BRIEFING

Le 8 juin, date où la France est officiellement devenue une dictature ?

 

par Philippe Rosenthal - Le 02/06/2023.

 

Le long sombrage de la question de la loi sur la réforme des retraites, avec de très nombreuses manifestations en France, l’emploi à répétition du 49.3 par le gouvernement français, des concerts de casseroles pour accueillir les membres du gouvernement, le rejet de l’article premier de la proposition de loi du groupe LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), visant à abroger la retraite à 64 ans, devrait montrer au monde le 8 juin, si oui ou non, la France est officiellement devenue une dictature.

«La démocratie est en danger»

Bertrand Pancher, le co-président du groupe LIOT à l’Assemblée, qui déplore une «obstruction systématique» de la macronie a réagi, sur BFMTV, à la suppression de l’article premier de la proposition de loi d’abrogation de la retraite à 64 ans. Selon lui, «ne pas laisser voter l’Assemblée sur la réforme des retraites relève du jamais-vu». Il dénonce «l’obstruction systématique de la majorité présidentielle» qui «devient une caricature du fonctionnement de nos institutions». Jean-Luc Mélenchon a tweeté : «La démocratie est en danger. La macronie interdit le droit constitutionnel d’amendement. Du jamais vu. Il faut protester devant les organisations internationales de respect des droits de l’homme et du citoyen».

«Le déni de démocratie continue», déplore Charles de Courson, membre du groupe LIOT à l’origine de la proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites, depuis l’Assemblée nationale. Il a annoncé : «Je redéposerai un amendement pour rétablir l’article premier», celui visant à abroger la retraite à 64 ans.

Jean-Jacques Urvoas, professeur de droit public, ex-ministre de la Justice, garde des Sceaux (2016-2017), a fait savoir : «Le déroulement des travaux de la commission des affaires sociales témoigne d’un profond recul du 1er droit des parlementaires : celui d’amender les textes. Un recul dont la conséquence dépassera le seul sujet du jour et contribuera à l’affaissement supplémentaire de l’Assemblée nationale».

Le groupe LIOT rappelle : «Empêcher les députés de voter va à l’encontre de notre constitution».

Enfin, pour Charles de Courson, député de la Marne, «ce serait invraisemblable que l’amendement rétablissant l’article premier du groupe Liot soit jugé irrecevable» car «cela créerait un précédent redoutable. Cela voudra dire qu’on pourra toujours bloquer une proposition de loi». Aurélien Pradié, député du Lot Les Républicains, dénonce «une entorse à la séparation des pouvoirs»: «L’exécutif a fait fuiter le fait que si la présidente de l’Assemblée nationale [Yaël Braun-Pivet] n’obéit pas au commandement donné par l’Élysée de saboter la proposition de loi, alors elle devra quitter la majorité». 

«Braquage démocratique»

Observateur Continental avait déjà signalé, citant le député LFI et journaliste, François Ruffin, qu’«il y a une crise démocratique évidente» dans le pays et avertissait que «les citoyens, les médias et les responsables politiques d’autres pays regardent l’évolution des événements en France avec intérêt» car «la question est de savoir dans combien de temps Emmanuel Macron et le gouvernement de sa première ministre, Elisabeth Borne, vont tomber».

Charles de Courson a signalé que l’exécutif se doit de laisser s’exprimer les députés car c’est ce qui fait la réalité d’une démocratie : «Puisqu’il est à la mode de redécouvrir notre Constitution, je voulais en citer un qui a curieusement disparu des débats. L’article 24 : le Parlement vote la loi». «L’opposition, ulcérée par les manœuvres du gouvernement pour saboter la proposition de loi LIOT dénonce un braquage démocratique», avertit Franceinfo.

Ainsi, le président français, Emmanuel Macron, la Première ministre française, Elisabeth Borne, interviennent sur le pouvoir législatif ne garantissant pas la séparation des pouvoirs comme cela doit être le cas dans une démocratie. Éric Coquerel, qui a déclaré recevable la proposition de loi pour abroger la réforme des retraites, a estimé sur BFMTV-RMC que la «macronie a un problème vis-à-vis de la démocratie parlementaire».

Charles de Courson, redoutant de voir la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, refuser l’amendement rétablissant l’article premier du groupe LIOT en le jugeant irrecevable le 8 juin, a averti que «ce gouvernement finira par être renversé s’il continue de se comporter comme s’il était majoritaire». «Mon ambition est de mettre fin au déni de démocratie», a-t-il expliqué.

«On est en train de glisser très très vite dans la dictature»

Pour François Asselineau, candidat à l’élection présidentielle de 2017, et président de l’UPR, les députés doivent saisir l’article 68 de la constitution pour engager la procédure de destitution d’Emmanuel Macron. Il a fait savoir dans un entretien avec Nicolas Duval que la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a été convoquée à l’Élysée et par Elisabeth Borne, la Première ministre française, et qu’ils l’ont chapitrée pour refuser la proposition de loi du groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) le 8 juin. «Cela veut dire que, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, s’est couchée devant l’exécutif», dénonce-t-il. Il martèle que «ces événements, que nous vivons là, sont d’une extraordinaire gravité». Il rappelle que la loi sur les retraites n’a jamais été votée, ce qui est contraire à l’article 24 de la constitution qui stipule que le parlement vote la loi et que ce qui se passe actuellement est en train de créer une jurisprudence. «On est en train de glisser très très vite dans la dictature», met en garde François Asselineau. Ce 8 juin est la date qui permettra d’officialiser, donc, si la France a glissé dans la dictature. 

source : Observateur Continental

G7 d’Hiroshima : Macron humilié par l’ami Biden et son Deep State

source : Le Courrier des Stratèges - par Edouard Husson - Le 21/05/2023.

G7 d’Hiroshima: Macron humilié par l’ami Biden et son Deep State

Le G7 s’est déroulé dans une ambiance d’agacement diplomatique à Hiroshima. Macron a voulu y faire l’intéressant en y imposant physiquement le clown Zelensky, directement amené par avion officiel français depuis le sommet de la Ligue Arabe. Ce passage en force a indisposé les pays asiatiques. Surtout, alors que Macron appelait les Européens à ne pas se laisser vassaliser par les Etats-Unis dans les relations avec la Chine… il n’a pas bronché contre le communiqué final inspiré par la ligne dure du Deep State américain, que Joe Biden n’est manifestement plus en mesure de tenir. Insultant pour la Chine, le communiqué du G7 montre, en tout cas, que Sleeping Joe est capable de faire manger son chapeau à Macron sans que notre Président n’ose même protester… Macron aura poussé l’humiliation française jusqu’au bout.

Macron a boudé contre ses collègues en gardant sa main dans sa poche (Photo by Stefan Rousseau / POOL / AFP)

 

Le G7 est un club de dirigeants désemparés. On est désormais très loin des certitudes des années 1970, quand le “Groupe des pays les plus industrialisés” semblait l’outil adéquat pour faire face aux crises pétrolières. On est encore plus loin du triomphalisme des années 1990, quand la “victoire américaine” dans la Guerre froide semblait ouvrir la voie à un monde unipolaire dans lequel le G7 jouerait le rôle d’un boîtier de vitesse.

Seul pays non occidental du groupe, le Japon a bien montré, en élargissant les invitations, que le G7 ne suffisait plus : En particulier, le Brésil et l’Inde, membres des BRICS, avaient été conviés. De fait, le G7 sent bien la puissance montante du club désormais rival, comprenant, outre les deux suscités, la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud – mais surtout ayant reçu une bonne vingtaine de candidatures d’adhésion.

Et puis, il y a la réalité des chiffres ! Les BRICS viennent de passer juste devant le G7 en termes de PIB cumulés. Ils représentent 31% du PIB mondial, contre seulement 30% au G7 :

Le “cirque Zelensky” ne fait plus recette

Evidemment, les médias subventionnés s’extasiaient à l’avance devant la nouvelle prestation de Zelensky. Bon, on est un peu gêné quand on voit qu’il a comparé Bakhmout à Hiroshima. Mais le “cirque Zelensky” – comme l’appelle méchamment et justement Laurent Gerra – fait une tournée mondiale. Après le Vatican et Rome, Aix-La-Chapelle, Paris, le sommet de la Ligue Arabe….

 

Le problème, c’est que l’homme commence à fatiguer. Amener au Pape une icône de la Vierge à l’Enfant, sur laquelle Jésus est quasiment effacé – pour signifier la souffrance des enfants ukrainiens – cela ne se fait pas; et François, d’habitude patient, a jugé l’attitude peu respectueuse des chrétiens. Expliquer aux dirigeants des pays arabes qu’ils ne sont pas assez vigilants face à la Russie, c’est pour le moins presque aussi maladroit que de banaliser la mémoire japonaise d’Hiroshima et de Nagasaki.

Il y a bien Emmanuel Macron pour continuer à soutenir Zelensky, au point de mettre à sa disposition un avion de la République Française. Depuis plusieurs jours, le président ukrainien se déplace aux frais du contribuable français: d’abord pour aller au sommet de la Ligue Arabe en Arabie Saoudite; puis à Hiroshima ! On remarquera au passage que les oppositions sont bien muettes sur le sujet ! Personne ne demande au président le “pognon de dingue” dépensé pour soutenir le président d’un pays en guerre – alors que nous ne sommes officiellement pas co-belligérants.

Et aucune grande voix politique ne s’est élevée à notre connaissance pour s’étonner qu’on mobilise l’armée de l’Air française pour escorter un chef d’Etat étranger. Au contraire on laisse Macron pérorer sur le sujet, expliquer que c’est bon pour la victoire de l’Ukraine et pour le retour de la paix en Europe!

En fait, Macron est comme souvent bien en retard sur les événements. Zelensky semble s’être imposé, une fois de plus – une fois de trop? – à la réunion. Le communiqué du G7 ne consacre qu’un petit paragraphe au soutien à l’Ukraine. Et l’on a appris que Zelensky n’avait pas pu, dans les couloirs du sommet, rencontré le président brésilien Lula comme il le souhaitait.

Pas de découplage avec la Chine

Sur le fond des décisions, ce G7 a confirmé l’incertitude stratégique dans laquelle se trouve désormais l’Occident. Faut-il rompre avec le bloc sino-russe qui se dessine et revenir à la bipolarité du monde ? Faut-il au contraire tenter de recoller les morceaux et éviter les disputes de famille qui tourneraient définitivement le dos à l’optimisme des années 70 et prendrait acte d’une division comme au bon vieux temps ?

Le manomètre du G7 a cette fois tourné du côté du recollement du vase en précisant son objectif :

coordonner notre approche de la résilience économique et de la sécurité économique basée sur la diversification et l’approfondissement des partenariats et la réduction des risques, et non le découplage

Communiqué du G7

Certes, on continue à parler de l’agression illégale de la Russie en Ukraine, certes, on continue à énumérer une multitude d’objectifs utiles pour la planète. Mais, sur le fond, on se pose désormais la question de revenir à une sorte de Yalta spontané. Pour l’instant, les Occidentaux n’en veulent pas, mais le “decoupling” si cher à Donald Trump est une idée qui fait son chemin. Rien n’exclut qu’il prenne définitivement forme dans les années à venir par une rupture entre la Chine et le reste du monde.

Comme l’a indiqué Edouard, le Japon lui-même ne s’est en tout cas pas senti très à l’aise avec les conditions d’organisation de ce sommet qui a fini par maltraiter et fâcher la Chine.

La Chine fâchée par les Occidentaux

Le communiqué du G7 a d’ailleurs multiplié les allusions désagréables à la Chine, réclamant une attitude plus réservée en Chine méridionale et rappelant l’importance des Droits de l’Homme et de l’état de droit. On sent ici que les relations internationales se tendent et que tout ne tourne plus complètement comme avant.

En réaction, le gouvernement chinois a fait part de son “vif mécontentement”. Pour Emmanuel Macron, il s’agit d’une puissante défaite ! Lui qui appelait, il y a un mois, les Européens à ne pas se laisser vassaliser par les Etats-Unis dans l’affaire de Taïwan, a à nouveau perdu toute forme de crédit. Il a dû s’aligner sans coup férir sur une position totalement soumise à l’ami américain, et à rebours des déclarations qu’il avait pu faire retour de Chine.

Au passage, le Président, après cette humiliation fait une escale en Mongolie extérieure qui agace la Russie et la Chine. Là aussi, on se demande quelle est la cohérence, quelle est la sincérité de ses choix politiques.

