Ce revirement de
politique, près de 1 000 jours après le début de l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie, intervient en grande partie en réponse au déploiement par la Russie de troupes nord-coréennes
pour compléter ses forces, un développement qui a suscité l’inquiétude de Washington et de Kiev, ont déclaré à Reuters un responsable américain
et une source au fait de la décision.
[Note : Rien ne prouve
que des troupes nord-coréennes aient été déployées par la Russie à proximité de l’Ukraine].
19 novembre et 20/21 novembre :
L’Ukraine frappe un dépôt de munitions dans l’oblast russe de Briansk, loin de toute ligne de front, ainsi que des installations militaires dans l’oblast russe de Koursk :
Le 19 novembre, six missiles balistiques tactiques ATACMS produits par les États-Unis et, le 21 novembre, au cours d’un assaut combiné de missiles impliquant
des systèmes Storm Shadow britanniques et des systèmes HIMARS produits par les États-Unis, ont touché des installations militaires à l’intérieur de la Fédération de Russie dans les régions de
Briansk et de Koursk.
…
L’incendie du dépôt de munitions de la région de Briansk, provoqué par des débris de missiles ATACMS, a été éteint sans faire de victimes ni de dégâts
importants. Dans la région de Koursk, l’attaque a visé l’un des postes de commandement de notre groupe Nord. Malheureusement, l’attaque et la bataille de défense aérienne qui s’en est suivie
ont fait des morts et des blessés parmi les unités de sécurité du périmètre et le personnel d’entretien.
En réponse au déploiement d’armes à longue portée américaines et britanniques, les forces armées russes ont mené, le 21 novembre, une frappe combinée sur une
installation du complexe industriel de défense ukrainien. Sur le terrain, nous avons également testé l’un des derniers systèmes de missiles russes à moyenne portée, en l’occurrence un missile
balistique hypersonique non nucléaire que nos ingénieurs ont baptisé Oreshnik. Ces essais ont été couronnés de succès et ont permis d’atteindre l’objectif visé par le lancement. Dans la ville
de Dniepropetrovsk, en Ukraine, l’un des plus grands et des plus célèbres complexes industriels de l’ère soviétique, qui continue à produire des missiles et d’autres armements, a été
touché.
Le 23 novembre, l’ennemi a tiré cinq missiles opérationnels-tactiques ATACMS de fabrication américaine sur une position d’un bataillon antiaérien S-400 près de
Lotarevka (à 37 kilomètres au nord-ouest de Koursk).
Au cours d’un combat surface-air, l’équipage d’un AAMG Pantsir protégeant le bataillon a détruit trois missiles ATACMS, dont deux ont atteint leur cible.
Un radar a été endommagé par la frappe. Il y a des blessés parmi le personnel. [Radar en maintenance semble-t-il, NdSF]
Le 25 novembre, le régime de Kiev a procédé à une nouvelle frappe avec huit missiles opérationnels-tactiques ATACMS sur l’aérodrome de Kursk-Vostochny (près de
Khalino). Sept missiles ont été abattus par les systèmes S-400 SAM et Pantsir AAMG, un missile a atteint la cible assignée. Deux militaires ont été légèrement blessés et des objets
d’infrastructure ont été légèrement endommagés par des débris de missiles.
Après enquête sur les sites attaqués, il a été confirmé que les FAU ont effectué des frappes avec des missiles opérationnels-tactiques ATACMS fabriqués par les
États-Unis.
27 novembre :
Le général russe Valery Gerasimov s’entretient par téléphone avec le général CQ Brown, président de l’état-major interarmées :
Le général Valery Gerasimov est à l’origine de l’appel téléphonique de mercredi dernier avec le général CQ Brown, président de l’état-major interarmées, afin de
lui transmettre cet avertissement et de discuter de l’Ukraine et de la manière d’éviter toute erreur de calcul entre les États-Unis et la Russie dans le cadre de ce conflit en cours.
La nuit dernière, nous avons mené une frappe globale en utilisant 90 missiles de ces classes et 100 drones, atteignant avec succès 17 cibles. Il s’agissait
d’installations militaires, de sites de l’industrie de la défense et de leurs infrastructures de soutien. Je tiens à souligner une fois de plus que ces frappes ont été menées en réponse aux
attaques continues contre le territoire russe à l’aide de missiles ATACMS américains. Comme je l’ai dit à maintes reprises, de telles actions entraîneront toujours une réponse.
Il semble que le message de la Russie soit enfin parvenu à son destinataire.
5/6 décembre :
Lors d’une nouvelle attaque contre la Russie, l’Ukraine a utilisé des drones à voilure fixe, mais pas de missiles ATACMS :
La nuit dernière, les forces armées russes ont déjoué une nouvelle tentative du régime de Kiev de lancer une attaque terroriste à l’aide d’un drone à voilure
fixe contre les installations de la Fédération de Russie.
Trente-trois drones ukrainiens ont été interceptés par des systèmes de défense aérienne alertés au-dessus de la région de Koursk. Quatorze drones ont été
abattus au-dessus du territoire de la région de Voronej, onze au-dessus de la région de Koursk, sept au-dessus de la région de Belgorod et un au-dessus de la République de Crimée.
En outre, l’aviation navale de la flotte de la mer Noire a détruit deux véhicules de surface sans équipage qui se dirigeaient vers la péninsule de Crimée dans
les eaux de la mer Noire.
Depuis l’appel
téléphonique de Gerasimov (et le discours de Poutine), AUCUN rapport n’a fait état de nouvelles frappes ATACMS (ou Storm Shadow) sur la Russie !
Lors de l’annonce des dernières frappes, M. Poutine a également décrit les effets des frappes de missiles hypersoniques :
Le système déploie des dizaines d’ogives à tête chercheuse qui frappent la cible à une vitesse de Mach 10, ce qui équivaut à environ trois kilomètres par
seconde. La température des éléments d’impact atteint 4 000 degrés Celsius, ce qui se rapproche de la température de surface du soleil, qui est d’environ 5 500 à 6 000 degrés.
Par conséquent, tout ce qui se trouve dans l’épicentre de l’explosion est réduit en morceaux, en particules élémentaires, et se transforme essentiellement en
poussière. Le missile est capable de détruire
même des structures fortement fortifiées et situées à des profondeurs importantes.
Au cours de plusieurs interviews accordées ces derniers jours, le professeur Ted Postol du MIT a exprimé son désaccord (vidéo) avec l’affirmation de Poutine. Postol décrit les impacts de l’Oreshnik comme des explosions superficielles peu
profondes d’une force équivalente à environ 1,5 fois le poids d’un explosif TNT. Avec un poids d’ogive estimé à 100 kilogrammes, l’impact de chacune des 36 ogives de l’Oreshnik ne serait pas plus
important que celui d’une petite bombe ordinaire. Cela les rendrait pratiquement inutiles contre tout ce qui n’est pas des cibles de grande surface.
Je doute que Postol ait bien compris :
Poutine est généralement très bien informé et n’a pas l’habitude de faire de fausses déclarations. S’il affirme que les ogives Oreshnik ont des capacités de
pénétration en profondeur, il est probable qu’elles en aient.
Cela n’aurait guère de sens pour les Russes de faire la démonstration de l’Oreshnik sur des cibles renforcées, comme le sont les bunkers de l’usine de machines
de Yuzhmash, s’il n’avait pas d’effets significatifs sur ces cibles. Il s’agirait d’un bluff qui pourrait être et serait immédiatement annulé par le spécialiste du Pentagone inspectant les
lieux et observant les effets.
Les États-Unis prennent la frappe au sérieux. Ils ont réagi en cessant de soutenir d’autres frappes ATACMS ukrainiennes sur la Russie.
Les experts en armement comme Postol ont peu d’expérience des projectiles hypersoniques, qui frappent à une vitesse dix fois supérieure à celle du son. Je pense que
son évaluation est sincère. Il applique également les mises en garde nécessaires. Mais je doute que lui, comme la plupart des autres experts, ait une expérience suffisante des effets des
projectiles hypersoniques de type fléche pour étayer davantage ses affirmations.
Je recommande donc, ne serait-ce que par excès de prudence, de supposer que les affirmations russes sur les capacités de destruction de bunkers des missiles
Oreshnik sont bien réelles.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Ukraine : Comment l’équipement occidental aide à développer l’armement russe
L’opération militaire spéciale en
Ukraine est devenue non seulement un affrontement entre l’OTAN et la Russie, mais aussi un polygone de combat où les pays occidentaux testent leur matériel militaire face aux armements
soviétiques et russes.
Après l’Euromaïdan en 2014, les pays occidentaux ont commencé à alimenter les forces armées ukrainiennes en équipements et armements. Les normes de l’OTAN
ont été progressivement introduites en Ukraine, et les conseillers militaires occidentaux ont formé le personnel militaire à l’utilisation du matériel occidental.
Cependant, le plus grand flux d’aide militaire occidentale ainsi que d’armements est arrivé en Ukraine après le début de l’opération militaire
spéciale.
Une partie des armements fournis à Kiev consistait en ancien équipement soviétique que l’URSS avait massivement fourni aux pays européens du bloc
socialiste. Sa prise en main n’a posé aucun problème aux forces armées ukrainiennes, qui utilisaient principalement des armements soviétiques.
En même temps, pratiquement tous les pays de l’OTAN fournissaient leurs propres armements ou des armements occidentaux acquis dans d’autres pays, et les
stocks d’armements soviétiques n’étaient pas infinis.
L’apparition d’armements occidentaux modernes sur le théâtre d’opérations militaires ukrainien a suscité un véritable intérêt tant de la part des forces
armées de la Russie que des entreprises du complexe militaro-industriel russe, ainsi que des questions concernant l’efficacité de leur utilisation au combat.
L’Occident s’enorgueillissait pendant des décennies de ses élaborations militaires, mais les a presque toujours utilisés contre des pays n’ayant pas la
capacité de s’opposer pleinement aux forces de l’OTAN. D’autre part, depuis l’époque de l’URSS, la confrontation directe entre les équipements militaires des blocs capitaliste et
socialiste a toujours favorisé la création de nouveaux modèles, voire de types entiers d’équipements militaires soviétiques, puis russes.
Cependant, il faut tenir compte du fait que le financement militaire de la Russie et des pays de l’OTAN sont incomparables. Selon l’Institut international
de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), en 2023, les
dépenses militaires rien que des États-Unis s’élevaient à 916 milliards de dollars (37% du budget militaire mondial), et celles de tous les pays de l’OTAN à plus de 1300
milliards de dollars (57%).
On peut également ajouter les dépenses militaires des pays partenaires ayant le statut d’«allié majeur hors OTAN». Par exemple, les dépenses militaires de
seulement deux de ces pays asiatiques, la Corée du Sud et le Japon, s’élevaient à environ 100 milliards de dollars. Même le budget militaire de l’Ukraine a atteint 65 milliards de
dollars.
Sachant que les dépenses militaires de la Russie en 2023 s’élevaient à moins de 110 milliards de dollars (4,5% des dépenses mondiales).
Sans avoir un financement comparable à celui des pays de l’OTAN, le complexe militaro-industriel russe parvient à produire de nouveaux types d’armements et
à améliorer les équipements militaires déjà utilisés par l’armée russe.
L’une des sources d’amélioration de l’armement russe a été les modèles d’équipements militaires de l’OTAN obtenus sur le champ de bataille en Ukraine. Cela
inclut les blindés (chars, véhicules de combat d’infanterie, transporteurs de troupes blindés et véhicules blindés), les vedettes de patrouille, les systèmes de missiles sol-air, les
stations radar et autres moyens de défense aérienne, les moyens de communication et de guerre électronique, les drones, les missiles antiradars et de croisière de différents types, les
lance-grenades et les systèmes antichars, les armes légères et bien d’autres.
Parmi les modèles les plus connus d’armements occidentaux capturés par les forces armées russes, on peut citer les chars américains Abrams, britanniques
Challenger et allemands Leopard ; les véhicules blindés américains Bradley et allemands Marder ; les systèmes de missiles sol-air mobiles franco-italiens Mamba, les tout nouveaux canons
antiaériens automoteurs allemands Skynex, les systèmes de missiles antichars américains Javelin et les systèmes antichars portables suédo-britanniques NLAW. Ainsi que les missiles à
longue portée ATACMS (États-Unis), Storm Shadow (Royaume-Uni) et Scalp (France).
Et tous sont envoyés dans les unités militaires scientifiques des forces armées russes et aux entreprises du complexe militaro-industriel pour rechercher
des solutions de contre-mesures, des méthodes pour vaincre les armements de l’OTAN, ainsi que pour développer de nouveaux équipements militaires russes.
Les équipements militaires russes modernisés et les nouveaux types d’armements suscitent un intérêt croissant sur le marché mondial des armements.
Par exemple, en février 2024, lors du salon international de la défense et de la sécurité World Defense Show en Arabie saoudite, le complexe
militaro-industriel russe a présenté ses tout nouveaux chasseurs, avions de transport, hélicoptères et leurs missiles, drones et systèmes de défense aérienne, hydroptères et submersibles,
blindés et armes de sniper.
En septembre 2024, lors du salon international de l’armement ADEX en Azerbaïdjan, ont été présentés la munition rôdeuse Lancet-E, des drones modernes et des
brouilleurs, qui ont fait leurs preuves sur le théâtre de l’opération militaire spéciale.
En novembre 2024, lors du salon international Airshow China, plus de 20 entreprises de défense russes de premier plan, spécialisées dans le développement et
la production d’avions militaires, d’hélicoptères, d’armes aériennes, de systèmes de défense aérienne et antimissile, de guerre électronique, de moteurs et d’avionique, ont présenté leurs
produits. Le chasseur de cinquième génération Su-57 a été la vedette du salon.
