Deux journalistes ont été expulsés d’une
conférence de presse du département d’État jeudi pour avoir posé des questions gênantes sur Gaza. L’un d’entre eux, Sam Husseini, a été physiquement emmené par la sécurité alors
qu’il demandait pourquoi le secrétaire d’État Antony Blinken n’est pas à La Haye pour ses crimes de guerre.
Max Blumenthal, de The Grayzone, a
également été contraint de
partir alors qu’il demandait à Blinken pourquoi il avait permis que des centaines de journalistes soient assassinés à Gaza, déclarant au porte-parole du département d’État, Matt
Miller, qu’il avait «assisté en souriant à
un génocide».
Husseini a ensuite été expulsé de force pour avoir posé des questions sur Gaza, sur le programme nucléaire d’Israël et sur la directive Hannibal. Blinken a
dit à Husseini de «respecter le
processus», ce à quoi Husseini a répondu : «Respecter le
processus ? Respecter le processus ? Alors que tout le monde, d’Amnesty International à la CIJ, affirme qu’Israël se livre au génocide et à l’extermination, vous me dites de respecter le
processus ? C’est criminel ! Pourquoi n’êtes-vous pas à La Haye ?».
La classe politico-médiatique occidentale exprime son indignation face à cet incident, non pas parce que des journalistes ont été malmenés pour avoir posé des
questions critiques à leur gouvernement, mais parce que ces journalistes ont posé des questions critiques.
Les têtes parlantes de CNNont décrit
les journalistes interrogeant les représentants du gouvernement comme un «chahut d’activistes»,
exprimant d’abord leur étonnement quant à la manière dont ces «activistes» ont pu pénétrer dans une salle de presse destinée aux journalistes accrédités (Blumenthal et Husseini sont en fait des
membres de la presse qui assistent souvent aux points de presse du département d’État).
Aaron David Miller, monstre du marais du département d’État depuis longtemps, a tweeté à propos de l’échange : «En 27 ans à l’État, je n’ai
jamais vu une situation où un secrétaire d’État – un homme bienveillant et compatissant – est chahuté dans son propre bâtiment par un trublion qui hurle «Pourquoi n’êtes-vous pas à La Haye».
C’est le comble de la civilité et du discours».
C’est le libéralisme occidental en un mot. Le problème n’est pas le génocide, le problème est que les gens ne sont pas suffisamment polis à propos du génocide. Les
responsables occidentaux qui se sentent dérangés et insultés sont une plus grande préocuppation que les enfants déchiquetés et brûlés par les explosifs de l’armée américaine.
La question de Husseini est intéressante. Pourquoi Blinken n’est-il
pas à La Haye ? Pourquoi n’a-t-il
pas été traduit en justice pour avoir facilité la famine, la maladie et les massacres quotidiens qu’il a aidé Israël à infliger aux civils de Gaza au cours des 15 derniers mois
? Et surtout, pourquoi semble-t-il acquis qu’il ne le fera jamais ?
Il s’agit après tout d’un «ordre international fondé sur des règles», n’est-ce pas ? Lorsque les principales organisations de défense des droits de l’homme
affirment que des atrocités génocidaires sont commises avec la complicité du gouvernement qui prétend faire respecter cet ordre, certaines répercussions juridiques devraient être considérées
comme au moins possibles, n’est-ce pas ?
Et pourtant, nous savons tous que cela ne se produira pas dans un avenir prévisible. Nous savons tous que tant que l’empire américain existera tel qu’il existe,
Tony Blinken et Matt Miller jouiront d’une vie libre et prospère après leur passage dans l’administration Biden.
En effet, le «droit international» n’existe que dans la mesure où il peut être appliqué. Si une superpuissance ne veut pas que ses laquais soient traduits devant
des tribunaux de crimes de guerre aux Pays-Bas, elle ne le fera pas, car dans l’état actuel des choses, personne ne fera la guerre à l’empire américain pour mettre Tony Blinken derrière les
barreaux. Ni George W. Bush, Dick Cheney, Barack Obama ou Hillary Clinton, d’ailleurs.
Tant que l’empire américain existera, aucun de ces monstres n’aura à répondre de ses actes devant la justice. Ils poursuivront leur carrière lucrative dans des
groupes de réflexion ou comme lobbyistes jusqu’à ce qu’une autre administration démocrate fasse à nouveau appel à leurs services – ou, dans le cas de Biden, jouiront d’une retraite confortable
jusqu’à une mort paisible entourés des membres de leur famille, dans le plus grand luxe.
Tant que l’empire n’aura pas été démantelé, le monde ne connaîtra jamais la justice. Ces créatures du marais pourront se frayer un chemin à travers les portes
tournantes entre le gouvernement officiel de Washington et son gouvernement officieux, tout en assassinant, déplaçant et tourmentant autant d’innocents qu’ils le souhaitent, en toute
impunité.
D’une manière ou d’une autre, le massacre de Gaza prendra fin à un moment ou à un autre. Et tant que la structure de pouvoir centralisée aux États-Unis dominera
notre monde, il n’y aura pas de conséquences significatives. Il sera classé dans les livres d’histoire et les propagandistes nous entraîneront dans le prochain spectacle d’horreur impérial. Il y
aura d’autres Gaza à l’avenir, peut-être supervisés par d’autres Tony Blinken ou peut-être par les mêmes, et ils continueront à se produire tant que cet empire meurtrier restera debout.
Ce monde pourra connaître la justice lorsqu’il trouvera le moyen de mettre fin à l’empire américain. D’ici là, le monde sera gouverné par des tyrans qui font
exactement ce qu’ils veulent, et quiconque les remet en question sera expulsé de la salle par toute la force nécessaire.
Sur les réseaux sociaux circulent un extrait, consacré à Gaza, de l’intervention d’Aymeric Caron au Zawa Show, peu avant Noël. Sortant de ses combats habituels, l’écologiste antispéciste affirme
que les prises de positions sur Gaza permettent de passer au crible les personnalités politiques. Comment ne pas lui donner raison? La classe politique française, les médias, l’establishment,
sont en train d’imploser sur la question de Gaza et créent des convergences inattendues, comme à l’époque de la Résistance. On n’est plus dans les signaux faibles. Quand nous vous parlons de la
dette, de l’agonie du macronisme ou de la nécessité de désOTANiser la France, nous vous parlons du même sujet.
J’avoue bien volontiers que je ne m’inscrirais pas spontanément au Zawa Show. Mais comment ne pas adhérer
aux propos tenus par Aymeric Caron sur Gaza ?
En réalité, ce qu’il dit à la gauche, à laquelle il s’adresse, on peut aussi le dire depuis la droite !
La droite est devenue aussi peu crédible que la gauche concernant Gaza
Qui vient nous parler de la France, de la nation, de fidélité au passé, de transmission et s’est tu depuis un an sur le génocide en direct des Palestiniens n’a plus
aucune crédibilité.
Qui vient nous parler de libre entreprise, de capitalisme, d’économie de marché et soutient Israël, l’une des économies les plus militarisées de la planète – et les
plus dépendantes, aussi, à la subvention extérieure, se couvre de ridicule.
Qui vient nous parler de défendre la famille, d’investir dans l’éducation et est resté insensible aux familles déchiquetées, aux écoles et aux universités
bombardées, ne peut pas être pris au sérieux.
Qui vient nous parler de combat pour les valeurs, du passé chrétien de la France, de patrimoine et n’a rien dit pour dénoncer la destruction du territoire de Gaza,
la dévastation de la Terre Sainte, a un comportement qui confine à l’imposture.
Qui prendra au sérieux désormais ceux qui prétendent faire de l’immigration leur obsession et défendent la colonisation des territoires palestiniens par des Juifs
israéliens? Qui peut s’effrayer d’un hypothétique « grand remplacement en France » tout en faisant l’éloge du grand remplacement bien réel, lui, des Palestiniens par les juifs
israéliens ?
Ces convergences inattendues
C’est le propre des périodes de bouleversement historique: elles créent des convergences inattendues, sinon improbables.
Qui aurait dit, il y a quelques années, que je me retrouverais dans des propos tenus par l’écologiste antispéciste Caron?
Comment se fait-il que presque aucun notable chrétien de France n’ait dit ce qu’explique Rima Hassan dans un THREAD limpide consacré aux chrétiens palestiniens
?
Ne soyons ni aveugles ni naïfs
Ne soyons pas naïfs. Un jour, les clivages reprendront le dessus. Et l’une des caractéristiques de la gauche, c’est sa difficulté à faire de la place aux gens de
droite. Je me souviens de la campagne de Jean-Pierre Chevènement pour la présidentielle de 2002: ses soutiens historiques du CERES et du MRC n’étaient pas spécialement accueillant. Et, aussi
ouvert était-il, le candidat n’avait pas la poigne pour imposer que les deux flotteurs du catamaran aient le même poids.
Mais ne soyons pas aveugles non plus. Nous sommes dans une de ces périodes historiques où les forces politiques traditionnelles implosent.
Prenez la mesure du nombre de gens qui écoutent Caron, le soir de l’événement et, depuis, sur tous les canaux possibles.
Regardons ce qui va se passer à gauche, ce qui s’y passe déjà, sous l’impulsion de tous ceux qui ont osé parler sur le génocide de Gaza depuis quatorze mois.
A droite aussi, il faut passer au crible: il n’y aura rien à attendre d’un personnel politique qui ne s’est pas dressé, au moment décisif, pour défendre
l’essentiel.
Mais pourquoi faire cette fixation sur Gaza et sur le Proche-Orient, diront certains? A-t-on entendu la gauche sur les Arméniens du Haut-Karabakh? Et la Guerre
d’Ukraine? N’y a-t-il pas des conflits ailleurs dans le monde etc….?
Bien entendu, ce qui se passe à Gaza n’est qu’un aboutissement? Moi aussi j’aurais aimé que l’on s’émût autant, à l’époque, sur les enfants mourant de faim et de
manque de soins en Irak dans les années 1990! Que l’on parlât plus des atrocités de la Guerre de Libye, de la première phase de la Guerre de Syrie….Mais constatons que la prise de conscience se
produit maintenant, en Terre Sainte, dans le pays vers où regardent les trois descendances d’Abraham, la chrétienne, la juive et la musulmane.
Ce qui se joue à Gaza est essentiel. Et quand j’entends Aymeric Caron, j’aimerais bien que la droite, aussi, soit au rendez-vous.
La réélection de Trump redistribue les cartes
par Thierry Meyssan
Nous traversons un des rares moments où les grandes puissances changent toutes en même temps de politique. Attention à ne pas se tromper : Ceux qui ratent le train devront
attendre le prochain. La réélection de Donald Trump, malgré la campagne de la quasi totalité des intellectuels occidentaux contre lui, redistribue les cartes.
RÉSEAU VOLTAIRE | PARIS (FRANCE) |12 NOVEMBRE 2024
Vladimir Poutine et Donald Trump, tous deux réélus avec un fort soutien populaire, ne tarderont pas à se
rencontrer. Ils discutent déjà par envoyés spéciaux interposés. Ils reprennent leur ancienne relation, sauf que désormais, la Russie est plus forte militairement que les
États-Unis.
Les relations internationales changent extrêmement vite sur plusieurs fronts à la fois.
Les deux dernières semaines, nous avons montré que l’Iran avait abandonné son idéal révolutionnaire et s’était éloigné de ses alliés sunnites du Hamas et du
Jihad islamique, et même chiites du Hezbollah libanais, d’Hachd al-Chaabi iraquien et d’Ansar Allah yéménite [1]. Ces points sont largement confirmés par
la réunion au cours de laquelle Hassan Nasrallah fut assassiné par les FDI « grâce » à des informations iraniennes, les déclarations confuses de l’ayatollah Ali Sistani en Iraq, et
les mesures prises pour prévenir l’assassinat d’Abdel Malek al-Houthi au Yémen [2].
Puis, nous avons montré que les BRICS, au sommet de Kazan, ont affirmé leur attachement au droit international contre « l’ordre fondé sur des règles »
des anglo-saxons [3].
Cette semaine, la victoire écrasante de Donald Trump aux élections états-uniennes marque le triomphe des jacksoniens sur les démocrates, mais aussi sur les
républicains, bien que Trump ait été soutenu par leur parti. Il devrait s’ensuivre que les États-Unis cesseront leurs guerres en Ukraine et au Moyen-Orient au profit d’une guerre commerciale
généralisée.
Sur le continent européen, nous avons assisté au Royaume-Uni à la chute de Rishi Sunak et à son
remplacement par un membre de la Commission trilatérale (c’est-à-dire un soutien des intérêts patronaux US), Keir Starmer. Nous nous attendons, en Allemagne, à la chute du chancelier Olaf
Scholz et, en France, à celle du Premier ministre Michel Barnier, sans savoir qui les remplacera.
En Occident, ces évènements ont partout le même sens : l’idéologie néo-conservatrice et la religion woke sont condamnées au profit de la défense des
nations. Il s’agit d’une révolte des classes moyennes. Celles-ci, qui ne sont pas xénophobes, n’acceptent plus d’être sacrifiées, au nom de la spécialisation du monde imposée par la
globalisation anglo-saxonnes.
D’une manière générale, on se dirige, dans les prochaines années, vers l’abandon aussi bien de la volonté impérialiste des Anglo-Saxons que de celle,
anti-impérialiste, de l’Iran. Simultanément, on devrait assister à un renforcement du droit international, bien qu’il ne soit pas reconnu par les jacksoniens. Ceux-ci admettent cependant, en
matière commerciale, l’importance des signatures. Il est probable que Washington poussera l’Initiative des trois mers en Europe centrale après avoir contraint l’Ukraine à reconnaître sa
défaite face à la Russie. Il s’en suivra une montée de la Pologne au détriment de l’Allemagne et un affaiblissement de l’Union européenne. Les États-Unis et les BRICS se rejoindront sur la
nécessité de coopérer, mais s’affronteront autour du statut de référence du dollar.
Ces modifications importantes nous sont encore masquées parce que nous ne comprenons pas la manière dont réfléchissent chacun de ces acteurs. Nous interprétons
à tort ce qu’ils disent et ce qu’ils font en fonction de leur place dans l’ancien monde.
Nous sommes particulièrement aveugles vis-à-vis des États-Unis que nous persistons à considérer comme nos maîtres. Nous ne connaissons que la doxa
néo-conservatrice et nous imaginons que les États-Unis pensent de cette manière alors qu’ils viennent de s’affranchir de leur férule.
L’élection, ou plutôt la réélection, de Donald Trump, sa victoire écrasante pour la Maison-Blanche comme pour le Congrès, marque la révolte des classes moyennes
US contre les intellectuels occidentaux qui s’étaient tous ligués contre lui.
Rappelons que Donald Trump, alors qu’il était promoteur immobilier à New York, fut la première personnalité, le 11 septembre 2001 dans l’après-midi, à remettre
en cause la version officielle des attentats prétendument islamistes. Par la suite, il finança, au sein du Tea Party, la contestation de la légitimité du président Barack Obama. Enfin, il
s’empara du Parti républicain malgré la résistance de l’ancien vice-président Dick Cheney (qui était membre du « gouvernement de continuité » [continuity government], de ce que Trump a désigné comme « l’État profond » [Deep State]). Il fit campagne
d’une manière nouvelle en se fondant sur l’observation des réseaux sociaux et en répondant de manière symbolique aux attentes des classes moyennes. Dès son élection et avant même qu’il ne
siège à la Maison-Blanche, le Parti démocrate lança une campagne mondiale de diffamation contre lui [4]. Durant tout son mandat, il dut affronter ses
propres collaborateurs qui n’hésitèrent pas à lui mentir et à faire le contraire de ce qu’il leur ordonnait, puis à s’en vanter. Cependant, il parvint, seul contre tous, à interrompre la
« guerre sans fin » au Moyen-Orient et le soutien militaire et financier de la CIA à Al-Qaeda et à Daesh.
