Les prix explosent dans la bataille du gaz

...par Manlio Dinucci - Le 12/10/2021.

La hausse des coûts du gaz en Europe provient avant tout de la spéculation dans un contexte d’incertitude, imputable aux efforts géopolitiques des États-Unis contre le gaz russe. Non seulement, les prix pourraient revenir à ce qu’ils étaient il y a deux ans si Bruxelles signait un accord à long terme avec Moscou, mais ils devraient baisser.

Source : RzO Voltaire

L'explosion des prix du gaz frappe l’Europe au moment critique de la reprise économique, après les désastreux effets des confinements de 2020. L’explication selon quoi cela est dû à la croissance de la demande et à la chute de l’offre cache un cadre bien plus complexe, dans lequel des facteurs financiers, politiques et stratégiques jouent un rôle primaire.

Les États-Unis accusent la Russie d’utiliser le gaz comme arme géopolitique, en réduisant les fournitures pour contraindre les gouvernements européens à passer des contrats à long terme avec Gazprom, comme a fait l’Allemagne avec le gazoduc North Stream. Washington fait pression sur l’Union européenne pour qu’elle se détache de la « dépendance énergétique » de la Russie, qui la rend « otage » de Moscou.

 

Fondamentalement par effet de cette pression, les contrats à long terme avec Gazprom pour l’importation du gaz russe ont chuté dans l’UE, tandis que les achats sur les marchés spot (ou cash), où on achète des parts de gaz qui sont payées comptant dans la journée, ont augmenté. La différence est substantielle : alors qu’avec le contrat à long terme on achète du gaz à un prix bas, qui est gardé constant au cours des années, dans les marchés spot on achète du gaz à des prix volatiles, généralement beaucoup plus hauts, déterminés par des spéculations financières dans les Bourses de marché. D’énormes quantités de matières premières minérales et agricoles sont achetées avec des contrats futures, qui prévoient leur livraison à une date établie et au prix convenu au moment de la signature. La stratégie des puissants groupes financiers qui spéculent sur ces contrats est de faire gonfler les prix des matières premières (eau comprise) pour revendre les futures à un prix plus haut. Pour avoir une idée du volume des transactions spéculatives des Bourses de marchés, il suffit de penser qu’à elle seule l’états-unienne Chicago Mercantile Exchange, dont les sièges sont à Chicago et New York, effectue 3 milliards de contrats par an pour un montant d’un million de milliards de dollars (plus de dix fois la valeur du PIB mondial, c’est-à-dire de la valeur réelle produite en une année dans le monde). En 2020, alors que l’économie mondiale était en grande partie paralysée, le nombre de futures et de contrats analogues a atteint le niveau record de 46 milliards, 35 % de plus par rapport à 2019, provoquant une hausse des prix des matières premières.

 

En même temps, les USA font pression sur l’UE pour qu’elle remplace le gaz russe par l’états-unien. En 2018, avec la déclaration conjointe entre le président Donald Trump et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, l’Union européenne s’est engagée à « importer plus de gaz naturel liquéfié (Lng) des États-Unis afin de diversifier son approvisionnement énergétique ». Le gaz qui arrive dans l’UE est extrait aux USA de schistes bitumineux par une technique de fracturation hydraulique qui provoque des dégâts environnementaux très graves ; on va le liquéfier en le refroidissant à -161°C puis le transporter avec des navires gaziers à environ 30 terminaux en Europe, où il est alors re-gazéifié. Le gaz états-unien, bien que bénéficiant d’aides publiques, reste beaucoup plus cher que le russe et, pour entrer sur le marché, a besoin que le prix général du gaz demeure à des niveaux élevés.

 

S’ajoute à tout cela la « guerre des gazoducs », celle que l’Italie a payée très cher quand en 2014 l’Administration Obama, de concert avec la Commission Européenne, a bloqué le South Stream, le gazoduc en phase de réalisation avancée qui, sur la base de l’accord entre Eni (Société Nationale des Hydrocarbures italienne) et Gazprom, aurait apporté directement en Italie, à travers la mer Noire, du gaz russe à bas prix. La Russie a contourné l’obstacle avec le TurkStream qui, par la mer Noire, amène le gaz russe dans le lambeau européen de la Turquie, en continuant dans les Balkans pour approvisionner la Serbie et la Croatie. Le 29 septembre à Budapest, Gazprom et la compagnie Mvm Energy ont signé deux contrats à long terme pour la fourniture à la Hongrie de gaz russe à bas prix pendant 15 ans. Une défaite pour Washington, alourdie par le fait que la Hongrie et la Croatie font partie de l’Otan. Washington répondra certainement non seulement sur le plan économique, mais aussi politique et stratégique.

La note c’est nous qui la payons, avec l’augmentation des factures du gaz et du coût de la vie en général.

Manlio Dinucci

 


ZOOM - Nord Stream 2, la réponse à la crise gazière

...par Xavier Moreau pour TV Liberté

« Ils vont se geler les c…, mais on ne va pas pleurer ! »

...par Boris Karpov - Le 17/10/2021

  1.  