La grande tournée dans le Pacifique de Biden fait pschitt

L’obsession américaine est de faire basculer l’Inde dans le camp des anti-russes. Le Courrier des Stratèges vous fait régulièrement part des analyses de M.K. Bhadrakumar, lui-même ancien diplomate indien sur le sujet. Dans sa dernière contribution, il fait remarquer que le président américain comptait beaucoup sur l’enchaînement entre le G7 – où le président indien Modi était invité – et le QUAD, Le “dialogue de sécurité quadrilatéral”, regroupe l’Inde, les USA, le Japon et l’Australie, dans le but de contenir la poussée chinoise dans le Pacifique. Il s’agit pour l’instant d’un forum de concertation.

Mais Joe Biden a dû annuler sa présence au sommet du QUAD qui se tient cette semaine à Sydney. La crise politique entre Démocrates et Républicains, au Congrès, autour du plafond de la dette, ne trouve toujours pas de solution. Or la date fatidique pour trouver un accord est le 1er juin. Et, dans le climat mondial actuel, un échec de la négociation ne signifierait pas seulement que des fonctionnaires fédéraux resteraient à la maison sans salaire, comme dans nos séries politiques américaines préférées. Cela pourrait faire carrément s’effondrer la confiance mondiale dans l’économie américaine et le dollar.

Le Président américain semble nerveux au point d’avoir demandé à un journaliste qui posait une question insistante sur le sujet de “la boucler”. Peut-être les Etats-Unis sont-ils tout simplement à bout.

Macron veut sa défaite de “juin 40”!

Source : Le Courrier des Stratèges - par Edouard Husson - Le 15/05/2023.

 

Macron veut sa défaite de “juin 40”!

Ce lundi 14 mai, Eric disait la lassitude que nous inspire à tous le retour en force de la logorrhée présidentielle, que les coups rudes portés par les oppositions avaient un temps tarie. Vous ne serez pas étonnés si je vous dis que, ce soir, Eric, a trouvé une bonne raison de ne pas pouvoir regarder l’interview présidentielle. Il m’a assigné devant mon écran pour que je puisse vous livrer une analyse. Deux points ont attiré mon attention: le “en même temps” présidentiel atteint son point de rupture : Il est devenu pure et simple incohérence! On ajoutera la fébrilité d’Emmanuel Macron qui, visiblement, redoute une défaite à l’Assemblée le 8 juin prochain. Le gouvernement et les forces qui le soutiennent à l’Assemblée cherchent à tordre une nouvelle fois la Constitution pour le Président. On parle d’un recours à l’Article 40 qui prescrit que propositions et amendements des parlementaires ne sont pas recevables s’ils entraînent une diminution des recettes ou un alourdissement des charges publiques. Visiblement le Président et son premier ministre ont définitivement décollé du réel. A moins, l’inconscient étant, comme disait Lacan, “structuré comme un langage”, que Macron recherche sa défaite de “juin 40”! Une chose est certaine : Acculé par ses adversaires, le Président est désormais dans une impasse. C’est le moment de redoubler d’efforts pour obtenir le changement libérateur : La convocation de nouvelles élections, législatives et même présidentielles.

Le Président est sous pression. Il alterne les interviews ratés et les monologues désastreux. Ce soir on était dans l’interview en tête-à-tête à l’Elysée. J’imagine que nous sommes de moins en moins nombreux à regarder in extenso une telle intervention présidentielle. Mais tant que l’adversaire n’a pas capitulé, ses moindres faits et gestes doivent être observés!

Je ne voudrais pas vous lasser en vous énumérant le moindre détail d’une parole présidentielle démonétisée. J’ai retenu deux passages, qui me semblent trahir l’usure d’Emmanuel Macron. D’abord, concernant la guerre d’Ukraine:

 

Il faudra qu’on nous explique comment on peut “en même temps”, livrer des armes à l’Ukraine et ne pas être en guerre avec la Russie. Visiblement, l’élève Macron a été sacrifié, lui qui est un enfant d’après la Loi Haby et son massacre de l’Ecole. Il n’a jamais fait de logique. Il n’a jamais, non plus, été consigné, le nombre d’heures qu’il fallait pour recopier quelques centaines de fois la phrase : “Je m’engage à ne plus tenir des propos incohérents et à toujours respecter les exigences des ‘idées claires et distinctes” que le philosophe Descartes attendait de toue personne de bon sens”.

Ajoutons que le Président trompe les Français quand il prétend que les armes mises à disposition ne toucheront jamais le territoire russe. Aussi récemment que samedi 13 mai, un ou plusieurs missiles occidentals ont abattu avions et hélicoptères russes qui volaient dans la région de Briansk. Emmanuel Macron a confirmé, dans la foulée, que la France entraînerait des pilotes ukrainiens. Pour faire des figures acrobatiques au-dessus de la Mer Noire ?

Non ! Le président manque à tous ses devoirs de protection envers le peuple qu’il est censé mettre à l’abri des conflits. Il n’est pas le seul à se comporter ainsi. Le dimanche 14 mai, la présidente du Conseil des ministres italien et le Chancelier allemand ont aussi promis d’armer un peu plus l’Ukraine.

Pour autant, cela n’exonère pas Emmanuel Macron d’une lourde responsabilité morale dans cette affaire: par exemple, s’il y avait eu un journaliste pour l’interroger, à la place de l’inexistant Gilles Bouleau, il aurait fallu faire remarquer au président, qui s’est vanté deux fois d’avoir livré des canons Caesar à l’Ukraine, qu’ils ont servi à tirer sur des quartiers civils à Donetsk, faisant plusieurs dizaines de victimes depuis un an.

Gilles Bouleau a aussi oublié de demander à Emmanuel Macron comment il peut “emm….les Français” pour une réforme qui selon lui ne produira que 15 milliards d’économie tout en promettant, le 14 mai au soir, une somme équivalente à Vladimir Zelenski.

“Les gens qui travaillent et les gens qui ne font rien”

Si seulement, il y avait eu une vraie interview, serrée ! La fébrilité du Président aurait été encore plus évidente :

 

 

Il vaut la peine de regarder cette longue séquence, où le Président se prend les pieds plusieurs fois dans le tapis. Il cite le PDG de Pfizer – alors que l’entreprise, désormais, est associée par des millions de Français aux effets secondaires du vaccin. Ensuite, il parle de “Monsieur Musk”: actuel champion de la liberté d’expression mais, surtout, l’un des plus grands industriels vivant, symbole de tout ce qui manque à la France.

Continuant à s’enfoncer, Emmanuel Macron est obligé de mentionner qu’il a été obligé de donner à ses deux interlocuteurs – et l’on suppose à d’autres – des explications sur les manifestations en cours. Il y avait d’ailleurs une casserolade devant le château de Versailles !

Or, pour s’en sortir, que fait le Président ? Il dit avoir déclaré à ses interlocuteurs, que grèves, opposition et manifestation n’étaient pas le fait du secteur privé. On peut être sûr que les syndicats et les manifestants apprécieront ! Plus largement, comment Emmanuel Macron peut-il être dans un tel déni de réalité, alors que plus de 90% des actifs sont depuis le départ et restent opposés à la réforme des retraites ?

Le spectre du 8 juin 2023

Un spectre hante le palais présidentiel et l’Hôtel Matignon : La perspective du 8 juin prochain.

Le groupe LIOT (celui du héros parlementaire de la motion de censure, Charles de Courson), qui, profitant de sa niche parlementaire, a décidé de proposer l’abrogation de la réforme des retraites. Or, les chefs des groupes parlementaires de la majorité gouvernementale (relative) sont pessimistes: en particulier il n’est pas du tout sûr que le groupe LR puisse être discipliné, cette fois. Les syndicats voient dans ce vote une occasion inespérée de prendre une revanche sur l’arrogance présidentielle.

Du coup, une réunion s’est tenue, dimanche, entre le Premier ministre, Elisabeth Borne, et les présidents des trois groupes, Renaissance, Horizons et Modem. Ce qui a filtré a été suffisant pour faire réagir le groupe parlementaire premier concerné, LIOT. Si l’on en croit Europe 1 :

Le groupe indépendant Liot a épinglé lundi des “manœuvres” du camp présidentiel pour “empêcher le vote” de leur proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites, au menu le 8 juin de l’Assemblée nationale. Les députés de la majorité (Renaissance, MoDem, Horizons) doivent se réunir mardi matin pour prendre collectivement une décision sur la stratégie à adopter sur ce texte visant à annuler la réforme portant l’âge légal de la retraite à 64 ans. Certains cherchent comment éviter l’examen de la proposition Liot, qu’ils jugent irrecevable financièrement, ou comment empêcher d’arriver à son vote, à haut risque“.

Ce qui inquiète tant les parlementaires, c’est la perspective évoquée d’utiliser l’Article 40 de la Constitution :

Majorité et gouvernement cogitent autour de l’article 40 de la Constitution, qui prescrit que propositions et amendements des parlementaires ne sont pas recevables s’ils entraînent une diminution des recettes ou un alourdissement des charges publiques. Mais au moment de son dépôt, la proposition Liot a été jugée recevable par une délégation du bureau de l’Assemblée, car elle prévoit bien de compenser par une taxe sur les tabacs les pertes de recettes pour la Sécu – une astuce habituelle. La titulaire du perchoir Yaël Braun-Pivet ne souhaite pas revenir sur cette décision“.

Ce qui se joue ce 16 mai, c’est donc une tentative du gouvernement et de ses soutiens parlementaires si l’on peut réussir à utiliser, malgré la présidente de l’Assemblée, l’Article 40, ou bien trouver un autre moyen: “Le rapporteur du budget Jean-René Cazeneuve (Renaissance) entend donc brandir l’article 40 de la Constitution à un moment ou un autre, pour tenter de barrer la route à la proposition de loi ou de freiner les débats. La bataille fait rage sur l’interprétation du règlement de l’Assemblée et ses prérogatives en la matière”.

Maintenir, et même augmenter la pression politique exercée sur un président acculé

Après l’utilisation abusive du 49-3 depuis un an par Elisabeth Borne, le Président s’apprêterait donc à tordre encore plus la Constitution.

En réalité, Emmanuel Macron est dans une impasse, et il s’y enfonce de plus en plus. Même ses plus fervents défenseurs commencent à douter. En témoigne ce tweet perplexe de Jean-Pierre Raffarin ce soir :

 

Ce que nous dit l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, sans réussir à cacher son désarroi, c’est que, parmi les “gens raisonnables” aussi, désormais, nombreux sont ceux qui mettent en cause Emmanuel Macron.

On sourira à la distinction entre les oppositions raisonnables et celles qui ne le sont pas. Mais il n’y a qu’une conclusion à tirer : La lutte continue de TOUTES les oppositions, de droite et de gauche, depuis des semaines, a permis de proclamer, plusieurs fois, “Echec au roi !”. Il faut continuer à jouer serrer pour ne pas laisser passer l’occasion de dire: “Echec et mat !”.

La politique de Macron : Une révolution oligarchique contre le peuple

Source : The Saker francophonePar Pierre Le Vigan − Avril 2023

Pierre Le Vigan, Auteur à Eurolibertés

« Liquidation », écrivait Frédéric Rouvillois dans son livre sur Macron comme définition de son projet (Liquidation. Emmanuel Macron et le saint-simonisme, Cerf, 2020). Le projet de Macron, c’est cela : liquider tout ce qui restait solide dans la société française, certaines mœurs et habitus, certaines structures, certains projets (devenir propriétaire d’une maison, la léguer, avoir un métier dont on est fier et pas seulement un ‘’job’’), rendre tout liquide, tout réversible, tout jetable (notamment les traces de notre histoire), tout interchangeable (les peuples, les gens, les sexes, les métiers, les territoires, etc). Éparpillé façon puzzle : Cela veut dire que notre pays et notre peuple ont été mis en morceaux. Dispersés et hachés menu. Éparpillé : C’est le résultat de la politique de Macron. Un peuple dispersé, affaibli, atomisé.


Loin de n’avoir « rien fait », comme on l’entend parfois, Macron a presque tout réalisé de son programme.

- Vendre l’industrie française : c’est le capitalisme de connivence.

- Conforter l’oligarchie : c’est le pacte de corruption lié au covid, c’est à dire à l’interdiction de traiter les malades du covid hors procédures de vaccin (ceux permettant des super profits aux membres de la caste – ceux qui ont propulsé Macron et qui attendaient leur retour sur investissement).

Téléologie et domination du Capital

 

Il faut ici faire appel à Marx. Et d’abord souligner son point faible : La téléologie, voire une certaine eschatologie. C’est ce qu’il y a de moins convaincant chez Marx. « Pour nous, écrit Marx, le communisme n’est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu’elles existent actuellement. » (L’idéologie allemande).

