux d’incarcération et son efficacité dans la lutte contre la violence, nous devons examiner deux systèmes simultanément : l’incarcération en prison et l’incarcération en asile psychiatrique. Les données suivantes montrent le nombre d’incarcérations par habitant aux États-Unis dans différents systèmes pénitentiaires au cours du siècle dernier :

Le graphique suivant montre les taux d’homicide par habitant entre 1900 et 2010 environ.

Le graphique suivant montre les taux d’homicide par habitant entre 1900 et 2010 environ, et ce graphique montre les taux d’homicide entre les années 1960 et les années 2020.

On remarque immédiatement que le nombre d’incarcérations a augmenté massivement à partir du milieu des années 1980, après quoi les taux d’homicides ont commencé à chuter. Il convient également de noter que la diminution du nombre d’incarcérations au début des années 1900 coïncide avec des taux d’homicide beaucoup plus élevés dans l’ensemble du pays. Mais qu’en est-il de la baisse du nombre de meurtres entre les années 1930 et 1960 ? Quelle en est la cause ?

Il ne s’agit pas nécessairement d’un problème économique, comme pourraient le suggérer de nombreux progressistes. Dans les années 1920, le pays atteignait un pic de prospérité et les taux d’homicide restaient très élevés. À l’inverse, dans les années 1930 et 1940, le système était toujours en proie à la dépression, mais les taux d’homicide ont chuté. Qu’est-ce qui a donc fait chuter la criminalité violente à cette époque ?

Le seul facteur qui semble coïncider avec cette période de paix relative est l’augmentation soudaine des incarcérations psychiatriques à partir des années 1930.

Alors que les taux d’incarcération sont restés faibles et pratiquement statiques entre le milieu des années 1930 et le milieu des années 1960, le nombre d’asiles psychiatriques accueillant des patients dangereux a augmenté. Et, comme par magie, la violence a chuté aux États-Unis.

Par extension, lorsque les asiles ont commencé à fermer dans les années 1970, les meurtres ont de nouveau atteint des sommets. Sans asiles et avec un faible taux d’incarcération, les homicides se sont répandus comme une traînée de poudre et n’ont cessé qu’au milieu des années 1980, lorsque les taux d’incarcération ont grimpé en flèche. En d’autres termes, le système pénitentiaire et le système judiciaire ont finalement dû prendre le relais de la disparition des asiles psychiatriques.

Enfin, notez le récent bond des homicides et de la violence au cours des dernières années dans le graphique n° 3 – Il correspond presque exactement à la baisse des tendances en matière d’incarcération dans le graphique n° 1. Cette évolution a été principalement encouragée par les politiques Démocrates dans les villes et les États bleus. N’oubliez pas non plus que les Démocrates d’aujourd’hui font partie d’un nouveau culte “woke” – ce ne sont pas nécessairement les mêmes Démocrates qu’il y a 30 ans. Les Démocrates “woke” veulent supprimer tous les obstacles à l’activité criminelle, y compris l’incarcération.

En outre, les maladies mentales sont en augmentation aux États-Unis. Plus de 42 % des membres de la génération Z ont été diagnostiqués comme souffrant d’au moins un trouble mental, et les médicaments psychiatriques ne sont pas d’un grand secours. Nous ne disposons que de très peu d’établissements spécialisés dans les maladies mentales pour faire face à l’afflux de personnes instables qui envahissent la société. Nous sommes sur le point de RÉPÉTER le modèle du début des années 1900, avec une population carcérale plus faible et l’absence d’asiles, la violence continuera probablement à échapper à tout contrôle.

Certes, il y a eu par le passé de terribles pratiques dans les établissements de santé mentale et il n’est pas bon de répéter ces erreurs. Dans les premiers temps de la psychiatrie, on a tendu un large filet qui a permis d’attraper beaucoup de personnes dangereuses, mais on a aussi enfermé tous ceux qui avaient des problèmes mentaux marginaux. Cela a donné lieu à des abus.

Cela dit, il est stupide d’ignorer les chiffres : les asiles ont fonctionné. Ils ont contribué à réduire considérablement le nombre de meurtres. Au moins 1 % de la population humaine présente des traits psychopathiques (y compris un manque d’empathie) et ces personnes sont à l’origine d’au moins 30 % de la criminalité aux États-Unis. Au moins 3 % de la population humaine présente des tendances psychotiques, ce qui signifie qu’ils sont enclins à la violence brutale en l’absence de traitement. Il faut faire quelque chose pour s’occuper des personnes mentalement instables dans notre pays. Leur probabilité de récidive est extrêmement élevée et ils continueront à commettre les mêmes crimes encore et encore jusqu’à ce qu’on les arrête.

C’est l’éléphant dans la pièce dont la gauche politique ne veut pas parler. Elle tente de le dissimuler sous des platitudes de justice sociale et des programmes d’aide sociale bienveillants, mais ces mesures sont clairement inutiles. Séparer les personnes dangereuses et démentes du reste de la population est la seule méthode sûre pour sauver des vies à long terme et maintenir la civilisation intacte.

La solution est simple et comporte deux volets : Se débarrasser des dirigeants gauchistes des grandes villes qui libèrent les récidivistes violents, et rétablir les établissements de santé mentale pour enfermer les fous si nécessaire. C’est le SEUL moyen d’arrêter l’avalanche de crimes violents qui attend les Américains au cours des prochaines années.

Brandon Smith

Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

On pourrait imaginer appliquer les deux volets de cette solution en France...Pays où l'insécurité va croissante...! JMR

Les Institutions états-uniennes

 

par Jean Luc Basle

Il est beaucoup question de l’Ukraine et du dollar ces temps-ci ce qui est tout à fait compréhensible. En revanche, il est beaucoup moins question de la situation intérieure des États-Unis. Nous connaissons l’inégalité choquante qui y règne, non seulement au plan des revenus mais aussi des soins médicaux, et sur bien d’autres plans. Nous connaissons aussi l’état de délabrement de ses faubourgs, de ses écoles, etc. etc. Ce que l’on connaît moins en revanche c’est l’état de ses institutions politiques, économiques, éducatives, etc. Fort heureusement, quelques personnes sont là pour nous éclairer à ce sujet.

Dans un récent article, commentant le traitement qui est réservé à Donald Trump ces derniers temps, Paul Craig Roberts déclare que le département de la justice est «totally weaponized», s’appuyant … sur une étude de Alan Dershowitz – électeur improbable de Trump. Alors que Donald est voué aux gémonies, Joe et Hunter ne sont pas poursuivis pour des méfaits (crimes ?) tout aussi (plus) graves.1

Moins connu, mais souvent pertinent, Éric Zuesse lui fait écho en s’étonnant du traitement réservé à Donald Trump alors que Hillary Clinton est responsable de méfaits (crimes ?) tout aussi (plus) graves. Il conclut que l’on a là la preuve que le régime américain est de nature totalitaire (!).2

Philip Giraldi, ancien membre de la CIA, observe dans sa dernière note que «la triste vérité est que les États-Unis sont sur le déclin, submergés de dette et de corruption».3

Au sujet de la corruption, je pourrais vous référer aux nombreux articles de Pam et Martin Russ – observateurs implacables de Wall Street (et de la Réserve fédérale), et de ses crimes. Je pourrais aussi vous référer aux nombreux méfaits de la classe politique, mais je ne veux pas abuser de votre temps.

En un mot, nous assistons à l’hallali du minotaure ! Il s’est auto-détruit.

Enfin, au cas où votre appétit pour les nouvelles (les vraies) ne serait pas satisfait, je vous renvoie à l’article de Caitlin Johnstone, journaliste d’investigation australienne, et observatrice tout aussi impitoyable que les précédents, intitulé : «15 Reasons : Why Media Don’t Do Journalism». L’article étant long, j’ai listé les 15 raisons. Vous les connaissez, mais il n’est pas inutile de se les remémorer.4

Ayant pris note de tout cela, à vous de décider si Paul Craig Roberts et les autres ont raison dans leur description des États-Unis et de l’état de ses institutions.

envoyé par Dominique Delawarde

  1. «The Democrats are replacing Democracy with Tyranny», Paul Craig Roberts – 11 June 2023
  2. «Biden Indicts Trump on 5 Charges That Applied Also to Hillary Clinton, who Was Never Charged», Eric Zuesse – The Duran – June 11, 2023
  3. «Is a Change of Course at State Department Coming ? Some senior officers are retiring but who and what will replace them ?», Philip Giraldi – The Unz Review – June 6, 2023
  4. «15 Reasons Why Media Don’t Do Journalism», «Il existe un réseau beaucoup moins centralisé de facteurs qui font pencher la balance de la couverture médiatique à l’avantage de l’empire américain et des forces qui en bénéficient», Caitlin Johnstone – June 5, 2023 – Consortium News 

Les Américains sombrent dans le chaos

 

par Pierluigi Fagan - Le 04/06/2023.

Mon récent double post sur la crise de la civilisation occidentale posait les sociétés anglo-saxonnes, les États-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne et trois autres puissances mineures, comme un sous-système à part entière. Concernant les USA, il faut noter comment, une fois la présidence Trump passée, les nouvelles donnes sociales américaines, ici en Europe et en Italien, ont tout simplement disparu des écrans. Sur la Grande-Bretagne, occasionnellement, certains pro-européens prennent plaisir à raconter les grands malheurs britanniques en les mettant sur le compte du Brexit, mais rien de plus. Finalement, avec le nouveau gouvernement Biden, nous sommes devenus les «amis préférés» des deux. Dans le cas américain, il s’agit aussi de la cohérence dans l’alignement géopolitique sur fond de conflit ukrainien. Nous avons dès lors affaire à une position super-partisane dans la ligne politique choisie par le gouvernement italien, ligne qui, soit dit en passant, selon les maigres sondages, ne reflète pas du tout le sentiment majoritaire du pays. Sur les États-Unis, d’un point de vue intérieur, il n’y a donc rien à dire ?

En 2022, une historienne américaine, spécialiste des conflits civils (Historical Foundation of the States), a poussé un coup de gueule en affirmant qu’à partir de la littérature d’analyse historique générale, on pouvait énumérer un certain nombre de points de crise permettant de prédire le risque imminent d’une flambée de «stasis» (de troubles sociaux bouleversants sinon révolutionnaires, ndt). Selon Barbara F. Walter, les États-Unis sont aujourd’hui un pays-candidat parfait pour basculer dans la guerre civile. Elle a été suivie dans son analyse par d’autres auteurs et de nombreux médias, tant américains que britanniques, ont amplifié le thème en le plaçant au centre du débat public.

Dans un récent article du géopolitologue et analyste italien Lucio Caracciolo dans La Stampa, ce dernier énonce la question suivante : «Aujourd’hui, l’Amérique n’est plus aimée. Comment peut-elle fasciner les autres ?». En bon connaisseur de l’esprit du temps, Caracciolo s’est déjà converti à la vérité de la transition épochale du pouvoir dans le monde dans son éditorial du dernier numéro de Limes, actuellement en kiosque, en soulignant que les États-Unis ont perdu leur aura et, avec elle, leur soft power.

George Friedman, dans le même numéro de la revue, intitule son analyse «Les États-Unis sont proches d’un effondrement interne». La liste des phénomènes inquiétants, établie par Friedman cite «des revendications sociales au sommet de leur intensité, des questions morales, religieuses et culturelles», puis il y a les faillites bancaires, les révisions stratégiques dans le cadre de la mondialisation, le grand point d’interrogation chinois, les ombres sur les Big Five de l’Internet (qui fonctionnent à plein régime) et les sombres destins en marche de l’IA, la NASA qui ne sait apparemment plus comment fabriquer une combinaison d’astronaute, sans parler d’en envoyer un sur la lune ; il y a encore des frictions sur les flux migratoires et toujours la force de la très fragile coexistence raciale. Il y a aussi une profonde crise interétatique/fédérale qui va jusqu’à s’interroger sur les rôles du Congrès et de la Cour suprême. «Jamais dans l’histoire il n’y a eu un tel niveau de colère et de mépris mutuel entre les Américains», note Friedman. Ils s’affrontent vraiment à propos de tout et de rien, à des niveaux vraiment pré-hystériques, quand ils ne se tirent pas dessus et ne font pas des trucs bizarres et ne parlent pas de choses de manière vraiment incongrue (Dieu, l’avortement, les transsexuels qui ne représenteraient que 0,5% de la population, le traditionalisme et le progressisme, la pédophilie, les conspirations surréalistes et varia).

Cette agitation, que plus d’un a intérêt à radicaliser, trouve son enfer sur Internet et les médias sociaux. En ce qui concerne les réseaux sociaux, c’est le format même de l’interaction anonyme, avec une écriture d’inconnus sans visage et au drôle de comportement, contrainte à des espaces relevant plus de la blague que du discours argumenté (woke ! christofasciste !), l’enfermement dans de petites communautés partageant une pensée (ou une non-pensée) commune, avec des adeptes qui s’excitent les uns les autres, qui alimentent des braises déjà ardentes. La radicalisation prend du temps à se construire et ne se démantèle pas rapidement, elle dépose des rancœurs, des rancunes, des haines viscérales. Au final, il ne s’agit plus d’arguments mais d’un durcissement généralisé de positions hétéroclites.

Bien qu’il s’agisse d’une nation de 330 millions d’habitants (avec, selon les estimations, 400 millions d’armes privées, dont beaucoup de type militaire) et aussi d’une composition très diverse, elle a tendance à se diviser simplement en deux et le format «nous contre eux» alimente sa propre radicalisation en simplifiant à outrance. Après tout, la simplification est un trait caractéristique de la mentalité américaine empirique et pragmatique, c’est-à-dire qu’elle met trop l’accent sur l’action au lieu de la réflexion – ou en l’absence de réflexion.

L’espérance de vie en Amérique est en chute libre depuis une dizaine d’années : elle a atteint 76,1 ans (chez nous, elle est de cinq à dix ans plus longue). La mortalité infantile et la mortalité générale ont fait un grand bond en avant : les décès par arme à feu sont désormais hors de contrôle (en Amérique, plus de 200 personnes par jour sont blessées par des armes à feu, 120 sont tuées. Sur ces 120 personnes, 11 sont des enfants et des adolescents), le taux d’homicide chez les adolescents a augmenté de 40% en deux ans ; les overdoses et l’abus de drogues, les accidents de voiture, sont, eux aussi, en hausse croissante. Dans les écoles, de nombreux enfants suivent un cours visant à leur enseigner un comportement à adopter au cas où quelqu’un entrerait dans la classe en tirant des rafales de mitraillette. Et heureusement qu’ils sont pro-vie !

Au 10ème rang pour la richesse théorique par habitant, les États-Unis sont en réalité au 120ème rang pour l’égalité des revenus (BM 2020), après l’Iran mais avant le Congo (RD). L’ascenseur social est en panne depuis au moins trente ans, à supposer qu’il ait fonctionné auparavant. Les Américains pauvres, dans les comtés pauvres, dans les États du Sud, meurent jusqu’à vingt ans avant les autres. Les Afro-Américains meurent en moyenne cinq ans plus tôt que les Blancs. Avec seulement 4,5% de la population mondiale, ils possèdent 25% de la population carcérale mondiale, un graphique effrayant en augmentation constante depuis ces trente dernières années. La moyenne européenne est de 106 incarcérations pour 100 000 habitants ; aux États-Unis, elle est de 626, soit six fois le record mondial. Bien qu’ils représentent moins de 5% de la population mondiale, ils consacrent 40% du total mondial des dépenses militaires (auxquelles il convient d’ajouter les armes domestiques). Si les livres d’histoire vous ennuient, il suffit de regarder la production cinématographique et télévisuelle pour se rendre compte de l’attrait culturel de la violence dans ce pays. La violence est la façon, là-bas, de traiter les contrastes sociaux, une attitude parfaitement qualifiable de pré-civilisée.

Ayant pour norme sociale la libre poursuite du bonheur, version réussite socio-économique sur une base compétitive des compétences individuelles à gagner de l’argent, n’ayant aucune idée de la façon dont le jeu est truqué, manquant de tradition de pensée et d’analyse de type européen (par exemple par classes), cette masse de parias, vivant souvent dans des conditions indigne de toute humanité, manifestement en colère quand elle n’est pas anesthésiée par le complexe télévision-alcool-drogue-médicaments, est recrutée par les diverses élites pour soutenir ou combattre tel ou tel droit civique. Ce qui alimente cette tempête de haine mutuelle au niveau des «valeurs», qu’elles soient de raison ou de tradition, cependant, elles ne sont jamais économico-sociales.

Les «Blancs» sont aujourd’hui 58%, mais en 1940 ils étaient 83% et en 1990 75% : la tendance est dès lors claire. On sait déjà qu’ils perdront leur majorité absolue en 2044, dans deux décennies. Pire encore pour la part des WASP au sein du groupe «blanc», avec une moyenne d’âge plus élevée, en plein syndrome de Fort Apache.

Un sondage réalisé en 2022 donne 40% des démocrates et 52% des républicains en faveur de la séparation des États rouges et bleus dans une sorte de sécession idéologique avec actes politico-judiciaires locaux, flanqués de la pratique habituelle du gerrymandering, une sorte d’adaptation des circonscriptions électorales pour prédéterminer la victoire de certains candidats dans des formes de représentation qui n’est jamais proportionnelle ; le pays semble évoluer dans cette direction ces dernières années. Certains députés, depuis un certain temps, propagent l’idée d’élever l’âge du droit de vote pour empêcher les jeunes d’apporter des voix aux Dems. Cette idée d’un divorce territorial-idéologique est sans précédent et donne une idée de la profondeur de la fracture sociale. Le discrédit mutuel des représentants locaux et fédéraux des deux partis est à son comble.

De plus, l’effondrement de la confiance est très large : l’église, la police, les journalistes, les intellectuels, les académies et les écoles elles-mêmes perdent leurs crédibilité, et bien sûr les politiciens aussi, qui, souvent de fait, ne cherchent qu’à se doter d’une solide position sociale et sont prêts à tout pour y parvenir. La guérilla menée sur la légitimité des votes pourrait déboucher sur une hypothèse ventilée sur le «vote contingent» où, en l’absence d’un résultat clair (c’est-à-dire en présence d’un résultat contesté), chaque État se verrait attribuer un vote, la majorité des États (pourtant moins peuplés) étant républicains, ce qui concrétise l’intention qui sort de plus en plus de certaines bouches : «Nous sommes une république, pas une démocratie», ce qui – soit dit en passant – est une vérité limpide.

Il est d’ailleurs certifié par des études de Princeton et de Northwest sur le contenu des lois votées par le Congrès il y a dix ans que les États-Unis sont une oligarchie et non une démocratie. C’est cette oligarchie qui a tout intérêt à mettre le feu aux poudres, là où les gens se battent pour des questions de droits civiques, de race, de prévalence sexuelle et non pour des droits sociaux, pour des droits qui assurent une qualité de vie, une redistribution des revenus et garantissent un pouvoir associé.

Existe-t-il une base pour vérifier cette prophétie d’une hypothétique guerre civile, une prophétie qui, compte tenu de la grande importance médiatique accordée aux États-Unis, risque de devenir du type «autoréalisateur» ? Les raisons d’en douter ne manquent pas, à condition d’imaginer des barricades et des émeutes de rue généralisées, accompagnées de terrorisme intérieur. Cependant, même si l’analyse devrait être plus profonde que ne le permet un billet, cette analyse spécifique sur la crise interne de la société américaine atteste que c’est le cœur de la civilisation occidentale qui est en crise profonde.

C’est pourquoi les Européens seraient bien avisés de relâcher les liens transatlantiques ; les Américains sont destinés à subir une contraction continue de leur actuelle puissance mondiale tandis qu’à l’intérieur de leur propre pays, ils paniquent de plus en plus à propos de tout, sauf de l’inégalité sans cesse croissante, une maladie mortelle pour toute société.

Une grande partie de la phénoménologie perverse, brièvement décrite ici, a déjà infecté nos sociétés. Du mondialisme-néolibéralisme aux gémissements unidimensionnels sur les droits civils et non sur les droits sociaux qui excite la réaction traditionaliste, toute l’imagerie qui percole des séries télévisées et du cinéma, tout l’Internet et la logique du social, qui découle d’un comportementalisme précis, ont déjà contaminé nos sociétés. Cette déchéance graduelle découle d’un milieu psycho-culturel comportementaliste précis (c’est-à-dire visant à contrôler le comportement et la cognition, c’est-à-dire tout sauf «l’intelligence»), de la résurgence en Europe et en Italie de la production et du commerce des armes, de la destruction de la démocratie déjà programmée depuis le début des années 1970, de la démagogie, de l’ignorance agressive, du déclin qualitatif drastique des élites, de l’absence d’une culture de l’information, de la disparition de la fonction intellectuelle, du simplisme, de l’enthousiasme infantile pour la technologie, de la foi irrationnelle dans le rôle de la technologie, des épidémies de solitude sociale et de dépression, de la toxicomanie, de la plastification des corps et de la manipulation des neurones. La crise du centre anglo-saxon du système occidental irradie depuis longtemps l’ensemble de la civilisation, même là où l’anthropologie culturelle, sociale et historique serait tout à fait différente sans cette imprégnation continue.

Il conviendrait de commencer à préparer un divorce, une bifurcation des destins, une refondation de l’être occidental qui referme la parenthèse anglo-saxonne. Traverser des périodes complexes avec ces personnes à la barre pourrait être très dangereux.

[Puisque dans le système économicocratique tout problème est une source de profit possible, voici qu’est prêt le jeu de société simulant la deuxième guerre civile américaine avec Captain America contre Iron Man. C’est également ainsi que sont créées les hypothèses mentales de l’image du monde, en «gamifiant» les conflits sociaux].

 

source : Arianna Editrice via Euro-Synergies

Les entreprises militaires dominent la politique aux États-Unis

 

par Mision Verdad - Le 05/06/2023.

 

Aux États-Unis le complexe militaro-industriel reçoit une part importante du budget de la défense et détermine la politique de Washington et de ses partenaires, en augmentant les dépenses publiques pour l’achat d’armes coûteuses auprès des entreprises de ce secteur.

Boeing, General Dynamics, Lockheed Martin, Northrop Grumman et Raytheon sont les compagnies appelées les Cinq Grands dudit complexe.

• Selon les chercheurs Ben Freeman et William D. Hartung du Quincy Institute for Responsible Statecraft, le budget suggéré en 2023 pour le Pentagone et les travaux sur les armes nucléaires du ministère de l’énergie s’élève à 886 milliards de dollars.

• Plus de la moitié des dépenses annuelles du département de la Défense est consacrée aux entreprises militaires, dont plus de 150 milliards de dollars reçus par les Cinq Grands.

• Les entreprises du complexe militaro-industriel ont donné plus de 83 millions de dollars à diverses campagnes électorales au cours des deux derniers cycles électoraux, Lockheed Martin arrivant en tête avec une contribution de 9,1 millions de dollars au cours de cette période.

• La journaliste Taylor Giorno d’OpenSecrets a découvert que «les 58 membres de la Commission des services armés de la Chambre des représentants ont déclaré avoir reçu en moyenne 79 588 dollars de l’industrie de la défense au cours du cycle électoral de 2022, soit le triple de la moyenne de 26 213 dollars que les autres représentants ont déclaré avoir reçue au cours de la même période».

• Les dépenses de lobbying du complexe sont encore plus élevées : Plus de 247 millions de dollars au cours des deux derniers cycles électoraux. De hauts fonctionnaires échangent des postes au Pentagone ou au Congrès contre des postes de direction dans des entreprises militaires ou deviennent leurs lobbyistes.

• Selon l’Institute for Policy Studies, le contribuable moyen aux États-Unis dépense 1087 dollars par an pour les entreprises d’armement, contre 270 dollars pour l’enseignement primaire et secondaire et seulement 6 dollars pour les énergies renouvelables.

• Or, on estime que les dépenses consacrées à l’éducation, aux énergies vertes, aux soins de santé ou aux infrastructures pourraient créer de 40% à 100% plus d’emplois que les dépenses du Pentagone.

source : Mision Verdad via Pressenza

Europe de l’Est : Les faucons de Washington contrôlent l’agenda

Source : Le Courrier des Stratèges - Par Ulrike Reisner - Le 02/06/2023.

Europe de l’Est : les faucons de Washington contrôlent l’agenda, par Ulrike Reisner

Les organisations internationales sont en crise, la technostructure a pris le relais et coordonne désormais les réunions diplomatiques. Cela est particulièrement évident dans le domaine de la politique de sécurité. En février, on s’est rencontré à Munich, cette semaine à Bratislava à l’occasion du GLOBSEC. Il vaut la peine de jeter un coup d’œil derrière la façade pour voir que les groupes numériques et d’armement fixent l’ordre du jour et que les politiques ne servent en fait plus qu’à faire de la figuration. Le bras long de la technostructure s’étend jusqu’en Europe de l’Est.


Bratislava, fin mai : il s’agissait, comme à Munich lors de la conférence sur la sécurité, d’une rencontre entre « personnes partageant les mêmes idées ». Parmi les intervenants, on trouvait des figures illustres comme Ursula von der Leyen, Roberta Metsola, Ben Hodges, Alexander Schallenberg, Svetlana Tikhanovskaïa ou Mikhaïl Khodorkovski. Emmanuel Macron a été très applaudi par les médias pour son appel à une Europe sécurisée. Et la présidente de la Commission a engagé les personnes présentes à sa nouvelle doctrine de défense : « Un certain nombre de garanties émanant d’États partageant les mêmes valeurs peut fournir ce qu’il est convenu d’appeler la «dissuasion par interdiction». En d’autres termes, doter l’Ukraine d’équipements militaires lui permettant d’être à l’avenir à l’abri des attaques russes. » Cette fois-ci, ils se sont réunis en Slovaquie pour la GLOBSEC 2023, l’une des conférences centrales sur la sécurité de notre époque, selon leur propre définition.

Un bassin pour les politiques

GLOBSEC est devenu une pieuvre agissant à l’échelle européenne et transatlantique, organisant non seulement le Forum de sécurité de Bratislava, mais aussi le Sommet des Tatras pour les affaires européennes et le Forum stratégique central européen Château Béla. GLOBSEC possède son propre institut politique, un centre académique à l’université Matej Bel de Banská Bystrica, des bureaux à Vienne et à Bruxelles. Et GLOBSEC décerne – bien sûr – un prix, en l’occurrence le « Transatlantic Award », dont Madeleine Albright, entre autres, a pu se réjouir.

Au début de ce développement considérable se trouvait la Commission atlantique slovaque, fondée en 1993 par des diplomates dans le but de faciliter l’intégration de la Slovaquie dans l’OTAN et l’Union européenne. En 2005, un groupe d’étudiants de l’université Matej Bel, parmi lesquels l’actuel président du GLOBSEC Róbert Vass, s’y est joint.

GLOBSEC a une organisation sœur à Washington et entretient de bonnes relations avec le National Endowment for Democracy, Brookings ou l’Atlantic Council. Outre le ministère slovaque de la Défense, la Fondation Konrad Adenauer, l’OTAN et le Fonds de Visegrad comptent parmi les principaux partenaires institutionnels. Ce dernier est une organisation internationale de donateurs qui encourage le développement d’une coopération plus étroite entre les pays du groupe de Visegrad – la République tchèque, la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie. Le Conseil consultatif international du GLOBSEC compte de nombreux ex-politiciens, dont Catherine Ashton, Carl Bildt, Annegret Kramp-Karrenbauer, Sebastian Kurz ou Jan Krzysztof Bielecki.

Du point de vue autrichien, il est intéressant de noter qu’un ancien ministre des Finances, Wilhelm Molterer, a été nommé président du conseil d’administration de GLOBSEC en 2021. Cela est probablement moins dû à sa carrière politique autrichienne (ou à sa vaste expertise) qu’au fait que Molterer a occupé le poste de vice-président de la Banque européenne d’investissement.

Forum de la technostructure

Pour en savoir plus sur l’action du GLOBSEC, il suffit d’examiner la liste de ses « membres », qui doivent également assumer une bonne partie du financement : Au-dessus de tous trônent les « Diamond Members » Google et Saab, en dessous se trouvent d’une part des groupes numériques comme Microsoft, Amazon, Helsing ou Palantir ; d’autre part l’industrie de l’armement avec General Dynamics, Lockheed Martin ou KNDS (KMW + Nexter Defense Systems) – pour ne citer que les plus grands sponsors.

Selon les chiffres officiels, GLOBSEC a dépensé en 2022 environ 400.000 euros pour le lobbying à Bruxelles, mais a également reçu environ un million de subventions. En effet, le think tank s’implique dans les activités de promotion européennes et perçoit des subventions pour des projets de nouvelle gouvernance, de lutte contre la désinformation illégale ou pour une Europe plus démocratique.

En contrepartie, GLOBSEC remplit aussi fidèlement l’agenda transatlantique, par exemple avec l’Indice de vulnérabilité, qui « analyse la vulnérabilité de huit pays d’Europe centrale et des Balkans occidentaux face à l’influence du Kremlin et de Pékin. » Ou avec le dernier rapport sur les tendances, qui commence dans sa dernière édition par cette phrase prometteuse : « Alors que l’agression de la Russie contre l’Ukraine se poursuit pour une deuxième année, la plupart des pays d’Europe centrale et orientale (CEE) sont sur la droite de l’histoire. »

Lors de la dernière conférence sur la sécurité à Munich, il a été souligné que la sécurité européenne est inextricablement liée à la sécurité des États-Unis dans tous les domaines – économie, défense, services de renseignement, droit, affaires humanitaires, espace numérique, logistique. Des structures non gouvernementales, telles que GLOBSEC, montrent clairement que les États européens ne se soumettent pas seulement à la doctrine transatlantique mais à l’agenda de la technostructure. Ces structures font du lobbying à Bruxelles, encaissent des subventions et financent ainsi des projets qui leur permettent à leur tour de lier les universités et les organisations politiques en amont.

Lorsque ces structures non gouvernementales, telles que GLOBSEC, font appel à elles, les politiques européens doivent se manifester. Car l’agenda politique est de plus en plus souvent imposé par ces structures. Elles ne sont pas soumises à un contrôle réel. C’est précisément le problème.

S’il s’agit de dominer le monde, il ne peut y avoir de paix.

par Jean-Luc Baslé - Le 30/05/2023.

Si au travers de l’Ukraine, l’objectif des États-Unis est de dominer le monde, il ne peut y avoir de paix durable, librement consentie par toutes les nations.

Quelques mois après l’effondrement de l’Union soviétique, en février 1992, les États-Unis déclarent leur intention de ne plus tolérer de concurrent susceptible de s’opposer à leur vision du monde dans un document au titre abscons : Defense Planning Guidance. Le mot ne figure pas dans la déclaration, mais c’est d’hégémonie dont il s’agit. Les États-Unis entendent être les seuls maîtres du monde. C’est leur destinée. Dans ce schéma, la Russie n’a pas sa place en tant que puissance souveraine.

Aussi, ne faut-il pas s’étonner qu’en dépit des assurances qui auraient été données à Mikhaïl Gorbatchev que l’OTAN n’avancerait pas d’un pouce à l’est, en échange de son accord sur la réunification de l’Allemagne, l’OTAN ait agrégé les anciennes nations de l’Empire soviétique, hormis le Belarus, la Géorgie et l’Ukraine.

Cette dernière nation est la pierre d’achoppement. Les États-Unis veulent l’intégrer à l’OTAN pour consolider leur emprise sur l’Europe alors que la Russie s’y oppose pour les mêmes raisons de sécurité qui font que les États-Unis n’aurait jamais accepté jadis que le Mexique ou le Canada fasse partie du Pacte de Varsovie. On se souvient de la réaction américaine à l’installation de missiles soviétique à Cuba.

Il s’ensuit que la Russie ne peut accepter que l’Ukraine intègre l’OTAN. Vladimir Poutine en a informé les Occidentaux lors de son discours de février 2007 à Munich. Les États-Unis n’y prêtèrent aucune attention, à preuve la Déclaration de Bucarest d’avril 2008 qui invite formellement l’Ukraine et la Géorgie à rejoindre l’OTAN. Si cela devait être un jour, les dirigeants russes pourraient déclarer, paraphrasant Winston Churchill, que «de Tallin en Mer Baltique à Batoumi en Géorgie un rideau de fer est descendu à travers le continent

Si l’Ukraine n’est pas membre de l’OTAN de jure, elle l’est de facto depuis la Révolution Maïdan de février 2014 qui mit fin à la présidence de Viktor Ianoukovytch, élu démocratiquement le 7 février 20101. Cette révolution est un coup d’état ourdi par les États-Unis. Victoria Nuland, assistante du Secrétaire d’état pour l’Europe, reconnut avoir dépensé 5 milliards de dollars pour obtenir ce résultat lors d’un discours au National Press Club le 25 avril 2014.

Nous savons aujourd’hui grâce aux révélations d’Angela Merkel et de François Hollande que les Accords de Minsk, sensés rétablir le calme dans le pays après la révolution, accords paraphés par l’Ukraine, la Russie, l’Allemagne et la France, n’étaient qu’un rideau de fumée visant à donner à l’Ukraine le temps de se préparer à la guerre. Et de fait, de 2014 à 2022, l’OTAN entraîna les forces ukrainiennes. Nous savons aussi, suite à l’invasion de la Russie, que Victoria Nuland s’est inquiétée lors d’une audition au sénat du sort des laboratoires biologiques que les États-Unis avaient installés en Ukraine, craignant que les Russes n’aient accès à des secrets de fabrication américains.

Prenant modèle sur l’empire dont ils se sont libérés, les États-Unis se perçoivent comme un empire dès leur origine. Dans une lettre au marquis de Lafayette, George Washington décrit la nation dont il est le président comme un «mini empire». Benjamin Franklin partage ce point de vue. La doctrine de Monroe confirme cette vision que la nation a d’elle-même. Cette destinée «manifeste» est un faux-nez derrière lequel se cachent des intérêts politiques, économiques et financiers.

La guerre américano-mexicaine de 1848 est impérialiste, tout comme l’est l’expédition du commodore Perry sur le Japon, ou la conquête d’Hawaï ou encore la «libération» des Philippines qui se transforme en colonisation. L’aspiration à dominer le monde prend forme à la fin de la deuxième guerre mondiale et se cristallise après l’effondrement de l’Union soviétique. D’impérialiste la politique américaine est devenue hégémonique. C’est un mirage, comme l’a démontré John Mearsheimer.2

Il ne peut y avoir de paix durable en Ukraine ou ailleurs dans le monde sans un renoncement des États-Unis à leur vision hégémonique – vision que George W. Bush a si bien exprimé lorsqu’il a déclaré urbi et orbi : «ou vous êtes avec nous, ou vous êtes avec les terroristes»… les terroristes étant destinés à disparaître.

Le président de la nation la plus puissante au monde raisonne comme un enfant.

source : Centre Français de Recherche sur le Renseignement

envoyé par Dominique Delawarde

Bases militaires américaines

 

par Katehon - Le 21/05/2023.

 

Un réseau d’installations militaires américaines est présent dans pratiquement tous les pays d’Europe. L’OTAN constitue l’élément essentiel de la présence politico-militaire de Washington.

Le Pentagone a construit un réseau dense d’infrastructures militaires autour de la planète. Il s’agit avant tout d’un réseau de bases militaires situées dans les principaux carrefours géopolitiques et sites géographiques où Washington projette sa puissance. Ce concept définit la domination régionale globale de Washington depuis 1823, date du discours annuel du président américain James Monroe devant le Congrès où il déclara ses principes de politique étrangère.

Au XXe siècle, la doctrine a acquis de nouvelles significations et a été actualisée à la lumière de la politique néocoloniale de l’hégémon nord-américain.

Au début du XXIe siècle, les États-Unis disposaient de 850 bases militaires. Elles sont situées dans environ 130 pays. Il est plus facile d’énumérer les pays où, selon l’expression figurée du Los Angeles Times, « l’empire des bases » n’a pas encore pénétré.

Après l’effondrement du « Commonwealth socialiste » et de l’URSS, les Américains se sont tournés vers les pays d’Europe de l’Est. Le président américain a personnellement donné son feu vert à des consultations sur le déploiement éventuel de bases américaines dans ces pays, y compris en Bulgarie.

Ce sujet a suscité un vaste débat public sur l’opportunité d’une présence américaine et sur les véritables intentions des États-Unis.

Le journal populaire de Sofia, Trud, par exemple, a déclaré à l’époque : « Les aspirations américaines sont logiques et calculées. Il n’y a pas de menace soviétique. L’OTAN, où les États-Unis jouent le rôle principal, absorbe les anciens satellites soviétiques. »

Les troupes américaines, notamment en Allemagne, ne sont pas nécessaires. Elles doivent donc déménager dans de nouvelles casernes d’où Washington pourra mener plus confortablement une nouvelle guerre contre le terrorisme. Et où se trouveraient ces casernes ? Naturellement, dans les États les plus proches du foyer de la nouvelle menace. Il est donc logique que la Bulgarie ait attiré l’attention des Américains…

Lors des discussions qui ont eu lieu en 2000, les parties ont convenu de moderniser les anciens aérodromes soviétiques et de les rééquiper selon les normes de l’OTAN. Les États-Unis ont déjà fourni à la Bulgarie des équipements pour plus de 25 millions de dollars à cet effet.

Le processus s’est surtout intensifié, notamment sous forme de consultations, après l’adhésion de la Bulgarie à l’OTAN.

Bases militaires en Europe

Les forces de l’OTAN sont actuellement concentrées dans les bases suivantes : Tapa et Tallinn (Estonie), Riga et Adazi (Lettonie), Vilnius, Siauliai et Rukla (Lituanie), Lublin, Cracovie, Szczecin, Bydgoszcz et Orzysz (Pologne). Ces bases sont exploitées par les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Allemagne.

Quant à la Pologne, en novembre 2005, son premier ministre de l’époque, K. Marcinkiewicz, « a annoncé l’intention de Varsovie de rejoindre le programme Star Wars, un projet américain global de défense antimissile ». Selon le journal polonais Wyborcza, des discussions ont eu lieu dans les cercles militaires à ce sujet.

Auparavant, on pensait que seules des stations radar seraient installées sur le territoire polonais. Aujourd’hui, des silos souterrains fortifiés spéciaux ont été construits dans le sud et le nord du pays, où sont placés des missiles d’interception équipés d’ogives nucléaires. Washington entend ainsi se défendre activement contre les attaques des pays de ce que l’on appelle « l’axe du mal », à savoir la Corée du Nord et l’Iran, ainsi que certains pays d’Afrique du Nord.

Selon les données officielles, plus de 20 000 soldats de l’OTAN provenant de différents pays membres de l’Alliance de l’Atlantique Nord se trouvent dans les États baltes. Parmi eux, on compte plus de 5500 Américains, dont la plupart se trouvent dans des bases en Pologne.

L’OTAN dispose de bases à Sofia (Bulgarie), Craiova et Bucarest (Roumanie), ainsi qu’en Hongrie et en Slovaquie.  Dans le cadre de l’accord avec la Bulgarie, les Américains se sont surtout intéressés à la base aérienne de Graf Ignatievo, près de la ville de Plovdiv, qui peut accueillir tous les types d’avions utilisés dans le système de l’OTAN, à la base aérienne de Bezmer, près de Yambolo, au terrain d’entraînement de Novo Selo, dans la région de Sliven, et aux dépôts situés près d’Aitos.

Si vous regardez la carte, il est clair que les Américains obtiennent des bastions avec accès à la mer Noire, situés dans la partie sud-est de la Bulgarie.

Ils abritent des unités comptant au total 2500 hommes. Elles changent tous les quelques mois par rotation, et lors des redéploiements, le nombre total peut être temporairement augmenté (jusqu’à 5000).

En 2019, l’OTAN a également commencé à moderniser la base aérienne de Kuçova en Albanie. Plus de 50 millions d’euros ont été dépensés pour sa rénovation, et les travaux devaient être achevés d’ici 2023, a rapporté Balkan Insight.

Les auteurs de la doctrine de la « présence mondiale » considèrent comme un facteur important la proximité des bases au Kosovo, oubliant apparemment que les États-Unis disposent déjà de la plus grande base militaire des Balkans au Kosovo (ndt : Camp Bondsteele). Il existe également des installations militaires du Pentagone dans les pays voisins, l’Albanie et la Bosnie. « Il est évident que quelque chose n’a pas de sens ici ou que les Américains ne disent pas la vérité sur quelque chose », déclare le journaliste Lukyanov. Ils parlent de « l’arc d’instabilité » en Asie centrale et rapprochent les bases des frontières de la Russie et de l’Ukraine. La mer Noire, après la mer Caspienne, est déjà déclarée zone d’intérêts vitaux pour les États-Unis.

Le Washington Post affirme que les nouvelles installations militaires en Europe de l’Est doivent être liées aux bases militaires américaines en Asie centrale. Selon des experts militaires, note le journal, ces préparatifs des Américains sont avant tout dirigés contre la Chine.

Il s’agit donc de considérations stratégiques. Dans un article publié dans Nova Zora, l’analyste politique Todor Andreev est parvenu à la conclusion suivante : « En réalité, nous parlons peut-être de bases modifiées. Mais pour l’essentiel, elles ont été créées, comme toutes les bases américaines, dans le cadre d’un objectif stratégique mal dissimulé : Le soutien militaire au plan global des États-Unis, qui consiste à répandre la « liberté et la démocratie » et, désormais, à lutter contre le terrorisme mondial. »

Il existe également des bases de l’OTAN dans toute l’Europe occidentale : Au Portugal, en Espagne, en France, en Allemagne, en Grèce, en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas, ainsi qu’en Norvège, en Islande et en Turquie.

L’Ukraine souhaitait également rejoindre les rangs, devenir membre de l’OTAN et avoir le droit de déployer des bases militaires et des contingents de l’alliance. Cependant, la Russie s’y est vivement opposée, car une telle expansion de l’OTAN vers l’est et le déploiement d’armes nucléaires à proximité des frontières russes auraient menacé la sécurité du pays. L’élargissement de l’OTAN a également eu d’autres opposants.

La Chine s’y est opposée ; sa représentation auprès de l’UE a déclaré que l’élargissement de l’OTAN ne contribuerait ni à la sécurité ni à la stabilité dans le monde, puisque l’alliance continuait à « s’engager dans la politique des blocs et de la confrontation ». Bien que la guerre froide ait pris fin il y a 30 ans, la Chine estime que l’OTAN conserve une mentalité idéologique partiale et ne respecte pas la souveraineté et les intérêts des autres pays.

Le ministère chinois des affaires étrangères a même produit une infographie spectaculaire pour montrer comment l’OTAN s’est rapprochée des frontières de la Russie. Les États membres de l’OTAN sont indiqués en bleu foncé sur la carte. Selon les responsables politiques, c’est cette expansion qui a déclenché l’escalade du conflit en Ukraine.

Cuba et le Belarus se sont également opposés à l’expansion de l’OTAN vers l’est. Le président croate Zoran Milanovic a exprimé une position similaire. Il a déclaré que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN menacerait les intérêts de son pays.

Dans le passé, les opposants à l’expansion de l’OTAN à l’est étaient encore plus nombreux. Le journal allemand Der Spiegel a écrit que les archives nationales britanniques ont trouvé un document datant de 1991 dans lequel des représentants de pays occidentaux déclaraient qu’une telle initiative de l’Alliance de l’Atlantique Nord était inacceptable. À l’époque, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne avaient protesté contre l’adhésion de la Pologne et d’autres pays d’Europe de l’Est à l’OTAN.

Contingent militaire

Début février 2022, plus de deux mille soldats américains sont arrivés en Allemagne dans le cadre du renforcement des troupes de l’OTAN dans la région. Toutefois, la plupart d’entre eux devaient être redéployés en Pologne, a rapporté l’agence TASS, citant des médias étrangers. Au total, jusqu’à cinq mille soldats américains et environ 350 soldats britanniques ont été promis à la Pologne.

Le corps de déploiement rapide terrestre du Nord-Est de l’OTAN est situé en Pologne, d’où les soldats peuvent se déployer rapidement en Ukraine, en Afghanistan ou n’importe où dans le monde. Ce corps comprend des contingents italiens, turcs, espagnols, allemands et polonais. Selon l’OTAN, le nombre de chaque contingent peut atteindre 60 000 personnes, écrit RBC.

En février 2022, environ 1000 soldats du contingent de l’OTAN ainsi que des véhicules blindés de transport de troupes Stryker ont été amenés en Roumanie. Il a également été promis d’y envoyer jusqu’à un millier de soldats français.

L’OTAN a envoyé des chasseurs Typhoon de la RAF, des équipements et des spécialistes militaires en Bulgarie, en Lituanie et en Estonie, en plus des 2000 soldats déjà déployés dans ces pays.

La Lituanie et la Roumanie ont leurs propres bases américaines. Pour la seule année 2006, les États-Unis disposaient de plus de 800 bases, d’une superficie de plus de quatre hectares et d’une valeur de plus de 10 millions de dollars dans le monde entier, et en 2008, ils en comptaient plus d’un millier.

Récemment, Joe Biden a approuvé l’envoi de trois mille soldats supplémentaires en Pologne, en Allemagne et en Roumanie, et 8500 autres soldats sont en cours de préparation en vue d’une éventuelle mobilisation en Europe de l’Est. Des forces de défense aérienne et antimissile de l’OTAN sont également présentes dans les pays baltes.

L’OTAN a déclaré à Sky News qu’en cas d’escalade de la situation, l’alliance pourrait impliquer non seulement son propre contingent, mais aussi les forces armées distinctes de chaque État membre.

Par conséquent, le nombre total de militaires agissant au nom de l’OTAN pourrait augmenter de 3,5 millions.

Les forces militaires de l’OTAN étaient également stationnées sur les territoires de la Géorgie, de la Moldavie, de la Mongolie, du Kazakhstan, de la Serbie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Finlande, de la Suède, de l’Autriche, de la Macédoine et de la Suisse, ainsi que de l’Ukraine – tous ces pays ne faisant pas partie de l’Alliance de l’Atlantique Nord.

En 2019, l’OTAN a accidentellement révélé l’emplacement de bombes nucléaires en Europe. Elles ont été découvertes dans des bases militaires en Belgique, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Turquie. Au total, environ 150 bombes nucléaires américaines ont été retrouvées en Europe. En 2018, l’opposition grecque a révélé que l’armée américaine stockait ses armes nucléaires dans le Péloponnèse, mais les autorités ont tout nié.

En 2018, le service Yandex.Maps a accidentellement révélé l’emplacement de 300 installations militaires en Turquie, dont la base aérienne d’Inçirlik, où sont stockées des bombes nucléaires à gravité américaines B61.

Pour la seule année 2019, selon RIA Novosti, il y avait en Europe 12 unités de brigades blindées en rotation de l’armée américaine, 51 bases aériennes américaines, quatre bataillons multinationaux de l’OTAN, 17 bases et champs de tir militaires, quatre unités de l’armée américaine, cinq bases des Marines, ainsi que six bases navales, 14 dépôts militaires et 19 centres d’entraînement.

Avec l’escalade du conflit en Ukraine, les États-Unis profiteront de toutes les occasions pour accroître leur présence militaire dans la région.

source : Katehon via Euro-Synergies

Budget faramineux du Pentagone : La course aux armements hypersoniques

Source : Les Crises - Le 18/05/2023.

Pourquoi le budget du Pentagone est-il si élevé ? Le 13 mars, l’administration Biden a dévoilé sa demande de budget militaire de 842 milliards de dollars pour 2024, la plus importante (en dollars d’aujourd’hui) depuis les pics des guerres d’Afghanistan et d’Irak. Et encore, c’est avant que les faucons du Congrès ne mettent la main dessus. L’année dernière, ils ont ajouté 35 milliards de dollars à la demande de l’administration et, cette année, leur ajout risque d’être au moins aussi important. Étant donné que les forces américaines ne sont même pas officiellement en guerre à l’heure actuelle (si l’on ne compte pas celles qui sont engagées dans des opérations antiterroristes en Afrique et ailleurs), qu’est-ce qui explique tant de dépenses militaires ?

Source : Tom Dispatch, Michael Klare
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

La réponse donnée par les hauts fonctionnaires du Pentagone et reprise par les médias dominants de Washington est que ce pays est confronté à un risque croissant de guerre avec la Russie ou la Chine (ou les deux à la fois) et que la leçon à tirer du conflit en cours en Ukraine est la nécessité de stocker un grand nombre de bombes, de missiles et d’autres munitions. « Le Pentagone, qui jongle avec la Russie et la Chine, cherche des milliards pour des armes à longue portée » était un titre typique du Washington Post à propos de cette demande de budget pour 2024. Les chefs militaires se concentrent massivement sur un éventuel conflit futur avec l’une ou l’autre de ces puissances, voire les deux, et sont convaincus qu’il faut dépenser beaucoup plus d’argent maintenant pour se préparer à une telle issue, ce qui signifie acheter des chars, des navires et des avions supplémentaires, ainsi que toutes les bombes, les obus et les missiles qu’ils transportent.

Un simple coup d’œil aux documents d’information relatifs à ce futur budget confirme cette évaluation. Bon nombre des milliards de dollars qui y sont ajoutés sont destinés à acheter exactement les équipements que l’on s’attendrait à utiliser dans une guerre avec ces puissances à la fin des années 2020 ou dans les années 2030. Outre les frais de personnel et les dépenses de fonctionnement, la plus grande partie du budget proposé – 170 milliards de dollars, soit 20 % – est affectée à l’achat de ce type de matériel.

Mais si les préparatifs pour de telles guerres dans un avenir proche représentent une part importante de cette augmentation, une part surprenante – 145 milliards de dollars, soit 17 % – est destinée à d’éventuels conflits dans les années 2040 et 2050. Estimant que notre « concurrence stratégique » avec la Chine va probablement se poursuivre pendant des décennies et qu’un conflit avec ce pays pourrait éclater à tout moment sur cette trajectoire future, le Pentagone demande la plus grande allocation jamais accordée à ce que l’on appelle la « recherche, le développement, les essais et l’évaluation » (RDT&E), c’est-à-dire le processus de conversion des dernières découvertes scientifiques en armes de guerre.

Pour mettre les choses en perspective, ces 145 milliards de dollars représentent plus que ce que tout autre pays, à l’exception de la Chine, consacre à la défense dans son ensemble, et constituent environ la moitié du budget militaire total de la Chine. À quoi sert donc cette somme faramineuse, qui ne représente elle-même qu’une part modeste du budget militaire de ce pays ?

Une partie d’entre eux, en particulier la partie « T&E », est destinée à des améliorations futuristes de systèmes d’armes existants. Par exemple, le bombardier B-52 – qui, à 70 ans, est le plus ancien modèle encore en service – est en train d’être modernisé pour pouvoir transporter des armes expérimentales AGM-183A Air-Launched Rapid Response Weapons [ARRW, armes de réponse rapide lancées par air, NdT], ou des missiles hypersoniques avancés. Mais une grande partie de cette somme, en particulier la partie « R&D », est destinée à développer des armes qui ne seront peut-être pas utilisées sur le champ de bataille avant des décennies, voire jamais. Les dépenses consacrées à ces systèmes ne se chiffrent encore qu’en millions ou en petits milliards, mais elles atteindront certainement des dizaines ou des centaines de milliards de dollars dans les années à venir, garantissant ainsi que les budgets futurs du Pentagone atteindront des milliers de milliards.

L’armement des technologies émergentes

Si le Pentagone se concentre davantage sur le développement d’armes futures, c’est parce qu’il part du principe que la Chine et la Russie resteront des adversaires majeurs pendant des décennies et que les guerres futures avec ces pays, ou d’autres grandes puissances, pourraient être largement décidées par la maîtrise de l’intelligence artificielle (IA) ainsi que d’autres technologies émergentes. Il s’agit notamment de la robotique, de l’hypersonique (projectiles qui volent à plus de cinq fois la vitesse du son) et de l’informatique quantique. Comme l’indique la demande de budget du Pentagone pour 2024 :

« Un éventail de plus en plus large de technologies en évolution rapide et d’applications innovantes de technologies existantes complique la capacité du département [de la Défense] à conserver un avantage en matière de crédibilité au combat et de dissuasion. Les nouvelles capacités telles que les armes spatiales, les armes hypersoniques, les charges utiles et les vecteurs nouveaux et émergents… créent un potentiel accru… pour des changements dans la perception de la dissuasion de la puissance militaire des États-Unis. »

Les hauts fonctionnaires insistent sur le fait que, pour s’assurer que le pays puisse dominer les forces chinoises et/ou russes dans toutes les situations imaginables, Washington doit investir massivement dans les technologies de pointe susceptibles de dominer les futurs champs de bataille. En conséquence, 17,8 milliards de dollars de ce budget RDT&E de 145 milliards de dollars seront directement consacrés au développement de la science et de la technologie dans le domaine militaire. Ces fonds, explique le Pentagone, seront utilisés pour accélérer la militarisation de l’intelligence artificielle et la croissance d’autres technologies émergentes, en particulier la robotique, les systèmes d’armes autonomes (ou sans pilote) et les missiles hypersoniques.

L’intelligence artificielle (IA) présente un intérêt particulier pour le ministère de la Défense, compte tenu de son large éventail d’utilisations militaires potentielles, notamment l’identification et l’évaluation des cibles, l’amélioration des systèmes de navigation et de ciblage des armes, et la prise de décision assistée par ordinateur sur le champ de bataille. Bien qu’il n’y ait pas de chiffre total pour la recherche et le développement de l’IA proposé dans la version non classifiée du budget 2024, certains programmes individuels sont mis en évidence. L’un d’entre eux est le système de commandement et de contrôle interarmées tous domaines (JADC2), une matrice de capteurs, d’ordinateurs et de dispositifs de communication dotés d’IA et destinés à collecter et à traiter des données sur les mouvements de l’ennemi et à transmettre ces informations à la vitesse de l’éclair aux forces de combat dans tous les « domaines » (air, mer, terre et espace). Avec un budget de 1,3 milliard de dollars, JADC2 n’est peut-être pas « le plus gros chiffre du budget », a déclaré le sous-secrétaire à la Défense Michael J. McCord, mais il constitue « un concept d’organisation très central de la manière dont nous essayons de relier les informations entre elles. »

L’IA est également essentielle au développement – et oui, les acronymes ne manquent pas dans les documents du Pentagone : des systèmes d’armes autonomes, ou des véhicules aériens sans pilote (UAV), des véhicules terrestres sans pilote (UGV) et des navires de surface sans pilote (USV). Ces engins – que leurs détracteurs qualifient beaucoup plus crûment de « robots tueurs » – combinent généralement une plate-forme mobile quelconque (avion, char ou navire), un « mécanisme de mise à mort » embarqué (canon ou missile) et la capacité d’identifier et d’attaquer des cibles avec un minimum de supervision humaine. Convaincus que le champ de bataille futur sera de plus en plus meurtrier, les responsables du Pentagone cherchent à remplacer le plus grand nombre possible de plates-formes avec équipage (navires, avions et artillerie) par des drones, des UGV et des USV avancés.

La demande de budget pour 2024 n’inclut pas de montant total pour la recherche sur les futurs systèmes d’armes sans pilote, mais on peut compter sur une chose : il s’agira de plusieurs milliards de dollars. Le budget indique que 2,2 milliards de dollars sont demandés pour les premiers achats de véhicules aériens sans pilote MQ-4 et MQ-25, et ces chiffres ne manqueront pas d’augmenter au fur et à mesure que les systèmes robotiques expérimentaux passeront à la production à grande échelle. Un montant supplémentaire de 200 millions de dollars a été demandé pour la conception d’un grand USV, essentiellement une frégate ou un destroyer sans équipage. Une fois que des prototypes de ce type auront été construits et testés, la marine prévoit d’en commander des dizaines, voire des centaines, créant instantanément un marché de plus de 100 milliards de dollars pour une force navale dépourvue de l’équipage humain habituel.

L’hypersonique est un autre domaine qui retient toute l’attention du Pentagone, car ces projectiles voleront si vite et manœuvreront avec une telle habileté (tout en frôlant la couche extérieure de l’atmosphère) qu’il devrait être pratiquement impossible de les suivre et de les intercepter. La Chine et la Russie possèdent déjà des armes rudimentaires de ce type, et la Russie aurait tiré certains de ses missiles hypersoniques Kinzhal sur l’Ukraine au cours des derniers mois.

Comme le Pentagone l’a indiqué dans sa demande de budget :

« Les systèmes hypersoniques augmentent notre capacité à mettre en danger des cibles éloignées, réduisent considérablement le temps nécessaire pour frapper une cible et leur manœuvrabilité augmente la capacité de survie et l’imprévisibilité. Le ministère accélérera la mise en œuvre de la capacité de transformation permise par les systèmes d’armes de frappe hypersoniques basés sur l’air, la terre et la mer, afin de relever les défis de notre future domination du domaine du champ de bataille. »

Par ailleurs 14 % de la demande de RDT&E, soit environ 2,5 milliards de dollars, sont destinés à la recherche dans des domaines encore plus expérimentaux tels que l’informatique quantique et la microélectronique avancée. « Les investissements scientifiques et technologiques du ministère s’appuient sur la recherche fondamentale à un stade précoce », explique le Pentagone. « Les retombées de cette recherche ne seront peut-être pas évidentes avant des années, mais elles sont essentielles pour garantir notre avantage technologique durable dans les décennies à venir ». Comme dans le cas de l’IA, des armes autonomes et de l’hypersonique, ces montants relativement faibles (selon les critères du Pentagone) augmenteront dans les années à venir, à mesure que les découvertes initiales seront appliquées à des systèmes d’armes fonctionnels et achetées en quantités de plus en plus importantes.

Exploiter les talents technologiques américains pour planifier la guerre à long terme

Une conséquence de cet investissement dans la RDT&E est presque trop évidente pour être mentionnée. Si vous pensez que le budget du Pentagone est actuellement très élevé, attendez un peu ! Les dépenses futures, au fur et à mesure que les concepts de laboratoire d’aujourd’hui seront transformés en systèmes de combat réels, risquent de dépasser l’imagination. Et ce n’est là qu’une des conséquences importantes d’une telle voie vers une supériorité militaire permanente. Pour s’assurer que les États-Unis continuent à dominer la recherche dans les technologies émergentes les plus applicables à l’armement futur, le Pentagone cherchera à exploiter une part toujours plus importante des ressources scientifiques et technologiques de ce pays pour des travaux à vocation militaire.

Cela signifie qu’il devra s’approprier une part de plus en plus importante du budget net de R&D du gouvernement, au détriment d’autres priorités nationales. En 2022, par exemple, le financement fédéral de la R&D non militaire (y compris la National Science Foundation, les National Institutes of Health et la National Oceanic and Atmospheric Administration) ne représentait qu’environ 33 % des dépenses de R&D. Si le budget militaire de 2024 est adopté, la part de la R&D dans le budget de l’État augmentera. Si le budget militaire de 2024 est adopté au niveau demandé (ou plus), ce chiffre pour les dépenses non militaires tombera à 31 %, une tendance qui ne fera que s’accentuer à l’avenir, car de plus en plus de ressources sont consacrées à la préparation de la guerre, laissant une part de plus en plus réduite du financement des contribuables pour la recherche sur des questions vitales telles que la prévention et le traitement du cancer, la réponse aux pandémies et l’adaptation au changement climatique.

Non moins inquiétant, de plus en plus de scientifiques et d’ingénieurs seront sans aucun doute encouragés – pour ne pas dire incités – à consacrer leur carrière à la recherche militaire plutôt qu’à travailler dans des domaines plus pacifiques. Alors que de nombreux scientifiques se battent pour obtenir des subventions afin de soutenir leurs travaux, le ministère de la Défense (DoD) offre des enveloppes d’argent à ceux qui choisissent d’étudier des sujets liés à l’armée. En règle générale, la demande pour 2024 comprend 347 millions de dollars pour ce que l’armée appelle désormais l’Initiative de recherche universitaire, dont la majeure partie servira à financer la formation « d’équipes de chercheurs dans toutes les disciplines et au-delà des frontières géographiques pour se concentrer sur les problèmes de sciences exactes spécifiques au DoD ». La Defense Advanced Projects Research Agency (DARPA), l’organisme de R&D du Pentagone, alloue 200 millions de dollars supplémentaires au Joint University Microelectronics Program, tandis que le Joint Hypersonics Transition Office du Pentagone fournit 100 millions de dollars au University Consortium for Applied Hypersonics. Avec autant d’argent injecté dans ces programmes et une part de plus en plus faible consacrée à d’autres domaines d’étude, il n’est pas surprenant que les scientifiques et les étudiants des grandes universités soient attirés par les réseaux de recherche du Pentagone.

En fait, le Pentagone cherche également à élargir sa réserve de talents en accordant des fonds supplémentaires aux universités et collèges historiquement noirs (HBCU). En janvier, par exemple, le secrétaire à la Défense Lloyd Austin a annoncé que l’université Howard de Washington, avait été choisie comme la première école de ce type à servir de centre de recherche affilié à une université par le ministère de la Défense, et qu’à ce titre elle participerait bientôt à des travaux sur les systèmes d’armes autonomes. Bien entendu, les scientifiques et les ingénieurs de cette école et d’autres HBCU qui n’ont pas eu accès à ce type de financement par le passé en auront grand besoin. Mais la question se pose également : pourquoi Howard ne recevrait-elle pas des montants similaires pour étudier des problèmes plus importants pour la communauté noire, tels que la drépanocytose et la pauvreté endémique ?

Course à l’armement sans fin contre sécurité réelle

En consacrant tous ces milliards de dollars à la recherche sur les armes de nouvelle génération, le Pentagone suit un raisonnement simple : dépenser maintenant pour assurer la supériorité militaire des États-Unis dans les années 2040, 2050 et au-delà. Mais aussi convaincant que puisse paraître ce concept – même avec toutes ces sommes colossales qui affluent – les choses fonctionnent rarement de manière aussi nette. Tout investissement majeur de ce type par un pays déclenchera inévitablement des contre-mesures de la part de ses rivaux, ce qui garantit que tout avantage technologique initial sera rapidement surmonté d’une manière ou d’une autre, alors même que la planète se transforme de plus en plus en un camp armé.

Le développement par le Pentagone de munitions à guidage de précision, par exemple, a donné aux forces américaines un énorme avantage militaire pendant les guerres du golfe Persique de 1991 et 2003, mais a également incité la Chine, l’Iran, la Russie et d’autres pays à commencer à développer des armes similaires, ce qui a rapidement réduit cet avantage. De même, la Chine et la Russie ont été les premières à déployer des armes hypersoniques prêtes au combat, mais en réponse, les États-Unis en déploieront un nombre bien plus important dans quelques années.

Les avancées chinoises et russes en matière de déploiement d’armes hypersoniques ont également conduit les États-Unis à investir dans le développement – oui, vous l’avez deviné ! – de l’hypersonique anti-hypersonique, lançant ainsi une nouvelle course aux armements sur la planète Terre, tout en augmentant le budget du Pentagone de plusieurs milliards supplémentaires. Compte tenu de tout cela, je suis sûr que vous ne serez pas surpris d’apprendre que la demande de budget du Pentagone pour 2024 comprend 209 millions de dollars pour le développement d’un intercepteur hypersonique, ce qui n’est que le premier versement de coûteux programmes de développement et d’acquisition dans les années à venir à Washington, Pékin et Moscou.

Si vous voulez parier sur quelque chose, voici un moyen sûr de le faire : La volonté du Pentagone de dominer le développement et le déploiement d’armements avancés ne conduira pas à la suprématie, mais à un nouveau cycle sans fin de courses aux armements de haute technologie qui, à leur tour, consommeront une part toujours plus importante des richesses et des talents scientifiques de ce pays, tout en apportant des améliorations négligeables à la sécurité nationale. Plutôt que de dépenser autant pour l’armement futur, nous devrions tous réfléchir à des mesures renforcées de contrôle des armements, à une coopération mondiale sur le climat et à des investissements plus importants dans la recherche et le développement non militaires.

Si seulement…

Copyright 2023 Michael T. Klare

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Michael T. Klare, un habitué de TomDispatch, est professeur émérite d’études sur la paix et la sécurité mondiale au Hampshire College et chercheur invité à l’Arms Control Association. Il est l’auteur de 15 livres, dont le dernier est All Hell Breaking Loose : The Pentagon’s Perspective on Climate Change. Il est l’un des fondateurs du Committee for a Sane US-China Policy.

Source : Tom Dispatch, Michael Klare, 16-04-2023

 

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

 

L’Amérique est-elle sur le point de connaître son moment «Perestroïka»?

Source : Les 7 du Quebec.

L’auteur dresse un bilan réaliste du processus d’effondrement déjà en cours aux États-Unis d’Amérique et il se demande si le Grand capital mondialisé, dont les différentes factions se préparent à une 3e guerre génocidaire, sauront mettre leurs rivalités de côté pour conserver l’harmonie et l’hégémonie sur le capital international. La réponse est NON! Les lois incontournables du capitalisme s’appliqueront jusqu’au terme ultime de cette agonie du vieil empereur américain et la proclamation de son successeur chinois…et cela même si l’ancien hégémon glisse peu à peu vers le fascisme, le militarisme et le terrorisme d’État comme le lui suggère le conseiller Jake Sullivan. Oui, l’Amérique vivra son moment « Perestroïka » et il est effroyable de penser qu’elle le vivra dans un chaos d’enfer pour nous les damnés de la Terre. La classe sociale prolétarienne est la seule capable de mettre fin une fois pour toute à cette succession de guerres génocidaires. 


Par Carlos Roa – Le 29 avril 2023 – Source National Interest

Dans un discours prononcé peu après sa nomination en tant que secrétaire général du parti communiste de l’Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev déclarait : “Il est évident, camarades, que nous devons tous changer. Nous tous.” Cette phrase préfigurait la perestroïka, l’effort de Gorbatchev pour réformer le système politique et économique de l’URSS, qui se détériorait. Comme il l’a décrit plus tard aux Nations unies, il s’agissait d’une entreprise par laquelle l’URSS “se restructurait en fonction de nouvelles tâches et de changements fondamentaux dans l’ensemble de la société“. Pourtant, malgré l’optimisme de Gorbatchev, la perestroïka a échoué : le système soviétique n’avait tout simplement pas la capacité de mener à bien un changement aussi massif sans s’effondrer.

Dans ce contexte, il convient de souligner l’importance du récent discours de Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, sur le thème “Renouveler le leadership économique américain“, prononcé à la Brookings Institution. Ses remarques marquent un profond changement dans la pensée stratégique et économique américaine, un aveu qu’une grande partie de ce que les États-Unis font et disent depuis des décennies est erronée, et une reconnaissance de la nécessité d’une réforme douloureuse et urgente.

 

Comme l’a appris Gorbatchev, reconnaître la nécessité d’un changement et réussir à le mettre en œuvre sont deux choses extrêmement différentes. L’administration Biden est-elle en passe d’apprendre la même leçon douloureuse ?

