“Il n’y a jamais eu de guerre prolongée dont un pays ait tiré profit.” – Sun Tzu
Par James Howard Kunstler – Le 6 Novembre 2023 – Source Clusterfuck Nation
Source : The Saker francophone - Publié le novembre 21, 2023 par hervek
“Il n’y a jamais eu de guerre prolongée dont un pays ait tiré profit.” – Sun Tzu
Par James Howard Kunstler – Le 6 Novembre 2023 – Source Clusterfuck Nation
La grande stratégie de la Chine pour dominer à son tour la scène mondiale consiste à embourber les États-Unis dans quatre guerres à la fois. Comment cela fonctionne-t-il jusqu’à présent ? Plutôt bien. Étonnamment, la Chine n’a pratiquement pas eu à lever le petit doigt pour y parvenir, même si elle a signé quelques chèques à l’ancien escroc sans âme qui siège à la Maison Blanche. Notre pays a organisé de main de maître son effondrement et sa chute.
Guerre n° 1 : Il n’était absolument pas nécessaire de déclencher la guerre en Ukraine, vous comprenez, qui a non seulement saigné à blanc la jeune population masculine ukrainienne, mais qui a également vidé notre propre armée de ses armes de campagne et de ses munitions. Après l’effondrement de l’Union soviétique, l’Ukraine a vécu comme un pauvre trou perdu dans l’orbite de la Russie, ne causant de problème à personne – sauf à elle-même, en raison d’une corruption de classe mondial – jusqu’à ce que les États-Unis fassent pression pour l’inclure dans l’OTAN. Nos néoconservateurs ont clairement indiqué que l’objectif était d’enfermer et d’affaiblir la Russie. (Cette politique a alarmé et exaspéré les Russes, qui ont clairement fait savoir que cette adhésion à l’OTAN ne se ferait pas.
Les États-Unis ont persisté, ont organisé un coup d’État en 2014 contre le président Ianoukovitch, favorable à la Russie, et ont incité ses remplaçants, d’abord Porochenko puis Zelensky, à bombarder de roquettes et d’artillerie les provinces ethniques russes du Donbass pendant des années. Pendant ce temps, nous avons formé, armé et approvisionné une importante armée ukrainienne et refusé de négocier de bonne foi l’expansion de l’OTAN, jusqu’à ce que Poutine en ait assez, en 2022, et prenne des mesures pour mettre un terme à toutes ces singeries.
Après quelques faux pas initiaux, les Russes ont commencé à l’emporter au début de l’année 2023. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que la Russie contrôle l’espace de bataille grâce à la supériorité de ses munitions et de ses troupes, et que le conflit est sur le point de s’achever. Nos alliés de l’OTAN ne cachent pas leur dégoût face à ce fiasco. L’Ukraine est anéantie. Reste à savoir comment le régime de “Joe Biden” réagira à une nouvelle humiliation majeure à l’étranger. À mon avis, Poutine doit faire de son mieux pour ne pas en rajouter, car notre pays est en proie à une crise psychotique et pourrait être capable d’une folie qui mettrait le monde à feu et à sang.
Guerre n° 2 : Il y a un peu plus d’un mois, on pensait que le Moyen-Orient avait atteint un moment de stabilité louable, selon le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. Nous attendions une amélioration des accords d’Abraham normalisant les relations entre l’Arabie saoudite et Israël. Puis, l’opération sauvage du Hamas du 7 octobre a tout fait exploser. Le dilemme israélo-palestinien ne semble pas avoir de solution possible.
Les Palestiniens veulent leur propre État, bien sûr, mais ils font pression pour qu’il soit établi sur l’ensemble du territoire qu’Israël occupe actuellement. (De la rivière à la mer….) Les Israéliens n’ont pas l’intention d’être évincés, et ils s’opposent à d’autres divisions possibles du territoire qui pourraient servir à satisfaire le désir des Palestiniens d’avoir leur propre pays. Israël comprend que l’un des principes fondamentaux de l’islam djihadiste, exprimé clairement et souvent, est d’exterminer les Juifs, et qu’il n’y a aucun moyen d’y échapper. Les adversaires d’Israël ne semblent pas comprendre le sens de l’expression “plus jamais ça”.
Israël doit maintenant faire face au dernier affront à son existence et son objectif clair est de désarmer et de détruire l’organisation terroriste Hamas. À la grande horreur du monde, il s’y prend brutalement à Gaza, car le Hamas est retranché dans un vaste réseau de tunnels sous la surface civile des maisons, des magasins, des écoles et des hôpitaux. Que pourrait faire d’autre Israël ? Probablement sceller le réseau de tunnels dans lequel se trouve le Hamas, créant ainsi un gigantesque cimetière de martyrs islamiques – une recette pour de futurs cycles de vengeance.
Comme vous pouvez le constater, il semble qu’il n’y ait aucune chance que cela se termine bien pour qui que ce soit. D’autres grands acteurs islamiques attendent sur la touche, se contentant jusqu’à présent de gestes menaçants. Je doute que l’Iran mette en péril son infrastructure pétrolière et son réseau électrique pour intervenir. Et malgré les tambours d’Erdogan et sa grande armée, l’économie et la monnaie turques (la lire) s’effondreraient s’il intervenait. L’Égypte n’a aucun appétit pour la guerre. Il ne reste plus que le Hezbollah, mandataire de l’Iran, à la frontière nord d’Israël. S’ils intensifient suffisamment les choses, Damas et Beyrouth pourraient devenir des cendriers.
Je m’attends donc à ce qu’Israël s’emploie méthodiquement à mettre le Hamas hors d’état de nuire et à ce que la région retourne à sa misérable impasse, jusqu’à ce que la prochaine génération de Palestiniens en colère entame un nouveau cycle de violence. Pendant ce temps, Israël doit faire face à ses propres problèmes politiques internes. Et pendant ce temps aussi, les Palestiniens et les Israéliens rivalisent par le taux de natalité pour surpasser l’autre camp en terme de population – une compétition qui pourrait s’arrêter soudainement avec l’effondrement économique des États-Unis et de l’Europe, et la fin des relations économiques mondiales actuelles, y compris un commerce pétrolier ordonné, qui a produit près d’un siècle de super-prospérité mondiale permettant aux populations de s’étendre comme elles l’ont fait. (Il faut également tenir compte du taux de vaccination Covid de 90 % en Israël, avec ses effets néfastes sur la santé et la reproduction). Dans la course désespérée aux ressources qui arrive, les choses qui ne peuvent plus continuer s’arrêtent.
Ce qui nous amène à la guerre N° 3 : La guerre du gouvernement américain contre ses propres citoyens. Cette guerre dure depuis que Trump est entré en scène, et a subit une guerre semi-réussie contre sa personne – sauf que non seulement elle n’a pas réussi à le mettre hors d’état de nuire en tant qu’homme politique, mais elle a étayé bon nombre des affirmations qu’il a faites au sujet d’un gouvernement corrompu et perfide, qui ont abouti à son élection en 2016. Tout cela n’a fait qu’améliorer son score dans les sondages. Par ailleurs, les poursuites judiciaires sans fondement et de mauvaise foi engagées contre lui ont démontré que le gouvernement américain a sombré dans la malfaisance délibérée et que le ministère de la justice a arrêté et injustement persécuté des centaines d’Américains innocents qui soutiennent Trump.
Une grande partie de la guerre du gouvernement contre les citoyens américains a été l’épisode bizarre de la Covid-19 et l’effort de longue haleine des fonctionnaires pour tromper la population à ce sujet, y compris les confinements et la destruction des petites entreprises, la suppression malhonnête des traitements viables, la censure grossière sur les méfaits des vaccins à ARNm, et la tromperie sur les origines des vaccins dans les coulisses de notre ministère de la défense.
Un autre front de cette guerre est la frontière mexicaine grande ouverte, un état de non-droit créé comme une politique délibérée par les cabinets de nos ministères, et ce à un moment où il y a une énorme animosité contre les États-Unis de la part de nombreuses autres nations qui envoient des milliers de jeunes hommes douteux dans notre pays sans que nos fonctionnaires aux frontières n’essaient de déterminer qui ils sont.
Il semble que l’affaire “Joe Biden” sera bientôt réglée lorsque la Chambre des représentants, réorganisée sous la houlette d’un nouveau président jeune et dynamique, dévoilera les relevés bancaires de la famille Biden et entamera la procédure de mise en accusation du président pour corruption. Le parti de “Joe Biden” fait comme si de rien n’était et semble n’avoir aucun plan pour faire face aux conséquences. Pour l’instant, il le présente encore stupidement comme son candidat pour l’élection de 2024, un autre mensonge grossier que l’on peut ajouter aux mille et un affronts contre le public que ce parti a tenté de faire passer. De nombreux Américains soupçonnent qu’il n’y aura pas d’élections en 2024, et plus précisément que le président de l’année prochaine, quel qu’il soit, invoquera une nouvelle fois l’état d’urgence national pour les reporter sous des prétextes fallacieux. Beaucoup sont également loin d’être persuadés que l’élection de 2020 qui a mis en place “Joe Biden” était honnête et légitime.
Ce qui nous amène à la guerre n° 4 : La guerre du peuple américain contre un gouvernement hors-la-loi. Il est évident qu’elle n’a pas encore commencé, mais il est facile de voir comment elle pourrait se développer. Je pense qu’elle pourrait commencer à la suite d’une calamité financière qui se prépare visiblement sur les marchés de la dette. Le résultat net sera l’effondrement du niveau de vie de tous les Américains, la rupture des chaînes d’approvisionnement et des activités quotidiennes, et une très forte perte de légitimité pour les personnes qui ont été en charge de quoi que ce soit dans ce pays.
Nous émergerons de cette catastrophe comme une société presque médiévale avec une population fortement réduite, incapable de résister à la tentative de colonisation de la Chine. Plutôt effrayant, non ? Continuons à faire ce que nous faisons.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Source : The Saker francophone.
Publié le novembre 18, 2023 par hervek
“Dans un monde qui ne se conforme pas au récit du progrès continu, la réponse des progressistes autoproclamés a été d’essayer de réécrire notre passé pour en faire l’utopie multiculturelle qu’ils souhaitent voir se réaliser. Cela ne se terminera pas bien. La guerre contre la réalité ne peut être gagnée.” – Luke Dodson
Par James Howard Kunstler – Le 3 Novembre 2023 – Source Clusterfuck Nation
En ce moment, alors que la place des Hébreux dans le monde fait l’objet d’une lutte terrible – au point que l’on attend que la troisième guerre mondiale vaporise tout ce à quoi on a jamais tenu – on observe la scène juive américaine avec inquiétude. Comme je suis un juif américain, je vais jeter cette question sur la table comme une vulgaire viande pour voir quel genre d’animaux elle fera sortir du bois pour se la disputer.
La guerre du Hamas a mis en lumière un profond courant d’animosité contre Israël et contre les Juifs en général dans le monde entier, même ici. Tout cela, vous le comprenez, se produit à un moment où l’on pourrait parler d’une épique maladie mentale politique mondiale. Une psychose collective semble s’emparer de nombreux groupes de population, chacun à sa manière, mais s’exprimant souvent par une aspiration à la mort, allant du suicide économique de l’Europe occidentale à la montée du Djihad en passant par le nihilisme désolant de la jeunesse américaine en mal de repères.
Les Juifs américains ont joué un rôle de premier plan dans la vie intellectuelle et politique américaine tout au long du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui. Nous, les Juifs, avons de plus en plus dominé les arènes de la littérature, de l’université, de la médecine, du droit, des médias et du show-biz. Le monde des affaires et le gouvernement aussi. En Amérique, nous avons en grande partie surmonté (ou semblé surmonter) les profondes superstitions de l’ancien monde à notre encontre, grâce à une assimilation culturelle presque totale. Par exemple, je suis issu d’une famille juive beaucoup plus intéressée par le baseball que par le Talmud, qui installait un sapin de Noël dans le salon et mangeait fréquemment du porc aigre-doux. Cela faisait peut-être de nous de “mauvais” Juifs, mais franchement, il était plus important d’être de bons Américains, c’est-à-dire des personnes qui se souciaient davantage de leur pays que de leurs origines ancestrales.
Les Juifs américains ont également été des acteurs majeurs de la gauche politique au cours des cent dernières années, en particulier au sein du parti Démocrate. Dernièrement, il semble que le parti Démocrate soit déterminé à détruire le pays, de sorte que l’on se demande naturellement comment cela s’est produit et quel est le rôle des Juifs américains dans cette affaire. Je propose une hypothèse.
Les Juifs de l’Ancien Monde, dispersés en diaspora parmi des nations étrangères, ont été unis pendant des siècles par le désir ardent de retourner à Jérusalem, la patrie ancestrale. “L’année prochaine à Jérusalem” est le toast qui conclut chaque Séder de Pessah. La manifestation militante moderne de ce désir, qui a débuté au XIXe siècle en Europe, a été le sionisme, le mouvement politique visant à réintégrer la terre biblique du Moyen-Orient. L’étiquette “sionisme” a récemment été associée à l’idée qu’il s’agit d’un sentiment de supériorité dédaigneuse des Juifs à l’égard des non-Juifs.
Il s’agit là, bien entendu, d’une conception erronée. Il s’agit surtout d’une projection envieuse parce que les Juifs ont si bien réussi en Amérique, et ils ont réussi, comme je l’ai dit plus haut, en grande partie parce qu’ils se sont complètement assimilés. Sinon, comment expliquer qu’un Juif comme Samuel Goldwyn (né Szmuel Gelbfisz, plus tard Samuel Goldfish) de Gloversville, dans l’État de New York, se soit hissé à la tête du studio MGM d’Hollywood et ait produit des films comme Autant en emporte le vent, qui ont montré au reste de la nation ce qu’était l’Amérique ? Ou encore Irving Berlin, qui a écrit God Bless America ?
Pour les Juifs qui sont arrivés ici à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, l’Amérique est devenue une terre promise encore plus importante que cette parcelle de terre biblique sur la Méditerranée. Ils y ont réussi au-delà de leurs rêves les plus fous. Pourquoi rêver de retourner au Moyen-Orient alors que les États-Unis se sont révélés être la véritable Terre de lait et de miel ? Une révision du judaïsme américain s’imposait donc. L’année prochaine à Jérusalem a été remplacée comme principe central d’animation par un autre shibboleth : tikkun olam.
Tikkun Olam signifie réparer le monde. C’est ce qui anime le judaïsme américain depuis le début du XXe siècle. Entre-temps, le génocide des années 1940 a donné un nouvel élan à l’année suivante à Jérusalem pour ce qui restait des Juifs européens, et c’est ainsi que l’on a obtenu la création d’Israël en 1948 – sans tenir compte de l’artifice géopolitique qui en a été la cause. Les Juifs américains, bien qu’ayant une certaine sympathie pour la création d’Israël et qu’ils se soient profondément investis émotionnellement dans son succès, avaient un programme différent aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Ils se sont efforcés de réparer l’Amérique. Tikkun Olam !
Cela s’est surtout traduit par le soutien et l’engagement des Juifs dans le mouvement des droits civiques, car la fin de la discrimination à l’égard de quiconque était considérée comme une bonne chose pour les Juifs et pour l’humanité en général. Le pays avait besoin d’une réparation morale, surtout après avoir vaincu le mal manifeste lors de la grande guerre. Cet effort a culminé au milieu des années 1960 avec la législation fédérale qui a mis fin à la politique Jim Crow en matière de vote et d’hébergement public. Une grande partie du travail sur le terrain a été accompli par des juristes juifs. C’est un fait, pas une accusation.
Mais il s’est passé quelque chose. Plusieurs choses. Tout d’abord, l’Amérique noire n’a pas nécessairement considéré le mouvement des droits civiques comme la grande victoire morale qu’il était censé être. Dans les années 1960, de nombreux jeunes Noirs se sont retirés très tôt du mouvement et ont suivi leur propre voie au sein de divers mouvements séparatistes noirs. D’un point de vue pratique, il est peu à peu devenu évident que les nouvelles lois sur les droits civiques n’ont pas permis aux classes défavorisées noires de sortir de la pauvreté et de la misère. Les apostats libéraux juifs allaient même jusqu’à affirmer que les vastes programmes fédéraux de sécurité sociale qui accompagnaient Civil Rights Inc. ne faisaient qu’aggraver la situation des Noirs pauvres.
Le fiasco s’est amplifié pour les libéraux juifs américains qui, dans les années 1980, se sont efforcés d’imposer une autre série de réparations (plus de tikkun olam) à la société américaine : le multiculturalisme, qui signifie qu’il n’est plus nécessaire de promouvoir une culture commune à laquelle les gens seraient encouragés à s’assimiler, à adhérer à un consensus de valeurs et de comportements. Au lieu de cela, toutes les cultures pouvaient se comporter selon leurs propres règles. Cela n’a pas très bien fonctionné non plus, et les réparateurs mondiaux ont récemment dû recourir à la coercition, par exemple en adoptant des politiques tyranniques en matière de diversité, d’équité et d’inclusion, et en écartant l’égalité des chances au profit de l’égalité des résultats (“équité”). Cette entreprise n’a fait que produire des conséquences inattendues, telles que la nouvelle épidémie d’incompétence institutionnelle et le ressentiment d’au moins la moitié de la population à l’égard des nouvelles formes de contre-discrimination (le marxisme culturel, en somme).
Un autre sous-produit mal compris de cette incapacité à réparer le monde est la culpabilité et la honte secrètement ressenties par la gauche libérale américaine face à l’échec apparent du mouvement des droits civiques pour lequel elle s’est tant battue, et aux efforts infructueux déployés par la suite pour le modifier et le sauver (encore plus de tikkun olam). C’est ainsi que nous assistons à l’absurde racisme “antiraciste” des universités, et à tant d’autres affronts au bon sens et à la réalité elle-même.
Mais le pire sous-produit de tout ce tikkun olam tragiquement erroné est que le principal véhicule politique, le parti Démocrate, est devenu si fou qu’il se consacre maintenant fanatiquement à la destruction totale de ce qu’il reste de notre pays. C’est particulièrement vrai dans le domaine du droit, qui pourrait être considéré comme la colonne vertébrale de l’Amérique. Les avocats du Lawfare, tels que Marc Elias, travaillent sans relâche à retourner la loi électorale américaine dans tous les sens, de sorte qu’il devient de plus en plus impossible de savoir qui vote et si les bulletins de vote sont légitimes.