On peut en douter. Pour le dire autrement, peut-on penser que le règne du Capital (entendons par là les rapports sociaux lié à un certain état et un certain agencement des forces productives) aboutisse nécessairement, même avec un coup de pouce politique, au communisme selon Marx, c’est-à-dire à la fin de l’aliénation ? Non. On ne peut valider la thèse de l’inéluctabilité historique de la marche vers le socialisme marxien comme travail conscient de la transformation de la nature et de soi-même. On peut craindre au contraire que le brouillard des âmes et le brouillage de la conscience de soi comme sujet historique ne s’étendent, par le développement du fétichisme de la marchandise.

Pas de marche assurée au dépassement du capitalisme donc. Par contre, le règne du Capital (de la Forme Capital) peut aboutir à une version apocalyptique du « communisme », cette fois au sens stalinien, ou au sens de la dictature chinoise, c’est-à-dire à l’étatisme absolu. Mais la différence entre le totalitarisme néo-libéral et les totalitarismes communistes, c’est qu’il s’agit d’un étatisme antinational avec les néo-libéraux, l’État ayant fusionné avec les multinationales et la finance, qu’il a déjà sauvé en 2008 (cf. notamment Alain de Benoist, Au bord du gouffre. La faillite annoncée du système de l’argent, Krisis, 2015). Nous vivons ainsi sous le « soleil noir du capital », comme écrit Anselme Jappe. Il est là, non pour nous chauffer l’âme, mais pour brûler nos vies et pour nous aveugler par le crétinisme télévisuel des médias de grand chemin.

Quand Macron fait du saint-simonisme

 

Frédéric Rouvillois dit encore : « Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, Macron fait du saint-simonisme sans le savoir » (Figaro-vox, 27 septembre 2020). Cela va plus loin que cela, et c’est encore plus grave que cela. L’utopie rationaliste et techniciste de Saint-Simon (le socialiste) se voulait un « nouveau christianisme » (1825). Avec Macron, c’est d’un anti-christianisme, ou d’un post-christianisme (car s’opposer suppose de connaître, ou d’être déçu, non d’être indifférent) qu’il s’agit. Ses mots d’ordre sont non seulement ceux du télétravail mais ceux de la télévie.

Une vie désincarnée. « Eloignez-vous les uns des autres »« Suspectez tout le monde (de ne pas être vacciné, d’être ‘’un danger’’) »« Méfiez-vous de votre prochain »« Isolez-vous » et au final « Préparez-vous à la vraie vie dans le monde libéral : La guerre de tous contre tous ». C

’est le refus de toute incarnation. C’est l’effacement de toutes les images fédératrices. C’est la destruction de toutes les formes instituantes : Ecole, églises, histoire de France, élections prises au sérieux, fêtes solennelles. C’est la victoire de « ceux qui ont créé leur start up » sur « ceux qui ne sont rien » et qui pourtant sont tout le peuple. C’est la domination des arrogants improductifs voire nuisibles (les affairistes) sur les travailleurs, sur les producteurs.

Les libéraux des deux rives contre le peuple et le politique

 

La politique Macron est le stade ultime du libéralisme et du capitalisme. Mais en quel sens ? C’est ici que nous voyions un tournant et une accélération dans les politiques libérales menées depuis 1983. Que s’est-il passé pour que le libéralisme devienne l’ennemi des libertés ? Il a fallu que le libéralisme fasse un constat. Le libéralisme se heurte à la résistance de la nature humaine. Qu’en conclut-il ? Qu’il faut changer la nature humaine. Tel est l’objectif de Macron et plus largement du Great Reset (la grande réinitialisation) de Klaus Schwab et Thierry Malleret (un livre publié en 2020). Le libéralisme ne se remet pas en question. Il remet le réel en question. La société n’est pas conforme aux postulats libéraux ? Ne changeons pas le libéralisme, mais changeons la société. Les communistes ont parfois fonctionné de cette façon. En ce sens, les libéraux sont leurs élèves. Entendons : Les élèves de ce que les communistes ont fait de pire.

Les libéraux ont donc constaté que la société n’était pas entièrement conforme aux schémas libéraux. Il faut donc changer la société. C’est pourquoi le libéral-libertaire Macron, unissant les libéraux des deux rives, les fossoyeurs de la France des deux rives, les oligarques des deux rives (une affaire qui a mieux marché que la sympathique tentative de Jean-Pierre Chevènement en 2002 d’unir les « Républicains des deux rives »), appuyé sur le crétinisme et l’inculture des bobos, veut donner au libéralisme un nouvel élan et ne peut le faire qu’en supprimant la démocratie, en la réduisant à des procédures hors sol, non représentatives.

C’est pourquoi la Ve République (qui n’était pas parfaite mais était un outil améliorable) a été vidée du meilleur de son contenu, avec l’extension des pouvoirs du Conseil Constitutionnel, du Conseil d’État, des juges, avec le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, avec la transformation du poste de premier ministre en simple poste de collaborateur (et pas le premier) du Chef de l’État, et avec bien entendu la tutelle de l’UE (si utile car déresponsabilisante).

Bilan : Des élites robotisées et les robots contre la France. Les élites peuvent se permettre d’être anti-patriotes et hors sol, de partout et de nulle part. Le peuple ne le peut pas. « A celui qui n’a rien, la patrie est son seul bien. »1.

« Crise » du Covid et «crise » du climat comme moyen de tétanisation du peuple

En rendant les élections de plus en plus déconnectées du peuple (la grande majorité des élus des chambres viennent des couches supérieures de la nation), en mettant dans les lois ordinaires toutes les lois d’exception qui devaient être temporaires, liées au terrorisme, à la « crise » du covid2 (2 % seulement des entrées en hospitalisations en 2020 y sont liés, France-info 17-11-2021).], au « climat », la politique Macron vise aussi à sauver le capitalisme par une mutation totalitaire. Il s’agit de mêler fausse « urgence » écologique (alors que l’écologie sérieuse, c’est le long terme), réduite à ce qui intéresse le système, c’est-à-dire la « croissance verte » et non la relocalisation de nos économies et industries, et réformes sociétales consistant à mettre l’accent sur de faux problèmes (comme les inégalités de salaire homme-femme, qui sont depuis longtemps interdites par… le Code du travail).

S’ensuit tout un discours mensonger sur de soi-disant « réfugiés » climatiques, prétexte à de nouvelles vagues migratoires, et sur un « changement » climatique d’origine seulement anthropique, hypothèse bien incertaine (le climat a tout le temps changé, et l’influence du soleil peut être infiniment plus importante que l’action humaine. Lire ou relire Emmanuel Le Roy-Ladurie sur le perpétuel changement du climat. En outre, un réchauffement n’a pas que des aspects négatifs). Tétaniser les hommes pour les neutraliser. Mondialiser tous les problèmes pour faire oublier que des solutions locales et démocratiques peuvent exister. Mais aussi préparer un nouvel âge du capitalisme. Voilà l’agenda Macron.

Vaccinations et lutte du Capital contre la baisse tendancielle du taux de profit

Nous avons souligné les limites de Marx quand il croit pouvoir déceler un mouvement téléologique dans l’histoire. Mais cela ne peut faire oublier que Marx est totalement pertinent quand il inscrit l’économie dans une anthropologie et une philosophie, inscription richement prolongé par de nombreux marxiens, tel Karel Kosik3, Georg Lukacs, Tran Duc Thao, Roger Garaudy4, Lucien Sève5… Il n’y a, comme le soutenait Raymond Abellio même après s’être détaché de certains aspects du marxisme, de solide théorie de la valeur que celle, marxienne, de la valeur-travail. En conséquence, est aussi pertinente la théorie de la plus-value et la loi de baisse tendancielle du taux de profit. Le jeu des tendances et contre tendances de cette loi garde une grande valeur explicative. Or, dans la mesure où l’économie capitaliste du monde occidental, et surtout européen est de moins en moins productive, le capitalisme a besoin d’être de plus en plus parasitaire, prédateur, improductif. Il a besoin de contrecarrer la baisse tendancielle du taux de profit. Et c’est là qu’arrivent les « vaccins ».

Un vaccin obligatoire ou des vaccins obligatoires, et renouvelables plusieurs fois par an, constituent un formidable moyen de rétablir de hauts taux de profit dissociés de toute production socialement utile. Des profits sûrs avec la socialisation des risques et des éventuelles pertes (ou coûts de recherche), et avec la privatisation des profits. Processus classique d’un capitalisme de plus en plus ennemi de l’économie réelle, un capitalisme parasitaire et improductif qui a besoin de l’État pour restaurer ses profits, pour sauver les banques et les marchés financiers.

Passe sanitaire, confinements et couvre-feu contre la révolte populaire

 

Le puçage généralisé de tous, et, au-delà de cela, le transhumanisme comme fabrication synthétique de soi et marchandisation de soi sont des moyens de relancer l’exploitation de l’homme en poussant l’aliénation jusqu’à la création d’un homme nouveau, simplifié, interchangeable, déshérité, sans culture. Un homme en kit, dans lequel tout est amovible, y compris ses organes sexuels. C’est ce qui se passe avec la stratégie dite « anti-covid », avec passe sanitaire puis passe vaccinal, couvre-feu et confinements (et pourquoi pas bientôt des confinements contre le réchauffement climatique, sachant qu’il y a déjà des interdictions de circulation ?).

Ce qu’ont entrepris Macron et l’Union européenne comme projet de long terme, c’est une guerre de liquidation anthropologique de l’homme comme lié à ses semblables c’est-à-dire d’abord à son peuple, et être d’héritage culturel, issu d’une histoire, bénéficiaire d’une transmission. Libéral, on pourrait penser que le pouvoir macronien est issu pourtant en ligne directe du libéralisme de Benjamin Constant. Mais il y a dans cela une cohérence : La logique du libéralisme est l’individualisme. Elle est le tout à l’ego. Sa logique est la dissociation et l’éclatement du lien social. Sa logique est l’atomisation des gens et des peuples. Sa logique mène donc à la mort des peuples et à l’individualisation de tout (d’où la destruction du Code du travail, la destruction de la Sécurité sociale, des retraites par répartition, etc). La logique du libéralisme comme individualisme et culte des idées abstraites est la suppression du passé. Voilà comment on tue une civilisation pour y substituer une sous-civilisation de gens pucés et sous surveillance continue. Voilà comment on crée un « parc humain », comme dit Peter Sloterdijk. C’est pourquoi le libéralisme est contre les libertés et les peuples. Sa logique est orwellienne. 1984, nous y sommes.

Une nécessaire libération : se libérer du libéralisme pour se libérer du règne du Capital

 

Macron est l’actuel fondé de pouvoir de l’oligarchie. Un personnage anecdotique en un sens, mais si emblématique. Et c’est pourquoi il inspire les sentiments massivement hostiles que l’on peut constater chaque jour. Car la seule chose qu’il incarne, c’est justement l’abstraction, l’inhumanité et la brutalité de ce pouvoir oligarchique.

Le monde de Macron, c’est un libéralisme totalitaire au service de l’argent-roi. C’est pourquoi le réveil des solidarités locales et nationales est nécessaire. Il ne s’agit pas d’autre chose que d’une lutte de libération nationale et sociale. « Il faut refaire des hommes libres. », disait Bernanos (La liberté, pour quoi faire ?, 1946). Cela ne se fera pas sans reconquérir nos libertés de peuple, nos libertés nos libertés en commun.

Pierre Le Vigan

Derniers livres de l’auteur : Éparpillé façon puzzle (Libres, 2022), La planète des philosophes (Dualpha, 2022), Métamorphoses de la ville (La barque d’or, 2021).

Notes

  1. Au moment où on débat des droits de succession sur les héritages, il faut savoir qu’un Français sur trois n’hérite de rien, et qu’un ouvrier et employé sur deux hérite de moins de 800 € ↩
  2. le covid car c’est un virus et non la covid car qui dit virus ne dit pas forcément maladie ↩
  3. La dialectique du concret, François Maspero, 1970, Les éditions de la Passion, 1988 ↩
  4. Marxisme du XXe siècle, 10-18, 1966. ↩
  5. Une introduction à la philosophie marxiste, éditions sociales, 1980

 

Mais qui sème le chaos en France ?

Source : Le Courrier des Stratèges - par Eric Verhaeghe - Le 02/05/2023.

Mais qui sème le chaos en France ?