    Source : RzO International

« Ils vont se geler les c…, mais on ne va pas pleurer » a déclaré hors micro un (très) haut fonctionnaire russe en parlant de la « crise du gaz » en Europe. Et les responsables de ces engelures qui arrivent ce sont bien entendu, comme d’habitude… les Russes, selon les Européens ! Ceci alors que les livraisons de gaz russe à l’Europe de janvier à septembre ont augmenté de 15% ! Mais ça n’empêche, selon plusieurs politiciens européens, les Russes « utilisent le gaz comme une arme ».

Tout est bon pour ne pas désigner les vrais responsables, qui sont… les politiciens européens eux-mêmes ! D’une part, et comme l’a rappelé Vladimir Poutine aujourd’hui, le système énergétique européen ne connaissait pas de difficultés lorsqu’il était basé sur le nucléaire et le gaz. Eh oui, mais le nucléaire, dans l’Europe des écolos-dingos, c’est Le Mal absolu. Et donc on diminue les capacités du nucléaire, en montant… des éoliennes par exemple ! Un excellent sujet de rigolade, ces éoliennes !

Par ailleurs, les sirènes américaines qui promettaient de remplacer le gaz russe par leur GNL qu’ils allaient c’est promis livrer massivement en Europe ont créé les oppositions des européens au pipeline gazier Nord Stream 2, ce qui bien entendu ne permet pas d’augmenter massivement les livraisons de gaz russe. Les Américains plafonnent et ne peuvent fournir qu’environ 12% des besoins européens. Gazprom, le producteur russe, est par ailleurs quasiment au maximum de sa production en produisant 1,4 milliard de mètres cubes par jour mais comme le déclare aimablement le Ministère de l’Énergie russe, la Russie remplit en premier lieu ses réserves nationales avant de servir les clients étrangers ! Ça s’appelle la « préférence nationale », une des bases de notre système économique !

Si on ajoute la gabegie des dirigeants qui, comme par exemple en Angleterre, ont drastiquement réduit leurs réserves (au cours de la dernière décennie, les réserves de gaz au Royaume-Uni ont diminué des deux tiers et ne suffisent désormais que pour quatre à cinq jours de demande hivernale de pointe), on comprend que si les Européens qui dépendent à 41% des importations de gaz russe veulent se chauffer, il vont devoir le payer au prix fort, selon la règle que ce qui est rare, est cher ! À supposer donc qu’il y en ait de disponible.

Cette situation est excellente pour la Russie puisque Gazprom a la certitude que toute sa production partira au prix fort, et les recettes fiscales seront donc en conséquence. Et sous cape, une réelle jubilation de voir les Européens payer, une fois de plus, leur opposition à la Russie en cirant les bottes américaines.

On peut tout de même espérer un sursaut des ministres européens pour prendre des mesures radicales pour permettre à leurs citoyens de se chauffer à bas prix, comme par exemple le développement en urgence d’éoliennes jusque dans les villes. Les écologistes, qui font d’excellents scores aux élections, seront heureux !

source : https://rusreinfo.ru

- L’Agenda vert ou comment cette crise énergétique est différente de toutes les autres

...par F. William Engdahl - Le 18/10/2021.

Source : RzO International

 

Le prix de l’énergie, toutes sources confondues, explose à l’échelle mondiale. Loin d’être accidentel, il s’agit d’un plan bien orchestré visant à faire s’effondrer l’économie mondiale industrielle qui a déjà été affaiblie de façon spectaculaire par près de deux ans de quarantaine ridicule due au Covid et les mesures connexes. Ce à quoi nous assistons, c’est à une explosion des prix des principales énergies que sont le pétrole, le charbon et maintenant surtout le gaz naturel.

Ce qui différencie cette situation des chocs énergétiques des années 1970, c’est que cette fois-ci, elle se développe alors que le monde de l’investissement des entreprises, utilisant le modèle frauduleux d’investissement vert ESG, désinvestit dans le pétrole, le gaz et le charbon du futur, tandis que les gouvernements de l’OCDE adoptent des énergies solaire et éolienne horriblement inefficaces et peu fiables qui assureront l’effondrement de la société industrielle peut-être dès les prochains mois. À moins d’une remise en question spectaculaire, l’UE et les autres économies industrielles sont en train de se suicider économiquement de manière délibérée.

Ce qui, il y a quelques années seulement, était considéré comme évident, c’est que la garantie d’une énergie abondante, fiable, efficace et abordable définit l’économie. Sans une énergie efficace, nous ne pouvons pas fabriquer de l’acier, du béton, extraire des matières premières ou tout autre produit qui soutient nos économies modernes. Au cours des derniers mois, le prix mondial du charbon destiné à la production d’électricité a doublé. Le prix du gaz naturel a augmenté de près de 500%. Le pétrole se dirige vers les 90 dollars le baril, son prix le plus élevé depuis sept ans. Il s’agit là d’une conséquence prévue de ce que l’on appelle parfois la Grande Réinitialisation de Davos ou la folie du programme vert zéro carbone.