Au contraire, Joe Biden composa son équipe à partir du personnel du Center for Strategic and international Studies (CSIS), du Center for a New American
Security (CNAS), de la Rand Corporation, et de General Dynamics, Raytheon, Northrop Grumman et Lockheed Martin. Il relança les guerres au Moyen-Orient, puis en débuta une nouvelle en
Ukraine.
Nous ignorons si Donald Trump tentera de poursuivre durant son second mandat ce qu’il avait entrepris durant le premier. Il connaît désormais les chausse-trapes
de Washington et a composé une équipe dont il était dépourvu la première fois. La seule inconnue est de savoir ce qu’il a dû concéder pour pouvoir vaincre cette fois. Sa politique au
Moyen-Orient a consisté à remplacer la guerre par le commerce avec les accords d’Abraham. Elle a été mal comprise car son gendre, Jared Kushner, qui avait été chargé de les mettre en œuvre,
est profondément raciste. Il avait aussi transféré l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, laissant entendre que celle-ci était la capitale du seul État juif. Durant sa campagne,
il a accepté des dons considérables de la veuve de Sheldon Adelson, un soutien inconditionnel des « sionistes révisionnistes ». Nul ne sait s’il s’est engagé à soutenir en retour
l’État d’Israël ou le projet colonial de Vladimir Jabotinsky.
La victoire de Donald Trump ne mettra pas fin aux affrontements, mais les déplacera du champ de bataille militaire vers celui de l’économie. Attention, pour
analyser sa politique, les catégories politiques avec lesquelles nous réfléchissons depuis le XVIII° siècle s’avéreront inopérantes. Il n’entend pas choisir entre le protectionnisme et le
libre-échange, mais entre des secteurs économiques : les produits qu’il défendra avec des droits de douanes parce qu’ils ne seront pas capables de rivaliser avec ceux de ses
concurrents, et les produits qui sont capables d’inonder le marché global. Donald Trump n’est pas l’ami de tous les entrepreneurs, bien loin de là. Il s’oppose à ceux qui vivent au
crochet de l’État en lui vendant de mauvais produits comme le fait le complexe militaro-industriel états-unien depuis trente ans. Les notions de droite et de gauche, d’interventionniste
et d’isolationniste sont toutes aussi obsolètes. Ce qui se joue aujourd’hui est d’une autre nature.
Bien que la Russie n’ait jamais attaqué l’Occident au cours de son histoire séculaire et qu’elle ait au contraire toujours été désireuse de coopérer avec
lui, elle a toutefois dû se défendre contre des attaques occidentales à plusieurs reprises : par l’Ordre de Livonie en 1240-1242, par la Suède en 1708-1709, par la France en 1812, par
l’Allemagne en 1914-1918 et en 1941-1945, par l’Ukraine par procuration des États-Unis en 2022 jusqu’à aujourd’hui. En effet, les puissances occidentales voyaient et/ou considèrent la
Russie comme une superpuissance compétitive. Depuis l’industrialisation, on s’est également rendu compte que la Russie possédait d’innombrables matières premières en quantités
gigantesques. Ainsi, les puissances occidentales voulaient et veulent toujours avoir accès aux incommensurables ressources minérales de la Russie, car elles sont nécessaires à leur
industrie.
Pour ce faire, l’Occident emploie toujours une stratégie de balkanisation de la Russie. Cet article donne un aperçu des différentes tentatives occidentales
visant à diviser la Russie en une multitude de petits États sans pouvoir et, par conséquent, facilement dominables.
1916-1918 : la première tentative
allemande
La stratégie occidentale de démembrement de la Russie et de pillage de ses ressources a été lancée par l’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale. En
avril 1916, la Ligue des nationalités allogènes de Russie est fondée à Lausanne. Le statut de neutralité de la Suisse donne à la Ligue l’apparence d’un non-alignement pendant la Première
Guerre mondiale qui était en cours. Financée par le ministère allemand des affaires étrangères, la Ligue a pour objectif la destruction de la Russie tsariste par la création de mouvements
séparatistes. Ceux-ci étaient censés «libérer» les peuples de Russie. Pour conserver l’apparence de la neutralité, la Ligue cherche à obtenir le soutien des Alliés, des États
centraux1 et
des États neutres. Avec le traité de Brest-Litovsk du 3 mars 1918 entre les pays du centre et l’URSS nouvellement créée, l’Allemagne acquiert une série d’États satellites à sa frontière
orientale (États baltes, Pologne, Ukraine et Finlande). Ces États satellites dépendent économiquement de l’Allemagne et sont contraints de lui fournir des matières premières. À la suite
de ce traité, la Russie a perdu environ un tiers de ses terres agricoles, plus de la moitié de son industrie et la grande majorité de ses mines de charbon. Lorsque l’Allemagne elle-même
s’est effondrée en novembre 1918, elle a immédiatement perdu tous ces acquis.
1918-1939 : Le prométhéisme et la
stratégie d’Intermarium de la Pologne
Toujours en 1918, Jozef Pilsudski, le fondateur de la Pologne nouvellement rétablie, a lancé le prométhéisme. Ce projet visait également à balkaniser la
Russie – désormais sous la forme de l’URSS – en soutenant les mouvements séparatistes parmi les peuples non russes de l’URSS. Pilsudski lui-même avait choisi le nom de «prométhéisme» en
référence au Titan Prométhée de la mythologie grecque. Prométhée a volé le feu aux dieux et l’a donné aux humains. Pour cela, il a été puni pour l’éternité par Zeus. par analogie,
Pilsudski voyait la Pologne comme le Christ des peuples : de même que Jésus-Christ a apporté la lumière aux hommes, le peuple polonais apporterait la lumière aux peuples non russes qui –
du moins selon la Pologne – étaient «opprimés» par l’URSS.
Le prométhéisme repose donc sur l’idée arrogante et méprisante que la petite Pologne est le leader naturel de l’Europe centrale et orientale, ce qui est une
utopie compte tenu des capacités économiques et militaires limitées de la Pologne. Alors que l’ancien Commonwealth polono-lituanien (1569-1795) était territorialement le plus grand pays
d’Europe, il s’agissait politiquement d’un État bi-confédéral très faible, impuissant et divisé à l’intérieur, État qui n’a pu exister que parce que le Brandebourg-Prusse, la
Moscovie-Russie et l’Empire des Habsbourg étaient de petits États à l’époque. Une fois que ces trois États sont devenus des superpuissances, le Commonwealth polono-lituanien a disparu de
la carte assez rapidement. Néanmoins, Pilsudski voyait en la Pologne une superpuissance potentielle capable de dominer les autres nations «inférieures». C’est d’ailleurs exactement ce que
le prométhéisme reprochait à l’URSS. La Pologne devait donc mobiliser et soutenir les nombreux peuples non russes de l’URSS afin de devenir elle-même dominante.
Le prométhéisme était étroitement lié à la stratégie géopolitique de l’Intermarium de Pilsudski. Ce concept visait à réunir les États d’Europe centrale et
orientale au sein d’une fédération placée sous la direction de la Pologne. Cela impliquait que ces États renoncent à leur souveraineté. En effet, Pilsudski rêvait d’une restauration
territoriale et politique de l’ancien Commonwealth polono-lituanien, qui s’étendait entre deux mers (la mer Baltique et la mer Noire). D’où le nom latin «Intermarium» donné à cette vision
romantique de la politique polonaise.
Dès 1918, la Pologne a soutenu des mouvements séparatistes en Carélie, dans les Pays baltes, en Biélorussie, en Ukraine, dans le Caucase et en Asie
centrale. Même après l’annexion de la plupart de ces régions par l’URSS en 1921, la Pologne a continué à apporter un soutien matériel aux séparatistes émigrés.
Le prométhéisme a été une ligne directrice de la politique étrangère de la Pologne pendant l’entre-deux-guerres. En 1934, la Pologne a fondé l’organisation
Prometeusz. Son siège se trouvait à Paris. Il existait des antennes à Berlin, Varsovie, Vilnius, Helsinki, Téhéran et Harbin. Cette organisation apportait un soutien financier et
technique aux mouvements séparatistes des peuples non russes en URSS.
Après 1939, le prométhéisme disparaît, d’une part parce que la Pologne – une fois de plus – disparaît de la carte et, d’autre part, en raison du manque
d’intérêt des Alliés. À partir de 1944, la Pologne est, une fois de plus, rétablie mais devient un État satellite de l’URSS et ne peut donc pas reprendre ses activités
prométhéistes.
1941-1945 : la deuxième tentative
allemande
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne tente une nouvelle fois de détruire la Russie en lançant l’opération Barbarossa. Cette invasion à grande
échelle de l’URSS visait à éliminer l’URSS en tant que superpuissance compétitive, en annexant certains pays et en en colonisant d’autres, en expulsant et en soumettant en partie la
population, ainsi qu’en prélevant des produits agricoles et des matières premières. Pour balkaniser l’URSS, l’Allemagne utilise le pantouranisme, une idéologie turque qui cherche à réunir
tous les peuples turcs et autres peuples altaïques en une seule unité politique et/ou culturelle sous le nom de Touran.
Un plan de propagande pan-turc émanant de la Turquie a rendu de grands services à l’Allemagne dans les régions occupées de l’URSS. L’Allemagne a ainsi
recruté des «Osttruppen» pour la Wehrmacht (environ 250 000 hommes) et pour la Waffen-SS (environ 8000 hommes)2 parmi
les soldats soviétiques faits prisonniers de guerre, qui provenaient des peuples turcs d’URSS. En échange, l’Allemagne promet de rendre indépendantes les régions de l’URSS habitées par
les Turcs. La guerre se termine par la destruction complète de l’Allemagne et la prise de Berlin par les troupes russes.
De 1991 à aujourd’hui : l’attaque
américaine via les séparatistes, les salafistes, les pseudo-dissidents et les ONG
Lorsque l’URSS, après des décennies d’inertie économique à la fin de la guerre froide, s’est désintégrée en plusieurs États pour la plupart impuissants,
dont les économies déjà faibles se sont ensuite complètement effondrées au cours des années suivantes, cela a évidemment offert d’énormes perspectives stratégiques aux États-Unis en tant
que seule superpuissance restante. Après tout, toutes les anciennes républiques soviétiques pouvaient désormais être facilement infiltrées et déstabilisées. Depuis lors, les États-Unis et
leurs alliés européens ont déstabilisé, (tenté de) changer de régime, semé la mort et la destruction dans les pays de l’ex-URSS pendant des décennies, dans leur vaine tentative de
détruire géopolitiquement la Russie. En Géorgie, au Kazakhstan, en Ukraine, en Ouzbékistan, en Russie et au Belarus, entre autres, les Américains ont clairement laissé leur marque. Et
aujourd’hui, l’infiltration américano-européenne en Arménie et en Moldavie est évidente.
Mais les États-Unis visent surtout à détruire la Russie. Pour ce faire, ils soutiennent des mouvements séparatistes, souvent salafistes (en Tchétchénie en
1991-2006, au Daghestan en 1999-2012, en Bachkirie en 2005,…). Par ailleurs, les États-Unis tentent – en vain – d’établir des mouvements dissidents en Russie. Le recrutement d’un
personnage d’extrême droite et raciste comme Aleksey Navalny, qui a ensuite été présenté à l’Occident comme un «combattant contre la corruption» et un «leader de l’opposition
démocratique», est bien connu.
En outre, les États-Unis déstabilisent la Russie par l’intermédiaire de diverses organisations non gouvernementales (ONG). Il s’agit d’organisations qui ont
l’apparence d’être indépendantes des gouvernements mais qui sont en réalité contrôlées par le département d’État américain.
Il y a par exemple la National Endowment for Democracy (NED), un outil américain issu de la CIA pour saper les gouvernements dans tout le monde non
occidental, instiguer des révolutions de couleur et promouvoir des changements de régime. Cette ONG est directement financée par le gouvernement américain. La NED s’est immiscée dans les
élections russes et a constitué une menace pour les institutions constitutionnelles de l’État, la défense et la sécurité nationale de la Russie. Sur la base de la loi de 2012 sur les
agents étrangers – qui a été remplacée en 2015 par la loi sur les organisations indésirables3 –
la NED est devenue la première organisation à être interdite en Russie en 2015.
L’ONG Freedom House (FH) est également financée par le département d’État américain. FH finance diverses organisations subversives et des politiciens
pro-américains dans des pays du monde non occidental, y compris en Ukraine avant le coup d’État américain de 2014 déguisé en «révolution de Maïdan». Dans le même temps, la FH sympathise
fortement avec les régimes pro-américains. Il n’est donc pas surprenant que cette ONG ait été interdite en Russie en mai 2024 sur la base de la loi susmentionnée sur les organisations
indésirables.
L’ONG bien connue mais controversée Amnesty International (AI) est financée par la Commission européenne, la Fondation Ford, la Fondation Rockefeller et les
gouvernements britannique, américain et autres. Amnesty International a la sombre réputation de publier des rapports inexacts sur les pays, de collaborer avec des organisations dont le
bilan en matière de droits de l’homme est douteux, de faire preuve de partialité idéologique et de politique étrangère, ainsi que de pratiquer une forte discrimination institutionnelle au
sein de sa propre organisation. De nombreux États, dont la Russie, ont critiqué l’évaluation de leurs politiques par AI, estimant qu’il s’agissait de rapports partiaux ou d’une réticence
à voir les menaces pour la sécurité nationale.4
En outre, l’Open Society Foundation (OSF) de George Soros, financier notoire des changements de régime, est également interdite en Russie – en tant que
troisième organisation en vertu de la loi sur les organisations indésirables – depuis le 1er décembre 2015. En effet, les activités de l’OSF et de l’Open Society Institute Assistance
Foundation constituent une menace pour le système constitutionnel et la sécurité nationale de la Russie. L’OSF est un réseau international de financement basé aux États-Unis qui dispose
de plusieurs milliards de dollars provenant de la fortune de Soros.
Les objectifs des États-Unis sont primo d’éliminer un rival géopolitique (en divisant la Russie en toute une série d’États impuissants et ipso facto
facilement manipulables) et secundo d’avoir accès à l’incommensurable richesse en ressources de la Russie (dont l’industrie occidentale a besoin). Toutefois, les peuples que les
États-Unis sont censés vouloir «libérer» n’ont jamais indiqué qu’ils souhaitaient quitter la Russie.
2022-présent : Renaissance du
prométhéisme et de la stratégie Intermarium en Pologne
Parallèlement aux États-Unis, la Pologne poursuit à nouveau la balkanisation de la Russie. Le 22 novembre 2007, une statue de Prométhée a été inaugurée à
Tbilissi, la capitale géorgienne, par le président géorgien Mikhaïl Saakachvili et le président polonais Lech Kaczynski. Cette statue n’a pas été érigée en Géorgie par hasard, car selon
la mythologie grecque, Prométhée aurait été enchaîné à une colonne et torturé par Zeus dans le Caucase. La statue symbolisait les efforts de la Pologne et de la Géorgie pour obtenir leur
indépendance de la Russie et de l’URSS.
