POINT DE SITUATION (II)

Source : Vu du DroitPar Régis De Castelnau

CONFLIT MONDIAL- Vidéo n°82

par Régis de Castelnau - Général Jean Bernard-Pinatel - Le 16/04/2024

SOMMAIRE :

Préambule 1:09

I) La guerre en Ukraine 17:52

Grande offensive de printemps, ou pas ? Régler le problème ou poursuivre l’attrition ? Que penser des véritables objectifs russes ?

II) L’armée française aujourd’hui 55:43

 

La fin de la conscription. Une armée de projection. Des moyens insuffisants.

PROCHE-ORIENT : LA VÉRITÉ EST AUTORISÉE EN ISRAËL, MAIS INTERDITE EN FRANCE.

En France, il faut faire attention. La liberté d’expression, celle qui devrait être garantie par la Déclaration des Droits de l’Homme et donc par la Constitution, n’existe plus. Alors, le système Macron poursuit méthodiquement son objectif qui est de la détruire. Le pire c’est qu’il est assisté dans cette tâche par une magistrature, qu’elle soit judiciaire ou administrative, qui lui apporte son soutien avec zèle. Alors qu’elle devrait en être la garantie.

 On renverra aux articles régulièrement publiés sur ce site.

Dûment chapitrés pour ce faire par un Dupond Moretti militant acharné des atteintes aux libertés, les parquets ont lancé autour de 650 procédures contre ceux qui osaient s’opposer à la politique israélienne à Gaza en en pointant ses conséquences.

Critiquer le colonialisme israélien et le massacre des civils gazaouis, reconnaître au Hamas le statut de force de résistance à l’occupation c’est de « l’apologie du terrorisme », interdit ! Terrorisme 7 octobre.

Ils ont été suivis vaillamment par les juges du siège, intraitables dans leurs condamnations.

Parmi des centaines d’autres, on retiendra celle qui est tombée sur Mohamed Makni âgé de 73 ans, élu municipal d’Échirolles dans la banlieue de Grenoble, par ailleurs connu localement pour ses engagements pour la laïcité. Il a donc été poursuivi pour avoir qualifié des attaques du Hamas du 7 octobre « d’actes de résistance évidents ». Ce qui droit international ou pas, l’expression a été qualifiée par le juge : « d’un acte d’apologie du terrorisme évident » !

Sur la réalité de ce qu’il s’est passé le 7 octobre, les polémiques vont bon train, même et surtout en Israël. Qu’à cela ne tienne, le tribunal correctionnel, lui le sait. Probablement parce que c’est Meyer Habib qui leur a dit. Et en conséquence Dura lex, sed lex, force doit rester à la loi, Monsieur Makni a été condamné à quatre mois de prison avec sursis, il sera donc fiché S et devra aviser les forces de police de tous ses changements de domicile…

Pour faire bon poids et courageusement, son parti (PS) l’a exclu pendant que le maire d’Échirolles (PCF) lui retirait sa délégation

L’impartialité en bandoulière, les mêmes parquetiers ont regardé ailleurs pendant que racisme décomplexé, et appels à l’extermination des Palestiniens, résonnaient sur les chaînes d’info de Cnews à I24. On aurait pu penser que cela méritait aussi un petit traitement judiciaire. Mauvaise pioche, là curieusement, il y a eu zéro procédure.

L’histoire d’Échirolles est terrible en ce qu’elle révèle le message humiliant envoyé à ces immigrés investis dans la vie de la cité et travaillant pour l’intégration. « Vous n’êtes pas et vous ne serez jamais des citoyens de plein exercice ».

À la lumière de cette jurisprudence, on peut imaginer que Tom Phillips, aurait été poursuivi s’il s’était exprimé en France. Le problème est que, ce diplomate britannique et ancien ambassadeur en Israël et au Royaume d’Arabie saoudite, très favorable à l’État d’Israël, a écrit le 9 avril dans le quotidien israélien Haaretz.

Et que Tom Phillips nous a-t-il dit ? Que le Hamas avait réussi à atteindre ses objectifs : « obtenir la libération du plus grand nombre possible de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, et s’affirmer à nouveau comme une force avec laquelle il faut compter [….] Il a survécu à l’assaut des forces de défense israéliennes bien plus longtemps que dans toute autre guerre menée par Israël affaiblissant de façon considérable le statut dissuasif tant vanté d’Israël. En bref, et avec des conséquences potentielles à long terme redoutables pour Israël, Tsahal ne semble plus invincible [….] Mais la victoire finale du Hamas réside en la vitesse fulgurante de la délégitimation d’Israël après le 7 octobre aux yeux de nombreuses personnes dans le monde ».

L’examen de la presse internationale, en particulier celle des États-Unis démontre que cette analyse est partagée, y compris et surtout en Israël.

Mais pas en France où à quelques exceptions près la presse système continue à se déshonorer. Sans parler bien sûr de la justice qui aurait poursuivi pour « apologie du terrorisme » quiconque se serait avisé de dire la même chose.

Cela explique, l’inquiétude, quand ce n’est pas la panique de ceux qui sans mesurer la dimension morale de la catastrophe, soutiennent Netanyahu quoi qu’il arrive.