Il y a une vingtaine d’années, l’Europe a entamé une transition majeure vers les mal nommées énergies renouvelables ou énergies vertes, principalement le solaire et l’éolien. L’Allemagne, le cœur de l’industrie européenne, a mené la transformation avec l’Energiewende mal conçue de l’ancienne chancelière Merkel, où les dernières centrales nucléaires allemandes fermeront en 2022 et où les centrales au charbon sont rapidement éliminées. Tout cela s’est maintenant heurté à la réalité : l’énergie verte n’est pas du tout en mesure de faire face à d’importantes pénuries d’approvisionnement. La crise était entièrement prévisible.

Les poules vertes rentrent au bercail

Avec le verrouillage généralisé de l’industrie et des déplacements en 2020, la consommation de gaz naturel de l’UE a chuté de façon spectaculaire. Le principal fournisseur de gaz de l’UE, le russe Gazprom, dans l’intérêt d’un marché ordonné à long terme, a dûment réduit ses livraisons sur le marché de l’UE, même à perte. Un hiver 2019-2020 exceptionnellement doux a permis au stockage de gaz de l’UE d’atteindre son maximum. Un hiver long et rigoureux a pratiquement effacé ce maximum en 2021.

Contrairement à ce que prétendent les politiciens de l’UE, Gazprom n’a pas fait de la politique avec l’UE pour forcer l’approbation de son nouveau gazoduc Nord Stream 2 vers l’Allemagne. Lorsque la demande de l’UE a repris au cours des six premiers mois de 2021, Gazprom s’est empressé d’y répondre et même de dépasser les niveaux records de 2019, et ce même au détriment de la reconstitution des stocks de gaz russe pour l’hiver à venir.

Alors que l’UE est désormais fermement engagée dans un programme d’énergie verte, Fit for 55, et qu’elle rejette explicitement le gaz naturel comme une option à long terme, tout en tuant le charbon et le nucléaire, l’incompétence des modèles climatiques des groupes de réflexion qui justifiaient une société électrique 100% sans CO2 d’ici 2050 s’est imposée.

Parce que les investisseurs financiers de Wall Street et de Londres ont vu l’avantage des énormes profits de l’agenda de l’énergie verte, en travaillant avec le Forum économique mondial de Davos pour promouvoir le modèle d’investissement ESG risible, les compagnies pétrolières, gazières et charbonnières conventionnelles n’investissent pas les profits dans l’expansion de la production. En 2020, les dépenses mondiales pour le pétrole, le gaz et le charbon ont chuté d’environ 1000 milliards de dollars. Ces dépenses ne reviendront pas.

Alors que BlackRock et d’autres investisseurs boycottent ExxonMobil et d’autres sociétés énergétiques en faveur de l’énergie « durable », un hiver exceptionnellement froid et long en Europe et un manque record de vent dans le nord de l’Allemagne ont déclenché un achat panique de gaz sur les marchés mondiaux du GNL début septembre.

Le problème, c’est que le réapprovisionnement est arrivé trop tard, car la plupart du GNL normalement disponible en provenance des États-Unis, du Qatar et d’autres sources avait déjà été vendu à la Chine, où une politique énergétique tout aussi confuse, notamment une interdiction politique du charbon australien, a entraîné des fermetures d’usines et un ordre récent du gouvernement de se procurer du gaz et du charbon « à tout prix ». Le Qatar, les exportateurs de GNL américains et d’autres ont afflué vers l’Asie, laissant l’UE dans le froid, littéralement.

La déréglementation de l’énergie

Ce que peu de gens comprennent, c’est comment les marchés de l’énergie verte d’aujourd’hui sont truqués pour profiter aux spéculateurs comme les fonds spéculatifs ou les investisseurs comme BlackRock ou Deutsche Bank et pénaliser les consommateurs d’énergie. Le prix phare du gaz naturel négocié en Europe, le contrat à terme TTF néerlandais, est vendu par l’ICE Exchange basé à Londres. Il spécule sur ce que seront les futurs prix de gros du gaz naturel dans l’UE dans un, deux ou trois mois. L’ICE est soutenu par Goldman Sachs, Morgan Stanley, la Deutsche Bank et la Société Générale, entre autres. Le marché est constitué de ce que l’on appelle des contrats à terme ou des produits dérivés sur le gaz.

Les banques ou d’autres acteurs peuvent spéculer pour quelques centimes par dollar, et lorsque l’on a appris que les réserves de gaz de l’UE pour l’hiver à venir étaient faibles, les requins de la finance ont commencé à se nourrir. Au début du mois d’octobre, les prix à terme du gaz néerlandais TTF avaient explosé de 300% en quelques jours seulement. Depuis février, la situation est bien pire, puisqu’une cargaison standard de GNL de 3,4 trillions de BTU (British Thermal Units) coûte désormais 100 à 120 millions de dollars, alors qu’à la fin du mois de février, son coût était inférieur à 20 millions de dollars. Cela représente une augmentation de 500 à 600% en sept mois.

