Le plan "Barbarossa II"

Un document secret dévoilé par Yvan Blot.

...par Alexandre Artamonov - Le 20/02/2019.

Il y a quelques mois, j’avais mis la main sur un document qui m’était parvenu après la mort de mon ami qui me l’avait fait parvenir par courrier électronique. Il s’agit d’un plan d’attaque de la Russie intitulé sans fantaisie « Barbarossa II » (il y a peut-être des gens à se souvenir du plan Barbarossa mis à exécution par les hordes hitlériennes qui envahirent l’URSS en 1941, un an près la conquête de l’Hexagone).

Ivan Blot, décédé l’année dernière, me l’eut adressé en 2016 mais avec un délai de livraison de plusieurs années. Finalement j’ai reçu le texte en janvier 2019. Dans une brève épître Ivan m’a demandé d’en faire bon usage, mais de garder l’anonymat de son contact qui, au péril de sa carrière et peut-être même des persécutions judiciaires pour haute trahison, lui avait fait passer le message.

Conseil Atlantique 20190220Compte tenu de cette demande posthume je ne suis pas en état de révéler le nom de l’auteur, un haut fonctionnaire otanien travaillant au sein du Conseil Atlantique de l’Alliance. Cette personne a eu le courage de prendre des notes lors des réunions de sa commission et puis de nous en faire part dans ce texte.

Le plan d’attaque de la Fédération de Russie sur le front Nord comprend plusieurs étapes dont la première est la préparation de la population des pays Baltes à la guerre avec le voisin de l’Est. Il faut dire que le Conseil Atlantique est une instance des plus sérieuses, un think tank jouissant de la haute confiance de la présidence américaine et pour cause : ses travaux sont présidés par l’ancien conseiller des chefs d’Etat américains – d’abord Gerald Ford et ensuite George Bush – le général Brent Scowcroft.

Le document otanien exige que la population des pays Baltes soit consciente du danger de l’invasion imminente venant du froid. Pour contrer une telle éventuelle agression, il faut aller de l’avant et la prévenir avec toutes les conséquences que ça implique. Cette approche suppose qu’il y ait un mouvement solidaire des autochtones plus ou moins pareil à celui des Allemands de l’Ouest craignant l’avancée de l’Armée rouge après la Seconde Guerre Mondiale. Ensuite, stipule le Conseil Atlantique, l’OTAN aura tout le loisir pour transformer ledit territoire en sa basse-cour.

D’aucuns pourraient me rétorquer que les détails de ce plan mis à jour ne sont plus hermétique depuis belle lurette. Grand bien leur en prend de le dire ! C’est vrai que les journalistes russes ont vite fait de comprendre quelle transformation idéologique était imposée par les Occidentaux aux populations de l’Europe de l’Est. Mais tout de même il y a une différence de taille entre des hypothèses, quoique fondées sur une analyse logique, et la lecture d’un plan avalisé par l’exécutif de l’Alliance Atlantique.

Lors des réunions de l’OTAN dont le document nous fait part, on discutait aussi des provocations à organiser pour dresser les gens des pays Baltes contre de nombreuses communautés russes résidant dans les pays concernés.

Là aussi on n’est pas sans nous souvenir des investigations menées par un historien suisse – Daniele Ganser, spécialiste des opérations secrètes de l’OTAN. Cet universitaire helvétique avait découvert que l’organisation « Les Brigades rouges » qui montait des coups terroristes en Europe des années 70, fut, en fait, une émanation américaine des anciens GI télécommandés par la CIA. Son but était de faire pencher la balance de l’opinion publique vers la droite pour rendre légitime, aux yeux des Occidentaux, la présence des bases militaires en Europe. L’opération eut bien réussi. Selon Ganser, le 11 septembre fut un autre coup de force des services secrets  qui autorisa ensuite l’invasion de l’Irak et le changement de tout l’équilibre sur l’échiquier géostratégique au Proche et Moyen-Orient.

Il est à noter que personne n’a jamais attaqué Ganser en justice pour diffamation ou calomnie. Ses preuves sont plus que vérifiées et contrevérifiées.

Sachant l’OTAN capable de faire immoler les citoyens des pays-membres, on est un peu moins critique vis-à-vis du document rendu public par Ivan Blot.

Ainsi l’Alliance concocterait une trouée dans la région septentrionale du Vieux-Continent. En principe, le plan Barbarossa II est parfaitement sensé. Après la cuisante défaite en Syrie et la débandade des troupes de l’E.I. il n’y a que le Nord, à commencer par l‘Ukraine et la Pologne où une nouvelle provocation puisse réussir.

Dans le Sud, l’asservissement de la Syrie aux idées du jihad n’était que le stade préalable à l’opération militaire dans le Caucase. C’est que les terroristes contrôlaient la région de Deir-ez-Zor. De là, il fallait tout juste parcourir 500 kilomètres à travers le territoire turc, pour rejoindre la Géorgie parfaitement consentante, quoique chrétienne, à accueillir « l’armée libératrice » de l’Islam. Ensuite, les barbus n’avaient qu’à exporter la révolution en Tchétchénie limitrophe où le réseau dormant des agents d’influence les attendait. Et le détail, de loin, le plus important : une fois la Syrie conquise et le Caucase en feu, les Américains eussent pu réaliser en toute impunité, ensemble avec la CE la construction de l’oléoduc Nabucco en partance des républiques centre-asiatiques jusqu’aux ports syriens. Ce pipeline aurait été en état de faire tomber l’économie russe, car l’or noir aurait pu être commercialisé à un tarif défiant toute concurrence (à titre provisoire). De cette façon les Otaniens eussent pu répéter la même manoeuvre qu’au moment de l’implosion soviétique, provoquée en partie par la chute du prix de pétrole.