Hier, le défilé du 1er mai a donné lieu à des affrontements extrêmement violents à Paris et dans plusieurs villes de France. On parle de plus d’une centaines de policiers blessés, dont un brûlé, à Paris, par un cocktail Molotov. Dans le même temps, Marine Le Pen, au Havre, appelait à ne pas basculer dans un chaos qu’Emmanuel Macron lui-même et les siens épinglent pour tenter une réaction bourgeoise face aux difficultés dans lesquelles le pouvoir s’est enfoncé tout seul. Nous commençons ici à toucher du doigt le problème fondamental : qui crée et instrumente le chaos ? Car de la répulsion pour celui-ci peuvent naître beaucoup de tentations très diverses…


Les réactions à la manifestation du 1er mai risquent d’être longues et profondes. La presse subventionnée continue ses calculs d’apothicaire sur la hausse ou la baisse de la participation. Beaucoup, dans la macronie, attendent que le mouvement se tasse, et comptabilisent frénétiquement le moindre indice qui permet d’annoncer ce tassement. Tiens ! moins de manifestants hier qu’au mois de mars, c’est bon signe…

Une évidente radicalisation

Ceux qui, comme moi, ont assisté au défilé d’hier ont une certitude évidente : Quel que soit le nombre de participants (qui n’était pas négligeable à Paris hier), le mouvement se radicalise fortement. Place de la Nation, les forces de police ont régulièrement dû reculer, et les affrontements étaient sévères. On est loin des manifestations calmes du mois de mars (même si certaines se ponctuaient par des feux de poubelle ou quelques affrontements directs). Ce 1er mai, la violence a franchi un cap à Paris.

Elle est à l’unisson des casserolades qui se déploient un peu partout en France, et qui bunkérisent progressivement Macron et son gouvernement. Si le pire a été évité samedi soir au Stade de France, ce fut au prix d’une fouille systématique des spectacteurs, et au prix d’un changement dans le protocole : le Président n’a pas pu paraître sur la pelouse.

Globalement, la situation se dégrade et cette dégradation est intense.

Professionnalisme des forces de l’ordre

Dans la pratique, il faut se féliciter du très grand professionnalisme des forces affectées au maintien de l’ordre : CRS et gendarmes mobiles, qui paient souvent chèrement des interventions dont le mérite fondamental est d’être globalement respectueuses des libertés et de l’intégrité physique des personnes. Sans cette maîtrise de soi, la situation serait dramatique. Il faut au passage saluer le respect global des consignes données par le Conseil d’Etat sur les conditions de maintien de l’ordre.

Je n’ignore pas que les forces de l’ordre n’ont pas forcément bien vécu la petite clé de bras que le Courrier a contribué à leur faire en diffusant une vidéo dénonçant les nasses illégales et l’absence de RIO. Mais dans l’usage proportionné et démocratique de la violence légitime, comme on dit, ces petits aménagements sont indispensables…

Le chaos vient-il des black block ?

Je sais que beaucoup attribuent les vrilles dans les manifestations à la présence de blacks blocks. Incontestablement certains étaient présents hier, et n’y sont pas allés de main morte. Il faut évidemment regretter cette violence aveugle qui n’a pas d’efficacité dans le combat politique.

Mais l’honnêteté oblige à en réduire la portée. Tous les troubles ne sont pas dus à ces éléments extrémistes. Dans de nombreuses manifestations spontanées, j’ai croisé des jeunes, des lycéens, des étudiants, loin de ces engagements et très disposés à agir. Beaucoup brûlent des poubelles et s’enfuient rapidement pour éviter les BRAV-M. Ces manifestants-là ne sont pas des agneaux, mais c’est une erreur de les confondre avec des gauchistes sur-entraînés. Ils appartiennent à une génération loin de l’engagement politique que nous connaissons. Au lieu de les flétrir, il faudrait s’interroger sur les étapes à venir de leur militantisme, qui risquent d’en défriser plus d’un.

C’est un peu cela la nouveauté : L’après COVID révèle une génération nouvelle relativement désespérée, peu formée à l’engagement, et prête à quelques inquiétantes dérives.

Le chaos, c’est stratégie macroniste

Mais toute cette violence inattendue, plutôt sage si je me fie à ces jeunes que j’ai rencontrés au gré des manifestations, qui fuyaient la police et évitaient les affrontements directs, n’existerait pas si le Président de la République n’adoptait pas une méthode de gouvernement “jupitérienne”, fondée sur le passage en force et la dramatisation systématiques des rapports politiques. Au lieu de chercher des compromis, Macron aime dominer et écraser ses adversaires.

Cette stratégie délibérément agressive conduit au pire. Jamais les débats politiques n’ont été autant hystérisés en France, et jamais l’intimation d’être dans un camp ou dans son opposé n’a fait autant de dégât. Il faut être pour, ou contre, sans nuance. Les conditions de la réflexion sont mises entre parenthèses au profit d’un duel permanent, à la vie ou à la mort, entre les uns et les autres.

Cette stratégie du chaos, qu’on a bien vue à l’oeuvre avec le COVID, qu’on voit à nouveau à l’oeuvre avec les retraites, s’appuie largement sur des techniques de manipulation dont l’un des inconvénients est de “braquer” la société française et d’empêcher tout dialogue raisonnable.

L’ambiguïté que Marine Le Pen devra dépasser

Lors de sa journée militante au Havre, Marine Le Pen a pris cette étrange posture consistant à dénoncer la “stratégie d’usure” d’Emmanuel Macron en appelant à éviter le chaos. Je sais que beaucoup de commentateurs ont relevé sa virulence contre Macron. Mais il y a une chose qu’elle n’est pas clairement énoncé : C’est que la stratégie de Macron n’est pas celle de l’usure, mais du chaos. Les troubles à l’ordre public sont directement suscités par la méthode présidentielle, qui table in fine sur une réaction bourgeoise pour tenir le pays.

En écoutant Marine Le Pen, on a bien compris qu’elle a exprimé ses angoisses face à l’exercice du pouvoir. Depuis de nombreuses années, elle est convaincue qu’en cas de victoire électorale, les Français descendraient dans les rues, qu’une chienlit s’installerait et qu’au besoin sa tête finirait au bout d’une pique. Elle évite donc d’insulter l’avenir en prônant l’ordre plutôt que le désordre.

Mais le désordre actuel est voulu par le pouvoir pour faire taire toute opposition. La méthode fonctionne tellement bien qu’une grande partie de la droite se réfugie désormais derrière le panache blanc de Macron pour réclamer le retour à l’ordre. Cet “abandon” agace fortement une partie de l’opinion dont l’objectif premier est de voir Emmanuel Macron quitter le pouvoir coûte-que-coûte.

Aujourd’hui, Marine Le Pen prend le risque de décevoir cette attente populaire, en partie parce qu’elle est (à mon avis faussement) convaincue qu’elle même devra affronter le désordre. Beaucoup la voient en Danton, elle préfère jouer les La Fayette. Ce faisant, elle ouvre un nouveau couloir pour une autre formation populiste.

Macron retourne là d’où il n’aurait jamais dû sortir, le néant politique

Source : Le Courrier des Stratèges - Par Patrick Casanove - Le 02/05/2023.

Or donc le 17 avril le Macron nouveau est arrivé. Celui qui ne s’attendait à rien ne fut pas déçu. Le bon peuple eut droit à un monologue d’un vide sidérant. En réalité, certains découvrent seulement que cet homme sorti du vide politique de l’époque ne mérite qu’une fin: retourner au néant d’où il n’aurait jamais dû sortir.


Le 17 avril dernier, Macron a fait allusion à la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Il a souligné combien, souvent, il avait été mis en garde, sur l’impossibilité de la reconstruction, dans un laps de temps aussi court. Mais lui, Macron, avait décidé que cela se ferait, et cela s’est fait. À partir de là le message est clair : son volontarisme servi par sa clairvoyance et son audace résolvent tous les problèmes. Seul, il avance pour la France, seul, il vainc les réticences et les difficultés, ou il les écarte. Il est le sauveur. Macron a détruit la France en six ans, seulement trois si l’on compte à partir des COVID. Il la rebâtira en cent jours. Après quoi le 14 juillet, il marchera sur les eaux. La France, avant la fin de son mandat, sera devenue un jardin où coule le lait, le miel et un vin qui n’enivre pas.

Le troisième chantier

            Dans son catalogue de vœux pieux, limitons nous au troisième chantier, « le progrès pour mieux vivre », où il aborde le domaine de la santé.

            On est jamais si bien servi que par soi-même. Dans ses propos dithyrambiques sur ses prétendues réussites, on trouve « 11 millions de Français ont pu bénéficier du reste à charge zéro pour leurs lunettes, leurs appareils auditifs ou leurs prothèses dentaires. » Par modestie sans doute, ou parce que ce ne sont pas des soins peut-être, il a oublié une avancée remarquable, et combien vitale pour la reconstruction de la France et la santé des Français : les capotes seront « gratuites » pour les moins de 26 ans. Cela complète une autre mesure capitale : la « gratuité » des protections périodiques pour les étudiantes. En vérité capotes et protections seront payées par les Français.

            « Nous avons mis fin au numerus clausus » , il est devenu un « numerus apertus ». Ce qui dans la vie ne change pas grand-chose. « ce nouveau système veut donc donner un nombre minimum d’étudiants et non en limiter le nombre. Ce chiffre sera notamment décidé par les universités, en collaboration avec les Agences Régionales de Santé (ARS), qui connaissent les réalités du terrain. Pour autant, le “numerus apertus” sera choisie en fonction de la capacité de l’université ».  Le nombre de médecins formés n’est qu’une partie du problème. L’autre partie est : quelle médecine vont-ils pratiquer, en termes de compétences, qualité, et temps de travail ?

            « et nous avons massivement investi dans notre hôpital. » Si c’est le cas, le résultat n’est pas à la hauteur. C’est du mal investissement typique du socialisme: des sommes considérables ne sont pas affectées là où elles sont le plus utiles. Les lits, les services, les établissements continuent de fermer. « d’ici la fin de l’année prochaine nous devrons avoir désengorgé tous nos services d’urgence. » Les Urgences ont été ravies d’apprendre que ce qu’elles attendent depuis des années peut être mené à bien en un an.Parions qu’elles resteront submergées.

            La médecine libérale, oubliée du Pouvoir, va à vau-l’eau, les généralistes sont méprisés et abandonnés. Sept jours après l’adresse aux Français, le règlement arbitral rendu après l’échec des négociations sur la nouvelle Convention, qui devait lier les médecins et la Sécu pour les années à venir, n’offre aucune perspective nouvelle pour les médecins. Il très significatif de la sclérose française. Rien ne change sur le fond. Quelques curseurs sont déplacés, avec quelques euros de plus par-ci par-là. Mais aucune liberté n’est rendue professionnels de santé. Le gouvernement approuvera le règlement arbitral, il ne comprend pas le problème. Il ne peut le traiter.

            Secteur public ou secteur privé, il manque toujours des médecins, des infirmières, des aides-soignants, et les délais d’attente pour un soin sont de plus en plus longs. Mais nous voilà rassurés :

            « d’ici la fin de cette année, 600000 patients atteints de maladies chroniques qui n’ont pas de médecin traitant en disposeront ». Cela relève de la prophétie Ésaïe 35
1Le désert (…) se couvrira de fleurs »

            Les 7,4 millions de Français qui vivent dans un désert médical depuis des années apprécieront Ceux qui, sans vivre dans un désert, ne trouvent pas de médecin traitant apprécieront tout autant.

            En matière de prévision, en voici une autre : « 20 millions de Français sans médecin d’ici 5 ans, le chiffre qui fait peur »

Les déserts médicaux vont bien, et ont de beaux jours devant eux. Merci pour eux.

Redescendons sur terre

            Après cette intervention brillantissime, nous n’en savons guère plus sur les mesures concrètes à prendre.

            Soyons un peu triviaux et redescendons sur terre.

            Le seul enjeu qui vaille en matière de santé est que tous les Français soient soignés, quelles que soient les circonstances. Ce n’est pas de « sauver le système de santé » par des mesures paramétriques, à renouveler sans cesse parce qu’inefficaces. Le système de santé est, en France, prisonnier du carcan administratif. C’est le politique qui décide. C’est pourquoi le système de santé dépérit, et qu’il ne peut se corriger. Le système « libéral » n’a en France rien de libéral.

            Il ne peut y avoir de système de santé performant sans une société prospère, une énergie fiable, abondante et bon marché.

            Nous n’en prenons pas le chemin.

            Si Macron prétend qu’« ensemble nous avons fait face à l’épidémie, à de nombreuses crises depuis 6 ans, à tant de périls. À chaque fois, j’ai cherché à libérer les énergies, à protéger, les plus faible, à tenir l’unité du pays avec le seul intérêt de la nation comme guide. » La vérité est que, loin de protéger les gens :

– il a créé la « crise COVID ». Il a transformé une infection respiratoire virale, pas plus dangereuse qu’une autre, en « crise COVID ». Il a disloqué les liens sociaux, enfermé les gens, beaucoup en sont morts, ne serait-ce que faute de soins. Il a fait « vacciner » les Français, de force, avec un produit expérimental, plus nocif pour beaucoup.