L’échec de l’”ancien” consensus de Washington

Le discours de Sullivan ne reflète pas seulement ses opinions personnelles – l’ensemble de l’événement a été présenté dans les jours qui ont précédé comme une “esquisse” de la “doctrine économique internationale de l’administration Biden“. Il s’appuie également sur des points de vue que Sullivan et d’autres membres de l’administration développent depuis un certain temps.

En bref, le discours est une répudiation vigoureuse des politiques économiques de libre marché menées par les États-Unis depuis une quarantaine d’années. Sullivan a remis en question l’idée selon laquelle les marchés allouent toujours les capitaux de manière efficace et socialement optimale, qu’”au nom d’une efficacité de marché simplifiée à l’extrême, des chaînes d’approvisionnement entières de biens stratégiques – ainsi que les industries et les emplois qui les fabriquent – ont été délocalisées à l’étrangerEt le postulat selon lequel une libéralisation profonde du commerce aiderait l’Amérique à exporter des biens, et non des emplois et des capacités, a été une promesse faite mais non tenue“. Il a également reconnu l’erreur consistant à privilégier le secteur financier au détriment de l’”économie réelle” (impliquant des biens matériels) : “Notre capacité industrielle, qui est cruciale pour la capacité d’un pays à continuer d’innover, en a vraiment souffert.”

Sullivan note qu’une grande partie de la politique économique internationale, fondée sur l’idée que l’intégration économique pourrait amener les pays à adopter des valeurs politiques essentiellement occidentales, s’est révélée tout à fait erronée. “L’intégration économique n’a pas empêché la Chine d’étendre ses ambitions militaires dans la région, ni la Russie d’envahir ses voisins démocratiques“, a-t-il admis. Le choc chinois, en particulier, n’a pas été suffisamment anticipé ou pris en compte.

À ces problèmes, a poursuivi Sullivan, s’ajoutent deux nouveaux défis : la crise climatique et les inégalités économiques, ces dernières étant en partie une conséquence de la pensée économique antérieure. Ces deux problèmes ont fondamentalement changé le paysage économique et nécessitent une nouvelle approche de l’économie. L’économie du ruissellement, l’écrasement des syndicats, les réductions d’impôts, la déréglementation et la concentration des entreprises – tous produits d’une forte pensée libre-échangiste – ont aggravé la situation. Le résultat combiné de tous ces facteurs a mis en péril la stabilité démocratique tant en Amérique que dans d’autres pays. C’est pourquoi, selon Sullivan, il est nécessaire d’adopter une nouvelle approche de l’économie qui tienne compte de ces nouvelles réalités, et notamment de revenir à une politique industrielle.

Tout cela ressemble étrangement aux dénonciations de Donald Trump sur le “viol” de l’Amérique et aux appels à “refaire les choses“, mais avec un langage beaucoup plus modéré. En fait, la cohorte la plus intellectuelle de ce que l’on appelle la nouvelle droite a plaidé en faveur de tels changements au cours des dernières années, qu’il s’agisse du groupe de réflexion économique American Compass, jusqu’ici hétérodoxe, ou de la revue American Affairsaxée sur la politique industrielle. J’ai moi-même plaidé en ce sens, en soulignant la longue histoire de l’Amérique en matière d’utilisation de la politique industrielle pour poursuivre le développement national.

Le fait que l’administration Biden – et donc, implicitement, les responsables politiques de Washington – lise désormais la même partition est une évolution bienvenue. Le programme du président Joe Biden, selon Sullivan, est centré sur la capacité de construire, de produire et d’innover. La première étape pour y parvenir est d’investir à l’intérieur du pays par le biais d’une stratégie industrielle américaine moderne. Sullivan affirme, bien que certains le contestent, que si le terme de politique industrielle a disparu, la pratique, elle, n’a pas changé. Il cite en exemple la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA).

Dans l’ensemble, le discours de Sullivan montre qu’il est de plus en plus admis qu’une nouvelle approche de l’économie est nécessaire, en particulier à la lumière de l’évolution des conditions et des réalités économiques nationales et internationales.

L’échec prochain du “nouveau” consensus de Washington

Les remarques de Sullivan sont certainement les bienvenues, mais admettre qu’il y a un problème n’est que la première étape pour le résoudre. L’administration Biden est confrontée à trois obstacles majeurs qui vont contrarier, voire anéantir, ses efforts de réforme.

Tout d’abord, le nom populaire de cette nouvelle politique économique – le “nouveau consensus de Washington“, qui fait clairement référence à l’ancien consensus de Washington, axé sur le marché libre – suggère une incapacité à se défaire complètement du paradigme actuel. C’est un symptôme d’un problème plus large dans les cercles politiques occidentaux, à savoir l’incapacité d’articuler et de justifier une vision prospective de la société sans s’appuyer sur les gloires du passé – il suffit de voir les tentatives récurrentes de présenter les programmes de développement économique comme “un plan Marshall pour [insérer le pays/la région ici]“, le “New Deal écologiste“, le “long Télégramme” pour relever le défi posé par la Chine, et ainsi de suite. On a l’impression que les décideurs politiques occidentaux sont intellectuellement épuisés et à court d’idées. Il s’agit à tout le moins d’un manque d’imagination, ce qui est préoccupant lorsque des réformes importantes et sérieuses sont en jeu.

Deuxièmement, le discours est malhonnête quant à ce que l’administration Biden – et plus généralement les décideurs politiques américains – disent de leurs intentions en ce qui concerne leurs relations avec la Chine. Sullivan a souligné que les États-Unis sont “en concurrence avec la Chine sur de multiples plans, mais nous ne recherchons pas la confrontation ou le conflit. Nous cherchons à gérer la concurrence de manière responsable et à collaborer avec la Chine dans la mesure du possible“. La position de Sullivan – et, implicitement, celle de l’administration – est, comme le résume Todd N. Tucker, la suivante : “Nous n’essayons pas de limiter la croissance de la Chine. Leur développement et celui des autres est bon pour le monde et la stabilité“.

Cette affirmation sonne faux. Depuis son entrée en fonction, l’administration actuelle a mis en place d’importants contrôles à l’exportation sur les semi-conducteurs et mis sur liste noire de nombreuses entreprises chinoises par l’intermédiaire du ministère du Commerce, dont la secrétaire, Gina Raimondo, a déclaré que les États-Unis devaient collaborer avec les États européens pour “ralentir le rythme d’innovation de la Chine“.

Un observateur pourrait souligner que l’intention ici est de poursuivre “une saine compétition économique“, selon la description de Sullivan, en contraste avec l’approche actuelle de la Chine qui pille généreusement la propriété intellectuelle américaine et qui viole et abuse systématiquement du système commercial actuel. C’est vrai. Mais si l’on met de côté le fait que l’espionnage industriel et le vol intellectuel sont, de manière réaliste, les règles du jeu de la concurrence géoéconomique – que les États-Unis connaissent bien -, le chroniqueur de Foreign Policy, Adam Tooze, a fait une observation clé il y a quelques jours en analysant le discours de la secrétaire au Trésor Janet Yellen sur la concurrence avec la Chine. Tooze, résumant la position nominale déclarée de Yellen (et, implicitement, la position de l’administration Biden), a noté qu’”une Amérique forte et sûre d’elle n’a aucune raison de s’opposer à la modernisation économique et technologique de la Chine, sauf dans tous les domaines que l’establishment de la sécurité nationale américaine, le plus gigantesque au monde, définit comme étant d’un intérêt national essentiel“. Pour que cela soit autre chose que de l’hypocrisie, il faut imaginer que nous vivons dans un monde idéal dans lequel la technologie, la capacité industrielle et le commerce qui sont pertinents pour la sécurité nationale sont accessoires à la modernisation économique et technologique au sens large.

Washington, semble-t-il, veut le beurre et l’argent du beurre : il reconnaît qu’il doit s’engager dans une réforme douloureuse (mais nécessaire !), qui nécessiterait de manière réaliste une réduction limitée de l’ordre mondial unipolaire dirigé par les États-Unis, tout en maintenant d’une manière ou d’une autre cet ordre, en refusant de céder un pouce à la perspective de la multipolarité. La question de la faisabilité de cette démarche reste ouverte.

Troisièmement, et surtout, si le discours de Sullivan reconnaît la nécessité urgente de s’attaquer aux multiples problèmes et défis économiques de l’Amérique, il n’est pas encore certain qu’un tel changement puisse être réalisé de manière réaliste à ce stade, dans le contexte politique et socio-économique actuel du pays. Après avoir écrit avec ardeur en faveur de ce type de changement, je suis maintenant sceptique compte tenu de l’impact économique structurel plus large de la pandémie de coronavirus, de la guerre en Ukraine et des réactions de Washington à ces événements. Notre position est tout simplement beaucoup plus faible qu’elle ne l’était auparavant, et l’unité politique intérieure s’est érodée au cours des trois dernières années.

Comme l’a noté l’écrivain suédois Malcom Kyeyune, “la période la plus dangereuse pour un système politique est celle où il a ignoré une crise imminente pendant des années et des décennies, et où, finalement, bien calé contre un mur infranchissable, il tente d’appliquer des réformes de grande ampleur“. C’est à ce moment-là que les révolutions politiques sont les plus susceptibles de se produire ; pensons à la Révolution française, à la chute de la dynastie Qing ou à l’effondrement de l’Union soviétique. Même la cause célèbre actuelle des défenseurs de l’ordre dirigé par les États-Unis, la guerre en Ukraine, trouve son origine dans une situation similaire ; la révolution de Maïdan s’est produite en grande partie parce que le régime de Ianoukovitch, politiquement en faillite, a tenté et échoué à sauver l’économie du pays, décrite en 2014 par le Washington Post comme “l’héritage de 23 années de gestion économique incompétente.”

Il est bon que les décideurs politiques admettent enfin que nos problèmes sont réels. Mais, comme Gorbatchev pourrait en témoigner, la résolution de ces problèmes nécessite l’adhésion de plusieurs niveaux de la société, qui ne sont pas forcément très enclins au changement.

Prenons l’exemple de Wall Street. Les banques américaines, à l’origine du crédit et acteurs essentiels de l’économie, peuvent-elles vraiment accepter que les Trente Glorieuses de la finance américaine aient pris fin ? La faiblesse actuelle des taux d’intérêt a déjà conduit ces institutions à augmenter de 20 % leurs dépenses de lobbying à Washington. Les sociétés de capital-risque, les sociétés de capital-investissement et les investisseurs, qui se sont fantastiquement enrichis dans l’environnement propice à la spéculation de ces dernières décennies, accueilleront-ils favorablement un monde où les options sont limitées ? Un monde où il n’est plus possible d’investir dans des sociétés d’applications technologiques qui génèrent des rendements de 5 à 10 fois en deux ans, et où l’argent doit être dirigé vers des projets à long terme (dix à vingt ans), à faible rendement (par rapport à la technologie) et à risque élevé, tels que des usines, des raffineries, etc. Le bon sens veut qu’un tel changement soit combattu à chaque étape.

Qu’en est-il du secteur militaro-industriel ? Les principaux maîtres d’œuvre, qui se sont enrichis grâce au paradigme financier actuel tout en ne parvenant pas à assurer la productivité, seront-ils ouverts à des ajustements douloureux ? L’armée américaine sera-t-elle réceptive aux arguments selon lesquels son budget doit être réduit pour donner plus de pouvoir à la marine ? Plusieurs membres du Congrès voteront-ils réellement en faveur de la fermeture de bases, d’usines et d’autres installations génératrices d’emplois inutiles dans leur propre circonscription ? Des centaines d’anciens hauts responsables militaires, y compris des personnalités influentes et médiatiques, accepteront-ils de mettre un terme à leurs lucratives activités de conseil si cela s’avère nécessaire d’un point de vue budgétaire ?

Le plus inquiétant est peut-être de savoir ce qu’il en est des organisations à but non lucratif et de l’espace médiatique au sens large. Une grande partie de la croissance récente du secteur était due à un excédent de capital et à un environnement de faibles taux d’intérêt – les milliardaires ont pu financer des ONG et des empires médiatiques parce qu’il y avait de l’argent en abondance. Il suffit de penser à la célèbre acquisition du Washington Post par Jeff Bezos, à l’achat de journaux par des sociétés de capital-investissement ou même à l’”investissement stratégique” de 200 millions de dollars dans Forbes par la société d’échange de crypto-monnaies Binance. Maintenant que la fête (des taux d’intérêt bas) est terminée, que la préférence pour le secteur des services prend fin et qu’il faut procéder à des ajustements économiques, une grande partie de l’argent qui a permis à ces entreprises socialement importantes mais économiquement “improductives” de grossir s’est volatilisé. Rien que la semaine dernière, Buzzfeed News a fermé ses portesVice Media a mis fin à son programme phare et cherche à se vendre, Insider a supprimé 10 % de son personnel et Disney va licencier 7 000 employés dans sa division actualités, dont Nate Silver, le fondateur du site web d’analyse des sondages FiveThirtyEight (un des favoris de la classe de Washington DC). Cette foule d’employés, et d’autres comme eux, qui ont généralement fait des études supérieures et sont politiquement avisés, ne vont-ils pas se battre comme des forcenés pour empêcher le “changement” qui les prive de leur emploi, même si cet emploi n’est pas viable sur le plan fiscal dans un nouvel environnement économique ? Cette seule notion devrait inciter les Démocrates et de nombreux Républicains à réfléchir et à s’inquiéter.

Le temps est-il compté ?

À l’heure actuelle, la mise en œuvre d’une stratégie industrielle américaine ne sera pas facile, voire pas du tout réalisable. Bien qu’encore riches et puissants, les États-Unis sont confrontés à des divisions politiques internes, à de multiples adversaires extérieurs et, ce qui est peut-être le plus inquiétant, à des intérêts internes fortement ancrés qui s’opposeraient fermement à tout changement radical, mais nécessaire, de la doctrine économique nationale et internationale du pays. Sans un plan d’attaque clair, l’agenda de l’administration Biden – sans parler des efforts d’un éventuel successeur après l’élection de 2024 – pourrait bien sombrer.

Les décideurs politiques et les experts doivent prendre en compte cette réalité et s’attaquer à ses implications. Sinon, le pays risque de se réveiller un jour, comme la monarchie française, avec des tuiles jetées des toits par des citoyens enragés – un sinistre prélude à ce qui pourrait suivre.

Carlos Roa est le responsable éditorial de The National Interest.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

La “conversation” des “Pentagon Papers” décortiquée

Source : The Saker francophone


Par Tom Luongo – Le 18 avril 2023 – Source Gold Goats ‘N Guns

Les “Pentagon Papers” font le tour du monde comme le grand événement de ces deux dernières semaines. La controverse porte sur les “fuites” de documents d’information stratégiques détaillant les plans futurs des États-Unis pour la guerre en Ukraine. J’ai suivi cette histoire d’un œil attentif, mais j’ai voulu attendre de voir comment elle évoluait avant de la commenter.

Je sais, il est rare de nos jours que l’on n’opte pas pour l’appât à clics au plus fort de l’anxiété.

Ce matin, Kit Knightly, du Off Guardian, a publié un article très intéressant sur le processus de désinformation, qui mérite qu’on s’y attarde. Même si je ne suis pas d’accord avec sa conclusion, ou plus précisément si je suis ouvert à une conclusion différente, son Disinfo Radar n’est pas loin du point zéro de l’étalonnage.

Cette fuite a toutes les caractéristiques d’un faux, selon l’heuristique en 5 points de Kit, une heuristique qui, selon moi, a de la valeur, mais pas une valeur singulière. Cette “fuite” ne correspond pas à ce modèle en raison des autres réactions qu’elle a suscitées. En effet, tandis que les médias devaient balayer l’affaire, leur rôle de gardien de l’information a été mis à rude épreuve. Or il s’avère que ce n’est pas dans l’habitude des détenteurs du pouvoir de faire ça. Nous y reviendrons plus tard.

Black is the new Red

Pour l’instant, concentrons-nous sur ceux qui ont des lunettes noires, ceux qui vivent dans un état perpétuel de cynisme. Pour eux, il est facile de rejeter cet événement de la manière dont Kit le fait, en le considérant comme quelque chose qui déplace la fenêtre d’Overton de manière à renforcer le récit dans lequel ils veulent que vous soyez engagés – dans ce cas, nous manœuvrer pour soutenir une autre guerre pour le mondialisme.

Il s’agit d’un contenu conçu, dans le langage des médias sociaux, pour stimuler l’engagement. Parce que le système s’est adapté, ils ne fabriquent plus le consentement, ils cultivent la participation. Les réfutations hargneuses et les louanges chaleureuses s’enregistrent de la même manière dans l’algorithme. Ils ne veulent pas votre accord, ils veulent votre attention. Et lorsqu’ils sentent que l’histoire est en train de perdre son public, eh bien, voici quelques faits super secrets que vous n’êtes pas censés connaître.

C’est un excellent point sur lequel je suis d’accord, en théorie. Oui, ils utilisent de multiples approches pour influencer l’opinion publique. Oui, ils aiment distribuer des pilules rouges aux gens normaux pour leur donner la dopamine bon marché de la “compréhension des choses” .

Mais le problème avec ce type de compréhension, c’est justement qu’il s’agit d’une forme de psy-op.

Le fait d’identifier formellement ce phénomène donne aux agents de la désinformation la possibilité d’utiliser ces deux techniques (et d’autres encore) pour que des gens comme Kit et des compagnons de route comme Whitney Webb et d’autres ne cessent d’essayer de comprendre de quoi il s’agit.

Je déteste mettre Whitney sur la sellette parce que je l’apprécie sincèrement et que je pense qu’elle est une analyste honnête, mais je dois le faire à cause de son obsession actuelle, Jamie Dimon, au sujet duquel de nombreuses personnes m’ont posé des questions (encore une fois, j’y reviendrai plus tard).

Ce qu’il faut observer, c’est que lorsqu’ils ont compris, ils écrivent, parlent et envoient des messages à ce sujet.

Cela génère du trafic, donne un retour positif et a toutes les apparences du vrai journalisme et de la sincérité (ce dont je ne doute pas, soit dit en passant), mais est-ce pour la bonne raison ?

Il me semble que c’est de la poudre aux yeux pour que les gens intelligents se sentent intelligents et pensent avoir une longueur d’avance sur les méchants. Les réactions positives stimulent la croissance du nombre d’abonnés et du chiffre d’affaires, renforçant ainsi l’idée du travail bien fait.

Mais est-ce vraiment le cas ? Ou s’agit-il simplement de rats qui suivent la piste tracée pour eux par les marchands de fromage ?

Je dis cela en tant que personne très consciente de sa propre tendance à agir de la sorte. Il n’est pas difficile de tomber dans le mauvais trou de lapin, obsédé par les faits sans savoir ce qu’ils signifient…

C’est pourquoi toute heuristique dans un espace d’information aussi pollué que celui-ci nécessite une vérification constante des erreurs.

Converser avec les tyrans

Découvrir les techniques de contrôle, c’est découvrir les mécanismes. Dans ce cas, cependant, on a l’impression de découvrir l’agenda, mais je ne pense pas que ce soit le cas ici.

En fin de compte, cela rappelle le destin ultime de Gene Hackman dans le film classique de Coppola, The Conversation, jouant de son saxophone dans les ruines de son appartement, une fois sa paranoïa satisfaite.

Malgré toutes ses compétences et sa virtuosité, au lieu d’être un atout, il a été rayé de la carte tandis qu’il chassait les ombres.

C’est le piège de se concentrer sur le quoi (la corruption) et le comment (les mécanismes) mais pas sur le pourquoi.

Il s’agit d’un problème grave pour l’avenir.

Il va sans dire qu’il faut se méfier de ceux qui détiennent le pouvoir. Nous opérons tous dans ce domaine avec cette motivation de base. Il n’y a pas de doute. Il est de notre devoir de découvrir des vérités, mais il est également important de remettre en question nos propres cadres, de peur que nous ne devenions des répétiteurs réflexes de la désinformation que nous croyons dévoiler.

Ainsi, dans ce cas, rejeter les Pentagon Papers comme une simple technique de contrôle peut sembler juste mais être complètement faux parce que cela suppose l’erreur fondamentale de cette période de l’histoire, qui consiste à croire qu’il n’y a qu’un seul grand club qui se dispute le contrôle de l’Occident.

L’enfer de la division

J’ai produit de nombreux articles qui plaident en faveur d’une contre-révolution au sein de la hiérarchie du pouvoir américain. Le principe de base est que lorsque des groupes s’approchent de menaces existentielles pour leur pouvoir et/ou leur position, ils réagissent de manière prévisible pour maintenir leur pouvoir.

Ce n’est pas compliqué. Mais cela signifie que les personnes corrompues peuvent agir à l’encontre de la manière dont elles ont réagi précédemment, en abandonnant d’anciennes relations. Je n’ai jamais cru que l’identité de groupe était éternelle parce que je ne crois pas que les cartels soient autre chose que méta-stables, basés sur une coïncidence mutuelle des besoins.

C’est pourquoi nous devons rester ouverts aux gens qui nous surprennent par des actions qui semblent hors normes.

Seuls les plus nihilistes sur le plan idéologique suivraient la voie de Davos. Seuls ceux dont la haine de l’humanité est née d’un profonde source d’amour pour tout ce qui est malthusien nous amèneraient à ce point. [invitant à une guerre ouverte entre puissances dotées de l’arme nucléaire]. Et nier qu’il y ait quelqu’un en mesure de s’opposer à cela de notre côté du nouveau mur de Berlin n’est qu’une capitulation déguisée en cynisme. ( je souligne)

 

Pour comprendre à quel point Davos est vraiment fragile, je vous propose la situation suivante : pour le prix de quelques centaines de points de base, la Fed a forcé un coup d’État au Royaume-Uni, la BCE a entamé un cycle de resserrement avec un contrôle accru de la courbe des taux, FTX et sa pyramide de Ponzi en crypto-dollars offshore en plein essor ont probablement explosé, et la Banque nationale suisse a été contrainte d’intervenir contre la ruée sur le Crédit suisse.

Cela me ramène aux Pentagon Papers. C’est le comble de la folie de croire qu’il n’y a pas de gens qui essaient honnêtement d’arrêter ce train avant qu’il ne s’arrête à la Troisième Guerre mondiale. Il est franchement irresponsable de considérer cette fuite comme une brique de plus dans le mur impérial sans envisager sérieusement l’idée qu’elle a été faite par des patriotes au Pentagone.

Car il est très facile de construire cet argument, surtout si l’on considère à quel point la réponse de l’administration “Biden” a été exagérée. Pensez-vous que John Kirby soit vraiment aussi doué pour la désinformation et la fausse piste ?

Je ne le pense pas.

En fait, son échange avec les médias indique clairement que l’administration n’avait pas prévu ce genre de chose. Lorsque les médias demandent ouvertement comment ils peuvent aider (ce qui semble confirmer le point 1 de Kit), nous sommes entrés dans un nouveau territoire. Pourquoi ?

Parce qu’il n’en a jamais été ainsi auparavant. Oui, nous savions que les médias étaient des sténographes de cour, des gens comme Kit et moi-même le savions depuis plus d’une décennie. Mais brûler ouvertement ce qui reste de leur crédibilité pour soutenir la désinformation afin de préserver les secrets de l’administration, c’est quelque chose de très très nouveau.

Il ne s’agissait pas d’une manœuvre d’échecs doublement secrète en 12 D réalisée par des joueurs hypercompétents. Il s’agissait bien plus de ce à quoi cela ressemblait à première vue, un moment de panique brutale de la part de personnes dont les mensonges ont été dévoilés, et ce dans le but de limiter les dégâts.

Voici une meilleure question qui circule depuis des jours : comment les gens du FBI peuvent-ils trouver l’auteur de la fuite si rapidement alors qu’ils sont aussi incapables de garder un secret que de localiser leur cul avec une carte et leurs deux mains ?

Votre vision du monde est-elle si noire que vous ne puissiez même pas envisager que ce “passionné d’armes à feu” de 21 ans (comme si c’était péjoratif), tout droit sorti du Casting central des merdeux de gauche, ne leur ait pas été donné en pâture pour que leur réponse paraisse aussi insensée qu’elle l’était ?

Cela ne ressemble pas à de la panique pour vous ?

Sérieusement, si ce gamin était un patriote aussi égaré qu’on le décrit, vous ne pensez pas qu’il ne se serait pas penché sur la question et qu’il n’aurait pas pris fait et cause pour un officier supérieur qu’il respecte et qui essaie d’empêcher l’armée américaine d’être entraînée dans une nouvelle guerre qu’elle ne pourrait pas gagner ?

Je ne dis pas que c’est vrai. Ce que je dis, c’est que vous ne pouvez pas réduire cette possibilité à zéro, ou même ne pas la considérer comme très probable, simplement parce que votre cynisme est votre mécanisme de défense contre la déception.

Dans mon monde, le Complexe militaro-industriel est terrifié à l’idée que tout le monde découvre que ses armes ne fonctionnent pas. Le ministère de la défense est tout aussi terrifié à l’idée que nous découvrions qu’il a dépensé des milliers de milliards pour le bien-être impérial et pas grand-chose pour la préparation militaire réelle, ou qu’Obama et compagnie l’ont délibérément laissé à l’état de coquille vide.

Ce qui devrait vous effrayer davantage, c’est de savoir pourquoi on a laissé faire cela et pour qui c’était un objectif stratégique.

Voilà une question à laquelle personne à Washington ne veut répondre !

Même si vous pensez que tout cela n’est qu’une vaste escroquerie visant à continuer à plumer les Muppets pour obtenir des crédits annuels, il n’y a pas lieu de penser qu’ils ont divulgué ces plans pour vendre davantage d’armes.

Car il s’agirait d’une affaire réglée d’avance. Vendre des armes pour quelques trimestres dans une crise de la dette souveraine et de la monnaie pour perdre une guerre (ou deux) qui culmine dans l’humiliation complète de l’armée américaine.

Il est impossible que les patriotes du Pentagone et les escrocs du CMI adoptent cette stratégie. Les motivations ne concordent pas.

Parler à la main invisible

De la même manière, comme je le soutiens depuis près de deux ans, les motivations de Wall St. et de la Fed ne s’accordent pas non plus. Ce qui me ramène à Whitney Webb et au PDG de JP Morgan Chase, Jamie Dimon. Whitney fait le tour des médias avec son dernier exposé sur les liens entre Dimon et Jeffrey Epstein.

Je ne me prononce pas sur la qualité du travail de Whitney ni sur ses motivations.

Le moment choisi coïncide, bien sûr, avec les ennuis judiciaires de Dimon sur le même sujet, qui, nous le savons, est une question hautement politisée. Or, s’il est une personne qui a le pouvoir de soutenir les efforts de la Fed pour reprendre le contrôle de sa politique monétaire, c’est bien Jamie Dimon.

En tant que tel, Dimon représente l’une des plus grandes menaces pour les résultats souhaités par Davos, à savoir un avenir dominé par une surveillance totale de toutes les activités financières via les CBDC. Qu’on ne s’y trompe pas, je n’ai pas du tout confiance en Dimon, mais je sais aussi qu’il est un point d’appui sur lequel reposent de nombreux projets d’avenir.

Ainsi, pour moi, ses nouveaux problèmes juridiques sont une contre-attaque contre lui, dans le cadre d’une campagne classique de dénigrement et d’exhumation de vieux dossiers visant à faire pression sur lui pour qu’il quitte son poste. Si vous pensez que JPM est un monolithe, vous avez une vision simpliste des organisations. Ce n’est pas le cas. Il y a beaucoup de gens chez JPM qui vendraient Dimon pour beaucoup moins que trente pièces d’argent.

Si Davos ne peut pas se débarrasser de Jerome Powell à la Fed, Dimon est la meilleure cible suivante.

Cela ne veut pas dire que Whitney ne devrait pas nous informer des connexions de Jamie Dimon, de son passé, etc. Mais prouver que Dimon est sale, c’est comme prouver que le soleil se lève à l’est. Ses récents commentaires dans le rapport annuel de JPM sur l’utilisation de l’expropriation pour se procurer de l’énergie stable pour l’avenir s’expliquent facilement.

Wall St. aime les échanges unilatéraux et la définition de la politique monétaire. Il est fort probable que Powell perde le combat politique au Capitole et que JPM doive soutenir des politiques climatiques débiles sous peine de disparaître, il est donc logique de jeter un os aux fous de Davos. Mais sa position selon laquelle le pétrole a besoin d’investissements importants est également authentique.

Tout le monde s’est concentré sur les fermes solaires et les éoliennes, mais la déclaration de Dimon incluait également la seule chose pour laquelle vous utiliseriez réellement l’expropriation… les pipelines. Et les oléoducs sont un des grands interdits de Davos.

Le vrai travail du journaliste/analyste est de se demander pourquoi, tout d’un coup, nous connaissons les associations passées de Dimon avec Epstein ?

Qui a semé cette information dans le zeitgeist ? Si vous voulez mordre à l’hameçon et “dévoiler le vrai Jamie Dimon” , ne devriez-vous pas aussi vous demander pourquoi quelqu’un vous a mis cette idée en tête ?

Si vous êtes vraiment intéressé par la vérité, vous devriez toujours garder votre radar en bon état de marche.

Mais si Dimon est vraiment un larbin du WEF/Davos, alors pourquoi est-il poursuivi par une parodie de tribunal similaire à ce que Donald Trump subit actuellement (également un ennemi de Davos) et à ce qui a été fait à Matteo Salvini en Italie pour sa politique en matière d’immigration.

Personne ne défend Jamie Dimon en tant que victime d’une campagne de diffamation soutenue par Soros parce qu’il est l’incarnation de ce qui est détesté dans le monde en ce moment : un homme riche et blanc, PDG de la banque la plus puissante du monde.

Demandez-vous qui a intérêt à le faire tomber.

Si Dimon était un larbin de Davos comme le suggère Whitney, pourquoi ses problèmes juridiques ne disparaissent-ils pas au lieu de se multiplier ?

C’est le cœur de l’une de mes heuristiques de base pour essayer de distinguer les vraies informations des fausses : qu’essaie-t-on de me faire croire à propos de ce qui se trouve devant moi ? Est-ce que j’y crois ?

Pourquoi cela est-il amplifié par les moteurs de réponse des médias sociaux ?

Cette question est d’autant plus pertinente que l’on sait pertinemment que si Dimon est sur la sellette, c’est parce qu’il a ouvertement défié l’orthodoxie de Davos en matière de changement climatique en se faisant l’écho de la rhétorique de Powell selon laquelle les taux doivent rester plus élevés plus longtemps, parce que sa société a été à l’avant-garde de la transition d’un système d’eurodollars soutenu par le LIBOR vers un nouveau système centré sur les États-Unis et fondé sur le SOFR, et parce qu’il s’est rendu à Davos 2023 cette année et a proclamé que le pétrole serait encore là pour les cinquante prochaines années.

En fin de compte, la conversation que nous devrions avoir n’est pas de savoir qui a fait quoi avant que le jeu n’atteigne sa phase terminale, mais qui ils deviendront lorsque leur tête sera sur le billot et pourquoi ?

Et c’est là la véritable heuristique nécessaire pour déterminer où vont les choses et qui est de quel côté.

Tom Luongo

Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

Selon un nouveau rapport, la CIA planifie des « révolutions de couleur » dans le monde

Source : Le Courrier des Stratèges - Par GT - Le 05/05/2023.

Selon un nouveau rapport, la CIA planifie des « révolutions de couleur » dans le monde, par GT

Au fur et à mesure des mois, les agissements des Etats-Unis dans le monde sont révélés, en particulier dans ses processus actuels de déstabilisation en Asie centrale. Cela suscite la préoccupation du gouvernement Chinois qui considère cette zone comme stratégique du point de vue des « Nouvelles routes de la soie » et de la sécurisation de ses voies d’approvisionnement. La Russie est également soucieuse de la stabilité de la région. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la création de l’OSC en 2001, dont quatre des cinq pays d’Asie centrale sont membres, vise à maintenir l’influence de la Chine et de la Russie. La crainte de « révolutions de couleurs » dans cette zone est importante pour ces deux pays, et plus encore au regard des opérations menées par la CIA depuis plusieurs décennies. Global Times – dont nous rappelons aux lecteurs que c’est un organisme officiel du PCC – vient de publier un article à l’occasion de la sortie d’un rapport du « Centre national chinois d’intervention d’urgence » sur les cyberattaques de la CIA.


Pendant longtemps, la Central Intelligence Agency (CIA) des États-Unis a organisé des complots pour susciter des « évolutions pacifiques » et des « révolutions de couleur », ainsi que des activités d’espionnage dans le monde entier. Si les détails de ces opérations ont toujours été flous jusqu’à présent, un rapport, publié ce jeudi 4 mai conjointement par le « National Computer Virus Emergency Response Center » (Centre national chinois d’intervention d’urgence contre les virus informatiques) et la société chinoise de cybersécurité « 360 », a dévoilé les principaux moyens techniques utilisés par la CIA pour planifier et promouvoir des troubles dans le monde.

Selon le document, depuis le début du 21e siècle, le développement rapide d’Internet a offert une « nouvelle opportunité » aux activités d’infiltration de la CIA dans plusieurs pays et régions. Toute institution ou individu, de n’importe où dans le monde et qui utilise un équipement ou un logiciel numérique américain, pourrait être transformé en « agent déstabilisateur ».  

Plus de 50 gouvernements légitimes à l’étranger ont été renversés ou déstabilisés par la CIA

Pendant des décennies, la CIA a renversé ou tenté de renverser au moins 50 gouvernements légitimes à l’étranger – mais la CIA n’a reconnu que sept de ces cas-, provoquant des troubles dans les pays concernés. Qu’il s’agisse de la « révolution des couleurs » en Ukraine en 2014, de la « révolution du tournesol » sur l’île de Taïwan, en Chine, ou de la « révolution du safran » au Myanmar en 2007, de la « révolution verte » en Iran en 2009, et d’autres tentatives de « révolution des couleurs, le rapport constate que les agences de renseignement américaines sont derrière toutes ces opérations …

La position de leader des États-Unis dans les technologies de télécommunication et de commandement sur place a fourni, à la communauté du renseignement américain, des possibilités sans précédent de lancer des « révolutions de couleur » à l’étranger. Le rapport publié par le « National Computer Virus Emergency Response Center » et la société chinoise de cybersécurité « 360 » a révélé cinq méthodes couramment utilisées par la CIA.

Cinq méthodes usuelles de la CIA

La première méthode consiste à fournir des services de communication réseau cryptés. Afin d’aider les manifestants de certains pays du Moyen-Orient à rester en contact et à éviter d’être suivis et arrêtés, une société américaine (de formation militaire), a développé la technologie « TOR » qui peut accéder furtivement à Internet : le « Onion Router technologie ». Les serveurs cryptent toutes les informations qui les traversent pour aider certains utilisateurs à surfer sur le Web de manière anonyme. Après le lancement du projet par des entreprises américaines, ce dispositif, selon le rapport, a été immédiatement mis à disposition gratuitement aux éléments antigouvernementaux dans plusieurs pays : en Iran, en Tunisie, en Égypte et dans d’autres régions pour s’assurer que de « jeunes dissidents qui veulent ébranler le régime de leur propre gouvernement » puissent éviter le contrôle du gouvernement.

La deuxième méthode consiste à fournir des services de communication hors ligne. Ainsi, comme le démontre le rapport, afin de garantir que le personnel antigouvernemental en Tunisie, en Égypte et dans d’autres pays puisse toujours rester en contact avec le monde extérieur lorsque l’Internet est déconnecté, Google et Twitter ont rapidement lancé un service spécial appelé « Speak2Tweet ». Les messages sont automatiquement convertis en tweets puis téléchargés sur Internet, et diffusés publiquement via Twitter et d’autres plateformes pour compléter le « rapport en temps réel » de l’événement sur place.

La troisième méthode consiste à fournir des outils de commande sur place pour les rassemblements et les défilés basés sur Internet et les communications sans fil. Le rapport note que la RAND Corporation des États-Unis a passé plusieurs années à développer une technologie de changement de régime non traditionnelle appelée « essaimage ». L’outil est utilisé pour aider un grand nombre de jeunes, connectés via Internet, à rejoindre un mouvement de protestation mobile – « un coup pour un autre endroit » – améliorant considérablement l’efficacité du déroulement de l’événement de protestation.

Le quatrième est un logiciel américain appelé « Riot ». Le logiciel prend en charge un réseau haut débit 100 % indépendant, fournit un réseau WiFi variable, ne repose sur aucune méthode d’accès physique traditionnelle, n’a pas besoin de téléphone, de câble ou de connexion par satellite et peut facilement échapper à toute forme de surveillance gouvernementale.

Le dernier est le système d’information « anti-censure ». Le Département d’État américain considère la recherche et le développement de ce système comme une tâche importante et a injecté plus de 30 millions de dollars dans le projet.

Une grande vigilance est donc nécessaire, notamment envers le vol d’informations

Hormis ces techniques, le National Computer Virus Emergency Response Center et la société « 360 » ont repéré des chevaux de Troie ou des plug-ins liés à la CIA lors de récentes cyberattaques ciblant la Chine. Les autorités de sécurité publique ont enquêté sur ces cas, a appris le Global Times.

Outre les cinq méthodes, que la CIA a utilisées pour provoquer des troubles à l’échelle mondiale, le « National Computer Virus Emergency Response Center » et la société « 360 » ont également identifié – grâce à une analyse technique plus poussée – neuf autres méthodes utilisées par la CIA. Ce sont des « armes » pour les cyberattaques, y compris la livraison de modules d’attaque, contrôle à distance, collecte et vol d’informations et outils....pour lire la suite de l'article : Abonnez-vous au Courrier des Stratèges.

 

Le désordre est à l’ordre du jour

Source : The Saker francophone - Le 14/04/2023.


« Nous alimentons une guerre par procuration en Ukraine afin de défendre la liberté, notamment la liberté de censurer les opinions dissidentes sur notre guerre par procuration en Ukraine. » – Aron Maté


Par James Howard Kunstler – Le 14 avril 2023 – Source Clusterfuck Nation

Jack Teixeira

Combien de temps devrons-nous attendre avant que Volodymyr Zelensky n’ouvre une discothèque à Boca Raton ? C’est l’une des questions soulevées par les documents secrets de la CIA divulgués la semaine dernière, prétendument par un soldat des forces aériennes de la Garde nationale du Massachusetts âgé de 21 ans, Jack Teixeira. Comme il s’agit du grade le plus bas de toute l’armée américaine, on peut se demander comment Jack a pu mettre la main sur toutes ces informations embarrassantes, et ce qu’elles révèlent de la structure de commandement du Pentagone et de ses relations avec la « communauté » des services de renseignements.

 

Je suppose que notre cybersécurité n’est pas ce qu’elle est censée être. Mais notre effort de guerre en Ukraine ne l’est pas non plus. Oui, « notre » effort de guerre. Nous sommes engagé dans cette guerre de la queue au museau, avec tout ce qu’il faut pour la mener à bien. Nous l’avons commencée (en 2014, lorsque nous avons démarré les préparatifs), nous avons poussé les Russes à s’y engager de mauvais coeur, et maintenant nous sommes en train de la perdre. Pourquoi ? Parce que c’était une entreprise stupide dès le départ. Maintenant, il s’agit vraiment de savoir quelle sera la réaction psychotique de notre gouvernement lorsque les Russes rétabliront l’ordre sur place.

Rétablir l’ordre ? C’est bien cela. Je crois que c’est leur objectif. Notre pays est entré en Ukraine pour semer le trouble dans cette partie du monde – qui se trouve dans la sphère d’influence de la Russie depuis plus de trois cents ans, vous comprenez. Semer le désordre, c’est ce que nous faisons, avec généralement des conséquences très sanglantes et un mauvais résultat. À l’exception de notre étonnante victoire sur la Grenade, en 1983, notre pays a procédé de la sorte au cours des dernières décennies.

Le mystérieux régime de « Joe Biden », au cours de ses quelque deux années de service, s’est montré particulièrement habile à créer des fiascos. Vise-t-il la médaille d’or dans ce jeu ukrainien, c’est-à-dire la guerre nucléaire ? Les gens se posent sérieusement la question. Ou bien se passe-t-il autre chose ? Le blogueur et ex-agent de la CIA, Larry Johnson, affirme que la fuite a été faite dans un but précis, à savoir pousser « Joe Biden » hors de la Maison Blanche. Oui, l’État profond est à nouveau à l’œuvre. Parce qu’on ne peut plus faire confiance à « Joe Biden » pour prétendre qu’il est le chef de l’exécutif. (Peut-être qu’ils n’auraient pas dû l’installer dès le départ).

Larry nous rappelle également que, comme par hasard, un lanceur d’alerte de l’ère Obama nommé Mike McCormick, qui a accompagné la délégation du vice-président Joe Biden en Ukraine en 2014, s’est manifesté pour détailler les opérations d’escroquerie de la famille Biden dans ce pays, avec l’aide de Jake Sullivan, alors collaborateur (aujourd’hui conseiller à la sécurité nationale). C’est comme si quelqu’un était en train de préparer un dossier de mise en accusation – ou de démission. Selon une théorie vraiment farfelue qui circule, la vice-présidente actuelle Kamala Harris aurait été incitée à prendre le siège de Diane Feinstein au Sénat (DF, 89 ans, est très malade), et « Joe Biden » aurait ensuite nommé Barack Obama vice-président – BHO revenant à la Maison-Blanche lorsque « JB » en sortira (ou en sera sorti). Notez que le XXIIe amendement interdit seulement à une personne d’être « élue » président plus de deux fois. Aucune mention n’est faite de la nomination. Voilà un vrai casse-tête !

Le blogueur qui se présente sous le nom de « Sundance » sur l’excellent site Conservative Tree House a une autre théorie. Il écrit « The Leak Was the Op«  (La fuite était l’opération), affirmant que son but était d’aider à faire adopter le « Restrict Act » (loi sur la restriction). Cette loi détestable, défendue par Mark Warner (D-VA), président de la commission des renseignements du Sénat, permettrait au gouvernement de censurer tout et n’importe quoi sur Internet, y compris les blogs, les commentaires sur les blogs et tous les sites Web en général – c’est-à-dire l’ensemble des médias alternatifs. Le sénateur Warner, vous vous en souvenez peut-être (si vous avez suivi cette histoire immensément embrouillée), a été l’un des principaux instigateurs du canular du RussiaGate. Quelle coïncidence !

Où tout cela va-t-il nous mener ? Je vais essayer de vous le dire. Puisque le désordre est à l’ordre du jour, sachez que les choses vont devenir non linéaires et chaotiques. De nombreux événements convergeront et s’entrechoqueront dans les semaines à venir. Quelle que soit la signification de l’affaire du lanceur d’alerte Mike McCormick, ce n’est qu’une couche supplémentaire sur l’oignon pourri de la corruption de la famille Biden, les millions de dollars qui affluent sur leurs comptes bancaires depuis toute la planète. Cette affaire de trahison est apparue au grand jour depuis trois ans. À lui seul, l’ordinateur portable de Hunter Biden regorge de preuves tangibles de délits que le système judiciaire fédéral s’est volontairement efforcé d’ignorer. La commission de surveillance de la Chambre des représentants, dirigée par James Comer, dispose d’une série de relevés bancaires de la famille Biden détaillant des centaines de transactions suspectes.

Les audiences de destitution peuvent commencer à tout moment. Il suffirait d’une majorité de 51 % à la Chambre pour adopter un article de mise en accusation, ce qui équivaut à un acte d’accusation. Les auditions à elles seules pourraient être suffisamment préjudiciables pour obliger « Joe Biden » à démissionner. Si l’un des articles ou des chefs d’accusation est adopté, l’affaire passe au stade du procès devant le Sénat. Nous avons déjà vu comment cela fonctionne avec les procès de Trump. Compte tenu de la majorité Démocrate au Sénat, il pourrait être difficile d’obtenir un vote aux deux tiers pour obtenir une condamnation sur quoi que ce soit. Mais le mal serait déjà fait.

Entre-temps, nous assisterons probablement à l’effondrement de l’effort de guerre en Ukraine. Les récriminations devraient être énormes, avec des appels à la démission du général Milley et du secrétaire d’État à la défense Austin, pour commencer, et des remous au sein du commandement du Pentagone. Imaginez également la rage confuse des électeurs américains qui ont vu plus de 100 milliards de dollars dilapidés dans cette stupide mésaventure, y compris les quelque 300 millions de dollars que Zelensky s’est mis dans les poches.

Dans le même temps, il convient d’observer l’accélération rapide de l’abandon du dollar dans les règlements commerciaux mondiaux, car de nombreuses autres nations perdent confiance dans les États-Unis en perdition. Cela affectera bien sûr la valeur du dollar. La Réserve fédérale sera impuissante à en gérer les conséquences, et le problème s’aggravera considérablement si d’autres pays commencent à se débarrasser des bons et obligations du Trésor américain qu’ils détiennent. En bref, au moment où l’Ukraine est perdue et où le régime de « Joe Biden » s’effondre, nous sommes confrontés à une crise financière de grande ampleur combinée à une économie réelle qui s’effondre. Les choses ne bougent plus, y compris la nourriture.

Entre-temps, la question étrange des décès dus au vaccin Covid est portée à l’attention d’un public jusque-là réticent, qui se rend compte qu’il a été empoisonné par son propre gouvernement, désormais en proie à des convulsions inquiétantes. Tout cela montrera clairement que l’Amérique souffre d’un dangereux manque de leadership. Il ne s’agit pas d’une guerre civile. Il s’agit d’autre chose. Mais de quoi s’agit-il ?

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

 

Le “triangle de Nixon” et la crise de la stratégie américaine

Source : Le Courrier des Stratèges - Par Edouard Husson - Le 25/04/2023.

Synthèse géopolitique n°7: le “triangle de Nixon” et la crise de la stratégie américaine

Les Etats-Unis ont eu un très grand président au XXè siècle: Richard Nixon. C’est lui a qui a posé les fondations de la politique étrangère américaine pour un demi-siècle: d’une part grâce au dollar; d’autre part par l’idée simple que Washington ne pouvait pas affronter à la fois Moscou et Pékin. Ses successeurs, à une exception près, se sont contentés d’utiliser la marge de manœuvre que leur avait ouverte Nixon mais ils n’ont pas compris que le Président qui avait chuté sur le Watergate avait taillé une stratégie tenant compte des forces mais aussi des faiblesses américaines. Seul Donald Trump a marché sur les traces de Richard Nixon – mais il a été en partie entravé par une coalition réactionnaire d’intérêts hostiles. Résultat: aujourd’hui, le pouvoir américain est en train de perdre les deux atouts maîtres qu’avait transmis Nixon: le dollar comme monnaie mondiale (nous en avons parlé hier) et la capacité à jouer Pékin et Moscou l’une contre l’autre.

Pour comprendre la géopolitique mondiale actuelle, il faut se rappeler que le monde de 2023 est le résultat des grands choix faits par la politique de Richard Nixon, président américain entre 1968 et 1974 :

Les deux piliers nixoniens de la politique étrangère américaine sont en train de vaciller

Ces deux piliers de la politique américaine sont en train de vaciller.

Je vous ai parlé à deux reprises, déjà, des enjeux de la dédollarisation. Les Etats-Unis ne vont pas pouvoir maintenir la prépondérance monétaire qui a été la leur pendant cinquante ans. Cette mutation va avoir des conséquences gigantesques sur les affaires du monde. Et la zone euro doit bien prendre garde aux décisions qu’elle prendra dans le domaine monétaire. Pour l’instant, la part des réserves en euro dans le monde a moins baissé que celle des dollars. Mais la zone devra prendre garde au rejet foncier de la politique de sanctions contre la Russie dans la plus grande partie du monde. Un alignement prolongé sur les sanctions américaines serait très dommageable à notre monnaie.

L’autre pilier de la politique initiée par Richard Nixon, ce sont les relations avec la Chine. Or elles sont entrées dans une crise depuis la présidence de Donald Trump.

La politique étrangère souhaitée par Donald Trump était très nixonienne d’approche. L’ancien président américain avait retenu l’axiome de Richard Nixon : les Etats-Unis ne peuvent pas affronter à la fois la Russie et la Chine. Et ils doivent faire en sorte de toujours éviter une coalition entre Moscou et Pékin. C’est la raison pour laquelle Trump, qui pensait que la première menace pour la sécurité et la puissance des USA n’était plus la Russie (comme dans les années 1970) mais la Chine, avait décidé de se réconcilier avec Moscou. On sait qu’une puissante coalition d’intérêts, à Washington, l’en a empêché.

Pourtant Donald Trump respectait parfaitement les lois du « triangle de Nixon » : Washington doit toujours être alliée avec l’une des deux capitales : Moscou ou Pékin.

Il faut comprendre que la vision nixonienne des choses, réaliste, inspirée à la fois de l’admiration qu’il avait pour le Général de Gaulle (qu’il rencontra longuement début 1969) et de conseils de Henry Kissinger, est en fait restée minoritaire dans le monde dirigeant américain. Malgré son efficacité : l’alliance avec Pékin a été décisive pour pousser l’effort militaire soviétique, sur deux fronts potentiels, à un degré de tension tel que l’économie soviétique, écrasée par son budget de la défense, n’a pas tenu le choc.

Le messianisme américain a dévoré le réalisme nixonien

La vision dominante aux États-Unis, imperméable aux leçons de l’expérience, a été formulée par Zbigniew Brzezinski (1928-2017), auteur dans les années 1990, d’un livre intitulé The Great Chessboard, qui théorisait la domination à terme des États-Unis sur toute l’Eurasie et présentait un plan en deux étapes :

+ dominer la puissance russe pour la faire passer sous contrôle américain

+ disposer, grâce au contrôle de l’immense espace russe, et de ses matières premières, d’une base inexpugnable pour livrer à la Chine la bataille ultime, pour le contrôle de l’Eurasie.

Quand Brzezinski avait publié son ouvrage, en 1997, la présidence russe, celle de Boris Eltsine, apparaissait très vulnérable à cette prise de contrôle américaine. Vingt-cinq ans plus tard, la situation a changé : le monde dirigeant russe s’est organisé pour rendre impossible une telle prise de contrôle. C’est pourquoi Vladimir Poutine, dont la présidence est beaucoup plus collégiale que ce que l’on croit en Occident, a le soutien de l’establishment russe. Et la guerre d’Ukraine est la continuation de l’action, entreprise depuis 2001, reconstruire un État russe souverain, après l’effondrement de l’URSS.

Xi et Poutine ont retourné le triangle nixonien contre les Etats-Unis

Toujours par rapport à 1997, on constate que la Chine a exploité à fond la chance que lui procurait l’alliance américaine. Elle est devenue une grande puissance. Au point que le gouvernement Biden ne peut que reprendre le constat de Donald Trump : La puissance chinoise est devenue telle qu’elle met en danger la puissance américaine. Cependant, l’administration Biden ne veut pas tenir compte du « triangle de Nixon ». Elle a sous-estimé....

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Les États-Unis des gérontocrates

Source : The Saker francophone.- Par Moon of Alabama – Le 19 avril 2023

Comme tout être humain, l’homme vieillit. À un stade avancé de la vie, cela s’accompagne généralement de déficiences physiques et mentales. C’est pourquoi les personnes âgées de plus de 70 ans ont tendance à être évincées de leur poste.

Mais ce n’est pas le cas du Congrès américain, qui répond à la définition d’une gérontocratie :

 

Une gérontocratie est une forme de gouvernement oligarchique dans laquelle une entité est dirigée par des leaders qui sont nettement plus âgés que la population adulte moyenne. Dans de nombreuses structures politiques, le pouvoir au sein de la classe dirigeante s’accumule avec l’âge, faisant des individus les plus âgés les détenteurs du plus grand pouvoir. Ceux qui détiennent le plus de pouvoir peuvent ne pas occuper de postes de direction officiels, mais ils dominent souvent ceux qui en ont. Dans une définition simplifiée, une gérontocratie est une société où le leadership est réservé aux aînés.

Cette situation a des conséquences politiques.

Les Démocrates sont toujours confrontés au dilemme Feinstein après l’échec de son remplacement

Le plan des Démocrates pour remplacer une sénatrice malade au sein de la commission judiciaire du Sénat a échoué face à l’opposition des Républicains mardi, laissant le parti aux prises avec un dilemme concernant les nominations judiciaires bloquées qui a enflammé une partie de la base Démocrate et compliqué la course au Sénat pour lui succéder en Californie.

Les Républicains ont empêché le chef de la majorité sénatoriale Charles E. Schumer (D-N.Y.) de remplacer temporairement la sénatrice Dianne Feinstein (D-Calif.), absente depuis février en raison d’un zona, par une autre Démocrate au sein de la commission mardi soir.

Le sénateur Lindsey O. Graham (R-S.C.) s’est opposé à cette décision, estimant qu’elle permettrait aux Démocrates de « faire passer une poignée de juges qui, selon moi, ne devraient jamais siéger« .

Les Démocrates du Sénat sont donc toujours aux prises avec l’absence prolongée de leur doyenne, ce qui a eu pour effet de bloquer certaines des nominations judiciaires du président Biden au sein de la commission judiciaire, sans son vote décisif. La puissante commission, qui enquête sur les allégations de conflits d’intérêts financiers à l’encontre du juge de la Cour suprême Clarence Thomas, ne dispose pas non plus des voix nécessaires pour délivrer des citations à comparaître en son absence.

« Cela crée un véritable dilemme pour nous« , a déclaré le sénateur Peter Welch (D-Vt.), membre de la commission judiciaire. « Nous sommes coincés, si c’est 10-10 [entre Démocrates et Républicains]. Ce n’est pas une opinion, c’est une réalité« .

Il est un peu étrange qu’un article sur un problème de procédure causé par l’âge avancé d’un membre du Congrès cite de nombreuses personnes âgées.

  • La sénatrice Dianne Feinstein est née le 22 juin 1933. Elle est âgée de 89 ans.
  • Le sénateur Charles E. Schumer est né le 23 novembre 1950. Il est âgé de 72 ans.
  • Le président Joe Biden est né le 20 novembre 1942. Il est âgé de 80 ans.
  • Le juge Clarence Thomas est né le 23 juin 1948. Il est âgé de 74 ans.
  • Le sénateur Lindsey O. Graham est né le 9 juillet 1955. Il est âgé de 67 ans.
  • Le sénateur Peter Welch est né le 2 mai 1947. Il est âgé de 75 ans.

Un peu plus loin dans l’article :

Le président de la commission judiciaire du Sénat, Richard J. Durbin (D-Ill.), qui a déclaré que son absence avait entravé les travaux de la commission, a déclaré qu’il n’essaierait pas de « la pousser à prendre une autre décision« .

Biden, qui a recruté Mme Feinstein pour siéger à la commission judiciaire et la considère comme une vieille amie et une alliée politique, lui a également donné de l’espace.

L’âge de Biden, 80 ans, fait qu’il est politiquement délicat de pousser quelqu’un à prendre sa retraite, et il a également résisté aux appels passés des Démocrates à pousser le juge de la Cour suprême Stephen G. Breyer à démissionner pour nommer un successeur plus jeune – ce qui fait de lui un allié improbable dans cet effort.

Mme Feinstein a résisté à de multiples appels à la démission au fil des ans, lorsque des anecdotes peu flatteuses ont été rapportées par certains de ses collègues et d’autres personnes au sujet de ses trous de mémoire et de son apparent déclin cognitif, ainsi que de sa dépendance visible à l’égard de ses assistants pour les aspects de son travail qui touchent le public. Mais le retard pris dans les nominations judiciaires du fait de son absence a changé la teneur de la conversation parmi les militants Démocrates.

Les alliés de Feinstein, y compris la députée Nancy Pelosi (D-Calif), qui soutient la candidature de Schiff, ont longtemps réfuté l’idée que Feinstein devrait se retirer selon d’autres conditions que les siennes. Ils se sont insurgés contre les appels à la démission de Mme Feinstein et à la nomination d’un remplaçant par le gouverneur de Californie, Gavin Newsom (D), jusqu’à la fin de son mandat, qualifiant ces suggestions de double standard sexiste qui ne s’applique pas aux sénateurs masculins vieillissants.

L’ancienne sénatrice Barbara Boxer, qui a siégé aux côtés de Mme Feinstein de 1992 à 2017, a qualifié de « honteux« , de « source de division » et de « manque de respect » le refus des Républicains du Sénat d’accorder à Mme Feinstein le temps dont elle a besoin pour se rétablir.

« Si un sénateur Républicain se trouvait dans la même situation que la sénatrice Feinstein, elle serait la première à l’appeler pour lui demander ce qu’elle peut faire pour lui« , a déclaré Mme Boxer lors d’un entretien téléphonique. « Ce qu’ils font – parce que c’est attendu, parce que les gens savent qu’ils jouent les durs – ce n’est pas un débat qu’elle mérite« .

L’âge des personnes citées est, une fois de plus, largement supérieur à la moyenne.

  • Le sénateur Richard J. Durbin est né le 21 novembre 1944. Il a 78 ans.
  • Le juge Stephen G. Breyer est né le 15 août 1938. Il est âgé de 84 ans.
  • La députée Nancy Pelosi est née le 26 mars 1940. Elle est âgée de 83 ans.
  • L’ancienne sénatrice Barbara Boxer est née le 11 novembre 1940. Elle est âgée de 82 ans.

L’âge médian aux États-Unis est de 38,5 ans. Faut-il faire confiance à une bande d’octogénaires pour décider du sort d’une population beaucoup plus jeune ?

Bien sûr, j’ai un peu tordu l’information. L’article cite également Schiff, qui a 62 ans, et Newsom, qui a 55 ans. Il y a aussi les voix de quelques autres personnes. La représentante Alexandria Ocasio-Cortez, âgée de 33 ans, est la plus jeune. Les trois journalistes qui ont écrit l’article ont tous environ 40 ans.

Ce qui n’empêche pas que le Congrès et la Cour suprême ont un problème d’âge.

Au niveau international, l’âge moyen du Congrès américain est anormalement élevé. L’âge moyen du 118e Congrès est de 58 ans. À la Chambre des représentants, la moyenne d’âge est de 57 ans, tandis que les sénateurs ont une moyenne d’âge de 64 ans.

L’âge moyen des membres du Bundestag allemand est de 49 ans, soit seulement deux ans de plus que l’âge médian de la population allemande. Alors qu’il n’y a pas de limite d’âge supérieure pour les membres du Bundestag, les juges de la Cour suprême allemande (Verfassungsgericht) doivent prendre leur retraite lorsqu’ils atteignent 68 ans.

L’Assemblée française a une moyenne d’âge similaire à celle du Bundestag. Les membres de la Chambre des communes britannique ont une moyenne d’âge d’environ 50 ans. (Les membres de la Chambre des Lords, moins puissante, ont une moyenne d’âge de 70 ans. Mais la plupart des plus de 770 membres n’assistent pas aux procédures parlementaires. La chambre des Lords, rarement remplie, ne peut accueillir qu’environ 300 membres).

Comment se fait-il que l’âge moyen des membres du Congrès soit supérieur d’une décennie à l’âge moyen des autres parlements ?

Je ne comprends vraiment pas pourquoi il en est ainsi.

Quelles en sont les conséquences ?

Je n’en vois que de mauvaises.

Comment pourrait-on y remédier ?

Introduire une limite d’âge officielle pour les membres du Congrès et les juges. En raison de l’âge moyen élevé des membres du Congrès, il serait difficile de faire passer cette limite si elle est trop basse. Mais une limite de 75 ans serait probablement adoptée et me semble bonne.

D’autres idées ?

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Tous les empires sont mortels, l’« empire américain » aussi

par Thierry Meyssan - Le 19/04/2023.

La semaine dernière, je m’interrogeai sur la réalité de la rivalité entre les États-Unis et la Chine. Peut-être le « piège de Thucydide » n’est qu’un paravent qui masque la désintégration imminente de l’« empire américain ». Dans le présent article, je résume son parcours que les Occidentaux n’ont pas compris, et j’invite à penser ce qui pourra advenir lorsqu’il aura disparu.

L’URSS s’est effondrée sur elle-même, non pas à partir de la guerre d’Afghanistan (1979-89), mais à partir de la catastrophe de Tchernobyl (26 avril 1986). Les Soviétiques se sont soudainement rendus compte que l’État ne maîtrisait plus rien. Les membres du Pacte de Varsovie, dont Léonid Brejnev avait fait des vassaux, se révoltèrent. Les Églises, les Jeunesses Communistes et les Gays d’Allemagne de l’Est firent tomber le Mur de Berlin1. Non seulement l’URSS ne réagit pas, mais elle abandonna ses alliés hors d’Europe, notamment Cuba. Le Premier secrétaire du parti, Mikhaïl Gorbatchev, se transforma de réformateur en liquidateur. L’URSS éclata, créant quantité de nouveaux États indépendants. Puis ce fut la descente aux enfers. Quelques « Nouveaux Russes » s’approprièrent les biens collectifs et se livrèrent une guerre à la mitraillette dans les rues de Moscou et de Saint-Petersbourg. La production s’effondra. Il devint difficile de trouver à manger dans de nombreuses régions russes. L’espérance de vie chuta brutalement d’une quinzaine d’années. La chute fut si brutale que personne n’aurait alors pensé que le pays se relèverait rapidement.

Simultanément, les États-Unis imaginent ce qu’ils pourraient faire sans rival. Le président George H. Bush Sr., s’exprimant devant le Congrès réuni au grand complet le 11 septembre 1990, lance l’idée d’un « Nouvel Ordre Mondial ». Il vient de mettre en scène une guerre dans le Golfe à laquelle presque tous les États du monde se joignent. Avant même la dissolution de l’URSS, les États-Unis sont devenus l’hyperpuissance que nul ne conteste2. Le straussien Paul Wolfowitz élabore une doctrine visant à prévenir l’émergence d’un nouveau compétiteur, qui prendrait la place de l’Union soviétique. Il désigne sans hésiter le projet politique de François Mitterrand et de Helmut Köhl, l’Union européenne, comme l’ennemi à abattre. Celle-ci est viciée dès le départ avec l’obligation d’y faire adhérer tous les États du Pacte de Varsovie et de l’ex-URSS jusqu’à ce que ses institutions deviennent impraticables et l’inscription dans le Traité de Maastricht de la défense de l’UE par Washington.

Le Pentagone est si sûr de ne plus avoir d’adversaire à sa hauteur qu’il démobilise 1 million d’hommes une fois l’Irak écrasé. Les unités de recherche-développement des armées sont dissoutes. Le président Bush père croit que cette guerre est la dernière et qu’une ère de prospérité débute.

Bien que personne ne menace la suprématie des USA, ceux-ci sentent pourtant que leur équilibre interne est fragile. Leurs emplois sont délocalisés et leur économie repose plus sur l’internationalisation de leur monnaie, le dollar, que sur les richesses qu’ils produisent.

En 2001, les straussiens organisent les attentats du 11-Septembre3 et adoptent la doctrine Rusmfeld/Cebrowski4. Ils suspendent chez eux les libertés fondamentales avec l’USA Patriot Act et livrent une « guerre sans fin » qui ravage le « Moyen-Orient élargi ».

Cependant, la Russie ne l’entend pas ainsi. Dans un discours prononcé le 11 février 2007 à la Conférence sur la sécurité de Munich5, le président Vladimir Poutine dénonce le Nouvel Ordre Mondial des Bush qu’il qualifie d’« unipolaire ». Selon lui, il serait plus juste de le décrire comme « monopolaire ». Il constate que loin d’apporter la paix, il sème le malheur.

Lors de la crise des subprimes, l’intellectuel russe Igor Panarin, qui travaille alors pour les services secrets, étudie l’hypothèse selon laquelle le dollar va s’effondrer et la population états-unienne va se diviser sur une base ethnique de sorte qu’à terme le pays éclatera6. À tort, on interprète alors son travail comme une réplique de l’hypothèse de la Française Helène Carrère d’Encausse qui envisageait un éclatement de l’Union soviétique, également sur une base ethnique7. Rien de tout cela n’a eu lieu, pas plus que mon hypothèse selon laquelle l’« empire américain » ne survivrait pas à l’« empire soviétique » n’a été vérifiée.

Que s’est-il donc passé ?

Durant les 15 années qui ont suivi le discours de Munich, la Russie s’est prioritairement préoccupée de reconstruire sa puissance. En 2012, elle promet à la Syrie de la protéger des jihadistes soutenus par les Anglo-Saxons (le soi-disant « printemps arabe »), mais attend deux ans avant d’intervenir. Lorsqu’elle sort de l’ombre, elle dispose de quantité d’armes nouvelles. Sur le champ de bataille, elle apprend à s’en servir et forme son personnel qu’elle renouvelle tous les six mois. Si Vladimir Poutine avait désigné, lors de son discours de Munich, le Brésil, l’Inde et la Chine comme ses partenaires privilégiés pour l’édification d’un monde multipolaire, il a longuement attendu avant de sceller une relation privilégiée avec Beijing. La Chine, qui est toujours partiellement en voie de développement, exerce une forte pression démographique sur la Sibérie russe, mais elle a compris que, pour sortir de la « dictature monopolaire », elle doit être l’alliée de la Russie. Les deux pays ont souffert des Occidentaux et ont expérimenté leurs mensonges. Il n’ont pas d’avenir l’un sans l’autre.

La défaite occidentale en Ukraine devrait ouvrir les yeux des États-uniens. Les tensions examinées par Igor Panarin refont surface. Les attentats du 11-Septembre et la « guerre sans fin » n’auront été que des dérivatifs. Ils auront accordé un sursis à l’« empire américain », mais rien de plus.

Durant les 35 ans qui ont suivi l’effondrement de l’URSS, les États-Unis se sont persuadés à tort qu’ils avaient vaincu leur rival. En réalité ce sont les Soviétiques eux-mêmes qui l’ont renversé. Ils se sont persuadés que les Russes auraient besoin d’un siècle pour se remettre de leurs erreurs. Dans les faits, ils sont devenus la première puissance militaire au monde. Certes, les États-Unis sont parvenus à vassaliser l’Europe de l’Ouest et du Centre, mais aujourd’hui ils doivent affronter tous les États qu’ils ont malmenés, conduits par la Russie et la Chine.

Durant cette période, les Républicains et les Démocrates ont fait place à deux nouveaux courants de pensée : les Jacksoniens autour de Donald Trump et les Wokistes, des puritains sans Dieu. On assiste actuellement à une intensification des mouvements de population aux USA. Les spécialistes électoraux constatent que beaucoup d’États-uniens quittent les régions woke et rejoignent les jacksoniennes8. Selon les sociétés de déménagement, leurs clients quittent de grandes villes pour aménager dans de plus petites où la vie est moins chère et plus agréable. Cependant, elles notent toutes que leurs clients citent de plus en plus un nouveau mobile : ils se déplacent pour rejoindre une partie de leur famille. Cette explication correspond à ce que Colin Woodard avait observé, il y a une décennie9 : les États-uniens se regroupent par communauté d’origine. Les promoteurs immobiliers observent, quant à eux, la multiplication des quartiers sécurisés (les Gated Communities). Leurs clients se regroupent avec des gens comme eux, ayant hérités de la même culture et appartenant à la même classe sociale. Souvent, ils s’inquiètent de la montée de l’insécurité et évoquent une possible guerre civile.

