Le site de l’Académie de Géopolitique de Paris organise des colloques sur différents sujets … dont bien sûr le 28 février dernier un colloque
sur « L’impact global de la
guerre en Ukraine ». Je vous recommande :
L’exposé n° 4/14 de l’ancien ambassadeur suisse VETAVOGGLIA qui ne mâche pas « ses mots »…
L’exposé n°12/14 de l’Amiral (2S) Jean DUFOURCQ
L’exposé n°8/14 de Caroline GALACTEROS, fondatrice de Geopragma
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Le Conseil scientifique de l’Académie géopolitique de Paris a estimé que l’anniversaire du conflit en Ukraine devait faire l’objet d’un travail important
d’approfondissement de l’appréhension et de la compréhension de cette guerre de haute intensité qui se déroule en Europe de l’Est. Il a décidé d’organiser le 28 février 2023 un colloque
dans ses locaux sur le thème de L’impact global de la
guerre en Ukraine qui aura pour objectif de passer en revue les thématiques correspondant à l’analyse du bilan et des défis posés à la géopolitique mondiale, l’approche
globale étant ici mobilisée, pour comprendre les enjeux de puissance et de pouvoir des acteurs dans la guerre et de ceux qui sont touchés par effet indirect ou sur d’autres plans que
militairement.
L’Académie géopolitique de Paris attache une attention importante à la capacité des observateurs et spécialistes de sortir de commentaires collés à
l’actualité la plus immédiate et des réactions dictées par l’émotion. La guerre en Ukraine s’est révélée pratiquement immédiatement comme un évènement dont le retentissement
fut global avec un engagement de tous les acteurs internationaux, tant les organisations internationales (ONU, OSCE, OTAN, OCS, UE, G-7, G-20, AIEA, etc.), les ONG que les
grandes puissances (États-Unis, Chine etc.). Cette implication globale a eu un impact particulier dans le domaine stratégique, opérations offensives/défensives, réapparition de
la dissuasion nucléaire, que sur les armements, première, deuxième et troisième génération, mais également dans le domaine de l’énergie et de l’économie générale du système
international. La question s’est également posée de ce qu’était devenue la valeur de l’information dans un système assumé de propagande institutionnelle. Enfin, l’effet cumulé de
tous ces facteurs conduit à l’interrogation difficile sur la bascule ou non vers un nouveau paradigme des relations internationales à l’occasion de ce conflit qui se
matérialiserait non plus par le seul déclin du système occidental mais par une l’apparition devenue crédible d’un système alternatif autour des puissances de l’OCS et des BRICS soutenues
par un certain nombre de pays d’Afrique et d’Amérique du Sud. Mais on pourrait tout aussi bien poser la question de savoir pourquoi l’Union européenne semble apparaître comme la
victime collatérale principale du conflit au profit d’un condominium Washington-Pékin-Moscou ? D’innombrables questions stratégiques et géopolitiques alimenteront les développements des
communications sollicitées.
L’Académie géopolitique de Paris reste fidèle à sa vocation d’animer librement des débats sur des thématiques qu’elle veut analyser de façon inédite et
originale. C’est pourquoi elle a choisi de faire appel aux intervenants dont l’approche choisie est la plus ouverte possible et l’expertise la plus pertinente. Ces spécialistes et
praticiens des relations internationales débattront et confronteront leurs points de vue divers ouvrant la voie à de multiples pistes de recherche venant enrichir la connaissance
scientifique.
Domnique Delawarde
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par Ali Rastbeen, Président de
l’Académie de Géopolitique de Paris
La France a tissé avec la Russie des contacts tant économiques, illustrés par l’activité de la Chambre de commerce France Russie, que culturels, incarnés par
exemple par les collèges universitaires français présents dans les grandes universités russes.
