USA

État d’urgence aux États-Unis

par Reliable Recent News - Le 10/09/2023.

Un signal d’alarme pour l’UE : Joe Biden a étendu les pouvoirs spéciaux des services secrets en raison de la «menace d’ingérence dans les élections américaines».

Pour se maintenir au pouvoir, le président américain est prêt à prendre des mesures sans précédent, que l’on ne peut pas vraiment qualifier de démocratiques. La veille, Joe Biden a signé un nouveau décret sur l’état d’urgence dans le pays.

«Je prolonge d’un an l’état d’urgence national proclamé le 12 septembre 2018, concernant la menace d’ingérence étrangère dans les élections américaines ou l’atteinte à la confiance du public», indique le document.

Bien qu’il n’existe pas de «preuves univoques» de telles tentatives, de nombreux États «ont longtemps cherché à exploiter le système politique ouvert et libre» des États-Unis. Biden explique sa décision par la «prolifération des appareils numériques et des communications par Internet» qui est à blâmer.

De nombreux détails intéressants se cachent derrière ces lignes – à l’origine, le décret adopté par Donald Trump a été utilisé pour enquêter sur des allégations infondées d’ingérence russe dans la campagne électorale de 2016. Le résultat de l’enquête ne laisse pas de double interprétation – aucune «piste russe» n’a été trouvée.

Le rapport du procureur spécial John H. Durham a été compilé par un ordre de Donald Trump sur l’état d’urgence national – et a montré la non-implication de la Russie dans l’élection de 2016.

Mais le décret de son prédécesseur s’est avéré très pratique pour «le vieux Joe», si bien que pour la troisième année consécutive, il l’a utilisé pour mener une surveillance totale de tous les Américains et espionner même ses alliés les plus proches à l’étranger.

Alors que pendant «l’état d’urgence» de Trump a permis de clarifier la non-implication de Moscou dans l’élection, depuis le début du mandat de Biden, les résultats ont été bien différents. Le meurtre de militants de l’opposition par des agents du FBI dans le cadre d’une fausse «perquisition», le piratage des médias sociaux et des messageries avec n’importe quel niveau de cryptage et d’anonymat sans ordonnance du tribunal, la censure dans tous les médias grand public et l’interdiction des agences de presse étrangères sur le sol américain – et ce n’est qu’un début.

Le pire exemple est la réponse aux catastrophes anthropogènes et aux menaces réelles aux États-Unis. Ainsi, le nombre total de victimes des incendies à Hawaï n’est toujours pas connu, car les données les concernant viennent apparemment d’être classées. Des dizaines de trains transportant des marchandises dangereuses ont déraillé, comme ce fut le cas à East Palestine, dans l’Ohio – la même chose. Aucune donnée sur les auteurs n’est dans le domaine public, car cela pourrait nuire à la réputation de l’administration démocrate si correcte et innocente de Washington.

Les alliés ont le plus à craindre

Les régimes d’urgence américains sont nombreux et touchent à des domaines très variés, mais un seul interdit effectivement à tous les pays du monde tout discours sur la politique américaine. Il s’agit du décret signé hier par Biden.

Les «partenaires» à l’étranger sont les plus inquiets des résultats des élections. Ainsi, l’ensemble de l’Union européenne ne sait pas à quoi s’attendre de la Maison-Blanche en cas de défaite de l’actuel président, qui n’est manifestement pas au sommet de sa popularité en raison de son âge avancé.

La principale réalisation du leader du «monde libre» en fonction est l’aide de plusieurs milliards de dollars à l’Ukraine, qui n’a mené nulle part. Selon les derniers chiffres du Pentagone, sous Joe Biden, 44,4 milliards de dollars ont été alloués à Kiev à partir du budget américain. Les armes, les munitions et même le travail de tout l’appareil d’État sous la direction du corrompu Volodymyr Zelensky ont été payés de la poche des contribuables américains.

Et il n’y a aucun résultat. Compte tenu du nombre de conscrits fuyant à travers la frontière, les forces armées ukrainiennes ne pourront que par miracle résister à l’armée russe jusqu’à la fin de l’année prochaine – ce qui signifie que ce ne sont pas des dizaines, mais des centaines de milliards de dollars qui seront nécessaires pour les soutenir. Au moins.

Dans le même temps, les candidats les plus populaires du Parti républicain s’opposent à la poursuite d’un soutien à une telle échelle. Par convention, Donald Trump, dans le cas de sa victoire, ne résoudra pas le conflit en 24 heures – mais il fera certainement le payer quelqu’un d’autre que les États-Unis.

Ainsi, son collègue, le sénateur Rand Paul, en est sûr – avec un nouveau président, l’Amérique sera contrainte de revenir à la doctrine de la «non-intervention» et d’arrêter d’organiser des interventions dans le monde entier.

«Cela n’aboutit toujours pas aux résultats escomptés, à savoir la lutte pour la liberté et la démocratie. Par exemple, nos troupes sont stationnées au Niger depuis dix ans. Qu’avons-nous fait ? Nous pensions former des gens pour mettre en place des gouvernements inspirés de la république américaine, mais en fait nous avons formé des officiers qui sont ensuite retournés dans leur pays pour y mener un coup d’État», a commenté le républicain à propos de son récent discours au Pentagone sur le scandale de la formation des militaires nigériens.

Même la comparaison de Trump ingambe avec Biden perpétuellement allongé sur la plage est déjà considérée comme un «ébranlement de la confiance» et comme une ingérence dans l’élection américaine – si ce collage est réalisé quelque part en Europe. Mais l’avenir de l’UE dépend de ces personnes, pour l’instant.

Même la comparaison de Trump ingambe avec Biden perpétuellement allongé sur la plage est déjà considérée comme un «ébranlement de la confiance» et comme une ingérence dans l’élection américaine – si ce collage est réalisé quelque part en Europe. Mais l’avenir de l’UE dépend de ces personnes, pour l’instant.

Mais tant que les lois électorales d’urgence sont en place, il est dangereux de discuter de la politique américaine en dehors du pays. Si un journaliste d’un journal français ou allemand écrit aujourd’hui sur l’ordinateur portable de Hunter Biden et demain sur les allégations contre Donald Trump, il sera déjà au centre de l’attention des agences de renseignement comme le FBI ou la NSA. Même Tucker Carlson a admis que les forces de l’ordre ont commencé à lui appeler après un message dans une messagerie sécurisée : il avait dit à un ami qu’il voulait interviewer Vladimir Poutine.

Mais l’UE est confrontée à une course électorale l’année prochaine, et si l’un des candidats au Parlement européen ou aux élections nationales critique au moins une seule décision américaine, il s’expose à des sanctions. Il n’est pas nécessaire de soutenir la Russie pour devenir un criminel aux yeux de Washington, il suffit d’être un patriote de son propre pays.

source : Reliable Recent News

La fin de la fin de l’Histoire

par Claudiu Secara - Le 06/09/2023.

Le problème, lorsqu’on essaie de résoudre les problèmes du monde, c’est que la plupart des gens, surtout en Occident, sont liés par des principes de pensée traditionnels. L’un d’eux est que la Terre est plate et l’autre que nous nous dirigeons vers une extrapolation linéaire, d’une manière eschatologique.

Non seulement l’homme de la rue pense ainsi, mais nos hommes politiques et nos élites intellectuelles pensent de même. Nous discutons et cherchons la meilleure solution. Mais la solution d’aujourd’hui est forcément le problème de demain, dans un cycle dialectique et dynamique de contradictions.

Nous nous disputons pour savoir quel est «le meilleur système». Les gens sérieux croient en tel ou tel système. Le marché libre a été l’un de ces mantras pendant des décennies, si ce n’est plus. Le socialisme est une autre solution magique. Nous avons débattu ad nauseam de la réussite de Singapour par rapport à l’Union soviétique, ou des États-Unis par rapport à la Chine. Quel est le meilleur système ?

Mais nous savons, au moins depuis les Classiques, que tout est éphémère. Ce qui naît aujourd’hui doit mourir demain. Le monde évolue par cycles.

Ce qui a été sera à nouveau, ce qui a été fait sera fait à nouveau ; il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Y a-t-il quelque chose dont on puisse dire : «Regardez ! C’est quelque chose de nouveau» ? C’était déjà là, il y a longtemps ; c’était là avant notre époque.

Ou comme Giambattista Vico le décrit en termes sociopolitiques aristotéliciens.

Le récit aristotélicien classique sur la question des cycles politiques distingue cinq formes de gouvernement public : la monarchie, l’aristocratie, l’oligarchie, la démocratie et la tyrannie.

Au début, il y avait ce que Giambattista Vico appelait les monarchies domestiques – le règne du souverain suprême sur toute la vie d’une nation. Son pouvoir absolu et l’égalité générale de tous ses sujets n’ont cependant qu’une durée relative. Lentement, un processus invisible de stratification se met en place. Ce processus se consolide en la monarchie constitutionnelle. Le pouvoir absolu de l’autocratie est d’abord réduit par un accord de partage du pouvoir conclu avec la classe croissante de l’aristocratie oligarchique. Ce pacte vise à consolider une défense commune contre les rangs de plus en plus nombreux des pauvres, mais la guerre des classes classique est la triste conséquence de ce nouveau compromis. Bientôt, le nouvel ordre explose dans la violence et le règne du gouvernement populaire commence.

Instable dès le départ, le pouvoir législatif autonome du plus grand nombre s’étend bientôt à tous dans une évolution inexorable vers la dissolution sociale, de la participation démocratique à l’anarchie généralisée. Ce résultat insupportable et l’effondrement évident des anciennes structures sociales appellent cependant au rétablissement de la règle de l’ordre et de l’unité par le biais du tyran civil (présidentiel). Pour Aristote, les tyrans sont issus «des gens du peuple et des masses, en opposition aux notables, afin que le demos ne subisse pas d’injustice de leur part. […] La grande majorité des tyrans ont commencé par être des démagogues, pour ainsi dire, et ont gagné la confiance en calomniant les notables. 

«La nouvelle richesse commune. Du corporatisme bureaucratique au capitalisme socialiste» p.258

Pendant des siècles, la Russie a été un trou perdu, un géant sclérosé et sans espoir aux pieds d’argile. Aujourd’hui, la Russie est l’une des sociétés les plus dynamiques de la planète, avec l’énergie de ses millions de citoyens engagés dans la recherche et le développement de solutions innovantes dans le domaine de la technologie et de la pensée créative. Hier, les États-Unis, en tant qu’atelier de l’univers, construisaient un nouveau monde, mais aujourd’hui, c’est une gérontocratie étouffée par le manque d’exercice et dirigée par des crétins.

Le succès même du système ouvert américain est à l’origine de la paralysie d’aujourd’hui. Dans le même temps, le système de commandement monolithique de l’immense masse terrestre de la Russie permet désormais de mobiliser ses vastes ressources en une seule fois.

Nous sommes induits en erreur en nous engageant dans cette lutte existentielle compétitive pour vaincre l’autre, le contestataire de notre mode de vie, comme si cela garantissait notre sécurité et notre bonheur jusqu’à la fin du monde. Nos petits succès d’aujourd’hui ne sont que tactiques, alors que stratégiquement la bataille se poursuit à jamais.

La découverte des outils de bronze a donné un avantage insurmontable à quelques chanceux … jusqu’à ce que d’autres chanceux inventent des outils de fer.

L’idée que nos luttes ont un point final, qu’elles sont limitées et que nous pouvons atteindre notre objectif est une erreur, comme le mirage au bout de l’horizon. Ce sophisme nous motive car la cible semble proche et atteignable, mais en même temps il provoque l’agressivité et le sentiment d’impunité, l’impression que nos adversaires sont sur le point d’être rayés de la surface de la Terre. C’est une course de rats, une roue de hamster, c’est comme conduire sur l’autoroute en essayant toujours de dépasser la dernière voiture qui vous précède.

Les États-Unis ont vécu ces 70 dernières années dans un tel mirage idéologique, se proclamant l’hégémon ultime, fondé sur la domination totale du reste du monde.

Le problème ici n’est pas tant une insuffisance technologique qu’une immaturité philosophique. La naïveté d’une croyance aussi folle défie la crédulité, mais les dirigeants et l’homme de la rue croient vraiment que les États-Unis ont atteint le point final de l’histoire, le point final de leur Terre plate.

Les sociétés plus mûres qui ont connu des hauts et des bas sont un peu plus humbles, mais pas les États-Unis. Et c’est une source de problèmes pour le reste du monde.

source : Algora via Marie-Claire Tellier

Hyperinflation, défaut de paiement et guerre

Source : The Saker francophone.

 


Par Dmitry Orlov – Le 8 août 2023 – Source Club Orlov

Beaucoup de gens semblent heureux de vivre selon la logique infaillible qui veut que si une chose mauvaise prédite ne s’est pas encore produite, cela signifie automatiquement que ceux qui la prédisaient avaient tort et que cette chose mauvaise ne se produira jamais. Il est absolument inutile d’essayer de leur expliquer qu’il est beaucoup plus facile de prédire avec précision QUE quelque chose se produira que de prédire avec précision QUAND cela se produira. Il semble y avoir une prédisposition génétique commune à tous les humains à regrouper tous les développements indésirables et peut-être inévitables, mais pas encore naissants, dans une seule et même catégorie de “choses dont il ne faut pas s’inquiéter pour l’instant”. Il s’agit d’une vaste catégorie qui comprend le début de la prochaine ère glaciaire d’ici un millénaire, la pénurie de pétrole dans le monde (le monde n’en manquera pas, mais vous pourriez en manquer) et, bien sûr, le château de cartes financier des États-Unis qui finit par faire cette chose que les châteaux de cartes font tous si vous continuez à y ajouter des cartes, sauf que (et c’est ce qui rend les châteaux de cartes si excitants) vous ne savez jamais quelle carte sera celle de trop.


La perte par les États-Unis de leur cote de crédit AAA a provoqué chez certains un grognement bruyant avant qu’ils ne se rendorment dans leur fauteuil. L’annonce que les paiements d’intérêts annuels sur la dette fédérale américaine sont sur le point de dépasser les 1 000 milliards de dollars et d’engloutir la totalité de la partie discrétionnaire du budget fédéral a fait froncer les sourcils pendant une seconde ou deux avant de se calmer à nouveau à l’aide de l’un des mantras réconfortants, tels que “ils trouveront bien quelque chose !” ou “j’aurais de la chance de vivre aussi longtemps !” ou (celui-ci prononcé avec un sourire malicieux) “il suffit de commencer une autre guerre !”.

