Le pays des fous


Le suicide économique et culturel n’est pas la seule option, et certainement pas la meilleure…


Par James Howard Kunstler – Le 22 aout 2022 – Source kunstler.com - The Saker francophone.

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Lors d’une réunion d’amis par une chaude soirée ce week-end, quelqu’un a demandé : Pensez-vous que ce qui se passe est dû à l’incompétence ou à la malveillance ? Les États-Unis sont certainement en train de déraper vers un grand et traumatisant retour en arrière, avec un niveau de vie beaucoup plus bas pour la plupart des citoyens, au milieu d’un dépotoir d’institutions brisées. Mais il en va de même pour toutes les autres nations de la civilisation occidentale. Si ce n’est pas géré par des forces malignes, comme der Schwabenklaus et ses myrmidons du WEF, alors cela ressemble à une sorte de démolition contrôlée. La grande question qui plane sur les élections de 2022 est donc la suivante : L’Amérique doit-elle se suicider ?

 

Qu’est-ce qui a provoqué la maladie mentale de la gauche ? Qu’est-ce qui a transformé le parti Démocrate en parti du chaos ? Il semblait plutôt sain d’esprit en 1996 lorsque le président Bill Clinton a déclaré – à la surprise générale – dans son discours sur l’état de l’Union que « l’ère du grand gouvernement est terminée ». Bien sûr, peu de gens comprennaient à l’époque à quel point les Clinton étaient lâchement corrompus, d’autant plus qu’Hillary a lancé sa propre carrière politique une fois le tour de Bill terminé. Peu de gens, j’ose le dire, pensaient à l’époque qu’Hillary finirait par éclipser Bill en termes d’influence – même si certains soupçonnaient que la première dame agissait comme la mégalomane démente qu’elle s’est révélée être.

Dieu seul sait ce qui s’est passé dans ce mariage shakespearien… mais le parti Démocrate, dans les années Hillary postérieures à 2000, a découvert que son existence même exigeait que le gouvernement devienne toujours plus gros, parce que l’économie américaine – l’économie réelle, sur le terrain, en dehors de la salle des miroirs de la financiarisation de Wall Street – dépérissait avec la délocalisation de l’industrie et qu’il fallait quelque chose pour la remplacer. Et, soit dit en passant, stipulons que le parti Républicain a largement encouragé tout cela, malgré les grondements passagers de ses renégats du Tea Party.

Pardonnez-moi à ce stade de répéter ma théorie de l’histoire maintes fois énoncée : Les choses arrivent parce qu’elles semblent être une bonne idée sur le moment. La délocalisation semblait être une bonne idée à l’époque. Refiler toutes ces usines sales et polluantes à d’autres pays, et payer les indigènes trois dollars par jour pour qu’ils fabriquent tous les produits dont nous avons besoin. En plus, on payait ces produits avec des bons du Trésor américain (IOUs). Quel racket ! Mais ensuite, toutes les activités en Amérique se sont transformées en racket – c’est-à-dire gagner de l’argent de manière malhonnête – jusqu’à devenir le milieu économique immersif du pays. Même les deux entreprises les plus nobles de notre société, l’éducation et la médecine, se sont déshonorées en s’enrichissant sans vergogne.

Il s’est passé quelque chose d’étrange à partir de 2004, lorsqu’un certain Barack Obama est monté sur scène lors de la convention Démocrate qui a désigné la coupe de cheveux à la recherche d’un cerveau appelée John Kerry. La nouvelle star a illuminé la convention en se présentant comme un grand rassembleur. Et quatre ans plus tard, il a ridiculisé Hillary, l’empêchant de saisir son tour supposé inéluctable – et son triomphe suprême – en tant que présidente. D’où vient-il ? Cet organisateur communautaire qui battait le pavé avec un sourire à 1000 watts ?

Rétrospectivement, Barack Obama semble avoir été fabriqué à partir d’une cabale marxiste brumeuse de l’extrême gauche qui infestait un sous-sol du parti Démocrate. Il est arrivé à bord en 2009, juste au moment où toute cette financiarisation squelettique a fait exploser les banques et lancé l’ère des opérations de sauvetage gouvernementales qui ont alourdi le fardeau déjà ingérable des États-Unis de quantités inimaginables de dettes. Le républicain George Bush II a été blâmé pour tout cela et Obama a continué à aggraver la situation.

