L'Algérie, on en guérit jamais

disait Albert Camus

...par Eric De Verdelhan - Le 24/12/2021.

Adieu à l’Algérie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 « Que les Français aient approuvé l’abandon de l’Algérie, ce morceau de France, trahie et livrée à l’ennemi, qu’ils aient été complices du pillage, de la ruine et du massacre des Français d’Algérie… Ceci, je ne le pardonnerai jamais. La France est en état de péché mortel. Elle connaîtra un jour le châtiment. »                                               (Maréchal Alphonse Juin, le 2 juillet 1962).

 

L’année 2021 tire à sa fin. Elle aura été, comme la précédente, rythmée par le Coronavirus et elle se termine avec l’annonce de nouvelles restrictions de liberté en raison d’un variant – un de plus – baptisé « Omicron ». On se demande, sans être défaitiste ou pessimiste, si nous en sortirons un jour ? Et si nous en sortons, dans quel état ? Et dans quel état de délabrement sera le pays ?

La période des vœux est propice aux grandes résolutions… qu’on s’empresse généralement d’oublier dès la fin janvier. Personnellement, en 2022, j’ai pris une décision à laquelle je me tiendrai : celle de tirer un trait sur l’Algérie. J’ai écrit plusieurs livres (1) et des dizaines d’articles qui traitent  de l’Algérie française ; c’est fini, je n’en écrirai plus car j’estime avoir épuisé le sujet.

2022 sera l’année du soixantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Ceci nous vaudra, tout au long de l’année – mais surtout autour du 19 mars et du 5 juillet – des démonstrations de repentance honteuse de la part de notre classe politique, des articles tendancieux d’une presse (majoritairement de gauche) culpabilisant la France, des films et documentaires à la gloire du FLN, et, je suppose, des manifestations de liesse qui se transformeront immanquablement  en émeutes  et en actes de vandalisme de la part des Franco-Algériens – « Français de papiers » par le Jus Solis – ou Algériens résidant chez l’ancien colonisateur honni (dont ils ne dédaignent pas les aides sociales, aussi diverses que généreuses, qu’il leur verse sans compter).

Sur la colonisation et la guerre d’Algérie, nous aurions pu, nous aurions dû, laisser le temps faire son ouvrage. Il cicatrise les plaies, favorise l’oubli et parfois même, le pardon (2).

Mais François Hollande, sur les conseils de son ami Benjamin Stora, a préféré jeter du sel sur des plaies encore à vif : il s’est rendu à Alger en décembre 2012 et, sur place, il a condamné la France pour les massacres de Sétif en mai 1945. Ensuite, il a accusé la police de notre pays d’avoir commis une tuerie d’Algériens, le 17 octobre 1961, en plein Paris.

Croyant s’attirer les suffrages des Franco-Algériens, il n’a fait qu’attiser la haine des jeunes issus de l’immigration maghrébine envers la France. Mais nous n’avions pas encore touché le fond !

Avant son élection, en février 2017, Emmanuel Macron qualifiait l’œuvre française en Algérie, le travail remarquable (et souvent désintéressé) des colons français sur une terre aride et inhospitalière durant 132 ans, de « crime contre l’humanité ». Puis, en octobre 2018, il allait salir notre armée  en faisant repentance, pour la France, au domicile de la veuve de Maurice Audin.

Macron ignore, semble-t-il, ce que fut la « Bataille d’Alger » : une période trouble durant laquelle Alger, deuxième ville de France à l’époque, aura connu 112 attentats dans le seul mois de  janvier (1957). Le commissaire Benhamou n’arrivant à rien avec 1500 policiers, le socialiste Robert Lacoste  donna les pleins pouvoirs (y compris ceux de police) au général Jacques Massu qui rentrait  de l’« Opération Mousquetaire » à Suez. Massu, qui étrennait ses étoiles, commandait la 10e  DP : une division parachutiste. Ses régiments ont tous convergé sur Alger. Des unités solides, éprouvées et remarquablement commandées : le 1er régiment de chasseurs parachutistes ; le 1er régiment étranger de parachutistes, aux ordres d’une légende vivante des paras-Légion, le  lieutenant-colonel Jeanpierre ; le 2e régiment de parachutistes coloniaux ; le 3e régiment de parachutistes coloniaux, du légendaire « Bruno » Bigeard ; et le 9e  zouaves, seule unité non parachutiste.

Pendant la bataille d’Alger, Maurice Audin est arrêté par des légionnaires parachutistes de la section du lieutenant Erulin (3), du 1er REP, puis remis pour interrogatoire aux paras  du commandant Aussarresses. Il disparaît le 11 juin 1957 et on ne saura jamais, de façon formelle, s’il a été tué par les gens chargés de l’interroger ou par ses amis du FLN après s’être évadé. Mais après tout, Maurice Audin était un traître à sa patrie : la façon dont il est mort n’a pas grande importance !