Une très grande partie de la population n’a pas grand-chose à craindre du coronavirus.

– il a aggravé l’inflation, avec le « quoi qu’il en coûte ». Il y a ajouté la hausse des prix entraînée par  les sanctions prétendument contre la Russie. Il a plongé des millions de Français dans la misère en les sanctionnant au prétexte de punir les Russes.

– il a entraîné la France dans une guerre qui ne la concerne pas. Nos libertés ne sont pas menacées, hormis par nos dirigeants. Il n’est pas acteur de paix. Il nourrit cette guerre par ses livraisons d’armes. Des milliers de gens, qui ne devraient pas mourir, meurent.

– il a restreint leurs possibilités de déplacement (ZFE), de logement (Loi climat et résilience sur les passoires thermiques)

– il a rendu l’énergie rare et chère. On trouve en vrac : fermeture de Fessenheim, adossement du prix de l’électricité sur celui du gaz, gabegie éolienne, refus du gaz russe bon marché au profit du gaz Américain bien plus cher. Soumission à l’Europe oblige – il a dilapidé l’argent public, creusé les dettes et le déficit. Dans son adresse il prétend avoir fait ladite « réforme des retraites » car, ne rien faire c’était « laisser s’accumuler dettes et déficits ». Or gaspiller l’argent public est la marque de ses mandats. Non seulement, comme ses prédécesseurs depuis 1974, il n’a équilibré aucun budget, mais il a fait exploser les déficits et la dette.

            La prospérité et l’abondance ne sont pas pour demain, ni après demain. « L’homme a d’autant plus de chances de prospérer qu’il est dans un milieu plus prospère » écrit Bastiat dans le chapitre IV des « Harmonies économiques », « Échange ».L’inverse est vrai : l‘homme a d’autant moins de chances de prospérer qu’il est dans un milieu plus misérable. Malheureusement c’est ce milieu de plus en plus misérable qu’engendre la politique de Macron. « La fin de l’abondance », autrement dit la disette, est au bout du chemin.

            Or pour que les Français bénéficient d’un soin, il faut qu’il existe, qu’il soit disponible et, en bout de chaîne, qu’il soit accessible à tous. La prospérité et l’abondance concernent l’existence, la disponibilité et l’accessibilité. Ladite « gratuité » ne concerne que l’accessibilité.

            Il ne peut y avoir de système de santé performant sans liberté de tous les acteurs

            « Notre système de santé sera aussi profondément rebâti ». Cela devra passer par des réformes systémiques dont il ne veut pas .Réformes systémiques qui devront concerner tout le système socio-économique français. Sinon cela ne fonctionnera pas. Il dit à propos des millions de Français défavorisés, « Nous trouverons là encore des solutions concrètes pour améliorer la vie quotidienne . Chacun appréciera le « là encore », qui voudrait dire qu’il a déjà trouvé une solution pour résoudre un problème. Pour paraphraser de Gaulle : les problèmes qu’il a créés, on les trouve, les solutions qu’il a trouvées, on les cherche.

            Voici quelques propositions  :

            La liberté économique : salaire complet, peu d’impôts, libre choix de la couverture maladie. Ce sont ces mesures qui permettront aux Français de choisir. Filet de sécurité pour les plus démunis, financé par l’impôt. Il pourra prendre la forme d’un chèque assurance santé parce que,  mêmes pauvres, les gens ont du bon sens et peuvent choisir. Les retraites seront par capitalisation, elles seront certaines, choisies librement quant à leur montant et date de départ. Cela permettra à l’économie de se financer par l’épargne et non la planche à billets.

            La liberté économique pour les établissements de santé et pour les professionnels de santé. Ils doivent être libres dans leur organisation professionnelle, comme dans leurs financements et rémunérations.

            La liberté économique pour l’entreprise qui n’aura plus à supporter le carcan de multiples prélèvements et règlements, obligatoires, étouffants et multiples. Les charges disparues l’URSSAF n’auront plus lieu d’être.

            L’énergie abondante et bon marché s’obtient par la réouverture de Fessenheim et le développement du nucléaire, l’abandon de la « transition énergétique », le retour à des relations normales avec la Russie, la sortie du carcan européen.

            L’État français travaillera pour la France. Il sera concentré sur ces fonctions régaliennes, justice, sécurité des biens, des personnes, de la Patrie. L’État cessera de régenter la vie des gens.

            En peu de mots il faut mettre fin à la « spoliation légale »

Il y a deux interprétations à son intervention

– Soit il croit ce qu’il dit, et c’est du délire

– Soit il ne croit pas ce qu’il dit, et il ment et veut nous manipuler.

Dans les deux cas, la France est mal partie.

            Comment croire que quelqu’un, qui a détruit la France et plongé bien des Français dans la misère, pourrait les sortir du pétrin dans lequel il les a mis ?

            Comment croire que les mêmes mesures nocives, que la même politique économique toxique, pourrait porter des fruits différents, en en changeant simplement quelques paramètres. C’est à dire en répartissant différemment la spoliation légale ?

            Comment croire que la même politique étrangère, suicidaire pour le pays, pourrait rendre sa « grandeur » et son indépendance à la France ?

            Les politiciens doivent comprendre qu’ils ne peuvent faire le bonheur des gens malgré eux, et qu’on ne tue pas les gens pour les libérer.

            « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » est un proverbe à la mode . Macron ne va nulle part et conduit la France de plus en plus vite à l’abîme. À systématiquement laisser les Français sur le bas-côté, il se retrouvera tout seul, le vide autour de lui. C’est le seul résultat possible à sa politique vide de sens, qui conduit la France au néant. Triste bilan.

Leçon gasconne 

            Macron aime, parait-il, les chants traditionnels. Il semble de circonstance de lui rappeler celui-ci : « « Los pica tarròcs », Cançon de susmauta deus paisans deu Baish-Ador en 1920 » » (Les “pique-tarrocs” Chanson de révolte des paysans du Bas-Adour en 1920). Il méditera avec profit les deux derniers couplets :

« Dab los fesilhs,

Los dragons e las horcas,

Que partiràm

Véder tot aqueth monde.

Se son malauts,

E ben que’us suenharàm !

Ah ! Diu vivant !

Nòste trabalh

Qu’a engreishat la tèrra

Per arpastar

Aquera mossurèra.

Qu’a pro durat !

Aquò cambiar que vam !

Ah ! Diu vivant ! »

Traduction:

Avec les fusils,
Les faux et les fourches,
Nous partirons
Voir tout ce beau monde.
S’ils sont malades,
Eh bien, nous les soignerons !
Ah ! “Nom de Dieu” !

Notre travail
A fertilisé la terre
Pour engraisser
Ces beaux messieurs.
Cela a assez duré !
Nous allons changer cela !
Ah ! “Nom de Dieu” !

Le bilan de la visite d'E. Macron en Chine

Sourec : Géopragma - Le 11/04/2023.

Caroline Galactéros revient sur la visite d’Emmanuel Macron en Chine avec André Bercoff sur Sud Radio.

 

Hystérie verte et monnaie numérique : L’agenda de la peur

par  TV Libertés - Le 14/04/2023.

Les prémices d’un ouragan financier ? Après le Covid et la guerre en Ukraine, l’inflation explose, les faillites s’enchainent, les tensions sociales se multiplient… nous entrons dans le cœur du programme politique du « monde d’après » avec la grande réinitialisation de l’économie. Jamie Dimon, PDG de la JPMorgan & Chase, l’annonçait déjà : « Cet ouragan est là, il vient vers nous ».

Les crises bancaires outre-atlantique arrivées en Europe en sont un exemple concret. Cela dit, nous voyons à présent se dessiner devant nous l’ébauche de nouveaux projets : une hystérie verte avec la décarbonation massive de l’économie ou encore la bataille de l’eau (le deal de ce début de décennie pour les banques d’affaires) et l’avènement de monnaies numériques en préparation au sein des banques centrales. Une bascule monétaire nous entrainant vers une forme de contrôle social.

Christine Lagarde, présidente de la BCE, le reconnait à minima : « L’euro numérique permettra un certain degré de contrôle des paiements ». L’or et l’argent risquent donc de jouer un rôle de premier plan dans la restructuration de la finance internationale et la mise en place d’une monnaie mondiale que certains annoncent depuis longtemps.

Marc-Gabriel Draghi, juriste spécialiste en histoire du droit, passionné par la question monétaire, et l’auteur de « La Grande Narration – Vers la mort des nations », répond à toutes les questions dans « Politique & Eco ».

Macron prédit à l’Europe une nouvelle grande guerre avec la Russie.

 

Source : Le Courrier des Stratèges. - Le 13/04/2023.

 

Qu’avons-nous à gagner dans un soutien militaire offensif de l’Ukraine ? par Jean Goychman

Après un voyage en Chine, le président français a fait des déclarations radicales. Sa déclaration selon laquelle l’Europe a besoin d’une « autonomie stratégique » a été largement diffusée. Cependant, plusieurs autres remarques très curieuses de Macron sont passées inaperçues. Pourquoi, de l’avis du dirigeant français, « l’économie militaire européenne devrait-elle s’accélérer » ? Et qu’est-ce que la Russie a à voir là-dedans ?


Cet article publié en russe par vz.ru n’engage pas la ligne éditoriale du Courrier.

 

Le président de la France a de nouveau été contraint, si l’on peut dire, de parler de lui-même. De retour d’un voyage en Chine – où Macron a tenté en vain d’influencer Xi pour qu’il durcisse sa position contre la Russie – le président français a cherché à compenser cet échec sur le chemin du retour, en accordant une interview dans l’avion aux représentants du journal Les Echos, de la radio France Inter et du site Politico. Devant les journalistes, il a parlé d’une manière étonnamment dure de la nécessité d’une «autonomie stratégique » en Europe. 

Pour Macron, l’Europe ne doit pas suivre les États-Unis et encore moins la Chine

L’Europe doit se comporter comme un « troisième pôle de puissance ». « Je pense que la Chine croit comme nous que c’est désormais la guerreLes Ukrainiens résistent et nous les aidons. Ce n’est pas le moment de négocier, même si quelque chose se prépare dans ce domaine… ».

Il faut souligner que le président Xi Jinping (comme d’ailleurs Macron) a parlé de l’architecture de sécurité européenne, laquelle ne peut exister tant qu’il y a des pays occupés ou des conflits gelés en Europe …

« Nous, Européens, sommes intéressés par l’unité. Nous avons montré à la Chine que nous sommes unis et c’était le message principal de notre voyage avec Ursula von der Leyen. Les Chinois sont également intéressés par leur unité. De leur point de vue, Taïwan fait partie de cette unité… Le pire pour nous est de penser que nous devrions suivre les autres dans ce dossiernous conformer aux exigences américaines et tolérer la réaction violente de la Chine … L’Europe serait piégée si nous intervenions dans des crises qui ne nous concernent pas. Si nous sommes présents lorsque le conflit entre les deux systèmes s’intensifie, nous n’aurons ni le temps ni les moyens d’assurer notre autonomie stratégique, et nous deviendrons des vassaux, alors que nous pourrons devenir le troisième pôle de pouvoir si nous avons encore quelques années à épargner ». Macron a ensuite ajouté : « Vous ne pouvez pas dépendre des autres pour l’énergie, les armes, les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle. Au moment où vous perdez votre indépendance dans ces domaines, l’histoire vous abandonne ».

Cette énumération peut sembler étrange au premier abord

Bien que les armes soient largement mentionnées dans le deuxième paragraphe, il faut noter que Macron n’a pas manqué, sur le plan européen, de se mettre en avant. « Le rythme de l’histoire s’est accéléré, donc l’économie de guerre européenne doit également s’accélérer. Nous produisons (ndlr : des armes) trop lentement ». Ainsi, le président français a répété à plusieurs reprises que l’Europe devrait produire plus d’armes et enfin passer à des normes militaires uniformes pour tous les pays de l’UE. Il convient de noter qu’apparemment, il en a dit beaucoup plus sur Taiwan et sur l’indépendance européenne. Mais son bureau de presse a insisté pour supprimer ces passages du texte de Politico. Les Américains, peu habitués à un tel traitement, ont rédigé une note « caustique » et ont rendu public ce fait.

Macron a également exigé une réduction de la dépendance de l’Europe vis-à-vis du dollar et de l’Amérique dans son ensemble, même s’il a été contraint d’admettre qu’après le rejet des sources d’énergie russes, il ne serait plus possible de se passer du GNL américain. 

Cependant, toutes ces déclarations de Macron ne sont pas aussi intéressantes que la réaction qui les a suivies.