Le problème sous-jacent est que, contrairement à ce qui s’est passé pendant la majeure partie de l’après-guerre, depuis la promotion politique des « énergies renouvelables » solaires et éoliennes, peu fiables et coûteuses, dans l’UE et ailleurs (par exemple au Texas, en février 2021), les marchés des services publics d’électricité et leurs prix ont été délibérément déréglementés afin de promouvoir les alternatives vertes et d’évincer le gaz et le charbon sous l’argument douteux que leurs émissions de CO2 mettent en danger l’avenir de l’humanité si elles ne sont pas réduites à zéro d’ici 2050.

Les prix supportés par le consommateur final sont fixés par les fournisseurs d’énergie qui intègrent les différents coûts dans des conditions de concurrence. La façon diabolique dont les coûts de l’électricité dans l’UE sont calculés, prétendument pour encourager les énergies solaire et éolienne inefficaces et décourager les sources conventionnelles, est que, comme le dit l’analyste français de l’énergie Antonio Haya, « la centrale la plus chère parmi celles qui sont nécessaires pour couvrir la demande (centrale marginale) fixe le prix de chaque heure de production pour l’ensemble de la production mise aux enchères ». Ainsi, le prix du gaz naturel d’aujourd’hui fixe le prix de l’électricité hydroélectrique à coût essentiellement nul. Compte tenu de la flambée du prix du gaz naturel, cela définit les coûts de l’électricité dans l’UE. Il s’agit d’une architecture de prix diabolique qui profite aux spéculateurs et détruit les consommateurs, notamment les ménages et l’industrie.

Une cause aggravante fondamentale des récentes pénuries de charbon, de gaz et de pétrole en abondance est la décision de BlackRock et d’autres trusts financiers mondiaux de forcer l’investissement loin du pétrole, du gaz ou du charbon – toutes des sources d’énergie parfaitement sûres et nécessaires – pour accumuler des énergies solaire ou éolienne grossièrement inefficaces et peu fiables. Ils appellent cela l’investissement ESG. C’est la dernière lubie de Wall Street et des autres marchés financiers mondiaux depuis que le PDG de BlackRock, Larry Fink, a rejoint le conseil d’administration du Forum économique mondial Klaus Schwab en 2019. Ils ont mis en place des sociétés de certification ESG de façade qui attribuent des notes ESG « politiquement correctes » aux sociétés boursières, et sanctionnent celles qui ne s’y conforment pas. La ruée vers les investissements ESG a rapporté des milliards à Wall Street et à ses amis. Elle a également freiné l’exploitation future du pétrole, du charbon ou du gaz naturel dans la majeure partie du monde.

La « maladie allemande »

Aujourd’hui, après 20 ans d’investissements insensés dans l’énergie solaire et éolienne, l’Allemagne, autrefois fleuron de l’industrie européenne, est victime de ce que l’on peut appeler la « maladie allemande ». Comme le syndrome hollandais, l’investissement forcé dans l’énergie verte a entraîné un manque d’énergie fiable et abordable. Tout cela pour un réchauffement de 1,5°C (non prouvé par le GIEC) qui est censé mettre fin à notre civilisation d’ici 2050 si nous ne parvenons pas à atteindre le zéro carbone.

Pour faire avancer l’agenda de l’UE sur l’énergie verte, les pays, à quelques exceptions près, ont commencé à démanteler le pétrole, le gaz, le charbon et même le nucléaire. Les dernières centrales nucléaires allemandes fermeront définitivement l’année prochaine. Les nouvelles centrales au charbon, équipées des derniers épurateurs de pointe, sont mises au rebut avant même d’avoir été lancées.

Le cas de l’Allemagne est encore plus absurde.

En 2011, le gouvernement Merkel a repris un modèle énergétique élaboré par Martin Faulstich et le Conseil consultatif de l’Environnement (SRU), qui affirmait que l’Allemagne pourrait atteindre une production d’électricité 100% renouvelable d’ici 2050. Selon eux, le recours au nucléaire ne serait plus nécessaire, pas plus que la construction de centrales au charbon avec captage et stockage du carbone (CSC). C’est ainsi qu’est née la catastrophique Energiewende de Merkel. Selon l’étude, elle fonctionnerait parce que l’Allemagne pourrait acheter par contrat de l’énergie hydroélectrique excédentaire, sans CO2, à la Norvège et à la Suède.

Or, avec la sécheresse extrême et l’été chaud, les réserves hydroélectriques de la Suède et de la Norvège sont dangereusement basses à l’approche de l’hiver, avec seulement 52% de leur capacité. Cela signifie que les câbles électriques vers le Danemark, l’Allemagne et maintenant le Royaume-Uni sont en danger. Et pour aggraver la situation, la Suède est divisée sur la fermeture de ses propres centrales nucléaires qui lui fournissent 40% de son électricité. Et la France envisage de réduire d’un tiers le nombre de ses centrales nucléaires, ce qui signifie que la source d’approvisionnement de l’Allemagne sera également incertaine.