Ne soyons pas aveugles. Tous les empires sont mortels. L’« empire américain » aussi.

Thierry Meyssan

source : Réseau Voltaire

Donald Trump dans la nasse du « lawfare »

par Régis de Castelnau - Le 13/04/2023.

La procédure pénale intentée par un procureur de Manhattan à l’encontre de Donald Trump présente toutes les caractéristiques de ce que l’on appelle désormais le lawfare (littéralement : la guerre juridique), c’est-à-dire l’utilisation directe de la justice à des fins politiques. On entend par utilisation directe la tentative de disqualifier, voire d’emprisonner son adversaire politique. Dans ce domaine, la France a donné l’exemple d’une façon assez spectaculaire. L’appareil judiciaire s’y vit aujourd’hui comme une force politique autonome et considère qu’il peut être de son devoir de rendre des services au pouvoir qu’il a décidé de soutenir. Il le fait de trois façons. D’abord en poursuivant et condamnant ceux qui s’opposent à leur champion, comme l’a irréfutablement démontré le raid judiciaire contre François Fillon pour permettre l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République en 2017. Ensuite, en protégeant les amis de celui-ci pour leur épargner tout désagrément judiciaire, même en présence de corruption avérée comme dans les affaires Alstom et McKinsey. Et enfin, en réprimant massivement les mouvements sociaux – les Gilets jaunes ne le savent que trop bien. À l’étranger, on pourrait aussi donner l’exemple du président brésilien Lula, emprisonné avant d’être péniblement innocenté et de revenir à la présidence du pays.

La tentation de l’arbitraire

Le problème est que bien sûr, ce genre de manipulations ne peut se faire qu’en piétinant les règles de droit et les principes qui gouvernent les procédures pénales. Conséquence inéluctable du dévoiement d’une justice à qui l’on demande de réaliser des objectifs qui ne sont pas les siens.

La difficulté réside aussi dans le fait que gérer la conflictualité du politique est terriblement tentant. Et comme le disait Oscar Wilde, « le seul moyen de se délivrer d’une tentation est d’y céder ». Il deviendra alors très difficile de protester contre l’arbitraire mis en mouvement et d’exiger le respect de la règle sans être accusé de défendre l’adversaire pénalement mis en cause. L’auteur de ces lignes en sait quelque chose, lui qu’un travail approfondi n’a sûrement pas protégé des procès d’intention. « Comment pouvez-vous défendre François Fillon ou Nicolas Sarkozy si vous n’êtes pas un de leurs soutiens politiques ? » N’essayez pas de vous justifier, c’est peine perdue. Il y a d’autres caractéristiques communes à toutes ces affaires, comme celle de la présence de magistrats militants à la partialité revendiquée. Ou la gourmandise de politiques imbéciles qui y voient une commodité les dispensant de mener de vrais combats de fond sans mesurer que cela peut très bien leur arriver. Et l’attitude d’une presse à l’inculture juridique et judiciaire abyssale, jamais avare de lynchages médiatiques et qui raffole des justiciers à la petite semaine.

Donc, voilà que les États-Unis s’y mettent, et comme d’habitude, ils font cela en grand. En très grand.

Un procureur de Manhattan vient de lancer une procédure contre l’ancien président Donald Trump pour des faits remontant à la campagne électorale 2016. Tout le monde sait très bien, et cela a d’ailleurs été reconnu explicitement et ingénument par Joe Biden lui-même, qu’il s’agit de l’empêcher d’être candidat en 2024 ! Alors on a ressorti une sombre histoire du paiement par Trump d’une somme à une star du porno avec laquelle il aurait eu une liaison. L’objectif de ce versement étant d’éviter qu’elle s’exprime pendant la campagne, ce qui aurait pu nuire au candidat républicain. Tout ceci est assez flou, mais il semble bien qu’en droit américain comme d’ailleurs en droit français, il s’agit d’une transaction privée avec engagement de confidentialité. L’astuce du procureur de Manhattan a été de considérer que cet « achat » de silence était une manœuvre visant à fausser l’élection de 2016. Il a donc réuni un « Grand jury » qui n’a pas statué sur la culpabilité de Trump, mais sur le caractère plausible de l’accusation. Ce qui a permis de lancer la procédure, accusatoire aux États-Unis, et non comme en France inquisitoire. La lecture d’un acte d’accusation particulièrement confus montre que le procureur a raccroché à cette colonne vertébrale un certain nombre d’infractions incidentes. Ce qui permet de présenter l’ancien président comme un multirécidiviste.

Quelles seront les conséquences de tout ceci sur l’échéance électorale de 2024 ? C’est d’autant plus difficile à dire que finalement, ce dont témoigne ce raid judiciaire, c’est que la situation politique américaine s’est terriblement dégradée. Le consensus politicien, construit autour du bipartisme et permettant des alternances pacifiées, n’existe plus, une guerre civile culturelle opposant wokisme et tradition bat son plein, une situation économique et financière difficile dans un contexte mondial en évolution rapide, tout cela rend l’avenir particulièrement incertain.

Les acrobaties de Alvin Bragg

En attendant, on peut se permettre quelques remarques sur ce qui constitue quand même un cirque.

Alvin Bragg, le procureur élu de Manhattan, tout d’abord, était présenté par certaines informations comme ayant bénéficié des largesses de George Soros. En effet, les structures de celui-ci apportent leur soutien financier aux campagnes des procureurs défendant les positions de l’« Open society » du milliardaire. Tristan Mendès-France, le fameux « fact checker » que le monde nous envie (ou pas), s’était précipité pour nous dire que c’était faux, puisque Soros lui-même démentait (!). L’information a pourtant été confirmée par CNN, démontrant l’évidente politisation de la manœuvre judiciaire. Il semble bien qu’Alvin Bragg ait aussi pris quelques libertés avec le droit américain, et notamment celui qui répartit les compétences, puisque la fraude électorale à l’élection présidentielle relève des juridictions fédérales et que le ministère américain de la justice, compétent, avait renoncé à toute poursuite. Le même procureur a été interrogé par des journalistes qui lui ont demandé : « L’acte d’accusation ne dit pas spécifiquement quels étaient ces crimes. Quelles lois ont été enfreintes ? » La réponse a été lapidaire : « L’acte d’accusation ne le précise pas, car la loi ne l’exige pas… » Ah bon ? Donc je vous accuse d’un crime, mais je ne vous dis pas pour quels faits ni les textes que vous auriez violés. Cela va être un petit peu compliqué de préparer la défense. Pour n’importe quel juriste, c’est une hérésie absolue.

À ce stade, l’auteur de ces lignes précise qu’il va sacrifier à l’obligation de se justifier et confirmer qu’il n’a aucune sympathie particulière pour Donald Trump, pas plus d’ailleurs qu’une antipathie. Il est d’abord et avant tout le symptôme d’un système en crise, un « cocktail Molotov humain », comme l’a qualifié Michael Moore, un doigt d’honneur à toutes les élites. C’est l’affaire des Américains, qu’ils s’en débrouillent.

Donnons la parole à l’un d’entre eux, au prestige et à l’autorité incontestable : le constitutionnaliste progressiste et démocrate Jonathan Turley. En des termes très durs, ce dernier considère que ce qui vient de se produire est une catastrophe pour son pays. Dans un article publié le 5 avril, il écrit notamment : « Bragg savait qu’il n’avait aucune affaire pénale contre Trump. Cependant, après avoir couru sur l’implication de Trump pour un crime (n’importe quel crime), Bragg savait que beaucoup ne se soucieraient pas de savoir s’il avait un fondement pour une accusation criminelle. Il serait honoré d’être la première personne à inculper un ancien président dans la rage aveugle contre Trump […] Si la juridiction de New York conserve une quelconque intégrité, cette affaire sera rejetée comme juridiquement inappropriée avec un avertissement à Bragg et à son bureau pour avoir politisé le processus de justice pénale ».

Et qualifiant l’épisode de « moment ignoble », Jonathan Turley lance, consterné : « Ce qui est le plus choquant, c’est que cette attaque contre l’état de droit a suscité les applaudissements enthousiastes de beaucoup, y compris des avocats et des experts juridiques. Non seulement ils ignoreront l’affront à l’intégrité de notre système juridique, mais ils célébreront sa disparition ».

Bienvenue au club, cher confrère. Venez faire un petit tour chez nous, vous verrez que la politique par juge interposé, ça n’est pas seulement une spécialité américaine.

Dans ce domaine, nous aussi avons quelques titres à faire valoir.

source : Vu du Droit

Les États-Unis se préparent aux élections dans une guerre civile non déclarée

par Observateur Continental - Le 04/04/2023.

Les trains déraillent, les usines explosent, les centrales électriques tombent en panne… L’actualité aux États-Unis ressemble à des bulletins de guerre. Plus précisément, à une chronique de guérilla. 

Le 26 février, un train de marchandises de la compagnie Norfolk Southern a déraillé en Caroline du Nord ; auparavant, le FBI avait offert une récompense de 50 000 dollars pour toute information sur les actes de sabotage dans trois centrales électriques de cet État. 

Le 28 février, un train a déraillé en Floride. Selon Fox News, il transportait dans ses réservoirs 135 000 litres de propane. 

Le 1er mars, des explosions ont retenti dans une usine métallurgique à Cleveland (Ohio). Ce même jour, une fuite d’un produit chimique inconnu s’est produite à Burlington (Wisconsin), où l’évacuation des habitants a commencé. 

Le 4 mars, un grand incendie s’est déclaré à Cincinnati (capitale d’Ohio) touchant deux grands bâtiments, les pompiers avaient du mal à maîtriser le feu pendant une demi-journée. 

Le 5 mars, un autre train de la compagnie Norfolk Southern a déraillé dans le comté de Clark (Ohio). Les autorités demandent à tous les résidents de rester à l’abri et d’éviter la zone de l’accident, car le train transportait des produits chimiques. 

Le 5 mars, à Atlanta (Géorgie), un groupe de 50 personnes a attaqué un centre de formation de la police en construction, les forces de l’ordre ont repoussé l’attaque, arrêté 35 personnes et immédiatement inculpé 23 d’entre elles de terrorisme. 

Le 7 mars, un autre étrange accident ferroviaire s’est produit dans l’Ohio : un train a percuté un camion poubelle, des wagons se sont renversés, au moins une personne est décédée et les services de secours demandent de ne pas s’approcher de l’endroit où les wagons se trouvent. 

Le 8 mars, un convoi ferroviaire transportant des produits pétroliers a déraillé en Oklahoma. Ce même jour, un autre accident ferroviaire s’est produit en Virginie-Occidentale (trois blessés), une importante quantité de diesel s’est déversée dans la New River, et un incendie de grande ampleur s’est déclaré sur une plateforme pétrolière à plusieurs étages avec des matériaux dangereux à Mobile (Alabama), les pompiers n’ayant même pas essayé de l’éteindre. 

Le 9 mars, un grand incendie a éclaté dans un entrepôt à Omaha (Nebraska). Les pompiers n’ont pas réussi à maîtriser les flammes. Ce même jour, un train transportant des produits pétroliers a déraillé en Alabama. 

Le 10 mars, trois personnes ont été blessées lorsqu’un train a déraillé dans le comté de Summers (Virginie-Occidentale). L’accident a été provoqué par un morceau de roche sur les rails. 

Le 13 mars, un train a percuté une remorque laissée par un camion sur un passage à niveau en Arkansas. 

Le 14 mars, une usine chimique a pris feu en Indiana. 

Le 15 mars, une station d’épuration a explosé dans le Maryland. Le soir même, un train de marchandises a déraillé près de la ville de Topock, dans le comté de Mohave, en Arizona. 

Le 16 mars, un train de marchandises a déraillé dans l’État de Washington, provoquant la fuite de plusieurs réservoirs (plus de 19 tonnes) de diesel. 

Le 17 mars, un nouvel accident ferroviaire s’est produit au Kentucky avec un train renversé. Ce même jour, un autre train de marchandises a déraillé en Louisiane. 

Le 21 mars, un train transportant des produits pétroliers dans des réservoirs a déraillé dans l’État du Maine. 

Le 22 mars, un train de voyageurs a déraillé en Californie à cause d’un arbre sur les rails. 

Le 22 mars, de puissantes explosions ont eu lieu à l’usine chimique Ineos Phenol à Pasadena (Texas). Plusieurs installations industrielles ont été détruites par le feu. 

Le 23 mars, un train de marchandises de la compagnie Norfolk Southern a déraillé dans le Massachusetts. 

Le 24 mars, une nouvelle fuite de radiation s’est produite dans une centrale nucléaire du Minnesota (lors de la précédente fuite en novembre 2022, 400 000 gallons d’eau radioactive s’étaient déversés en atteignant la nappe phréatique). 

Le 25 mars, une explosion et un grand incendie ont eu lieu à l’usine de chocolat RM Palmer à Reading (Pennsylvanie), plusieurs bâtiments se sont effondrés, piégeant des travailleurs. Le Susquehanna Valley Tribune a rapporté de nombreux blessés et sept décès. Les autorités ont conseillé aux résidents de boire de l’eau en bouteille « par mesure de précaution » après une fuite de produits chimiques dans le fleuve Delaware. 

Le 27 mars, un train transportant des matières dangereuses a déraillé près de la ville de Wyndmere, dans l’État du Dakota du Nord, avec plus de 30 wagons. On rapporte que des produits pétroliers utilisés dans la production d’asphalte se sont déversés. Ce même jour, une explosion s’est produite dans une usine chimique de la banlieue de Houston (Texas), faisant des blessés. En Californie, un second train composé de 55 wagons et de 2 locomotives a déraillé en moins de 24 heures. Peu de temps après, plusieurs barges ont « partiellement coulé » dans la rivière Ohio près de Louisville, dont une contenant 1400 tonnes de méthanol, « un alcool toxique utilisé dans l’industrie comme solvant, pesticide et source alternative de carburant ». 

L’incident en Californie est devenu le seizième (!) accident ferroviaire de ce genre en un mois. Les autorités restent silencieuses sur les causes de ces événements. 

Rien que de février à novembre, c’est-à-dire en 10 mois, pas moins de 108 actes de sabotage ont été commis sur des installations énergétiques aux États-Unis, utilisant des armes à feu, des barres d’armature, des pierres, des substances inflammables et des engins explosifs improvisés. 

Dans le contexte de tous ces événements, le 25 mars, Donald Trump a tenu un grand rassemblement de ses partisans dans la ville texane de Waco. L’arrestation, malgré les promesses de l’administration américaine et la date fixée pour l’arrestation, n’a finalement pas eu lieu. 

La ville de Waco est un lieu symbolique. Il y a 30 ans, une bataille a eu lieu ici entre la secte armée « Branch Davidians » et des agents du FBI, qui voulaient désarmer les sectaires. Le siège a duré 51 jours et s’est terminé par un assaut avec des véhicules blindés et des hélicoptères, plus de 85 personnes sont mortes. 

En représailles aux « fédéraux » pour le siège de Waco, l’extrémiste de droite Timothy McVeigh a organisé l’attentat le plus important (avant le 11 septembre 2001) de l’histoire de l’Amérique – l’explosion d’un bâtiment gouvernemental à Oklahoma City en avril 1995, tuant 168 personnes. Timothy McVeigh, vétéran de la guerre du Golfe (contre l’Irak en 1991), espérait soulever une rébellion des Américains libres contre le gouvernement – le fameux « marais de Washington » que Donald Trump avait promis d’assécher.

source : Observateur Continental

La Chine publie un rapport sur les innombrables violations des droits de l’homme aux États-Unis

Le rapport sur les violations des droits de l’homme aux États-Unis en 2022

par Xinhua - Le 03/04/2023.

La Chine a publié mardi le « Rapport sur les violations des droits de l’homme aux États-Unis en 2022 ».

Bureau d’information du Conseil d’État de la République populaire de Chine

Mars 2023

Contenu

Avant-propos

I. Système de protection des droits civils dysfonctionnel

II. Démocratie électorale à l’américaine évidée

III. Croissance de la discrimination et des inégalités raciales

IV. Aggravation de la crise de subsistance parmi les sous-classes américaines

V. Régression historique des droits des femmes et des enfants

VI. Violation des droits de l’homme d’autres pays et piétinement de la justice

***
Avant-propos

L’année 2022 a été marquée par un revers historique pour les droits de l’homme aux États-Unis. Aux États-Unis, un pays se qualifiant de « défenseur des droits de l’homme », les « maladies chroniques » telles que la politique monétaire, la discrimination raciale, la violence armée et policière et la polarisation des richesses sévissent. La législation et la justice en matière de droits de l’homme ont connu une régression extrême, sapant davantage les droits et libertés fondamentaux du peuple américain.

Le gouvernement américain a considérablement assoupli le contrôle des armes à feu, ce qui a entraîné un nombre élevé de morts dues à la violence armée. La décision de la Cour suprême des États-Unis dans l’affaire Bruen en 2022 est devenue une régression historique dans le domaine du contrôle des armes à feu aux États-Unis. Près de la moitié des États américains ont assoupli les restrictions sur les armes à feu. Les États-Unis sont en tête du monde en matière de possession d’armes à feu, d’homicides par armes à feu et de fusillades de masse, avec plus de 80,000 personnes tuées ou blessées par la violence armée en 2022. C’est la troisième année consécutive ou les États-Unis connaissent plus de 600 fusillades de masse. La violence armée est devenue une « maladie américaine ».

Dernièrement, les élections de mi-mandat sont devenues les plus chères aux États-Unis et la démocratie à l’américaine a perdu son soutien populaire. Le coût des élections aux États-Unis a de nouveau grimpé en flèche, les dépenses cumulées des élections de mi-mandat de 2022 dépassant plus de 16,7 milliards de dollars américains. Les dons politiques des milliardaires représentaient 15% du total fédéral, contre 11% lors du cycle électoral de 2020. Les dons « d’argent noir » manipulent furtivement les élections américaines, et la polarisation politique ainsi que la fragmentation sociale empêchent le pays de parvenir à un consensus démocratique. Aujourd’hui, 69% des Américains estimant que leur démocratie est « menacée d’effondrement » et 86 % des électeurs américains affirmant qu’elle fait face à des « menaces très sérieuses ».

Le racisme est en hausse et les minorités ethniques souffrent d’une discrimination généralisée. Les crimes haineux fondés sur des préjugés raciaux aux États-Unis ont considérablement augmenté entre 2020 et 2022. Le massacre raciste dans un supermarché de Buffalo, avec la mort de 10 Afro-Américains, a choqué le monde. Au total, 81% des Américains d’origine asiatique déclarent que la violence contre les communautés asiatiques est en augmentation. Les Afro-Américains sont 2,78 fois plus susceptibles d’être tués par la police que les Blancs. Les souffrances causées par le génocide et l’assimilation culturelle prises par le gouvernement américain contre les Indiens et autres aborigènes dans l’histoire persistent encore aujourd’hui.

L’espérance de vie a chuté et les décès dus à la toxicomanie continuent d’augmenter. Selon un rapport publié en août 2022 par le National Center for Health Statistics des Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis, l’espérance de vie moyenne aux États-Unis a chuté de 2,7 ans de 2019 à 2021 et est passé à 76,1 ans, le plus bas depuis 1996. Des groupes et des politiciens échangent le pouvoir contre de l’argent, ce qui permet à l’abus de drogues et de substances dangereuses de prospérer. Le nombre d’Américains qui meurent d’abus de drogues et de substances dangereuses a considérablement augmenté ces dernières années, pour atteindre plus de 100,000 par an. La toxicomanie est devenue l’une des crises de santé publique les plus dévastatrices aux États-Unis.

Les femmes ont perdu les protections constitutionnelles contre l’avortement et le cadre de vie des enfants est préoccupant. La décision de la Cour suprême des États-Unis annulant Roe v. Wade (NDT : l’arrêt historique rendu par la Cour suprême des États-Unis en 1973 qui protégeait le droit des femmes à avorter) a mis fin au droit des femmes à l’avortement protégé par la Constitution américaine depuis près de 50 ans, ce qui porte un coup dur aux droits humains des femmes et à l’égalité des sexes. En 2022, plus de 5800 enfants de moins de 18 ans ont été blessés ou tués par balle aux États-Unis, et le nombre de fusillades dans les écoles s’est élevé à 302, le plus élevé depuis 1970. Le taux de pauvreté des enfants aux États-Unis est passé de 12,1% en décembre 2021 à 16,6% en mai 2022, avec 3,3 millions d’enfants supplémentaires vivant dans la pauvreté. Les États-Unis ont connu une augmentation de près de 70% des violations du travail des enfants depuis 2018,

L’abus de la force et les sanctions unilatérales des États-Unis ont créé des catastrophes humanitaires. Depuis le début du XXIe siècle, les États-Unis ont mené des opérations militaires dans 85 pays au nom de « l’antiterrorisme », qui ont directement coûté la vie à au moins 929 000 civils et déplacé 38 millions de personnes. Les États-Unis ont imposé plus de sanctions unilatérales que tout autre pays au monde, et ils ont toujours des sanctions en place contre plus de 20 pays, ce qui empêche les pays ciblés de fournir des aliments et des médicaments de base à leur population. La question de l’immigration est devenue un outil de lutte partisane, et des mystifications sur l’immigration ont été mises en scène à grande échelle, favorisant une xénophobie extrême et un traitement cruel vis-à-vis des immigrés. Il y a eu un record de près de 2,4 millions d’arrestations de migrants à la frontière du pays en 2022.

Les États-Unis, fondés sur le colonialisme, l’esclavage raciste et l’inégalité dans le travail, la possession et la distribution, se sont encore enfoncé plus bas dans un bourbier d’échec du système, de déficits de gouvernance, de fracture raciale et de troubles sociaux ces dernières années sous l’interaction de son modèle de distribution économique polarisé, les conflits raciaux dominaient le modèle social et les groupes d’intérêts du capital contrôlaient le modèle politique.

Les politiciens américains, servant les intérêts des oligarques, ont progressivement perdu leur volonté subjective et leur capacité objective à répondre aux demandes fondamentales des gens ordinaires et à défendre les droits fondamentaux des citoyens ordinaires, et n’ont pas réussi à résoudre leurs propres problèmes structurels des droits de l’homme. Au lieu de cela, ils utilisent unilatéralement les droits de l’homme comme une arme pour attaquer d’autres pays, créant la confrontation, la division et le chaos au sein de la communauté internationale, et sont ainsi devenus un obstacle au développement mondial des droits de l’homme.

I. Système de protection des droits civils dysfonctionnel

Les États-Unis sont un pays caractérisé par une violence extrême, où les gens sont menacés à la fois par des crimes violents et des forces de l’ordre violentes, et la sécurité des citoyens est loin d’être garantie. Les prisons sont surpeuplées et sont devenues un établissement d’esclavage moderne où le travail forcé et l’exploitation sexuelle sont monnaie courante. Les libertés et droits civils autoproclamés de l’Amérique sont devenus un vain discours.

La collusion entre politiciens et entreprises paralyse le programme de contrôle des armes à feu.

Les groupes d’intérêt américains pour les armes à feu ont monté un puissant lobbying politique pour leurs propres intérêts. Au mépris de l’opinion publique, le gouvernement a considérablement assoupli le contrôle des armes à feu, permettant le port d’armes dans des lieux publics bondés tels que les hôpitaux, les écoles, les bars et les stades. Le 3 juillet 2022, Bloomberg News a rapporté que la décision de la Cour suprême des États-Unis dans « l’affaire Bruen » du 23 juin avait annulé la législation d’un demi-siècle sur le contrôle des armes à feu à New York et dans six autres États. Les résidents de ces États ont été autorisés à porter des armes à feu à condition qu’elles soient dissimulées, un pas en arrière historique dans le domaine du contrôle des armes à feu aux États-Unis. Le New York Times a rapporté le 28 octobre, 2022 qu’un tribunal fédéral du Texas a statué qu’une loi d’État interdisant aux adultes de moins de 21 ans de porter des armes de poing était inconstitutionnelle. Près de la moitié des États américains ont désormais assoupli les restrictions sur les armes à feu. « Le pays a évolué dans son ensemble, au cours des deux ou trois dernières décennies, très clairement et de manière spectaculaire vers un assouplissement des lois sur le port d’armes », a déclaré Ali Rowhani-Rahbar, professeur à l’Université de Washington. Le livre de la chercheuse américaine Pamela Haag « The Gunning of America : Business and the Making of American Gun Culture » souligne que les armes à feu aux États-Unis sont une chaîne industrielle qui « commence par la chaîne de production et se termine par la mort des victimes ». « La tragédie de la violence armée en Amérique a ses racines dans le commerce séculier des armes à feu ».

La violence armée augmente parallèlement à la possession d’armes

Une étude publiée dans le British Medical Journal suggère que l’assouplissement du contrôle des armes à feu aux États-Unis a conduit à une augmentation simultanée de la possession d’armes à feu et des fusillades de masse. Avec moins de 5% de la population mondiale, les États-Unis possèdent 46% des armes civiles du monde. Les États-Unis sont en tête du monde en matière de possession d’armes à feu, d’homicides par armes à feu et de fusillades de masse. Selon le site Web Gun Violence Archive, le nombre de fusillades de masse aux États-Unis a considérablement augmenté ces dernières années. En 2022, la violence armée a tué 43 341 personnes et en a blessé 37 763 autres, et 636 fusillades de masse ont eu lieu aux États-Unis, soit une moyenne de deux par jour. Le taux d’homicides par arme à feu aux États-Unis est huit fois supérieur à celui du Canada, 13 fois supérieur à celui de la France, et 23 fois supérieur à celui de l’Australie. Dans un article d’opinion publié le 25 juin 2022, The Australian a déclaré que les États-Unis « sont un pays presque défini par l’ultra-violence, dans ses médias et dans ses rues ». La violence armée est devenue une « maladie américaine ».

Les crimes majeurs tels que les meurtres et les vols qualifiés continuent d’augmenter

Le journal USA Today a rapporté le 11 septembre 2022 qu’au premier semestre 2022, les homicides dans les villes membres de la Major Cities Chiefs Association (MCCA) ont augmenté de 50% et les voies de fait graves d’environ 36% par rapport à la même période en 2019. Le Wall Street Journal a rapporté le 6 septembre 2022 qu’en septembre 2022, le taux d’homicides à la Nouvelle-Orléans avait augmenté de 141%, les fusillades de 100%, les détournements de voiture de 210% et les vols à main armée de 25%, par rapport au même période en 2019. Selon un rapport du Council On Criminal Justice du 28 juillet 2022, au premier semestre 2022, les vols ont augmenté de 20% dans les grandes villes américaines. Fox News a rapporté le 7 juillet 2022 que depuis juin 2021, la criminalité globale à New York a augmenté de 31%, les vols qualifiés de 41%, les cambriolages de près de 34% et les victimes d’agressions criminelles ont augmenté d’environ 1000 par trimestre. Selon un rapport de CNN du 8 juin 2022, 72% des Américains n’étaient pas satisfaits des politiques du pays en matière de réduction ou de contrôle de la criminalité, et plus d’Américains ont déclaré qu’ils s’inquiétaient beaucoup ou assez de la criminalité et de la violence.

La violence policière s’aggrave

En 2022, un record de 1239 personnes sont décédées des suites de violences policières aux États-Unis, selon le site Mapping Police Violence. Au cours de l’année, il n’y a eu que 10 jours où aucun meurtre policier n’a eu lieu. La plupart des meurtres commis par la police se produisent lors de l’application de la loi de routine, comme les contrôles d’arrêt ou lors de crimes non violents. La police est rarement accusée d’avoir fait un usage excessif de la force. Dans les meurtres commis par la police entre 2013 et 2022, 98,1% des policiers impliqués n’ont pas été inculpés d’un crime. Le 27 juin 2022, la police d’Akron, dans l’Ohio, a abattu de plus de 90 balles Jayland Walker, un Afro-Américain non armé de 25 ans. Selon un rapport médical préliminaire, Walker avait plus de 60 blessures sur son corps. Il s’agissait de la troisième fusillade policière à Akron entre décembre 2021 et juin 2022.

La vie et la santé des prisonniers sont menacées

Les États-Unis ont le taux d’incarcération le plus élevé au monde et les conditions de détention sont terribles. Selon un rapport du Guardian du 1er octobre 2022, près de 500 personnes sur 100,000 étaient incarcérées aux États-Unis, soit environ cinq fois plus qu’en Grande-Bretagne, six fois plus qu’au Canada et neuf fois plus qu’en Allemagne. Selon un article publié par l’organisation The Fair Justice Initiative le 25 avril 2022, les détenus des prisons du Mississippi étaient détenus dans des cellules sombres sans lumière ni eau potable, et la température ambiante était souvent extrêmement chaude. Le Chicago Sun-Times a rapporté le 19 février 2022 que les cellules de la prison de Joliet dans l’Illinois étaient infestées de rats, et que de la nourriture pourrie et des eaux usées brutes débordaient dans les espaces communs. La vie des prisonniers n’est pas garantie. Selon une étude publiée en octobre 2022 dans Prison Legal News, une publication sur les droits des détenus, une pénurie de gardiens et des infrastructures inadéquates dans le système pénitentiaire de l’Alabama ont entraîné des taux élevés de violence et de décès parmi les détenus. Il y a eu 39 décès au cours des huit premiers mois de 2022, dont 30 non naturels.

Les prisons sont devenues des lieux d’esclavage moderne

Selon un rapport publié conjointement par la faculté de droit de l’Université de Chicago et l’American Civil Liberties Union le 16 juin 2022, les États-Unis incarcèrent plus de 1,2 million de personnes dans des prisons d’État et fédérales. Parmi elles, environ 800 000 ont été engagées dans le travail forcé, ce qui représente 65% du nombre total de prisonniers. Plus de 76% des prisonniers interrogés ont déclaré qu’ils seraient punis d’isolement cellulaire, sans atténuation et sans droit de visite de la famille s’ils refusaient de travailler. Les travailleurs incarcérés ont été contraints de fournir des services de restauration, de blanchisserie et d’autres opérations, mais ils ont peu de droits et de protections, selon un rapport de la Prison Policy Initiative du 14 mars 2022. En outre, les travailleurs incarcérés gagnent généralement peu ou pas de salaire du tout,

L’intolérance religieuse s’intensifie

Selon les statistiques sur les crimes de haine pour 2021 publiées par le Federal Bureau of Investigation le 15 décembre 2022, un total de 1005 crimes de haine religieux ont été signalés aux États-Unis en 2021, dont 31,9% étaient des incidents antisémites, 21,3% étaient des incidents anti-sikhs, 9,5% étaient des incidents anti-islamiques, 6,1% étaient des incidents anti-catholiques et 6,5% étaient des incidents anti-orthodoxes. L’intolérance à l’Islam aux États-Unis s’est intensifiée et les musulmans sont sévèrement discriminés, selon un rapport publié par le Conseil des relations américano-islamiques en 2022. En 2021, le Conseil des relations américano-islamiques a reçu 6720 plaintes, une augmentation de 28% par rapport à 2020 ; 679 plaintes concernant les forces de l’ordre et le gouvernement, soit une augmentation de 35% par rapport à 2020 ; 1298 incidents de discrimination sur les lieux de travail et dans les lieux publics, soit une augmentation de 13% par rapport à 2020. Le Middle East Eye a rapporté le 23 août 2022 qu’une étude a montré que les musulmans sont cinq fois plus susceptibles d’être victimes de harcèlement policier en raison de leur religion par rapport à ceux d’autres confessions.

II. Démocratie électorale à l’américaine évidée

Les dons politiques ont fait des élections américaines un jeu pour les riches, l’aliénation de la politique bipartite s’est transformée en politique polarisée et la démocratie américaine perd son fondement dans le soutien public. L’ancien président américain Jimmy Carter a déclaré un jour que la corruption politique avait entaché le système politique américain. « C’est juste une oligarchie avec des pots-de-vin politiques illimités pour obtenir les nominations à la présidence ou pour élire le président », a déclaré Carter.

L’argent des élections a établi un nouveau record

Les élections américaines sont au cœur de sa démocratie, alimentées par l’argent. Les coûts électoraux ont grimpé en flèche depuis la levée des limites de dons en 2010 et à nouveau en 2014. Selon une analyse publiée par OpenSecrets, le coût total des élections fédérales et étatiques de mi-mandat de 2022 était de près de 17 milliards de dollars, l’élection la plus chère de l’histoire. Les candidats fédéraux et les comités politiques ont dépensé 8,9 milliards de dollars, tandis que les candidats des États, les comités de parti et les comités de mesure du scrutin ont dépensé 7,8 milliards de dollars, ce qui a établi des records de tous les temps. CNN a rapporté le 8 décembre 2022 que les cinq courses au Sénat les plus chères de 2022 ont vu près de 1,3 milliard de dollars de dépenses lors des élections primaires et générales. En tête est la course au Sénat de Pennsylvanie.

Les dons politiques créent une oligarchie

La politique américaine a été prise en otage par le capital et il existe une relation « argent-rendement » stable. « Du peuple, par le peuple, pour le peuple » est devenu « du 1%, par le 1% et pour le 1% », comme le dit le slogan du mouvement Occupy Wall Street : « Nous sommes les 99%, mais contrôlé par le 1 pour cent ». Helene Landemore, théoricienne politique à l’université de Yale, a écrit dans un article publié par le magazine Foreign Policy en décembre 2021 que la démocratie américaine manque de « pouvoir du peuple » et que seuls les très riches, une très petite partie de la population, peuvent utiliser leur statut économique très élevé pour faire pression en faveur d’un ensemble de priorités politiques qui se servent elles-mêmes.

« Les milliardaires américains ont dépensé 880 millions de dollars pour les élections à la fin octobre, le total final approchant probablement le chiffre astronomique d’un milliard de dollars. C’est une somme d’argent qui change la donne et qui a sans aucun doute influencé les résultats électoraux que nous voyons maintenant ». Le magazine Fortune a écrit le 9 décembre 2022 dans un rapport intitulé « Les milliardaires avaient 1000 milliards de dollars supplémentaires pour influencer les élections de mi-mandat. Sauvez la démocratie américaine en taxant l’extrême richesse ».

La richesse des milliardaires a, comme l’a dit le directeur exécutif d’Americans for Tax Fairness, Frank Clemente, « noyé notre démocratie », d’après le magazine. Les milliardaires représentaient 15% de tous les dons politiques fédéraux détaillés du 1er janvier 2021 au 30 septembre 2022, contre 11% lors du cycle électoral de 2020, a rapporté Reuters le 9 novembre 2022, ajoutant que le financier George Soros était le principal donateur individuel, dépensant plus de 128 millions de dollars pour soutenir les campagnes démocrates. Avec des ploutocrates utilisant leur argent pour contrôler le résultat des élections, les élections américaines sont de plus en plus en décalage avec la nature de la démocratie.

Les dons d’argent noir manipulent secrètement la direction des élections. L’argent noir a influencé de manière invisible les élections américaines. Le Brennan Center for Justice a rapporté le 16 novembre 2022 que quatre groupes d’argent noir alignés sur les partis ont injecté près de 300 millions de dollars dans ce cycle électoral en donnant à des super comités d’action politique (PAC) frères ou en achetant des publicités intelligemment formulées. Il y a des centaines d’autres groupes politiquement actifs qui versent de l’argent secret dans les élections.

Un milliardaire a secrètement transféré 1,6 milliard de dollars à un groupe politique républicain, le plus grand don de plaidoyer politique connu de l’histoire américaine, selon un rapport intitulé « Des milliards en argent noir influencent la politique américaine » par le Guardian le 29 août 2022. Rien qu’en 2020, plus d’un milliard de dollars d’argent noir ont afflué autour de règles de divulgation faibles et dans les élections américaines. À l’approche des élections de 2022, la situation s’est aggravée. Les principaux Super PAC du Sénat et de la Chambre des deux partis sont tous financés par des groupes anonymes d’argent noir qui ne sont pas tenus de divulguer leurs donateurs. L’argent noir a secrètement capturé les partis politiques et le gouvernement américains, et la majorité des électeurs sont devenus les outils des jeux politiques.

Tactiques multiples et manipulation des résultats des élections

De nombreux Américains ont complètement abandonné l’idée d’égalité, et ce sont souvent ces personnes qui rejettent l’idée d’égalité qui établissent les règles que les autres doivent suivre, a déclaré JR Pole dans son livre intitulé « The Pursuit of Equality in American History ». Des lois restreignant l’éligibilité des électeurs au vote sont fréquemment introduites. Selon l’étude publiée par le Brennan Center for Justice le 26 mai 2022, 18 États ont adopté 34 lois restrictives en 2021. Pour la session législative de 2022, les législateurs de 39 États ont examiné au moins 393 projets de loi restrictifs, qui ont touché de manière disproportionnée les électeurs de couleur en mettant en place une série d’obstacles au vote. Jusqu’à 200 000 électeurs pourraient risquer de voir leur inscription annulée après que l’Arizona ait promulgué une loi réglementant la fourniture d’une preuve documentaire de citoyenneté pour l’inscription des électeurs. Le 4 août 2022, l’Organisation mondiale contre la haine et l’extrémisme a publié un rapport intitulé « Les craintes des Américains supprimant la participation à la démocratie », selon lequel 40% des Noirs et 37% des Hispaniques craignaient de se voir refuser la possibilité de participer à un scrutin. Des lois strictes sur l’éligibilité au vote ont empêché près de 16% de la population noire en âge de voter du Mississippi de le faire. Le Mississippi a l’une des plus fortes concentrations de Noirs du pays, mais n’a pas élu de Noir à un poste dans tout l’État depuis plus d’un siècle, a rapporté The Guardian sur son site Web.

Les élections américaines s’accompagnent de violence et d’intimidation. L’histoire politique des États-Unis n’a pas été exempte de violence et de terreur. Historiquement, des groupes tels que le célèbre Ku Klux Klan ont empêché les Afro-Américains de voter par des violences telles que des passages à tabac, des lynchages et des assassinats, créant un sentiment de peur qui perdure encore aujourd’hui.

Les électeurs pourraient être intimidés face aux urnes et au-delà par des acteurs justiciers, a déclaré le Brennan Center for Justice dans un rapport publié le 28 octobre 2022, ajoutant qu’en Arizona, des groupes d’extrême droite ont recruté des volontaires pour surveiller les urnes, certains d’entre eux se présentant souvent armés et en tenue camouflage.

Le Projet mondial contre la haine et l’extrémisme a déclaré dans un rapport du 4 août 2022 qu’il y avait un sentiment croissant de peur parmi les Américains, les minorités étant particulièrement préoccupées par la sécurité lors de leur accès aux urnes et les électeurs généralement préoccupés par la sécurité dans les bureaux de vote. Dans l’ensemble, 63% des personnes interrogées se sont dites « très inquiètes » de la violence, du harcèlement et de l’intimidation qui se produisent dans leur bureau de vote. L’ombre psychologique du lynchage et l’atmosphère de peur sont devenues un grand obstacle pour les électeurs dans l’exercice de leur droit de vote.

La politique bipartite est devenue polarisée

La polarisation politique, en particulier la polarisation de la politique bipartite, a été l’une des caractéristiques les plus frappantes de la politique américaine au cours des trois dernières décennies. L’élargissement du fossé idéologique et de l’opposition entre le Parti démocrate et le Parti républicain a augmenté la déchirure de la société américaine et conduit à l’immobilisme de la politique américaine.

Environ 28% des Américains ont cité « l’extrémisme politique ou la polarisation » comme l’un des problèmes les plus importants auxquels le pays est confronté, selon une enquête du tracker de sondage américain FiveThirtyEight faite le 14 juin 2022, ajoutant que 64% ont déclaré qu’ils estimaient que la polarisation politique était principalement portée par les élites politiques et sociales.

Selon un rapport de NBC NEWS du 23 octobre 2022, 81% des démocrates ont déclaré qu’ils pensaient que l’agenda du Parti républicain constituait une menace qui, s’il n’était pas arrêté, détruirait l’Amérique, tandis que 79% des républicains pensent la même chose de l’agenda du Parti démocrate. Soixante et onze pour cent des électeurs ont déclaré que le pays se dirigeait dans la mauvaise direction. « Il semble que les électeurs ne recherchent plus un contrat avec l’Amérique. Ils veulent divorcer », a déclaré le sondeur démocrate Jeff Horwitt de Hart Research Associates.

La polarisation politique et les divisions sociales ont rendu difficile l’obtention d’un consensus démocratique, et la farce électorale ainsi que le chaos post-électoral sont devenus des caractéristiques importantes de la politique américaine. La polarisation des conflits entre les partis et la rivalité vicieuse a conduit à l’effondrement de la confiance politique et a provoqué une grave crise de gouvernance aux États-Unis, ont écrit Marc J. Hetherington, professeur de sciences politiques à l’Université Vanderbilt, et Thomas J. Rudolph, professeur de sciences politiques à l’Université de l’Illinois, dans leur livre intitulé « Why Washington Won’t Work : Polarization, Political Trust, and the Governor Crisis ».

Les fonctionnaires du gouvernement profitent de leur poste pour leur profit personnel. Les politiciens de haut niveau peuvent avoir accès à l’avance à de nombreuses informations sensibles qui pourraient leur permettre de réaliser des profits. Les actifs nets déclarés de l’ancienne présidente de la Chambre Nancy Pelosi, ainsi que de son mari Paul Pelosi, valent plus de 114 millions de dollars américains, et la majorité de leur richesse provient d’investissements tels que des actions et des options, a déclaré The Hill dans un article le 24 juillet 2022. En mars 2021, Paul a acheté 25,000 actions Microsoft d’une valeur de plus de 5 millions de dollars. Moins de deux semaines plus tard, l’armée américaine a révélé un accord de 21,9 milliards de dollars avec Microsoft. Les actions de la société ont fortement augmenté après l’annonce de l’accord. En juin 2022, Paul a acheté pour 5 millions de dollars d’actions à Nvidia, l’une des principales sociétés de semi-conducteurs. L’achat est intervenu alors que le Congrès était sur le point de voter une législation qui entraînerait 52 milliards de dollars de subventions allouées pour élever l’industrie de la production de puces. Pendant le mandat de Nancy Pelosi en tant que présidente de la Chambre, les Pelosis ont gagné environ 30 millions de dollars grâce à des transactions impliquant de grandes entreprises technologiques que l’ancien président de la Chambre est chargé de réglementer. Sur les 435 membres de la Chambre, 183 ont échangé des actions par eux-mêmes ou par des membres de leur famille immédiate de 2019 à 2021, a déclaré le Daily Mail dans un article daté du 13 septembre 2022. Il a ajouté qu’au moins 97 parlementaires ont acheté ou vendu des actions, des obligations ou d’autres actifs financiers par eux-mêmes ou leurs conjoints qui ont directement recoupé leur travail au Congrès. Une enquête du Wall Street Journal du 11 octobre 2022 a révélé que plus de 2600 responsables d’agences allant du département du commerce au département du Trésor ont divulgué des investissements en actions dans des entreprises alors que ces mêmes entreprises faisaient pression sur leurs agences pour obtenir des politiques favorables. Dans ce qui est devenu connu sous le nom de scandale des enfants contre de l’argent, les anciens juges de Pennsylvanie Mark Ciavarella et Michael Conahan ont fermé un centre de détention pour mineurs géré par le comté et ont accepté 2,8 millions de dollars de paiements illégaux de deux prisons à but lucratif, The Associated Press (AP) a rapporté le 18 août 2022. Ciavarella a poussé une politique de tolérance zéro qui garantissait qu’un grand nombre d’enfants seraient envoyés dans les établissements, a ajouté le rapport. De nombreux politiciens américains de premier plan faisaient des promesses vides aux électeurs tout en profitant financièrement de leurs positions.

La confiance du public dans la démocratie américaine continue de décliner

Les universitaires américains Thomas R. Dye, Harmon Zeigler et Louis Schubert ont souligné dans leur livre « The Irony of Democracy : An Uncommon Introduction to American Politics » que peu d’Américains croient encore aujourd’hui que le gouvernement est dirigé pour le bénéfice du peuple. La plupart voient le système politique comme dirigé par quelques grands intérêts pour leur propre bénéfice, laissant de côté les citoyens ordinaires, ajoute le livre. 67% des Américains pensent que la démocratie du pays est en danger d’effondrement, selon un sondage réalisé par The Quinnipiac University Poll le 31 août 2022. AP a déclaré dans un rapport du 19 octobre 2022 qu’il y avait un désespoir général à propos de démocratie en Amérique qui survient après des décennies de polarisation croissante à l’échelle nationale. Seulement 9% des adultes américains pensent que la démocratie fonctionne « très bien », tandis que 52% disent qu’elle ne fonctionne pas bien, a-t-il ajouté. PR Newswire a rapporté le 4 novembre 2022 qu’un sondage non partisan de More Perfect avant les élections de mi-mandat a montré que 86% des électeurs ont déclaré que la démocratie américaine faisait face à de très graves menaces. 72% des électeurs américains ont qualifié la santé de la démocratie américaine de mauvaise ; 64% ont dit qu’il y a trop d’argent en politique ; 61% pensent que la politique américaine est corrompue ; et 58% pensaient qu’il y avait trop d’informations biaisées et de désinformation dans la démocratie américaine. Selon un sondage réalisé par NBC News le 9 novembre 2022, 72% des électeurs démocrates, 68% des électeurs républicains et 70% des électeurs indépendants ont convenu que la démocratie était menacée.

III. Croissance de la discrimination et des inégalités raciales

Le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale a déclaré dans les observations finales sur les dixième à douzième rapports combinés des États-Unis d’Amérique publiés le 21 septembre 2022, que les héritages persistants du colonialisme et de l’esclavage continuent d’alimenter le racisme et la discrimination raciale dans le pays.

Ces dernières années, les crimes haineux et les discours haineux aux États-Unis ont considérablement augmenté, le nombre de blessures et de décès par arme à feu liés à la race sont en augmentation constante, et les personnes de couleur ainsi que les minorités ethniques continuent de faire l’objet d’une discrimination systématique dans les soins médicaux, l’éducation, le logement et d’autres domaines, a indiqué l’agence.

La discrimination raciale est répandue

Les complexes raciaux d’infériorité et de supériorité sont profondément ancrés dans les systèmes américains et sont devenus « inextricables ». Des entretiens avec plus de 3000 Afro-Américains ont montré que 82% d’entre eux considéraient le racisme comme un problème majeur pour les descendants d’africains aux États-Unis, tandis que 79% ont déclaré avoir été victimes de discrimination en raison de leur race ou de leur origine ethnique, et 68% ont déclaré que la discrimination raciale était la principale raison pour laquelle de nombreux Noirs ne peuvent pas aller de l’avant, a rapporté CNN le 30 août 2022. Selon une enquête publiée par le groupe Ipsos le 29 mars 2022, 65% des Latino-Américains interrogés ont déclaré avoir subi des commentaires racistes au cours de l’année écoulée.

Les crimes de haine raciale restent élevés

Quinze grandes villes américaines ont connu une croissance à deux chiffres des crimes de haine entre 2020 et 2021, et une augmentation d’environ 5% des incidents motivés par des préjugés jusqu’en août 2022, selon une étude du Center for the Study of Hate and Extremism in California de l’Université d’État de San Bernardino. Dans un article intitulé « Hate Crime Reports Surge » publié le 21 octobre 2022, le Chicago Sun-Times a rapporté qu’au 18 octobre de cette année-là, le service de police de Chicago avait reçu des rapports sur 120 crimes de haine. Le 14 mai 2022, Payton Gendron, un tueur blanc de 19 ans, a tué 10 Afro-Américains et blessé trois autres lors d’un massacre raciste dans un supermarché de Buffalo, New York. Le tueur a également filmé l’attaque pour une diffusion en direct. Selon un rapport publié en février 2023 par l’Anti-Defamation League basée aux États-Unis, le nombre de massacres aux États-Unis a grimpé en flèche au cours de la dernière décennie, et tous les meurtres d’extrémistes identifiés en 2022 étaient liés à l’extrémisme de droite, avec un nombre élevé lié à la suprématie blanche. Le rapport ajoute : « Il n’est pas exagéré de dire que nous vivons à une époque de massacres extrémistes ».

Crimes de haine endémiques contre les Américains d’origine asiatique

Un bulletin publié par l’organisation à but non lucratif Stop AAPI Hate montre qu’elle a reçu des rapports sur près de 11 500 incidents haineux entre le 19 mars 2020 et le 31 mars 2022. Un sondage en ligne de la société de recherche AAPI Data a révélé qu’un Américain d’origine asiatique sur six dans tout le pays a connu des violences raciales en 2021, a rapporté le Los Angeles Times le 22 mars 2022. Le New York Times a rapporté le 14 mars 2022 qu’un homme de 28 ans avait été accusé de crimes haineux dans le cadre d’un vague d’attaques contre sept femmes d’origine asiatique à Manhattan, et quatre New-Yorkais asiatiques sont morts ces derniers mois après avoir été attaqués. CNN a rapporté le 30 novembre 2022 qu’à Yonkers, un homme a frappé une femme asiatique âgée plus de 100 fois, lui a lancé des injures racistes, a piétiné son corps à plusieurs reprises et lui a craché dessus. Le Houston Public Media a rapporté le 22 août 2022 plusieurs attaques contre des personnes d’origine asiatique à San Francisco. L’une des victimes, Amy Li, a déclaré qu’elle voyait toujours l’agresseur dans son quartier presque tous les jours. « J’ai signalé ce cas à la police et je n’ai eu aucune nouvelle depuis… Chaque jour, mon fils et moi vivons dans la peur ».

57% des Américains d’origine asiatique ont déclaré qu’ils se sentaient souvent ou parfois en danger dans les lieux publics en raison de leur race ou de leur origine ethnique, 81% des membres de ce groupe ont convenu que la violence contre la communauté américaine d’origine asiatique était en augmentation et 73% ont déclaré que la violence posait davantage de problèmes maintenant qu’avant la pandémie, selon un rapport publié sur le magazine médical Health Affairs le 12 avril 2022. Selon le témoignage d’Erika Lee, professeure d’histoire et d’études asiatiques américaines à l’Université du Minnesota sur la discrimination et les violences contre les Américains d’origine asiatique devant une audience du Congrès américain, « Aussi choquants que soient ces incidents, il est essentiel de comprendre qu’il ne s’agit pas d’actes aléatoires perpétrés par des individus dérangés. Ils sont l’expression de notre pays et de sa longue histoire de racisme systémique et de violence raciale ciblant les Américains d’origine asiatique et les insulaires du Pacifique ».

Discrimination raciale enracinée dans l’application des lois et la justice

Un rapport final de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale a révélé qu’il est encore largement courant aux États-Unis que les responsables de l’application des lois utilisent une violence excessive contre les personnes de couleur et les groupes minoritaires et obtiennent l’impunité. Les statistiques du site Web Mapping Police Violence montrent que dans les meurtres commis par la police entre 2013 et 2022, les Noirs américains étaient 2,78 fois plus susceptibles d’être tués par la police que les Blancs. À Boston, Minneapolis et Chicago, les Noirs sont 20 fois plus susceptibles que les Blancs d’être tués par la police. Citant un rapport du registre national des exonérations, la radio publique nationale (NPR) a rapporté le 27 septembre, 2022 que les Noirs représentent moins de 14% de la population américaine, mais ils représentent 53% de ceux qui ont été faussement condamnés pour un crime grave puis libérés après avoir purgé au moins une partie de leur peine. Les Noirs américains sont environ sept fois plus susceptibles que les Blancs d’être condamnés à tort pour trois crimes majeurs, et les Noirs étaient 19 fois plus susceptibles d’être condamnés à tort pour des crimes liés à la drogue, a-t-il ajouté. Le système de justice pénale imprégné de racisme « sert de plus en plus de passerelle majeure vers un système beaucoup plus large de stigmatisation et de marginalisation à long terme », note le livre publié par la National Academies Press, « The growth of incarceration in the United States »: Exploring causes et conséquences ».

Élargissement de l’écart de richesse raciale

Les travailleurs de couleur sont depuis longtemps contraints de faire littéralement du « linge sale » en raison des barrières racistes auxquelles ils sont confrontés dans l’emploi. CNN a rapporté le 30 août 2022 que les deux tiers des Noirs américains ont déclaré que la récente concentration accrue sur la race et les inégalités raciales aux États-Unis n’avait pas conduit à des changements qui améliorent la vie des Noirs. Une récente étude à long terme, co-publiée par des chercheurs de l’Université de Princeton et de l’Université de Bonn, a révélé que l’écart de richesse raciale est la plus grande des disparités économiques entre les Américains noirs et blancs, avec un ratio de richesse par habitant entre Blancs et Noirs de 6 contre 1. La convergence de la richesse raciale entre les Noirs et les Blancs après l’abolition de l’esclavage a suivi un chemin encore plus lent, puis s’est arrêtée dans les années 1950. Depuis les années 1980, l’écart de richesse s’est à nouveau creusé, les gains en capital ayant principalement profité aux ménages blancs. En 2021, 19,5% des Noirs vivant aux États-Unis vivaient en dessous du seuil de pauvreté, contre 8,2% des Blancs, a déclaré le département de recherche de Statista dans un rapport du 30 septembre 2022. Plus de la moitié des ménages noirs et latinos et plus des deux tiers des Amérindiens ont déclaré que les récentes augmentations de prix entraînées par l’inflation leur avaient causé de graves problèmes financiers, selon un sondage national publié conjointement par NPR, la Fondation Robert Wood Johnson et la Harvard TH Chan School of Public Health en août L’impact de l’inflation sur les Noirs américains est « extrêmement dévastateur », a déclaré le professeur William Darity Jr. de l’Université Duke.

Discrimination dans les politiques du logement

Le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale a déclaré dans ses observations finales qu’il existe un degré élevé de ségrégation raciale résidentielle, une politique persistante et une discrimination légale dans l’accès au logement fondée sur la race, la couleur et l’origine nationale ou ethnique. Selon un rapport de la BBC du 10 juillet 2022, l’écart entre les taux d’accession à la propriété des Blancs et des Noirs aux États-Unis est le plus élevé depuis 120 ans. Quelque 19,4% des candidats noirs se sont vu refuser un prêt hypothécaire en 2021, contre 10,8% des Blancs demandeurs, selon la société immobilière Zillow. Pour de nombreux propriétaires noirs, les taux d’intérêt sont déjà souvent plus élevés que ceux de leurs homologues blancs, quel que soit leur revenu, The Hill a cité une étude de l’Université Harvard de 2021 le 28 août 2022.

Grave inégalité raciale dans les services de santé

Le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale a déclaré dans ses observations finales que les minorités raciales et ethniques sont touchées de manière disproportionnée par des taux plus élevés de mortalité et de morbidité maternelles. Les disparités ethniques et raciales dans le taux de mortalité maternelle ont considérablement augmenté. Le taux a nettement augmenté pour les femmes noires non hispaniques en 2020, 2,9 fois plus que pour les femmes blanches non hispaniques, selon un rapport publié par le National Center for Health Statistics le 23 février 2022. Une étude a montré que les disparités raciales et ethniques persistent chez les patients ambulatoires traitées pour le Covid-19 parmi les patients noirs, hispaniques et amérindiens, selon le rapport des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis publié le 28 octobre 2022. La pandémie de Covid-19 a eu un impact disproportionné sur les groupes de minorités raciales et ethniques, affirme le rapport. Des services de santé inéquitables affectent le droit à la vie des patients appartenant à des minorités. Les populations hispaniques de Californie ont perdu 5,7 ans d’espérance de vie entre 2019 et 2021. Les populations noires ont perdu 3,8 ans, et les populations asiatiques ont perdu 3 ans, tandis que les populations blanches ont perdu 1,9 an, selon une étude de la Princeton School of Public and International Affairs publiée le 7 juillet 2022.

Les Indiens d’Amérique n’ont pas vu leur misère allégée. « La racine fondatrice de l’Amérique a été le génocide colonial de ses peuples autochtones. Cette racine reste un pilier fondamental de la société américaine et imprègne la culture américaine ». Le département américain de l’Intérieur a publié la première partie de l’Initiative fédérale des pensionnats indiens le 11 mai 2022. Il admet les efforts passés du gouvernement fédéral pour assimiler les enfants amérindiens à la société blanche américaine en les séparant de leurs familles et en les dépouillant de leurs langues et cultures.

L’examen note que de 1819 à 1969, il y avait 408 écoles fédérales dans 37 États. Les enfants et les adolescents de ces écoles ont été soumis à des méthodologies systématiques de militarisation et d’altération de l’identité par le gouvernement fédéral, notamment l’obtention de noms anglais, des coupes de cheveux et l’interdiction d’utiliser leur langue maternelle et d’exercer leur religion. L’enquête initiale a révélé que 19 internats étaient responsables de la mort de plus de 500 enfants amérindiens, autochtones de l’Alaska et hawaïens. Le nombre de décès enregistrés devrait atteindre des dizaines de milliers au fur et à mesure que l’enquête est en cours.

C’était un génocide, a déclaré Marsha Small, une chercheuse du nord de Cheyenne

Donald Neconie, un ancien d’une tribu amérindienne qui était autrefois étudiant dans un pensionnat indien soutenu par le gouvernement, a témoigné des épreuves qu’il a endurées, notamment des passages à tabac, des coups de fouet, des agressions sexuelles, des coupes de cheveux forcées et des surnoms douloureux. Neconie se souvient avoir été battu s’il parlait sa langue natale Kiowa, « Chaque fois que j’essayais de parler Kiowa, ils mettaient de la lessive dans ma bouche ». « C’était 12 ans d’enfer », a-t-il déclaré. « Je ne pardonnerai jamais, jamais à cette école pour ce qu’ils m’ont fait ».

La misère que les Indiens d’Amérique ont endurée historiquement persiste jusqu’à aujourd’hui. Les ménages minoritaires ont déclaré que les hausses de prix entraînées par l’inflation leur avaient causé de « graves problèmes financiers ». Il est encore plus élevé chez les Amérindiens, ce nombre atteignant plus des deux tiers des personnes interrogées, selon un rapport NPR du 8 août 2022.

Selon l’analyse d’un rapport publié par USA Today le 19 septembre 2022. Plus de 90% des décès de mères autochtones auraient pu être évités. « Chez les Afro-Américains et les Amérindiens, nous constatons cette disparité historique et malheureuse ainsi que constante dans les résultats », a déclaré le Dr Andrea Jackson, chef de division d’obstétrique et de gynécologie à l’Université de Californie à San Francisco.

IV. Aggravation de la crise de subsistance parmi les sous-classes américaines

Le pays voit l’écart de richesse s’élargir, la détérioration des conditions de vie des groupes à faible revenu, l’augmentation du nombre de sans-abri, la toxicomanie potentiellement mortelle et la baisse de l’espérance de vie moyenne. La sous-classe américaine est confrontée à une grave crise de survie.

L’écart de richesse s’est encore creusé. Les États-Unis sont une société pauvre avec de nombreux super-riches. À travers une analyse approfondie de la société américaine, la New Class Society : Goodbye American Dream, démontre le large éventail d’inégalités fondées sur la classe, le sexe et la race aux États-Unis. Co-écrit par Earl Wysong, professeur de sociologie à l’Université d’Indiana Kokomo, Robert Perrucci, professeur de sociologie à l’Université Purdue, et David Wright, professeur de sociologie à l’Université d’État de Wichita, la quatrième édition de ce livre montre qu’une nouvelle double polarité des structures sociales a émergé, avec une classe privilégiée, composée des 20% les plus riches de la population, et une nouvelle classe ouvrière, composée de 80% de la population qui vit au bas de la société et devient de plus en plus pauvre et instable. Selon les données publiées par Statista Research Department, le 30 septembre 2022, le coefficient de Gini aux États-Unis a atteint un niveau record de 0,49 en 2021, alors que le taux de pauvreté a augmenté pour la deuxième année consécutive avec 37,9 millions de personnes vivant dans la pauvreté. Les statistiques de la Réserve fédérale américaine montrent que la richesse totale des 1% les plus riches de la population américaine a atteint un record de 45,9 billions de dollars américains à la fin du quatrième trimestre 2021 et que leur fortune a augmenté de plus de 12 billions de dollars, soit plus de un tiers, pendant la pandémie de COVID-19. Sur les quelque 1,7 billion de dollars d’épargne excédentaire détenus par les familles américaines à la mi-2022, environ 1,35 billion de dollars étaient détenus par la moitié supérieure des revenus, tandis que seulement 350 milliards de dollars par la moitié inférieure. L’inflation continue de nuire aux ménages à faible revenu. Alors que l’épargne des résidents américains a diminué, les nécessités comme la réparation automobile, la nourriture et le logement deviennent nettement plus chères, a rapporté le New York Times le 25 novembre 2022. Dans le même temps, les prix ont grimpé de 7,7% au cours de l’année jusqu’en octobre, ayant l’impact négatif le plus grave sur les groupes à faible revenu. Lael Brainard, gouverneur de la Réserve fédérale, a déclaré que les ménages à faible revenu consacraient 77% de leur revenu aux produits de première nécessité, contre seulement 31% pour les ménages à revenu plus élevé. Une analyse publiée par la National Energy Assistance Directors Association le 12 avril 2022 a montré que pour les familles à revenu faible et moyen, qui constituent les 40% des ménages les plus pauvres de la société américaine.

Le nombre des sans-abris a considérablement augmenté

Selon le rapport annuel d’évaluation du sans-abrisme de 2022 publié par le département américain du logement et du développement urbain, plus de 580 000 Américains ont été sans abri en 2022, 40% d’entre eux vivant dans des endroits non abrités comme dans la rue, dans des bâtiments abandonnés, ou dans d’autres endroits impropres à l’habitation humaine. Au cours des trois dernières années, le nombre de personnes sans domicile fixe a augmenté d’au moins 22 500 pour atteindre 173 800 en Californie. Cependant, l’État ne fournit qu’environ 5000 lits aux sans-abri, contre un maximum de plus de 16 000 chambres en août 2020, selon le Département des Services sociaux de l’État.

Selon une étude publiée dans la California Law Review par Sara K. Rankin, professeur à la faculté de droit de l’université de Seattle et fondatrice et directrice du Homeless Rights Advocacy Project, les sans-abri aux États-Unis sont généralement les « groupes marginalisés, tels que les réfugiés, les personnes de couleur et les pauvres » qui sont victimes de persécution, de détention, d’incarcération ou de ségrégation qui les empêchent de s’intégrer dans leurs communautés. Cela expose la discrimination systémique qui existe aux États-Unis.

L’espérance de vie moyenne a considérablement diminué. Un rapport publié par le National Center for Health Statistics des Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis en août 2022 a montré que l’espérance de vie aux États-Unis avait chuté de 2,7 ans au total entre 2019 et 2021 pour atteindre 76,1 ans, le plus bas taux depuis 1996. Les Amérindiens hispaniques et les Amérindiens de l’Alaska ont connu la plus forte baisse – 6,6 ans. Les baisses spectaculaires de l’espérance de vie sont rares en temps de paix. Les données publiées par les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis montrent qu’au 29 décembre 2022, les États-Unis ont signalé plus de 1,08 million de décès dus au Covid-19, dont plus de 260 000 en 2022. Alors que les politiciens américains sont discrets sur l’espérance de vie moyenne du pays, c’est probablement la mesure la plus importante pour évaluer à quel point il fait bon vivre dans un pays et même, dans une certaine mesure, à quel point un pays est grand, a rapporté le journal allemand Die Welt le 15 janvier 2023. En plus de la pandémie de Covid-19, les causes de la baisse spectaculaire de l’espérance de vie aux États-Unis comprennent la toxicomanie, la violence armée, etc. Selon une étude conjointe publiée dans le British Medical Journal par des universitaires de la Virginia Commonwealth University, de l’Université du Colorado à Boulder et de l’Urban Institute, « La détérioration de la situation sanitaire, les taux de mortalité élevés et l’injustice persistante contre les minorités aux États-Unis sont en grande partie le produit de choix politiques à long terme et d’un racisme systémique. La mortalité massive du Covid-19 reflète non seulement des choix politiques américains inappropriés en réponse à la pandémie ».

Les drogues et l’abus de substances mettent en danger la vie et la santé

Selon une enquête publiée par la US Substance Abuse and Mental Health Services Administration, 59,3 millions d’Américains de plus de 12 ans ont abusé de drogues en 2020. Selon une étude publiée par le Manhattan Institute for Policy Studies le 4 août 2022, le nombre d’Américains qui meurent à cause de l’usage de drogues et de toxicomanie a considérablement augmenté ces dernières années, plus de 100 000 par an. Plus de 107 000 cas impliquant des décès par surdose de drogue se sont produits au cours de la période de 12 mois se terminant en août 2022, selon les données du CDC américain. Marta Sokolowska, directrice adjointe du centre pour la consommation de substances et la santé comportementale au Center for Drug Evaluation and Research de la FDA, a souligné que la toxicomanie est devenue l’une des crises de santé publique les plus dévastatrices aux États-Unis.

L’absence de gouvernance met en danger les droits environnementaux

L’American Broadcasting Company a rapporté le 21 juin 2022 qu’en Louisiane, une grande quantité de déchets industriels a conduit à de nombreuses « allées du cancer » le long du fleuve Mississippi, qui présente un risque de cancer 95% fois plus élevé en raison de la pollution de l’air que le reste du pays. Le Chicago Tribune a rapporté le 13 juillet 2022 qu’au moins une substance per- et poly-fluoroalkyle, connue sous le nom de produits chimiques pour toujours, qui peut être nocive pour la santé, a été détectée dans l’eau potable de plus de 8 millions d’habitants de l’Illinois, ce qui représente environ 60% de la population locale. Dans le contexte de la détérioration de la situation environnementale, la Cour suprême des États-Unis a statué en juin 2022 que l’Environmental Protection Agency n’avait pas le droit de réglementer les émissions de carbone sans l’autorisation du Congrès, ni d’exiger que les centrales électriques passent des combustibles fossiles aux énergies renouvelables. Stéphane Dujarric, porte-parole des Nations unies, a souligné que la décision de la Cour suprême des États-Unis était « un revers dans notre lutte contre le changement climatique ».

V. Régression historique des droits des femmes et des enfants

En 2022, un revers majeur s’est produit dans la protection des droits des femmes et des enfants aux États-Unis. Le droit des femmes à l’avortement a perdu sa protection constitutionnelle. Les agressions sexuelles dans les écoles, l’armée et les prisons sont restées élevées. La vie et les droits juridiques des enfants étaient gravement menacés.

