La guerre en Ukraine (II)

Jour 462 – Les Patriot américains incapables d’arrêter les missiles hypersoniques russes

Source : Le Courrier des Stratèges - Le 31/05/2023.

La nouvelle la plus importante du conflit ukrainien, ces derniers jours, c’est la destruction de deux voire trois systèmes américains Patriot par des missiles russes de type Kinjal. Progressivement, la réalité de la puissance réelle des armées russe et américaine, sous le coup des investissements et de l’évolution technologique des vingt dernières années, devient visible. La capacité russe, plus largement, à détruire, avec des drones ou des missiles, les entrepôts et les stocks livrés par l’OTAN amène à se poser la question de la possibilité même d’une contre-offensive ukrainienne. En théorie, le moment serait mûr pour que soit entamée une négociation entre les deux belligérants. Mais la tournée européenne de Li Hui, émissaire de Xi Jinping, a révélé une Union Européenne qui refuse pour l’instant de joindre ses efforts à la Chine, au Brésil, à la Turquie, à Israël et au Saint-Siège pour faire cesser le conflit le plus vite possible. Ce qui conduit la partie russe à se demander à haute voix s’il n’est pas nécessaire pour elle de continuer la guerre jusqu’à ce que la déroute ukrainienne et la défaite militaire de l’OTAN soient devenues impossibles à nier.  L’absence de toute réalité diplomatique européenne est l’élément le plus grave d’une situation générale préoccupante.

Le terrible bilan de la bataille de Bakhmout pour l’Ukraine

Comme je l’avais supposé à propos de « la ruse de Prigogine »,  la bataille de Bakhmout/Artiomovsk ne s’est pas terminée par une reconquête des flancs de la ville par les Ukrainiens. Au contraire, il s’agissait d’une retraite tactique des troupes d’appui au bataillon Wagner, à la Koutouzov, pour attirer le maximum de soldats ukrainien dans ce qu’on appelle horriblement le « hachoir » de Bakhmout. Depuis le retrait des troupes ukrainiennes, l’armée russe a réoccupé l’intégralité du terrain cédé au nord et au sud de Bakhmout dans les deux dernières semaines de la bataille. La bataille d’Artiomovsk a été une terrible destruction pour l’armée kiévienne. Regardons simplement le bilan des destructions infligées à l’ennemi affiché par le groupe Wagner :

Les sources Wagner ont fait état des résultats des opérations militaires de la CMP en Ukraine :

Destruction des effectifs de l’AFU – 72 095 ;

Prisonniers – 509 ;

Chars détruits – 309 ;

Véhicules blindés – 1134 ;

Voitures – 2075 ;

Mortiers et canons – 3155 ;

ATGM – 300 ;

Supports de canon SP – 124 ;

MLRS – 83 ;

Systèmes de défense aérienne – 45 ;

Drones – 282 ;

Avions de guerre – 5 ;

Hélicoptères – 4 ;

Systèmes EW/radar – 149.

L’essentiel de ces destructions ont eu lieu durant la bataille de Bakhmout. On estime par exemple que le nombre des Ukrainiens tués au combat durant cette bataille s’élève à 55 000, soit plus que les estimations données pour le Groupe Wagner tout entier, présent non seulement en Ukraine mais aussi en Syrie et en Afrique (50 000 hommes).

Le colonel américain Douglas MacGregor tire le bilan de la bataille de Bakhmout

Je cite une grande partie de son texte parce que, depuis le début du conflit, Douglas MacGregor fait partie de ces officiers américains qui ont été lucides sur la stratégie des deux belligérants et correctement anticipé les phases suivantes. On remarquera la sévérité de cet officier vétéran envers l’actuel appareil d’État américain :

« Jusqu’au début des combats, la stratégie militaire nationale élaborée en temps de paix « façonne la réflexion sur la guerre et ses objectifs. Puis les combats créent une nouvelle logique qui leur est propre. La stratégie est ajustée. Les objectifs changent. La bataille de Bakhmut illustre parfaitement ce point.

Lorsque le général Sergey Vladimirovich Sourovikine, commandant des forces aérospatiales russes, a pris le commandement de l’armée russe sur le théâtre ukrainien l’année dernière, le président Vladimir Poutine et ses principaux conseillers militaires avaient conclu que leurs hypothèses initiales sur la guerre étaient erronées. Washington s’était montré incurablement hostile aux offres de négociation de Moscou, et la force terrestre que Moscou avait engagée pour contraindre Kiev à négocier s’était révélée trop faible.

Sourovikine a bénéficié d’une grande latitude pour rationaliser les relations de commandement et réorganiser le théâtre d’opération. Plus important encore, Sourovikine s’est également vu accorder la liberté d’action nécessaire pour mettre en œuvre une stratégie défensive qui maximisait l’utilisation des systèmes d’attaque ou de frappe à distance tandis que les forces terrestres russes augmentaient en taille et en puissance de frappe. C’est ainsi qu’est né le “hachoir à viande”  de Bakhmout.

Lorsqu’il est apparu clairement que le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son gouvernement considéraient Bakhmout comme un symbole de la résistance ukrainienne à la puissance militaire russe, Sourovikine a transformé Bakhmut en cimetière de la puissance militaire ukrainienne. À partir de l’automne 2022, Sourovikine a exploité l’obsession de Zalenskiy pour Bakhmut et s’est engagé dans une lutte sanglante pour le contrôle de la ville. En conséquence, des milliers de soldats ukrainiens sont morts à Bakhmout et beaucoup d’autres ont été blessés.