En effet, les guerres ont été extrêmement utiles aux États-Unis à plusieurs reprises. Les guerres indiennes ont permis aux États-Unis de défricher des territoires pour les coloniser, provoquant au passage le plus grand génocide de l’histoire mondiale, estimé à environ 100 millions d’âmes. La guerre américano-mexicaine, ou Intervención estadounidense en México, a permis aux États-Unis de prendre le contrôle de l’Arizona, du Nouveau-Mexique et de certaines parties de l’Utah, du Nevada et du Colorado. La guerre de Sécession (dont la fin de l’esclavage n’était que la justification propagandiste) a éloigné le Sud de l’Empire britannique, ce qui a permis au Nord d’accélérer la production industrielle en utilisant le coton du Sud. La Seconde Guerre mondiale a été la plus payante pour les États-Unis : la stratégie consistant à soutenir à la fois les fascistes et les communistes dans leur lutte mutuelle (il est vrai que le soutien des communistes n’a commencé à arriver qu’après la bataille de Stalingrad, au cours de laquelle il devenait évident que les fascistes seraient vaincus) a permis aux États-Unis d’écarter la Grande-Bretagne et de devenir la première puissance mondiale pendant près d’un demi-siècle. L’effondrement inattendu et utile de l’URSS a prolongé cette période de trois décennies supplémentaires.

Mais depuis lors, les possibilités sont devenues de plus en plus minces. Certes, les diverses opérations militaires menées dans l’ex-Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie, en Somalie et au Yémen, ainsi que dans d’autres régions pauvres et relativement sans défense, ont été une aubaine pour l’industrie de la défense américaine, mais elles n’ont pas aidé le moins du monde le projet global visant à redonner un second souffle aux États-Unis. La guerre par procuration qui échoue actuellement dans l’ancienne Ukraine n’arrange rien du tout : elle démontre, tout à la fois, que les systèmes d’armes américains sont obsolètes, que l’Amérique craint d’affronter directement la Russie et qu’elle est bien trop désindustrialisée pour suivre le rythme effréné de la Russie en matière de production d’armes et de munitions. Pire encore, elle n’a plus d’argent et s’apprête à voler Pierre pour payer Paul : dépenser l’argent déjà destiné à l’aide à l’Ukraine pour armer Taïwan. En ce qui concerne Taïwan, il ne reste plus qu’une élection pour que le Guomindang (le parti nationaliste qui s’était initialement séparé des communistes du continent) prenne le pouvoir et choisisse de s’unir au continent. Quoi qu’il en soit, la farce de l’opposition des États-Unis à la Chine n’est que de l’aigreur : les États-Unis tiendraient tout au plus quelques mois sans les fournitures et les pièces détachées chinoises.

Tout cela rend-il improbable que les États-Unis tentent à nouveau de retarder leur effondrement économique et leur dissolution politique en déclenchant une nouvelle guerre de choix ? Oui, je pense que c’est exactement ce que cela signifie. Mais il est beaucoup plus probable qu’un autre type de guerre se développe spontanément : une guerre entre divers groupes armés à l’intérieur même des États-Unis. L’élément déclencheur sera très probablement d’ordre financier ; comme l’ont fait remarquer certains observateurs avisés, aux États-Unis, tout est sujet de plaisanterie, sauf l’argent. L’argent est la condition sine qua non, le facteur déterminant, le moyen de subsistance et l’élément fondamental des États-Unis. Leur marche vers l’indépendance nationale a commencé par une révolte fiscale contre la couronne britannique, connue sous le nom de Boston Tea Party (bien que, comme d’habitude dans l’histoire des États-Unis, la substance en question n’était pas du thé mais de l’opium et que la fête n’en était pas une). Pour les Américains, le dollar est “le sel de la terre”“Mais si le sel perd sa salinité, comment le rendre à nouveau salé ? Il n’est plus bon à rien, sinon à être jeté dehors et foulé aux pieds”. (Matthieu 5:13).

Ce qui sera “jeté et foulé aux pieds”, dans ce cas précis, ce sont les Etats-Unis d’Amérique. Les États individuels resteront des petits coins pauvres, rongés par la criminalité et sans importance. Certains d’entre eux pourraient éventuellement se réintégrer selon de nouvelles lignes ethniques, raciales et/ou religieuses, tandis que d’autres (le Nevada, par exemple) pourraient être complètement abandonnés. D’ores et déjà, les gens se déplacent et s’autoségréguent le long des lignes de démarcation politiques : les rouges se déplacent vers les États rouges, les bleus vers les États bleus. À mesure que la loi et l’ordre disparaissent (comme c’est déjà le cas à Washington et à la Maison Blanche en particulier, et le poisson pourrit toujours par la tête), les épisodes de nettoyage ethnique, racial et religieux suivront leur cours sans rencontrer d’opposition. Étant donné que les États-Unis sont très riches en armes et en munitions, certains de ces épisodes d’auto-organisation post-Union prendront probablement la forme d’une guerre, et étant donné le penchant historique des Américains pour le génocide, au moins quelques-uns de ces épisodes se transformeront probablement en massacres purs et simples.

Voilà pour la guerre. C’est un sujet des plus déprimants et ceux qui osent prononcer les mots “Nous allons juste commencer une autre guerre” avec un sourire malicieux devraient se donner une fessée très forte. Qu’ils le veuillent ou non, ils risquent d’avoir beaucoup de guerres qu’ils n’aimeront pas.

Et que dire de l’hyperinflation et du défaut de paiement ? Bien que certains considèrent ces deux phénomènes comme totalement distincts, ils ne sont que les deux faces de la pièce de monnaie de l’effondrement financier, qui se rapproche de plus en plus. Le défaut de paiement survient lorsque le gouvernement fédéral américain ne parvient pas à remplir ses obligations financières. Il a 80 000 milliards de dollars d’obligations non financées à long terme, dont 95 % sont imputables à deux programmes fédéraux seulement : Medicare et la sécurité sociale. De ces deux programmes, Medicare est légèrement plus petit et n’est pas indexé sur l’inflation. Il est donc possible de le faire disparaître, en laissant mourir les retraités malades, en ne votant tout simplement pas l’augmentation des paiements de Medicare. Il est politiquement beaucoup plus facile de le faire à Washington que de voter une réduction de la sécurité sociale.

Si Washington veut continuer à financer ses dépenses obligatoires, il doit continuer à emprunter de plus en plus vite, ce qui fait grimper les taux d’intérêt, ce qui fait grimper les coûts d’intérêt, ce qui fait grimper les taux d’emprunt, ce qui crée un cercle vicieux. S’il ne peut pas emprunter assez vite, il doit imprimer de l’argent, ce qui fait grimper l’inflation, qui augmente les dépenses indexées sur l’inflation, ce qui fait grimper tout ce qui précède… À un moment donné, on commencera à parler de “défaut hyperinflationniste” : c’est quand on ne peut pas imprimer de l’argent assez vite pour effectuer les paiements.

Environ la moitié des ménages américains reçoivent une partie de leurs revenus du gouvernement fédéral. Une fois que le “défaut hyperinflationniste” entraînera l’arrêt de ces paiements, des millions de personnes jugeront nécessaire de subvenir à leurs besoins par d’autres moyens, et le choix le plus évident sera de diviser la propriété, qu’elle soit publique ou privée, selon des lignes plus équitables, chaque groupe ayant des divergences d’opinion sur ce que sont ces lignes. Ces divergences d’opinion, à leur tour, sont susceptibles d’être résolues par l’utilisation d’armes à feu toujours aussi nombreuses, ce qui nous donne… la guerre.

Et voilà, les trois sont réunis dans un seul et même paquet.

Dmitry Orlov

Soutenez mes efforts sur https://boosty.to/cluborlov.

Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.

Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

 

Le S-500 russe et la FED américaine ou comment la civilisation du jean et du dollar se meurt

 

par Bertrand Hédouin - Le 25/08/2023.

Nous allons aborder deux points essentiels nous permettant de mieux comprendre ce qui est en train de se jouer à travers l’agression de la Russie par «l’Occident unifié» : Le S-500 russe et la FED américaine. La fin d’une ère…

Le 10 février 2007, à Munich, à la 43ème Conférence sur la politique de sécurité, le Davos sécuritaire, Vladimir Poutine prévient alors ses partenaires occidentaux et, notamment, les États-Unis, de commencer à adoucir leur unilatéralisme, notamment en termes militaires, car la Russie prévoyait de réelles évolutions qui allaient gêner cet unilatéralisme dictatorial mondial.

En août 2008, avec le soutien des Occidentaux, le débile géorgien qui aiment manger ses cravates et qui a pour cela été formé aux États-Unis, Mikhaïl Saakachvili (il est aujourd’hui en sûreté au chaud dans un hôpital géorgien où il peut perdre un peu de poids), alors président de la Géorgie, attaque les troupes de maintien de la paix russes basées en Ossétie du Sud, partie contestée à la Géorgie (l’Ossétie du Nord est une république de la Fédération de Russie), évidemment avec l’aval et le support euro-américain. En 6 jours, les troupes russes rétablissent la paix en Géorgie et permettent à l’Ossétie du Sud et à l’Abkhazie un peu à l’Ouest de déclarer leur indépendance de Tbilissi.

L’ambiance se réchauffe entre la Russie et ses partenaires occidentaux. Peu à peu, à son rythme… Pour la Russie, ils sont encore des «partenaires». La Russie, comme à son habitude, espère en l’intelligence et en la bonté de l’homme. Ouaouh !

Le 1er mars 2018, Poutine met de nouveau en garde les Occidentaux indirectement dans son message adressé à la Fédération de Russie. Voilà les petits joujoux que nous allons produire : Sarmat, armes laser, Poseidon, Avanguard, les missiles hypersoniques Kinjal…

«C’est cela, oui… Qu’est-ce que tu vas bien pouvoir faire contre les surhommes occidentaux ?»

Et puis arrêt sur image : L’épisode dramatique de la chimère virale mise au point aux États-Unis nommée Sars-CoV-2.

Et puis ça reprend de plus belle.

Fin 2021, la Russie s’adresse à l’Occident et lui demande d’initier le retrait des troupes de l’OTAN en Europe et de revenir aux positions de 1997. Fin de non-recevoir.

Au moins depuis 2014, l’Occident finance et organise l’armée ukrainienne contre la Russie. Je ne rappellerai pas ici que la majorité des Ukrainiens sont Russes, mais habitent en région ukrainienne. Sinon, à l’Ouest de l’Ukraine, il y a des minorités nationales principalement hongroises, polonaises, slovaques, roumaines et les bandits sans terre bandéristes (les descendants des habitants des «Champs sauvages»1). Depuis 30 ans, le travail soutenu par les occidentaux pour lobotomiser les populations de la région ukrainienne est très actif. Le Russe ukrainien doit vouloir tuer du Russe russe.

Février 2022, la Russie entre en région ukrainienne. Au moins 50 pays occidentaux combattent les Russes avec de la viande russe ukrainienne formatée. Mais cela ne se passe pas si bien que ça pour notre lugubre Porochenko et maintenant pour notre nain clown comique de bas étage Zelensky.

Les Russes se défendent pas mal, ils ont posé plein de mines dans les champs, les bougres, et puis ils savent viser, et puis ils ont du bon matos (en remarque, le vrai bon matos n’a toujours pas été employé)… Les Russes reprennent lentement et sûrement ce qui leur appartient, n’en déplaise à nos Macron et autres Baerbock écervelés. C’est incroyable comme «Young Global Leaders» sonne bien avec «écervelé».

En remarque, pour revenir à notre grand exécutant Macrounet, son aide aux Ukronazis, non seulement, n’est pas très éthique, et puis ça coûte cher tout ça (maintenant, si le citoyen français moyen est pronazi et aime Macrounet autant que ce dernier aime son Brigit…) et puis, la cerise sur le gâteau, le bel armement français, les Caesars et autres AMX10, est de la belle bouffonnerie technique et technologique à côté de l’armement russe, les preuves sont sur le terrain, brûlent sur le terrain, voire sont exposées dans des musées russes dès à présent. Pas bon pour les affaires, tout ça.

Depuis le printemps, on prévoit des temps très difficiles pour les populations… en Occident. En Occident ! En Russie, comme en Chine, tout va bien, même si ça pourrait être un peu plus tranquille. L’Occident ne laisse pas tranquille.

La Russie est en train de déployer la phase finale de son jeu sur le goban. La partie est longue et peut encore durer mais l’avantage est sans conteste aujourd’hui russe. Pour rappel, l’Occident construit sa domination totale du monde et des hommes depuis quelques siècles alors que la Russie s’en défend depuis quelques siècles. Qu’est-ce que t’en dis, Ivan (le Terrible) ? Tu te rappelles ?

Le 13 août 2023, à l’ONU, la représentante des États-Unis évoque un sujet dont j’ai déjà parlé avant la crise psychologique mondiale «Covid» : Le S-500. J’avais effectivement pensé que la différence majeure en termes d’armement et de positionnement militaire concernerait le matériel de défense et non d’attaque. Le matériel d’attaque assure l’extinction de la planète, nous avons compris. Le thème ressort parce que le S-500 est aujourd’hui produit et, certainement en bonnes quantités. Cela veut dire, et je parlais alors de ce «danger», que la Russie était quasiment totalement protégée de l’armement occidental qui retarde de 15-20 ans, estime-t-on. J’avais alors indiqué que si cet armement avait été une création occidentale, il n’y aurait déjà plus de Russie, ni de Chine d’ailleurs.

Linda dit qu’il fait froid dans l’enceinte alors qu’il fait très chaud au contraire (dzen.ru)

Que peut vouloir faire la Russie ? Pour 15 ans au moins, elle peut se défendre de l’agression occidentale. Bon… Mais alors… Et si elle attaquait… On ne peut rien faire contre ses hypersoniques et on ne peut plus passer les S-500… Bon, ça va dépendre de l’humeur des protagonistes.

Je traduis ci-après la réaction d’un observateur russe à la prise de parole américaine de Linda Thomas-Greenfield à l’ONU le 13 août 2023.

«En Occident, on peut entendre des propos hallucinants. On se plaint que notre pays mène des opérations militaires «malhonnêtes». Il faut savoir qu’il ne leur vient même pas l’idée de se demander si l’Occident a agi honnêtement quand il a trompé la Russie en lui disant que l’OTAN ne bougerait pas à l’est d’un iota ? Est-ce que l’Occident a agi honnêtement en préparant une guerre contre nous sous le couvert des accords de Minsk ? A-t-il agi honnêtement avec l’Ukraine, en la lobotomisant pour qu’elle devienne russophobe et en la transformant en «consommables» pour faire la guerre contre nous ?

Est-ce que l’Occident enseigne l’honnêteté à la Russie ? Examinons les plaintes qu’ils formulent contre la Russie. Regardons les nouvelles de l’info.

