Sécurité : Pour un permis de port d’arme de poing dissimulée

...par Jacques Chassain - le 28/02/2018.

 

Rédacteur presse écrite généraliste et web - publireportages 2015 création Saint-Etienne Express Infos


Le citoyen constitue une « cible molle » que les forces de l’ordre sont matériellement dans l’impossibilité de protéger immédiatement. Il doit donc devenir un primo intervenant, acteur à part entière d’un dispositif global de production de sécurité. Le Chef d’escadron Rémi Noël, stagiaire à l’École de Guerre vient d’en faire une éblouissante démonstration dans son « concept de Nation en armes face à nos enjeux de sécurité ». Explications, en commençant par la conclusion de son mémoire : « Comme l’écrit Alexis de Tocqueville dans De la Démocratie en Amérique, « Les Français comptent toujours, pour se sauver, en un pouvoir qu’ils détestent, mais se sauver par eux-mêmes est la dernière chose à laquelle ils pensent. »

Le permis de port d’arme dissimulée

Le CCW (concealed carry weapon) est un dispositif mis en œuvre et éprouvé dans plusieurs pays. Le Chef d’escadron Rémi Noël en multiple les exemples dans la seconde partie de son mémoire. Il s’agit du port dissimulé d’une arme de poing, autorisé aux citoyens satisfaisant un certain nombre de critères drastiques et fermement contrôlés pour : « détenir sur soi un permis de port d’arme dissimulé et un brassard identifiant. Porter l’arme approvisionnée et armée dans un étui adapté ; la porter, et non pas la transporter, ce pour éviter de la perdre, de se la faire voler et pour pouvoir la mettre en œuvre sans délai. Le caractère dissimulé du port est un impératif, car dans un État de droit, toutes les opinions doivent être respectées et le fait pour un citoyen de porter une arme de manière ostentatoire dans l’espace public peut-être perçu comme du prosélytisme agressif, au même titre que certains signes religieux qui n’ont d’autres but que la revendication politique. »

« A n’en pas douter ce dispositif s’il est mis en œuvre devrait connaître un fort engouement, à en juger ne serait-ce que par la réaction des français en général et des parisiens en particulier qui, au lendemain des attentats de 2015, ceux de novembre en particulier, se sont précipités dans les armureries de la capitale pour y demander à acheter une arme à feu. Ce jour-là, les armuriers ont passé peu de temps à vendre des armes et beaucoup à expliquer qu’en France on ne pouvait pas acheter une arme comme cela. Ce fort engouement doit donc nécessairement être anticipé par la préparation des conditions logistiques indispensables à la formation initiale et à l’entraînement. Il s’agit donc de faciliter l’ouverture de stands de tir en fluidifiant le processus administratif sans obérer la sécurité. Il s’agit même d’encourager la création de telles structures, pourquoi pas par un dispositif d’incitation fiscale, très largement et très rapidement rentabilisé par la TVA prélevée et par l’emploi créé ».

La légitime défense a été dévoyée par les gouvernants et des magistrats à leurs ordres. La preuve :

« …le régime général de la légitime défense demeure extrêmement subjectif. Tout est affaire d’interprétation et de regard porté sur la loi et sur les événements. Comme l’explique Maître de Montbrial, avocat spécialisé dans la défense des membres des forces de l’ordre et auteur de l’ouvrage Le Sursaut ou le chaos (2015), le caractère actuel de la menace a fait jusqu’à aujourd’hui l’objet d’une interprétation extrêmement restrictive et contraignante pour la personne dans l’obligation de se défendre, alors que sous le coup de la peur, de l’émotion, du stress, du traumatisme, il peut s’agir d’une perception subjective et variable d’un cas à l’autre.

Les juges sont souvent décriés et accusés de rendre une justice laxiste mais il rendent la justice comme la société veut qu’elle soit rendue. Si on change le regard de la société, on changera le regard des juges. Les juges d’une société résiliente seront eux-mêmes acteurs de résilience. 

« En droit français, la légitime défense est prévue par le code pénal qui pose les conditions de caractère réel et actuel de la menace et de caractère immédiat, nécessaire et proportionné de la riposte. Elle est prévue dans le cadre de la reprise temporaire de délégation de la mission de sécurité confiée à l’État. Elle ne va pas à l’encontre de l’action de l’État mais constitue au contraire une continuité de son action, un acte de police susceptible d’être accompli par n’importe quel citoyen dans un dispositif global et collectif de production de sécurité. Elle ne saurait être assimilée à un acte de justice privée, la justice s’inscrivant dans la perspective du temps long alors que la réaction s’inscrit dans l’immédiateté. »

Glorification des victimes, non reconnaissance des héros, jurisprudence dissuasive pour les personnes placées dans l’obligation de se défendre

« Tout est résumé par le tract du gouvernement français sur la conduite à adopter en cas d’attaque terroriste : « fuir, se cacher, alerter ». Aucune place ici pour la confrontation qui peut pourtant s’imposer en ultime recours, en cas d’extrême nécessité, comme les gens bloqués dans des pièces au Bataclan. 