La performance de Sourovkine rappelle celle d’un autre officier militaire russe, le général Aleksei Antonov. En tant que premier chef adjoint de l’état-major soviétique, Antonov était, dans le langage occidental, le directeur de la planification stratégique. Lorsque Staline a demandé une nouvelle offensive d’été lors d’une réunion en mai 1943, Antonov, fils et petit-fils d’officiers de l’armée impériale russe, a plaidé en faveur d’une stratégie défensive. Il a insisté sur le fait qu’Hitler, s’il était invité à le faire, attaquerait inévitablement les défenses soviétiques dans le saillant de Koursk et gaspillerait ainsi les ressources allemandes.

Staline, comme Hitler, pensait que les guerres étaient gagnées par des actions offensives et non par des opérations défensives. (…) À la surprise des maréchaux Aleksandr Vasilevsky et Georgy Joukov, présents à la réunion, Staline se rendit aux arguments d’Antonov et approuva son concept opérationnel d’Antonov. (…).

Si le président Poutine et ses hauts responsables militaires voulaient des preuves extérieures du succès stratégique de Sourovikine à Bakhmout, un aveu occidental semble les leur fournir : Washington et ses alliés européens semblent penser qu’un conflit gelé – dans lequel les combats s’arrêtent mais sans qu’aucune des parties ne soit victorieuse, ni ne reconnaisse que la guerre est officiellement terminée – pourrait être l’issue à long terme la plus politiquement acceptable pour l’OTAN. En d’autres termes, les partisans de Zelensky ne croient plus au mythe de la victoire ukrainienne. (…)

À Washington, la sagesse conventionnelle veut que les forces ukrainiennes lancent une contre-offensive pour reprendre le sud de l’Ukraine. Bien entendu, la sagesse conventionnelle est souvent riche en conventions et pauvre en sagesse. En supposant que la terre noire de l’Ukraine s’assèche suffisamment pour supporter des forces de manœuvre terrestres avant la mi-juin, les forces ukrainiennes frapperont les défenses russes sur plusieurs axes et reprendront le contrôle du sud de l’Ukraine à la fin du mois de mai ou au mois de juin. Environ 30 000 soldats ukrainiens formés en Grande-Bretagne, en Allemagne et dans d’autres États membres de l’OTAN devraient rentrer en Ukraine et constituer la base de la force de contre-attaque ukrainienne.

Le général Valery Gerasimov, qui commande désormais les forces russes sur le théâtre ukrainien, sait à quoi s’attendre et se prépare sans aucun doute à l’offensive ukrainienne. La mobilisation partielle des forces russes signifie que les forces terrestres russes sont aujourd’hui beaucoup plus importantes qu’elles ne l’ont été depuis le milieu des années 1980.

Compte tenu de la rareté des munitions disponibles pour approvisionner correctement un axe opérationnel, il semble peu probable qu’une offensive ukrainienne impliquant deux axes ou plus puisse réussir à pénétrer les défenses russes. La surveillance aérienne permanente rend presque impossible pour les forces ukrainiennes de traverser la zone de sécurité de vingt à vingt-cinq kilomètres et de se rapprocher des forces russes avant que les formations ukrainiennes ne subissent des pertes significatives.

Une fois les ressources offensives de l’Ukraine épuisées, la Russie passera probablement à l’offensive. Il n’y a aucune raison de retarder les opérations offensives russes. Comme les forces ukrainiennes l’ont démontré à maintes reprises, la paralysie est toujours temporaire. Les infrastructures et les équipements sont réparés. La main-d’œuvre est enrôlée pour reconstruire les formations détruites. Si la Russie veut atteindre son objectif de démilitarisation de l’Ukraine, Gerasimov sait certainement qu’il doit encore se rapprocher des forces terrestres ukrainiennes restantes et achever de les détruire.

Pourquoi ne pas épargner au peuple ukrainien une nouvelle saignée et négocier la paix avec Moscou alors que l’Ukraine possède encore une armée ? Malheureusement, pour être efficace, la diplomatie exige un respect mutuel, et la haine effrénée de Washington à l’égard de la Russie rend la diplomatie impossible. Cette haine n’a d’égale que l’arrogance d’une grande partie de la classe dirigeante, qui dénigre la puissance militaire russe en grande partie parce que les forces américaines ont eu la chance d’éviter un conflit avec une grande puissance depuis la guerre de Corée. Des dirigeants plus sobres d’esprit à Washington, Paris, Berlin et dans d’autres capitales de l’OTAN devraient préconiser une autre ligne de conduite ».

Toujours pas de nouvelles du général Zaloujni, commandant en chef des troupes ukrainiennes

Le Courrier des Stratèges a attiré votre attention à deux reprises déjà sur la quasi-certaine disparition du général Zaloujni du théâtre d’opérations. Cela fait maintenant plus de trois semaines qu’il n’a pas été vu. Les deux hypothèses sont envisagées : Soit il est grièvement blessé et hors d’état d’assumer ses fonctions ; soit il a été tué par une frappe russe. Le gouvernement de Kiev a de plus en plus de mal à donner le change. La dernière tentative est  une vidéo, vraisemblablement fabriquée à l’aide de l’Intelligence Artificielle, qui pour principale faille de nous donner un Zaloujni aux yeux marrons et non bleus, comme on le connaît.