Notez que cette prise de conscience est générale alors que dans les médias français se succèdent les intervenants
habituels, retraités de l’OTAN, ancien espion du KGB, spécialistes de la Russie recrutés à cause de la haine visible qu’ils vouent à l’objet de leurs recherches, 68% des Français ne
veulent pas que nos armées aillent remplacer les troupes défaillantes de Zelensky. Les sondages dont il est fait état ici sont volontairement ceux de l’occident et du régime ukrainien. La
question de la négociation avance, celle des conditions d’une paix durable reste encore très floue.
Danielle
Bleitrach
*
par Victoria Nikiforova
Au bout de presque trois ans de guerre avec la Russie, les Ukrainiens commencent à se douter de quelque chose. Pour la première fois, l’idée d’une défaite
inévitable, de la recherche de voies de sortie et même de ce qui allait se passer ensuite s’est insinuée dans leurs pauvres têtes. Le retour à la réalité se fait lentement, avec des
grincements.
Les changements dans la conscience de masse des Ukrainiens sont mis en évidence par un sondage de l’Institut Gallup, une organisation américaine qui n’est
ni favorable à Moscou, ni encline à faire son jeu. Selon les chercheurs, plus de la moitié des Ukrainiens (52%) souhaitent aujourd’hui que les combats cessent le plus rapidement possible
et sont ouverts aux négociations. En 2022, ces pacifistes étaient presque trois fois moins nombreux.
Seuls 38% de la population de l’ex-RSS d’Ukraine exigent de se battre jusqu’à la victoire. Au début de la guerre froide, cette exigence était partagée par
près des trois quarts de la population.
Enfin, et surtout, environ un quart des Ukrainiens se déclarent favorables à la paix au prix de concessions territoriales. Ce chiffre est en fait
surprenant. En effet, au début du conflit, un optimisme sans précédent régnait de l’autre côté de la ligne de front.
La majorité des citoyens ukrainiens étaient persuadés que, dans quelques mois, ils récupéreraient les territoires que nous avions libérés et qu’ils
boiraient du café en Crimée. Et s’il ne s’agissait que de la Crimée ! L’Ukraine rêvait de s’emparer du sud de la Russie et d’atteindre Moscou. Le nationaliste fou Korchinsky (un
extrémiste et un terroriste) promettait de soulever la Russie et de lui prendre toutes ses ressources et ses armes nucléaires. Beaucoup voyaient la victoire de l’Ukraine «sur les ruines
de Moscou».
Étaient-ce des malades mentaux ? Oui, bien sûr, mais ils ont électrisé la foule. Leurs délires étaient alimentés par les médias occidentaux et les téléthons
interminables. Les rêves voluptueux de victoire sur les «moscals» ont fonctionné comme un anesthésiant – ils ont permis à l’opinion publique d’ignorer les pertes énormes au front, la
fuite de millions de personnes, la misère générale et la privation des droits fondamentaux.
Aujourd’hui, sous nos yeux, cette stupéfaction se dissipe. Les choses ne se sont pas passées comme on l’avait rêvé. «Qu’est-ce qui s’est passé ? Où est ton
honneur ?» – est-on censé demander dans ces cas-là, mais nous ne le ferons pas, c’est suffisamment clair.
L’avancée tenace et imparable de l’armée russe contraint les forces armées ukrainiennes à perdre les unes après les autres des zones peuplées. Près
d’un quart des militaires ukrainiens ont déserté. Ceux qui n’ont pas pu le faire s’ajoutent à la liste des victimes – selon les chiffres officiels les plus modestes,
l’Ukraine a perdu près d’un million de personnes tuées et blessées depuis le début du conflit.
L’incursion dans la région de Koursk, sur laquelle tant d’espoirs étaient fondés pour remonter le moral des troupes, n’a rien donné. Biden est parti dans la
jungle, et il est remplacé par Trump, qui déteste ouvertement Zelensky.
Pendant ce temps, la Russie – quelle surprise ! – ne s’est pas effondrée, ne s’est pas dégradée et n’a pas disparu de la carte du monde. En outre, elle est
devenue la quatrième économie mondiale et continue à se développer avec succès malgré toutes les difficultés.
C’est ainsi qu’à l’automne 2024, l’anesthésie du mensonge a cessé de fonctionner. Pour la première fois depuis de nombreuses années, les citoyens ukrainiens
ont été confrontés à la réalité, et ils ne l’ont pas aimée. La peur et le désespoir se sont emparés du pays, des militaires comme des civils.
Et la cote négative de Zelensky & Co. augmente : 30% de la population désapprouve les activités de l’Ukroführer, tandis que 66% désapprouve le
gouvernement.
Près de la moitié de la population admet ne pas avoir assez d’argent pour se nourrir et se loger. Plus de 50% déclarent vivre dans un état de stress
permanent.
Pendant ce temps, les patrons occidentaux de Kiev haussent les épaules et se lavent les mains de la situation. «Les Ukrainiens ont
commencé à adopter une vision plus sobre de la situation», déclare sèchement la BBC britannique.
– Ils ont enlevé leurs lunettes roses et réalisé que le «café en Crimée» n’arrivera pas avant un certain temps, et que les frontières de 1991 ne sont pas une perspective pour aujourd’hui
et loin d’être pour demain.
Quelle hypocrisie révoltante ! Depuis des années, la même BBC et
d’autres médias occidentaux trompent les Ukrainiens, leur promettent ceci et cela, et jurent sur leurs mères, les convainquant d’une victoire inévitable sur la Russie «arriérée» et
«autoritaire». Ils ont mis un casque de réalité virtuelle sur la tête de tout un pays et l’ont séduit avec toute la force de la propagande occidentale. Et maintenant, ils disent :
«Nous
n’avons rien à voir là-dedans, les Ukrainiens doivent regarder la situation avec plus de lucidité».
Le retour à la réalité sera très difficile pour les Ukrainiens, et il est temps de prescrire un traitement psychiatrique à tout le monde. Il n’est pas
surprenant que plus de la moitié de la population se plaigne d’un stress permanent.
Toutefois, les citoyens les plus intelligents de la République indépendante ont déjà trouvé une excellente recette pour lutter contre le stress : Ils
rentrent tout simplement chez eux, dans les territoires libérés par la Russie. Plus de cent cinquante mille personnes sont déjà rentrées, et environ soixante mille personnes sont venues
rien qu’à Marioupol – cela a été reconnu même à Kiev.
Car le discours de Zelensky est une chose, mais la réalité est tout autre. Les gens peuvent voir de leurs propres yeux comment les villes de Novorossiya se
transforment en espaces glamour avec une urbanisation de type moscovite, des quais, des parcs et des cafés où les hipsters sirotent leur Lavender Rough et critiquent le gouvernement. Tout
cela est du pur cosmos comparé à la façon dont le pauvre pays ruiné vit aujourd’hui.
Moscou s’est installée pour de bon et propose des pistes cyclables, trente variétés de café et des prêts hypothécaires à un taux d’intérêt avantageux de
deux pour cent. C’est certainement mieux que de pourrir sans raison dans les tranchées ou d’errer dans le monde en s’attendant à être expulsé à chaque minute.
Les citoyens ukrainiens n’ont aujourd’hui qu’un seul remède contre la peur et le désespoir : il est là où se trouve la Russie.
Des civils évacués de Selidovo, en RPD (République populaire de Donetsk), ont rapporté comment l’armée ukrainienne a commis un massacre lors du «mardi
noir», alors qu’ils se retiraient de la ville face à l’avancée de l’armée russe, fin octobre 2024.
Je m’installe face à Alexandre dans une petite salle, pour qu’il puisse me raconter calmement ce qu’il a vu et vécu avant la libération de la ville par
l’armée russe fin octobre 2024. Lorsqu’il commence à me raconter les événements du «mardi noir» comme l’ont surnommé les habitants de Selidovo qui ont survécu au massacre organisé par
l’armée ukrainienne, je comprends que dans cette ville, les soldats ukrainiens se sont surpassés dans l’horreur.
Ce qui s’est passé à Selidovo le 22 octobre 2024 peut être comparé au massacre
des civils de Boutcha par les soldats ukrainiens début avril 2022, ou à celui d’Oradour-sur-Glane par les soldats de la division SS Das Reich (celle dont le symbole orne le blason du
régiment Azov) en France en juin 1944.
Alexandre mentionne tout au long de son histoire les noms des victimes qu’il connaissait personnellement. Le récit n’est pas parfaitement linéaire et je
sens à plusieurs moments les émotions submerger mon interlocuteur. Il a vu la mort de près. Les soldats ukrainiens sont passés par chaque entrée d’immeuble, frappant à chaque porte
d’appartement pour trouver les civils qui avaient refusé d’évacuer. Ceux qui attendaient l’arrivée de l’armée russe, parce qu’ils se sentent Russes.
Un délit d’opinion érigé en crime dans l’Ukraine post-Maïdan. Un crime qui justifie aux yeux des soldats ukrainiens de tuer des civils sans défense, de
commettre les pires crimes de guerre à leur encontre.
Ce 22 octobre 2024, alors que l’armée russe approche de Selidovo et que l’armée ukrainienne doit reculer, les soldats ukrainiens commencent à passer de
maison en maison, d’immeuble en immeuble, d’appartement en appartement, frappant aux portes, exigeant des civils qu’ils sortent de leur cave. Ceux qui répondaient, ouvraient la porte, ou
sortaient de leur cachette ont été abattus sans sommation d’une rafale de fusil mitrailleur, leurs corps abandonnés sur place.
Alexandre attendait son tour en tremblant de tout son corps, lorsqu’un soldat de l’armée ukrainienne avec un fort accent étranger (polonais ou français) dit
à ses camarades que cela suffit, qu’il n’y a plus de civils à cet endroit-là. Ils jetèrent alors le pied de biche avec lequel ils défonçaient les portes, et partirent. Alexandre a survécu
grâce à cet ordre inattendu.
D’autres ont survécu grâce au fait qu’ils ont joué les morts, comme son ami Vitia, qui est tombé au sol lorsque les soldats ukrainiens ont tiré sur lui et
les personnes avec lesquelles il vivait. Il est resté couché au sol, jouant le mort, même lorsqu’un soldat ukrainien lui a marché dessus avant de sortir de la cave où il est ensuite resté
allongé 14 h sous les cadavres de ses amis. C’est son frère, Vladimir, qui l’a sorti de là.
D’autres ont dû leur survie au fait d’avoir gardé leur porte fermée et de ne pas avoir répondu aux injonctions des soldats ukrainiens, leur faisant croire
que les lieux étaient vides.
Un témoignage terrifiant, confirmé par deux autres habitants de Selidovo, Dmitri, et Vladimir. Ce dernier a non seulement vu de ses propres yeux comment un
sniper ukrainien a tiré sur lui et un couple de civils, mais il a aussi été blessé le lendemain du mardi noir par un tir de fusil mitrailleur d’un soldat de l’armée ukrainienne, alors
qu’il allait constater par lui-même que les rues de Selidovo étaient remplies de cadavres de civils. Vladimir confirme que ce jour-là les soldats russes n’étaient pas encore entrés dans
Selidovo, qu’il n’y avait que seule l’armée ukrainienne était dans la ville, et que par conséquent seuls les soldats ukrainiens pouvaient avoir commis ce massacre de civils.
Vladimir et Dmitri me racontent aussi comment le SBU cherchait activement les enfants pour les évacuer de force, remplaçant ainsi les
fameux «Anges blancs» qui opéraient à Artiomovsk, Avdeïevka et Dzerjinsk.
Il semble que le trafic d’enfants venant de la ligne de front soit un commerce tellement lucratif que le SBU a décidé de ne plus le sous-traiter à d’autres organisations
pseudo-humanitaires, et d’assurer lui-même la récolte de la «marchandise».
À un moment, Alexandre ne trouve plus les mots et se signe en tremblant, au bord des larmes. Je lui indique qu’on peut arrêter là l’interview car je
comprends que les émotions le submergent, que c’est trop difficile pour lui de se rappeler ce jour fatidique où tant de gens qu’il connaissait sont morts, et où lui-même a frôlé la mort
de très près. J’ai moi-même envie de pleurer à ce moment-là tant ce qu’il m’a raconté est terrifiant.
Regarder les interviews des réfugiés de Selidovo, en version sous-titrée en français :
Alexandre, Vladimir et Dmitri ne sont pas les seuls à avoir témoigné de ce qui s’est passé à Selidovo. Le Tribunal public international pour les crimes des
néo-nazis ukrainiens de Maxime Grigoriev s’est rendu sur place, et a trouvé de nombreux corps de civils dans les rues, les maisons et les appartements, ainsi que de nombreux témoins. Pour
l’instant l’estimation est que l’armée ukrainienne a tué plus
d’une centaine de civils à Selidovo, mais le chiffre réel est sans doute beaucoup plus élevé. Il faudra du temps pour fouiller toute la ville et retrouver tous les corps.
Attention images choquantes montrant les corps de trois personnes abattues dans la maison située au 89 Koutchourinskaïa :
Dans cette autre vidéo du Tribunal public international pour les crimes des néo-nazis ukrainiens, Vladimir Romanenko a raconté comment l’armée ukrainienne a
abattu tous les membres de sa famille.
«Le 24 octobre 2024,
ma famille a été abattue par l’armée ukrainienne juste à côté de notre maison. À 7 heures du matin, je suis sorti dans le jardin et j’ai entendu des cris : «Tout le monde, sortez de la
maison !» criait un soldat, il y en avait un autre à côté de lui, un peu plus loin, ils ont emmené ma femme, mon petit-fils, ma belle-fille et sa mère hors de la maison et leur ont
ordonné de se mettre face au mur. Ma belle-fille criait «Qu’est-ce que vous faites ?» Le soldat ukrainien a simplement commencé à tirer. Il a d’abord tué ma femme, puis les autres. J’ai
couru dans le jardin et je me suis caché. Quelques jours plus tard, je suis rentré à la maison. À l’endroit où ils ont été abattus, j’ai trouvé des restes : Des corps brûlés, des
fragments d’os et des effets personnels. J’ai rassemblé tout ce que je pouvais dans cinq sacs et je les ai enterrés à l’entrée. C’est tout ce qui reste de ma famille», rapporte
Vladimir.
