L'état d'urgence n'est pas un coup d'état - mais ça viendra...!

Par Stratediplo - le 30/11/2015.



...en novembre dernier, cet article m'avait interpellé, mais je n'avais pas jugé bon de le diffuser sur ce site.

Dans le contexte de chienlit actuel, je reviens sur ma décision et vous en fait part, assorti d'un autre texte malheureusement anonyme, mais qui s'adapte parfaitement à la situation actuelle.

JMR


Un blogueur ami s'interroge avec pertinence sur la possibilité que l'état d'urgence puisse conduire à repousser un scrutin majeur comme l'élection présidentielle, ce qui "conduirait de facto à un coup d'état".

 

Au niveau des textes, l'état d'urgence ne donne de pouvoirs spéciaux essentiellement qu'au ministère de l'Intérieur et à ses échelons déconcentrés, dont les décisions ne sauraient s'imposer à des autorités de niveau supérieur au ministre de l'Intérieur ou entraver le fonctionnement d'institutions hiérarchiquement supérieures. Par ailleurs l'état d'urgence entend faciliter par des mesures temporaires les actes de maintien de l'ordre, dans le cadre de la légalité et pour une durée limitée. A un niveau supérieur, celui du président de la République, même les pouvoirs exceptionnels prévus par l'article 16 de la Constitution excluent la dissolution de l'Assemblée nationale ou le dessaisissement de l'Assemblée ou du Sénat, et sont réexaminés par le Conseil constitutionnel, sur demande des parlementaires ou de plein droit après soixante jours. Ces états d'exception (comme l'état de siège prévu par l'article 36 de la Constitution) ne mettent donc pas fin à l'état de droit. Et en ce qui concerne précisément les élections (y compris régionales), seul le Conseil constitutionnel peut en modifier le calendrier. On parle là bien sûr de la V° République, un cadre certes relatif puisque son président vient de confesser qu'il faut modifier la Constitution actuelle, à ses yeux inadaptée au nouveau contexte révélé par une association de huit malfaiteurs.

 

Car au niveau des principes, le seul dogme de base inchangé en France depuis la Révolution, à travers les (sauf erreur) 22 constitutions qu'a connues le pays en 225 ans, c'est que la souveraineté appartient à la Nation ; mais c'est un principe, pas un mode opératoire. La démocratie, mot peu prioritaire au XIX° siècle mais consacré au XX°, est un idéal dont tout essai d'application concrète est par définition imparfait, et n'exclut pas la pratique du coup d'état, la volatilité du bon vouloir de la Nation s'accommodant mal de la rigidité d'une constitution écrite. Par exemple les moralistes attachés aux principes estimeront que le président de la République doit tenir compte du changement d'opinion exprimé par une victoire écrasante du Front National aux élections régionales en nommant un premier ministre de ce parti pour changer de politique, et les constitutionnalistes attachés aux textes estimeront au contraire que le président de la République a été élu en connaissance de cause pour mener pendant tout son mandat une politique socialiste indépendamment des fluctuations de l'opinion exprimées dans des scrutins à finalité distincte.

 

Faute de source d'autorité supérieure à la volonté de la Nation les deux positions sont défendables, celle des idéalistes tenants de la révolution permanente comme celle des pragmatiques tenants de la stabilité par mandats périodiques, celle des sans illusion qui pensent que la Nation est inconséquente et qu'il faut respecter ses moindres sautes d'humeur comme celle des croyants qui pensent que la Nation est responsable et qu'il faut la tenir aux engagements qu'elle prend pour une période déterminée. Invariablement les petits différends de début de période entre moralistes et constitutionnalistes divergent en oppositions irréconciliables avec le temps, dont l'issue est fatalement le coup d'état. Invariablement aussi, après le coup d'état les moralistes du régime précédent se divisent entre ceux qui se satisfont du nouveau texte et ceux qui prônent toujours la révolution permanente, et les constitutionnalistes du régime précédent se divisent entre ceux qui reconnaissent la légitimation du nouveau texte et ceux qui veulent revenir au précédent.