Le parti Démocrate a décidé qu’il était acceptable d’utiliser la loi de mauvaise foi pour persécuter et emprisonner ses opposants politiques. Le parti Démocrate a détruit la confiance des Américains dans les tribunaux fédéraux, le ministère de la justice et le FBI. Le parti Démocrate autorise l’invasion de millions d’étrangers non contrôlés à travers la frontière, dont un grand nombre pourrait avoir l’intention de semer le désordre ici, alors que les tensions mondiales s’orientent vers une guerre chaude. Le parti Démocrate continue de promouvoir les vaccinations Covid, dont on sait aujourd’hui qu’elles sont inefficaces et dangereuses. Et le parti Démocrate fait tout ce qui est en son pouvoir (avec l’aide des républicains RINO) pour détruire notre système financier. On pourrait facilement affirmer que le parti Démocrate est le parti antiaméricain.
S’ils veulent vraiment réparer le monde, il est temps pour les Juifs américains de quitter le parti Démocrate et de se réassimiler à une culture américaine commune – un consensus sur la réalité – qui est compatible avec la gestion d’une société prospère, ordonnée et juste.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Je suis en général plutôt tolérant à l’égard de Foreign Affairs.
Mais ici j’ai dû me forcer à mettre en Français ce texte totalement surréaliste.
Je l’ai fait car le lecteur qui n’est pas vraiment versé dans la géopolitique peut y lire, peut toucher du doigt la situation de l’Ukraine son échec, sa défaite et par contre coup toute la profondeur du désastre abyssal pour l’OTAN, les États-Unis, et surtout, l’Europe qui a tout perdu dans cette affaire, sa réputation, son indépendance, son énergie et ses équilibres financiers. Sans parler de son honneur.
Comme on dit, tous ces aveux, enrobés de conneries viennent de la bouche du cheval, personne ne peut dire que ce sont des opinions du camp d’en face, de la propagande. Ce sont leurs aveux, hypocrites, emberlificotés dans une rhétorique encore éminemment prétentieuse.
Avec une pensée et des raisonnements aussi faux, aussi bêtement pontifiant, on comprend mieux l’échec de la politique étrangère américaine, il est consubstantiel de la culture de prétention exceptionnaliste anglo-saxonne. Ce texte est truffé d’erreurs de logique, d’inversions, de pirouettes, de contradictions ; comment penser correctement quand on a un tel pathos dans la tête ?
La pensée est un outil pour rendre intelligible, transformer le réel, pour nous adapter. Comment peut-on s’adapter au monde en pensant aussi faux ?
Tenez-vous bien ce texte est intitulé, vous ne le croiriez jamais si ce n’était écrit.
Bruno Bertez
par Richard Haass et Charles Kupchan
La contre-offensive de l’Ukraine semble être au point mort, au moment même où le temps pluvieux et froid met fin à la deuxième saison de combats dans les efforts de Kiev pour inverser l’agression russe.
Dans le même temps, la volonté politique de continuer à fournir un soutien militaire et économique à l’Ukraine a commencé à s’éroder aux États-Unis comme en Europe.
Ces circonstances nécessitent une réévaluation globale de la stratégie actuelle que poursuivent l’Ukraine et ses partenaires.
Une telle réévaluation révèle une vérité inconfortable : à savoir que l’Ukraine et l’Occident sont sur une trajectoire non durable, caractérisée par une inadéquation flagrante entre les fins et les moyens disponibles.
Les objectifs de guerre de Kiev – l’expulsion des forces russes du territoire ukrainien et la restauration complète de son intégrité territoriale, y compris la Crimée – restent juridiquement et politiquement inattaquables. Mais stratégiquement, ils sont hors de portée, certainement dans un avenir proche et probablement au-delà.
Le moment est venu pour Washington de diriger les efforts visant à forger une nouvelle politique qui fixe des objectifs réalisables et aligne les moyens et les fins.
Les États-Unis devraient entamer des consultations avec l’Ukraine et ses partenaires européens sur une stratégie centrée sur la volonté de l’Ukraine de négocier un cessez-le-feu avec la Russie et de faire passer simultanément son accent militaire de l’offensive à la défense.
Kiev ne renoncerait pas à restaurer l’intégrité territoriale ni à tenir la Russie économiquement et juridiquement responsable de son agression, mais elle reconnaîtrait que ses priorités à court terme doivent passer de la tentative de libérer davantage de territoire à la défense et à la réparation de plus de 80% du territoire du pays qui est toujours sous son contrôle.
La Russie pourrait bien rejeter l’offre de cessez-le-feu de l’Ukraine. Mais même si le Kremlin se montre intransigeant, le passage de l’Ukraine de l’offensive à la défense limiterait la perte continue de ses soldats, lui permettrait de consacrer davantage de ressources à la défense et à la reconstruction à long terme et de renforcer le soutien occidental en démontrant que Kiev dispose d’une stratégie viable visant des objectifs réalisables.
À plus long terme, ce pivot stratégique montrerait clairement à la Russie qu’elle ne peut pas simplement espérer survivre à l’Ukraine et à la volonté de l’Occident de la soutenir. Cette prise de conscience pourrait éventuellement convaincre Moscou de passer du champ de bataille à la table des négociations – une décision qui serait à l’avantage ultime de l’Ukraine, puisque la diplomatie offre la voie la plus réaliste pour mettre fin non seulement à la guerre mais aussi, à long terme, à l’occupation russe de l’Ukraine.
La situation actuelle sur le champ de bataille donne une image du verre à moitié plein et du verre à moitié vide.
D’un côté, l’Ukraine a fait preuve d’une détermination et d’une habileté stupéfiantes, non seulement niant la tentative de la Russie de la soumettre, mais reprenant également une partie considérable du territoire saisi par la Russie l’année dernière.
De l’autre côté du tableau se trouvent les énormes coûts humains et économiques de la guerre et le fait que la Russie a réussi, du moins pour l’instant, à recourir à la force pour s’emparer d’une partie importante du territoire ukrainien.
Malgré la contre-offensive tant annoncée de l’Ukraine, la Russie a en réalité gagné plus de territoire au cours de l’année 2023 que l’Ukraine. Dans l’ensemble, aucune des deux parties n’a réalisé de progrès significatifs. Les forces ukrainiennes et russes se sont battues jusqu’à l’impasse : une impasse s’est installée.
Que faut-il donc faire ?
Une option pour l’Occident serait de faire davantage de même, en continuant à fournir une quantité énorme d’armes à l’Ukraine dans l’espoir que cela permettra à ses forces de vaincre celles de la Russie.
Le problème est que l’armée ukrainienne ne montre aucun signe de capacité à percer les formidables défenses russes, quelles que soient la durée et l’intensité des combats. La défense a tendance à avoir l’avantage sur l’offensive, et les forces russes sont retranchées derrière des kilomètres de champs de mines, de tranchées, de pièges et de fortifications.
L’Occident peut envoyer davantage de chars, de missiles à longue portée et, à terme, d’avions de combat F-16. Mais il n’existe pas de solution miracle capable de renverser la tendance sur le champ de bataille.
Comme l’a récemment admis Valéri Zaloujny, le plus haut général ukrainien, «il n’y aura probablement pas de percée profonde et belle». Nous en sommes là sur le champ de bataille en Ukraine, et là où nous en sommes, cela ressemble au mieux à une impasse coûteuse.
Le temps ne jouera pas en faveur de l’Ukraine si une guerre de haute intensité se prolonge indéfiniment. L’économie russe et sa base industrielle de défense sont sur le pied de guerre. Moscou importe également des armes de Corée du Nord et d’Iran et a accès à des biens de consommation contenant des technologies qu’elle peut réutiliser à des fins militaires. Si la Russie devait renforcer sa présence militaire en Ukraine, elle disposerait d’un important réservoir de main-d’œuvre sur lequel s’appuyer. La Russie a également trouvé de nouveaux marchés pour son énergie, alors que les sanctions n’ont eu qu’un effet modeste sur l’économie russe. Poutine semble politiquement sûr et contrôle les leviers du pouvoir, depuis l’armée et les services de sécurité jusqu’aux médias et au discours public.
La Russie a en fait gagné plus de territoire en 2023 que l’Ukraine.
Pendant ce temps, en Ukraine, des soldats et des civils continuent de perdre la vie en grand nombre, l’armée brûle ses stocks d’armes et l’économie a diminué d’environ un tiers (même si elle commence à montrer des signes de croissance).
Parmi les partisans occidentaux de l’Ukraine, la lassitude envers l’Ukraine commence à peser sur leur volonté de maintenir le flux de soutien à Kiev. Les États-Unis restent au cœur de la fourniture de l’aide occidentale à l’Ukraine, mais l’opposition à l’octroi d’une aide supplémentaire importante se fait croissante au sein du Parti républicain, déjouant jusqu’à présent les demandes de nouveaux financements de l’administration Biden.
Le principal candidat à l’investiture républicaine à la présidentielle, l’ancien président Donald Trump, a toujours pris le parti de la Russie et pris ses distances avec les partenaires des États-Unis, notamment l’Ukraine. Le fait que Trump devance Biden dans les sondages dans les États clés ne fait qu’ajouter à l’incertitude quant à la trajectoire de la politique américaine. Et l’hésitation du soutien américain à l’Ukraine va accroître l’hésitation en Europe, où un membre de l’UE, la Slovaquie, a déjà décidé de cesser de fournir une aide militaire à Kiev.
L’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et le conflit qui a suivi à Gaza ont également attiré l’attention du monde entier, reléguant la guerre en Ukraine au second plan. Le problème n’est pas seulement que Washington est distrait ; l’armée américaine ne dispose que de ressources limitées et la base industrielle de défense américaine a une capacité de production bien trop limitée.
Les États-Unis sont à bout de forces car ils soutiennent deux partenaires engagés dans des guerres chaudes. Les analystes de la défense déclarent déjà que la stratégie de défense du pays est «insolvable», comme le dit une récente étude de RAND ; d’autres soutiennent que les États-Unis devraient consacrer leur attention et leurs ressources aux défis stratégiques dans l’Indo-Pacifique.
Il ne sera pas politiquement facile, ni pour l’Ukraine ni pour l’Occident, de faire face à ces sombres réalités stratégiques. Mais il est de loin préférable que Kiev et ses partisans adoptent une nouvelle stratégie qui rééquilibre les fins et les moyens plutôt que de continuer à suivre une voie qui a conduit à une impasse – et qui pourrait, d’ici peu, entraîner un déclin brutal dans le soutien occidental à l’Ukraine.
Washington doit prendre l’initiative de lancer des consultations avec l’Ukraine et ses alliés occidentaux visant à persuader Kiev de proposer un cessez-le-feu tout en passant d’une stratégie offensive à une stratégie défensive. L’Occident ne devrait pas faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle renonce à restaurer ses frontières de 1991 ou à tenir la Russie pour responsable des morts et des destructions causées par son invasion. Elle doit néanmoins chercher à convaincre les Ukrainiens qu’ils doivent adopter une nouvelle stratégie pour poursuivre ces objectifs.
Un cessez-le-feu sauverait des vies, permettrait à la reconstruction économique de démarrer et permettrait à l’Ukraine de consacrer les armes occidentales entrantes à investir dans sa sécurité à long terme plutôt que de dépenser rapidement ses armes sur un champ de bataille dans l’impasse. Les termes précis d’un cessez-le-feu – le moment, l’emplacement exact d’une ligne de contact, les procédures de retrait des armes et des forces, les dispositions relatives à l’observation et à l’application – devraient être élaborés sous une large supervision internationale, la plupart du temps probablement sous les auspices des Nations unies ou de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
Un cessez-le-feu n’entrerait en vigueur que si l’Ukraine et la Russie en acceptaient les termes. L’obéissance de Moscou n’est pas exclue. Les forces russes ont subi de lourdes pertes sur le champ de bataille, et l’acte d’agression du Kremlin s’est clairement retourné contre lui, en renforçant l’OTAN, la cohésion transatlantique et la détermination de l’Ukraine à se libérer à jamais de la sphère d’influence russe. Poutine pourrait bien saisir l’occasion pour arrêter l’effusion de sang et tenter de sortir la Russie du froid.
Il est cependant bien plus probable que Moscou rejette une proposition de cessez-le-feu. Poutine nourrit toujours de vastes objectifs de guerre en Ukraine et semble croire que la Russie a plus de pouvoir que l’Ukraine. Il suit sans aucun doute de près les sondages d’opinion aux États-Unis indiquant que le retour de Trump à la Maison-Blanche est une possibilité réaliste, une issue qui affaiblirait sûrement, voire mettrait fin, au soutien américain à l’Ukraine. Même si le Kremlin voulait éviter de rejeter catégoriquement une proposition de cessez-le-feu afin d’éviter les conséquences sur sa réputation, il pourrait riposter avec des conditions qui seraient certainement inacceptables pour l’Ukraine et l’Occident.
L’Ukraine doit adopter une stratégie défensive.
Pourtant, en fin de compte, tenter de négocier un cessez-le-feu entre Kiev et Moscou vaut moins le coup pour ce qu’il permettrait d’accomplir que pour ce qu’il révélerait. Même si la Russie devait rejeter une proposition de cessez-le-feu, il serait toujours logique que Kiev en propose un. Cela permettrait à l’Ukraine de prendre l’initiative politique, rappelant aux opinions publiques occidentales et au-delà que cette guerre reste une guerre d’agression russe. Le rejet d’un cessez-le-feu par le Kremlin aiderait les gouvernements occidentaux à maintenir et à renforcer les sanctions contre la Russie et aiderait l’Ukraine à obtenir un soutien militaire et économique à long terme.
Qu’un cessez-le-feu s’installe ou non, l’Ukraine doit s’orienter vers une stratégie défensive, s’éloignant de sa stratégie offensive actuelle. L’approche actuelle de Kiev est caractérisée par des coûts élevés et de faibles perspectives, ce qui place les Ukrainiens dans la position délicate de demander une aide occidentale illimitée au nom d’un effort dont les chances de succès sont réduites.
L’Ukraine devrait plutôt se concentrer sur le maintien et la reconstruction du territoire qu’elle contrôle actuellement, en inversant l’équation offensive-défense et en plaçant la Russie dans la position de devoir supporter les coûts exorbitants liés à la conduite d’opérations offensives contre les forces ukrainiennes bien retranchées et contre les forces aériennes élargies.
Même si elle passait à une stratégie défensive le long des lignes de front, l’Ukraine pourrait continuer à utiliser des armes à longue portée, des moyens navals et des opérations secrètes pour frapper les positions russes dans les zones arrière et en Crimée, augmentant ainsi le coût de la poursuite de l’occupation. Et si des preuves claires apparaissaient démontrant que la capacité ou la volonté militaire de la Russie faiblissait, l’Ukraine conserverait la possibilité de revenir à une stratégie plus offensive.
Un changement de stratégie dans ce sens renverserait la situation en Russie, obligeant ses forces à accomplir quelque chose dont elles ont jusqu’à présent montré qu’elles étaient incapables de le faire : des opérations offensives interarmes efficaces. Dans le même temps, ce changement permettrait d’économiser des vies et de l’argent aux Ukrainiens et de réduire leurs besoins de défense vis-à-vis de l’Occident, ce qui pourrait s’avérer essentiel si le soutien américain diminuait et que l’Europe devait en supporter la charge. L’Ukraine serait bien avisée de consacrer les ressources qu’elle reçoit à sa sécurité et à sa prospérité à long terme au lieu de les dépenser sur le champ de bataille pour peu de gains.
Persuader le président ukrainien Volodymyr Zelensky et l’opinion publique ukrainienne de changer de cap ne serait pas une tâche facile, compte tenu de la justice de leur cause et de tout ce qui a déjà été sacrifié. Mais la réalité est que ce qui a commencé comme une guerre nécessaire pour l’Ukraine – un combat pour sa survie même – s’est transformé en une guerre de choix, un combat pour reconquérir la Crimée et une grande partie de la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine.
Ce n’est pas seulement une guerre impossible à gagner ; c’est également un projet qui risque de perdre le soutien occidental au fil du temps. Il est bien plus logique pour l’Ukraine de veiller à ce que la majeure partie du pays sous le contrôle de Kiev devienne une démocratie prospère et sûre plutôt que de risquer l’avenir de la nation dans un effort militaire de longue haleine visant à récupérer un territoire encore sous contrôle russe. L’émergence de l’Ukraine en tant que démocratie prospère, résiliente et capable de se défendre constituerait une défaite retentissante pour l’ambition russe.
Les amis occidentaux de l’Ukraine peuvent et doivent adoucir ce qui serait une pilule amère pour les Ukrainiens. Les États-Unis et certains membres de l’OTAN (une coalition d’amis volontaires de l’Ukraine) devraient s’engager non seulement à apporter une aide économique et militaire à long terme, mais également à garantir l’indépendance de l’Ukraine. Cet engagement serait calqué sur l’article 4 du Traité de l’OTAN, qui prévoit des consultations immédiates chaque fois que «l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité» d’un membre est menacée. L’Union européenne, qui a récemment annoncé son intention d’entamer des négociations d’adhésion avec Kiev, devrait accélérer le calendrier d’adhésion de l’Ukraine et lui proposer entre-temps un accord spécial «EU-lite». Les alliés occidentaux devraient également indiquer clairement que la plupart des sanctions contre la Russie resteraient en vigueur jusqu’à ce que les forces russes quittent l’Ukraine, et qu’elles aideraient l’Ukraine à restaurer son intégrité territoriale à la table des négociations.
Il est fort possible que les perspectives d’un cessez-le-feu mutuellement convenu et de négociations ultérieures sur le territoire s’améliorent sensiblement après l’élection présidentielle de 2024 aux États-Unis. Si le vainqueur s’engage à poursuivre la solidarité transatlantique et à poursuivre les efforts visant à garantir la sécurité et la souveraineté de l’Ukraine, Poutine n’aurait aucune raison de présumer que le temps joue en faveur de la Russie. Mais les élections américaines auront lieu dans un an et elles pourraient aboutir à un résultat qui laisserait l’Ukraine dans le pétrin. Ni Washington ni Kiev ne devraient courir ce risque. Les États-Unis doivent travailler dès maintenant avec l’Ukraine pour s’orienter vers une nouvelle stratégie qui reflète les réalités militaires et politiques. Agir autrement, c’est parier de manière imprudente sur l’avenir de l’Ukraine.
source : Foreign Affairs via Bruno Bertez
par Francesca de Villasmundo - Le 17/11/2023.
Les fonctionnaires du département d’État et de Capitol Hill s’en prennent à l’administration Biden pour son soutien inconditionnel à Israël. Un mémorandum divulgué par le département d’État pointerait du doigt le président Joe Biden, coupable de diffusion de «désinformation» sur le nouveau conflit entre le Hamas et Israël.
«Des dizaines d’employés du département d’État ont signé des notes internes adressées au secrétaire d’État Antony J. Blinken, exprimant leur profond désaccord avec l’approche de l’administration Biden concernant la campagne militaire israélienne à Gaza» lit-on dans le New York Times.