L’homme ne doit sa survie qu’au fait qu’il était sorti de la maison pour aller aux toilettes et qu’il a fui en entendant les coups de feu. Sans cela il
aurait fini comme le reste de ses proches.
Ce que l’armée ukrainienne a fait aux civils de Selidovo est bien plus qu’un simple crime de guerre, c’est un véritable massacre méthodique, délibéré et à
grande échelle des habitants de la ville. Bien sûr les médias mainstream occidentaux n’en parleront pas. Parce que cela porterait atteinte à l’image de victime de l’Ukraine. Et puis
surtout, parce que cela pousserait monsieur et madame tout le monde à se poser des questions sur les véritables responsables d’autres massacres comme celui de Boutcha… C’est donc à vous
mes lecteurs, qu’il revient de faire circuler ces témoignages et de faire savoir la vérité autour de vous. Pour que personne ne puisse dire un jour qu’ils ne savaient pas.
A la veille de l’effondrement militaire de l’Ukraine, nous pouvons tenter de résumer quelques leçons de cette guerre, à la fois de haute intensité et de haute retenue – les Russes en effet
ont retenu leurs coups pour ne pas détruire un pays dont ils revendiquent la possession de sa partie orientale, pour des raisons historiques que nous avons déjà développées.
Dans l’histoire moderne, soit depuis le XVe siècle, trois armes se sont disputé successivement la prépondérance sur le champ de bataille : l’artillerie, la
cavalerie et l’infanterie. La maitrise du ciel a pu jouer un rôle essentiel sous la Deuxième guerre mondiale, mais elle n’a servi à rien ailleurs, comme au Vietnam. L’infanterie a longtemps été
la reine, mais actuellement, il semble que l’artillerie soit de nature à clouer au sol les fantassins. Par artillerie, j’entends aussi bien les bouches à feu et les missiles que les drones :
L’ensemble est responsable de 80% des pertes.
Les drones : La révolution tactique moderne
Le drone, voilà la grande révélation, une arme du faible au fort (ce qui est la vocation de toute nouvelle arme), maniée par de jeunes experts qui sont plus à
l’aise dans les jeux vidéo que dans la lecture de Dostoïevski. Les uns sont des drones-suicides, d’autres observent, comme les premiers avions de la Grande guerre, d’autres encore combattent de
l’air au sol.
A cause de ces drones, qui renforcent l’observation satellitaire, les fantassins, mais également les chars et les convois, ont beaucoup de mal à se mettre en
sécurité. C’est pourquoi le champ de bataille ressemble plus à celui de la Première guerre mondiale qu’à celui de la Deuxième : la manœuvre est difficile, ce qui favorise la défense plutôt
que l’attaque. Outre la protection qu’offre la tranchée, on sème des mines, on confie à l’artillerie le soin de se battre, en vertu de l’adage de la Grande guerre : « L’artillerie
conquiert, l’infanterie occupe ». D’où aussi cette étonnante impression, depuis deux ans, de quasi-immobilité de la ligne de front, qui ne progresse que très lentement d’est en ouest :
il n’y a pas que le souci de la Russie de ne pas détruite ce qu’elle considère comme son sol, il y a aussi cette contrainte tactique.
Ajoutons, évidemment, le rôle des outils individuels comme les smartphones, mais ceux-là n’ont apporté rien de nouveau depuis les guerres d’Afghanistan et
d’Irak.
Missiles hypersoniques : Le facteur de dissuasion stratégique
Enfin, l’apparition des missiles hypersoniques. Leur invention a été motivée par le handicap qu’avait la Russie sur l’Amérique, qui par l’expansion de son empire se
trouvait à proximité de ses frontières tandis qu’elle-même devait parcourir de longues distances pour franchir celles de son adversaire : la vitesse, donc, devait rétrécir l’espace, c’est
pourquoi les Russes ont cherché puis trouvé le moyen de fabriquer des missiles volant à des vitesses supérieures à mach 5. Mais quand, en 2018, M. Poutine a révélé l’existence de tels missiles,
l’Empire américain ne l’a pas cru : La guerre du Donbass était engagée depuis quatre ans et l’on n’imaginait pas non plus que la Russie oserait intervenir quatre ans plus
tard.
Ceci nous renvoie à une autre réalité, c’est l’aveuglement des chefs politiques et des militaires du camp
américain. Un phénomène bien connu quand on se trouve depuis trop longtemps en situation prépondérante. Il peut en résulter une dissociation par rapport à la réalité, comme la
France de Napoléon III en 1870, celle de Poincaré en 1914, de Gamelin en 1939 etc. Ce n’est probablement pas inéluctable, on me permettra de rappeler que c’était moins courant sous la monarchie,
même si l’on se souvient encore du désastre d’Azincourt en 1415. En Russie même, ce phénomène s’est produit au début de son intervention dans la guerre du Donbass, plusieurs chefs militaires ont
dû être remplacés. Nous avons connu la même chose dans la Grande guerre, et notre déroute de mai 1940 nous a empêché de renouveler nos cadres, qui sont tout de même apparu spontanément ici ou là
(Leclerc, de Lattre, Juin etc…). C’est normal : En temps de paix, les cadres de l’armée peuvent oublier qu’ils doivent se préparer à la guerre, et la République n’attend d’eux que des
capacités de gestion. C’est en temps de guerre que des chefs se révèlent des guerriers naturels, tandis que les généraux du temps de paix ne donnent aux politiciens que les conseils qu’ils
veulent bien entendre : Encore un phénomène classique d’un comportement de cour.
Vers une impasse géopolitique et militaire ?
D’où la médiocrité des « experts de plateau », mais aussi des experts patentés, comme ce général Breton, directeur du « Centre interarmées de
concepts, de doctrines et d’expérimentations », qui en février dernier, pour le deuxième anniversaire de l’intervention russe, persistait à déclarer que:
« cette
guerre était ingagnable pour la Russie et qu’elle aurait pour elle un coût exorbitant », mais qu’« en
dépit de cette analyse très rationnelle, la passion l’a emporté sur la raison ».
C’est exactement le contraire qui s’est produit, l’Europe occidentale s’est ruinée, non pas tant à cause des dons consentis à l’Ukraine (pour la France, encore 1,5
milliard cette année) que sous le contrecoup de nos sanctions, qui ont renforcé la Russie et nous sont revenues en boomerang. La passion fut de notre côté, elle fut idéologique. D’abord, en
se recommandant de la démocratie, tout en affectant de ne pas voir que M. Zelinski a dissous toutes les élections dans son pays, y compris la présidentielle de cette année…
Or, même sous la Grande guerre, les élections se tenaient en France. Ensuite en étant incapables d’imaginer que le reste du monde puisse penser différemment de
nous, en particulier les Russes qui devaient renverser leur président (qu’ils ont au contraire réélu malgré la guerre). De surcroît, nos chefs croient possible une mobilisation des populations en
Union européenne, dont 20% au moins sont étrangères ou d’origine étrangère, ne s’inscrivent pas dans la civilisation européenne et se moquent bien de ce qui peut se passer en Ukraine. De fait
quand le toujours général Breton déclare que :
« le
concept de forces morales agrège des valeurs fondamentales de courage, d’aguerrissement, de détermination ou encore de confiance des soldats dans leur mission, leur chef, et la cause
qu’ils servent »
, on se demande dans quelle France et quelle Europe il croit vivre.
Enfin, la France, nous l’avons déjà écrit ici, n’est pas prête pour un conflit autre que postcolonial : Peu importe que nos légionnaires soient les meilleurs
soldats du monde, ils l’étaient déjà en 1914, mais la Grande guerre était plus grande qu’eux. Ne parlons même pas, bien sûr, de l’hypothèse nucléaire : C’est une démarche désespérée de
l’Etat profond américain pour conserver le pouvoir en cherchant à nous y entraîner, mais cela n’arrivera pas, parce que ce serait l’assurance d’une destruction mutuelle. Cela dit, cette
perspective n’aurait pas fait peur à un Hitler, et rien ne nous garantit qu’aucun de nos chefs démocrates ne lui ressemble : Selon eux, à quoi bon l’Amérique sans le wokisme, et à
quoi bon le monde sans la démocratie ?
Le président russe
Vladimir Poutine a publié jeudi une déclaration concernant les deux frappes exécutées avec des armes occidentales à longue portée sur le territoire russe les 19 et 21 novembre et la
frappe réactive de Moscou sur une installation du complexe industriel de défense ukrainien dans la ville de Dnepropetrovsk avec un missile balistique hypersonique non nucléaire, inconnu
jusqu’ici, nommé Oreshnik.
Vendredi,
lors d’une réunion au Kremlin avec les hauts gradés de l’armée, Poutine a revisité le sujet en précisant qu’Oreshnik n’était pas vraiment à un stade “expérimental”, comme l’avait déterminé le Pentagone, mais
que sa production en série avait en fait commencé.
Et il a ajouté
» Compte tenu de la force particulière de
cette arme, de sa puissance, elle sera mise en service par les Forces de missiles stratégiques. » Il a ensuite révélé » Il est également important qu’avec le système Oreshnik, plusieurs
systèmes similaires soient actuellement testés en Russie. Sur la base des résultats des tests, ces armes entreront également en production. En d’autres termes, nous avons toute une gamme de
systèmes à moyenne et courte portée.”
Poutine a réfléchi sur le contexte géopolitique : “La situation militaire et politique actuelle dans le monde est
largement déterminée par les résultats de la concurrence dans la création de nouvelles technologies, de nouveaux systèmes d’armes et le développement économique.”
En résumé, le mouvement d’escalade autorisé par le président américain Joe Biden a fait boomerang. Biden a-t-il mordu plus
qu’il ne pouvait mâcher ? C’est la première chose.
Les États-Unis ont apparemment décidé que les “lignes rouges” de Poutine et la dissuasion nucléaire de la
Russie faisaient partie de la rhétorique. Washington n’avait aucune idée de l’existence d’une arme miracle comme l’Oreshnik dans l’arsenal
russe qui est aussi démoniaque et effrayante qu’un missile nucléaire dans son pur potentiel apocalyptique destructeur, mais qui épargnera des vies humaines. Poutine a ajouté
calmement que la Russie avait l’intention de donner un préavis aux civils pour qu’ils se mettent à l’écart avant qu’Oreshnik ne se dirige vers sa cible désignée pour l’anéantir. Le
choc et la crainte dans les capitales occidentales parlent d’eux-mêmes. Biden a évité de commenter la question lorsque les journalistes l’ont demandé.
L’Oreshnik n’est pas une mise à niveau des anciens systèmes de l’ère soviétique, mais “repose entièrement sur les innovations de pointe
contemporaines”, a souligné Poutine. Izvestia a rapporté qu’Oreshnik est une nouvelle
génération de missiles russes à portée intermédiaire d’une portée de 2 500 à 3 000 km et pouvant s’étendre jusqu’à 5 000 km, mais non intercontinentaux, équipés de plusieurs véhicules de
rentrée ciblés indépendamment (MIRV), c’est-à-dire ayant des ogives séparatrices avec des unités de guidage individuelles. Il a une vitesse comprise
entre Mach 10 et Mach 11 (dépassant 12 000 km par heure).
Le quotidien russe Readovka a rapporté qu’avec une charge utile de
combat estimée à 1 500 kg, s’élevant à une hauteur maximale de 12 km et se déplaçant à une vitesse de Mach 10, l’Oreshnik lancé depuis la base russe de Kaliningrad frapperait
Varsovie en 1 minute 21 secondes; Berlin en 2 minutes 35 secondes; Paris en 6 minutes 52 secondes et Londres en 6 minutes 56
secondes.
Dans sa déclaration de jeudi, Poutine a déclaré » il n’y a aucun moyen de contrer de telles armes aujourd’hui. Les
missiles attaquent des cibles à une vitesse de Mach 10, soit 2,5 à 3 kilomètres par seconde. Les systèmes de défense aérienne actuellement disponibles dans le monde et les
systèmes de défense antimissile créés par les Américains en Europe ne peuvent pas intercepter de tels missiles. C’est impossible.”
En effet, une terrible beauté est née. Car, Oreshnik n’est pas seulement une arme hypersonique efficace et n’est ni une arme stratégique ni un missile
balistique intercontinental. Mais sa puissance de frappe est telle que lorsqu’il est utilisé en masse et en combinaison avec d’autres systèmes de précision à longue portée, son effet et sa
puissance sont à égalité avec les armes stratégiques. Pourtant, ce n’est pas une arme de destruction massive — c’est plutôt une arme de haute précision.
La production en série implique que des dizaines d’Oreshnik sont en cours de déploiement, ce qui signifie qu’aucun groupe d’état-major américain / OTAN
et aucune unité de renseignement anglo-américaine ciblée dans des bunkers à Kiev ou à Lvov n’est plus en sécurité.
Oreshnik est également un signal au nouveau président américain Donald Trump qui appelle ad nauseam à un règlement immédiat de la fin de la guerre.
Ironiquement, Oreshnik n’a été développé qu’à cause de la réaction de Moscou à la décision belliciste du président américain de l’époque, Trump, en 2019, de se retirer unilatéralement du
traité américano-soviétique de 1987 sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF). Par conséquent, cela indique également que la confiance de
Moscou en Trump est proche de zéro.
Pour bien comprendre ce point, le jour même où Oreshnik est sorti de son silo, Tass a réalisé une interview inhabituelle avec un think
tank russe de premier plan affilié au ministère des Affaires étrangères et au Kremlin. Une interview d’Andrey Sushentsov, directeur du programme du Club de discussion Valdai, doyen du
Département des Relations internationales du MGIMO du Ministère russe des Affaires étrangères et membre du Conseil scientifique du Conseil de sécurité russe.