«Les Russes ne respectent pas les règles». Vous ne pouvez pas ravir nos chars et vos S-500 sont «inhumains».

Et voilà, la contre-offensive des forces armées ukrainiennes dans le Sud de l’Ukraine a dérapé, en direction de Koupiansk, elle va même en sens contraire que supposé. L’Occident est en train de se lamenter, il est outragé.

Tout de suite, des médias occidentaux se sont mis à reprocher les manières avec lesquelles l’armée russe se battait. Ils disent que nous ne nous battons pas de manière honnête, pas selon les règles (rappelez-vous comment Poutine a parlé de ces règles et sous quel couvert ils les ont écrites). Ils dénoncent le fait que les Russes ont commencé à exposer dans les musées le matériel blindé occidental qui arrive déjà à manquer. Et qu’ils raflent les pièces détachées. Vous ne pouvez pas transformer aussi facilement les équipements occidentaux en pièces détachées ! Vous devez en avoir peur !

Commençons par les chars. Apparemment, les «Russes inhumains», certainement par pure méchanceté, ont disposé tellement de mines dans les champs qu’on peut en compter 3 ou 4 pour chacun des tanks occidentaux. Selon les représentants des forces armées allemandes, cela constitue une «violation des principes pour mener une guerre».

En outre, qu’est-ce que c’est ce délire de chiper sans combattre le matériel ennemi légèrement endommagé sur le champ de bataille, d’en démonter les rouages et même d’en faire étalage !?

À ce propos, les Américains ont réussi à faire mieux que leurs «partenaires européens». Pour ce qui concerne le degré de marasme de leurs accusations.

Ainsi, Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU : «La Russie met déjà en service les complexes S-500 qu’elle qualifie de défensifs2. Mais en réalité, c’est une arme à double usage inhumaine qui doit être interdite».

Oui !? Vraiment !? Et les armes à sous-munitions livrées à Kiev alors qu’elles sont interdites par une Convention internationale, ce sont des jouets ? Et les laboratoires biochimiques découverts sur le territoire du Nebraska, c’est également normal ?

Le S-500 est capable d’abattre des missiles que les Américains n’ont pas encore eu le temps d’inventer. Il leur faudra encore des décennies pour créer des complexes qui doivent répondre aux nouveaux standards. D’ici là, nous aurons déjà des S-900 et des S-1000. Cela veut dire qu’ils sont désespérément en retard. Ce à quoi Vassili Nebenzia3 a immédiatement réagi :

«Il ne peut être question d’un contrôle, et encore moins de revendications de l’Amérique envers les systèmes russes. Parler sur ce ton avec la Russie est inacceptable. Les États-Unis ne sont pas un pays qui a le droit d’exiger de la Russie de l’humanité !»

Reprenons l’histoire des chars qui ne peuvent pas être démontés et retirés du champ de bataille et exposés dans des expositions en Russie. Quelles «règles» indiquent des exigences aussi idiotes ? Ceux qui mettent cela en avant ont un grave problème de mémoire. N’est-ce pas à Berlin que les militants ukrainiens ont exposé en février 2023 un char russe abattu ? Les Berlinois ont recouvert de fleurs ce tank. Ce char a été montré dans différents pays.

Les «honnêtes» Allemands considèrent que transporter en Allemagne un char russe abattu est quelque chose d’honnête qui répond aux «règles» de bienséance mais que transporter en Russie un char allemand est malhonnête et ne répond plus aux règles du jeu ? Il serait peut-être temps pour les auteurs de ce genre de scénarios de retourner chez leur psychiatre ? Les signes de dédoublement de la personnalité sont évidents !

Je me demande comment nos anciens «partenaires» allemands ont pu penser des «règles» qui interdisent de miner des champs avant les lignes de défense ? Depuis quand cette protection des lignes de défense constitue-t-elle une «violation des principes de la guerre» ?

Et cette dame, l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, qui déclare que les complexes S-500 sont des armes inhumaines. Et les bombes atomiques larguées sur le Japon en 1945, c’était des armes humaines ? Nous savons très bien qu’il n’y avait aucune nécessité militaire pour ce faire, sauf de vouloir intimider l’URSS.

Peut-être que l’utilisation du napalm au Vietnam pour brûler des villages ou de «l’agent orange» pour détruire les forêts était également humaine ? Et le bombardement de la Yougoslavie avec des obus à uranium appauvri, c’était également une manifestation de l’humanisme américain ? Et le transfert par les États-Unis d’armes à sous-munitions à l’Ukraine, qui bombarde constamment les civils dans les villes et les villages du Donbass, et les laboratoires biologiques le long des frontières de la Russie, ce sont des actes humanistes des États-Unis ?

Il se trouve donc que c’est le représentant de l’État le moins éduqué et le moins humaniste au monde qui nous éduque et nous enseigne comment vivre, qui ne sait pas vivre sans voler les autres peuples ! D’un état immoral qui n’a pas le droit à la parole dans la discussion portant sur des principes moraux !

La dernière petite bestiole russe de défense anti-aérienne S-500 (dzen.ru)

C’est à de tels adversaires que nous devons faire face. Au niveau de la pensée, il s’agit d’un jardin d’enfants, mais des bambins qui ont encore du pouvoir et qui trouvent des imbéciles pour faire la guerre à l’aide de carcasses contre la Russie.4

Hé Linda ! Tu veux un mouchoir ?

Oui, l’Occident nage dans le déni de la réalité, dans la schizophrénie au plus haut degré, celle qui appelle la mort, celle qui appelle à tuer, ce que, par exemple, les troupeaux LGBTQetc… d’ailleurs illustrent à merveille. Le vide spirituel est total. Les premiers de la cordée restent les États-Unis qui entraînent avec eux des bœufs inconscients assoiffés de la puissance sur l’Autre (ici, je parle évidemment d’êtres comme Macron, Scholz, Sunak, Meloni et autres Duda ou encore Sandu pour finir en apothéose).

Bon, écrire sur les abus et horreurs des États-Unis, Républicains comme Démocrates, entraînerait au moins 20 tomes de 500 pages chacun. Vous vous rappelez, pour l’actualité, les straussiens Blinken et Nuland… Le nazisme le plus pure dans tous ses états. Même eux, les bestiaux les plus féroces, commencent à avoir du mal à sourire. 20 tomes ? Non, ça n’en vaut vraiment pas la peine.

Je vais aborder rapidement le deuxième point de mon article montrant que nous changeons de paradigme mondial, notamment grâce à la force et à l’esprit du Katehon5 Russie.

Depuis le XIXe siècle, la construction du monde unipolaire esclavagiste est la priorité de certaines meutes pas tout à fait humaines, parce que surhumaines, transhumaines, post-humaines…, la plupart du temps élues tant qu’à faire, aux meurs purement antiques païennes, drainées par la quantité et le chiffre occulte, par les jeans vendus ou les dollars inexistants prêtés, peu importe.

Ces meutes se sont donné les moyens pour ce faire. L’homme peut être totalement manipulé grâce au chiffre qui commande tout le système, dans le conscient comme l’inconscient et le subconscient, tellement les cervelles sont travaillées par nos petits ogres créateurs de jeans et de crédits.

L’outil essentiel de cette manipulation qui referme le couvercle des libertés est la FED américaine6. Pour rappel cette «banque centrale» américaine est une institution totalement privée rassemblant des banques commerciales («Prête-moi de l’argent pour que je m’achète le dernier jean à la mode !») qui s’émancipe en prêtant un chiffre correspondant à de l’argent qui n’existe pas qui sera transformé en billet lorsque le chiffre sera remboursé. Nous sommes au summum de la perversion humaine, sans compter que ce monde est vraiment tout sauf un paradis culturel qui aurait pu quelque peu le sauver. «Jean ou dollar ?» C’est bien maigre, tout cela.

Je me rappelle avoir entendu et vu un jour sur un canal TV russe Vladimir Poutine dire à peu près ce qui suit : «Quand bien même il nous faudra les plomber jusque sur leur île où les gros pontes de la finance se retrouvent, là, dans le sud, pas loin de la Floride et des Bahamas, où les grandes décisions sont prises». Je n’ai malheureusement pas pu remettre la main sur les médias en question. Il me semble que c’était au moment de la courte guerre en Géorgie en août 2008. Vladimir Poutine faisait clairement référence à l’île de Jekyll sur laquelle fut organisée et officialisée la FED américaine en 1913.

Au regard de certains traits de la communication de Poutine, comme pour les S-500 (on en parle puis on oublie pendant que les choses se font en toute discrétion) l’île de Jekyll pourrait être une cible prioritaire des actions de la Russie, à savoir le système financier américain dictatorial absolument privé. Certains événements actuels nous mettent en tous les cas sur cette voix (les BRICS, l’Arabie saoudite qui se tourne vers la Chine et la Russie et qui réfute le pétrodollar, la Chine qui rend les dollars, l’affairisme nerveux des Larry Fink…).

Certains présidents américains ont voulu se débarrasser de cette tumeur et en ont payé le prix de leur vie. Nous sommes dans le monde le plus carnassier qui soit.

En 1913, la FED est officiellement instituée par de hautes manigances sur l’île de Jekyll dans l’État américain de Géorgie. La FED fait, en quelque sorte, figure de moelle épinière qui organise et permet depuis deux siècles les grandes guerres, les guerres mondiales, les gigantesques sources de revenus… Ce sont des clans assassins qui ne vivent que par la manipulation de l’homme à leur profit. Le complexe militaro-industriel y est totalement accolé comme le sont les monstres de l’asset management comme BlackRock ou Vanguard. Le monde des bandits de haut vol que rien ne peut retenir si ce n’est…

«Maintenant, les mecs, on les connaît. Nous pourrions aller les voir et leur dire deux mots, tout de même, non ?»

Mais en 2023, diantre ! voilà que la Russie avec la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud et les nombreux autres candidats aux BRICS remettent en cause de fond en comble cette organisation antique esclavagiste. Les BRICS sont un premier achèvement du changement de paradigme. Les clans animaux ne vont pas manquer d’argent numéraire ou numérique du jour au lendemain, mais, en revanche, il va être mis un terme à leur activité entropique parce que les peuples du monde entier vont choisir une voix plus juste, existentielle. C’est ce qui est en train de se passer sous nos yeux.

Tout ça ne va pas se faire du jour au lendemain mais il est évident que deux mondes vont être en guerre totale l’un contre l’autre, le monde des 1% et de leurs sous-fifres et le reste de l’humanité, les 99% restants.

«Y’a d’la joie !»

Je suis peut-être optimiste mais je sens que nous allons finir par mettre un terme à cet assassinat prévu et recherché de l’humanité, à ce projet de gouvernement mondial, œuvre de long terme mi-occulte, mi-scientifique, encore une fois jusqu’aux prochains malades mentaux qui la ramèneront dans cinquante ou cent ans, quand il faudra recommencer le travail contre le diable qui repousse en l’homme qui se pense surhomme

Dans le nouveau paradigme qui ne nous attendra pas, nous allons devoir apprendre à vivre autrement, à vivre librement, déconnecté de l’image et du chiffre illusoire et machiavélique, le chiffre s’associant à l’image pour les bienfaits seulement de l’homme païen antique, de toute évidence intru du nouveau paradigme.

Je vous assure, il y a plein d’autres choses très intéressantes outre les jeans et les dollars dans la vie.

Chacun de nous est appelé à lutter contre le diable qui commence à l’instant à suffoquer dans ses abris. Il suffoque en menant l’attaque finale sur l’humanité pour installer son gouvernement mondial. Encore une fois, c’est maintenant, pas en 2014. Il faut commencer maintenant pour espérer contrer le projet entropique du Nouvel Agenda 2030 tant vanté par nos illuminés. Chacun à son niveau, comme il le peut.

Les Russes seront nos amis, les BRICS seront nos amis… Ça va faire pas mal de monde.

C’est le moment. Profitons-en !

  1. Les Champs sauvages – «Dikie Polia» en russe : dénomination d’un espace géographique correspondant quasiment au territoire de l’actuelle Ukraine faisant référence à la période entre la fin du joug mongol sur les terres de la Rous kiévienne (1480) et la reprise des terres russes de la région réincorporées à l’empire russe à partir du XVIIIe siècle. Pendant ce laps de temps, ce territoire est disputé entre les différents empires que forment l’Autriche-Hongrie, le Grand-Duché polono-lituanien, l’empire russe, l’empire ottoman. C’est un territoire multiethnique sans gouvernement.
  2. Petite remarque. Nos grands médias français sont en train de découvrir le S-400, notamment parce que l’on vient d’en voir en Inde au grand étonnement de nos lobotowokés !
  3. Vassili Nebenzia : Ambassadeur de la Fédération de Russie à l’ONU.
  4. Article traduit du russe par Bertrand Hédouin : https://dzen.ru/a/ZOOZ99lFnW0fTeCx
  5. Katehon : du grec ancien signifiant «celui qui retient». A l’origine, il s’agit d’un concept théologique et politique biblique dont les racines se trouvent dans l’eschatologie chrétienne. C’est devenu une notion de philosophie politique exprimant l’opposition à la tendance entropique du Système (la civilisation judéo-chrétienne). Le Katehon est un sujet historique, comme un État, qui a la mission de faire obstacle au triomphe définitif du mal dans l’histoire et à l’arrivée de l’Antéchrist.
  6. Vous devez absolument lire si ce n’est fait un livre unique et remarquable analysant la création et l’organisation de la FED : en anglais : Eustace Mullins, The Secrets of the Federal Reserve (on le trouve sans problème en auto-édition) ou traduit en français : https://archive.org/Eustace-Mullins-Les-Secrets-De-La-Rserve-Federale-1952 ou encore : https://lesmoutonsenrages.fr/2018/03/Eustace-Mullins-Les-Secrets-de-la-Reserve-Federale-1952.pdf.

Les États-Unis en passe de devenir le pays des morts-vivants

 

C’est la faillite morale des partis de l’establishment qui leur assure ce destin ou pire encore.

Regardez bien

 

Oui, la souffrance humaine est omniprésente. Des souffrances humaines inutiles, faut-il ajouter. Les images sont éloquentes, n’est-ce pas ? Il suffit de regarder autour de soi. Ce spectacle est désormais la norme dans presque TOUTES les grandes villes des États-Unis. La question qui se pose est évidente : Comment l’un des pays les plus riches – peut-être le plus riche – de toute l’histoire de l’humanité peut-il en arriver là ? Demandez aux presstitués pourquoi vous ne voyez pas ce genre de misère au Nicaragua, à Cuba, au Venezuela ou en Chine, ou encore en Russie ou en Iran, les nations qu’ils obsèdent. Ou en Russie ou en Iran – des nations qu’ils dénigrent de manière obsessionnelle. Quelle est la maladie ? Quel est le virus commun qui infecte l’Occident et ceux qu’il domine ?