Une presse française manifestement embarrassée par les propos présidentiels

En France – où d’habitude chaque éternuement du président est évoqué à de nombreuses reprises – les médias préfèrent désormais évoquer l’effondrement de l’immeuble de Marseille et la réforme des retraites. Les réponses aux interviews de Macron – moins nombreuses que d’habitude – frappent par leur ton embarrassé.

Le Monde écrit que Macron a rendu les autorités thaïlandaises nerveuses et ont « choqué » les États-Unis. L’article exprime la suggestion d’arrêter ce type de déclarations bruyantes et déplacées, sinon le président va, soit laisser échapper une nouvelle fois la « mort cérébrale de l’OTAN », soit dire autre chose. Bien sûr, il est beaucoup plus pratique de supposer que le chef du pays ne savait pas ce qu’il disait, au lieu d’analyser exactement ce qu’il a dit. Le principal média France24 suggère qu’il pourrait s’agir de l’exercice d’un « funambule à risque ». Cependant, il reproche à Macron d’avoir fait croire à la Chine qu’il avait les mains libres. Libération note que le président essayait de manière si « embarrassante » de protéger l’autonomie stratégique de l’Europe qu’il a failli prendre le parti du « dictateur chinois ». Le Point a relaté le discours de Macron sur la souveraineté européenne et sur Taïwan avec une extrême précision, sans évoquer toutefois l’aspect militaire de son discours. Radio France Inter, dont le propre représentant était présent dans l’avion présidentiel, s’est surtout distinguée ainsi : déjà dans le titre, en déclarant sans équivoque que « toutes les vérités n’ont pas besoin d’être dites à haute voix », puis par « Il aurait mieux valu, sans doute, qu’il se taise ». C’est exactement ce que dit le texte du média d’État qui cite également le sénateur américain, Marco Rubio, lequel a menacé que les États-Unis traitent de toute façon avec Taiwan et laissent les Européens eux-mêmes traiter avec l’Ukraine.

Macron a-t-il vraiment fait une grosse bêtise ou alors quelles sont les vraies intentions derrière ses propos ?

Premièrement, le président français ne semble pas s’être exprimé sur un coup de tête. Il a clairement présenté une argumentation bien pensée, et qui a été discutée plus d’une fois au sommet. Deuxièmement, Macron est dans la période de son dernier mandat au pouvoir, il n’a pas besoin d’être réélu, il n’a même pas besoin de trop se soucier de sa réputation. Il peut consciemment agir comme instigateur de projets extrêmement impopulaires (comme la réforme des retraites dans son propre pays) ou des projets pouvant susciter une certaine opposition.

Les Américains ont reproché à Macron d’en dire trop, parlant au nom de toute l’Europe. Ses propres médias se sont retournés contre lui pour avoir osé mettre l’Amérique démocratique et la Chine autoritaire sur le même plan. Mais pour une raison quelconque, personne n’a posé la question la plus importante. A quoi Macron veut-il aboutir avec toutes ces discussions sur les armes, sur les normes uniformes des armées européennes, sur le fait que, d’un point de vue militaire, l’Europe devrait être indépendante ? Pourquoi propose-t-il tout cela ? Contre qui exactement Macron va-t-il se battre ?

En fait, la vérité est très simple. Les États-Unis voient la Chine comme leur rival numéro un, tandis que l’Europe, y compris Macron, a une vision différente. Pour les Européens, le principal ennemi de l’Europe est la Russie. C’est contre elle que Macron a proposé de se rallier et de s’armer. En fait, il a suggéré que l’Europe, au nom de ses propres intérêts, se dissocie des États-Unis et, si nécessaire, donne Taïwan à la Chine, mais à la condition que celle-ci se dissocie de la Russie.

Certaines élites européennes envisagent sérieusement la possibilité d’une guerre avec la Russie

Il ne s’agit donc pas réellement de solidarité européenne, d’abandon du dollar, et de contrer l’influence américaine. Nous parlons ici d’une guerre future – et, très probablement, d’une guerre entre l’Europe et la Russie, ce que certaines élites européennes envisagent sérieusement. 

Macron affiche clairement une position à laquelle il n’est pas le seul à adhérer. De nombreux commentateurs ont préféré dire que le « troisième pôle du pouvoir » est une tentative d’affirmer les intérêts européens au détriment de ceux américains. Dans ce prolongement, le président français a clairement indiqué que l’Europe n’était pas intéressée à s’immiscer dans le dossier Taïwan. Elle a d’autres ambitions. Et son objectif est beaucoup plus vaste.

Bien sûr, l’on peut considérer les déclarations de Macron comme une sorte de bluff, destinée à contraindre les États-Unis à tenir compte davantage des intérêts européens. Mais ce bluff semble trop élaboré, tout comme sa composante militaire.

Cependant, quelle que soit l’animosité des propos de Macron envers les Américains et leurs alliés, une chose est claire : il ne va pas s’arrêter là. Après la Chine, il s’est rendu en Hollande et a prononcé tout un discours à La Haye le 11 avril. Il a répété notamment que l’Europe a besoin d’indépendance. Cependant, cette fois, il s’est concentré davantage sur les aspects économiques, évitant de parler de la guerre à laquelle l’Europe doit se préparer.

 

Feu la souverraineté nationale.

source : Marianne - par Pierre Lellouche - Le 04/04/2023.

"Macron en Chine ou la destruction de toute ambition nationale française à l’international"

Comme Tintin dans Le Lotus Bleu, Emmanuel Macron s’est cru obligé d’emmener à Pékin, début avril, sa capitaine Haddock à lui, l’ineffable Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. On ne sait si Milou, je veux dire Josep Borrell, le « ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne », sera lui aussi dans les bagages présidentiels pour cette expédition sans précédent. Mais l’événement, car c’en est un, mérite qu’on s’y arrête. Jusqu’ici, en effet, on avait cru naïvement que la France, puissance nucléaire et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, était encore capable de conduire souverainement sa politique étrangère comme jadis un certain général de Gaulle, qui avait, le 27 janvier 1964, reconnu la République populaire de Chine, présidée à l’époque par Mao Tsé-toung. Avec ces mots : « En vérité, il est clair que la France doit pouvoir entendre directement la Chine, et aussi s’en faire écouter ».

L’affaire avait fait grand bruit à l’époque. Les deux pays avaient accédé à l’arme atomique à peu près au même moment, au début des années 1960, l’un pour s’émanciper de la tutelle anglo-saxonne, l’autre pour marquer son indépendance à l’égard de l’URSS. Mais l’heure n’est plus, côté français en tout cas, à l’ambition d’une voix « singulière », et encore moins d’un « rang » pour la France dans les grandes affaires du monde : Macron, en militant européiste convaincu, tout autant qu’en activiste de la mondialisation heureuse où il excella jadis comme banquier, a depuis longtemps troqué l’ambition nationale pour une imaginaire « souveraineté européenne ». L’invitation de la Commission européenne et de sa présidente à une visite bilatérale de grande importance avec la première puissance de la planète procède de cette conviction.

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Elle n’en signale pas moins cependant une étape clé dans la destruction de toute ambition nationale française à l’international. D’autant qu’on avait cru comprendre que ni la Commission européenne, ni sa présidente, nommés par les États, ne disposaient de la moindre légitimité pour conduire la diplomatie, et encore moins la guerre, à la place des États démocratiquement élus, quels que soient les efforts médiatiques autant que bureaucratiques déployés inlassablement en ce sens par l’infatigable Ursula von der Leyen, à l’occasion du conflit ukrainien. On avait cru noter aussi que ladite Commission européenne ne s’était pas fait remarquer récemment pour ses bonnes manières à l’égard de la France, infligeant au contraire défaite sur défaite aux tentatives françaises de peser sur la fixation du prix de l’électricité ou sur le financement du nucléaire dans « la taxonomie » verte de l’Union. À croire que, contrairement à sa réputation, le Président français, finalement, n’est pas si rancunier que cela… Mais au-delà des caprices de Jupiter, ce curieux tandem Pékinois est aussi le révélateur d’un déclassement plus grave encore de notre pays.
L'homme malade de l'Europe

La France, est bel et bien devenue l’homme malade de l’Europe, avec ses manifestations de masse contre la réforme des retraites, ses 3 000 milliards d’euros de dette, son déficit extérieur record à 160 milliards dont un quart avec la Chine (39,6 milliards d’euros en 2021), ses millions de pauvres et de chômeurs ou ceux qui survivent au RSA ou à l’aide alimentaire, son immigration incontrôlée (320 000 premiers titres de séjour et 150 000 demandeurs d’asile en 2022), sa désindustrialisation au profit de la Chine notamment, la panne de ses centrales nucléaires et de ses hôpitaux. Cette France-là, de toute évidence, ne se sent plus assez forte pour parler seule, d’égale à égale, avec la Chine. Elle cherche des appuis.

« On se demande dès lors jusqu’où Emmanuel Macron poussera l’abaissement international de la France. »

En novembre 2022 déjà, Emmanuel Macron avait tenté, mais en vain, de s’inviter au voyage officiel du chancelier Olaf Scholz à Pékin, avec l’argument que l’Europe est « plus forte quand elle parle unie » à la Chine. Le problème est que l’Allemagne n’est pas partageuse. Elle est omniprésente en Chine avec 5 200 de ses entreprises présentes, à commencer par le conglomérat BASF qui vient d’investir 10 milliards d’euros dans ce pays, avec la moitié des ventes de Volkswagen, sans parler de l’achat de 30 % du port de Hambourg par l’armateur chinois Cosco. Olaf Scholz, lui, on le comprend, n’a besoin de personne et préfère parler seul avec Xi Jinping. Privé de la compagnie du chancelier allemand, le président français s’est donc rabattu sur la présidente de la Commission européenne afin de tenter de peser un peu plus sur l’écran radar des Chinois.

Mais quel triste aveu du déclassement de la France ! Qui va de pair avec son expulsion de l’indo-pacifique par nos alliés américains en septembre 2021 : l’AUKUS se fera sans nous, avec en prime, l’humiliation subie dans l’affaire des sous-marins australiens. Suivie en 2022 de l’autre expulsion d’Afrique, cette fois par les Russes de Wagner. Autant de revers qu’aggrave un peu plus l’échec des maladroites tentatives françaises de médiation dans le conflit ukrainien, où, après avoir beaucoup téléphoné à Vladimir Poutine, Emmanuel Macron s’est finalement résolu à sauter dans le wagon européen et atlantiste, abandonnant toute velléité de peser sur le cours de la guerre. L’ambition d’une voix française « singulière » a désormais définitivement disparu, au milieu des sarcasmes cruels des Polonais, Baltes et autres Ukrainiens, qui ont même inventé le verbe « macronner », signifiant « parler pour ne rien dire ».
N'est pas de Gaulle qui veut

On se demande dès lors jusqu’où Emmanuel Macron poussera l’abaissement international de la France. Lui qui s’est donné comme objectif de détruire notre appareil diplomatique, n’a pas tiré la moindre conséquence sérieuse de la guerre en Ukraine sur le format et le financement de nos armées, lesquelles, malgré les annonces tonitruantes d’une nouvelle loi de programmation militaire, resteront cantonnées à l’existant, ou à peu près, soit 1,9 % du PIB. Loin, très loin, du réarmement des Polonais, des Baltes, de l’Allemagne, et bien sûr des États-Unis.

À la recherche d’un rôle, et faute d’avoir réussi à imposer la France comme médiateur dans le conflit ukrainien, Emmanuel Macron va donc s’évertuer à convaincre la Chine, de devenir, elle, la faiseuse de paix sur le continent européen. Cela tombe bien, c’est exactement cela que Xi Jinping entend faire : après s’être imposé comme le maître d’œuvre spectaculaire de la réconciliation entre l’Arabie saoudite et l’Iran au Moyen-Orient, après avoir proclamé à Moscou son amitié avec la Russie contre l’Occident et les États-Unis, il sera sans doute demain le seul en position de régler le conflit en Ukraine. Ce qui infligerait ainsi une claque historique aux États-Unis et à l’Otan, qui eux écartent toujours toute solution diplomatique avec un président russe qualifié de « tueur », désormais inculpé, sur leur insistance, par la Cour pénale internationale. Entre-temps, en prime, Xi Jinping aura réussi à enfoncer un coin entre les Américains résolus à confronter la puissance chinoise, et les Européens qui chercheront à s’en accommoder tant bien que mal. En 1964, de Gaulle avait eu raison de chercher à fissurer le duopole américano-soviétique en se rapprochant de la Chine. Soixante ans plus tard, il n’est pas sûr que le rôle le plus sage et le plus pertinent pour la France, soit de servir de marchepied à la Chine dans sa quête d’hégémonie sur le monde de demain. Mais n’est pas de Gaulle qui veut.