L’administration Biden est face à un nouveau problème : un mémorandum interne du département d’État, signé par une centaine de responsables, accuse le président de «diffuser de la désinformation» sur la guerre entre Israël et le Hamas. Le mémorandum n’est pas un cas isolé ces dernières semaines. Rien qu’aujourd’hui, plus de 400 responsables politiques et membres du personnel d’une quarantaine d’agences gouvernementales, écrit encore le New York Times, ont envoyé une lettre de protestation au président l’exhortant à appeler de toute urgence à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza et à pousser Israël à autoriser l’arrivée de l’aide humanitaire en territoire palestinien. Dans cette note féroce, la Maison-Blanche est accusée de complicité dans le «génocide» de Gaza.
Axios a révélé que le mémorandum a été préparé par un jeune diplomate, dont le nom n’est pas divulgué, qui a déjà accusé Biden de «complicité dans le génocide» à Gaza sur les réseaux sociaux. Signé par une centaine de responsables du département d’État et de l’USAID (l’agence américaine pour le développement et la coopération), le mémorandum accuse le président d’avoir répandu de la «désinformation» dans son discours du 10 octobre, dans lequel il a exprimé son soutien à Israël, sans toutefois donner des exemples précis. Un cessez-le-feu est demandé et un effort pour libérer les otages est recommandé, mais en les mettant sur le même plan que les prisonniers palestiniens. Enfin, certains soutiennent que Biden devrait faire davantage pour contrer les actions d’Israël accusé de crimes de guerre. Dans l’ensemble, note Axios, une partie du langage utilisé dans le texte ressemble exactement aux slogans des manifestations de la gauche du Parti démocrate.
Depuis la guerre du Vietnam, le département d’État dispose d’un «canal de dissidence» par lequel les diplomates peuvent exprimer librement des opinions contraires à la politique officielle : ceci pour laisser de la place à la voix des ambassades lointaines, mais aussi à une partie du staff des affaires étrangères, libre de désapprouver la politique étrangère nationale. Toutefois, ces avis doivent rester confidentiels et ne pas filtrer.
Le mémo, transmis le 3 novembre, s’ouvre sur une référence immédiate à l’attaque du Hamas du 7 octobre. Les auteurs se concentrent cependant dans les cinq pages de note sur les représailles souhaitées par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Tout en soutenant Israël, selon les auteurs de la lettre, le président Biden devrait faire davantage pour remettre en question les actions israéliennes, bien qu’il ait exprimé à plusieurs reprises son inquiétude quant aux implications humanitaires à Gaza. Les actions visées par le mémo incluent la coupure de l’électricité, la limitation de l’aide et la réalisation d’attaques qui ont entraîné le déplacement de centaines de personnes, ce qui constitue «tous des crimes de guerre et/ou des crimes contre l’humanité au regard du droit international». Le résumé continue :
«Pourtant, nous n’avons pas réévalué notre position à l’égard d’Israël. Nous avons doublé notre aide militaire inébranlable sans directives claires ou réalisables».
En outre, le document pointe du doigt les doutes émis par le président sur le nombre réel de morts à Gaza, en faisant référence aux déclarations du 27 octobre dernier, lorsque Biden avait admis qu’il «n’avait pas confiance» dans les chiffres fournis par le ministère de la Santé à Gaza.
Le mémo élargit la vision à l’attitude américaine plus générale dans l’ensemble du Moyen-Orient : en plus de cela, l’administration Biden est blâmée pour l’échec du projet à deux États, que le président, depuis la campagne électorale, a toujours déclaré qu’il poursuivra. De l’accusation de désinformation, le memorandum accuse ensuite les membres de la Maison-Blanche et du Conseil de sécurité nationale d’avoir fait preuve de mépris pour la vie des Palestiniens, en fournissant une réticence documentée à la désescalade et un manque de prévoyance stratégique bien avant le 7 octobre.
Le passage dans lequel il précise l’erreur du président des États-Unis est intéressant : «Évitant la réalité évidente selon laquelle l’occupation israélienne de la terre palestinienne est au centre du conflit, Biden a décrit les Palestiniens soit comme de méchants terroristes, soit comme des civils innocents, méritant une protection humanitaire. Mais les Palestiniens sont avant tout des acteurs politiques qui recherchent l’autodétermination et refusent d’être ignorés. Le langage déviant et idéologique de Biden : «Les terroristes ne gagneront pas. La liberté gagnera» – ignore que le terrorisme palestinien et l’occupation israélienne renforcent les injustices et font tous deux obstacles à la paix».
Renaud Girard, grand reporter du Figaro, se souvenait, il y a quelques jours :
«À Gaza, le soir des accords de paix du 13 septembre 1993, j’ai vu des enfants palestiniens embrasser des soldats israéliens».
Paix, souvenir lointain et espoir ineffable…
par Philip Giraldi - Le 12/11/2023.
Mardi dernier, la Chambre des représentants des États-Unis, située dans l’aile sud du Capitole, a été le théâtre d’une répugnante expression de cruauté perverse. La Chambre, qui se distingue depuis longtemps par son aversion pour la vérité, la justice et ce qui était autrefois l’idéal américain, est complètement corrompue par des intérêts particuliers qui ont acheté une écrasante majorité de législateurs, y compris les dirigeants des deux principaux partis politiques. Dans le domaine de la politique étrangère, ainsi que dans de nombreuses questions nationales et constitutionnelles, il n’y a pas de lobby plus puissant que celui de l’État d’Israël, et son pouvoir a été pleinement mis en évidence mardi après-midi lorsque la député Rashida Tlaib a été l’objet d’une résolution de censure1 pour le crime d’être d’ascendance palestinienne et de s’élever contre le génocide actuel de son peuple par l’État juif. Presque tous les républicains ont voté pour la condamner, de même qu’un nombre considérable de ses collègues démocrates.
Le lendemain, la Maison-Blanche a ajouté sa propre condamnation de Tlaib, en se concentrant spécifiquement sur la phrase «de la rivière à la mer» qu’elle a utilisée, un slogan qui, pour les besoins de la cause, a été assimilé, par des gens comme les membres de la fanatique Ligue sioniste antidiffamation (ADL), à un appel arabe à l’éradication d’Israël. L’infâme directeur de l’ADL, Jonathan Greenblatt, a crié à l’«antisémitisme» et l’ADL a répété que «Du fleuve à la mer» est un appel du Hamas à l’anéantissement d’Israël, et affirmé que ce prétendu appel à la coexistence arabo-juive, était une couverture pour le terrorisme.
Mais le but de Tlaib était de raviver la souvenir de la Palestine d’antan. Elle a expliqué que la phrase était «un appel à la liberté, aux droits de l’homme et à la coexistence pacifique, et non à la mort, à la destruction ou à la haine». Les manifestants pro-palestiniens utilisent également cette expression pour plaider pour la création indéfiniment reportée d’un État palestinien, mais des groupes comme l’ADL préfèrent affirmer que leur militantisme constitue un «soutien matériel au Hamas» et, comme le Hamas est un groupe terroriste inscrit sur la liste des États-Unis, cela équivaut à une aide aux terroristes. Mme Tlaib a également particulièrement irrité la Maison-Blanche en publiant récemment une vidéo en ligne accusant le président Biden de soutenir le génocide dans la bande de Gaza, une affirmation difficile à contester.
On pourrait arguer que les membres du Congrès sont protégés, comme les autres citoyens, par le premier amendement qui garantit la liberté d’expression, mais il devient de plus en plus évident que cette garantie ne s’applique pas lorsqu’il s’agit d’Israël, que ce soit dans les couloirs du Congrès ou sur les campus universitaires, où les groupes palestiniens sont harcelés et ostracisés. Le vote de censure contre Rashida Tlaib peut être considéré comme une expression de la volonté des deux partis de protéger l’État d’Israël de toute critique. Rashida Tlaib n’a enfreint aucune loi, n’a menacé personne et n’a pas appelé à la destruction d’aucun État, pourtant, elle a été accusée par pas mal de ses camarades à la Chambre de quelque chose comme un crime contre l’humanité, parce qu’elle a critiqué un État qui est considéré comme l’un des plus proches alliés de l’Amérique, un de ses meilleurs amis et la seule démocratie au Moyen-Orient. Tout cela est un ramassis de mensonges. Israël n’est pas un allié, car cela implique un minimum de réciprocité, un mot qui n’existe apparemment pas en hébreu. Et dans la crise actuelle, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a démontré qu’il ne tiendrait aucun compte de l’intérêt américain de freiner le massacre, même si Blinken-Biden le suppliaient. Quant à l’argument de la démocratie, Israël n’accorde la citoyenneté avec tous les droits qu’aux juifs, ce qui n’est guère une mesure démocratique. Apparemment, il n’est même pas question d’interrompre l’aide massive des États-Unis, y compris les 14,5 milliards de dollars actuellement consacrés à l’extermination des Palestiniens. Israël obtiendra toujours tout ce qu’il veut et c’est lui qui posera les termes de sa relation avec Washington.
Les déclarations de Mme Tlaib s’inscrivent dans le contexte d’une Maison-Blanche qui se croit libre de fournir des bombes à Israël pour massacrer les enfants palestiniens, en gardant secret le nombre d’avions d’armes qui sont arrivés en Israël ou qui sont en chemin. Et puis il y a des membres du Congrès comme le sénateur Lindsey Graham de Caroline du Sud qui se croient libres de prôner une «guerre totale» contre ce qu’il appelle «la population la plus extrémiste de la planète», c’est-à-dire les Palestiniens. Mais la critique verbale de ce qui est clairement un génocide et une violation massive du droit international qui rend le gouvernement américain complice d’un crime de guerre est interdite, et l’on peut même craindre que la censure qui s’est abattue sur Mme Tlaib ne devienne la norme et le fondement d’une forme de criminalisation de toute critique d’Israël, qui partirait du principe que tous les gens qui critiquent cet état sont ipso facto des antisémites et que les mots eux-mêmes constituent un «crime de haine».
Considérons un instant les élus dont le comportement a posé problème avant que Mme Tlaib ne tombe en disgrâce mais qui sont toujours en fonction sans avoir été confrontés à la moindre procédure visant à définir ce qu’un député a le droit de faire. Au-delà de l’appel incontestable du sénateur Lindsey Graham à un meurtre de masse, il y a le sénateur Bob Menendez du New Jersey dont la tendance apparente à accepter des pots-de-vin a fait l’objet d’un scandale particulièrement choquant, en partie parce qu’il avait accumulé un butin dont on a retrouvé 480 000 dollars en espèces dans les poches de ses vestes, les placards et un coffre-fort, ainsi que 13 lingots d’or, dont deux d’un kilo d’une valeur de plus de 100 000 dollars. Les deux hommes se promènent toujours sans avoir été confrontés à la moindre résolution de censure !
L’amour d’Israël pour les États-Unis, si tant est qu’il en ait, est superficiel. Rappelez-vous un instant les déclarations des premiers ministres israéliens sur la nature de la relation. Prenons par exemple celle de Ariel Sharon en 2001 : «Chaque fois que nous faisons quelque chose, vous me dites que les Américains feront ceci ou cela. Je veux vous dire quelque chose de très clair : ne vous inquiétez pas de la pression américaine sur Israël. Nous, le peuple juif, contrôlons l’Amérique et les Américains le savent… Je me fiche de ce que pense le peuple américain, le Congrès m’appartient !» Ou encore la célèbre boutade de Netanyahou, également en 2001 : «L’Amérique est quelque chose que l’on peut très facilement circonvenir !» Voilà donc ce que les dirigeants du «meilleur ami de l’Amérique» pensent réellement des États-Unis et de son peuple ! C’est une vache à lait que l’on trait et que l’on exploite à des fins de couverture politique avant de s’en débarrasser une fois qu’elle n’est plus utile.
Sharon a également déclaré : «Je jure que si j’étais un simple civil israélien et que je rencontrais un Palestinien, je le brûlerais et je le torturerais avant de le tuer». Cette situation sans issue explique pourquoi les habitants de Gaza ont explosé de rage le 7 octobre. La Palestine était une seule nation, du Jourdain à la mer Méditerranée, lorsqu’Israël a été fondé en 1948. Cela fait trois quarts de siècle qu’Israël procède au nettoyage ethnique des Palestiniens, vole et pille leurs terres, remplace ou éradique des centaines de villages. Et depuis près de deux décennies, l’état colonial assiège Gaza, affame massivement les Gazaouis et se livre, en ce moment même, à un massacre génocidaire.
Au cours des combats qui ont précédé l’indépendance d’Israël, trois quarts de million de Palestiniens ont été chassés de leurs maisons et envoyés dans des camps de réfugiés par les milices israéliennes, sans compter les dizaines de milliers de personnes qui ont été purement et simplement tuées. Aujourd’hui, les camps de réfugiés de Gaza sont bombardés, de même que les églises, les hôpitaux, les écoles et les immeubles d’habitation, et nous venons d’apprendre que certains responsables israéliens envisagent d’utiliser une de leurs bombes nucléaires pour anéantir complètement la bande de Gaza. Il est surprenant que les Palestiniens aient fait preuve d’autant de patience pendant si longtemps.
Le système politique américain s’est laissé corrompre par Israël, ce qui est très dommageable. Dans ce cadre, il est important de se demander ce que les relations avec Israël ont apporté à l’Américain moyen dont les impôts soutiennent l’entreprise sioniste et son plan d’élimination des Palestiniens. La réponse est que rien de bon n’est sorti de cette soi-disant alliance, qui a coûté aux États-Unis 260 milliards de dollars (en prix constants) d’aide directe depuis 1946. À cela s’ajoute la grosse somme de 14,5 milliards de dollars approuvée plus récemment et qui doit constituer une sorte de fonds de guerre pour permettre à Netanyahou d’écraser les Palestiniens. Israël reçoit régulièrement 3,8 milliards de dollars par an en aide directe du Trésor américain, un cadeau de Barack Obama, soit plus que ce que tous les autres pays reçoivent à eux tous. À cela s’ajoutent, plus ou moins officieusement, des sommes considérables provenant de projets militaires spéciaux et conjoints, d’organisations caritatives douteuses et de conseils en développement étatiques, ce qui porte le total à environ 10 milliards de dollars par an, sans compter les milliards d’aide financière qui sont en réalité des pots-de-vin versés à l’Égypte et à la Jordanie pour qu’elles restent en paix avec l’État hébreu. L’aide de l’Oncle Sam contribue à faire d’Israël un pays très riche qui peut se permettre d’offrir à ses citoyens juifs des soins de santé et un enseignement supérieur gratuits, ainsi que des logements subventionnés.
Le fait d’être lié charnellement à l’État juif présente un inconvénient considérable : Cela oblige les États-Unis à recourir régulièrement à leur droit de véto aux Nations unies, pour protéger leur état client ainsi que leur implication dans des guerres inutiles au Liban, en Irak, en Syrie et en Libye, l’Iran étant le prochain pays en ligne de mire. Israël n’a pas non plus hésité à tuer des Américains lorsqu’il estimait que les États-Unis ne soutenaient pas assez ses intérêts, et la Maison-Blanche est tellement coincée dans son «alliance» qu’elle a couvert les crimes commis contre ses propres citoyens. L’assassinat par un sniper, l’année dernière, de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, qui n’a arraché qu’un soupir au département d’État dominé par des juifs qui se sont empressés de corroborer les mensonges israéliens sur le meurtre, en est un excellent exemple. Et puis il y a les 34 marins tués et les 172 autres blessés sur l’USS Liberty dans les eaux internationales le 8 juin 1967. Ce navire de renseignement de la marine américaine, en grande partie non armé, surveillait les combats en cours avec l’Égypte lorsqu’il a été attaqué par des avions et des torpilleurs israéliens. Les sauveteurs envoyés des porte-avions américains pour aider le navire ont été rappelés par le président Lyndon B. Johnson, qui a également orchestré une opération de camouflage exonérant Israël de toute responsabilité. On espère que lui et son secrétaire à la défense Robert MacNamara brûlent aujourd’hui en enfer.
Le gouvernement américain est si peu enclin à remettre Israël en question que beaucoup pensent que des influences occultes sont en jeu, y compris peut-être l’affaire du trafic sexuel pédophile Jeffrey Epstein/Mossad. On sait depuis longtemps que les candidats à de hautes fonctions aux États-Unis sont approchés par des agents du lobby sioniste et contraints de signer un engagement de soutien à Israël. En retour, les candidats dociles reçoivent des contributions politiques substantielles et une bonne couverture médiatique. S’ils disent «non», ils risquent fort de perdre les élections et de connaître le sort de Cynthia McKinney, Charles Percy, William Fulbright, Pete McCloskey et Paul Findley.
James Traficant, membre du Congrès de l’Ohio, a peut-être été celui qui a critiqué le pouvoir d’Israël le plus agressivement dans les années 1980 et 1990 au Congrès. Il était forcément controversé et il a finalement fait sept ans de prison pour corruption, dans ce que beaucoup ont considéré plus tard comme un coup monté par le gouvernement. Il avait affirmé, entre autres, qu’«Israël a une puissante mainmise sur le gouvernement américain», expliquant qu’Israël «contrôle une grande partie de notre politique étrangère» et «influence une grande partie de notre politique intérieure». Il a affirmé de manière tout à fait crédible que l’ancien fonctionnaire du Pentagone Paul Wolfowitz travaillait pour Israël et avait «manipulé» le président George W. Bush pour qu’il décide l’invasion désastreuse de l’Irak.
Dans les années 1990, Traficant a affirmé : «Nous menons la politique expansionniste d’Israël et tout le monde a peur de le dire. Ils contrôlent une grande partie des médias, ils contrôlent une grande partie du commerce du pays et ils contrôlent puissamment les deux organes du Congrès. Ils possèdent le Congrès». Si Traficant était encore parmi nous, il serait étonné de voir à quel point l’influence juive s’est en fait accrue, avec l’adoption par 35 États de règles ou d’une législation punissant les partisans du boycott d’Israël, et des projets de loi en cours d’examen au Congrès autorisant une guerre automatique contre l’Iran et même l’expulsion des Palestiniens des États-Unis. Le département d’État dispose d’un ambassadeur chargé de surveiller ce que l’on appelle l’antisémitisme et la Maison-Blanche a récemment déclaré une guerre contre ce qu’elle décrit comme une «montée de l’antisémitisme».
Actuellement, tout opposant à l’engagement des États-Unis aux côtés d’Israël dans son extermination de la population arabe qu’il contrôle est qualifié d’antisémite et prendre la défense des Palestiniens devient un bon moyen de se faire renvoyer de l’université et de se retrouver au chômage. Les amis d’Israël dressent la liste des étudiants qui soutiennent les Palestiniens et font circuler leurs noms pour qu’ils ne trouvent pas d’emploi une fois qu’ils seront diplômés. Ce qui est arrivé à Rashida Tlaib n’est que le dernier affront à la dignité et au bon sens de la Constitution américaine, mais elle ne sera certainement pas la dernière victime du lobby juif, qui doit être dénoncé pour ce qu’il est, c’est-à-dire un agent de l’État d’apartheid israélien, et empêché de décider unilatéralement de politiques dont nous tous, Américains, devons payer le prix au Moyen-Orient.
source : The Unz Review
Traduction Dominique Muselet
par Michael Brenner - Le 10/11/2023.
