Daria Douguine

Source : Le blog d'Yves Daoudal - Le 22/08/2022.

 

Hier soir, la voiture que conduisait Darya Douguine a explosé. La fille d’Alexandre Douguine est morte sur le coup. Elle revenait du festival "Tradition" au manoir-musée de Pouchkine.

Darya Douguine, 29 ans, était une spécialiste de l’histoire de la philosophie. Elle avait passé un doctorat avec sa thèse intitulée « Interprétation de la philosophie politique de Platon dans les commentaires de Proclus Diadochus ». Elle avait fait un stage à l’université Michel de Montaigne à Bordeaux et parlait français. Sa chaîne Telegram, très suivie, était intitulée Darya Platonova (fille de Platon), et elle était journaliste, correspondante de la chaîne de télévision Tsargrad. Le 19 juillet dernier, dans le cadre du forum international « Armée 2022 », elle avait donné une conférence sur « les fondements des guerres psychologiques et les cas récents les plus marquants », notamment Boutcha. En mai dernier j’avais signalé son interview sur Breizh Info.

En fait c’est son père qui était visé par l’attentat. Car Alexandre Douguine, après sa conférence sur le thème « Tradition et histoire », était rentré par ses propres moyens, laissant sa voiture à sa fille. Or la bombe se trouvait sous le siège du conducteur. (Dans la mythologie médiatique occidentale, Douguine est "l'idéologue de Poutine".)

Je suppose que les ukromaniaques et poutinophobes sont déçus de ce contre-temps, mais qu’ils se consolent en pensant à la douleur du père qui a perdu sa fille dans de telles conditions.

Les terroristes ukrainiens n’en sont pas à leur premier exploit. Leur première victime fut Dmytro Savlouchenko, ministre de la jeunesse et des sports de Kherson, tué de même par une bombe posée sous le siège de sa voiture, le 24 juin.

Le 4 août, le gouverneur de l’oblast de Kherson, Volodymyr Saldo, ancien député puis maire de Kherson, était victime d’un empoisonnement, et transféré dans le coma à Moscou. Son assistant avait été assassiné dès le 20 mars.

Le 6 août, le chef-adjoint de l’administration de Nova Kakhovka (au nord de Kherson), Vitlay Goura, est mort des suites d’un coup de feu.

Samedi dernier, le maire de Marioupol, Konstantin Ivaschenko (du parti russe Plateforme pour la Vie) a échappé de justesse à un attentat : une bombe a explosé au moment où il arrivait au zoo.

La tête du gouverneur de l’oblast de Kherson, Kirill Stremousov, est mise à prix 500.000 hryvnias (13.500 €…), selon ce que disent les affiches placardées dans la ville.

Mais c’est la première fois que les terroristes ukrainiens (pardon : les « partisans », comme ils s’intitulent), ou leurs parrains occidentaux, frappent près de Moscou.

Daria Douguine assassinée

par Erwan Castel Le 22/08/2022.

« Quand le ciel s’assombrit ! »

En apprenant ce matin l’assassinat de Daria, la fille d’Alexandre Douguine, une tristesse et une colère infinies m’envahissent car cet attentat terroriste perpétré à Moscou, et qui visait le philosophe eurasiste, est d’une telle abjection qu’il n’est point besoin de signature pour comprendre que c’est le courant mondialiste libéral qui l’a initié.

Mes premières pensées ici vont vers sa famille et ses proches, ses amis et tous ceux dont je fais partie qui admirent la pertinence de la pensée eurasiste et le courage de celles et ceux qui la sème dans les déserts des consciences asservies.

Les détails de l’attentat meurtrier commencent à être connus : le Land Cruiser Prado de Daria Douguine a explosé le 20 août 2022 en soirée lors d’un déplacement dans la région de Moscou près du village de Bolshie Vyazemy. Une charge explosive, à priori 400 grammes environ de TNT a été utilisée pour exploser la voiture. Daria Douguine était l’invitée d’honneur d’une conférence donnée par son père au festival « Tradition » dans le village de Zakharovo. Au moment de quitter les lieux à 21h25 Alexandre Douguine, qui était la cible prioritaire de l’attentat, choisit de monter au dernier moment dans une autre voiture sur le même itinéraire. À 21h35 la voiture de Daria explose sur l’autoroute Mozhayskoye.

Dans l’évolution de ma pensée la lecture d’Alexandre Douguine a été très importante, notamment celle de « La quatrième théorie politique », « Les templiers du prolétariat » ou « le front de la Tradition », tout comme le sont celles de ses ennemis idéologiques comme Brzeziński (« Le grand Échiquier »), Fukuyama (« La fin de l’Histoire ») ou Attali (« Quel avenir »). Tous confirment ce combat idéologique titanesque qui secoue le Monde depuis l’arrivée à maturité d’un capitalisme nihiliste et esclavagiste. Car si les intérêts économiques (souvent cachés) commandent la géopolitique du Monde occidental, ses hégémonies historiques successives ont toujours été portées par un totalitarisme idéologique à la fois unique et protéiforme qui, de métamorphose en métamorphose, va vampiriser toutes les sphères sociétales (religion, politique, éducation, économie, culture, médias, philosophie) pour mener la dictature capitaliste vers sa phase terminale: ce Marché Mondial qui précipite non seulement les hommes (cela ne serait qu’un moindre mal) mais toute notre planète vers un chaos total.

Certains idiots décrivent Douguine comme le nouveau Raspoutine du Kremlin, et malgré le fait que de nombreux spécialistes occidentaux du Monde russe aient déconstruit ce mythe farfelu (George Barros dira « les journalistes occidentaux ont attribué à Dugin une grande influence qui n’existe tout simplement pas »), la diabolisation occidentale de Douguine s’est poursuivie jusqu’au paroxysme criminel assassinant son enfant.

Daria, qui n’avait que 30 ans, n’était pas seulement la fille d’Alexandre Douguine mais aussi l’héritière brillante de la pensée eurasiste d’un Monde multipolaire s’opposant à celui, unipolaire du libéralisme mondialiste.

L’assassinat de Daria Douguine n’est pas seulement l’acte lâche et odieux d’une idéologie mondialiste à l’agonie et impuissante contre une pensée métapolitique défendant les libertés des peuples contre la dictature de la marchandise mais une volonté de frapper l’âme des peuples d’une grande Russie qui s’est levée contre la destruction de la Tradition.

Nous sommes bien dans un combat eschatologique et existentiel…

La réponse de la grande Russie, lorsque les coupables et leur réseau seront identifiés, sera probablement terrible mais légitime !

Daria Douguine analysait en 2019 dans une vision évolienne et une idée d’empire la situation politique
en Russie et ses relations géopolitiques et métapolitiques avec un Monde occidental mondialiste

 

 

Loin d’affaiblir la résistance contre l’hégémonie mondialiste, nul doute que le martyr de Daria va renforcer, et à travers le Monde, cette volonté des peuples non alignés d’en finir radicalement avec ce cosmopolitisme libéral esclavagiste et criminel. Son assassinat est bien la preuve que l’Occident est toujours, et même plus que jamais, gouverné par des Torquemada d’une pensée unique qui ne sait que générer des bataillons de collabos et d’assassins dont le seul objectif est de détruire les peuples libres qui refusent son esclavage.

Voici une des dernières interview de Daria Douguine accordée en mai au breton Yann Vallerie (lui aussi diabolisé par une « reductio ad hilerum » classique) et qui illustre bien à la fois l’excellence filiale de sa pensée et dont son assassinat vient de confirmer la justesse de son raisonnement métapolitique.

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La guerre en Ukraine : « Un choc des civilisations mondialiste et eurasienne »

Le conflit en Ukraine n’est toujours pas terminé. En Occident, nous sommes bombardés d’informations en faveur de l’Ukraine et des Ukrainiens. Nous oublions que les Russes aussi ont leur point de vue. C’est à cet effet que nous avons interrogé Daria Douguine, fille d’Alexandre Douguine, au sujet de la situation. Un entretien passionnant.

Breizh-info : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? N’est-il pas difficile pour vous parfois de porter le nom de Douguine, et donc d’être forcément assimilée à votre papa ?

Daria Douguine : Je suis diplômée de la faculté de philosophie de l’université d’État de Moscou, avec un diplôme en histoire de la philosophie. Mes recherches portaient principalement sur la philosophie politique du néoplatonisme tardif, un sujet d’un intérêt sans fin. La principale ligne de pensée de la philosophie politique des néoplatoniciens tardifs est le développement de l’idée d’une omologie de l’âme et de l’État et de l’existence d’un ordre triple similaire dans les deux. De même qu’il y a trois bases dans l’âme, de même dans l’État (et les platoniciens décrivent le modèle indo-européen, plus tard parfaitement théorisé dans les travaux de Dumezil) il y a aussi trois domaines – ce modèle se manifeste dans l’Antiquité et au Moyen Âge. La compréhension existentielle et psychique de la politique est en fait perdue à bien des égards aujourd’hui, nous sommes habitués à voir la politique uniquement comme une technique, mais le platonisme révèle un lien profond entre les processus politiques et psychiques. Il est urgent aujourd’hui de rétablir une telle vision complète des processus politiques, c’est-à-dire d’examiner la « politique existentielle ».

Je suis honorée d’être dans le même bateau que mon père (sur le même navire existentiel), étant la fille d’un grand chercheur de la Tradition, auteur de l’ouvrage en 24 volumes Noomachia (« guerres de l’esprit » – analyse à travers les trois logos de toutes les cultures du monde). Le fait d’être sous le coup de sanctions de la part des États-Unis, du Canada, de l’Australie et du Royaume-Uni est aussi un symbole que nous, les Douguine, sommes sur le chemin de la vérité dans le combat contre le globalisme. Par conséquent, je dirais que c’est un honneur d’être né dans une telle famille.

Breizh-info : Parlez-nous de votre travail actuellement ?

Daria Douguine : Je suis une observatrice politique du Mouvement international eurasiste et un expert en relations internationales. Mon domaine d’activité est l’analyse de la politique européenne ainsi que la géopolitique. À ce titre, j’apparais sur des chaînes de télévision russes, pakistanaises, turques, chinoises et indiennes, présentant une vision mondiale multipolaire des processus politiques. Mes centres d’intérêt sont à la fois l’espace de civilisation européen et le Moyen-Orient, où une sorte de révolution conservatrice est en train de s’amorcer – de la confrontation constante de l’Iran avec l’hégémonie américaine ou de la lutte de la Syrie contre l’impérialisme occidental à la Turquie, qui montre aujourd’hui des tendances intéressantes d’éloignement de l’OTAN et du bloc géopolitique anglo-saxon et tente de construire sa politique étrangère sur une base multipolaire, en engageant un dialogue avec la civilisation eurasienne. Je pense qu’il est important de suivre les processus de la région du Moyen-Orient, c’est l’une des scènes de la lutte contre l’impérialisme. D’un autre côté, je m’intéresse aussi beaucoup aux pays africains ; ils represent « L’Autre » pour l’Europe et la Russie, à partir de l’analyse duquel on peut mieux comprendre sa propre civilisation. L’Afrique a toujours été un élément de rêve pour les Européens comme pour les Russes – souvenez-vous du Voyage en Abyssinie et au Harrar d’Arthur Rimbaud, ou du poète russe Nikolaï Goumilev qui s’est inspiré de Rimbaud (« Journal Africain ») et une série de poèmes sur l’Afrique, dans lequel il révèle en fait l’Afrique comme une civilisation inexplorée, pleine de sens, que le colonialisme occidental a cruellement tenté de défaire et de détruire. Aujourd’hui, des bouleversements tectoniques se produisent sur le continent africain et la confrontation des civilisations: occidentale et authentiquement africaine (si différente et si unique) est extrêmement intéressante.