Où sont les risques, où va la France ?

Cette France « que le Monde entier nous envie »

Sorce : Geopragma - Billet du Lundi de Jean-Philippe Duranthon, membre du Conseil d’administration de Géopragma. - Le 27/03/2023.

 

Un pays où le système politique est bloqué ; où les autorités légales prétendent gouverner alors qu’elles ne disposent d’une majorité, ni au Parlement, ni dans l’opinion publique, mais où nulle majorité alternative n’existe ; où les succès et les échecs d’une politique se mesurent au nombre de manifestants, de voitures calcinées et de tonnes d’ordures s’amassant dans les rues.

      Un pays dont l’économie se fragilise continûment ; où l’ampleur des déficits publics place le pays dans la dépendance de créanciers étrangers et met en péril le niveau de vie des générations futures ; où l’on dit vouloir combattre la désindustrialisation après avoir empilé les décisions dégradant la compétitivité des entreprises ; où l’on découvre les vertus de l’énergie nucléaire après avoir tout fait et tout accepté pour devoir s’en passer ; où l’on promeut les véhicules électriques sans s’être assuré de disposer des batteries permettant de les faire fonctionner ni des matériaux permettant de fabriquer des batteries ; où l’on préfère investir dans le luxe plutôt que dans les technologies de souveraineté.

      Un pays où les services publics ont de plus en plus de difficulté à assurer leur mission ; où le système éducatif est bien incapable d’enseigner, d’instruire ou d’éduquer et préfère promouvoir le wokisme ; où certains magistrats sont davantage soucieux d’exprimer leurs engagements politiques que de respecter la loi et où les peines ne sont pas toujours appliquées ; où l’efficacité du service de santé repose sur la bonne volonté de personnels qui se disent harassés. Un pays qui ne sait plus très bien qui il est ; où plus grand monde ne connaît son histoire ni celle des autres ; où tous se proclament démocrates mais où chacun donne à ce concept le contenu qui l’arrange ; où le sens de l’intérêt général est remplacé par le droit de chacun à voir ses envies ou ses intérêts particuliers repris à son compte par la société dans son ensemble ; Telle est aujourd’hui la France.

      Mon propos n’est pas d’accabler une force politique ou d’en vanter une autre, d’autant que toutes portent une part de responsabilité dans la situation actuelle. Il est de m’interroger sur la capacité d’un tel pays à avoir désormais un rôle significatif sur le plan international.

      Quand le Président de la République doit, pour se rendre au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, passer par des chemins détournés pour éviter la presse ; quand le ministre iranien des Affaires étrangères, heureux de retourner les critiques qui lui sont faites, se permet de dire au Président de la République qu’il devrait « écouter la voix de (son) peuple et éviter de faire usage de violence à son égard » ; quand les autorités françaises doivent demander au nouveau souverain britannique, qui avait choisi la France pour effectuer son premier voyage officiel à l’étranger, d’annuler son déplacement ; quand le président de la République éprouve le besoin d’être accompagné par la présidente de la Commission européenne pour exprimer en Chine les positions européennes ; quand on additionne tous ces faits qui sont des anecdotes, mais des anecdotes malheureusement significatives, on se dit que cette capacité est bien amoindrie.

       Comment, dès lors, s’étonner que la voix de la France porte de moins en moins ? Qu’en Europe les intérêts allemands priment souvent sur ceux de la France ? Que les relations avec les Etats-Unis soient passées de la coopération entre alliés à un alignement pur et simple malgré le resserrement continu du contrôle que ces derniers exercent sur l’Europe ? Que pour l’Ukraine la France n’ait pas réussi à engager un dialogue entre les protagonistes ? Qu’en Afrique les pays francophones préfèrent nouer des liens avec le Commonwealth plutôt que développer ceux qui existent avec la France ? Que la France ne joue aucun rôle dans la redéfinition des alliances au Moyen-Orient ? La liste n’est pas exhaustive.
      

        Pourtant les dirigeants français passent leur temps à donner des leçons au monde. La France est-elle désormais le pays le mieux placé pour proclamer les principes qu’elle veut faire adopter partout, pour montrer leur excellence et les bienfaits qu’ils apportent aux populations ? Est-elle encore crédible ?

        « La France, combien de divisions ? » Un grand nombre, assurément. Mais ces divisions ne sont pas celles, militaires, qui imposent le respect, ce sont celles qui opposent les individus les uns aux autres, affaiblissent le corps social et mettent en péril la communauté nationale.

 

Jean-Philippe Duranthon – Cette France « que le Monde entier nous envie »

 

Est-ce une révolte ? Non, Emmanuel, c’est une révolution !

Source : Le Courrier des Stratèges - par Edouard Husson & Eric Verhaeghe - Le 27/03/2023.

 

Est-ce une révolte ? Non, Emmanuel, c’est une révolution !

 

Elisabeth Borne et Olivier Véran se sont livrés, ce dimanche 26 mars, à de véritables provocations vis-à-vis de l’opinion. En réalité, c’est signé Emmanuel Macron. Le Président s’obstine à jeter de l’huile sur le feu mais il ne sent plus le pays – a-t-il d’ailleurs jamais senti ce pays qu’il n’aime pas et envers lequel il ne ressent aucune filiation? Les symptômes s’accumulent d’une colère montante de l’opinion. Et les signaux d’un état d’esprit « révolutionnaire » ne sont plus faibles! La France est en train de basculer, tandis qu’Emmanuel Macron commence à concentrer les attaques sur sa personne.

 

 

En début de soirée, Elisabeth Borne a fait savoir qu’elle recevrait partis et groupes d’opposition la semaine du 3 avril. Et les syndicats la semaine du 10 avril – mais non pour parler de la réforme des retraites. Le Premier ministre entend montrer que le gouvernement n’est pas sous pression.

Et, dans le Journal du Dimanche, Olivier Véran affirmait, ce 26 mars, avec aplomb: « La réforme des retraites n’est pas la retraite des réformes ». Le Premier Ministre et le porte-parole du gouvernement font dans la provocation!

Le « Qu’ils viennent me chercher! » de trop ?

Madame Borne et Monsieur Véran donnent l’impression de n’avoir pas lu les sondages (ici et ici). Ou bien, ils se jugent – et donc le Président avec eux – invulnérables.

Emmanuel Macron réédite son tristement fameux « Qu’ils viennent me chercher! » du moi de juillet 2018, lorsque démarrait l’affaire Benalla. Il pense que tout lui réussira toujours puisqu’il a surmonté non seulement le scandale Benalla mais aussi la crise des Gilets Jaunes, le COVID-19 et qu’il a été le premier président de la Vè République réélu au terme d’un quinquennat.

Et si c’était le défi de trop?

Selon un sondage de l’institut Elabe publié ce jeudi 23 mars par BFMTV, 7 Français sur 10 “qui ont vu, écouté ou entendu parler de l’interview du président” n’ont pas trouvé le chef de l’Etat convaincant. Et 61 % des sondés estiment que ses propos, tenus mercredi 22 mars, vont attiser la colère plutôt qu’apaiser les esprits. Et on ne sera pas surpris d’apprendre que, dans le cas de législatives anticipées, le Rassemblement National et la NUPES ferait jeu égal, au premier tour, avec environ 26% des suffrages, tandis que Renaissance reculerait de cinq point, à 22%.

Une tolérance de la violence des manifestants en hausse dans l’opinion

Cependant le bout de sondage le plus significatif est celui qui concerne une éventuelle approbation de violence commises par des manifestants: il n’y avait que 15% des Français à répondre positivement lors de la crise des Gilets Jaunes. Un sondage LCI du 22 mars donne une approbation de 20%, soit cinq points de plus.

Un Français sur cinq qui ne désapprouve pas la violence ou, du moins, la considère comme un mal nécessaire lié au refus de négocier du gouvernement! Et ceci dans un tableau d’ensemble où, quel que soit l’institut de sondage, environ deux tiers des personnes interrogées jugent qu’il serait plus raisonnable de suspendre cette loi qui n’a pas vraiment été votée.

Cela ne peut s’expliquer que par le sentiment de blocage politique et d’impossibilité de se faire entendre.

Depuis le début, le pouvoir a joué la provocation vis-à-vis des courants d’opinion hostiles à la réforme des retraites. Néanmoins, l’attitude d’Emmanuel Macron et d’Elisabeth Borne témoigne d’un pouvoir qui se raidit de plus en plus. Il semble bien que le Président et son Premier ministre ne sentent plus du tout le pays – s’ils l’ont jamais senti (à tous les sens de l’expression).

Le rejet croissant des violences policières

A l’inverse, le rejet des violences commises par les forces de l’ordre est plus articulé et plus élevé qu’il ne l’a jamais été durant la crise des Gilets Jaunes.

Nous ne parlons pas ici de l’épisode de Sainte-Soline, sur lequel Eric Verhaeghe revenait en début de soirée et où les forces de l’ordre ont fait face à des militants particulièrement organisés. Nous avons en tête en l’occurrence la violence largement asymétrique déployée contre des manifestants opposés à la réforme des retraites, dans leur immense majorité pacifiques.

Tirons simplement trois tweets du fil « Anonyme Citoyen », qui fait un patient travail d’information sur les manifestations depuis la crise des Gilets jaunes:

 

 

 

 

 

Faut-il dès lors s’étonner qu’une pétition ait été mise en ligne sur la « plateforme citoyenne » de l’Assemblée Nationale pour demander la dissolution de la BRAV-M. Elle a receuilli, à l’heure où nous écrivons, plus de 50 000 signatures. Et l’on peut penser que le nombre va grimper si certaines informations sont confirmées, comme la perte d’un oeil par un manifestant syndiqué à « Sud-Rail ».

Un mouvement social de plus en plus hors de contrôle pour le gouvernement

Non seulement le gouvernement parraine des pratiques policières illégales, mais il ne semble plus se rendre compte des mouvements de terrain qui ont commencé.

Mentionnons tout d’abord la désapprobation internationale croissante. Des manifestations ont eu lieu notamment à Berlin, à Athènes, à Santiago du Chili, pour protester contre la répression en France. Il y a aussi des hashtags populaires, favorables aux manifestants français, comme « FranceProtest ». Pour un chef de l’Etat qui a construit sa réputation sur le soutien international dont il disposait, les revers s’enchaînent. La nécessité d’annuler la visite du roi Charles III en France est un terrible aveu d’échec.

Puisque nous parlons de la Grande-Bretagne, renvoyons au remarquable livre de Pierre-Antoine Gouiffès sur les affrontements entre mineurs et gouvernement dans la Grande-Bretagne des années 1972-1985, paru en 2007 mais qui nous rappellera opportunément comment la grève des éboueurs de 1979 à Londres, fut un signal particulièrement évident de la manière dont le gouvernement travailliste avait perdu le contrôle de la situation. Regardez cette photo:

La grève des éboueurs à Londres en 1979, prélude à la défaite du gouvernement travailliste

Ce n’est pas Paris 2023 mais Londres 1979. La signification politique est cependant la même, au moment où la grève des éboueurs a duré une semaine entière à Marseille et où l’on apprend qu’elle va s’étendre à cinq nouveaux arrondissements de Paris. Et l’on remarquera cette scène, qui en dit long, de Parisiens excédés venant accumuler leurs sacs d’ordure non ramassés devant le Ministère de l’Enseignement Supérieur, rue Descartes, dans le 5è arrondissement. Quel désaveu pour une caste dirigeante se vantant d’appartenir aux « sachants » et méprisant les « gens qui ne sont rien », les « ouvrières illettrées » et les « Français qui fument des gauloises et roulent au Diesel »:

 

 

Au stade de France, un « Macron démission » prémonitoire ?

Sur tout le territoire, les signes de blocages voire d’insurrection se multiplient. Un blocage total du « Grand Ouest » est même annoncé pour la nouvelle journée de mobilisation mardi 28 mars: des opérations « ville morte » sont annoncées à Saint-Nazaire, Nantes, Saint Brieuc, Brest, Lorient, Rennes, Caen, L’approvisionnement en carburant est toujours sous tension, du fait du blocage de plusieurs raffineries.

Avant même la nouvelle journée de mobilisation intersyndicale de mardi 28 mars, la journée du samedi 25 mars a été marquée par de nombreux défilés, et des rassemblements jusque tard dans la soirée. En réalité, les rassemblements spontanés en soirée n’ont pas cessé depuis le 16 mars, jour du débat sur le 49-3 à l’Assemblée.