La politique étrangère des États-Unis a mis le pays sur la voie d’un monde fait de rivalités, de luttes et de conflits pour le proche avenir. Washington a déclaré la «guerre» à la Chine, à la Russie et à tous ceux qui s’associent à ces deux pays.
Cette «guerre» est globale – diplomatique, financière, commerciale, technologique, culturelle, idéologique. Elle fusionne implicitement une rivalité présumée entre grandes puissances pour la domination dont s’ensuivrait un choc des civilisations : l’Occident dirigé par les États-Unis contre les États civilisations que sont la Chine, la Russie et, potentiellement, l’Inde.
L’action militaire directe n’est pas explicitement incluse, mais les affrontements armés ne sont pas absolument exclus. Ils peuvent se produire par l’intermédiaire de proxys, comme en Ukraine. Ils peuvent être déclenchés par la volonté de Washington de soutenir Taïwan en tant que pays indépendant.
Note du traducteur : Cette analyse fait un rapide état des lieux de la position géopolitique étasunienne, russe et chinoise dans le monde et propose des alternatives à cet état de «guerre permanente» que les États-Unis imposent au reste du monde. J’ai ajouté quelques commentaires pour préciser les causes profondes de cette situation géopolitique.
Une série d’examens officiels du ministère de la Défense confirment les déclarations des plus hauts fonctionnaires et commandants militaires américains selon lesquelles un tel conflit est probable au cours de la décennie. Les plans de guerre sont bien établis. Cette approche agressive transforme implicitement l’ennemi chinois en un Japon impérial des temps modernes, en dépit des risques catastrophiques inhérents à une guerre entre puissances nucléaires.
L’extrémisme de cette stratégie militaire, qui vise à consolider et à étendre sa domination mondiale, est mis en évidence par la dernière déclaration sur les capacités de guerre requises.
Les recommandations qui viennent d’être promulguées par la commission bipartite du Congrès sur la posture stratégique comprennent le développement et la mise en place de «défenses aériennes et antimissiles intégrées au territoire national, capables de dissuader et de vaincre les attaques coercitives de la Russie et de la Chine, et de déterminer les capacités nécessaires pour garder une longueur d’avance sur la menace nord-coréenne».
Ces propositions ont été approuvées par l’ancien chef d’état-major interarmées, le général Mark Milley, lors de l’entretien qu’il a accordé après son départ à la retraite, dans lequel il a proposé d’ajouter jusqu’à 1000 milliards de dollars au budget actuel de la défense afin de créer les capacités requises. [On voit là qui va finalement être le grand gagnant d’une telle diplomatie, NdT]
Le président Joe Biden, dans l’interview qu’il a accordé ce week-end à l’émission «60 Minutes», a réitéré ces perspectives majoritaires en faisant preuve d’un optimisme débordant :
«Nous sommes les États-Unis d’Amérique, pour l’amour de Dieu, la nation la plus puissante de l’histoire du monde».
Il s’agit pourtant du pays dont le bilan des combats depuis 1975 est d’une victoire, deux nuls et quatre défaites – ou cinq défaites si l’on inclut l’Ukraine. (Ce tableau exclut Grenade, qui n’était qu’une sorte de mêlée d’entrainement). En outre, le stock américain de munitions d’artillerie de 155 mm est totalement épuisé, tout comme celui de ses alliés.
Ce positionnement stratégique historique est la cause des implications les plus graves pour la sécurité et le bien-être des États-Unis – et il façonnera les affaires mondiales au XXIe siècle.
Pourtant, il a été pris en l’absence totale de débat sérieux dans l’ensemble du pays, au Congrès, au sein de la communauté de la politique étrangère, dans les médias et – ce qui est le plus étonnant – au plus haut niveau du gouvernement également. [Il a par contre été largement promu par les médias grand public qui ont instillé ce «positionnement stratégique» comme étant une évidence dans les esprits des dirigeants occidentaux qui sont les premiers lecteurs de ces médias. NdT]
Cette dernière lacune est illustrée par la superficialité des déclarations de Biden, du secrétaire d’État Antony Blinken, du conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, de la vice-présidente Kamala Harris, du secrétaire à la défense Lloyd Austin, de Milley et de leurs collaborateurs. [Parce qu’ils savent intuitivement qu’il faut penser comme cela, puisque les médias le disent, mais sans savoir vraiment pourquoi, NdT]
Nous n’avons entendu aucune explication sobre et rigoureuse expliquant en quoi et comment la Chine ou la Russie représentent une menace si manifeste qu’elle nous oblige à nous engager dans une confrontation totale. [Justement parce qu’il n’y en a pas, les médias ne pouvant en présenter aucune de valable. Il faut juste les croire sur parole, la répétition finissant par transformer leurs simples affirmations en une réalité, NdT]
Nous n’avons pas non plus entendu parler de stratégies alternatives, de leurs avantages et de leurs inconvénients, ni d’exposés sincères des coûts qu’entraînera leur mise en œuvre. Et surtout, le silence règne sur ce qui se passera si cette stratégie audacieuse, fondée sur le «tout ou rien», échoue, en tout ou en partie. [L’objectif réel n’étant pas de définir des gains stratégiques futurs, ni le coût pour le contribuable, mais le profit immédiat pour un système économique ultralibéral basé sur une économie de guerre, NdT]
L’ascension fulgurante de la Chine et la réémergence de la Russie en tant que puissance digne de ce nom sont des évolutions que les observateurs attentifs constatent depuis un certain temps déjà. Pour la Russie, les dates marquantes peuvent être identifiées.
La première a été le discours du président russe Vladimir Poutine à la conférence de Munich sur la sécurité en 2007. Il y a clairement exprimé son rejet du scénario occidental qui reléguait la Russie à une position subalterne dans un système mondial organisé selon des principes et des intérêts définis en grande partie par les États-Unis.
Qu’il s’agisse de la mondialisation néolibérale ou, en pratique, de l’hégémonie américaine, il a considéré ce scénario comme inacceptable. Au lieu de cela, Poutine a présenté les concepts jumeaux de multipolarité et de multilatéralisme. Tout en soulignant le statut souverain et l’intérêt légitime de tous les États, sa vision ne prévoyait pas de conflit ou de rivalité implacable. Au contraire, il envisageait la délimitation des relations internationales comme une entreprise collective visant un gain mutuel fondé sur le respect mutuel de l’identité et des intérêts fondamentaux des uns et des autres.
Washington, cependant, l’a interprété différemment. Dans leur esprit, Poutine a jeté un pavé dans la mare du projet de mondialisation supervisé par les États-Unis et leurs partenaires. [Rejeter l’ordre ultralibéral que les multinationales occidentales veulent imposer au reste du monde est un casus belli pour les plus hauts dirigeants occidentaux, NdT]
L’administration du président George W. Bush a donc jugé que la Russie devenait gênante et devait être contenue, que son influence devait être limitée. [Qu’une telle attaque contre l’ordre néolibéral devait être bloquée immédiatement, NdT]. Cet objectif a motivé la campagne visant à faire entrer l’Ukraine et la Géorgie dans l’OTAN, le parrainage de l’attaque géorgienne vouée à l’échec contre l’Ossétie du Sud, la tentative de bloquer la construction d’un nouveau gazoduc entre la Russie et l’Allemagne et l’établissement de conditions strictes pour les échanges commerciaux. [Sans oublier les tentatives de révolutions colorées en Biélorussie et en Asie centrale, le financement de médias et de politiques de l’opposition russe, le mandat d’arrêt de la CPI contre Poutine et son outrageuse diabolisation médiatique, NdT]
Elle a culminé avec le coup d’État du Maïdan à Kiev en 2014 et le renforcement de l’Ukraine en tant que puissance capable de maintenir la Russie à sa place. Nous connaissons la suite de cette histoire.
Ensuite, l’image de Poutine comme un diable machiavélique travaillant sans relâche pour paralyser les États-Unis a reçu une épaisse couche de vernis grâce au montage politique du Russiagate – un stratagème concocté par la candidate à la présidentielle Hillary Clinton et ses alliés afin d’expliquer comment elle pouvait perdre une élection contre quelqu’un qui avait commencé sa campagne en automne avec une cote de popularité personnelle défavorable de 67%.
La confrontation avec la Chine n’est pas marquée par des événements ou des points de décision aussi clairement visibles. La désignation de la Chine comme challenger des États-Unis en tant que suprématie mondiale s’est cristallisée plus graduellement.
C’est la montée en puissance de l’Empire du Milieu dans toutes ses dimensions de puissance et de capacité nationales qui a d’abord suscité l’inquiétude, puis la peur. Ce rival exigeant était devenu une menace pour la croyance fondamentale en l’exceptionnalisme et la supériorité des États-Unis. Il s’agissait donc d’une menace existentielle au sens propre du terme.
(«Cette ville n’est pas assez grande pour nous deux !» est une réplique familière aux étasuniens pour la façon dont elle ponctue les épreuves de force dans des centaines de westerns. Aujourd’hui, elle s’étend à la politique étrangère, résumant parfaitement l’attitude de Washington à l’égard de Pékin. Au lieu de cela, pourquoi ne pas inviter l’autre à prendre un verre au Long Branch et à discuter longuement ? Ce serait tellement plus agréable).
La série de différends sur telle ou telle sujet n’étant que le symptôme plutôt que la cause de l’antagonisme mêlé de crainte qui conduit les États-Unis à traiter la Chine comme un ennemi mortel. Lorsque l’on examine la chronologie des événements, il devient évident que l’acte d’accusation étasunien est loin de justifier cette conclusion. [Mais là encore c’est la propagande médiatique qui va, toujours par sa répétition, transformer cet «acte d’accusation» en un jugement dument validé «la Chine est un danger pour les États-Unis», NdT]. Du coup, le point de vue à la mode – et désormais officiel – est que tout est de la faute de la Chine.
Le président Xi Jinping et ses collaborateurs ont soi-disant laissé passer l’occasion de rejoindre la communauté des nations libérales tournée vers l’extérieur ; ils sont devenus de plus en plus répressifs chez eux – se disqualifiant ainsi du partenariat avec les démocraties ; ils ont été agressifs en faisant valoir leurs revendications territoriales en mer de Chine méridionale ; ils n’ont pas apaisé leurs différends avec leurs voisins, en particulier avec le Japon ; et ils se sont écartés de la ligne occidentale (c’est-à-dire étasunienne) à l’égard de l’Iran tout en négociant un modus vivendi avec l’Arabie saoudite.
Plus près de nous, la Chine est accusée d’exploiter de vastes réseaux d’espionnage aux États-Unis dans le but de s’approprier de précieuses technologies de pointe, de manipuler systématiquement les transactions commerciales à son avantage et d’étendre son influence culturelle dans une société américaine poreuse.
Dans cet acte d’accusation, aucune référence n’est faite aux actions douteuses des États-Unis. Le bilan de Washington en tant que citoyen du monde est pourtant loin d’être irréprochable. En ce qui concerne plus particulièrement la Chine, c’est Washington qui a pris les mesures de loin les plus provocatrices.
Rappelons l’emprisonnement de la directrice financière de Huawei à Vancouver sur l’insistance de la Maison Blanche de Trump pour des motifs spécieux (violation de la propre campagne de sanctions illégales de Washington contre l’Iran) afin de contrecarrer le succès de l’entreprise à devenir un acteur dominant dans le domaine des technologies de l’information. L’ancien président Donald Trump l’a lui-même admis en déclarant que les États-Unis pourraient s’abstenir de la poursuivre si la Chine était prête à céder à ses exigences dans les négociations commerciales bilatérales.
L’ultime provocation a été la série de mesures prises à l’égard de Taïwan, qui ont clairement indiqué l’intention de Washington d’empêcher son intégration dans la République Populaire de Chine. Ils ont ainsi franchi la plus indélébile des lignes rouges, celle que les États-Unis ont eux-mêmes contribué à tracer et qu’ils ont respectée pendant un demi-siècle. Cela revient à ce qu’un aristocrate de la vieille Europe en gifle un autre avec ses gants en public. Une invitation sans équivoque à un duel qui exclut toute négociation, médiation ou compromis possible.
Les États-Unis trouvent qu’il est beaucoup plus facile de traiter avec des ennemis manifestes, comme l’URSS, que de partager la scène internationale avec des pays qui les égalent en puissance, quel que soit le degré de menace qu’ils représentent pour la sécurité nationale américaine. Cette dernière est beaucoup plus difficile à gérer pour les Américains, que ce soit sur le plan émotionnel, intellectuel ou diplomatique.
D’où la tendance croissante à caractériser la Chine non seulement comme un rival pour l’influence mondiale, mais aussi comme une menace. Il en résulte une caricature des ambitions de la Chine et une réduction des perspectives de développement d’une relation de travail entre pays égaux.
Une énorme quantité d’énergie est consacrée à cette entreprise délirante. La cible est le public étasunien lui-même. Il s’agit d’une forme bizarre de thérapie de conversion visant à substituer à l’ennuyeuse réalité une version de la réalité inventée de toutes pièces.
La preuve éclatante de ce traitement auto-administré se trouve régulièrement dans les pages du New York Times. Chaque jour, nous avons droit à deux ou trois longs articles sur ce qui ne va pas en Chine, sur ses épreuves et ses tribulations. Aucun événement n’est trop récurrent ou lointain pour ne pas être utilisé dans un diagnostic exagéré d’une maladie sociale ou politique. Les extrêmes auxquels les rédacteurs se livrent dans ce programme de rééducation relèvent de la pathologie. [On revient toujours à cet incessante propagande médiatique, un bourrage de crâne auquel il est difficile d’échapper quand on le subit quotidiennement, NdT]
La menace que représente la Chine porte sur une image de soi exaltée plus que sur des intérêts tangibles. À la base, le problème est psychologique.
Lorsque l’administration Biden est entrée en fonction, le décor était déjà planté pour la déclaration de guerre et l’adoption de mesures concrètes dans ce sens. [La mise en place de la stratégie anti-chinoise a été faite sous Obama, Trump a commencé à l’appliquer, Biden l’a continué, ce qui montre bien que ce n’est pas une décision du président en place mais d’une structure bureaucratique sous-jacente, non élue et dont les décisions ne sont pas soumises au débat démocratique, NdT]
Mais il est étrange qu’un engagement aussi important ait été pris par une équipe d’individus aussi terne, avec à sa tête un président diminué et distrait. Cela peut être attribué à deux facteurs.
Le premier est la vision dogmatique du monde des dirigeants. Leur vision représente une intégration complète du fameux mémo de Paul Wolfowitz de 1992 exposant une stratégie multiple visant à consolider et à étendre la domination mondiale des États-Unis à perpétuité.
Le deuxième est la passion des néoconservateurs pour façonner d’autres pays à l’image des États-Unis. Ce mélange a été agrémenté d’un soupçon d’idéalisme wilsonien à l’ancienne et d’un filet d’humanitarisme issu du mouvement de la Responsabilité de protéger (R2P).
Ce mélange puissant était devenu une orthodoxie pour la quasi-totalité de la communauté de la politique étrangère américaine. En outre, une version rudimentaire a gagné l’adhésion de la classe politique et a façonné la pensée du Congrès, dans la mesure où ses membres réfléchissent aux relations extérieures en ayant recours à des slogans commodes et éculés [ceux transmis par les médias, NdT]. [Tout ceci montre que les fameux néoconservateurs ont infiltré les structures bureaucratiques occidentales pour que leurs idées suprémacistes puissent être appliquées sans passer par le filtre du débat et du vote démocratique. Avec, si nécessaire, une petite provocation/faux drapeau obligeant les dirigeants élus rétifs à bouger dans le sens désiré, NdT]
D’un point de vue objectif, il existe des alternatives.
La première pourrait être qualifiée de politique d’inertie. Elle consisterait à continuer à segmenter les relations extérieures du pays en paquets plus ou moins distincts – géographiques et fonctionnels.
Les deux sous-catégories du Moyen-Orient : Israël et le Golfe ; la «guerre contre le terrorisme», réel ou autre ; la promotion agressive de la mondialisation néolibérale avec l’intronisation d’une élite hétéroclite d’entreprises, de technocrates et de politiciens comme guides et surveillants ; les relations bilatérales avec les nouvelles puissances économiques comme l’Inde et le Brésil pour les faire entrer dans l’orbite néolibérale ; les affaires courantes avec le reste du Sud mondial.
Quant à la Chine et à la Russie, l’une serait traitée comme un rival redoutable et l’autre comme une nuisance envahissante qu’il convient d’entraver en Syrie et au Moyen-Orient. Des mesures concrètes pour contrer le défi commercial et technologique chinois sont prises, soit unilatéralement, soit dans le cadre de négociations directes et rigoureuses. Le soutien à Taïwan serait renforcé, mais sans risquer de froisser Pékin en remettant en cause le principe d’une seule Chine.
Le principe fondamental de cette approche est qu’un système néolibéral toujours plus profond pourrait attirer la Chine dans son champ d’action en tant qu’aimant centrifuge politico-économique. Ainsi, par un processus progressif, un défi potentiel à l’hégémonie américano-occidentale serait progressivement neutralisé, évitant une confrontation directe. [Pour cela il faudrait que le gouvernement chinois laisse ses patrons d’entreprises du niveau de Jack Ma s’investir dans la politique du pays, ce qui n’est pas le cas comme on l’a vu lorsque ce dernier a été rappelé à l’ordre en lui disant que «s’il veut faire de la politique qu’il adhère au Parti communiste et que s’il veut faire du business, qu’il ne s’occupe alors pas de politique». NdT]
La Russie, pour sa part, pourrait être traitée plus durement : Les sanctions post-2014 ont été renforcées, ses approches en Syrie et dans d’autres domaines ont été repoussées et le renforcement discret de l’Ukraine s’est poursuivi. Telle était, en substance, l’approche adoptée par l’ancien président Barack Obama et par Trump.
L’hypothèse majoritaire d’aujourd’hui selon laquelle une bataille capitale avec les Chinois est inscrite dans les étoiles, point culminant d’une rivalité à somme nulle pour la domination mondiale, est relativement récente.
Il n’y a pas si longtemps, le consensus était que la stratégie la plus sensée comportait deux éléments.
Le premier était un engagement pacifique mettant l’accent sur l’interdépendance économique et conduisant à la participation de la Chine à un système mondial plus ou moins ordonné, dont les règles du jeu pourraient devoir être modifiées, mais où la politique de puissance serait restreinte et contenue.