Le prométhéisme est redevenu d’actualité au début de la guerre russo-ukrainienne en 2022. Le Forum des nations libres de l’après-Russie (FNRF) est un
mouvement basé en Pologne composé d’hommes politiques et de militants libéraux exilés de Russie, de mouvements régionalistes et séparatistes, ainsi que de sympathisants étrangers. Les
membres du FNRF sont inconnus du public russe et connaissent peu la société russe.
Le FNRF, fondé en 2022, prône la dissolution de la Russie – dans pas moins de 34 États ! – et dans certains cas même pour la dérussification de certaines
régions russes. Divers hommes politiques, diplomates et analystes occidentaux participent souvent au FNRF. Le 31 janvier 2023, une réunion du FNRF a même eu lieu au Parlement européen à
Bruxelles. Le 31 mars 2023, le FNRF a été interdit par la Russie en tant qu’«organisation indésirable» (cf. supra).
Les activités du FNRF confirment la rhétorique du gouvernement russe selon laquelle l’Occident veut diviser et détruire la Russie. Le professeur Marlène
Laruelle de l’Université George Washington a averti que les hommes politiques occidentaux ne devraient pas confondre les déclarations radicales des exilés politiques avec les opinions des
citoyens russes, faisant explicitement référence à l’appel du FNRF à «la libération des nations prisonnières», une expression qui remonte à la Première Guerre mondiale (cf. supra).
Le 25 juillet 2022, Ramzan Kadyrov, président de la République russe de Tchétchénie, s’est longuement moqué du FNRF : «Il y a plus de 20
ans, l’Occident a commis la première violation de l’intégrité de la Russie en République tchétchène, en alimentant les terroristes étrangers avec de l’argent et en inventant une légende
sur la liberté. (…) En général, messieurs les pseudo-libéraux, je ne peux que vous remercier d’avoir confirmé les propos des plus hauts dirigeants russes sur les tentatives de
désintégration du pays».5
La Pologne prométhéiste continue ainsi de promouvoir la sécession des peuples non russes en Russie dans le but ultime de la dissolution et de l’élimination
complète de la Grande Russie, afin qu’elle ne puisse plus constituer une menace pour l’aspiration polonaise à l’Intermarium, à nouveau bien vivante en Pologne. Par exemple, le 15 février
1991, la Pologne, la Tchécoslovaquie et la Hongrie ont fondé le Groupe de Visegrad en tant qu’organisation de coopération régionale. Le 6 août 2015, le président polonais Andrzej Duda a
annoncé la création d’une alliance régionale des États d’Europe centrale selon l’idée d’Intermarium. Celui-ci est devenu l’organisme consultatif régional Initiative des Trois Mers, qui
réunit douze États membres de l’UE entre les mers Baltique, Noire et Adriatique.
La Pologne se considère toujours supérieure à la Lituanie et à l’Ukraine, entre autres. Ces autres peuples devraient encore accepter la domination
polonaise, ce qui est insultant, voire humiliant.
Puisque les États-Unis veulent déplacer leurs ressources militaires et financières vers l’Asie du Sud-Est, où ils veulent affronter la Chine, ils penchent
actuellement vers l’externalisation de la guerre en Ukraine et menacent la Russie par le truchement de son État satellite, l’Allemagne, contrôlé par les États-Unis depuis 1945. Les
troupes allemandes sont utilisées et très strictement surveillées par les services de renseignement américains. Cela se reflète dans l’installation de bases militaires allemandes en
Lituanie et en Pologne et dans divers projets du gouvernement allemand visant à développer considérablement l’armée. Par exemple, entre 2015 et 2020, les dépenses de défense ont été
augmentées pour moderniser l’armée et augmenter le nombre de soldats (jusqu’à 185 000), de véhicules blindés de transport de troupes, de sous-marins et d’avions. Au cours de la période
2020-2030, d’importants investissements supplémentaires seront réalisés dans des troupes supplémentaires et de nouveaux équipements. En 2023, le nombre de soldats avait encore augmenté
(de 7000). 20.000 soldats supplémentaires ont été ajoutés en 2024. Dans le même temps, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a annoncé que l’Allemagne devait être prête à la
guerre d’ici 2029. Il s’agit de la première expansion militaire allemande depuis la fin de la guerre froide.
En outre, l’Allemagne encourage à son tour la Pologne, future superpuissance, à promouvoir la stratégie Intermarium pour tenter d’affaiblir la Russie. Il
semble donc qu’une troisième tentative allemande soit en route…
Les centres étaient constitués de l’Allemagne, de l’Autriche-Hongrie, de la Bulgarie et de l’Empire ottoman.
Decordier B., «The Fedayeen of the Reich : Muslims, Islam and collaborationism during World War II», dans : China and Eurasia Forum Quarterly, volume 8, n°.1, 2010,
pp.28.
La loi russe sur les organisations indésirables du 23 mai 2015 donne aux procureurs le pouvoir de déclarer les organisations étrangères et internationales «indésirables». Cette
loi prévoit l’interdiction de mener des activités en Russie, de lourdes amendes et des peines de prison en cas de non-respect de la loi, ainsi que l’interdiction pour les citoyens
russes de maintenir des liens avec ces organisations. Cette loi a été votée pour contrer les nombreuses organisations libérales occidentales qui menaient des activités subversives en
Russie.
Laruelle M., «Putin’s war and the dangers of Russian disintegration», dans : Foreign Affairs, 9 décembre 2022.
Compte Telegram de Ramzan Kadyrov, dd. 25 juillet 2022.
Ceci est un article que j’ai écrit le 6 janvier 2023, mais pour une raison que j’ignore, n’a pas été publié. Je le publie aujourd’hui tel quel, tant il
reste d’actualité. Lisez et dites en commentaire les pays qui selon vous pourraient disparaitre à la fin de l’affrontement par proxies interposés entre les USA et la Russie.
*
Le début de l’opération militaire
spéciale (OMS) russe démarrée le 24 février 2022 marque la contre-offensive de la Russie face au monde atlantiste sous égide US. Celle-ci est destinée à faire refluer loin de ses
frontières, les actifs militaires de l’occident, conformément à l’acte fondateur Russie-OTAN de 1997 et dans le même esprit que les promesses faites à l’URSS de ne pas étendre l’OTAN vers
l’est. Elle ne devrait donc pas s’arrêter à l’Ukraine si les USA s’entêtent à poursuivre leur bras de fer. Aussi, cette guerre USA-Russie par proxy pourrait-elle entrainer l’effondrement
et la disparition de certains états d’Europe en plus de l’Ukraine.
Petit rappel
L’OTAN qui était censé être dissoute à la fin de l’URSS (ce sont les présidents des républiques socialistes de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie qui ont
actés la fin de l’URSS et ont mis les autres devant le fait accompli). Cela ne s’est pas produit car la raison évoquée pour justifier la création de l’OTAN, la menace soviétique, était
complètement bidon. En réalité, l’OTAN qui a été créée en 1949 (et le pacte de Varsovie en 1955) avait pour but dans un premier temps de stopper l’expansion du communisme en Europe de
l’Ouest (voir les réseaux stay beyind) et servir ensuite de tremplin au démantèlement de la Russie en plusieurs petits états faciles à dominer et piller. Le premier objectif a été atteint
en 1991 avec le démantèlement de l’URSS. Le second objectif est poursuivi depuis lors par la subversion interne (Tchétchénie, révolution colorée) et par un encerclement progressif,
prélude à une invasion (guerre de Syrie, invasion avortée de l’Iran, guerre en Ukraine, révolution colorée avortée en Biélorussie et eu Kazakhstan). Comprendre cet objectif final des USA
est primordial pour saisir la réponse inévitable de la Russie, par sa portée mais aussi par sa violence.
Objectif de l’OMS
De tous les conflits suscités par les anglosaxons dans le cadre de leur guerre contre la Russie, l’Ukraine est celui qui présentait le plus haut niveau de
risque :
L’Ukraine fait frontière avec la Russie et pourrait servir de base à une guérilla contre le territoire de la Fédération de Russie. C’est d’ailleurs qui
risquent fort de devenir réalité à la fin des opérations en Ukraine ;
Il y avait un risque d’épuration ethnique de la population russe du Donbass ;
L’existence des laboratoires de guerre biologique, notamment les recherches sur des virus pouvant cibler leur cible suivant des critères génétiques,
ethniques…russes ;
La capacité et la volonté des autorités ukrainiennes de fabriquer une bombe sale à partir des stocks de plutonium.
Pour toutes ces raisons, l’Ukraine a été choisie comme le point de départ de la contre-offensive contre la stratégie d’encerclement de l’empire. C’est
également pourquoi la taille et le format de l’opération ont été calibrés pour économiser les ressources dans l’optique de la confrontation finale avec les USA. On rappelle les objectifs
officiels de la Russie en Ukraine :
Démilitariser l’Ukraine ;
Dénazifier l’Ukraine.
Les réalités du terrain ont fait prendre conscience aux russes que c’est l’occident entier qui doit être démilitarisé et dénazifié. Sa démilitarisation est
en cours depuis près d’un an. Sa dénazification aura lieu une fois le premier objectif réalisé.
Des pays d’Europe qui risquent de
disparaître à la fin du processus…
Soyons francs : Les USA n’oseront jamais entrer directement en guerre avec la Russie lorsque l’Ukraine aura été défaite ! Que ce soit en Ukraine ou
ailleurs. Cela signifie qu’ils auront recours à d’autres proxy pour prolonger le conflit. Les candidats ne manquent pas mais les plus probables sont la Pologne, la Lituanie, la Roumanie
et la Finlande. Bien-sûr, tout dépend des Russes…
La Pologne
Elle renoue avec ses vieux démons de l’avant seconde guerre mondiale et est très excitée à l’idée d’une guerre avec la Russie. Bien sûr, ses dirigeants ne
sont pas assez fous pour se lancer seuls dans la bataille. L’épisode des MIG-29 à transférer l’Ukraine ou l’interview du président polonais par les deux farceurs russes l’a montré. Mais
l’idée d’une coalition occidentale (comme à chaque siècle) contre la Russie pourrait la tenter. Les USA lanceraient l’idée puis laisseraient seule la Pologne encaisser la violence de
l’armée russe. Nous prédisons qu’il n’y aura pas d’invasion terrestre et d’envoi de troupes russes en Pologne. Les Russes se contenteraient de ramener leur belliqueux voisins au 19e
siècle en détruisant toutes les infrastructures permettant à un pays moderne de fonctionner. Il s’en suivrait une grave crise économique et un exode massif vers l’UE et les USA des
Polonais. Ainsi, la Pologne connaitrait le même sort que l’Ukraine, une terre désolée, vidée de sa population et sur laquelle aucun pays ne serait autorisé à s’établir.
La Lituanie
Contrairement à la Pologne qui pourrait être tentée d’affronter militairement la Russie, la Lituanie ne représente pas un défi armé pour la Russie. Mais la
Lituanie a tendance à prendre des décisions provocatrices qui à la longue pourrait excéder l’ours russe et l’amener à écraser cette ancienne possession de l’empire russe. Car si la
Lituanie existe, c’est parce que la Russie a bien voulu l’accepter et peut y mettre fin à tout moment. La Lituanie a été cédée aux russes par les Suédois contre de l’or. Elle aurait
d’ailleurs pu revenir sur sa reconnaissance de l’état balte en juin dernier lorsque la Lituanie a bloqué le passage des marchandises vers Kaliningrad. Le message subliminal a d’ailleurs
été compris par l’UE qui vivement recommandé à Vilnius de revenir sur sa décision. Mais si elle continue d’aboyer, l’ours russe fort de se fâcher cette fois et d’un coup de patte, écrasée
ce petit état insignifiant.
La Roumanie
Un autre petit pays que les USA comptent utiliser comme bélier contre la Russie : la Roumanie. Cette dernière, membre de l’OTAN on le rappelle, présente
plusieurs dangers pour la Russie. Elle peut être utilisée comme base pour les armées de l’OTAN pour entrer en Ukraine et se déployer à Odessa. Leur objectif serait d’empêcher les Russes
de libérer la ville.
La Roumanie représente également un risque pour la Transnistrie que les USA pourraient pousser Bucarest à envahir. La garnison russe de moins de 2000 hommes
n’aurait aucune chance.
Dans l’un ou l’autre de ces scénarios, la Russie appliquerait en représailles, le même format de démilitarisation, avec une destruction de toutes les
infrastructures et un retour au moyen-âge.
La Finlande
Elle fait partie, tout comme l’Ukraine, des pays qui ne peuvent exister sans l’approbation russe. Ce pays qui a une frontière longue de plus de 1300 Km fait
partie intégrante de la stratégie US d’encerclement de la Russie. Cette dernière pourrait être amenée à faire la même chose qu’en Ukraine. Cela d’autant plus que la reconnaissance de
l’existence de la Finlande est assujettie à sa position neutre. En effet, en 1948, la Finlande et l’URSS ont signé un traité dans lequel la première voyait sa souveraineté et la seconde
son besoin de sécurité consacrés. C’est cet accord que la Finlande s’apprête à violer, remettant en cause même son existence. En fonction de la tournure des évènements (installation de
bases, de lanceurs de missiles), la Russie se réserve le droit de réagir, jusqu’au démantèlement de cet état nordique.
NB1 : Tous ces scénarios
dépendent de la Russie et du niveau de menace qu’elle perçoit des états mentionnés.
NB2 : Dans chacun des
scénarios, la Russie se considère d’ores et déjà en guerre avec l’OTAN. Elle ne s’imposera donc plus de limites.
NB3 : L’Allemagne est
une excellente candidate. Seulement sa destruction ne sera pas militaire mais économique. Et elle découlera d’un suicide. Pas d’une décision de la Russie qui jusqu’ici manifeste encore de
la bienveillance, du moins, ne considère pas encore l’Allemagne comme un ennemi.
C’est précisément parce que les valeurs matérielles, et donc économiques, dominent en son sein que l’Occident actuel ne fait pas la guerre au reste du monde
pour des raisons strictement économiques.
Ce n’est qu’un paradoxe apparent. L’Occident américano-sioniste actuel, qui vénère la matière et l’individu atomisé, déteste le reste du monde précisément
parce que ce reste du monde ne vénère pas la matière et l’individu atomisé de la même manière. C’est pourquoi il n’a pas besoin de la perspective de gains économiques pour lui faire la
guerre.
La guerre contre la Russie via l’Ukraine en est un exemple évident. La ploutocratie anglo-américaine déteste Poutine pour des raisons existentielles, pas
pour des raisons commerciales. Il suffit de lire ce qu’écrit le financier et idéologue George Soros pour le comprendre. L’Occident ploutocratique déteste la Russie comme il détestait
autrefois les autocraties tsariste, prussienne et habsbourgeoise.
Les marchands anglo-saxons détestent Poutine parce qu’il a subordonné les pouvoirs économiques des «oligarques», qui ont débordé de démocratie démagogique
dans les années Eltsine, à sa volonté politique. Il ne les a pas expropriés au nom du communisme (bien que certains cultivent la fixation d’un Poutine «bolchevique»), mais les a
subordonnés au pouvoir de l’État, c’est-à-dire au sien, par la ruse ou par l’escroquerie. Il a donc rejeté, dans la pratique, le modèle sorosien de «civilisation ouverte», dans lequel
seul l’argent gouverne.
Le modèle de Poutine est donc un modèle «césariste» de civilisation et de pouvoir, dans lequel la politique subordonne à elle-même, en le contenant, le
règne animal de l’esprit. Et dans lequel un rôle non marginal est également redonné à la dimension religieuse, ce qui est d’ailleurs intolérable pour les tenants de la «société
ouverte».