La réponse – la preuve – nous regarde droit dans les yeux.

Regardez à nouveau la vidéo ci-dessus. Il s’agit de la Californie du démocrate Gavin Newsom. La Californie est un État très riche. Que s’est-il passé ? Pour faire simple : un échec colossal en matière de leadership. Mais attendez. Newsom n’a PAS créé cette catastrophe. Il ne fait que la perpétuer. Il ne fait que suivre les traces de nombreuses générations de politiciens capitalistes – chaque génération étant manifestement aussi corrompue, opportuniste et criminelle que la précédente. Car le système capitaliste n’a qu’une seule direction historique, une direction irrévocable. Ancré dans l’égoïsme, alourdi par la pensée à court terme et criblé d’individualisme, il s’achemine inexorablement vers l’implosion et l’effondrement en raison de ses propres contradictions.

Voulez-vous qu’il apporte cela dans votre quartier aussi ? La situation est claire.

Ne soutenez pas les démocrates. Ni les républicains. Ils sont tous deux corrompus. Irrémédiablement dépravés, en fait. Ce sont des partis qui, de manière bipartisane, ont planifié il n’y a pas si longtemps l’anéantissement nucléaire de nations entières, des centaines de millions de morts en quelques minutes et la contamination mortelle d’une planète entière1. Ce sont des agents sans vergogne d’une ploutocratie maléfique. Ils ne sont pas le remède. Ils sont la maladie. La maladie capitaliste. Peu de fléaux sont pires que celui-là.

Autre vidéo choquante

source : Greanville Post

Leurs similitudes comptent plus que leurs différences (Caitlin Johnstone)

par Caitlin Johnstone  - Le 18/08/2023.

 

Si les gens comprenaient vraiment à quel point la politique étrangère des États-Unis provoque des souffrances et des destructions, ils cesseraient de faire tout un plat des différences mineures entre deux partis politiques qui se rassemblent toujours pour soutenir les décisions les plus destructrices de la politique étrangère étatsunienne. 

À la suite de l’article McCarthyite du New York Times sur les groupes de gauche anti-guerre :

    Un sénateur étatsunien a demandé au gouvernement d’enquêter sur les groupes de gauche étatsuniens.
    Un site d’information de gauche a été banni de Twitter.
    La page Wikipédia de Neville Roy Singham est maintenant un miroir de l’article du New York Times.

Rien de tout cela n’était accidentel. C’était une opération flagrante de gestion narrative impériale. Il y en aura d’autres. Le New York Times est un chiffon de propagande militariste de merde qui a fini par mettre en place l’agenda des informations pour le monde occidental entier.

Il est toujours interdit de dire que l’empire étatsunien a sciemment provoqué la guerre en Ukraine, même s’il y a des montagnes de preuves que les États-Unis ont sciemment provoqué la guerre en Ukraine, et même si les responsables étatsuniens parlent constamment de combien la guerre en Ukraine profite aux États-Unis :

La souffrance humaine causée par les différences mineures dans la politique intérieure entre les démocrates et les républicains est éclipsée par la souffrance causée par le bipartisme de politique étrangère pour des ordres de grandeur. Les manières dont ils sont identiques sont beaucoup plus importantes que les façons dont ils diffèrent.

 

 

 

La principale idée fausse sur les présidents étatsuniens est qu’ils sont des leaders proactifs quand ils sont vraiment des facilitateurs réactifs. Ils ne dirigent pas le gouvernement de façon proactive conformément à leur vision et à leur idéologie, ils répondent aux divers besoins de l’empire et les facilitent d’année en année. C’est ce que font les gestionnaires de l’empire dans leurs administrations avec leurs briefings quotidiens sur le renseignement et la sécurité nationale : leur expliquer quels sont les besoins de l’empire ce jour-là et ce qui doit être fait pour répondre à ces besoins, Quel que soit le langage utilisé, un président donné sera réceptif.

La principale différence entre les présidents étatsuniens se résume souvent aux récits que les dirigeants de l’empire avec lesquels ils s’entourent utiliseront pour expliquer pourquoi ils doivent faire avancer les intérêts de l’empire. Président progressiste ? Vous devez tuer des Syriens pour faire avancer les droits humains. Président conservateur ? Vous devez tuer des Syriens pour protéger la sécurité nationale. Les présidents qui ne sont pas familiers avec le fonctionnement de l’empire s’entourent de gestionnaires d’empire qui comprennent comment garder les engrenages de la machine impériale tournant, et ces gestionnaires d’empire expliquent ce qui doit être fait d’une manière que le président écoutera.

C’est une grande partie de ce qui permet à l’empire de passer d’administration à administration. Tous les présidents sont «conseillés» (lire : dirigés) par des monstres des marais de DC qui sont tous allés dans les mêmes universités et ont traversé les mêmes cercles d’emploi à portes tournantes d’agences gouvernementales et de groupes de réflexion et de partis politiques et militaires. . .un complexe industriel de conseil/lobbying et d’analyse des médias, qui comprennent tous ce qu’il faut au président étatsunien pour faciliter la perpétuation de l’hégémonie planétaire unipolaire étatsunienne.

Ces monstres des marais font partie de la structure gouvernementale permanente qui reste en place indépendamment des allées et venues de la politique électorale, et ils sont toujours des couilles au fond de chaque administration présidentielle, peu importe à quel point ils sont rebelles ou anti-établissement que le président prétend être. Cette structure gouvernementale permanente est la raison pour laquelle les mouvements à grande échelle de l’empire ne changent pas lorsqu’un président est remplacé par un nouveau président d’une idéologie opposée; le gouvernement élu officiel des Etats-Unis a peut-être changé, mais son véritable gouvernement reste le même.

*

Les membres de la gauche de l’OTAN sont comme «JE M’OPPOSE FERMEMENT à l’empire étatsunien et à son bellicisme, MAIS nous devons soutenir à 100% le risque d’effondrement nucléaire de l’empire étatsunien en Ukraine et crier après quiconque parle de tout ce que l’empire étatsunien a fait pour provoquer et prolonger cette guerre».

*

Tous les grands conflits et négociations internationaux se résument finalement aux efforts des États-Unis pour arrêter la montée de la Chine et le fait que la Chine veuille contourner ces efforts. La politique du Moyen-Orient, la politique de la Russie, la politique de l’Afrique, la politique de l’Australie, la politique de l’Amérique latine; tout revient finalement à la Chine.

C’est pourquoi il est ridicule que les «populistes» de droite agissent comme des héros anti-guerre pour dire que les États-Unis devraient cesser de faire la guerre à la Russie et au Moyen-Orient afin de se concentrer sur la Chine – tout tourne autour de la Chine. C’est le même programme. Ils ne sont pas d’un côté différent que celui des démocrates.

Tout cela a commencé il y a des décennies, lorsque les États-Unis ont mis en place une politique visant à garantir qu’aucune autre superpuissance rivale n’émerge après la chute de l’Union soviétique.

Rien de cela ne serait nécessairement un problème si les États-Unis étaient une force pour le bien dans le monde, ou même juste une force pour le bien dans le monde par rapport à la Chine. Mais ce n’est pas le cas.

 

 

 

Nous nous dirigeons maintenant rapidement vers un conflit mondial horrible, tout cela pour assurer la domination continue d’une structure de pouvoir qui fait manifestement du monde un endroit bien pire que si les gouvernements puissants s’entendaient simplement.

L’espoir semble être que la Chine tire juste avant qu’elle n’arrive à la guerre chaude – qu’elle se laisse simplement absorber dans la structure de pouvoir centralisée des États-Unis comme les dirigeants de l’empire l’espéraient depuis des décennies. Mais la Chine ne semble pas prête à se lancer. Elle semble déterminée à conserver son autosuffisance nationale.

*

C’est tellement stupide la manière dont nous continuons à parler avec enthousiasme de la possibilité qu’il y ait une intelligence non-humaine là-bas dans l’univers alors que nos propres océans sont pleins de baleines au cerveau géant dont nous ne connaissons rien de la vie intérieure, et qui sont poussées à l’extinction par l’activité humaine.

La vie intérieure des cétacés est un mystère pour nous. Nous n’avons aucune idée de ce qu’ils font avec ces cerveaux ou de ce que sont leurs esprits de l’intérieur. Le cachalot a le plus grand cerveau du règne animal. Il ne faut pas 9 kilogrammes de matière cérébrale pour faire monter et descendre une queue. Pourtant, il n’y a presque pas de curiosité sur ce qu’ils utilisent, et nous les tuons tous avec la pollution, les collisions de navires, les filets océaniques, la surpêche et le sonar tout en regardant les étoiles pour la vie intelligente. Il se peut que nous finissions par tuer un haut niveau d’intelligence non-humaine juste devant nous avant même de la comprendre.

Nous sommes stupides.

source : Caitlin Johnston via Sam La Touch

Pourquoi l’armée américaine a toujours échoué depuis 1991

par Eric Zuesse - Le 15/08/2023.

Depuis que l’armée américaine a vaincu avec succès  l’invasion de l’Irak contre le Koweït, l’armée américaine a envoyé des forces américaines à l’étranger à environ 250 reprises, selon le rapport du Service de recherche du Congrès du 7 juin 2023, «Instances of Use of United States Armed Forces Abroad, 1798-2023», aux conflits (ou parfois aux urgences nationales) au : Zaïre, Sierra Leone, Irak, Bosnie, Somalie, Macédoine, Haïti, Bosnie, Rwanda, Libéria, République centrafricaine, Albanie, Congo, Gabon, Cambodge, Guinée-Bissau , Kenya, Tanzanie, Afghanistan, Soudan, Kosovo, Timor oriental, Yémen, Philippines, Côte d’Ivoire, Géorgie, Grèce, Éthiopie, Érythrée, Djibouti, Liban, Libye, Égypte, Soudan du Sud, République centrafricaine, Ouganda, Niger, Jordanie, Burundi, Corée du Sud, Ukraine, Pologne, Sénégal, Afrique de l’Ouest, Lituanie, Koweït, Cameroun, Turquie, Cuba, Guatemala, Allemagne, Roumanie, Honduras, Syrie, Pérou, Uruguay, Angleterre, Sri Lanka, Saint-Martin, Colombie , El Salvador, Trinidad, Thaïlande, Ukraine, Équateur, Japon, Venezuela, Arabie saoudite, Panama, Tonga, République dominicaine, Pays-Bas, Danemark et Lettonie. Cela fait 74 nations. Et aucune d’entre elles n’avait jamais attaqué, ni même menacé, l’Amérique.

La plupart de ces pays recevaient des troupes et/ou des armes américaines et s’entraînaient à plus d’une occasion ; et certains de ces engagements ont été demandés par le gouvernement du destinataire pour l’aider à le maintenir au pouvoir, et certains ont été envoyés à des régions entières plutôt qu’à des nations individuelles, comme, par exemple : «Le 12 février 2020, le secrétaire à la Défense a annoncé que la 1ère brigade d’assistance aux forces de sécurité de l’armée, basée à Fort Benning, GA, se déploierait en Afrique pour fournir une formation et une assistance aux forces africaines afin de mieux rivaliser avec la Russie et la Chine… pour assurer le soutien aux priorités de la stratégie de défense nationale». Et, en 2022, l’Amérique avait «environ 100 000 militaires stationnés en permanence ou déployés en Europe» Donc : ces 100 000 étaient des forces permanentes, c’est donc une occupation militaire, et non pas des forces temporaires. Mais si l’objectif était contre le «terrorisme», et si cela signifiait en fait contre le djihadisme, alors où étaient les victoires contre cela ? Et si la mission était plutôt pour un changement de régime en Russie, en Chine, en Iran, au Venezuela, etc., alors où étaient les victoires pour cela ? Y a-t-il déjà eu une victoire contre l’Irak, que nous avons envahi à plusieurs reprises et que nous occupons toujours ? Il y a de la coercition contre l’Irak, mais où est la victoire contre l’Irak ? Nous avons détruit l’Irak, mais nous ne l’avons jamais vaincu. Où est la victoire contre la Libye ? Où est la victoire contre la Syrie ? L’Amérique détruit beaucoup de pays. Où est la victoire contre l’Ukraine (il y a eu un coup d’État américain généralement réussi là-bas en février 2014, il a transformé l’Ukraine en une nation vassale des États-Unis, une colonie américaine – mais où est la victoire américaine en Ukraine maintenant, après le coup d’État américain) ? Où est cette victoire maintenant, 9 ans après la prise de contrôle réussie de l’Ukraine par l’Amérique dans le but de vaincre la Russie ?

Le gouvernement américain a constamment menti sur ses «succès» dans ses guerres actuelles ; et, puisque ses médias d’information rapportent sténographiquement au public tout ce qu’il dit, comme si ce qu’il dit était vrai, le public pense que c’est la réalité plutôt que de simples mensonges. Et, ainsi, le public continue de tolérer d’avoir une armée qui est en échec permanent, et même de respecter l’armée américaine plus que toute autre «institution», sauf à quelques occasions où la «petite entreprise» était «l’institution» la plus respectée. Donc : les fabricants d’armements américains, qui reçoivent chaque année la moitié de la moitié de tous les fonds alloués par le Congrès (les fabricants d’armements reçoivent 26% du total chaque année) qui vont à l’armée américaine (la moitié de ces 53%), continuent de faire les affaires comme d’habitude et des profits avec des bénéfices qui montent en flèche. Il n’y a pas de protestations massives des contribuables américains contre «l’armée», bien qu’elle gaspille des sommes immenses (certainement plus de 500 milliards de dollars) chaque année, rien que pour les profits des firmes d’armement.

Les «médias» américains et alliés sont essentiels pour maintenir ces profits. Donc : ces médias d’information ne rapportent jamais que les forces américaines ont été, en fait, vaincues. Vous vous souvenez de l’Afghanistan ? Les Américains ont été choqués lorsque nos forces sont simplement parties. Ils ne savaient pas. Ils avaient été maintenus enchaînés pour une victoire ultime, qui n’était même jamais possible là-bas.