Pour moi, un sujet particulièrement important est le développement de la théorie d’un monde multipolaire. Il est clair que le moment mondialiste est terminé, la fin du libéralisme est arrivée, la fin de l’histoire libérale. En même temps, il est extrêmement important de comprendre qu’une nouvelle étape pleine de défis, de provocations et de complexités a commencé. Le processus de création de la multipolarité, de structuration des blocs civilisationnels et d’établissement d’un dialogue entre eux est la tâche principale de tous les intellectuels aujourd’hui. Samuel Huntington, en tant que réaliste des relations internationales, a mis en garde à juste titre contre les risques d’un choc des civilisations. Fabio Petito, spécialiste des relations internationales, a souligné que la construction d’un « dialogue des civilisations » est la tâche centrale et « la seule façon d’avancer ». Ainsi, pour consolider le monde multipolaire, les zones frontalières (intermédiaires) entre les civilisations doivent être traitées avec soin. Tous les conflits se déroulent aux frontiers (zones intermédiaires) des civilisations, là où les attitudes s’affrontent. Il est donc primordial de développer un état d’esprit « frontalier » (intermédiaires) si l’on veut que le monde multipolaire fonctionne pleinement et passe du « choc » au « dialogue » des civilisations. Sans cela, il y a un risque de « choc ».

Breizh-info : Quel regard portez vous sur la guerre en Ukraine ? Et sur les réactions en Occident et dans le monde ?

Daria Douguine : La situation en Ukraine est précisément un exemple de choc des civilisations ; elle peut être considérée comme un choc des civilisations mondialiste et eurasienne. Après la « grande catastrophe géopolitique » (comme le président russe a appelé l’effondrement de l’URSS), les territoires du pays autrefois uni sont devenus des « frontières » (zones intermédiaires) – ces espaces auxquels l’attention des voisins s’est accrue, l’OTAN et surtout les États-Unis étant intéressés à déstabiliser la situation aux frontières de la Russie. Dans les années 1990, un travail cohérent a été initié avec les cadres des nouveaux gouvernements des nouveaux États – l’Ukraine ne fait pas exception. Les événements de 2014 en Ukraine, le Maïdan, soutenus avec tant de ferveur à la fois par Nuland et le fameux Bernard-Henri Levy soldat de l’ultra-mondialisation, ont été un tournant, en fait ils ont ouvert la porte à l’établissement d’un dictat mondialiste direct sur l’Ukraine. De plus, les éléments libéraux et nationalistes, qui étaient plus ou moins neutres avant 2014, ont rejoint un front uni avec un agenda mondialiste et pro-américain. Pendant 8 ans en Ukraine, la russophobie a été cultivée par divers programmes et l’histoire a été réécrite, jusqu’au massacre physique des Russes : ces mêmes 8 années terribles pour le Donbass avec des bombardements quotidiens. Le public français peut l’entendre la documentaliste Anne Laure Bonnel, témoin de ces 8 années à Donetsk, qui n’a pas peur de dire la vérité dans ses films et ses interviews.

Le soutien unanime de l’Occident à l’Ukraine en 2022, la fourniture d’armes à une échelle impensable – tout cela ressemble à une agonie. L’agonie d’un régime mondialiste qui commence à perdre du terrain face à la multipolarité. Pour moi, la douleur la plus importante est que l’Europe a succombé à l’influence de la propagande mondialiste et qu’au lieu de rester neutre, elle a pris le parti de la guerre. À bien des égards, c’était certainement le plan des États-Unis, qui avaient si systématiquement et continuellement provoqué tout le conflit en injectant des armes en Ukraine. Rien que des États-Unis (selon Transparency International), plus de 658 millions de dollars ont été investis dans l’aide à l’Ukraine entre 2014 et 2017.

Dans le même temps, on constate que les pays d’Amérique latine, du Moyen-Orient, la Chine et l’Inde n’ont pas adopté une position mondialiste. Le dirigeant vénézuélien Nicolas Maduro a déclaré que son pays adhérait « fermement » à la position de la Russie. À Cuba, des personnes ont été vues portant des drapeaux russes et des symboles Z lors d’une manifestation le 1er mai, rappelle la chaîne allemand ZDF. L’Argentine a accusé l’Occident d’avoir les doubles standarts. La vice-présidente du pays, Cristina Kirchner, a déclaré que le pays était en conflit avec Londres au sujet des îles Malouines. Au Brésil, le candidat à la présidence Lula da Silva a déclaré à son tour que le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky était responsable de ce qui se passait dans son pays. La Chine s’est prononcée contre l’expansion de l’OTAN et les provocations des États-Unis. L’Inde a tenté de maintenir sa neutralité stratégique (dans les années 1990, l’Inde elle-même a été la cible de sanctions américaines et occidentales très douloureuses pour avoir refusé d’adhérer au traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Le pays, que l’Occident cherche à couper de son oxygène et à priver de haute technologie, a alors tenu bon (en grande partie grâce à la coopération avec la Russie, qui ne s’est pas associée aux sanctions et a prôné leur abolition). Un certain nombre de pays du Moyen-Orient ont soutenu l’opération militaire spéciale de la Russie (la Syrie, alliée de longue date de la Russie, connaît mieux que quiconque la bataille contre le mondialisme), des appels au retrait de l’OTAN se font de plus en plus entendre en Turquie, et le président a refusé d’approuver l’admission de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN. De nombreux pays d’Afrique, notamment ceux où le sentiment antiglobaliste est fort, n’ont pas soutenu les critiques occidentales à l’égard de la Russie (Mali, Soudan, RCA, Zimbabwe, République du Congo, Érythrée). Ces réactions indiquent la fin du mythe d’un « espace mondial unique ». L’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine a accéléré la formation d’un monde multipolaire et catalysé de nombreux processus géopolitiques.

Breizh-info : Ne pensez-vous pas que la Russie soit en train de s’isoler ? Quelles seront les conséquences selon vous de tout cela ?

Daria Douguine : Je pense que c’est l’inverse. La Russie trouve de nouveaux partenaires et les processus de souveraineté (par exemple, la dédollarisation économique) commencent à s’accélérer. La Russie tente d’être « punie » par les pays occidentaux au moyen de sanctions, mais l’effet sur l’économie russe n’est pas très sensible (« Les sanctions internationales à l’encontre de la Russie ne semblent pas impacter la vie quotidienne des Moscovites », mentionne un journaliste dans un reportage de BFM TV). La politique de sanctions de l’Occident a été un catalyseur pour la recherche de nouveaux partenaires et la désoccidentalisation de notre pays. Dans le même temps, ces sanctions ont frappé douloureusement les pays européens, devenant une sorte de « hara-kiri » pour de nombreuses économies européennes. C’est une nouvelle très inquiétante, mais apparemment cela faisait aussi partie du complot américain visant à déstabiliser le continent européen. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a déclaré que Budapest ne soutenait pas l’imposition de sanctions irréfléchies contre la Russie. « Les sanctions contre la Russie sont comme une bombe atomique, cela pourrait nous conduire non seulement à ne pas pouvoir nourrir notre population mais aussi à recevoir une masse de migrants à la frontière », a déclaré le Premier ministre hongrois.

Les nouveaux blocs émergent. « Les pays en développement, notamment la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Brésil et d’autres pays qui ont refusé de prendre parti à la suite des sanctions occidentales contre la Russie, devraient envisager des moyens de renforcer leur coordination économique pour résister aux chocs ultérieurs provoqués par l’Occident. Il est important de noter que les pays en développement doivent chercher une solution par le biais de la coopération financière et commerciale », a écrit un journaliste du Global Times de Chine. Ce sont des processus géopolitiques très intéressants. La Russie n’a donc pas été victime de l’isolement, elle a été le pionnier d’un ordre mondial multipolaire.

Breizh-info : Comment la population russe réagit-t-elle à cette guerre, qui visiblement, a déjà fait bcp de pertes côté russe ?

Daria Douguine : Toute opération militaire entraîne toujours des pertes. Il convient de noter que les chiffres fournis par les sources ukrainiennes (et ce sont eux qui sont diffusés dans les médias occidentaux) ne sont pas corrects et doivent être vérifiés. Nous sommes confrontés à une situation de guerre de l’information dans laquelle tout, des rapports militaires aux chiffres, est politisé. Dans le domaine des médias en Occident, il n’existe malheureusement pratiquement aucune vision alternative des événements. L’OFPRA a réalisé en 2016 un dossier sur « Pravy Sektor ( » Secteur droit « ) », groupe ultras ukranienne: » Pravy Sektor fait l’objet d’allégations d’antisémitisme et de xénophobie, de manifestations homophobes, de détentions illégales et autres abus de pouvoir. Il crée une milice armée, le Corps des volontaires ukrainiens, engagée dans le conflit avec les séparatistes pro-russes du Donbass. Des tensions opposent le Corps des volontaires ukrainiens aux autorités jusqu’à son intégration difficile au sein des forces armées régulières ». En 2022, ceux qui étaient considérés avec suspicion en 2016, deviennent des héros, les épouses des combattants de d’Azov (une groupe responsable pour les assassinats cruels des russes au Donbass) rencontrent le pape au Vatican. Il est très étrange de constater que quelque chose qui semblait interdit il y a seulement deux ans est devenu courant en Europe. Ou la réunion de BHL avec l’ancien chef du bataillon rusophobe et xenophobe radical Aydar (une organisation terroriste interdite en Russie) Marchenko. Aujourd’hui, le libéralisme va de pair avec la xénophobie et le nazisme. C’est un paradoxe. Mais cela peut s’expliquer si l’on comprend la « nature totalitaire » du libéralisme moderne. Il s’agit du sujet de la manipulation des informations et des chiffres.

Quant à la réaction des Russes, la majorité écrasante soutient l’opération militaire spéciale. À leurs yeux, il s’agit d’une défense compréhensible des intérêts géopolitiques de la Russie et d’une lutte contre la russophobie, car un régime s’est formé à Kiev qui dénie aux Russes le droit à l’autodétermination (langue, culture, identité) et à l’existence. Certains éléments de la société ont immédiatement quitté le pays après le déclenchement des hostilités – ils sont partis aux États-Unis, en Europe et en Israël. Fait révélateur, Anatoly Chubais, ancien chef de l’administration présidentielle russe et l’un des idéologues et dirigeants des réformes économiques en Russie dans les années 1990 a quitté le pays. Dans les années 1990, le Front patriotique l’a qualifié de « traître » et de responsable des difficultés économiques de la Russie. C’est symbolique. Il existe de tels cas, c’est certain.