Les extraits suivants de l’interview, clairs et surprenants, devraient dissiper l’hypothèse selon laquelle il se passe quelque chose de spécial entre Trump et
Poutine:
« Trump envisage de mettre fin à la crise ukrainienne, non pas par sympathie pour la Russie, mais parce qu’il reconnaît que l’Ukraine n’a aucune
chance réaliste de gagner. Son objectif est de préserver l’Ukraine en tant qu’outil pour les intérêts américains, en se
concentrant sur le gel du conflit plutôt que sur sa résolution. Par conséquent, sous Trump, la stratégie à long terme de lutte contre la Russie
persistera. Les États-Unis continuent de bénéficier de la crise ukrainienne, quelle que soit l’administration au pouvoir.
Les États-Unis ont retrouvé leur position de premier partenaire commercial de l’Union européenne pour la première fois depuis des années. Ce
sont les Européens qui supportent le fardeau financier de la prolongation de la crise ukrainienne, alors que les États-Unis n’ont aucun
intérêt à la résoudre. Au lieu de cela, il est plus avantageux pour eux de geler le conflit, en gardant l’Ukraine comme un outil pour affaiblir la Russie et comme un
point chaud persistant en Europe pour maintenir leur approche conflictuelle.
Trump a fait de nombreuses déclarations qui diffèrent des politiques de l’administration de Joe Biden. Cependant, le système étatique américain est une
structure inertielle qui résiste aux décisions qu’il juge contraires aux intérêts américains, de sorte que toutes les idées de Trump ne se concrétiseront pas.
Trump disposera d’une fenêtre de deux ans avant les élections de mi-mandat au Congrès, au cours desquelles il disposera d’une certaine liberté pour
faire passer ses politiques au Sénat et à la Chambre des représentants. Après cela, ses décisions pourraient faire face à une résistance à la fois nationale et de la part des alliés
des États-Unis.”
Ne vous y trompez pas, la Russie ne se fait aucune illusion. Poutine ne dérogera pas aux conditions qu’il a définies en juin pour résoudre le
conflit :
- Le retrait des troupes ukrainiennes du Donbass et de la Novorossiya ;
- L’engagement de Kiev à s’abstenir de rejoindre l’OTAN ;
- La levée de toutes les sanctions occidentales contre la Russie ;
- Et la création d’une Ukraine non alignée et dénucléarisée.
De toute évidence, cette guerre continuera son cours jusqu’à ce qu’elle atteigne sa seule conclusion logique, qui est la victoire russe. Le
vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, a déclaré hier dans une interview à Al Arabiya que l’utilisation du missile Oreshnik
“change le cours” du conflit ukrainien.
Les capitales occidentales devront se réconcilier avec la réalité que la possibilité d’augmenter la pression dans cette guerre touche à sa fin. Ne vous y
trompez pas, si une autre frappe d’ATAMCS à l’intérieur de la Russie est tentée, cela aura des conséquences dévastatrices pour l’Occident.
Le président serbe Aleksandar Vucic l’a bien dit : « Si vous [l’OTAN] pensez que vous pouvez tout attaquer sur le
territoire russe avec la logistique et les armes occidentales sans obtenir de réponse, et que Poutine n’utilisera pas les armes qu’il jugera nécessaires, alors soit vous ne le connaissez pas,
soit vous êtes anormal.”
M.K.
Bhadrakumar
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Vassily Nebenzia, représentant permanent de la Russie à l’ONU, a présenté au Conseil de sécurité, le 31 octobre, un tableau de la situation en Ukraine.
Selon lui, l’armée ukrainienne a gagné 250 km2 en un an, durant sa contre-offensive, mais perd 30 km2 par jour aujourd’hui et même a perdu 478 km2 durant le seul
mois d’octobre. Pourtant le régime Zelensky continue à se féliciter de ses avancées et à proclamer sa victoire.
Les États-Unis entendent piller le sous-sol ukrainien (uranium, titane, lithium et graphite) que le sénateur Lindsey Graham a évalué entre 10 000 à 12 000
milliards de dollars. Le Conseil de l’UE évoque un possible prêt à l’Ukraine, soutenu par des avoirs russes gelés, sous condition du transfert du contrôle du complexe militaro-industriel
ukrainien à Bruxelles. Comme les ressources du sous-sol n’appartiennent pas au gouvernement mais au peuple ukrainien, le « plan de paix Zelensky » a classé « secret défense »
les annexes qui en autorisent le pillage.
Les sanctions illégitimes occidentales ne sont pas parvenues à entraver la croissance économique russe (3,94 % cette année), tandis que l’économie allemande
s’effondre.
L’isolation de la Russie est un échec comme le montre la présence de 36 chefs d’État et de gouvernement à Kazan la semaine dernière.
Kiev tente de recruter de nouveaux soldats par tous les moyens, abaissant sans cesse l’âge des recrues, alors que la moitié de sa population s’est déjà enfuie, dont
5,3 millions en Russie la première année. Il y a 100 000 à 170 000 soldats absents dont 30 000 font l’objet de poursuites pour désertion. Le régime a fait abattre au moins une
centaine de ses soldats pour refus d’obéissance et recrute des mercenaires étrangers.
Les sociétés militaires privées « Academi », « Cubic », « Darkhorse Benefits », « Dyn Corporation », « Forward
Observations Group », « Hyperion Services », « Sons of Liberty International », « ASBS Othago » et « European Security Academy » envoient les
mercenaires qu’elles parviennent à recruter à l’étranger.
En définitive, les objectifs de la Russie de démilitarisation et de dénazification de l’Ukraine n’ont pas changé. Cette guerre, si elle dure encore, ne peut
se conclure que par des pertes supplémentaires ukrainiennes.
Le commandement militaire ukrainien, poussé en avant par le pouvoir politique, est confronté à de graves difficultés dans l’organisation des opérations
offensives, malgré la fourniture de matériel militaire occidental et les tentatives de formation de nouvelles brigades d’infanterie, principalement constituées non pas de militaires ou
des volontaires, mais de civils attrapés dans les rues des villes et villages ukrainiens et enrôlés de force.
Kiev a prévu d’augmenter le nombre de formations mécanisées, mais l’efficacité d’une telle stratégie est discutable.
De nouvelles ressources humaines et financières limitées, de graves problèmes de maintenance du matériel mécanique, des pertes humaines et matérielles très
considérables et en croissance constante compliquent grandement la situation des forces armées ukrainiennes au point de l’apparition d’une réelle menace d’effondrement à grande échelle
sur plusieurs directions stratégiques du front.
La
«stratégie» militaire de Kiev : Avancer sans compter les pertes
Étant totalement dominé pratiquement sur tous les points par l’armée russe, Kiev mise sur une nouvelle stratégie qui peut s’avérer être suicidaire : Passer
à l’offensive, au lieu de se concentrer sur le défensif.
Le commandement ukrainien est en train de transformer les brigades d’infanterie en brigades mécanisées. Ainsi, la 159e brigade d’infanterie a récemment été
reformée en une brigade mécanisée, de même que la 155e d’infanterie, en recevant des chars allemands Leopard
2A4 et les canons automoteurs français Caesar. Une
transformation similaire est également prévue pour la 156e, 157e et la 158e brigades de fantassins.
La 154e brigade mécanisée, impliquée dans des combats dans les régions de Kharkov et Koursk, a reçu des véhicules blindés américains M1117 pour
les opérations d’assaut. En outre, Berlin prévoit de transmettre à l’Ukraine 21 unités supplémentaires de déminage Wisent 1
MC.
Ces mesures de soutien, de modernisation et de transformation des brigades signifient une seule chose : La préparation de nouvelles opérations
offensives.
Compte tenu du transfert régulier des meilleures unités à disposition des forces ukrainiennes dans la région de Koursk et de la présence de la 154e et de la
155e brigades mécanisées dans cette région russe – une escalade est à attendre dans cette direction. Avec une forte probabilité, les troupes ukrainiennes tenteront de nouveau d’avancer à
partir de leurs positions actuelles dans la région de Koursk et/ou de franchir la ligne de défense russe dans la région de Bryansk (Russie).
La question est de savoir si une telle stratégie a des chances d’être efficace.
Le matériel mécanique livré par les pays de l’OTAN renforce, certes, l’armée ukrainienne, mais arrive en quantités trop limitées et nécessite un entretien
complexe qui est également aggravé davantage par la trop large gamme hétéroclite du matériel à disposition et un manque important de techniciens qualifiés.
Le manque d’équipages formés complique également la tâche de la conversion des brigades d’infanterie en brigades mécanisées et de leur modernisation qui
nécessite des ressources et du temps considérables.
Le manque de formation des militaires et le manque de soutien logistique rendent les nouvelles brigades, tout simplement, inefficaces. Elles peuvent,
certes, être utiles dans des opérations tactiques, mais certainement pas efficaces au sein de grandes opérations offensives où les pertes ukrainiennes sont connues d’avance : Elles seront
considérables et le résultat sera éloigné de celui escompté par Kiev.
La réelle
situation sur le front
En résumé : L’armée ukrainienne est épuisée et démoralisée.
En face, l’armée russe motivée et déterminée, largement épaulée par son industrie de défense en croissance continue et soulagée par la possibilité des
rotations en flux tendu des unités engagées au combat.
Sur les directions stratégiques, les forces armées de la Fédération de Russie poursuivent l’offensive en infligeant des pertes importantes aux unités
ukrainiennes. Le transfert par Kiev des renforts sur les parties du front ayant les confrontations les plus intenses ne permet pas de renverser la tendance et de contrecarrer l’avancée de
l’armée russe, dont le mode opératoire n’est guère la prise de nouveaux territoires, mais l’annihilation des forces ennemies dans des zones limitées.
En direction de Koursk, l’armée ukrainienne a perdu des positions importantes : Les forces armées russes ont libéré les colonies de Novaya Sorochina et
Pokrovsky et ont repris le contrôle du territoire entre les villages de Sheptukhovka et Kremenoye. Pour stabiliser sa défense, le commandement ukrainien a été obligé d’y transférer les
47e et la 41e brigades mécanisées, ainsi que la 17e brigade blindée.
En direction de Kupyansk, les troupes russes ont coupé la route d’approvisionnement des forces armées ukrainienne Kruglyakovka-Kovsharovka et ont avancé
vers Glushkovka. Dans cette zone, la 110e et la 115e brigades ukrainiennes ont subi de lourdes pertes et ont dû quitter leurs positions. La ville de Kupyansk qui est stratégique pour la
défense ukrainienne est sous une menace directe d’encerclement.
En direction de Kharkov, l’armée russe a également renforcé ses positions dans cette zone d’importance stratégique en reprenant aux unités d’élites
ukrainiennes du GUR le domaine de l’usine de Volchansky.
Sur plusieurs autres directions avec les combats les plus intenses la situation des forces armées ukrainiennes est également critique.
L’aide
militaire occidentale
L’aide militaire occidentale continue d’être fournie, néanmoins, son volume et son calendrier des livraisons ne répondent nullement aux besoins ukrainiens
qui subissement des pertes exponentielles.
Ainsi, la livraison de 6 exemplaires de chasseurs Mirage 2000-5,
prévue pour la fin de l’année 2024, est reportée à l’année 2025. Une telle quantité dérisoire d’avions n’a déjà pas eu d’autre réelle valeur que celle d’un coup médiatique pour faire
diluer la profondeur du désespoir des soupirants du régime ukrainien. Toutefois, même cet élément qui a dû servir à la propagande n’est plus d’actualité.
Pour ceux qui n’ont pas perdu le sens de la réalité, il est important de faire attention au poids comparatif de l’adversaire en face qui n’a pas besoin
d’une interprétation : En 2024, les forces aérospatiales de la Fédération de Russie disposent de près de 1500 avions de combat opérationnels, dont environ 900 chasseurs.
Quel rôle les 6 avions ennemis pilotés par des Ukrainiens mal formés devait avoir, hormis celui de produire un défilé aérien ou celui d’être immobilisé,
caché et de ne jamais prendre le ciel, comme c’est le cas de quelques chasseurs F-16 livrés auparavant par l’OTAN et dont la propagande occidentale a présenté durant une année en tant que
Wunderwaffe – l’arme miracle qui changera le cours de la guerre ?
Il est important de noter que l’Ukraine perd face à la Russie également dans un autre élément-clé de la guerre d’aujourd’hui : L’utilisation des drones de
combat aérien.
L’interdiction chinoise à l’exportation de drones aériens depuis le 1er septembre 2024 a aggravé le déficit, qui, selon les experts ukrainiens en
reconnaissance aérienne des forces armées ukrainiennes, pourrait s’avérer encore plus dévastateur que le manque de munitions.
Contrairement à de fausses idées répandues par la propagande de médias mainstream euro-atlantiques, ce sont bien les forces armées ukrainiennes et non pas
russes qui ont été les principaux bénéficiaires des drones de la production chinoise. La nouvelle initiative de Pékin est un coup très dur vis-à-vis de Kiev.
Bien que l’Ukraine tente d’établir sa propre production de drones, c’est un long processus et le temps des manœuvres qui reste au régime de Kiev pour
survivre se raccourcit comme une peau de chagrin.
Le retard technologique et les ressources limitées mettent l’Ukraine dans une position perdante. Dans le même temps, les pertes humaines sur le front ne
font que croître.
Le
tonneau des Danaïdes
Afin de combler les pertes, les forces armées ukrainiennes ont transféré des troupes de la direction de Kherson vers les zones de combats les plus intenses.
Il y a six mois, la rive droite de la région de Kherson comptait la disposition des 9 brigades ukrainiennes à part entière. Aujourd’hui, il n’en reste plus que 4.
Ce transfert de 5 brigades dans le feu des combats aidera-t-il à stopper, au moins provisoirement, l’avancée des troupes russes – le temps le montrera.