La politique brillantissime de Vladimir Poutine a complètement déjoué ces menées en écrasant les terroristes en Syrie. Le président russe a été suffisamment habile pour attirer dans sa trajectoire son homologue turc Erdogan que Washington avait voulu écarter du pouvoir pour le faire remplacer par le dissident Gülen attendant patiemment son heure aux Etats-Unis.

pays baltes 20190220Alors maintenant que ces plans ne sont plus de mise, il ne reste plus qu’une seule direction où les intrigues occultes de l’OTAN serait toujours viables. Cette direction est bien celle des pays Baltes.

L’OTAN voudrait-il attaquer en direct l’Armée russe ? Sûrement pas ! Mais la théorie des « zones grises » élaborée il y a plus de 30 ans de cela par le colonel Dufour peut très bien être mise à exécution. Il s’agit d’une manoeuvre de la guerre subversive très joliment appliquée par les spécialistes en ex-Yougoslavie avec la création de l’enclave du Kosovo.

Les Occidentaux organisent l’indépendance d’un pan du territoire d’un Etat slave souverain. Ensuite, il s’en vont de ce pas au Conseil de Sécurité de l’ONU pour clamer haut et fort le soutien accordé aux peuples, désireux de s’émanciper du joug d’un Etat tyrannique. Et le tour est joué. Il est à noter que la scission de l’île de Chypre en 1974 fut réalisée parfaitement en accord avec ce plan.

Et maintenant l’Ukraine se retrouve dans le collimateur. Le plus intéressant c’est l’attitude du président Porochenko qui part en diatribes contre les Russes qui grignoteraient de l’espace souverain au Donbass tout en feignant d’ignorer que le danger mortel pour son pays se trouverait plutôt à l’Ouest. C’est qu’après la Seconde Guerre Mondiale Joseph Staline octroya à l’Ukraine des grandes provinces prises aux voisins immédiats de Kiev : Tchécoslovaquie, Hongrie et Pologne. Il est de notoriété publique que le président du Conseil européen Donald Tusk a, en même temps, la responsabilité d’une commission de la Diète (parlement) de Pologne s’occupant de la restitution des terres cédées à l’Ukraine. Les Hongrois font de même et versent déjà une pension à la communauté ethnique hongroise de l’Ukraine. Les Tchèques suivent la même stratégie.

Il suffit maintenant de faire la synthèse de tous ces éléments pour obtenir un tableau intègre et… effrayant. Les pays voisins de l’Ukraine peuvent très bien faire valoir leur droit souverain sur les parties occidentales de l’Ukraine en passant par un référendum d’initiative populaire, pareil à celui de la Crimée. Il est tout de même à noter que même au sein de l’Etat ukrainien non-fédéral mais unitaire, la Crimée jouissait d’un statut spécial de République autonome. C’est bien ça qui eut autorisé son émancipation de l’Ukraine après le référendum et son union avec la Russie où elle maintient toujours son statut autonome.

Les régions occidentales de l’Ukraine n’ont pas ce privilège. C’est pourquoi ce serait plutôt le scénario kosovar que les intéressés mettraient à exécution. Si les choses se trament comme prévu, les Américains voleraient au secours des opprimés. Et comme ils sont juste à côté, dans les pays Baltes et en Pologne, l’opération pourrait réussir et être même acclamée par les Européens.

En guise de résultat, l’OTAN sera bien contente d’accaparer un nouveau territoire dans son mouvement inexorable vers l’Est, ce nouveau Drang nach Osten. Les Occidentaux représentés par Bruxelles seront solidarisés par l’Anschluss réalisée et même les Russes pourraient être contents parce qu’ils trouveront là un argument viable pour faire cesser enfin le martyr de la population de Donbass et Lugansk et conclure une alliance officielle avec ces républiques pour les défendre.

Le pire serait alors à attendre parce que, comme en 1938 après l’affaire des Sudètes et le partage de la Pologne en 1939, le territoire des deux grands blocs militaires – celui de la CEI (Russie, Biélorussie, Arménie, etc.) et celui de l’OTAN vont se frôler sans zone tampon. Or, tout stratège digne de ce nom sait qu’un tel contact direct est porteur d’un conflit à venir quasi inéluctable.

Le document qui m’a été envoyé par Ivan Blot en est l’une des preuves intangibles de l’agencement de ces rouages.

Alexandre Artamonov

 

 

Sources : https://reseauinternational.net/plan-barbarossa-ii-un-document-secret-devoile-par-ivan-blot/

                 http://nrt24.ru/fr/news/plan-barbarossa-ii-un-document-secret-devoile-par-ivan-blot

 

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