Tous les membres de mon entourage soutiennent l’opération militaire spéciale non seulement en paroles, mais aussi, pour beaucoup, en actes, en apportant une aide humanitaire aux réfugiés et à la région. De plus, ils ne le font pas depuis ces derniers mois, mais depuis de nombreuses années. Les mêmes huit années que l’Occident connaissait si peu.

Breizh-info : En tant que journaliste, que pensez-vous de la censure de RT dans l’Union Européenne ou de Sputnik, et du silence (voir de l’approbation) d’une majorité de journalistes européens ?

Daria Douguine : Il s’agit d’un cas sans précédent de violation de « La liberté d’expression ». La liberté d’expression implique la possibilité de points de vue différents, parfois peu agréables pour les autorités. RT et Sputnik n’étaient pas des instruments de propagande russe, mais des plateformes de discussion. J’ai regardé de nombreux programmes de RT France et ils étaient intéressants car ils incluaient des experts ayant un point de vue alternatif à celui des médias du système. Le fait que les journalistes en Europe n’aient pas réagi de quelque manière que ce soit à ces blocages montre la nature « totalitaire » de l’ensemble du monde médiatique occidental. C’est très triste. Espérons que les medias de la réinformation resteront actives et vont prolonger détruire le bloc de désinformation.

Breizh-info : En France, les conséquences économiques se font déjà ressentir (hausse des prix de l’essence notamment). Comment un engrenage infernal serait encore évitable ?

Daria Douguine : Les sanctions anti-russes commencent à exsanguer l’économie européenne. Le Pen, lors du débat avec Macron, les a qualifiés à juste titre de « harakiri » pour l’économie française. Mais réfléchissons, qui a besoin d’une Europe affaiblie ? Affligée après le COVID, affaiblie par les sanctions anti-russes, l’Europe devra concentrer toutes ses forces sur la question du sauvetage de sa propre économie, dans une telle situation les bénéficiaires sont les USA, qui parviennent à établir leur contrôle sur le continent. Un Rimland indépendant est inacceptable pour la civilisation anglo-saxonne, le sentiment anti-américain et anti-OTAN croissant (en France, remarquez, Mélanchon, Le Pen, Zemmour et de nombreux autres candidats ont activement critiqué l’appartenance de la France à l’OTAN et ont appelé à un scénario presque gaulliste de 1966) est une menace pour la domination mondiale des États-Unis. Par conséquent, l’idée de sanctions anti-russes a été mise en œuvre dans le but intéressé d’affaiblir la région. Les élites de l’UE ont agi comme des intermédiaires, des mandataires des mondialistes dans cette entreprise, et ont porté un coup au bien-être des peuples et des populations européennes.

Breizh-info : Le mot de la fin ?

Daria Douguine : Je demande instamment à tous les lecteurs de faire preuve d’esprit critique et de remettre en question les rapports publiés par les médias. Si les élites libérales occidentales insistent tant pour soutenir Kiev et diaboliser Moscou, c’est qu’il y a une logique de bénéfice derrière tout cela. Il faut tout remettre en question. Il s’agit d’un principe important qui nous permet de garder un regard sobre. Dans une société du spectacle, de la propagande et de la nature totalitaire des systèmes occidentaux, le doute est une étape fondamentale pour sortir de la caverne… »

Propos recueillis par Yann Vallerie pour Breizh Info

Alexandre Douguine choqué devant la voiture en feu et le corps de sa fille Daria.

La voiture de Daria Douguine quelques secondes après l’explosion de l’engin explosif

 

 

source : Alawata Rebellion

Repose en paix, Darya Dugina


Source : The Saker francophone.

Par Moon of Alabama – Le 21 août 2022

Quelques commentaires sur le décès de Darya Dugina :

Darya Dugina

L’explosion d’une voiture a tué la fille de Douguine, un philosophe russe – RT.com. Les enquêteurs pensent qu’un engin explosif improvisé a été utilisé.

 

Une puissante explosion a déchiré un SUV près de Moscou samedi soir, tuant instantanément sa conductrice, identifiée comme étant Darya Dugina, la fille du commentateur politique russe Aleksandre Dougine. …

 Plus tôt dans la soirée de samedi, M. Douguine donnait une conférence sur le thème « Tradition et histoire » lors d’un festival dans la région de Moscou. Sa fille assistait à l’événement en tant qu’invitée. Selon des informations non confirmées, M. Douguine avait initialement prévu de quitter le festival avec sa fille, mais il a ensuite décidé de prendre une autre voiture et Darya a pris sa Toyota Land Cruiser Prado.

 Dugina était une commentatrice politique et la fille du célèbre philosophe russe, connu pour ses positions anti-occidentales et « néo-eurasiennes« . …

 Les médias occidentaux dépeignent Douguine comme ayant été un élément moteur de la politique étrangère du président Vladimir Poutine au cours de la dernière décennie. Ces derniers mois, CBS l’a surnommé « le théoricien d’extrême droite à l’origine du plan de Poutine« , tandis que le Washington Post le qualifie d' »écrivain mystique d’extrême droite qui a contribué à façonner la vision de la Russie de Poutine« .

 En Russie, le supposé marionnettiste de l’ombre est largement considéré comme un personnage marginal. Bien qu’il ait servi de conseiller à plusieurs politiciens, Douguine n’a jamais bénéficié de l’aval officiel du Kremlin. En 2014, il a été licencié de son poste à l’université d’État de Moscou, après que des critiques ont interprété son appel à « tuer, tuer, tuer » ceux qui sont derrière les massacres en Ukraine, comme la tragédie d’Odessa, comme un appel à un génocide contre le peuple ukrainien.

 Le think tank américain RAND Corporation a écrit en 2017 que, malgré les rapports des médias occidentaux sur les « liens et connexions » présumés de Douguine avec les dirigeants russes, il est « peut-être plus considéré comme un provocateur extrémiste ayant un impact limité et périphérique que comme un analyste influent ayant un impact direct sur la politique. »

L’assassinat de la fille d’Alexandre Douguine, Darya, est un odieux attentat terroriste – Andrew Korbyko

Cet assassinat ciblé, indiscutablement influencé par une demi-décennie d’infox concernant ce philosophe, montre les conséquences mortelles de cette guerre de l’information étasunienne. Il confirme également que les proxys de l’hégémonie unipolaire déclinante à Kiev sont de véritables États commanditaires du terrorisme qui doivent être traités comme tels par la communauté internationale. Cette attaque terroriste ignoble menace l’ordre légitime fondé sur des règles, inscrit dans la Charte des Nations unies, et confirme donc que les États-Unis sèment délibérément les graines du chaos dans une ultime tentative désespérée d’éroder le moral de la Russie après la progression lente mais régulière de ses forces au cours des six derniers mois de son opération militaire spéciale.

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Gerhard Mangott @gerhard_mangott – 11:31 UTC – Aug 21, 2022

 Après la tentative d’assassinat de la fille de l’idéologue nationaliste russe de droite, Aleksandre Dougine, on ne cesse désormais de souligner qu’il est l’inspirateur idéologique de Poutine. C’est tout simplement faux.

Mark Sleboda @MarkSleboda1 – 9:11 UTC – Aug 21, 2022

 La tentative d’assassinat de Douguine, qui a en réalité abouti à l’assassinat de sa fille, fait partie de la propagande et de la guerre de l’information de plus en plus démentes d’un régime putschiste et proxy étasunien désespéré car il est en train de s’effondrer à Kiev, au lieu d’obtenir un succès dont il est incapable sur le champ de bataille.

 L’assassinat du « cerveau de Poutine » qui a « inspiré » l’intervention russe dans le conflit civil ukrainien sera célébré par les propagandistes du régime de Kiev comme une « victoire« . Le fait que rien de tout cela ne soit vrai n’a pas la moindre importance.

 Peu importe qu’en réalité, Douguine n’ait jamais rencontré ni parlé à Poutine. Peu importe que ses idées originales n’aient eu aucune influence au Kremlin et peu ou pas du tout dans le reste de la société russe. Peu importe qu’au contraire, le Kremlin ait fait renvoyer Douguine de l’Université d’État de Moscou et l’ait banni des médias gouvernementaux en raison de ses opinions tranchées sur le putsch en Ukraine, à un moment où le Kremlin poussait les signataires des accords de Minsk à résoudre le conflit civil dans ce pays.

 La vérité n’a pas d’importance, car Douguine est devenu un épouvantail caricatural dans l’esprit de l’Occident et de l’Ukraine contrôlée par les putschistes. Et son assassinat servira donc toujours de victoire de propagande, malgré le divorce complet avec la réalité.

 En cela, les médias occidentaux qui ont caricaturé et gonflé Douguine et les gouvernements occidentaux qui l’ont sanctionné de manière insensée sont pleinement complices du meurtre de Darya Douguine, sa fille.

Certaines personnes, à Kiev comme à Londres, vont payer un prix élevé pour cet acte odieux.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Alexander Douguine, le sage conseiller

par Israël Adam Shamir - Le 22/08/2022.

Une lecture de La Quatrième théorie politique, par Alexandre Douguine. Arktos, Londres 2012.

Les idées ne circulent pas facilement d’est en ouest. C’est une norme que les idées occidentales se répandent à l’Est, et non l’inverse. La Russie, héritière de Byzance, est un « Orient », parmi d’autres grands « Orients » du Dar al-Islam, de la Chine, de l’Inde ; parmi eux, la Russie est la plus proche de l’Occident, et déjà très différente. C’est probablement la principale raison pour laquelle Douguine, cet important penseur russe contemporain, ne fait son entrée tardive dans la conscience occidentale que maintenant.

Alexandre Douguine, un jeune homme élégant, mince, soigné, branché et barbu de l’Université de Moscou, est une figure culte dans son pays ; les gens se pressent à ses conférences ; ses nombreux livres couvrent un vaste éventail de sujets allant de la culture pop à la métaphysique, de la philosophie à la théologie, des affaires internationales à la politique intérieure. Il parle couramment de nombreuses langues, c’est un lecteur vorace, et il a fait connaître aux Russes de nombreux penseurs occidentaux moins connus. Il est prêt à s’enfoncer dans les eaux les plus profondes de la pensée mystique et hétérodoxe avec un courage époustouflant. Il s’épanouit dans les controverses ; adoré et détesté, mais jamais ennuyeux.

C’est un érudit et un praticien du mysticisme, proche de Mircea Eliade et de Guenon ; un pratiquant de l’orthodoxie traditionaliste ; un fervent étudiant des théories du complot, des Templiers et du Saint Graal, et jusqu’à l’Arctogaia de Herman Wirth ; c’est un maître des outils aiguisés par Jean Baudrillard et Guy Debord ; mais avant tout, c’est un combattant dévoué pour la libération de l’humanité de l’étau de la tyrannie libérale du Nouvel Ordre Mondial dominé par les Américains, ou même de la tyrannie de Maya, la virtualité post-moderniste post-libérale – par des moyens politiques.