C’est affaire de culture et d’état d’esprit. La ville de Houston au Texas a publié une vidéo de six minutes dans laquelle elle prend en compte le paramètre de la confrontation et donne des conseils et directives à ses habitants, de telle qualité qu’elle a été reprise sur le site du FBI »

Les politiciens ne pourront éternellement mentir et laisser massacrer des civils par des prétendus loups solitaires 

« Les attentats commis par Mohamed Merah en 2012 (7 morts, 6 blessés) avaient été expliqués par la théorie du « loup solitaire », autrement dit un cas isolé peu susceptible de se reproduire. De nombreux autres « loups solitaires » ont vu le jour après Merah, jusqu’à former une meute, si bien que cette théorie a été mise à mal. Le général Hubert Bonneau, commandant le groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) lui a définitivement tordu le cou en avril 2016 : « Les franchises agissent et la marque récupère l’ensemble quand ça fonctionne, c’est ça, le solo djihad. […] On s’est trompés sur la définition du loup solitaire »

« A chaque séquence terroriste, les solutions sont puisées dans une boite à outils, choisies parmi un arsenal de mesures et n’empêchent pas la séquence suivante. Arrivera un moment où, peut-être à cause d’une séquence bien plus violente que les précédentes, en raison d’un nombre démultiplié de victimes et/ou de la diffusion d’une mise en scène macabre, il ne sera politiquement plus tenable de puiser dans un arsenal inadapté à la situation que nous connaissons… il nécessaire dès maintenant de changer de logiciel, de penser la sécurité autrement. »

« …  placer un élément de réaction « durci » (PSIG sabre ou BAC durcie) à vingt minutes au plus de tout point du territoire national illustre la bonne compréhension d’un principe maintes fois vérifié dans le temps et dans l’espace : le nombre de victimes d’une tuerie de masse est directement proportionné au délai de réponse armée apportée. Par conséquent, et en poursuivant ce raisonnement, il devient évident que pour tendre vers le nombre le moins élevé de victimes, la réponse armée doit être immédiate. »

Aussi, dans un contexte de menace terroriste prégnante qui se surajoute à une criminalité et une délinquance croissantesface à une violence globale et multiforme en hausse et impactant principalement et directement le citoyen moyen, face à une menace diffuse et extrêmement difficile à anticiper, le concept de Nation en armes prend-il tout son sens et permettrait d’apporter une réponse atomisée à une menace atomisée. »

Le djihadisme mondialisé est aujourd’hui une multinationale décentralisée et sa cible numéro un est la France

« Al-Quaeda a son « totem » avec les attentats de New-York du 11 septembre 2001, et c’est ce qui manque aujourd’hui à l’État islamique. C’est certainement ce qui est en cours de préparation, mais entre-temps l’État islamique doit continuer à exister donc à faire parler de lui, mais doit aussi saturer les écrans radars des services de sécurité et de renseignement par une myriade de solo djihadistes pour mieux masquer une opération de grande ampleur. 

Et il y a autant de scénarios que le permet l’imagination. Le « champ des possibles est très vaste. On tue à l’arme blanche, à la kalachnikov, à l’explosif ». 

Deux hypothèses méritent qu’on s’y attarde un peu. 

Celle d’un « Oradour sur Glane » du djihad, où un commando opérerait une tuerie de masse sur la totalité de la population d’un lieu rural isolé. Plus que par le nombre de victimes, ce scénario choquerait l’opinion publique par une mise en scène macabre et largement diffusée, comme l’État islamique sait le faire. Il ferait en outre passer le message que personne n’est à l’abri nulle part, pointerait le délai d’intervention long des forces de l’ordre… »

Celle d’une attaque et de l’explosion d’un site seveso (une usine de chlore par exemple) visant à répandre un nuage toxique qui, en fonction du site et de la météo peut occasionner l’intoxication voire la mort de plusieurs milliers de personnes. »

Apporter une réponse atomisée à une menace atomisée (1)

« Dans la plupart des interventions sur les missions type police secours, les forces de sécurité intérieure (police ou gendarmerie) arrivent bien après le déclenchement de l’agression, souvent même après sa fin, si bien que le transport sur les lieux bascule tout de suite sur autre chose. Les forces de l’ordre commencent à rassembler les premiers éléments, à déterminer les responsabilités, à rechercher les auteurs, bref à remplir leur mission d’enquête, celle de bras armé de la justice, régalienne par excellence. 