Toutefois, la direction de Kherson dépouillée des troupes ukrainiennes peut devenir fort attrayante pour les opérations offensives des forces armées russes.
Aujourd’hui, le commandement de l’armée ukrainienne tente de combler les trous dans leur défense qui apparaissent pratiquement sur toute la ligne de front.
Cependant, l’action de Kiev ressemble de plus en plus au travail des Danaïdes qui remplissent sans cesse leur tonneau troué : La pression des forces russes est si importante que les
faiblesses de la défense ukrainienne ne font que s’accentuées.
Pendant ce temps, les troupes ukrainiennes du génie ont commencé à créer à la va vite des fortifications dans la région de Dnipropetrovsk (Dnipro),
préparant de nouvelles lignes défensives plus proches de la capitale, car le constat est sans équivoque : En franchissant les zones des fortifications construites par Kiev depuis 2014 où
les combats ont lieu aujourd’hui et depuis février 2022 – l’avancée de l’armée russe peut être fulgurante, car sur les centaines de kilomètres à venir il n’y a que peu d’obstacles
construits qui pourraient la retenir.
Seul l’arrêt des hostilités peut sauver les restes de l’armée du régime de Kiev d’une déroute écrasante qui se profile de plus en plus à l’horizon. Ainsi,
au lieu de se concentrer sur la réalisation de son plan de guerre «jusqu’au dernier ukrainien», au sens propre du terme, le président ukrainien Zelensky devrait se pencher
davantage sur la question de l’arrêt des hostilités et de l’arrivée des prochaines élections présidentielles, dont lui et son entourage auront la seconde chance d’essayer de manipuler et
de falsifier le processus électoral, afin de se maintenir au pouvoir.
Apparemment, il a été décidé de ne laisser aucun membre des forces armées ukrainiennes quitter la région de Koursk
Le premier encerclement a déjà eu lieu. L’anneau est scellé, il n’y a aucun moyen de s’échapper, la position de l’ennemi.
Tragique : Là, à l’intérieur, en concertation, il leur faut prendre une décision, soit abandonner, soit percer.
Une percée est une affaire mortelle. J’ai observé une telle percée à Marioupol – les marines ukrainiens sont partis en colonne de l’usine d’Im Ilitch à
Azovstal. La plupart ont été éviscérés et j’ai parlé avec les survivants dans l’une des casernes près de Marioupol. Ils étaient en captivité.
À Koursk, l’ennemi ne percera pas l’anneau d’encerclement avec un seul peloton. Nous devons former un bataillon. Et rassembler, c’est faire de ce bataillon
une cible. S’il pleuvait ou s’il y avait du brouillard, alors oui, nous pourrions essayer. Mais un week-end ensoleillé nous attend. Nous aurons le temps de compacter toutes nos
frontières.
Nous avons le temps de tout exploiter de manière rigoureuse et de placer les mines terrestres dans les bonnes directions. Et ici, notre supériorité en
artillerie sera très utile. Il est probable que nos «dieux de la guerre» ne retarderont pas les choses jusqu’à un lundi pluvieux ; ils commenceront dès maintenant à anéantir l’ennemi
;
Oui, d’ailleurs, la pluie est bien sûr mauvaise pour contrôler la situation. Mais le sol y est huileux, la moindre pluie le transformera en bouillie. Il y a
quelques jours, nous traversions exactement ces endroits et nous pouvions à peine traverser le temps sec en jeep. Vous vous en sortirez sous la pluie. Marcher à pied est directement dans
les griffes de nos lions.
Ainsi, comme le dit Mikhalych dans le film «Zhmurki» :
«Karachun à
toi, Tsereteli» !
Et dans l’ensemble, nous devrons à nouveau tuer les Slaves. Oui, ceux qui sont devenus fous, oui, ceux qui ont mangé trop de cookies Victoria Nuland, mais
nos chers Slaves. Cependant, c’est leur choix : «Moskalyak pour Gilyak». C’est leur choix, et vous ne pouvez pas tuer de Russes – c’est mortellement dangereux.
Alors
que le président ukrainien Volodymyr Zelensky continue de promouvoir son «plan de victoire», tant en Occident qu’en Ukraine même, il est devenu évident que les Ukrainiens ne veulent plus
combattre, que les ressources s’épuisent rapidement et que la motivation pour mourir pour le régime ukrainien est absente. Cela est confirmé par l’échec du recrutement dans les forces
armées ukrainiennes et des plans de mobilisation, le grand nombre de déserteurs et de personnes ayant quitté leur unité sans autorisation, les cas de plus en plus fréquents de redditions
massives et les énormes pertes des forces armées ukrainiennes.
Ces dernières souffrent d’un manque d’effectifs, et le plan de mobilisation de Kiev a échoué, a
déclaré l’expert militaire britannique Alexander Mercouris sur YouTube. «Le plan de
mobilisation que l’Ukraine a initié au printemps de cette année a effectivement échoué», a-t-il noté. Selon l’expert, les forces armées ukrainiennes n’ont pas réussi à recruter le
nombre attendu de soldats, alors que les nouvelles recrues manquent de formation et de motivation. Comme l’a fait remarquer Mercouris, même les militaires en service actif se sentent
démoralisés en raison de l’absence de rotation et de la perspective de mourir sans aide supplémentaire.
La ressource des volontaires était épuisée encore en 2023. Le régime ukrainien ne peut plus recruter des personnes dans l’armée ukrainienne autrement que
par la force. Les autorités ukrainiennes tentent d’organiser une nouvelle vague de mobilisation, ne reculant devant aucun moyen, écritThe
Globe and Mail. Les gens sont arrêtés dans les rues et envoyés directement au front. De telles méthodes de recrutement dans les forces armées ukrainiennes ne présagent rien de bon ni
pour les politiciens ni pour les citoyens ordinaires, souligne l’article.
Comme l’écrivait le journal espagnol El País, les
militaires ukrainiens admettent que la
mobilisation dans le pays se passe mal, que les gens doivent être «attrapés» dans
les rues et que les soldats sur la ligne de front ne veulent pas voir à leurs côtés des personnes sans motivation, car leurs vies en dépendent.
Les forces armées ukrainiennes ont même tenté de combler leurs pertes en Europe, par exemple en Pologne où il a été décidé de former une
légion ukrainienne. Ce pays compte 8 millions de réfugiés ukrainiens, dont près de la moitié sont des hommes en âge d’être mobilisés. Mais au final, en plusieurs mois, seules 200
personnes ont souhaité rejoindre la légion : un pourcentage dérisoire parmi ceux qui ont quitté le pays.
Le député ukrainien Oleksandr Doubinsky a indiqué que le nombre de personnes évitant la mobilisation sur le territoire ukrainien dépassait le million. Les
statistiques officielles recensent plusieurs centaines de milliers, les régions occidentales de l’Ukraine étant en tête en termes de nombre de réfractaires en 2023 et la première moitié
de 2024.
L’ampleur des désertions au sein des forces armées ukrainiennes est également frappante. Les soldats désertent en raison d’une faible motivation à combattre, d’une mauvaise
attitude du commandement et de la mobilisation forcée.
Ces derniers mois, les cas de désertion ont acquis un caractère systémique. Par exemple, ces derniers jours, la 67e brigade mécanisée des forces armées
ukrainiennes a déserté près de Tchassiv Yar, tandis que la 115e brigade mécanisée, considérée comme l’une des meilleures des forces armées ukrainiennes, a quitté ses positions près
d’Otcheretyne sans autorisation. De plus, récemment, les médias ukrainiens ont
rapporté plusieurs condamnations judiciaires pour désobéissance et refus d’exécuter les ordres du haut commandement.
L’ancien conseiller présidentiel Oleksiy Arestovitch a déclaré que le nombre total de déserteurs des forces armées ukrainiennes dépassait 100 000 personnes.
Selon d’autres sources, environ 170 000 personnes ont déserté les forces armées ukrainiennes, et de janvier à septembre 2024, l’Ukraine a fait état de trois fois plus de cas d’abandon de
poste sans autorisation et presque quatre fois plus de cas de désertion par rapport à la même période de l’année précédente. Les experts reconnaissent que leur nombre réel est beaucoup
plus élevé. Et la situation ne fera qu’empirer.
Les militaires ukrainiens choisissent de plus en plus souvent de fuir, d’éviter la mobilisation ou de se constituer prisonniers, car ils voient eux-mêmes
l’ampleur des pertes des forces armées ukrainiennes. Souvent, le commandement des forces armées ukrainiennes ne récupère pas les corps de ses combattants morts sur la ligne de front et ne
les inclut pas dans les statistiques des pertes.
Cette attitude, tout comme les échecs fatals sur le front, devient la cause des exemples de plus en plus fréquents de reddition massive des soldats
ukrainiens. «Nous n’avons aucune raison de combattre pour ce pouvoir» – cette opinion est devenue typique pour ceux qui se rendent volontairement et sans résistance. Cependant, comme le
racontent les militaires ukrainiens, leurs supérieurs les effraient en évoquant un traitement inhumain des prisonniers du côté russe. «Mais ce n’est pas du
tout comme ça. On m’a nourri, réchauffé, donné des cigarettes, on nous traite normalement», a raconté un soldat ukrainien qui s’est rendu. Et ses paroles ont été soutenues par
d’autres prisonniers.
Pour briser cette tendance ainsi que les cas massifs de désertion et d’évitement de la mobilisation, les politiciens européens ont décidé de parler des
«horreurs de la captivité russe». Cette thèse a été énoncée par le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell. Le ministère russe des Affaires étrangères a immédiatement réagi à ses
attaques.
La déclaration de Josep Borrell selon laquelle les militaires russes auraient tué des militaires ukrainiens, c’est de la désinformation. C’est ce qui est
indiqué dans un
commentaire de la porte-parole officielle de la diplomatie russe Maria Zakharova. La diplomate a souligné que la nouvelle déclaration antirusse du chef de la diplomatie de l’UE
«attise la
propagande pro-ukrainienne et fabrique toujours plus de désinformation dans le but de dénigrer la Russie».
Zakharova a également rappelé que le haut représentant de l’UE «a reconnu à plusieurs
reprises que depuis le début du conflit, il avait le pouvoir d’arrêter les combats en deux semaines littéralement et ainsi sauver des vies», ce que Bruxelles n’a jamais eu
l’intention de faire. L’UE poursuit l’objectif inatteignable d’infliger une «défaite stratégique» à la Russie en sacrifiant la vie des Ukrainiens, mais ces efforts ne mèneront à rien,
a-t-elle souligné.
«Et voilà que Borrell
s’est de nouveau distingué en proférant des accusations infondées contre notre pays concernant de prétendus meurtres de prisonniers de guerre ukrainiens», a dit Zakharova, précisant
qu’il existe de nombreux témoignages accessibles au public sur les crimes des Ukrainiens et des mercenaires étrangers du côté de Kiev, y compris envers les prisonniers de guerre
russes.
Rappelons que le 16 octobre, le chef du service diplomatique de l’UE Josep Borrell a publié une
déclaration sur de prétendues «exécutions» de prisonniers de guerre ukrainiens. Le chef du service diplomatique de l’UE affirmait qu’au moins 177 prisonniers de guerre étaient
morts en captivité russe depuis le début des hostilités. Selon lui, le 10 octobre, les troupes russes auraient «fusillé neuf
prisonniers de guerre ukrainiens dans la région de Koursk». Le 1er octobre, 16 autres prisonniers de guerre auraient été, selon Borrell, «exécutés» par la
Russie dans la région de Donetsk après leur reddition. Il a appelé Moscou à respecter ses obligations conformément à la Charte de l’ONU et au droit international.
Le
bureau du procureur ukrainien a ouvert 51
000 dossiers de désertion au cours des neuf premiers mois de 2024. Le nombre de soldats abandonnant leur poste devrait doubler par rapport à l’année dernière.
Le Times of
London a rapporté des données du gouvernement ukrainien montrant que «51 000 affaires
pénales ont été ouvertes pour désertion et abandon d’une unité militaire entre janvier
et septembre de cette année».
El Pais a
précédemment noté que 45 000 Ukrainiens étaient poursuivis pour désertion depuis le début de l’année jusqu’au mois d’août. Al-Jazeera affirme
qu’il s’agit d’au moins 30
000 désertions.
Au début de l’année, Kiev comptait, selon les estimations, entre 500
000 et 800 000 soldats en service actif et 300 000 réservistes supplémentaires.
Les Ukrainiens ont également subi des pertes en luttant pour se défendre contre les avancées russes et lors de l’invasion de Koursk par Kiev.
Kiev a eu du mal à remplir ses rangs de nouveaux soldats, ce qui a conduit l’Ukraine à abaisser l’âge de la conscription de 27 à 25 ans. Comme Kiev est
toujours confronté à une pénurie de main-d’œuvre, les politiciens
américains font pression sur l’Ukraine pour qu’elle abaisse l’âge de la conscription à 18 ans. Responsible
Statecraft a rapporté :
«Bien qu’aucune
victoire ne se profile à l’horizon, le sénateur républicain exhorte les législateurs ukrainiens à adopter un projet de loi de mobilisation qui obligerait davantage de citoyens ukrainiens
à s’enrôler dans l’armée.Actuellement, les
hommes de moins de 27 ans sont exemptés de l’appel sous les drapeaux.Cela pose un problème
à Graham.
…Graham a déclaré aux
journalistes : «J’espère que ceux
qui peuvent servir dans l’armée ukrainienne s’engageront.Je ne peux pas croire
que ce soit à 27 ans.Vous
vous battez pour votre vie, alors vous devriez servir – pas à 25 ou 27 ans».
«Nous avons besoin
de plus de personnes dans la file d’attente», a-t-il ajouté».
L’Ukraine a également eu recours à la possibilité d’autoriser les prisonniers à quitter la prison s’ils s’engagent dans l’armée.