 La « Bataille d’Alger » aura été, indéniablement,  une affaire de parachutistes. Des paras qui, avec abnégation et courage, ont fait un travail remarquable et ont éradiqué le terrorisme à Alger.                                                                                                                                                          

Ensuite, Macron, en pompier-pyromane, n’a cessé de souffler sur la braise. C’est sciemment que je parle de braise, en pensant à deux films « engagés » (toujours contre la France) : « Chronique des années de braise » ( وقائع سنين الجمر,) de Lakhdar-Hamina (4) sorti en 1975, et « Des feux mal éteints » de Serge Moati (5), sorti en 1994.

En juillet 2020, Emmanuel Macron chargeait Benjamin Stora de « dresser un état des lieux juste et précis » sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie.

Rappelons, brièvement, certaines propositions du fameux « rapport Stora » qui est une invitation à repentance aussi unilatérale que l’étaient les funestes accords d’Évian.

Il propose notamment : de constituer en France une commission « Mémoire et Vérité » chargée d’impulser des initiatives communes entre la France et l’Algérie ;  de commémorer les dates symboliques du conflit (le 19 mars 1962, le 25 septembre, et le 17 octobre 1961) ; de restituer à l’Algérie l’épée de l’émir Abdelkader ( عبد القادر بن محي الدين,) « héros de la résistance à la colonisation française » ; de reconnaître l’assassinat de l’avocat et militant politique Ali Boumendjel, pendant la bataille d’Alger ; de poursuivre les travaux sur les essais nucléaires français dans le Sahara et leurs conséquences (ainsi que celles de la pose de mines antipersonnel durant la guerre) ; de faciliter les déplacements des harkis et de leurs enfants entre la France et Algérie (6) ; de réactiver le projet de « Musée de l’histoire de la France et de l’Algérie », prévu à Montpellier et abandonné en 2014 ; de faire entrer au Panthéon l’avocate Gisèle Halimi, figure d’opposition à la guerre d’Algérie (7) ; d’ériger des « lieux de mémoire » sur quatre camps d’internement d’Algériens en France… etc.

Dans la foulée, Macron, comme Hollande, condamnait le soi-disant massacre du 17 octobre 1961 (8), puis, la ministre Roselyne Bachelot annonçait  que la France allait ouvrir « avec quinze ans d’avance » les dossiers concernant la guerre d’Algérie.

Du côté algérien, le président  Abdelmadjid Tebboune ( عبد المجيد تبون), comme TOUS ses prédécesseurs, se moque des gesticulations françaises comme de sa première djellaba. Ce qu’il attend, c’est un acte de contrition en bonne et due forme, avec, à la clé, des indemnisations pour les spoliations et crimes que nous aurions commis en Algérie. Devant une France faible, une France à genoux, une France reptilienne, il ne faut pas s’étonner de voir des Algériens (ou Franco-Algériens) manifester et saccager les vitrines de nos grandes villes, en brandissant des drapeaux algériens, lors de la victoire de leur pays (car pour eux la France n’est pas leur pays) à la coupe d’Afrique de football.

Il est dit que nous boirons la coupe jusqu’à la lie, jusqu’à l’hallali, puis juste qu’au halal tout court.

Dans mes écrits sur l’Algérie, je me suis intéressé à l’histoire, au contexte géopolitique qui a entraîné ce drame, à la réal-politique, au démarrage  économique créé par la France et aussi au côté sentimental de cet abandon tragique : la perte, pour les pieds-noirs et les harkis, d’un pays de cocagne où il faisait bon vivre. Mais jamais je n’ai évoqué la guerre entre la chrétienté et l’islam. D’autres l’ont fait avant moi, et sans doute mieux que je ne l’aurais fait moi-même (9).

Je vais cependant en dire un mot, pour ne plus avoir à y revenir ensuite.

Arrêtons de raconter que c’est le monde chrétien qui colonisa le Maghreb. Ce sont les Arabo-musulmans, en l’an 630, qui colonisèrent des peuples chrétiens (et romains) depuis des siècles. Peuples auxquels ils imposèrent leur religion par la force. Ces peuples étaient chrétiens et ils ont donné trois papes et cinq empereurs romains. Les papes furent Victor (de 189 à 199), Melchiade (de 311 à 314), et Gélase (de 492 à 496). En Occident, les amoureux fêtent la Saint-Valentin sans savoir que cette fête a été instaurée par Gélase 1er, pape berbère. Et  bien peu de gens savent qu’un évêque berbère, saint Augustin d’Hippone, est considéré comme l’un des quatre « Pères de l’Église ».