Et le fait est que le coup d'état, pratiquement inconnu en France pendant huit siècles, est devenu l'une des modalités courantes de changement de régime depuis deux siècles, généralement suivie d'une légitimation a posteriori sous une forme ou une autre, de valeur évidemment aussi relative que la légitimation du régime précédent, faute de principe de légitimité transcendant supérieur à la volonté du souverain (la Nation). Si l'on inclut dans la définition du coup d'état non seulement la prise de pouvoir (ou son changement autoritaire de forme) mais également l'abus formel de pouvoir, c'est-à-dire la violation de la constitution (comme l'entrée en guerre non autorisée par le Parlement en 1999) et l'abus spirituel de pouvoir, c'est-à-dire la violation de la volonté souveraine de la Nation (comme la ratification reformulée en 2007 d'un traité rejeté par référendum en 2005), ainsi que la modification permanente, en comités censitaires restreints, d'une constitution approuvée par référendum universel direct, le coup d'état permanent en douceur a pris la place du coup d'état brutal classique du type de ceux du colonel de Gaulle, comme son dernier opéré "à l'amiable" en 1958 sous la menace de l'opération Résurrection préparée comme plan B.

 

La faiblesse congénitale de la république au sens français est que sa seule légitimité est la constitution, or par définition tout ce qui est constitué peut être destitué : si on admet que quelques élus ou une masse constituante peuvent écrire un texte suprême, on doit accepter que les mêmes ou leurs successeurs puissent l'amender, le rejeter ou en écrire un autre. Du point de vue des sources du droit et de la solidité conceptuelle de l'Etat, ces textes dictés ou votés ne sauraient être comparés avec des Lois Fondamentales accumulées siècle après siècle par la coutume et qu'aucun Roi, aucune Assemblée et aucun Parlement ne pouvait modifier seul et par écrit (au plus tenter d'interpréter à leur niveau). Après plus de deux siècles on ne peut que constater comme un fait, sans préjudice d'opinion, que l'Ancien Régime certes évolutif est aujourd'hui cité au singulier, alors que peu de politiciens ou juristes sont capables de compter avec assurance combien de nouveaux régimes se sont succédés en deux siècles, généralement au moyen de coups d'état ("révolutions" comprises).

 

Un recensement rapide montrant d'ailleurs que les régimes constitutionnels français ne résistent pas aux guerres et aux crises majeures (l'unique exception ayant été la III° République), l'actuelle  V° République, dont huit assassins et cent trente morts semblent imposer au président une révision constitutionnelle, devrait effectivement se terminer, comme les autres, par un coup d'état.


Il faut savoir lire les manifestations !

le 14/05/2016.

 

Les manifestations actuelles sont-elles un épiphénomène spontané ou reflète-t-elles un mouvement plus profond et grave ? Pour le savoir, il faut décrypter soigneusement les faits eux-mêmes, mais aussi les discours officiels.

 

Pour l’instant, constatons que le Pouvoir n’a pas beaucoup agi pour réduire, voire annihiler les Zadistes de Notre Dame des Landes ou autres lieux.

 

Constatons que le Ministre de l’intérieur affirme que « manifester est un droit sacré » et que les Forces de l’ordre doivent avoir une réponse « mesurée » ce qui ne montre pas une grande détermination.

 

Constatons, enfin que les Nuits Debout sont très encadrées et veulent s’étendre à d’autres villes voire autres pays.

 

Qu’y a-t-il dans l’avenir de ces manifestations ? Mélenchon affirme qu’il suffit d’une étincelle pour que la Révolte débouche sur la Révolution, qu’il semble espérer, en appelant même les policiers à le rejoindre « parce qu’ils sont des salariés aussi ».

 

Mais, pour l’instant, l’ensemble du peuple français ne semble pas prêt à monter des barricades et les « révolutionnaires » ne sont pas crédibles lorsqu’ils nous annoncent « le Grand Soir ». Alors, de quoi s’agit-il ?

 

La réponse est dans le résultat des sondages qui donnent, pour 2017, le FN au second tour de la Présidentielle, mais surtout largement majoritaire dans les Législatives qui suivront immédiatement.

 

Une Assemblée Nationale où le FN serait la Parti majoritaire obligerait le nouveau Président à leur confier le poste de Premier Ministre……

 

Alors, lorsqu’on se présente en garant de la République et de la Démocratie, on ne peut annuler le scrutin comme dans une République bananière.