Le 1er janvier 2021 déjà, en raison d’une élimination progressive du charbon imposée par le gouvernement allemand, 11 centrales électriques au charbon d’une capacité totale de 4,7 GW ont été fermées. Cela n’a duré que 8 jours, lorsque plusieurs de ces centrales ont dû être reconnectées au réseau en raison d’une période prolongée de vents faibles. En 2022, la dernière centrale nucléaire allemande fermera et d’autres centrales au charbon fermeront définitivement, tout cela pour le nirvana vert. En 2002, l’énergie nucléaire allemande était à l’origine de 31% de l’énergie électrique sans carbone.

Quant à l’énergie éolienne qui comble le déficit en Allemagne, en 2022, quelque 6000 éoliennes d’une capacité installée de 16 GW seront démantelées en raison de l’expiration des subventions de rachat des anciennes turbines. Le rythme d’approbation des nouveaux parcs éoliens est bloqué par la rébellion croissante des citoyens et par des contestations juridiques concernant la pollution sonore et d’autres facteurs. Une catastrophe évitable est en train de se produire.

La réponse de la Commission européenne à Bruxelles, plutôt que d’admettre les failles flagrantes de son programme d’énergie verte, a été de redoubler d’efforts comme si le problème était le gaz naturel et le charbon. Le tsar du climat de l’UE, Frans Timmermans, a déclaré de manière absurde : « Si nous avions eu l’accord vert cinq ans plus tôt, nous ne serions pas dans cette situation, car nous serions alors moins dépendants des combustibles fossiles et du gaz naturel ».

Si l’UE poursuit cet agenda suicidaire, elle se retrouvera dans un terrain vague désindustrialisé dans quelques années. Le problème n’est pas le gaz, le charbon ou le nucléaire. C’est l’énergie verte inefficace issue de l’énergie solaire et éolienne qui ne sera jamais en mesure d’offrir une énergie stable et fiable.

L’agenda pour l’énergie verte de l’UE, des États-Unis et d’autres gouvernements, ainsi que l’investissement ESG promu par Davos, ne feront que garantir qu’à l’avenir, il y aura encore moins de gaz, de charbon ou de nucléaire sur lesquels se rabattre lorsque le vent s’arrêtera, qu’il y aura une sécheresse dans les barrages hydroélectriques ou un manque d’ensoleillement. Il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste des fusées pour comprendre que c’est une voie vers la destruction économique. Mais c’est en fait le but de l’énergie « durable » de l’ONU 2030 ou de la Grande Réinitialisation de Davos : la réduction de la population à grande échelle. Nous, les humains, sommes les grenouilles que l’on fait lentement bouillir. Et maintenant, les puissances en place font vraiment monter la température.

source : https://journal-neo.org

traduit par Réseau International

La Chine apprendra-t-elle ?

...par Andrei Martyanov - Le 19/10/2021.

Source : Rzo International

 

Vladimir Poutine a été explicite il y a quelques jours, on ne peut pas faire plus clair que ça :

« Je le répète : la hausse du prix du gaz en Europe est le résultat d’une pénurie d’électricité, et non l’inverse. Et il n’est pas nécessaire d’inverser les choses, comme certains de nos partenaires essaient de le faire. Parfois, vous écoutez ce qui se dit à ce sujet, et vous êtes surpris, c’est tout simplement incroyable, comme s’ils ne voyaient pas les chiffres – je vais en dire plus à ce sujet – ils ne voient pas la réalité, ils ne font que dissimuler leurs propres erreurs.

Au cours de la dernière décennie, étape par étape, des failles systémiques ont été établies dans l’énergie européenne. Ce sont elles qui ont conduit à une crise du marché à grande échelle en Europe. Permettez-moi de vous rappeler que tant que les positions dominantes étaient l’atome et la production de gaz, il n’y avait pas de telles crises, elles ne pouvaient venir de nulle part.

J’ajouterai qu’aujourd’hui, Dieu merci, de tels problèmes en Russie sont inimaginables. Une approche à long terme du développement du complexe énergétique et des combustibles nous permet d’offrir à la population et aux entreprises des prix de l’électricité au niveau le plus bas d’Europe. À titre de comparaison : le prix moyen de l’électricité en Russie est d’environ 20 euros par mégawattheure, en Lituanie – 256, en Allemagne et en France – 300, au Royaume-Uni – 320 ».

Pourtant, comme le rapporte Reuters il y a deux jours :

« La crise énergétique de la Chine s’est aggravée vendredi alors que le froid s’est abattu sur une grande partie du pays et que les centrales électriques se sont empressées de faire des réserves de charbon, faisant grimper les prix du combustible à des niveaux record. La demande d’électricité pour chauffer les maisons et les bureaux devrait monter en flèche cette semaine, alors que de forts vents froids descendent du nord de la Chine. Selon les prévisionnistes, les températures moyennes dans certaines régions du centre et de l’est pourraient chuter de 16 degrés Celsius au cours des deux ou trois prochains jours.