La Russie d’aujourd’hui n’est pas un modèle véritablement alternatif à la folie spirituelle de l’Occident, mais elle contient au moins les dégâts de la
commercialisation à grande échelle de la vie sociale et de la dissolution panérotique des coutumes et de la famille. Ce n’est pas rien.
La haine contre l’Iran est encore plus évidente. Elle se fait passer pour de l’aversion envers le fondamentalisme islamique. Si la véritable aversion était
pour le fondamentalisme, l’islam sunnite du Golfe devrait être beaucoup plus détesté que la théocratie chiite de l’Iran, dans laquelle non seulement les minorités chrétiennes et juives,
mais aussi les femmes, propagande mise à part, s’en sortent beaucoup mieux. L’Arabie saoudite et le Qatar, ou peut-être le Pakistan ou le Soudan, seraient les principaux ennemis.
Certes, des raisons stratégiques d’alliance géopolitique entre l’américano-sionisme et ses adversaires jouent contre l’Iran. Mais en fin de compte, oublions
cela, on en revient toujours là, au choc des civilisations. Le vrai, pas l’imaginaire. Et le choc des civilisations actuel, du moins le principal, est entre le nihilisme matérialiste et
atomiste de l’Occident anglo-sioniste, qui a répudié le christianisme et sa Tradition (et s’enfonce donc de plus en plus vers le bas), et le reste du monde.
Nous vivons dans un monde où les valeurs du Beau, du Bon et du Vrai se sont peu à peu étiolées, défigurées par l’intrusion corrosive de la médiocrité
acceptée en vertu. Ces médiocres, ces minables, ces parasites – oui, ceux qui jadis n’auraient eu ni la grandeur d’âme ni la compétence pour diriger quoi que ce soit – ont pris désormais
le pouvoir. Comment ? par des chemins insidieux, détournés, à coups de chantage et de corruption, visible à chaque instant de télévision qu’ils consomment sans modération. Tels leurs
peuples avides et se vautrant dans ce maelstrom d’insanité où Le mérite n’a plus sa place dans leur monde. Ce sont les habiles manipulateurs, les esprits étriqués et sans envergure, les
truands en tous genres qui règnent aujourd’hui en despotes d’une civilisation autrefois florissante. Quant aux vrais penseurs, les génies et les esprits éclairés, ceux qui pourraient
encore redonner vie et dignité à cette société mourante, ils sont méthodiquement écartés, réduits au silence par ce triste programme de nivellement par le bas.
Les «puissants» actuels ? Ces usurpateurs qui n’ont jamais construit, ni même imaginé autre chose que l’appauvrissement collectif, nourri d’ignorance et de
bassesse et se gavant du sang et des impôts des Français, tels des parasites insatiables. Ces mystificateurs ont érigé un monde où les talents sont bannis, les vrais méritants considérés
comme des menaces, et les grandes œuvres méprisées. À leur place, une bande de fourbes fait l’apologie de la culture de l’absurde, du laid, du mensonge ; ainsi, l’usurpation s’installe et
s’érige en norme, applaudie par un peuple dégénéré, dont l’abrutissement n’a d’égal que son insatiable appétit pour le vide.
Ceux qui osent encore réfléchir, se questionner, et percevoir la mascarade sont ostracisés, exilés dans les marges d’une société devenue insensible au
génie, parce que, pour elle, l’intelligence, la vraie, est insupportable. Elle révèle la laideur d’une population qui se contente de ses propres ordures, comme des chiens se repaissant
des restes d’un banquet médiocre et gras.
Qu’il est simple, pour cette caste mondiale de dirigeants, d’user de la manipulation de ces masses, hypnotisées par leur propre médiocrité, pour mieux
imposer leur trilogie perverse : le laid, le mauvais, et le mensonge, érigeant l’obscénité en valeur et la laideur en esthétique. Sous couvert de modernité et de célébration culturelle,
ils orchestrent des spectacles où le grotesque et le vide règnent en maîtres. Ainsi, les événements médiatisés, tels que les récentes cérémonies abjectes en tous points des «Jeux
olympiques» ou cette absurde parade infernale qui s’est déroulée ce week-end à Toulouse, ne sont que des parodies déguisées en culture, financées outrageusement par les impôts de ceux
qu’ils méprisent.
Mais en réalité, ce ne sont pas de simples divertissements innocents auxquels nous assistons médusés. Non, ce sont des démonstrations de puissance
symbolique obscure, des spectacles dont l’unique but est d’ancrer plus profondément encore le malaise, la confusion, et l’apathie dans les esprits. Des machines à la gloire de l’enfer,
des spectacles pornographiques et vils défilent sous nos yeux, et l’on s’émerveille, à grand renfort de subventions publiques, des démonstrations technologiques qui n’ont d’autre dessein
que de glorifier le néant. La laideur est applaudie, l’absurde exalté, et les citoyens abrutis et dociles, observent ce sinistre carnaval, sans même percevoir l’ampleur de la manipulation
qu’on leur étale devant les yeux.
Car le peuple, ce même peuple qui devrait résister, défendre la dignité humaine au nom des Droits de l’Homme, s’est lui-même laissé glisser dans un état de
dégénérescence volontaire. Il accepte, il consent, il finance même, dans sa cécité volontaire, sa propre servitude.
Voilà des gens qui consomment avec voracité tout ce qu’on leur sert, aussi grotesque soit-il, aussi éloigné de toute valeur humaine. Ils acceptent le laid,
le mauvais, le mensonge, non pas parce qu’ils y sont forcés, mais parce qu’ils n’aspirent plus à rien de mieux. Leurs idéaux se sont décomposés, lentement, empoisonnés par les images
stériles, les mots creux et les idéologies fades qui saturent leur quotidien. Ils n’ont plus la force, ni même le désir, de s’opposer aux minables entités insipides qui les dirigent. Au
contraire, ils les applaudissent, fascinés par cette fausse modernité qui n’a d’autre but que de les maintenir sous un joug invisible de ténèbres. Se sachant déjà condamnés par Dieu, ils
se réfugient désormais en masse dans les bras de Satan.
Cet abandon des valeurs, qui ont fait la grandeur de notre civilisation, n’est pas un accident de parcours, c’est un agenda soigneusement orchestré depuis
les loges obscures et mis en marche par les Young leaders et leurs maîtres du WEF. Sous le couvert de la modernité, de leur «progressisme» nauséabond et de la tolérance obligatoire envers
les cancrelats, on inculque aux masses une célébration insidieuse du laid et du faux, de l’inutile et du nuisible. Les cérémonies tape-à-l’œil infamantes comme celles des J.O. de la
déchéance morale, les spectacles vulgaires à la gloire de Satan comme à Toulouse avec leurs machines dégueulasses, les œuvres dites «artistiques» au lieu de pornographiques, ne sont que
des parodies de créativité qui n’est pas une dérive, mais une stratégie délibérée et orchestrée.
Elle vise à effacer toute élévation, toute distinction entre le beau et le grotesque, le bon et le destructeur, entre le vrai et la falsification. Les
minables scélérats qui se sont accaparés le pouvoir, conscients de leur propre vacuité, n’ont d’autre choix que de transformer le monde en miroir de leur propre insanité doublée de
médiocrité, car le contraste avec la grandeur leur serait fatal. Conscient, comme leurs spectateurs de leur inutilité réelle dans la célébration de la vie et de la grandeur de
l’Humanité.
Ainsi, dans cette comédie absurde, le peuple finance allégrement sa propre aliénation et il en redemande, le bougre ! Jamais rassasié d’être toujours plus
humilié, bafoué et ruiné… Les dirigeants manipulent les esprits, détournent les valeurs et imposent leur vision dystopique avec une facilité effarante, sinon complice. Et l’on en vient à
se demander si cette population, si étrangement docile, mérite encore autre chose que les illusions qui la tiennent sous perfusion. Et finalement si son suicide collectif, laissera à
minima la place nette à ceux qui restent encore humains.
Il faut bien dire que, pour eux, la laideur est devenue un réconfort, l’obscénité un divertissement, et l’ignorance une seconde nature. Il y aurait tant
d’exemples à citer actuellement et particulièrement depuis l’arrivée de Macron, que je vous laisse juste lire les «Unes» des médias pour le constater au quotidien. Faute d’éducation, ils
sont redevenus des animaux aux instincts destructeurs. C’est vous dire l’état actuel de notre système éducatif, autrefois bastion de l’excellence, aujourd’hui devenu un théâtre de
l’absurde où les ambitions sont étouffées sous le poids d’une égalité factice !
Les enseignants, garants supposés de la transmission du savoir, semblent dorénavant plus préoccupés par des idéologies gauchistes et dépravées de
nivellement débilitant que par la formation de générations éclairées. L’inclusivité, voilà leur maître-mot ! Une «inclusivité» qui n’est que le prétexte commode d’une politique sans
exigence, où l’on abaisse méthodiquement le niveau au profit d’une homogénéité misérable, étouffant dans l’œuf tout ce qui pourrait encore ressembler à une aspiration au
dépassement.
Et en cherchant à «épargner» l’échec à tout prix d’une génération entière d’abrutis, importés à grand coups d’ONG et d’une caste d’enseignants, incapables
de la moindre rigueur, on a vidé l’enseignement de sa substance. Finis, les attentes élevées, les défis à relever, les idées à débattre. À la place, une mascarade où l’on distribue des
connaissances diluées, superficielles, réduites à des bribes informes ou des QCM. L’école d’aujourd’hui ne cultive plus l’esprit critique devenant un moule standardisé où le savoir et les
valeurs se meurent.
Sous couvert de tolérance et d’inclusivité, ce que l’on propose aux «élèves», qui ne s’élèveront plus jamais n’est pas une éducation mais un passeport vers
la conformité menant à l’inutilité. Qu’importent les talents, qu’importent les esprits brillants qui pourraient encore jaillir, ils seront rapidement noyés dans un marasme où l’uniformité
est reine et la morale exsangue.
Le génie, l’audace, l’intelligence affûtée, tout cela est désormais suspect. Que fait-on de ces jeunes esprits curieux et prometteurs, ces rares perles qui
auraient pu enrichir la société et la pousser vers l’avant ? On les étouffe. On les fait taire. On les chasse du pays. Car, pour le système éducatif actuel, la différence est une menace,
l’esprit vif est à broyer dans l’œuf, l’autonomie et la réflexion sont des dangers.
Les talents, au lieu d’être stimulés, sont contenus, limités, et transformés en éléments interchangeables dans un système qui exècre l’individualité, par
peur de se voir afficher pour ce qu’il est. Une fosse à purin ! L’innovation et la créativité n’ont plus leur place dans les classes ; elles sont reléguées au profit d’une homogénéité qui
favorise la médiocrité, la vulgarité et l’agressivité. Celle de la Raie-publique en somme !
La mission originelle des enseignants, celle de former des esprits capables de réflexion autonome, de forger des leaders éclairés, est aujourd’hui trahie et
bafouée. En renonçant à l’excellence au profit d’une inclusivité pervertie, ils forment, ou plutôt formatent, une génération entière d’ignorants, de larves incapables de penser par
elles-mêmes, incapables de remettre en question le monde qui les entoure, incapable de distinguer le vrai du faux, le bon du mauvais, le beau du déchet.
Cette dérive est d’autant plus catastrophique que notre époque, plus que toute autre, aurait eu besoin de penseurs critiques, de visionnaires capables de
proposer de nouvelles voies, d’utiliser les outils nouveaux pour le bien collectif et non pour la castration passive. Or, le système actuel ne forme plus que des clones aussi insipides
que stupides, des êtres dépossédés de leur propre jugement, incapables de concevoir le monde au-delà du cadre étriqué qu’on leur impose. Et allant par milliers célébrer ces fêtes
démoniaques avec une avidité vomitive.
Soyons clairs, il y a une complicité implicite entre les dirigeants et ces enseignants sans ambition. Car un peuple incapable de penser est un peuple
docile, soumis. Et voilà exactement ce que l’on obtient par cette éducation affadie, insipide. En abaissant l’éducation, en ne valorisant plus la morale, on élimine la critique et on
assure la survie d’un ordre qui maintient l’ignorance comme moyen de contrôle.
Le résultat est cette société de suiveurs, fiers de leur ignorance, regroupés en meutes ou troupeaux pour mieux se gargariser de leurs médiocrités, qui ne
sauront jamais ce qu’ils ont perdu en n’étant jamais exposés aux vraies exigences de l’intelligence et du savoir.
Même les scientifiques, jadis porteurs d’un espoir de progrès et de bien-être pour l’humanité, se révèlent être, pour beaucoup d’entre eux sinon la
majorité, des architectes de cauchemars. Sous prétexte de recherche et d’innovation, ils exploitent leur savoir pour créer des armes biologiques, des virus mortels et autres horreurs
dissimulées derrière les portes closes de laboratoires ultra-sécurisés. L’avortement, l’eugénisme, l’euthanasie, la procréation assistée, le changement de sexe, la destruction de la vie
dans toutes ses parties sont leur quotidien, leur gagne-pain. Leur quête de pouvoir n’a plus rien à voir avec la véritable science comme outil de connaissance. Elle est devenue une arme
dans les mains de fous incontrôlables, une stratégie de contrôle par la peur, la terreur et la mort.
Ces laboratoires, où l’on bricole des agents pathogènes d’une létalité effroyable, ne sont pas des temples de savoir mais des sanctuaires de la corruption
intellectuelle financés par l’armée et encouragés par les oligarques. Le respect de la vie humaine ? Remplacé par un calcul sinistre de domination, où chaque découverte est orientée vers
l’instrumentalisation du vivant sinon son annihilation. Que ces pseudos «scientifiques», censés travailler au bien commun, aient désormais comme ambition de jouer avec la vie elle-même,
de la manipuler jusqu’à la transformer en potentiel de destruction, voilà l’ultime trahison d’une éthique jadis au cœur de cette recherche.
Dans la recherche, les pires dérives sont dans la médecine, domaine qui devrait incarner le soin et la compassion, qui s’est muée elle aussi en un marché
lucratif où la vie humaine est perçue comme une simple variable d’ajustement. Les patients ne sont plus des êtres à soigner, mais des clients à exploiter, jusqu’à leur décès de plus en
plus prématuré. Les médecins, asservis à l’industrie pharmaceutique, prescrivent à la chaîne des «traitements» chimiques, souvent sans rigueur scientifique, au mépris des véritables
besoins de leurs patients, mais enrichissant toujours plus leurs sordides actionnaires.
On pensait que cette dérive avait trouvé son apogée avec la fausse crise du COVID-19, où la médecine s’était davantage illustrée par la propagande que par
la rigueur. Vaccins précipités, qui au final n’en sont pas, effets secondaires tueurs sacrifiant une large part des benêts allant se faire injecter, et étouffant tout débat contradictoire
avec une morgue méritant une bonne punition.
La santé publique a été sacrifiée sur l’autel du profit et de la précipitation, par des êtres médiocres mais si imbus d’eux-mêmes et avides de royalties,
que leur serment est factuellement celui des hypocrites, face à un pauvre Hippocrate surement retourné dans sa tombe. Ces médecins, qui devraient être les gardiens de l’éthique et de la
vérité, se révèlent complices d’une industrie avide, trop occupés à engranger bénéfices et renommée pour se préoccuper des conséquences de leurs actes.