Mais aussi, et c’est beaucoup plus respectable, l’angoisse de ces juifs attachés à Israël devant l’impasse dans laquelle les fanatiques du gouvernement israélien ont entraîné ce pays.

Ce néofascisme qui vient

Source : RzO International : Le 31/03/2024.

par Régis de Castelnau

Présidence Macron : Ce néofascisme qui vient

Le 10 avril prochain l’Assemblée nationale devrait adopter un nouveau texte répressif sur le «délit d’outrage en ligne» !

C’est quelque chose d’absolument monstrueux. Cela piétine la Déclaration des Droits de l’Homme et notamment son article 11 qui garantit la liberté d’expression. Cela viole les principes fondamentaux du Droit pénal qui exige la précision des incriminations. C’est radicalement inconstitutionnel et cela poursuit évidemment l’objectif de faire taire la parole qui s’exprime en dehors d’un système médiatique totalitaire verrouillé par le pouvoir macroniste et les oligarques qui le soutiennent.

Explications.

 

source : Vu du Droit

ANALYSE DE LA RÉSOLUTION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution exigeant un cessez le feu immédiat pendant le mois de ramadan à Gaza, demandant la libération, sans condition de tous les otages et exigeant le rétablissement de la fourniture des chargements humanitaires dans l’enclave pour éviter la famine. Quelques explications concernant la portée de cette résolution et la responsabilité de la France dans son application.

 

EMMANUEL MACRON APPREND À JOUER DU CLAIRON

Après les rodomontades, nous sommes passés à la pantalonnade. Notre kéké national a donc déclaré tout seul la guerre à la Russie. La diversion de politique intérieure était évidente au départ, mais il s’est pris au jeu, et toujours abîmé dans la contemplation de son nombril, il poursuit sa guignolade avec l’incontestable sommet que représente la grotesque photo de ses muscles photoshopés. L’armée des domestiques s’est mobilisée et les plateaux ont retenti de toutes les âneries ignorantes possibles de ceux qui oubliant l’Histoire veulent marcher sur Moscou. Jusqu’aux militaires d’active ou pas (coucou Schill, coucou Desportes), qui pathétiques se précipitent dans les médias en mode Déroulède

Pendant ce temps, les Russes ricanent en multipliant les provocations, quelques chihuahuas européens comme les pays baltes, jappent à l’unisson de la France, quant aux Américains, leur presse témoigne qu’ils s’en foutent complètement.

Au début de l’invasion russe, on nous avait vendu la thèse de l’erreur stratégique de la Russie qui allait ainsi renforcer à la fois l’OTAN et l’UE. Une fois encore, mauvaise pioche. Aucune de ces deux organisations ne joue un rôle dans le psychodrame théâtral qu’on nous sert. Pire, leurs faiblesses et leurs divisions sautent aux yeux et se reflètent dans le désarroi de leurs deux patrons, le navet Stoltenberg et la détestable et très corrompue Ursula.

Mais qu’importe, notre chihuahua à nous, comment qu’il est pas trop musclé, il apprend à jouer du clairon. Sa photographe officielle Soizig de la Moissonneuse-batteuse va rapidement nous sortir une photo.

« l’air est pur, la route est large, le clairon sonne la charge, et les zouaves s’en vont chantant… »

 

Emmanuel Macron en mode Chihuahua guerrier

par Régis de Castelnau

Qu’est-ce qui peut expliquer le virage belliciste de Emmanuel Macron amorcé à l’occasion de la conférence des 30 pays organisée le 26 février à Paris ? On l’avait alors vu prendre une initiative diplomatiquement assez ahurissante. Rappelons que cette conférence n’avait pas prévu à son agenda de parler de la présence de troupes européennes sur le théâtre d’opération ukrainien. Pas plus que cette question ne figurait sur le compte rendu et le procès-verbal qui sont établis dans ce genre de procédures. Cela n’avait pas empêché Emmanuel Macron qui comme on le sait entretient des rapports très élastiques avec les règles diplomatiques, d’affirmer dans une conférence de presse organisée pour présenter le compte rendu de la réunion, qu’il ne fallait pas exclure l’intervention de troupes de l’OTAN sur le territoire de l’Ukraine pour y affronter l’armée russe. Ce fut immédiatement un tollé dans les capitales des pays participants qui rappelèrent que cette éventualité n’avait pas été discutée, et qu’il n’en était pas question. Jusqu’à John Kirby, porte-parole de Joël Biden faisant remarquer, rigolard que «même Zelensky ne l’avait pas demandé».

De la péripétie à l’escalade

En France et dans toutes les chancelleries du monde, on se disait que cette nouvelle foucade d’un président erratique n’était qu’une péripétie diplomatique ridicule de plus, et que l’on allait retourner aux choses sérieuses. Dans un premier temps la presse système française prise par surprise fut bien embêtée ayant un peu de mal à trouver des soutiens crédibles. Alors on mobilisa quelques vieilles épaves du néo-conservatisme à la française comme Bernard Kouchner ou Serge July.