Interdire l’avortement viole les droits des femmes. En 2022, la Cour suprême des États-Unis a annulé Roe v. Wade et Planned Parenthood v. Casey qui garantissaient le droit à l’avortement des femmes. Elle a mis fin à près de 50 ans de droits à l’avortement protégés par la Constitution et cela a conduit à une interdiction de l’avortement dans environ la moitié des États. Reuters a rapporté le 1er décembre 2022 que le procureur général de l’Indiana avait demandé au conseil médical de l’État de sanctionner un médecin de l’Indiana qui avait pratiqué un avortement sur une victime de viol de 10 ans de l’Ohio alors que l’Ohio interdisait l’avortement après six semaines de grossesse. La BBC a rapporté le 29 juin 2022 que le secrétaire américain à la Santé, Xavier Becerra, a déclaré : « Il est difficile de croire que l’Amérique recule, recule, alors que le reste du monde s’efforce de donner aux femmes le type de droits qu’elles devraient avoir depuis longtemps ». Michelle Bachelet, alors haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a souligné le 24 juin 2022 que la décision de la Cour suprême des États-Unis sur l’avortement est « un coup dur pour les droits humains des femmes et l’égalité des sexes ». La décision « représente un revers majeur après cinq décennies de protection de la santé et des droits sexuels et reproductifs aux États-Unis via Roe v Wade ».

Les agressions sexuelles des femmes sont choquantes

Une étudiante sur cinq aux États-Unis a déclaré avoir été agressée sexuellement à l’université, et le traumatisme a affecté toute son expérience éducative. CNN a rapporté le 1er septembre 2022 que les signalements d’agressions sexuelles dans l’armée américaine ont augmenté de 13% en 2021, près d’un quart des femmes soldats déclarant avoir été agressées sexuellement dans l’armée et plus de la moitié affirmant avoir été sexuellement harcelées. Le Sénat américain a publié un rapport d’enquête le 13 décembre 2022, indiquant qu’au cours de la dernière décennie, des cas d’agressions sexuelles sur des détenues par des administrateurs de prison se sont produits dans plus des deux tiers des prisons fédérales, avec 5415 cas déposés par les autorités des prisons américaines. L’Associated Press a rapporté le 6 février, 2022 qu’en 2020, il y avait eu 422 plaintes contre des administrateurs de prison pour agression sexuelle sur des détenus. Une prison fédérale pour femmes à Dublin, en Californie, a été surnommée un « club de viol », où les détenues disent avoir été victimes d’agressions sexuelles endémiques de la part d’agents correctionnels et même du directeur.

La violence armée rampante menace la vie des enfants

La Kaiser Family Foundation a publié un rapport le 14 octobre 2022, indiquant que de 2011 à 2021, près de 18,500 enfants âgés de 17 ans et moins ont été tués par la violence armée aux États-Unis. En 2021, sept enfants en moyenne par jour ont été tués par balles. Le Washington Post a rapporté le 11 décembre 2022 qu’en 2022, plus de 5800 enfants de moins de 18 ans ont été blessés ou tués par des tirs aux États-Unis. Au 1er décembre 2022, les fusillades mortelles impliquant des enfants avaient plus que doublé par rapport à 2021, et les fusillades non mortelles impliquant des enfants avaient également augmenté de 80%. En juin 2022, le président américain Joe Biden a admis publiquement que « les armes à feu sont le tueur numéro un d’enfants aux États-Unis d’Amérique ». Plus que les accidents de voiture et plus que le cancer.

Les fusillades dans les écoles continuent d’augmenter. Les États-Unis sont le pays où les fusillades dans les écoles sont les plus fréquentes au monde. Selon la « K-12 School Shooting Database », le nombre de fusillades dans les écoles aux États-Unis en 2022 était de 302, le taux le plus élevé depuis 1970; Le nombre de victimes a atteint 332, le plus élevé des cinq dernières années. Le 24 mai 2022, une grave fusillade de masse a eu lieu à la Robb Elementary School à Uvalde, au Texas. Un lycéen de 18 ans est entré sur le campus avec un fusil de type AR-15 acheté dans un magasin d’articles de sport et a tué 19 étudiants et deux enseignants. La fusillade est considérée comme la plus meurtrière après la fusillade de l’école élémentaire Sandy Hook en 2012. Dans ses remarques sur l’incident, le président américain Joe Biden a admis que depuis la fusillade de l’école élémentaire Sandy Hook il y a dix ans, il y avait eu plus de 900 fusillades signalées dans les écoles. « Ce qui m’a frappé, c’est que ce genre de fusillades de masse se produit rarement ailleurs dans le monde », a-t-il déclaré. Le Washington Post a rapporté le 28 mai 2022 que la « K-12 School Shooting Database » avait enregistré plus de 2500 cas de menaces de fusillades dans les écoles depuis 2018. Selon un rapport de la BBC du 25 mai 2022, Cheryl Lero Jonson, un expert américain des fusillades dans les écoles, a souligné que les jeunes Américains d’aujourd’hui sont devenus la « génération des tirs de masse ».

Les taux de pauvreté des enfants sont disproportionnellement élevés

Selon les données publiées par le US Census Bureau le 13 septembre 2022, le taux de pauvreté national aux États-Unis en 2021 était de 12,8% et le taux de pauvreté des enfants était de 16,9%. Dans les États du Mississippi et de la Louisiane, ainsi qu’à Washington, DC, les taux de pauvreté des enfants atteignaient respectivement 27,7%, 26,9% et 23,9%. Des recherches menées par le Center on Poverty and Social Policy de l’Université de Columbia ont souligné que le taux de pauvreté des enfants aux États-Unis est passé de 12,1% en décembre 2021 à 16,6% en mai 2022, ce qui représente 3,3 millions d’enfants supplémentaires dans la pauvreté. Le livre « Invisible Americans : The tragique cost of child Poverty » écrit par le chroniqueur américain Jeff Madrick souligne que les États-Unis sont un pays avec des attitudes historiquement biaisées envers la pauvreté, qui ne peuvent même pas s’entendre sur le nombre d’Américains pauvres là-bas, sans parler de la réduction du nombre de pauvres et d’enfants pauvres. Si on le mesure selon une norme plus juste et plus récente, le nombre réel de pauvres aux États-Unis est d’environ 60 millions, et celui des enfants pauvres peut dépasser 20 millions. « La pauvreté des enfants aux États-Unis est une honte ».

L’utilisation illégale du travail des enfants persiste malgré des interdictions répétées

Selon les chiffres estimés par le National Center for Farmworker Health, une organisation américaine à but non lucratif, entre 300 000 et 800 000 mineurs étaient employés dans des fermes aux États-Unis. Le magazine Slate a souligné que les employeurs de la restauration rapide ont commis une série de violations du travail des enfants, obligeant les adolescents à travailler des heures excessives qui violent les limites protégeant la santé et l’éducation des enfants. L’interdiction constante du travail des enfants se solde par un échec, la cause profonde se trouvant dans les failles du système juridique américain. Touchés par la pandémie de Covid-19 et la crise de la chaîne d’approvisionnement, les États-Unis souffrent de pénuries de main-d’œuvre. De nombreux États ont adopté de nouveaux projets de loi pour prolonger les heures de travail des mineurs. Selon le Département américain du Travail, des millions d’adolescents américains étaient employés dans l’agriculture, la restauration, la vente au détail, le divertissement et la construction en 2022. Selon le rapport de Reuters publié le 28 février 2023, le problème de l’emploi illégal de mineurs est devenu de plus en plus grave avec une 70% d’augmentation des violations du travail des enfants depuis 2018. Selon les statistiques du Département américain du Travail, au cours du dernier exercice, 835 entreprises ont violé les lois sur le travail des enfants en employant 3800 mineurs, et il y a eu une augmentation de 26% l’emploi de mineurs dans des travaux dangereux. Le journal USA Today a rapporté le 13 novembre 2022 qu’une entreprise de nettoyage industriel du Wisconsin est accusée d’employer illégalement plus de 30 enfants, âgés de 13 à 17 ans, comme nettoyeurs dans des usines de conditionnement de viande et des fermes. Plusieurs employés mineurs ont été blessés au travail, dont un adolescent de 13 ans brûlé par des produits chimiques de nettoyage caustiques. Reuters a rapporté le 16 décembre 2022 qu’au moins quatre grands fournisseurs de constructeurs automobiles ont employé des enfants dans des usines de l’Alabama, et des agences de recrutement ont fourni des mineurs immigrés pour travailler dans des usines. Aujourd’hui, les États-Unis sont toujours le seul pays parmi les 193 États membres des Nations unies qui n’a pas apposé sa signature sur la Convention relative aux droits de l’enfant. Les perspectives de résoudre son problème de travail des enfants restent faibles.

Les conditions des centres de détention pour mineurs sont dures. Le Houston Chronicle a rapporté le 23 août 2022 que les conditions sont mauvaises dans le centre de détention pour mineurs situé à Gatesville, au Texas. Des adolescents purgeant des peines pour des crimes graves sont enfermés seuls dans des cellules exiguës pendant 23 heures par jour. Au lieu de faire des pauses toilettes, on leur donne des bouteilles d’eau vides pour se soulager. Les programmes sportifs et autres activités visant à réhabiliter et réorienter les jeunes en difficulté ont été supprimés. Au lieu d’assister aux cours, ils obtiennent des dossiers de travail à remplir dans leurs cellules, ce qui les empêche d’avoir accès à des conseils et à une thérapie. Le Los Angeles Times a rapporté le 29 novembre 2022 que le système de détention pour mineurs du comté de Los Angeles était dans le chaos. La pénurie de personnel dans les centres de détention pour mineurs a conduit à de fréquents incidents de conflits entre jeunes détenus et à des corrections violentes par les gardiens de prison. L’isolement accru, le manque de structure de soutien et la violence ont des effets néfastes sur la santé mentale des jeunes incarcérés. Un mineur incarcéré a déclaré qu’il ne se sentait pas « traité comme un être humain ».

VI. Violation des droits de l’homme d’autres pays et piétinement de la justice

Le savant américain John Mearsheimer souligne que dans le cadre de la politique « d’hégémonie libérale », les États-Unis ont tendance à provoquer constamment des guerres, ce qui accroît les conflits dans le système international et crée de l’instabilité. « Ces conflits armés finissent généralement par échouer, parfois de manière désastreuse, et principalement aux dépens de l’État prétendument sauvé par le goliath libéral ». Les États-Unis mènent une politique de puissance au sein de la communauté internationale, recourent fréquemment à la force, provoquent des « guerres par procuration », imposent sans discernement des sanctions unilatérales, violent gravement les droits des immigrés et refusent de fermer le camp de détention de Guantanamo Bay, devenant ainsi un saboteur de la paix et du développement dans le monde et une pierre d’achoppement au progrès des droits de l’homme.

Les opérations militaires à l’étranger ont causé des catastrophes humanitaires. Le 20 décembre 2022, le média américain à but non lucratif Common Dreams a souligné dans un article intitulé « Warren, Jacobs Accuse Pentagon of Vastly Undercounting Civilians Killed by US Military » que, selon les données du groupe de surveillance basé au Royaume-Uni Airwars, les frappes aériennes américaines ont tué à elles seules jusqu’à 48 000 civils dans près de 100 000 bombardements en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Pakistan, en Somalie, en Syrie et au Yémen depuis 2001. Selon les données publiées par le projet Costs of War de l’Université Brown, depuis le XXIe siècle, le gouvernement américain a entrepris ce qu’il a qualifié d’activités de « contre-terrorisme » dans 85 pays, tuant directement au moins 929 000 personnes et déplaçant 38 millions de personnes. Et les opérations militaires des États-Unis à travers le monde ont violé la liberté et les droits humains des personnes aux États-Unis et dans d’autres pays. Une femme et deux enfants ont été tués lors de frappes de drones américains dans la région d’Al-Hadba à Al-Wadi, au Yémen, le 30 novembre 2022. « C’est la violence qui caractérise les États-Unis modernes chez eux et dans leur conduite à l’étranger – de la prévalence des décès liés aux armes à feu aux controverses sur les actions militaires préventives et les frappes de drones ».

Les États-Unis provoquent des « guerres par procuration » dans les coulisses

Afin de poursuivre leurs propres intérêts, les États-Unis sont ceux qui, dans les coulisses, provoquaient des guerres dans d’autres pays et régions. Colm Quinn, rédacteur à Foreign Policy, a publié un article le 14 juillet 2022, affirmant que les opérations américaines ne se limitent plus au Moyen-Orient, mais ont élargi, de manière plus secrète, leur portée géographique. Katherine Yon Ebright, avocate au programme de liberté et de sécurité nationale du Brennan Center for Justice, l’a décrit comme une « guerre à empreinte légère ». Dans le cadre d’un programme connu sous le nom de 127e, les forces d’opérations spéciales américaines sont autorisées à former des forces par procuration pour mener à bien des missions américaines à l’étranger. Les militants étrangers ont accès à l’armement, à la formation et au soutien du renseignement des États-Unis et sont envoyés dans des missions dirigées par les États-Unis contre des objectifs de soi-disant « ennemis des États-Unis ». De 2017 à 2020, le Pentagone a lancé 23 « guerres par procuration » au Moyen-Orient et dans la région Asie-Pacifique. Au moins une douzaine de pays ont participé aux opérations visant la Syrie, le Yémen, l’Irak, la Tunisie, le Cameroun, la Libye et d’autres.

Imposition arbitraire à long terme de sanctions unilatérales

Ces dernières années, les sanctions unilatérales imposées par les États-Unis à d’autres pays ont augmenté de façon exponentielle, ce qui a considérablement affaibli la capacité et le niveau de protection des droits humains des pays sanctionnés. Le journal bangladais The Daily Star a rapporté le 28 décembre 2022 que les États-Unis, l’exécuteur le plus prolifique des sanctions unilatérales au monde, ont actuellement mis en place des sanctions contre plus de 20 pays, dont Cuba depuis 1962, l’Iran depuis 1979, la Syrie depuis 2011 et l’Afghanistan ces dernières années. Beaucoup d’entre ces pays sont incapables de fournir des aliments et des médicaments essentiels à leurs populations. Le Washington Post a rapporté le 13 juin 2022 que près de la moitié de tous les Afghans n’ont pas assez à manger et que la malnutrition infantile est en augmentation. Le 20 décembre 2022, plusieurs experts indépendants du Conseil des droits de l’homme des Nations unies ont publié une déclaration commune selon laquelle les sanctions américaines contre l’Iran contribuent à nuire à l’environnement en Iran, empêchent tous les Iraniens de jouir pleinement de leurs droits à la santé et à la vie et violent les droits du peuple iranien à un environnement sain. Le 10 novembre 2022, Alena Douhan, Rapporteuse spéciale des Nations unies sur l’impact négatif des mesures coercitives unilatérales sur la jouissance des droits de l’homme, a déclaré que les sanctions unilatérales ont exacerbé les souffrances du peuple syrien et constituent une grave violation des droits de l’homme. L’imposition gratuite de sanctions par les États-Unis a déclenché des crises des droits de l’homme dans d’autres pays, ce qui a été fermement condamné par la communauté internationale. Le 3 novembre 2022, l’Assemblée générale des Nations unies a voté, pour la 30ème fois consécutive, pour condamner les sanctions américaines.

Atteinte répétée et délibérée à la gouvernance climatique mondiale

Les États-Unis sont le plus grand émetteur au monde avec le plus d’émissions de gaz à effet de serre en termes cumulés, leurs émissions de carbone par habitant restant élevées. L’Amérique refuse de ratifier le Protocole de Kyoto, s’est retiré arbitrairement de l’Accord de Paris et a retardé le respect de ses engagements dans le cadre du Fonds vert pour le climat. Même après être revenus à l’Accord de Paris, les États-Unis n’ont pas encore transformé leurs engagements en actes. Au lieu de cela, ils ont utilisé la question du changement climatique comme un outil partisan de manipulation politique. Selon les estimations publiées par la société de recherche économique américaine Rhodium Group le 10 janvier 2023, les émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis ont augmenté de 1,3% en 2022. Le pays manque de sincérité et d’efficacité dans le respect des obligations découlant de l’Accord de Paris. Le projet Costs of War publié par l’Université Brown révèle que le Département américain de la Défense est l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre au monde. Les actions militaires américaines après le 11 septembre dans le monde entier ont « contribué de manière significative » au changement climatique.

Les politiques d’immigration exclusive créent des tragédies

Les États-Unis arrêtent à grande échelle des migrants dans leur zone frontalière sud, créant une grave crise humanitaire. Près de 2,4 millions de migrants ont été arrêtés à la frontière américaine en 2022, soit une augmentation de 37% par rapport à 2021 et le nombre le plus élevé jamais enregistré. Le droit à la vie des migrants est gravement menacé. Fox News a rapporté le 22 octobre 2022 que 856 migrants sont morts à la frontière sud des États-Unis en 2022, le nombre le plus élevé jamais enregistré. Le Mexico News Daily a rapporté le 16 novembre 2022 que le gouverneur du Texas, Greg Abbott, avait déclaré une « invasion » de migrants à la frontière américano-mexicaine, affirmant qu’il prendrait des mesures telles que l’envoi de la Garde nationale pour expulser les immigrants illégaux et le déploiement de canonnières pour sécuriser la frontière. CNN a rapporté le 16 décembre 2022 qu’aux États-Unis les politiques d’immigration mettent les migrants et les demandeurs d’asile en danger, des milliers d’entre eux étant enlevés, agressés sexuellement ou violemment attaqués. La politique d’immigration a été sévèrement déchirée en raison de la polarisation politique. Les migrants ont été réduits à un outil de division partisane, confrontés à une xénophobie extrême et à des traitements cruels. La farce du « dumping » des migrants a été mise en scène à grande échelle. CNN a rapporté le 26 décembre 2022 que plus de 100 migrants, y compris des enfants, ont été transportés à Washington DC et abandonnés sur le bord de la route la veille de Noël en 2022. La température était en dessous de zéro et certains migrants ne portaient que des T-shirts pour face au froid.

Les États-Unis refusent de fermer le camp de détention de Guantanamo Bay

Le camp de détention de Guantanamo Bay, créé en 2002, abritait autrefois environ 780 personnes, dont la plupart étaient détenues sans procès et soumises à des traitements cruels et inhumains. Le camp est « un horrible chapitre des violations incessantes des droits de l’homme » par les États-Unis. Fionnuala Ní Aoláin, le rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme, et d’autres experts indépendants ont publié une déclaration conjointe en janvier 2022, soulignant que le tristement célèbre centre de détention de Guantanamo est « une tache sur les États-Unis et l’engagement du gouvernement américain en faveur de l’état de droit ». Ils ont exigé que le gouvernement américain le ferme et fournisse un recours et une réparation aux personnes gravement torturées et détenues arbitrairement.

source : CCTV via La Gazette du Citoyen

La leçon géopolitique de l’Alaska dans les relations russo-américaines

Le 03/04/2023
Il est peut-être un peu tôt pour parler de l’Alaska et de Hawaï dans cette guerre OTAN-Russie qui vient à peine de commencer, mais le sujet sera sur la table à un moment ou à un autre. Gardez à l’esprit que le principal objectif de la Russie est de faire disparaitre toute menace otanesque à ses frontières. Or l’une des menaces les plus sérieuses (sinon la plus sérieuse) est certainement cet appendice des États-Unis à ses frontières orientales qu’est l’Alaska. Si l’OTAN perd la guerre, il est quasi certain que les États-Unis seront démembrés en plusieurs états autonomes, voire indépendants. Et devinez quoi ? Après la Crimée et le Donbass, l’Alaska a alors de bonnes chances de retourner chez son ancien propriétaire, avec Hawaï en prime.

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par Emanuel Pietrobon

Il fut un temps, lointain, où l’on parlait russe en Alaska. Tout a pris fin lorsque les Romanov, convaincus que cette région était dépourvue de ressources, ont décidé de la vendre aux États-Unis pour un prix ridicule. Ils étaient loin de se douter que cette transaction changerait à jamais le cours de l’histoire, au détriment de la Russie et en faveur des États-Unis.

Entre 1830 et 1835, le sociologue français Alexis de Tocqueville a publié « De la démocratie en Amérique », un essai en deux volumes visant à expliquer les raisons de l’enracinement de la culture démocratique aux États-Unis. Tocqueville est allé bien au-delà d’une simple analyse de la société américaine, car dans ses conclusions, il a consacré des pages à des prédictions personnelles sur les tendances futures aux États-Unis et dans les relations internationales. Selon lui, les États-Unis et la Russie, bien que géographiquement éloignés l’un de l’autre et jusqu’à présent en bons termes, rivaliseront à l’avenir pour « le destin du monde » en raison de leur étendue territoriale, de leurs ambitions intrinsèquement antithétiques et de leurs identités aux antipodes l’une de l’autre.

Le livre fut un succès, mais la prophétie fut ignorée et oubliée pendant un siècle. Elle n’a été récupérée et popularisée qu’après la Seconde Guerre mondiale, avec l’émergence de la guerre froide, la confrontation globale entre le monde dit libre, dirigé par les États-Unis, et l’empire communiste, dirigé par l’Union soviétique. La rivalité géopolitique russo-américaine a ensuite progressivement réapparu vingt ans après la fin de la guerre froide, prenant la forme d’une véritable guerre froide 2.0 au tournant de la fin des années 2010 et du début des années 2020.

Pourtant, les relations entre la Russie et les États-Unis n’ont pas toujours été caractérisées par des sentiments mutuels de méfiance et de défiance, comme le montre bien la vente de l’Amérique russe (Russkaya Amyerika), ou de l’actuel Alaska. Ce que le Tsar considérait à l’époque comme une affaire commode et prévoyante pour la Russie est aujourd’hui lue et jugée par nous, la postérité, pour ce qu’elle a réellement été : la pire transaction de l’histoire. Un mauvais accord dicté par une combinaison d’intérêts contingents et d’erreurs de calcul qui a privé la Russie non seulement d’un territoire riche en ressources naturelles, mais aussi d’un avant-poste géostratégique qui allait s’avérer crucial, dans les années à venir, pour exercer une pression sur les États-Unis et, sans doute, changer le cours de l’histoire.

L’étude de l’affaire de l’Alaska est indispensable pour tous ceux qui entendent raisonner en termes géopolitiques. En effet, il s’agit d’une source d’apprentissage précieuse et inépuisable qui, si elle est correctement exploitée, peut aider les stratèges et les géopoliticiens à ne pas agir en fonction des impulsions et des circonstances, mais selon un autre critère: la rentabilité à long terme.

L’histoire de l’Amérique russe est la suivante: la première colonie a été installée en 1784 et a servi de tête de pont à la Compagnie russo-américaine (RAC) pour établir des comptoirs commerciaux dans les îles Aléoutiennes, dans le Pacifique et sur la côte ouest. Seuls les explorateurs-colonisateurs de la RAC semblaient conscients du potentiel de l’expansion impériale extra-asiatique, c’est-à-dire dans le Pacifique et les Amériques. Les Tsars Alexandre Ier et Nicolas Ier sont respectivement à l’origine du retrait d’Hawaï en 1817 et de la vente de Fort Ross (en Californie) en 1841. Deux actions dictées par le désir de se lier d’amitié avec les États-Unis et qui, loin d’améliorer l’image de la Russie à leurs yeux, produisirent l’effet inverse : les Américains y virent l’occasion d’exploiter l’attitude docile de la famille impériale pour expulser définitivement les Russes du continent américain. C’est ainsi qu’en 1857, malgré l’opposition de la RAC, les diplomaties secrètes des deux empires se mettent au travail pour discuter de la question de l’Alaska.

Les négociations ont duré une décennie et se sont terminées le 30 mars 1867. Ce jour-là, l’ambassadeur russe Eduard de Stoeckl et le secrétaire d’État américain William Seward signent le document qui sanctionne le transfert de propriété de l’Alaska pour 7,2 millions de dollars de l’époque, soit environ 121 millions de dollars d’aujourd’hui. Un chiffre risible, aujourd’hui comme à l’époque: 2 cents par acre, 4 dollars par kilomètre carré. En Russie, malgré le caractère manifestement frauduleux de l’accord de cession, l’événement est célébré comme un succès diplomatique qui apportera d’énormes bénéfices : l’argent américain améliorera le budget public, le Kremlin pourra consacrer davantage de ressources (humaines et économiques) aux campagnes expansionnistes en Europe et en Asie, et, de plus, il s’est libéré d’un territoire, l’Alaska, considéré comme aussi stérile que dépourvu de ressources naturelles. Enfin, il y avait l’espoir (mal placé) qu’un tel geste conduirait à la naissance d’une amitié durable avec les Etats-Unis, peut-être dans une tonalité anti-britannique.

En réalité, la vente de l’Alaska n’a produit ni nourri aucun des avantages annoncés :

 Le budget du gouvernement et la situation économique dans son ensemble ont continué à se détériorer au cours des décennies suivantes, donnant lieu à une vague de protestations anti-tsaristes et de soulèvements populaires dont l’aboutissement ultime a été la révolution d’octobre. Pour comprendre pourquoi l’Alaska n’a pu améliorer son budget de quelque manière que ce soit, il suffit de regarder les chiffres: le budget impérial de l’époque était d’environ 500 millions de roubles, avec une dette de 1,5 milliard, et le montant reçu était l’équivalent d’environ 10 millions de roubles.

 Dix ans après l’achat, les colons américains ont découvert les premiers immenses gisements de ressources naturelles, comme le pétrole, l’or et d’autres métaux précieux. Cette découverte a démenti la fausse croyance selon laquelle ils avaient vendu une terre stérile et dépourvue de ressources.

 La thèse selon laquelle la cession de l’Amérique russe libérerait les ressources humaines et économiques nécessaires aux campagnes en Europe de l’Est, en Asie centrale et en Sibérie est également fausse. Tout d’abord, les coûts d’entretien de la colonie sont supportés par la RAC. Ensuite, sur les 40 000 personnes vivant en Alaska à l’époque de l’accord, la grande majorité était des Amérindiens.

 Enfin, l’histoire allait rapidement démentir le motif principal de l’opération en Alaska : pas d’alliance entre les deux empires, mais une plus grande discorde.

Le retrait d’Hawaï est, si possible, encore plus grave que l’affaire de l’Alaska : la Seconde Guerre mondiale a montré l’importance de l’archipel pour l’hégémonie militaire sur le Pacifique et l’Extrême-Orient. Si l’Empire russe avait conservé le contrôle d’Hawaï, sans céder l’Alaska, le cours de l’histoire aurait été différent. Imaginer cette uchronie n’est pas difficile :

  • La crise des missiles ne serait pas née à Cuba, mais en Alaska.
  • Les États-Unis n’auraient pas pu prétendre à une quelconque position hégémonique dans le Pacifique.
  • Ils n’auraient pas eu accès à l’Arctique, avec toutes ses implications et conséquences.
  • La qualité de l’endiguement antisoviétique en Eurasie aurait souffert du facteur Alaska, car le Kremlin aurait pu mettre en œuvre un contre-endiguement efficace et étouffant via l’Alaska, Cuba, Hawaï, avec pour résultat final et global la création d’un cordon d’encerclement autour des États-Unis.

L’Alaska nous enseigne que même des territoires apparemment sans importance d’un point de vue stratégique au cours de la première période peuvent s’avérer cruciaux pour perturber et déterminer la structure du pouvoir au cours de la deuxième période. Les conserver à tout prix est donc un impératif stratégique. Comment la connaissance d’une zone peut-elle s’avérer utile tôt ou tard ? Il est vrai que l’avenir est imprévisible et qu’un océan sépare la prévoyance de la clairvoyance, mais certaines tendances peuvent être décryptées : Tocqueville docet.

L’Alaska enseigne aussi que les coûts du maintien d’une sphère hégémonique, d’un espace vital, aussi élevés soient-ils, sont toujours récompensés à moyen et long terme. Les disparités négatives entre les coûts et les bénéfices sont en effet typiques et physiologiques à court terme et tendent à s’estomper progressivement, bien sûr, au fur et à mesure que les bénéfices se répercutent à moyen et long terme dans les dimensions diplomatiques, économiques, géopolitiques et militaires. Dans le cas qui nous occupe, considérez le fait que les États-Unis ont récupéré la totalité des sommes dépensées en Alaska en moins de 20 ans, gagnant cent fois plus que l’argent déboursé en 1867 – grâce à l’exploitation des ressources naturelles – et que, grâce à l’expulsion totale des puissances européennes du continent, ils ont pu concentrer toutes les ressources sur l’hégémonisation de l’Amérique latine.  

Si les Russes étaient restés en Alaska, les Américains n’auraient pas pu s’étendre avec la même rapidité dans le sous-continent ibéro-américain. Ils auraient dû prêter attention, encore et encore, au front nord. De plus, l’Alaska garantissait aux États-Unis un avant-poste dans l’Arctique, un balcon sur le stratégique détroit de Béring, légitimant leurs prétentions et leurs ambitions hégémoniques au pôle Nord – qui prendra de plus en plus d’importance dans les années à venir, changement climatique oblige. L’affaire de l’Alaska a finalement aidé les États-Unis à devenir la première puissance mondiale, leur permettant d’ériger une barrière de protection pour défendre les Amériques, tout en emprisonnant la Russie en Eurasie, en la figeant dans une dimension continentale, dans un état tellurocratique, et en permettant son encerclement multifrontal. Toute puissance, comme la Russie en son temps, est contrainte de faire des choix difficiles concernant le sort de territoires apparemment sans importance. Dans le cadre de la prise de décision, afin d’éviter de commettre des erreurs fatales, il est impératif de se rappeler que l’avenir est aussi imprévisible que l’histoire est sévère. Et s’il est vrai que Historia magistra vitae est, comme le disait Cicéron, alors il y aura toujours quelque chose à apprendre de l’Alaska.

source : Osservatorio Globalizzazione via Euro-Synergies

Vous arrêtez Trump ? L’effet boomerang sur le clan Biden sera terrible !

Source : Le Courrier des Stratèges - par Edouard Husson - Le 31/03/2023.

Vous arrêtez Trump? L’effet boomerang sur le clan Biden sera terrible!

Ainsi la gauche américaine est-elle arrivée à ses fins: Donald Trump devrait être inculpé dans quelques jours. On n’arrête pas un peuple qui a décidé de se suicider. L’effet boomerang sera terrible: une moitié des Américains va se solidariser avec son héros transformé définitivement en martyr. La campagne présidentielle, loin de permettre de laver la fraude de 2020, tournera à la guerre civile. Et puis, le clan Biden ouvre une boîte de Pandore: les faits reprochés à Trump – avoir acheté le silence d’une ancienne maîtresse – ne sont rien à côté de la corruption du clan Biden, en particulier de Hunter, le fils, qui réunit tous les ingrédients de l’actuelle horreur occidentale, comme le révèle le disque dur de son ordinateur portable: pédophilie, cocaïne et affairisme en Ukraine.

 

Le Geller Report, aussi proche soit ce média de Trump, n’a pas tort d’écrire ce matin: « C’est la fin du monde tel que nous le connaissons. C’est la fin de tout. C’est un jour sombre.Vous n’aimerez pas ce qui se passera après, Amérique« .

 Un « grand jury » de New York a voté la comparution imminente de Donald Trump devant la justice. Le peu que l’on sait concerne une allégation fondée sur les propos d’un avocat limogé par Trump, Michael Cohen, qui a tout l’air de se venger, au besoin en mentant: l’ancien président américain aurait utilisé de l’argent de la campagne de 2016 pour acheter le silence d’une ancienne maîtresse, actrice de films pornographiques.

On imagine mal Donald Trump commettre l’erreur de ne pas payer de sa poche – si l’affaire est vraie. Mais l’important n’est pas là: c’est un procès politique.

Ecarter le favori des sondages pour 2024

En réalité, on comprend bien qu’il s’agit d’un procès motivé politiquement. Les jurés de New York assouvissent leur haine contre l’enfant terrible de la ville. On comprend que le parti démocrate laisse faire – au nom de la séparation des pouvoirs. Si l’on pouvait écarter définitivement le vrai vainqueur de l’élection de 2020 (lire à ce propos l’étude passionnante de Patrick Byrne) en le mettant en prison….

Le problème, c’est que l’effet va être inverse. Les 74 millions d’Américains qui ont voté pour Trump vont se souder encore plus autour de lui. S’il ne peut pas concourir à la présidentielle dans des conditions normales, le pays basculera dans une forme de guerre civile. Et l’élection présidentielle sera définitivement délégitimée.

Et puis, le clan Biden subira l’effet boomerang: les faits allégués contre Trump sont insignifiants comparés à la corruption du clan Biden, en particulier ce qu’on a retrouvé sur le disque dur de l’ordinateur de Hunter Biden, le fils. Voici ce qu’écrit un média mainstream canadien sur le contenu de l’ordinateur: « Les courriels authentifiés par le Washington Post couvrent une période allant de 2009 à 2019, alors que Hunter Biden agissait à titre de conseiller auprès de sociétés établies en Chine et en Ukraine et qu’il explorait des occasions d’affaires dans plusieurs autres pays. Joe Biden a été vice-président de 2009 à 2017. Certains des courriels authentifiés portent sur une affaire mise au point par Hunter Biden avec le conglomérat chinois CEFC, spécialisé dans les services énergétiques et la finance, affaire pour laquelle une société créée par le fils de Joe Biden et son oncle, Jim Biden, a reçu 4,8 millions de dollars »

Mais si vous voulez tout savoir sur les conflits d’intérêts, l’affairisme en Ukraine, les ébats avec des prostituées ou….des filles mineures, la consommation à haute dose de cocaïne, allez regarder le Geller Report. On en vient même à se demander si la guerre d’Ukraine n’est pas un moyen, pour le clan Biden, de dissimuler sa propre corruption – particulièrement concentrée dans ce pays.

En tout cas, en faisant convoquer Trump devant la justice de New York, le parti démocrate et donc Joe Biden – régulièrement cité dans les courriels et SMS de son fils comme « The Big Guy », ont déclenché quelque chose qu’ils ne pourront pas maîtriser.

Surtout, Vladimir Poutine et Xi Jinping peuvent se réjouir: les Etats-Unis vont sombrer dans les déchirements internes, de moins en moins capables d’assumer leurs actions internationales.

Préparation d’une nouvelle Guerre Mondiale

Source : RzO Voltaire .

...par Thierry Meyssan - Le 28/03/2023.

Les États-Unis poussent leurs alliés de l’Union européenne à se préparer à une Troisième Guerre mondiale. Ils n’ont d’autre choix que de la livrer s’ils veulent sortir vainqueurs du « piège de Thucydide ». À moins que tout ce remue-ménage ne soit qu’une mise en scène pour « tenir » les alliés dans leur camp tandis que de très nombreux États, en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie, se déclarent « neutres ». Dans le même temps, les bruits de bottes rameutent les militaristes japonais qui, comme les « nationalistes radicaux » en Ukraine, sont de retour.

 

Cet article fait suite à :
 1. « Le Moyen-Orient s’affranchit de l’Occident », 14 mars 2023.

Face aux progrès accomplis par les partisans d’un monde multipolaire, les défenseurs de l’« impérialisme américain » n’ont pas été longs à réagir. Deux opérations seront analysées ici : La transformation du marché commun européen en une structure militaire et la reformation de l’Axe de la Seconde Guerre mondiale.

Ce second aspect fait entrer en jeu un nouvel acteur : Le Japon.

Au parlement français, Charles De Gaulle s’allie aux communistes pour faire échec à la Communauté européenne de Défense (CED).

LA MUE DE L’UNION EUROPÉENNE

En 1949, les États-Unis et le Royaume-Uni créent l’Organisation du Traité de l’Atlantique-Nord (Otan). Ils y placent le Canada et les États qu’ils ont libérés en Europe occidentale. Il s’agit pour eux, non pas de se défendre, mais de préparer une attaque de l’Union soviétique. Celle-ci répond en créant le Pacte de Varsovie.

En 1950, lors de la création de la guerre de Corée, les États-Unis envisagent d’étendre le conflit à la République démocratique allemande (dite « Allemagne de l’Est »). Ils doivent pour cela réarmer la République fédérale allemande (dite « Allemagne de l’Ouest ») malgré l’opposition de la France, de la Belgique et du Luxembourg. Ils proposent donc la création d’une Communauté européenne de défense (CED), mais ils échouent face à la résistance des gaullistes et des communistes français.

Parallèlement, ils aident à la reconstruction de l’Europe occidentale avec le plan Marshall. Celui-ci comprend de nombreuses clauses secrètes, dont l’édification d’un marché commun européen. Washington entendait à la fois dominer économiquement l’Europe occidentale et la préserver politiquement de l’influence communiste et de l’« impérialisme soviétique ». Les Communautés économiques européennes —et plus tard l’Union européenne— forment la face civile du jeton US dont la face militaire est l’Otan. La Commission européenne n’est pas une administration des chefs d’État et de gouvernement membres de l’Union, mais l’interface entre eux et l’Alliance atlantique. Les normes européennes en matière non seulement d’armement et de construction, mais d’équipement, de vêtement et de nourriture etc. sont établies par les services de l’Otan, d’abord au Luxembourg, puis en Belgique. Elles sont transmises à la Commission, et aujourd’hui approuvées par le Parlement européen.

En 1989, alors que l’Union soviétique est en train de s’effondrer sur elle-même, le président français, François Mitterrand, et le chancelier allemand, Helmut Köhl, imaginent d’affranchir l’Europe occidentale de la tutelle états-unienne de manière à pouvoir rivaliser avec Washington. Les négociations sur ce traité ont lieu en même temps que la fin de l’occupation quadripartite de l’Allemagne (12 septembre 1990), la réunification des deux Allemagne (3 octobre 1990) et la dissolution du pacte de Varsovie (1er juillet 1991). Washington accepte le Traité de Maastricht pourvu qu’il reconnaisse leur domination militaire. Les Européens de l’Ouest acceptent ce principe.

Cependant, Washington se méfie du couple Mitterrand-Köhl et exige au dernier moment que l’Union européenne intègre tous les anciens membres du Pacte de Varsovie, voire les nouveaux États indépendants, issus de l’ancienne Union soviétique. Ces États ne partagent pas les aspirations des négociateurs de Maastricht. Ils s’en méfient même plutôt. Ils entendent s’affranchir aussi bien de l’influence allemande que de celle de la Russie. Ils s’en remettent pour leur Défense au seul « parapluie américain ».

En 2003, Washington profite de la présidence espagnole de l’UE (le socialiste Felipe González) et du haut représentant pour la Politique étrangère et de Sécurité commune, Javier Solana, pour faire adopter la « Stratégie européenne de sécurité », calquée sur la National Security Strategy du président états-unien George W. Bush. Ce document est remanié en 2016 par la haute représentante Federica Mogherini.

Emmanuel Macron a consacré la présidence européenne de la France à reconstituer la CED sous couvert de la « Boussole stratégique » de l’UE. Cette fois, le projet n’est pas soumis aux parlements nationaux. C’est une décision des seuls chefs d’État et de gouvernement, jamais discutée et soumise et à leurs électeurs.

En 2022, lors de la guerre d’Ukraine, les États-Unis, comme lors de la guerre de Corée, pensent à nouveau avoir besoin de réarmer l’Allemagne contre la Russie (successeur de l’Urss). Ils transforment donc l’UE, avec précaution cette fois. Lors de la présidence du Français Emmanuel Macron, ils lui proposent une « Boussole stratégique ». Celle-ci n’est adoptée qu’un mois après l’intervention russe en Ukraine. Les membres de l’Union européenne sont d’autant plus tétanisés qu’ils ne savent toujours pas précisément s’ils sont ensemble pour coopérer ou pour s’intégrer (l’« ambiguïté constructive », selon l’expression d’Henry Kissinger).

En mars 2023, l’actuel haut-représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell, organise le premier « Forum Robert Schuman sur la Sécurité et la Défense ». De très nombreux ministres de la Défense et des Affaires étrangères des États-membres de l’Union y participent. Outre les États européens non-membres de l’Union, mais pro-US, de nombreux autres y sont représentés à un niveau ministériel comme l’Angola, le Ghana, le Mozambique, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Somalie, l’Égypte, le Chili, le Pérou, la Géorgie, l’Indonésie et le Japon. Outre l’Otan, l’ASEAN, le Conseil de coopération du Golfe et l’Union africaine s’y font aussi représenter. Surtout, la Ligue arabe envoie son secrétaire général.

Ce Forum a pour but explicite de défendre le « multilatéralisme et un ordre international fondé sur des règles » ; une manière élégante de dénoncer le projet russo-chinois de « monde multipolaire fondé sur le Droit international ».

À la faveur de l’épidémie de Covid, l’Union européenne s’est déjà investie de pouvoirs en matière de Santé qui n’étaient pas prévus par les Traités. J’ai expliqué au début de cette épidémie que la mesure de confinement des personnes saines n’avait aucun précédent dans l’histoire. Elle a été imaginée à la demande de l’ancien directeur du laboratoire Gilead Science et ancien secrétaire à la Défense, Donald Rumfeld, par le docteur Richard Hatchett, devenu directeur du CEPI (Coalition for Epidemic Preparedness Innovations) et, à ce titre, initiateur de cette mesure partout dans le monde [1]. Selon son rapport classifié de 2005, que nous ne connaissons malheureusement que par les réactions qu’il a suscitées, le confinement des civils sains chez eux devait permettre de déterminer les emplois délocalisables, de fermer en Occident les industries de biens de consommation et de concentrer la force de travail dans l’industrie de Défense. Nous n’en sommes pas encore là, mais l’Union européenne s’étant emparée de pouvoirs de Santé publique non prévus par les Traités, sans soulever d’indignation, interprète désormais les textes pour devenir une puissance militaire.

Josep Borrell lors du Forum Robert Schuman sur la Sécurité et la Défense

La semaine dernière, au cours du Forum Schuman, Josep Borrell a présenté son premier rapport sur la mise en œuvre de la « Boussole stratégique ». Il s’agit de coordonner la mise en commun des armées nationales, y compris des services de Renseignement dans un esprit d’intégration et non plus de coopération. Le projet d’Emmanuel Macron enterre désormais celui de Charles De Gaulle et des communistes français. L’« Europe de la Défense » apparait désormais comme un slogan visant à placer non plus seulement les forces opérationnelles des États-membres de l’UE sous l’autorité du Commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), aujourd’hui le général états-unien Christopher G. Cavoli, mais aussi de prendre le contrôle de toutes les décisions de financement qui relevaient jusqu’ici des Parlement nationaux, et même des décisions d’armement et d’organisation qui relevaient des Exécutifs des États-membres. Ainsi, l’Union est en train d’organiser une armée commune sans savoir qui va la commander.

LA RECONSTITUTION DE L’AXE NAZI-NIPPON

Lorsque nous pensons à la Seconde Guerre mondiale, nous évoquons en Europe les dates de 1939 et 1945. C’est absolument faux. La guerre a débuté en 1931 après l’attaque par des généraux japonais de soldats chinois en Mandchourie. Il s’agissait du premier débordement du pouvoir civil nippon par la faction militariste qui s’amplifia quelques mois plus tard avec l’assassinat du Premier ministre civil par un groupe de militaires. En quelques années, le Japon se transforma en une puissance militariste et expansionniste. Cette guerre ne s’est pas terminée avec la libération de la Mandchourie par l’Armée rouge, en 1945. En effet, les États-Unis utilisèrent deux bombes atomiques pour empêcher la reddition du Japon à l’URSS et s’assurer qu’elle n’aurait lieu que devant ses propres généraux. Ils continuèrent les combats jusqu’en 1946 car de nombreux Japonais refusèrent de se rendre aux États-uniens qui ne s’étaient guère battus jusque-là dans le Pacifique. La Seconde Guerre mondiale a donc duré de 1931 à 1946. Si nous commettons ces erreurs de date, c’est parce qu’elle ne s’est mondialisée qu’avec l’Axe Rome-Berlin-Tokyo (le « Pacte tripartite ») que la Hongrie, la Slovaquie, la Bulgarie et la Roumanie rejoignirent très vite.

Le fondement de l’Axe, ce ne sont pas les intérêts disparates de ses membres, mais leur culte de la Force. Pour le reformer aujourd’hui, il faut unir ceux qui partagent ce même culte.

Yoshio Kodama, le premier parrain des yakuza, joua un rôle important dans le militarisme japonais. Après la Seconde Guerre mondiale, il fut emprisonné, puis bénéficia du changement de politique des États-Unis. Il fonda le Parti libéral dont Shinzo Abe et Fumio Kishida sont issus. Kodama dirigea en sous-main de nombreuses opérations de la CIA dans son pays. Il fut membre de la Ligue anti-communiste mondiale lorsque Slava Stetsko (la rédactrice de l’article 16 de la Constitution ukrainienne) fut la présidente.

Lorsque les États-Unis occupèrent le Japon, en 1946, ils pensèrent d’abord à en purger tous les éléments militaristes. Mais lorsque survint la guerre de Corée, ils décidèrent de s’appuyer sur le Japon pour lutter contre le communisme. Ils mirent fin aux procès en cours et réhabilitèrent 55 000 hauts fonctionnaires. Ils mirent en place le plan Dodge, équivalent du Plan Marshall en Europe. Parmi les heureux bénéficiaires de ce changement de politique, Hayato Ikeda devint Premier ministre et restaura l’économie du pays. Avec l’aide de la CIA, il fonda le Parti libéral-démocratique. C’est de son courant, en son sein, que sont issus le Premier ministre Shinzo Abe (2012-20) et son successeur Fumio Kishida (2020 -).

Ce dernier vient d’effectuer une visite surprise en Ukraine. Il est le premier chef de gouvernement asiatique à se rendre dans ce pays depuis le début de la guerre. Il a visité un charnier à Bucha et fait part de ses condoléances aux familles des victimes des « exactions russes ». La plupart des analystes interprètent ce voyage comme une préparation du prochain sommet du G7 au Japon. À moins que cela n’aille beaucoup plus loin.

Le 21 mars 2023, Fumio Kishida et Volodymyr Zelensky font alliance contre la Russie et la Chine. L’un et l’autre prolongent les liens établis par Yoshio Kodama et Slava Stetsko.

Dans leur communiqué final, Fumio Kishida et Volodymyr Zelensky soulignent « l’inséparabilité de la sécurité euro-atlantique et indo-pacifique » et « l’importance de la paix et de la stabilité à travers le détroit de Taiwan ». Il s’agit pour eux, non seulement de défendre l’Ukraine face à la Russie, mais aussi le Japon face à la Chine. Ce communiqué pose les bases d’une nouvelle alliance entre les successeurs des nazis que sont les « nationalistes intégraux » ukrainiens [2] et les successeurs du nationalisme Shōwa. L’Ukraine actuelle est le seul État au monde à disposer d’une Constitution explicitement raciste. Adoptée en 1996 et révisée en 2020, elle précise en son article 16 que « Préserver le patrimoine génétique du peuple ukrainien relève de la responsabilité de l’État ». Cet article a été rédigé par la veuve du Premier ministre ukrainien nazi, Iaroslav Stetsko.

Au contraire, la Constitution japonaise renonce à la guerre dans son article 9. Mais Shinzo Abe et Fumio Kishida ont initié un combat pour abroger cette disposition. Elle rend, entre autres, impossible le transfert d’équipements de défense meurtriers, aussi M. Kishima a offert environ 7,1 milliards de dollars d’aide humanitaire et financière à Kyiv. Quant au matériel militaire non létal, il n’a pu annoncer cette semaine que l’envoi d’un stock d’une valeur de 30 millions de dollars.

Cette remilitarisation du Japon est soutenue par Washington qui a déjà changé de camp en soutenant l’Ukraine [3]. L’ambassadeur des États-Unis à Tokyo, Rahm Emmanuel, a tweeté : « Le Premier ministre Kishida effectue une visite historique en Ukraine pour protéger le peuple ukrainien et promouvoir les valeurs universelles inscrites dans la Charte des Nations Unies (…) À environ 900 kilomètres de là, un partenariat différent et plus néfaste prend forme à Moscou », (allusion au sommet Poutine-Xi).

De son côté, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Weibin, a au contraire déclaré à propos du voyage du Premier ministre qu’il « espère que le Japon fera pression pour un apaisement de la situation, et non l’inverse ». De son côté, la Russie a envoyé deux bombardiers stratégiques au-dessus de la mer du Japon pendant environ sept heures.

Révélations de l’ancien officier de la CIA Philip Giraldi

Le 16/03/2023.
Qui est Philip Giraldi ?

Philip Giraldi est une autorité reconnue en matière de sécurité internationale et de lutte contre le terrorisme. Ancien spécialiste de la lutte contre le terrorisme et officier du renseignement militaire de la CIA, il a servi pendant dix-huit ans à l’étranger, en Turquie, en Italie, en Allemagne et en Espagne. Il a été chef de la base de Barcelone de 1989 à 1992, désigné comme haut responsable de l’Agence pour assurer la sécurité des Jeux olympiques. Depuis 1992, il est consultant pour un certain nombre d’entreprises figurant au classement de Fortune 500.

Phil Giraldi est actuellement directeur exécutif du Council for the National Interest (CNI), une organisation non partisane à but non lucratif qui plaide en faveur de politiques au Moyen-Orient qui servent l’intérêt national US. Le CNI cherche à encourager et à promouvoir une politique étrangère américaine au Moyen-Orient qui soit cohérente avec les valeurs américaines, qui protège ses intérêts nationaux et qui contribue à une solution juste du conflit israélo-arabe. L’objectif de CNI est de restaurer un environnement politique en Amérique dans lequel les électeurs et leurs représentants élus sont libres de l’influence et de la pression abusives des pays étrangers et de leurs partisans.

M. Giraldi est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en histoire européenne de l’université de Londres et d’une licence en arts avec mention de l’université de Chicago. Il parle espagnol, italien, allemand et turc.

Ses articles sur le terrorisme, le renseignement et les questions de sécurité sont régulièrement publiés dans le magazine The American Conservative, le Huffington Post et Antiwar.com. Il a écrit des articles d’opinion pour les journaux du groupe Hearst et est apparu à l’émission « Good Morning America », sur la chaîne MSNBC, à la National Public Radio et dans les filiales locales de la chaîne de télévision ABC. Il a été l’orateur principal lors de la réunion annuelle du Conseil de sécurité de l’industrie pétrolière, a pris la parole à deux reprises lors de la convention annuelle CPAC de l’American Conservative Union à Washington et s’est adressé à plusieurs membres du Conseil des affaires mondiales. Il a été interviewé par la Canadian Broadcasting Corporation, la British Broadcasting Corporation, l’Independent Television Network britannique, FOX News, la télévision nationale polonaise, la télévision nationale croate, Al-Jazeera, Al-Arabiya, 60 Minutes et d’autres médias nationaux et internationaux.

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Interview réalisée par Mohsen Abdelmoumen

Mohsen Abdelmoumen : Dans votre récent article « America goes to war », vous avez parlé de l’influence des juifs dans les différentes institutions américaines. Quel est le véritable poids du lobby sioniste sur la décision politique aux États-Unis ?

Philip Giraldi : Le niveau d’influence des groupes juifs aux États-Unis dépend de la question. S’il s’agit de politique étrangère, ils sont en général extrêmement puissants et on peut généralement compter sur eux pour infléchir et contrôler les actions du gouvernement. C’est ce que nous voyons actuellement en Ukraine, une question qui n’a absolument rien à voir avec la sécurité ou les intérêts vitaux des États-Unis, mais ce sont les groupes juifs politiquement actifs et les médias qui font le plus pression pour affronter la Russie, qu’ils détestent pour de nombreuses raisons historiques. Et lorsqu’il s’agit de protéger et de nourrir Israël, le lobby juif-israélien, associé à des médias fortement influencés par les juifs, a un pouvoir total sur ce que font les États-Unis. Ce pouvoir a été obtenu par l’utilisation judicieuse des dons politiques aux deux grands partis, les contributeurs juifs occupant une place prépondérante.

On a vu les conséquences de l’ingérence américaine en Syrie, en Libye et maintenant en Ukraine. La néocons Samantha Power s’est rendue récemment en Hongrie, comme vous l’avez évoqué dans votre article « US Foreign Policy goes Woke ? ». D’après vous, quand les États-Unis cesseront-ils de s’ingérer dans les affaires internes des autres pays sous prétexte d’exporter leur soi-disant « démocratie » ?

Les prétextes de l’exportation de la « démocratie », de la « liberté » et d’un « ordre international fondé sur des règles » servent de couverture aux États-Unis pour intervenir dans le monde entier pour diverses raisons, mais surtout pour dominer politiquement et économiquement. Cette pratique cessera lorsque l’argent s’épuisera après la mort du pétrodollar, ce qui pourrait arriver bientôt !

Quelle est votre analyse à propos du conflit en Ukraine ? Ne pensez-vous pas que le complexe militaro-industriel américain a besoin de guerres impérialistes ?

L’Ukraine est une guerre qui n’aurait pas dû se produire si les États-Unis et le Royaume-Uni avaient sérieusement négocié avec la Russie. La guerre est actuellement poussée avec le plus grand enthousiasme par les politiciens et les médias qui bénéficient de leurs relations avec le complexe militaro-industriel (CMI) et par divers groupes conservateurs juifs et néo-conservateurs.

Pensez-vous qu’Israël va commettre une attaque contre l’Iran qui risque d’embraser tout le Moyen-Orient, voire le monde ? Israël et les néocons dans l’administration américaine ont-ils peur de l’Iran qui est en train de finaliser son programme nucléaire ?

Je pense qu’Israël lancera une sorte de conflit armé avec l’Iran au cours de l’année prochaine et que les États-Unis soutiendront cet effort. Les États-Unis et Israël savent cependant que l’Iran ne menace pas vraiment l’un ou l’autre pays. Son programme nucléaire est loin de produire une arme. Il s’agit plutôt pour Israël d’établir une domination militaire sur sa région au Moyen-Orient. L’Iran est la seule nation qui puisse potentiellement défier la puissance israélienne, il faut donc l’éliminer.

Vous avez été un haut gradé de la CIA et vous êtes un expert averti en géopolitique. Ne pensez-vous pas que nous avons besoin d’un monde multipolaire débarrassé de l’hégémonie américaine ?

Oui, nous avons besoin d’un monde multipolaire tel que décrit par Vladimir Poutine et d’autres, et je crois qu’il est en train d’arriver car les États-Unis sont de plus en plus considérés comme un paria et même comme une menace par de nombreuses nations.

source : Tribune Diplomatique Internationale

L’ukraine et la Russie : Les aveux majeurs du Département d’État des États-Unis

par Jean-Yves Jézéquel - Le 11/03/2023.

Personne ne peut ignorer ces aveux ! Le Département d’État des USA a clairement exposé ses plans pour garantir la primauté mondiale de l’Amérique : il ne s’agit donc pas de « théorie du complot », mais de la réalité ouvertement déclarée. 

S’exprimant devant la commission des relations extérieures du Sénat, l’assistant du secrétaire d’État pour l’Europe et l’Eurasie, Wess Mitchell, a déclaré que « les États-Unis punissent la Russie parce que Moscou empêche Washington d’établir sa suprématie sur le monde. » 

Soyons donc clairs et honnêtes : Les États-Unis, enfin, reconnaissent ouvertement la raison des sanctions contre la Russie parce qu’ils ne peuvent pas admettre que celle-ci puisse avoir un rôle majeur à jouer sur Terre. Tout ce qui est fait, organisé, déployé avec ou contre la Russie, n’a d’autre but que d’obtenir sa capitulation, car la suprématie mondiale des États-Unis est obligatoire mais impossible sans un contrôle total de l’Eurasie. 

Mitchell a expliqué aux sénateurs « que le financement du Département d’État dépend essentiellement de la politique américaine envers la Russie ». Il a qualifié la « reconnaissance que l’Amérique est entrée dans une période de grande compétition » comme étant « le point d’appui de la stratégie de sécurité nationale », après avoir souligné que « les précédentes administrations ne s’étaient pas suffisamment inquiétées de cela et ne s’étaient pas préparées à vaincre dans cette compétition» (Sergueï Latychev, Samedi, 15 Sept. 2018)

« Il est toujours d’un intérêt primordial pour les États-Unis, en matière de sécurité nationale, d’empêcher la domination de la masse terrestre eurasienne par des puissances hostiles ». (Mitchell)

« … L’établissement d’un contrôle total sur l’Eurasie est déclaré comme la tâche la plus importante pour les États-Unis. Une revendication claire est faite en faveur d’une victoire de la civilisation maritime sur la civilisation continentale, centre et seul pilier qui soutient la Russie. » (Mitchell) 

« Washington avance ouvertement la priorité des exigences les plus strictes de la géopolitique dans le sens le plus catastrophique (la mer doit inonder la terre)… Un défi est lancé à l’existence même de la Russie : Elle ne peut mettre fin à sa domination dans sa propre zone géographique vitale qu’en se fragmentant en petits États fantoches (!) » (Mitchell) 

Enfin, la Russie est qualifiée de pays « hostile »(Mitchell)

Ainsi, les tentatives de Moscou pour parvenir à un accord avec Washington ne peuvent être entendues que s’il s’agit d’une capitulation !

Mitchell a mentionné les « puissances hostiles », c’est-à-dire les alliés de la Russie, la Chine, et le groupe des BRICS. Les États-Unis considèrent donc cette organisation comme leur ennemie dans les domaines économique et militaire. La Chine en elle-même constitue une menace tout aussi puissante que la menace russe et, à long terme, s’avère encore plus dangereuse !

Mitchell a déclaré que les États-Unis se préparaient à un « conflit universel inévitable et nécessaire, une nouvelle guerre mondiale » et que « l’objectif principal de la politique étrangère de l’administration est de préparer notre nation à relever ce défi en renforçant systématiquement les forces militaires et économiques et les fondements politiques du pouvoir américain »

Le chemin de la victoire c’est « la destruction de la Russie ». Pour cela, il faut, selon le plan du Département d’État, convaincre les nations vassalisées d’Europe de se mobiliser contre le mal absolu : La Russie ! On ne peut pas plus clairement faire comprendre aux Européens, à quel point les États-Unis veulent la destruction de la Russie et à quel point ils sont réellement nos pires ennemis, tout en étant les pires ennemis de l’humanité dans son ensemble…

« Notre politique russe repose sur la reconnaissance du fait que pour être efficace, la diplomatie américaine envers la Russie doit être soutenue par un pouvoir militaire inégalé et pleinement intégré à nos alliés et à tous nos instruments de pouvoir »(Mitchell, déclaration du représentant du Département d’État US au Sénat) 

« Nous avons mis un accent particulier sur le renforcement des États en première ligne les plus sensibles à la « pression géopolitique russe ». En Ukraine et en Géorgie, nous avons levé les restrictions imposées par l’administration précédente à l’acquisition d’armes défensives pour résister à l’agression territoriale russe. » (Mitchell) 

Le Caucase, la région de la mer Noire, même l’Europe centrale sont qualifiés par Mitchell de zones de combat géopolitique contre la Russie.

« Les cinquante missions diplomatiques américaines en Europe et en Eurasie développent, coordonnent et exécutent des plans d’action sur mesure pour repousser les opérations d’influence russes dans leurs pays hôtes »(Mitchell) 

La représentante officielle du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait directement accusé l’État profond US, lors de l’affaire avec la Grèce, d’être le créateur du scandale diplomatique. Elle avait déclaré : « Nous savons tout sur vos manœuvres ». Désormais, c’est aussi Mitchell qui confirme que c’était bien le Département d’État qui avait tout fait, dans la crise avec la Grèce, et non Alexis Tsipras, qui s’est simplement soumis aux USA, ennemi de la Russie.

« Selon Mitchell, « de concert » avec ces efforts visant à briser la Russie, « les États-Unis provoquent toute une série d’événements de nature économique : 217 entités physiques et juridiques russes sont sous le coup de sanctions, six missions diplomatiques sont fermées, « 60 espions ont été expulsés du sol américain » et le Département d’État se « coordonne de manière étroite et efficace » avec les alliés européens ». Au final, Mitchell admettait involontairement pour quelle raison les services de renseignement anglo-saxons avaient eu besoin de « l’affaire Skripal » en révélant implicitement qui avait organisé cette provocation. » (Sergueï Latychev, Samedi, 15 Sept. 2018) 

« Le haut représentant du Département d’État s’est déclaré satisfait du déroulement de la guerre économique avec la Russie : « En moyenne, les entreprises russes sanctionnées » perdent environ un quart de leurs revenus opérationnels, l’évaluation totale des actifs a été divisée par deux obligeant les entreprises à réduire leurs effectifs d’un tiers. Selon les estimations des experts du département d’État données par Mitchell, « nos sanctions, cumulativement, ont coûté au gouvernement russe des dizaines de milliards de dollars, en plus de l’impact plus large sur les secteurs publics et l’effet paralysant des sanctions américaines sur l’économie russe ». Mitchell a évoqué la situation de la société RUSAL, ainsi que les attaques contre le rouble russe, qui a fortement perdu de sa valeur pour cette raison, comme exemples d’une guerre hybride réussie contre la Russie. » (Sergueï Latychev) 

On sait que depuis, le rouble est remonté en flèche et à pulvérisé tous les niveaux de sa valeur, à tel point que la Banque nationale russe est obligée d’agir pour limiter la force de sa monnaie… 

La politique des USA est de comprimer au maximum l’économie russe jusqu’à ce que la Russie accepte de capituler ! Il n’y a pas d’autre objectif !

Ayant accusé la Russie moderne d’utiliser les méthodes « bolcheviques » et « soviétiques » dans son impasse géopolitique avec les USA, Mitchell a fait de Poutine le « père » de la doctrine de politique étrangère américaine depuis longtemps « une stratégie du chaos aux effets stratégiques ». 

Voilà qui a le mérite d’être clair et sans ambiguïté pour tous ceux qui voudraient persévérer dans le psittacisme ânonnant de l’accusation extravagante d’un « complotisme », exclusivement occidental, n’existant en réalité que dans les cerveaux lavés à la doctrine du mensonge étatique au service des intérêts ultralibéraux… 

Mitchell a non seulement décrit les objectifs de la politique étrangère des États-Unis, mais il a également révélé les méthodes exécrables que Washington utilise pour les mettre en pratique. Il a montré à tous ceux qui sont prêts à regarder la vérité en face, le danger exceptionnel que les États-Unis représentent pour le reste du monde et, avant tout, pour la Russie et donc pour l’Europe. Il faut le dire clairement : Les USA sont une organisation terroriste criminelle qui menace le monde entier d’extermination au nom d’une idéologie hégémoniste qui les pousse à penser que les génocides sont « légitimes » en vertu d’une prétention de domination à laquelle ils se sont identifiés !

De plus, le « Département d’État US » se réjouit ouvertement de faire le Mal et d’infliger le Mal, pour le simple plaisir de rester les maîtres absolus de la Terre ! On ne peut pas être plus ordurier que ces pervers de l’étatisme Nord-Américain…

Les moyens mis en place par les USA, pour assurer, organiser, alimenter la guerre contre la Russie

Les efforts du « Global Engagement Center » GEC, seront désormais dirigés contre les informations émanant de Russie. C’est dans ce but qu’en janvier 2017, la Commission sénatoriale des Affaires étrangères US avait rédigé le rapport : Putin’s asymmetric assault on democracy in Russia and Europe: implications for U.S. national security (L’assaut asymétrique de Poutine sur la démocratie en Russie et en Europe : Implications pour la Sécurité nationale des États-Unis). 

Le Conseil de l’Atlantique a été fondé en 1961. Son but actuel sera d’attaquer directement la Russie, via les médias sociaux. Il s’agit de donner à ces réseaux un revenu garanti pour qu’ils puissent tranquillement se consacrer à ce travail de destruction arbitraire, sans avoir à se soucier du paiement de leurs factures. Ils doivent également promouvoir l’idée que la Russie est une menace existentielle pour l’Europe et les États-Unis, justifiant le bien fondé et la raison d’être de l’occupation de l’Union européenne par les armées du 4ème Reich : Appelées OTAN.

Le Centre d’analyse des politiques européennes (CEPA) créé en 2005

Basé à Washington, et non sur le territoire de l’UE, il a un avant-poste à Varsovie. Cette organisation travaille à la promotion de l’agenda de l’armée américaine et de la politique étrangère étasunienne. Il s’agit pour elle de créer une « Europe centrale et orientale en lien étroit et durable avec les États-Unis ». Le CEPA réunit des personnalités médiatiques qui consacrent leur vie dans l’opposition à la Russie. Il attisera désormais les tensions, ou les inventera lorsqu’elles n’existeront pas, dans le but de susciter des affaires pour ses sponsors issus de l’industrie militaire. 

German Marshall Fund des États-Unis

Fondation créé en 1972 : Cette organisation n’a rien d’allemande mais elle a vu le jour en Allemagne occupée par les USA et inspirée du plan Marshall pour l’Europe. Elle se consacrera à organiser le pillage et la domination de l’Europe en l’obligeant à orienter ses lois au profit exclusif des multi nationales étasuniennes. 

Institute for the Study of War créé en 2007. Ce groupe de pression pourrait s’appeler « The Institute for the Promotion of War » (L’Institut pour la promotion de la guerre). Il travaille à pousser à plus de conflits au Moyen-Orient. L’arrivée récente et puissante de Moscou dans cette zone a conduit cette organisation à penser massivement la provocation pour la guerre contre la Russie.

 L’IFTSOW multiplie les agressions américaines. Il a soutenu la « surenchère » irakienne et a encouragé une plus grande implication des USA et de leurs alliés en Afghanistan. L’IFTSOW s’est concentré sur la Syrie, la Libye, l’Iran et désormais sur la Russie. L’une de ses lobbyistes, Jennifer Cafarella, avait demandé en 2018 que l’armée américaine envahisse carrément Damas, afin d’entraîner volontairement Washington dans un conflit direct avec la Russie et l’Iran. Le 27 août 2018, Bolton appelait ce qui reste de ses mercenaires de Daech à organiser une nouvelle attaque chimique en Syrie pour pouvoir prétexter un nouveau bombardement massif de Damas, afin de stopper la victoire définitive des Syriens contre l’Empire (du Mal : la coalition occidentale illégale de Doha et les criminels qui la dirigent) ! En décembre 2018, Trump donnait l’ordre du replis total des forces américaines en Syrie. Les USA se retiraient de la Syrie et abandonnaient à leur sort, les Kurdes pro israéliens, entraînés par les forces US. Puis un contre ordre serait donné pour maintenir la présence américaine dans le nord de la Syrie, du fait du comportement problématique des Turcs. En janvier 2020, on pouvait dire que les provocations de l’Iran par les USA allaient bon train et les mensonges pleuvaient à nouveau comme des cordes, dans les médias collabos toujours aussi niais et serviles… 

L’Occident est devenu un ensemble de sociétés coercitives et faussement consensuelles. L’Union européenne s’est dotée d’une bureaucratie plus lourde et plus oppressante que celle de l’ancienne Union soviétique. Tandis que la Russie est devenue la championne du Droit international. 

Le 9 juillet 2020, l’armée américaine débarquait en France au port de La Rochelle. Ouest-France écrivait à cette occasion que « l’armée américaine débarquait à La Rochelle pour renforcer la défense européenne », « pour renforcer le flanc Est de l’Europe face à la Russie. » 

À suivre …

source : Mondialisation

Quelles sont les forces qui poussent les États-Unis à une agression militaire internationale croissante ?

Un réquisitoire implacable et fortement argumenté sur la manière dont les USA sont les seuls responsables de la guerre en Ukraine, ils ont littéralement acculé les Russes et si par malheur ils l’emportaient, ils ne s’arrêteraient pas. C’est le point de vue chinois clairement exprimé, que l’on en déduise pas pour autant que la Chine est entrée dans un camp, si la Chine n’agissait pas comme elle agit, nous serions déjà dans une guerre mondiale. Pour le moment, c’est cette vision du monde et l’attitude politique qui est la sienne qui est la principale contribution à la paix, avec ou sans plan.