Si l’on y ajoute la mutuelle expérience diplomatique des deux pays, tous ces facteurs qualifient la France pour jouer le rôle diplomatique dont le monde a besoin
afin que soit enfin ouvert un cycle de négociations dont l’objectif serait à terme l’interruption des combats.
On peut imaginer que l’initiative diplomatique française pourrait prendre par exemple la forme d’une grande conférence internationale permettant d’ouvrir, par le
nombre des participants et la diversité des sujets de discussion, un processus de dialogue.
Paris pourrait à cette occasion tenter d’assumer un leadership européen
qui aurait de grandes conséquences, notamment pour l’Union européenne, c’est-à-dire pour empêcher que l’Union européenne apparaisse comme la victime collatérale principale du conflit au
profit d’un éventuel dominium partagé
entre Washington, Pékin et Moscou, quand viendra la sortie de crise.
Présente dans l’ensemble des grandes instances internationales dont elle est le plus souvent co-fondatrice, dont l’ONU, l’OTAN et l’Union européenne, la France sait
combiner dialogue et fermeté avec la Russie, vis-à-vis de laquelle elle a su s’opposer durement à certains moments de son histoire.
Nous considérons qu’il est temps pour Paris de renouer avec une certaine indépendance diplomatico-stratégique pour, sans excuser, justifier ni oublier les actes des
uns et des autres, d’assumer le rôle attendu de facilitateur de négociation entre des parties, les deux États russe et ukrainien, mais aussi leurs soutiens, qui sans elle, n’ouvriront pas le
cycle vertueux menant à la cessation des combats.
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Ukraine : racines, signification du conflit et nouvel ordre mondial
par Eugène Berg, essayiste et diplomate,
spécialiste de la Russie, du monde slave et du Pacifique
Un conflit, le plus grand sur le sol européen depuis 1945, impacte notre vie quotidienne et marquera notre futur. Il aurait dû pourtant demeurer purement local ; le
Kremlin ne le présentait-il pas comme la restauration des liens de fraternité entre les peuples russe et ukrainien – comprendre : la sauvegarde de son statut de grande puissance dotée d’un droit
de regard sur sa sphère d’influence –, liens qui auraient été rompus par la clique des nazis au pouvoir à la solde des États-Unis ? Mais la simple « opération spéciale » annoncée par le Kremlin
s’est très vite commuée en affrontement stratégique majeur.
Voici la Russie durement secouée, incapable d’atteindre l’un des objectifs de la bataille : la suppression de l’Ukraine comme État indépendant. Voici l’Ukraine qui,
montrant toute sa vaillance, mène un combat pour la liberté, sa souveraineté, la démocratie. Or, les répercussions de cette guerre sont globales et profondes. Elles annoncent une scission du
monde en plusieurs blocs qui vont chacun s’efforcer d’accroître leur domination.
La Russie, pays européen par son histoire et sa culture, se détourne du sous-continent pour se rapprocher de l’Asie et du reste du monde ; et la Chine place ses
pions sur l’échiquier européen. Les États font la guerre et la guerre fait les États. Celle qui se déroule en Ukraine et pour l’Ukraine aura forgé un nouvel ordre planétaire dont cet ouvrage
décrit les prémices, les fondements et les évolutions à venir.
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L’Ukraine face à la guerre : géopolitique et population
par le Recteur Gérard-François Dumont, Professeur à
la Sorbonne
Comprendre la guerre en Ukraine suppose d’abord de rappeler un peuplement situé sur des territoires de confins aux délimitations politiques historiquement variées
et actuellement très récentes. Ce peuplement a un héritage complexe que le processus d’indépendance n’a pas homogénéisé.
À compter le 2014, la volonté d’une homogénéisation qui s’affirme politiquement crée des tensions internes qui débouchent sur des interventions de Moscou et une
guerre ouverte. Puis le fort dépeuplement de l’Ukraine concourt probablement à oublier que « voter avec ses pieds » ne signifie pas que l’on n’aime pas son pays. La prospective la plus
probable demeure une dévitalisation démographique accentuée.