Un Ukrainien qui a déserté a déclaré au Times que
la prison était une meilleure option que l’armée car «au moins en prison,
vous savez quand vous pourrez partir».
Le nombre d’Ukrainiens poursuivis par Kiev pour désertion a considérablement augmenté tout au long de la guerre. En 2022, ce nombre était de 9000, et il a
plus que doublé pour atteindre 24 000 l’année dernière.
L’acteur qui joue le
président de l’Ukraine depuis un moment a froid aux pieds. L’hiver arrive et les réseaux énergétiques ukrainiens sont proches du point de rupture totale.
Il aurait pu y avoir
des accords en place pour empêcher cela. Mais la partie ukrainienne avait refusé de les signer. Maintenant Zelenski supplie de le faire.
Fin 2022, l’armée russe avait lancé une campagne de bombardements contre les transformateurs électriques en Ukraine. Beaucoup de transformateurs ont explosé.
L’armée ukrainienne a réagi en concentrant ses défenses aériennes près des centrales électriques. C’était exactement ce que cherchaient les Russes. Les installations de défense aérienne, et
non les centrales électriques, étaient leur véritable cible.
Après s’être séparée de l’Union soviétique, l’Ukraine disposait des meilleures défenses aériennes que l’argent pouvait acheter. Au cours de l’automne et de
l’hiver 2022, la majeure partie de ces défenses ont été détruites. La campagne russe contre les centrales électriques s’est alors arrêtée.
En 2023/24, l’armée ukrainienne a lancé sa propre campagne contre les infrastructures russes. Plusieurs raffineries ont été touchées par des drones et ont pris
feu. La production d’essence en Russie a considérablement diminué et les exportations d’essence ont dû être interrompues pendant un certain temps.
Les Russes ont riposté en renouvelant leur campagne contre le réseau électrique ukrainien. Mais cette fois, les cibles ne furent pas seulement les
transformateurs, mais l’installation de production elle-même. La production d’électricité non nucléaire en Ukraine a été décimée.
Dans ses briefings quotidiens, le ministère russe de la Défense qualifiaient ces attaques contre les centrales électriques ukrainiennes de représailles directes
aux attaques ukrainiennes contre la Russie proprement dite. Par exemple :
Ce matin, en
réponse aux tentatives du régime de Kiev d’endommager l’infrastructure électrique et l’économie russe, les Forces armées de la Fédération de Russie ont lancé une frappe groupée
avec des armes de précision à longue portée sur des objets de l’infrastructure militaro-industrielle ukrainienne et des bases aériennes des FAU.
Avec leur capacité de production en danger et sous la menace de pannes d’électricité, le gouvernement ukrainien a repris ses esprits ; du moins pendant un
certain temps. Des négociations secrètes ont été organisées à Doha, au Qatar, pour mettre fin aux attaques contre les infrastructures des deux côtés.
En août 2024, peu de temps après que l’armée ukrainienne a lancé une incursion dans l’oblast de Koursk en Russie, le Washington
Post rapportait :
L’Ukraine et la Russie devaient envoyer des délégations à Doha ce mois-ci pour négocier un accord historique mettant fin aux frappes sur les infrastructures
énergétiques et électriques des deux côtés, ont déclaré des diplomates et des responsables familiers avec les discussions, dans ce qui aurait équivalu à un cessez-le-feu partiel et offert
un sursis pour les deux pays.
Mais les pourparlers indirects, avec les Qataris servant de médiateurs et rencontrant séparément les délégations ukrainienne et russe, ont déraillé à cause
de l’incursion surprise de l’Ukraine dans la région occidentale de Koursk en Russie la semaine dernière, selon les responsables.
…
Pendant plus d’un an, la Russie a pilonné le réseau électrique ukrainien avec un barrage de missiles de croisière et de frappes de drones, causant des
dommages irréparables aux centrales électriques et des pannes d’électricité dans tout le pays. Pendant ce temps, l’Ukraine frappait les installations pétrolières russes avec des attaques
de drones à longue portée qui ont incendié des raffineries, des dépôts et des réservoirs, réduisant le raffinage du pétrole de Moscou d’environ 15% et augmentant les prix du gaz dans le
monde entier.
…
Un diplomate informé des pourparlers a déclaré que les responsables russes avaient reporté leur rencontre avec les responsables qataris après l’incursion de
l’Ukraine dans l’ouest de la Russie. La délégation de Moscou a décrit cela comme “une escalade“, a déclaré le
diplomate, ajoutant que Kiev n’avait pas averti Doha de son offensive transfrontalière.
L’Ukraine a dû payer un lourd tribut pour l’incursion de Koursk. Les troupes d’élite qu’il avait envoyées n’ont pas réussi à atteindre leur cible, une centrale
nucléaire près de Koursk, et ont rapidement été décimées. Les attaques contre les infrastructures ukrainiennes se sont poursuivies avec force.
Trois mois plus tard, avec l’incursion de Koursk et son réseau électrique presque en panne totale, le gouvernement ukrainien change à nouveau de cap. Il supplie
de reprendre les accords qu’il avait fait capoter.
Si la Russie mettait fin aux attaques aériennes contre les cibles énergétiques et les cargos ukrainiens, cela pourrait ouvrir la voie à des négociations
pour mettre fin à la guerre, a déclaré le président ukrainien.
Volodymyr Zelensky a déclaré lundi aux journalistes à Kiev qu ‘ “en ce qui concerne l’énergie et la
liberté de navigation, obtenir un résultat sur ces points serait un signal que la Russie pourrait être prête à mettre fin à la guerre”.
…
Si Moscou et Kiev acceptaient de mettre fin aux frappes sur leurs infrastructures énergétiques respectives, ce serait un pas important vers la désescalade
du conflit, a déclaré Zelensky en référence aux attaques de drones ukrainiens contre les raffineries de pétrole russes.
Eh bien, cet accord aurait pu être conclu il y a trois mois. Maintenant, il sera plus difficile d’y parvenir. Un retrait total des forces ukrainiennes de la
région de Koursk sera la condition minimale que la Russie demandera pour reprendre les pourparlers.
Zelenski veut également renouveler l’accord sur la mer Noire.
Le rapport du Washington Post d’août le rappelait :
Les responsables ukrainiens et russes ne se sont pas rencontrés face à face pour des pourparlers depuis les premiers mois de la guerre, lorsque des
délégations des deux parties se sont rencontrées pour des pourparlers secrets à Istanbul. Ces négociations ont finalement échoué. Plus tard, les deux parties ont convenu d’un accord
céréalier qui a conduit la Russie à lever temporairement un blocus naval, permettant à l’Ukraine de transporter des céréales par la mer Noire. Celui-là aussi s’est effondré des mois plus
tard lorsque la Russie s’est retirée de l’accord.
L’accord de la mer Noire comprenait une promesse occidentale de ne pas entraver les exportations russes via la mer Noire. Cet obstacle s’est toutefois maintenu,
car l’assurance maritime pour les cargos a continué d’être refusée. Les attaques ukrainiennes contre la flotte russe de la mer Noire se sont également poursuivies. La Russie s’est retirée de
l’accord et a rétabli son blocus, plutôt perméable, des ports ukrainiens.
Au cours du dernier semestre, l’Ukraine avait commencé à reconstruire sa ligne d’approvisionnement passant par la mer Noire. Des dizaines de navires
transportant des marchandises arrivaient à Odessa et dans d’autres ports ukrainiens de la mer Noire. Les Russes se sont rapidement douté, à juste titre, que ces navires transportaient des
armes et des munitions pour l’armée ukrainienne. Des missiles Iskander ont été envoyés pour détruire les charges dès l’arrivée des navires. Au cours des derniers mois, plus de 20 cargos ont
été touchés, endommagés ou coulés. Les explosions secondaires après les frappes ont confirmé que du fret explosif était bien à bord des bateaux touchés.
Le blocus naval russe a été recommencé ; non pas en interceptant des navires en route vers l’Ukraine, mais en les frappant pendant qu’ils
déchargeaient.
Pendant la guerre, la Russie avait offert à Zelenski au moins deux petits accords qui étaient largement en faveur de l’Ukraine. L’accord sur les céréales de la
mer Noire a échoué parce que l’Ukraine et ses “partenaires” n’ont pas rempli leur part. L’accord de paix
sur les infrastructures a échoué parce que l’Ukraine a décidé d’attaquer en direction de Koursk.
Maintenant Zelenski supplie de renouveler ces deux accords.
Cela pourrait bien être possible. Mais la Russie en demandera sûrement un prix très élevé.
Le 19 février 2022, Zelensky avait prononcé, lors de la Conférence sur la Sécurité de Munich, une phrase fatidique, expliquant que si l’OTAN ne protégeait pas l’Ukraine par sa dissuasion
nucléaire, alors Kiev fabriquerait “sa bombe”. A l’époque, cette phrase avait forcément été approuvée par les Américains qui savaient qu’elle ne laisserait pas d’autre choix à Vladimir Poutine
que d’intervenir en Ukraine. 973 jours plus tard, le président ukrainien a, de sa propre initiative, réitéré son exigence, comme nous le révèle le journaliste allemand Julian Röpcke.
Nous l’avions identifié pour nos lecteurs dès le début de la Guerre d’Ukraine. Lors de son discours, le 19 février
2022, à la Conférence sur la Sécurité de Munich, Vladimir Zelensky avait indiqué son intention de doter l’Ukraine de l’arme nucléaire:
Depuis 2014, l’Ukraine a tenté à trois reprises d’organiser des consultations avec les États garants du mémorandum de Budapest. Trois fois sans succès. Aujourd’hui, l’Ukraine le fera pour
la quatrième fois. En tant que président, je le ferai pour la première fois. Mais l’Ukraine et moi-même le faisons pour la dernière fois. Je lance des consultations dans le cadre du
mémorandum de Budapest. Le ministre des affaires étrangères a été chargé de les convoquer. Si elles ne se reproduisent pas ou si leurs résultats ne garantissent pas la sécurité de notre
pays, l’Ukraine sera en droit de penser que le mémorandum de Budapest ne fonctionne pas et que toutes les décisions globales de 1994 sont remises en question.
Les mémorandums de Budapest sont les trois accords signés respectivement avec la Biélorussie, le Kazakhstan et l’Ukraine, par lesquels ces pays s’engageaient à ne pas essayer de se doter de
l’arme nucléaire, bien que, du temps de l’URSS, ils aient eu des armes atomiques stationnées sur leur territoire. Moscou avait signé ses accords avec les trois anciennes républiques de l’URSS
sous les auspices des Etats-Unis.
Zelensky se plaignait, le 19 février 2022, que son pays n’ait pas pu discuter, après le coup d’Etat occidental de Maïdan et l’annexion de la Crimée par la Russie, de sa sécurité dans le cadre
de Budapest, c’est-à-dire d’un dialogue américano-russe. Et il menaçait de sortir de ses accords.
Comme nous l’avions indiqué à l’époque, une telle phrase n’avait pu être écrite qu’avec l’accord des USA, étant donné que son contenu obligeait un chef de l’Etat russe à réagir.
Le premier motif de la guerre
Je fais partie des analystes du conflit ukrainien qui estiment que le risque d’une bombe nucléaire ukrainienne est le premier motif du conflit. Thierry Meyssan a souligné à juste titre que kla
priorité donnée par la Russie, dans les premiers jours de la guerre, à la conquête de la centrale nucléaire civile de Zaporojie venait du fait que c’était le lieu où l’Ukraine avait entamé des
travaux d’enrichissement de l’uranium.
La guerre ne s’est pas décidée en cinq jours, en février 2022. Néanmoins, la Russie avait pris la déclaration de Zelensky sur la sortie de l’Ukraine de son mémorandum de Budapest, comme une fin
de non-recevoir définitive des Américains à toutes les tentatives effectuées par la Russie, depuis juin 2021, pour discuter un nouvelle architecture de la sécurité européenne avec les Russes.
500 000 morts plus tard, Zelensky réitère sa menace
C’est le journaliste allemand Julian Röpcke, connu pour son engagement dans la cause ukrainienne) qui a lâché l’information:
Lors de sa visite le 18 octobre, à Bruxelles, Zelensky a réitéré son message du 19 février 2022, de manière beaucoup plus explicite – mais le contenu est le même :
En 2001, [l’Ukraine] a cédé sa dernière bombe nucléaire à la Russie pour qu’elle soit démantelée. En échange, la Russie & l’Occident ont donné des garanties de sécurité qui n’ont pas
été respectées.
Le monde contraint l’Ukraine à poser un ultimatum : Adhésion à l’OTAN ou armes nucléaires.
Telle est la teneur des propos prêtés à Zelensky par Röpcke. A peine le post X était-il sorti que la polémique s’est enfammée, sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les chancelleries.
Röpcke se plaint d’abord de ce que ses confrères aient radicalisé les propos (sic!). Puis, dans un troisième post attaché, il signale que le cabinet de Zelensky a rétropédalé.
La réaction russe
L’ancien président Medvedev, qui dit souvent à haiute voix, sur son compte Telegram, ce que ni le ministre des Affaires étrangères, Lavrov, ni Vladimir Poutine ne peuvent formuler, a écrit sur
Telegram (traduit par Pepe Escobar):
« Si l’on tient compte des bavardages apparemment insensés sur la création d’armes nucléaires par l’Ukraine de Bandera, on ne peut tirer qu’une triste conclusion : le régime nazi tente de
créer une « bombe sale ». Il dispose de toutes les possibilités pour ce faire : matières premières, technologie, spécialistes. Et n’importe quel laboratoire de l’ère soviétique fera
l’affaire pour la production d’une charge de faible puissance. L’horloge tourne ».
En somme, les Russes savent que l’Ukraine ne peut pas fabriquer une bombe nucléaire mais en revanche elle serait en mesure de fabriquer et lancer quelque part une bombe contenant du matériel
radioactif, pour compromettre la Russie et essayer de mobiliser l’opinion mondiale contre elle.
