M. Macron, votre « lutte contre les discriminations » pourrait les aggraver

...par Nicolas Lecaussin - Le 16/02/2021.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un peu plus de deux mois après la promesse faite par Emmanuel Macron, la plateforme en ligne de lutte contre les discriminations est désormais opérationnelle, sous la forme d’un site (antidiscriminations.fr) et d’un numéro de téléphone (3928). Mais a-t-on conscience des abus qui pourraient découler d’un dispositif de ce type ?

A la fin de la présidence Obama, environ 77 % des Américains - un record ! - considéraient que le pays était plus divisé qu’au début de son mandat. Les journalistes et les spécialistes de l’Amérique ont accordé peu d’attention à ce sondage. Pourtant, il expliquait aussi, en grande partie, la victoire qu’allait obtenir Trump contre toutes les prévisions des instituts de sondages.

Pendant ses deux mandats, Obama n’a cessé de soutenir que les minorités, et en particulier la minorité noire, étaient victimes de discriminations et que la lutte pour l’égalité devait être menée en permanence. D’où ses mesures pour encourager la discrimination positive et imposer l’idéologie du politiquement correct dans les universités, à l’école et même sur le marché de l’emploi. Ses talents d’orateur hors normes, alliés à une rhétorique qui ne reculait pas devant une certaine complaisance, ont terrassé les médias de bonheur et transformé la grande majorité des experts de l’Amérique en admirateurs extasiés. . En réalité, il a fait beaucoup plus de mal que de bien comme l’a prouvé le sondage mentionné plus haut. Les minorités ne sont pas toujours des victimes, loin de là, surtout dans un pays comme l’Amérique, un de ceux où l’on respecte le plus les droits de l’individu. Obama lui-même a offert la plus parfaite démonstration qu’une personne de couleur peut y réussir, comme c’est le cas d’ailleurs pour des dizaines d’élus, sénateurs, gouverneurs, maires de grandes villes, juges, etc…

Faire croire à une minorité qu’elle est une victime permanente de la société, c’est lui mentir et l’inciter même à la violence. Faut-il rappeler qu’il y a eu des émeutes noires sous Obama aussi ? Par exemple celle de Ferguson en 2014, ou à Baltimore en 2015, contre les (supposées) violences policières à l’égard des Noirs. Les discours et les mesures d’Obama n’ont pas suffi, visiblement…

Un site pour les délations ?

Macron veut-il faire comme l’ancien président Obama ? Un peu plus de deux mois après la promesse qu’il en avait faite, la plateforme en ligne de lutte contre les discriminations est désormais opérationnelle, sous la forme d’un site (antidiscriminations.fr) et d’un numéro de téléphone (3928). Le site propose aux internautes un accès aux informations juridiques concernant l’ensemble des discriminations. S’ils estiment en être victimes, ils peuvent être mis en relation avec une équipe de juristes, afin d’évaluer la nature du préjudice mais aussi de les conseiller sur la conduite à tenir.

Il existe 25 critères de discrimination prohibés par la loi. Parmi les exemples donnés par le site, les plus fréquents concernent l’accès à un emploi, à un logement, notamment en raison du sexe, de l’origine ou encore de l’orientation sexuelle.
Depuis la plateforme, il est notamment possible d’entrer en contact – gratuitement - avec des spécialistes du sujet via un chat en ligne, ou de signaler un cas de discrimination par le biais d’un formulaire. Sont également recensées des associations venant en aide aux victimes de discriminations.

Saura-t-on qui est victime ou non ?

Il est évidemment bien de lutter contre les discriminations. Mais pas n’importe comment ni sous la pression médiatique. A-t-on conscience des abus qui pourraient découler d’un dispositif de ce type ? Il arrive, eh oui, fréquemment même, qu’une personne soit embauchée non en fonction de son sexe mais de ses compétences. Pourquoi les éventuels autres candidats rejetés n’iraient-ils pas se plaindre de discrimination auprès des « spécialistes » de la plate-forme ? On peut même imaginer l’ahurissement d’un patron mis en cause par un homosexuel alors qu’il ne s’était même pas rendu compte de son orientation sexuelle… Il arrive aussi qu’un propriétaire ait d’excellentes raisons de refuser un locataire. Devra-t-il subir une procédure de la part d’une « victime » qui plaidera la « discrimination » ? Comment empêcher les délations qui seront de plus en plus fréquentes, ne serait-ce que pour se venger d’avoir été refusé ?

L’individu et libre et responsable

Internet n’est donc sûrement pas le vecteur idéal pour lutter contre les discriminations. Elles ne peuvent être dénoncées qu’avec des preuves solides, sous peine de donner lieu à beaucoup d’abus en retour et de souffrance pour ceux qui sont mis en cause, s’ils le sont injustement. Les artifices imaginés par le gouvernement sont des faux amis qui risquent d’aggraver maintes situations, voire de nuire à ceux qui seront « choisis », et de grandement compromettre l’égalité des chances : qui ne craindra les foudres de la bien-pensance s’il refuse quelqu’un de « différent » ? Et voilà comment une discrimination à l’envers pourrait apparaître. Que fera-t-on ? Un autre site ?

Non, ce qu’il faut c’est avant tout s’assurer du respect des droits de l’individu. C’est le rôle de l’Etat. Il l’outrepasse en s’immisçant dans ce qui relève de décisions et de compétences privées. Répétons, c’est un peu notre mantra, que les individus sont libres et responsables, Quels que soient leur sexe, leur race, leurs origines…

source : IREF

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