Comme Alain Soral et Alain de Benoist, il considère que la dichotomie gauche ou droite est obsolète. Ce qui compte, c’est la conformité ou la résistance au Nouvel Ordre Mondial. Douguine est pour la Résistance. À cette fin, il croise les idées politiques comme on croise des chiens de combat féroces. La foi, la tradition, la révolution, le nationalisme et le communisme sont les ingrédients de son hybridation. Il s’en faudrait de peu qu’il nous fasse découvrir en Chavez un prêtre de la Théologie de la Libération armé d’une bombe atomique et versé dans Heidegger.

Douguine s’est essayé à la politique radicale avec Edouard Limonov, le poète national-bolchevique, avec Jamal Hyder, le réformateur de l’Islam ; c’était un idéologue pour les Rouges-Bruns, comme on appelait une alliance de communistes et de nationalistes purs et durs dans la Russie des années 1990 ; maintenant, il chaperonne un petit mouvement eurasien.

Mais ce n’est pas un politicien par nature : comme Confucius, il préfère être un sage conseiller du souverain. En cela, il a aussi peu réussi que Confucius. Il a esquissé une idéologie pour Poutine ; à l’époque, Poutine utilisait ses mots mais en rejetant ses pensées. Douguine était très critique à l’égard de Poutine pour ses premières mesures bancales, mais il a tout de même soutenu le président lorsque les libéraux de Moscou ont commencé leur Fronde. Dans ses livres, il propose un plan pour le développement futur de sa patrie. Compte tenu de son influence, il est important d’apprendre de lui ; et encore plus si l’on se souvient que les Russes ont autrefois montré la voie à l’humanité, même si cette voie a fini par être désertée.

Intellectuellement curieux, Douguine a vérifié tous les concepts, toutes les idées de l’Est et de l’Ouest, même celles qui sont interdites et oubliées, tant qu’elles pouvaient servir la Résistance. Il a utilisé les idées communistes ainsi que celles des traditionalistes radicaux pour qui Hitler et Mussolini n’étaient pas assez radicaux. Il tisse la théologie, la politique et la métaphysique en une seule méta-narration. Son style est lucide et agréable.

La « Quatrième théorie politique », telle que publiée par Arktos, porte le même titre que l’un des livres les plus récents et les plus importants de Douguine, mais il s’agit d’un livre tout à fait différent ; il serait plus approprié de l’appeler Douguine Reader, ou Essential Douguine, car c’est un livre spécialement destiné à un lecteur occidental anglophone. C’est une bonne chose : en tant que personne qui écrit en russe et en anglais, je suis témoin qu’un texte de philosophie politique russe ne peut pas être rendu directement en anglais, car les cultures politiques sont trop éloignées. Tel quel, ce livre constitue un bon point de départ pour découvrir le penseur politique Douguine.

La Quatrième théorie politique du titre du livre s’oppose aux trois paradigmes (théories politiques) les plus importants du siècle dernier, à savoir le libéralisme, le marxisme (y compris le communisme et le socialisme) et le fascisme (y compris le national-socialisme). Au terme d’une lutte d’un siècle, le libéralisme a vaincu les deux autres, et a affirmé que son règne serait éternel (« Fin de l’histoire »). La Quatrième théorie (il s’agit plutôt d’un paradigme) est proposée pour le vaincre et l’enterrer, le libéralisme. Douguine ne présente pas une Quatrième Théorie toute faite pour supplanter les trois autres, mais indique plutôt quelques directions pour sa création et sa mise en œuvre pratique. Cette nouvelle théorie ne devrait pas expliquer le monde, mais le changer. Elle devrait inspirer une croisade contre le libéralisme centré sur l’Occident, comme la Seconde Guerre mondiale a été une croisade contre le nazisme. En d’autres termes, il ne s’agit pas tant d’une théorie que d’une doctrine de combat, un appel à reconstruire notre monde.

« L’ennemi est plus important que l’ami, choisissez-le soigneusement car ce choix influencera vos décisions », disait Carl Schmitt, le mentor de Douguine. L’ennemi n° 1 de Douguine est le libéralisme, qui, selon lui, est une forme de darwinisme social permettant aux plus riches de survivre et de s’épanouir, tandis que les autres souffrent et meurent spirituellement et physiquement.

Le libéralisme est le plus grand mal de notre époque en raison de son caractère inévitable, de son imposition sans choix depuis les années 1990 ; il est l’impasse et le destin à défier, selon Douguine. Le libéralisme et sa « liberté de » conduit à la désintégration de la société ; il « libère » l’homme de la famille, de l’Etat, du sexe, et même de son humanité. Selon Douguine, le libéralisme finira par supplanter l’homme par des cyborgs génétiquement modifiés.

Le quatrième paradigme devrait incorporer les meilleures caractéristiques de ses trois prédécesseurs et rejeter leurs défauts. Ainsi, le matérialisme historique ou la croyance en l’inévitabilité du progrès, l’économisme ou la croyance en la primauté de l’économie, l’anti-spiritualité et l’anti-ethnicité du marxisme devraient être rejetés, tandis que sa critique du capitalisme devrait être conservée, ainsi que le mythe fondateur du retour au Paradis perdu du travail créatif.

Douguine est prêt à considérer les bons points du fascisme et du national-socialisme, et c’est pour cette raison qu’il est parfois taxé de « nazi » par des critiques injustes, ce qui est une erreur, car il n’est absolument pas raciste. Dans ce livre, il prêche contre le racisme, non seulement contre le racisme biologique grossier du Troisième Reich, mais aussi contre la civilisation unipolaire raciste, le glamour et la mode racistes, le racisme culturel, voire l’exclusion raciste que développe le politiquement correct. En expurgeant la composante raciste du national-socialisme, cette théorie politique est rendue « sûre » et ses aspects positifs peuvent être pris en considération, dit-il. Parmi les aspects positifs, on trouve l’amour du peuple, du volk, un amour érotique des hommes et des femmes constituant le peuple, l’ethnocentrisme, l’acceptation de « l’ethnos dans son environnement » comme sujet de l’histoire.

Bien que la Quatrième Théorie soit brandie comme une arme contre le libéralisme, on peut y trouver des aspects positifs. Douguine approuve la liberté tout en rejetant l’individualisme. La liberté humaine – oui, dit-il, la liberté individuelle – non. Il soumet le concept des droits individuels à une critique cinglante : le libéralisme approuve les droits individuels parce qu’ils sont chétifs ; ce sont les droits d’un petit homme. La liberté humaine, c’est la liberté d’un grand homme, d’un peuple, et elle devrait être illimitée, dit-il.

Douguine s’efforce de remédier aux défauts du communisme et du national-socialisme, peut-être en croisant ces théories, se situant quelque part entre les frères Strasser et Ernst Niekisch anti-hitlériens d’un côté, et les nationaux-communistes de l’autre. Ce terrain de rencontre entre l’extrême gauche et l’extrême droite d’hier devrait être fertilisé par le mythe et la tradition, désécularisé et centré sur le Dasein, dans un premier temps.

Pourtant, il y a des caractéristiques de ces trois prédécesseurs qui ne sont pas acceptables pour Douguine, et tout d’abord la croyance dans le progrès et le développement linéaire. Un régulateur pour boule de feu, un dispositif qui empêche une machine à vapeur d’exploser en coupant l’alimentation en carburant au fur et à mesure qu’elle s’emballe, telle est la chose dont l’humanité a besoin pour ses entreprises. Au lieu d’un processus monotone, il devrait y avoir un processus circulaire, cyclique, ce que d’autres appelleraient un développement durable.

Douguine a l’intention de remédier à un profond problème ontologique d’aliénation et de négation de l’Être, selon les termes de Martin Heidegger, qui a dit que les Grecs anciens confondaient l’Être-en-soi (Sein) et l’expérience humaine de l’Être-dans-le-monde (Dasein), et que cette petite confusion, à la longue, a causé le progrès technique et a conduit au Néant. C’est ce que Douguine veut surmonter en faisant de l’Être-au-monde l’acteur le plus admirable de l’histoire. Pour les libéraux, le plus important, c’est l’individu ; pour les communistes, c’est une classe sociale ; pour les nazis, c’est une race ; pour les fascistes, c’est un État, et pour Douguine et son quatrième paradigme, c’est l’Être-au-monde. Ainsi, la nuit profonde de l’aliénation peut être transformée en un jour lumineux d’Être, dit Douguine.

Si les philosophies communiste et nationale-socialiste étaient fondées sur Hegel, la philosophie de Douguine, ainsi que celle de ses ennemis, les libéraux néoconservateurs de Leo Strauss, est fondée sur Heidegger. Un esprit contemporain a décrit la bataille de Stalingrad ainsi : « Les hégéliens de gauche combattent les hégéliens de droite ». Peut-être verrons-nous des Heideggeriens du peuple se battre contre des Heideggeriens élitistes ? …

Certaines des pensées géopolitiques de Douguine sont incluses dans le livre. C’est un ennemi de la globalisation, et il cherche une vie et un développement indépendants pour chacune des grandes régions : Europe, Amérique du Nord, Russie, Chine, etc. Il pense qu’il est important de libérer l’Europe du joug américain. Que l’Amérique soit libre de vivre comme elle l’entend au-delà de l’océan, mais qu’elle cesse de s’immiscer outre-mer et d’imposer son mode de vie aux autres.

En ce qui concerne la Russie, il considère sa patrie comme une base possible de résistance au Nouvel ordre Mondial, avec d’autres pays qui défient le diktat américain. Il ne pense pas que la Russie d’aujourd’hui soit prête à relever le grand défi, elle est encore évasive et hésitante, mais c’est ce que nous avons de mieux, dit-il. Son bouclier nucléaire peut défendre les premières pousses de nouvelles idées contre la justice brutale du shérif mondial.

La Quatrième théorie politique est un bon début pour transmettre les idées de Douguine au lecteur occidental. Après tout, même le rejet par Heidegger du nihilisme occidental est aussi une idée occidentale.

Israël Adam Shamir

un article publié en 2013

source : The Fourth Political Theory

via Entre la Plume et l’Enclume

"Mirotvorets"

Source : Le Blog d'Y. Daoudal. - Le 22/08/2022.

 

Ce nom est celui d’un organisme ukrainien fondé en 2014 et dirigé par un membre des services secrets ukrainiens. Il recense tous les « ennemis de l’Ukraine », donnant toutes les informations qu’il peut trouver sur chaque « ennemi » (parmi les derniers il y a Viktor Orban, Zoran Milanovic (le président croate) et… Henry Kissinger accusé de répandre la « propagande russe fasciste » et d’agir comme un « complice des crimes des autorités russes contre l’Ukraine et ses citoyens ». Sic.

L’importance de Mirotvorets (le Pacificateur, sic) est telle que tous les renseignements donnés dans ses fiches sont considérés comme des preuves par la « justice » ukrainienne si « l'ennemi » a le malheur de se retrouver devant elle.

En dehors du délire propre des services ukrainiens, les informations données sur les « ennemis » proviennent (ouvertement) de la CIA, du MI5 et de l'OTAN.

Ces informations vont jusqu’à donner l’adresse personnelle des « ennemis » : certains ont été tués dans les jours qui ont suivi la publication.