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La réalité géopolitique cachée par un narratif occidental
par Jean-Pierre Vettavoglia, ancien
Ambassadeur de Suisse, ancien Représentant personnel du Président de la Confédération suisse pour la Francophonie, Administrateur de Banque à Genève
Le narratif occidental concernant la guerre en Ukraine tel que répandu par les gouvernements occidentaux et les grands médias d’information est à la fois
simpliste, unilatéral et surtout mensonger. L’analyse de cette argumentation passe par l’examen de trois questions cruciales : le rôle de l’OTAN et de son expansion dans le déclenchement du
conflit, la méconnaissance et sous-estimation du monde russe et enfin l’ignorance des réalités ukrainiennes.
Deux autres phénomènes plus généraux s’ajoutent à cela qui expliquent la dangerosité de la situation dans laquelle nous sommes, à savoir l’indigence et la
médiocrité des responsables politiques occidentaux ainsi que le viol quotidien des foules par la propagande politique.
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Le Moyen-Orient face à la crise
par Denis Bauchard, ancien ambassadeur de
France, en particulier en Jordanie (1989-1993) et au Canada (1998-2001), il a été directeur pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient au Ministère des Affaires étrangères (1993-1996), directeur
du Cabinet du Ministre (1996-1997), puis Président de l’Institut du Monde arabe (2002-2004)
Malgré leur proximité géographique, les pays du Moyen-Orient, comme beaucoup de pays du Sud, considèrent que la guerre en Ukraine ne les concerne pas. Cependant, ce
conflit a eu un impact immédiat sur leur situation économique et financière, défavorable dans les pays dépourvus d’hydrocarbure et fortement dépendant des importations de céréales, très favorable
pour les pays producteurs de pétrole et de gaz. Il a amplifié le mouvement de basculement géopolitique, déjà sensible auparavant, au détriment des intérêts des États-Unis et de l’Europe et au
profit de la Russie, qui a fait en retour en force dans la région et de la Chine qui, omniprésente économiquement, développe son influence politique.
La majorité des pays du Moyen-Orient a affirmé sa volonté de faire prévaloir leurs intérêts sur leurs alliances traditionnelles. Ceci a conduit la plupart d’entre
eux à manifester une certaine complaisance à l’égard de la Russie, à renforcer encore leurs liens avec la Chine, voire dans le cas de la Syrie ou de l’Iran, à apporter un soutien marqué par
l’envoi de combattants et de matériel d’armement. Ils se refusent à applique les sanctions décidées par les Etats-Unis et l’Union européenne. L’Arabie saoudite est en situation de crise ouverte
avec Washington. Israël même, pratique une politique ambigüe. Quant à la Turquie, l’agression contre l’Ukraine lui a donné l’occasion de développer une politique étrangère très active et de jouer
un rôle actif de médiation.
Ainsi les pays du Moyen-Orient, y compris les plus proches alliés de l’Occident, affirment leur autonomie stratégique et se retrouvent dans un
certain « multi alignement », oscillant entre ambigüité, complaisance, voire soutien à la Russie. Ils entendent pratiquer une Realpolitk conforme à leur intérêt national et
profiter de cette occasion pour se désengager de la tutelle d’un partenaire américain jugé non fiable.
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L’Afrique et l’enjeu du conflit ukrainien
par Jean Blaise Gwet, ancien ambassadeur
de France, Chef d’entreprises et Homme Politique – Candidat à l’Élection Présidentielle de 2025 au Cameroun
Le conflit en Ukraine bouleverse l’ordre mondial, impacte directement l’Afrique, avec des conséquences directes à court et moyen terme sur son économie, sa
politique, son peuple. C’est peut-être une occasion pour l’Afrique de prendre son envol.