Ainsi, par exemple, le London Times de Rupert Murdoch a titré le 12 août : «L’Ukraine est en train de gagner la guerre contre la Russie, mais elle ne sera pas terminée d’ici Noël», et dans ce reportage, il a déclaré : «Il y a une prise de conscience croissante à Kiev et dans l’Ouest dont ils ont besoin pour commencer à travailler dans un nouveau délai plus long». Cependant, pratiquement tous les analystes militaires qui ne dépendent pas financièrement des sous-traitants de la «Défense» américaine disent depuis longtemps que l’Ukraine est en train de perdre la guerre si elle n’a pas déjà perdu la guerre contre la Russie. C’est la guerre de l’Amérique contre la Russie ; elle est menée par les troupes ukrainiennes sur les champs de bataille ukrainiens et elle détruit l’Ukraine, et les sanctions contre la Russie échouent, et la guerre échoue, mais la guerre doit continuer, car ces bénéfices de guerre doivent continuer à arriver aussi longtemps que possible. Donc : les Ukrainiens doivent continuer à se battre, à mourir et à tuer, dans cette guerre extrêmement lucrative. Et c’est le genre de vérité que les médias d’information ne rapportent jamais.

source : The Duran via La cause du Peuple

Le triple jeu des néoconservateurs

par Dominique Delawarde - Le 02/08/2023.

Nombre d’entre nous ignorent ce que sont précisément «les néoconservateurs», fauteurs de chaos et de guerre sur la planète entière depuis trois décennies, dont ils entendent parler très souvent. Quelle est leur histoire ? quels sont leurs objectifs? QUI sont-ils ?

Le meilleur article en français sur ce sujet est daté de mars 2013 et signé Laurent Guyenot. On le trouve sur le Site Voltaire sous le titre : «Le triple jeu des néoconservateurs». On y retrouve le lien entre le néoconservatisme, l’État d’Israël et les lobbies Pro-Israël. Réseau Voltaire

Ce lien a déjà été évoqué par John Mearsheimer et Stephen Walt dans leur Best Seller «Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine» La Découverte

Force est de reconnaître qu’aujourd’hui tous les postes clefs de l’administration états-unienne sont tenus par des néocons promus par l’AIPAC (America Israël Public Affairs Committee). Plusieurs d’entre ces néocons ont été nominés au palmarès de l’influence du Jerusalem Post (Antoni Blinken, Wendy Sherman, Janet Yellen) ou auraient pu l’être (Nulland, Garland, Mayorkas …). C’est à se demander qui gouverne vraiment les États-Unis ….

***

L’observatoire du Journalisme publie un excellent article sous le titre : «Russie-Ukraine : Comment les néoconservateurs font la loi dans les médias français».

Là encore le lien entre ceux qui font la loi dans les médias français et par conséquent dans la gouvernance française, et la communauté néoconservatrice n’est pas très compliqué à établir… Le simple constat des individus cités nommément et définis comme néocons par l’auteur de l’article ne laisse aucun doute sur l’origine du néoconservatisme russophobe tant aux USA qu’en France.

Dominique Delawarde

***

par Rodolphe Cart

Cela fait plus d’un an que la majorité des médias de grand chemin ont fait le choix du soutien à l’Ukraine et du dénigrement de la Russie. Pourquoi les VRP de l’atlantisme ont-ils si facilement porte ouverte dans les médias français ?

Néo-conservatisme ?

Une chose est sûre : traiter un sujet de façon binaire n’est jamais un signe de bonne santé intellectuelle. Et Natacha Polony, dans un récent édito sur le sujet, a bien raison de railler «un an d’escroquerie intellectuelle» offert par la classe médiatique française. Aussi, dans ce papier, un mot retient notre attention : «néoconservatisme». La directrice de Marianne n’hésite alors pas à parler de «tribune libre» accordée aux «représentants les plus forcenés» de ce courant. Mais qui sont ces hommes qui ont leur rond de serviette dans les médias ? Et déjà, qu’est-ce que le néoconservatisme ?

L’Europe contre la nouvelle Carthage

Pour comprendre ce qu’est le néoconservatisme, il faut revenir sur l’histoire américaine. Si les occidentalistes aiment à répéter que les États-Unis sont un prolongement de l’Europe, ils omettent souvent de préciser que ce pays s’est aussi construit et pensé comme une négation de la terre de leurs ancêtres. Même s’ils sont partis avec toute une masse et une partie de la culture européenne, les États-Unis ont toujours eu, et cela depuis le début de leur existence, le désir de se scinder d’avec le Vieux Continent. C’est pour cela que Dominique Venner parlait de «bâtard enrichi et renéga».

Considérant qu’ils habitaient une terre promise, ce sont les Pères pèlerins qui ont coupé les ponts avec l’Europe. Dans Our Country, un missionnaire du nom de Josiah Strong affirmait que «la race anglo-saxonne a été élue par Dieu pour civiliser le monde». Le 2 décembre 1823, la déclaration du président Monroe qui affirme la volonté des USA d’écarter les puissances européennes du Nouveau Monde est un aveu de ce divorce à venir.

La «destinée manifeste»

C’est en août 1845 que le journaliste O’Sullivan utilisa, pour la première fois, le terme de «destinée manifeste» pour légitimer la guerre que les États-Unis préparaient contre le Mexique. Il expliquait : «Notre destinée manifeste consiste à nous étendre sur tout le continent que nous a alloué la Providence, pour le libre développement de nos millions d’habitants qui se multiplient chaque année». Bien qu’au départ les États-Unis se soient considérés comme le «village sur la colline», les premières décennies du XXe siècle symbolisèrent une rupture de ce principe. Dorénavant convaincus de leur rôle de «civilisateur», Woodrow Wilson et F. D. Roosevelt incarnèrent ces figures impérialistes d’une Amérique se projetant sur l’extérieur.

Bien que sa chute soit annoncée depuis 1945, les États-Unis sont objectivement une puissance exceptionnelle qui tient grâce à sa capacité d’innovation technique et son hégémonie économique mondiale. Sa force provient en partie de ces ambivalences : État-continent et maître de la thalassocratie anglo-saxonne ; nation superstitieuse faisant preuve d’un grand pragmatisme ; première puissance militaire et maître du soft-power ; île qui a le «don» d’ubiquité. Cette puissance lui a servi, depuis les trois derniers siècles, à promouvoir ces mythes et représentations qui donnent à ce peuple le sentiment qu’il est une «exception». Le général de Gaulle disait en 1956 à Raymond Tournoux : «L’Amérique, c’est Carthage… Ce qui change tout, c’est que l’Amérique n’a pas de Rome en face d’elle».

Néocons contre conservateurs old school

Depuis 1970, le néoconservatisme est une mouvance composée pour l’essentiel de journalistes, de politiques et de conseillers. Originaires du camp des démocrates, les «néocons se rallièrent aux républicains lors de l’élection de Ronald Reagan». En revanche, il faut bien distinguer les néocons des conservateurs, car si les premiers sont partisans d’une politique étrangère interventionniste, les seconds penchent plutôt pour l’isolationnisme.

Tout part d’un constat : le système international est à l’état de nature anarchique (Hobbes). C’est pour cela que les États-Unis, dont la mission historique est d’exporter la démocratie, doivent instaurer un ordre planétaire d’inspiration libérale. Les deux figures modernes de ce courant, Robert Kagan et William Kristol, affirmaient dans un article de 1996 qu’il fallait une volonté politique pour établir «une hégémonie bienveillante des États-Unis». Disciples du philosophe Leo Strauss – même si la lecture qu’ils en font est sujette à discussion –, les néoconservateurs sont partisans de l’usage de la force et considèrent avec dédain la morale qu’ils dénoncent comme une «superstructure» menteuse.

Néo-conservateurs de Washington

Chose importante : le néoconservatisme est le produit d’intellectuels urbains de Washington au contraire des hommes plus enracinés du parti conservateur. Les néocons méprisent les conservateurs qui restent attachés au «bon sens» de l’Amérique et qui se considèrent comme les représentants du «pays réel». Si les néocons se sont montrés favorables aux dépenses militaires et au renforcement du dirigisme de l’État, les conservateurs, quant à eux, sont plus hostiles au centralisme de la capitale. Lors des dernières guerres menées par les USA, ce sont les libéraux, plus que les électeurs de droite, qui ont cautionné la politique étrangère musclée de ces idéologues.

Une origine de gauche

Un des paradoxes de ce courant est qu’il prend sa source à gauche. «Le père fondateur du courant, Irwing Kristol, écrivait en 1983 être toujours fier d’avoir adhéré en 1940 à la Quatrième Internationale et d’avoir contribué à New International et Partisan Review», relève John Laughland. Ce tropisme de gauche est un marqueur de l’Internationale néoconservatrice. Par exemple, au Royaume-Uni, longtemps les deux «faucons» les plus durs de ce mouvement (Melanie Philips et Stephen Pollard) en étaient issus. En France, on rencontre le même phénomène avec des hommes comme Daniel Cohn-Bendit, Raphaël Enthoven, Romain Goupil, Pascal Bruckner, Glucksman père et fils et Bernard-Henri Lévy.

La lente soumission de la France à l’anglosphère

Winston Churchill avouait au général de Gaulle : «Rappelez-vous ceci, mon Général, entre l’Europe et le grand large, nous choisirons toujours le grand !» La campagne d’Irak (2003) fut un parfait exemple de cet avertissement. En plus d’avoir rouvert les vannes de la francophobie après le veto français à l’ONU, l’envoi de troupes américaines, britanniques et australiennes symbolisaient cette volonté de faire naître une «alliance économico-politique essentiellement anglophone, mais à vocation mondiale» (Laughland).

Devoir d’ingérence

Cela n’est pas nouveau. L’idée d’un «devoir d’ingérence» est au fondement de l’impérialisme américain qui, dès 1945, s’incarna sur le concept de «state building». De l’Europe d’après-guerre jusqu’à l’intervention en Afghanistan, c’est sur la ruine des anciennes nations que l’Amérique misait pour mettre sur pied un «nouvel ordre mondial». Après la chute de l’Union soviétique, un document du Pentagone (le «rapport Wolfowitz») annonçait que Washington devait désormais «convaincre d’éventuels rivaux qu’ils n’ont pas besoin d’aspirer à jouer un plus grand rôle, régional ou global». Depuis, plus rien n’arrêta les États-Unis qui enchaîneront, au mépris des États européens et de leurs adversaires (Russie, Chine, Iran), la guerre du Kosovo (1999), l’Irak (2003), le conflit Géorgien (2008) et l’élargissement de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

«Avec moi, ce sera la fin d’une forme de néoconservatisme importée en France depuis dix ans». Cette phrase, même si cela paraît surprenant, fut celle du président Macron en 2017. Désirant revenir à l’héritage gaullo-mitterandien, voire chiraquien, Macron annonçait engager la France selon une autre voie que celle prise par ses prédécesseurs – notamment celle de Sarkozy en Libye et de la ligne Hollande-Fabius en Iran puis Syrie.

Or, depuis des années la France a accepté, sauf à de rares exceptions, l’abandon de son indépendance en suivant les interventions anglo-saxonnes. Si l’interventionnisme fut aussi une tradition française (RDC, ex-Yougoslavie et Côte d’Ivoire), on constate un changement depuis Sarkozy et Hollande. Depuis son retour dans le giron atlantiste, la France perd peu à peu sa voix dans le concert des nations. Si le gaullisme se caractérisait par une recherche d’équidistance entre les États-Unis et la Russie, depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien, cette tentative d’équilibre a sauté au profit d’un alignement sur l’Oncle Sam.

BHL et sa clique de va-t-en-guerre

Si le camp national oscille entre Kiev et Moscou – voir des personnalités comme Thierry Mariani, les souverainistes ou Pierre de Gaulle –, la gauche, quant à elle, a rejoint en masse le camp ukrainien, même si certains membres du parti communiste ou des individualités comme Emmanuel Todd portent une voix différente. En règle générale, le gros de la troupe de l’extrême centre (de EELV au LR) s’est drapé de l’étendard bleu-jaune. Mais c’est surtout la gauche libérale qui forme l’avant-poste des néocons français avec par exemple Benjamin Haddad, qui, avant de devenir député Renaissance, représentait les intérêts américains en Europe pour Atlantic Council.

Chef de file de cette coalition, BHL est l’incarnation de ces sonneurs de tambours de guerre. Promoteurs de toutes les dernières invasions américaines, ces «bonnes âmes» n’hésitent pas à en appeler à de nouvelles batailles et destructions. Tout le battage publicitaire autour du dernier film de BHL témoigna de la puissance de ce clan dans le monde médiatique, et gare au séditieux qui remettait en cause cette mobilisation en faveur de l’Ukraine. Attaquant en essaim sur les plateaux de télévisions (LCI, France 2), les matinales de radios (France Inter et RTL) et les éditoriaux des magazines (ParisMatchL’Express), ces «intellectuels» enchaînent les diatribes bellicistes au nom des «valeurs de l’occident», de la défense de l’Europe et du «monde libre». Dans un article pour Le Monde diplomatique, Serge Halimi et Pierre Rimbert parlent même d’un «ton de croisade» et d’une «absence de pluralisme». Lacan aimait dire que Kant n’allait jamais sans Sade ; si les néocons sont moraux, c’est qu’ils y prennent sûrement du plaisir.

source : OJIM

Une dislocation en mode URSS 1991 ?

par Régis de Castelnau - Le 01/08/2023.

L’auteur de ces lignes a des souvenirs très précis du mois de juillet 1991. L’arrivée de Michael Gorbatchev à la tête de l’URSS en 1985, avait débouché sur des réformes importantes en particulier en ce qui concerne la démocratie (glasnost) et l’économie (perestroïka). La situation était assez agitée, notamment dans les pays du glacis d’Europe centrale qui s’émancipait avec d’ailleurs l’accord de Moscou. L’Union soviétique quant à elle, dont il faut rappeler qu’elle n’était pas un État-nation territorial unifié mais en fait une organisation internationale intégrée, semblait solide. Rappelons qu’il s’agissait de l’empire des tsars récupéré et réorganisés par les bolcheviks, qui en avaient fait le vainqueur de la deuxième guerre mondiale et la deuxième puissance du monde. C’est la grotesque tentative de coup d’état du début du mois d’août qui déclencha le processus aboutissant six mois plus tard (!) à la dislocation du pays et à son naufrage corps et biens. Quiconque aurait annoncé cette catastrophe en juillet 91 aurait provoqué de grands éclats de rire.

Qu’en est-il des États-Unis aujourd’hui ? Et sommes-nous si sûrs que cette énorme puissance qui dirige l’Occident depuis 80 ans soit invulnérable ?

Pour essayer de savoir ce qui s’y passe, inutile de se tourner vers le système médiatique français. Les journalistes font preuve en permanence d’un affligeant provincialisme à base d’ignorance et de prétention. Les experts parfois consultés sont en général des agents américains stipendiés par des think tank américains qui régurgitent servilement les positions du bloc démocrate au pouvoir. Que ce soit sur la situation interne avec un Joe Biden, vieillard sénile et bredouillant, représenté comme le digne successeur de Roosevelt maîtrisant la marche du monde. Ou sur le plan international avec la reprise méthodique de la propagande US sur la guerre en Ukraine et la situation de la Chine. Effondrement intellectuel et déontologique de la presse française qui a anéanti tout esprit critique et oblige pour essayer de comprendre (merci Internet), à consulter les médias anglo-saxons et asiatiques.