 

On prépare, donc, avec l’accord tacite de l’Opposition, des « troubles et manifestations », « droit sacré » selon M. Caseneuve, afin que des mesures d’urgence puissent être prises « pour garantir la stabilité du Pays… contre le FN.

 

Si cette hypothèse est plausible, elle explique que le Pouvoir n’ait pas pris de mesures particulières, mesures possibles dans une situation d’Etat d’Urgence. L’opposition, qui serait la grande bénéficiaire d’un « coup d’état légal » se tait…

 

Au grand maximum, la Gauche pourrait redorer son blason en montrant qu’elle est capable de vaincre le FN … et gagner !

 

Nous sommes en Guerre contre un ennemi de l’extérieur qui utilise tous les ressorts de notre arsenal législatif pour saper notre Société.

 

Mais il existe pire, c’est l’ennemi intérieur qui n’hésitera pas à créer une guerre civile par refus du résultat des votes du peuple. 

 

Les manifestations actuelles sont-elles l’annonce d’une Guerre Civile ???

 

Réponse en 2017 !


Hollande, l’électoralisme et la guerre civile

par Guillaume de Thieulloy - le 21/06/2016.


 

Guillaume Jourdain de Thieulloy est un écrivain français, né le 30 avril 1973.

 

Docteur en études politiques, il est directeur de publication de Nouvelles de France et de L'Observatoire de la christianophobie.


Le week-end dernier, nous avons appris que le PS s’apprêtait à organiser des primaires ouvertes à l’ensemble de la « gauche de gouvernement » en janvier prochain.

 

De toute évidence, cette date est déterminée pour permettre à François Hollande de se présenter et de se confronter à ses adversaires le plus tard possible.

 

Ces primaires sont, à la fois, la marque de la défaite du président et celle de son talent tacticien.

Marque de sa défaite, puisqu’il aurait préféré éviter de se présenter aux primaires, qui devraient montrer publiquement les ruines du camp de gauche et le désastre de son propre bilan…

Mais aussi marque de son talent tacticien, car, par cette seule décision, il contraint les frondeurs, Arnaud Mon­tebourg, Martine Aubry et de nombreux autres critiques de son propre camp à rentrer dans le rang. Il sera désormais impossible à un socialiste de se présenter comme candidat sans passer par la primaire.

 

Bien que sa cote de popularité soit catastrophique, François Hollande se présente donc, paradoxalement, avec davantage de chances qu’en 2011. L’appareil du parti va, selon toute vraisemblance, « rouler » pour lui, ne serait-ce que grâce à la puissante motivation des investitures législatives. La situation politique peut certes continuer à s’enfoncer et François Hollande devra peut-être jeter l’éponge. Mais, à l’heure actuelle, il a donc de très sérieuses chances d’être désigné, s’il le souhaite, comme le candidat de la « gauche de gouvernement ».

Logiquement, pour les mêmes raisons d’investitures législatives, on peut penser que les Verts et les communistes, très sévères sur le quinquennat, ne vont pas pousser l’affrontement jusqu’à risquer de disparaître de la carte électorale.

Quant à l’extrême gauche, qui mar­que en ce moment beaucoup de points, le président fait sans doute le pari très raisonnable qu’elle partira en ordre dispersé. Or, autant l’extrême gauche unie est plus forte que le PS et ses alliés, autant l’extrême gauche divisée ne peut pas dépasser le PS au premier tour.

 

François Hollande a donc toujours de sérieuses chances d’être le candidat de la gauche le mieux placé à l’issue du premier tour de 2017.

Cela lui suffira-t-il à gagner ? Pour le moment, non. Mais les divisions à droite ne sont pas moins importantes qu’au sein du PS. Et, si la droite arrive en ordre dispersé, elle peut aussi ne pas être au deuxième tour.

 

En attendant, François Hollande et ses acolytes préparent manifestement des coups tordus, partant du principe qu’avec 11 % d’opinions favorables, il n’est pas possible de gagner « à la loyale ». L’imagination n’étant plus au pouvoir depuis longtemps chez les socialistes, on peut d’ores et déjà dire à quoi ressembleront ces coups tordus.