Notons, enfin, pour finir ce tableau provisoire, que des « Macron démission » ont été scandés, samedi soir 25 mars au stade de France pendant le match France-Pays-Bas. Feu de paille? Ballon d’essai? Pour nous, plutôt le signe qu’un feu plus important couve. Emmanuel Macron a déchaîné des forces qu’il ne peut plus maîtriser.

Le propre des évolutions révolutionnaires, c’est l’impossibilité de les décrire à l’avance. Peut-être sommes-nous au début d’un cycle qui durera deux ou trois ans. Peut-être est-ce au contraire une question de semaine. En tout cas, une chose est sûre, le pouvoir macronien est à l’agonie, malgré les rodomontades de tel ou tel. Et une révolution a commencé.

Implacablement, par l’arrogance et l’aveuglement du pouvoir macronien, la France est en train de basculer dans une nouvelle ère politique, qui rebattra les cartes complètement.

Gardez la crise bancaire en arrière-fond

Bien évidemment, les événements qui se déroulent en France sont cruciaux pour l’avenir du pays. Ils illustrent la fébrilité du rapport entre les forces en présence, avec d’importants revirements (encore inattendus il y a peu) à anticiper. Mais il ne faudrait pas oublier le contexte négatif qui domine les marchés financiers, dont nous avons suggéré qu’il était largement expliqué par une intention finale de faciliter la mise en place des monnaies numériques.

Il faudra suivre cette semaine, et dans les jours à venir, l’évolution des valeurs bancaires. Nous maintenons notre pronostic d’une sévère correction d’ici à octobre 2023, qui impactera douloureusement le marché de l’assurance-vie. Suivez nos conseils (dès demain) pour protéger votre épargne en conséquence.

 

 

Quelles leçon tirer du voyage d'E. Macron en Afrique - Le 10/03/2023.

Une vidéo et deux photos ci-dessous

Source : Riposte laïque.

..dans les rues de Kinshasa...une bière à la main !

...virée en boite de nuit...

Comment Macron infiltre la résistance pour la fourvoyer.

Source : Le Courrier des Stratèges - par Eric Verhaeghe - Le 07/03/2023.

Comment Macron infiltre la résistance pour la fourvoyer

Dans les années à venir, il faudra documenter et écrire l’histoire particulièrement intéressante de la contre-influence exercée discrètement par Macron, avec des techniques que le Courrier se propose de décrire au fil de l’eau, pour la fourvoyer vers des impasses politiques. Jamais en effet, un Président détesté comme l’est le mari de Brigitte n’a pu aller aussi loin dans l’exercice solitaire et autoritaire du pouvoir. Nicolas Sarkozy, qui fut aussi détesté, n’avait pas pris, comme Macron, l’attache suffisante de Mc Kinsey pour bénéficier du meilleur en matière de manipulation de l’opinion. Mal lui en pris, puisqu’il a finalement été défait par un Président « normal » lui aussi condamné à l’impopularité et à l’échec. Impopulaire, Macron est parvenu à gagner grâce à quelques ficelles, notamment à une stratégie d’affaiblissement de la résistance. Je vous en dis quelques mots.

 

De mon point de vue, la très grande force de Macron est d’avoir utilisé des leviers de manipulation particulièrement efficaces pour détourner les dissidents de tout débat, de toute construction, de toute visée politique, pour les fourvoyer sur le champ de l’émotion morale.

Cette diffusion de thèmes castrateurs s’est faite par un double mouvement : d’une part, Macron n’a systématiquement livré au public un « narratif » binaire, manichéen, où il incarnait le bien. On le retrouve par exemple dans ses grands discours de premier mandat, où il s’érigeait en garant de la civilisation, des Lumières, de la raison, face aux populistes, aux nationalistes, aux complotistes de tous ordres. Pour que cette rhétorique fonctionne, il lui fallait une opposition capable de jouer la partie de ping-pong avec lui.

Ma conviction (que j’étaierai peu à peu au fil du temps) est que, faute de candidats suffisants pour jouer ce jeu, il n’a pas hésité à susciter des opposants dont l’objet principal était de donner une incarnation à son récit. L’utilisation habile de quelques influenceurs (dont les initiés ont vu pas à pas la fabrication par des méthodes sophistiquées à la Mc Kinsey) a permis de viraliser la thématique du camp du bien qui affrontait un Macron démoniaque, satanique, psychopathe animé par le goût du Mal.

La ficelle a tellement bien marché (Hollande l’avait utilisée en son temps pour se présenter comme un homme « normal » face à un Sarkozy « anormal »), que le sujet moral est devenu obsessif : Macron est régulièrement affublé de toutes les maladies psychiatriques connues. Pendant ce temps, le débat politique est totalement occulté – occulté au point qu’il n’a pas eu besoin de présenter un programme pour être élu. L’élection s’est limitée à un combat de crédibilité entre deux personnages, Marine Le Pen et lui, sans qu’aucune des questions cruciales pour notre destin (l’appartenance à l’UE, la maîtrise des finances publiques, la soumission à l’imperium américain) ne soit jamais abordée.

Chapeau l’artiste !

La très grande force de Macron a consisté à épuiser l’énergie politique de ses adversaires sur des questions morales, par peur que leur énergie morale ne s’épuise sur un rapport de force politique, qui lui aurait été défavorable.

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L’inquiétant vide politique français

par h16 - Le 07/03/2023.

Les rumeurs insistent, les bruits de couloirs républicains circulent, radio-moquette persiste : 2027 approche un peu et il y aurait déjà comme des velléités de candidatures présidentielles dans la tête de plusieurs personnalités gouvernementales…

D’ailleurs, à en croire la presse (croyez la presse, elle a amplement démontré sa crédibilité, n’est-ce pas), plusieurs poids lourds politiques pensent à l’échéance électorale de 2027 en se rasant : au début de cette année, Le Monde, quotidien de révérence, évoquait l’ambition présidentielle d’un Bruno Le Maire toujours aussi à l’aise pour dire des âneries. Manifestement, l’envie d’exterminer ce qui reste d’économie française voire d’étendre sa puissante incompétence à toute l’Europe semble titiller l’actuel locataire de Bercy.

Au début du mois de février, c’était Ed, l’épicier du premier quinquennat Macron, qui déclarait préparer quelque chose dans ce sens, sans toutefois confirmer une quelconque candidature.

Et voilà que le Figaro, au moins aussi solidement informé que les autres, évoque à présent « l’hypothèse Castex », peut-être pour rappeler aux Français que ce rond-de-cuir incolore, inodore et sans-saveur fut un jour Premier ministre d’un pays en pleine déroute sur tous les plans.

On devra s’étonner (un peu) de cette curieuse avalanche de candidatures alors qu’on est tout de même à plus de quatre ans des prochaines élections et que 2027 semble encore fort loin pour se lancer dans la course, indépendamment de l’aura phénoménale et du charisme redoutable de ces trois candidats putatifs.

En creux, on pourrait s’interroger sur ce besoin d’ouvrir, déjà, les spéculations sur le remplaçant à un Macron qui prétendait du reste être passé récemment par une phase de dépression très grave (le pauvre lapin). L’actuel occupant de l’Élysée se rendrait-il compte que le parlement n’est plus intégralement à sa botte, que le pays grogne ou que tout ne se déroule pas comme prévu avec un peuple subjugué et des administrations « en marche » dans la direction qu’il désirait ?

Il sera difficile de spéculer vraiment ; il semble évident que Macron apparaît de toute façon diminué sur la scène nationale, ne disposant d’aucune marge de manœuvre réelle tant l’opinion publique est volatile à son sujet, ni sur la scène internationale où il passe maintenant, quasi ouvertement, pour un charlot méprisé d’un nombre croissant de dirigeants étrangers. Néanmoins, pour le moment, il lui reste dans les textes encore quatre looOoongues années à remplir et même s’il n’est pas impossible qu’il choisisse une démission ou qu’un événement l’oblige à quitter le pouvoir, pour le moment, il va devoir les faire.

Dans ce contexte, la bousculade de candidats potentiels relayée par une presse un peu trop gourmande inquiète plus qu’elle n’amuse ou ne consterne surtout parce qu’on retrouve maintenant avec les deuxièmes voire troisièmes couteaux de la politique, et pas les plus affûtés du râtelier loin s’en faut.

Il faut dire que la Macronie peine à recruter des cadors ou même simplement des gens intéressants, cohérents ou complets. Ce qui se traduit du reste dans les adhésions au parti, en chute libre, et dans l’absence de têtes d’affiche : il suffit pour s’en convaincre de se rappeler des difficultés pour trouver un Premier ministre, et voir ce qu’on a récupéré.

D’un autre côté, il faut constater qu’il en va de même dans les autres partis : entre les Tuches au parlement et les résidus républicains au passif, là encore, particulièrement gratiné, il est difficile d’entrevoir l’étoffe d’un chef, ou même d’un « lider minimo ».

Les verts comptent officiellement pour des prunes, et leurs couinements féministo-gaïa compatibles, s’il permettent de mettre en avant des têtes d’affiches, imposent de classer ces dernières dans la catégorie des cas psychiatriques, encore bien plus franchement que les actuels dirigeants pourtant déjà bien atteints dont nous devons subir les accès de folie à chaque soubresaut de l’actualité. Les clowns actuels étant devenus progressivement rédhibitoires, il est évidemment acadabrantesque d’imaginer les ayatollahs écofascistes décrocher l’assentiment d’une majorité de français surtout alors que leurs politiques idiotes commencent tout juste à faire effet sur le niveau de vie des électeurs.

Reste le RN avec d’un côté une Marine rouillée, usée et toujours à moitié en rade et de l’autre, un Bardella devenu si conformiste, si désireux de faire rentrer son parti dans l’acceptabilité qu’il en devient transparent, englué dans cet « en même temps » macronien qui infuse maintenant toute la politique française désireuse à la fois de prétendre à l’indépendance sur la scène internationale et complètement inféodée aux désidératas européens, américains ou étrangers en général.

Il n’y a donc plus aucun doute sur cette absence de toute personnalité un peu charismatique, capable d’une certaine clairvoyance de la situation actuelle et à même de développer un peu d’espoir chez ses compatriotes. Sur les cinquante dernières années, le paysage politique français n’a cessé d’éliminer, progressivement mais inexorablement, les rares individus vaguement capables, à un moment ou un autre, de déclencher dans un sursaut du peuple un redressement du pays.

Tout s’est déroulé comme si le système politique français a consciencieusement fait monter et mis en place aux postes importants des êtres de plus en plus vils, de plus en plus incompétents, d’intelligence et de culture toujours moindre, dans une sorte de course à l’échalotte à celui qui serait le plus veule, hypocrite et roublard.

On arrive maintenant au point où la sélection ne peut plus s’opérer qu’au sein d’une grappe de semi-habiles dangereux, qui ont développé une intelligence limitée mais exclusivement affûtée pour entourlouper le citoyen et le contribuable, et qui n’ont plus aucune considération ni pour le peuple, ni pour l’avenir du pays qu’ils ont entrepris de piller, purement et simplement.

Il y a 20 ans, ils se défendaient de le faire tout en le pratiquant sans vergogne ; le mépris et l’hubris sont tels à présent qu’ils ne se cachent même plus de vouloir mettre ce qui reste de l’économie en coupe réglée pour leurs lubies idéologiques.

Le constat est sans appel : ce pays est foutu.

source : h16free

En Afrique, Macron veut renforcer son impopularité

Source : Le Courrier des Stratèges - par Dominique Delfosse - Le 03/03/2023.

En Afrique, Macron veut renforcer son impopularité, par Dominique Delfosse

Macron entame une visite en Afrique Centrale où il va rencontrer une vingtaine de chefs d’Etats et de gouvernement principalement Africains[1]Dans un premier temps lors du « One Forest Summit » co-organisé par la France et le Gabon à Libreville et ensuite en Angola, en République du Congo où il retrouvera son mentor d’Afrique Centrale Denis Sassou N’Guesso et enfin terminera sa tournée en RDC où il rencontrera Felix Tshisekedi.


Conscients que l’occident est à la traine des opinions publiques Africaines et des gouvernements du continent dans leur croisade anti-Russe, les alliés de l’OTAN déploient désormais une diplomatie active pour reconquérir à la fois les cœurs et les opinions publiques. Notre prési-menteur va saisir ce cadre pour tenter de séduire les Africains, ou acheter (avec nos sous) la docilité de leurs dirigeants dans les instances internationales.

On passera son discours sur la stratégie Française pour le continent Africain qu’il a prononcé à l’Elysée sur la nécessaire « humilité » quelques jours seulement avant sa tournée Africaine.

Personne n’a oublié les humiliations infligées à l’Afrique par Macron

Sur le continent, ce nouveau costume d’humi