Quand un ennemi est tué, un tampon « Eliminé » est imprimé sur sa photo, et son nom est environné de flammes.

La dernière en date est Darya Douguine :

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On voit que sa fiche ne date que du 6 juillet, la source donnée est l’OTAN. Elle commence ainsi : « Propagande du fascisme russe et du nazisme. » Sic. « Complice des crimes des autorités russes contre l'Ukraine et ses citoyens », elle a été « liquidée par les services spéciaux de la Russie fasciste en raison de désaccords interspécifiques le 20/08/2022 ». Sic. Et bien sûr cette absurdité est reprise en boucle, au moins comme hypothèse, par les grands médias occidentaux. Puisque les Ukrainiens ont toujours raison et que les Russes sont, dans le meilleur des cas, des sauvages.

Des terroristes ukrainiens assassinent la fille du philosophe russe Alexandre Douguine

...par Dmitri Orlov - Le 22/08/2022.

 Sources : Club Orlov et The Saker francophone.

Le samedi 20 août 2022, dans le quartier Odintsov de Bolshaya Vyaz’ma, près de Moscou, une voiture piégée avec la charge placée sous le siège du conducteur a coûté la vie à la journaliste Darya Dugina, 29 ans, fille du philosophe et politologue russe Alexandre Dougine. La bombe a été placée par la citoyenne ukrainienne Natalya Vovk, née en 1979, qui était arrivée en Russie le 23 juillet avec sa fille Sofia Shaban. Elles avaient loué un appartement dans l’immeuble où vivait Douguine et l’avaient suivie dans une Mini Cooper, utilisant trois plaques d’immatriculation différentes : de Donetsk, du Kazakhstan et d’Ukraine. Le jour de l’attaque terroriste, Vovk et sa fille étaient présents au festival « Tradition » auquel participaient Alexandre Douguine et sa fille. Après avoir déclenché l’engin explosif, les deux femmes ont fui vers l’Estonie en passant par Pskov. Alexander Dougine suivait Darya dans une autre voiture et a été témoin de l’explosion. Il se trouve actuellement dans un hôpital, où il est traité pour un traumatisme psychologique. Lui et sa fille étaient très proches et travaillaient ensemble sur divers projets.

 

Bien que les médias occidentaux se soient empressés de qualifier Douguine de « conseiller de Poutine » ou de « nationaliste russe » ou de toute autre épithète insensée, il ne s’agit là que de la bêtise habituelle des médias occidentaux. Douguine est un philosophe et, étant plutôt controversé, il n’est en aucun cas proche du Kremlin. Il a produit une œuvre très impressionnante et ce n’est peut-être pas une bonne idée de la résumer en quelques phrases, mais je vais essayer.

Les spécificités de l’État russe sont liées au vaste paysage eurasiatique et sont indépendantes de l’ethnologie, de la religion, de l’économie ou de l’idéologie ; elles nécessitent, pour leur préservation, un seul dirigeant fort dont le pouvoir repose sur l’approbation d’une vaste majorité conservatrice, autonome et patriotique. Lorsque la Russie a bénéficié d’un tel leadership, notamment sous le Prince Vladimir [~915-1015], Ivan IV le Terrible [1530-1584], Pierre Ier le Grand [1672-1725], Joseph Staline et maintenant Vladimir Poutine, son royaume s’est rapidement étendu. Même sous des dirigeants moins grands, il s’est développé de manière constante parce que son modèle de gouvernance, avec un centre autoritaire sauvegardant les intérêts de communautés éloignées, grandes et petites, sans distinction d’ethnie, de langue ou de religion, a progressivement gagné des adhérents parmi les populations voisines sur la base du principe de complémentarité ethnique évidente. Les deux contre-exemples d’incompétence massive sont Mikhaïl Gorbatchev et Boris Eltsine, qui ont amené la Russie au bord de l’effondrement économique et de la dissolution politique. Après la fin du moment unipolaire de l’Amérique, il y a une dizaine d’années, la Russie n’a cessé d’étendre son influence et a d’excellentes chances de rejoindre les autres grandes nations d’Eurasie pour former un centre de pouvoir eurasien qui se débarrassera du fardeau du contrôle extérieur et de l’exploitation par les nations occidentales. Douguine considère Moscou comme la troisième Rome et l’héritier de l’Empire romain d’Orient et de l’Empire mongol. C’est un patriote russe mais le qualifier de nationaliste est une pure absurdité puisque la Russie n’est pas une nation mais une fédération de nombreuses nations.

Comme il semble habituel avec les Ukrainiens, l’acte odieux de l’assassinat de la fille de Douguine a été pour eux un acte puissamment autodestructeur. Avant cet événement, Douguine travaillait dans une relative obscurité et ses idées étaient connues dans des cercles plutôt étroits et considérées comme controversées. Mais aujourd’hui, son nom est partout et des dizaines de millions de personnes le recherchent et étudient son travail. Le martyre de sa fille l’a élevé, elle et lui, au rang de héros nationaux et leurs noms, ainsi que son œuvre, vivront à jamais.

Les Ukrainiens n’auraient guère pu faire plus pour faire avancer la cause de la souveraineté eurasienne et pour hâter la disparition de leur faux clan nationaliste mono-ethnique mort-né, contrôlé par l’étranger. L’assassinat de la fille d’un philosophe est un acte d’humiliation nationale ukrainienne et ses dirigeants, qui ont ordonné le meurtre, se vautreront désormais dans l’ignominie et la honte perpétuelles.

Dmitry Orlov

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Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.

Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

Derrière l’assassinat politique de Daria Douguine

par Manlio Dinucci - Le 23/08/2022.

L’attentat à Moscou, qui a provoqué la mort de la journaliste Daria Platonova (Daria Douguine), avait comme objectif principal son père Alexander Douguine, philosophe créateur de l’école moderne de géopolitique, chef du département de sociologie des relations internationales à l’Université  d’État Lomonossov de Moscou, fondateur du Mouvement international eurasiatique. Il ne s’agit pas simplement de l’acte criminel d’un individu ou d’un petit groupe, mais d’un délit politique programmé et opéré par les services secrets occidentaux, en particulier étasuniens et britanniques, sur la base de procédures bien établies.

Avant tout le choix de l’objectif. Dans son interview à Grandangolo en avril dernier, Alexander Douguine explique que l’opération militaire russe en Ukraine ne constitue pas seulement la réponse à l’escalade USA-OTAN, qui met en danger la sécurité de la Russie, mais la réponse au plan mondialiste de l’Occident pour conserver un monde unipolaire sous sa propre domination.

En alternative à l’agenda mondialiste, Douguine envisage la création d’un monde multipolaire, par un pacte historique planétaire de toutes les personnes de différentes cultures et traditions qui refusent l’agenda mondialiste. Il faut une alliance universelle contre les Soros, les Schwab, les Bill Gates et l’oligarchie libérale mondiale, qui menacent l’humanité avec leurs plans fous.

C’est dans ce cadre que s’insère le Mouvement international eurasiatique. La croissante intégration économique de l’Eurasie, qui encourage la résolution par la négociation des conflits et le dialogue inter culturel, contribue de façon concrète au passage du monde unipolaire au monde multipolaire que les États-Unis et les autres majeures puissances de l’Occident essaient par tous les moyens d’empêcher.

Daria Platonova – experte en relations internationales, éditorialiste et collaboratrice de chaînes télévisées – a collaboré a certaines éditions de Grandangolo et dans les mois qui viennent sa collaboration aurait dû prendre un caractère périodique. L’annonce de son assassinat nous a bouleversés mais pas réduits au silence. Daria restera avec nous sur Byoblu.

Manlio Dinucci

traduction Marie-Ange Patrizio

Vole comme un aigle, Daria Douguine.

par Pepe Escobar - Le 23/08/2022.

Daria Douguine va voler comme un aigle dans un ciel d’un autre monde.

Daria Douguine, 30 ans, fille d’Alexandre Douguine, une jeune femme intelligente, forte, pleine d’entrain et entreprenante, que j’ai rencontrée à Moscou et que j’ai eu l’honneur de chérir comme amie, a été brutalement assassinée.

En tant que jeune journaliste et analyste, on pouvait voir qu’elle se taillerait un chemin brillant vers une large reconnaissance et le respect (la voici sur le féminisme).

Il n’y a pas si longtemps, le FSB était directement engagé dans le démantèlement de tentatives d’assassinat, organisées par le SBU, contre des journalistes russes, comme dans le cas Olga Skabeïeva et de Vladimir Soloviev. Il est ahurissant que Douguine et sa famille n’aient pas été protégés par l’appareil de renseignement/sécurité russe.

Les faits essentiels de la tragédie ont déjà été établis. Un 4×4 Land Cruiser Prado, appartenant à Douguine et avec Daria au volant, a explosé sur une autoroute près du village de Bolshie Vyazyomy, à un peu plus de 20 km de Moscou.

Ils revenaient tous deux d’un festival familial, où Douguine avait prononcé un discours. À la dernière minute, Daria a pris le SUV et Douguine l’a suivie dans une autre voiture. Selon des témoins oculaires, il y a eu une explosion sous le SUV, qui a immédiatement été la proie des flammes et a heurté un bâtiment en bordure de route. Le corps de Daria a été brûlé au point d’être méconnaissable.

Le Comité d’enquête russe a rapidement établi que la bombe artisanale – environ 400 g de TNT, non encapsulée – avait été placée sous le plancher du 4×4, du côté du conducteur.

Les enquêteurs considèrent qu’il s’agit d’un attentat à la voiture piégée prémédité.

Ce que l’on ne sait pas encore, c’est si l’engin explosif était muni d’une minuterie ou si un individu à proximité a appuyé sur le bouton.

Ce que l’on sait déjà, c’est qu’Alexandre Douguine était une cible sur la liste de Myrotvorets. Myrotvorets est l’acronyme de Centre de recherche des signes de crimes contre la sécurité nationale de l’Ukraine. Il travaille aux côtés de l’OTAN pour recueillir des informations sur les « terroristes et séparatistes pro-russes ».

Denis Pouchiline, le chef de la RPD, n’a pas tardé à accuser « les terroristes du régime ukrainien » de l’assassinat de Daria. L’inestimable Maria Zakharova s’est montrée plus diplomate : Elle a déclaré que si la piste ukrainienne est confirmée, cela configurera une politique de terrorisme d’État déployée par Kiev.

Une guerre existentielle

Dans plusieurs essais – celui-ci étant sans doute le plus essentiel – Douguine avait largement fait comprendre l’énormité des enjeux. Il s’agit d’une guerre des idées. Et une guerre existentielle : La Russie contre l’Occident collectif dirigé par les États-Unis.

Le SBU, l’OTAN, ou très probablement le combo – étant donné que le SBU est commandé par la CIA et le MI6 – n’ont pas choisi d’attaquer Poutine, Lavrov, Patrouchev ou Choïgu. Ils ont ciblé un philosophe et ont fini par assassiner sa fille – ce qui rend la chose encore plus douloureuse. Ils ont attaqué un intellectuel qui formule des idées. Ce qui prouve une fois de plus que la culture de l’annulation occidentale se métastase en annulation de personne.