(En ce qui concerne la restructuration des organisations internationales existantes, le FMI se distingue. Depuis sa création dans l’après-guerre, les États-Unis détiennent un droit de veto sur tout ou partie de ses actions. Ils refusent catégoriquement d’y renoncer malgré les changements radicaux dans la constellation du pouvoir financier et monétaire mondial. Le FMI est donc une filiale de facto du département d’État. Cet état de fait s’avérera bientôt absolument inacceptable pour la Chine et les BRIC).
La seconde était une mesure d’équilibre militaire visant à éliminer toute tentation d’édification d’un empire qui pourrait exister à Pékin tout en rassurant les voisins. La question en suspens était de savoir exactement où et comment l’équilibre devait être trouvé.
Telle était la perspective dominante jusqu’à la deuxième administration Obama. Aujourd’hui, cette approche a perdu sa place dans le courant dominant du discours de politique étrangère. Il n’y a cependant pas de jour ou d’événement fixe qui ait marqué ce brutal changement de cap.
Cette ligne d’approche progressive et décousue a ses avantages malgré son penchant pour le conflit. L’essentiel est qu’elle évite d’enfermer les États-Unis dans une position d’hostilité implacable à l’égard de la Chine. Il n’y a pas de logique intégrée qui nous pousse vers un conflit armé. Elle laisse implicitement ouverte la possibilité d’une évolution plus positive de la pensée américaine.
Quelles que soient les chances d’une telle évolution et l’arrivée à la Maison-Blanche d’un président doté de la vision audacieuse d’un véritable homme d’État, une telle évolution ne serait pas exclue comme elle l’est par la mobilisation actuelle en faveur d’une longue «guerre». [L’arrivée d’un tel homme d’État à la Maison Blanche est systématiquement bloquée par une immédiate campagne médiatique de dénigrement lancé contre un tel homme. C’est un espoir impossible dans l’état actuel des choses. NdT]
Il existe une autre solution, radicale, fondée sur la conviction qu’il est possible d’élaborer une stratégie à long terme visant à entretenir des liens de coopération avec la Russie et la Chine. Cette stratégie, qui prendrait la forme d’un partenariat, serait fondée sur un engagement mutuel en faveur du maintien de la stabilité politique et de l’élaboration de mécanismes permettant d’éviter les conflits. Cette idée n’est pas aussi farfelue qu’on pourrait le croire à première vue. [C’est même la plus raisonnable alors pourquoi ne pas l’envisager. Là encore, de telles idées sont décrédibilisées, considérées comme «farfelues», comme le montre la réaction de l’auteur, et même censurées par les médias afin qu’elles ne puissent pas être sereinement discutées dans l’arène de débat démocratique que sont censés être ces médias. NdT]
L’idée d’un concert des grandes puissances vient à l’esprit. Cependant, nous devrions envisager un arrangement très différent de l’historique concert des nations européennes qui a vu le jour à la Conférence de Vienne au lendemain des guerres napoléoniennes.
D’une part, l’objectif ne serait pas de renforcer le statu quo par une double stratégie consistant à éviter les conflits armés entre les États signataires et à réprimer les mouvements révolutionnaires susceptibles de mettre en péril les monarchies existantes. Les caractéristiques de ce système étaient la concentration du pouvoir de garde dans les cinq grands cogestionnaires du système, l’étouffement des réformes politiques dans toute l’Europe et le mépris des forces apparaissant en dehors de leur champ d’action.
En revanche, un partenariat contemporain entre les grandes puissances assumerait la responsabilité de prendre la tête de la conception d’un système mondial fondé sur les principes mutuellement renforcés d’ouverture, d’égalité souveraine et de promotion de politiques qui produisent des résultats à somme positive.
Plutôt que d’être dirigées par un directoire, les affaires internationales seraient structurées par des institutions internationales modifiées en termes de philosophie, de prise de décision multilatérale et d’un certain degré de déconcentration qui donnerait du pouvoir aux organismes régionaux. Il y aurait un modèle établi de consultation entre les gouvernements dont le poids économique et la capacité militaire devraient tout naturellement jouer un rôle informel en assurant des fonctions de maintenance du système et en facilitant l’implication d’autres États. La légitimité serait établie par la conduite et la performance.
La baisse drastique du respect pour le leadership mondial des États-Unis facilitera ce processus, comme le démontrent déjà le succès des BRICS.
Le point de départ crucial d’un tel projet est une rencontre des esprits entre Washington, Pékin et Moscou, accompagnée d’un dialogue avec New Delhi, Brasilia, etc.
Il y a des raisons de croire que les conditions sont objectivement favorables à une telle entreprise depuis plusieurs années. Cependant, l’Occident ne l’a jamais reconnue, et encore moins sérieusement envisagée – une occasion historique manquée. [S’il y a la paix, comment vendre des armes et maintenir à un tel niveau le gigantesque budget du Pentagone, NdT]
Le facteur suffisant le plus important est le tempérament des dirigeants chinois et russes. Xi et Poutine sont des dirigeants rares. Ils sont sobres, rationnels, intelligents, très bien informés et capables d’une vision large.
(L’objectif traditionnel de la Chine a toujours été d’obtenir la déférence des autres pays tout en renforçant sa propre puissance, et non de leur imposer un imperium. Elle ne partage pas non plus la volonté américaine d’organiser les affaires du monde entier en fonction d’une universalisation de sa propre civilisation. C’est là que réside l’opportunité d’éviter une «guerre de transition».)
Cependant, aucun dirigeant américain ne se profile à l’horizon qui reconnaisse cette réalité primordiale et qui semble prêt à saisir l’occasion d’«infléchir l’arc de l’histoire». Obama a brièvement caressé l’idée, avant de retomber dans la rhétorique éculée de l’exceptionnalisme américain : «Nous sommes le numéro un – vous feriez mieux d’y croire. Personne d’autre ne s’en approche !») [Parce que tout dirigeant caressant ce genre d’idée serait immédiatement grillé médiatiquement et donc politiquement, n’ayant aucune chance d’atteindre un niveau de responsabilité suffisant pour «infléchir l’arc de l’histoire». NdT]
Bien qu’ils s’attachent à garantir leurs intérêts nationaux, et surtout le bien-être de leurs peuples, ni Xi ni Poutine ne nourrissent d’ambitions impériales. Et tous deux ont un long mandat de chef d’État. Ils disposent du capital politique nécessaire pour investir dans un projet d’une telle ampleur et d’une telle perspective. Malheureusement, Washington n’a pas de dirigeants au caractère et aux talents similaires. [Il y en a mais ils sont rendus invisibles médiatiquement, NdT]
Quant aux alliés des États-Unis, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils fassent preuve de retenue. Ces fidèles vassaux sont passés du statut d’insignifiant à celui de partenaire actif, quoique subalterne, dans la lutte contre le crime.
L’observation des dirigeants européens qui font la queue pour rencontrer Bibi Netanyahou à Tel-Aviv alors qu’il inflige des atrocités aux habitants de Gaza fait froid dans le dos. À peine un mot de préoccupation pour deux millions de civils, juste l’envoi précipité de nouvelles armes détournées des champs de bataille ukrainiens. Ce spectacle odieux a été éclipsé par la performance honteuse de Biden cette semaine à Jérusalem. [Les dirigeants européens sont eux aussi sélectionnés par la pression médiatique. On l’a vu en France avec Macron mais c’est encore pire avec les dirigeants non élus de l’Union Européenne, NdT]
Les réunions au sommet de Bush, Obama, Trump ou Biden se sont toujours concentrées soit sur des questions de détail, soit sur des instructions concernant ce que leur homologue devrait faire pour se conformer à la vision américaine du monde. Dans les deux cas, il s’agit d’une perte de temps précieux par rapport à l’impératif de promouvoir une perspective mondiale commune à long terme.
L’approche la plus judicieuse pour entamer un dialogue sérieux pourrait être celle d’un président doté de qualités d’homme d’État qui s’assoirait seul avec Poutine et Xi pour une session ouverte et poserait des questions telles que : «Que voulez-vous, président Poutine ? «Que voulez-vous, président Poutine/président XI ? Comment voyez-vous le monde dans 20 ans et la place de votre pays dans ce monde ?»
Seraient-ils prêts à donner une réponse articulée ? Poutine, certainement. C’est exactement ce qu’il propose depuis 2007, à de nombreuses reprises, de vive voix ou dans ses écrits. Au lieu de cela, il s’est vu opposer une fin de non-recevoir et, depuis 2014, a été traité comme un paria menaçant à diffamer et à insulter personnellement.
Voici le point de vue de Barack Obama :
«Le président russe est un homme «physiquement banal», comparable aux «caïds de banlieues, durs et rusés, qui s’occupent des machines à sous de Chicago».
Ce commentaire, tiré du premier volume des mémoires publiées par Obama, «The Promised Land», en dit plus long sur son propre ego, à la fois gonflé et vulnérable, que sur le caractère de Poutine.
En fait, ce sont les machines à sous de Chicago, ainsi que l’argent et les encouragements du réseau Pritzker, qui ont fait de Obama ce qu’il est devenu.
Contraste : Lorsque Bismarck a rencontré Disraeli lors de la conférence de Berlin de 1878 – allant même jusqu’à l’inviter deux fois à manger chez lui, lui qui était juif – il n’a pas harcelé le Premier ministre britannique au sujet des restrictions commerciales imposées aux exportations allemandes de textiles et de produits métallurgiques, ni au sujet des mauvais traitements systématiques infligés par les Britanniques aux travailleurs des plantations de thé dans l’Assam.
Il n’a pas non plus commenté le physique de l’homme. Bismarck était un homme d’État sérieux, contrairement aux personnes à qui nous confions la sécurité et le bien-être de nos nations.
En fin de compte, Poutine et Xi semblent perplexes face à des homologues occidentaux sans états d’âme qui ne respectent pas les préceptes élémentaires de la diplomatie. Cela devrait également être une préoccupation – sauf pour ceux qui ont l’intention de mener la «guerre» américaine d’une manière linéaire et qui n’ont donc pas besoin d’accorder beaucoup d’attention à la pensée des autres parties.
Le vitriol que ses homologues occidentaux jettent sur Poutine avec une telle véhémence a quelque chose d’énigmatique. Cela est manifestement disproportionnée par rapport à tout ce qu’il a fait ou dit, même si l’on déforme l’histoire sous-jacente de l’Ukraine.
La condescendance d’Obama suggère une réponse. Au fond, leur attitude reflète l’envie. L’envie dans le sens où il est inconsciemment reconnu comme clairement supérieur en termes d’intelligence, de connaissance des questions contemporaines et de l’histoire, d’éloquence, de sens politique et – très certainement – d’habileté diplomatique.
Essayez d’imaginer un dirigeant américain imitant la performance de Poutine, qui organise des séances de questions-réponses de trois heures avec des citoyens de tous bords, en répondant directement, en détail, de manière cohérente et de bonne grâce. Biden ? Le Premier ministre canadien Justin Trudeau ? Le chancelier allemand Olaf Scholz ? Le Premier ministre britannique Rishi Sunak ? Le président français Emmanuel Macron ? Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne ? Le Premier ministre estonien Kaja Kallis ? [Alors que Poutine accordait régulièrement des interviews aux mêmes journaux occidentaux qui le diabolisaient sans que cela ne l’effraie, jamais un dirigeant étasunien n’a accordé d’interview libre à un journal russe ou chinois, NdT]
Même Obama, qui nous a servi des sermons en conserve dans un langage noble qui n’a pas grand-chose à voir avec la réalité. C’est pourquoi la classe politique occidentale évite soigneusement de prêter attention aux discours et aux conférences de presse de Poutine – loin des yeux, loin du cœur.
Elle agit en se référant à la caricature et non à l’homme réel.
Aujourd’hui, à l’ère de l’Ukraine, le consensus rigide de Washington est que Vladimir Poutine est le dictateur brutal par excellence – fou de pouvoir, impitoyable et n’ayant qu’une prise ténue sur la réalité.
En effet, il est devenu courant de l’assimiler à Hitler, comme l’ont fait des figures de proue de l’élite du pouvoir américain telles que Hillary Clinton et l’ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, ainsi que d’innombrables «faiseurs d’opinion». Même 203 nobles Nobels ont prêté leur cerveau collectif et leur notoriété à une «lettre ouverte» dont la deuxième phrase associe l’attaque de la Russie contre l’Ukraine à l’assaut de Hitler contre la Pologne en septembre 1939. [On l’on découvre que ni les scientifiques ni les peoples du show biz, à qui les médias demandent pourtant régulièrement leur avis, à condition qu’ils respectent la ligne éditoriale, ne sont experts en géopolitique mais qu’ils subissent la même pression médiatique qui leur fait prendre la propagande pour argent comptant, NdT]
Malheureusement, l’idée que ceux qui prennent ces décisions devraient se donner la peine de savoir de quoi ils parlent est largement considérée comme radicale, voire subversive. [À quoi sert de savoir quand tu dois juste obéir. Savoir n’entretiendrait qu’une dissonance cognitive qui les gênerait dans leur boulot de donneurs d’ordre, NdT]
En ce qui concerne Poutine, il n’y a absolument aucune excuse pour une telle ignorance. Il a présenté son point de vue sur la manière dont la Russie envisage sa place dans le monde, ses relations avec l’Occident et les contours/règles d’un système international souhaité de manière plus complète, plus éclairée par l’histoire et plus cohérente que n’importe quel autre dirigeant national que je connaisse. Les déclarations à l’emporte-pièce du type «nous sommes les meilleurs et nous le serons toujours – vous feriez mieux de le croire» (Obama) ne sont pas son style.
Le fait est que l’on peut être troublé par ses conclusions, mettre en doute sa sincérité, soupçonner des courants de pensée cachés ou dénoncer certaines actions. Mais cela n’a aucune crédibilité si l’on ne s’est pas intéressé à l’homme sur la base de ce qui est disponible – et non sur la base de caricatures de dessins animés. De même, nous devrions reconnaître que la Russie n’est pas un one-man-show et qu’il nous incombe d’examiner la réalité plus complexe de la gouvernance et de la politique russes. [Il y a une grande différence entre la confiance aveugle, envers Poutine ou qui que soit d’autre, et la franche discussion sans préjugés qui permet aux deux parties de s’écouter et de se comprendre. Aucun dirigeant ni analyste médiatique n’écoute vraiment Poutine, la diabolisation du personnage par les médias empêche toute écoute sans préjugés, dans le genre «on ne discute pas avec un tyran», NdT]
Le président chinois Xi a échappé à la diffamation personnelle dont Poutine a fait l’objet – jusqu’à présent. Mais Washington n’a pas fait plus d’efforts pour l’engager dans un discours sur la forme future des relations sino-américaines et sur le système mondial dont ils sont destinés à être les principaux gardiens conjoints.
Xi est plus insaisissable que Poutine. Il est beaucoup moins direct, plus réservé et incarne une culture politique très différente de celle des États-Unis ou de l’Europe. Pourtant, il n’est pas un idéologue dogmatique ni un impérialiste avide de pouvoir. Les différences culturelles peuvent trop facilement devenir une excuse pour éviter l’étude, la réflexion et l’exercice d’imagination stratégique qui s’imposent.
L’approche décrite ci-dessus vaut les efforts – et les faibles coûts – qu’elle implique. En effet, ce sont les accords entre les trois dirigeants (et leurs collègues de haut rang) qui sont de la plus haute importance.
En d’autres termes, il s’agit de s’entendre sur la manière dont ils perçoivent la forme et la structure des affaires mondiales, sur les points où leurs intérêts s’opposent ou convergent, et sur la manière de relever le double défi consistant à 1) gérer les points de friction qui peuvent surgir, et 2) travailler ensemble pour assurer les fonctions de «maintenance du système» dans les domaines de l’économie et de la sécurité.
À l’heure actuelle, il n’y a aucune chance que les dirigeants américains aient le courage ou la vision nécessaire pour s’engager dans cette voie. Ni Biden et son équipe, ni leurs rivaux Républicains ne sont à la hauteur.
En vérité, les dirigeants américains sont psychologiquement et intellectuellement incapables de réfléchir sérieusement aux conditions d’un partage du pouvoir avec la Chine, avec la Russie ou avec qui que ce soit d’autre – et de développer des mécanismes pour y parvenir à différentes échéances. [Là encore, ce n’est pas tant qu’ils en soient intellectuellement incapables, c’est surtout qu’ils savent que cela leur est politiquement interdit, au risque de leur carrière politique. Ils le voudraient qu’ils n’en auraient de toutes façons ni le temps ni les moyens. NdT]
Washington est trop préoccupé par l’équilibre naval en Asie de l’Est pour réfléchir à des stratégies générales. Ses dirigeants sont trop complaisants à l’égard des failles profondes de nos structures économiques, et trop gaspilleurs en dissipant des milliers de milliards de $ dans des entreprises chimériques visant à exorciser un ennemi mythique pour se positionner en vue d’une entreprise diplomatique du type de celle à laquelle une Amérique égocentrique n’a jamais été confrontée.
La volonté de revalider leur vertu et leur singularité présumées détermine désormais ce que les États-Unis font dans le monde. D’où l’importance accordée à des slogans tels que «démocratie contre autocratie». Il s’agit là d’une belle métaphore de la position inconfortable dans laquelle se trouve l’Oncle Sam ces jours-ci, proclamant fièrement sa grandeur durable du haut de tous les pupitres et autels du pays, s’engageant à maintenir sa position de numéro un mondial pour toujours et à jamais.
Mais les États-Unis se heurtent aussi constamment à une réalité peu accommodante. Au lieu de réduire la taille du mastodonte ou de s’appliquer à élever délicatement l’arche, ils tentent à maintes reprises de passer au travers, dans un vain effort pour plier le monde à leur mythologie. L’invocation du protocole de commotion cérébrale s’impose, mais personne ne veut admettre cette vérité qui donne à réfléchir.
Cet état est proche de ce que les psychologues appellent la «dissociation». Elle se caractérise par une incapacité à voir et à accepter les réalités telles qu’elles sont pour des raisons émotionnelles profondément ancrées. [La réalité n’est pas acceptée car elle est dissimulée aux yeux du public. Qui accepterait de dire «mon pays a besoin de guerres perpétuelles pour que ses élites puissent s’enrichir sur le sang versé par les populations du monde entier». Il est tellement plus rassurant de se dire «mon pays est entouré de méchants qu’il faut tuer avant qu’ils nous tuent». C’est donc ce que racontent les médias pour éviter toute «dissociation cognitive» dans le public. NdT]
La tension générée pour une nation ainsi constituée lorsqu’elle est confrontée à la réalité objective n’oblige pas à une prise de conscience accrue ou à un changement de comportement si la caractéristique dominante de cette réalité est l’attitude et les opinions majoritairement exprimées par d’autres personnes [et surtout les médias, NdT] qui partagent les mêmes illusions. [Un occidental habitant loin des champs de bataille déclenchés par cette politique guerrière ne peut connaitre la «réalité» qu’à travers ce que va lui en raconter les médias qu’il lit. Sa «réalité» ne dépendra donc que de la description médiatique dans laquelle il est enfermé puisque, en général, il ne lira pas d’autres médias que les médias grand public auquel il est habitué. D’où le laborieux mais nécessaire travail de «contre information» de la presse alternative et la diffamation médiatique officielle pour dénigrer ce travail. NdT]
source : Consortium News via Le Saker Francophone
par Leslie Varenne - Le 09/11/2023.