La mise hors de combat par la partie russe du commandant en chef des troupes ukrainiennes est évidemment un coup terrible porté à l’armée ukrainienne.  

A défaut de vaincre sur le terrain, Kiev veut garder le contrôle de la communication et ça fait des victimes civiles

Selon southfront.org, « Après la défaite dans le “bastion de Bakhmut” (…), le régime de Kiev est pressé de remporter une victoire en matière de relations publiques afin d’affirmer que rien de grave ne s’est produit dans le conflit qui l’oppose à la Russie.

Tout d’abord, les forces de Kiev ont mené un raid ciblant une zone frontalière dans la région russe de Belgorod. Cependant, le raid annoncé s’est rapidement transformé en un nouvel échec militaire et les unités ukrainiennes ont battu en retraite, subissant des pertes considérables.

Ensuite, le navire de la marine russe “Ivan Churs” a été attaqué par trois vedettes sans équipage équipées d’explosifs à quelque 140 km au nord-est du détroit du Bosphore. Selon le ministère russe de la défense, le navire a détruit toutes les embarcations ennemies à l’aide de ses armes embarquées. Un jour plus tard, le régime de Kiev a publié une vidéo montrant une attaque contre le navire. On y voit qu’au moins un des bateaux s’est dangereusement approché de l’Ivan Churs. On ne sait toujours pas si l’attaque a causé des dommages au navire.

Ces actions ont été accompagnées d’une série de tentatives d’attaque des zones frontalières russes à l’aide de missiles et de drones. Le 26 mai, un missile a été abattu au-dessus de la région de Rostov, ce qui constitue l’un des événements les plus récents. Dans le même temps, la façade d’un immeuble de bureaux a été endommagée lors d’une attaque présumée de drone dans la ville de Krasnodar. En outre, les unités d’artillerie et de roquettes ukrainiennes ont intensifié leurs frappes sur des cibles civiles situées dans leur rayon d’action. Donetsk et Berdyansk ont été parmi les cibles de ces attaques. (…)

La réalité sur le terrain diffère considérablement des contes de fées que les médias grand public tentent de faire avaler à leurs téléspectateurs. Le désarroi et le chaos qui règnent au sein de la population du territoire contrôlé par Kiev, y compris les troupes pro-Kiev, ne sont contenus que par des persécutions extralégales sévères. Néanmoins, même cette approche ne fonctionne pas de temps en temps. Le 25 mai, une vidéo a été mise en ligne, montrant prétendument le commandant de l’un des bataillons ukrainiens abattu par l’un de ses subordonnés (…) après avoir refusé l’ordre de se rendre à la ligne de contact avec les forces russes.

Pendant ce temps, les combats de position se poursuivent dans la région du Donbass et dans les zones voisines. Dans la direction de Koupiansk, les unités russes ont détruit un obusier D-20 et perturbé quatre tentatives de rotation d’unités pro-Kiev vers des positions avancées près de Koutcherovka. L’aviation russe a effectué des frappes de missiles sur les zones de déploiement temporaire de la 1ère brigade séparée des forces d’opérations spéciales et sur les points de rassemblement du personnel, des armes et du matériel militaire de la 14ème brigade et des unités de défense territoriale des forces armées ukrainiennes. (…) »

Le coup le plus dur pour l’armée ukrainienne : L’échec des systèmes de défense anti-missile Patriot face aux Kinjals

Selon Military Watch Magazine.

« L’opération réussie de l’armée de l’air russe visant à détruire un système de missiles Patriot protégeant la capitale ukrainienne, Kiev, le 16 mai, à l’aide de chasseurs d’assaut MiG-31K armés de missiles balistiques hypersoniques Kh-47M2 Kinzhal, représente le premier effort sérieux de suppression moderne contre les défenses aériennes occidentales à longue portée. En effet, des systèmes tels que le Kinzhal, le système surface-sol Iskander-M sur lequel il est basé, et même l’OTR-23 Oka soviétique à partir duquel l’Iskander a été développé, sont tous considérés depuis longtemps comme impossibles à intercepter pour les nouveaux moyens de défense aérienne occidentaux. Les missiles sont particulièrement résistants en vol en raison d’un certain nombre de caractéristiques, notamment leurs trajectoires semi-balistiques déprimées, qui ont des apogées de 50 km, leur capacité à effectuer de vastes manœuvres en vol et leurs vitesses terminales hypersoniques proches de Mach 9, toutes bien au-delà des paramètres d’interception d’un système tel que le Patriot. La capacité des Kinzhals à détruire le Patriot et à échapper à 32 tirs de missiles sol-air destinés à les intercepter indique donc que les attentes concernant la quasi-invulnérabilité de ce type de missiles se sont probablement concrétisées ».

Le 30 mai, Vladimir Poutine a confirmé que les forces russes avaient frappé le QG du renseignement militaire à Kiev. « L’attaque contre le siège du GUR est confirmée par les images de Kiev. La circulation a été bloquée sur le pont de la Havane, qui relie l’île de Rybalsky, où se trouve le quartier général des services de renseignement, à Podol. La veille, une frappe russe avait été signalée dans la région, mais les autorités ukrainiennes ne l’ont pas confirmée.