Le problème, c’est que Emmanuel Macron a insisté et emprunté la voie martiale avec une forme de déclaration de guerre à la Russie. En commençant par la signature en urgence de traités inconstitutionnels avec l’Ukraine et la Moldavie. Curiosités que ces engagements aux modalités absurdes qui présentent également la caractéristique d’être contraires au Traité de l’Atlantique Nord constitutif de l’OTAN, et au passage une violation de la Constitution moldave qui impose la neutralité à ce pays. Mais qu’à cela ne tienne si l’on commence à s’arrêter à ces détails juridiques, on ne va pas s’en sortir.

Rappelons en effet qu’en ce qui concerne la guerre en Ukraine, en matière de violation de ses engagements et de sa parole, la France a quand même un lourd passif. En 2014 avec l’UE elle parraine et se porte garante d’un accord entre le président (démocratiquement élu) et l’opposition qui occupe la place du Maïdan. Non seulement cet accord ne sera pas appliqué mais la France va appuyer le coup d’état qui va déposer Ianoukovitch. Ensuite il y aura les deux accords de Minsk garantis par la France dont François Hollande président en exercice a reconnu qu’il n’avait jamais été dans notre intention de les faire appliquer ! Ensuite Emmanuel Macron, en violation grossière de toutes les règles diplomatiques, a rendu publique une conversation avec Vladimir Poutine avant l’intervention russe dans laquelle il démontrait qu’il n’avait même pas lu les accords de Minsk. Enfin, la France a soutenu le projet de traité de paix proposé au printemps 2022 par Zelensky et accepté par les Russes. La France mettait une condition, c’était que l’armée russe évacue les environs de Kiev, ce qu’elle a fait. Une fois de plus la France a violé sa parole et soutenu la rupture du traité de paix organisée par les Britanniques. Ce rappel est important, d’abord parce qu’il démontre à quel point Emmanuel Macron est capable de mentir effrontément lorsqu’il inverse la responsabilité des violations commises par l’Occident. Mais également souligne son total mépris du droit international et du droit interne de notre pays.

Sous le regard stupéfait de la communauté internationale, pour cette fois Occident et sud global rassemblés, le président français a poursuivi son escalade belliciste. Il a monté une coalition baroque et brinquebalante avec les minuscules pays baltes, la Pologne, et la ganache qui sert de président à la République tchèque. Rappelons encore une fois ce que disait Karl Marx dans une lettre adressée à son ami Frédérich Engels : «dans l’Histoire, les Polonais ont toujours fait courageusement des choses stupides».

Les «élites» sur le pied de guerre

En France, après un moment de flottement le bloc élitaire s’est ressaisi. Tous les perroquets du discours présidentiel et de la russophobie sont montés à l’assaut. Emboîtant le pas de Emmanuel Macron, ce furent d’abord les ministricules dans un déferlement de propagande et de mensonges, nous expliquant que la Russie était un nain politique, économique et militaire, puis sans crainte de la contradiction, qu’ils allaient nous envahir, et que d’ailleurs c’était déjà le cas. Journalistes sans morale et faux experts ensuite, chacun y allant de ses mensonges et surtout de ses accusations contre les tièdes, ou pire ceux qui préfèrent la paix à la guerre, présentés comme autant de traîtres méritant le poteau. Mention particulière pour Thomas Legrand dont les prises de position nous permettent de revisiter notre histoire. On le trouve en mode Robert Brasillach dans «Je suis partout» dressant les listes de ceux qui ne veulent pas marcher à son pas. Il nous renvoie à la presse de 1914 excitant un Raoul Villain qui assassinera Jean-Jaurès pour son opposition à la Première Guerre mondiale qui venait. Opposition qualifiée de trahison par les prédécesseurs de Legrand. Et on l’a entendu sur le plateau de «C ce soir» annoncer, qu’il s’engagerait dans la nouvelle LVF destinée à aller casser du moujik à l’Est. Il n’est hélas pas le seul.

Cette agitation en dit long sur l’état de notre démocratie, et sur le caractère malfaisant de la présidence d’un Emmanuel Macron porté au pouvoir par une opération politique digne d’un coup d’État. À cela s’ajoute la situation dans laquelle ses inconséquences plongent notre malheureuse armée. Devenue croupion, dépourvue d’hommes en nombre suffisant, privée de matériel, ne disposant plus d’une industrie capable de l’alimenter, elle n’est désormais qu’une force marginale au plan international. Conduite par des hommes courageux et dévoués, dont le «chef» les oblige pourtant à suivre une stratégie de coups de menton, et d’aboiements de roquet. Et à s’humilier avec des déclarations qui font ricaner les «ennemis» qu’on leur a désignés. «Pour se prémunir d’agressions à son égard et défendre ses intérêts, l’armée française se prépare aux engagements les plus durs, le fait savoir et le démontre» a été contraint de déclarer le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de terre. C’est là encore hélas, une rodomontade. Mon général, personne n’a l’intention «d’engager» l’armée française à moins qu’elle décide d’aller combattre la Russie. Et là, avec 20 000 hommes «projetés» et une production nationale quotidienne d’obus de 140 par jour à partir de fin 2024, alors que les Russes en tirent 10 000, cela risquerait effectivement d’être assez «dur». En l’état l’armée française dispose de quatre jours de munitions ! Paraphrasant Joseph Staline posons la question : «Macron combien de divisions ?», La réponse est une ! Il serait peut-être opportun de redevenir sérieux.