Commencé avec la débâcle de Kaboul, le mandat de Joe Biden pourrait se terminer par un conflit généralisé au Moyen-Orient. Entre-temps, il y eut l’Ukraine où plus personne n’oserait parier sur une victoire de Kiev et de ses alliés de l’OTAN. Un mois après le début du brasier à Gaza l’administration démocrate se retrouve dans la pire des configurations possibles. Elle est coincée entre son soutien inconditionnel à Israël et la colère des opinions publiques arabes qui la renvoie à la détestation de l’Amérique sous l’ère Georges W. Bush. «Nous n’avons pas à choisir entre défendre Israël et aider les civils palestiniens. Nous pouvons et devons faire les deux», a déclaré Anthony Blinken. Cependant, plus l’asphyxie et les bombardements sur l’enclave palestinienne se prolongent, plus ce numéro d’équilibriste devient dangereux.
L’attaque du 7 octobre a surpris tout le monde. Une semaine plus tôt, le conseiller à la sécurité nationale, Jack Sullivan prononçait cette phrase déjà entrée dans l’histoire : «le Moyen-Orient n’avait jamais été aussi calme depuis deux décennies». Cela s’appelle avoir de bons capteurs et une intelligence des situations dans une région où pourtant les États-Unis sont omniprésents. En plus de leurs nombreuses emprises militaires et de leurs imposantes ambassades, le Pentagone dispose également comme le révèle Intercept, d’une base secrète au cœur du désert israélien du Néguev, à seulement 32 kilomètres de Gaza. Mais les militaires surveillaient l’Iran au lieu de regarder ce qu’ils avaient sous leurs yeux.
Deux autres événements majeurs n’auraient pas dû passer inaperçus.
Après 15 ans de luttes intestines et de très longues négociations, en octobre 2022, à Alger, 14 factions palestiniennes se sont officiellement réconciliées. Islamiques ou laïques comme le Hamas, le Djihad Islamique ou le Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP), ces organisations se sont réunies sur la base de la cause palestinienne au-delà de leurs différences religieuses et idéologiques. Ce sont les branches armées des factions citées qui opèrent sur le front de Gaza.
L’autre fait marquant fut la coupe du monde à Doha où cette cause s’est affichée massivement dans les tribunes à tel point que certains journaux titraient : «La Palestine a remporté la coupe du monde». (voir article de l’IVERIS). Comment dès lors continuer à penser que cette lutte était devenue surannée et invisible ? Comment imaginer que les milliers de prisonniers dans les geôles israéliennes, l’embargo sur Gaza, la colonisation en Cisjordanie pouvaient durer indéfiniment ?
L’aveuglement américain a été tel qu’il a malgré tout fait des accords d’Abraham sa priorité au Moyen-Orient. Ces accords, initiés sous le mandat de Donald Trump, signés par les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc, rejetés par l’Autorité palestinienne comme par le Hamas, sont pourtant basés sur le postulat que la cause palestinienne était définitivement enterrée.
Mieux, de manière incompréhensible, alors que cette normalisation avec Israël est en partie responsable de l’explosion en cours, les diplomates américains continuent à s’entêter et à multiplier les pressions sur Mohammed Ben Salmane pour qu’il la signe.
Depuis le 7 octobre, la Maison-Blanche mène une politique encore plus erratique qui montre à quel point elle est démunie. Une semaine après le début du conflit, le secrétaire d’État s’est rendu en Égypte et en Jordanie avec, comme l’a raconté sur France Inter l’ancien envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassam Salamé, : «l’idée folle de mettre les Palestiniens au Sinaï». En réalité, le plan consistait à transférer les Gazaouis en Égypte et les Cisjordaniens en Jordanie. Organiser une deuxième Nakba, comme en 1948, avec des tentes en dur ? Selon une source libanaise proche du dossier, devant les ponts d’or qui lui étaient promis, le maréchal Sissi aurait un temps hésité, mais l’armée a opposé un non catégorique. Le roi Abdallah ne s’est pas montré plus enthousiaste.
Toute la stratégie américaine est à l’avenant. D’un côté, les dirigeants américains répètent inlassablement le mantra : «Israël a le droit de se défendre» ; la Maison-Blanche envoie deux porte-avions en Méditerranée ; le Pentagone fournit les armes en ne traçant pas de lignes rouge quant à leur utilisation ; le Congrès vote une aide de 14 milliards de dollars à Tel-Aviv. De l’autre, elle demande à Benjamin Netanyahou de protéger les civils. Après avoir, dix jours plus tôt, mis son véto à une résolution du Conseil de sécurité demandant une pause humanitaire, Anthony Blinken a demandé à Tel-Aviv… une pause humanitaire ! Il espérait ainsi obtenir la libération des otages détenteurs d’un passeport américain. Tsahal a répondu à cette proposition en intensifiant les bombardements. Les appels de Joe Biden à cesser la colonisation et la répression en Cisjordanie, ont reçu une réponse similaire. Résultat, le secrétaire d’État repartira encore bredouille de son deuxième voyage dans la région.
Le conflit Israël/Palestine dure depuis 75 ans, ce qui signifie qu’environ 98% des habitants de la planète sont nés avec cette crise en héritage, le monde arabe la porte dans ses gènes. Au 5 novembre, le bilan des bombardements israéliens faisait état, selon le Hamas, de 9488 personnes dont 3900 enfants auxquels il faut ajouter plus de 25 000 blessés. Pour les opinions publiques de la région, ce soutien inconditionnel à Israël fait de Washington le complice de ce décompte macabre. Retour à la période de la guerre en Irak, de Guantanamo, de l’Afghanistan, avant Obama et son fameux discours du Caire…
Dans tout le monde arabo-musulman, de l’Égypte à l’Indonésie les manifestations de soutien aux Palestiniens sont impressionnantes. Les éditorialistes se sont beaucoup émus de celles qui ont eu lieu en Turquie accompagnées des propos durs à l’endroit d’Israël tenus par Recep Tayyip Erdogan. Mais le président turc parle beaucoup, agit peu, tient ses troupes et n’est pas prêt de quitter l’OTAN. En revanche, il faut prêter attention aux cortèges encore plus massifs qui se sont déroulés au Pakistan, pays de 250 millions de musulmans.
En Afrique, le Maghreb est vent debout, y compris au Maroc qui a signé les accords d’Abraham. Dans les pays d’Afrique subsaharienne, malgré les nombreux évangélistes, qui pour des raisons bibliques vénèrent Israël, l’empathie se porte majoritairement vers les Palestiniens. Une Ivoirienne membre de cette communauté explique «Nos églises nous demandent de soutenir les Israéliens, mais nous sommes nombreux à considérer que c’est une affaire politique. De toute façon, entre notre religion et les peuples colonisés notre solidarité va à ces derniers».
En Amérique du Sud, la contestation prend une autre forme, avec la rupture des relations diplomatiques comme en Bolivie, ou le rappel des ambassadeurs en poste à Tel-Aviv par la Colombie, le Honduras ou encore l’Argentine.
Les États-Unis font face également à leurs divisions internes, notamment au sein de la jeunesse démocrate, woke et décolonialiste. Ils doivent aussi affronter une bronca sourde au sein de leur propre administration, de l’ONU et des ONG1,2,3. Il faut reconnaître qu’un tel bilan : Décès de 88 employés des Nations unies, de 36 journalistes sur une période aussi courte est sans précédent. Le siège moyenâgeux de Gaza, les bombardements sur les populations et les infrastructures civiles remettent également en cause le droit international que ces organisations sont censées défendre. Ce deux poids, deux mesures des États-Unis, par rapport à leur position sur d’autres théâtres, qui affaiblit tant l’Occident fragilise aussi, de manière inédite, l’édifice des organisations multilatérales.
À la veille d’entrer en campagne électorale, le bilan de la politique étrangère de Joe Biden est un désastre. Les faits sont implacables. Les États-Unis se sont mis, et avec eux leur alliés occidentaux, une grande partie du monde arabo-musulman à dos et le reste des pays dits du Sud ne sont guère plus bienveillants. Alors que, précisément leur stratégie consistait à reconquérir ce «Sud global» pour peser dans leur confrontation avec la Chine. Raté.
La défaite ukrainienne est sur le point d’être actée. Il faudra en assumer la responsabilité d’autant que cette guerre aura renforcé le Kremlin sur le plan militaire et démuni les alliés de l’OTAN de leur armement. Dans le même mouvement, les sanctions à l’encontre de la Russie ont considérablement affaibli les économies des pays de l’Union européenne, pendant que l’axe Moscou/Pékin/Téhéran se renforçait.
Lors de son discours du 4 novembre, le patron du Hezbollah, Hassan Nasrallah a clairement expliqué que l’élargissement à une guerre régionale, tant redoutée par la Maison-Blanche, était corrélé à la poursuite des hostilités en Palestine. Dans ce cas, avec quels alliés les Américains feront-ils face à tous les fronts ? Ils sont en première ligne et seuls, l’Europe est divisée, atone et plus aucune voix ne porte dans son camp. Les dirigeants arabes, proches de Washington, ne pourront intégrer une coalition en l’état de la colère de leurs peuples.
Les bases américaines en Syrie en Irak sont déjà régulièrement attaquées. Du côté de la mer Rouge, les Houthis du Yémen ont déclaré la guerre à Israël en tirant des missiles sur Eilat et le Soudan voisin est aussi la proie des flammes. Ce conflit est un autre échec américain patent. Alors que la médiation internationale sous leur égide était censée ramener la démocratie, elle a créé les conditions de l’explosion. Les conséquences sont là aussi catastrophiques : six millions de déplacés, un million de réfugiés, des milliers de morts dont le décompte est impossible tant la situation est chaotique.
Au Moyen-Orient, plus les heures passent et plus la situation se dégrade. Si les États-Unis n’obtiennent pas un cessez-le-feu à Gaza rapidement et ne trouvent pas une issue politique, inévitablement l’embrasement aura lieu. Ils seront embourbés dans une région dont ils pensaient s’être débarrassée pour focaliser leur énergie et leurs moyens sur la Chine. Encore raté…
Source : IVERIS
par Laurent Guyénot - Le 29/09/2022.
Est-il vrai que 9/11 was an inside job ? Oui, dans la mesure où Israël est « à l’intérieur » des États-Unis. Mais pour les 9/11 truthers qui ont identifié Israël comme le principal responsable, 9/11 was an inside job est au mieux une demi-vérité, et au pire une partie intégrante de l’opération sioniste, un peu comme un drapeau secondaire cousu en doublure sous le faux drapeau de l’islamisme. Victor Thorn (1963-2017) a écrit dans son livre “9/11 made in Israel : The Plot Against America” (2011) : « Fondamentalement, le “mouvement pour la vérité sur le 11-Septembre” a été créé avant le 11 septembre 2001 comme un moyen de supprimer les informations relatives à la complicité israélienne. […] Le slogan 9/11 was an inside job est très probablement le meilleur exemple de propagande israélienne jamais conçu ». En termes plus doux, il s’agit d’une « opposition contrôlée ».
Un authentique mouvement pour la vérité aurait désigné Israël comme le principal suspect dès le départ. En effet, dès le premier jour, il était évident qu’Israël était le principal bénéficiaire. Le jour même des attentats à 13 heures, heure de New York, George Friedman (« né à Budapest, en Hongrie, de parents juifs qui ont survécu à l’Holocauste », nous informe Wikipédia) se réjouissait sur son site géopolitique STRATFOR :
« Le grand gagnant aujourd’hui, intentionnellement ou non, est l’État d’Israël. Israël est assiégé par des kamikazes depuis plus d’un an. Elle a répondu en menant une guerre systématique contre les structures de commandement palestiniennes. La communauté internationale, en particulier les États-Unis, a exercé de fortes pressions sur Israël pour qu’elle cesse ses opérations. L’argument a été avancé que la menace d’attentats-suicides, bien que réelle, ne constitue pas en elle-même une véritable menace pour la sécurité nationale israélienne et ne devrait pas déclencher le type de réponse qu’Israël apporte. Les événements d’aujourd’hui changent tout cela. Premièrement, les États-Unis ne peuvent plus prétendre qu’Israël devrait endurer les bombardements. À l’avenir, l’humeur politique intérieure américaine ne tolérera tout simplement pas une telle position. Deuxièmement, Israël redevient maintenant un allié indispensable des États-Unis. Les États-Unis vont évidemment lancer une guerre massive, à la fois secrète et ouverte, contre le mouvement islamiste radical international qui est supposé être à l’origine de cette attaque. Non seulement cela aligne les intérêts américains et israéliens, mais cela rend également les États-Unis dépendants des Israéliens – dont les capacités de renseignement dans ce domaine ainsi que les capacités opérationnelles secrètes vont clairement devenir indispensables. Il ne fait donc aucun doute que les dirigeants israéliens se sentent soulagés. »
C’est assez simple : le 11 septembre peut être compris comme un cas de « triangulation », dans lequel deux parties sont amenées à entrer en conflit l’une avec l’autre par la main invisible d’un tiers. Dans ce cas, le « choc de civilisation » souhaité entre l’Occident et le monde musulman a été déclenché par Israël, le 11 septembre n’étant que l’opération la plus spectaculaire dans cette stratégie de longue haleine. La triangulation est la tactique préférée du Mossad, décrite par la U.S. Army School for Advanced Military Studies, à la veille des événements du 11 septembre 2001, comme ayant « la capacité de cibler les forces américaines en faisant ressembler cela à un acte palestinien/arabe »1. La triangulation, comme l’explique bien Lucien Cerise, est également utilisée pour créer des conflits au sein d’une nation (des chocs de civilisation interne, pour ainsi dire). Dans la plupart des cas, la main d’Israël n’est invisible que dans la mesure de l’aveuglement volontaire des autorités et du peuple (le proverbial éléphant dans la pièce).
Si, au lieu de comparer le 11 septembre à l’Opération Northwoods qui n’a jamais eu lieu, le film complotiste le plus regardé après le 11 septembre (Loose Change) avait rappelé aux Américains l’attaque contre le USS Liberty, le mouvement 9/11 Truth aurait évolué dans une direction totalement différente de celle qu’il a prise sous la houlette d’Alex Jones. Personne ne songerait à qualifier l’attaque du USS Liberty de inside job ou de « blessure auto-infligée », même si Johnson autorisa secrètement l’opération. Il s’agit d’une tentative par l’armée israélienne de couler un navire américain non armé avec tout son équipage pour accuser les Égyptiens de ce crime et entraîner les États-Unis dans une guerre mondiale.
Il suffisait de compléter l’arrière-plan avec d’autres opérations sous fausse bannière israéliennes documentées (le bombardement de l’hôtel King David en 1946, l’affaire Lavon en 1954, Israël bombardant ses propres ambassades en Argentine en 1992 et à Londres en 1994, etc.) pour transformer un tel mouvement en tsunami. La théorie de l’« opération interne » (inside job), en revanche, ne peut jamais atteindre une masse critique, pour une raison simple : l’idée que le gouvernement américain, de sa propre initiative, trompe et terrorise ses propres citoyens en tuant des milliers d’entre eux pour justifier des guerres au Moyen-Orient qui ne sont même pas dans l’intérêt de la nation, cela est tout simplement trop difficile à croire pour la grande majorité des Américains – plus difficile à croire que le récit officiel avec ses impossibilités matérielles. En comparaison, l’idée qu’Israël attaque l’Amérique sous le faux drapeau de terroristes islamiques pour gagner le soutien américain contre ses ennemis arabes, est immédiatement compréhensible par toute personne de bon sens. Ce n’est qu’avec le pouvoir hypnotique des médias de grand-chemin contrôlés par des sayanim et avec la complicité d’une « opposition contrôlée » bien organisée, qu’une idée aussi naturelle a été supprimée de l’esprit des Américains moyens. Néanmoins, la croyance selon laquelle « le 11 septembre était une opération israélienne » gagne du terrain partout dans le monde. Tôt ou tard, le tsunami viendra. J’espère que mon film, « Le 11 septembre et le grand jeu israélien », réalisé par ERTV maintenant traduit en anglais, y contribuera. Faites-le circuler si vous le jugez utile.
Ce film, malheureusement, a été banni de tous les festivals 9/11 Truth cette année aux États-Unis. On m’a rapporté que les organisateurs « avaient décidé de ne pas troubler les eaux (muddy the waters) avec un film sur l’implication d’Israël dans le 11 septembre ». Cela doit être ironique, car les preuves de l’implication d’Israël apportent de la clarté, alors que des eaux troubles sont ce dont Israël a besoin. Cependant, le film sera diffusé sur noliesradio.org le dimanche 9 octobre, suivi d’un débat entre Alan Sabrosky, Kevin Barrett et moi-même.
Dans le film, j’introduis le scénario hypothétique du « double complot » ou du « complot piraté » (ou encore des « complots imbriqués »), qui est une tentative de distinguer le rôle joué par l’armée américaine et le rôle joué par Israël. Dans cet article, je vais développer cette théorie en soutenant que l’attaque contre le Pentagone et les attaques contre les Tours jumelles ont été préparées par deux groupes distincts, avec deux objectifs distincts : une changement de régime en Afghanistan d’une part, une guerre totale contre les ennemis d’Israël de l’autre. L’attaque du Pentagone était une opération interne de type Northwoods, mais la démolition des Tours jumelles – l’événement qui définit le 11 septembre dans la conscience mondiale – était une opération israélienne dans le même esprit que l’attaque du USS Liberty, mais d’une envergure mille fois plus grande (Israël avait appris du fiasco du USS Liberty qu’il n’y aurait aucun prix à payer en cas d’échec, alors pourquoi ne pas voir grand). Je suggère qu’un groupe de sayanim haut placés à Washington et à New York a doublé les stratèges américains et a transformé leur opération plutôt modeste en une opération « cataclysmique », ne leur laissant d’autre choix que de dissimuler le tout, car exposer l’opération d’Israël exposerait inévitablement la leur.