Pendant ce temps, le ministre russe de la défense, le général d’armée Sergei Shoigu, a tenu une conférence avec les dirigeants des forces armées de la Fédération de Russie. Il a présenté les résultats de l’opération militaire en Ukraine en mai 2023. Les déclarations les plus importantes sont les suivantes :

L’armée russe a touché un autre système de défense aérienne Patriot à Kiev ;

Au cours du mois dernier, les forces armées ukrainiennes ont perdu plus de 16 000 soldats, 16 avions, cinq hélicoptères, 466 drones et plus de 400 chars ;

Les troupes russes ont intercepté 29 missiles de croisière à longue portée Storm Shadow en un mois ;

En outre, 196 roquettes HIMARS et 16 missiles HARM ont été interceptés ;

Les “curateurs occidentaux” demandent à Kiev de lancer une contre-offensive, malgré les lourdes pertes subies par les forces armées ukrainiennes ;

Les forces armées de la Fédération de Russie suivent les voies d’approvisionnement en armes occidentales de l’Ukraine et les attaquent ;

D’importants dépôts d’armes occidentaux à Khmelnitsky, Ternopol et Mykolaiv ont été détruits ces derniers jours. »

A vrai dire, les ripostes ukrainiennes oscillent désormais entre le dérisoire et le tragique.  Le 30 mai au matin, a eu lieu une frappe de drones sur Moscou, sans blessés ni morts. La partie russe affirme avoir détruit les drones , 19, qui n’ont pas eu une trajectoire défaillante.    

Dans la nuit du 30 au 31 mai : 4 Himars ont tiré sur une ferme dans la région de Lougansk. Faisant 5 morts et 15 blessés. Uniquement des civils.

La contre-offensive ukrainienne aura-t-elle lieu ?

La contre-offensive ukrainienne tant annoncée semble s’essouffler, si elle n’est pas déjà morte, sous le pilonnage incessant par la Russie des stocks d’armes et de munitions ukrainiens, ainsi que des points de rassemblement des troupes.

Aura-t-elle-même jamais lieu ? Vijainder K Thakur en doute  

« Pour que la contre-offensive réussisse, ce qui arrive aux forces ukrainiennes aurait dû arriver aux forces russes.

La force aérospatiale russe (RuAF) a fait preuve de discernement et de dextérité dans l’utilisation de ses ressources : Elle a frappé des installations industrielles tentaculaires avec des drones kamikazes Geran-2 tout en utilisant des missiles de croisière Kh-101 et Kalibr, lancés depuis l’air et la mer, pour des attaques ciblées.

Lorsqu’il faut frapper fort, les forces russes utilisent des missiles supersoniques Onyx (analogue du BrahMos) ou des missiles quasi-balistiques Iskander-M à l’aide de lanceurs mobiles terrestres. Pendant ce temps, les drones-leurres russes obligent les systèmes antiaériens ukrainiens à dépenser inutilement leurs munitions. (…)

Malheureusement pour l’Ukraine, après le retrait des forces russes de la rive droite du Dniepr, les rusés dirigeants militaires russes ont reconfiguré le déploiement de leurs forces, les dépôts de stockage et la défense aérienne (DA) de manière à réduire considérablement le potentiel destructeur des roquettes HIMARS, d’une portée de 80 km.

La Russie a également modifié le logiciel de ses systèmes de défense aérienne afin d’améliorer le taux d’élimination des roquettes HIMARS par ses missiles de défense aérienne. Lentement mais sûrement, la Russie a neutralisé l’avantage des HIMARS dans une large mesure.

Déterminé à affaiblir la Russie par le biais d’une contre-offensive par procuration, le 11 mai 2023, le Royaume-Uni a jeté la prudence aux orties et annoncé qu’il offrirait à l’Ukraine des missiles de croisière Storm Shadow d’une portée de plus de 250 km.

Le ministre de la défense, Ben Wallace, a déclaré au Parlement que le Royaume-Uni faisait don des missiles Storm Shadow à l’Ukraine pour l’aider à reconquérir les territoires perdus par la Russie depuis le début de son invasion !

Avec le transfert des Storm Shadow, le Royaume-Uni a ouvertement franchi une ligne rouge russe et est devenu le premier pays à fournir à l’Ukraine des armes à plus longue portée capables d’atteindre des cibles à l’intérieur de la Russie.

Lorsque Kiev a utilisé pour la première fois le Storm Shadow le 12 mai 2023, la contre-offensive ukrainienne semblait imminente et inquiétante.

Dans une analyse publiée le 12 mai 2023, nous avons analysé l’impact probable de l’introduction des missiles Storm Shadow et conclu que le réseau de radars de contre furtivité de la Russie “est efficace et facilitera l’interception de nombreux missiles Storm Shadow”.

“Toutefois, à l’instar des roquettes HIMARS et des bombes JDAM-ER, certains missiles Storm Shadow passeront à travers les défenses russes. Compte tenu de la portée beaucoup plus grande du Storm Shadow, de son immunité à la guerre électronique et de son ogive plus destructrice, chaque Storm Shadow qui passera à travers les défenses russes portera un coup douloureux ».

Notre analyse s’est avérée exacte. Deux semaines après l’introduction des missiles Storm Shadow, l’Ukraine n’a pas réussi à réduire la capacité de la Russie à approvisionner ses forces, mais certains missiles sont passés au travers et ont porté des coups douloureux, selon des sources ukrainiennes.