Une crise financière insoluble ?

On pourrait détailler les catastrophes humaines et sociales, la terrible question de la drogue, la montée vertigineuse de l’insécurité, l’énorme population carcérale, et tous les autres symptômes qui caractérisent une société malade. L’énorme corruption du monde politique qui fait que le Pentagone n’existe qu’en tant que branche du complexe militaro-industriel-médiatique américain et n’est pas conçu pour mener de vraies guerres. Ou la fin du consensus politique aujourd’hui disparu entre les deux grands partis, alors qu’il était le facteur indispensable de la solidité institutionnelle du pays. Contentons-nous d’examiner la question financière. Dans un contexte indiscutable de dédollarisation du monde, la question de la dette américaine qui fut l’instrument de sa domination et permit aux USA de vivre à crédit au détriment du reste du monde, risque de devenir rapidement critique. Cette dette a augmenté de 34 fois depuis 1980 alors que le PIB lui n’augmentait que de 9 fois. Elle se monte aujourd’hui à 31,4 milliers de milliards de dollars ! Et la récente autorisation de dépassement du plafond accordé par le congrès n’est qu’un pansement sur une jambe de bois.

Plus de 75% de la dette américaine est entre les mains d’acteurs américains. Et pour plus de 12 000 milliards de dollars par… le gouvernement, les agences fédérales ou la Fed, soit près de 40% de la totalité de la dette publique, notamment via les fonds de pension des fonctionnaires. Les deux autres principaux créanciers, même si tout l’Occident est exposé, sont la Chine et le Japon. Les États-Unis sont par conséquent en «état de cessation de paiement», concept juridique appliqué aux sociétés qui décrit leur situation avant le dépôt de bilan et la faillite déclarée. En effet quoi que fasse la Fed, non seulement cette dette ne sera jamais remboursée, mais elle deviendra bientôt impossible à soutenir ne serait-ce que parce qu’elle engloutit toute la partie variable du budget fédéral. Trois scénarios se profilent, l’hyperinflation, le défaut de paiement et la guerre. Guerre étrangère ou guerre civile ? Sachant que le démantèlement des États-Unis en ses États constitutifs est une hypothèse qui n’a rien de ridicule. Répétons encore une fois, et c’est un élément essentiel, le consensus politique qui rassemblait les deux partis principaux et permettait l’alternance n’existe plus. La guerre civile culturelle, politique, et la catastrophe économique peuvent être les ferments de la dislocation.

Une crise politique insoluble ?

Un des éléments les plus criants du caractère insoluble de la crise politique est celui relatif à la situation judiciaire à un an de l’élection présidentielle de 2024. Les deux principaux candidats déclarés, Donald Trump et Joe Biden sont l’objet de batailles judiciaires visant à les disqualifier et les empêcher de participer au scrutin.

Trump est la cible d’un acharnement extraordinaire de la part du ministère de la Justice entre les mains du parti démocrate. Qui fait tomber sur l’ancien président une myriade d’inculpations dans le but évident de le faire condamner avant l’élection. La partialité politique de ces procédures saute aux yeux, jusque dans le choix des lieux pour leur déroulement permettant la constitution de jurys dévoués aux démocrates. En attendant celui qui arrivera dans quelques jours à propos des événements du 6 janvier 2020 au Capitole, le dernier raid est relatif aux documents classifiés que Donald Trump aurait gardés après son départ de la Maison-Blanche. On se rappelle les masses de documents détournés par Hillary Clinton y compris la destruction d’e-mails classifiés sans qu’il n’y a eu la moindre enquête ni la moindre procédure. Tout comme les malles remplies de documents couverts par le secret trouvées dans le garage de Biden dont le ministère de la justice se désintéresse complètement. Pour essayer de mesurer la consistance de ces nouvelles offensives contre Trump, il faut écouter ce qu’en dit Jonathan Turley professeur de droit constitutionnel appartenant au parti démocrate. Par exemple à propos des émeutes du 6 janvier : «Il y a des raisons évidentes pour lesquelles M. Smith (le procureur fédéral) voudrait la compétence de Washington. Trump ferait face à ce qui est, pour lui, sans doute le pire groupe de jurés du pays. Trump a perdu le vote présidentiel de 2020 dans le district de Columbia, n’obtenant que 5,4% des voix. Cela signifie que trouver un partisan de Trump dans le groupe de jurés du district n’est que légèrement plus probable que de trouver un léopard des neiges». Ça c’est pour le bidouillage de la procédure. Concernant les griefs de fond voilà ce que dit Turley : «cette inculpation de Trump concernant les émeutes du 6 janvier 2021 est si farfelue, la théorie sur laquelle elle repose est si farfelue que je ne crois pas qu’un système juridique puisse continuer à fonctionner s’il pousse ce cas à son terme». Bigre, il s’agit là quand même de l’opinion d’un opposant de toujours à Donald Trump.

La presse française qui partage la haine irrationnelle du deep state américain pour l’ancien président se fait toujours le relais des attaques contre lui. Il faut lire cet article de Libération annonçant triomphalement la dernière des procédures en date, dans une présentation des faits dont la subjectivité militante relève d’une forme de pathologie.

Les Biden, une «famille» mafieuse comme les autres ?

Et pendant ce temps-là, toujours dans un pieux silence de la presse française, l’incendie relatif à l’invraisemblable scandale de corruption du système mafieux de la famille Biden continue d’enflammer l’opinion américaine et ce malgré toutes les tentatives de verrouillage de la presse système démocrate. Il faut ne pas se priver du spectacle des auditions des commissions d’enquête de la Chambre des représentants qui détaillent des faits que l’on connaissait pourtant depuis longtemps et qui n’avaient jamais eu la moindre suite judiciaire. Car ce que donne à voir le scandale, c’est évidemment la dépravation incroyable du fils Biden, Hunter escroc drogué, érotomane amateur de prostituées, passant son temps à utiliser les responsabilités politiques de son père pour se livrer à des trafics d’influence fructueux. Dont l’ensemble de la famille profitait, y compris manifestement l’actuel président. Mais finalement le pire à l’écoute de ses auditions c’est de constater le refus obstiné du ministère de la justice de remplir sa mission et de la protection mafieuse dont le FBI fait bénéficier la famille. Là aussi on invite à prendre connaissance de l’opinion de Jonathan Turley sur l’ampleur du scandale et les perspectives qui s’ouvrent. Dernière anecdote croustillante en date, une galerie d’art New-Yorkaise a exposé et vendu les «œuvres» du fils Biden, car celui-ci est également artiste peintre (!). À 100 000 $ pièce, le gain final a été d’1,5 millions de dollars. Curieusement, certains acheteurs auraient bénéficié de la part du papa de nominations prestigieuses. Nouvel épisode stupéfiant, avec l’audience de «plaider coupable» de Hunter Biden devant une magistrate du Delaware, l’État fief politique de son père. Le ministère fédéral de la Justice a eu une idée lumineuse pour mettre la famille à l’abri. Il a proposé au fils du président de reconnaître quelques peccadilles fiscales, et d’accepter après négociation une peine symbolique. En général, les autorités de poursuite renoncent à aller plus loin. L’accord doit être soumis à un juge du siège qui l’homologue. La juge de district du Delaware, Maryellen Noreika, chargée de cette homologation a annulé l’accord négocié entre l’avocat de Hunter Biden et l’équipe du procureur du ministère de la Justice de Joe Biden.

Sur le fond Hunter Biden avait reconnu deux délits fiscaux et des actes répréhensibles dans une affaire d’armes à feu. Mais l’accord avait été construit d’une manière inhabituelle qui aurait donné à Hunter Biden l’immunité contre des accusations supplémentaires relatives au fait de ne pas s’être enregistré en tant qu’agent étranger en vertu de la loi FARA. Violation qui a permis justement les multiples trafics d’influence que les investigations de la chambre des représentants font apparaître. Madame Noreika n’a pas aimé du tout et ce d’autant que les protecteurs de la famille Biden n’ont pas hésité à charger la barque. Jason Smith le président du comité des voies et moyens de la Chambre des représentants, avait fait déposer un mémoire «d’amicus curiae» dans le dossier soumis à la magistrate. C’est un mécanisme procédural par lequel le tribunal autorise une personne ou une entité à participer à une instance existante entre des parties afin qu’elle lui fournisse des informations susceptibles d’éclairer son raisonnement. Le matin de l’audience, une personne se faisant passer pour l’avocat soutenant le mémoire a pris contact avec le greffier du tribunal pour lui demander de le retirer du dossier du juge ! On imagine le niveau de panique du camp démocrate face à cette grossière manœuvre.

Alors, les républicains vont-ils se lancer dans la procédure de destitution que justifierait ces péripéties invraisemblables et l’évidence du niveau de corruption vertigineux qu’affiche la famille de l’actuel locataire de la Maison-Blanche ? La question s’était déjà posée relativement à son état de santé et à l’évidence de facultés cognitives altérées. Le problème est qu’outre la longueur et la difficulté de cette procédure, pendant la campagne électorale des primaires qui va s’ouvrir à l’automne, la destitution de Joe Biden poserait des problèmes difficilement solubles. Si le congrès prononçait son impeachment, Kamala Harris lui succéderait alors. La perspective de voir arriver dans le bureau ovale une personne dont la sottise abyssale est désormais irréfutable, terrorise l’ensemble du monde politique américain. Dans ce cas, si celle-ci était poussée à la démission ce serait l’actuel président de la chambre des représentants qui prendrait la place. Mais Kevin McCarthy est républicain…

L’Union européenne quant à elle, et la France en particulier, embarquée dans le Titanic américain en troisième classe se désintéresse des voies d’eau et semble ne pas imaginer une seconde qu’il puisse y avoir des icebergs devant.

source : Vu du Droit

Les États-Unis, «fouteurs de merde» de la planète

  1. Le 31/07/2023.

Préambule : nous avons hésité à employer ce terme dans notre titre.

Renseignements pris, cette expression est dans le dictionnaire, certes connotée «vulgaire», mais il y a bien pire, comme Emmanuel Macron qui dit vouloir «emmer…» les Français. Son propre Peuple !

Et puis les synonymes proposés «fauteur de trouble» ou «trublion» sont bien trop édulcorés pour décrire ce qui suit.

***

par Georges Gourdin

Une vidéo d’avril 2009 refait surface car elle a été traduite récemment en français. Elle est postée sur le site de CNN et n’a pas été très consultée en 14 ans : 18 000 vues alors que CNN annonce plus de 15 millions d’abonnés. Pourtant elle est très lourde de sens et mérite qu’on s’y penche.

Explication de texte

Interrogée en 2009, Hillary Clinton, ancienne «First lady», tout juste nommée secrétaire d’État sous l’administration Obama, explique comment les États-Unis ont refoulé l’URSS d’Afghanistan. Elle rappelle le rôle de Ronald Reagan. Le président républicain d’alors, en accord avec le Congrès (majoritairement démocrate, comme les Clinton et Obama) craignaient l’expansion de l’URSS en Asie mineure. Alors «ils se sont mis au travail», et «vous savez quoi ?», ils décidèrent ensemble de «traiter avec l’État Islamique et les militaires pakistanais pour recruter des moudjahidines». «Génial !» «Faisons venir des gens d’Arabie saoudite et laissons les importer leur mouvement wahhabite».

Tout est dit

1. Les États-Unis font la guerre par personnes interposées

Difficile de mobiliser l’Américain pour guerroyer dans des contrées lointaines qu’il ne connait même pas. Seul un Américain sur six sait placer l’Ukraine sur une carte. En Ukraine des Russes se battent contre des Ukrainiens, des Slaves contre des Slaves, c’est parfait pour l’État profond américain. Il poursuit en cela le plan de Himmler d’extermination des Slaves. Pour les Américains, cette guerre est très «rentable» et ils ne s’en cachent même pas.
Ils pratiquent de longue date la guerre par proxy, ou guerre par procuration : Libye, Syrie, guerre froide contre l’URSS, et les deux dernières guerres mondiales où les États-Unis sont intervenus très tard.

Au Vietnam les Américains se sont engagés directement et l’on voit bien ce que cela leur a coûté. 

2. Les États-Unis s’appuient sur tout ce qui leur tombe sous la main

Les Américains ont retenu la leçon du Vietnam, et toutes leurs guerres sont à présent des guerres par procuration. Dans les propos de Hillary Clinton, remplacez État islamiste par milices nazies, et vous y êtes. Les fanatiques nazis tatoués ukrainiens servent de bataillons contre la Russie. Le schéma est rigoureusement le même : les États-Unis activent, forment et financent tout ce qui va – à court terme – dans leur intérêt national. En Afghanistan ils ont trouvé l’État islamiste. «Génial !» n’est-ce pas ? On fermera les yeux sur leurs atrocités. Pour l’Ukraine, ils se sont rabattus sur les nostalgiques de Bandera et du IIIe Reich. On fermera aussi les yeux sur leurs atrocités.

Le drapeau ukrainien, celui de l’OTAN et la croix gammée font bon ménage
3. Les États-Unis ne font pas la guerre à l’URSS mais à la Russie

En 2009, au moment de l’intervention de Hillary Clinton, l’URSS n’existe plus. Le retrait des troupes russes se déroule en 1988, en pleine Perestroïka. Les Américains sont intervenus en Afghanistan pour lutter contre les troupes anti-occidentales, restées fidèles à Moscou, mais l’ont fait sous couvert de l’OTAN dès 2003. Qu’allait faire dans les montagnes pachtounes l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, générée pendant la guerre froide avec l’URSS alors que celle-ci s’était terminée ? Près d’une centaine de soldats français y ont perdu leur vie.

Cette guerre s’est elle aussi terminée misérablement. Les Américains quittent précipitamment le pays en y abandonnant leur arsenal militaire d’une valeur de 1000 milliards de dollars. Ces armes serviront bien un jour ou l’autre.

Comme en Ukraine ! Les armes détruites ou capturées seront remplacées par des armes américaines, affaiblissant ainsi durablement les industries européennes. Les armes fournies à Kiev peuvent se retrouver sur le marché noir pour alimenter les réseaux terroristes. Bruxelles, Interpol et le Pentagone s’en inquiètent. Mais on continue…

C’est exactement le scénario qui se déroule en Ukraine :

1) Guerre par procuration.
2) Activation de milices terroristes.
3) Alimentation effrénée d’armement.