Dans n’importe quel État au monde, même le plus policier, les forces de sécurité arriveront quasiment toujours trop tard pour empêcher ou stopper l’agression dès son commencement, car il est tout simplement matériellement impossible de placer un policier derrière chaque citoyen pour assurer sa sécurité. 

L’enjeu consiste donc à faire du citoyen un acteur passif, ou en sommeil, de la sécurité, qui agit dans la réaction en étant déclenché par l’agression, qu’elle soit terroriste ou de droit commun. Il ne s’agit pas de le faire empiéter sur le rôle des forces de l’ordre, mais bien de lui faire occuper un créneau sur lequel les forces de l’ordre ne peuvent matériellement pas être présentes en permanence et en tout point du territoire. Il s’agit de transformer une victime en primo intervenant, en acteur de sécurité inscrit dans un dispositif global. Il s’agit de refaire confiance au citoyen pour participer à sa sécurité et à celle de son entourage et de son environnement et pour lui redonner confiance en lui et dans l’État. » source : PROMOTION GÉNÉRAL GALLOIS 2016 -2017 Le concept de Nation en armes face à nos enjeux de sécurité Chef d’escadron Rémi Noël Stagiaire à l’École de Guerre Sous la direction de : Maître Thibault de Montbrial Avocat au Barreau de Paris, Président du Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieure (2).

Le concept moderne de Nation en armes consiste à transformer la victime en primo intervenant

« Ayant très largement prouvé son efficacité dans plusieurs pays aux cultures très diverses, le port d’arme citoyen se présente comme un élément incontournable de la résilience collective que notre pays confronté à une convergence de crises doit impérativement retrouver. Ceci implique de remettre en cause des certitudes et de porter un regard rénové sur notre appareil sécuritaire. 

Il se pourrait qu’il y ait urgence, car l’enjeu n’est pas moins que la restauration du lien de confiance distendu entre l’État et le citoyen. »

Mais : « Le cadre légal et réglementaire dans lequel il est possible d’acquérir une arme aujourd’hui en France en dit long sur le faible niveau de notre capacité de résilience actuelle dont découle l’incapacité à produire une riposte collective cohérente et efficace. Trois possibilités se présentent au citoyen désireux d’acquérir une arme à feu… »

Or : « interdire des armes aujourd’hui accessibles à des gens qui doivent montrer patte blanche et sont régulièrement contrôlés n’empêchera en rien les vrais criminels et terroristes de se fournir par le trafic d’armes… empêcher des gens honnêtes et responsables de se familiariser avec des armes de conception moderne constitue un frein à l’aptitude à la résilience collective. Certains pays de l’est de l’Europe qui ont su maintenir un certain niveau de résilience collective, comme la République tchèque ou la Slovaquie, s’opposent vigoureusement à cette évolution de la législation ».

La farce du néo « service militaire » façon Macron

Dans son  ÉDITO du 10.01.2018, le colonel Napoléon de guerre lasse (pseudonyme) a étrillé le nouveau Service National Universel sur son très documenté site http://www.guerredefrance.fr/editos.htm

« Avec cette histoire de service militaire, qui glisse comme c’était prévisible vers une colonie de vacances pour décérébrés, un Club Med festif, une garderie de bizounours, on a pas fini de rigoler dans les points zéros.

Voir l’article pertinent de Jacques CHASSAING, j’ai bien aimé l’évocation des chambrées enfumées de cannabis et la levée des couleurs sur fond de sonneries de téléphones portables.

Il faut donc s’attendre à tout, alors que le besoin réel d’effectifs pour contrôler le territoire national en cas d’insurrection généralisée est de l’ordre de 600000 hommes (6000 par département « à la grosse » soit 4 régiments d’infanterie).

Il est donc débile de faire faire à 750000 d’jeuns par an, dont les filles dont on a pas besoin pour le moment (sauf les volontaires motivées), un mois de glande porte ouverte à toutes les dérives.

Il suffit de sélectionner drastiquement pour un service de quatre mois 200000 recrues par an pour y arriver en trois ans.

Bien entendu, il faut qu’il y ait un avantage conséquent pour les sélectionnés : solde correcte, avantages pour l’accès à la formation professionnelle, points de retraite ou déduction du temps passé sous les drapeaux ».

 

Source : https://ripostelaique.com/securite-pour-un-citoyen-acteur-et-un-permis-de-port-darme-de-poing-dissimulee.html

 

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