Le 12 mai 2023, deux missiles Storm Shadow ont frappé une école d’aviation russe à Lougansk, tuant neuf aviateurs et détruisant plusieurs avions.

Le 14 mai, deux missiles Storm Shadow ont pris pour cible une école d’aviation russe à Lougansk utilisée par l’armée russe.

Le 26 mai 2023, des missiles Storm Shadow ont frappé un dépôt de missiles russes à Marioupol, provoquant une explosion massive et un incendie.

Au cours de la même période, les forces de défense aérienne russes ont abattu des missiles Storm Shadow comme suit :

15 mai – 1

16 mai – 7

20 mai – Nombre non spécifié

22 mai – Nombre non spécifié

26 mai – 2

(…) La caractéristique la plus remarquable de l’attaque de Lougansk était sa sophistication technique et son excellente coordination, qui témoignent d’un niveau d’entraînement très élevé.

L’Ukraine aurait utilisé deux missiles de croisière Storm Shadow. Le lancement des missiles Storm Shadow par un avion ukrainien Su-24MR a manifestement été précédé par le lancement de missiles leurres ADM-160 fournis par les États-Unis, qui ont forcé les radars AD russes à s’allumer prématurément et à révéler leurs positions, avant d’être frappés par des missiles AGM-88 HARM lancés par un MiG-29 ukrainien.

Lorsque les Storm Shadows sont arrivés, les défenses aériennes russes s’étaient éteintes !

L’utilisation de leurres ADM-160 est une première dans le conflit. Les États-Unis n’avaient pas annoncé la fourniture de leurres à l’Ukraine, ce qui explique peut-être pourquoi les unités de défense aérienne russes ont été facilement incitées à les engager. (…)

Outre les défenses aériennes russes, l’Ukraine n’a pas pleinement exploité le potentiel des missiles Storm Shadow en raison du nombre limité de plates-formes de lancement dont elle dispose.

Le Storm Shadow pèse 1 900 kg. L’Ukraine possède deux chasseurs lourds, le Su-24 et le Su-27, qui sont théoriquement capables de transporter le missile.

Au début de la guerre, en février 2022, l’Ukraine aurait disposé de 34 Su-27 et de 16 à 24 Su-24M. (…)

En fait, Reznikov a révélé que l’Ukraine ne disposait plus que de 6 plates-formes de lancement Storm Shadow en service ! Cette révélation n’était pas très intelligente, à moins qu’il ne s’agisse de désinformation. Toutefois, la pénurie de plateformes de lancement pourrait expliquer l’utilisation limitée des missiles Storm Shadow avant la contre-offensive ukrainienne.(…)

Il est intéressant de noter que la Russie affirme avoir abattu trois chasseurs-bombardiers Su-24 depuis l’introduction des missiles Storm Shadow : un le 13 mai (à Lougansk), un le 17 mai (près de Varvarovka en RPD) et un le 18 mai (à Slavyansk).

L’augmentation soudaine du nombre de Su-24 abattus par l’Ukraine jette des doutes sur la viabilité des opérations Storm Shadow ukrainiennes. Il est clair que la RuAF traque vigoureusement les Su-24 ukrainiens.

L’incapacité de l’Ukraine à réduire la capacité de la Russie à maintenir ses troupes de première ligne bien nourries et approvisionnées grâce aux missiles Storm Shadow est probablement l’une des raisons les plus importantes de l’incapacité de l’Ukraine à lancer sa contre-offensive, malgré des conditions météorologiques favorables ».

Le gouvernement allemand s’enfonce toujours plus dans une russophobie suicidaire pour le pays et l’Union Européenne

L’Europe se défait sous nos yeux : Les expulsions réciproques de diplomates et personnels des institutions culturelles par l’Allemagne et la Russie continuent.

Il faut dire qu’une partie du monde dirigeant allemand s’enfonce dans des spéculations de plus en plus dangereuses – à l’opposé de la tradition réaliste de la diplomatie allemande, qui va de Bismarck à Schröder en passant par Stresemann et Willy Brandt et qui fait de la bonne entente germano-russe une condition essentielle de la stabilité du continent !

J’en veux pour preuve un article paru dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung – média qui joue chez les élites de RFA le rôle, approximativement, que joue Le Monde auprès des élites françaises. On y lit que les Ukrainiens réclament à l’Allemagne des missiles Taurus pour pouvoir équiper les F-16 qui lui seront peut-être livrés et être en mesure de « changer la donne » en frappant Moscou. Le plus grave, c’est que (1) l’auteur de l’article ne dénonce pas le caractère d’élucubrations grotesques de ces demandes ukrainiennes au moment où les systèmes Patriot apparaissent impuissants face aux missiles Kinjal ; (2) il y est question de réserves, non d’un rejet catégorique au sein du monde dirigeant allemand.

 « L’Ukraine avait demandé à Berlin de lui envoyer des missiles Taurus à longue portée lancés par avion. Ces missiles sont de fabrication germano-suédoise et Kiev pense qu’ils pourraient “changer la donne” sur le champ de bataille s’ils sont utilisés dans les avions de chasse F-16 – que les forces ukrainiennes espèrent également recevoir bientôt de leurs alliés de l’OTAN ».