Danielle Bleitrach - Le 06/03/2023.

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par John Ross

Introduction

Depuis environ deux décennies, nous assistons à une escalade militaire des USA. Les événements qui ont mené à la guerre en Ukraine s’inscrivent dans ce cadre et en représentent une nouvelle étape qualitative. Avant cette guerre, les USA n’intervenaient que contre des pays en voie de développement ayant des forces armées bien inférieures aux leurs et ne possédant pas l’arme nucléaire.

Par ordre chronologique, voici la liste de ces interventions militaires dévastatrices :

  • le bombardement de la Serbie en 1999.
  • l’invasion de l’Afghanistan en 2001.
  • l’invasion de l’Irak in 2003.
  • le bombardement de la Libye en 2011.

En ce qui concerne l’Ukraine, les USA étaient parfaitement conscients que leur proposition d’y implanter l’OTAN qui est à l’origine de la guerre actuelle, menaçait les intérêts nationaux les plus fondamentaux de la Russie, pays qui possède d’importantes forces militaires, dont un arsenal nucléaire égal au leur. Ils ont sciemment pris le risque de franchir la ligne rouge de la Russie.

Pour l’instant ils n’ont pas envoyé de troupes en Ukraine, déclarant ouvertement que cela pourrait déboucher sur une guerre mondiale avec l’État russe. Mais leur intervention soutenue équivaut à une guerre par procuration contre la Russie. Avant le début du conflit, ils ont assuré la formation de l’armée ukrainienne, l’ont approvisionnée massivement en armes, et à ce jour, ils lui transmettent des informations satellitaires et autres renseignements etc.

Comment les USA ont-ils réussi à entraîner l’Ukraine dans la guerre ?

Les USA ont consciencieusement et minutieusement préparé cette guerre en militarisant progressivement l’Ukraine.  Vyacheslav Tetekin, membre du Comité Central de la Fédération de Russie (KPRF) en fait ci-dessous une description exhaustive. Y apparaît clairement la façon dont les USA ont instrumentalisé l’Ukraine :

« L’Ukraine (…) se prépare à la guerre depuis longtemps. Quand on compare avec des événements similaires survenus à une autre époque et dans d’autres parties du monde, on peut avancer l’idée d’un « modèle standard » des États-Unis pour atteindre leurs objectifs géopolitiques (…)

La Russie a délibérément été entraînée dans cette situation. Tout a commencé par le coup d’État en Ukraine de février 2014, quand des forces viscéralement anti-russes ont pris le pouvoir à Kiev avec le soutien des USA et de néo nazis locaux (…)

En 1991, pendant les « réformes », l’armée ukrainienne avait considérablement souffert si bien qu’en 2014 elle avait perdu toute sa puissance. L’équipement militaire ne marchait plus, le moral des officiers et des soldats était au plus bas à cause de salaires de misère. L’armée ukrainienne ne voulait plus combattre et n’en avait plus les capacités (…)

En conséquence, [après le coup d’État en 2014] le pays a révisé ses finances, sacrifiant le bien être de la population au financement des forces armées. Son budget militaire est passé de 1,7 milliards de dollars en 2014 à 8,9 milliards en 2019 (5,9% du PIB du pays)… L’Ukraine (…) a proportionnellement dépensé trois fois plus [en pourcentage du PIB] au niveau militaire que les pays développés occidentaux (…)

Ces chiffres montrent que le pays se préparait à une guerre de grande ampleur (…) Des centaines d’instructeurs venant des États-Unis et autres pays de l’OTAN ont participé à la formation de l’armée. L’Ukraine s’est préparée à la guerre sous la supervision des États-Unis.

Des sommes énormes ont été dépensées pour la réparation du matériel militaire. En 2014-2015 pendant l’agression contre le Donbass [la partie russophone de l’Ukraine de l’Est], l’Ukraine était incapable d’assurer une couverture aérienne, car tous ses avions de combat avaient besoin de réparation. Mais dès février 2022, il y avait déjà 150 chasseurs, bombardiers et avions d’attaque de l’armée de l’air ukrainienne. Une telle accumulation des forces de l’air ne s’explique qu’en vue de la prise du Donbass.

À la même période, de puissantes fortifications ont été érigées à la limite entre le Donbass et l’Ukraine (…) Fin 2021 le salaire des soldats a été multiplié par 3 (!), passant de 170 à 510 dollars. Les effectifs des forces armées ont aussi considérablement augmenté.

La première étape de la préparation de l’Ukraine à la guerre s’est ainsi achevée avec succès fin 2021. La capacité de combat de l’armée ukrainienne avait été restaurée, l’équipement militaire réparé et modernisé (…)

Cependant, même modernisée, l’armée ukrainienne n’était pas en mesure d’attaquer la Russie. Le rapport de forces n’était clairement pas en faveur de Kiev. Aussi les États-Unis ont-ils pensé à deux solutions pour mettre à profit cette nouvelle Ukraine militarisée (…) Le première était de s’emparer du Donbass et, si un heureux concours de circonstances le permettait, de procéder à l’invasion de la Crimée. La seconde était de provoquer l’intervention armée  de la Russie (…)

La Russie a alors compris qu’une Ukraine sous la coupe des États-Unis devenait un danger réel. En décembre 2021, elle a demandé à l’OTAN la mise en place de mesures garantissant ses intérêts légitimes. L’occident (…), sachant que les préparatifs de l’invasion du Donbass battaient leur plein, ont ignoré cette demande. Les unités de l’armée ukrainienne les plus aptes au combat ont été massées au pourtour du Donbass. Fortes de 150 000 soldats, elles avaient la capacité de briser la résistance de la milice populaire du Donbass en 2-3 jours, en détruisant totalement Donetsk, et de faire couler beaucoup de sang chez les défenseurs de la RPD [République populaire de Donetsk] (…)

La responsabilité de ce qui se passe en Ukraine à l’heure actuelle incombe entièrement aux États-Unis et leurs alliés, qui ont utilisé le (…) peuple ukrainien comme arme. »

L’Ukraine : saut qualitatif de l’escalade militaire américaine

L’insistance des États-Unis sur le « droit » de l’Ukraine à adhérer à l’OTAN, et leur participation à sa remilitarisation, montrent qu’ils ont préparé le conflit en Ukraine, tout en sachant pertinemment que cela mènerait inéluctablement à une confrontation avec la Russie. Les États-Unis sont montés d’un cran : ils ne ciblent plus seulement des pays en voie de développement – ce qui est déjà, en soi, horrible et inacceptable – mais des États puissants comme la Russie, et font par là même courir le risque d’un conflit militaire mondial.

Est-ce temporaire, auquel cas on pourrait s’attendre ultérieurement à un retour à des méthodes plus « pacifiques », ou est-ce une orientation à long terme ?

C’est une question essentielle qui concerne l’ensemble des pays, et plus particulièrement la Chine, qui dispose, elle aussi, d’un puissant État.

En effet, en même temps qu’ils préparaient l’offensive contre la Russie, les USA ont imposé des droits de douanes à l’économie chinoise, mené une campagne internationale systématique de mensonges sur le Xinjiang, et tenté de saper le principe d’une « seule Chine », au niveau de la province de Taïwan.

Parmi leurs actions vis-à-vis de Taïwan :

• Biden a invité une représentante de Taipei à sa cérémonie d’investiture. C’était la première fois, depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre les États-Unis et la Chine dans les années 70.

• Avant qu’elle ne tombe malade du Covid, Mme Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, avait annoncé qu’elle allait se rendre à Taipei.

• Les USA ont appelé à la participation de Taipei aux Nations unies

• Ils ont intensifié leurs ventes d’armes et d’équipements à l’île.

• Visites de délégations américaines à Taipei

• Les USA ont renforcé leur présence militaire en mer de Chine méridionale et envoyé régulièrement des navires de guerre américains dans le détroit de Taiwan.

• Les forces spéciales américaines ont assuré la formation des troupes terrestres et des soldats de la Marine de Taïwan.

Les États-Unis savent que la politique d’« une Chine unique » répond aux intérêts nationaux fondamentaux de la Chine. C’est le socle sur lequel reposent les relations sino-américaines depuis 50 ans, c’est-à-dire depuis la visite de Nixon à Beijing en 1972. Son abandon équivaudrait à franchir la « ligne rouge » de la Chine.

Ces provocations américaines envers la Chine et la Russie, et l’escalade militaire sont amenées à durer. Ce sujet est trop sérieux pour être traité à la légère. Il s’agit de guerres qui pourraient avoir des conséquences catastrophiques. Toute exagération ou simple propagande, dans un sens ou l’autre, est inacceptable. Nous allons donc essayer de cerner de la façon la plus factuelle, objective et calme possible, les raisons profondes qui poussent les États-Unis à intensifier leur agression militaire, et les forces qui pourraient y mettre un frein.

De la guerre froide contre l’URSS à la nouvelle guerre froide contre la Chine : évolution de l’économie américaine

Les 2 facteurs qui expliquent l’escalade militaire américaine depuis plus de deux décennies, sont d’un côté la perte définitive du poids écrasant de leur production mondiale, et de l’autre leur maintien en tant que première puissance militaire mondiale. Le danger consisterait à ce qu’ils cherchent à compenser leur recul économique par le recours à la force armée. C’était déjà l’origine de leurs interventions militaires dans les pays en voie de développement.

Par ailleurs leur agression militaire américaine ira-t-elle jusqu’à y inclure la Chine ou, pire, jusqu’à une guerre mondiale ?

Pour y répondre, il nous faut analyser de manière détaillée la situation économique et militaire des États-Unis.

Contrairement à ce qu’ils énoncent dans leur propagande sur le « dynamisme » de leur économie, celle-ci subit en réalité un lent déclin au niveau mondial. Pour en saisir l’ampleur, comparons-la avec leur situation économique du temps de la première guerre froide des États-Unis contre l’URSS.

Données économiques de l’ancienne à la nouvelle guerre froide

En 1950, au début de la Première Guerre froide, les États-Unis représentaient 27,3% du PIB mondial selon les données d’Angus Maddison, le grand spécialiste de la croissance économique mondiale à long terme. De son côté, l’URSS, la plus grande économie socialiste de l’époque, n’en était qu’à 9,6%. Autrement dit, l’économie américaine était 273%, soit presque 3 fois, plus grande que celle de l’URSS.

Pendant toute la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, le plus haut pourcentage du PIB américain jamais atteint par l’Union soviétique fut de 44,4% en 1975.  Ainsi, même au sommet de la relative réussite économique de l’URSS, la taille de l’économie américaine était 2 fois plus importante (soit 225%). En bref, tout au long de l’« ancienne guerre froide », les États-Unis ont joui d’une supériorité économique écrasante vis-à-vis de l’URSS.

À l’heure actuelle, même aux taux de change en vigueur, le PIB de la Chine représente déjà 74% du PIB américain, un niveau bien supérieur à celui jamais atteint par l’URSS. Cela signifie, en termes de taux de change du marché, que l’économie américaine n’est que 131% celle de la Chine. Par ailleurs, la croissance de la Chine est beaucoup plus rapide que celle des États-Unis.

Calculée en termes de pouvoir d’achat, le PPA (Purchasing Power Parities), la mesure utilisée par Maddison, l’économie chinoise a déjà 18% de plus que celle des États-Unis, et d’ici 2026, selon les projections du FMI en PPA, ce sera 35%. L’écart économique entre les 2 pays est beaucoup plus étroit que ce qu’il était entre l’URSS et les USA.

Si l’on prend d’autres mesures, et ce quelle que soit la façon dont on calcule, la Chine est devenue de loin la première puissance productive mondiale. En 2019, selon les dernières données disponibles, la Chine représentait 28,7% de la production manufacturière mondiale, contre 16,8% pour les États-Unis, c’est-à-dire que la production industrielle chinoise était de 70% supérieure à celle des États-Unis. L’URSS a toujours été très loin derrière les États-Unis au niveau de la production.

Quant au commerce, les États-Unis ont perdu la guerre commerciale lancée par Trump contre la Chine, ce qui est quelque peu humiliant pour eux. Dès 2018, la Chine est devenue le premier pays du monde pour le commerce des biens. Mais à l’époque, il n’était que de 11% supérieur à celui des États-Uni. En 2021, il est passé à 35% de plus que les États-Unis. Sur le plan des exportations, la situation est encore pire pour les États-Unis. En 2018, les exportations chinoises étaient de 53% supérieures à celles des États-Unis ; et en 2021, c’est 92%. En résumé, non seulement la Chine est devenue de loin la première nation commerciale du monde, mais les USA ont perdu la guerre commerciale que les Administrations Trump et Biden avaient livrée contre elle.

Plus parlant du point de vue macroéconomique, la Chine est en tête en ce qui concerne les capitaux investissables, c’est-à-dire l’épargne (ménages, entreprises et État). Or les investissements sont la force motrice de la croissance. En 2019, selon les dernières données disponibles, l’épargne en capital brut de la Chine était, en termes absolus, 56% plus élevée que celle des États-Unis (soit 6,3 trillions de dollars pour la Chine contre 4,3 trillions pour les USA). Cependant ce chiffre sous-estime considérablement l’avance de la Chine sur les États-Unis, car il ignore l’amortissement. Si on l’intègre, alors la création annuelle nette de capital de la Chine représente 635% celle des États-Unis, soit l’équivalent de 3,9 trillions de dollars pour la Chine contre 0,6 trillions pour les USA. En somme, chaque année la Chine accroît considérablement son stock de capital, alors que celui des Etats-Unis croît peu.

La croissance économique de la Chine a dépassé de façon écrasante celle des États-Unis, non seulement comme on le savait, dans les quatre décennies qui ont suivi 1978, mais cela continue jusqu’à présent. En prix corrigés compte tenu de l’inflation depuis 2007, année précédant la crise financière internationale, l’économie américaine a crû de 24% et celle de la Chine de 177% – une croissance plus de sept fois supérieure à celle des États-Unis. En conclusion, l’économie capitaliste américaine est en train de subir une sérieuse défaite face à l’économie socialiste chinoise sur le terrain de la concurrence pacifique.

Certes la prédominance des États-Unis en termes de productivité, de technologie et de taille des entreprises persiste mais l’écart avec la Chine se rétrécit, et ils ont perdu, de toute façon, leur leadership au niveau de la production mondiale. En 2021, les États-Unis ne représentaient que 16% (calculés en PPA) de l’économie mondiale, soit 84% de l’économie mondiale leur échappaient. Il est clair que l’ère mondiale de la multipolarité, qui remplace la domination unipolaire par les États-Unis, est déjà advenue.

La conclusion qu’en tirent les USA est qu’il faut empêcher cette multipolarité économique par des moyens politiques et militaires.

La force militaire américaine

Certains cercles occidentaux minoritaires ont cru que ces revers économiques annonçaient la défaite inévitable des États-Unis ou que cette dernière était déjà advenue. On retrouve ce même  jugement erroné chez un petit nombre de personnes en Chine qui considèrent que celle-ci l’a déjà emporté globalement sur les États-Unis. Ce sont des erreurs, des illusions. Ils oublient, selon la célèbre phrase de Lénine, que « le politique précède l’économique. C’est l’ABC du marxisme », à laquelle il faut rajouter celle du président Mao « le pouvoir politique est au bout du canon ». Que les États-Unis soient en perte de vitesse économique ne signifie nullement qu’ils laisseront cette évolution se poursuivre tranquillement. Eux aussi ne placent pas l’économique avant le politique. Face à leurs défaites économiques, ils savent se tourner vers le politique et le militaire.

Leur suprématie militaire est intacte. Leur budget militaire dépasse à lui seul la somme de ceux des neuf autres pays les plus dépensiers militairement. Un seul pays est son égal dans le domaine de l’arme nucléaire : la Russie qui a hérité des stocks de l’URSS. Le nombre exact d’armes nucléaires détenues par un pays donné est un secret d’État. Cependant en 2022, une étude sérieuse réalisée par la Fédération des Scientifiques Américains, estime que la Russie possède 5977 armes nucléaires et les États-Unis 5 428. La Russie et les États-Unis ont environ chacun 1600 ogives nucléaires stratégiques actives déployées. Quant à la Chine, il est évident que les États-Unis ont bien plus d’armes nucléaires.

Quant aux armes conventionnelles, les dépenses américaines devancent celles de tout autre pays.

Du temps de la première guerre froide, si les deux pays s’équivalaient du point de vue nucléaire, l’économie soviétique était largement en dessous de celle des USA. Aussi la stratégie américaine était centrée sur l’économie.

Ainsi quand, dans les années 80, Reagan initia la militarisation, l’objectif n’était pas de lancer une guerre contre l’URSS mais de pousser cette dernière dans une course aux armements fort préjudiciable à son économie. C’est pourquoi, malgré les tensions, la guerre froide ne s’est jamais transformée en guerre « chaude ».

Maintenant, c’est l’inverse. Les États-Unis, considérablement affaiblis économiquement mais gardant leur prépondérance militaire, tentent de déplacer les enjeux sur le terrain militaire. Cette orientation qui s’inscrit sur le long terme, ouvre une période très dangereuse pour l’humanité. La tentation est grande pour les États Unis d’utiliser des moyens militaires « directs » ou « indirects » contre la Chine pour enrayer son développement économique.

Utilisation de la force militaire indirectement

Avant d’avoir recours à la solution extrême, à savoir l’affrontement militaire direct, il existe d’autres voies, indirectes, déjà utilisées ou en cours de discussion, qui permettent aux USA de tirer avantage de leur supériorité militaire pour imposer leurs choix :

• Profiter de la relation de subordination militaire de certains pays envers les USA pour les inciter à adopter des politiques économiques hostiles à la Chine – c’est le cas de l’Allemagne et de l’Union européenne.

• S’opposer à la multipolarité économique existante, en y substituant des alliances dominées unilatéralement par les États-Unis – l’OTAN, le Quad (États-Unis, Japon, Australie, Inde) etc…

• Forcer les pays qui entretiennent de bonnes relations économiques avec la Chine à restreindre ces relations – cf l’Australie

• Mener potentiellement des guerres contre des alliés de la Chine

• Entraîner la Chine dans une guerre « partielle » avec les USA. C’est l’objet d’intenses discussions en ce moment aux États-Unis à propos de Taïwan.

Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, Janan Ganesh, principal commentateur politique américain du Financial Times, a illustré ces pressions militaires directes et indirectes :

« Dès 2026 (…) le gaz naturel liquéfié arrivera par tanker sur les côtes au Nord de l’Allemagne, sera déversé dans des cuves de stockage cryogénique réglées à moins 160°C, puis sera « re-gazéifié » avant de transiter par le réseau. Cela remplacera les importations russes.

L’Allemagne n’a pas de terminal GNL à l’heure actuelle… Parmi les exportateurs susceptibles d’en tirer profit, les États-Unis se trouvent être plus proches que l’Australie (…)

Et ces exportations ne sont pas tout. En effet, si l’Allemagne tient sa promesse récente de prioriser la défense, cela permettrait alors aux USA de partager les charges financières et logistiques de l’OTAN (…). Une Europe plus liée à l’Amérique et qui soit aussi moins une charge pour elle(…). Loin d’empêcher le tournant américain vers l’Asie, la guerre en Ukraine pourrait au contraire le faciliter.

Quant à cette partie du monde [le Pacifique] (…) le Japon pourrait difficilement faire plus dans son soutien à Kiev et donc à Washington. »

En résumé, les États-Unis s’appuient sur leur prépondérance militaire pour augmenter la dépendance économique de l’Allemagne et du Japon à leur égard. Bien d’autres variantes sont envisageables mais le trait commun à tous ces scénarios est l’emploi de la force militaire directe ou indirecte pour remédier à  leur affaiblissement économique relatif.  

Si l’économie chinoise continue à se développer à cette vitesse, à un moment donné ses forces militaires pourraient égaler celles des États-Unis. C’est impossible à court terme. En effet, il faudrait des années à la Chine pour construire un arsenal nucléaire similaire à celui des États-Unis, à supposer qu’elle le veuille. Il faudrait probablement encore plus de temps pour produire les armes conventionnelles – vu les hauts niveaux impressionnants de technologie et de formation requis dans les secteurs de pointe que sont l’aviation, la marine etc.  

Signification de la guerre en Ukraine

Les causes de cette guerre ont été examinées en détail dans l’article 俄罗斯发起军事行动是在保卫中国的西部防线 En voici les deux principaux enseignements.

Le premier enseignement est qu’il ne sert à rien d’implorer la clémence des États-Unis. Après la dissolution de l’URSS en 1991, pendant 17 ans, la Russie a essayé d’entretenir des relations très amicales avec les États-Unis. La soumission de la Russie aux Etats-Unis, sous la présidence d’Eltsine, en était même humiliante. Pendant le premier mandat de Poutine, elle les a soutenus dans la guerre contre le djihad islamique et l’invasion de l’Afghanistan. Mais la réponse des États-Unis a été de violer leur promesse que l’OTAN n’avancerait pas « d’un pouce » vers la Russie et au contraire d’augmenter agressivement leur pression militaire sur la Russie.

Le second enseignement est que l’issue de la guerre en Ukraine est cruciale non seulement pour la Russie mais aussi pour la Chine et le reste du monde. Si jamais la Chine décidait d’accroître son arsenal nucléaire, pendant le temps que cela prendrait, elle continuerait d’entretenir de bonnes relations avec la Russie ce qui ne manquerait pas de dissuader les USA de se lancer dans une attaque contre la Chine. L’objectif des USA en Ukraine est précisément de provoquer un changement politique en Russie pour qu’y soit installé un gouvernement qui ne défende plus les intérêts de la Russie en tant que nation, un gouvernement qui se soumette à la volonté américaine et soit hostile à la Chine. Si cela arrivait, alors la Chine serait confrontée à une menace militaire américaine beaucoup plus conséquente, et à un grave danger stratégique du fait de sa très longue frontière commune avec la Russie dans le Nord. Elle se trouverait alors encerclée par le Nord et les intérêts nationaux des 2 pays, Russie et Chine, seraient sérieusement compromis.

Voici ce qu’en dit Sergei Glaziev, ministre de la Commission économique eurasienne de Russie : « Quand ils ont réalisé qu’ils n’arrivaient pas à faire plier la Chine par le biais de la guerre commerciale sans merci qu’ils lui livraient, les Américains se sont tournés vers la Russie, qu’ils considèrent comme un maillon faible de la géopolitique et de l’économie mondiales. Les Anglo-Saxons cherchent comment mettre en œuvre leur (…) projet de destruction de notre pays [la Russie], et même temps d’affaiblissement de la Chine parce que l’alliance stratégique de la Fédération de Russie et de la RPC, c’en est trop pour les États-Unis ».

L’escalade militaire américaine va-t-elle se poursuivre ?

Il n’existe pas au niveau intérieur, c’est-à-dire national américain, de forces capables de freiner l’agression internationale des USA. Or ces derniers ont montré par le passé, qu’ils pouvaient déployer une violence inouie allant jusqu’à la volonté de détruire des pays entiers.

• Pendant la guerre de Corée, sans même avoir recours à l’arme nucléaire, avec juste des explosifs, des bombes incendiaires et du napalm, les Etats-Unis ont détruit pratiquement toutes les villes et villages de la Corée du Nord, et environ 85% de ses bâtiments.

• Au Vietnam, les bombardements américains étaient pires. De 1964 au 15 août 1973, l’armée de l’air américaine a largué en Indochine, 2 millions de tonnes de bombes et autres munitions, et leurs avions de la marine américaine 1,5 million de tonnes supplémentaires en Asie du Sud-Est. Edward Miguel et Gérard Roland l’ont consigné dans une étude exhaustive : « Ce tonnage dépassait de loin celui utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée. L’US Air Force a écoulé 2 150 000 tonnes de munitions pendant la Seconde Guerre mondiale –  dont 1 613 000 sur le théâtre européen et 537 000 sur celui du Pacifique – et 454 000 tonnes pour la guerre de Corée (..) Les bombardements américains sur le Vietnam ont donc été multipliés par trois (en poids) si on compare à ceux de la Seconde Guerre mondiale, sur les théâtres européen et pacifique combinés, et par quinze par rapport à la guerre de Corée. Si on rapporte à la population vietnamienne d’avant-guerre qui était d’environ 32 millions, cela s’est traduit par des centaines de kilogrammes d’explosifs par habitant. Pour prendre une autre comparaison, les bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki avaient une puissance d’environ 15 000 et 20 000 tonnes de TNT (…) alors que les bombardements américains en Indochine représentent 100 fois l’impact combiné de ceux d’Hiroshima et de Nagasaki ». Outre les engins explosifs, les États-Unis ont fait usage d’armes chimiques telles que le fameux « agent orange » qui a généré des difformités atroces chez les personnes touchées.

• L’invasion de l’Irak fut moins longue, et par conséquent la quantité d’explosifs utilisés par les USA fut moindre qu’en Indochine, mais les États-Unis étaient déterminés à ravager le pays sur une période prolongée. Aussi ont-ils eu recours à des armes particulièrement effroyables tel que l’uranium appauvri qui, plusieurs années après, continue à engendrer des malformations congénitales.

• Quand ils ont bombardé la Libye, les États-Unis ont transformé un pays qui avait été l’un des plus riches d’Afrique (par habitant), avec y compris un État-providence développé, en une société déchirée par des conflits inter-tribaux où des gens mis en esclavage sont ouvertement vendus.

Il n’y a pas de crime contre l’humanité devant lequel les USA reculent. S’ils pensaient pouvoir éliminer le défi économique chinois par la guerre atomique, rien ne dit qu’ils ne le feraient pas. De plus, bien qu’il y ait certes des mouvements anti-guerre aux États-Unis, ils ne sont pas assez puissants pour empêcher les États-Unis d’utiliser l’arme nucléaire s’ils le décidaient. Sur le plan intérieur, aucun contre pouvoir n’aurait la capacité d’empêcher les USA de lancer une guerre contre la Chine.

Par contre, des entraves extérieures existent. Ainsi la possession d’armes nucléaires par d’autres pays, sont un moyen de dissuasion fondamental contre une attaque nucléaire américaine. C’est pourquoi l’explosion de la première bombe nucléaire chinoise en 1964 fut considérée, à juste titre, comme un succès national. Cependant, contrairement aux États-Unis, la Chine a adopté le principe de « non emploi en premier » de l’arme nucléaire, montrant ainsi son choix défensif et sa volonté de retenue.

Qu’est ce qui guide la politique américaine ?

Depuis la Seconde Guerre mondiale, la politique américaine suit un schéma logique et rationnel. Lorsque les États-Unis se sentent en position de force, ils agressent. Quand ils se sentent affaiblis, ils adoptent un profil « pacifique ». La guerre du Vietnam en est la parfaite illustration.

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis s’estimaient assez forts pour attaquer la Corée. Malgré leur échec dans cette guerre, ils continuèrent à se sentir suffisamment confiants pour isoler diplomatiquement la Chine (1950-60), l’exclure de l’ONU, rompre toute relation diplomatique directe avec elle, etc. Cependant la guerre du Vietnam, lutte d’un peuple pour sa libération nationale qui bénéficia du soutien militaire massif de la Chine et de l’URSS, fut un tournant. Les États-Unis essuyèrent une grave défaite. Fragilisés, ils optèrent pour l’apaisement avec la Chine. Ceci fut symbolisé par la visite de Nixon à Pékin en 1972, suivie de la mise en place de relations diplomatiques complètes entre les 2 pays. Peu de temps après, les États-Unis lançaient leur politique de « détente » avec l’URSS.

Mais dès qu’ils eurent récupéré, dans les années 80, du temps de Reagan, leur bellicisme envers l’URSS a de nouveau resurgi.

La crise financière internationale

On retrouve le même schéma dans la crise financière internationale de 2007/8 qui a porté un coup très dur à l’économie américaine. Les États-Unis ont alors préconisé la coopération économique internationale, et participé à la création du groupe des pays du G20, affichant en particulier une attitude coopérative envers la Chine etc.

Mais dès que leur économie a redémarré, leur hostilité envers la Chine est revenue, aboutissant au déclenchement par Trump de la guerre commerciale contre la Chine.

Comparaison avec la période précédant la Seconde Guerre mondiale

Un retour historique sur le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale nous apprend que c’est la militarisation du Japon débouchant sur l’invasion du nord-est de la Chine en 1931, et l’arrivée au pouvoir d’Hitler en Allemagne en 1933 qui ont conduit à cette guerre. Mais il n’y avait rien d’inéluctable. Entre 1931 et 1939 eurent lieu toute une série de défaites et de capitulations, et une totale absence de réaction face aux militaristes japonais et aux nazis allemands. C’est cela qui a permis de passer des premières victoires japonaise et allemande à la guerre mondiale.

Ainsi, en Asie, pendant les années 30, le Kuomintang était plus attaché à combattre le PCC qu’à repousser le Japon. Pour leur part, les États-Unis n’ont rien fait pour stopper le Japon jusqu’à ce qu’ils soient eux-mêmes attaqués à Pearl Harbor en 1941. En Europe, la Grande-Bretagne et la France sont restés passifs face à la remilitarisation de l’Allemagne alors qu’elles avaient le droit d’intervenir en vertu du traité de Versailles. Elles n’ont pas non plus soutenu le gouvernement légitime d’Espagne en 1936 face au coup d’État fasciste et à la guerre civile lancés par Franco avec le soutien d’Hitler. Elles ont entièrement capitulé face à Hitler lors du démembrement de la Tchécoslovaquie grâce au célèbre pacte de Munich en 1938. Une réaction ferme aurait pu stopper le Japon et l’Allemagne avant que cela ne dégénère mais toutes ces capitulations et ces défaites ont ouvert la voie à la Seconde Guerre mondiale.

L’histoire semble se répéter aujourd’hui. Certes nous ne sommes pas comme en 1938, à un an d’une guerre mondiale. Cela ressemblerait plus à 1931. À ce jour, l’idée de déclencher un conflit généralisé ne recueille le soutien que d’une infime minorité dans certains secteurs de politique étrangère et de l’establishment militaire américains. Mais si les États-Unis subissent des défaites, ils ne s’engageront certainement pas dans un affrontement direct avec la Chine ou la Russie. Par contre s’ils gagnent, le risque existe que, acculés par leur affaiblissement économique et munis de leur équipement militaire supérieur, ils s’engagent dans un conflit mondial majeur, comme ce fut le cas en 1931, après l’invasion du nord-est de la Chine par le Japon, et l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933.

C’est pourquoi il est primordial de s’assurer que les États-Unis ne remportent aucune bataille immédiate, que ce soit la guerre qu’ils ont provoquée en Ukraine ou leur tentative de miner la politique d’« Une seule Chine » (Taïwan).

Quelles forces pourraient contrecarrer l’agression militaire américaine

Deux forces ont la capacité d’enrayer la dynamique guerrière des USA :

• La plus efficace est le développement même de la Chine qui non seulement  améliore le niveau de vie de la population chinoise, mais pourrait à terme constituer un armement de taille comparable à celui des États-Unis, ultime moyen de dissuasion à leur égard.

• La seconde est l’opposition de nombreux pays dont la population représente l’immense majorité des habitants de la planète. Leur résistance est motivée non seulement par des raisons morales, mais aussi pour défendre leurs propres intérêts. Ainsi la guerre en Ukraine, fomentée par les USA afin qu’elle adhère à l’OTAN, a provoqué une augmentation massive des prix alimentaires internationalement, la Russie et l’Ukraine étant les premiers fournisseurs de blé et d’engrais. L’interdiction imposée à Huawei de développer la 5G signifie pour les pays ayant accepté cet ultimatum, que leurs habitants sont obligés de payer plus cher leurs télécommunications. De même la pression américaine pour forcer l’Allemagne à acheter le Liquid Natural Gas américain, au lieu du gaz naturel russe, a fait monter les prix de l’énergie en Allemagne. En Amérique latine, ils s’en prennent aux pays qui poursuivent des politiques d’indépendance nationale. Quant aux ménages américains, ils sont eux aussi affectés par les tarifs douaniers contre les exportations chinoises qui ont fait monter le coût de la vie.

Ces deux obstacles à l’offensive américaine, le développement de la Chine et la résistance de l’écrasante majorité de la population mondiale, se renforcent mutuellement. L’essor impressionnant de la Chine, résultat des sacrifices énormes du peuple chinois et de ses victoires depuis la création du PCC et de la République populaire de Chine est le facteur déterminant parmi ces deux forces. Quant à l’articulation précise de ces 2 facteurs, c’est aux personnes ayant accès à toutes les informations disponibles au niveau de la direction de l’État de réfléchir aux étapes et mesures concrètes nécessaires.

Que vont décider les USA ?

Comme nous l’avons analysé dans un précédent article 俄罗斯发起军事行动是在保卫中国的西部防线?, l’humanité fait face à un grave danger dans la période à venir. Historiquement, une analogie s’impose avec la célèbre déclaration du chef d’état-major allemand Moltke en 1912 : « la guerre est inévitable et le plus tôt sera le mieux ». Du point de vue allemand, c’était une décision tout à fait rationnelle. Les économies russe et américaine croissaient plus rapidement que l’Allemagne, ce qui les conduirait inévitablement à dépasser militairement l’Allemagne. Aussi, Moltke s’est-il empressé d’appeler à la guerre le plus tôt possible.

L’escalade militaire des USA est déjà en cours, mais ils hésitent encore. Ils sont en train d’analyser la situation pour évaluer jusqu’où ils peuvent aller. Ils ont provoqué la guerre en Ukraine avec leur menace d’y installer l’OTAN, se sont engagés dans une guerre par procuration, et exercent une pression maximale sur leurs alliés afin que ces derniers sacrifient leurs propres intérêts et s’alignent sur eux. Cependant ils n’osent pas encore mobiliser leurs propres troupes. 

Par ailleurs les relations entre la Russie et la Chine sont une question décisive pour les États-Unis. Ils redoutent plus que tout au monde, une union économique et militaire des 2 pays. Aussi leur objectif stratégique est-il de les diviser afin de mieux attaquer chacun d’eux séparément, y compris militairement.

En conclusion

Même si la crise ukrainienne présente, évidemment, des spécificités nationales, elle est aussi la manifestation de l’escalade militaire américaine. Cette dernière se poursuivra tant que les USA n’auront pas subi de défaites extérieures. Résultant de la situation globale des États-Unis, elle n’est pas près de s’arrêter, avec comme but ultime, la Chine.

Voici comment se présente l’avenir :

• il faut malheureusement anticiper une augmentation des attaques contre la Chine et autres pays

• en cas de défaite pour les USA, il faudra certes accueillir les occasions d’ouverture « pacifique », sans pour autant oublier qu’ils profiteront de ces périodes d’apaisement pour remobiliser leurs forces afin de lancer une nouvelle offensive.

• l’essor de la Chine étant en définitive le facteur déterminant pour faire reculer le bellicisme américain, il est dans l’intérêt des pays victimes des USA que ce développement chinois se consolide

• le degré d’intensification militaire américaine dépendra du succès ou non des conflits en cours.

Il est évidemment impossible de savoir à l’avance, dans les détails, la voie précise que prendra la politique militariste américaine. Mais dans l’immédiat, l’élément décisif en est l’issue de la guerre en Ukraine. Si les États-Unis gagnent cette guerre, leur militarisme s’étendra. Si, en revanche, ils subissent un revers, il leur sera plus difficile d’attaquer la Chine.

source : Histoire et Société

Ô foudre, je t’ordonne de frapper mon ennemi !

Source : The Saker francophone

 

« Lorsque nous voyons une politique publique complètement insensée qui est devenue un dogme universel – comme l’internationalisme libéral dans la politique étrangère américaine d’après-guerre – nous sommes généralement face au fantôme pourri et ossifié d’une stratégie qui, dans sa jeunesse, était saine et efficace. » – Curtis Yarvin, Le miroir gris


Par James Howard Kunstler – Le 17 février 2023 – Source Clusterfuck Nation

Voici l’endroit le plus touché par la foudre au monde

Après que le commandant en chef « Joe Biden » a démontré notre capacité à abattre un ballon espion chinois qui se promenait tranquillement dans le jet stream à travers l’Amérique du Nord, il a lâché l’armée de l’air sur tous les autres objets aériens menaçants qui planaient dans nos cieux souverains et… Ira Tonitrus… mission accomplie ! Il a fallu au président une semaine de plus pour admettre, penaud, que les trois autres cibles étaient « très probablement des ballons liés à des entreprises privées, des institutions de loisirs ou de recherche », et non des envahisseurs extraterrestres venus d’une autre galaxie, comme l’ont laissé entendre les communiqués du régime et comme les médias l’ont annoncé pendant des jours. Note à l’intention de la communauté américaine des montgolfières pour la prochaine saison de lancement de printemps : ayez très peur !

 

Si la Russie a été impressionnée par le succès de l’opération ballon, elle n’a fait aucun commentaire. La Russie était occupée à neutraliser l’animal de compagnie de l’Amérique, l’Ukraine, envoyée dans l’arène pour amadouer la Russie en vue d’une révolution visant à renverser le méchant Vlad Poutine – du moins selon notre véritable secrétaire d’État (et organisatrice de la guerre en Ukraine), Victoria Nuland, dans des remarques faites cette semaine au Carnegie Endowment, un groupe de réflexion de Washington.

En parlant de chars, nos alliés de l’OTAN hésitent à envoyer ces chars guerre Leopard-2 dans le chaudron ukrainien. Quelque chose dans tout cela avait une odeur décourageante d’acte de guerre, tout comme, d’ailleurs, l’explosion des gazoducs Nord Stream, alléguée par le journaliste vétéran Seymour Hersh – bien que cette cabriole était en fait contre un membre de l’OTAN et un allié supposé des États-Unis, l’Allemagne. WTF ? Les agissements de la société occidentale ne deviennent-ils pas un peu trop complexes pour le confort ?

Quoi qu’il en soit, il s’avère que les trente et un chars Abrams promis par les États-Unis à l’Ukraine n’ont pas encore été assemblés à l’usine de chars. Il s’agit d’une commande spéciale, voyez-vous, car nous ne voulons pas envoyer les derniers modèles dotés d’un blindage de très haute technologie que les Russes pourraient capturer et utiliser… M. Zelensky devra donc se calmer en attendant la livraison, disons vers Noël… s’il n’est pas en train de chanter Izprezhdi Vika quelque part dans le comté de Broward, en Floride, d’ici là.

Le plus gros problème de la Russie pour résoudre ce conflit à sa frontière, c’est de le faire d’une manière qui ne rende pas « JB » et sa bande de va-t-en-guerre tellement fous qu’ils aient recours à un dénouement de type Thelma-et-Louise, avec des bombes atomiques et la fin du monde. En fait, l’Amérique a posé une bombe sur le perron de la Russie, qui doit maintenant la désamorcer avec soin. La farce elle-même n’était que la dernière d’une longue série d’escapades militaires américaines insensées qui se sont soldées par une humiliation pour nous, la plus récente étant le fiasco afghan. Au mieux, celle de l’Ukraine – que nous avons commencée en 2014 – est en passe de couler l’OTAN, de plonger l’Europe dans le froid et l’obscurité, et de mettre les États-Unis en faillite.

Pendant ce temps, l’Amérique se désintègre rapidement sur le front intérieur. Est-ce une tentative de suicide ou un meurtre ? C’est un peu difficile à dire. Les choses explosent d’un océan à l’autre – installations de transformation alimentaire, poulaillers géants, réseaux électriques régionaux, raffineries de pétrole. La dernière en date, bien sûr, est le déversement de produits chimiques provenant de l’accident ferroviaire de Norfolk-Southern à East Palestine, dans l’Ohio, incendié par un conclave de responsables gouvernementaux censés empêcher les liquides toxiques de s’infiltrer dans le bassin versant de la rivière Ohio et au-delà. Bien sûr, pendant les tergiversations qui ont précédé l’incendie, suffisamment de chlorure de vinyle s’est infiltré dans les cours d’eau alimentant le grand fleuve pour tuer d’innombrables poissons. Et puis l’incendie des piscines chimiques restantes a provoqué un champignon de dioxine et d’autres poisons qui ont tué la faune, les animaux domestiques et les poulets des environs avant que le miasme maléfique ne soit emporté par le vent vers l’est, jusqu’à la côte atlantique densément peuplée.

On peut se demander si une armée de saboteurs n’est pas en liberté dans le pays. Étant donné que la frontière avec le Mexique est largement ouverte, pourquoi les adversaires de l’Amérique n’enverraient-ils pas des équipes de démolition entières pour mettre à mal nos infrastructures ? Il ne fait aucun doute que des gens de toute la planète se sont faufilés à travers le Rio Grande. Certains d’entre eux sont sûrement en mission. L’Amérique est remplie de cibles « molles », de choses non surveillées et indéfendables – notamment des dizaines de milliers de kilomètres de voies ferrées. De toutes les raisons de s’inquiéter de la politique d’ouverture des frontières de « Joe Biden », celle-ci est la moins discutée, même dans les médias alternatifs. Mais elle semble être une évidence pour les intérêts malveillants qui pourraient vouloir nous embobiner et nous mettre hors d’état de nuire.

La triste vérité de ce moment de l’histoire est que les États-Unis ont trop de problèmes avec leurs propres affaires pour se lancer dans des mésaventures à l’étranger – et nous n’aurions pas pu choisir un pire endroit que l’Ukraine pour le faire. La logistique pure est invraisemblable. La géographie est mortellement défavorable. L’endroit fait incontestablement partie de la sphère d’influence de la Russie depuis des siècles et cette dernière a la ferme intention de pacifier l’endroit à tout prix. Les pourparlers de paix sont apparemment hors de question pour nos dirigeants. Quelque chose doit céder, et ce quelque chose est probablement le système financier de la civilisation occidentale. Il est prêt à exploser de toute façon, et quand il le fera, nous aurons d’autres choses à penser.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

What the America got wrong

Sorce : The Saker - par Observer R - Le 24/02/2023.

 

ARRIÈRE-PLAN

Une recherche rapide sur Internet pour le terme "What Russia Got Wrong" donne beaucoup d'entrées. Cependant, une recherche rapide du terme "What America Got Wrong" donne une liste plutôt clairsemée. C'est compréhensible puisque le récit en Occident est que la Russie est perdante dans les relations internationales. En outre, les groupes de réflexion et les études gouvernementales des États-Unis (États-Unis) sont orientés vers l'analyse de la Russie, en tant que pays concurrent, et non pas tant vers la situation aux États-Unis. Il y a des exceptions, mais elles sont souvent exprimées en termes de besoin de plus d'argent pour divers programmes militaires américains. Il peut donc être utile d'examiner quelques sujets et de voir comment les États-Unis s'en sortent.

* L'AMÉRIQUE S'EST TROMPÉE : MILITAIRE

À l'avenir, il semble plus que temps d'examiner certaines lacunes importantes qui sont devenues évidentes dans la quête américaine pour rester une grande ou la plus grande puissance militaire. Bon nombre de ces éléments ont été mis en avant récemment dans les discussions publiques et sont des considérations importantes en termes d'armes et de force militaire.

Les États-Unis ont continué à se procurer des armes que de nombreux critiques perçoivent comme n'étant pas adaptées à l'ère moderne, ou qui sont simplement obsolètes. Ces armes sont généralement très coûteuses et empêchent les fonds d'être réaffectés à de meilleurs usages. Les exemples habituels sont les porte-avions, les avions de chasse furtifs, les navires de combat littoral, etc. Au lieu de cela, les États-Unis auraient dû réorienter leurs financements et leurs efforts vers des missiles hypersoniques, la guerre électronique, des systèmes de défense aérienne et peut-être des sous-marins plus avancés. Ainsi, les États-Unis ont vraiment un "écart de missiles" à affronter. La mauvaise réputation que la défense aérienne a eue avec l'épisode "Star Wars" sous le président Reagan a retardé les travaux dans ce domaine pendant de nombreuses années. Il semble maintenant qu'au moins un pays étranger, la Russie, est considérablement en avance sur les États-Unis en matière d'équipement de défense aérienne.

De plus, il y a longtemps, les États-Unis ont établi environ 800 bases militaires dans le monde. Ces bases étaient utiles à l'époque de la diplomatie de la canonnière et lorsque l'hégémonie américaine nécessitait une préparation approfondie pour une action militaire partout dans le monde. Hier et aujourd'hui, ces bases nécessitent beaucoup de main-d'œuvre et de financement pour fonctionner, mais il n'est pas clair qu'elles servent un objectif essentiel à notre époque. D'autres pays se sont chargés de combattre les pirates et de bombarder les tanières des terroristes. L'effort américain pourrait être considérablement réduit.

Le système américain de développement de nouvelles armes et de production d'armes a souffert de ne pas « en avoir le plus pour son argent ». Il est souvent souligné que les États-Unis dépensent en armements plusieurs fois ce que font les autres pays, mais ne semblent pas en obtenir plus ou de meilleures armes en conséquence. C'est probablement tout le système qui doit être repensé. Une option serait de faire en sorte que l'armée gère certaines de ses propres usines, comme à l'époque des armureries. Peut-être qu'un peu de propriété gouvernementale fournirait une certaine concurrence qui fait cruellement défaut actuellement. Les politiciens exigent même que l'armée achète des armes dont elle ne veut pas, ce qui donne essentiellement naissance à la théorie selon laquelle le but du ministère de la Défense est de dépenser beaucoup d'argent, et pas nécessairement de gagner des guerres.

Les États-Unis fonctionnent avec de l'argent emprunté et du temps emprunté, à mesure que l'effet pétrodollar s'épuise. L'armée devra être réduite lorsque la crise viendra, mais il ne semble pas que suffisamment de réflexion et de planification soient faites pour se préparer à ce jour.

Il y a d'autres domaines liés à l'armée où les choses ne semblent pas aller bien pour les États-Unis. Un certain nombre d'entre eux sont développés dans un livre d'un ancien secrétaire à la Défense par intérim, Christopher C. Miller. L'un concerne le faible nombre de recrutements, où une solution controversée, mais peut-être utile, serait de rétablir le service militaire universel. Cela pourrait en fait être une combinaison de nombreux types de services publics militaires et civils, y compris une idée révisée et élargie du Civilian Conservation Corps (CCC).

Cela évoque une autre avenue pour former les jeunes recrues à diverses compétences, et également combler une lacune dans la préservation historique : Par exemple, la restauration du dernier grand navire à vapeur construit en Amérique, le SS United StatesIl a été construit comme paquebot, mais avec la possibilité de le transformer en navire transport de troupes en cas de guerre. En tant que tel, il a été conçu comme très résistant au feu et avait une vitesse très rapide. Il pourrait désormais être utilisé comme navire-école dans toutes les facettes de l'exploitation et de la maintenance, les diplômés ayant un meilleur curriculum vitae pour rechercher des emplois dans l'US Navy et les garde-côtes, mais aussi dans l'immense armada de navires de croisière naviguant autour du monde. Il y a relativement peu de paquebots importants conservés aujourd'hui, cet effort sauverait l'un des points forts de l'ingénierie et de la fabrication américaines, en plus de développer un cadre de travailleurs qualifiés qui pourraient également être en mesure d'occuper des emplois liés à la réparation des infrastructures américaines.

* L'AMÉRIQUE S'EST TROMPÉE : LA FINANCE

Cette catégorie contient un certain nombre d'éléments qui doivent être revus. L'une d'elles est l'idée que chaque pays doit avoir une banque centrale. Oublié est le fait que les États-Unis ont fonctionné sans banque centrale pendant environ 72 ans. La Banque des États-Unis a pris fin en 1841 et la prochaine banque centrale n'est arrivée qu'en 1913 avec le système de réserve fédérale. Maintenant que les États-Unis fonctionnent sous un système de banque centrale depuis un siècle, cela semble faire partie de l'ordre naturel et presque personne ne le remet en question. Le public américain a remis vigoureusement cette notion en question au 19 eSiècle. Le fait est que les États-Unis sont passés d'une puissance mineure à peut-être la plus grande économie du monde au début de la Première Guerre mondiale. Pendant cette période, il a combattu la guerre civile et la guerre hispano-américaine sans avoir de banque centrale. Les paniques financières antérieures à 1913 ont été présentées comme une justification partielle de la création de la Réserve fédérale, mais la Grande Dépression et de nombreuses récessions ont eu lieu depuis la restauration de la banque centrale. Les États-Unis sont actuellement dans une situation de « grande bulle » et la banque centrale ne semble pas savoir quoi faire à ce sujet. L'ensemble du système ne fonctionne pas correctement.

Un autre problème financier est celui de la réserve fractionnaire bancaire. La plupart des gens ont les yeux vitreux à la mention de ce terme et il est rarement abordé dans les manuels d'économie. Essentiellement, la banque à réserve fractionnaire, c'est quand les banques prêtent de l'argent qu'elles n'ont pas. Lorsque les banques écrivent un chèque pour accorder un prêt, seule une petite partie du chèque est soutenue par une sorte d'argent en dépôt à la banque. Les banques peuvent créer de l'argent à partir de rien, et l'argent est ensuite détruit lorsque le prêt est remboursé. Cet arrangement était censé être nécessaire lorsque l'agriculture était une partie importante de l'économie et que des fonds supplémentaires étaient nécessaires au moment de la récolte. Les États-Unis ont dépassé cette situation depuis de nombreuses années, mais le système fractionnaire contribue à une croissance monétaire rapide pendant les périodes d'exubérance lorsque de nombreuses entreprises veulent se développer ou démarrer des opérations, et les investisseurs empruntent de l'argent pour jouer en bourse. Cela conduit à des bulles telles que le dotcom, le logement et la « toute bulle » que nous vivons actuellement. Les bulles ont fini par éclater. Ainsi, la création de la banque centrale n'a pas vraiment éliminé les paniques du 19e siècle, si quoi que ce soit, il semble les avoir aggravés. Des livres ont été écrits sur la cause et le remède des problèmes de la banque de réserve fractionnaire, mais presque rien n'a été fait à ce sujet.

Bien qu'il ne soit pas normalement appelé «finance», le problème des monopoles est un irritant constant pour la plupart des économies. La solution américaine consistait à adopter diverses lois antitrust, à démanteler de vastes organisations et à restructurer certaines industries. Par exemple, Standard Oil et American Telephone and Telegraph ont été divisés en plusieurs petits morceaux. Les chemins de fer et les compagnies aériennes ont été réglementés. Les banques ont été restructurées en entités distinctes de banque commerciale et de banque d'investissement. Les maisons de courtage étaient également séparées. Cependant, une partie de cela a fonctionné, mais d'autres non. L'éclatement du pétrole et du téléphone a fonctionné, mais ces dernières années, ces industries ont commencé à se réorganiser en vastes entreprises. La réglementation des transports n'a pas fonctionné car le gouvernement ne pouvait pas fixer les prix et les services tout en suivant le progrès technologique, des changements ont donc été apportés. Les banques ont fini par surmonter la séparation antitrust et ont fusionné les fonctions commerciales, d'investissement, de courtage et de cartes de crédit dans d'autres grandes entreprises. Les réformes des années 1930, instituées comme une correction de la configuration qui a conduit à la Grande Dépression, ont été supprimées et la situation est revenue à celle des années 1920. Sans surprise, cela, avec les défauts bancaires, a conduit aux récents booms et excès des années 1920 à nouveau. Ce qui conduira peut-être à la Grande Dépression II. 

Il est également courant aujourd'hui de reprocher à la mondialisation bon nombre des maux auxquels sont confrontés les États-Unis. La perte d'usines a été autorisée à se poursuivre sans une étude sérieuse des effets secondaires potentiels. L'idée que les ouvriers de l'acier pourraient trouver de nouveaux emplois immédiatement après la fermeture de l'usine était toujours fantaisiste. Cela était particulièrement vrai dans les endroits où l'usine était le principal employeur et où il y avait une longue distance à n'importe quel endroit avec des offres d'emploi. Le manque d'usines énormes et de travailleurs expérimentés peut également faire des ravages dans toute mobilisation militaire.

Un dernier problème financier que les États-Unis ont laissé échapper à tout contrôle est la dette nationale. L'opinion des experts suggère que la dette publique nationale totale devrait être maintenue en dessous du produit national brut (PNB). Le total américain est désormais supérieur au PNB et progresse chaque année avec les déficits budgétaires récurrents. Cela rend chaque année plus difficile de trouver une solution. Chaque solution proposée, en fait, est vigoureusement combattue par un ou plusieurs groupes d'intérêts spéciaux et le résultat est une impasse. Aucune réforme proprement dite n'est promulguée ou mise en œuvre.

* L'AMÉRIQUE S'EST TROMPÉE : TRANSPORT

Les erreurs évidentes ici incluent le fait de laisser le système d'autoroute inter-États et de défense se dégrader par manque d'entretien et de ne pas combler les chaînons manquants du système. Les autoroutes ont été conçues à l'époque du président Eisenhower pour correspondre à la répartition de la population et de l'activité économique à l'époque. Cette répartition a beaucoup changé depuis les années 1950, mais les autoroutes n'ont pas suivi. Par exemple, la I-66 aurait dû être achevée de Washington, DC jusqu'à l'Ohio au lieu de laisser de grands espaces de routes primitives entre des tronçons de super-autoroutes. Il manque des liaisons entre Denver et Salt Lake City, entre Denver et Dallas et de nombreuses autres grandes villes.

De plus, la conception des autoroutes les a acheminées vers les centres-villes au lieu de les contourner. Le résultat est que les autoroutes sont surchargées de navetteurs. Cela empêche la fluidité du trafic entre les États, ce qui était à l'origine des autoroutes. En outre, de nombreuses routes vers ou à travers les villes n'ont jamais été achevées. Par exemple, la I-95 a été construite à Washington, DC, puis s'est arrêtée, avec un grand écart avant de reprendre de l'autre côté de la ville. Cela oblige le trafic de transit à faire le tour de la ville en utilisant le Capital Beltway, ce qui augmente les embouteillages et ralentit les vitesses, en plus de gaspiller du carburant.

Dans ce cas, une solution potentielle aurait pu être de construire une super-autoroute séparée située juste à l'ouest de la I-95 conçue pour éviter à la fois le trafic local et de banlieue. Il aurait permis un trafic fluide entre le Maine et la Floride, servant ainsi à la fois un objectif civil et militaire. Par conséquent, cette autoroute aurait pu s'appeler "Military Road Number One" (MR-1). Le système interétatique d'origine sous le président Eisenhower a également été conçu pour prendre en charge toute utilisation militaire possible.

Un autre aspect du transport où l'Amérique a raté concernait les chemins de fer. Il aurait dû y avoir un « système ferroviaire inter-États » conçu et construit avec les autoroutes. Les trains longue distance souffrent des mêmes problèmes que le camionnage longue distance en devant traverser les centres villes. Cela ralentit la circulation des marchandises et augmente le danger en cas d'accident. Les nouvelles regorgent d'histoires de trains qui déraillent à l'intérieur des villes et qui, par conséquent, déversent des matières dangereuses dans l'eau et dans l'air. Il y a aussi le nombre continu d'accidents aux passages à niveau, qui auraient dû être éliminés sur un système ferroviaire interétatique.

Le manque de programmes de fabrication de transport à grande échelle aux États-Unis peut être observé dans deux cas où les États-Unis auraient dû exceller : La construction de navires de croisière et la construction d'avions de ligne supersoniques. Les compagnies de croisières doivent désormais commander leurs grands navires auprès de chantiers navals européens, notamment de Norvège, de France, d'Allemagne et d'Italie. Ce ne sont pas des pays à bas salaires, ce n'est donc pas une excuse pour le manque de construction navale américaine. De plus, bien que les Européens aient construit un avion de ligne supersonique il y a de nombreuses années, cela n'a pas été suivi par les États-Unis. L'excuse était le problème du bang sonique et le manque apparent de rentabilité commerciale. Aujourd'hui, avec le trafic important et croissant qui traverse les océans, il semblerait souhaitable de disposer d'un moyen de transport plus rapide.

*  L'AMÉRIQUE S'EST TROMPÉE : LA CULTURE

Un facteur important qui est rarement couvert dans la littérature sur la sécurité nationale est celui de l'impact de la culture nationale et de ses divers aspects, en particulier la religion et les règles et pratiques sexuelles. Il y a relativement peu de discussions dans les articles de politique étrangère publique sur la question de savoir si la religion, ou son absence, ou sa forme et son type, fait une différence dans l'étendue globale du pouvoir national dans les relations internationales. Certaines des questions portent sur la question de savoir si un pays gagne à avoir une religion pour promouvoir certains codes de conduite qui soutiennent les règles que le gouvernement applique simultanément. Ensuite, quel est l'impact d'avoir une « religion d'État » comme point focal pour faire avancer à la fois les intérêts de l'Église et de l'État ?

La Russie et les États-Unis ont été à plusieurs reprises des pays «chrétiens» et à des moments différents ont été des pays «post-chrétiens». Généralement, et très grossièrement, la Russie, pendant la période soviétique, était dans le camp « post-chrétien », tandis que les États-Unis étaient dans le camp « chrétien ». Puis, après l'implosion de l'Union soviétique, les deux pays ont changé de camp. Cela fait-il une différence? Il peut y avoir deux approches à la réponse : premièrement, l'Union soviétique a fini par se dissoudre et la question est de savoir si les politiques culturelles ont pu avoir quelque chose à voir avec cette fin ; Deuxièmement, il y a des décennies, un ouvrage universitaire sur le sexe et la culture a été publié par un universitaire anglais à Oxford et à Cambridge. Son examen peut aider à considérer les enjeux actuels liés à la culture. Un résumé de ses conclusions est le suivant, tiré de la couverture du livre:

"Publié à l'origine par Oxford Press en 1934, JD Unwin a mené cette étude historique de 86 civilisations à travers 5000 ans d'histoire et a trouvé une corrélation positive entre la réussite culturelle d'un peuple et la retenue sexuelle qu'il observe. La preuve en est que les sociétés humaines sont libres de choisir soit de déployer une grande énergie, soit de jouir de la liberté sexuelle ; il semble qu'ils ne puissent pas faire les deux pendant plus d'une génération. L'ensemble de l'histoire humaine ne contient pas un seul exemple d'un groupe devenu civilisé à moins qu'il n'ait été absolument monogame, et il n'y a pas non plus d'exemple d'un groupe conservant sa culture après avoir adopté des coutumes moins rigoureuses.

Ce domaine d'enquête scientifique a reçu peu d'attention dans les principaux magazines traitant des relations internationales et de la sécurité nationale. Il semblerait important de consulter l'étude Unwin et les autres aspects qui s'y rapportent. Ses conclusions sont-elles toujours valables ? Dans quelle mesure les campeurs « post-chrétiens » ont-ils « adopté des coutumes moins rigoureuses » ? S'ils l'ont fait, et si les conclusions d'Unwin sont toujours applicables, alors les pays qui sont devenus « post-chrétiens » seront désavantagés dans la concurrence internationale.

La culture devient une guerre, comme les guerres psychologiques, économiques, chimiques, biologiques, juridiques et autres, entre la Russie et les États-Unis. Cette semaine, le président de la Russie a prononcé un discours dans lequel il a condamné l'Occident pour ses attaques contre la culture russe, l'Église orthodoxe russe et d'autres églises. Il a spécifiquement dénoncé le traitement par l'Occident de la vie de famille et de divers comportements sexuels.

* L'AMÉRIQUE S'EST TROMPÉE : L'HÉGÉMONIE

Le gouvernement américain essaie actuellement de maintenir, ou de conserver, l'étendue du contrôle hégémonique qu'il exerce sur le reste du monde. Les sections précédentes de ce document abordent de nombreux éléments qui ne vont pas et à quel point il sera difficile pour les États-Unis de réussir. Il y a encore plus de problèmes qui ne sont pas discutés, comme les soins de santé et l'éducation. Le gouvernement de Washington semble aveugle au fait que les États-Unis glissent vers une forme d'isolationnisme. D'autres pays suivent de plus en plus leur propre chemin et refusent de recevoir des commandes de Washington. Les États-Unis se battent avec la Russie et la Chine en même temps, inconscients du fait que les États-Unis perdront le concours.

Cependant, même certaines parties de l'establishment américain commencent manifestement à sentir que tout ne va pas, car le dernier numéro de Foreign Affairs a publié un article d'Andrew J. Bacevich qui contient quelques dures vérités :

« Une combinaison d'inégalités grotesques et de débauche irréfléchie explique en grande partie pourquoi un pays aussi immense et richement doté se trouve incapable de faire face aux dysfonctionnements chez lui et aux crises à l'étranger. La puissance militaire ne peut compenser une absence de cohésion interne et d'autodiscipline gouvernementale. À moins que les États-Unis ne mettent de l'ordre dans leur maison, ils ont peu d'espoir d'exercer un leadership mondial - et encore moins de l'emporter dans une compétition essentiellement imaginaire opposant la démocratie à l'autocratie.

Les références:

Soldat secrétaire , Christopher C. Miller, Center Street, 2023

La fin de l'alchimie : l'argent, la banque et l'avenir de l'économie mondiale , Mervyn King, WW Norton, 2016

Sexe et culture , JD Unwin, Oxford University Press, 1934

État de la Nation (discours à l'Assemblée fédérale), Vladimir Poutine, président de la Russie, 21 février 2023

The Reckoning That Wasn't: Why America Remains Trapped by False Dreams of Hegemony , Andrew J. Bacevich, Affaires étrangères , Volume 102, Numéro 2, mars/avril 2023

Les mensonges de l’Amérique

Source : The Saker francophone - par Jean-Luc Baslé - Le 13/02/2023.

Expansion de l'OTAN : ce que Gorbatchev a entendu

Expansion de l’OTAN : ce que Gorbatchev a entendu

 

C’est une affaire entendue : Les dirigeants politiques mentent.

Ils mentent à leur peuple. Ils mentent sur la scène internationale. Si le rire est le propre de l’homme, le mensonge l’est aussi. Les dirigeants américains mentent. Ils le font quasiment en toute impunité grâce à la complicité des médias. Fort heureusement, parfois la vérité éclate fortuitement ou grâce aux révélations de lanceurs d’alertes, comme Edward Snowden, exilé en Russie, de journalistes d’investigation comme Julian Assange emprisonné à Londres, ou de personnes courageuses qui ne supportent pas ces mensonges, comme Chelsea Manning, emprisonnée pendant sept ans pour avoir dévoilé les exactions américaines en Irak. Ces derniers jours, quatre mensonges américains ont été révélés ou confirmés : Russiagate, le dossier Twitter, les Accords de Minsk et Nord Stream II. Nous les reprenons brièvement.

 

L’affaire Russiagate n’est plus une ‘affaire’ depuis l’enquête de Robert Mueller qui concluait en 2019 que le dossier était vide. Mais, comme le note Patrick Lawrence1, les médias en ont donné un compte-rendu si biaisé que le lecteur non-averti pouvait croire que l’affaire n’était pas close. Fort heureusement, Jeff Gerth, ancien journaliste du New York, aujourd’hui retraité, a rouvert le dossier pour le clore définitivement. Il n’y a rien de vrai dans les élucubrations des médias qui prétendaient, à l’instigation d’Hillary Clinton, que Donald Trump, son concurrent à l’élection présidentielle, était un agent des Russes ou soudoyé par eux.

La seconde affaire, connue sous le nom de ‘Twitter files’, concerne Hunter Biden, le fils du président. C’est une histoire pour le moins rocambolesque mais dont on sait aujourd’hui qu’elle est véridique grâce aux révélations du New York Post, d’Elon Musk, patron de Twitter, et de Matt Taibbi2, journaliste d’investigation. L’affaire paraît à peine croyable. Suite à un dégât des eaux, Hunter Biden remet son ordinateur à un réparateur … sans jamais le réclamer. Or, le disque révèle – outre une vidéo montrant le fils du président fumant du crack tout en faisant l’amour avec une femme – qu’il a présenté un dirigeant de la société gazière ukrainienne Burisma3 à son père pour qu’il intervienne pour que soit limogé le procureur qui enquête sur l’entreprise… ce qui fut fait. Or suite à la reprise de Twitter par Elon Musk, on apprend que des dirigeants du réseau social s’autocensuraient pour que rien ne transparaisse sur cette affaire. Elle est aujourd’hui dans les mains de la justice américaine.

La troisième affaire n’est pas américaine à proprement parler puisqu’elle concerne le Protocole de Minsk, signé le 5 septembre 2014 par la France, l’Allemagne, la Russie et l’Ukraine, et dont l’objet était de ramener la paix en Ukraine après la « Révolution Maidan » de février 2014. Surprise. Pour soulager sa conscience, Angela Merkel nous apprend récemment qu’il ne s’agissait pas d’un accord de paix mais d’une manœuvre destinée à donner du temps à l’Ukraine pour se préparer à la guerre contre la Russie.

Les États-Unis n’ont rien à voir dans cette affaire, direz-vous. Peut-être. Mais, ne sont-ils pas à la manœuvre depuis le sommet de Bucarest d’avril 2008 quand ils ont proposé à leurs alliés d’inviter l’Ukraine et la Géorgie à rejoindre l’Otan. Difficile d’imager qu’ils ne soient pas impliqués dans cette affaire… ou Angela Merkel est machiavélienne et cynique – traits de caractère qu’on ne lui connaissait pas. Rappelons que Victoria Nuland est secrétaire d’état assistante pour l’Europe et l’Eurasie, quand éclate la Révolution Maidan. Elle est restée célèbre pour son « F..k Europe » 4 qu’elle prononça alors.

Le quatrième mensonge, ou non-dit, concerne le sabotage de Nord Stream II, le gazoduc de la mer Baltique destiné à transporté du gaz de la Russie à l’Allemagne. Personne ne sait qui est le perpétrateur. Un temps la Russie fut mise en cause, mais devant l’incongruité de l’accusation, la chose fut vite oubliée. Les soupçons se sont alors portés sur la Grande-Bretagne. Nous savons aujourd’hui, grâce à Seymour Hersh, le journaliste d’investigation qui jadis révéla au public américain le massacre de My Lay5, que l’auteur n’est autre que Joe Biden, assisté de son équipe de politique étrangère : Tony Blinken, Victoria Nuland et Jake Sullivan6. Lors de la conférence de presse du 7 février 2022, suite à sa rencontre avec Olaf Scholz, Biden ne fait pas mystère de son intention de détruire le gazoduc. Voilà ce qu’il dit en réponse à une question directe7 : « si la Russie envahie l’Ukraine, Nord Stream 2 sera détruit. » Visiblement embarrassé, le chancelier botte en touche lorsqu’on l’interroge sur le même sujet. Détruire l’infrastructure d’une nation est un acte de guerre8. Cet acte fut commis sans l’aval du Congrès qui seul peut déclarer la guerre (Art. I, section 8 de la constitution américaine).