Les pénuries de charbon, les prix élevés des carburants et l’explosion de la demande industrielle post-pandémie ont provoqué des pénuries d’électricité généralisées dans la deuxième plus grande économie du monde. Le rationnement a déjà été mis en place dans au moins 17 des plus de 30 régions de la Chine continentale depuis septembre, obligeant certaines usines à suspendre leur production et perturbant les chaînes d’approvisionnement ».

L’auteur de l’article, malgré son origine indienne (Shivani Singh) et, de toute évidence, son expérience des reportages sur Hollywood, ne peut toujours pas se faire à l’idée que l’économie chinoise éclipse celle des États-Unis, sans parler des autres, et qu’elle est de loin la plus grande économie du monde. Mais nous allons pardonner son ignorance et nous concentrer sur l’essentiel, et c’est ici que les disproportions économiques de la Chine commencent à se manifester. Oui, l’économie de la Chine est monstrueuse, mais c’est là que le bât blesse : elle a grandi trop vite, trop fort, entraînant avec elle tous les maux d’un développement explosif, notamment l’incapacité à résoudre ses besoins énergétiques de manière appropriée. Voici la carte de Reuters des graves pannes d’électricité en Chine pour la fin de ce mois de septembre.

Comme si cela ne suffisait pas, les Chinois ont fait cette déclaration :

« La Chine s’efforcera d’atteindre le pic carbone d’ici 2030, a déclaré le vice-premier ministre Han Zheng dans un message vidéo au Forum international de la Semaine russe de l’Énergie, selon l’agence de presse étatique Xinhua jeudi en fin de journée. Il a également déclaré que la Chine et la Russie sont des forces importantes qui mènent la transition énergétique et qu’elles devraient coopérer et assurer le bon déroulement des grands projets d’oléoducs, de gazoducs et d’énergie nucléaire ».

Il en va de même pour la Russie, qui développe son infrastructure de pompage et de traitement du gaz naturel, déjà immense, et qui devient une superpuissance de la construction navale. Non seulement la Russie construit ces énormes méthaniers, mais vous avez vu ce qu’elle construit actuellement dans l’Arctique ? Il s’agit d’un chantier naval monstrueux à Belokamenka qui construira des usines flottantes en béton pour le traitement du GNL et du pétrole. Le monde en parle à peine, mais l’échelle de la chose est gigantesque :

« Une variété de bâtiments, d’installations et de quais composent une nouvelle ligne d’horizon comme le nord de la Russie n’en a jamais vu. Autrefois un village endormi, le Belokamenka (la « pierre blanche » en russe) est aujourd’hui le site de construction industrielle le plus actif du nord circumpolaire. Plus de 100 entreprises participent à la création de ce qui sera le centre de construction de GNL, exploité par le producteur privé russe de gaz naturel Novatek. Peu d’ouvriers sont originaires de Mourmansk. Certains viennent de Chine, beaucoup des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale et d’autres du sud de la Russie.

Bien qu’ils soient loin d’être terminés, les travaux de fabrication de la structure gravitaire de l’installation de liquéfaction du terminal 1 dans le cadre du projet Arctic LNG 2 ont déjà commencé dans le dock principal. Lorsqu’elles seront prêtes, les structures modulaires géantes dotées d’usines de haute technologie seront remorquées depuis Belokamenka à travers les mers de Barents et de Kara jusqu’à la côte de la péninsule de Gydan, dans la baie d’Ob, en Sibérie. La production de gaz naturel liquéfié (GNL) y débutera en 2023. Un an plus tard, en 2024, le terminal 2 commencera à produire, tandis que le dernier terminal 3 devrait entrer en service en 2026. Chacun des trois terminaux aura une capacité de production de 6,6 millions de tonnes par an. L’approvisionnement en gaz des usines provient des champs Geofizicheskoye et Salmanovskoye de Novatek ».

Vous voyez ?

Donc, oui, la Russie prépare une transition énergétique, d’accord, mais pas celle que le culte totalitaire des « Verts » a en tête. Vous savez pourquoi ? Voici les contrats à terme sur le charbon chinois :

Presque un triplement de la valeur depuis février de l’année dernière. Je suis sûr que les « investisseurs » sont heureux. Il me faut du pop-corn à ce stade. C’est la raison pour laquelle je parle toujours avec prudence de la superpuissance chinoise – il faut trouver un équilibre entre ce qui est nécessaire et ce qui est possible. Mais là encore, permettez-moi de rappeler l’autre tableau que j’ai compilé récemment. Vous vous souvenez ?