Selon l’article, le gouvernement allemand serait confronté à un “dilemme” face à la demande ukrainienne, « car de nombreux fonctionnaires doutent que Kiev utilise ces équipements de manière judicieuse. Ce doute est dû au fait qu’un missile Taurus à longue portée atteint une distance de 310 miles, estimée à 500 km. Cela signifie que, selon l’endroit d’où les forces ukrainiennes lancent leurs missiles, il serait possible de frapper Moscou et d’autres cibles proches de la capitale russe. Étant donné qu’il est prévu d’utiliser ces armes avec des avions F-16, les chances sont encore plus grandes que les attaques soient menées en profondeur, ce qui conduirait à une escalade sans précédent ».

Par ailleurs, l’article fait également état de préoccupations sécuritaires de la part du gouvernement allemand. Selon les sources,  « les missiles Taurus nécessitent des informations détaillées, précises et actualisées pour être utilisés correctement. Berlin n’est pas encore certain de vouloir partager de telles données stratégiques avec ses partenaires ukrainiens, c’est pourquoi des doutes subsistent quant à la fourniture de ces missiles ».

Enfin, l’Allemagne fait pression sur l’Union Européenne pour que des sanctions soient imposées sur le nucléaire civil russe :

« Selon le journal polonais Dziennik Gazeta Prawna (DGP), le différend sur les sanctions visant le combustible nucléaire russe se poursuit à huis clos au sein de l’Union européenne.

La Pologne, l’Allemagne et les pays baltes réclament une position plus ferme et l’expulsion de l’énergie nucléaire russe de la Communauté. Toutefois, les pays de l’UE ne se sont pas encore mis d’accord sur des restrictions à l’encontre du secteur nucléaire russe.

Les pays qui s’opposent aux sanctions contre l’entreprise publique russe d’énergie atomique Rosatom sont ceux qui sont fortement liés à l’importation de combustible nucléaire russe : La Bulgarie, la Tchécoslovaquie, la Slovaquie et surtout la Hongrie.

Budapest, en coopération avec les Russes, construit la centrale nucléaire PAKS II et cherche plutôt à développer des liens énergétiques avec Moscou, au lieu de s’en éloigner. Toutefois, l’Allemagne, la Pologne et les pays baltes font pression en faveur d’une position plus ferme et de l’élimination de l’énergie nucléaire russe de l’UE.

Si l’approvisionnement en combustible nucléaire russe était interrompu, les défis énergétiques auxquels l’Europe serait confrontée seraient considérables. Pas moins de 18 centrales nucléaires en Europe centrale et orientale ont été construites par la Russie, s’appuient sur des technologies russes et utilisent de l’uranium enrichi fourni par Rosatom.(…)

Selon le rapport annuel de l’Agence d’approvisionnement d’Euratom pour 2021, une tonne d’uranium sur cinq importée par l’UE provenait de Russie. Les pays de l’UE ont importé un total de 2 358 tonnes d’uranium brut, payant à Vladimir Poutine environ 210 millions d’euros. Cet uranium est utilisé dans deux réacteurs en Bulgarie, six en République tchèque, deux en Finlande, quatre en Hongrie et quatre en Slovaquie ».

On en sait plus sur la vision de la Chine, sur laquelle s’appuie son plan de paix

Le Wall Street Journal a fait part de ses doutes quant à la position médiatrice de la Chine. Pourquoi ? Parce que la Chine, dans les messages qu’elle a fait passer en Europe de l’Ouest, a considéré qu’aucune paix ne pourrait être conclue sans des concessions territoriales à la Russie ! Réseau International publie une bonne analyse de la position chinoise, en s’appuyant sur les révélations faites par le Wall Street Journal :

« Li Hui, qui vient de visiter Kiev, Varsovie, Berlin, Paris et Bruxelles, a en effet posé les pieds dans le plat : Sur la base de l’«Initiative de Sécurité Globale» et du «Plan en 12 points pour la paix en Ukraine», publiés par le ministère chinois des Affaires étrangères le 24 février, il a fait remarquer à ses interlocuteurs qui les avaient acceptés que :

• La Russie a raison en droit international d’entreprendre son opération militaire spéciale contre les «nationalistes intégraux» ukrainiens. Non seulement cela n’est pas contraire à la Charte des Nations unies, mais c’est une application légitime de sa «responsabilité de protéger» les populations russophones.

• La Crimée, le Donbass et la partie Est de la Novorossia ont légitimement adhéré à la Fédération de Russie par voie de référendum.

• La Russie devra néanmoins respecter la décision du 16 mars 2022 de la Cour internationale de Justice (c’est-à-dire le tribunal interne de l’ONU) qui lui a ordonné de «suspendre» ses opérations militaires en Ukraine.

Cependant, le diplomate chinois mandaté par Xi Jinping a fait plusieurs reproches à ses interlocuteurs de l’UE :

• Celui d’avoir installé des dépôts d’armes et des bases militaires de l’OTAN à l’Est en violation de leur signature de la Déclaration d’Istanbul de l’OSCE (2013) ;

• Celui d’avoir organisé et soutenu un coup d’État en 2014 contre les autorités légitimes de l’Ukraine ;

• Celui de ne pas avoir appliqué les Accords de Minsk, signés par l’Allemagne et la France, (2014 et 2015) puis ratifiés par le Conseil de Sécurité des Nations unies ;

• Celui d’avoir pris des mesures coercitives unilatérales contre la Russie en violation de la Charte des Nations unies (1947). (…)

Li Hui a par ailleurs déclaré à ses interlocuteurs qu’ils n’avaient aucune raison de s’aligner sur la position des États-Unis et devaient faire preuve d’autonomie. (…). M. Li s’est même risqué à leur dire que s’ils devaient se séparer économiquement de Washington, ils pouvaient se tourner vers Beijing.