Ce n’est qu’en l’an 250 que la Gaule fut évangélisée ; ce n’est  qu’en 392 que le christianisme devint religion d’État sous l’empereur Théodose, alors qu’il était implanté chez les Berbères depuis l’an 150.  Qui, chez nous, a entendu parler de Dihya ( ديهيا), connue sous le nom de « la Kahina » (ou la Kahena) ? Une princesse berbère qui a combattu les Omeyyades, lors de la conquête musulmane du Maghreb au VIIe siècle. Après plusieurs succès contre les envahisseurs musulmans, Dihya a été tuée au combat, dans les Aurès, en 703. Elle est une figure historique et identitaire des Chaouis et des Berbères en général. Selon  Zineb Ali-Benali (10), Dihya réussit à unifier tout le Maghreb.                                                                                                                                                       

Au début de la conquête musulmane, l’unité du Maghreb central (l’actuelle Algérie) est réalisée par Koceïla. Ce chef berbère prend la tête de la résistance, de 680 à 688.

Le Maghreb était chrétien avant d’être musulman. Charles de Foucault était parfaitement lucide quand, le 29 juillet 1916, il écrivait à René Bazin : « Les musulmans peuvent-ils être vraiment français ? D’une manière générale, non : plusieurs de leurs dogmes fondamentaux s’y opposent. Le seul moyen pour qu’ils deviennent français est qu’ils deviennent chrétiens ». Un retour à la religion de leurs ancêtres qui eût été assez logique mais l’anticléricalisme maçonnique de la IIIe République ne pouvait l’accepter. Mais revenons à nos moutons, à savoir, l’Algérie française :

D’une colonisation, exemplaire à plus d’un titre, nous avons fait un motif de culpabilité et de contrition ; nous avons transformé une  guerre indéniablement gagnée militairement en défaite ; en perdant les hydrocarbures sahariens nous avons bradé notre autosuffisance énergétique ; nous avons parqué dans des camps insalubres les harkis fidèles à la France (quand nous ne les avons pas livrés désarmés aux égorgeurs du FLN) tandis que nous déroulions le tapis rouge aux fellaghas.

Donc, si nous devons faire repentance, c’est d’avoir abandonné l’Algérie française.

Le Bachaga Saïd Boualem a écrit : « Quand les Français débarquèrent sur nos côtes, le mot Algérie n’existait pas. 1830, c’est le chaos, deux millions d’esclaves rançonnés par les pillards, rongés par la syphilis, le choléra, la malaria ; des déserts, des marais pestilentiels…Pour juger l’œuvre de la France… il me paraît utile de faire une comparaison. En Algérie, deux recensements 1856 : 2 307 350 musulmans; 1954 : 8 670 000 musulmans. En Amérique du Nord, lors de l’arrivée des Blancs, il y avait 1 500 000 Peaux-rouges; aujourd’hui ils sont moins de 300 000. Ces chiffres sont rarement cités par les décolonisateurs ! L’œuvre de la France est une réalité et aujourd’hui s’impose une vérité historique que l’Occident va apprendre à ses dépens : la nécessité de la présence française. Hors cette paix que la France a maintenue pendant un siècle, le vieux fanatisme religieux de l’islam, n’ouvre qu’une voie : le retour sanglant à la féodalité… » On peut me rétorquer que Saïd Boualem était favorable à l’Algérie française ; c’est vrai ! Alors citons ce que Ferhat Abbas, le père du nationalisme algérien, disait en 1936 : « Si j’avais découvert la nation algérienne, je serais nationaliste et je n’en rougirais pas comme d’un crime. Mais je ne mourrai pas pour la patrie algérienne parce que cette patrie n’existe pas. J’ai interrogé l’histoire, j’ai interrogé les vivants et les morts, j’ai visité les cimetières, personne ne m’en a parlé. Sans doute, ai-je trouvé l’Empire arabe, l’Empire musulman qui honorent l’islam et notre race, mais les Empires se sont éteints. On ne bâtit pas sur du vent. Nous avons donc écarté une fois pour toutes les nuées et les chimères pour lier définitivement notre avenir à celui de l’œuvre française dans ce pays. » Donnons également la parole à Bachir Ben Yamed, directeur de « Jeune Afrique » : « À son indépendance, nul pays extérieur au monde occidental, Japon et Afrique du Sud exceptés, ne disposait d’une infrastructure aussi développée que celle de l’Algérie… ».