Pour protéger et sanctuariser notre territoire national nous avons heureusement notre dissuasion nucléaire. Mais nos soldats, aussi courageux soient-ils, ne sont pas de la chair à canon pour défendre les intérêts des États-Unis.

Alors pourquoi Emmanuel Macron s’est-il lancé dans cette croisade imbécile ? Qui ne peut produire qu’une escalade dangereuse et contraire de toute évidence aux intérêts de notre pays.

Plusieurs explications ont été avancées pour tenter de trouver une explication. Chacune d’entre elles doit être étudiée en n’oubliant pas le rôle des traits de caractère très particuliers du locataire installé à l’Élysée par les grands intérêts qui dominent dans notre pays.

La catastrophe politique du salon de l’agriculture ?

Parler de catastrophe concernant la prestation présidentielle au salon de l’agriculture est un doux euphémisme. Inutile de revenir sur les détails des différentes séquences, mais personne ne va venir soutenir aujourd’hui qu’il s’agissait d’un grand succès pour le chef de l’État qui s’est au contraire trouvé humilié à plusieurs reprises. Incontestablement le tintamarre médiatique lié à sa prise de position le jour de la conférence internationale tenue à l’Élysée, a prestement effacé sa piètre performance politique face aux agriculteurs. Dont les actions ont été comme le démontrent les études, largement soutenues par l’opinion. Cependant, ce premier objectif de diversion fut atteint. Reste entière la question de la suite et du changement d’approche macronien du conflit. Le président passant brutalement d’une forme de nuance appelant à la nécessité de «ne pas humilier la Russie», à une surenchère va-t-en-guerre finalement assez bizarre. Puisque d’une certaine façon, il a brûlé ses vaisseaux et qu’un retour en arrière devient assez difficile, au moins dans l’immédiat.

La soudaine prise de conscience de la catastrophe ukrainienne ?

L’hebdomadaire Marianne s’est fait l’écho d’un soi-disant rapport des autorités militaires sur une situation plus qu’inquiétante de l’Ukraine dont l’armée risquerait l’effondrement. Cette hypothèse manque quand même un peu de sérieux, dans la mesure où, d’abord depuis le début de la guerre, on savait le déséquilibre du rapport de force entre la Russie et l’Ukraine. Déséquilibre démographique, industriel, économique et surtout militaire. Malgré l’aide massive de l’OTAN, et des pays occidentaux, sauf à être aveugle ou auto-intoxiqué, une victoire militaire de l’Ukraine repoussant l’invasion russe n’était pas envisageable. Même si le niveau des dirigeants politiques et militaires s’est considérablement abaissé depuis 30 ans, on peut espérer que tout le monde n’est pas aussi stupide que Bruno Le Maire. Par conséquent l’impossibilité d’une «victoire» ukrainienne était présente dans les têtes depuis longtemps. Le problème étant qu’une absence de victoire est mécaniquement une défaite. Demandez à Napoléon et à Hitler ce qu’ils en pensent. Que la proximité de l’inévitable défaite ukrainienne provoque la panique, c’est compréhensible. Car elle sera bien celle de tout l’Occident et de l’OTAN. Dans ce cas, quel intérêt que cette agitation solitaire de Macron qui ne changera rien et fait ricaner dans toutes les capitales ? Et ce ne sont pas les grotesques photos où il se déguise en Popeye musclé «désireux d’en découdre» qui vont contribuer à ce qu’on le prenne au sérieux.

Les États-Unis soucieux de se désengager ont repassé la patate chaude à l’Europe ?

C’est effectivement une vraie question, dans la mesure où en cette année électorale, les démocrates américains sont en difficulté pour poursuivre leur soutien financier à l’Ukraine. Comme le reste de leurs alliés, les États-Unis sont aussi au bout du rouleau en ce qui concerne l’aide matérielle. La presse ukrainienne elle-même reconnaît méchamment que les Abrams, soi-disant meilleurs chars du monde ne leur ont servi à rien. Quant aux F16 il faudra plusieurs années pour former des pilotes, des personnels au sol, et reconstruire des pistes pouvant accueillir cet avion fragile… On sait désormais que le premier mardi de novembre 2024 verra le match retour Biden/Trump, que ce dernier est favori, et qu’il est fermement décidé à abandonner l’Ukraine. Soumission aux ordres de l’oncle Sam, hubris habituelle de Emmanuel Macron, notre président a-t-il décidé d’enfourcher le fier destrier du chef de la croisade supplétive contre la Russie ?

Les jappements de Emmanuel Macron, signe d’une volonté de relancer son deuxième mandat ?