Dans le scénario que je propose, l’affirmation selon laquelle une entité gouvernementale américaine a commis les attentats du 11 septembre possède une part de vérité, mais cela reste un mensonge par omission s’il n’est pas mis dans la perspective plus large de la prise de contrôle de l’opération par les Israéliens. Ce demi-mensonge n’a pas seulement détourné les chercheurs de vérité des preuves incriminant Israël. Il a aussi servi à mettre la pression sur les services américains impliqués, les forçant à tout mettre sur le compte de Ben Laden, malgré l’invraisemblance de l’accusation, de peur que le voile ne soit levé sur leur propre implication. Le 11 septembre illustre donc comment Israël chevauche les mensonges de l’Empire. C’est aussi le point culminant du détournement par Israël de la politique étrangère et militaire de l’Empire.
L’attaque contre le Pentagone et les attaques contre les Tours jumelles étaient différentes à bien des égards. Une différence cruciale a été soulignée par Barbara Honegger dans sa conférence de 3 heures sur l’attaque du Pentagone : les Tours jumelles sont une cible civile, tandis que le Pentagone est une cible militaire. Les crashs d’avions commerciaux contre les Tours jumelles étaient des actes de terrorisme, pas différents dans le principe de l’attentat à la bombe de 1993 contre les mêmes Tours jumelles, qui n’a conduit à rien d’autre qu’à l’inculpation de 8 personnes pour « complot, destruction explosive de biens et transport interétatique d’explosifs », malgré les tentatives des néoconservateurs d’inculper Saddam Hussein. Seule l’attaque contre le Pentagone, insiste Honegger, pouvait être considérée comme un « acte de guerre » au sens juridique, comparable à Pearl Harbor, et pouvait justifier auprès des membres du Congrès, des chefs d’armée et de l’opinion publique, l’invasion d’un pays souverain. Le centre de commandement militaire américain avait été touché ; c’était un casus belli suffisant pour une guerre limitée – et, semblait-il, impossible à perdre – même contre un État qui niait toute responsabilité et proposait de livrer Ben Laden à un tribunal international.
Il y a aussi une nette différence d’échelle entre les deux événements. L’événement du Pentagone était, selon le récit officiel, une attaque unique par un seul avion détourné. Les dégâts étaient assez faibles, relativement à la taille du Pentagone, et ont été facilement réparés ; exactement ce qu’on peut attendre d’une blessure auto-infligée. Le nombre officiel de morts est de 125 personnes. En revanche, l’événement du WTC est censé avoir impliqué deux avions et causé la destruction complète de trois gratte-ciel et la destruction partielle de beaucoup d’autres, avec des milliers de morts. La méthode de destruction des Tours jumelles reste partiellement mystérieuse, mais il est certain qu’elle a demandé des mois, et possiblement des années de préparation, tandis que l’attaque sur le Pentagone a pu être préparée en quelques semaines.
La différence d’échelle entre ces événements est amplifiée par la différence dans la quantité d’images et les degrés auxquels les Américains y ont été exposés. Les images du crash du Pentagone sont quasi inexistantes, alors que les films du crash des Twin Towers, de leur effondrement et de leur transformation en immenses nuages de poussière brulante sont nombreux et ont tourné en boucle sur les écrans de télévisions. « Cataclysmique », « traumatique », « catalysant », sont des adjectifs appropriés pour les attaques du WTC, pas pour l’attaque du Pentagone. Seuls les premiers peuvent être qualifiés de « terrorisme catastrophique », le domaine d’expertise du crypto-sioniste Philip Zelikow.
Dans l’hypothèse selon laquelle les deux événements étaient des attaques sous fausse bannière mises en scène par deux groupes distincts, leur différence de nature et d’amplitude devient significative. Le scénario du Pentagone était en quelque sorte raisonnable : un avion commercial a été détourné et s’est écrasé sur le Pentagone. Les dégâts étaient proportionnels à leur cause alléguée. De plus, le travail de simulation était minime, car aucun avion n’a été filmé, et seuls des morceaux de fuselage ridiculement petits ont été photographiés sur les lieux. Mais cela avait probablement été jugé suffisant pour convaincre les Américains que le régime taliban, de toute manière détesté de tous, devait être renversé.
Les attaques des Tours jumelles sont d’une autre ampleur. Elles ont été écrites par des scénaristes plus imaginatifs, et produits avec des moyens beaucoup plus considérables : ce n’est pas le travail d’une petite équipe, mais d’un réseau étendu. L’impact visuel et émotionnel était incomparablement plus fort et plus durable. Plus important encore, cette attaque à grand spectacle n’était pas conçu pour convaincre les gens par un prétexte rationnel, mais pour les plonger dans une transe traumatique qui court-circuiterait leur capacité à raisonner. Que des terroristes islamiques puissent détourner un avion et l’écraser sur le Pentagone est une chose raisonnablement crédible, si vous n’y regardez pas de trop près. Mais, comme l’écrit Nick Kollerstrom dans Who Did 9/11 ? : « L’idée que quelqu’un dans les montagnes reculées d’Afghanistan puisse provoquer la désintégration des prestigieux gratte-ciel du World Trade Center à New York est totalement insensée »2. Faire croire cela aux masses a nécessité un pouvoir et une expertise considérables dans l’art du contrôle mental collectif, et une confiance absolue dans ce pouvoir et cette expertise. C’était une opération psychologique d’une ampleur sans précédent, bien au-delà de tout ce que la CIA avait jamais rêvé de faire.
Passons maintenant à la différence la plus importante : alors que l’attaque du Pentagone ne peut avoir été mise en scène que depuis l’intérieur du Pentagone lui-même, les attaques du WTC portent la signature indubitable d’Israël.
Ceux qui avaient les moyens de faire tomber les Tours jumelles et la Tour 7 étaient ceux qui possédaient ces tours et en contrôlaient l’accès. Ils avaient presque tous la double nationalité et une forte loyauté parfaitement documentée envers Israël, ainsi que des liens intimes avec les chefs d’État israéliens. Pour commencer, les trois tours effondrées appartenaient à Larry Silverstein, dont la complicité est si bien établie que je n’ai pas besoin de la démontrer à nouveau. Cette complicité pointe-t-elle vers un inside job ? Silverstein était-il un ami de George W. Bush et l’appelait-il tous les dimanches au téléphone ? Non. Le journal israélien Haaretz a rapporté le 21 novembre 2001 que Silverstein, qui, six semaines avant le 11 septembre, avait réalisé « la plus grande transaction immobilière de l’histoire de New York » – « le point culminant de sa vie » – avait « des liens étroits avec Netanyahou » et que : « Tous deux sont en bons termes depuis le passage de Netanyahou en tant qu’ambassadeur d’Israël aux Nations unies. Pendant des années, ils sont restés en contact étroit. Chaque dimanche après-midi, heure de New York, Netanyahou appelait Silverstein. […] Leurs liens se sont poursuivis après que Netanyahou est devenu Premier ministre ». Parmi les autres amis de Silverstein sont mentionnés Yitzhak Rabin, Ariel Sharon et « Ehud Barak, à qui Silverstein dans le passé a offert un poste de représentant en Israël »3.
Silverstein est Israeli job, pas inside job. Il appartient à l’échelon supérieur des 15 000 sayanim mobilisables par le Mossad aux États-Unis – selon l’estimation de Gordon Thomas dans son Histoire secrète du Mossad (Gideon’s Spies, 2007). Il en va de même pour son partenaire Frank Lowy, ami de Ehud Olmert, de Ariel Sharon, de Benyamin Netanyahou et de Ehud Barak, et fondateur de l’Institut israélien pour la stratégie et la politique nationales. Il en va de même pour Ronald Lauder, qui, en sa qualité de président de la New York State Privatization Commission – ou était-ce en tant que président du Congrès juif mondial – a accordé le bail à Silverstein et Lowy.
Dans le même gang new-yorkais de super-sayanim, il faut compter le milliardaire sioniste Maurice « Hank » Greenberg, l’assureur des Tours jumelles qui avait pris la précaution de réassurer le contrat avec des concurrents. En 1993, Greenberg avait pris le contrôle de Kroll Incorporated, qui organisait la sécurité dans tout le complexe du World Trade Center. En 1999, son fils Jeffrey Greenberg est devenu PDG de Marsh & McLennan, qui occupait les étages 93 à 100 de la tour nord, précisément les étages où un Boeing d’American Airlines s’est écrasé – du moins sur le film capturé miraculeusement par la caméra des mystérieux et très récompensés frères Naudet.
Pas étonnant que Netanyahou ait pu prévoir, dès 1995, que « si l’Occident ne prend pas conscience de la nature suicidaire de l’islam militant, la prochaine chose que vous verrez, c’est que l’islam militant fera tomber le World Trade Center », comme il s’en est vanté sur CNN le 23 novembre 20064. Les « Israéliens dansants » avaient également une connaissance préalable des attentats contre les Tours jumelles. C’est aussi le cas de ceux qui ont envoyé des messages par le système de messagerie israélien Odigo deux heures avant le crash, ou encore des dirigeants de Zim Israel Navigational qui ont déménagé leurs 200 employés du WTC une semaine avant les attentats – « comme par un acte de Dieu », a commenté le PDG Shaul Cohen-Mintz5, confondant « le dieu d’Israël », avec le Père céleste. Il n’y avait pas d’Israéliens dansant au Pentagone, et on ne connaît aucune prophétie israélienne d’une attaque contre le Pentagone. Dire que la main d’Israël n’y était pas serait exagéré et insultant pour Paul Wolfowitz, Douglas Feith, Dov Zakheim et bien d’autres. Mais il est difficile de contester que l’opération du Pentagone est organisée au sein de l’administration américaine. Parmi les participants à la tromperie, notons celle du Procureur général (Solicitor General) Ted Olson, dont la femme aurait péri dans le le vol AA77, après l’avoir appelé par deux fois au téléphone pour l’informer de la prise de contrôle de l’avion par des terroristes armés de cutters (il s’agit du plus célèbre des appels téléphoniques impossibles passés par les passagers des avions détournés)6. Je mentionne ici la participation de Ted Olson comme un indice que le détournement du vol AA77 était organisé par des éléments de l’administration Bush, possiblement même avec l’accord du Président Bush. Cette attaque sous faux drapeau était destinée à justifier l’invasion de l’Afghanistan, déjà en préparation. En revanche, les attaques contre les Tours jumelles étaient un travail israélien, presque avec ostentation. Elles n’étaient pas faites pour justifier l’invasion de l’Afghanistan – l’attaque du Pentagone y a suffi. Elles étaient destinées à amplifier l’opération du Pentagone en un événement dévastateur, cataclysmique et catalyseur qui pourrait déclencher une guerre contre les proverbiales « sept nations » ennemies d’Israël (Deutéronome 7, Josiah 24, Wesley Clark). Voici maintenant un indice – on pourrait même dire une preuve – que les attaques du Pentagone et du World Trade Center ont été planifiées par deux groupes distincts. Au cours de l’été 2001, la Drug Enforcement Agency a publié un rapport qui a été révélé au public par le magazine Intelligence Online en mars 20027. Selon ce rapport, 140 espions israéliens, âgés de 20 à 30 ans, avaient été arrêtés entre mars 2001 et le 11 septembre 2001. Le rapport précise que « la région d’Hollywood, en Floride, semble être un point central pour ces personnes ». Plus de 30 des 140 espions israéliens identifiés avant le 11 septembre résidaient dans un rayon de trente kilomètres autour de la ville d’Hollywood en Floride (à ne pas confondre avec Hollywood en Californie). Par une incroyable coïncidence, cette zone géographique est également celle où 14 des 19 pirates de l’air islamistes présumés résidaient. Ce fait troublant a été souligné pour la première fois par Justin Raimondo dans The Terror Enigma: 9/11 and the Israel Connection (2003)8. Les noms des pirates de l’air et leur résidence à l’époque peuvent être vérifiés sur cette page du FBI. Mais voici une coïncidence plus révélatrice encore : il s’avère que les seuls pirates de l’air qui ne faisaient pas partie de ceux résidant à proximité d’Hollywood étaient ceux du vol AA77, l’avion du Pentagone. C’est une indication aussi claire que possible que la liste complète des pirates de l’air est constitué de la réunion de deux listes : les identités des 14 pirates de l’air des vols AA11, UA175 et UA93 ont été réunies par les Israéliens vivant dans la région d’Hollywood (d’une façon qui reste à préciser). Ces 14 noms ont été ajoutés à une liste déjà préparée par les conspirateurs du Pentagone, qui ne comprenait que les 5 pirates de l’air du vol AA77, parce que leur projet ne comportait que cet avion. Voici encore un indice supplémentaire. Il est hautement probable qu’aucun des jets commerciaux prétendument détourné n’a vraiment volé ce jour-là, mais il a fallu néanmoins donner le change par de fausse traces de leurs décollages et de leurs passagers. Le vol AA77 a décollé de Washington (aéroport de Dulles) avant de s’écraser dans le Pentagone voisin. Il a facilement pu être injecté virtuellement dans les exercices menés le jour même par le North-East Air Defense Sector (NEADS) du North American Aerospace Defense Command (NORAD), qui comportait des détournements d’avions virtuels. Les vols AA11 et UA175 prétendument écrasés sur les Tours jumelles ont également pu être injectés virtuellement dans les mêmes war games, mais dans ces deux cas, il se trouve que l’aéroport Logan de Boston où ces avions sont censés avoir décoller sous-traitait sa sécurité et sa gestion des passagers à Huntleigh USA Corporation, rachetée en 1999 par International Consultants on Targeted Security (ICTS), une firme israélienne dirigée par d’anciens officiers militaires israéliens et vétérans des agences de renseignement israéliennes, parmi lesquels Menahem Atzmon, trésorier du Likoud et ami proche du futur Premier ministre Ehud Olmert (2006-2009). Par conséquent, on peut dire que les empreintes ADN d’Israël se trouvent non seulement sur les tours du WTC pulvérisées ce jour-là, mais également sur les avions qui sont réputés s’y être écrasés, et encore sur la liste des prétendus pirates de l’air de des avions. Pour rester simple, je n’ai pas inclus dans l’équation le vol UA93 qui s’est écrasé à Shanksville, mais on remarque, d’une part, que ses pirates de l’air font partie des 14 de la liste israélienne d’Hollywood, d’autre part, que l’aéroport dont il aurait décollé, à savoir l’aéroport de Newark dans le New Jersey, sous-traitait également sa sécurité à Huntleigh. Il faut donc considérer que ce vol faisait partie du complot israélien, ce qui permet d’avancer une hypothèse sur ce qui s’est passé à Shanksville.
Récapitulons : L’événement du Pentagone a été circonscrit à la région de Washington, aéroport compris. C’était un travail interne à l’administration, ne nécessitant techniquement qu’un très petit nombre de personnes. Le but de cette mascarade était de créer un prétexte pour l’invasion de l’Afghanistan, qui avait été planifiée à l’avance par les stratèges du Pentagone et les agents de l’État profond. Ceux qui ont simulé l’attaque du Pentagone n’ont pas pris la peine de fournir des images vidéo crédibles d’un crash ; ils étaient convaincus que les Américains feraient confiance à ce que les autorités leur diraient, car ils savaient que le renversement des Talibans détestés ne soulèverait aucune protestation.
En revanche, l’événement du WTC a été entièrement mis en scène, depuis l’aéroport de décollage jusqu’au site du crash, sous le contrôle des services israéliens, avec la coopération d’un vaste réseau de sayanim à des postes très élevés, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’administration. Il visait à plonger le peuple américain dans une rage suffisante pour lui faire soutenir – voire exiger – une guerre totale contre tout pays que les néoconservateurs désigneraient comme abritant des terroristes. L’objectif était, comme l’ont tout simplement déclaré Eliot Cohen et Norman Podhoretz, la Quatrième Guerre Mondiale, c’est-à-dire la quatrième étape vers la transformation du Grand Israël en puissance impériale. Dans l’art de fabriquer le consentement à la guerre, ces opérateurs dévoués à Israël se situent dans une ligue supérieur à ceux qui ont organisé l’attaque du Pentagone. Avec tous les grands médias d’entreprise détenus par des sionistes, ils avaient confiance en leur pouvoir de créer, sélectionner et contrôler les images que les Américains voient, et en leur capacité à mettre les Américains en transe hypnotique par une opération psychologique d’une ampleur sans précédent.
Si notre hypothèse est correcte, nous devrions voir, juste après les attentats du 11 septembre, un conflit entre deux groupes au sein de l’administration Bush : un groupe de stratèges impériaux classiques prônant l’invasion punitive de l’Afghanistan et rien d’autre, et un autre groupe dominé par les sionistes appelant à des guerres préventives contre l’Irak, l’Iran, la Syrie et tous les régimes hostiles à Israël. C’est précisément ce dont nous avons été témoins. Mais avant de résumer la manière dont les crypto-sionistes ont réussi à entraîner les États-Unis dans la destruction de l’Irak, une brève présentation des deux groupes concurrents s’impose.
Ce qu’on appelle communément l’État profond a sans doute toujours existé aux États-Unis, mais il est devenu une réalité plus dominante depuis le National Security Act signé par Truman en 1947, incluant la création du National Security Council, de la CIA et d’autres institutions. On peut dire en première approximation que l’État profond est le gouvernement non élu et semi-secret de l’Empire, placé sous le contrôle d’intérêts mondialistes. Il a sa propre idéologie, que nous pouvons appeler l’impérialisme américain, enracinée dans un vieux sens de la « Destinée manifeste » de l’Amérique.
L’une des institutions les plus anciennes, les plus emblématiques et les plus influentes qui pilote la politique impérialiste des États-Unis est le Council on Foreign Relations. Les membres du CFR sont des internationalistes qui travaillent à travers des institutions financières et politiques. Ils représentent les intérêts des banquiers et investisseurs internationaux, qui ont fondé le CFR. Bien qu’il n’y ait pas d’uniformité stricte d’opinion parmi les membres du CFR, on peut dire que le CFR n’est pas, historiquement, pro-israélien. Encore aujourd’hui, la violation par Israël des lois internationales fait l’objet de critiques dans de nombreux articles publiés dans le magazine du CFR, Foreign Affairs. Le maintien des liens amicaux avec la dynastie saoudienne est aussi, à ce jour, la politique privilégiée du CFR, comme l’illustre ce rapport récent, “The Case for a New U.S.-Saudi Strategic Compact ».
Un membre éminent du CFR au cours des dernières décennies a été Zbigniew Brzezinski. Comme l’indique le titre de son best-seller “Le Grand Échiquier”, Brzezinski est un stratège dans la vieille tradition britannique du Grand Jeu, qui vise à empêcher l’unification de l’Eurasie sous direction russe. En tant que conseiller à la sécurité nationale de Carter, Brzezinski a incité à la déstabilisation du régime afghan laïc et pro-soviétique en finançant et en armant les moudjahidines. En 2001, il avait intérêt à nettoyer le gâchis qu’il y avait créé. Signalons ici que Brzezinski avait, dès 1997, en référence à la nécessité d’un soutien public dans les guerres impérialistes, souligné l’importance de « l’effet de choc de l’attaque japonaise sur Pearl Harbor » dans le passé9. C’était trois ans avant que le PNAC n’exprime le besoin d’« un événement catastrophique et catalyseur – comme un nouveau Pearl Harbor » dans son rapport Rebuilding America’s Defenses. C’est un détail significatif à l’appui de l’hypothèse selon laquelle les PNACers ont essentiellement saisi et détourné la rhétorique et le plan des Brezinskiens.