Répétez après moi : l’économie moderne, c’est-à-dire les industries productives, c’est l’énergie, l’économie est l’énergie…

L’énergie solaire et l’énergie éolienne sont bonnes pour les rêves humides des politiciens de l’UE et des États-Unis, mais le monde réel ne veut pas voir ses habitants souffrir de la faim, du froid (ou de la chaleur), de l’absence d’installations sanitaires adéquates, de l’absence de transports adéquats, de documentation, d’amalgame, de taxation, de sédation, de station de jeu, de poste de travail, de citation, de représentation… bon, je me suis un peu emporté ici, mais vous comprenez mon idée – tout cela nécessite une énorme quantité d’énergie. Parce que la civilisation humaine et l’énergie sont une seule et même chose. Vous vous souvenez de Kardashev et de sa célèbre échelle ?

C’est quoi le problème avec ces Russes, ils aiment leur énergie. Mais alors, qui est Kardashev avec son illustre carrière en astrophysique et en astronomie. Que sait-il vraiment ? Demandez à Greta Thunberg, elle vous le dira, avec l’aide d’Al Gore, un escroc politique diplômé en… journalisme. Même Wiki note :

« Gore était un lecteur avide qui est tombé amoureux des théories scientifiques et mathématiques, mais il ne réussissait pas bien dans les cours de sciences et évitait de prendre les maths. Pendant ses deux premières années, ses notes le plaçaient dans le cinquième inférieur de sa classe. Pendant sa deuxième année, il aurait passé la plupart de son temps à regarder la télévision, à jouer au billard et à fumer occasionnellement de la marijuana.

En première et en terminale, il a commencé à s’impliquer davantage dans ses études, obtenant des A et des B. En terminale, il a suivi un programme d’apprentissage de l’anglais. En dernière année, il suit un cours avec l’océanographe et théoricien du réchauffement climatique Roger Revelle, qui suscite l’intérêt de Gore pour le réchauffement climatique et d’autres questions environnementales. Gore obtient un A pour sa thèse, intitulée « L’impact de la télévision sur la conduite de la présidence, 1947-1969 », et obtient un A.B. cum laude en juin 1969 ».

Une combinaison parfaite de pseudo-science « solide » et de cascades publicitaires. De toute évidence, les Chinois ont suivi ce chemin de croix. Ils paient maintenant et il n’y a rien de drôle à cela. Mais c’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles l’AUKUS a été conçu et pourquoi les États-Unis sont si intéressés par l’interdiction des SLOC de l’océan Indien qui fournissent d’énormes quantités d’énergie à la Chine. Une telle interdiction garantira l’effondrement de l’économie chinoise. Eh bien, la Russie, comme un bon voisin, est toujours là (désolé State Farm Insurance d’avoir utilisé votre slogan).

Le jeu est énorme, il ne s’agit pas seulement de gérer le départ du monde occidental et, espérons-le, son atterrissage en douceur. Il ne s’agit même pas de la multipolarité, qui est un fait accompli depuis des années maintenant. Non, il s’agit de l’avenir de la civilisation humaine et d’une véritable transition vers un monde plus juste, plus libre et plus prometteur. En tant qu’humanité, nous devons encore nous étendre dans l’espace de manière permanente et commencer à exploiter ses richesses. Rappelez-vous cet autre Russe qui a dit ceci :

« La Terre est le berceau de l’humanité, mais l’humanité ne peut pas rester dans ce berceau pour toujours ».

Mais c’est exactement ce que les « élites » occidentales veulent que nous fassions – empêcher un réel développement. Mais encore une fois, intellectuellement, ce sont des pygmées (suis-je non-politiquement-correct envers les pygmées ?), donc ils n’en savent pas plus.

« La première mission du module de transport et d’énergie à propulsion nucléaire russe, Zeus, durera 50 mois, a déclaré samedi aux journalistes le directeur exécutif de Roscosmos pour les programmes à long terme et la science, Alexander Bloshenko. « La durée combinée de la mission est de 50 mois », a-t-il déclaré lors du forum « Nouvelle Connaissance ». Il a ensuite précisé que le premier vol a été programmé pour 2030. « En collaboration avec l’Académie des Sciences russe, nous effectuons actuellement des calculs sur la balistique et la charge utile de ce vol », a-t-il ajouté. Selon M. Bloshenko, le remorqueur spatial s’approchera d’abord de la Lune, où un vaisseau spatial s’en séparera. Ensuite, il se dirigera vers Vénus pour effectuer une manœuvre d’assistance gravitationnelle et livrer un autre vaisseau spatial. Puis, il partira vers Jupiter et l’un de ses satellites ».

Je me demande si l’on peut construire des générateurs de vent sur Vénus – j’ai entendu dire qu’il y soufflait beaucoup. Mais je suis sûr que Greta, Al Gore et le New York Times auront des objections à cela, après tout – ces pauvres Vénusiens.

source : https://smoothiex12.blogspot.com

traduit par Réseau International

Crise énergétique : C’est la Russie qui va sauver l’Europe

...par Andrew Korybko Le 23/10/2021.

Source : RzO International

 

Loin de faire usage de l’énergie comme une arme en laissant l’Europe geler par méchanceté, la Russie a exploité ses exportations énergétiques durant cette période de crise comme moyen d’apaiser les relations bilatérales et d’améliorer la perception que les populations de ses partenaires ont de son image.