Le président de la République réélu confortablement en avril 2022 pour un deuxième mandat ne pourra pas se présenter à un troisième en 2027. Ce qui veut dire qu’à partir de la fin de l’année 2024, son autorité politique déjà faible, va s’amoindrir. Et les différentes forces vont s’organiser en dehors de lui pour le scrutin à venir. À cette situation déjà particulière s’ajoute la défaite de juin 2022 aux élections législatives. Le système mis en place en 2002 par Lionel Jospin de concomitance entre élections présidentielle et législatives avait créé une situation où le Parlement devenait un outil, pour la mise en œuvre par le président de son programme. Exit le pouvoir législatif et la séparation des pouvoirs. Mais cette fois-ci, une majorité relative et une opposition morcelée sont arrivées au Palais-Bourbon et ont installé une Assemblée nationale, outil malcommode sinon complètement inadapté à l’exercice macronien du pouvoir. Tous les projets de loi sont l’objet de manœuvres de contorsions, de magouilles désastreuses et d’un étalage de lâcheté politique qui exaspèrent l’opinion. Macron, pourtant soutenu par la presse la plus servile du monde est contraint, pour exister autrement que comme repoussoir, de lancer des opérations de pure communication. Mises en scène des remaniements ministériels chaotiques assurant la promotion aux postes essentiels de pitres improbables. Multiplication ridicule des cérémonies aux Invalides, entrées devenues quasiment hebdomadaires au Panthéon, farces institutionnelles comme l’inutile inscription de l’IVG dans la Constitution. Dès qu’il vient sur le terrain directement politique, confronté à une opinion qui massivement le déteste, il rencontre échec sur échec.

Cela étant, il est toujours le chef de l’exécutif. Mais quelles sont ses perspectives ? Il sera bientôt le perdant qui s’en va, dont les anciens amis politiques soucieux de leur place dans le nouveau pouvoir à venir, vont s’éloigner. Rappelons-nous Bill Clinton à la fin de son deuxième mandat. Pour les élections européennes, Renaissance, a mis à la tête de sa liste la malheureuse Valérie Hayer, nouvelle calamité politique, probablement pire que Nathalie Loiseau, qui avait pourtant mis la barre assez haut. Le parti du président va probablement subir un échec retentissant. Les jeux olympiques de Paris sur lesquels Macron compte manifestement beaucoup pour redorer son image, ne se présentent pas sous le meilleur jour, c’est le moins que l’on puisse dire. Quelles sont ses marges de manœuvre face à l’éventuelle catastrophe électorale de juin prochain ? Dissoudre l’Assemblée nationale serait courir le risque de se retrouver avec une majorité Rassemblement national. Puisque même s’ils sont à prendre avec beaucoup de précautions, les sondages donnent consistance à cette perspective. Trois ans de cohabitation avec Marine Le Pen ou Jordan Bardella à inaugurer les chrysanthèmes ? Sans la possibilité de refaire le coup de François Mitterrand en 1988 ou Jacques Chirac en 2002 parvenant à battre leur premier ministre de cohabitation. Dans le meilleur des cas, si cette dissolution ne débouchait pas sur une majorité RN, la nouvelle Assemblée nationale serait encore plus problématique que celle de juin 2022. Emmanuel Macron est dans la situation d’un géant institutionnel empêché. Et contrairement à ce que l’on entend, ce n’est pas la Ve République qui est à bout de souffle, c’est ce qu’elle est devenue à force de tripatouillages de sa Constitution, et avec l’arrivée au pouvoir par une opération s’apparentant à une forme de coup d’État, d’un personnage sorti de nulle part. Sans aucune expérience sociale ou économique et qui, à son incompétence politique a ajouté des traits de caractère et des comportements qui amènent à s’interroger sur sa solidité psychologique.

Pour se relancer politiquement, inscrire inutilement l’IVG dans la constitution, lancer un autre débat tout aussi inutile mais malheureusement dangereux sur le «droit à mourir», ce sont des choses faciles à faire. Et de toute façon dans sa masse, l’opinion publique s’en moque. Cela ne peut pas sortir Emmanuel Macron du marécage politique dans lequel il s’enfonce. C’est son problème.

En revanche cela devient le nôtre lorsqu’il décide seul, de partir en guerre contre la première puissance militaire du monde, sans en avoir les moyens, mais pour se viriliser en chef de guerre. Cela met notre pays en danger. Qui va devoir envoyer à la mort des hommes et des femmes qui ont fait le choix de le servir. Et voir la crise sociale et économique majeure que nous traversons, s’aggraver.

Pouvons-nous accepter que l’avenir de notre pays soit entre les mains d’un incompétent narcissique et instable ?

source : Vu du Droit

CONFLIT MONDIAL VIDEO N°79 "EMPECHEE"

Dès le début de l’opération militaire spéciale la France avait basculé dans un délire de propagande probablement le pire de l’Occident. Nous avions entrepris dès le printemps 2022 avec les moyens du bord un travail de ré information. D’abord avec Sylvain Ferreira qui a préféré par la suite abandonner ce combat. Pour l’information militaire, nous avons été rejoints par notre ami Hervé Carresse. Malheureusement, alors qu’un équilibre certes incertain pouvait être envisagé dans l’expression des points de vue grâce aux réseaux, les rodomontades bellicistes d’Emmanuel Macron ont redonné de la vigueur aux domestiques du système médiatique qui n’hésite plus désormais à criminaliser tous ceux qui expriment des réserves ou des désaccords avec la grossière propagande dont nos médias officiels subventionnés se sont faits les champions. Pour des raisons professionnelles Hervé Caresse a été contraint de mettre sa collaboration en stand-by. Pour ma part, je suis complètement déterminé à poursuivre ce combat qui m’apparaît nécessaire, car il est impossible de se résigner à ce que mon pays se déconsidère à ce point. Mais cet engagement nécessite votre soutien, car rien ne sera possible sans lui. Merci pour vos partages, vos pouces levés, vos commentaires, vos abonnements que ce soit à cette chaîne, au compte Twitter ou au blog Vu Du Droit. Pour le soutien matériel (toujours précieux) vous pouvez utiliser soit la cagnotte Tipee, ou si vous préférez une autre méthode merci de me contacter à l’e-mail suivant :