L’un des enjeux en Afghanistan était le projet d’un oléoduc financé par UNOCAL (Union Oil of California). Comme l’ont documenté Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié dans Ben Laden : “La Vérité interdite” (2002), dans les premiers mois de 2001, l’administration Bush négociait encore avec Kaboul, mais en juillet, les négociateurs ont perdu confiance dans la capacité des Taliban à stabiliser le pays. Leur renversement fut planifié, ainsi que le prétexte pour cela, accompagné de dessins fantaisistes de la grotte de Ben Laden à Tora Bora10. Le fait que l’opération soit déclenchée moins d’un mois après les attentats du 11 septembre prouve qu’elle était planifiée à l’avance. Il y avait, bien sûr, d’autres éléments criminels poussant à la restauration du commerce de l’opium en Afghanistan, ce qu’ils ont obtenu.
Outre le renversement des Taliban, les impérialistes américains partageaient avec leurs amis saoudiens un intérêt à se débarrasser d’Oussama ben Laden, dont l’objectif déclaré était de libérer l’Arabie saoudite des bases et de la tutelle américaines et de mettre fin à la monarchie saoudienne corrompue (comme indiqué en 1996 dans sa Déclaration de guerre contre les Américains occupant la Terre des Deux Lieux Saints). George H. W. Bush, un directeur très honoré du CFR, était un ami d’affaires notoire des affairistes saoudiens. En tant que chef de la CIA sous Ford, il avait privilégié les liens avec les services saoudiens plutôt qu’avec le Mossad, et en tant que président, avec son secrétaire d’État James Baker, il a forcé Israël à la conférence de Madrid en novembre 1991.
Israël est, bien sûr, le grand rival de l’Arabie saoudite pour la position de meilleur ami des États-Unis. Les sionistes américains ont travaillé dur pour saper les relations américano-saoudiennes. De plus, contrairement aux théoriciens impérialistes du Grand Jeu comme Brzezinsky, ils ne sont pas intéressés par la conquête de l’Afghanistan – même s’ils savent profiter de n’importe quelle guerre. Ce qu’ils veulent, c’est entraîner les États-Unis dans des guerres par procuration contre leurs ennemis. Leur première priorité est le renversement de Saddam Hussein et la destruction de l’État irakien.
Afin de prendre progressivement le contrôle de la politique étrangère et militaire des États-Unis, les néoconservateurs ont poursuivi deux stratégies : ils ont cherché à imposer leur voix sur toutes les institutions juives américaines, avec des groupes de réflexion comme le Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA ) ; et ils ont cherché à dicter la stratégie militaire impériale américaine, avec des groupes de réflexion comme le Project for a New American Century (PNAC), se faisant passer pour de fervents croyants dans la mission universelle de l’Amérique pour sauver le monde.
Cette stratégie de mimétisme est bien illustrée par l’exploitation que font les néoconservateurs du concept de « Choc des civilisations », proposé en 1993 par Samuel Huntington dans un article de la revue du CFR, Foreign Affairs, puis trois ans plus tard dans un livre. Les néoconservateurs vont largement contribuer au succès mondial de ce livre, mais pour focaliser l’attention du public sur le conflit du Moyen Orient, qui n’occupe pas la place centrale dans la thèse de Huntington. Ce dernier s’inscrit dans la perspective civilisationnelle d’Arnold Toynbee – même si leurs visions des États-Unis divergent radicalement -, et est proche de Brzezinski, avec qui il a coécrit un livre en 1963. La stratégie néoconservatrice a si bien réussi que Brzezinski et Huntington sont souvent décrits comme des néoconservateurs, nonobstant leurs protestations.
Tandis que les impérialistes du CFR préfèrent travailler par le biais d’institutions internationales telles que les Nations unies, les crypto-sionistes du PNAC ont promu une approche unilatérale, ciblant spécialement les ennemis d’Israël. Bien qu’ils n’aient pas réussi à forcer le président Bush senior à prendre le contrôle de l’Irak en 1991, ils ont continué à faire pression pour cela (David Wurmser, Tyranny’s Ally : America’s Failure to Defeat Saddam Hussein, 1999).
Progressivement, en imitant et même exaltant l’impérialisme américain sous l’étiquette trompeuse de « néoconservateurs », et grâce à leurs relais médiatiques, les sionistes ont réussi à s’imposer dans le parti Républicain, et à acquérir une influence dominante sur la politique étrangère américaine, au point qu’aujourd’hui, 21 ans après le 11 septembre, on peut presque dire qu’Israël est l’État profond américain.
Il convient de rappeler le rôle clé joué dans cette stratégie d’entrisme par deux aventuriers ambitieux et peu scrupuleux, qui se mirent au service des néoconservateurs depuis les années 70 : Rumsfeld et Cheney. Rumsfeld est l’aîné des deux, de neuf ans plus âgé que Cheney. Il est intéressant de noter que Rumsfeld est au service d’Israël depuis au moins 1963, comme en atteste une lettre datée du 15 juillet 1963 que, tout jeune sénateur, il écrit au ministre de la Justice Robert Kennedy pour protester contre sa volonté de faire enregistrer l’American Zionist Council (dont l’AIPAC est alors une branche) comme un « agent du gouvernement israélien », ce qui risquerait d’« offenser l’opinion juive dans les États-Unis ». C’est Rumsfeld et Cheney qui, en 1974, ouvrent à Paul Wolfowitz et Richard Pipes, deux protégés de Richard Perle, une porte de service dans l’administration de Gerald Ford. Depuis cette date, ils jouent ce rôle d’entremetteur pour les néoconservateurs, qu’ils introduisent systématiquement dans leurs cabinets. En 2001, Cheney, après avoir dirigé la campagne de Bush Jr., contrôla la formation de son gouvernement, nomma Rumsfeld à la Défense, et introduisit une vingtaine de néoconservateurs. « Dick Cheney exerce tous les pouvoirs de la présidence. Cela n’était encore jamais arrivé. Jamais », écrivent Lou Dubose et Jake Bernstein dans “Vice : Dick Cheney and the Hijacking of the American Presidency” (2006). Dans l’hypothèse du complot à deux niveaux, Cheney et Rumsfeld sont les chevilles ouvrières qui relient les deux niveaux.
Après le 11 septembre, Colin Powell, membre du Council on Foreign Relations pendant trente-cinq ans (et membre de son conseil d’administration de 2006 à 2016), a annoncé une opération limitée en Afghanistan. Brzezinski était dans la même ligne de pensée. Tout comme le clan Bush. Mais Bush Jr. ne compte pas dans l’équation ; il était sous le charme de ceux que son père appelait the crazies. Pendant qu’il lisait My Pet Goat, son vice-président dirigeait les opérations depuis le bunker de la Maison Blanche (le PEOC), sous les conseils de son assistant crypto-sioniste Lewis « Scooter » Libby.
De son côté, à peine cinq heures après les attentats, Rumsfeld demandait à son équipe du Centre de commandement militaire national de fournir « toutes les informations » reliant les attentats à l’Irak : « Les meilleures infos au plus vite. Voyez si elles sont assez bonnes pour frapper Saddam Hussein en même temps … pas seulement Oussama ben Laden. Ratissez large, balayez tout… que ce soit lié ou non » (selon des notes obtenues par David Martin, correspondant au Conseil de sécurité nationale pour CBS News)11.
Les 19 et 20 septembre, le Defense Policy Board de Richard Perle rencontra Paul Wolfowitz et Bernard Lewis12, mais sans Colin Powell et Condoleezza Rice. Ils préparèrent une lettre au président, à en-tête du PNAC, pour lui rappeler sa mission historique : « même si les preuves ne relient pas directement l’Irak à l’attentat, toute stratégie visant à éradiquer le terrorisme et ses commanditaires doit inclure un effort déterminé pour chasser Saddam Hussein du pouvoir en Irak. L’échec à entreprendre un tel effort constituera une reddition rapide et peut-être décisive dans la guerre contre le terrorisme international »13. Perle persista à affirmer péremptoirement que Mohamed Atta, le meneur présumé des terroristes du 11 septembre, « a rencontré Saddam Hussein à Bagdad avant le 11 septembre. Nous en avons des preuves »14.
Les rumeurs d’un lien entre Saddam et Al-Qaïda ont finalement été abandonnées au profit de la menace non moins fictive que représentaient les « armes de destruction massive » de Saddam, en mettant l’accent sur les armes biologiques. Une semaine seulement après le 11 septembre, Richard Perle a déclaré à CNN que la prochaine attaque terroriste impliquerait probablement « des armes chimiques ou biologiques ». Et ce fut le cas : les 18 septembre et 9 octobre, quatre lettres contaminées à l’anthrax sont envoyées à des journalistes et sénateurs, faisant 22 morts. Les lettres identifiaient clairement l’auteur comme musulman fanatique : « Vous ne pouvez pas nous arrêter. Nous avons cet anthrax. Tu meurs maintenant. Tu as peur ? Mort à l’Amérique. Mort à Israel. Allah est grand ». Quelques jours avant, le FBI avait reçu une lettre anonyme accusant le professeur Ayaad Assaad, un américain d’origine égyptienne, d’être un bio-terroriste. Il fut déterminé que les souches d’anthrax provenaient du laboratoire militaire de l’Utah où travaillait Assaad. Le FBI innocenta rapidement Assad, mais il fut révélé plus tard dans le Hartford Courant qu’en 1992, des caméras de surveillance avaient capturé un certain Philip Zack entrant illégalement dans le lieu de stockage du laboratoire et que, dans le même temps, des agents pathogènes avaient disparu du centre. Zack avait été renvoyé du laboratoire après une plainte d’Assad pour avoir reçu une lettre raciste co-signée par Zack15. Le FBI ne prêta aucune attention à cette révélation, ayant probablement été averti par leur patron Michael Chertoff de laisser les sayanim tranquilles.
Les attaques à l’anthrax furent très utiles pour donner un semblant de crédibilité à la menace des armes de destruction massives de Saddam. Cheney et Rumsfeld contournèrent le directeur de la CIA George Tenet, qui savait que Saddam n’était plus en possession de telles armes, et renouvelèrent leur stratégie gagnante de « l’Équipe B » (Team B) des années 70, court-circuitant la CIA avec une structure parallèle mise en place pour produire le rapport alarmiste il leur fallait : l’Office of Special Plans. Surnommé « la Cabale », l’OSP était contrôlé par les néoconservateurs William Luti, Abram Shulsky, Douglas Feith et Paul Wolfowitz.
En septembre 2002, la marionnette Bush Jr. signa un rapport sur la stratégie de sécurité nationale (NSS 2002), qui définissait ce qu’on appellerait la « doctrine Bush » – bien qu’il s’agissait d’une mise à jour de la « doctrine Wolfowitz » de 1992 sur les guerres préventives. Le 7 octobre, il lut sur son téléprompteur que « Saddam Hussein est un dictateur meurtrier accro aux armes de destruction massive », qui pourrait à tout moment « fournir une arme biologique ou chimique à un groupe terroriste ou à des terroristes individuels »16.
Au département d’État, beaucoup résistait à la pression (lire par exemple le témoignage de Richard Haass, Director of Policy Planning jusqu’en 2003, date à laquelle il prendra la présidence du CFR). Mais Colin Powell finit à céder à ceux qu’il appelait le « petit gouvernement séparé » composé de « Wolfowitz, Libby, Feith et le « bureau de la Gestapo » de Feith »17. Le 5 février 2003, il déclara devant l’Assemblée générale des Nations unies : « Il ne fait aucun doute que Saddam Hussein possède des armes biologiques et la capacité d’en produire rapidement plus, beaucoup plus. Et il a la capacité de disperser ces poisons et maladies mortels d’une manière qui peut causer des morts et des destructions massives ». En quittant son poste en 2004, Powell qualifiera ce discours de « tache sur ma carrière » (a blot on my record), ajoutant : « et je ne peux rien faire pour changer cette tache »18. Je trouve ces mots révélateurs. On s’attendrait à ce qu’il pense d’abord aux souffrances indicibles infligées au peuple irakien à cause de lui, mais ce qui le préoccupe, c’est que ce mensonge auquel il s’est prêté fait tache dans sa biographie officielle. Un tel homme est facile à acheter ou à faire chanter. Son passé au Vietnam est de toute façon entre les mains des médias, qui, du jour au lendemain, peuvent transformer son image publique de héros de guerre en criminel de guerre.
On ne débat plus du fait que la guerre en Irak était principalement une volonté sioniste, an Israeli job (lire John Mearsheimer et Stephen Walt, Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, 2007). Le CFR (que je mentionne ici en tant que représentant de l’école impérialiste américaine) est toujours resté extrêmement critique à l’égard de cette guerre, exprimant par la suite le vœux que les idées des néocons « restent enfouies dans le sable de l’Irak » pour toujours. Mais les impérialistes traditionnels avaient perdu le contrôle de la politique étrangère américaine et ne l’ont pas retrouvé depuis. Quant à Brzezinski, il dénonça devant le Sénat « une calamité historique, stratégique et morale […] mue par des pulsions manichéennes et un orgueil impérial » (février 2007). Mais son précédent soutien à l’invasion de l’Afghanistan rendait vaines ses protestations.
Nulle part la divergence d’objectifs entre les impérialistes du CFR et les crypto-sionistes du PNAC n’est plus évidente que dans leur approche de l’Arabie saoudite, l’allié stratégique de l’Amérique au Moyen-Orient depuis Roosevelt. Quelques semaines après les attentats du 11 septembre, David Wurmser, à la fois membre du PNAC et co-auteur du rapport Clean Break adressé à Netanyahou en 1996, ouvrit les hostilités dans le Weekly Standard avec un article intitulé « The Saudi Connection », affirmant que la famille royale saoudienne était à l’origine de l’attaque19. Puis, en décembre 2002, les médias commencèrent à mentionner les 28 pages expurgées de l’« Enquête conjointe sur les activités de la communauté du renseignement avant et après les attentats terroristes du 11 septembre 2001 » menée par les commissions spéciales du Sénat et de la Chambre sur le renseignement. Ces pages, finalement divulguées en 2016, sont censées démontrer que certains des pirates de l’air, dont 15 citoyens saoudiens, ont reçu un soutien financier et logistique d’individus liés au gouvernement saoudien. Inutile de dire que, puisque aucun Saoudien n’a réellement détourné d’avions le 11 septembre 2001, ce rapport est aussi bidon que l’ensemble du rapport de la Commission sur le 11 septembre. Mais sur cette base fabriquée, Richard Perle et David Frum ont soutenu dans leur livre “An End to Evil : How to Win the War on Terror” (2003), que « les Saoudiens se qualifient pour leur propre appartenance à l’axe du mal », et implorent le président Bush de « dire la vérité sur l’Arabie saoudite », à savoir que les princes saoudiens financent Al-Qaïda20. Le sénateur Bob Graham fut le plus actif sur les chaînes de télévision à accuser Bush d’avoir couvert l’implication saoudienne dans le 11 septembre en raison de « l’amitié entre la famille royale [saoudienne] et les plus hauts niveaux de notre gouvernement national [sous-entendu, le président] »21. Dans cette ligne d’argumentation, vous avez maintenant des livres comme “The Stealth Saudi Arabian Takeover of America » (« La prise de contrôle furtive de l’Amérique par l’Arabie saoudite »).
Ma tentative de distinguer clairement entre deux opérations le 11 septembre 2001 est réductrice, j’en conviens, d’autant que le Pentagone était fortement infiltré par les sionistes secrets les plus ardents. Pourtant, je pense qu’elle a sa valeur, ne serait-ce que parce qu’elle comble le fossé entre les tenants de la thèse inside-job et les tenants de la thèse Israeli-job. L’attaque du Pentagone semble avoir été planifiée à Washington, tandis que les attaques du WTC étaient planifiées à Tel-Aviv et à New York. La fausse attaque sur le Pentagone était un inside job mais celle sur les Twin Towers était un Israeli job. Puisque l’attaque contre les Tours jumelles, par son ampleur, définit le 11 septembre dans la mémoire collective, nous pouvons dire qu’Israël a commis le 11 septembre, mais nous devons garder à l’esprit que les services israéliens et leurs agents infiltrés n’ont pu le faire en toute impunité qu’en se connectant à une opération du Pentagone de moindre envergure. Le gouvernement américain est responsable d’une partie du 11 septembre, mais c’était la plus petite partie – juste suffisante pour être mis sous le coup d’un chantage et se soumettre à l’agenda d’Israël.
Il est sans doute de bonne guerre pour les pays ennemis de l’empire américain de commencer à qualifier le 11 septembre de inside job dans leur guerre de l’information, comme le feront de plus en plus la Russie, la Chine, l’Iran et d’autres. Il y a un an, par exemple, l’agence de presse russe RIA Novosti a publié une analyse du 11 septembre par sa journaliste vedette Viktoria Nikiforova, intitulée « Les États-Unis refusent de révéler le secret du 11 septembre » (traduction anglaise ici), incluant ce qui suit : « Des experts de l’Université d’Alaska à Fairbanks ont calculé que l’incendie n’aurait pas pu entraîner l’effondrement du troisième gratte-ciel, ce qui est rarement mentionné par les médias grand public ». Nous pouvons nous attendre à d’autres choses de ce genre ce mois-ci. Mais les Américains sont dans une position totalement différente. Tant que les militants pour la vérité sur le 11 septembre (9/11 truthers) continuent à scander 9/11 was an inside job et à parler de l’Opération Northwood plutôt que de l’attaque du USS Liberty, ils trompent fondamentalement les Américains et fournissent une couverture pour les crimes d’Israël.
Je laisse le dernier mot à celui qui, le premier, a su que la thèse officielle était un mensonge :
« J’ai déjà dit que je n’étais pas impliqué dans les attentats du 11 septembre aux États-Unis. […] Je n’avais aucune connaissance des attaques, et je ne considère pas non plus le meurtre de femmes, d’enfants et d’autres êtres humains innocents comme un acte louable. […] Les États-Unis devraient chercher les auteurs de ces attentats en eux-mêmes ; […] parmi les gens qui veulent faire du siècle actuel un siècle de conflit entre l’Islam et le Christianisme. Le système américain est entièrement sous le contrôle des juifs américains, dont la première priorité est Israël et non les États-Unis. Le peuple américain est lui-même l’esclave des juifs. […] C’est pourquoi la punition devrait être dirigée contre Israël »22.