De minables usurpateurs, dont 10 ans d’études n’ont fait d’eux que des agents du mal dévoués qu’au saint pognon, sans remords ni remise en question. Des
médiocres qui ne supportent pas qu’on leur montre ce qu’ils sont en réalité, tant leur haute perception d’eux-mêmes, les aveuglent et les confondent. Quant à ceux qui osent défendre une
approche humaine et éthique, ils sont rapidement mis au ban, relégués au rang de parias dans un système qui privilégie l’avidité au détriment de la vie humaine.
Les pires usurpateurs de cette médecine tueuse, à mon sens, sont dans l’univers aseptisé de la chirurgie esthétique plastique. Catalyseur de ces immondices
où il n’est plus question de célébrer l’individualité ni d’honorer la diversité des visages et des corps. Non, il s’agit désormais de transformer les êtres humains en créatures
siliconées, modelées pour se conformer à des standards artificiels et grotesques. Des poupées hideuses, prêtes à exploser en répandant leur silicone sur la chaussée au moindre coup. Les
chirurgiens, armés de leurs scalpels et de leurs seringues, façonnent ces clones monstrueux et sans âme, fabriquant une «anti-beauté» où tout ce qui faisait la richesse et la singularité
humaine est impitoyablement effacé, lissée, dénaturée.
Le naturel est banni, l’authenticité méprisée, et l’être humain est réduit à une sorte de matériau malléable, un simple objet à remodeler au gré de
standards éphémères de la mode. Ironiquement, ces nouveaux «canons», et pas de beauté, ne sont rien de plus qu’une vision uniforme et déshumanisante, où chaque visage devient une pâle
copie des autres, une médiocre tentative de masquer leur être profond avec des artifices répugnants. Où dans cette course effrénée vers une esthétique sans vie, les chirurgiens ont perdu
de vue l’essence même de leur art.
En quoi consistent-ils, ces praticiens de la perfection, sinon à détruire toute trace de l’individualité humaine, à imposer une laideur normalisée et
glaciale qui n’inspire rien d’autre que l’ennui ou la fuite ? Ils se sont rendus complices d’un culte de la fausseté, annihilant chaque jour un peu plus la dignité de leurs
«patients».
Là où le bât blesse, c’est que cette folie de l’artifice et du progressisme ne se limite pas seulement aux fêtes sataniques, aux cérémonies grotesques et à
l’apparence hideuse. Elle est le symbole d’une tendance plus vaste, d’une entreprise de destruction systématique de nos ressources, de nos industries, et de notre patrimoine. L’argent
public, celui-là même qui pourrait servir à restaurer la dignité de ceux qui peinent, à revitaliser les infrastructures essentielles, est gaspillé pour financer des extravagances
artistiques qui n’ont d’art que le nom, des spectacles où la dégénérescence est sanctifiée comme s’il s’agissait d’un idéal. Les dirigeants détournent les fonds destinés au bien public,
financent sans honte leur agenda destructeur, et se glorifient de «promouvoir l’art du lard» tandis que leurs citoyens s’enfoncent dans l’indifférence, dans la pauvreté, et dans le
désespoir.
Car voilà la triste vérité : ces manifestations de laideur et de nihilisme sont des outils de soumission collective. Ces dirigeants, avec une précision
diabolique, orchestrent une hypnose de masse, un défilé continu d’images, de sons et de symboles qui ensorcellent et captivent, rendant leurs citoyens incapables de distinguer la beauté
de la laideur, l’art véritable de la farce culturelle. Chaque centime dépensé dans ces célébrations de l’enfer est un pas de plus vers une société dénaturée, privée de ses repères,
incapable de résister à cette décadence qui la consume. En imposant cette trilogie satanique, ils bâtissent, pierre par pierre, un monde où l’émerveillement sincère n’existe plus,
remplacé par une acceptation résignée de la bassesse et de l’artifice.
Ce n’est pas un hasard : c’est un programme bien ficelé, un agenda global dont l’unique objectif est de broyer toute forme de beauté, de bonté et de vérité
pour instaurer un règne du laid et du futile, le tout financé avec l’argent de ceux-là mêmes qui en seront les victimes. Et ces citoyens, plongés dans une torpeur complaisante, continuent
de payer, d’applaudir, et d’accepter, sans plus se demander pourquoi leur monde s’effondre dans cette parodie infernale orchestrée par ceux qu’ils ont élus.
Nous sommes les spectateurs passifs d’un monde où les valeurs du Beau, du Bon, et du Vrai se sont évaporées, détruites par les ambitions corrosives de la
médiocrité. Ce règne grotesque est dirigé par des médiocres, des minables, des personnages sans envergure ni grandeur d’âme, qui, jadis, n’auraient pas même mérité un siège en bout de
table.
Mais aujourd’hui, par des jeux de manipulation, de corruption et de chantage, ces imposteurs sont devenus les despotes d’une civilisation autrefois
florissante. Le mérite ? Jeté aux oubliettes. Les vrais penseurs, les véritables génies, ceux qui pourraient encore ramener un semblant de dignité et de lumière, sont évincés et réduits
au silence, méthodiquement écartés par ce programme implacable de nivellement par le bas de ces citoyens engoncés dans leur déni, les peuples avachis se vautrant dans leur médiocrité,
qui, chaque mois, paient sans sourciller pour soutenir un système qui œuvre activement à leur aliénation. Ce n’est pas un don, c’est une contribution forcée au suicide collectif.
Dans ce théâtre sinistre, les citoyens ne sont pas des victimes, ils sont complices. Hypnotisés, ils ne voient plus qu’on leur impose cette laideur, qu’on
leur vend cette illusion de «progrès». Non seulement, ils financent leur propre déchéance, mais ils l’applaudissent, y contribuant avec un zèle qui défie toute logique. Ils acceptent que
leur argent serve à des cérémonies grotesques et stériles, à des spectacles où l’absurde est roi, tout en fermant les yeux sur la destruction de leur dignité, de leur beauté, de leur
bonté. Ce suicide collectif n’est pas seulement toléré : il est activement encouragé, célébré, comme si le peuple trouvait un plaisir malsain dans cette dégringolade sans fin.
Ce n’est donc pas un hasard, c’est une stratégie, un programme et un agenda, comme je viens de le démontrer, dont l’objectif ultime est de broyer toute
forme de grandeur et de sensibilité, de réduire chaque âme à un état de soumission aveugle, financé par les impôts de ceux-là mêmes qui en seront les victimes. Ce programme est orchestré
par ceux qui savent que, tant que la population applaudit, tant qu’elle paie et consomme sans réfléchir, ils pourront continuer leur sinistre entreprise sans entrave. Alors, vous voulez
continuer à payer ou vous allez commencer à réagir ?
Ce suicide collectif, loin d’être simplement toléré, est activement célébré. Par leur torpeur, ils contribuent avec zèle à leur propre aliénation, à la
suppression de ce qui fait la grandeur de l’humanité. Ils ne voient pas, ils ne veulent pas voir qu’ils sont les premiers artisans de cette décadence qu’ils ne feignent même plus de
déplorer.
Face à cette lente dégringolade, cette déliquescence, ce déni de vie, reste une seule question : Combien de temps encore
continuerez-vous à financer, à applaudir, à participer, et à céder votre dignité et votre âme sans jamais réagir ?
C’est bien connu.
Le menteur ne se souvient pas de ses mensonges. C’est comme cela qu’il se fait souvent «coincer». C’est le cas pour l’affaire du mensonge, parmi bien d’autres, des «bébés décapités» lors
de l’attaque du 7 Octobre 2023. Le récit israélien
les a aujourd’hui étrangement oubliés.
Le président Biden, y avait apparemment cru un moment et s’est vite ravisé. Le mensonge était, celui-là, trop gros. Il n’y avait aucune image, aucun
témoignage des parents, aucune inhumation publique, rien, un pur mensonge à la Goebbels. Aujourd’hui, un an après, on n’en parle plus.
Mais les bébés palestiniens brulés vifs, fracassés, désarticulés, eux, sont bien réels. Il y a ceux débranchés des couveuses. Il y a aussi ceux alignés, par
dizaines, emmaillotés dans leur petit linceul, comme de petites poupées de cire. Ce sont des centaines d’images dans nos yeux, dans les yeux du monde. Des images vraies, celles-là. Mais
de ces bébés, les médias, complices de silence sur génocide, ne parlent pas.
«Le
pogrom»
En ce 7 octobre 2024, les bébés, les enfants de Gaza sont le dernier des soucis du système dominant en Occident. C’est la grande messe médiatique sur
«le pogrom
du 7 Octobre 2023». Le mot «pogrom» a tout de suite été imposé comme élément du récit. Il a été répété, diffusé, matraqué par les médias et les thuriféraires d’Israël. Imagine-t-on
mot plus absurde, dans ce cas. Un pogrom c’est, d’après le dictionnaire «des attaques
violentes commises sur des juifs par des populations locales non juives et plus généralement une émeute sanglante dirigée contre une minorité ethnique ou religieuse». Or ici il
s’agit avant tout d’une attaque contre le dispositif militaire d’enfermement de Gaza. Preuve en est, 300 militaires israéliens ont été tués selon les autorités israéliennes elles-mêmes.
Pour les autres destructions de bâtiments sur les kibboutz, il est très vraisemblable qu’elles sont le fait des forces israéliennes puisqu’ elles l’ont été par des armes lourdes, dont ne
disposaient pas les attaquants de Hamas. Toutes les enquêtes indépendantes signalent que de nombreux Israéliens ont été tués par l’armée israélienne lors de son intervention. Jusqu’à ce
jour, aucune commission d’enquête n’a été faite par le gouvernement israélien, ce qui soulève de nombreuses interrogations.
Et puis on joue ici sur les mots, «attaques contre des
juifs», évidemment puisqu’Israël est un État juif. Mais c’est un État, une armée, pas une minorité religieuse. S’il faut parler de pogrom, c’est au sujet de Gaza, pour la punir de
s’être soulevée, révoltée, et en fait pour l’effacer. Le ghetto de Gaza s’est soulevé. A-t-on parlé de pogrom pour le soulèvement du Ghetto de Varsovie. Il faut être sérieux ! On a,
là, la mesure de l’atmosphère incroyable d’intoxication mentale qui règne en Occident sur Israël. Bref les maitres actuels de l’Occident estiment qu’ils peuvent faire croire à
l’opinion occidentale ce qu’ils veulent.
Les
Arabes, même pas une statistique
Ce 7 octobre 2024, sur tous les plateaux et chaines sous contrôle, les commentateurs rivalisent de compassion pour Israël et de trémolos dans la voix pour
les victimes. 1200 morts israéliens contre près de 50 000 morts et disparus et 100 000 blessés et mutilés pour les Palestiniens. Ça fait cher la vie israélienne à la bourse de la
vengeance.
Le soir du 7 Octobre, la mairie de Paris éteint la Tour Eiffel en signe de deuil. Pas une allusion, pas un mot sur les victimes palestiniennes, et désormais
aussi sur les milliers de libanais tués ou blessés. Pas une image les concernant dans les reportages.
On entendra même le porte-parole de l’armée israélienne féliciter, un gros média, BFM TV pour
son reportage de ce jour en Israël. On en est ébahi. Il n’y a pas d’autre mot. Jamais l’information n’a été aussi partisane, militante, méprisante pour la vie non occidentale. Aucune
empathie, pas une émotion, pour Gaza, pour Beyrouth, qui sont bombardés le même jour. S’ils faisaient, pour le peuple palestinien, pour celui du Liban, le millième de ce qu’ils font pour
Israël… Dans ce monde de l’absurde qui emprisonne l’Occident, les Arabes, les musulmans, ne valent rien. Ils ne sont même pas des statistiques de pertes humaines. Ils sont une
menace.
En fait, l’Occident, aujourd’hui, a finalement renoncé à parler au reste du monde. Le système qui le dirige ne veut plus, ne peut plus par ses médias
et ses serviteurs, qu’une chose : garder son influence sur l’opinion occidentale. Ils ne le savent pas encore, mais c’est déjà une défaite.
L’Antisémitisme
Ce sera aussi le thème de la journée. Là aussi comme un seul homme, sur tous les médias. En France, on aligne les statistiques d’«agressions antisémites»
dans l’année. Comment ont-elles été établies ? Comment les vérifier ? Leur répétition, partout, sur toutes les chaines de la médiacratie, fait office de vérité. Alors que chaque
jour de la vie d’un Arabe, d’un noir, est gâchée par le racisme banal, quotidien. On prétendra que les juifs fuient la France alors que tout le monde voit, dans les aéroports
israéliens, les queues du départ pour les pays occidentaux.
C’est une véritable campagne organisée par le système. Elle se poursuivra plusieurs jours. L’accusation d’antisémitisme est le dernier argument de
l’Occident «sionisé». Il n’en a pas d’autre. Ils n’ont pas d’argument positif, une vision de progrès, de libération humaine. Ils ont peur. Ils craignent que leur opinion publique les
lâche comme les signes en sont patents. Ils en sont arrivés à proposer, hors propos, aux USA, en France, des lois contre l’antisémitisme. Ils voient rouge dès qu’il s’agit d’une
dénonciation d’Israël et même d’une simple critique. Ils n’ont même plus le sens de l’humour. Ils ont même fait la chasse à des humoristes, comme Dieudonné et d’autres qui dénonçaient les
crimes d’Israël et son poids sur la vie politique française.
Le
tropisme israélien
Ils renoncent même, pour l’amour d’Israël, aux sacrosaintes libertés, d’expression, de manifestation. On peut désormais être convoqué par la police pour
«incitation à la haine» parce qu’on a brandit un drapeau palestinien.
Tout est fait pour assimiler antisionisme et antisémitisme. Cela permet de ratisser large. Un champion de la défense du sionisme, Elie Chouraqui se lance,
ce 7 octobre, dans la charge habituelle contre le parti de la «France insoumise». Il affirme «regardez comment
Mélenchon parle des juifs de France». Un participant au plateau TV lui fait remarquer que «JL Mélenchon parle du
sionisme, d’Israël, et non des juifs». Il rejette d’un revers de main dédaigneux la remarque «C’est une question de
sémantique, c’est la même chose».
Le jour avant, le 6 octobre, BH Lévy dit la même chose. Il accuse l’ex-Premier ministre français gaulliste, Dominique de Villepin, qui vient de dénoncer une
nouvelle fois le génocide de Gaza ainsi que les bombardements sur le Liban, d’avoir «la haine des
juifs, dont
Israëlest le
nom»1.
On remarquera cette expression. Elle est totalitaire. «Hors Israël pas de
salut pour un juif» énonce-t-elle. Il n’est pas laissé de place à un juif de vivre son identité et son histoire en dehors d’Israël. Le 7 octobre, l’ancien Premier ministre Manuel
Valls, précise qu’«être antisioniste
c’est de manière confortable d’être antisémite». Ils établissent donc une équivalence entre juif-Israël-sioniste. Ils se définissent et se revendiquent ainsi eux-mêmes comme
intellectuels sionistes.
Qui les autorise à assimiler juif et Israël ? Les juifs ont été juifs pendant des siècles sans être israéliens et en étant de tous les pays où ils
étaient, comme c’est le cas pour les hommes des autres religions, dans tous les pays où ils sont.
En France, sur la question d’Israël, le système politico-médiatique au tropisme israélien en est arrivé même à préférer un dirigeant israélien étranger,
Netanyahou, à leur propre président, Emmanuel Macron. C’est dire.