C’est bien beau que le ministère russe de la Défense soit sur le point de lancer la production de l’hypersonique M. Zircon, alors qu’il continue à produire de nombreux M. Kinjal. Ou que trois intercepteurs supersoniques Mig-31 aient été déployés à Kaliningrad, équipés de Kinjals et placés en service de combat 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Le problème, c’est que les règles ont changé et que le combo SBU/OTAN, confronté à une débâcle indescriptible dans le Donbass, fait monter en puissance le sabotage, le contre-espionnage et la contre-diversion.

Ils ont commencé par bombarder le territoire russe, se sont étendus autour du Donbass – comme dans la tentative de meurtre du maire de Marioupol, Konstantin Ivachtchenko ; ils ont même lancé des drones contre le QG de la flotte de la mer Noire à Sébastopol ; et maintenant – avec la tragédie de Daria Douguine – ils sont aux portes de Moscou.

La question n’est pas que tout ce qui précède ne soit pas pertinent pour modifier les faits sur le terrain imposés par l’opération militaire spéciale. Le fait est qu’une prochaine série d’opérations psychologiques sanglantes conçues pour un pur effet de relations publiques peut devenir extrêmement douloureuse pour l’opinion publique russe – qui exigera une punition dévastatrice.

Il est clair que Moscou et Saint-Pétersbourg sont désormais des cibles privilégiées. L’ISIS ukrainien est en marche. Bien entendu, leurs manipulateurs ont une vaste expérience en la matière, dans l’ensemble du monde Nord/Sud. Toutes les lignes rouges ont disparu.

L’arrivée de l’ISIS ukrainien

Le comédien cocaïnomane a dûment anticipé toute réaction russe, conformément au scénario de l’OTAN dont il est nourri quotidiennement : La Russie pourrait essayer de faire quelque chose de « particulièrement dégoûtant » la semaine prochaine.

Cela n’a rien à voir. La vraie question – brûlante – est de savoir dans quelle mesure le Kremlin et les services de renseignement russes réagiront lorsqu’il sera pleinement établi que le SBU et l’OTAN ont concocté le complot de Douguine. C’est le terrorisme de Kiev aux portes de Moscou. Cela signifie « ligne rouge » en rouge sang, et une réponse liée à la promesse réitérée, par Poutine lui-même, de frapper les « centres de décision ».

Ce sera une décision fatidique. Moscou n’est pas en guerre contre les marionnettes de Kiev, essentiellement – mais contre l’OTAN. Et vice-versa. Tous les paris sont ouverts sur la façon dont la tragédie de Daria Douguine pourrait finalement accélérer le calendrier russe, en termes de révision radicale de leur stratégie à long terme jusqu’à présent.

Moscou peut décapiter le racket de Kiev avec quelques cartes de visite hypersoniques. Mais c’est trop facile ; après, avec qui négocier l’avenir de l’Ukraine croupion ?

En revanche, ne rien faire, c’est accepter une invasion terroriste imminente et de facto de la Fédération de Russie : La tragédie de Daria Douguine sous stéroïdes.

Dans son avant-dernier message sur Telegram, Douguine a une fois de plus défini les enjeux. Voici les points essentiels à retenir.

Il appelle les dirigeants russes à des transformations « structurelles, idéologiques, personnelles, institutionnelles et stratégiques ».

S’appuyant sur les preuves – de la multiplication des attaques contre la Crimée aux tentatives de provoquer une catastrophe nucléaire à Zaporijia – il conclut à juste titre que la sphère de l’OTAN a « décidé de se tenir à l’autre bout jusqu’au bout ». On peut les comprendre : « La Russie a réellement (et ce n’est pas de la propagande) défié l’Occident en tant que civilisation ».

La conclusion est sans appel : « Nous devons donc aller jusqu’au bout ». Cela rejoint ce que Poutine lui-même a affirmé : « Nous n’avons pas encore vraiment commencé ». Douguine : « Maintenant, nous devons commencer ».

Douguine propose que le statu quo actuel autour de l’opération Z ne puisse pas durer plus de six mois. Il ne fait aucun doute que « les plaques tectoniques ont bougé ». Daria Douguine va voler comme un aigle dans un ciel d’un autre monde. La question est de savoir si sa tragédie deviendra le catalyseur qui propulsera l’ambiguïté stratégique de Poutine à un tout autre niveau.

Pepe Escobar

source : Strategic Culture Foundation

traduction Réseau International

Qui a tué Daria Douguine ?

par E. Michael Jones - Le 26/08/2022.

Dans un article paru dans la revue Unz en juillet, Philip Giraldi, agent de la CIA à la retraite, évoque une rencontre qu’il avait faite lors de ce qu’il appelle « une conférence anti-guerre » :

« Il y a cinq ans, j’ai écrit un article intitulé « Les juifs d’Amérique mènent les guerres d’Amérique ». Il s’est avéré être l’article le plus populaire que j’aie jamais écrit et j’en ai été récompensé en étant immédiatement licencié par le soi-disant magazine American Conservative, dont j’avais été un collaborateur régulier et très populaire pendant quatorze ans. Mon article commençait par la brève description d’une rencontre avec un partisan que j’avais rencontré peu de temps auparavant lors d’une conférence anti-guerre. Ce vieux monsieur m’a demandé : « Pourquoi personne ne parle-t-il jamais honnêtement du gorille de six cents livres qui se trouve dans la pièce ? Personne n’a mentionné Israël dans cette conférence, et nous savons tous que ce sont les juifs américains, avec tout leur argent et leur pouvoir, qui soutiennent chaque guerre au Moyen-Orient pour Netanyahou. Ne devrions-nous pas commencer à les interpeller et ne pas les laisser s’en tirer à bon compte ? »1

La conférence se tenait à Mashhad, en Iran, et le « vieux monsieur », même si je déteste l’admettre, c’était moi. Je suis peut-être âgé, mais je ne suis certainement pas un gentleman, passons. Ce que j’avais dit, c’est que nous devions briser ce que quelqu’un d’autre avait appelé le « tabou juif » si nous voulions être efficaces pour nous opposer aux forces qui entraînent l’Amérique dans une guerre après l’autre. Il y a trois raisons pour lesquelles Donald Trump a révoqué le JCPOA, autrement dit l’accord nucléaire avec l’Iran : « Sheldon Adelson, Bernard Marcus, et Paul Singer ». Trois riches juifs avaient pris en main la politique étrangère de l’Amérique, et pourtant nous étions contraints par les conventions du comportement bien élevé, autrement connues sous le nom de « tabou juif », de ne pas mentionner le fait qu’ils étaient juifs ou le fait qu’ils ruinaient la réputation internationale de l’Amérique en menant une politique étrangère dont le seul bénéficiaire était Israël. En Iran, il n’y avait pas de mal à critiquer les juifs tant qu’on les appelait Israéliens. Mais ce ne sont pas les Israéliens qui avaient persuadé Trump de révoquer l’accord nucléaire, ce sont les Juifs d’Amérique.

Alors que je faisais valoir mon point de vue, un écran de télévision géant en arrière-plan montrait des tireurs d’élite israéliens en temps réel tirant dans le dos des Palestiniens en fuite qui se retiraient du mur d’apartheid que les Israéliens avaient érigé pour les empêcher d’entrer dans leur propre pays. Ce ne sont pas tous les juifs qui sont en faute, disais-je. « Si tous les juifs étaient comme le rabbin David Weiss », le membre de Neturei Karta qui était assis à l’avant du podium quelque part entre Philip Giraldi et Nader Talebzadeh, « nous ne serions pas ici à discuter de ce problème. Mais la plupart des juifs ne se contentent pas comme lui de vivre dans leurs ghettos, ils ne sont heureux que lorsqu’ils s’approprient votre culture et la détruisent ».

Tout le monde n’était pas satisfait de ce que j’avais à dire. Miko Peled, fils du célèbre général israélien et fervent défenseur des droits des Palestiniens, a passé le reste de la journée à aller voir des gens comme Alison Weir et à faire pression pour que je sois expulsé de la conférence. Cela ne s’est pas produit parce que les Iraniens sont trop polis pour faire une chose pareille, mais aussi parce que de nombreuses personnes ont estimé que j’avais enfin dit ce qui devait être dit. Phil est venu me voir après la conférence et m’a remercié pour ma franchise. Il a ensuite mis ma suggestion en application dans un article qui expliquait clairement que les juifs étaient responsables non seulement des atrocités commises à l’époque, mais aussi de l’atrocité actuelle connue sous le nom de guerre en Ukraine. Mais ce-faisant, il a pu constater que quiconque critique les juifs n’échappe pas à la punition, mais aussi que ce genre de démarche ne va pas sans l’élévation subséquente de la conscience qui est la compagne constante de l’opposition au mal. L’American Conservative a été explicitement créé par Pat Buchanan et Taki pour servir de contrepoids nationaliste au néoconservatisme, mais il a lui aussi été coopté et il est désormais dirigé par l’opportuniste Rod Dreher, dont le principal travail consiste à s’assurer que le conservatisme, quel qu’il soit, ne menace pas les intérêts juifs.

Phil Giraldi n’a pas été le seul à me remercier pour ce que j’avais dit. Après la fin de la session, j’ai été approché par l’orateur principal de la journée, Alexander Douguine, le sociologue qui était une force motrice du nationalisme russe, qui avait parlé du monde multipolaire qui allait renaître tel un phénix des cendres de l’empire américain, et qui me remerciait maintenant pour mon intervention visant à briser le tabou des juifs.

Douguine allait apprendre la leçon que nous avions tous apprise en remettant en question le pouvoir juif, mais d’une manière bien plus horrible, lorsque sa fille a été assassinée le 20 août dans un attentat à la voiture piégée. Selon Andrey Krasnov, qui connaissait personnellement Daria Douguine, l’attentat visait Alexander, et non sa fille. « C’était le véhicule du père. Daria… a pris sa voiture aujourd’hui, tandis que Alexander est parti par un autre chemin. Il est revenu, et il était sur le lieu de la tragédie. D’après ce que j’ai compris, Alexander, ou probablement les deux, étaient la cible »2. Denis Pushilin, chef de la République populaire de Donetsk contrôlée par les Russes, a affirmé que Daria Douguine avait été tuée par le gouvernement ukrainien3Douguine avait déjà été désigné pour être assassiné par l’UDA, l’Armée des volontaires ukrainiens (Українська добровольча армія), une branche du Secteur droit nazi, mais cela remontait à plusieurs années.

Douguine avait donc brisé le tabou des juifs. Le 29 juin, Kevin MacDonald a publié sur le site Web d’Occidental Quarterly un article analysant la traduction anglaise d’un article de Douguine paru sur Katehon, un site Web antimondialiste et pro-russe, intitulé « La Cour suprême des États-Unis contre l’idéologie du progrès »4Comme moi, Douguine voyait dans l’arrêt Roe v. Wade (la décision de la Cour suprême de 1973 annulant toutes les lois interdisant l’avortement), une étape importante vers l’implantation de l’hégémonie juive sur la culture américaine. Dans le sillage de la décision de la Cour suprême annulant Roe v. Wade, Douguine a publié écrit un article brisant le tabou juif.