 

De toute évidence, il s’agira de « sauver la république » menacée par le « péril fasciste ».

Nous avons eu, en ce sens, l’arrestation opportune d’un « terroriste d’extrême droite » en Ukraine. Nous avons eu aussi la déclaration troublante du patron de la DGSI, Patrick Calvar, annonçant à l’Assemblée que ses services s’intéressaient de plus en plus à « l’ultra droite » et s’attendaient à une « prochaine confrontation ». Chacun sait que les groupuscules violents sont largement infiltrés par des officines plus ou moins ragoûtantes et plus ou moins liées au pouvoir. Nul besoin d’être paranoïaque pour deviner ce que certains agents zélés pourraient faire pour donner à ces déclarations un tragique début de réalité…

 

On peut aussi relever la sorte d’attentisme qui entoure les déclarations d’Henry de Lesquen, président de Radio Courtoisie, qui a produit plusieurs déclarations ahurissantes en faveur du « racisme républicain » ou s’interrogeant sur la longévité des déportés. Or, au micro de Radio Courtoisie, bien des personnalités de droite se sont succédé. Comment ne pas penser que le pouvoir socialiste pourrait les mêler toutes dans un opprobre commun ?

 

Par ailleurs, depuis des mois, des activistes d’extrême gauche s’entraînent presque 24 heures sur 24 à la guérilla urbaine. Croit-on vraiment que ces « compétences » ne vont servir à rien ? Là encore, nul besoin d’être conspirationniste pour comprendre que ces centaines de militants ultra-violents (et bien identifiés, eux !) seront utilisées en cas d’accession de Marine Le Pen au second tour – et peut-être même en cas de victoire d’un candidat LR plus attaché aux convictions de droite qu’Alain Juppé.

 

La situation est explosive. Et le président, naguère élu sur des promesses d’apaisement, jette de l’huile sur le feu, pour de méprisables raisons électoralistes…


Stupeur et tremblements !

par François Kersaudy - le 22/06/2016.



Comment le gouvernement, qui a proclamé l'état d'urgence, a-t-il pu se laisser prendre de court par quelques poignées de casseurs ?


C'est peut-être le mystère le plus opaque et le plus déroutant de cette fin de quinquennat crépusculaire : comment notre gouvernement, ayant proclamé l'état d'urgence et disposant de tout l'arsenal policier, militaire et judiciaire de la République, peut-il se laisser intimider – voire paralyser – par quelques centaines de casseurs ?

 

La politique du pire ?

La première explication est qu'ils sont absolument insaisissables et impossibles à neutraliser. C'est certainement la moins vraisemblable : il est difficile de croire que ces excités, opérant en plein jour, en uniforme, à dates fixes et horaires annoncés, se signalant par des masques et des cagoules, dûment filmés, le plus souvent répertoriés et porteurs de tout le matériel de la guérilla urbaine, ne peuvent être interpellés en douceur lors de leur arrivée ou de leur rassemblement par la police, les CRS, le GIGN, le GIPN, la BRI ou quelques autres professionnels rompus à ce genre d'exercice. Même une fois massés et lancés contre les CRS, ils sont extrêmement vulnérables au « Skunk » (« Putois »), arme souveraine mise au point en Israël et déjà en usage dans une vingtaine de pays. Ce liquide jaune est inoffensif (et même propre à la consommation*), mais il imprègne le corps pendant des jours et dégage une odeur si insupportable qu'il rend l'émeutier le plus enragé aisément repérable et parfaitement infréquentable. De la Cisjordanie jusqu'aux États-Unis, le Skunk a déjà permis de disperser sans violence des foules déchaînées. Bien sûr, il doit être lancé par des canons à eau, dont l'usage en France risquerait, paraît-il, d'induire des comparaisons regrettables avec le Chili de Pinochet il y a quarante-trois ans – sans compter que l'usage d'un produit d'origine israélienne pourrait indisposer l'extrême gauche antisémite. Malgré tout, des arguments aussi pauvres apparaissent plutôt comme une excuse à l'inaction, ce qui nous ramène à l'interrogation de départ.