Peu me chaut ces mensonges d’antan, objecterez-vous, aujourd’hui l’Ukraine est l’affaire d’importance. Mais, c’est précisément là où ils prennent tout leur sens. Ils concernent l’Ukraine et la Russie. Souvenez-vous, James Baker, secrétaire d’état9 de George Bush père, promit à Mikhaïl Gorbatchev, en échange de son accord sur la réunification de l’Allemagne, que l’Otan n’avancerait pas d’un « pouce » à l’est. Nous savons ce qu’il advint de cette promesse !…10 11 

L’Otan avait alors 16 membres. Elle en compte désormais 30, tous à l’est de la frontière allemande, hormis l’Albanie, la Croatie, le Monténégro, et la Macédoine du nord. La guerre en Ukraine ne tournant pas à l’avantage des Ukrainiens, le Washington Post12 annonçait récemment que les États-Unis étaient prêts à négocier un accord avec la Russie. Depuis les choses ont avancé. Les Américains parlent désormais de « Korean Solution » – un armistice qui mettrait fin à la guerre, en référence à la guerre de Corée. Mais comment imaginer que les Russes apposent leur signature sur un document officiel alors que les États-Unis ont, non seulement renié leur parole à maintes reprises, mais les ont humiliés avec le reniement de la parole de James Baker et du Protocole de Minsk qu’ils avaient dans les deux cas pris pour argent comptant ?

Cela augure mal d’un quelconque accord de paix en Ukraine.

Jean-Luc Baslé est un ancien vice-président de Citigroup, et diplômé de l’Université de Columbia et de l’Université de Princeton. Il est l’auteur de « L’euro survivra-t-il ? ».

Notes

  1. The press reckoning on Russiagate, February 7, 2023. ↩
  2. Capsule summaries of all Twitter files threads to date, January 4th, 2023. ↩
  3. Hunter Biden siège au conseil d‘administration de Burisma de 2014 à 2019. ↩
  4. « Enc…. l’Europe ! » ↩
  5. Vietnam ↩
  6. How America took out the Nord Stream Pipeline, 9 février 2023 ↩
  7. Remarks by President Biden and Chancellor Scholz of the Federal Republic of Germany, 7 février 2022 ↩
  8. Un acte de guerre contre la Russie puisque Gazprom, société gazière du gouvernement russe, détient 51% des actions Nord Stream II. ↩
  9. Ministre des affaires étrangères. ↩
  10. How America double-crossed Russia and shamed the West, 9 septembre 2001. ↩
  11. What Gorbachev heard, 12 décembre 2017. ↩
  12. The 2023 War – Setting the Theatre, 13 January 2023. ↩

La guerre contre nous

Source : The Saker francophone.


« Nous vivons maintenant dans une nation où les médecins détruisent la santé, les avocats détruisent la justice, les universités détruisent le savoir, les gouvernements détruisent la liberté, la presse détruit l’information, la religion détruit la morale, et nos banques détruisent notre économie » – Chris Hedges.


Par James Howard Kunstler – Le 30 janvier 2023 – Source Clusterfuck Nation

Marc Elias

La question que l’on peut se poser ces jours-ci est la suivante : comment avons-nous fait pour militariser tout ce qui fait la vie américaine contre nous-mêmes ? Pouvez-vous nommer une institution qui ne soit pas en guerre contre le peuple de ce pays ? Les mécanismes exacts de toute cette mauvaise foi sont aujourd’hui bien visibles, et les responsables peuvent être facilement identifiés. Ce qui manque, ce sont des motifs discernables. Pour l’instant, cela ressemble simplement au plus grand acte collectif de couverture de cul de l’histoire.

 

Il est assez clair, par exemple, que toutes les fautes criminelles commises par le FBI et le DOJ – qui se poursuivent encore aujourd’hui – découlent des efforts déployés pendant des années pour couvrir la campagne séditieuse visant à anéantir Donald Trump, et ce bien avant le 8 novembre 2016. Tous les acteurs des agences, et leurs complices des médias d’information, risquent de perdre au moins leur réputation, si le public se souciait de la façon malhonnête dont ils ont agi. Beaucoup de ceux qui travaillent encore perdraient aussi leur emploi et leur gagne-pain, et un bon nombre d’entre eux perdraient leur liberté en prison. Par conséquent, leur motivation pour continuer la fraude est simplement l’auto-préservation.

La pandémie de Covid-19 ressemble à une opération de racket à grande échelle qui a mal tourné et qui a beaucoup à cacher. Il y a les relations imprudentes et symbiotiques entre la bureaucratie américaine de la santé publique et les entreprises pharmaceutiques, des tonnes d’argent en jeu, ainsi que l’ego colossal de l’infortuné Dr Anthony Fauci qui souhaite se poser en sauveur historique du monde, un autre Louis Pasteur ou Alexandre Fleming. Et puis, il y a l’acte incroyablement stupide d’imposer au monde un « vaccin » dangereux et non testé, et des années de mensonges et de dissimulation des répercussions des blessures et des décès causés par ce vaccin. Et puis les rôles opaques et infâmes des autres acteurs de l’histoire, du PCC au WEF en passant par les empires d’argent de Bill Gates et George Soros, dans ce qui ressemble à un génocide.

Il est plus difficile de démêler l’énigme de l’installation de « Joe Biden », manifestement inapte, à la Maison Blanche. A mon avis, la clique Obama derrière lui savait que « JB » était facilement manipulable, et qu’on ne pouvait pas compter sur ses rivaux boiteux, Klobuchar, Buttigieg, Liz Warren, et surtout le fier socialiste Bernie Sanders, pour faire exactement ce qu’on leur disait. La clique Obama avait surtout besoin d’un président pour nommer des chefs d’agence qui dissimuleraient sa création d’un Frankenstein de la communauté du renseignement, et tout ce que ce monstre a infligé au public américain.

Bien sûr, le principal moyen dont disposait la clique pour tirer les ficelles de « Joe Biden » était le bilan flagrant de ses nombreuses années de corruption et de trahison. Le principal effort pour dissimuler tout cela a été la suppression par le DOJ et le FBI, depuis 2019, de l’ordinateur portable de Hunter Biden, et le résultat le plus stupéfiant a été que les preuves incendiaires de corruption et de trahison ont été révélées de toute façon, parce que tant de copies du disque dur de l’ordinateur portable ont été distribuées. Et absolument rien n’a jamais été fait à ce sujet, ni au sujet des personnes – Christopher Wray, William Barr et Merrick Garland – qui ont travaillé pour étouffer l’affaire, se rendant ainsi complices de la corruption et de la trahison en cours.

Toutes ces fautes criminelles sont liées dans une matrice immonde de violation de la loi. Les faits sont bien établis. Des dizaines d’excellents livres ont répertorié les méfaits du RussiaGate et des dizaines de sites web dissèquent quotidiennement les intrigues louches autour de la croisade du « vaccin ». Les infamies de l’ingérence électorale flagrante ont été systématiquement exposées dans les fichiers Twitter de ces deux derniers mois. De nombreux livres, essais publiés et vidéos corroborent la réalité de la fraude électorale massive en 2020 et 2022, y compris le rôle criminel de l’organisation de façade de Mark Zuckerberg, le Center for Tech and Civic Life, et les manipulations de la loi électorale du lutin Lawfare Marc Elias.

Il y a un souhait compréhensible que les auditions à venir au Congrès conduisent à un règlement de comptes pour tout cela. Bannir les conséquences de la vie publique, comme nous l’avons fait, est une insulte assez grave à la nature, mais qui peut dire si la responsabilité peut restaurer nos institutions à ce stade. Nous sommes peut-être allés trop loin. Les États-Unis sont visiblement en train de s’effondrer : notre économie, nos arrangements financiers, notre culture, notre influence dans les affaires mondiales et notre consensus de base sur la réalité. Nous entrons dans une phase de désordre et de difficultés qui devrait rendre caduques les autres déprédations d’un gouvernement en guerre contre son peuple. D’une part, il devient impossible de prétendre que ce Léviathan vicieux a l’argent pour continuer, car l’argent ne fait que prétendre être de l’argent.

Il n’est pas étonnant que la capacité collective à trouver un sens ait échoué. Elle sera rapidement rétablie par chacun d’entre nous dans la bousculade pour survivre à ces désordres et épreuves. Les hypothèses déroutantes de ces dernières années commencent à se dissoudre comme la brume sur la montagne et les choses redeviennent claires : votre santé, votre pain quotidien, votre abri, vos associations avec d’autres personnes proches de vous, vos valeurs et, surtout, le pouvoir de vos propres choix. La nature, tant insultée et calomniée, fera le reste.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

L’objectif des États-Unis est de rendre l’intégration de l’UE dans l’OTAN irréversible

 
Ils tordent le bras européen.Toujours plus !

par Bruno Bertez - Le 12/01/2023.

J’ai écrit il y a peu de temps que les États-Unis avaient choisi une position jusqu’auboutiste.

Je le maintiens.

Ils se sont mis dans un engrenage terrible et au lieu de naviguer avec prudence et retenue, ils essaient de placer les Européens dans le même engrenage qu’eux.

Ils prennent acte de la rupture maintenant définitive de la coopération internationale, ils jouent à fond le clivage et veulent le rendre irréversible.

La position de la France et de l’Italie favorables aux négociations et à un retour au statu quo antérieur, la position des industriels Allemands qui veulent rester partenaires de la Chine, les dérange.

Ils saisissent ce moment de bascule en Ukraine pour forcer la main aux Européens avec l’aide des chevaux de Troie atlantistes forcenés comme von der Leyen, Charles Michel et les Verts allemands.

Je crois que nous sommes à un point critique au plan des relations internationales. Ou au plan de l’ordre mondial.

Il est évident pour moi que le vrai objectif stratégique des États-Unis n’est pas prioritairement l’affaiblissement de la Russie. L’affaiblssement de la Russie est un objectif annexe de l’objectif principal qui est le remodelage de l’ordre mondial dans le cadre préparatoire de l’accéleration du calendrier de confrontation future.

L’objectif prioritaire des États-Unis c’est de maintenir les conditions de l’hégémonie intercalaire, or le maintien de l’hégémonie intercalaire ne peut être obtenu que si le dollar maintient son statut et si les Européesn sont mis au pas.

Seule l’hégémonie intercalaire permet de financer la confrontation future alors que la situation financière et budgétaire des USA est proche du gouffre : 5% de déficit avec le plein amploi, une inflation forte et des taux encore ultra bas ! C’est la recette pour un désastre du type de celui qui a failli faire sauter la Grande-Bretagne il y a quelques mois.

Il faut à tout prix maintenir la position du dollar et mettre à contribution l’UE. Il faut au moins cette base pour préparer le futur. Le futur va étre très coûteux et risqué et il faut coûte que coûte vaincre les réticences, ambiguités et hétitations des alliés européens. La Grande-Bretagne comme allié c’est insuffisant compte tenu du fait qu’elle ne tient que par des béquilles.

L’Europe n’est plus maîtresse de son destin

Déja l’Euro a été mis au pas ! Ce n’est plus un concurrent du dollar. Ce n’est plus une alternative, plus un rival. La BCE est une succursale de la Fed.

Avec l’aide des grandes banques et institutions TBTF européeennes, les USA ont rendu la monnaie européenne fragile, bancale, dépendante des refinancemens en dollars – et de ses taux – par la Fed, il suffit que la Fed tire un peu le tapis sous leurs pieds et les grands établissements euro vacillent, tandis que l’euro éclate.

On se demande pourquoi les européens sont si faibles face aux États-Unis ; la réponse est que la monnaie européenne est dollarisée, elle est dans la situation – en pire – dans laquelle se trouvait la Russie au début du conflit : il suffit de lui interdire l’accès au dollar ou de le rendre plus difficle ou plus coûteux pour la faire trébucher. Déjà l’Europe a été privée d’énergie ! Déja le tissu social est déchiré. Déjà la Périphérie est sous perfusion.

Il ne faut pas compter sur un sursaut politique, il n’y a nulle volonté politique en Europe tant l’échiquier est fracassé. Le seul point de resistance se situe en Allemagne avec la coalition éventuelle des milieux industriels. Mais il faut qu’il refassent front unique, alliance avec avec les syndicats et surtout les banques.

Ce n’est ni joué, ni gagné.

Stoltenberg exécuteur des basses oeuvres étatsuniennes

Plus d’armes pour l’Ukraine et des projets communs avec l’UE voila ce dont Stoltenberg a parlé avec les Européens.

Lors d’une conférence de presse régulière, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a confirmé l’information évidente selon laquelle l’Occident prévoyait uniquement d’augmenter l’assistance militaire à Kiev. Il ne faut pas s’attendre à un « gel du conflit ».

Stoltenberg a été particulièrement choqué par le succès de la Russie à Soledar – dans le contexte du retrait des forces armées ukrainiennes de la ville, le secrétaire général a appelé à une augmentation des livraisons d’armes à l’Ukraine.

Rappelons qu’aucun des pays occidentaux pour le moment ne veut être le premier à fournir des chars à Kiev – soit tout à la fois, soit personne.

Le secrétaire général de l’Alliance, il faut le comprendre, doit transmettre aux Européens la volonté de Washington.

Le chef de l’OTAN a également souligné séparément qu’il se félicitait vivement de la décision de la France et de l’Allemagne d’envoyer des véhicules de combat d’infanterie et d’autres armes aux Ukrainiens, mais que les volumes devraient être augmentés.

Un autre sujet de conversation entre Stoltenberg et l’UE a été un certain nombre d’initiatives conjointes, telles que la création d’un groupe pour protéger les infrastructures critiques, ainsi qu’une déclaration commune sur l’élargissement des partenariats et, attention, « contrer les acteurs autoritaires ». Parmi les signataires figurent Stoltenberg lui-même, Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen, Charles Michel.

C’est bien sûr le conflit en Ukraine et les actions d’une Russie aussi terrible qui les ont poussés à cela. « Dans un monde de rivalité géopolitique croissante, les acteurs autoritaires remettent en question nos valeurs et nos principes démocratiques », a déclaré Stoltenberg.

De toutes les déclarations du chef de l’Alliance, il résulte une conclusion claire et claire que l’OTAN est complètement immergée dans le conflit ukrainien et qu‘un pas de plus sépare littéralement le bloc de la participation directe à part entière aux hostilités, comme on dit, sans se voiler la face.

En prime

SAUTER LE PAS !

L’OTAN ET L’UE VEULENT FUSIONNER ?

L’OTAN et l’UE ont adopté une déclaration visant à élargir leur partenariat. Ensemble, ils veulent résister plus efficacement aux « acteurs autoritaires ».

Lors d’une cérémonie au siège de l’alliance à Bruxelles, le document a été signé par Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’organisation, Charles Michel, président du Conseil européen, et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.

Lors d’une conférence de presse conjointe après la signature, les trois dirigeants ont déclaré que le conflit en Ukraine les avait incités à sauter le pas.

Dans le même temps, ils ont clairement indiqué que la confrontation avec la Russie allait bien au-delà des frontières de l’État ukrainien.

Ils sont drôles à Bruxelles. Mais depuis toujours l’UE est le département civil de l’OTAN qui est l’outil de la domination politico-militaire de l’impérialisme yankee sur ses colonies européennes.

Quant aux « acteurs totalitaires », ils veulent parler du non-respect des referendum populaire en Europe contre l’UE justement ou bien des institutions de l’UE avec des responsables élus par personne et s’arrogeant le droit de dire le Droit justement ?

Quand un pouvoir oligarchique au service de l’impérialisme yankee parle « d’acteurs autoritaires », on entre véritablement dans « 1984 » d’Orwell.

source : Bruno Bertez

2023 sera-t-elle pire que 2022 ? Joe Biden est-il prêt à détruire le monde pour «affaiblir la Russie»

 

par Philip M. Giraldi - Le 11/01/2023.

Même si l’on s’est habitué à voir le gouvernement des États-Unis se comporter de manière irrationnelle à une échelle épique sans se soucier de ce qui arrive au citoyen moyen qui n’est pas membre de l’une des circonscriptions de freak show du Parti démocrate, il est toujours possible d’être surpris ou même choqué. Peu avant la fin de l’année 2022, un article est paru dans les médias grand public et a été assez largement diffusé. Le titre sous lequel il figurait dans la version originale de Business Insider disait « Une attaque nucléaire viserait très probablement l’une de ces 6 villes américaines – mais un expert dit qu’aucune d’entre elles n’est prête ». Les villes étaient New York, Washington DC, Los Angeles, Chicago, Houston et San Francisco.

L’article cherche à fournir des informations et des conseils qui permettraient de survivre à une attaque nucléaire, reprenant les commentaires de plusieurs « experts » en gestion des urgences et en « santé publique » suggérant qu’une guerre nucléaire serait catastrophique, mais pas nécessairement la fin du monde. Il faut être préparé. Il observe que « ces villes auraient du mal à fournir des services d’urgence aux blessés. Les villes n’ont plus non plus d’abris antiatomiques désignés pour protéger les gens des radiations ». Il regorge de sages conseils et d’observations impromptues, notamment « Pouvez-vous imaginer un fonctionnaire gardant des bâtiments intacts pour les abris antiatomiques alors que le marché immobilier est si serré ? »

Ou encore mieux, les conseils du « guide de planification lors de la détonation nucléaire » de l’Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA) selon lesquels, pour les citoyens ordinaires d’une ville qui a été bombardée : « Rentrez à l’intérieur, restez à l’intérieur et restez à l’écoute ».

Dr Ron Paul demande « Sont-ils fous ? Ils agissent comme si une attaque nucléaire contre les États-Unis n’était qu’un autre inconvénient à prévoir, comme une tempête de verglas ou un ouragan ».

L’article soutient que les six villes seraient des cibles privilégiées car elles sont des centres d’infrastructures vitales. Les attaques à la bombe nucléaire tueraient des centaines de milliers, voire des millions d’Américains et de nombreux autres décès suivront à la suite d’un empoisonnement aux radiations, mais l’article ne tente pas d’expliquer pourquoi la Russie, avec un leadership relativement sain d’esprit, voudrait déclencher une guerre nucléaire qui pourrait potentiellement détruire la planète. De plus, la liste de ciblage des villes fournie par les « experts » est elle-même un peu étrange. La Russie attaquerait sûrement des cibles militaires et gouvernementales en priorité pour limiter les représailles possibles tout en paralysant la capacité de la Maison Blanche et du Pentagone à commander et à contrôler la situation.

En lisant l’article, on se rappelle les premières années de la guerre froide qui cherchaient à rassurer le public sur le fait qu’une guerre nucléaire était en quelque sorte gérable. C’était une époque où nous, les enfants de l’école élémentaire, étions entraînés à nous cacher sous nos bureaux lorsque l’alarme anti-aérienne s’est déclenchée. Herman Kahn était, à cette époque, l’avocat le plus célèbre de l’école de pensée selon laquelle les États-Unis pourraient survivre à « l’impensable », c’est-à-dire à une guerre nucléaire. Physicien américain de formation, Kahn est devenu l’un des membres fondateurs de l’Institut Nationaliste Beyond Neocon Hudson, qui existe malheureusement toujours. Kahn, qui a servi dans l’armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale en tant que non combattant. Il était poseur de lignes téléphoniques , a commencé sa carrière en tant que stratège militaire à la RAND Corporation. Kahn a approuvé une politique de dissuasion et a fait valoir que si l’Union soviétique croyait que les États-Unis avaient une capacité dévastatrice de seconde frappe, Moscou n’initierait pas les hostilités, ce qu’il a expliqué dans son article intitulé « La nature et la faisabilité de la guerre et de la dissuasion ».

Les Russes devaient croire que même une attaque massive parfaitement coordonnée garantirait une mesure de représailles qui les laisserait également dévastés. Kahn a également avancé son idée d’un échange nucléaire « gagnant » dans son livre de 1960 « On Thermonuclear War » pour lequel il est souvent cité comme l’une des inspirations du personnage principal du film classique de Stanley Kubrick, « Dr. Strangelove ».

L’apparition de l’article de Business Insider traitant d’une discussion intéressante sur la possibilité de survivre à une guerre nucléaire suggère que les cinglés s’échappent à nouveau de l’hôpital psychiatrique ici aux États-Unis et obtiennent des postes de haut niveau au gouvernement et dans les médias. Alors que l’on continue d’espérer que quelqu’un se réveillera d’une manière ou d’une autre à la Maison Blanche et se rendra compte que le trou noir profond dans lequel nous, le peuple américain, nous trouvons, exige un changement de cap et une véritable réinitialisation, il y a peu de lumière du jour visible dans l’obscurité.

Ma préoccupation particulière concerne les relations enchevêtrées qui ont maintenu notre pays en guerre en permanence, malgré le fait que depuis la fin de la guerre froide en 1991, aucun adversaire potentiel n’a réellement menacé les États-Unis. Maintenant, le gouvernement fédéral semble être en train de cultiver des relations dangereuses pour justifier les dépenses de défense et placer la nation au bord de ce qui pourrait s’avérer catastrophique. La mission actuelle des États-Unis visant à « affaiblir la Russie » et éventuellement la Chine afin de maintenir son propre « ordre international fondé sur des règles » comprend des anomalies aussi hypocrites et totalement illégales au regard du droit international que la poursuite de l’occupation militaire d’une partie de la Syrie pour empêcher les dirigeants de ce pays d’accéder à leurs champs pétrolifères et à leurs meilleures terres agricoles.
Une enquête récente d’une agence humanitaire de l’ONU a déterminé que le peuple syrien souffre et même meurt de faim à cause de cela et les États-Unis ont imposé des sanctions que l’administration Biden maintient contre toute raison et contre toute humanité.

À l’heure actuelle, cependant, la relation la plus enchevêtrée de toutes, encore pire que celle avec Israël, est l’engagement des États-Unis dans la guerre par procuration menée contre la Russie au nom de l’Ukraine, ce qui est exactement ce qui menace de devenir nucléaire si quelqu’un clignote au mauvais moment. Des milliards de dollars d’aide directe ainsi que des milliards d’autres sous la forme d’armes retirées des arsenaux en Europe et aux États-Unis ont été donnés au régime corrompu du président Volodymyr Zelensky tandis que Zelensky continue de travailler assidûment pour traire la vache occidentale et entraîner Washington dans une guerre plus profonde confrontant directement Moscou.

En fait, selon certains, la guerre a déjà commencé, les États-Unis et leurs alliés étant clairement déterminés à paralyser l’économie russe tout en se débarrassant du président Vladimir Poutine. La 101e Airborne est désormais en place en Roumanie à côté de l’Ukraine pour « avertir » le Kremlin tandis que le Pentagone a récemment admis que certains militaires américains se trouvaient déjà en Ukraine, contrairement aux démentis des porte-parole de la Maison Blanche. Les Britanniques ont également révélé que certains de leurs membres d’élite des opérations spéciales sont sur le terrain. Et il y a des rapports selon lesquels davantage de soldats américains seront bientôt en route, apparemment pour « suivre les armes » fournies à Zelensky, qui comprendront des batteries de missiles Patriot fabriquées aux États-Unis dont certains pourraient même être placés en Pologne, membre de l’OTAN, pour fournir une couverture aérienne sur l’ouest de l’Ukraine, un acte de guerre défini par la Russie, qui a averti qu’une telle décision signifierait que les États-Unis et leurs alliés étaient « devenus effectivement une partie » à la guerre en Ukraine et il y aura des « conséquences ». « Conséquences » signifie escalade.

La mission de soldats « traqueurs » peut être une réponse à des informations selon lesquelles des armes fournies par l’OTAN ont été vendues ou données à des pays tiers par  les Ukrainiens corrompus. Ces nombreuses initiatives américaines prises ensemble pourraient produire une escalade rapide du conflit avec des Américains morts rentrant chez eux dans des sacs mortuaires et une implication directe inévitable des États-Unis dans des rôles de combat qui pourraient mener n’importe où, mais à ce stade, ce sont les Russes qui agissent avec retenue en ne ciblant pas les « conseillers » de l’OTAN et des États-Unis qui sont déjà actifs en Ukraine.

On soupçonne également de plus en plus que les États-Unis « donnent le feu vert » à l’avance aux récentes attaques de missiles de croisière menées par l’Ukraine contre des cibles militaires au plus profond de la Russie. La Maison Blanche a déclaré que l’Ukraine avait la « permission » d’attaquer la Russie et a  concédé au déséquilibré Zelensky le droit de prendre toutes les décisions et de mener la guerre que les États-Unis financent en grande partie, ce qui est une formule désastreuse. On sait déjà que l’Ukraine reçoit des renseignements de haut niveau fournis à la fois par les États-Unis et par d’autres États de l’OTAN. Les attaques de précision contre la Russie suggèrent que l’armée ukrainienne a reçu les coordonnées d’éventuelles cibles actives, ce que les États-Unis seraient capables de fournir mais qui auraient été au-delà des capacités de l’Ukraine, qui ne possède aucune capacité de surveillance par satellite.

Certes, certains idiots à Washington, pour la plupart de la variété néoconservatrice, continuent de voir la guerre contre la Russie comme  une croisade pour la liberté mondiale. Rick Newman, le principal chroniqueur financier de Yahoo, observe comment « les faucons budgétaires du Congrès craignent d’accéder à la demande du président Biden d’une aide supplémentaire de 38 milliards de dollars à l’Ukraine pour aider à vaincre les envahisseurs russes ». Il conclut « Ils ont raison. Trente-huit milliards, ce n’est pas assez. Faites-en 50 milliards de dollars. Ou même 100 milliards de dollars. Plus il y en a, mieux c’est, jusqu’à ce que le travail soit fait ».

Apparemment, le belliqueux Rick ne comprend pas tout à fait que la Russie a clairement indiqué que si elle est sur le point d’être vaincue,  par force majeure  elle passera au nucléaire. Ce que le Congrès et la Maison Blanche ne semblent pas comprendre, les partis républicain et démocrate étant inconscients du danger réel auquel est confronté le peuple américain. Guerre nucléaire ? Sûr ! Cachez-vous simplement dans votre sous-sol, si vous en avez un, et connectez-vous.

source : The Unz Review via La Cause du Peuple

Objectif stratégique des États-Unis : Briser et démembrer la Russie, ou maintenir l’hégémonie du dollar américain ? Ou un mélange des deux ?

 

par Alastair Crooke - Le 11/01/2023.

L’Occident ne peut renoncer au sentiment d’être le centre de l’univers, même si ce n’est plus au sens racial du terme.

Un objectif stratégique nécessiterait un but unitaire qui pourrait être décrit succinctement. Il faudrait en outre une clarté convaincante quant aux moyens d’atteindre l’objectif et une vision cohérente de ce à quoi ressemblerait un résultat positif.

Winston Churchill a décrit l’objectif de la Seconde Guerre mondiale comme étant la destruction de l’Allemagne. Mais il s’agissait d’une « platitude » et non d’une stratégie. Pourquoi l’Allemagne devait-elle être détruite ? Quel intérêt y avait-il à détruire un partenaire commercial aussi important ? S’agissait-il de sauver le système commercial impérial ? Ce dernier a échoué (après « Suez ») et l’Allemagne est entrée dans une profonde récession. Alors, quel était le résultat final escompté ? À un moment donné, une Allemagne complètement désindustrialisée et pastoralisée a été présentée comme l’issue (improbable) du conflit.

Churchill a opté pour la rhétorique et l’ambiguïté.

Le monde anglophone est-il aujourd’hui plus clair qu’à l’époque quant à ses objectifs stratégiques dans sa guerre contre la Russie ? Sa stratégie consiste-t-elle vraiment à détruire et à démembrer la Russie ? Si oui, dans quel but précis (comme « tremplin » vers la guerre contre la Chine ?). Et comment la destruction de la Russie – une grande puissance terrestre – peut-elle être accomplie par des États dont les forces sont essentiellement navales et aériennes ? Et qu’est-ce qui s’ensuivrait ? Une tour de Babel composée de petits États asiatiques qui s’affrontent ?

La destruction de l’Allemagne (une ancienne puissance culturelle dominante) était un fleuron rhétorique churchillien (bon pour le moral), mais pas une stratégie. En fin de compte, c’est la Russie qui a fait l’intervention décisive dans la Seconde Guerre. Et la Grande-Bretagne a terminé la guerre en faillite financière (avec des dettes énormes) – une dépendance, et comme otage de Washington.

À l’époque, comme aujourd’hui, les objectifs étaient confus et contradictoires : Depuis l’époque de la guerre des Boers, l’establishment britannique craignait de perdre son « joyau de la couronne », le commerce des ressources naturelles de l’Est, au profit de l’ambition putative de l’Allemagne de devenir elle-même un « empire » commercial.

En bref, l’objectif de la Grande-Bretagne était de maintenir son hégémonie sur les matières premières dérivées de l’Empire (un tiers du globe), qui verrouillaient la primauté économique de la Grande-Bretagne. C’était la considération primordiale au sein de ce cercle restreint de penseurs de l’Establishment – ainsi que l’intention d’enrôler les États-Unis dans le conflit.

Aujourd’hui, nous vivons un narcissisme qui a éclipsé la pensée stratégique : L’Occident ne peut renoncer au sentiment d’être le centre de l’univers (même si ce n’est plus au sens racial du terme, mais par la substitution d’une politique de victime exigeant une réparation sans fin, comme prétention à la primauté morale mondiale).

Pourtant, au fond, l’objectif stratégique de la guerre menée aujourd’hui par les États-Unis contre la Russie est de maintenir l’hégémonie américaine en dollars – ce qui fait écho à la lutte de la Grande-Bretagne pour maintenir sa primauté lucrative sur une grande partie des ressources mondiales, ainsi que pour faire exploser la Russie en tant que concurrent politique. Le fait est que ces deux objectifs ne se chevauchent pas – mais peuvent tirer dans des directions différentes.

Churchill a également poursuivi deux « aspirations » tout à fait divergentes et, rétrospectivement, n’en a réalisé aucune. La guerre contre l’Allemagne n’a pas consolidé la mainmise de la Grande-Bretagne sur les ressources mondiales ; au contraire, avec l’Europe continentale en ruines, Londres s’est exposée à ce que les États-Unis détruisent, puis s’approprient, son ancien empire, comme principale conséquence du fait que le Royaume-Uni devienne un débiteur de guerre appauvri.

Aujourd’hui, nous nous trouvons à un point d’inflexion (à moins d’une guerre nucléaire, qu’aucune des parties ne souhaite), où l’Ukraine ne peut pas « gagner ». Au mieux, Kiev peut organiser périodiquement des opérations de sabotage de type forces spéciales à l’intérieur de la Russie qui ont un impact médiatique disproportionné. Cependant, ces actions sporadiques ne changent pas l’équilibre militaire stratégique qui penche aujourd’hui largement à l’avantage de la Russie.

En tant que telle, la Russie imposera les conditions de la défaite ukrainienne, quelles qu’elles soient en termes de géographie et de structure politique. Il n’y a rien à discuter avec les « collègues » occidentaux. Ce « pont » a été brûlé lorsqu’Angel Merkel et François Hollande ont admis que la stratégie occidentale depuis la « révolution » du Maïdan – et notamment les accords de Minsk – était une feinte destinée à masquer les préparatifs de l’OTAN pour une guerre par procuration contre la Russie.

Maintenant que ce subterfuge est révélé au grand jour, l’Occident a obtenu sa guerre par procuration dirigée par l’OTAN ; mais la conséquence de ces tromperies est que le collectif Poutine et le peuple russe comprennent maintenant qu’une fin négociée du conflit est hors de question : Minsk n’est plus que de l’eau sous les ponts. Et puisque l’Occident refuse de comprendre que l’Ukraine est essentiellement une guerre civile qui couve et qu’il a délibérément déclenchée en épousant avidement un nationalisme anti-russe « farfelu », l’Ukraine représente désormais un génie échappé depuis longtemps de sa bouteille.

Alors que l’Occident s’amuse à mener une guerre par procuration « éternelle » contre la Russie, il ne dispose d’aucun avantage stratégique évident pour mettre en place une telle stratégie d’attrition. La base d’armes militaro-industrielle occidentale est épuisée. Et l’Ukraine a subi une hémorragie d’hommes, d’armements, d’infrastructures et de ressources financières.

Oui, l’OTAN pourrait monter une force expéditionnaire de l’OTAN – une « coalition de volontaires » – en Ukraine occidentale. Cette force pourrait bien s’acquitter de sa tâche (ou pas), mais elle ne l’emportera pas. Dès lors, quel serait l’intérêt ? Le « humpty dumpty » ukrainien est déjà tombé de son mur et gît en morceaux.

Grâce à son contrôle total des médias et des plateformes technologiques, l’Occident peut empêcher ses populations d’apprendre à quel point sa puissance et ses prétentions ont été mises à mal, et ce pour un certain temps encore. Mais à quelle fin ? La dynamique mondiale qui s’ensuivra – les faits sur le champ de bataille – sera en fin de compte la plus éloquente.

Washington commencera-t-il donc à préparer le public ? (La faiblesse de l’Occident de John Bolton pourrait encore permettre à Poutine d’arracher la victoire des mâchoires de la défaite) en reprenant le récit des néoconservateurs sur le Vietnam : « Nous aurions gagné si l’Occident avait montré la force de sa détermination ». Et ensuite « passer à autre chose » rapidement après l’Ukraine, laissant l’histoire s’effacer ? Peut-être.

Mais la destruction de la Russie a-t-elle toujours été le principal objectif stratégique des États-Unis ? L’objectif n’est-il pas plutôt d’assurer la survie des structures financières et militaires associées, tant américaines qu’internationales, qui permettent d’énormes profits et le transfert de l’épargne mondiale vers le « Borg » de la sécurité occidentale ? Ou, en termes simples, la préservation de la domination de l’hégémonie financière américaine.

Comme l’écrit Oleg Nesterenko, « cette survie est tout simplement impossible sans une domination mondiale militaro-économique, ou plus précisément militaro-financière. Le concept de survie au détriment de la domination mondiale a été clairement formulé à la fin de la guerre froide par Paul Wolfowitz, le sous-secrétaire américain à la Défense, dans sa doctrine dite Wolfowitz, qui considérait les États-Unis comme la seule superpuissance restante dans le monde et dont le principal objectif était de maintenir ce statut : « empêcher la réapparition d’un nouveau rival, soit dans l’ancienne Union soviétique, soit ailleurs, qui constituerait une menace pour l’ordre précédemment représenté par l’Union soviétique ». »

Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que, bien que la logique de la situation semble exiger que les États-Unis pivotent d’une guerre ingagnable en Ukraine vers une autre « menace », dans la pratique, le calcul est probablement plus compliqué.

Le célèbre stratège militaire Clausewitz a établi une distinction claire entre ce que nous appelons aujourd’hui les « guerres de choix » et ce que le second appelait les « guerres de décision » – ces dernières étant des conflits existentiels, selon sa définition.

La guerre en Ukraine est généralement considérée comme relevant de la première catégorie, celle des « guerres de choix ». Mais est-ce exact ? Les événements sont loin de se dérouler comme prévu à la Maison Blanche. L’économie russe ne s’est pas effondrée – comme on l’avait prédit avec suffisance. Le soutien du président Poutine reste élevé, à 81%, et la Russie collective s’est consolidée autour des objectifs stratégiques plus larges de la Russie. En outre, la Russie n’est pas isolée au niveau mondial.

Pour l’essentiel, l’équipe Biden s’est peut-être laissée aller à une réflexion biaisée, en projetant sur la Russie actuelle, culturellement orthodoxe et très différente, des opinions qu’elle s’était forgée à l’époque de l’Union soviétique.

Il se peut que le calcul de l’équipe Biden ait dû changer avec la compréhension naissante de ces résultats imprévus. Et en particulier, l’exposition du défi militaire américain et de l’OTAN comme étant inférieur à sa réputation ?

C’est une crainte que Biden a effectivement exposée lors de sa rencontre à la Maison Blanche pendant la visite de Zelensky avant Noël. L’OTAN survivrait-elle à une telle franchise ? L’UE resterait-elle intacte ? Graves considérations. Biden a déclaré avoir passé des centaines d’heures à discuter avec les dirigeants européens pour atténuer ces risques.

Plus précisément, les marchés occidentaux survivraient-ils à une telle franchise ? Que se passera-t-il si la Russie, au cours des mois d’hiver, amène l’Ukraine au bord de l’effondrement du système ? Biden et son administration fortement anti-russe vont-ils simplement lever les bras et concéder la victoire à la Russie ? Au vu de leur rhétorique maximaliste et de leur engagement en faveur de la victoire ukrainienne, cela semble peu probable.

Le fait est que les marchés restent très volatils alors que l’Occident se trouve à l’aube d’une contraction de la récession qui, selon le FMI, causera probablement des dommages fondamentaux à l’économie mondiale. En d’autres termes, l’économie américaine se trouve au moment le plus délicat, au bord d’un possible gouffre financier.

Le fait que Biden déclare explicitement que les sanctions contre la Russie ne seront probablement pas levées, que les perturbations des chaînes d’approvisionnement vont persister et que l’inflation et les taux d’intérêt vont augmenter ne suffirait-il pas à pousser les marchés à bout ?

Ce sont des inconnues. Mais l’anxiété touche à la « survie » des États-Unis, c’est-à-dire à la survie de l’hégémonie du dollar. De même que la guerre de la Grande-Bretagne contre l’Allemagne n’a pas réaffirmé ou restauré le système colonial (bien au contraire), la guerre de l’équipe Biden contre la Russie n’a pas réussi à réaffirmer le soutien à l’ordre mondial dirigé par les États-Unis. Au contraire, elle a déclenché une vague de défiance à l’égard de cet ordre mondial.

La métamorphose du sentiment mondial risque d’entraîner le début d’une spirale vicieuse : « L’assouplissement du système des pétrodollars pourrait porter un coup significatif au marché des obligations du Trésor américain. La baisse de la demande de dollars sur la scène internationale entraînera automatiquement une dévaluation de la monnaie ; et, de facto, une baisse de la demande de bons du Trésor de Washington. Et cela entraînera – mécaniquement – une hausse des taux d’intérêt ».

Dans de telles eaux agitées, l’équipe Biden ne préférerait-elle pas empêcher le public occidental de prendre connaissance de l’état incertain des choses, en poursuivant le récit « l’Ukraine gagne » ? L’un des principaux objectifs a toujours été de réduire les attentes en matière d’inflation et de taux d’intérêt, en faisant miroiter l’espoir d’un effondrement de Moscou. Un effondrement qui ramènerait la sphère occidentale à la « normale » d’une énergie russe abondante et bon marché et de matières premières abondantes et bon marché.

Les États-Unis ont un contrôle extraordinaire sur les médias et les plateformes sociales occidentales. Les membres de l’équipe de la Maison Blanche espèrent-ils continuer à boucher la fissure de la digue, à retenir le déluge, dans l’espoir que l’inflation puisse d’une manière ou d’une autre se modérer (via un Deus ex Machina indéfini) – et que les États-Unis soient épargnés par l’avertissement de Jamie Dimon à New York en juin dernier, lorsqu’il a modifié sa description des perspectives économiques, passant de la tempête à l’ouragan ?

Tenter d’atteindre les deux objectifs d’une Russie affaiblie et de maintenir intacte l’hégémonie mondiale du dollar n’est peut-être pas possible. Les États-Unis risquent de n’atteindre ni l’un ni l’autre, comme l’a découvert la Grande-Bretagne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Au lieu de cela, la Grande-Bretagne s’est retrouvée « sabordée ».

Alastair Crooke

source : Strategic Culture Foundation

traduction Réseau International

Après Bush, Obama et Biden, rétablir la liberté d’expression en Occident

..par Thierry Meyssan - Le 20/12/2022.

Les présidents républicain George Bush Jr, et démocrates Barack Obama et Joe Biden ont détruit la liberté d’expression en Occident. Tous trois sont parvenus à faire des principaux médias des soutiens de leur idéologie commune. En deux décennies, la presse a fermé les yeux sur tout ce qui contredit les discours officiels de Washington et s’est convertie à ses inepties. Le jacksonien Donald Trump a fait du rétablissement de la liberté d’expression l’axe de sa campagne de 2024. Il est pour le moment le seul candidat à se positionner ainsi.

 

Source : RzO Voltaire.

 

Le candidat Donald Trump a prononcé, jeudi 15 décembre 2022, son premier discours électoral. Il a désigné comme sa priorité le rétablissement de la liberté d’expression aux États-Unis alors que les révélations d’Elon Musk (Twitter Files) et celles de l’America First Legal Foundation attestent que toute l’information est manipulée.

On peut penser ce que l’on veut de M. Trump, d’autant qu’il fait l’objet d’une campagne mondiale de diffamation depuis son élection en 2016 nous empêchant d’évaluer correctement son action, mais force est de constater que, depuis le 11 septembre 2001, il pose les bonnes questions.

« Si nous n’avons pas la liberté d’expression, alors nous n’avons tout simplement pas un pays libre. C’est aussi simple que cela », a-t-il déclaré au début de sa vidéo. « Si ce droit le plus fondamental est autorisé à périr, alors le reste de nos droits et libertés s’effondrera comme des dominos. Un par un, ils s’abîmeront ».

Il a réitéré qu’il fallait distinguer
 le droit des plate-formes à l’immunité des contenus s’ils se contentent de les véhiculer sans en prendre connaissance,
 de leur responsabilité s’ils se permettent de les noter ou d’en censurer. Dans ce second cas, ils doivent encourir des poursuites judiciaires au même titre que les auteurs des messages qu’ils diffusent.

« Ces dernières semaines, des rapports explosifs ont confirmé qu’un groupe sinistre de bureaucrates de l’État profond, de tyrans de la Silicon Valley, d’activités de gauche et de médias d’entreprise dépravés ont conspiré pour manipuler et faire taire le peuple américain », a déclaré M. Trump.

« Ils ont collaboré pour supprimer des informations vitales sur tout, des élections à la santé publique (…) Le cartel de la censure doit être démantelé et détruit et cela doit se produire immédiatement », a t-il poursuivi.

 

1- LE 11-SEPTEMBRE 2001

 

Le mensonge généralisé a débuté en Occident avec la description des attentats du 11-Septembre 2001 aux États-Unis [1]. Dès les premières minutes de l’évènement, des médias, sans mener d’enquête et en l’absence de revendication, ont désigné le coupable. Plus tard dans la journée, une journaliste de la BBC a assuré que la Tour 7 venait de s’écrouler alors qu’on la voyait en arrière plan durant encore quelques minutes.

Ce jour-là, si certains journalistes états-uniens ont décrit avec plus de pertinence et d’esprit critique ce qu’ils voyaient, un seul homme a osé dire à la télévision que ce que racontaient les autorités était faux. C’était le promoteur immobilier Donald Trump pour qui les deux premières Tours ne pouvaient s’être écroulées sous l’effet des avions qui les avaient percutées. Il savait d’autant mieux ce qu’il affirmait qu’il employait à l’époque les architectes qui avaient construit le World Trade Center.

Donald Trump, le 11 septembre 2001.

Donald Trump fut assez avisé pour expliquer que les autorités devaient avoir des motifs de sécurité nationale pour cacher la vérité au public. Six mois plus tard, je n’ai pas eu le même habileté en publiant le best seller mondial L’Effroyable imposture.

De cette période, je me souviens d’une journaliste d’une grande revue états-unienne venue m’interviewer à Paris. Lorsque je lui faisais remarquer que, si les avions avaient fait tomber les tours, elles ne se seraient pas effondrées sur elles mêmes comme lors d’une démolition contrôlée, mais latéralement, elle me répondit qu’elle n’avait pas d’opinion parce qu’elle n’était pas experte en la matière. Je me souviens aussi du rédacteur en chef d’un très grand magazine US qui me téléphona pour m’expliquer qu’il ne pouvait rien publier, mais qu’il me soutenait.

Une chape de plomb venait de s’abattre sur l’Occident. Les années qui ont suivi avec le « remodelage du Moyen-Orient élargi » n’ont été qu’une longue suite de mensonges. On a présenté une opération du Pentagone comme une suite d’interventions contre des dictatures ou dans des guerres civiles. Washington détruisait des peuples pour la bonne cause. On n’a pas renâclé à prétendre que l’Iraq disposait de la troisième force militaire du monde et d’armes de destruction massive ; que Mouamar Kadhafi et Bachar el-Assad étaient des dictateurs, etc.

Ces événements furent le début du Fact Checking. Des médias aux ordres assuraient doctement des choses invraisemblables. Le quotidien Le Monde publia des calculs absurdes assurant que tout était clair et logique. Puis vinrent les insultes. Ceux qui réfléchissaient furent qualifiés de « complotistes » et accusés d’être idéologiquement des extrémistes. Deux grands journalistes publièrent un livre sur commande pour assurer que, s’il n’y avait pas de débris d’un Boeing au Pentagone, c’était que l’avion s’était écrasé en « piquet horizontal » (sic) [2]. Toutes ces absurdités furent répétées à l’envie.

 

2- LA CAMPAGNE DE 2016 CONTRE LES JACKSONIENS

 

Le débat que j’avais initié mondialement fut particulièrement long à débuter aux États-Unis. Il aura fallu, qu’en 2004, un intellectuel réputé, David Ray Griffin, décide d’écrire un livre pour réfuter mes allégations et découvre avec stupeur que j’avais raison.

Un des avocats de Donald Trump au colloque Axis for Peace, organisé par Thierry Meyssan en 2005 à Bruxelles

En 2016, par surprise, Donald Trump s’empara du Parti républicain et fut élu à la présidence des États-Unis. La presse aux ordres a interprété cette élection comme une victoire du populisme sur la raison. Mais pourquoi donc le peuple US suivait-il un tel homme sinon parce qu’il refusait le mensonge dominant ?

Donald Trump étant investi par le Parti républicain, mais n’étant pas républicain pour autant, une vaste campagne bipartisane fut organisée pour détruire son image [3]. Elle débuta avant même qu’il n’accède à la Maison-Blanche. Elle fut orchestrée au plan international par David Brock et couta au moins 35 millions de dollars.

Pour la première fois, la presse occidentale décrivait le président élu des États-Unis comme un raciste et appelait à l’éliminer avant qu’il ne fasse trop de dégâts. Durant quatre ans, aucune de ses décisions importantes ne furent relayées dans la presse, uniquement des bruits de couloir sur les chamailleries au sein de son équipe. Avez-vous entendu parler du décret présidentiel excluant la CIA du Conseil de Sécurité ou de l’arrêt du financement des jihadistes ?

On a présenté la politique étrangère du président Trump comme la folie inconséquente d’un seul homme alors qu’il agissait dans la lignée d’une école de pensée, celle du président Andew Jackson. Mais avez-vous entendu parler de lui autrement que comme un raciste ?

 

3- L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE ÉTATS-UNIENNE DE 2020

 

L’élection présidentielle de 2020 est aussi importante que les attentats du 11-Septembre. La relation qui en est faite n’a aucun rapport avec l’évènement. Le problème n’est pas de savoir qui a triché, ni comment, mais de constater qu’elle n’est pas transparente. Les scrutins de plus de la moitié des votants ont été dépouillés sans répondre aux exigences de transparence d’une démocratie.

 

Seul le documentaire de The Epoch Times, « The real story of January 6 », montre le moment où la manifestation pacifique devant le Capitole s’est transformée en émeute. On y voit distinctement des policiers balancer un des manifestants du haut d’un des étages afin de le tuer. Nous n’avons pas pu acquérir les droits sur ces images.

Le monde entier a assisté à une élection opaque dans un pays qui prétendait être un exemple de démocratie. Ce que Donald Trump a qualifié de « vol » n’en est peut-être pas car nul ne connaît le résultat réel de ce scrutin. Toujours est-il que cette opacité a abouti à la prise du Capitole par des manifestant pacifiques après que la police ait intentionnellement balancé l’un d’entre eux de plusieurs mètres de haut pour le tuer.

 

4- LA PANDÉMIE DE COVID-19 DE 2020-21

 

Lors de la pandémie de Covid-19, les administrations Biden et van der Leyen ont volontairement trompé leurs administrés. Il ont en pleine connaissance de leurs mensonges diffusé des chiffres faux et prétendu que :
 Les « vaccins anti-Covid » (ARN messager) protègent de la transmission du virus (ce que les fabricants n’ont jamais affirmé).
 Les « vaccins anti-Covid » (ARN messager) sont recommandés pour les femmes enceintes.
 Les « vaccins anti-Covid » (ARN messager) protègent les enfants (alors qu’ils ne contractent qu’exceptionnellement cette maladie).
 Les « vaccins anti-Covid » (ARN messager) n’ont pas d’effets secondaires notables quels que soient l’âge et la condition des patients (alors qu’ils provoquent de graves accidents cardiaques chez des hommes de moins de 40 ans).
 Il n’existe pas d’autre remède efficace contre la Covid-19 que les vaccins occidentaux (alors que bien d’autres États ont utilisé des médicaments au premier stade de la maladie ou mis au point leurs propres vaccins).

Le président Joe Biden a menti à ses concitoyens sur la Covid-19 en s’abritant derrière les autorités scientifiques de son département de la Santé.

Certains interprètent ces intoxications comme de l’incompétence, d’autres comme de la corruption par les laboratoires pharmaceutiques. Peu importe : dans un cas comme dans l’autre, l’Occident s’est enfoncé dans le mensonge parce que ses moyens de communication sont censurés.

 

L’ORGANISATION DE LA CENSURE D’ÉTAT

 

Les documents de Twitter (Twitter Files) révélés par son nouveau propriétaire, Elon Musk, et les e-mails de l’agence de Santé publique états-unienne (CDC) obtenus par l’association trumpiste America First Legal Foundation [4] attestent que l’administration Biden a secrètement contrôlé et occasionnellement censuré l’ensemble des messages échangés sur Facebook, Twitter, YouTube, Instagram, Whatsapp et Hello partout dans le monde. Pour ce faire, Washington a disposé de complicités étrangères. Le président Biden a lui-même mis en place une agence de censure, le « Conseil de gouvernance de la désinformation » (Disinformation Governance Board) [5]. Certes, il l’a officiellement dissoute face aux critiques, mais elle poursuit son action sous un autre nom.

Ancienne collaboratrice du président ukrainien Volodymyr Zelensky, la jeune Nina Jankowicz est désormais intallée à Washington d’où elle supervise l’ensemble de la propagande de guerre occidentale contre la Russie.

Cette agence se consacre à censurer les informations sur les « nationalistes intégraux » ukrainiens [6] et sur les crimes du régime de Zelensky [7]. Elle nous intoxique sur les actions de la Russie et de la Chine, de sorte que nous ne percevons pas le basculement du monde contre l’Occident.

Force est de constater que la progression du populisme est avant tout une réponse populaire à l’extension de la censure d’abord aux USA, puis dans tout l’Occident. La liberté d’expression, et donc la démocratie, est morte, tuée par ceux qui avaient la responsabilité de la protéger.

Les efforts de Donald Trump, s’ils sont couronnés de succès, rétabliront la liberté d’expression, mais pas la démocratie. Il est trop tard. Le monde a changé. Durant ces 20 dernières années, l’égalité minimum entre les citoyens a disparu : les écarts de revenus ont été multipliés par plus de 1000 et les classes moyennes ont partiellement été ruinées.

Dans ces conditions, un nouveau régime politique doit être inventé et il ne pourra se construire dans l’intérêt de tous que si chacun dispose de la liberté d’expression.

Le Parti de la guerre est le véritable vainqueur des élections US de mi-mandat

Source : Les Crises - Le 12/12/2022.

Les fabricants d’armes distribuent beaucoup d’argent pour s’assurer que, quel que soit le parti au pouvoir, ce sont bien les législateurs de ce parti là qui mènent la danse.

Source : Responsible Statecraft, Connor Echols
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le représentant Mike Rogers, R-Alabama (NASA/Bill Ingalls) ; (Digital Storm/Shutterstock) ; la députée américaine Kay Granger (Gage Skidmore/Creative Commons)

En dépit de résultats décevants lors des élections de mi-mandat, les Républicains semblent prêts à reprendre la Chambre pour la première fois depuis 2016. Cette bascule pourrait avoir un impact sur un large éventail de politiques et conduira sans aucun doute à une série d’auditions sur tout les sujets, depuis le retrait d’Afghanistan jusqu’aux relations d’affaires de Hunter Biden.

Mais quand on vient aux crédits de défense, rien ne permet de penser que les leaders du GOP [Great Old Party, Parti républicain, NdT] feront le grand écart.

Pour en comprendre les raisons, il suffit de se pencher rapidement sur deux des fonctions les plus influentes en matière de politique de défense à la Chambre : les chefs des commissions qui supervisent les dépenses et les forces armées. Les Républicains, qui devraient endosser ces rôles l’année prochaine, ont tout intérêt à ce que les dépenses du Pentagone restent élevées.

Prenons le représentant Mike Rogers (R-Alabama), qui succédera probablement au représentant Adam Smith (D-Washington) à la tête de la Commission des forces armées à la Chambre. Rogers a été l’un des principaux partisans d’une augmentation des dépenses de défense, soi-disant pour tenir compte des taux d’inflation historiquement élevés, et ce, en dépit de l’insistance du Pentagone qui affirmait que ses demandes budgétaires avaient déjà pris en compte le contexte économique.

Selon Open Secrets [Organisation publiant les sources de financement de la vie politique américaine, NdT], il aurait également reçu plus de 400 000 dollars de fabricants d’armes au cours de ce semestre, ce qui fait de lui le plus grand bénéficiaire de dons de campagne de l’industrie de la défense au cours du semestre 2022. Et la circonscription de Rogers englobe des territoires appartenant aux comtés de Calhoun et de Talladega, qui ont, l’année dernière, obtenu à eux deux plus de 200 millions de dollars de fonds pour la défense.

Certes, Rogers est à peine plus belliciste que son prédécesseur démocrate, qui a reçu plus de 300 000 dollars de la part des entreprises de défense cette année et qui se trouve être élu dans une circonscription qui a reçu 8,5 milliards de dollars au titre des dépenses pour la défense en 2021. Mais cette différence pourrait être un peu plus importante dans le cas de la Commission des crédits, qui est actuellement dirigée par la représentante Rosa DeLauro (D-Connecticut), qui se décrit comme progressiste.

Bien que sa circonscription reçoive relativement peu de fonds pour la défense, DeLauro est depuis longtemps une championne du maintien d’un financement militaire élevé. Comme l’indique clairement son site web, sa principale priorité en matière de politique étrangère est de garantir que les crédits de défense continuent d’affluer vers son État, même si cela signifie continuer de financer des programmes coûteux et controversés comme celui du F-35.

« Rosa a toujours soutenu les programmes de défense qui permettent de préserver des emplois dans le Connecticut, notamment les programmes d’hélicoptères de transport lourd Black Hawk, Marine One Presidential, Combat Rescue et CH-53K, mais aussi la fourniture de moteurs pour les avions C-17, F-22, F-35 Joint Strike Fighter et autres », explique son site. « Rosa a défendu la cause du réacteur de pointe principal de l’avion de combat Joint Strike Fighter, dont les essais et l’assemblage se déroulent à Middletown, et elle a joué un rôle de premier plan pour qu’il soit mis fin au programme de moteur de substitution.»

Son successeur le plus probable est le représentant Kay Granger (R-Texas). Granger est une fervente partisane du F-35 et du V-22 Osprey, tristement célèbre pour sa dangerosité, qui, selon elle, « font partie intégrante de notre sécurité nationale et jouent un rôle essentiel dans les stratégies offensives et défensives de notre armée ». Sa campagne a également reçu plus de 200 000 dollars de la part d’entreprises du secteur de la défense, et sa circonscription englobe certaines parties du comté de Tarrant, qui a reçu plus de 12 milliards de dollars de crédits militaires l’année dernière.

Au total, à la Chambre, 15 des 16 principaux bénéficiaires des fonds de campagne provenant de l’industrie de la défense sont membres de l’une ou des deux commissions. La seule exception à cette règle est le représentant Steve Scalise (R-Louisiane), grand favori pour prendre la tête de la majorité au nouveau Congrès.

Et ces investissements de campagne ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Selon Open Secrets, les sous-traitants dans le domaine de la défense ont déjà dépensé plus de 100 millions de dollars en actions de lobbying au cours des trois premiers trimestres de 2022, et ce chiffre ne fera qu’augmenter alors que les fabricants d’armes exercent leur ultime pression pour obtenir une augmentation du budget de la défense pour l’année prochaine.

Malheureusement pour les citoyens, ils risquent fort d’être tenus à l’écart des débats quant aux impacts de ces investissements. Comme l’a récemment rapporté Bloomberg, les commissions des forces armées tant de la Chambre que du Sénat [HASC, House and Senate Armed Services Committes, NdT] ont entrepris des négociations à huis clos concernant la Loi d’autorisation de la défense nationale [NDAA, National Defense Authorization Act, NdT] de l’année prochaine, qui « pourrait alors être adoptée par la Chambre et le Sénat sans être amendée. »

En d’autres termes, les législateurs sont prêts à abandonner le projet de Loi d’autorisation de la défense que les HASC (Commissions des forces armées de la Chambre et du Sénat) ont déjà débattu, amendé et réussi à faire passer à la Chambre en faveur d’un projet qui n’a jamais été soumis à l’examen des citoyens – il s’est passé exactement la même chose l’année dernière avec la NDAA (Loi d’autorisation de la défense nationale).

Étant donné le caractère très volumineux des projets de loi sur la politique de défense, les chiens de garde auront du mal à passer au crible le prochain projet de loi, afin d’en repérer les rubriques susceptibles d’entraîner des gaspillages, avant qu’il ne devienne loi. Mais c’est peut-être là le but.

Source : Responsible Statecraft, Connor Echols, 14-11-2022

 

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

 

 

Un état des lieux mondial très différent s’installe

par Alastair Crooke - Le 24/11/2022.

La façon dont le monde apparaît dépend du fait que votre regard est fermement fixé sur le moyeu de la roue, ou bien, si vous observez la rotation de la roue autour du moyeu – et le roulement qu’elle suit – vous voyez le monde différemment.

D’un point de vue centré sur Washington, tout est immobile : rien (pour ainsi dire) ne bouge sur le plan géopolitique. Y a-t-il eu des élections aux États-Unis ? Eh bien, il est certain qu’il n’y a plus d’événement « jour d’élection », car la nouvelle mécanique des bulletins de vote contre le vote en personne, qui commence jusqu’à 50 jours plus tôt et se poursuit des semaines plus tard, s’est éloignée de l’ancienne notion d’« élection » et d’un résultat macro global.

De ce point de vue « centré », les élections de mi-mandat ne changent rien – c’est la stase.

Tant de politiques de Biden étaient de toute façon déjà gravées dans la pierre – et au-delà de la capacité de tout Congrès à les changer à court terme.

Toute nouvelle législation, s’il y en avait, pourrait faire l’objet d’un veto. Et si le « mois » électoral se termine avec la Chambre contrôlée par les républicains et le Sénat contrôlé par les démocrates, il se peut qu’il n’y ait aucune législation du tout, en raison de la partisanerie et de l’incapacité à faire des compromis.

Plus précisément, Biden peut de toute façon gouverner pendant les deux prochaines années par décret et par inertie bureaucratique – et ne pas avoir besoin du Congrès du tout. En d’autres termes, la composition du Congrès n’a peut-être pas tant d’importance que cela.

Mais maintenant, tournez votre regard vers la rotation autour du « moyeu », et que voyez-vous ? La jante qui tourne à toute allure. Elle s’accroche de plus en plus au sol et a une directionnalité claire.

Le plus grand pivot autour du moyeu ? Probablement le président chinois Xi qui se rend à Riyad pour rencontrer Mohammad bin Salman (MbS). Ici, la jante de la roue s’enfonce profondément pour s’agripper fermement à la roche-mère, alors que l’Arabie saoudite effectue son pivot vers les BRICS. Xi se rendra probablement à Riyad pour régler les détails de l’adhésion de l’Arabie saoudite aux BRICS et les conditions du futur « accord pétrolier » de la Chine avec l’Arabie saoudite. C’est peut-être le début de la fin du système des pétrodollars, car tout ce qui sera convenu en termes de mode de paiement chinois pour le pétrole s’inscrira dans le cadre des plans russo-chinois visant à faire passer l’Eurasie à une nouvelle monnaie commerciale (loin du dollar).

Le fait que l’Arabie saoudite gravite autour des BRICS signifie que d’autres États du Golfe et du Moyen-Orient, tels que l’Égypte, gravitent également autour des BRICS.

Un autre pivot : Le ministre turc de l’Intérieur, Süleyman Soylu, a déclaré après l’explosion de cette semaine à Istanbul : « Nous n’acceptons pas le message de condoléances de l’ambassade des États-Unis. Nous comprenons le message qui nous a été transmis, nous avons reçu le message qui nous a été transmis ». Soylu a ensuite rejeté les condoléances américaines, les assimilant à « un tueur qui se présente le premier sur la scène d’un crime ».

Soyons clairs : le ministre vient de dire aux États-Unis d’aller se faire voir. Ce déchaînement de colère brute intervient au moment où la Turquie a accepté de s’associer à la Russie pour établir un nouveau centre gazier en Turquie et participe avec la Russie à un accord massif d’investissement et de coopération dans le domaine du pétrole et du gaz avec l’Iran. La Turquie aussi s’oriente vers les BRICS.

Et, à mesure que la Turquie s’éloigne d’un « moyeu », une grande partie de la sphère turque suivra l’exemple de la Turquie.

Ces deux événements – de la réunion de Xi avec MbS, qui fait un pied de nez aux États-Unis, à la fureur de la Turquie face au terrorisme à Istanbul – s’imbriquent clairement pour marquer un pivot stratégique du Moyen-Orient – à la fois en termes d’énergie et de cadres monétaires, vers la sphère de libre-échange eurasienne qui se développe.

Viennent ensuite les nouvelles de jeudi dernier : L’Iran affirme avoir développé un missile hypersonique de haute précision. Le général Hajizadeh a déclaré que le missile balistique hypersonique iranien peut atteindre plus de cinq fois la vitesse du son et, à ce titre, il sera capable de déjouer tous les systèmes actuels de défense antimissile.

En bref, l’Iran est déjà un État du seuil nucléaire (mais pas un État doté d’armes nucléaires). La remarquable réussite technique que représente la production d’un missile hypersonique de haute précision (qui échappe encore aux États-Unis) constitue un changement de paradigme.

Les armes nucléaires stratégiques n’ont aucun sens dans un petit Moyen-Orient à la population très hétérogène – et maintenant, il n’est pas nécessaire que l’Iran devienne un État doté d’armes nucléaires. Dès lors, quel serait l’intérêt d’une stratégie d’endiguement compliquée (c’est-à-dire le JCPOA), orientée vers l’entrave d’un résultat qui a été dépassé par les nouvelles technologies ? La capacité des missiles balistiques hypersoniques rend les armes nucléaires tactiques superflues. Et les missiles hypersoniques sont plus efficaces, plus faciles à déployer.

Le problème pour les États-Unis et Israël, c’est que l’Iran l’a fait – il a dépassé la cage de confinement du JCPOA.

En outre, quelques jours plus tôt, l’Iran a également annoncé qu’il avait lancé un missile balistique transportant un satellite dans l’espace. Si tel est le cas, l’Iran dispose désormais de missiles balistiques capables d’atteindre, non seulement Israël, mais aussi l’Europe. En outre, l’Iran devrait bientôt recevoir 60 avions SU-35, ce qui n’est qu’un élément de l’évolution rapide de ses relations avec la Russie, scellée la semaine dernière par la présence à Téhéran de Nikolaï Patrouchev (secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie).

Encore une fois, pour être clair, la Russie vient de se doter d’un multiplicateur de force cinétique très puissant, d’un accès au rolodex de contacts et de stratégies de l’Iran qui lui permet de contourner les sanctions, et d’un partenaire à part entière dans le grand jeu de Moscou visant à faire de l’Eurasie un super-oligopole des matières premières.

En d’autres termes, si l’Iran devient un multiplicateur de force pour l’axe Russie-Chine, l’Irak, la Syrie, le Hezbollah et les Houthis suivront une trajectoire similaire.

Tandis que l’architecture de sécurité européenne reste figée dans l’étroitesse de l’OTAN et l’emprise anti-russe, l’architecture de sécurité de l’Asie occidentale s’éloigne de l’ancienne polarisation dure dirigée par les États-Unis et Israël entre une sphère sunnite et l’Iran chiite (c’est-à-dire les accords dits d’Abraham) et se reforme autour d’une nouvelle architecture de sécurité façonnée par la Russie et la Chine.

Cette évolution est logique. La Turquie tient à son héritage civilisationnel turc. L’Iran est clairement un État civilisationnel, et MbS souhaite manifestement que son royaume soit également largement accepté comme tel (et pas seulement comme une dépendance des États-Unis). L’intérêt du format de l’OCS est qu’il est « pro-autonomie » et s’oppose à toute singularité idéologique. En fait, de par son concept civilisationnel, elle devient anti-idéologique et s’oppose aux alliances binaires (avec nous ou contre nous). L’adhésion ne nécessite pas l’approbation des politiques particulières de chaque partenaire, à condition qu’elles n’empiètent pas sur la souveraineté des autres.

En effet, l’ensemble de l’Asie occidentale – à un degré ou à un autre – est en train de s’élever dans ce paradigme économique et sécuritaire eurasien en pleine évolution.

Et, pour dire les choses simplement, puisque l’Afrique est déjà enrôlée dans le camp de la Chine, la composante africaine de la région MENA s’oriente fortement vers l’Eurasie, elle aussi. L’affiliation du Sud global peut également être considérée comme allant de soi.

Qu’en est-il de l’ancien « moyeu » ? Il a l’Europe entièrement sous son contrôle. Pour l’instant, oui…

Cependant, une étude publiée par l’École de guerre économique française suggère que, si l’Europe a, depuis la Seconde Guerre mondiale, « vécu dans un état de non-dit » en ce qui concerne sa dépendance totale à l’égard de Washington, alors que les sanctions russes ont un effet catastrophique sur l’Europe, « une situation très différente s’installe ». Par conséquent, les hommes politiques, tout comme le public, ont du mal à identifier « qui est vraiment leur ennemi ».

Eh bien, l’opinion collective, basée sur des entretiens avec des experts du renseignement français (c’est-à-dire l’État profond français) est très claire : 97% d’entre eux considèrent que les États-Unis sont la puissance étrangère qui « menace le plus » les « intérêts économiques » de la France. Et ils le considèrent comme un problème qui doit être résolu.

Bien sûr, les États-Unis ne laisseront pas facilement tomber l’Europe. Néanmoins, si certaines parties de l’Establishment peuvent parler ainsi, c’est que quelque chose bouge et se prépare, sous la surface. Le rapport souligne naturellement que l’UE peut avoir un excédent commercial de 150 milliards d’euros avec les États-Unis, mais que ces derniers ne permettront jamais que cela se traduise par une « autonomie stratégique ». Et tout gain d’autonomie est obtenu dans le contexte constant – et plus que compensé – d’une « forte pression géopolitique et militaire » de la part des États-Unis à tout moment.

Le sabotage de Nord Stream aurait-il été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ? En partie, il a été un élément déclencheur, mais l’Europe cache ses diverses vieilles haines et sa vindicte longtemps entretenue sous le « couvercle bruxellois de l’argent facile ». Mais cela ne vaut que tant que l’UE reste un distributeur automatique de billets glorifié – les États insèrent leur carte de débit et retirent de l’argent. Les animosités cachées sont réprimées, et l’argent lubrifié jusqu’à la quiescence.