Pour les Européens, ce discours raisonnable était inaudible psychologiquement. (…)Ils n’ont donc pas répondu à l’argumentaire chinois, mais on déclaré sans surprise qu’ils ne se découpleraient pas des États-Unis, qu’ils exigeait avant toute négociation le retrait des troupes russes d’Ukraine ; et qu’ils comptaient sur la Chine pour le conflit ne dégénère pas en guerre nucléaire.

Ce dernier refrain atteste que les Européens n’ont toujours pas compris ni la position des Russes, ni celle des Chinois. Le président Poutine a maintes fois expliqué qu’il n’utiliserait pas en premier l’arme nucléaire stratégique. (…) En outre, la Chine se considère comme l’alliée militaire de la Russie en cas d’affrontement mondial, mais pas dans les conflits qui ne la concerne pas, comme celui d’Ukraine. Elle n’envoie d’ailleurs aucune arme là-bas. Cette distinction entre allié stratégique et allié tactique est une caractéristique du monde multipolaire que Moscou et Beijing s’emploient à construire. Il n’est pas non plus question pour la Russie de former une coalition derrière elle pour aller la soutenir en Ukraine ».

 

 

L’attaque contre le «Ivan Khurs» met fin à l’accord sur les céréales

 

par Evgueni Fedorov - Le 27/05/2023.

Mikola contre Ivan Khurs

Le 24 mai, «Ivan Khurs» dans les eaux neutres, à 140 kilomètres au nord-est du Bosphore, a été attaqué par trois bateaux sans pilote. Chaque bateau transportait jusqu’à cent kilogrammes d’explosifs, et pour un navire de reconnaissance d’un déplacement complet de quatre mille tonnes, même un drone pourrait être fatal. Le navire est bourré d’équipements radio, assez modernes (lancés en 2017) et pratiquement dépourvus d’armes.

Bien sûr, si vous ne tenez pas compte de quatre mitrailleuses de 14,5 mm sur des installations de piédestal – deux plus proches de la proue et deux à l’arrière. Le navire est protégé des attaques aériennes par les MANPADS Igla et Verba. C’est précisément en raison de la protection symbolique que les Ukrainiens ont choisi «Ivan Khurs» comme cible. Mais pas seulement pour cette raison.

Le point se situe dans le domaine de l’eau, coïncidant étonnamment avec les moyens de transport du grain depuis trois ports d’Ukraine – Odessa, Tchernomorsk et Yuzhny. Khurs était engagé dans l’exploration et la protection des gazoducs Turkish Stream et Blue Stream, qui sont devenus vitaux après l’attaque terroriste contre le Nord Streams.

Il devrait être immédiatement déterminé que les drones n’ont pas pu atteindre par eux-mêmes le lieu de l’attaque du navire. Même si on imagine que des drones lancés depuis l’extrême sud de la région d’Odessa, l’approvisionnement en carburant était suffisant au mieux pour 100 à 120 km. Autrement dit, pour atteindre le point de contact avec Khurs, il a fallu plusieurs fois pour faire le plein quelque part.

Les drones d’attaque Mikola-3, annoncés en Ukraine, sont construits sur la base de l’UUV américain MANTAS T-12, dont la portée ne dépasse pas 110 km. Zelensky a promis de construire la première flotte de drones marins au monde, et il semble que quelque chose a déjà commencé à fonctionner.

Ils ne pouvaient pas envoyer Mikola pour intercepter notre officier du renseignement de l’OTAN Bulgarie – à plus de 200 km du point de contact présumé. Qui et comment ont livré les drones ukrainiens à l’autre bout de la mer Noire n’ont pas été annoncés.

Avec un degré de probabilité élevé, les produits ont été déchargés de l’un des nombreux navires à cargaison sèche avec du grain passant à proximité. L’appui aérien, la recherche d’Ivan Khurs et la transmission du signal de contrôle ont été effectués par des drones américains – Kiev n’a tout simplement pas ses propres capacités pour cela. Il n’y a pas si longtemps, les combattants russes ont forcé l’un d’entre eux à s’écraser violemment, après quoi les routes de l’équipement ennemi sont devenues beaucoup plus au sud. C’est au sud de la mer Noire que Khurs travaillait.

Le 4 mai, une paire de RQ-4B et RQ-XNUMXD américains s’est accrochée en eaux neutres. Cependant, les drones de reconnaissance n’ont peut-être pas relayé le signal aux Mikols, mais ont seulement détecté le navire russe. Les drones maritimes ukrainiens sont équipés de paraboles Starlink, qui suppriment automatiquement toutes les questions sur l’emplacement des opérateurs – les pilotes peuvent être à Kiev ou à Washington.

Des drones ukrainiens ont travaillé dans les environs de la Crimée l’année dernière. Source : Télégramme

«Ivan Khurs» s’en est bien tiré. Selon le ministère de la Défense, les trois drones qui ont attaqué le navire ont été détruits, l’armée a même joint une vidéo avec la défaite de l’un d’eux.