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LIEN DE LA CAGNOTTE TIPEE : https://fr.tipeee.com/vu-du-droit-videos

 

 

LIBÉRATION EN MODE « JE SUIS PARTOUT ».

 

On pensait que la liberté d’expression procédait de l’application de l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme. Qui prévoit que l’on peut dire ce que l’on veut, sauf si pour des raisons d’intérêt général la Loi a prévu certaines limitations. Et le contrôle de la violation de ces limitations ne peut se faire qu’a posteriori et par le juge.

On sait bien que la fausse « gauche » s’est prise de passion pour la censure. Et de haine pour Rosa Luxembourg disant « la liberté d’expression est d’abord celle de celui qui ne pense pas comme moi ». Mais voilà qu’elle change de braquet. Dans l’ambiance de maccarthysme furieux qui a saisi la presse système après les rodomontades guerrières du Kéké de l’Élysée, certains journaux sont passés en mode « Je suis partout ». Référence à l’organe de délation qui sévissait sous l’occupation. L’un de ceux qui l’animaient, Robert Brasillach a été fusillé à la libération.

Mais voilà qu’il a des successeurs ou plutôt des héritiers. L’un d’entre eux, qui sévit dans l’ultra subventionné Libération, vient de dresser une liste de ceux qui osent ne pas relayer le discours de la presse aux ordres. Ce sont des traîtres au service de la Russie ! Rappelons aux étourdis ou à ceux qui sont enfermés dans une grotte, qu’Emmanuel Macron a déclaré la guerre à ce pays parce que sinon ce sera le retour des sœurs zombres.

Au service de sa triste cause, Monsieur Thomas Legrand vient d’inventer un concept philosophique fulgurant : « LA VÉRITÉ JOURNALISTIQUEMENT ÉTABLIE ». Dont il est rigoureusement interdit de s’écarter, sous peine de dénonciation, d’appel à la vindicte, en attendant probablement la sanction pénale.

« La question n’est pas de savoir s’ils défendent les thèses du Kremlin mais s’ils n’offrent pas, par leur façon de traiter l’actualité hors de toute vérité journalistiquement établie, un réceptacle taillé sur mesure pour la stratégie d’influence russe. »

Pour l’avoir pratiquée pendant 50 ans, je connaissais « la vérité judiciaire », qui est une vérité particulière sur la base de laquelle le juge va prendre une décision à valeur normative en usant de la violence légitime que lui délègue l’État. Son élaboration nécessite une procédure strictement organisée autour d’un débat contradictoire.

Pour m’y être abondamment intéressé, je connais ce que l’on appelle « la vérité historique », et son caractère contingent et changeant, en fonction de la recherche du même nom. Comme l’indiquait le grand historien britannique Quentin Skinner : « jusqu’à présent, le destin universel des explications historiques et même scientifiques fut d’être dépassées. C’est sur ce point que je souhaite m’arrêter : la factualité devrait être distinguée de la vérité. »

En ces temps de questions climatiques et épidémiques à forts enjeux, il y a aussi la « vérité scientifique » qui procède de processus d’élaboration et d’identification ou la dernière des choses est de la considérer comme figée. Comme nous l’indique Skinner.

Enfin depuis les débuts de la civilisation humaine, les philosophes se disputent sans arrêt autour de la notion de vérité objective.

Monsieur Thomas Legrand balaye tout cela. Le réel, c’est ce que lui et ses amis folliculaires propagandistes appointés, définissent. Titulaires de la carte de presse, ils élaborent par conséquent « LA VÉRITÉ JOURNALISTIQUEMENT ÉTABLIE ». Et dressent les listes de ceux qui ne s’y réfèrent pas, en n’oubliant pas de rapprocher cette attitude d’une « trahison au service d’une puissance étrangère ». Dont on rappellera qu’il s’agit d’un crime prévu et réprimé par les articles 411-2 à 411-11 du Code pénal.

Alors tout le monde est prié de ne pas s’écarter de la « LA VÉRITÉ JOURNALISTIQUEMENT ÉTABLIE » de Thomas Legrand et de ses amis.