C’est bien ce que nous disent avec la même insolence, Angela Merkel et François Hollande, garants des accords de Minsk de 2014, lorsqu’ils se targuent de nous expliquer que ces accords «de paix» n’avaient pour but que de réarmer l’Ukraine.

source : Nice Provence Info

L’échiquier géopolitique se retourne contre l’empire américain

 

par Pepe Escobar - Le 30/07/2023.

L’échiquier géopolitique est en perpétuel mouvement – et jamais autant que dans la conjoncture incandescente actuelle.

Un consensus fascinant se dégage des discussions entre universitaires chinois – notamment ceux qui font partie des diasporas asiatique et américaine – selon lequel non seulement l’Allemagne/l’UE a perdu la Russie, peut-être irrémédiablement, mais la Chine a gagné la Russie, avec une économie hautement complémentaire de la sienne et des liens solides avec le Sud mondial/majorité mondiale qui peuvent bénéficier à Pékin et l’aider.

Pendant ce temps, un petit nombre d’analystes atlantistes de la politique étrangère s’efforcent à présent de modifier le discours sur l’OTAN et la Russie, en appliquant les rudiments de la realpolitik.

Le nouveau discours consiste à dire qu’il est «stratégiquement insensé» pour Washington d’espérer vaincre Moscou, et que l’OTAN connaît une «lassitude des donateurs» alors que le belliciste en sweat-shirt de Kiev «perd de sa crédibilité».

Traduction : c’est l’OTAN dans son ensemble qui perd complètement sa crédibilité, car son humiliation sur le champ de bataille ukrainien est désormais douloureusement visible pour toute la majorité mondiale.

En outre, la «lassitude des donateurs» se traduit par la perte d’une guerre majeure. Comme l’a souligné sans relâche l’analyste militaire Andrei Martyanov, «la «planification» de l’OTAN est une plaisanterie. Et ils sont envieux, douloureusement envieux et jaloux».

Une voie crédible à suivre est que Moscou ne négocie pas avec l’OTAN – un simple appendice du Pentagone – mais propose aux différents pays européens un pacte de sécurité avec la Russie qui rendrait superflue leur nécessité d’appartenir à l’OTAN. Cela garantirait la sécurité de tout pays participant et réduirait la pression exercée sur lui par Washington.

On peut parier que les puissances européennes les plus importantes pourraient l’accepter, mais certainement pas la Pologne – la hyène de l’Europe – et les chihuahuas baltes.

Parallèlement, la Chine pourrait proposer des traités de paix au Japon, à la Corée du Sud et aux Philippines, ce qui entraînerait la disparition d’une partie importante de l’empire américain des bases.

Le problème, une fois de plus, est que les États vassaux n’ont ni l’autorité ni le pouvoir de se conformer à un accord garantissant la paix. Les hommes d’affaires allemands sont persuadés que tôt ou tard, Berlin pourrait défier Washington et faire des affaires avec le partenariat stratégique Russie-Chine parce qu’il profite à l’Allemagne.

Pourtant, la règle d’or n’a toujours pas été respectée : si un État vassal veut être traité comme un État souverain, la première chose à faire est de fermer les principales branches de l’Empire des bases et d’expulser les troupes américaines.

L’Irak essaie de le faire depuis des années, sans succès. Un tiers de la Syrie reste occupé par les États-Unis, même si ces derniers ont perdu leur guerre par procuration contre Damas en raison de l’intervention russe.

Le projet ukrainien, un conflit existentiel

La Russie a été contrainte de se battre contre un voisin et un parent qu’elle ne peut tout simplement pas se permettre de perdre ; et en tant que puissance nucléaire et hypersonique, elle ne le fera pas.

Même si Moscou sera quelque peu affaiblie sur le plan stratégique, quelle que soit l’issue, ce sont les États-Unis – de l’avis des universitaires chinois – qui ont peut-être commis leur plus grande erreur stratégique depuis la création de l’Empire : transformer le projet ukrainien en un conflit existentiel et engager l’Empire tout entier et tous ses vassaux dans une guerre totale contre la Russie.

C’est pourquoi il n’y a pas de négociations de paix et que l’on refuse même un cessez-le-feu ; la seule issue possible imaginée par les psychopathes straussiens néocons qui dirigent la politique étrangère des États-Unis est la capitulation inconditionnelle de la Russie.

Dans un passé récent, Washington pouvait se permettre de perdre ses guerres de choix contre le Vietnam et l’Afghanistan. Mais il ne peut tout simplement pas se permettre de perdre la guerre contre la Russie. Lorsque cela se produira, et cela se profile déjà à l’horizon, la révolte des vassaux aura une grande portée.

Il est clair qu’à partir de maintenant, la Chine et les BRICS+ – dont l’expansion commencera lors du sommet en Afrique du Sud le mois prochain – mettront un coup d’accélérateur à l’affaiblissement du dollar américain. Avec ou sans l’Inde.

Il n’y aura pas de monnaie imminente des BRICS – comme le soulignent d’excellents points de cette discussion. Le champ d’action est immense, les sherpas n’en sont qu’aux premières étapes du débat et les grandes lignes n’ont pas encore été définies.

L’approche des BRICS+ évoluera de l’amélioration des mécanismes de règlement transfrontalier – ce que tout le monde a souligné, de Poutine à Elvira Nabiullina, directrice de la Banque centrale – à la création éventuelle d’une nouvelle monnaie à plus long terme.

Il s’agira probablement d’un instrument commercial plutôt que d’une monnaie souveraine comme l’euro. Elle sera conçue pour concurrencer le dollar américain dans les échanges commerciaux, dans un premier temps entre les pays BRICS+, et capable de contourner l’écosystème hégémonique du dollar américain.

La question clé est de savoir combien de temps la fausse économie de l’Empire – déconstruite cliniquement par Michael Hudson – peut tenir dans cette guerre géoéconomique à large spectre.

Tout est une «menace pour la sécurité nationale»

Sur le front de la technologie électronique, l’Empire n’a reculé devant rien pour imposer une dépendance économique mondiale, en monopolisant les droits de propriété intellectuelle et, comme le note Michael Hudson, «en extrayant une rente économique de la facturation de prix élevés pour les puces informatiques de haute technologie, les communications et la production d’armes».

Dans la pratique, il ne se passe pas grand-chose, si ce n’est l’interdiction faite à Taïwan de fournir des puces de valeur à la Chine, et la demande faite à TSMC de construire, dès que possible, un complexe de fabrication de puces en Arizona.

Le président de TSMC, Mark Liu, a toutefois fait remarquer que l’usine était confrontée à une pénurie de travailleurs possédant «l’expertise spécialisée requise pour l’installation d’équipements dans une usine de semi-conducteurs». L’usine de fabrication de puces de TSMC en Arizona, tant vantée, ne commencera donc pas à produire avant 2025.

La principale exigence de l’Empire/vassal de l’OTAN est que l’Allemagne et l’UE imposent un rideau de fer commercial au partenariat stratégique Russie-Chine et à leurs alliés, garantissant ainsi un commerce «sans risque».

Comme on pouvait s’y attendre, le Think Tankland américain s’est emballé, avec les collaborateurs de l’American Enterprise Institute déclarant avec rage que même la réduction des risques économiques n’est pas suffisante : ce dont les États-Unis ont besoin, c’est d’une rupture franche avec la Chine.

En fait, cela va de pair avec la destruction par Washington des règles internationales de libre-échange et du droit international, et avec le traitement de toute forme de commerce et d’échanges financiers et SWIFT comme des «menaces à la sécurité nationale» pour le contrôle économique et militaire des États-Unis.

Ce n’est donc pas la Chine qui imposera des sanctions commerciales à l’UE, qui reste un partenaire commercial de premier plan pour Pékin, mais bien Washington qui imposera un tsunami de sanctions aux pays qui osent briser le boycott commercial imposé par les États-Unis.

La Russie-RPDC rencontre la Russie-Afrique

Cette semaine, l’échiquier a connu deux mouvements qui ont changé la donne : la visite très médiatisée du ministre russe de la Défense, Sergei Choïgou, en RPDC, et le sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg.

Choïgou a été reçu à Pyongyang comme une rock star. Il a eu un entretien personnel avec Kim Jong-Un. La bonne volonté mutuelle laisse entrevoir la possibilité que la Corée du Nord rejoigne un jour l’une des organisations multilatérales qui ouvrent la voie à la multipolarité.

Il s’agirait, sans doute, d’une Union économique eurasiatique (UEEA) élargie. Cela pourrait commencer par un accord de libre-échange UEEA-RPDC, comme ceux conclus avec le Vietnam et Cuba.

La Russie est la première puissance de l’UEEA et elle peut ignorer les sanctions contre la RPDC, alors que les BRICS+, l’OCS ou l’ANASE ont trop de doutes. L’une des principales priorités de Moscou est le développement de l’Extrême-Orient, une plus grande intégration avec les deux Corées et la Route maritime du Nord, ou Route de la soie arctique. La RPDC est alors un partenaire naturel.

Faire entrer la RPDC dans l’UEEA fera des merveilles pour les investissements dans la BRI : une sorte de couverture dont Pékin ne bénéficie pas pour le moment lorsqu’il investit en RPDC. Cela pourrait devenir un cas classique d’intégration plus poussée entre la BRI et l’UEEA.

La diplomatie russe, au plus haut niveau, met tout en œuvre pour alléger la pression sur la RPDC. D’un point de vue stratégique, cela change vraiment la donne ; imaginez l’énorme complexe industriel et militaire nord-coréen, très sophistiqué, ajouté au partenariat stratégique entre la Russie et la Chine, et mettant sens dessus dessous tout le paradigme de l’Asie-Pacifique.

Le sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg a lui aussi changé la donne, laissant les grands médias occidentaux apoplectiques. Il s’agissait ni plus ni moins pour la Russie d’annoncer publiquement, en paroles et en actes, un partenariat stratégique global avec l’ensemble de l’Afrique, alors même qu’un Occident collectif et hostile mène une guerre hybride – et autre – contre l’Afro-Eurasie.

Poutine a montré comment la Russie détient une part de 20% du marché mondial du blé. Au cours des six premiers mois de 2023, elle a déjà exporté 10 millions de tonnes de céréales vers l’Afrique. Aujourd’hui, la Russie fournira gratuitement au Zimbabwe, au Burkina Faso, à la Somalie et à l’Érythrée 25 à 50 000 tonnes de céréales chacun au cours des 3 à 4 prochains mois.

Poutine a donné des détails sur une trentaine de projets énergétiques en Afrique, sur l’expansion des exportations de pétrole et de gaz, sur les «applications non énergétiques uniques de la technologie nucléaire, notamment en médecine», sur le lancement d’une zone industrielle russe près du canal de Suez, dont les produits seront exportés dans toute l’Afrique, et sur le développement de l’infrastructure financière africaine, notamment en la connectant au système de paiement russe.

Il a également prôné le resserrement des liens entre l’UEEA et l’Afrique. Un panel du forum, intitulé «UEEA-Afrique : Horizons de coopération», a examiné les possibilités, qui incluent une connexion continentale plus étroite avec les BRICS et l’Asie. Un torrent d’accords de libre-échange pourrait être en cours d’élaboration.

La portée du forum était assez impressionnante. Il y avait des panels sur la «dé-néocolonialisation», tels que «Atteindre la souveraineté technologique grâce à la coopération industrielle» ou «Nouvel ordre mondial : de l’héritage du colonialisme à la souveraineté et au développement».

Bien entendu, le corridor international de transport nord-sud (INSTC) a également fait l’objet de discussions, les principaux acteurs étant la Russie, l’Iran et l’Inde, qui s’apprêtent à promouvoir son extension cruciale vers l’Afrique, en échappant aux littoraux de l’OTAN.

En marge de l’action frénétique de Saint-Pétersbourg, le Niger a connu un coup d’État militaire. Bien que le résultat final reste à voir, le Niger est susceptible de rejoindre le Mali voisin pour réaffirmer son indépendance vis-à-vis de Paris en matière de politique étrangère. L’influence française est également en train d’être «réinitialisée» en République centrafricaine (RCA) et au Burkina Faso. Traduction : La France et l’Occident sont évincés dans tout le Sahel, étape par étape, dans le cadre d’un processus irréversible de décolonisation.

Attention aux chevaux pâles de la destruction

Ces mouvements sur l’échiquier, de la RPDC à l’Afrique en passant par la guerre des puces contre la Chine, sont aussi cruciaux que l’humiliation prochaine et fracassante de l’OTAN en Ukraine. Pourtant, non seulement le partenariat stratégique Russie-Chine, mais aussi les acteurs clés à travers le Sud mondial/Majorité mondiale sont pleinement conscients que Washington considère la Russie comme un ennemi tactique en préparation de la guerre totale primordiale contre la Chine.

En l’état actuel des choses, la tragédie du Donbass, qui n’est toujours pas résolue, occupe l’Empire et l’éloigne de l’Asie-Pacifique. Pourtant, Washington, sous la houlette des psychopathes straussiens néocons, s’enlise de plus en plus dans la voie du désespoir, ce qui la rend encore plus dangereuse.

Tout cela pendant que la «jungle» des BRICS+ met en marche les mécanismes nécessaires capables de mettre à l’écart le «jardin» unipolaire occidental, alors qu’une Europe impuissante est poussée vers l’abîme, forcée de se séparer de la Chine, des BRICS+ et de la Majorité mondiale de facto.

Il n’est pas nécessaire d’être un météorologue chevronné pour voir de quel côté souffle le vent de la steppe – alors que les Chevaux Pâles de la Destruction tracent le piétinement de l’échiquier, et que le vent commence à hurler.

Pepe Escobar

source : Sputnik Globe

traduction Réseau International

Il n’y a AUCUNE planification stratégique à Washington

 

par Andrei Martyanov - Le 29/07/2023.

Non, les États-Unis ne craignent pas que le M1 Abrams «soit capturé». Ils craignent qu’il soit exhibé de la même manière que les Léopards allemands ont été exhibés – détruit.

Les Russes ont promis d’exposer les armes détruites de l’OTAN devant les ambassades des pays de l’OTAN à Moscou. Je suis donc certain que voir un Abrams brûlé devant l’ambassade américaine à Moscou serait une humiliation à laquelle les États-Unis ne veulent pas faire face. Mais, à ce stade, il faut se poser la question suivante : Où les États-Unis ont-ils pris l’idée d’être une puissance de guerre blindée de premier plan ?

En battant des armées ineptes du Moyen-Orient ?

Je sais qu’il y a de nombreux fans de la guerre blindée de Tsahal et de la masturbation technologique des Merkavas qui a duré exactement jusqu’à ce qu’ils affrontent les Kornets à Litany.