Cependant, le distributeur est en difficulté (contraction économique, désindustrialisation et austérité arrivent !) ; et comme la fenêtre des retraits du distributeur se réduit, le couvercle qui retient les vieilles animosités et les sentiments tribaux ne tiendra pas longtemps. En effet, les démons se lèvent – et sont facilement visibles dès maintenant.

Et enfin, le « moyeu » de Washington tiendra-t-il le coup ? Conserve-t-il les ressources nécessaires pour gérer un si grand nombre d’événements stress-tests – financiers, systémiques et politiques – qui arrivent tous de manière synchronisée ? Nous devons attendre pour le savoir.

Rétrospectivement, le « centre » n’est pas « en mouvement ». Il a déjà bougé. C’est juste que tant de personnes sont bloquées dans la vision d’un « espace vide » qui était autrefois occupé par quelque chose de passé, mais qui, d’une manière ou d’une autre, persiste encore, dans la mémoire visuelle, comme une « ombre » de sa solidité antérieure.

Alastair Crooke

source : Strategic Culture Foundation

traduction Réseau International

Terrorists-R-US. Les Etats-Terroristes-Unis

Source : The Saker francophone. 


Par Kevin Barrett – Le 14 Novembre 2022 – Source Unz Review

Lorsque les électeurs américains ont voté, la semaine dernière, la politique étrangère n’était probablement pas en tête de liste de leurs préoccupations. Mal informés par les médias grand public au point de souffrir de déficience cognitive informationnelle, peu d’Américains [et d’européens, NdT] comprennent le rôle dévastateur et destructeur que joue leur pays sur la scène mondiale. Il y a donc quelque chose de symboliquement significatif dans le spectacle des électeurs de Pennsylvanie qui ont envoyé un sénateur souffrant de déficience cognitive à Washington pour servir sous les ordres d’un président souffrant de déficience cognitive, alors qu’un sous-ensemble de ces électeurs a même élu un homme déjà décédé à un poste d’état. On se croirait dans un film de zombies : L’empire des morts-vivants.

 

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Les électeurs zombies envoient des représentants zombies à Washington pour prétendre présider au démantèlement d’un empire zombie en état de mort cérébrale. Mais les vrais maîtres de cet empire, bien sûr, sont les apparatchiks néocons et les oligarques qui les rémunèrent grassement. Peu importe qui occupe le Congrès et la Maison Blanche, le gouvernement élu n’a pas vraiment de prise sur les décisions. Même les politologues de l’Ivy League payés pour cacher cette réalité la reconnaissent de plus en plus souvent : Michael Glennon, par exemple, dans « National Security and the Double Government » [Sécurité nationale et le double gouvernement], soutient de manière convaincante que nos dirigeants élus sont, à l’instar des monarques britanniques, de simples figures de proue, et non des décideurs politiques.

Puisqu’ils n’ont aucun rôle à jouer dans la prise de décision, ni les politiciens ni les électeurs qui les élisent n’ont besoin de savoir quoi que ce soit sur ce qui se passe réellement dans le monde. Leur rôle n’est pas de raisonner, mais de régurgiter les « mythes publics » diffusés par la machine de propagande médiatique. C’est pourquoi les électeurs américains ne comprennent pas, pour la plupart, que c’est leur propre gouvernement qui a provoqué la guerre en Ukraine. Ils ne comprennent pas non plus que son objectif est de paralyser l’Allemagne et l’UE, ainsi que la Russie.

Asie de l’Ouest : Les terroristes sont américains

Les électeurs connaissent encore moins l’Asie occidentale, où les États-Unis sont à l’origine d’une vague de terrorisme en Iran, au Pakistan et, plus récemment, en Turquie, où une bombe a explosé dimanche dans un quartier très touristique du centre d’Istanbul, tuant six personnes et en blessant plus de 80. Le gouvernement turc a immédiatement accusé les États-Unis, qui arment, financent, forment et dirigent les militants kurdes syriens liés au PKK, d’être à l’origine de l’attentat.

Pourquoi les dirigeants américains utilisent-ils le terrorisme en Turquie ? Pour punir le gouvernement turc de s’être rapproché de la Russie. (Les attentats à la bombe effraieront les touristes, dont un nombre toujours plus grand est russe, et nuiront à l’économie turque). Du point de vue de Washington, le gouvernement d’Erdogan alimente l’effort de guerre russe en augmentant considérablement son commerce avec la Russie et en payant les importations russes, y compris l’énergie, en roubles. Ces mesures contribuent non seulement à maintenir la Russie à flot, mais menacent également la cohésion de l’OTAN et accélèrent l’arrivée du jour où le dollar perdra son statut de monnaie de réserve mondiale.

Les États-Unis terrorisent également le Pakistan et l’Iran parce que les dirigeants de ces pays, comme Erdogan en Turquie, ont l’audace de poursuivre leurs propres intérêts nationaux. Au Pakistan, les espions de l’ambassade américaine – des clones de Raymond Davis – étaient la main cachée derrière l’opération de changement de régime qui a renversé le gouvernement d’Imran Khan en avril dernier. Les sbires de l’empire punissaient Khan pour sa visite à Moscou peu après le lancement par la Russie de son Opération Militaire Spéciale en Ukraine, ainsi que pour avoir évité le FMI étasunien en faveur d’une coopération accrue avec l’initiative de « la Nouvelle route de la soie » et l’Organisation de coopération de Shanghai. Depuis le coup d’État électoral orchestré par les États-Unis, le parti de Khan a remporté une victoire écrasante aux élections régionales, et son chef a toutes les chances de revenir au pouvoir lors des prochaines élections nationales… à condition qu’il reste en vie.

Le 3 novembre, Khan a miraculeusement survécu à une tentative d’assassinat inspirée par les États-Unis. Pris entre les tirs croisés d’un « fanatique religieux » du MK-Ultra d’un côté de son véhicule et d’un sniper professionnel qui tirait depuis la fenêtre d’un immeuble de l’autre côté, Khan n’a survécu que parce qu’un spectateur héroïque a attrapé le bras armé du fanatique, de sorte que les balles ont touché la jambe de Khan plutôt que sa tête ou son torse. Sa jambe touchée, Kahn est tombé au sol alors que les balles du sniper sifflaient dans l’espace qu’il venait de quitter.

Tuer des dirigeants pakistanais fait partie du travail quotidien de la CIA et de ses laquais locaux comme le Premier ministre Shabaz Sharif, nommé par les États-Unis, le ministre de l’Intérieur Rana Sanaullah et le général Faisal, le grand manitou de l’ISI, les trois hommes que Khan tient pour responsables de la tentative d’assassinat. La plupart des Pakistanais le pensent aussi. Ils pensent également que plusieurs de leurs anciens dirigeants ont été tués par la CIA, notamment le général Zia ul-Haq, qui tissait des liens avec des forces pro-islamiques mais non approuvées par les États-Unis dans la région lorsqu’il a été tué dans un accident d’avion provoqué.

La guerre terroriste américaine contre l’Iran

Les campagnes de terreur menées par les États-Unis contre les « alliés » hésitants que sont la Turquie et le Pakistan sont sans commune mesure avec la guerre terroriste menée depuis des décennies par Washington contre la République islamique d’Iran. Et lorsqu’il s’agit de l’Iran, les terroristes ne prennent même pas la peine de brouiller les pistes. Lorsque Washington a décidé de tuer la personnalité publique la plus populaire d’Iran, le général Qasem Soleimani qui, comme Imran Khan, était universellement admiré pour son humble religiosité, son honnêteté irréprochable, sa compétence et son charisme, il n’a même pas pris la peine de créer un déni plausible. Au lieu de cela, les Américains ont attiré le général Soleimani à Bagdad avec une offre de paix bidon, avant de l’assassiner ouvertement avec un drone militaire américain.

Aujourd’hui, la guerre terroriste contre l’Iran s’est transformée en une tentative de changement de régime impliquant des meurtriers et des voyous payés par les États-Unis qui sèment le chaos et la terreur sous le faux prétexte qu’il s’agit d’une sorte de manifestation pour les droits de l’homme. Comme je l’ai écrit dans le numéro de Crescent International de ce mois-ci :

Le 15 septembre, l’Iran a signé un accord pour devenir le neuvième membre à part entière de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), un groupe de nations eurasiennes travaillant ensemble sur des projets économiques, de logistique, d’infrastructure et d’énergie, afin de contourner les institutions contrôlées par les États-Unis. Le lendemain, le 16 septembre, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes iraniennes et ont rapidement dégénéré en émeutes. Bien que les troubles soient apparemment une réponse à la mort de Mahsa Amini, une Iranienne de 22 ans qui s’est soudainement effondrée en garde à vue dans des circonstances peu claires, il est presque certain que les troubles ont été planifiés à l’avance par la CIA et son escadron en charge de mener les révolution de couleur. Sans l’affaire Amini, les spécialistes du changement de régime de l’agence alphabet auraient fabriqué un autre prétexte…

Les voyous de la CIA chargés du changement de régime ne se font pas beaucoup d’amis en Iran.

 

 

 

Les ONG iraniennes affirment qu’environ 17 000 Iraniens ont été tués par des terroristes soutenus par les États-Unis, la majorité par le MEK, un culte de la haine bizarre qui combine les pires caractéristiques d’ISIS et de la Manson Family. De nombreuses personnalités américaines bien connues, dont Pompeo et Bolton, ont accepté des pots-de-vin somptueux pour être vues en public avec les fous du MEK, qui sont actuellement le fer de lance de la vague de violence financée par le contribuable américain en Iran.

La guerre terroriste américaine fonctionne-t-elle ?

Est-ce que faire exploser des civils en Turquie, comploter pour assassiner le leader le plus populaire de tous les temps au Pakistan et envoyer des voyous dans les rues pour terroriser les Iraniens va permettre de vraiment promouvoir les intérêts nationaux légitimes de l’Amérique ? Apparemment, nos décideurs de l’État profond le pensent. Les néoconservateurs citent constamment, à tort, Machiavel en disant « il vaut mieux être craint qu’être aimé« . Mais grâce aux néoconservateurs, l’Amérique est de moins en moins crainte et de plus en plus méprisée. Toute la région de l’Asie occidentale n’apprécie pas la façon dont les néoconservateurs ont essayé de détruire sept pays en cinq ans à la suite de leur faux drapeau du 11 septembre. L’échec total des guerres américaines inspirées par les néoconservateurs en Afghanistan, en Irak et en Syrie a donné au puissant Empire unipolaire l’apparence d’un tigre de papier et d’un méchant de classe mondiale.

Si faire exploser des magasins en Turquie peut effrayer quelques touristes, si tirer sur Imran Khan peut le surprendre, lui et ses partisans, et si fomenter la violence en Iran peut déstabiliser les Iraniens, en fin de compte, les Turcs, les Pakistanais et les Iraniens sont susceptibles de sortir de la vague actuelle de violence encouragée par les États-Unis avec une rancune durable contre l’Amérique et une forte préférence pour un ordre multipolaire. Une fois encore, les néoconservateurs, qui prétendent être de si ardents patriotes américains, semblent accélérer la disparition de l’empire même qu’ils prétendent défendre.

Kevin Barrett

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Le graphique qui, à lui seul, explique tout


Par Mike Whitney − Le 3 novembre 2022 − Source Unz Review + The Saker francophone.

Examinez ce graphique. Il explique tout.

Il explique les profondes préoccupations entretenues par Washington vis-à-vis de la croissance explosive de la Chine. Il explique pourquoi les États-Unis continuent à terrifier la Chine au sujet de Taïwan de la Mer de Chine du Sud. Il explique pourquoi Washington envoie des délégations du Congrès à Taïwan au mépris des demandes explicites formulées par Pékin. Il explique pourquoi le Pentagone continue d’envoyer des navires de guerre étasuniens dans le détroit de Taïwan et expédie des quantités considérables d’armes mortelles à Taipei. Il explique pourquoi Washington constitue des coalitions contre la Chine en Asie, visant à encercler et provoquer Pékin. Il explique pourquoi l’administration Biden intensifie sa guerre commerciale contre la Chine, impose de lourdes sanctions économiques aux entreprises chinoises, et interdit les semi-conducteurs de haute technologie qui sont « essentiels… à pratiquement tous les aspects de la société moderne, des produits électroniques et des transports jusqu’à la conception et à la production de tous types de produits. » Il explique pourquoi la Chine a été ciblée par la Stratégie de Sécurité Nationale étasunienne (NSS) comme « le seul pays concurrent présentant aussi bien le dessein que, de plus en plus, la capacité de remodeler l’ordre international. » Il explique pourquoi Washington considère désormais la Chine comme son adversaire stratégique le plus important et le plus formidable, qu’il convient d’isoler, de diaboliser et de vaincre.

 

Le graphique ci-avant explique tout, pas uniquement les coups diplomatiques hostiles ourdis pour ternir l’image de la Chine et l’humilier, mais également les politiques ouvertement belligérantes qui visent la Russie. Il faut que les gens comprennent ce point. Il faut qu’ils comprennent ce qui se produit réellement pour visionner les événements dans le réel contexte géopolitique.

Et quel est ce « contexte » ?

Le contexte d’une Troisième Guerre Mondiale ; une guerre qui a été soigneusement planifiée, fomentée et (désormais) poursuivie par Washington et par ses mandataires. C’est cela qui se produit réellement. Les conflagrations de plus en plus violentes que nous voyons surgir en Ukraine et en Asie ne résultent pas d’une « agression russe » ni de la volonté d’un « Poutine diabolique ». Non. Elles concrétisent une stratégie géopolitique sinistre visant à casser la montée météorique de la Chine, et à préserver le rôle dominant des États-Unis dans l’ordre mondial. Y a-t-il matière à en douter ?

Non. Pas du tout.

C’est pour cela que nous assistons à une nouvelle division du monde en blocs belligérants. C’est pour cela que nous assistons à un retour en arrière sur 30 années de globalisation, et à des perturbations massives sur les chaînes d’approvisionnement. Et c’est pour cela que l’Europe est poussée bille en tête dans une obscurité glaciale et une désindustrialisation forcée. L’ensemble de ces politiques suicidaires a été imaginé dans un seul but : maintenir la position exaltée des États-Unis dans le système global. C’est à cette fin que l’ensemble de l’humanité se retrouve aujourd’hui entraînée dans une Troisième Guerre Mondiale ; une guerre conçue pour empêcher la Chine de devenir la plus grande économie au monde ; une guerre conçue pour préserver la suprématie des États-Unis sur le monde. Prenez connaissance de cet extrait d’un article du site internet World Socialist Web Site :

Un article du Financial Times, écrit le 19 octobre par Edward Luce sous le titre « Endiguer la Chine est l’objectif explicite de Biden », a émis l’alarme qui suit : « Imaginez qu’une superpuissance déclare la guerre à une grande puissance et que nul ne s’en aperçoive. Joe Biden a lancé ce mois-ci une véritable guerre économique contre la Chine — engageant en pratique les États-Unis à bloquer la montée de la Chine — et dans l’ensemble les Étasuniens n’ont pas réagi.

« Assurément, la guerre de la Russie en Ukraine, et l’inflation intérieure suffisent à capter l’attention des gens. Mais l’histoire va probablement se souvenir de la décision prise par Biden comme moment clé de la révélation de la rivalité entre les États-Unis et la Chine. »

Qui plus est, la semaine dernière, un haut-dirigeant de l’administration Biden a indiqué que les États-Unis préparaient de nouvelles interdictions sur les activités de haute technologie de la Chine. S’exprimant face au Center for a New American Security, Alan Estevez, sous-secrétaire au Commerce pour l’Industrie et la Sécurité, s’est vu poser la question de savoir si les États-Unis allaient interdire à la Chine l’accès à l’informatique quantique, aux biotechnologies, aux logiciels d’intelligence artificielle ou aux algorithmes avancés. Estevez a reconnu que ces points étaient activement en cours de discussion. « Allons-nous finir par faire quelque chose dans ces domaines ? Si je devais miser là-dessus, je le ferais, » a-t-il déclaré…

Luce termine son article dans le Financial Times cité ci-avant en déclarant : « Est-ce que le pari de Biden va fonctionner ? Je ne me délecte pas de la perspective de le découvrir. Pour le meilleur ou pour le pire, le monde vient de changer, pas dans une explosion, mais dans un gémissement. Espérons que l’on va en rester là. »… (« Biden’s technology war against China« , World Socialist Web Site)

Examinons encore le graphique. Qu’est-ce qu’il nous dit ?

La première chose qu’il met en évidence est que les hostilités auxquelles nous assistons en Ukraine (et en fin de compte à Taïwan) sont apparentées à un basculement fondamental de l’économie globale. La Chine continue de gagner en puissance. Elle est sur la voie de prendre le pas sur l’économie étasunienne dans la décennie qui vient. Et la croissance amène certains bénéfices. En tant que première économie au monde, la Chine deviendra de manière naturelle la puissance dominante régionale de l’Asie, et sera en mesure « de régler les différends régionaux selon ses intérêts propres, et de délégitimer la primauté des États-Unis tant sur le plan régional que mondial. »

Est-ce que vous voyez le problème qui se pose ?

Depuis presque vingt ans, les États-Unis ont orienté leur politique étrangère suivant une stratégie de « rééquilibrage des forces » dénommée« pivot vers l’Asie »En bref, les États-Unis comptent être l’acteur dominant dans la région du monde la plus peuplée et la plus prospère, l’Asie. Distinguez-vous en quoi la montée de la Chine fait capoter le projet de Washington pour l’avenir ?

Les États-Unis ne vont pas laisser les choses se passer ainsi sans combattre. Washington ne va pas laisser la Chine monter en puissance sur les marchés qu’elle projette de dominer elle-même. Cela ne va pas se produire. Et si vous pensez que cela peut se produire, vous feriez bien de reconsidérer la question. Les États-Unis vont préférer entrer en guerre pour empêcher un scénario suivant lequel les États-Unis joueraient un « second rôle » après la Chine. De fait, les décideurs de la politique étrangère ont déjà statué : les États-Unis vont s’en prendre militairement à la Chine dans cet objectif précis.

Notre thèse est donc simple : nous pensons que la Troisième Guerre Mondiale a déjà commencé. C’est ce que nous affirmons. Les bagarres auxquelles nous assistons en Ukraine ne constituent guère que la première salve d’une Troisième Guerre Mondiale qui a déjà déclenché une crise énergétique sans précédent, une insécurité alimentaire massive à l’échelle mondiale, une rupture catastrophique des chaînes d’approvisionnement mondiales, une inflation hors de contrôle généralisée, la ré-émergence solide d’un nationalisme extrême, et à la re-division du monde en blocs belligérants. Avez-vous besoin d’autres preuves ?

Tout ceci est économique. Les origines de ce conflit remontent toutes aux changements sismiques dans l’économie globale, à la montée de la Chine et au déclin inévitable des États-Unis. C’est un empire qui prend la place d’un autre. Il est naturel qu’une transition de cette magnitude promette de générer des changements tectoniques dans la distribution globale des puissances. Et ces changements vont apporter leurs lots de poudrières, de dévastations, ainsi que la perspective imminente d’une guerre nucléaire. Et c’est exactement ainsi que les choses se déroulent en ce moment.

Alors, en quoi ce graphique explique-t-il ce qui se produit en ce moment en Ukraine ?

La guerre par mandataire interposé pratiquée par Washington en Ukraine vise en réalité la Chine, pas la Russie. La Russie n’est pas un concurrent à la hauteur des États-Unis, et ne dispose pas de ressources économiques suffisantes pour ébranler le positionnement des États-Unis dans l’ordre global. Pour autant, Nord Stream constituait un risque significatif pour les États-Unis, en renforçant considérablement les relations économiques de Moscou avec l’UE et surtout avec l’Allemagne, la locomotive industrielle de l’Europe. Il fallait saboter l’alliance Moscou-Berlin — qui était bénéfique aux deux parties et qui était la clé de la prospérité allemande — pour empêcher une intégration économique plus poussée qui aurait rapproché les continents en une zone de libre échange les plus grandes au monde. Washington devait y mettre fin pour préserver son emprise économique sur l’Europe et défendre le statut de monnaie de réserve mondiale du dollar. Pour autant, personne ne s’attendait à ce que les États-Unis fassent sauter directement les gazoducs, au travers de ce qui apparaît comme la plus importante action terroriste industrielle de toute l’histoire. Cette action a vraiment été choquante.

Fondamentalement, Washington considère la Russie comme un obstacle à son projet de « pivot » visant à encercler, isoler et affaiblir la Chine. Mais la Russie n’est pas la plus grande menace envers l’hégémonie globale des États-Unis ; et loin s’en faut. C’est la Chine qui est considérée comme telle.

La Troisième Guerre Mondiale est lancée pour endiguer la Chine, pas la Russie. La guerre en Ukraine suggère que — au sein des élites de la politique étrangère — on est relativement d’accord pour penser que la route vers Pékin passe par Moscou. Cela semble constituer le consensus [NdSF : cela peut constituer le consensus avec un pouvoir Démocrate ; la position des Républicains peut apparaître différente sur ce point précis, sans remettre en cause la cible que constitue la Chine. On va bien voir ce que donnera le « rééquilibrage des pouvoirs » aux États-Unis à l’issue des élections de novembre 2022.] En d’autres termes, les hommes d’influence étasuniens veulent affaiblir la Russie pour établir des bases militaires étasuniennes en Asie. Finalement, on fera appel à l’armée pour mettre en œuvre le joug économique de Washington sur ses nouveaux sujets asiatiques. Si cela arrive un jour.

Nous estimons qu’il est fort peu probable que le projet ambitieux de Washington puisse réussir, mais nous n’avons aucun doute quant au fait qu’il sera malgré tout mis sur les rails. Il est probable que des dizaines de millions de personnes vont mourir dans une tentative désespérée de renverser le cours du temps qui amène à la fin du « moment unipolaire » fugace, et au tout aussi bref siècle américain. C’est une tragédie qui dépasse l’entendement.

Traduit par José Martí, relu par wayan, pour le Saker Francophone

Les élections de mi-mandat sont d’ores et déjà un revers pour l’Etat profond - Le 10/11/2022.

Source : Le Courrier des Stratèges - Par Jean Goychman.

 

Nous avons insisté sur le fait que le résultat des Républicains américains aux mid-terms est en-deçà des espérances. Mais Jean Goychman souligne que, même si les Démocrates sauvaient de justesse leur majorité au Sénat, la capacité de Donald Trump à se maintenir dans le jeu politique et à exercer un leadership de fait sur le parti républicain est une mauvaise nouvelle pour l'Etat profond américain.

 

Encore une fois, les médias « mainstream » occultent volontairement un aspect pourtant essentiel des élections de mi-mandat du 08 novembre. Au delà des chiffres, des pourcentages et du nombre d’élus de part et d’autre, un événement majeur passé sous silence est le retour de Donald Trump sur le devant de la scène politique américaine.

 

Un opposant résolu au Deep State

Dès son élection à la Maison Blanche, Donald Trump avait « annoncé la couleur » Son objectif était « d’assécher le marigot de Washington », ce qu’il avait, du reste, clairement dit dans sa campagne électorale. Avant lui, aucun président américain depuis Kennedy n’avait évoqué ce sujet.Pourtant, depuis 1963, l’empreinte de cet état profond, qu’on l’appelle « complexe militaro-industriel » ou « Continuité du Gouvernement » s’est progressivement renforcé jusqu’à pratiquement imposer la politique étrangère des États-Unis, au travers d’un organisme né en 1921 et qui est le CFR (Council on Foreign Relations) bâti sur le même modèle que le « Chatham House » anglais.

 

Le CFR, un ancêtre des institutions mondialistes.

Le CFR reprenait, sous une forme un peu différente, la stratégie des Anglais du « Groupe de Milner » décrite par Carol Quigley (qui avait eu, entre autres, Kennedy comme élève à l’université) dans  son livre « l’histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine ». Il écrit (p40) :

« Il y a trois puissants think-tanks qui sont les branches de la Table Ronde :

 Le Royal Institute of International Affairs (RIIA, également appelé Chatham House) organisé en 1919 à Londres.

Le Council on Foreign Relations (CFR) organisé à New York en 1921

L’Institute of Pacific Relations (IPR), organisé en 1925 pour les douze  (depuis cinquante cinq)pays possédant un territoire dans ce que nous appelons aujourd’hui le pourtour du Pacifique »

Un des objectifs du CFR était de s’opposer à la « Doctrine de Monroe » à l’origine de l’isolationnisme américain depuis 1823. (C’est vrai qu’il apparaît difficile de se lancer à la conquête du monde sans vouloir quitter le territoire américain). La création de la Société des Nations s’inscrivait directement dans cette ligne.Toutefois, le peuple américain préféra rester fidèle à la doctrine Monroe et ce n’est qu’après Pearl Harbour que le CFR put crier victoire.

Dans  « la véritable histoire des Bilderbergers » Daniel Estulin ecrit (page 113) :

« Un éditorial de la page deux du Baltimore News -Post du 08 décembre 1941 -le lendemain du bombardement de Pearl Harbour- prédisait l’existence d’une nouvelle ligue mondiale qui formulerait une « déclaration fondamentale des Droits de l’Homme, et pour protéger ces droits, le système aura dans certains cas le pouvoir de prendre des mesures conte des individus et de les punir »

Ce système dont il est question est l’ONU, qui vit officiellement le jour après la Conférence de San Francisco. Cet état profond que Trump veut abattre est donc parti de très loin.

 

Une lutte sans merci durant le mandat de Donald Trump

Avant même qu’il s’installe à la Maison Blanche, les premières attaques étaient parties. Une enquête ouverte par le procureur spécial Mueller sur des soupçons de collusion avec la Russie, rapidement fusionnée avec une investigation du FBI à la suite du limogeage de son directeur James Comey par Donald Trump en mai 2017, cinq mois seulement après la prise de fonction du nouveau président.

Durant les quatre années passées à la Maison Blanche, tous les médias « mainstream » (entendez par là tous ceux que David Rockefeller avait publiquement remerciés pour leur silence durant des années afin de ne pas ébruiter le projet mondialiste) ont systématiquement « tiré à boulets rouge », non seulement contre lui, mais aussi contre ses électeurs, qu’Hillary Clinton avait qualifié de « déplorables »

 

Donald Trump ne s’est pas laissé intimider

De son côté, Donald Trump n’est pas resté inactif et a rendu « coup pour coup ». Il a commencé par retirer les Etats-Unis des « accords de Paris », indiquant ainsi qu’il ne croyait pas à ce dogme du réchauffement anthropique, alors que celui-ci est un véritable « cheval de bataille » de l’Etat profond et de la finance internationale.

Donald Trump a également rompu avec la tradition de ses prédécesseurs Bush et Obama et n’a pas engagé d’opérations militaires, ce qui n’a pas dû être du goût du complexe militaro-industriel, partie intégrante de cet Etat profond.

Enfin, dans ses prises de parole, notamment devant les Assemblées Générales de l’ONU, il a toujours fustigés les « globalistes », répétant qu’ils n’avaient plus d’avenir, et que cet avenir appartenait aux « Patriotes ».

Ce dernier point était certainement le plus inquiétant pour cet Etat profond, dont la politique étrangère est directement inspirée par la « doctrine de Brzezinski dans son livre « le grand échiquier » paru en 1997. Ce retour des patriotes sur la scène politique signifie que Trump va se réapproprier la « Doctrine de Monroe » et revenir à l’isolationnisme. Cela risque d‘anéantir tous les efforts déployés depuis plus d’un siècle en vue d’établir un gouvernement mondial sous contrôle de l’oligarchie anglo-américaine et cela est, à l’évidence, totalement inacceptable pour eux.

 

Les élections du mid term, danger accru pour l’état profond.

En plus d’un premier front ouvert contre la domination de la planète par tous les pays, et ils sont nombreux, qui ne veulent plus de l’hégémonie de cette Amérique. Celle-ci se trouve aux mains de cette oligarchie qui à imposé sa domination par la menace militaire et la dette grâce à un dollar « qu’il ne tient qu’à eux d’imprimer » (dixit de Gaulle), ils risquent de se voir confrontés à une menace tout aussi importante qui, elle, viendrait de l’intérieur du pays.

Il paraît aujourd’hui acquis que les Républicains auront la majorité à la Chambre des Représentants, ce qui constitue un revers important pour l’Etat profond, mais la perspective de voir les Républicains emporter également le Sénat serait pour eux le signe de la déroute. Cela préfigurerait le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et probablement l’échec de leur plan mondialiste.

Son premier mandat à obligé l’état profond à « sortir du bois » et probablement accéléré la mise en œuvre du « Great Reset », La guerre en Ukraine est vraisemblablement due à cela et le « partage du monde » auquel nous assistons en est une conséquence directe.

Espérons que ce « piège de Thucydide » mènera le Monde à une autre issue qu’une troisième guerre mondiale dont personne ne peut dire aujourd’hui quelles seraient les conséquences pour l’Humanité.

 

 

Comptage des votes et crise de la démocratie américaine - Le 10/11/2022.

Source : Le Courrier des Stratèges.

 

Depuis l'élection présidentielle de 2020, les Etats-Unis sont devenus incapables de boucler le comptage d'une élection rapidement. En réalité, la direction du parti républicain n'a pas pris le taureau des archaïsmes du système local de vote par les cornes: cela aurait obligé à reconnaître que l'on avait accepté que Donald Trump soit volé de sa réélection en 2020. Faute de faire la vérité sur cet épisode - dont beaucoup des faits sont pourtant suffisamment établis pour qu'une enquête systématique soit lancée - la démocratie américaine est incapable de fonctionner un soir de dépouillement. Et cela écorne considérablement la crédibilité des Etats-Unis dans le monde.

 

 

A-t-on jamais vu qu’il faille plus de 48h, à l’époque contemporaine, avec ses ordinateurs surpuissants, pour proclamer le résultat d’une élection démocratique? Le résultat de l’élection présidentielle brésilienne a été connu en quelques heures après la fermeture des bureaux de vote. Le cas le plus fréquent en Europe est la proclamation des résultats au moment de la fermeture du dernier bureau de vote. La puissance des outils de la statistique moderne combinée à l’informatique et l’accumulation historique des données fait qu’on est capable d’anticiper un résultat presque à la virgule près. 

Il en a longtemps été ainsi aux Etats-Unis. Certes, le système de vote n’est pas unifié à l’échelle du territoire fédéral, ni même, souvent, à l’échelle d’un Etat. Mais il y avait un élément essentiel: la confiance.  Quand les journalistes décidaient, lors d’une soirée électorale, de “proclamer” un résultat (“to call a race”), personne n’imaginait que le résultat puisse encore être bidouillé après cela. Eh bien, la première démocratie du monde ne fonctionne plus comme cela. 

Le “Truquage Profond”

Certains remonteront à l’élection présidentielle de 2000. Je ne trancherai pas car je n’ai jamais étudié le dossier. Mais il y a des voix respectables qui considèrent que l’équipe de George W. Bush a forcé le recomptage du résultat en Floride pour l’emporter face à Al Gore, le vice-président sortant, candidat à la succession de Bill Clinton.

Cependant, c’est lors de l’élection présidentielle de 2020 que le système s’est véritablement détraqué. Tout a été déjà raconté par Patrick Byrne  dans son livre et son film intitulés The Deep Rig (Le Truquage Profond) La question de la fraude ne se pose plus, si l’on en croit Byrne et quelques autres analystes. Le parti démocrate, qui n’avait pas supporté de perdre, en 2016, s’est arrangé (1) pour contrôler et manipuler les programmes  des ordinateurs qui transmettaient les résultats locaux; cependant les algorithmes de conversion des résultats n’étaient, à la fin de la soirée électorale du 3 novembre 2020, pas suffisant, tellement le raz-de-marée était fort en faveur de Trump (il a obtenu 12 millions de voix de plus en 2020 qu’en 2016); il restait une petite dizaine d’Etats à compter. (2) Les réseaux du parti démocrates se sont arrangés pour que les opérations de comptage s’arrêtent dans ces Etats pendant quelques heures, le temps de pouvoir basculer dans un système de fraude à l’ancienne: introduire dans les bureaux de vote suffisamment de faux votes par correspondance pour pouvoir faire basculer les Etats restants. 

Le Déni de Fraude

Donald Trump et ses proches ont immédiatement dénoncé la supercherie. Mais les caciques du parti républicain ne l’ont pas suivi. Un système d’intimidation des juges qui auraient voulu recevoir les plaintes locales, ou par Etat, d’électeurs ou de notables républicains a été vite installé par les réseaux démocrates. Et les juges de la Cour Suprême ont eu peur, quand ils ont été consultés. Personnellement, j’ai perdu beaucoup de l’estime que j’avais pour la juge de la Cour Suprême Amy Coney Benett, que Donald Trump avait réussi à faire installer, avec un énorme courage politique, dans les derniers mois de son mandat; et qui n’a rien fait, le moment venu, pour obtenir de ses collègues de la Cour Suprême, que les votes soient recomptés dans les Etats contestés

Des dysfonctionnements qui pèsent lourd dans la perte d’influence des Etats-Unis

L’objectif de cet article n’est pas de revenir sur cette histoire, désormais établie, même si elle n’est pas plus reconnue par les médias mainstream que les manipulations liées à la crise sanitaire du COVID.  (Parler de ce sujet vous fait classer du côté des “complotistes”). Il est de faire comprendre que la grande république américaine a été profondément affaiblie par cet épisode. 

+ Donald Trump a préféré préserver les apparences de l’état de droit et il s’est incliné, quittant la Maison Blanche – mais sans concéder sa défaite. Depuis lors l’ancien président américain  a patiemment reconstruit son influence au sein du parti républicain. Mais le résultat mitigé des mid-termes montre les limites de sa capacité à pousser jusqu’au bout la métamorphose du parti républicain en un grand parti représentant les intérêts des patriotes anti-impérialistes.  . 

+ les caciques du parti républicain continuent à nier la fraude, de peur d’être classés du côté des “négationnistes du vote” par l’establishment. Mais ils sont de ce fait incapables de parler à la base du parti, qui sait ce qui lui a été volé. 

+ Il n’y a sans doute, pour Donald Trump comme pour le reste du parti républicain, pas d’autre solution que de tourner la page. Mais lorsqu’on connaît l’histoire américaine, on sait que le pays ne sera pas tranquille tant que la lumière n’aura pas été faite. 

Tourner la page, disent certains, est-ce qu’un Ron DeSantis, n’est pas capable de le faire plus que Trump? Nous parlions hier des chances que donnent au gouverneur réélu de Flordiee, son résultat remarquable. Cependant que fera-t-il si c’est lui le candidat et si son adversaire démocrate lui demande, lors des débats présidentiels de 2024, de prendre position sur le prétendu “négationnisme électoral”? Toute adhésion publique de Ron DeSantis à la vérité  mettra les médias contre lui; toute complaisance envers le système washingtonien lui aliènera une partie essentielle de l’électorat républicain. 

Mais le mal est plus profond. Le résultat des élections de mi-parcours confirme qu’il y a “deux Etats-Unis” qui se font face. La carte ci-dessus montre à la fois l’emprise territoriale des républicains mais aussi le contraste entre l’Amérique des métropoles, densément peuplées, et celle des villes moyennes et des campagnes. Ces deux Amériques se détestent tellement qu’elles sont devenues incapables de boucler un décompte électoral en quelques heures et de faire confiance aux projections des sondages sortis des urnes. 

Le résultat, c’est que le pays est profondément affaibli, dans sa prétention au leadership démocratique. La brutalité de Washington dans les conflits militaires ou les sanctions imposées à des puissances détestées, ne sont pas les seuls facteurs qui expliquent qu’une partie du monde ne reconnaît plus le “leadership bienveillant” des Etats-Unis. L’incapacité de la plus rayonnante démocratie de la planète à décompter ses votes a un effet dévastateur dans l’opinion publique mondiale.  

Une élection, si elle peut être tenue

Source : The Saker francophone - Le 07/11/2022.


La mort de l’État sans foi est aussi naturelle et belle qu’un flocon de neige qui fond… Toutes les choses cassées vont commencer à être réparées. Et toutes les choses folles vont disparaître, immédiatement. – … une autre de Curtis Yarvin.


Par James Howard Kunstler – Le 28 octobre 2022 – Source kunstler.com

Barack Obama – Susan Rice

Notre pays peut-il commencer à se ressaisir avec les élections de mi-mandat ? Le cynisme qui règne à l’extérieur est monumental. Même si le perfide Parti du chaos est battu à mort dans les urnes, de terribles pièges et d’effrayants dilemmes attendent le régime qui se fondra dans une majorité législative de centre et de droite.

 

Et il reste en place l’effroyable figure de « Joe Biden », le « président » de cire qui sert de façade à la coterie de fous jacobins qui cherchent encore à entraîner la civilisation occidentale dans la poubelle de l’histoire. Une chose qu’une commission du Congrès pourrait examiner sans tarder : qui exactement a dirigé le pouvoir exécutif pendant deux ans ? Je pense que c’est Barack Obama, par l’intermédiaire de Susan Rice, directrice du Conseil de politique intérieure (bureau de la Maison Blanche) dont les activités ne sont jamais, jamais, discutées dans les médias. En fait, sa simple présence n’est pas reconnue. Je doute qu’une personne sur mille à Times Square puisse vous dire qui elle est et ce qu’elle fait. Combien de fois par jour Mme Rice est-elle au bout du fil avec le gentilhomme de Kalorama ? Y a-t-il des registres de ses appels ? Utilise-t-elle un nombre infini de téléphones prépayés intraçables ? Ou bien traverse-t-elle régulièrement la ville en limousine pour recevoir des ordres en personne ?

Y a-t-il une sanction pour diriger un gouvernement fantôme, peut-être quelque chose dans les dossiers de sédition ou de trahison de la loi fédérale ? Le degré de coordination des politiques malveillantes à travers la civilisation occidentale suggère également que des acteurs extérieurs exercent une grande influence sur nos affaires. M. Obama dirige-t-il « Joe Biden » selon un livre de jeu du WEF, comme cela semble être le cas avec les parachutés du WEF, Justin Trudeau du Canada et Jacinda Ardern de Nouvelle-Zélande ? Cela aiderait à expliquer comment tant de mesures et d’actions en dehors de notre intérêt national se sont déroulées ces derniers temps – la Gestapoïsation du FBI, la censure ouverte, la frontière grande ouverte, le drainage de la réserve stratégique de pétrole, les fêtes de drag queens, l’effort insensé pour « affaiblir » la Russie en Ukraine, l’hystérie du changement climatique, l’idiotie fiscale, et tout ce qui concerne le Covid-19.

Bien sûr, l’État de droit est devenu une chose pitoyablement molle à notre époque. Personne n’est responsable de quoi que ce soit de nos jours. Les agences fédérales peuvent agir comme bon leur semble pour persécuter leurs opposants politiques, ou infliger d’immenses dommages au public – comme le CDC, la FDA, et d’autres agences de santé publique qui poussent de manière insensée le public à se faire injecter les vaccins mortels à ARNm, malgré les preuves massives que ces vaccins ont tué et handicapé des centaines de milliers de personnes. Il est probable que nous assisterons à des attaques agressives contre toutes ces fautes gouvernementales en janvier prochain, et il est important de déterminer qui a fait quoi pour conduire l’Amérique à un tel dérapage, mais cela n’atténuera pas les pièges et les difficultés à venir.

Il est certain qu’une remise en question est en cours dans tous les secteurs de la civilisation industrielle, mais elle ne doit pas nécessairement se faire du côté de la tyrannie high-tech et de la gouvernance mondiale super centralisée par des maniaques élitistes. En fait, ce n’est pas possible. Les goulots d’étranglement des ressources – énergie, matières premières, métaux, toutes les choses matérielles – plus la rareté croissante du capital réel (comme dans les représentations de la vraie richesse), garantissent que rien d’organisé à l’échelle gigantesque ne pourra continuer – certainement pas une administration politique mondiale. Le WEF est une usine à fantasmes ; tout ce qu’il peut réellement produire est le chaos et la misère.

De nombreux gouvernements nationaux pourraient ne pas survivre aux grandes discontinuités à venir. Tout ce que nous faisons doit devenir plus fin, plus petit à l’échelle et plus local. Beaucoup, voire la plupart, de nos systèmes de haute technologie seront paralysés par les pénuries d’énergie et les ruptures des lignes d’approvisionnement. Les modèles économiques de tous les secteurs – de l’industrie pétrolière à l’aviation commerciale en passant par la gestion des mégapoles – ne tiennent plus la route. Et comme l’économiste Herb Stein l’a fait remarquer il y a des années, les choses qui ne peuvent plus durer s’arrêtent.

Toute tentative de maintenir le statu quo de nos arrangements globalistes flétris sera un acte futile, y compris les guerres que nos élites semblent appeler de leurs vœux. Si nous gaspillons nos ressources restantes dans des conflits cinétiques, cela ne fera que prolonger le voyage vers de nouveaux arrangements, détruire plus de vies et briser plus de choses qui ont encore de la valeur.

En théorie, un nouveau Congrès pourrait se débarrasser à la fois de « Joe Biden » et de Kamala Harris via la procédure établie (impeachment) et installer le prochain président de la Chambre comme président – mais il faudrait le degré le plus extrême de coopération bipartisane imaginable pour obtenir des condamnations au Sénat.

Peut-être que « JB » et la vice-présidente pourraient tous deux être incités à démissionner. Il est certain que les crimes de corruption à l’échelle mondiale de la famille Biden seront exposés dans leurs moindres détails sordides, ce qui, en plus de son incompétence évidente, garantirait la démission de « JB ». Mme Harris peut répondre de la crise des frontières. Elle a été tellement laxiste et insensible au cours de son mandat qu’elle n’a même pas pris la peine de passer la main pour la responsabilité de la gestion de la frontière qu’elle avait acceptée. Elle n’est même pas allée y jeter un coup d’œil.

Si l’élection a effectivement lieu – certains cyniques en doutent – il sera certainement gratifiant de voir un groupe de personnages détestables balayé par les traces chimiques de l’histoire. Mais les vainqueurs devront remettre la tête du pays sur ses épaules pour faire face à l’énorme tâche de prendre de nouvelles dispositions pour maintenir une vie quotidienne normale dans ces conditions difficiles et alarmantes. Sinon, cette élection pourrait être la dernière chose que nous aurons fait en tant que pays que nous étions.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

 

Mi-Mandat 2022 : À travers la brume de ma boule de cristal

par Serge Charbonneau - Le 07/11/2022.

Le mi-mandat ! 

Quel en sera le résultat ? 

Les fraudeurs réussiront-ils à voler une autre fois l’élection ? 

Y aura-t-il un balayage rouge républicain ? 

Si l’on se fie au succès indéniable des rallyes de Donald Trump, la victoire des républicains semble acquise.   

Les démocrates, quant à eux, peinent à enthousiasmer les foules même avec leur vedette Obama.    

Le discours démocrate est classique. Biden promet des « jobs » et de réduire les impôts ! Rien n’est plus classique et éculé. Le seul argument politique valable côté démocrate est l’avortement. C’est le seul enjeu où il y a un véritable choix politique. C’est aussi l’un des sujets de division notoire qui perdure depuis des années entre démocrates et républicains. Cette obsession républicaine d’interdire aux femmes le droit d’avorter n’est pas née avec l’arrivée de Trump, mais elle existe depuis des années en fonction des croyances de la droite religieuse américaine. Les Reagan, Bush et Cie ont tous été des chantres bien plus virulents que Trump sur l’avortement.   

Outre l’avortement, rien de pragmatique ne soulève l’électorat. Ce qui soulève la passion des citoyens américains, c’est uniquement la vision qu’on a de Donald Trump. Une vision construite médiatiquement par les chantres de l’État profond.    

Le Deep State qui n’avait aucun argument valable contre Donald Trump a donc tout misé sur la diabolisation du personnage saugrenu qu’il est.  L’élite oligarchique a alors fabriqué la haine de Trump en utilisant le cliché dégradant et la rumeur. Vicieux, menteur, raciste, sexiste et j’en oublie et j’en passe ! Ils ont tout utilisé. Cela va du fameux « Grab them by the pussy » qui fit la Une pendant des mois, aux gros seins de Stormy Daniel en passant par la supposée Golden Shower en Russie ! 

Rien n’était trop bas pour notre presse qui avait pour mission de démolir Trump. L’actrice porno aux grosses boules nous était servie comme la Jeanne d’Arc du « bien » luttant pour nous faire voir le diable Trump. 

L’actrice porno qui aurait couché avec Donald Trump se confie en détail : « Il a trompé Melania avec moi »1.

L’ex-actrice X Stormy Daniels dévoile les détails (y compris anatomiques) de sa liaison avec Donald Trump2.

Le Journal de Montréal comme tous les journaux occidentaux rapportent : 

«  Stormy Daniels n’a pas gardé beaucoup de détails pour elle : « Ce n’était rien de bien fou, c’était une position, ce que vous attendez de quelqu’un de son âge. » Elle a également déclaré qu’ils n’avaient pas utilisé de protection. 

« Je ne sais pas trop pourquoi je l’ai fait, mais je me souviens que pendant l’acte, j’espérais qu’il n’essaierait pas de me payer », a conclu l’ancienne actrice de films pour adulte. » 

Mais la palme de la bassesse est la fameuse accusation d’avoir participé à une Golden Shorwer3 ! 

Pour ceux et celles qui l’ignorent le terme « golden shower » (douche dorée, en anglais), aussi connu comme étant des « jeux d’urine » et dans le monde de la porno, un « water sports » est le terme populaire pour désigner un acte « sexuel » impliquant de l’urine. C’est finalement pisser sur ou autour des partenaires sexuels, ou de se faire pisser dessus par quelqu’un d’autre.   

Ben oui, selon nos bons journalistes, Trump en serait probablement un adepte4 !  

Non, mais il faut être bas pour diffuser de telles insanités. 

Il est donc bien compréhensible que l’électorat ne puisse faire son choix en fonction de critères politiques rationnels.   Depuis 2015, le rationnel n’a plus voix au chapitre. Les réalisations économiques, sociales, judiciaires, politiques, pacifistes sont étouffées par les mass-médias. Tout ce qui prévaut, c’est la rumeur et la diffamation. La grande presse, appelée avec raison « Fake News » par Donald Trump, n’a qu’un seul et unique objectif : le faire haïr ! 

Cependant, même si la diffamation et le mensonge prennent l’ascenseur, la vérité qui prend l’escalier, finit toujours par se rendre au niveau supérieur pour faire valoir la réalité. Cette élection de mi-mandat a de très bonnes chances d’en être la démonstration. 

La vague rouge semble très probable. Il n’y a rien de solide pour la contrer. Et si jamais elle déferle, la prise de pouvoir à tous les niveaux politiques devrait aussi se refléter au judiciaire et les jugements risquent de faire mal aux manipulateurs démocrates.    

À deux reprises, les démocrates ont tenté de destituer Donald Trump en bâtissant de faux dossiers. Il y a eu le Russiagate5, puis l’assaut du Capitole qui aurait été mené par « les partisans de Trump » sous ses ordres6. Ce fut deux échecs. 

Advenant une élection massive républicaine, il est donc fort probable que l’idée de destituer Joe Biden fasse surface. En effet, même si aucun juge n’a voulu les étudier, les preuves de son élection frauduleuse existent abondamment.   

De plus, son évidente sénilité est suffisante pour justifier sa destitution. Il est une menace à la Paix mondiale et il pourrait déclencher par négligence et inadvertance une guerre nucléaire désastreuse pour l’Humanité. 

Il ne faut pas oublier les preuves contenues dans l’ordinateur de Hunter Biden qui implique le président et son fils dans des malversations impardonnables7.  

Alors, en frottant énergiquement ma boule de cristal, j’en arrive à voir au travers de la brume une victoire républicaine suivie de la destitution de Joe Biden et de même du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. La cour pourrait possiblement juger que la fraude électorale de 2020 doit être corrigée. 

Je reste cependant bien conscient que le Deep State n’est pas un animal à sous-estimer. Ce que j’observe à travers la brume de ma boule de cristal n’est peut-être que le simple reflet de mon désir. 

Salutations 

et bonne soirée d’élection de mi-mandat.

 

  1. L’actrice porno qui aurait couché avec Donald Trump se confie en détail : « Il a trompé Melania avec moi » https://www.journaldemontreal.com/2018/01/17/lactrice-porno-qui-aurait-couche-avec-donald-trump-se-confie-en-detail-il-a-trompe-melania-avec-moi
  2. Daniels dévoile les détails (y compris anatomiques) de sa liaison avec Donald Trump https://www.tf1info.fr/stormy-daniels-l-ex-actrice-porno-revele-les-details-de-sa-liaison-avec-donald-trump-dans-un-livre-extraits
  3. Christopher Steele defends Russia dossier, says Trump Golden Shower tape « probably does » exist https://www.vanityfair.com/2021/10/christopher-steele-donald-trump-russia-dossier-golden-sorwer
  4. « Au-delà du pipi de Trump » https://www.lapresse.ca/patrick-lagace/au-dela-du-pipi-de-trump
  5. Affaire du Russiagate https://fr.wikipedia.org/Affaire_du_Russiagate
  6. Seconde procédure de destitution de Donald Trump https://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_procédure_de_destitution_de_Donald_Trump
  7. Federal agents see chargeable tax, gun-purchase case against Hunter Biden https://www.washingtonpost.com/2022/10/06/hunter-biden-tax-gun-charges

Pourquoi l’Occident mafieux est-il aussi hargneux vis à vis de Poutine et de la Russie ?

 

par Bruno Bertez -Le 02/11/2022..

Voici un texte qui est une interpretaion libre d’un article de Pam Ho.

J’apprécie ce texte d’abord parce qu’il est accessible, il se lit presque comme une histoire. En fait c’est une histoire à partir de données historiques incontestables ; Pam Ho relie les fils.

Pam Ho s’est souvenue de l’effondrement de l’URSS et de la ruée vers l’or qui a suivi, avec le pilllage organisé par les Anglos-saxons, les neo liberaux du monde occidental et les dynasties.

Elle interprête la haine contre les Russes et contre Poutine par la colère et la frustration de la Mafia Mondiale des Ultra Riches d’avoir été évincée, privée de son Eldorado. La mafia ne peut pardonner à celui qui a fermé Las Vegas et empêché le pillage.

La Russie était le dernier Eldorado précapitaliste, le dernier espace ou la mafia pouvait pratiquer l’exploitation primitive, primaire, l’extorsion.

Je vais plus loin et en analysant les propos et lisant Anglo-saxons je dirais que cette mafia se venge, ce qui dépasse le simple volonté de pillage. La vengeance a un aspect irrationnel.

Pam Ho nous fait comprendre, nous invite à toucher du doigt le fait qu’il y a des solidarités objectives, des solidarités de classe entre pillards, ce n’est pas un de ses moindres mérites.

Que ce soit les solidarités entre américains, britanniques ou européens ou encore les solidarités entre les dynasties.

Nous sommes dans une colossale association de malfaiteurs qui a réussi le tour de force de faire passer pour noble sa volonté pillage; qui a mystifié les pseudo gauches et les progressistes pour les mettre au service de quoi ? .. Au service d’une ultime tentative d’extorsion, de pillage, d’exploitation sauvage, primitive !

On comprend mieux sous cet angle la férocité des Britanniques, l’opération en cours est leur derniere chance de se maintenir au rang mondial, eux qui sont en chute accelerée dans la paupérisation .

Ils, les britanniques sont féroces car c’est leur ultime possibilité de se refaire !

Pour apprécier le texte de Pam Ho il faut partiquer la pensée objective.

La pensée objective consiste à accorder de l’importance à ce qui est, à ce qui se produit et à ne pas se laisser influencer par ce qui est dit ou affiché.

La pensée objective part de la pensée critique, celle qui dit que la parole a été donnée à l’homme pour dissimuler sa pensée; la pensée objective est materialiste, c’est celle qui se moque de ce qui est donné comme apparence et retient ce qui est l’essentiel, le sous jacent. Le « faire », pas le « dire ».

Pam Ho n’est pas complotiste, c’est exactement l’opposé. Elle réintroduit l’Histoire, renoue les fils que les dominants ont essayé de briser et cacher.

Elle est matérialiste c’est à dire qu’elle accepte la notion de classes sociales, d’alliances de classes, la notion d’intérets communs qui dépassent la volonté consciente de s’enrichir toujours plus.

Il faut lire ce texte car il est explicatif et pédagogique ; à condition je le répète de dépasser la lecture idiote complotiste de surface ; à condition de comprendre que l’Histoire est déterminée, qu’elle a des causes et que ce n’est ni le hasard ni la personnification qui la régissent.

Bien sur que ces gens n’ont pas comploté mais les causes produisent des effets et la situation obejctive du monde des puissants, la convergence de leurs intérêts font que tout se passe comme si ils s’étaient concertés et ce que dit Pam Ho est vrai ;

Les classes ultra riches, les mafias dynastiques, les Anglo saxons et tout ce beau monde se vengent et veulent récupérer ce qu’ils considerent comme leur dû. Et leur bouée de sauvetage alors que la Grande Destruction approche..

***

par Pam Ho.

Ils sont fous de colère. Pas fou au sens de folie – fou au sens de colère. 

Comment la simple colère peut-elle conduire au seppuku économique pour la majeure partie de l’Europe ? 

Ils sont irrationnels. 

La colère peut entraîner une perte de clarté et de rationalité. C’est pourquoi les boxeurs narguent traditionnellement leurs adversaires avant de se battre. Ils veulent qu’ils soient en colère afin qu’ils perdent leur sang-froid et agissent par émotion plutôt que par tactique. 

Les dirigeants européens ont apparemment perdu leur bon sens parce qu’ils sont fous. Ce niveau de folie doit avoir construit et construit pendant des années.

C’était après la mort de l’Union soviétique, son cadavre en décomposition pouvait être senti de loin par les moucherons et les mouches du capital néolibéral. Un régal à emporter ! Ils ont envahi les anciens États soviétiques et en quelques années, le cadavre des nouveaux États a été desséché par des sangsues avides d’argent et de pouvoir liées à des familles, des entreprises, des politiciens et des banques influents du monde entier. Beaucoup travaillent avec le crime organisé qui était venu pour prendre une position puissante dans la société russe.

Et puis pouf… Un nouveau shérif est arrivé en ville.

Dans la tradition populaire, Las Vegas est le légendaire El Dorado, la ville de l’or, un lieu d’argent facile pour tout le monde car elle a été déclarée par la loi sur les syndicats comme une « ville ouverte ». Traditionnellement Le Syndicat était gérée comme une entreprise avec chaque région du pays confiée à leurs représentants autorisés qui seuls étaient mandatés pour opérer dans cette région. Las Vegas était différente car le jeu y était légal. Les patrons ont décidé qu’il serait sage de n’exclure personne de l’argent facile du jeu légal pour éviter les querelles internes. Alors Vegas a été déclarée une ville ouverte, aucune famille n’avait le contrôle.

La Russie après la chute de l’URSS était un nouveau Vegas pour le syndicat néolibéral

Il y avait de quoi faire pour qui pouvait le prendre. 

Des personnes riches et connectées du monde entier se sont dirigées vers la Russie pour exploiter les opportunités commerciales des vastes réserves de gaz, de pétrole, de minéraux, de pierres précieuses, d’or, de céréales, de greffons…

C’était un choix facile pour les hommes faits du syndicat néolibéral parce que les anciens dirigeants communistes étaient pour la plupart désireux de s’enrichir, mais n’avaient généralement pas les relations dans le monde capitaliste pour y parvenir. Beaucoup d’entre eux n’avaient pas beaucoup ou aucun sens du devoir patriotique envers les nouvelles nations issues de l’Union soviétique.

Le pillage par les élites néolibérales en partenariat avec les oligarques locaux et les criminels a ensuite été brusquement bloqué par celui qui est maintenant considéré par eux le diable incarné.

La posture des élites néolibérales du « nous sommes les gentils » n’est pas vraiment quelque chose de moral comme le disent leurs marionnettes dans les médias et les politiciens sont payées pour jouer le jeu. 

Je veux dire, comment des gens qui ont fait ce qu’ils ont fait en Irak, en Syrie, en Libye, en Yougoslavie, etc., peuvent-ils soudainement développer des scrupules moraux autheniquement ment ressentis alors que d’autres envahissent également des pays ? Est-il moralement défendable d’occuper 1/3 de la Syrie en leur volant leur pétrole ? Est-il moralement justifié de faire tout son possible pour détruire leur économie et nuire à leur peuple parce que leurs dirigeants sont amis avec l’Iran ?

Ce n’est pas l’Ukraine qu’ils sont déterminés à défendre – c’est leur contrôle sur leur système néolibéral.

Poutine les empêche de faire ce qu’ils veulent, quand ils veulent et comme ils veulent. 

Il a d’abord arrêté leur pillage de la Russie, puis de la Syrie, et qui sait quoi d’autre a été mis en attente à cause de la peur de Poutine ? Envahir l’Iran peut-être ? L’Asie centrale ?

Alors oui, les sages néolibéraux sont fous. Ils pensent qu’ils méritent de régner sur le monde parce que la plupart des dirigeants du Syndicat néolibéral sont nés dans les classes dirigeantes d’Amérique et d’Europe. 

Essentiellement issus de familles très riches et prestigieuses qui tirent depuis longtemps les ficelles de nombreux gouvernements

Certains depuis plus longtemps que d’autres – c’est pourquoi l’Amérique est si puissante. L’Amérique a la classe d’élite dirigeante la plus ancienne au monde. L’Angleterre l’avait dans le passé , mais elle a progressivement perdu sa puissance économique à partir de la fin des années 1800, lorsque ses lois de libre-échange ont entraîné la chute de son industrie agricole.

L’Amérique a pu réduire ses coûts grâce à la nouvelle technologie de moissonneuse et à de vastes quantités de terres agricoles bon marché. Les loyers élevés payés par les agriculteurs britanniques pour l’utilisation de la terre étaient à l’origine d’une grande partie de la richesse de la classe supérieure qui possédait la terre. Lorsque leur agriculture a fait faillite parce qu’elle était concurrencée par les États-Unis, la plupart des agriculteurs sont partis travailler dans des usines ou des mines – de sorte que leurs loyers agricoles élevés n’étaient plus payés à la classe supérieure. 

« Entre 1809 et 1879, 88% des millionnaires britanniques avaient été propriétaires terriens ; entre 1880 et 1914, ce chiffre est tombé à 33% et a encore baissé après la Première Guerre mondiale.

Au cours des trois premiers quarts du XIXe siècle, l’aristocratie terrienne britannique était la classe la plus riche du pays le plus riche du monde. En 1882, Charles George Milnes Gaskell écrivait que « la grande augmentation de la capacité de charge des navires, les facilités de relations avec les pays étrangers, [et] la baisse du prix des céréales et de la viande » signifiaient qu’économiquement et politiquement l’ancienne classe terrienne britannique n’était plus seigneurs de la terre. 

La nouvelle élite riche n’était plus constituée d’aristocrates britanniques mais d’hommes d’affaires américains, tels que Henry Ford, John D. Rockefeller et Andrew W. Mellon, qui tiraient leur richesse de l’industrie plutôt que de la terre. 

Dès la fin du XIXe siècle, Les fabricants britanniques ont éclipsé l’aristocratie en tant que classe la plus riche du pays. 

Comme Arthur Balfour l’a déclaré en 1909 : « La majeure partie des grandes fortunes sont maintenant dans un état très liquide… Elles ne consistent pas en d’immenses propriétés foncières, de vastes parcs et châteaux, et tout le reste »

« De la grande dépression de l’agriculture britannique »

Les élites américaines ont pris le contrôle du monde économique à partir de ce moment-là en raison des dommages causés à l’économie britannique ainsi que des énormes sommes d’argent tirées des nouvelles industries basées sur le pétrole en Amérique. 

Et le fait est que le gouvernement américain a toujours été depuis le début – une couverture au service des familles les plus riches et les plus influentes pour leur bénéfice par-dessus tout. 

Pendant longtemps en Amérique seuls les hommes propriétaires pouvaient voter leur excuse était :

Les non-propriétaires n’étaient intellectuellement pas meilleurs que les « femmes simples » et les enfants, car s’ils l’étaient, alors pourquoi manquaient-ils de propriété ? Ces simples d’esprit voteraient alors simplement pour qui ils avaient entendu parler localement, quelle que soit leur qualification, car ils ne seraient pas au courant du monde politique au sens large – ou ils voteraient pour quiconque les aurait payés ou induits en erreur (par le biais des médias, etc.)

C’était une piètre excuse pour limiter le pouvoir aux élites de la société qui se considéraient comme une classe d’élite supérieure aux autres – la conscience de classe était très importante pour elles

La plupart d’entre eux venaient de familles qui avaient obtenu la propriété de vastes étendues de terres par décret ou avaient acheté des lots de terres à bas prix plusieurs années plus tôt, lorsque l’Amérique était encore peu peuplée par les premiers colons. Ces premières familles transformaient généralement cette propriété en richesse et en statut au fil du temps. La plupart étaient liés par des mariages endogames depuis de nombreuses années et voulaient un pays gouverné pour leurs propres avantages de classe.

Leur nombre et leur influence ont augmenté avec l’Amérique au fur et à mesure qu’ils dominaient progressivement le système économique du monde parce qu’ils étaient le dernier gouvernement debout lorsque presque tous les autres sont tombés. Lorsqu’ils sont tombés, les élites américaines étaient là, prêtes à profiter du chaos. Cela a fait que lorsque les gouvernements tombaient au fil du temps, c’était l’Amérique qui offrait un refuge sûr pour la richesse des riches et des puissants du monde entier.

Les familles dynastiques riches et puissantes qui contrôlaient et dirigeaient le gouvernement américain depuis le début ont profité de la chute des autres gouvernements un par un pour refaire la structure économique du monde à leur profit

Et pour leurs amis et parents en Europe avec qui ils se sont associés et se sont mariés depuis les années 1800. 

En 1920 seulement, il y avait plus de 500 Américains qui étaient devenus ducs, comtes, princesses et ainsi de suite grace au  mariage de familles de l’élite avec des dynasties européennes aristocratiques – créant ainsi une grande famille élargie contrôlant le système économique de l’Amérique et de l’Europe – le syndicat néolibéral d’aujourd’hui.

Quand ils ont vu leurs plans pour l’avenir du monde s’effondrer, quand ils ont vu que la Chine et la Russie créaient un nouvel ordre économique – comme si vous preniez un jouet à un enfant – ils se sont mis très en colère et font maintenant une crise de colère. 

C’est pourquoi les gens ordinaires d’Europe sont jetés sous le bus à cause du supposé impératif divin de « défendre l’Ukraine ». Et ils y croient. Je ne veux pas dire qu’ils veulent défendre le peuple ukrainien qui n’est traité que comme de la chair à canon – non ce qu’ils veulent c’est la terre de l’Ukraine et toutes les autres terres de l’ex-Union soviétique, du Moyen-Orient, etc., qu’ils avaient tant d’espoir d’exploiter avant que Poutine ne gâche leur fête.

Ils veulent se venger. Ils ne se soucient pas de ce qui arrive à votre travail, votre maison, votre famille, votre entreprise ou votre industrie si vous vivez en Europe, ou vraiment n’importe où d’ailleurs. 

Vous voyez comment ils s’adressent à nous tous comme s’ils étaient nos patrons, exigeant que nous fassions ce qu’ils disent, même si cela nuit à nos vies à bien des égards. 

Et ils n’auraient pas pu choisir un meilleur leader que Zelensky. Ils avaient besoin de quelqu’un pour convaincre le monde que ce qu’ils font est moral, bon et divin. Un acteur est bien sûr le mieux adapté pour le faire puisque ce qu’il fait, c’est la chose la plus éloignée de la morale, du bien ou du divin.

Zelensky est arrivé au pouvoir parce qu’il a convaincu le peuple ukrainien qu’il était le serviteur du peuple d’après le nom de son émission de télévision, elle le dépeignait comme le contraire de ce qu’il deviendrait. Il allait mettre fin à la querelle avec la Russie, il a promis au peuple. Tout allait être génial.

Au lieu de cela, il a traité l’Ukraine comme son fief personnel, agissant comme un seigneur féodal, menaçant tout le monde, interdisant toute dissidence, interdisant les médias et les partis politiques, utilisant une police secrète impitoyable pour effrayer le peuple.

Et étonnamment, il a essayé d’inciter l’OTAN à une guerre nucléaire avec la Russie. 

De nombreuses élites en Amérique et en Europe sont d’accord avec lui. Ils veulent que l’OTAN attaque la Russie, essaie de bombarder le Kremlin, etc. Ce n’est pas un problème. 

Un acteur, un humain adulte, pas un enfant, pas un handicapé mental, essaie de convaincre les élites du monde qu’elles peuvent gagner une guerre contre la Russie – mais bien sûr, il a juste besoin de milliards et de milliards et de milliards…

Jusqu’à quand ? Il est en charge de la guerre selon Biden. L’alliance de l’OTAN se tient prête à son service. 

Fou. Tous.

source : Bruno Bertez

Présidentielles américaines 2020 : Les élections les plus sûres du siècle, qu’on vous dit !

 

par H16.

Calendrier électoral américain oblige, des élections s’approchent maintenant à grand-pas : en novembre prochain aura lieu le renouvellement de la Chambre des représentants (la Chambre basse) et un tiers des 100 sénateurs du Sénat (la Chambre haute), ce qui promet déjà quelques moments de bravoure pour les médias, notamment français.

Il faut en effet se rappeler que les élections américaines sont généralement assez mal traitées par les médias français. De surcroît, ces prochaines élections sont politiquement si tendues et le pays n’a jamais été si divisé politiquement que toute analyse lancée par les journalistes français, lourdement teintée des prismes européens et des biais socio-démocrates habituels, risque de sombrer rapidement dans l’humour potache involontaire.

On se rappelle en effet à quel point la presse n’avait pas correctement fait son travail lorsqu’il s’était agit des précédentes élections et ce d’autant plus qu’y était directement concerné Donald Trump, profondément détesté des establishments médiatiques français et américain.

À ce titre, certains doutes légitimes sur la bonne tenue des scrutins outre-Atlantique ne semblait pas avoir mérité beaucoup de mentions dans la presse francophone, et les médias américains ont fait fort, dès les premières estimations de novembre 2020, de ridiculiser toute tentative d’y voir un peu clair sur certaines allégations de fraude qui ont largement parcouru le pays alors.

Biden fut malgré ces doutes déclaré vainqueur, et ce au-delà de l’écart pourtant manifeste de popularité visible entre lui et Trump : alors que le premier limitait ses apparitions à quelques discours convenus devant une absence de foule oscillant entre l’hilarant ou le pathétique, le second enchaînait des meetings massifs de dizaines de milliers d’Américains ce qui ne manqua pas d’alimenter un peu plus le doute sur les résultats du scrutin.