Macron
versus Netanyahou
Le 5 Octobre, à la clôture du 19eme sommet de la francophonie, le président Emmanuel Macron déclare : «il n’est pas possible
d’appeler chaque jour à nos côtés au cessez-le-feu et de continuer d’approvisionner Israël» en armes. L’allusion aux États-Unis est claire. Position on ne peut plus logique.
Aussitôt les intellectuels ultra sionistes, toujours les mêmes, montent au créneau et envahissent des plateaux TV déjà acquis à leur tropisme israélien. Les
mêmes, Elie Chouraki, Bernard Henry Lévy, Alain Finkielkraut, académicien, Arcady, un réalisateur de cinéma, Raphael Enthoven, présenté comme philosophe et essayiste etc.. Pas très
original d’être à la fois juif et sioniste.
Le lendemain de la déclaration du président Macron, Netanyahou réagit contre lui. Il déclare que lui «mène la lutte de la
civilisation contre la barbarie» et promet la «Honte» à ceux
qui comme Macron veulent «désarmer Israël». La campagne contre Emmanuel Macron est violente. Pourtant celui-ci a toujours été un soutien à Israël, parfois jusqu’à couvrir ses crimes, aux
côtés des États-Unis, au nom de «la légitime défense».
Le 7 octobre, à Paris, le nom de Emmanuel Macron est hué par l’assistance pendant le discours au CRIF du nouveau Premier ministre Michel Barnier. Le
CRIF (Conseil représentatif
des institutions juives de France) reproche régulièrement aux autres «d’importer» le conflit israélo-palestinien en France. Mais n’est-ce pas lui qui le fait ?
Le 11 octobre, sur la chaine LCI, L’invité
est Alain Finkielkraut. La journaliste qui l’accueille avec déférence, Margot Haddad, énumère avec lui, les «fautes», de Macron : «il n’a pas
participé à la manifestation contre l’antisémitisme, il a critiqué les attentats au biper, il propose d’arrêter la livraison d’armes à Israël etc.». puis elle l’écoute
religieusement parler longuement d’«antisémitisme
d’importation en France». L’allusion aux Arabes et musulmans de France est évidente. Un véritable appel à la haine et la répression contre eux.
Entre la France et Israël, entre le président Macron et le premier ministre Netanyahou, les intellectuels sionistes français, les grands médias français qui
les relaient, ont choisi apparemment leur camp. La logique du président Macron, et du monde entier, sur le lien entre le cessez le feu et l’arrêt de la livraison des armes, n’est pas
manifestement la leur. Ce qu’ils disent est carrément délirant. L’un d’eux, Arcady, explique qu’un cessez le feu n’a pas de sens car «avec qui le faire
?» De même pour la solution à deux États dont il se déclare partisan du bout des lèvres : «Avec
qui la faire, des organisations terroristes ?!» Puis il va jusqu’à s’écrier, horrifié, scandalisé qu’il y a «des armes stockées à
Beyrouth». Un scoop
! On pourrait lui dire «mais il y en a aussi en Israël». Cela
rappelle ces westerns américains, où on interdisait aux indiens d’avoir des armes, jusqu’à les avoir tous massacrés.
En écho à Netanyahou, le mot «barbares» revient dans leur bouche à tous. Le propos est manifestement colonial et, même dans la droite ligne du
vocabulaire fasciste. On n’a même pas à démontrer ce qu’ils sont ou sont devenus. Il suffit qu’ils parlent.
À les écouter, Israël tue les Palestiniens pour les libérer du Hamas, et les Libanais pour les libérer du Hezbollah. Le seul terme qu’ils emploient est
celui «d’organisations terroristes». Les termes de palestinien pour Hamas et de libanais pour Hezbollah ne sont jamais prononcés. En somme, des sortes d’ovni, issus de nulle part, si l’on
suit le récit israélien et des médias occidentaux affiliés.
Ils expliquent qu’Israël envahit le Liban pour en finir avec le Hezbollah, car c’est une «organisation
islamiste bien plus dangereuse» que l’OLP. Ils versent, au passage, une larme bien sèche, de nostalgie sur celle-ci. Hilarant. Ils oublient simplement que c’était le même
argument d’Israël lorsque l’OLP était au Liban, «une organisation terroriste». Israël a envahi le Liban pour en expulser l’OLP et les Palestiniens. Il les a massacrés à Sabra et Chatila.
Il y est resté douze ans jusqu’à la fondation du Hezbollah qui l’en a expulsé.
Le
dégoût
Entre le président français et le premier ministre israélien, toute la «sionosphère» française n’hésite, apparemment, pas un instant. Cela donne une
idée de l’influence d’Israël sur la vie politique et médiatique française.
Aux dernières nouvelles, le 14 octobre, Emmanuel Macron rappelle à Netanyahou qu’«il ne doit pas
oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU». Emmanuel
Macron aurait-il caché un certain sens de l’humour. Le monde
sioniste s’en étrangle de rage. Netanyahou, avec l’élégance et la finesse qu’on lui connait, rappelle au président français et donc à la France les «crimes de Vichy contre les
juifs».
Mais revenons à nos intellectuels sionistes et laissons le mot de la fin à Raphael Enthoven. Si on s’en souvient, le 5 novembre 2023, au tout début du
génocide de Gaza, il avait dit «qu’il n’y a pas d’autre
option que de bombarder Gaza», pour en
conclure froidement que «toutes les
différences sont donc entre les victimes et les gens qui tuent». Lui
spécialiste de l’inversion, et qui accusait Hamas «de prendre en otage
la population palestinienne», accuse
désormais, JL Mélenchon«de pratiquer
l’inversion en qualifiant de terroristes les actes israéliens à la place de ceux de Hamas». Et au
Président Macron, «de parler des
bombardements de Gaza et du Liban et d’oublier ceux d’Irak et d’Afghanistan». Étrange
logique que celle de la justification de crimes par d’autres crimes. Au bout du compte, face à tous ces propos, on n’a même plus de sentiments de révolte ou d’indignation, on est pris de
dégoût. Tout simplement de dégoût.
Le choix de l’Iran face aux intoxiqués fanatiques de l’Occident collectif
La situation dramatique actuelle au Moyen-Orient résulte de la volonté des États-Unis de conserver leur influence en s’employant à contrôler tout ce qui s’y
déroule, de maintenir les choses en l’état tout en promouvant leurs intérêts oligarchiques, en ignorant les résolutions de l’ONU et le droit international. Cette approche a exacerbé les
tensions et leurs provocations pourrait conduire à une escalade.
Quand, par exemple, le monde voit la population de cette entité sioniste soutenir les actions de leur armée en scandant «mort aux Arabes» et des colons
armés, en tenues civiles, participer aux opérations militaires et détruire les aides humanitaires internationales.
Quand on voit aussi des enfants intentionnellement abattus par des tireurs d’élite israéliens (selon l’orthopédiste Américain Dr
Mark Perlmutter affirmant «qu’il n’a jamais vu
un tel carnage contre des civils»), ainsi que d’autres centaines d’actes démoniaques, il y a de quoi se révolter en prenant incontestablement le parti de l’opprimé contre le
génocidaire, comme le fait le reste du monde.
Toutes les monarchies musulmanes sunnites du Moyen-Orient, liées au grand capital, se retrouvent dans une situation kafkaïenne. Certaines restent attachées
encore, plus ou moins, à Israël, car elles sont sous pression dont elles doivent absolument se défaire et trouver une issue.
Dans cette arène, seuls les Chiites s’impliquent en défendant les sunnites souvent ingrats !
Plusieurs États arabes seront, à terme, contraint de chercher une «autonomie stratégique» afin de s’éloigner graduellement des États/hégémons en
diversifiant leurs partenariats avec des États plus sûrs et de confiance, suivant leur propre stratégie en toute indépendance en évitant les «amis» dangereux. C’est la seule voie de salut
!
La manière qui semble la plus efficace pour arrêter les ambitions expansionnistes des américano-sionistes est de cibler ce que les élites occidentales
craignent le plus, c’est-à-dire leur «portefeuille», considéré comme plus précieux que la vie des autres. C’est le langage que l’oligarchie financière mondialiste comprend le
mieux.
C’est l’économique qui est déterminant en dernière instance !
Après
cette introduction, j’ai trouvé intéressant et utile de mettre en avant ce commentaire d’un internaute qu’il a édité sous «HIKBOO» d’une rare pertinence, suite à l’article publié
par Réseau
International sur l’analyse du «conflit entre
USA/Israël et l’Iran dans le contexte d’une guerre au Moyen-Orient», faite par le Professeur iranien Mohammad Marandi.
Le
voici :
Effectivement, le Pr Marandi explique très bien l’avantage stratégique de l’Iran en cas de guerre latente avec Israël et les États Unis qui guettent
derrière, avec la bave écumante aux lèvres. Son avantage stratégique, à l’Iran, est de s’y attendre et de laisser ces 2 affolés de l’apocalypse se démerder et de répondre ensuite coup par
coup à sa propre mesure iranienne, bien en-dessous du contre-coup exagéré espéré par le combo infernal «US-Isr», mais en laissant des ruines manifestes, prémonitoires et inquiétantes de
ce que l’Iran pourrait faire la prochaine fois. Les intoxiqués de l’occident collectif au sens plus large, sont à la fois très excités par ce jeu ultime qui leur fait monter l’adrénaline,
mais sentent bien qu’ils perdent la face petit à petit et qu’un volte-face magistral et définitif US est de plus en plus éloigné : Trop d’erreurs et de passifs historiques accumulés, la
rage reste impuissante et inexorable !
Le Dr Marandi connaît très bien le Moyen-Orient, les rapports culturels et les résistances qui s’y jouent souterrainement. Il ajoute que l’Iran s’est
préparé depuis au moins 30/35 ans aux assauts des fanatiques occidentaux, et qu’ils ont développé un système très complexe de réseaux souterrains et d’armes offensives propres à leurs
ingénieurs. Les offensives US s’y casseraient littéralement les dents, d’autant plus que les Iraniens sont chez eux depuis quelques millénaires ! Le combo incestueux Israël-Amerloque a
très peu de chance de victoire face à un ennemi aussi déterminé et préparé.
Ce que j’ai appris de plus singulier dans cette entrevue prenante, c’est que le Dr Marandi présente le front de résistance irakien, souvent mal valorisé
comme secondaire dans les mouvements de résistance, plutôt au contraire comme un mouvement déterminant pour faire échouer la présence «amère loque» au Moyen-Orient. Donc comme un élément
essentiel de la résistance contre les nouveaux colons occidentaux déguisés en «bienfaiteurs» pour un monde unipolaire sioniste.
J’ai bien retenu ça, car en effet, les guerres d’Irak ont été une monstruosité US+proxys terroristes+conflits provoqués inter-communautaires
(kurdes-chiites-sunnites), ce qui a marqué définitivement ce territoire dans une confusion indescriptible. Daech a été créé en Irak par des manipulations de tous les services sionistes,
CIA et MI6 avec un chef sioniste masqué, Al Baghdadi, ça ne pourra jamais rester impuni au niveau des Irakiens, une fois les potions amères bues pendant bien plus de 30 ans, dont
plusieurs millions de morts probablement.
De cette entrevue, il en ressort beaucoup de sang-froid, de lucidité et de certitude que l’Iran et le Moyen-Orient seront vainqueurs par leur préparation
obstinée et leur vraie solidarité de valeurs qui n’existe plus en Occident guidé par les dogmes et l’argent. C’est frappant de vérité, l’Occident se racornit et vieillit sur pied dans sa
malveillance permanente, le Sud global est plein de projets pacifiques et mobilisateurs !
Le Dr Marandi, comme l’axe de résistance, misent sur les progrès de l’intelligence partagée, une sacrée différence qui attire les enthousiasmes, ce qui
n’existe plus en occident censuré de toutes parts, sauf chez les réfractaires et les chercheurs de vérité.
L’Iran a fait le meilleur choix malgré les attaques criminelles dont il fait l’objet.
7 octobre : L’antisionisme est-il vraiment de l’antisémitisme ?
À l’heure où nous écrivons ces lignes, il semblerait que Tel-Aviv soit sous le coup d’une attaque balistique dont la nature reste à préciser. En ce 7 octobre, la situation se dégrade donc encore
sur place et tourne à l’affrontement généralisé entre Israël et certains de ses voisins. Devrons-nous mourir pour Tel-Aviv ? demandions-nous hier.
Contester le projet sioniste extrême de Nétanyahou, est-ce de l’antisémitisme ? Demandons-nous aujourd’hui.
Le 7 octobre est une date "critique" depuis qu'il s'agit du sombre anniversaire de l'attaque lancée par le Hamas contre Israël l'an dernier Cette commémoration pourrait correspondre à une frappe israélienne d'ampleur en Iran Le monde pourrait alors se diriger vers l'inconnu : Les Iraniens promettent une réponse directe, peut-être avec des missiles performants qui frapperaient les villes israéliennes La France se laissera-t-elle entraîner dans un conflit où ses propres enfants pourraient mourir... pour Tel Aviv...
Dans ce numéro de Chaos Global, nous dressons plusieurs constats.
Un an de guerre n’a fait taire ni le Hamas ni le Hezbollah…
Ce 7 octobre, le Hamas et ses alliés ont procédé à la projection de plusieurs roquettes sur Tel-Aviv. Après un an de combats, le Hamas semble donc encore disposer
d’une capacité de nuisance… Nous semblons loin des déclarations triomphalistes du gouvernement israélien sur l’éradication du Hamas.
Parallèlement, le Hezbollah lançait des missiles sur Haïfa… et la résistance aux assauts terrestres israéliens semble très puissante du côté du mouvement chiite. Là
encore, les intenses bombardements à Beyrouth, dans le reste du Liban et même en Syrie, ne semblent pas avoir assuré une domination militaire israélienne incontestable.
Cette guerre hybride menée par Israël sur notre sol
Si les affaires d’Israël ne semblent pas fonctionner comme sur des roulettes au Proche-Orient, elles ne se déroulent pas
forcément mieux sur le champ de cette guerre hybride qu’Israël mène en France dans le domaine de la propagande, de l’information et de l’infiltration des réseaux sociaux.
Rappelons ici que Libération avait pointé
l’an dernier les sommes considérables investies dans le “travail de l’opinion” française par Benjamin Nétanyahou : Près de 5 millions € pour convaincre les
Français ordinaires que le combat d’Israël était “du bon côté”.
De fait, de nombreux journaux subventionnés n’hésitent pas à publier quotidiennement des publireportages israéliens. L’opinion française est-elle dupe ? Les
sondages indiquent un vrai scepticisme français.
Mais n’oublions que, dans l’application de la théorie de l’infiltration cognitive de Cass
Sunstein, ces sommes servent probablement à alimenter une cinquième colonne parmi la “résistance”, notamment en faisant mine de soutenir la cause palestinienne, mais en préconisant
une paix rapide (sans préciser les conditions faites aux Palestiniens) et en divertissant l’attention pour parler de pédosatanisme.
L’antisionisme est-il un antisémitisme ?
Au fond, toutes ces techniques permettent d’éluder le vrai débat :
- Est-on forcément antisémite lorsqu’on n’adhère pas à la mythologie contemporaine d’une filiation directe et incontestable, créatrice de droits, entre les anciens
Juifs prétendument déportés par les Romains en l’an 72 et les Juifs d’Europe de l’Est massivement détruits par les forces de l’Axe durant la Seconde Guerre Mondiale, et prétendument réfugiés en
Palestine pour créer leur propre Etat ?