Les Russes n’ont plus de munitions et attaquent avec des pelles, c’est Pujadas qui l’a dit. Il a dit aussi qu’ils n’avaient plus de tanks et que c’est pour ça qu’ils récupéraient les carcasses de T34 qui ornent leurs monuments aux morts. Ils doivent démonter les machines à laver pour récupérer les puces pour leurs missiles. D’ailleurs ils n’ont plus de missiles. Leur flotte de mer Noire est anéantie (ça c’est Serge July de Libération qui l’a dit). Ils lancent des vagues d’assaut massives et ont perdu plus d’hommes que n’en compte leur armée. Leur économie s’effondre (oupsss ça c’est Nono le neuneu qui l’a dit et il n’est pas journaliste, donc ça vaut pas). L’armée russe c’est rien que des moujiks abrutis, démoralisés et épuisés. Donc une fois qu’ils auront bouffé les ukrainiens ils vont nous attaquer et débouler jusqu’à Brest c’est sûr (Brest Finistère, pas Brest Litovsk, faut pas confondre). Il n’y a pas de néonazis en Ukraine, d’ailleurs il n’y en a jamais eu, Bandera était un résistant antinazi. Etc. etc.

Depuis deux ans, complètement atterrés, nous avons dû assister sur les chaînes d’info et dans la presse de l’oligarchie, aux mensonges et aux délires russophobes de journalistes et d’experts en roue libre. Seules dans la presse système quelques voix ont essayé de garder l’équilibre, et de conserver leur probité. Pour le délateur de Libération c’est encore trop, tout à sa fureur belliciste il désigne les traîtres, les agents de Poutine qui ne respectent pas « LA VÉRITÉ JOURNALISTIQUEMENT ÉTABLIE ».

Alors on va lui rappeler ce que disait Roland Barthes : « le fascisme, ce n’est pas seulement d’empêcher de dire, mais c’est d’obliger à dire ».

Monsieur Thomas Legrand nous y emmène.

 

Les révélations fracassantes d’un général lui coûtent cher

Source : RzO International - Le 15/03/2024.

 

par Tocsin avec Régis de Castelnau

«Tout ça est ridicule, c’est du macronisme chimiquement pur, c’est une opération de politique intérieure. C’est une opération du Narcisse de l’Élysée qui veut se présenter comme un chef de guerre».

 

source : Tocsin

Conflit mondial - vidéo n°78

Notre vidéo hebdomadaire qui reviendra évidemment sur les rodomontades puériles de notre kéké national en mode chihuahua dont les jappements suraigus font ricaner le monde entier. Qui se demande interloqué, comment le peuple français peut-il accepter les quotidiennes humiliations que lui inflige ce personnage.

Cet homme sorti de nulle part a été porté au pouvoir par un coup d’état judiciaire dont les organisateurs devraient avoir à répondre devant la Nation. Il a méthodiquement détruit les institutions, les grands services publics, vendu à l’encan à ses maîtres américains les ressources du pays et voilà que ce psychopathe obsédé par son nombril se prend maintenant pour un chef de guerre !

Depuis le début Emmanuel Macron triche et ment en permanence. Aujourd’hui il s’invente un monde qui n’existe pas et bascule avec emphase dans le délire.

« Il conviendra de ne pas être lâche. (…) La guerre est revenue sur notre sol, des puissances devenues inarrêtables sont en train d’étendre la menace, de nous attaquer chaque jour davantage : il nous faudra être à la hauteur de l’Histoire et du courage qu’elle implique. »

Toute de boursouflure, cette tirade est ridiculement ubuesque. Une nouvelle fois, Macron nous humilie à la face du monde qui ricane devant notre pays abaissé, dirigé par un pareil tocard. La lecture de la presse internationale qui s’intéresse encore à ses foucades est de ce point de vue accablante.

Conflit mondial - vidéo n°77

Semaine chargée sur le front ukrainien avec la chute d’Avdivka. Qu’il faut plutôt qualifier de déroute puisque l’ordre officiel de retraite n’a été donné que pour masquer ce qui ressemblait à une débandade. Le fameux bataillon Azov qu’on avait envoyé pour colmater les brèches et gagner quelques jours pour permettre à Zelensky d’aller parader à la conférence de Munich. Les « vaillants » soldats Azov se sont simplement débandés et la garnison d’Avdivka a dû rendre la ville en laissant un grand nombre de tués, de prisonniers et en abandonnant ses blessés et tout son matériel. Pendant ce temps, sur le plan géostratégique et dans la guerre de communication le conflit continue de plus belle.

Emmanuel Macron, probablement sur ordre des États-Unis, se place en leader de la coalition européenne destinée à reprendre la guerre à son compte. À coup de promesses de milliards d’euros (que l’on n’a pas) et de livraison de matériels (inutiles ou que l’on n’a pas).

En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, celui-ci se poursuit dans l’attente de l’offensive de l’armée israélienne sur Rafah au début du ramadan. Nous poursuivons notre travail de ré information avec un large tour d’horizon des différents théâtres. La dernière semaine de février verra la mise en ligne d’une émission spéciale avec Alexandre Robert l’animateur du site History Legends. Nous aurons également un entretien avec l’historien Charles Onana à propos de la catastrophe humanitaire qui frappe la République Démocratique du Congo.

Restez fidèles au poste !

 

 

Les enfants morts de Gaza

 

Une leçon d’humanité donnée par Gidéon Lévy. Parce qu’en Israël il y a des Nétanyahou, des Smotrich, Ben Gvir, Galland, des Meyer Habib. Avec une population qui hélas soutient massivement l’horreur.