Barack Obama a été le trophée de bowling du libéralisme, la pierre angulaire de la grande croisade pour les droits civiques : un président noir, preuve de la rectitude morale de l’Amérique. Il n’a pratiquement rien fait pour changer les conditions qui avaient détruit l’Amérique noire – à savoir les politiques paternalistes qui ont brisé les familles – mais il a fait bonne figure alors que le pays vacillait sur le plan économique. Et remarquez que son DOJ, sous la direction du procureur général Eric Holder, a réussi à éviter de poursuivre quiconque, à l’exception du vampire des prêts hypothécaires Angelo Mozilo, pour tous les crimes bancaires de l’époque. Pendant ce temps, le président Obama s’est occupé d’Hillary en la nommant secrétaire d’État, d’où elle a fait entrer des dizaines de millions de dollars dans les coffres de la Fondation Clinton, en toute décontraction. En fin de compte, Obama est resté une énigme, passant le relais à Son Inévitabilité en 2016 – qu’elle a commencé à gâcher complètement en surestimant son propre charme politique – elle n’en avait aucun – et en sous-estimant l’attrait de son adversaire, le Golem doré de la Grandeur, Donald Trump.

L’étonnante victoire de Trump a apparemment désorienté l’esprit d’Hillary. Elle aurait été trop ivre le soir de l’élection pour se présenter sur le podium et prononcer l’atroce discours d’acceptation de sa défaite. Mais l’opération de collusion russe qu’elle avait montée des mois plus tôt avait déjà mis en branle une grande machine à vengeance que les partisans du DOJ, du FBI, de la CIA et du Département d’État ont fait tourner pendant toute la durée du mandat de Trump à la Maison Blanche, jusqu’à l’apogée des fraudes électorales orchestrées de 2020, qui ont installé à la présidence le vaisseau vide de Barack Obama, une doublure de « Joe Biden ».

Les pathologies amalgamées du règne de Barack Obama – qui comprend la naissance de la Wokery, la croisade jacobine-marxiste visant à saccager la culture et l’économie – et la soif psychotique de vengeance d’Hillary Clinton ont transformé les Démocrates en Parti du chaos, présidant au suicide de l’Amérique, et de la Civilisation occidentale avec elle. Ce qui, bien sûr, soulève la question : Qui dirige exactement Barack Obama ? Je ne prétends pas le savoir à ce stade. Beaucoup de gens que je connais sont sûrs qu’il s’agit d’une clique bancaire internationale. Ce qui ne colle pas, c’est le manque total de charme politique de cette supposée clique bancaire. Personne dans la société occidentale n’est pour eux, dans le sens où ils offrent comme programme de salut soit les désordres de la culture Woke, soit les désordres d’un globalisme économique qui s’effondre.

Les mystères abondent maintenant, et ils sont déconcertants à l’extrême. Comment la société polie et rationnelle qu’est le Canada a-t-elle pu tomber sous l’emprise punitive de Justin Trudeau ? De même que l’Australie et la Nouvelle-Zélande, apparemment démentes ? Idem pour les Européens, qui ont suivi la campagne absurde de l’Amérique visant à faire de l’Ukraine une zone de guerre, et qui sont maintenant confrontés à un hiver sans combustible pour l’industrie ou le chauffage domestique – et peut-être à une descente vers un nouveau médiévalisme. Peut-être que l’embrouille Covid a fait cela, elle les a juste poussés à bout. (Et ils apprendront bientôt quelle arnaque mortelle c’était, surtout la fonction « vaccin »).

Personnellement, je pense que nous sous-estimons les tendances de l’histoire en tant que telle, et que la tendance actuelle est l’ensemble des circonstances qui s’ajoutent à une Longue Urgence, alias le Quatrième Tournant, alias la Longue Descente de M. J.M. Greer. En clair, nous sortons de la fiesta techno-industrielle des quelque 200 dernières années et entrons dans le territoire inexploré de ce qui va suivre, ce qui est à l’origine de l’immense anxiété de notre époque. Notre modèle économique pour tout est cassé, principalement parce que la situation des combustibles fossiles est devenue si incertaine, et cela nous rend fous. Comprenez cela et vous aurez suffisamment d’équipement mental fonctionnant correctement pour rester sain d’esprit.

Le suicide est loin d’être la seule option. Résistez à ceux qui veulent vous y entraîner. Nous allons continuer d’une manière ou d’une autre. Nous allons passer à travers ce goulot d’étranglement. Laissez les fous enterrer les fous. Gardez les yeux ouverts, gardez le cœur ouvert, et gardez votre poudre sèche.

James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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