On remarquera cependant que les Occidentaux, eux, ont pris l’énoncé de Zelensky au premier degré et l’ont jugé dangereux.
Dans tous les cas, le président auto-prolongé de l’Ukraine s’est placé en situation de ne pas être l’homme de la conclusion ni du règlement du conflit.
Zelensky invite les Occidentaux à piller son pays avant la fin de la guerre
Hier 17 octobre, Ulrike Reisner vous
parlait du discours belliciste tenu, la veille, par Friedrich Merz, le chef de l’opposition, au parlement allemand. Or il existe une convergence étonnante entre son discours et celui que tenait,
au même moment, Vladimir Zelensky, devant le parlement ukrainien. L’enjeu, caché chez Merz, ouvertement révélé chez Zelensky, c’est le dépeçage de l’économie ukrainienne avant la fin de la
guerre. Ce qui, automatiquement, prolonge celle-ci.
Friedrich Merz, candidat chrétien-démocrate, à la succession d’Olaf Scholz
Hier 17 octobre, Ulrike Reisner écrivait ici même :
Le président de la CDU a réinterprété le projet de paix de l’Union européenne : Au lieu d’une politique étrangère et de sécurité européenne commune, il souhaite une « gestion des
revendications » dans la meilleure tradition historique anglo-américaine, celle de la politique de la canonnière pour faire valoir les intérêts des grands fonds de la finance
internationale.
Zelensky révèle ce que Friedrich Merz a caché devant le parlement allemand
Simultanément, ou presque, avec le discours de Friedrich Merz, Vladimir Zelensky tenait devant le parlement ukrainien un « discours de la victoire ». Il a
semblé insignifiant à beaucoup de commentateurs. De fait, l’espoir encore caressé par Zelensky de voir l’Ukraine rejoindre l’OTAN ou bien le discours sur une « arme de dissuasion non
nucléaire », semblent bien décalés par rapport à la réalité militaire et diplomatique actuelle.
En revanche, comme le fait remarquer Simplicius, il est un point significatif du discours de Zelensky, qui aurait dû être analysé de près, est celui où il parle
d’économie :
« Quatrième point : Le potentiel économique stratégique. L’Ukraine est riche en ressources naturelles, notamment en métaux essentiels d’une valeur de plusieurs billions de dollars américains. Il s’agit notamment de l’uranium, du titane, du
lithium, du graphite et d’autres ressources stratégiques et stratégiquement précieuses qui renforceront soit la Russie et ses alliés, soit l’Ukraine et le monde démocratique dans la
concurrence mondiale. Les gisements de ressources critiques en Ukraine, ainsi que le potentiel de production énergétique et alimentaire de l’Ukraine, d’importance mondiale, font partie des principaux
objectifs prédateurs de la Fédération de Russie dans cette guerre. Et c’est là notre chance de croissance. La croissance économique des Ukrainiens, de notre État tout entier. Le renforcement économique de l’Union européenne – pour le bien de l’autonomie économique et, à bien des égards,
sécuritaire de l’Europe. C’est aussi l’occasion pour les États-Unis et leurs partenaires du G7 de travailler avec l’Ukraine, l’allié qui peut fournir un retour sur
investissement. Le point économique de notre stratégie comporte une annexe secrète, qui n’est partagée qu’avec certains partenaires. L’Ukraine propose aux États-Unis, ainsi qu’à des partenaires sélectionnés, dont l’Union européenne, dont l’Ukraine fera partie, et d’autres partenaires dans le monde qui sont nos
partenaires, de conclure un accord spécial sur la protection conjointe des ressources critiques disponibles en Ukraine, l’investissement conjoint et l’utilisation du potentiel économique
correspondant. C’est aussi la paix par la force. La force économique. Il s’agit d’un accord qui complétera et renforcera organiquement le système existant de pression économique sur la Russie, à savoir toutes les sanctions existantes contre la
Fédération de Russie, les restrictions sur les prix du pétrole, les restrictions sur les exportations vers la Russie et d’autres mesures de pression. Les alliés de la Russie dans le monde doivent réaliser, savoir et voir que ce régime n’a pas d’avenir économique. »
« En fait, nous pouvons nous risquer à dire que ce point est (…) la raison même de l’existence non seulement de tous les autres points, mais aussi de la guerre elle-même. N’est-il
pas intéressant que Zelensky dévoile cette pièce maîtresse seulement un jour ou deux après l’annonce de la vente de la plus grande entreprise de production de titane de l’Ukraine
pour quelques centimes de dollars ?
Le plus inquiétant, c’est que Zelensky insiste sur le fait que l’accord comporte une composante « secrète » qui ne sera communiquée qu’aux quelques alliés les plus importants, et qu’il
semble lier à la protection militaire par les alliés de leurs « investissements » dans les ressources. (C’est
nous qui soulignons) Que
dire de plus ? Il ne s’agit de rien d’autre que de la vente par Zelensky des trésors économiques et de l’avenir de son pays afin d’attacher désespérément l’OTAN militairement à l’Ukraine.
Il s’agit simplement de la poursuite du même vieux plan, mais cette fois-ci par le biais d’une corruption pure et simple : Créer une incitation monétaire massive pour obliger l’OTAN
à envoyer des troupes sur le terrain pour affronter la Russie et sauver l’Ukraine en vertu de la dissuasion de la Troisième Guerre mondiale. Il s’agit de leur faire miroiter des milliers
de milliards pour obtenir leur aide, la composante la plus «secrète» de l’accord étant probablement liée à la nature préférentielle de l’extraction du capitalisme du désastre et de la
thérapie de choc économique en même temps.
Ce n’est qu’une confirmation de ce que nous savions déjà, à savoir que le jeu ukrainien consiste pour l’élite occidentale à se positionner pour piller les ressources et les
industries de l’Ukraine. Par exemple, la plupart des gens ont manqué cet
extrait du récent « faux appel » de l’ex-chef de la CIA Pompeo avec les Russes Vovan et Lexus qui se sont fait passer pour Porochenko. Dans cet appel privé,
il décrit comment il a obtenu sa propre sinécure confortable dans une grande entreprise ukrainienne. N’est-il pas intéressant de constater que l’ancien directeur
de la CIA dirige aujourd’hui une banque qui
rachète des entreprises ukrainiennes ? Il est également intéressant de constater qu’il s’agit d’une entreprise de télécommunications, tout comme Vodafone, détenue par l’oligarque
azerbaïdjanais qui vient de racheter le reste de l’industrie ukrainienne du titane. Pratiquement toutes les élites de l’État profond impliquées dans la débâcle ukrainienne ont les doigts
dans le pot ».
Ce que tout ceci nous dit sur la suite de la Guerre d’Ukraine
Rien ne nous permet de dire, tangiblement, que Merz et Zelensky s’étaient concertés avant leurs discours. En revanche, il est évident que Merz fait partie des
interlocuteurs occidentaux à qui Zelensky s’adresse.
Ou , pour le dire autrement, il semble bien qu’il existe un réseau d’hommes politiques, d’entrepreneurs, de hauts fonctionnaires internationaux occidentaux
qui ont intérêt à faire durer la guerre de manière à pouvoir s’emparer des actifs de l’économie ukrainienne. Friedrich Merz en fait partie.
Il y a bien entendu quelque chose d’illusoire dans l’attitude de Zelensky : Deux ans et demi après que les sanctions contre la Russie ont été mises en place,
sans résultat, et à une semaine du sommet des BRICS de Kazan, il parle encore de faire chuter l’économie russe. Mais, par ailleurs, comment les Occidentaux ne voient-ils pas que leur
intérêt serait de signer la paix maintenant, pour conserver un territoire ukrainien viable et pouvoir, selon les vues de Zelensky, garantir aux USA et à l’UE un accès aux ressources du sous-sol
ukrainien ?
Que croyez-vous qu’il arrivera si la guerre dure et amène les Russes à s’emparer de plus de territoires que ce qu’ils envisagent actuellement ?
Comme d’autres, je
suis les rapports
de situation de Simplicius sur la guerre en Ukraine. Bien que parfois longs et spéculatifs, ils fournissent un bon résumé et des dizaines de sources.
La femme de
Zelensky vient-elle d’admettre les pertes des FAU ? 300k invalides formant 15-20% du total des blessés de guerre, ça ferait 1,5M de blessés. Et 1,5M de blessés formant un ratio de 3:1 à
5:1 par rapport aux morts au combat devrait faire 300-500k de morts.
Le tweet cité est
cependant erroné et mérite d’être corrigé.
Simplicius
cite Olena Zelenska (Олена Зеленська @ZelenskaUA), l’épouse de l’ancien président ukrainien. Hier, Zelenska a en effet tweeté
sur les handicapés en Ukraine, mais le tweet cité, qui parlait de 3 millions d’Ukrainiens handicapés, a depuis été supprimé. (Il a également
été cité ailleurs, nous savons donc qu’il a existé).
La « nouvelle » citée de 3 millions d’Ukrainiens handicapés n’est pas une nouvelle. Elle a été officiellement annoncée le 19 septembre 2023 :
Au moins 300 000 personnes, principalement des militaires, sont devenues handicapées pendant la guerre #Russie-Ukraine : « Pendant l’année et demie de l’invasion à
grande échelle, le nombre d’Ukrainiens handicapés a augmenté de 300 000. Auparavant, 2,7 millions de personnes handicapées vivaient en Ukraine, et maintenant ce chiffre a atteint 3
millions. C’est ce qu’a annoncé le ministre de la politique sociale. » https://life.pravda.com.ua/society/2023/09/19/256633/
Aujourd’hui, treize mois plus tard, le chiffre réel est bien plus élevé. Mais l’augmentation étonnante du nombre de personnes officiellement handicapées en
Ukraine n’est que légèrement liée au nombre de soldats ukrainiens blessés. Il s’agit simplement d’une expression de la corruption typique du gouvernement ukrainien et de sa société au sens
large.
En Ukraine, même des hommes en parfaite santé sont désireux d’être déclarés handicapés, car cela leur permet d’échapper au service militaire. Pour obtenir ce
statut, d’énormes pots-de-vin sont versés aux commissions et aux médecins concernés.
Un article récent de Starna s’est penché sur cette question (traduction
automatique) :
Le nombre de scandales de corruption entourant les commissions d’experts médicaux et sociaux (MSEC) a considérablement augmenté en Ukraine. En fouillant les
appartements des experts médicaux, les forces de l’ordre découvrent d’énormes
caches de millions de dollars en devises étrangères, et des membres de la MSEC aux salaires modestes possèdent des biens immobiliers coûteux, y compris à l’étranger, ainsi que
des entreprises enregistrées au nom de proches parents.
Strana a découvert comment
fonctionnent les systèmes de corruption du MSEC.
Il existe trois degrés officiels de handicap en Ukraine. La commission décide, à l’aide de témoignages d’experts médicaux, de la catégorie à laquelle appartient
une personne. Des pots-de-vin sont versés pour les différents degrés. Un statut d’invalidité temporaire est moins cher mais doit être renouvelé chaque année, un statut permanent est plus
cher.
Selon les sources de Strana au sein de la police,
après le déclenchement de la guerre, une liste de prix particulière pour l’attribution de handicaps aux hommes potentiellement mobilisés est apparue au MSEC.
Le premier groupe – de 8 à 10 000 dollars, le deuxième – de 7 à 8 000, le troisième – à partir de 5 000. Le montant des pots-de-vin varie en fonction de la
région, et la plupart d’entre eux ont été perçus par les membres du MSEC dans les grandes villes. Une partie des pots-de-vin – de 500 à 1 000 dollars – a été versée à des intermédiaires
qui ont trouvé les personnes qui le souhaitaient.
Les handicaps les plus populaires pour l’attribution fictive de groupes d’invalidité étant les maladies neuropsychiatriques, cérébrales et
musculo-squelettiques.
Toutefois, il n’est pas possible de procéder à de fausses attributions de catégories d’invalidité sans le soutien de « parties apparentées », à savoir des
médecins de confiance travaillant dans des cliniques publiques spécialisées et des centres de diagnostic, des radiologues et des spécialistes de l’imagerie par résonance magnétique. Pour
attribuer un groupe d’invalidité, il faut des motifs sous la forme d’un diagnostic sérieux avec des antécédents médicaux et les conclusions des médecins. Les pots-de-vin ont donc dû être
partagés, mais la majeure partie, jusqu’à 70 % du montant, est restée entre les mains des membres du MSEC.
Après l’entrée en vigueur de la loi sur le renforcement de la mobilisation, les prix de l’invalidité ont fortement augmenté. Aujourd’hui, l’invalidité «
coûte » entre 10 et 20 000 dollars.
Il existe deux autres catégories dans lesquelles les pots-de-vin coulent à flots.
Les personnes qui doivent s’occuper d’un parent handicapé sont également exemptées du service militaire. Les hommes qui ont une mère âgée cherchent à obtenir
une augmentation de son statut d’invalidité afin d’obtenir une exception pour eux-mêmes :
Le montant des pots-de-vin pour l’octroi du droit de report aux parents de personnes handicapées est légèrement inférieur : de 6 à 10 000 dollars. Le schéma
en est assez simple : en échange d’un pot-de-vin, une personne handicapée du premier ou du deuxième groupe, auparavant tout à fait capable, reçoit le statut de personne nécessitant des
soins. Ensuite, la personne handicapée désigne la personne qui est prête à lui fournir des soins. Ensuite, le MSEC délivre un document sur la prise en charge d’une personne handicapée et,
sur la base de ce document, l’homme bénéficie d’un report dans le bureau de mobilisation
L’augmentation considérable du nombre d’Ukrainiens ayant le statut de personne handicapée n’est donc pas due qu’aux personnes blessées par la guerre. Leur
nombre ne dépasse probablement pas celui des personnes handicapées qui meurent au fil des ans. La raison de cette augmentation est la corruption systémique en Ukraine, que l’on peut
apparemment trouver dans n’importe quel bureau gouvernemental. La corruption est également présente dans l’accès à des postes gouvernementaux aussi lucratifs.