Mais en Israël il y a aussi des Gideon Lévy.

 

« Deux cent soixante noms de bébés dont l’âge était de 0. Des noms de bébés qui n’ont pas pu fêter leur premier anniversaire et qui ne fêteront jamais rien d’autre. Voici quelques-uns de leurs noms : Abdul Jawad Hussu, Abdul Khaleq Baba, Abdul Rahim Awad, Abdul Rauf al-Fara, Murad Abu Saifan, Nabil al-Eidi, Najwa Radwan, Nisreen al-Najar, Oday al-Sultan, Zayd al-Bahbani, Zeyn al-Jarusha, Zayne Shatat. Quels rêves leurs parents avaient-ils pour eux ? Puis il y a des centaines de noms d’enfants d’un ou deux ans, de bambins de trois ou quatre ans, d’enfants de cinq, six, sept ou huit ans, jusqu’aux jeunes qui avaient 17 ans lorsqu’ils sont morts. Des milliers de noms, l’un après l’autre, sur les 11 500 enfants tués par les forces de défense israéliennes à Gaza au cours des quatre derniers mois. La liste défile comme le générique de fin d’un long film, sur fond de musique de deuil. La chaîne Al-Jazeera a publié ce week-end la liste des noms dont elle a connaissance, soit la moitié des 11 500 enfants tués, selon le ministère de la Santé de Gaza. Un enfant tué toutes les 15 minutes, soit un enfant sur 100 à Gaza.

Autour d’eux, les enfants qui ont assisté à la mort de leurs proches, les parents qui ont enterré leurs bébés, les personnes qui ont extirpé leurs corps du feu et des décombres, des milliers d’enfants estropiés et des dizaines de milliers d’autres en état de choc permanent. Selon les chiffres de l’ONU, 10 000 enfants ont perdu leurs deux parents dans cette guerre où deux mères meurent toutes les heures. Aucune explication, aucune justification ou excuse ne pourra jamais couvrir cette horreur. Il serait préférable que la machine de propagande israélienne n’essaie même pas de le faire. Pas d’histoires du type « le Hamas est responsable de tout cela », ni d’excuses indiquant que le Hamas se cache parmi les civils.

Une horreur d’une telle ampleur n’a pas d’autre explication que l’existence d’une armée et d’un gouvernement dépourvus de toute limite fixée par la loi ou la morale. Pensez à ces bébés qui sont morts dans leur berceau et dans leur couche, à ces enfants qui ont tenté en vain de s’enfuir pour sauver leur vie. Fermez les yeux un instant et imaginez les 10 000 petits corps allongés les uns à côté des autres ; ouvrez-les et voyez les charniers, les salles d’urgence surchargées, les ambulances crachant de plus en plus d’enfants que l’on fait entrer en urgence, sans que l’on sache s’ils sont morts ou vivants. Cela se passe, même aujourd’hui, à un peu plus d’une heure de route de Tel-Aviv.

Cela se passe sans qu’il en soit fait état en Israël, sans qu’il y ait de débat public sur le déchaînement de violence qu’Israël s’est permis de mener à Gaza cette fois-ci, plus que jamais auparavant. Cela se passe également sans que personne en Israël ne réfléchisse à ce qui résultera de ce massacre, à ce qu’Israël pourrait en tirer et au prix qu’il devra payer pour cela. Ne nous dérangez pas, nous tuons des enfants. Les clichés sont éculés et pathétiques : « Ils ont commencé », « il n’y a pas d’autre choix », « que voulez-vous que nous fassions ? », « L’armée israélienne fait tout ce qu’elle peut pour éviter de tuer des innocents ». La vérité, c’est qu’Israël s’en moque, il ne s’y intéresse même pas. Après tout, les Palestiniens n’aiment pas leurs enfants, et de toute façon, ils n’auraient fait que grandir pour devenir des terroristes. Pendant ce temps, Israël efface des générations à Gaza et ses soldats tuent des enfants dans des proportions comparables à celles des guerres les plus cruelles.

Cela ne sera pas et ne pourra pas être oublié. Comment un peuple peut-il oublier ceux qui ont tué ses enfants de cette manière ? Comment les personnes de conscience du monde entier peuvent-elles rester silencieuses face à un tel massacre d’enfants ? Le fait qu’Israël ne délibère pas sur cette question en interne, sans larmes ni conscience, désirant seulement poursuivre cette guerre jusqu’à la « victoire finale », n’engage pas le monde. Le monde voit et est choqué. La vérité, c’est qu’il est impossible de rester silencieux. Même Israël, si absorbé par son chagrin et sa préoccupation pour le sort des otages, Israël, qui a lui-même subi des horreurs le 7 octobre, ne peut ignorer ce qui se passe à Gaza. Il faut sept minutes pour afficher la liste des milliers d’enfants morts, qui passe à la même vitesse que leurs vies misérables.

À la fin, il est impossible de rester silencieux ; ce sont sept minutes qui vous laissent pantois, bouleversés et profondément honteux. »

Gideon Levy  

Haaretz, 4 février2024

 

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