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Le rôle du conflit en Ukraine sur l’accélération de la bascule du monde
Depuis un an, tout a changé sur la scène internationale, bien au-delà du triste et incertain théâtre ukrainien. La mutation irréversible du (dés)ordre international
qui jusqu’ici a prévalu prend de vitesse les schémas obsolètes de pensée et d’action d’un Occident autiste qui s’enfonce dans un déni du réel de plus en plus suicidaire.
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Les aspects énergétiques et géopolitiques de l’UE
par Fabrizio Donini Ferretti, Économiste,
conseiller pour l’énergie
La guerre russo-occidentale en Ukraine est l’une des secousses du mouvement de recomposition géopolitique du monde contemporain, caractérisé par la
« normalisation » de la puissance occidentale. Cette guerre a de multiples théâtres, dont le théâtre militaire en Ukraine et celui de l’énergie dans l’ensemble de l’Europe.
Celui-ci s’inscrit dans un contexte plus large qui est celui de la transition énergétique mondiale, marqué par une asymétrie profonde entre une Europe dépourvue de
toute ressource naturelle et les autres puissances conservatrices (« anglosphère ») ou révisionnistes (Russie, Chine, Iran…) qui en sont pourvues.
À court terme, les sanctions et le parti pris par l’UE dans la guerre créent un risque de pénurie et une poussée inflationniste, donc de fragmentation sociale,
servant les intérêts russes. La France aurait pu y échapper – en partie – sans sa soumission sans contrepartie aux intérêts énergétiques de l’Allemagne et des pays de son orbite ; l’énergie
joue comme un coin dans les fissures intra-européennes. Le pic de production des hydrocarbures liquides et de certains métaux qui se profile à moyen terme oblige l’UE à accélérer sa transition
énergétique sauf à courir le risque d’une marginalisation complète ; la crise d’Ukraine et les sanctions sont ainsi un facteur involontaire d’accélération, ajoutant l’impératif de sécurité à
celui du climat.
Néanmoins, les pays de l’UE ne bénéficient pas des mêmes atouts dans cette course. Cette urgence semble imposer la solidarité, mais elle pourrait aussi bien
fracturer davantage le continent une fois la guerre suspendue, ou déplacée sur d’autres théâtres, à défaut d’être gagnée.
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Quel avenir pour les régions d’Ukraine contrôlées par la Russie ?
par David Sidi Rehali, Chercheur à
l’Académie de Géopolitique de Paris
Il est impossible à ce jour de prévoir l’issue du conflit Russo-Ukrainien que nous vivons depuis février 2023, aussi bien sur un plan géopolitique, qu’au niveau
économique, sécuritaire et ethnique. Je souhaite lors de cette intervention, essayé d’éclairer certains points importants qui sont à l’origine de ce conflit aux effets systémiques en mettant en
avant :
Les sources de ce conflit
Les futures perspectives des territoires sécessionnistes
Les revendications Ukrainiennes et Russes pour un arrêt immédiat des hostilités
Un conflit à somme nulle ?
À qui profite ce conflit
Conclusion, un parallèle avec la problématique Moldavie/Transnistrie et ses conséquences depuis 1991.
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Ukraine : équilibre des forces et évolution stratégique
Beaucoup de commentateurs ne voient dans le conflit ukrainien qu’une guerre du XXe siècle qui serait conduite au XXIe siècle. L’échec russe de février 2022
démontrerait l’obsolescence du concept de corps blindé mécanisé et du couple chars/avions. Les duels d’artillerie et les combats de tranchées actuels nous ramèneraient à la bataille de Verdun et
à l’impossible domination du champ de bataille.