- Est-il antisémite d’interroger la véracité historique de ce récit qui sert à justifier la création d’Israël en 1948 ? Ou bien ne s’agit-il pas d’une démarche
critique rationnelle et raisonnable que de ne pas nous satisfaire des fausses évidences qui portent un narratif simpliste ?
- Et, sur le fond, y a-t-il une légitimité à nous laisser entraîner dans une guerre qui n’est pas la nôtre, qui repose sur des motifs mythologiques, menée par un
illuminé qui nous traite comme ses valets et nous accuse d’antisémitisme dès que nous ne lui obéissons pas ?
«La guerre n’est pas
censée être gagnée, elle est censée être continue. Une société hiérarchique n’est possible que sur la base de la pauvreté et de l’ignorance. En principe, l’effort de guerre est toujours
planifié pour maintenir la société au bord de la famine». – Georges Orwell, «1984»
Le Prix Nobel de la Paix a été créé en 1895 par Alfred Nobel, l’inventeur de la dynamite – oui, celui-là même qui a breveté cet explosif dévastateur en
1867. Une invention qui a fait exploser bien des vies, littéralement. Alors qu’il se rendait compte que son nom serait à jamais associé à la mort et à la destruction, Nobel a décidé de
léguer une grande partie de sa fortune pour financer des récompenses censées honorer ceux qui œuvrent pour la paix, la science et l’humanité. Ironique, non ? Celui qui a armé les guerres
du monde moderne a voulu s’acheter une place au paradis. Mais voilà le piège : depuis plus d’un siècle, ces distinctions servent de vitrine pour l’élite mondiale, qui sous couvert de
«bienveillance» et de «paix», manipule, contrôle, et exploite les masses.
Le Prix Nobel de la Paix, en particulier, est devenu un outil politique pour récompenser les fauteurs de guerre sous prétexte qu’ils «agissent pour le bien
commun». Prenons Barack Obama, lauréat en 2009, moins d’un an après son entrée en fonction. Quelle paix a-t-il apportée ? À ce moment-là, les États-Unis étaient engagés dans pas moins de
neuf conflits militaires dans le monde, du Moyen-Orient à l’Afrique. Non seulement il n’a pas mis fin à ces guerres, mais son administration a intensifié l’usage de drones, tuant des
milliers de civils innocents dans des frappes soi-disant ciblées. Mais la paix, bien sûr, c’est tout relatif. La Maison-Blanche parlait de «stabilité» pendant que les bombes
pleuvaient.
Et n’oublions pas Henry Kissinger, ce «grand architecte de la paix», récompensé en 1973 pour ses efforts en vue de mettre fin à la guerre du Vietnam. Oui,
cet homme-là même qui, via ses manigances diplomatiques et ses opérations secrètes, a orchestré la mort de centaines de milliers de civils au Cambodge et au Laos. Sa récompense n’était
rien de moins qu’un cache-sexe pour les crimes qu’il a commis au nom de la diplomatie américaine. La paix ? Ou plutôt une paix basée sur la destruction, la déstabilisation et la mort,
pour la seule hégémonie américaine.
Aujourd’hui, l’année 2024 ne fait pas exception avec une liste de nominés aussi absurde qu’indécente. Parmi les 286 candidats, on trouve des personnalités
comme le pape François, toujours prompt à prêcher la paix pendant que le Vatican accumule des richesses et ferme les yeux sur les scandales pédophiles qui rongent l’Église. Ou encore
Volodymyr Zelensky, chef de guerre ukrainien, qui sous des airs de martyr de la démocratie, ne fait que prolonger un conflit dévastateur en profitant du soutien des fabricants d’armes
américains. S’il remporte ce prix, cela ne fera que confirmer une tendance : le Prix Nobel de la Paix récompense désormais les artisans du chaos, pas de l’harmonie.
Ce ne sont pas seulement des individus corrompus qui sont récompensés, mais aussi des organisations à la moralité douteuse. En 2024, l’UNRWA (Agence des
Nations unies pour les réfugiés palestiniens), accusée d’être liée à des groupes terroristes, est parmi les favoris pour recevoir le prix. Pendant ce temps, en 2023, la figure anti-régime
iranienne Nargis Mohammadi a reçu le prix, un choix qui, bien qu’il puisse sembler légitime, est enraciné dans un agenda géopolitique évident : affaiblir l’Iran. Encore une fois, l’ombre
de la manipulation plane, car tout est calculé, orchestré pour servir des intérêts politiques. Ce n’est plus une question de paix, mais de contrôle.
Prenons un autre exemple flagrant de manipulation : la pandémie de COVID-19. En 2023, Katalin Karikó et Drew Weissman ont été récompensés par ce jury
«prestigieux» pour leur rôle dans le développement des vaccins à ARN messager. Mais où est la paix quand des milliards d’individus sont soumis à des campagnes de vaccination sous la
pression, tandis que ces mêmes scientifiques admettent qu’ils ne se sont pas fait injecter leurs propres créations ? De nombreux médecins et responsables de la santé, impliqués dans la
promotion de ces vaccins, ont eux aussi refusé de se faire vacciner. Où est la transparence ? Et pire encore, où est la paix quand ces injections, censées sauver des vies, causent des
effets secondaires graves, dont les fabricants étaient parfaitement au courant ?
La supercherie ne s’arrête pas là. Ce double discours s’étend au discours environnemental. En 2007, Al Gore et le GIEC, ce groupe de soi-disant experts
climatiques, ont été récompensés pour avoir «éveillé les consciences» sur le réchauffement climatique. Et pourtant, derrière cette rhétorique alarmiste se cache un gigantesque business
qui aspire des milliards de dollars de subventions pour des projets qui n’ont aucun impact réel sur l’environnement. Greta Thunberg, une autre icône fabriquée, est-elle aussi
instrumentalisée par des puissances financières qui exploitent la peur du changement climatique pour asseoir leur contrôle sur l’économie mondiale. Ils ont trouvé leur nouvelle religion :
la «paix climatique».
Revenons un instant à la guerre, car elle est au cœur de ce système nauséabond. La guerre en Ukraine a propulsé Zelensky au rang de héros, un homme glorifié
par l’Occident pour sa résistance face à l’agresseur russe. Mais la réalité, c’est que Zelensky, avec l’aide des États-Unis et de BlackRock, perpétue un conflit sans fin, transformant son
pays en terrain d’essai pour les nouvelles technologies militaires. Pendant que les civils meurent et que l’économie ukrainienne s’effondre, les fabricants d’armes américains prospèrent.
Et c’est cet homme-là que l’on nomme pour le Prix Nobel de la Paix ? Et pourquoi ne pas y mettre Netanyahou, tant qu’on y est…
À l’opposé de ce cirque médiatique, bien que je ne sois pas dupe sur le personnage, on trouve Donald Trump, le seul président américain depuis des décennies
à n’avoir pas engagé son pays dans une nouvelle guerre. Ce simple fait l’a mis à l’écart du système, car il est clair que l’élite mondialiste ne tolère pas la paix réelle. Le commerce de
la guerre est bien trop lucratif pour eux. Trump, en refusant de jouer leur jeu, s’est attiré les foudres de l’establishment, ce qui montre bien que ceux qui promeuvent réellement la paix
sont marginalisés, ostracisés.
Même dans les domaines de la science et de la technologie, la manipulation est omniprésente. De plus en plus, les prix Nobel sont décernés à des figures qui
servent les intérêts des grandes multinationales et des gouvernements plutôt qu’à ceux qui cherchent à améliorer réellement la condition humaine. Les récompenses dans les sciences,
notamment dans les technologies numériques ou pharmaceutiques, sont de plus en plus attribuées à des innovations qui renforcent le contrôle social ou économique, tout en cachant les
dangers qu’elles représentent pour les populations.
Ainsi, le Prix Nobel, qui autrefois pouvait incarner l’idée d’un progrès désintéressé, n’est plus qu’une vitrine du «progressisme» pour les puissants, un
mécanisme de propagande destiné à légitimer la domination des élites. Derrière le masque de la paix et du progrès, se cachent des agendas sombres, ceux de la guerre, du contrôle et de la
manipulation totale. À chaque nouveau lauréat, ce prix perd encore plus de sa crédibilité, tout en renforçant l’idée que le véritable but est de perpétuer un système d’exploitation et de
domination.
La vraie paix, la vraie justice, elles ne se trouvent pas dans ces cérémonies fastueuses, mais dans les actions de ceux qui agissent vraiment, sans fanfare
ni médailles, pour améliorer le monde sans chercher à en tirer gloire ou profit. Ainsi, en attendant l’annonce des prochains lauréats de cette mascarade, il est essentiel de se rappeler
que ces prix, loin d’être des gages de paix, peuvent souvent être considérés comme des signes avant-coureurs de chaos et de destruction. Mais dans ce monde, ce sont les bons qui restent
invisibles, tandis que les faiseurs de guerre, eux, montent sur scène pour recevoir des trophées.
Au final, il devient crucial de rester vigilant face à ces manipulations et de s’interroger sur les véritables intentions derrière les discours de paix et
de solidarité, trop souvent teintés d’hypocrisie et de mépris pour la vie.
Le Hezbollah tue des soldats israéliens qui envahissent leur pays tandis que les soldats israéliens tuent délibérément des femmes, des enfants, du personnel
médical et des journalistes.
Devinez quel camp l’Occident qualifie de terroriste.
*
Au cas où vous ne l’auriez pas encore compris, «organisation terroriste» est une désignation totalement arbitraire qui est utilisée comme un outil de
contrôle narratif occidental pour justifier la guerre et le militarisme. En fait, cela signifie simplement «population désobéissante qui a besoin qu’on lui balance des bombes».
La lettre
ouverte au président Biden de 99 professionnels de santé américains qui se sont portés volontaires à Gaza contient une citation du Dr Mark Perlmutter, «Gaza a été la
première fois que j’ai tenu la cervelle d’un bébé dans ma main. La première d’une longue série».
Vous savez quoi ? C’est nous les putains de terroristes. C’est nous. Nous tous qui vivons dans l’alliance des puissances occidentales et qui n’avons pas
empêché nos gouvernements de soutenir cette atrocité de masse.
Le mot «terroriste» n’aura aucun sens ni aucune pertinence tant qu’il ne s’appliquera pas d’abord et avant tout à la gigantesque structure de pouvoir
mondiale qui inflige ce cauchemar à notre espèce.
Les démocrates vont sérieusement faire toute cette merde maléfique au Moyen-Orient et ensuite rendre responsable Jill Stein et Chappell Roan si Kamala
perd.
*
La personne normale dirait : Une guerre avec l’Iran serait désastreuse.
Le taré dit : Oh donc vous aimez l’Ayatollah et vous pensez que la théocratie est bonne et vous détestez les homosexuels et vous voulez que toutes les
femmes portent des hijabs.
*
L’Iran n’est pas l’Irak. L’Iran peut riposter. Une guerre directe avec l’Iran serait un cauchemar. L’Irak ressemblerait alors à une promenade de santé. Elle
serait beaucoup plus meurtrière, destructrice et déstabilisatrice.
Ce n’est pas l’Iran qui est l’ennemi. L’ennemi, ce sont les abrutis des États-Unis et d’Israël qui nous ont poussés vers cette guerre.
*
Chaque pays figurant sur la liste des dix premières réserves prouvées de
pétrole est soit la cible du bellicisme américain, soit a déjà été ruiné par le bellicisme américain, soit fait partie de la structure de pouvoir centralisée des
États-Unis.
Venezuela
Arabie Saoudite
Le Canada
L’Iran
L’Irak
Koweït
Émirats arabes unis
Russie
Libye
Nigeria
*
Tous ceux qui ont regardé les images quotidiennes de corps humains déchiquetés lors des massacres perpétrés par Israël au cours de l’année écoulée ont une
attitude très différente à l’égard d’Israël que ceux qui ne les ont pas regardées. Non seulement parce que les images façonnent votre opinion, mais aussi parce que les partisans d’Israël
évitent de les regarder.
*
Personne ne croit encore honnêtement qu’Israël tue toutes ces femmes, ces enfants, ces journalistes, ce personnel médical et ces travailleurs humanitaires
par accident. Soit vous savez qu’ils le font exprès et vous le dites, soit vous savez qu’ils le font exprès mais vous ne l’admettez jamais afin de protéger un agenda politique.
Ceci après que Trump ait ouvertement dit
la phrase : «Make Israel Great
Again», et admis d’avoir
laissé de riches donateurs pro-israéliens fréquenter la Maison-Blanche et faire des demandes politiques qu’il s’est empressé d’accorder lorsqu’il était président. Trump a également
récemment critiqué
Biden pour avoir dit qu’Israël ne devrait pas attaquer les sites nucléaires iraniens, affirmant qu’il est favorable à leur ciblage.
Ce cycle électoral se résume principalement à un concours entre républicains et démocrates sur le thème «qui donnera à Israël
plus d’armes de génocide pour déclencher la Troisième Guerre mondiale».
*
Tant de conflits et de confusion proviennent de la façon dont le discours politique dominant aux États-Unis exagère sauvagement les différences entre les
démocrates et les républicains tout en minimisant considérablement les différences entre les démocrates et les gauchistes anti-guerre. La classe politico-médiatique républicaine présente
les démocrates comme une bande de marxistes d’extrême gauche, tandis que la classe politico-médiatique démocrate présente les différences entre eux et la gauche anti-guerre comme
tellement insignifiantes qu’ils devraient évidemment s’attendre à ce que la gauche vote pour eux.
En réalité, les démocrates et les républicains ont beaucoup, beaucoup plus en commun les uns avec les autres qu’avec la gauche authentique – même si l’on
inclut les extrêmes les plus éloignés autorisés dans le parti. Bernie Sanders et Donald Trump sont bien plus proches l’un de l’autre idéologiquement que quelqu’un qui veut démanteler le
capitalisme et la machine de guerre américaine ne l’est de Bernie Sanders.
L’obscurcissement de ces points par la classe politico-médiatique dominante est entièrement délibéré et peut s’expliquer par la citation de Noam Chomsky :
«La manière
intelligente de garder les gens passifs et obéissants est de limiter strictement le spectre des opinions acceptables, mais d’autoriser un débat très animé à l’intérieur de ce
spectre». Si on ne comprend pas pleinement cette citation et qu’on n’en fait pas le prisme à travers lequel on perçoit tout le discours politique dominant, on ne verra jamais
clairement la politique occidentale.
La Russie se voit attaquée par les États-Unis et leurs mandataires. C’est une situation très triste, car la Russie est nécessaire au développement de
l’humanité. Mais la Russie n’est pas seulement en difficulté sur le plan extérieur. L’autre jour, une procession avec la Sainte Croix a eu lieu le long de la perspective Nevski en mémoire
de saint Alexandre de Neva. Tout de suite, de nombreux soi-disant «gauchistes» ont attaqué les participants : «Vous êtes tous des
fascistes ! Comme les nazis et pire !» Dans ma vie, j’ai vu ce rejet violent de la foi chrétienne à de nombreuses reprises, et voici mes réflexions sur le sujet :
Je ne sais pas comment la postérité se souviendra de ma modeste contribution à l’étude de la «pensée antibourgeoise mondiale», mais je vais essayer de la
décrire de la manière la plus brève possible pour mes contemporains. Comme vous, cher lecteur, j’ai la chance de vivre à une époque intéressante, une époque qui a démenti les prévisions
optimistes de Marx et vérifié la Révélation de saint Jean le Théologien. J’ai vu l’effondrement de l’Union soviétique (pendant ces années cruciales, j’étais correspondant israélien à
Moscou), l’effondrement du socialisme, la montée du néolibéralisme et du mondialisme, l’émergence d’un espace médiatique unifié, l’ascension d’Israël comme troisième puissance nucléaire
du monde, la montée des juifs, la lutte désespérée du peuple palestinien pour sa vie et sa dignité, la destruction de l’environnement naturel et le début de la troisième guerre mondiale
de l’Amérique, d’abord avec le monde islamique, puis avec la Russie. Ma tâche est devenue de relier les points entre ces phénomènes apparemment dissemblables et de voir comment les
résultats influent sur le destin du monde. Pour ce faire, j’avais besoin d’un nouveau récit.