 

La deuxième explication, assez populaire chez les journalistes, les gauchistes, les anarchistes, les communistes, les syndicalistes, les écologistes et les complotistes, est que le gouvernement a donné l'ordre aux policiers de laisser faire les casseurs, afin de discréditer les manifestants. Mais, outre que, dans cette hypothèse, les cégétistes aideraient le gouvernement en se faisant filmer les pavés à la main, on voit mal François Hollande participer à la mise en scène de sa propre impuissance – sauf à faire preuve d'un machiavélisme trop retors pour être vraisemblable.

 

Politique électorale ?

La troisième hypothèse, qui a les faveurs de politiciens de droite comme Jean-François Copé, est que le président ménage la CGT, FO, les gauchistes et les anarchistes, dans l'espoir de sauver des voix et des sièges de députés à la présidentielle et aux législatives de 2017. C'est pourquoi il retiendrait les policiers et ferait l'impossible pour éviter d'interdire les manifestations. Ce n'est pas plus convaincant ; si François Hollande n'est pas Machiavel, il n'est pas Candide non plus, et il ne peut se faire aucune illusion quant à l'attitude du monde syndical, libertaire et ultra-marxiste à son égard.

 

La quatrième possibilité est que, comme beaucoup de ses prédécesseurs, le gouvernement craint qu'une intervention trop énergique des forces de l'ordre n'offre aux enragés leur premier martyr. C'est le syndrome Malik Oussekine, qui a permis depuis trente ans à d'innombrables extrémistes de contrôler la rue, de terroriser les policiers et de faire abandonner bien des réformes salutaires. Le président croit-il les Français assez benêts pour confondre dans la même sympathie le jeune étudiant algérien handicapé de 1986 et les féroces truands de 2016, qui balancent le feu et l'acide sur les policiers – et en ont déjà envoyé une centaine à l'hôpital ? Sans doute pas, mais devant les éventuelles répercussions électorales d'une issue fatale, l'incertitude produit l'indécision, et l'indécision peut conduire aux consignes d'inaction…

 

Du désordre dans l'impuissance

Ces consignes, les CRS semblent bien les avoir reçues, mais ils n'en connaissent pas mieux que nous les véritables raisons. Quant aux députés qui interrogent le Premier ministre, ils doivent se contenter de l'habituelle langue de bois : « Sécurité, solidarité, démocratie, justice sociale, lourd bilan de la droite, comportements inacceptables, appel à la raison, il n'est pas tolérable que... », etc.  Les autres ministres sont muets comme des carpes, à l'exception de Bernard Cazeneuve, si désorienté qu'il répète par deux fois l'exact contraire de ce qu'il voulait dire : « Il n'y a aucune cause qui ne puisse justifier de tels agissements » – ce qui signifie en bon français que toutes les causes peuvent les justifier…

 

Voilà qui tendrait à faire oublier l'origine de tout ce cirque : la loi sur le travail, partie d'une louable intention, mais vidée progressivement de ses éléments favorables à l'emploi pour tenter d'apprivoiser la gauche de la gauche, restée engluée dans Germinal et la lutte des classes. Dès lors, l'adoption de cette loi tronquée et nécessairement éphémère est devenue une simple question de prestige pour un président et un gouvernement qui ont déjà perdu l'essentiel de leur crédibilité. La nature ayant horreur du vide, leur faiblesse enhardit les syndicalistes, les frondeurs, les étudiants, les lycéens, les cheminots, les islamistes, les clandestins, les passeurs, les dealers, les fraudeurs, les droits-de-l'hommistes, les anarchistes, les frontistes, les indignés professionnels, les marxistes attardés, les intermittents menaçants, les casseurs de tous bords et les nostalgiques de Mai 68 qui refont le monde en assemblée générale. Pour résumer l'action de François Hollande, sans doute l'histoire reprendra-t-elle ce jugement péremptoire du général de Gaulle sur Albert Lebrun : « Comme chef d'État, deux choses seulement lui avaient manqué : qu'il fût un chef, qu'il y eût un État. »

 

 

 

(*) Sa composition est évidemment secrète, de même que celle de son antidote, mais on sait au moins que la levure fait partie des ingrédients.


...Et après cela, on s'étonnera que le Gal. Favier claque la porte ! JMR


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