« Le tournant dans la culture américaine a eu lieu dans les années 1970 quand un nouveau groupe qui était « ethniquement juif mais imprégné de principes et de codes culturels européens ou russes soviétiques… a introduit une culture et une philosophie différentes aux États-Unis. Ils n’ont pas du tout compris ou accepté le pragmatisme américain, le considérant uniquement comme une toile de fond pour leur propre avancement. En d’autres termes, ils ont profité des opportunités américaines, mais n’avaient pas l’intention d’adopter une logique libertaire sans rapport avec toute allusion au totalitarisme. En réalité, ce sont ces élites étrangères qui ont détourné la vieille démocratie américaine. Ce sont elles qui ont pris la tête des structures mondialistes et qui ont progressivement pris le pouvoir aux États-Unis »5. Oui, voilà ce qu’écrivait Douguine.

En faisant cette affirmation, Douguine brisait le tabou des juifs. Cela était nécessaire pour établir le lien, autrement incompréhensible, entre l’avortement et les guerres de soutien à Israël, qui est caractéristique de ce que Douguine appelle la « Nouvelle Amérique », un groupe qui « insiste sur le fait que la liberté nécessite la violence contre ceux qui ne la comprennent pas assez bien. Ce qui signifie que la liberté doit avoir une interprétation normative et que c’est aux néo-libéraux eux-mêmes de déterminer comment et à quoi ils l’utilisent, et comment ils l’interprètent. L’ancien libéralisme est libertaire. Le nouveau est ouvertement totalitaire. La Cour suprême est en train de renverser la stratégie dictatoriale totalitaire des élites mondialistes néolibérales, qui agissent – un peu comme les bolcheviks en Russie – au nom de l’avenir. »

Dans la « nouvelle Amérique », vous êtes soit un tueur, soit un fœtus. Les tueurs bénéficient du privilège juif, mais les fœtus n’ont aucun droit devant la loi, comme les Américains l’ont appris après Charlottesville et les évènements du Capitole le 6 janvier. Selon la compréhension de Douguine de la « nouvelle Amérique », c’est-à-dire l’Amérique juive, « vous n’avez pas le droit de ne pas être un libéral. Si vous n’êtes pas un progressiste, vous êtes un nazi et devez être détruit. Tout doit être sacrifié au nom de la liberté, des LGBT+, des transgenres et de l’intelligence artificielle »6.

Selon cette idéologie essentiellement talmudique, si la mère a le droit de tuer son enfant, le gouvernement a le droit d’assassiner quiconque s’oppose au droit des oligarques d’interpréter la « clause mystère » du juge Kennedy – « Au cœur de la liberté se trouve le droit de définir son propre concept de l’existence, du sens, de l’univers et du mystère de la vie humaine » – comme bon leur semble. Une fois que Douguine a brisé le tabou juif, il devient clair qu’il n’est pas un libéral et qu’il a donc perdu le droit à la vie, tout comme des millions de fœtus pendant le règne de terreur juif qui a commencé en 1973 lorsque la Cour suprême a rendu l’arrêt Roe v. Wade [enfin aboli en mai 2022].

La seule question était de choisir le bon moyen de provoquer l’équivalent politique d’un avortement. Un mois avant que l’UDA ne bâcle l’assassinat de Douguine, tuant sa fille à la place, un jury fédéral de New York a condamné l’ancien officier de la CIA Joshua Schulte pour neuf chefs d’accusation en vertu de la loi sur l’espionnage, pour avoir fourni des informations au dossier Wikileaks connu sous le nom de Vault 7. L’une des révélations les plus importantes de Vault 7 était « la preuve que la CIA était capable de pirater les systèmes informatiques des voitures et pouvait prendre le contrôle d’un véhicule »7.

Cette révélation n’avait aucun rapport direct avec le meurtre de Daria Douguine, car le but de l’assassinat était de semer la terreur parmi la population russe dans son ensemble, ce qui nécessitait le maximum de publicité. La tentative d’assassinat de Douguine avait davantage en commun avec le bombardement ukrainien de la centrale nucléaire de Zaporijia, qui était une autre tentative de détourner l’attention du monde du fait que les Ukrainiens étaient en train de perdre la guerre.

Il s’agissait à Zaporijia d’une tentative désespérée pour déclencher l’article 5 de la charte de l’OTAN, en invoquant une attaque nucléaire russe contre des membres de l’OTAN comme prétexte pour faire mourir un autre groupe de goyim pour l’amour des discothèques gay, alors que les Russes sont en train de réduire les forces ukrainiennes en poussière.

Plus important encore, le but de la tuerie voulue par l’UDA était d’impressionner les Américains et de leur soutirer plus d’argent. À la suite de la mort de Daria Douguine, Joe Biden a envoyé 775 millions de dollars supplémentaires aux nazis ukrainiens dont le principal travail consiste à s’enrichir tout en défendant la discothèque gay.

Les révélations sur les capacités de piratage des voitures de la CIA ont été plus pertinentes pour une série d’accidents de voiture en Amérique. Le mercredi 3 août, deux semaines et demie avant la mort de Daria Douguine dans la voiture de son père, Jackie Walorski, représentante républicaine de l’Indiana aux États-Unis, est décédée lorsque sa voiture a fait une embardée inexplicable sur la trajectoire d’un SUV arrivant en sens inverse. Cet accident a effectivement décapité la direction républicaine du comté de St. Joseph, un groupe qui était motivé pour gagner des sièges dans un district démocrate notoirement corrompu en raison de la vague d’indignation contre l’administration Biden qui balayait l’État. Deux jours plus tard, le 5 août, Anne Heche est impliquée dans un accident de voiture qui lui coûtera la vie. Dans les deux cas, la voiture est devenue soudainement incontrôlable, dans le cas d’Anne Heche en accélérant à 100 mph et en s’écrasant contre une maison où elle a pris feu, blessant gravement Heche, qui est décédée à l’hôpital. Selon un rapport :

Anne Heche travaillait sur un film controversé pour la chaîne Lifetime, dans lequel elle jouait le rôle de la mère d’une adolescente victime de trafic sexuel, exposant le monde de la pédophilie. Le film intitulé « The Girl in Room 13 » est basé sur une histoire vraie pour faire la lumière sur la sombre industrie de la traite des êtres humains, qui représente 150 milliards de dollars, et ce film devrait être diffusé comme prévu le 17 septembre sur la chaîne Lifetime8.

Comme par malchance, Jackie Walorski était également déterminée à faire quelque chose contre la traite des enfants :

Dès son arrivée à Washington, DC, la représentante Jackie Walorski a commencé à coparrainer le H.R. 5135, le Human Trafficking Prevention, Intervention, and Recovery Act of 2014 et le H.R. 3530, le Justice for Victims of Trafficking Act of 2014. En tant que native de l’Ohio et victime d’abus sexuels, Anne Heche et la représentante de l’État voisin de l’Indiana, Jackie Walorski, auraient été en contact au cours de cette dernière année, faisant de la détresse causée par la traite des êtres humains et de l’esclavage sexuel leur priorité absolue. Et sur la base de ce fait essentiel et de ce point commun, ce n’est pas un hasard si, à deux jours d’intervalle, elles ont toutes deux été tuées dans des accidents de voiture bizarres à fort impact, ce qui suggère un acte criminel potentiel si leurs deux véhicules ont été piratés à distance9.

Le même article mentionne la mort du journaliste des Rolling Stone Michael Hastings en 2013 comme un autre exemple de mort par piratage de voiture :

Avant le prétendu « accident » de Hastings le 13 juin 2013, il avait communiqué à ses amis et confidents qu’il était convaincu que le FBI voulait l’interroger au sujet d’une histoire qui faisait l’effet d’une bombe et sur laquelle il travaillait à l’époque, révélant la criminalité de la CIA et exposant son nouveau directeur John Brennan. Un mois après la mort violente de Michael, une interception par WikiLeaks du contractant de la CIA Stratfor a révélé qu’il était vrai que Brennan, le chien d’attaque d’Obama, se livrait à une chasse aux sorcières en désignant et en punissant les journalistes qui révélaient trop de choses sur les criminels de la DC. La DARPA, l’organisme de recherche du ministère de la Défense, travaillait depuis des années sur l’accès au bouton d’arrêt d’urgence ou à l’accélération du cadran de vitesse par contrôle à distance de l’industrie automobile, désormais entièrement informatisée, grâce à une technologie de piratage10.

Le 11 octobre 2008, le nationaliste autrichien Jörg Haider est mort dans un accident de voiture remarquablement similaire à celui qui a tué Anne Heche lorsque sa VW Phaeton a accéléré dans un virage puis a quitté la route près de la ville de Klagenfurt, dans le sud du pays. Comme on pouvait s’y attendre, The Guardian a déclaré « qu’il n’y avait aucun signe d’acte criminel »11. En 2016, le Kopp Verlag a produit une vidéo intitulée « Attentat oder Unfall » qui examinait les circonstances encore inexpliquées de la mort de Haider et la suspicion qu’il avait été assassiné12. Dans une déclaration qui aurait pu être tirée de l’article de Douguine sur la Cour suprême américaine annulant l’arrêt Roe v. Wade, le modérateur a tiré la conclusion que les oligarques voulaient transmettre comme un avertissement aux Autrichiens. Haider était un nazi et « Fuer Neonazis gilt das Recht auf leben nicht »13. Les nazis n’ont pas le droit à la vie.

Le piratage de voitures est notoirement difficile à prouver, ce qui en fait une arme d’assassinat idéale. Le meurtre de Daria Douguine était évident, en comparaison, et le message que les oligarques voulaient nous transmettre est donc sans équivoque. Toute personne qui dérange l’agenda des oligarques peut être avortée car, comme l’a dit Douguine : « vous n’avez pas le droit de ne pas être un libéral. Si vous n’êtes pas un progressiste, vous êtes un nazi et vous devez être détruit. Tout doit être sacrifié au nom de la liberté, des LGBT+, des transgenres et de l’intelligence artificielle ». Lorsque Douguine a traité ces gens de bolcheviks, Kevin MacDonald a opiné :

Il est tentant de penser que Douguine établit ici un lien entre les attitudes autoritaires de type bolchevique et la surreprésentation juive dans la nouvelle élite américaine, étant donné qu’il a noté le rôle évident des juifs dans la nouvelle élite mondialiste qui domine l’Amérique, et qu’il est probablement conscient du rôle surdimensionné bien connu des juifs dans les premières décennies meurtrières et intensément autoritaires de l’URSS, avec ses promesses utopiques de créer le nouvel homme soviétique. Ce rôle très important des juifs dans les premières décennies de l’URSS a également été noté par Poutine et c’est vraisemblablement de notoriété publique parmi les intellectuels russes14.