Le récit erroné, propagé par les États-Unis, et relavant de la guerre de l’information, selon lequel la Russie ferait usage de ses exportations énergétiques à destination de l’Europe comme d’une arme a été enrayé maintenant que la Grande Puissance Eurasiatique a promis de voler au secours de ses voisins pour les aider à survivre à la crise énergétique en cours. De fait, malgré les rumeurs effrayantes sur le gazoduc Nord Stream 2, qui a fini par être achevé, les États-Unis eux-mêmes importaient davantage de pétrole auprès de la Russie que jamais, au point que Bloomberg (que l’on ne saurait considérer comme un média pro-russe, et encore moins un média propice à répandre de la « propagande pro-russe ») a été contraint de rapporter au mois d’août que « la Russie prend la seconde place du classement des fournisseurs de pétrole étrangers des États-Unis ». Ce fait surprenant est confirmé par les propres statistiques de l’administration aux informations sur l’énergie des États-Unis, disponibles sur son propre site web.

Carte montrant le trajet adopté par le gazoduc Nord Stream II

Angela Merkel, la chancelière allemande sur le départ, qui est considérée comme la force la plus puissante et la plus influente de l’UE, a affirmé que la Russie remplit tous ses contrats et ne mérite aucun reproche sur le sujet de la crise énergétique traversée par le bloc. Poutine, le président russe, avait au préalable attribué la forte hausse des prix de l’énergie à l’hystérie et au désordre provoqués sur le marché par des spéculations inappropriées et par la mauvaise gestion pratiquée par de nombreux pays de leur transition depuis le carbone. Il a également affirmé que la Commission européenne avait commis une erreur en abandonnant les contrats de gaz à long terme pour se mettre à acheter du gaz au prix « spot » du marché. Le dirigeant russe a alors réaffirmé que Gazprom n’avait jamais refusé d’augmenter les livraisons de gaz lorsque des demandes avaient été formulées, et a donné pour instruction à son ministre de l’Énergie de s’assurer que le transit via l’Ukraine est maintenu. Tous ces développements démontrent que la Russie est le partenaire énergétique le plus fiable de l’UE.

Le gazoduc Nord Stream 2, récemment achevé, ainsi que le gazoduc turc déjà existant, vont fortement contribuer à la sécurité énergétique du bloc, surtout pour ce qui concerne sa survie face à la crise en cours. L’opposition étasunienne aux deux projets étaient auto-intéressée, et visait à maintenir des pressions sur les partenaires des États-Unis pour les contraindre à rester dépendants de ses exportations de gaz naturel liquéfié (GNL), bien plus chère et nettement moins fiables. Le monde entier voit désormais à quel point il aurait été contre-productif de la part de l’UE de se soumettre totalement aux États-Unis comme ceux-ci le voulaient. Heureusement, il reste quelques alliés des États-Unis à qui il reste un semblant de souveraineté stratégique, et qui ont compris la sagesse d’étendre leurs liens énergétiques avec la Russie, malgré la pression étasunienne pour les faire disparaître.

Tout ceci démontre plusieurs points importants. Tout d’abord, ce sont les États-Unis qui constituent un partenaire non-fiable pour l’Europe à tous égards, et non la Russie. La Grande Puissance Eurasiatique vole au secours de ses voisins, chose qui n’aurait pas été possible si ses partenaires s’étaient soumis à la pression étasunienne visant à leur faire diminuer, puis couper, leurs liens énergétiques avec Moscou. De là découle le second pont, qui est que les États-Unis sont l’acteur qui a essayé de transformer en arme les exportations énergétiques, en usant de prétextes politiques russophobes pour rendre l’UE dépendante de leurs exportations de GNL, plus chères et moins fiables. Le troisième point est que les États-Unis ont fait usage de récits infondés relevant de la guerre de l’information pour poursuivre cet objectif désormais échoué.

Avec le recul, la crédibilité des États-Unis devrait en prendre un coup dans l’opinion publique européenne.

Pour aller de l’avant, cette même opinion publique européenne devrait en arriver à comprendre que les croyances politiquement russophobes malheureusement adoptées par certains pays d’Europe résultent d’une campagne de guerre de l’information menée contre eux par les États-Unis. Loin d’user comme d’une arme de ses exportations énergétiques et de laisser geler l’Europe selon une méchanceté géopolitique supposée, la Russie a utilisé ses exportations énergétiques durant cette période de crise comme d’un outil visant à réparer les relations bilatérales, et à améliorer la manière dont l’opinion publique des pays partenaires la perçoit. Les approches étasunienne et russe de ladite « diplomatie énergétique » ne pourraient par conséquent être davantage opposées l’une à l’autre, le premier pays considérant ce vecteur comme une arme afin de dominer ses « partenaires », alors que le second pays le voit comme une opportunité d’améliorer les relations, les perceptions et les niveaux de vie.

Andrew Korybko

source : https://oneworld.press

traduit par José Martí, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

via https://lesakerfrancophone.fr

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