Je vais vous donner un exemple. Woody Allen, le réalisateur new-yorkais, a sorti un film inhabituel à ses débuts, «Lily la
tigresse»(1966). Il n’a pas tourné une seule image, mais a pris un film japonais de troisième ordre et l’a re-doublé, en y ajoutant une bande son complètement différente. Le résultat
était un scénario original superposé sur une pellicule existante, une nouvelle interprétation du film original. Si vous avez déjà regardé un film étranger dans une langue inconnue à la
télévision en commençant par le milieu, vous avez dû faire face à une tâche similaire, en essayant de deviner l’intrigue et de comprendre ce que vous avez vu. C’est une tâche similaire à
la réinterprétation d’événements historiques à partir des connaissances supplémentaires et de la perspective augmentée d’une époque ultérieure. Les événements singuliers sont pour ainsi
dire fixés dans le béton, mais ils peuvent être reliés entre eux de manière originale. Chaque conteur propose son interprétation, et le consensus historique choisit le récit qui décrit le
mieux la réalité. Ainsi, il y a plus de trente ans, deux récits se sont heurtés en Russie : le récit soviétique russe et le récit néolibéral occidental. Le récit occidental a gagné,
c’est-à-dire que pendant un certain temps, Woody Allen a réussi à convaincre le spectateur russe de la justesse de sa version des événements. Avec un changement de paradigme aussi simple,
le peuple russe a permis qu’un terrible pillage ait lieu et les richesses de la Russie ont pris la fuite à l’étranger, laissant derrière elles des usines vides et transformant notre
grande patrie en une puissance de second ordre. Ce coup d’État historique s’est déroulé presque sans effusion de sang. La démolition contrôlée de la Russie a prouvé que la maîtrise du
récit donne la maîtrise du monde. Celui qui peut re-raconter le film devient ex post
facto son réalisateur.
Il semblerait que je n’aie rien inventé, en la matière. La lutte des idées a toujours existé. En 1917, ce n’est pas l’Armée rouge qui a gagné, mais une
«découverte scientifique» : l’idéologie internationale du communisme. Depuis, une vague ininterrompue de science industrielle n’a cessé de conquérir les grands esprits du monde. Cela
n’aurait pas pu se produire tant qu’il existait une société saine, tant que les gens communiquaient entre eux et discutaient librement des questions urgentes. Malheureusement, les
technologies que nous utilisons ont été conçues pour éliminer les penseurs originaux. Jamais auparavant les médias n’ont été aussi concentrés entre les mains d’un si petit nombre, à
l’échelle mondiale, au point que chacun d’entre nous se trouve enveloppé dans un cocon de réalité virtuelle alternative. En Occident, d’abord en Amérique et ensuite en Russie, une société
de désunion totale a émergé, dans laquelle les gens se forment uniquement sur la base de la télévision et des médias grand public. Les empires médiatiques transnationaux ont complètement
pris le contrôle de tout le discours public et ont convaincu des milliards de personnes que le «mode de vie américain» (le néolibéralisme) leur apporte le bonheur.
Depuis les hautes tours de contrôle qui leur permettent de dominer le monde, les maîtres des médias déterminent ce que les gens savent et ce dont ils
parlent dans une société fragmentée et qui fragmente activement. Ils décident de ce que les gens pensent et dans quel cadre historique. Mes vieux camarades Noam Chomsky, Edward Herman et
d’autres auteurs ont beaucoup écrit sur cette fabrication scientifique du consentement. J’ai moi aussi remarqué cette étonnante puissance invisible, une sorte de vaste montagne magnétique
qui interfère activement dans la vie intérieure de nombreux pays. Partout, les médias poursuivent la même ligne : ils s’opposent
au nationalisme et à la tradition, et poussent plutôt vers une «société multiculturelle», vers une démocratie libérale – c’est-à-dire vers une société d’émiettement, dans
laquelle il leur est plus facile d’agir. À une exception près : dans le cas de l’État juif, ils soutiennent le chauvinisme, le séparatisme, l’apartheid, c’est-à-dire une société insulaire
de solidarité culturelle. Partout ailleurs, ils sont en faveur des wokes, mais en
Israël, ils sont en faveur des skinheads.
Autre exception intéressante : les fondateurs du communisme croyaient que la religion était intrinsèquement liée à la société de
classes, au service des élites dirigeantes. Or, contrairement aux postulats des sciences sociales communistes, le capital transnational est systématiquement dirigé contre la
religion, et en particulier contre la religion chrétienne. N’est-ce pas intéressant de constater que les deux choix qui nous sont proposés (communisme international ou néolibéralisme
transnational) s’opposent à l’Église ? Les trois branches anciennes, souvent rivales, du christianisme sont constamment attaquées : le catholicisme occidental, l’orthodoxie byzantine et
l’islam (une forme particulière du christianisme oriental monophysite). À une exception près : le judaïsme est intouchable. Non seulement l’attaque orchestrée contre toutes les religions
a épargné le judaïsme, mais en Occident, une nouvelle forme de judaïsme triomphaliste a émergé, l’Holocaustienté,
dont le temple principal se trouve au centre de Washington DC. Ce culte de la mort pervertit la religion chrétienne : la mort des juifs est assimilée à la Passion du Christ, et la
création de l’État d’Israël correspond à la Résurrection.
Mais c’est là que
s’arrête la similitude. Le christianisme n’est pas protégé par la loi, et dans les rues de Paris et de New York, on peut voir des affiches avec des croix imbriquées dans des
symboles nazis. Le culte de l’Holocauste est strictement protégé par la loi. Les enseignants ne sont pas autorisés à emmener leurs enfants à l’église du coin, mais l’excursion au mausolée
local de l’Holocauste est obligatoire dans le programme scolaire de l’État. Le racisme scientifique n’est plus à la mode, mais les gens savent quelles races ont un statut privilégié et
lesquelles n’en ont pas. À Moscou, on refuse de louer des appartements aux Caucasiens, à New York aux Noirs, et en Europe, l’opposition aux immigrants musulmans se développe. Les derniers
vestiges du racisme scientifique demeurent dans le cœur des responsables gouvernementaux, ce qui permet à Biden de bombarder le Yémen comme s’il le désinfectait. Mais l’antisémitisme,
autrefois considéré comme une simple forme de racisme, n’a pas seulement été interdit, il a pris la place unique qu’occupaient autrefois «l’antisoviétisme» en Union soviétique et
«l’anti-américanisme» en Amérique. Pour moi, fils d’Esther et de Joseph, cela pourrait être flatteur, certes, mais cela me pousse à m’interroger sur les raisons qui se cachent derrière
une exception aussi évidente qu’anormale.
La destruction de l’environnement naturel, de notre douce Terre, est devenue une autre caractéristique étrange du monde moderne. Partout, les nouveaux
maîtres du monde empoisonnent les rivières, abattent les forêts et rendent la Terre inhabitable. En utilisant la terminologie du scientifique russe Lev Gumilev, nous pouvons dire que
le paysage anthropique
(créé par l’homme) remplace de plus en plus résolument les paysages naturels de la planète. La Terre est pillée, défigurée, puis recouverte d’une urbanisation galopante. Avec la
mort de l’esprit, l’attaque coordonnée contre la foi, la profanation de l’art et de l’amour et le rejet de la fraternité humaine, la mort de la nature souligne l’essence apocalyptique
derrière les actions de nos dirigeants mondiaux. Nous pouvons maintenant voir que l’histoire culmine et débouche sur une crise existentielle. Dans ces moments critiques, l’histoire
elle-même doit être réinterprétée pour expliquer la réalité actuelle.
L’interprétation marxiste classique de l’histoire soutenait que la domination sur les moyens de production déterminait la position des classes. Elle
affirmait que les propriétaires d’usines décidaient, contre les intérêts des travailleurs, de l’orientation de la société. Mais les inventions étonnantes des financiers néolibéraux
internationaux, qui utilisent des produits dérivés et des instruments financiers secondaires à la place des travailleurs, ont considérablement réduit le pouvoir des moyens de production.
Chaque dollar contribuant à la valeur d’une usine peut désormais être gonflé 99 fois grâce à l’utilisation d’outils financiers secondaires qui se vendent sur les marchés internationaux.
Mais la valeur de ces gadgets financiers dépend en grande partie de leur réputation telle qu’elle est jugée par la presse internationale. Dans une telle situation, le rôle principal et
décisif passe des mains des travailleurs et des propriétaires d’usines aux maîtres du discours, c’est-à-dire les propriétaires des médias de masse, les journalistes de premier plan, les
professeurs d’université, les experts – tous soutenus de manière sélective par le capital financier international.
Selon la théorie classique, ils devraient servir en premier lieu les intérêts des propriétaires d’usines et en second lieu ceux de leurs ouvriers, mais nous
pouvons tous constater qu’ils ne servent qu’eux-mêmes. Ils se comportent davantage comme des envahisseurs étrangers ou même des extraterrestres. Ils font preuve d’un degré de souveraineté
inégalé dans l’histoire de l’humanité. Le travail en usine est de loin préférable à ce qu’ils vendent, ce qui n’est rien de moins que «Le Meilleur des
mondes» de Huxley. Alors que les marxistes luttaient pour les moyens de production, nous luttons aujourd’hui pour les idées, en fait pour l’esprit et l’âme des gens. Les libres
penseurs se livrent à des empoignades avec les maîtres du discours, nos nouveaux adversaires. Ce combat virtuel n’est pas moins réel que les manifestations populaires d’autrefois. Le
pouvoir du boycott est toujours entre les mains d’individus, et maintenant (grâce au reconditionnement et à la financiarisation des produits) ils ont 99 fois plus de pouvoir
qu’auparavant. Les anomalies que nous avons notées ci-dessus pointent vers le talon d’Achille de nos adversaires : Israël. Ainsi, bien qu’ils continuent à nous induire en erreur et à
dresser des écrans de fumée, la question
juive est de nouveau à l’ordre du jour.
Pour expliquer cette conclusion paradoxale, nous pouvons considérer la théologie comme la forme première de l’idéologie. Le christianisme, avec sa quête
spirituelle et son culte terrestre de la Vierge Marie, avec l’idée de fraternité humaine exprimée dans la communion, malgré ses concessions aux pouvoirs en place, est une idéologie de
solidarité parfaitement positive et humaniste. Le judaïsme, en revanche, la religion du paysage créé par l’homme, de l’élection des élus, du rejet de l’impératif catégorique, représente
la théologie qui sous-tend le néolibéralisme. Les chrétiens voient les gens comme des voisins, les juifs comme des outils de l’empire. L’exceptionnalisme israélien, le statut élevé du
culte de l’Holocauste et la position prééminente de la finance internationale sont tous des symptômes d’une maladie moderne qui pointe vers une cause particulière.
J’ai vécu une bonne partie de ma vie en Israël, ce minuscule État du Moyen-Orient. Au début, j’écrivais depuis l’arrière-pays et mes histoires portaient sur
le sous-développement, le racisme contre les autochtones et la haine croissante des «goyim». Mais nos problèmes locaux n’intéressaient personne jusqu’à une époque récente. Aujourd’hui,
cependant, Israël se trouve au centre des événements mondiaux. Pour des raisons que nous examinerons dans un prochain livre, il y a eu un enchevêtrement des forces compradores en
Russie, des forces impérialistes-capitalistes en Amérique, de leurs alliés en Europe et des partisans de l’apartheid en Palestine. Par conséquent, mon front de bataille personnel, la
lutte contre l’apartheid en Palestine, est devenu simultanément la ligne de front du combat contre les compradores russes et contre l’impérialisme américain dans sa nouvelle forme de
mondialisme à la mode. Cet entrelacement de forces est un nœud historique extraordinaire, et en le tranchant, nous mettrons fin à la brutalité du capitalisme mondial.
La Palestine est devenue l’île magique des contes de fées russes, où se trouvent un coffre en fer enchaîné aux branches d’un vieux chêne, et un œuf dans le
coffre, et dans cet œuf, une aiguille et à la pointe de cette aiguille, la vie de l’Éternel Ennemi, l’Esprit même du Capitalisme international qui nous tue. Soudain, nous découvrons que
nous avons à notre portée une méthode sûre pour éliminer l’Ennemi d’un seul coup, sans grandes batailles ni effusion de sang. La démocratie en
Palestine telle qu’elle était envisagée à l’origine par le Mandat pour la Palestine. La transformation de l’État d’apartheid en un pays d’égalité et de démocratie, voilà qui
fera trembler le sol sous les pieds de notre ennemi. Il est vrai que l’idée de démocratie a été détournée, par une ruse de notre ennemi pour écraser le monde avec un capitalisme vautour
néolibéral, mais il n’y a rien de fondamentalement mauvais dans la volonté du peuple. Elle peut et doit être retournée contre l’ennemi.
Sur cette île magique de Palestine, berceau du christianisme, se trouve la source de la vie spirituelle de la Russie et de l’Occident. Même si l’Occident
peut aujourd’hui considérer Israël comme un porte-avions ou le Moyen-Orient comme une immense station-service, les liens entre la Russie et la Palestine sont encore vivaces. De Palestine
est venue l’orthodoxie, qui unit toujours Moscou et Jérusalem. La population indigène de Nazareth et de Bethléem professe la même foi que Riazan et Kostroma. Moscou, la Troisième Rome,
qui succède à Byzance, continue d’accomplir sa mission historique importante de défense de l’orthodoxie, de protectrice du peuple indigène de Palestine. Le peuple russe s’en souvenait au
XIXe siècle lorsqu’il collectait ses roubles et construisait des églises et des écoles en Terre sainte. Les Russes soviétiques s’en souvenaient aussi lorsqu’ils protégeaient les
Palestiniens du génocide progressif d’Israël. Depuis lors, un médecin palestinien sur deux et un prêtre palestinien sur deux parlent russe.
Le lien entre les nations chrétiennes et la Palestine est plus qu’un vestige de l’histoire. Le christianisme est l’une des grandes idéologies de solidarité
du monde. Comme le communisme, il met en avant la quête de spiritualité et de fraternité sur terre. Comme le communisme, le christianisme n’a jamais atteint ses nobles idéaux. La religion
et l’idéologie ont souffert des pontes et des carriéristes. Toutes deux ont perdu le respect de la société éduquée. Mais la foi chrétienne, comme le communisme, est comme Antée : la
défaite la fait renaître. Il nous suffit de desserrer l’emprise mortelle des avides de pouvoir, d’expulser ceux qui ont fait de leur adhésion au Parti communiste ou de leur Sainte Croix
un moyen de gagner de l’argent, et de faire revivre le royaume de l’esprit ! Ayant vécu dans les deux pays, j’ai pu constater que la Russie orthodoxe et la Russie soviétique se
distinguaient toutes deux par leur spiritualité élevée et invincible.
Les partisans de l’apartheid en Palestine se sont donné une tâche sinistre :