Jugement identique chez Ferhat Abbas, encore lui, quand il déclare : « L’œuvre  de la France est admirable !  Si la France était restée vingt ans de plus elle aurait fait de l’Algérie l’équivalent d’un pays européen. » Il devait ajouter sur le tard : « La France a commis un crime : elle a livré le peuple algérien aux tueurs et aux assassins. » Terminons avec une citation d’Hocine Aït Hamed, l’un des chefs historiques du FLN : « Chasser les pieds-noirs a été plus qu’un crime, une faute, car notre chère patrie a perdu son identité sociale… N’oublions pas que les religions juives et chrétiennes se trouvaient en Afrique bien avant les Arabo-musulmans, eux aussi colonisateurs… Avec les pieds-noirs,  l’Algérie serait aujourd’hui une grande puissance africaine, méditerranéenne, hélas !  Je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques stratégiques. Il y a eu envers les pieds-noirs des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers des civils innocents et dont l’Algérie devra répondre au même titre que la Turquie envers les Arméniens. »

J’ai parcouru des milliers de kilomètres dans les pays du Maghreb, au cours de plusieurs voyages, mais je n’y retournerai plus, c’est fini ! L’envie m’est passée car je ne crois pas à une possible réconciliation entre le Maghreb et la France. Parmi les Algériens, Tunisiens ou Marocains, beaucoup de ceux qui ont connu la colonisation ou les protectorats français aiment notre pays.

Ceux qui ont voulu devenir français se sont très bien intégrés, ne le nions pas !                                                                                                                                                

 Mais la jeune génération, manipulée par les imams, les islamo-gauchistes et une éducation nationale imprégnée d’anticolonialisme, a appris à nous détester. Un sondage récent nous révèle qu’en région parisienne 75 % des jeunes de 15 à 18 ans d’origine maghrébine font passer la charia avant les lois de la République.

Souvenons-nous de cette prophétie de Houari Boumédiène ( هواري بومدين), peu de temps  après l’indépendance de l’Algérie : « Après l’Algérie française, viendra le temps de la France algérienne ; nous vaincrons ce pays par le ventre de nos femmes… ». Il voyait juste mais ne pouvait pas supposer que l’ancien colonisateur se révélerait un « collabo » de la pire espèce.

En 2018, à la suite d’un de mes articles, un élu de « La REM » m’écrivait : « Sur l’Algérie, vous ne savez pas tourner la page ».

Je lui ai répondu : « Monsieur, il m’est difficile de tourner la page sachant que monsieur Macron s’est torché avec. »

J’ai eu la chance de connaître plusieurs combattants de l’Algérie française dont beaucoup étaient des amis. Certains ont combattu sous l’uniforme, d’autres au sein de l’Armée Secrète. C’est en pensant à ceux qui sont décédés que j’écris ce dernier article sur une terre qui fut française avant le Comté de Nice.

« L’Algérie, on n’en guérit  jamais » disait Albert Camus.

Mais Emmanuel Macron ne peut pas comprendre, lui qui ne sait même pas ce qu’est une nation. Semper fidélis.

Eric de Verdelhan

 

 

1)- « Requiem pour l’Algérie française » est épuisé mais « Oran le 5 juillet 1962 (et quelques massacres oubliés)» (Edilivre ; 2017) et « Hommage à NOTRE Algérie française » (Editions Dualpha ; 2020) sont toujours édités.

2)- Il va sans dire (mais tellement mieux en le disant) que, dans mon esprit, le pardon est dû aux pieds noirs et aux harkis honteusement abandonnés par la France. Nous ne devons RIEN à l’Algérie qui, elle, nous doit son existence, son industrialisation, ses  infrastructures, la découverte de ses hydrocarbures… etc. etc.

3)- Philippe Erulin, né à Dole le 5 juillet 1932 et mort à Paris le 26 septembre 1979. Il était chef de Corps du 2e REP lors de l’opération de Kolwezi en mai 1978.

4)- « Chronique des années de braise », film algérien réalisé par Mohammed Lakhdar-Hamina, sorti en 1975 et qui, comme par hasard, remporta la Palme d’or au Festival de Cannes.

5)- « Des feux mal éteints », film français de Serge Moati, sorti en 1994, sur la guerre d’Algérie.

6)- C’est sans conséquence puisque les Algériens considèrent nos harkis comme des traîtres et n’en veulent pas chez eux.

7)- Rappelons que Gisèle Halimi était proche du FLN et œuvrait contre la France.

8)- Le professeur Bernard Lugan et moi-même avons rédigé suffisamment d’articles sur le sujet pour qu’il ne soit pas utile d’y revenir ici.

9)- Merci à l’ADIMAD-MARF d’avoir traité ce sujet dans son dernier bulletin.

10)- Contentons-nous des écrits de Zineb Ali-Benali. Dans un (mauvais) livre, Gisèle Halimi en fait une ancêtre du… combat féministe. Et ne parlons pas du livre écrit par un mythomane, se faisant passer pour un officier de Légion, qui a fait son fond de commerce sur la  « Nostalgérie ».

 

 

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