Rien n’est moins vrai. Le conflit actuel présente des caractéristiques de modernité qui le distinguent nettement des précédents. Si la masse reste une donnée
centrale, la haute technologie confirme qu’elle est un facteur stratégique de domination du champ de bataille. La numérisation de l’espace de bataille, et la permanence du commandement qui en
découle, révolutionnent l’art de la guerre par la connectivité et la réactivité qu’elles permettent désormais. Les capacités satellitaires et électromagnétiques, américaines notamment, font du
renseignement un facteur de supériorité stratégique inégalé par les opportunités de ciblage offertes. L’industrie civile, avec Starlink, ses drones, ses iPhones ou ses réseaux sociaux, irrigue
désormais le champ de bataille. L’artillerie moderne permet aujourd’hui de cibler davantage dans la profondeur, tandis que missiles et système d’armes intelligents permettent de contester la
domination du couple avions / blindés.
Dans cette guerre qui n’est pas mondiale mais mondialisée, la guerre hybride fait son apparition dans tous les champs, (informationnel, cyber, économique, culturel,
politique, diplomatique etc…) et, pour la première fois de l’histoire, le civil nucléaire devient une équation militaire et un instrument de chantage international.
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Pour un pat stratégique
par l’amiral Jean Dufourcq, stratégiste, membre
honoraire de l’Académie de marine
Je défends, sans doute le seul actuellement sur la place de Paris, l’arrêt immédiat des combats, vu le constat d’une impasse stratégique qui devrait conduire
les protagonistes au renoncement à une guerre avec bataille décisive. Seul reste acceptable d’un point de vue européen un partage des gains et des pertes sous pression collective. Ce qui
impose que les Européens sortent de leur torpeur stratégique et de leur pilotage serré par le clan néocon américain et recherchent des appuis à Washington (J. Sachs, Pentagone…) et surtout dans
le reste du monde et que les Russes consentent à un arrêt de poussée idéologique et militaire. C’est possible bien évidemment.
Le point à viser selon moi est un pat stratégique consenti entre Kiev et Moscou comme celui de 1991 préparé par Reagan et Gorbatchev en 1986 à Reykjavik. Ce n’est
une utopie que si l’on accepte que les passions et l’équation énergétique avec ses intérêts dominent encore les rapports de force ou que la Russie doit être détruite, prélude d’une inacceptable
guerre sans fin sur le continent européen.
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La nouvelle grammaire géopolitique ā la lumière du piège de Thucydide
par Georges Jure Vujic, Directeur de
l’Institut de géopolitique et de recherches stratégiques de Zagreb et Chercheur à l’Académie de Géopolitique de Paris.
La guerre en Ukraine, en tant que guerre mondialisée, agit comme un facteur disruptif dans la communauté internationale, et on assiste à une redistribution des
cartes internationales entre les différents acteurs régionaux et globaux, mais elle est aussi révélatrice d’une nouvelle grammaire géopolitique complexe des relations internationales en pleine
mutation, car elle est elle-même le résultat de la conjonction de plusieurs grammaires-dynamiques : dynamique systémique, dynamique de la guerre, grammaire identitaire et mémorielle, dynamique
sociétale, dynamique institutionnelle internationale (crise du multilatéralisme), grammaire de puissance avec l’affrontement par procuration entre l’Ouest-USA et la Russie mais aussi
indirectement avec la Chine.
Si l’on se réfère au fameux concept du piège de Tucydide, une puissance hégémonique ne pourrait accepter de perdre sa primauté géopolitique, militaire, économique
ou idéologique face à une puissance concurrente ou un nouveau venu, une puissance émergente, et cette posture pourrait très bien s’appliquer à de nombreux scénarios de guerres par procuration
dans le monde impliquant des puissances régionales mais aussi mondiales.
La multiplication de ce type de guerres « par procuration » au niveau mondial, avec le jeu des alliances avec tous les risques d’escalade que cela
comporte, serait donc contradictoire avec l’idée d’un ordre international stable et pacifique, le piège de Tucydide constituerait alors une sorte de distorsion de la grammaire de l’ordre
international, à moins que l’on considère que ledit piège constitue en fait une constante, une nécessité, une sorte de loi naturelle consubstantielle à la grammaire de puissance.