En terme de prédictions, on rappellera par exemple les résultats des Bellweather counties. Ces comtés sont régulièrement utilisés car ils présentent assez fidèlement les tendances des votes à l’échelon national et l’écart aux résultats effectifs est suffisamment faible pour que ces comtés servent régulièrement d’excellents indicateurs du candidat qui a le plus de chance de l’emporter. De façon surprenante, les 19 Comtés choisis qui, dans leur ensemble, avaient prédit correctement les derniers présidents depuis plus de 50 ans, n’ont pas réussi à désigner Biden comme gagnant ; et là où l’on pouvait s’attendre, statistiquement, à un résultat relativement peu tranché (Biden et Trump proches l’un de l’autre) qui aurait expliqué cet échec des Bellweather counties, l’élection 2020 a présenté cette particularité de voir Trump gagner dans 18 de ces comtés.

Les doutes ont donc persisté, et l’histoire retiendra les imbroglios juridiques, les batailles légales et la tension croissante dans la société américaine suite à ce vote contesté.

La suite est connue : les Grands électeurs ont finalement ratifié les vote rapportés par les centres de dépouillement et leurs machines de décompte. Cette ratification aura ensuite été présentée le 6 janvier au Capitole, pour un décompte officiel qui fut interrompu par des événements dont les tenants et les aboutissants sont encore sous enquête. Le 7 janvier, Biden fut déclaré vainqueur par la nouvelle session qui se tenait lieu dans une ambiance particulièrement tendue et accédait au pouvoir le 20 janvier suivant dans une capitale parcourue par la Garde nationale.

L’analyse qui consistait alors à imaginer que la situation serait périlleuse pour le nouvel arrivant n’était pas trop compliquée et s’est révélée exacte : après moins de deux ans, l’Amérique de Biden est vraiment en piteux état avec une inflation galopante, des perspectives économiques sombres et une popularité si basse qu’elle devient difficile à estimer. Pour le président qui aurait reçu le plus de bulletins de l’histoire du pays, la chute est rude.

Aux tensions grandissantes dans la société américaine, il aura depuis fallu ajouter que les doutes initiaux concernant ces élections ne se sont pas calmés.

Bien sûr, les médias de grand chemin se sont empressés d’absolument tout faire pour étouffer ces doutes sur des élections qui ont été présentées, avec un toupet assez phénoménal, comme « les plus sûres de l’histoire du pays », sans toutefois parvenir à mettre un point final aux allégations persistantes de fraudes plus ou moins massives dans différents États et comtés clés du scrutin.

Depuis, on aura eu du mal à ne pas voir la pudeur de violette de ces mêmes médias pour rapporter les condamnations pour fraudes et problèmes électoraux alors que, petit à petit, on en découvre de plus en plus.

Un silence compact et quasi-intégral a par exemple été de mise lorsque le documentaire 2000 Mules est sorti, et les éléments de preuves découverts depuis, même lorsqu’ils sont rapportés par des organismes de bonne réputation comme Rasmusen, ne font jamais les gros titres.

Ainsi, la presse grand public (en l’occurrence le New-York Times) accusera avec un bel aplomb l’association « True The Vote » (à l’origine du documentaire « 2000 Mules ») de diffamer Konnech, une des sociétés en charge de gérer le vote électronique américain, et ce alors que, quelques jours plus tard, le dirigeant de cette société est arrêté pour les faits allégués par « True The Vote », réduisant à la bouffonnerie le précédent article de cet organe de presse pourtant si réputé et réduit à faire d’intéressants saltos en arrière.

Du reste, un analyste (qu’on pourra lire sur Substack) fournit au sujet de cette entreprise des données détaillées qui sont sans appel : manifestement dans les petits papiers du Parti communiste chinois, cette société aurait fait transiter les données des assesseurs et des votes par des serveurs en Chine et ce alors même que les serveurs de la société seraient pleins de trous de sécurité. C’est évidemment parfaitement illégal.

Même le Washington Post, peu suspect de collusion pro-Trump, est obligé d’admettre l’intense espionnage chinois sur les partis politiques américains, leurs membres et les opérations de vote. Que cet espionnage soit allé bien au-delà jusqu’au point de récupérer des données sensibles au moment même du vote n’est plus une pure conjecture et bascule dans le domaine du probable… D’autant plus qu’il existe à présent plus d’une centaine de sources documentées montrant que les systèmes de vote électronique (tant de Konnech que d’autres firmes comme Dominion), qui auraient dû être « air gapped » (déconnectés de tout réseau, internet notamment) ne l’étaient pas du tout et étaient même vulnérables aux attaques les plus simples.

En somme, à l’heure où ces lignes sont écrites, il apparaît donc de plus en plus manifeste que ces élections présidentielles n’étaient pas les plus sûres de l’histoire du pays ; il apparaît en outre que les allégations selon lesquelles les Russes auraient été les principaux instigateurs de fuites et d’exactions éventuelles sont fausses et que ce sont plutôt les Chinois qui les ont pratiquées. Enfin, il devient difficile d’accorder quelque confiance que ce soit dans les systèmes électroniques de vote actuels et, plus spécifiquement, dans les résultats de ces élections (ce que les instituts de sondages décèlent fort bien lorsqu’ils prennent la peine d’interroger les citoyens américains, maintenant majoritairement sceptiques de ces résultats).

Sapristi, il semble qu’encore une fois, des « complotistes » avaient raison de pointer ces problèmes manifestes.

Dès lors et dans le climat particulièrement tendu qui règne actuellement aux États-Unis, on doit donc se demander si les élections de mi-mandat se tiendront bien le mardi 8 novembre comme prévu, et surtout à quel point elles seront cette fois encore entachées ou non d’irrégularités.

Les autorités américaines et les citoyens ont-ils compris ce qui s’est passé en 2020 et en ont-ils tiré des leçons ?

source : Hashtable

Les Etats-Unis ont une mauvaise surprise en Ukraine - Le 26/10/2022.

Source : B.Bertez.

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, dénonce le complot de la « bombe sale » par l’Ukraine et ses mentors occidentaux, il a coupé l’herbe sous les pieds des comploteurs !

PAR 
MK BHADRAKUMAR

Quelque chose doit changer en Ukraine, c’est certain. 

L’appel de 30 législateurs américains de la gauche du Parti démocrate au président Joe Biden lundi pour le pousser à rechercher un règlement négocié avec la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine est un événement extraordinaire. 

Au Congrès américain, ils font partie d’un bloc de près de 100 membres appelé Congressional Progressive Caucus – présidé par Pramila Jayapal, une représentante de l’État de Washington. Ils forment une foule hétéroclite de socialistes démocrates et de «capitalistes progressistes» autoproclamés, mais ce que les patrons du parti ne peuvent ignorer, c’est qu’ils font rempart au mastodonte trumpiste et que leur potentiel pour vaincre le trumpisme peut être crucial en 2024.  

 Par conséquent, la réponse initiale discrète de l’administration Biden à ce plaidoyer sur l’Ukraine ne peut être considérée comme le dernier mot. 

Au cours des dernières 48 heures au moins, il n’y a pas eu de tirade contre eux dans les commentaires américains. 

Ils ont avancé quatre éléments clés dans leur lettre adressée au président Biden : 

  • Washington devrait explorer « des efforts diplomatiques vigoureux pour soutenir un règlement négocié et un cessez-le-feu » dans la guerre au cours de laquelle les États-Unis ont dépensé des dizaines de milliards de dollars des contribuables américains en assistance militaire. 
  • Ces efforts devraient être axés sur des « pourparlers directs avec la Russie ». 
  • Un cadre de paix devrait inclure « des incitations à mettre fin aux hostilités, y compris une certaine forme d’ allégement des sanctions , et à rassembler la communauté internationale pour établir des garanties de sécurité pour une Ukraine libre et indépendante qui soient acceptables pour toutes les parties, en particulier les Ukrainiens ». [Je souligne.]
  • La guerre est grande ouverte, malgré le récit occidental. « L’alternative à la diplomatie est une guerre prolongée, avec à la fois ses certitudes et ses risques catastrophiques et inconnaissables. »

Les signataires sont conscients du fait que bien que l’administration Biden poursuive une politique intransigeante, mais les choses peuvent changer si les élections de mi-mandats infligent une défaite écrasante aux démocrates. 

Plusieurs facteurs externes sont également à l’œuvre. 

Pour commencer, la visite prévue du chancelier allemand Olaf Scholz en Chine intervient peu de temps après le dévoilement de la stratégie de sécurité nationale américaine à Washington qui visualisait la Chine comme l’ennemi.  Les Européens sont visiblement et clairement dissidents.

Le président français Emmanuel Macron a appelé les États-Unis à prendre l’initiative de s’engager avec le Kremlin, faisant écho à ce que le Premier ministre hongrois Viktor Orban a exigé. Il y a un mécontentement en Europe, durement touchée par la crise économique, que les compagnies pétrolières américaines « profitent de la guerre ».

Sous le radar se cache la vérité cachée que l’Ukraine est un cas désespéré avec une économie qui ne fonctionne pas. Les États-Unis ne peuvent pas s’attendre à ce que les alliés européens maintiennent cette économie à flot. 

Pendant ce temps, un renforcement massif de l’armée russe signale des plans pour lancer une offensive majeure dans quelques semaines dans le but de mettre fin à la guerre aux conditions dictées par Moscou.

Cependant, il ya d’autres éléments. En particulier il y a un développement auparavant impensable qui jette de l’ombre sur le tandem américano-britannique naviguant dans la guerre en Ukraine. Cela pourrait s’avérer être l’ultime facteur décisif. 

Il en ressort que la visite secrète du ministre britannique de la Défense Ben Wallace la semaine dernière à Washington répondait davantage à une convocation de la Maison Blanche qu’à une initiative britannique. Wallace a dit d’un ton sombre alors qu’il partait qu’il y avait des choses à discuter qui étaient beaucoup trop sensibles. 

 

Quoi qu’il en soit, suite à la vague d’appels téléphoniques samedi du ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avec ses homologues français, britannique et américain concernant la possibilité que l’Ukraine utilise une « bombe sale » dans la guerre, les ministres des Affaires étrangères français, américain et du Royaume-Uni ont rapidement publié une déclaration conjointe rejetant « les allégations manifestement fausses de la Russie » et l’ont qualifiée de « prétexte à l’escalade ». 

Néanmoins, agissant sur l’allégation russe, l’AIEA a été invitée à entreprendre une enquête. Le secrétaire d’État Antony Blinken a rencontré lundi Rafael Grossi, le directeur général de l’agence, et « s’est félicité de la volonté de l’AIEA de se rendre en Ukraine ». 

Blinken s’est également entretenu avec Stoltenberg lundi et, assez étrangement, « a appelé à la poursuite de l’unité occidentale et du soutien à l’Ukraine ». Mais, fait intéressant, le Département d’État a discrètement retiré de son site Web la déclaration conjointe États-Unis-Royaume-Uni-France.

 

C’est alors que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov , a révélé lundi que « des informations détaillées désignant les institutions pouvant être mandatées à cette fin ont été transmises par l’intermédiaire du ministre de la Défense [Sergueï Choïgou] lors de ses contacts avec ses homologues aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en France et en Turquie. D’autres contacts sont prévus entre nos ministères de la Défense. 

Lavrov a ajouté : « Certains de nos partenaires ont vraiment suggéré une discussion sur les informations dont nous disposons à un niveau militaire professionnel. C’est un type d’approche que nous avons soutenu.».

Des éléments à Kiev pourraient-ils avoir leur propre plan B pour intensifier la guerre et y entraîner les États-Unis et l’OTAN ? Il n’y a pas de réponses faciles. 

L’essentiel est qu’un « engagement constructif » a commencé entre Moscou d’un côté et Washington, Londres et Paris de l’autre. Mais c’est vraiment tactile. 

Le quotidien moscovite Izvestia a cité lundi le célèbre expert militaire russe Vladislav Shurygin : « Qu’est-ce qu’une bombe sale ? Pour la créer, il suffit de déterrer un baril de déchets nucléaires d’une centrale électrique, de les mettre dans une capsule, puis de secouer avec 100 kg de TNT».. 

 

Shurygin a expliqué : « Même dans ce cas, l’infection se situera dans un rayon de peut-être 500 mètres, peut-être un kilomètre. Et puis tout commencera à s’enfoncer dans le sol… S’il est déversé dans l’eaualors tout coulera en aval, se répandra sur le fond et disparaîtra progressivement. Pour rendre les eaux du Dniepr radioactives, je ne sais même pas combien [d’eau] il faudrait polluer . Rappelez-vous, Fukushima a empoisonné la mer pendant six mois et personne ne l’a même remarqué. L’intention des autorités ukrainiennes n’est pas très claire. S’ils veulent nous en vouloir, ce ne sera pas facile ; nous nous avons des bombes « propres », pourquoi nous aurions besoin de bombes « sales »! « Ce n’est pas du tout clair ».

 Ce n’est un secret pour personne que le MI6 et le SAS sont aux commandes du commandement militaire ukrainien à Kiev et en première ligne. Le paradigme est quelque chose comme celui de la queue qui remue le chien. Le MI6 calibre la dynamique de la guerre tandis que la CIA et le Pentagone revendiquent le succès de la stratégie russe de Biden. Le MI6 a toute une histoire de ce genre – que ce soit en Iran ou lors de la crise de Suez – même à Hong Kong.

Le changement de régime actuel à Westminster absout le MI6 de toute responsabilité. Bien sûr, Boris Johnson – le meilleur ami, gourou et tuteur de Zelensky – est fini. Il a discrètement tiré son chapeau du ring et s’est enfui.

Kiev a été privée de son dernier hourra, parce que la Russie a étouffé dans l’œuf son complot de « bombe sale » . Ceci ouvre la voie à la grande offensive Russe pour mettre fin à la guerre.  

La poursuite de l’offensive russe prévue dépendra d’une éventuelle rencontre entre Biden et le président Poutine en marge du sommet du G20 à Bali les 15 et 16 novembre.

 

Washington, les élections de mi-mandat et la tentation de la “bombe sale” en Ukraine

Source : Le Courrier des Stratèges - Le 26/10/2022.

Les Démocrates au pouvoir à Washington vont vers une défaite aux élections de mi-mandat. La seule incertitude concerne l'ampleur de la défaire qu'ils vont essuyer. Mais peuvent-ils l'accepter? Nous n'avons plus affaire à l'Amérique des années 1970, dont la capacité de rebond était quasi-intacte, malgré l'humiliation au Vietnam. Le pays est très divisé politiquement, l'oligarchie au pouvoir est profondément corrompue, l'économie chuterait sans le complexe militaro-industriel? Alors la tentation pourrait être forte de "laisser faire" un grave incident en Ukraine, que l'on attribuerait aux Russes et qui ressouderait la "communauté internationale" autour des USA. Est-ce pour cela que les Russes ont dénoncé aussi haut et fort la volonté ukrainienne de faire exploser une "bombe sale"?

Pourquoi le ministre de la Défense britannique, Ben Wallace, s’est-il rendu de toute urgence à Washington alors que le gouvernement d’Elisabeth Truss était démissionnaire? Pour chercher un soutien dans la guerre de succession pour le poste de Premier ministre? Vraiment? 

Ou bien était-ce pour une raison beaucoup moins avouable. Les Russes auraient-ils intercepté une conversation entre Britanniques et Ukrainiens sur la question d’une “bombe sale?” 

 

Hamlet sur le Potomac

Les historiens pourront examiner, un jour, la véracité de cette hypothèse. En revanche, il est certain que le Ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a contacté dimanche 23 octobre les trois membres  permanents “occidentaux” du Conseil de Sécurité, qui sont aussi des puissances nucléaires. Et il leur a fait part de son inquiétude quant à la possibilité que Kiev se livre à une provocation en faisant exploser une “bombe sale”, fabriquée à partir de déchets nucléaires. 

Et depuis dimanche, la Russie ne cesse de crier haut et fort que les Ukrainiens ont de très mauvaises intentions. Les Américains et les Britanniques ont répondu prudemment. Paris s’est réfugié dans un silence prudent. 

Deux hypothèses: 

+ Les Occidentaux s’apprêtaient à laisser faire. Après tout, ils ont laissé l’armée ukrainienne bombarder la centrale nucléaire d’Ernegodar depuis le mois d’août. Rien ne saurait nous étonner.  La situation de chaos qui s’ensuivrait, serait le seul moyen de rattraper une situation qui semble bien compromise pour l’Ukraine et ses sponsors OTANiens depuis que Vladimir Poutine a fait basculer quatre régions dans le territoire de la Fédération de Russie. 

+ Ou bien l’apprenti-sorcier occidental voit son “balai” ukrainien lui échapper totalement. Et le gouvernement ukrainien est suffisamment désespéré pour s’enfoncer dans la politique du pire – suivant sa pente nihiliste. 

En réalité, les Américains contrôlent trop ce qui se passe à Kiev, et surtout, les opérations militaires sur le terrain, pour être totalement sur la défensive face à un gouvernement kiévien aux abois. 

 

Prenons un  scénario intermédiaire: 

  • Kiev, depuis le mois d’août, est prêt à la politique du pire (voir centrale d’Energodar régulièrement bombardée). 
  • Washington est dans la situation du “Parrain” qui ne peut pas lâcher un de ses petits alliés car ce dernier a un véritable pouvoir de nuisance. Et qui le laisse faire en se disant qu’il peut toujours y avoir à profiter de la situation. 

Pour les Américains, il devient de plus en plus évident qu’une victoire spectaculaire sur le front de Kherson ne surviendra pas avant les mid-terms. Alors, un nouveau Tchernobyl….? 

Seulement voilà : Les Russes ont éventé le petit jeu pervers entre Washington, Londres et Kiev. 

Et puis, même au sein du Parti Démocrate, on commence à dénoncer le climat de peur de l’apocalypse qui règne dans les médias et dans une parti de l’opinion. Des pressions gigantesques ont été exercées sur les trente parlementaires démocrates qui avaient signé une lettre à Biden lui demandant de négocier avec la Russie. Les signataires ont aggravé la situation en disant qu’ils avaient écrit la lettre en fait en juin dernier : Ah bon? Donc les tensions au sein du Parti Démocrate sont déjà anciennes ? 

Alors Biden est sans doute condamné à être un Hamlet du “nouveau Tchernobyl”. Et vu son état de santé, il est loisible de penser qu’il ne passera jamais à l’acte à la différence du personnage de Shakespeare. 

 

Quel empire occidental - Le 18/10/2022.


Par Dmitry Orlov – Le 18 octobre 2022 – Source Club Orlov

Certaines personnes observatrices commencent à soupçonner que tout ne va pas parfaitement bien dans le puissant empire occidental dont le siège est à Washington, DC. Certains des plus excitables de ces observateurs sont prompts à affirmer que ce dont ils sont témoins sont les premiers stades de l’effondrement. Mais ces voix sont rares, tandis que les autres observateurs se sentent obligés de suivre cette petite discipline mentale :

  1. Le puissant Empire occidental est puissant. Il s’agit d’une tautologie et donc d’une évidence, qui ne souffre d’aucune discussion et ne nécessite aucune preuve supplémentaire.
  2. Dominer le monde entier requiert un niveau d’intelligence absolument stupéfiant. C’est parce que le monde est grand et compliqué.
  3. Si le puissant empire occidental semble faire quelque chose de stupéfiant, c’est parce que nous sommes nous-mêmes trop stupides pour comprendre la subtilité de son intelligence qui se fait passer pour de la stupidité pure ; voir le point 2 ci-dessus pour comprendre pourquoi.
  4. Si le puissant empire occidental semble s’engager dans ce qui semble être une séquence sans fin de mouvements spectaculaires, stupides et autodestructeurs, alors cela se réduit itérativement à une application répétée du point 3 ci-dessus.

 

Mais il y a aussi le point de vue radical et extrémiste : le puissant empire occidental s’est déjà effondré et continue d’exister par simple inertie physique et mentale, tandis que ses dirigeants essaient de sauver les apparences et de retarder l’inévitable afin de mieux remplir leurs nids individuels. Ces extrémistes à l’esprit conspirationniste ont le culot d’imaginer qu’il n’existe pas de plan directeur stratégique étonnamment brillant et subtil au-delà des efforts individuels des joueurs pour continuer à obtenir tant qu’obtenir est possible – ou quelque chose d’aussi radical et extrémiste dans ce sens.

Qu’est-ce que la Pax Americana, définie en une seule phrase ? La Pax Americana est un régime parasitaire mondialiste qui tente d’extraire les richesses du reste du monde en imposant une oligarchie financière transnationale soutenue par un système de bases militaires de part le monde et un corps expéditionnaire qui impose l’obéissance par l’oppression financière et la violence militaire. Son parasitisme repose sur deux piliers : le monopole de l’impression de la monnaie et la menace toujours présente d’une horrible violence militaire. Le monopole du dollar américain (dont l’euro, en déclin rapide, n’est qu’une concession) était au départ (juste après la Seconde Guerre mondiale) soutenu non seulement par la puissance militaire, mais aussi par une large base industrielle, d’énormes réserves de combustibles fossiles et une quantité d’or plus que suffisante. Au cours des décennies qui ont suivi, la puissance industrielle s’est érodée et il ne reste plus qu’une économie agraire basée sur les matières premières et un secteur des services hypertrophié, le tout fonctionnant à perte et accumulant les dettes à un rythme toujours plus rapide.

La production de pétrole a atteint son apogée vers 1970, une ruée sur le dollar a suivi et sa garantie en or a dû être supprimée à peu près au même moment. Tout ce qui restait était un système bancaire mondial soutenu par la menace d’une violence militaire indescriptible. Cela a assez bien fonctionné : les Washingtoniens trouvaient le moyen de profiter des ressources et de la main-d’œuvre étrangères et faisaient connaître leurs exigences. Si ces demandes n’étaient pas satisfaites, des sanctions économiques et politiques suivaient. Et si les sanctions ne fonctionnaient pas, il était alors temps de procéder à des bombardements et à des génocides. Les victimes civiles, alias les dommages collatéraux, n’étaient même pas comptabilisées. Qu’est-ce qu’un demi-million d’Irakiens par-ci, un demi-million de Libyens par-là, quelques centaines de milliers de Syriens, un nombre inconnu d’Afghans ?… mais tout cela a constitué un acte de génocide épouvantable s’étendant sur plusieurs décennies.

Mais l’époque où les Washingtoniens pouvaient menacer le monde entier pour le contraindre à l’obéissance est révolue. Sa flotte de porte-avions insubmersibles est désormais tout à fait coulable grâce à toute une panoplie d’armements modernes qui peuvent être lancés à une distance de sécurité supérieure à la portée des avions embarqués sur un porte-avions. La flotte de porte-avions américains, qui faisait autrefois la fierté de la marine américaine et qui coûtait plus que le budget de défense de la plupart des pays, est donc presque totalement inutile : elle est toujours utilisée pour afficher des positions politiques et montrer le drapeau, mais elle est obligée de partir en cas de menace d’action militaire à proximité. L’autre fierté et la joie de l’armée américaine – ses systèmes de défense aérienne – ont été rendus inutiles par les missiles hypersoniques plus récents et plus avancés, tandis que les nouveaux systèmes de défense aérienne que la Russie a développés et vendus dans le monde entier peuvent abattre à peu près tout ce que possèdent les États-Unis.

Et puis il y a les héroïques hommes fusées nord-coréens. En septembre 2022, la RPDC s’est déclarée puissance nucléaire. Sa doctrine nucléaire est la suivante : La RPDC utilisera des armes nucléaires en réponse à une attaque nucléaire, à une attaque avec des armes de destruction massive analogues, et également lorsqu’elle sera menacée (!) d’une telle attaque. Les réactions dans le monde entier sont allées de l’étonnement tranquille (une réaction raisonnable) au détournement de la tête en se moquant. Note aux chefs du Pentagone : ne menacez pas la Corée du Nord ou elle bombardera Guam, Kadena (Okinawa) et peut-être même la Californie. Et alors, que feraient-ils ? La réponse surprenante est : pas grand-chose, vraiment !

Les Nord-Coréens pourraient-ils réussir ce coup ? Très probablement, oui. Après avoir annoncé son nouveau statut de puissance nucléaire, la RPDC a procédé à cinq lancements de diverses fusées, dont une fusée balistique qui a survolé le Japon et est retombée quelque part dans le Pacifique. Selon les sources militaires japonaises, qui observaient nerveusement la situation, le missile a parcouru 4 500 km avec une altitude maximale de 970 km. La vitesse de rentrée dans l’atmosphère était de… attendez un peu… Mach 17 ! C’est une hyper vitesse, bien trop rapide pour qu’un système de défense aérienne et spatiale puisse l’intercepter. L’altitude est également impressionnante. Les satellites orbitent généralement entre 160 et 2 000 km. L’ISS se trouve à 420km. La fusée du camarade Kim Jong-un a touché le ciel à 1000 km. Pas trop minable, hein ? Mais les médias occidentaux préfèrent ne pas discuter de tels détails. Au lieu de cela, ils préfèrent recycler de vieilles fausses informations, comme celle selon laquelle Poutine distribuerait du viagra à ses troupes, pour qu’elles puissent mieux violer les vierges ukrainiennes (Whoa ! D’où cela vient-il ?), infox précédemment utilisées contre Kadhafi en Libye.

Au lieu de prêter attention à de telles inepties, attaquons cette question de front : La RPDC pourrait-elle mener une attaque nucléaire contre les États-Unis et survivre ? En réponse, la plupart des gens se moquent : « Ce serait du suicide ! Les Nord-Coréens ont quelque chose comme une douzaine de bombes nucléaires. Même si leurs fusées fonctionnent comme prévu, les États-Unis, avec leur énorme arsenal nucléaire, les effaceraient de la surface de la terre… » Pas si vite ! Dans le jeu de la géopolitique, la RPDC détient un bel atout : la géographie elle-même. La péninsule coréenne est relativement petite et se trouve juste entre la Chine et la Russie, qui sont deux des plus grandes puissances nucléaires. Si l’on dézoome un peu, la RPDC n’est qu’un marqueur sur la frontière entre la Russie et la Chine. Il est donc très difficile de distinguer une frappe nucléaire sur la Corée du Nord d’une frappe nucléaire sur la Chine et/ou la Russie. Et ce serait, pour le dire de manière très douce, une chose dangereuse à faire pour les Américains.

La Russie et la Chine ont intégré leurs systèmes d’alerte précoce et, pour elles, un lancement américain contre la Corée du Nord ressemblerait beaucoup à un lancement contre le nord de la Chine et/ou l’Extrême-Orient russe. Par mesure de sécurité, la Russie et la Chine répondraient en effectuant une frappe de représailles contre les États-Unis. C’est pourquoi la Corée du Nord peut lancer des fusées qui survolent le Japon et les bases militaires américaines. Les systèmes de défense aérienne sont activés et les sirènes retentissent, mais rien ne se passe, car les États-Unis n’ont rien qui puisse abattre ces fusées. Alors, que se passerait-il si un jour une de ces fusées atterrissait en plein milieu de Guam et faisait exploser une charge nucléaire ?

Elles ne feraient pas grand-chose. En cas d’attaque nucléaire par la Corée du Nord, les Américains devraient, pour utiliser cette délicieuse expression, « avale moi ça ». (Elle décrit ce que doit faire un pilote d’avion de chasse qui vomit dans son masque à oxygène s’il ne veut pas perdre connaissance par manque d’oxygène ou se brûler les poumons en inhalant de l’acide gastrique). Alors que les dirigeants japonais et sud-coréens formeraient une ligne de chœur ordonnée, cherchant une audience avec le grand et victorieux camarade Un, les Nord-Coréens célébreraient une grande victoire stratégique. Poutine les réprimanderait gentiment ; Xi garderait un silence béatifique. Le reste du monde les regarderait, bouche bée, puis se précipiterait pour rejoindre les BRICS, l’OCS ou l’une ou l’autre des nouvelles organisations internationales dont la porte d’entrée porte l’inscription « America, reste dehors ». Oh, attendez, ils le font déjà ! La Corée du Nord n’aura peut-être pas grand-chose à faire non plus ; le monde semble déjà avoir compris le message.

Mais les États-Unis ne se laissent pas faire. En réponse à cette impétueuse provocation nord-coréenne, l’OTAN vient de lancer l’exercice militaire « Steadfast Noon » en Europe du Nord (qui se trouve juste à côté de la Corée du Nord… c’est vrai !). Il impliquera les armées de 14 possessions coloniales américaines et « jusqu’à 60 avions de différents types, y compris des avions de chasse de quatrième et cinquième génération, ainsi que des avions de surveillance et de ravitaillement ». Comme les années précédentes, des bombardiers à long rayon d’action B-52 américains participeront à l’événement ; cette année, ils décolleront de la base aérienne de Minot, dans le Dakota du Nord. Les vols d’entraînement auront lieu au-dessus de la Belgique, qui accueille l’exercice, ainsi que de la mer du Nord et du Royaume-Uni. « Aucune arme réelle n’est utilisée. » (Ceci est tiré du site web nato.int.)

Résumons. En réponse à la Corée du Nord qui s’est déclarée puissance nucléaire et qui a annoncé une doctrine nucléaire de première frappe en réponse à toute provocation sérieuse, les États-Unis vont organiser des exercices au-dessus de la mer du Nord, aussi loin que possible de la Corée du Nord, en utilisant d’anciens avions venant du Dakota du Nord. Le but, je suppose, est de donner aux forces de défense aérospatiale russes quelque chose d’amusant à regarder. Rassurez-vous, ni les anciens avions venant du Dakota du Nord, ni les roquettes qu’ils pourraient tirer à distance de sécurité, n’ont la moindre chance de pénétrer dans l’espace aérien russe. Aucune arme nucléaire réelle ne sera utilisée : « Nous cherchons à créer un environnement de sécurité pour un monde sans armes nucléaires », peut-on lire sur le site web de l’OTAN nato.int. S’entraîner à une première frappe nucléaire sur la Russie sans aucune arme nucléaire pourrait, je suppose, être considéré comme un pas dans cette direction. Le problème est que ce n’est pas le monde réel ; dans le monde réel, il y a environ 12 000 armes nucléaires. La plupart d’entre elles sont américaines ou russes, mais quelques-unes sont nord-coréennes, et elles posent effectivement problème. La réponse américaine à cette situation est une rupture psychotique : « Un monde rempli de bombes « nucléaires » est désagréable ; donnez-nous un monde différent avec des lapins, des chatons et des licornes ou nous allons pleurer ! ».

Si le projet de domination militaire de la planète entière par les États-Unis semble plutôt désespéré, qu’en est-il des diverses guerres par procuration que les États-Unis ont tenté de déclencher ? Les Russes ont contrecarré les efforts des États-Unis pour renverser le gouvernement syrien. Le département d’État américain et le Pentagone ont soutenu de manière concurrentielle différentes factions terroristes ; les Russes les ont simplement toutes tuées, principalement par voie aérienne. L’incitation au conflit séparatiste entre la Chine continentale et Taïwan semble n’avoir abouti à rien malgré les efforts de Nancy Pelosi ; il en va de même pour le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan (Nancy était là aussi). Et puis, il y a l’ancienne Ukraine, qui perd environ 500 soldats par jour, dont une bonne partie sont des mercenaires, alors que les pertes russes sur le champ de bataille sont de 20 par jour au maximum. L’OTAN continue d’accumuler les pertes et la Russie continue de les réduire à néant. Aujourd’hui, la Russie a décidé de passer à un autre mode de fonctionnement en faisant appel à 1 % de ses réservistes.

Pendant ce temps, les Ukrainiens ont eu recours au terrorisme pur et simple, en faisant exploser sans effets définitifs, une remorque remplie d’explosifs sur le pont de Kertch, qui relie la Crimée au continent, interrompant le trafic pendant toute une journée. En réponse, la Russie a commencé à utiliser ses roquettes à bon escient et a coupé une grande partie du réseau électrique ukrainien. Comme la plupart des locomotives ukrainiennes sont électriques, cela signifie également qu’il n’y aura pas de transport ferroviaire ni de nouvelles livraisons d’armes, de blindés ou de munitions sur le front. Mais ne vous inquiétez pas ! Ben Hodges, ancien commandant général de l’armée américaine en Europe, prédit que « la Crimée sera libre d’ici l’été ». Des lapins, des chatons et des licornes, je vous dis ! Je prédis que d’ici l’été prochain, il ne restera plus grand-chose de l’Ukraine, et beaucoup moins de l’Europe ou des États-Unis. Un manque évident de puissance militaire, aucun soutien réel à votre monnaie, une économie en déclin à cause de prix de l’énergie très élevés et en hausse, et des niveaux de dette publique et privée incroyablement élevés, tout cela ne peut qu’engendrer des problèmes. Les États-Unis ne sont plus en mesure d’extorquer des richesses au reste du monde, à l’exception des effets temporaires liés à la fuite des capitaux et aux fluctuations monétaires. Leur principale victime est l’Europe, ce qui est curieux car les systèmes financiers américains et européens sont comme des jumeaux ; si l’Europe tombe malade, il est peu probable que les États-Unis restent en bonne santé. Si l’Europe tombe malade, il est peu probable que les États-Unis se portent bien. Ou, si vous préférez une métaphore plus vivante, le super-système financier États-Unis/Union européenne ressemble à un requin éventré, mais toujours aussi vorace, se gavant de ses propres entrailles.

Et pour couronner le tout, les États-Unis, et une grande partie du reste du monde, connaissent désormais une inflation élevée – 10 % au niveau mondial et toujours en hausse. L’inflation est structurelle, liée à la baisse de la disponibilité de l’énergie dans le monde et à d’autres formes d’épuisement des ressources, mais personne ne sait comment lutter contre l’inflation structurelle car, à ce stade, toutes les personnes impliquées dans la finance sont des monétaristes avoués et croient Milton Friedman, qui a dit ce qui suit : « L’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire ». Par conséquent, lorsqu’il s’agit de lutter contre l’inflation, les méthodes de commandement et de contrôle telles que la planification économique centrale, l’affectation des ressources aux besoins publics, la nationalisation des industries stratégiques, le contrôle des prix et le rationnement sont hors de question et il ne reste que les méthodes monétaires. Pour combattre l’inflation par des méthodes monétaires, il faut augmenter le taux d’intérêt au-dessus du taux d’inflation. Si le taux d’intérêt est inférieur à l’inflation, le taux d’intérêt effectif est négatif et les spéculateurs peuvent gagner de l’argent en l’empruntant, en l’utilisant pour acheter des produits et en les stockant jusqu’à ce que leur prix augmente suffisamment pour réaliser un bénéfice en les vendant. Le fait de retirer des produits du marché fait encore augmenter leur prix, ce qui ajoute de l’huile sur le feu de l’inflation. À un moment donné, l’inflation franchit la limite théorique au-delà de laquelle se trouvent l’hyperinflation, la dévaluation de la monnaie et l’effondrement financier – le contraire de ce qui est prévu. L’effondrement financier est-il aussi « toujours et partout un phénomène monétaire ? » Il est dommage que Milton Friedman ne soit plus disponible pour être consulté.

Mais que se passerait-il si les taux d’intérêt effectifs devenaient positifs plutôt que négatifs ? L’inflation mondiale est actuellement de 10 % et ne cesse d’augmenter, alors supposons qu’en temps voulu, un taux plus proche de 20 % sera atteint. Il faudra alors un taux d’intérêt de 20 % pour l’écraser. Paul Volcker, qui était devenu président de la Fed en août 1979 et avait entrepris d’écraser l’inflation, a porté le taux des fonds fédéraux à 22 %. Il a pu le faire à l’époque ; l’actuel président de la Fed pourrait-il le faire maintenant ? Faisons un peu d’arithmétique, voulez-vous ? La dette américaine totale (publique et privée) avoisine maintenant les 100 000 milliards de dollars et ne cesse d’augmenter. Le PIB américain n’est que de 20 000 milliards de dollars et il est en baisse. Si le taux d’inflation est proche de 20%, il faudra un taux d’intérêt d’au moins 20% pour le faire baisser. Mais 20 % de 100 000 milliards de dollars représentent 20 000 milliards de dollars et, à ce stade, la totalité du PIB américain est absorbée par le service de la dette – impossible ! Même après avoir éliminé la défense et la sécurité sociale, une bonne partie de ces 20 000 milliards de dollars devrait être simplement imprimée… ce qui augmenterait l’inflation. Échec et mat ! Et donc, au lieu d’un mouvement décisif pour écraser l’inflation, ce à quoi nous devrions raisonnablement nous attendre est un fouillis de folie : hyperinflation, effondrement de la monnaie, dysfonctionnement du marché, rupture de la chaîne d’approvisionnement, dysfonctionnement politique et peut-être une jolie petite guerre civile pour couronner le tout.

Dmitry Orlov

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Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.

Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

La victoire des démocrates aux mid-terms est-elle devenue le principal trouble à l’ordre mondial ?

Source : Le Courrier des Stratèges.

 

Depuis 2020, l'ordre mondial connaît une importante accélération, et mérite d'ailleurs de plus en plus d'être appelé le chaos mondial. Le sens de cette accélération est encore, pour une large part, dissimulé, même si des éléments de réponse comme le Great Reset émergent. Il est très plausible que les midterms, qui se dérouleront le 8 novembre, constituent un autre élément d'explication, d'ailleurs connexe, pour éclairer le mécanisme à l'oeuvre. La peur de Trump et de son retour constitue une clé vraisemblable pour expliquer la radicalisation brutale du Deep State US.

 

Dans le Wall Street Journal, je lis un éditorial assassin pour Joe Biden rédigé par William Mc Gurn. L’éditorialiste reproche à Joe Biden son aveuglement face aux défauts et aux ratés de sa politique. Cette cécité est décidément un vice propre à la caste mondialisée, où qu’elle soit, puisque nous pourrions dire la même chose de la politique macronienne et de son aveuglement. Dans ce texte, on lit notamment :

Après avoir remporté les élections, M. Biden a déclaré qu’il était temps de “cesser de traiter nos adversaires comme nos ennemis” et de “reconstruire l’épine dorsale de la nation – la classe moyenne”. C’étaient exactement les bons mots et les bonnes priorités. Mais au lieu de les respecter, il a appelé la moitié des Américains semi-
fascistes et a lancé une frénésie de dépenses visant à remodeler radicalement l’Amérique.

La ressemblance avec le macronisme est étrange. Comme Biden, Macron a remporté une élection en appelant au rassemblement, et en s’empressant de diviser et de stigmatiser la moitié du pays. 

L’échéance des midterms, dans ce contexte, inquiète : les Démocrates sont donnés battus, largement, par des Républicains qui préparent le retour de Trump. Pour la caste, qui a employé les grands moyens pour “sortir” un Président si peu mondialiste et si encombrant, et pour assurer la victoire d’un Biden dont l’incompétence éclate de jour en jour, la situation semble désespérée. 

Empêcher Trump de revenir au pouvoir !

Je l’ai souvent écrit, la victoire de Trump a constitué un important traumatisme pour le Deep State américain, et le retour de ce Président si ingérable et contrariant est la grande crainte de tous ceux qui tirent profit de l’Etat de l’autre côté de l’Atlantique. L’état de décrépitude mentale qui ridiculise Biden jour après jour ne fait qu’attiser l’angoisse. 

Comme les Américains pourraient-ils conforter un Président quasiment gâteux qui a relancé l’inflation en le niant de façon hallucinante ? alors que Trump a quitté son mandat en laissant derrière lui le sentiment d’une économie requinquée…

Ce dilemme est au coeur de la stratégie américaine depuis plusieurs mois. Et l’on comprend progressivement que la caste est prête à tout pour empêcher Trump de revenir au pouvoir. Tout, c’est déjà le début de la stratégie du chaos. 

Elle se traduit par exemple par une lamentable campagne de presse expliquant que les démocrates sont moins morts du COVID que les Républicains. Ce genre d’argument illustre la panique qui sévit à l’approche d’un retour de Trump. 

L’Ukraine, un chaos anti-Trump ?

Dans quelle mesure la crainte d’une débâcle électorale a-t-elle poussé le Deep State à souffler sur les braises en Ukraine ? Il est en tout cas évident que Zelenski n’aurait pas annoncé la nucléarisation de son pays sans, au minimum, un feu vert américain. L’histoire dira si le Deep State a fait plus que donner son feu vert. 

Il est en tout cas plausible que Zelenski ait reçu, l’an dernier, de fortes incitations à envahir l’Ukraine, avec l’idée naïve que ce qui avait favorisé les Présidents américains en déshérence au moment de l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak profiterait à Joe Biden. 

Dans la foulée de cette stratégie du chaos, au demeurant bien connue, et pratiquée avec constance par le Deep State depuis la chute du mur et du rideau de fer, la crise du gaz illustre le parti que nos amis américains ont l’ambition de tirer de la situation. 

Une stratégie économique intenable

Malgré leur dévouement aveugle et zélé à l’Alliance Atlantique, les Européens commencent à grogner face au racket dont ils sont victimes de la part de l’équipe Biden. Ainsi, la mise en place de normes protectionnistes pour les voitures électriques aux USA, et la vente à un prix d’or du gaz naturel liquéfié font même réagir Bruno Le Maire, qui, pour une fois, semble comprendre la situation (mais pas jusqu’au point de voir toute la manipulation en cours) :

On le comprend progressivement, dans leur obsession de relancer coûte-que-coûte l’économie américaine et de complaire à une opinion publique fâchée par l’inflation, les membres de la caste mondialisée sont en train de tirer sur le fil jusqu’à le faire casser. 

Même les Saoudiens (qui préfèrent Trump à Biden) ne s’y sont pas trompés. Ils ont opportunément décider de baisser leur production de pétrole, ce qui fait monter les cours. Voilà un beau pied de nez à Biden qui témoigne des tensions dans le bloc occidental. L’Immonde de Xavier Niel ose désormais en parler ouvertement, ce qui est le signe évident d’une perte américaine de crédit, y compris dans les sphères françaises les plus serviles. 

L’échéance du 8 novembre est cruciale

Autrement dit, les midterms vont constituer un tournant majeur dans le cours du chaos mondial. 

Soit l’électorat donne une victoire claire et nette, et sans possibilité de “recomptage” de dernière minute comme nous l’avons vu il y a deux ans, et le projet de Great Reset, avec tous ses à côtés, notamment en Ukraine, tombera à l’eau. On peut alors parier sur une issue négociée au conflit et une éviction rapide de Zelenski. 

Soit les démocrates sauvent leur mise (y compris avec les recomptages de 2020 dont la caste nous a garanti qu’ils n’avaient rien de suspect), et l’on peut parier que le monde connaîtra alors une fuite en avant, une sorte de course contre-la-montre avant le rendez-vous de 2024 auquel Trump se présentera vraisemblablement. 

D’ici au 8 novembre, le pire est possible pour semer le chaos. 

 

La CIA veut éliminer la Russie

La guerre en Ukraine : Ce leurre qui a permis aux Etats-Unis d'hameçonner l’Europe ! - Le 23/09/2022.

Source : Le Courrier des Stratèges.

Alexandre N. nous propose aujourd'hui l'analyse de la guerre d'Ukraine comme d'un leurre créé par les Américains dans le grand affrontement géopolitique mondial. La Russie n'est pas dupe de la manoeuvre. En revanche l'Europe occidentale et centrale s'y est laissé prendre.

 

Considérations stratégiques et historiques

 

 La guerre en Ukraine n’est qu’une forgerie américaine dont les évidences sont multiples. « En 2019, le centre de recherche stratégique RAND a développé un programme pour faire pression sur la Russie avec l’aide de l’Ukraine », ce que nous voyons désormais, ainsi qu’un grand nombre de propositions, telles que l’admission de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, de fournir des armes létales à l’Ukraine, de reprendre le programme d’assistance aux rebelles syriens, de soutenir les efforts de changement de régime en Biélorussie , exploiter les différences entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, de devenir plus actif en Asie centrale, d’isoler la Transnistrie …” . En fait il y a pire puisque dans un autre mémorandum de janvier 2022 est préconisée la destruction de l’économie allemande ( édition suédoise Nya Dagbladet  )

 

Certains diront que c’est de l’intox. Et alors où est le problème ? C’est la guerre, et on vous expliquera ce que ça veut dire plus loin.

Mais le coup vient en fait de beaucoup plus loin. En 2005, le candidat pro-russe qui emporte les élection est « bizarrement » éliminé par un de ces coups d’État devenu célèbre sous le nom poétique de « révolution colorée » qui plaît tant à l’opinion occidentale.

En 2014, rebelote avec un autre président lui aussi considéré comme pas assez pro-occidentale, autrement dit néolibérale et  anti-russe.

Plus loin encore, à partir de 1941 et jusqu’à la fin de la guerre, les Allemands recrutent à tour de bras des nazis ukrainiens pour leurs plus sinistres besognes ( il y en a eu même eu en France occupée )

À partir de 1945, les services US ( OSS ) ainsi que ceux de Gelhen ( allemand ) recrutent le maximum possible de ces nazis, … au cas où. Une partie d’entre eux font souche au Canada et semblent y avoir très bien prospérer .

Mais c’est en fait dès 1918 que certains « visionnaires », polonais, allemands et anglais, intuitent que l’État artificiel qui naît des soubresauts de la révolution bolchevique, de la défaite allemande et surtout d’un Traité de Versailles qui ne prépare pas la Paix mais la prochaine guerre, constitue  une base d’assaut idéal contre la Russie eu égard à sa composition ethnique. Chacun ayant leur raison propre va s’y atteler sans se décourager depuis, mais sans jamais comprendre toutefois que l’Ukraine est russe mais que la Russie n’est pas ukrainienne. C’est pourquoi depuis ils pataugent, mais de manière sanglantes toujours, et recommencent toujours aussi.

De 2014 à 2022, les US et leur meute européenne se sont préparés à faire jouer à l’Ukraine le rôle que les Anglais ont fait jouer à la Pologne. Pour pousser un Hitler, devenu bizarrement rétif,au contact armée sur la frontière soviétique, les “Brittons” incitent les Polonais à bolosser leur minorité allemande jusqu’à ce que celui-ci lâche sur elle la Werhmacht. Bien sûr, les “Brittons” avaient aussi promis aux Polonais de venir les défendre, avec les Français, ce qu’ils s’abstinrent évidemment de faire, empêchant une France idiote de respecter aussi sa promesse.  On a appelé ça la « drôle de guerre », mais les “Brittons” s’en moquaient puisqu’ils avaient réussi à mettre Hitler et Staline face to face.

Comme on connaît la suite mais aussi ce qu’il s’est passé avant ( 1914 ), on connaît donc parfaitement les intentions américaines d’aujourd’hui en Ukraine.

On remarque au passage comment déjà les opinions publiques furent si malléables et  manipulées, pour au moins ne pas entraver les sombres forgeries de leurs dirigeants. Et on remarque  encore plus la fable historique qu’on leur débite sur cette période. Les Allemands, qui à l’époque étaient plus honnêtes, appelait ça Propagandastaffel,  un terme qui s’applique encore plus à l’actuelle machine de propagande à quoi se résume tout ce qui sort d’Occident comme prétendues informations. Donc la « bête » est devenue folle en se surmultipliant.

 

Retour aux  fondamentaux

 

Alors bien sûr, on sent ici les élancements pavloviens des trols et autres décervelés de la russophobie qui traquent en meutes algorithmées la mal-pensance numérique de la blogosphère. Mais c’est aussi l’occasion de leur rappeler comment ils seront eux aussi victimes de la farce tragique dont ils se font complices.

 

Qu’est-ce que la guerre ? Trois formules implacables suffisent à en résumer toute l’histoire :

 

– « La guerre n’est qu’ un transfert accéléré de pouvoir et de richesse », le premier conférant le second et inversement. L’argent est donc le but ultime de la guerre, une vérité qu’il faut cependant impérativement soustraire à l’opinion. Même dans les plans de guerre le mot ou ses équivalents ne figure jamais.Tout se passe donc en catimini dans un entre-soi bien compris. Le fait se confirme d’ailleurs quand jamais mainstream n’aborde la question alors qu’il y a tant à dire sur l’Ukraine comme on verra plus loin.

– Plus connu est le fait que l’argent est le nerf de la guerre, mais ce qu’on comprend infiniment mieux quand on l’énonce comme suit : « à la guerre, la banque [ou ce qui en tient lieu] fournit les canons et les peuples fournissent les cadavres ». Voilà qui en fixe la division du travail si on précise que d’aucuns décident la guerre, d’autres la font et les troisièmes en profitent.

–  Pour les plus durs d’esprit, il faut appuyer où ça fait mal avec cette troisième formule – issue des massacres de 14-18  – qui précise que  : « la guerre est un massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas ».

Certains cuistres objecteront qu’il existe bien des guerres « justes », les leurs bien sûr. Ils font là simplement étalage de leur profonde ignorance  du fait, par exemple, que l’abolition de l’esclavage ne fut que prétextuellement tardif pendant la Guerre de Sécession, les deux cotés communiant en fait dans un même esclavagisme.

– Pour le « fun » on ajoutera une quatrième formule parce qu’elle s’applique aux trolls  : « la guerre, c’est dégueulasse parce que ça fait plus de cocus que de morts ».

 

L’explication par l’anthropologie.

 

La naïveté face au phénomène de la guerre tient à l’impossibilité cognitive du fait que, tout comme la chaîne alimentaire n’est qu’un processus de promotion / disparition entre espèces animales, la guerre remplit exactement la même fonction entre groupes humains ou entités politiques?

La guerre, ça se passe normalement entre ennemis, mais le terme lui-même recouvre deux acceptions. La première désigne celui qui commet délibérément un acte hostile sans mobile autre que spécieux. La seconde désigne celui que précisément on se désigne à soi-même comme ennemi et qu’on traite alors comme pour qu’il le devienne vraiment.

L’ennemi au sens de la seconde formule est donc le seul qui corresponde  à la politique américaine.  La raison en est que jamais personne n’a menacé l’Amérique – hormis une vague agression des “Brittons” en 1812 – et que toute agression contre le territoire US n’est qu’un faux drapeau …  américain, comme Pearl Harbor entre autre. En atteste aussi  que jamais l’armée américaine n’a défendu le territoire américain, pas plus que celui-ci n’est organisé pour se défendre, sauf peut-être contre lui-même  maintenant. La patriotisme américain n’est donc qu’un mythe US parmi beaucoup d’autres.

 

Rôle de la stratégie ?

 

Ni un art ni une science et échappant heureusement au champ universitaire, la stratégie est une praxis ( mot qui n’existe pas en français et pour cause … ), et qui sert d’abord à faire la guerre, accessoirement à la gagner si on dispose de quelque talent et à la condition bien sûr  que l’ennemi soit d’accord. La guerre est donc au plan cognitif un choc de stratégies antagonistes, l’absence de stratégie étant aussi une stratégie, sans le savoir !

Pour fixer les idées, on en retiendra pour une adaptation de ce qu’en disait Beaufre en 1963 : « la stratégie consiste à soumettre son ennemi à ses propre volontés par la force et par la ruse ».

La stratégie est donc l’émanation d’une culture ainsi que d’une doctrine, et qui se traduit par un plan. Mais le plan c’est aussi le premier mort de la guerre, simplement parce que le cerveau humain ne suffit pas pour penser la guerre, il lui faut aussi la subir.  Ainsi Schlieffen a passé des années à concocter son plan « diabolique », se relevant même la nuit  pour le corriger, mais tout ça pour qu’il  échoue lamentablement sur un simple fait de hasard, que les Allemands cherchent toujours d‘ailleurs.

Le fait essentiel est que la stratégie ne se nourrit que du principe de réalité, et que – comme disait Staline, toutes sont contingentes . C’est donc a priori « mal barré » pour les Américains qui la confonde souvent avec leur wishfull thinking.

 

 

La force alliée à la ruse

 

La force brute n’est que l’empilement des armements détenus, une donnée parfaitement erronée en fait. La force réelle est la force brute + un minimum d’intelligence, et ce qu’on appelle l’emploi des forces. Ainsi  les Américains disposaient d’une force au moins dix à cent fois supérieures à celle des Vietnamiens, Afghans, et autres Irakiens, … dans des guerres qu’ils ont pourtant lamentablement perdue au plan militaire, mais qu’ils ont eut cependant l’astuce de cesser avant le moment « Dien Bien Phu ».

Naturellement le déficit ou inefficacité de la force débouche naturellement sur l’emploi de la ruse – bien moins cher au demeurant, et bien plus intelligent – , une pratique vieille comme le monde.

À cette ruse les Américains fidèles en cela à leurs racines anglos, ont aussi cru devoir ajouter le vice dont voici un court Vade mecum :

– s’attaquer àplus faibles que soi, – créer un rapport de force écrasant et en abuser ( bombardements de la Serbie de l’Irak ), – créer une incomparable usine  à mensonge systémique ( Hollywood, mainstream, réseaux sociaux, hyper censure, … ) dans le but de confisquer l’opinion publique pour en créer une autres avec des bots alimentés par l’IA, – accuser l’autre de ses propres turpitudes,

– capter le monopole de la morale, notamment au travers de l’emploi intensif  des ONGs comme couverture de l’action subversive clandestine des services ( NED, USAID, milliardaires auto-promus « philanthropes »,  … ), – faux drapeau ( qui n’est pas une trouvaille américaine mais qui de leur part peu prendre des proportions extraordinaires ), – corrompre l’ennemi ( cas en particulier dans la chaîne de commandement irakienne ), – coup d’État déguisé en gentille révolution ( dites « colorées » et qu’on ne compte plus ), – faire se battre les autres à sa place ( par proxys interposés comme sont devenus les pays européens  sous le nom d’Otan ), – sanctions économiques  pour affamer les populations, méchant remake de la guerre de siège d’antan, – guerre secrète bactériologique avec l’implantation de centaines de laboratoires interdits sur le territoire américain,

– émission à l’infinie du dollar car l’argent est devenu pour les Américains la solution à tous  leurs problèmes ( ainsi ont-ils donné à l’Ukraine l’équivalent du budget russe de la défense dans l’idée que ça  suffirait à les vaincre ), – attentats ciblés, manipulation du terrorisme,  tir délibérer sur des centrales nucléaires….

Armé désormais de telles connaissances, un chacun peut à loisir « revisiter » le conflit ukrainien s’il le veut ou le peut, tant le pouvoir de l’ignorance volontaire est inimaginable.

 

Bref survol de la culture de guerre US

 

À tout seigneur tout honneur, les Américains étant l’attaquant, voyons d’abord comment ils se battent. Le sujet étant trop vaste, on s’en tiendra ici au fondement.

Pour commencer, les USA ne sont pas une nation, au sens historique du terme, mais un agrégat  de vagues migratoires successives dont l’une d’elles a fini par « annuler » le pouvoir politique des autres. Ces vagues culturellement disparates se sont d’abord soudées sur la base objective du génocide des autochtones (30 millions au dernier décompte ), mais mythifié en saga héroïquement civilisatrice par les quelques  2700 westerns de la machine à rêve d’ Hollywood, aussi menteurs les uns que les autres. L’absence ensuite d’une vraie notion d’État a alors laissé un capitalisme débridé structurer le nouveau pays. C’est pourquoi tout président qui déplaît à ce capitalisme est immanquablement éliminé.

Au bilan actuel, les États dits Unis comptent à leur actif plus de guerres ( au moins 400 au dernier décompte ) que d’années d’existence ( moins de 250 ). Ce qui fait bien d’eux non une nation mais bien un empire intégral, en ce qu’ils ne peuvent vivre que sur la base du butin de leurs guerres et surtout pas de la taxe intérieure que d’ailleurs les riches ne veulent pas payer. 

La « réussite » historique qu’on attribue généralement aux États Unis ne s’est fondée en fait que sur un emploi totalement dissymétrique de la force brutale et de la ruse, mais surtout puissamment aidée par l’idiotie de la plupart des adversaires rencontrés ( pourquoi la Russie a-t-elle vendu l’Alaska et Napoléon la Louisiane ? ).  C’est aussi à cette idiotie qu’ils doivent en fait leur statut de super-puissance. Celle d’abord de l’Angleterre qui a fait le sale travail de déclencher deux guerre mondiales, mais qui s’en fait voler tout le bénéfice à Bretton Woods, en 1944. L’idiotie aussi de l’URSS qui gagne militairement contre l’Allemagne nazie et le Japon, mais ne se préoccupe pas de le transformer en victoire stratégique.

Comment s’étonner alors qu’avec une telle chance des esprits si bas ne sombrent pas dans l’hubris : Americae Est Imperare Orbi Univers0 ( détournement de la devise des Habsbourg avec A pour Austria “Il revient à l’Autriche/l’Amérique de commander à tout l’univers)”).

L’Amérique n’a pas de véritable « tradition » de guerre mais plutôt une pratique du pillage mafieux, transformée en processus économique et s’appuyant sur la technologie. Cette pratique tend également à se concentrer sur la  « création de la réalité », sorte de nouvelle wunderwaffe. C‘est K. Rove qui le premier a vendu la mèche qu’elle n’était que dans les limbes :

 « Nous sommes un empire maintenant, et lorsque nous agissons, nous créons notre propre réalité. Et pendant que vous étudiez cette réalité, judicieusement, comme vous le souhaitez, nous agissons à nouveau et nous créons d’autres réalités nouvelles, que vous pouvez étudier également, et c’est ainsi que les choses se passent. Nous sommes les acteurs de l’histoire (…). Et vous, vous tous, il ne vous reste qu’à étudier ce que nous faisons.”.

C’était Ubuesque mais il  faut désormais le prendre on sérieux quand on sait par exemple que « Joe Biden a gagné les élections de 2020″.

Aujourd’hui la politique étrangère américaine se réduit au marché aux puces des cupidités des grandes entreprises  et le secteur économique de la guerre y est devenu si obèse qu’il est  peut-être le dernier à fonctionner encore. Ainsi à-t-il réussi en 20 ans d’une guerre perdue en Afghanistan, à faire s’évaporer pas moins de 2200 milliards de $, répartis entre les armementiers et les politiques, mais aussi  les « quelques 1 271 organisations antiterroristes, de sécurité intérieure et de renseignement, l 931 organisations analogues du secteur privé , réparties sur 10 000 emplacements et comptant au moins 854 000 personnes » (chiffre de 2010 ). Il pourrait d’ailleurs s’agir là d’une sorte d’armée-bis pour le Pentagone au moment où celui rencontre tant de problèmes de recrutement et obligé qu’il est de se « gauchiser ». Plus que jamais donc, la guerre est indispensable à l’économie américaine.

 

 

Bref survol de la culture de guerre russe

 

On revient là à un schéma plus classique et équilibré, quoique très différent de l’occidental. Un premier point est que la culture stratégique russe est fondamentalement supérieure, n’en déplaise au russophobes, et l’histoire de la 2nde guerre le prouve : elle a vaincu – seule – les corps de bataille allemand puis japonais, alors que les Américains ne sont venus en Europe qu’au secours de la victoire et que Mac Arthur ne faisait que le matamore devant les cameras.  Le poids de l’histoire ( invasion provenant de toutes les directions ) a fait aussi qu’elle est « obsidionale » comme on dit, en même temps qu’orientalisée  du fait du joug mongol et d’avoir du ensuite réduire les fièvres épisodiques de razzias des nomades des steppes asiatiques, en coordination informelle avec la Chine.

La stratégie russe ne peut donc que surprendre des Occidentaux et les irriter surtout, car elle ne se soumet jamais ou presque à ce qu’ils pensent qu’elle va faire. La russophobie pathologique qui règne en Occident, on parlait d’« ’untermench » hier et on dit « snow niger » aujourd’hui, occulte aussi le fait que tant en matière d’armement, de tactique que de technologie, il est le plus souvent surclassé.

 

 

Son étrangeté  est cependant dans le fait que parfois, et inexplicablement, elle concède la victoire à l’autre. On l’a notamment vu quand Krouchtchev sauve la face d’une Amérique qui avait objectivement perdu la crise de Cuba. Brejniev fit de même dans la course à l’espace et Gorbatchev démantela carrément l’URSS pour complaire aux Occidentaux, toutes choses alors interprétées par eux comme de véritable faiblesses.

La Russie est cependant consciente que ce qui se joue en Ukraine impactera directement sa propre survie et que le plan de son démantèlement est déjà prêt. 

 

Confrontation dans le conflit ukrainien

 

Six mois de guerre s’y résument en fait par une stratégie sacrificielle pour les Ukrainien, un perpétuelle « nervous bullchit » de american propagandastaffel dont la dernière perle est que « la Russie va capituler et Zelensky doit devenir le prochain président de la future Ukraino-Russie », et enfin un flux tout aussi perpétuelle de commande pour les armementiers américain. Il ne s’agit d’ailleurs là que de la mise en œuvre stratégique de cette fameuse réalité rêvée à la Karl Rove et en laquelle les Occidentaux croient eux mêmes, ce qui en fait bien des « possédés ».

Face à cela, cette « réalité » se heurte au refus obstiné des Russes de la jouer « blitzkrieg ».

En attendant comme le rapporte très américain Military Summary Channel s’agissant des derniers événements : « les Ukrainiens transféraient des troupes et des blindés lourds de Kharkov au Donbass en utilisant les chemins de fer. Chemins de fer à propulsion électrique. Ainsi, les Russes ont coupé le réseau électrique pendant quelques heures, puis se sont amusés à détruire des concentrations de troupes de l’armée ukrainienne dans les gares.. Donc, la Russie n’a temporairement assommé le pouvoir de l’Ukraine alors qu’elle pourrait l’avoir de façon permanente ? La Russie ne combat donc TOUJOURS pas sérieusement ».

Ce qui ne peut s’interpréter que de deux manières complémentaires. La première est qu’en jouant  a minima la guerre d’usure voulue par un Occident désormais sur une corde raide, c’est en fait celui-ci qui s’use et qui ridiculise sa propre propagande, sa propre opinion étant hermétiquement enfermée comme dans une sorte d’asile où les fous auraient pris le pouvoir.

La seconde est que si la Russie tarde tant à asséner le coup que beaucoup attendent, c’est forcément qu’elle considère l’Ukraine que comme une question tactique et que les enjeux véritables se jouent  ailleurs.

 

 

Le leurre ukrainien ou la foire aux dindons 

 

Cette guerre en Ukraine n’est donc qu’un leurre monté par les Américains, mais pour qui ? Pour rappel, un leurre une action de guerre alliant la force et la ruse pour attirer l’autre dans le mauvais combat et contre le mauvais ennemi, en vue de mieux le soumettre plus tard . Ce qui, dans l’équation géopolitique, revient à une farce macabre dont les victime seront les dindons.

Pour mieux saisir ici la logique suivie par les Américains, il faut se rappeler que, comme leurs faux-cousins brittons, ils n’ont ni alliés ni ennemis, seulement du gibier qu’ils le répartissent ensuite au gré des évènements entre alliés et ennemis de circonstance, et tout cela en suivant le sacro-saint principe de Kissinger qui veut que : «s’ il est dangereux d’être l’ennemi de l’Amérique,  il est mortelle d’en être l’allié ».

– La Russie n’est donc pas vraiment concernée car, même si elle fut forcée d’intervenir, c’est elle qui maîtrise le momentum de la manœuvre.

– L’Ukraine alors ? C’est l’évidence. Sans se cacher, quelques 30 pays » occidentaux » se sont ainsi réunis, en juillet 2022 à Lugano, pour la démanteler benoîtement au prétexte de reconstruction. Ce qui signifie le traitement de choc néo-libéral habituel, soit la destruction de toute la législation sociale ainsi que la privatisation à prix bradée des ressources et des industrie. Les premières réunions sur le sujet ayant commencées en secret dès 2017, le coup vient donc de loin.

 

 

Le pillage a d’ailleurs déjà commencé puisque dix jours avant le début des hostilités, il semblerait que le président ukrainien, en annulant la loi qui l’interdisait, ait bien vendu aux plus puissants fonds vautours américains quelques 170 millions d’hectares de terres agricoles, soit 28 % du territoire. Voilà qui éclaire aussi le récent détournement vers l’Europe des céréales ukrainiennes à destination de l’Afrique. La guerre est donc bien ce qu’on en a dit plus haut.

– Le problème est cependant que les « méchants » Russes  ont tendance à  mettre les oligarques ukrainiens sur la paille et sans possibilité de retour. Voici donc la seconde catégorie de dindons.

– La troisième catégorie s’impose d’elle même avec des pays européens qui voient leur revenir par effet boomerang des sanctions dont ils crurent qu’elles mettraient la Russie à genoux. Simplement n’ont-il pas vu qu’il n’y a ( aura plus ) AUCUNE ressource énergétique de secours pour l’Europe.

– La cerise sur le gâteau revient tout particulièrement l’Allemagne qui, non seulement est directement  visée par cette forgerie afin de la détruire, mais qui ya mis la main en organisant seule la crise énergétique.

N’a en effet pas échappé à nombre d’observateur américain cette volonté caché de détruire l’économie allemande comme résurgence de cette obsession US de mater son arrogance et lui interdire toute possibilité d’alliance avec le Russie, ce que voulait Bismarck et ce que craignait Mackinder. Ainsi se profile avec la résurgence du plan Morgenthau la possibilité du dindon en chef. – Mais la question qui se pose aussi est de savoir si l’Amérique elle-même ne préjuge pas trop de ses propres capacités ? N’a-t-elle pas vu que le subtil Poutine et son comparse l’impénétrable Xi pourraient être en train de lui préparer le tour pendable de jeter le sénile « sous le bus » ?

Le moment serait en effet idéal entre une récession galopante, des élections de mi-mandat qui promettent d’être apocalyptiques, avec un risque de sécession à la clé.

En fait l’équation géopolitique qui se présente est plutôt limpide.

Les États-Unis sont devenu dangereux pour le monde entier (enfin presque), y compris eux mêmes, ce qui doit nécessairement déclencher des réactions.  

Ils s’enfoncent de plus dans un déclin irréversible de type totalitaire dont ils ne peuvent plus se rendre compte eux-mêmes, puisqu’on sait que ceux qui vivent ce type de situation s’accoutume à son contexte particulier qui devient alors la nouvelle normalité.

Si on peut constater objectivement les situation de déclin, on ne peut jamais en revanche en situer l’ effondrement, et seule l’histoire alors peut en fournir des indications.  

Le cas US est désormais parfaitement assimilable à ce que furent les totalitarismes du XX° siècle. Il n’a fallu douze 12 années et une guerre mondiale pour écraser le nazisme. Il en a fallu 70 mais pas de guerre pour que le communisme soviétique ne s’effondre de sa belle mort.

Auquel cas, on peut donc anticiper que :

– option 1 : la Russie ne concède pas et détruit la puissance de l’ex-plus grande puissance, avec l’appui objectif de l’OCS,

– option 2 : la Russie concède, la Chine plie et l’Amérique bénéficie alors d’un demi siècle avant qu’elle ne meurt de son propre effondrement. Et c’est là que se situe le big reset, c’est à dire le dernier bond suicidaire du capitalisme sans frein à l’américaine.

On remarquera dans les deux cas que l’Europe n’apparaît pas, ce qui signifie bien qu’elle sera la variable d’ajustement dans la 2° option. 

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