De plus, il y a ce tout petit problème qui n’est pas pris en compte : Il y a aussi une énorme prime pour les armes de l’OTAN, payée par un certain nombre de patriotes russes très riches, comme Grigory Leps, et ils ont déjà payé. Je ne sais pas quel est le taux actuel, mais je suis sûr qu’il y aura beaucoup de preneurs. Surtout si l’on considère l’histoire de la Russie avec ce type de guerre.

À l’heure actuelle, je ne suis même pas sûr que ces personnes aux États-Unis aient entendu parler de cela :

Ont-ils seulement une idée de l’échelle ? J’en doute. Dans le même ordre d’idées, les Challengers évitent d’apparaître sur les lignes de front de l’opération militaire spéciale. Il est évident qu’ils ont des «problèmes», clin d’œil. 

Juste un rappel de ce à quoi cela ressemble habituellement :

Je pense que je vais juste le mettre ici pour que les gens gardent à l’esprit qu’aucun militaire américain ne sait ce que c’est que de défendre sa famille et son foyer. Les Russes l’ont fait pendant 1200 ans. En fin de compte, les Russes ont créé ce monstre : 

Qui pouvait réduire en miettes n’importe quel char de la Wehrmacht avec son canon de 122 mm. Aujourd’hui, les choix sont tellement plus vastes dans tous les domaines. C’est comme un magasin de bonbons pour ceux qui veulent détruire. Je tenais donc à vous le rappeler.

***

Quand je parle de l’incapacité de Washington en général et du Pentagone en particulier à planifier sur le plan opérationnel et stratégique, ce n’est pas une figure de style. Je le pense vraiment en termes de planification réelle. Il y a six ans, j’ai qualifié l’absence de cette capacité de «myopie».

La définition doit être modifiée. Avec la myopie, on peut au moins voir près de soi. Ce n’est PAS le cas de Washington, qui ne peut pas voir ce qui se trouve immédiatement devant ses yeux. Le problème n’est pas la myopie, mais ce que certaines personnes, dont votre serviteur, commencent à affirmer avec de plus en plus d’assurance : Il n’y a AUCUNE planification stratégique à Washington. Il ne s’agit pas seulement d’une incapacité à planifier stratégiquement, mais d’une absence totale de planification stratégique en principe.

Il s’agit d’un problème systémique qui ne peut être résolu sans reconstruire le système à partir de la base et la première étape consisterait à jeter dehors tous ces docteurs en «stratégie» qui infestent «l’université» et le «think-tankdom» américains alors qu’ils n’ont aucune idée de ce qu’ils prêchent. L’étude de l’histoire militaire et politique ne constitue pas en soi une «étude stratégique» en raison de la nature intrinsèquement complexe de la guerre moderne et de la précision requise dans la description de l’objet de l’étude, tel qu’un pays, dans notre cas particulier, la Russie. Les États-Unis en général, et l’Occident en particulier, n’ont pas les outils nécessaires pour faire face à tout cela, nous pouvons le dire maintenant avec confiance. Le problème est donc multiforme et les pseudo-académiciens et «experts» qui dominent la chaîne de décision aux États-Unis sont incapables de corriger le tir. Il est de toute façon trop tard.

Et c’est là où je veux en venir, les États-Unis sont tellement enfoncés dans les mensonges, sur eux-mêmes, sur le monde, sur l’histoire, sur l’armée, etc., que je ne vois pas comment on peut raisonnablement débattre avec ces gens, ces maîtres du discours qui prétendent que l’apprentissage de plusieurs stratagèmes et de concepts «stratégiques» abstraits fait d’eux des maîtres de la «stratégie». Comme cela a été dit à de nombreuses reprises, il suffit de regarder la version de la Seconde Guerre mondiale de ces «maîtres» pour comprendre à quel point ils sont creux et ignorants. Par exemple, la boutade de Mearsheimer sur la démocratie libérale «qui a vaincu le nazisme» alors qu’il cite Fukuyama. Je pourrais donc rester assis ici et produire un exemple après l’autre pendant des jours, mais là n’est pas la question. Le fait est que la «planification stratégique» américaine est une catégorie inexistante et que quiconque défend l’idée qu’elle existe aujourd’hui devrait être disqualifié en tant qu’universitaire, puisque la doctrine et l’élaboration de stratégies ne constituent pas une planification stratégique, en particulier lorsqu’elles sont le fait de personnes perdues dans les complexités du monde moderne.

L’existence de personnes ici et là qui comprennent ce sophisme ne change rien au fait que le problème est systémique et ne peut être traité de l’intérieur – la masse critique de penseurs intègres et dotés d’outils intellectuels n’existe tout simplement pas. Et même l’armée américaine perd très rapidement les capacités restantes, ce qui n’est pas surprenant si l’on considère la catastrophe de l’éducation militaire. Et voilà où nous en sommes aujourd’hui :

Comment faire face à cette situation ? Je ne le sais pas encore. Mais j’ai lancé des avertissements à ce sujet pendant de nombreuses années. Une fois que tout ce mythe est révélé, comme ce fut le cas au pays 404, que faire lorsque tout le château de cartes est construit sur des mensonges ? Comment parler à un docteur en «affaires internationales» ou en «stratégie» alors que la plupart d’entre eux ne connaissent pas les faits historiques de base et n’ont aucun appareil professionnel militaire pour porter un jugement sur le fondement de la géopolitique, qui n’est pas la géographie mais l’équilibre des forces ?

Je ne sais pas, je sais juste qu’ils ne peuvent plus cacher l’ampleur de la catastrophe. Des idées ?

source : Reminiscence of the Future

La paix mondiale est la plus grande menace pour les États-Unis

 

par Ishkabibble - Le 14/07/2023.

De nombreuses personnes intelligentes semblent être déconcertées lorsqu’il s’agit d’expliquer exactement pourquoi toutes les personnalités américaines se comportent comme elles le font, racontent les mensonges qu’elles racontent, et pourquoi «les États-Unis» ne peuvent pas accepter la défaite en Ukraine. Je vais tenter d’expliquer pourquoi, tout d’abord en me référant à deux vidéos assez célèbres – l’une de Tucker Carlson, l’autre de Mitch McConnell.

Tucker, dans laquelle il présente un bref segment de l’interview de Janet Yellen par une autre chaîne.

Une courte vidéo d’une interview de Mitch McConnell.

Les propos de Yellen et McConnell sont universels. Tous les dirigeants occidentaux et les responsables des banques centrales disent exactement la même chose, ce qui serait une coïncidence étonnante dans un monde de nations souveraines et indépendantes, mais comme cette unanimité le montre clairement, ce n’est plus le cas, si tant est que cela l’ait jamais été.

Avec une telle acclamation universelle de ce serment d’allégeance au drapeau de l’Ukraine, on pourrait penser que les «journalistes» interviewant ces personnes poseraient la question évidente «que se passe-t-il si les Russes battent l’Ukraine ?» Mais cette question la plus évidente et la plus importante n’est délibérément presque jamais posée, et lorsqu’elle est rarement posée, la réponse quasi certaine de «la fin de l’ordre international fondé sur des règles» n’est jamais demandée pour être développée davantage – par exemple, «et en quoi nos vies seraient-elles différentes après la fin de l’ordre international fondé sur des règles ?»

La raison est la même : les Américains et les Européens moyens n’ont pas pu accepter l’horreur absolue du «carburant» que les États-Unis et leurs vassaux utilisent depuis le jour où Nixon a fermé le guichet de l’or – emprunté de l’«argent» imprimé à partir de rien ; dans un but – payer leurs gouvernements pour leurs perpétuelles guerres de vol et de conquête.

Pour continuer à fonctionner, les États-Unis doivent continuer à vendre pour plus de mille milliards de dollars de bons du Trésor, année après année, d’ici à l’éternité. Si vous ne me croyez pas, jetez un coup d’œil sur le site web du Trésor.

Extrait de ce site :

«Au cours de l’exercice 2022, le gouvernement fédéral a dépensé 6,27 billiards de dollars et a perçu 4,90 billiards de dollars de recettes, ce qui a donné lieu à un déficit. Le montant par lequel les dépenses dépassent les recettes, soit 1,38 billiard de dollars en 2022, est appelé déficit».

«Pour combler un déficit, le gouvernement fédéral emprunte de l’argent en vendant des obligations du Trésor, des bons et d’autres titres».

Là encore, la quasi-totalité de ces 1,38 billiard de dollars d’emprunts sert à financer les guerres perpétuelles des États-Unis. Les investisseurs en obligations du Trésor américain doivent savoir qu’ils financent des guerres perpétuelles… non ? (Oui, les gros investisseurs le savent !)

Parce qu’il ne le dit jamais, il me semble que Carlson ne comprend pas comment il est fiscalement possible que les «États-Unis» puissent continuer à se comporter comme ils le font, et, par conséquent, il est supposé ne pas comprendre pourquoi Yellen a dit ce qu’elle a dit et McConnell et Graham, etc. disent ce qu’ils disent. Par exemple, il semble ne pas comprendre comment Yellen pourrait NE PAS s’engager financièrement auprès des résidents américains qui en ont besoin, tout en étant prête à apporter à «l’Ukraine» un soutien inconditionnel, littéralement pour toujours. Je me demande si le comportement de Carlson relève d’une volonté délibérée de «détourner le regard» de l’évidence, ou s’il est vraiment si stupide que cela ? Je pense que c’est la première hypothèse, qu’il s’agit bien d’un comportement délibéré.

Ce qui devrait maintenant être évident pour tout le monde, en particulier pour les Américains, c’est que les États-Unis ont une économie de guerre dans laquelle le complexe militaro-industriel (CMI) et les guerres de pillage et de changement de régime sont financés par des investisseurs du monde entier qui achètent des obligations du «Trésor» américain (quelle appellation erronée !). Ce fait horrible ne mérite-t-il pas d’être répété un peu plus souvent que… jamais.

Voici donc la vérité dérangeante que Yellen et tous les autres VIP américains ne diront jamais en public. Si les États-Unis, l’OTAN et l’UE perdent leur guerre contre la Russie, PERSONNE ne va continuer à acheter du papier du Trésor américain qui, depuis que Nixon a fermé le guichet de l’or, n’a été «soutenu» que par un CMI qui n’a pas réussi à vaincre et à subjuguer la Russie ! Cela signifie que les seuls investisseurs dans le papier du Trésor américain seront probablement des idiots et la Réserve fédérale. Les autres investisseurs nationaux et étrangers commenceront instantanément à investir dans les «opportunités d’investissement» russes, chinoises, iraniennes, etc. (La question est de savoir exactement quel «argent» ils vont utiliser pour réaliser ces investissements).

C’est également la raison pour laquelle les intérêts sur les bons du Trésor américain doivent rester élevés, et ne faire qu’augmenter, jusqu’à ce que la guerre des États-Unis soit gagnée. Le taux d’intérêt élevé n’a rien à voir avec la «lutte contre l’inflation». La quantité de bons du Trésor américain qui doit être vendue est désormais si importante qu’elle ne peut être vendue à un taux d’intérêt proche de zéro. Le fait que le CMI américain n’ait pas encore vaincu et soumis la Russie est le facteur le plus important pour que le «marché obligataire» exige des taux de rendement de plus en plus élevés sur des bons du Trésor américain de plus en plus «risqués». En d’autres termes, en fin de compte, «les États-Unis» pourraient ne pas vaincre et soumettre la Russie, ce qui est exactement la raison pour laquelle les États-Unis et leurs vassaux doivent hystériquement s’engager de plus en plus «à fond» pour vaincre et soumettre la Russie, et une partie de ce «à fond» consiste à augmenter le taux d’intérêt des obligations.

Sinon, pourquoi Yellen dirait-elle que le Trésor américain soutiendra l’Ukraine (ce qui n’est possible qu’en continuant à emprunter de l’argent à des «investisseurs» à un taux de rendement élevé pour ces investisseurs) aussi longtemps qu’il faudra pour vaincre la Russie ?

Sinon, pourquoi Mitch McConnell déclarerait-il que l’objectif numéro un des États-Unis est de vaincre la Russie ?

Sinon, pourquoi Nuland et tous les autres membres du gouvernement américain diraient-ils la même chose ?

L’ironie, c’est que si l’on pose cette question – pourquoi ? – à des pro-russes, leur réponse est presque toujours quelque chose de similaire à «ces gens sont des psychopathes qui haïssent la Russie par-dessus tout». Et si l’on demande ensuite «pourquoi détestent-ils tant la Russie ?», on obtient le plus souvent une longue diatribe historique qui se termine par «vous voyez, c’est pour ça qu’ils détestent la Russie». La vraie réponse est beaucoup plus simple, comme je l’ai décrit plus haut.

Pour continuer à fonctionner (et pour que toutes ces sociétés du CMI restent en activité, que leurs investisseurs touchent des dividendes et que des millions de personnes soient directement ou indirectement employées par le CMI), les États-Unis doivent continuer à vendre pour plus d’un billiard (et bientôt de plus en plus de billiards) de dollars de bons du Trésor, année après année, jusqu’à la fin des temps… Et pour justifier ces emprunts, les États-Unis ont besoin d’ennemis perpétuels comme la Russie, la Chine, l’Iran, la Corée du Nord, Cuba, etc. à conquérir.

La paix mondiale signifie la fin de tout ce quelque soit le nom que vous voulez donner à ce qui se passe aux États-Unis. Par conséquent, la paix mondiale est la plus grande menace pour «les États-Unis» et, par conséquent, faire la paix avec la Russie et la Chine ne sera jamais autorisé par les pouvoirs en place à Washington ou ses États vassaux. Encore une fois, c’est une question de «business», pas de haine (dit le gangster à sa victime). Rien de personnel.

Pour enfoncer encore un peu plus le clou, je ne suis pas le premier à affirmer tout cela. Le VIP George F. Kennan l’a expliqué quelques années avant la fin de l’URSS :

«Si l’Union soviétique devait sombrer demain sous les eaux de l’océan, l’establishment militaro-industriel américain devrait continuer, pratiquement inchangé, jusqu’à ce qu’un autre adversaire puisse être inventé. Toute autre solution constituerait un choc inacceptable pour l’économie américaine».

Si vous ne me croyez pas, laissez-vous convaincre par les propos du VIP Kennan.

Cela signifie que la Russie a été ASSIGNÉE au rôle d’«ennemi» littéralement le jour où l’URSS a pris fin et que littéralement rien de ce que la Russie peut dire ou faire ne la libérera de cette assignation.

Cela signifie que la paix mondiale est aujourd’hui une menace bien plus importante que les guerres perpétuelles pour l’économie américaine basée sur la guerre !

Cela explique exactement pourquoi les VIP du gouvernement américain disent ce qu’ils disent sur la nécessité d’envoyer des armes et absolument n’importe quoi