Après que Douguine a prononcé son discours sur l’émergence d’un monde multipolaire, je n’étais pas d’accord, et je répétais que le fait même que des Russes et des Américains se trouvaient en Iran pour discuter de géopolitique en anglais était la preuve que ce méchant empire mondial que les Américains avaient établi était destiné à devenir aussi en quelque sorte le fondement d’une conscience mondiale que, Inshallah, Dieu utiliserait pour faire sortir le bien du mal. C’est toujours ce que je ressens, et mon espoir est que Daria Douguine ne soit pas morte en vain, car sa mort permettra à ce qui est « de notoriété publique parmi les intellectuels russes » de se répandre en Amérique et de briser le tabou juif.

Le 22 août, le Daily Mail a annoncé que le FSB russe, le successeur du KGB, affirmait que Douguinea avait été assassinée par une Ukrainienne du nom de Natalia Vovk, qui « est arrivée en Russie le 23 juillet avec sa fille Sophia Shaban, 12 ans, avant de conduire une Mini Cooper pour espionner Daria Douguine »15. La rapidité avec laquelle cette Natalia Vovk a été accusée la fait ressembler étrangement à un bouc émissaire. Ce sont les juifs qui ont enclenché cette guerre – Nuland, Blinken, Zelensky, Kholomoisky – qui ont tué Douguinea, et peu importe qui a appuyé sur la gâchette.

source : Entre la Plume et l’Enclume

 

  1. https://www.unz.com/how-jewish-is-the-war-against-russia
  2. https://www.dailymail.co.uk/ushome/index
  3. https://www.theguardian.com/2022/08/21/daughter-of-putin-ally-alexander-douguine-killed-in-car-bomb-in-moscow-reports
  4. https://www.theoccidentalobserver.net/2022/06/29/aleksandr-douguine-on-the-alien-substantially-jewish-elite-in-the-u-s-and-its-war-aginst-traditional-american-individualism
  5. https://www.theoccidentalobserver.net/2022/06/29/aleksandr-douguine-on-the-alien-substantially-jewish-elite-in-the-u-s-and-its-war-against-traditional-american-individualism
  6. https://www.theoccidentalobserver.net/2022/06/29/aleksandr-douguine-on-the-alien-substantially-jewish-elite-in-the-u-s-and-its-war-against-traditional-american-individualism
  7. https://covertactionmagazine.com/2022/08/16/former-cia-officer-joshua-schulte-faces-as-many-as-80-years-in-prison-after-being-convicted-on-nine-felony-accounts-for-providing-information-to-wikileaks
  8. https://thegovernmentrag.com/pedo-whistleblowers-hacked-whacked-to-death-by-highspeed-car-crashes-and-hanging-doorknobs
  9. https://thegovernmentrag.com/pedo-whistleblowers-hacked-whacked-to-death-by-highspeed-car-crashes-and-hanging-doorknobs
  10. https://thegovernmentrag.com/pedo-whistleblowers-hacked-whacked-to-death-by-highspeed-car-crashes-and-hanging-doorknobs
  11. https://www.theguardian.com/2008/08/11/austria-haider
  12. https://www.youtube.com/watch?v=-dlB_z4siuA
  13. https://www.youtube.com/watch?v=-dlB_z4siuA
  14. https://www.theoccidentalobserver.net/2022/06/29/aleksandr-douguine-on-the-alien-substantially-jewish-elite-in-the-u-s-and-its-war-against-traditional-american-individualism
  15. https://www.dailymail.co.uk/Putins-Rasputin-criticised-Vladimir-shortly-daughter-blown-up

Quel syndicat du crime a assassiné Daria Douguine ?

Source : RzO Interantional.
par Pepe Escobar - Le 02/09/2022.

L’assassinat odieux de Darya Douguine, ou la terreur aux portes de Moscou, n’est pas si résolu qu’il semble l’avoir été par le FSB en un peu plus de 24 heures.

Il est désormais établi que l’auteur principal de l’attentat, Natalia Vovk, membre du bataillon Azov, n’a pas agi seule mais avait un acolyte ukrainien, Bogdan Tsyganenko, qui a fourni de fausses plaques d’immatriculation pour la Mini Cooper qu’elle conduisait et a aidé à assembler une voiture piégée dans un garage loué dans le sud-ouest de Moscou.

Selon le FSB, Vovk a suivi la famille Douguine au festival Tradition et a fait exploser la voiture piégée par télécommande. Les seuls éléments manquants semblent être le moment où la bombe a été placée sous le 4×4 de Douguine, et par qui ; et si un assassinat transfrontalier ciblé aussi sophistiqué visait à la fois le père et la fille.

Comme le rappelle l’analyste géopolitique Manlio Dinucci, même le Los Angeles Times avait rendu public le fait que « depuis 2015, la CIA forme des agents de renseignement ukrainiens dans une installation secrète aux États-Unis ».

Les services secrets russes étaient plus que conscients de cette situation. En fait, dans une interview accordée aux médias italiens en décembre 2021, Daria Douguine elle-même, sur la base d’informations du FSB, a révélé : « ils avaient identifié 106 agents ukrainiens qui préparaient des attaques et des massacres dans 37 régions de Russie ».

Pourtant, aujourd’hui, un membre haut placé des services secrets russes – qui, pour des raisons évidentes, doit rester anonyme – a divulgué des informations qui, selon ses termes, « ajouteront une image complète à cet incident ».

Il va sans dire que ses supérieurs ne l’ont pas autorisé à en dire plus. Selon son analyse, « la tragédie a eu lieu dans la soirée. Dans les deux jours qui ont suivi, le FSB a partagé l’ensemble des données sur les personnes du SBU qui ont été impliquées dans l’incident. La majorité des gens pensent que c’était un meurtre politique. Il y a beaucoup de meurtres politiques en Ukraine, mais cette tragédie n’a aucune racine politique. Elle est en fait liée aux flux d’argent du crime organisé ».

La source affirme que « Daria faisait partie du mouvement patriotique et avait des contacts à Moscou et dans la région de Donetsk. Comme vous le savez, il y a un important flux d’argent vers le Donbass pour restaurer l’économie. Cet énorme flux d’argent constitue une incitation extrême à l’activité criminelle. Les organisations criminelles de Donetsk sont plus dangereuses que les autres car elles opèrent sur le territoire de guerre. Ainsi, quelqu’un avait peur que Daria compromette les systèmes de flux d’argent en rendant cela public ».

La source souligne que « Boris Nemtsov [un acteur clé des réformes libérales imposées à la Russie post-soviétique] a également été tué par un groupe criminel organisé qui craignait qu’il ne compromette certains flux financiers en les rendant publics, alors qu’il était un homme politique assez puissant. Il en va de même pour [la journaliste] Anna Politkovkaïa. Elle a reçu 900 000 dollars en espèces au bureau électoral de Chubais pendant les jours d’élection, dans un but politique. Mais d’autres gars le savaient et ont pris le sac. Elle a été tuée ».

Cui bono ?

Divulgation : Je tiens à mon amitié avec Alexandre Douguine – nous nous sommes rencontrés en personne en Iran, au Liban et en Russie : un intellectuel imposant et un esprit extrêmement sensible, à des lustres du stéréotype grossier du « cerveau de Poutine » ou pire, du « Raspoutine de Poutine » que lui ont collé les spécimens de sous-zoologie des médias occidentaux. Sa vision de l’eurasisme devrait avoir le mérite d’une ample discussion intellectuelle, d’un véritable dialogue des civilisations. Mais il est évident que l’incarnation actuelle de l’Occident collectif n’a pas la sophistication nécessaire pour s’engager dans un vrai débat. Donc il a été diabolisé jusqu’à la fin des temps.

Daria, que j’ai eu l’honneur de rencontrer à Moscou, était une jeune étoile brillante à la personnalité exubérante, diplômée en histoire de la philosophie à l’université de Moscou : ses principales recherches portaient sur la philosophie politique du néoplatonisme tardif. Évidemment, cela n’avait rien à voir avec le profil d’un agent impitoyable capable de « compromettre » des flux financiers. Elle ne semblait pas comprendre la finance, et encore moins les opérations financières « sombres ». Ce qu’elle a compris, c’est que le champ de bataille ukrainien reflétait un choc des civilisations plus grand que nature : le mondialisme contre l’eurasisme.

Pour en revenir aux affirmations de l’agent des services secrets russes, elles ne peuvent pas être simplement rejetées. Par exemple, à l’époque, il a présenté la version définitive de l’attentat contre le Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire.

Comme il l’a indiqué par courriel à un public choisi :

« La destruction du navire amiral de la flotte était prévue comme une tâche stratégique. Par conséquent, l’opération de livraison du PKR [missile antinavire] à Odessa s’est déroulée dans le plus grand secret et sous le couvert de la guerre électronique. Pour « tuer » le croiseur, ils ont choisi le PKR, mais pas le Neptune, comme le prétend la propagande ukrainienne, mais le NSM PKR de cinquième génération (Naval Strike Missile, portée de destruction de 185 km, développé par la Norvège et les États-Unis). Le NSM est capable d’atteindre la cible le long d’une route programmée grâce à l’INS ajusté par GPS, de trouver la cible de manière indépendante en volant jusqu’à elle à une altitude de 3-5 mètres. Lorsqu’il atteint la cible, le NSM manœuvre et émet des interférences électroniques. Un imageur thermique très sensible est utilisé comme système d’autoguidage, qui détermine indépendamment les endroits les plus vulnérables du navire cible. Une installation stationnaire de conteneurs livrée secrètement à l’Ukraine a été utilisée comme lanceur. Ainsi, après les dommages subis par le croiseur Moskva, qui ont entraîné son inondation (…) la flotte de la mer Noire ne dispose malheureusement plus d’un seul navire équipé d’un système de missiles antiaériens à longue portée. Mais tout ne va pas si mal. Un radar à trois bandes ‘Sky-M’ est situé en Crimée, qui est capable de suivre toutes les cibles aériennes à une distance allant jusqu’à 600 km ».

Donc voilà. L’attaque du Moskva était une opération de l’OTAN, commandée par les États-Unis. Le ministère russe de la Défense le sait – et les Américains savent qu’ils le savent. La riposte viendra – au moment et à l’endroit choisis par Moscou.

Il en sera de même pour la réponse à l’assassinat de Daria Douguine. En l’état actuel des choses, nous avons 3 hypothèses.

1. La version officielle du FSB, qui pointe vers le SBU de Kiev. Le FSB ne révèle manifestement qu’une partie de ce qu’il sait.

2. L’agent de renseignement russe de haut niveau qui pointe vers le crime organisé.

3. Les suspects sionistes habituels – qui détestent Douguine pour son anti-mondialisme farouche : ce qui indiquerait une opération du Mossad, qui, à bien des égards, dispose d’informations locales bien plus qualifiées en Russie que la CIA et le MI6.

Une quatrième hypothèse serait celle d’une tempête parfaite : une confluence d’intérêts de tous les syndicats du crime organisés susmentionnés. Une fois encore, pour faire appel à la culture pop américaine hégémonique, et pour emprunter à « Twin Peaks » : « Les hiboux ne sont pas ce qu’ils semblent être ». Les opérations secrètes peuvent également se révéler beaucoup plus sombres que ce qu’elles semblent être.

Pepe Escobar

source : Strategic Culture Foundation

traduction Réseau International

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