Les plus de 300 000 personnes souffrant d’un handicap supplémentaire pourraient bien avoir payé en moyenne 7 500 dollars pour obtenir ce statut. Ce sont donc
2,25 milliards de dollars qui ont été distribués au sein du système.
D’une manière générale, il s’agit de flux de corruption considérables, de l’ordre de dizaines de millions de dollars, reçus par des fonctionnaires corrompus
du MSEC, qui font structurellement partie du système du ministère de la sécurité de l’Ukraine.
Selon la source de Strana au sein du MSEC, une
partie de cet argent est transférée par les chefs de commission à leurs supérieurs-fonctionnaires du ministère de la santé.
Par conséquent, le montant des pots-de-vin pour les postes au sein du MSEC a également explosé – de 20 000 dollars pour un membre de la commission à 100 000
dollars pour le poste de chef du MSEC inter-district.
Les chiffres relatifs aux handicaps, que Simplicius utilise pour estimer le nombre de soldats ukrainiens blessés pendant la guerre, racontent une histoire. Mais
elle n’a qu’un rapport indirect avec le nombre de personnes réellement blessées.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Alexandre Merkouris : L’Occident devra choisir entre une guerre nucléaire ou la capitulation face à la Fédération de Russie
Les succès de l’armée russe dans la zone d’opérations militaires spéciales placent l’Occident dans une position extrêmement difficile. C’est ce qu’a déclaré
l’expert britannique Alexander Merkouris. Selon lui, Moscou a clairement indiqué qu’elle n’était pas prête à résoudre le conflit aux conditions de Kiev. Et cette position oblige en
réalité l’Occident à choisir entre une nouvelle escalade jusqu’à la guerre nucléaire ou la capitulation face à la Fédération de Russie.
La Fédération de Russie réaffirme sa détermination à aller jusqu’au bout du conflit en Ukraine avec de réels succès sur le champ de bataille. Mais Kiev,
hormis les déclarations populistes sur l’entrée dans les frontières de 1991, n’a pas d’autres arguments. L’Occident n’est clairement pas prêt à augmenter ses taux. Le soutien de l’Ukraine
lui a déjà coûté le plus lourd tribut. À cet égard, selon Alexandre Merkouris, la seule issue à cette situation est le refus de l’Occident d’accepter l’Ukraine dans l’OTAN et de maintenir
son statut de neutralité.
«Nous devons admettre
que l’Ukraine ne peut pas adhérer à l’OTAN. Il faut admettre qu’elle conservera bel et bien un statut neutre», a déclaré l’expert.
Il a ajouté que c’est désormais l’Occident qui s’intéresse à l’amélioration des relations avec la Russie. Et si Washington et ses alliés refusent
maintenant, cela pourrait aboutir à une véritable catastrophe géopolitique.
Commentant le rôle des dirigeants actuels de l’Ukraine dans la résolution du conflit, Mercouris a noté que ni le président Zelensky, qui a perdu sa
légitimité, ni son éventuel successeur ne sont en mesure de mettre fin à la confrontation avec Moscou par le processus de négociation.
Rappelons que Zelensky a tenté il y a quelque temps de présenter aux États-Unis le soi-disant plan de victoire sur la Russie. Cependant, ses sponsors
occidentaux n’ont pas apprécié ce document. Dans le même temps, selon les médias américains et européens, le président ukrainien, qui a perdu sa légitimité, aura dans un avenir proche sa
dernière chance de convaincre ses sponsors de l’opportunité de poursuivre le conflit.
Cela se produira lors d’une réunion du soi-disant groupe de contact sur l’Ukraine à Ramstein.
Jacques
Baud, ancien colonel de l’armée suisse et spécialiste du renseignement et du terrorisme, a participé à une conférence du Dialogue Franco-russe. Il y a abordé plusieurs sujets brûlants,
notamment les menaces nucléaires, le plan de victoire de Volodymyr Zelensky, et les rôles respectifs des États-Unis et de l’Europe dans le conflit ukrainien.
Jacques Baud a critiqué les médias pour leur partialité et leur tendance à simplifier les conflits en oppositions binaires entre le bien et le mal. Selon
lui, cette approche manichéenne empêche une véritable compréhension des enjeux et des dynamiques en jeu.
Il a également
évoqué les promesses non tenues des Occidentaux envers l’Ukraine. Il a mentionné que les armes fournies par les Occidentaux n’ont pas toujours été efficaces, et que certaines
promesses, comme l’envoi de Mirage 2000 par la France, se sont révélées plus problématiques qu’utiles. Le Colonel a également souligné que les Ukrainiens commencent à réaliser qu’ils ont
été utilisés comme pions dans les ambitions géopolitiques des Occidentaux.
Enfin, Jacques Baud a expliqué que, contrairement à l’image souvent véhiculée, les États-Unis ne sont pas omnipotents et ont souvent une visibilité limitée
sur les actions des Ukrainiens. Il a également souligné que les Américains
cherchent à éviter une confrontation directe avec la Russie, craignant une escalade nucléaire. Jacques Baud a conclu en affirmant que les États-Unis souhaitent une résolution du
conflit par la négociation, mais que leur stratégie reste ambiguë et parfois contradictoire.
Les arrangements de fin de partie dans le conflit ukrainien font
surface comme jamais auparavant. Si beaucoup de choses restent encore du domaine de la spéculation, c’est en grande partie dû au point d’inflexion concernant le résultat de l’élection
présidentielle américaine, qui, malgré la propagande médiatique orchestrée contre Donald Trump, reste largement ouvert.
Pour la première
fois, la clarté est totale quant au risque élevé de voir le conflit ukrainien se transformer en une confrontation nucléaire entre la Russie et les pays de l’OTAN. L’ambiguïté stratégique
prend fin avec la révélation stupéfiante, mercredi à Moscou, des nouveaux contours de la doctrine nucléaire actualisée de la Russie, lors d’une réunion soigneusement chorégraphiée de la conférence permanente du Conseil de sécurité russe sur la dissuasion nucléaire au Kremlin, présidée par le président
Vladimir Poutine, et programmée à la veille d’une rencontre cruciale entre le président ukrainien Vladimir Zelensky et le président américain à la Maison Blanche, à
Washington.
L’élément le plus crucial des révélations de Poutine est que la Russie a réinitialisé sa doctrine nucléaire selon laquelle, comme il l’a déclaré, «toute agression contre la
Russie par un État non nucléaire […] soutenu par une puissance nucléaire (à savoir les États-Unis, le Royaume-Uni ou la France) devrait être traitée comme une attaque
conjointe ».
L’implication est que la patience de la Russie est à bout et que les sophismes de l’OTAN pour rejeter la responsabilité des attaques sur le territoire russe sur
l’Ukraine ne tiendront plus.
Poutine a en outre déclaré que le passage de la Russie à l’utilisation d’armes nucléaires pourrait même avoir un caractère préventif. En clair, les frappes
profondes de l’Ukraine sur le territoire russe et les attaques contre le Belarus déclencheraient désormais une riposte atomique.
La référence aux attaques de drones est significative, car l’Ukraine a lancé à plusieurs reprises des attaques massives de drones contre des bases stratégiques
russes.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a confirmé par la suite que les déclarations de Poutine « doivent être considérées comme un certain message (à l’Occident).
Il s’agit d’un message qui avertit ces pays des conséquences s’ils participent à une attaque contre notre pays par divers moyens, pas nécessairement nucléaires ».
Peskov a ajouté un contexte plus large : « Cela est lié à la situation sécuritaire qui se développe le long
de nos frontières… Cela nécessite des ajustements aux fondements de la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire ».
Le travail de mise à jour de la doctrine nucléaire russe est en cours depuis plusieurs mois. Poutine l’a annoncé pour la première fois en juin. Il a indiqué que
cela était dû à l’apparition de nouveaux éléments liés à « l’abaissement du seuil d’utilisation des armes
nucléaires » par un « ennemi
probable ».
Poutine faisait référence à la mise au point récente par les États-Unis de «dispositifs nucléaires
explosifs de très faible puissance» et à leur expérimentation à bord d’un avion de chasse F-35A dans le désert du Nevada. Il est clair que le changement de doctrine
nucléaire de la Russie n’est pas destiné à provoquer une escalade immédiate dans le conflit ukrainien.
Le quotidien russe Izvestia rapportait récemment que, depuis
2023, les États-Unis ont commencé à remplacer les vieilles bombes de leurs arsenaux par de nouvelles bombes B61-12, y compris sur le continent européen, dotées d’une charge thermonucléaire
d’une puissance variable pouvant atteindre 50 kt, ce qui renforce considérablement les capacités nucléaires américaines.
La nouvelle bombe est devenue très précise – elle est équipée d’un système de contrôle avec des sous-systèmes inertiels et satellitaires qui, avec un empennage
contrôlé, la rend similaire aux bombes guidées JDAM. De plus, ses dimensions lui permettent d’être placée dans les compartiments d’armement internes des chasseurs F-35 et des bombardiers
stratégiques.
Izvestia écrit : « En général, grâce à ce programme de modernisation, l’armée de l’air américaine a
développé une bombe nucléaire pratiquement
nouvelle et de haute précision. Au total, il est prévu d’en produire au moins 400 unités ». C’est beaucoup, mais en 2023 les États-Unis avaient lancé en mer un modèle encore plus
moderne, la B61-13, dont la charge thermonucléaire est plus puissante, avec un seuil supérieur pouvant atteindre 360 kt.
« Il s’agit d’une
modernisation très agressive et dangereuse qui confère aux bombes nucléaires tactiques de nouvelles propriétés », selon Izvestia – c’est-à-dire une grande puissance de charge
qui peut détruire une petite ville avec des dizaines de milliers de victimes, une grande précision et la capacité de détruire même des actifs militaires hautement protégés.
Cependant, l’annonce de la mise à jour du document doctrinal par Poutine intervient dans le contexte immédiat des discussions en Occident sur l’autorisation
éventuelle par Washington d’attaques en profondeur sur le territoire russe avec des armes à longue portée.
Il est certain que l’écho des révélations de Poutine ne manquera pas de se faire sentir à Washington, dans le contexte de la division partisane déjà
existante. Selon le Washington
Post, lorsque le président Biden a rencontré Zelensky à la Maison Blanche jeudi, il n’a pas accédé à la demande de ce dernier d’être autorisé à tirer des missiles américains
plus profondément en Russie. Au lieu de cela, il a été annoncé la fourniture d’une aide militaire supplémentaire et de nouvelles capacités de défense aérienne, « tout en rejetant la demande principale du
pays ».
Il est évident que la stratégie d’escalade progressive poursuivie par les États-Unis (et le Royaume-Uni) sur la base des expériences passées de réactions
mesurées de la part de la Russie est devenue obsolète et est en train de s’effondrer. Il est intéressant de noter que l’Allemagne et l’Italie se sont ouvertement opposées à toute frappe à
l’intérieur du territoire russe avec des armes occidentales.
Au contraire, l’offensive russe dans le Donbass ne fait que s’intensifier. En fait, les forces russes viennent de prendre d’assaut la « ville forteresse » d’Ugledar à Donetsk, supposée
imprenable, où la 72e brigade mécanisée d’élite de l’Ukraine est prise au piège.
Dans la région de Koursk également, la puissante 82e brigade d’assaut ukrainienne, qui a mené l’incursion, est maintenant menacée d’encerclement. Les forces
russes progressent sur le champ de bataille tout au long des 800 km de la ligne de front.
La position russe reste que la guerre se poursuivra jusqu’à ce que les objectifs soient atteints. Le 25 septembre, le ministre des affaires étrangères, Sergueï
Lavrov, a déclaré lors d’une interview accordée à l’agence TASS : « La victoire est nécessaire [dans la guerre]. Ils [l’Occident] ne
comprennent pas d’autre langage. Cette victoire sera la nôtre, nous n’en doutons pas. Nous sommes devenus vraiment unis face à la guerre que l’Occident a déclenchée contre
nous ».
Tout cela a rendu la rencontre de vendredi entre le président Zelensky et Donald Trump plutôt intéressante. Homme d’affaires par excellence, Donald Trump s’intéressera toujours à ce que
les États-Unis pourraient tirer d’un règlement de la question ukrainienne. L’Ukraine possède des ressources d’une valeur de plusieurs milliers de milliards de dollars qui n’ont pas encore été
exploitées et qui sont d’un intérêt vital pour les stratégies « America First » et « MAGA » de Trump.
Avec Zelensky à ses côtés, Trump a ouvertement revendiqué une « excellente relation » avec lui et l’a crédité pour la
première fois de l’avoir aidé à gagner son procès en destitution à la fin de 2019. « Il [Zelensky] était comme une pièce d’acier… Je m’en souviens, il
aurait pu faire le malin et il ne l’a pas fait, et j’apprécie cela », s’est souvenu Trump.
Par ailleurs, Trump a ajouté : « J’espère que nous aurons une bonne victoire, parce que si l’autre
partie [la Russie] gagne, je ne pense pas que vous aurez une victoire sur quoi que ce soit – pour être honnête avec vous. Nous nous assiérons et nous en discuterons… »
La Russie accorde une grande importance à l’intérêt de Trump pour un règlement de la question ukrainienne. Vladimir Medinsky, ancien ministre de la culture et collaborateur de Poutine, qui a dirigé la délégation russe chargée de négocier les conditions de paix avec le
gouvernement ukrainien à Istanbul entre le 29 mars et le 1er avril 2022 – et qui a également paraphé le projet d’accord – mais qui a depuis disparu, est récemment réapparu publiquement au
Kremlin lors de la visite du Premier ministre hongrois Viktor Orban à Moscou au début du mois de juillet.