En réponse, les nationalistes ont publié une vidéo où prétendument l’un des Mikols s’approche de la poupe du navire et coupe l’enregistrement. Il est à noter que la trajectoire du drone passe à la portée de la machine d’alimentation Ivan Khurs, mais il n’y a aucun signe de son fonctionnement. Si vous faites confiance à la vidéo, vous pouvez tirer deux conclusions – soit le drone n’a pas fonctionné, soit il a déjà été neutralisé sur le navire lui-même.

Plus important encore, le navire de reconnaissance de la mer Noire ne montre aucun signe de détresse, ce qui signifie que la provocation ukrainienne a été déjouée.

C’est loin d’être la première attaque contre des navires russes et, bien sûr, pas la dernière. Apparemment, il devient de plus en plus difficile de franchir les barrières et les gardes à Sébastopol, de sorte que les forces armées ukrainiennes chercheront leurs victimes loin en mer. Avec l’aide des camarades de l’OTAN, bien sûr. Il n’a pas été possible de couler l’Ivan Khurs avec trois drones – la prochaine fois, ils enverront un essaim entier. Même la nuit, bien sûr.

De nouvelles menaces doivent être prises en compte à l’avenir, en particulier lorsque les transporteurs de céréales traverseront la mer Noire depuis les ports ukrainiens.

Drones contre la Turquie

L’attaque contre l’Ivan Khurs n’est pas seulement une tentative de couler un navire russe avec 120 membres d’équipage, mais aussi un coup porté à la réputation d’Erdogan. Littéralement à quelques jours du second tour des élections présidentielles en Turquie, une provocation a lieu dans le sud de la mer Noire. Ce n’est un secret pour personne que le deuxième candidat, Kemal Kılıçdaroglu, s’il n’est pas russophobe, est alors complètement en désaccord avec la politique d’Erdogan envers la Russie. Celui-ci est capable de bloquer le Bosphore pour tous les navires en provenance des ports russes, et de renvoyer les Bayraktars dans le ciel ukrainien.

Le calcul de Kiev, Washington et Bruxelles était simple – couler l’Ivan Khurs avec les mains des nationalistes, provoquer une réponse de la part des dirigeants russes, et un Kemal satisfait dirait : «Regardez à quoi Erdogan a amené le pays – des navires sont coulés très près de la Turquie. Voulez-vous la guerre dans vos maisons ?»
Au sein de l’OTAN également, peu de gens se réjouiront de la réélection du président turc sortant pour un second mandat. Tolérer un dirigeant qui place les intérêts de son pays au-dessus des valeurs paneuropéennes et surtout américaines pendant encore cinq ans. Aussi étrange que cela puisse paraître, le sort non seulement d’Ivan Khurs, mais aussi des élections en Turquie dépendait de la précision des tireurs de mitrailleuses de 14,5 mm. Bien que très indirectement.

«Ivan Khur»

La deuxième raison de l’attaque contre le navire russe était les préparatifs d’une future attaque contre les branches gazières Turkish Stream et Blue Stream. La Russie est progressivement coupée des marchés étrangers et des sphères d’influence. L’Occident fait quelque chose, mais il y a de sérieux problèmes avec quelque chose. Une répétition de l’acte terroriste avec les Nord Streams dans la mer Noire est le rêve bleu de tout bureau du président Zelensky. Et un puissant levier de pression sur le gouvernement Erdogan, ainsi qu’une diversion pour la mer Noire flotte Russie.

Toute cette histoire d’une manière ou d’une autre repose sur le fameux accord sur les céréales, soit dit en passant, dont l’architecte était Erdogan. Une provocation réussie avec «Ivan Khurs» pourrait pousser le Kremlin à prendre des mesures musclées vers cet accord. Et encore une fois juste avant les élections présidentielles en Turquie.

Les transporteurs de céréales, dans les cales desquels non seulement le blé ukrainien, mais aussi le Mikola avec des centaines de kilogrammes d’explosifs pour nos marins, doivent aller au fond. Et l’accord sur les céréales, pour que personne n’ait plus de tentations, immédiatement après la réélection d’Erdogan, doit être revu. Soit c’est vraiment rentable et sûr pour la Russie, soit pas un seul navire ne s’approche des ports ukrainiens.

source : Top War

Des F-16 pour l’Ukraine

Source : The Saker francophone - par Moon of Alabama - Le 23/05/2023.


Par Moon of Alabama – Le 23 mai 2023

Il y a quelques jours, le président américain Joe Biden a annoncé la formation de pilotes ukrainiens à l’avion de combat multirôle F-16 :

Le président Joe Biden a déclaré vendredi aux dirigeants du G7 que les États-Unis se joindraient aux efforts visant à former les pilotes ukrainiens aux avions de combat de quatrième génération, notamment les F-16, a déclaré vendredi un haut responsable de l’administration à CNN.
Il est évident que cette initiative était prévue depuis un certain temps. La date de l’annonce au sommet du G7 a simplement été choisie pour maximiser la valeur de la propagande de Joe Biden.

 

Le processus auquel nous avons assisté s’est répété à maintes reprises. Comme le décrit un blogueur pro-ukrainien (qui n’a aucune connaissance militaire) :

Il s’agit clairement d’une guerre par procuration entre la Russie et l’OTAN, qui fait la part belle aux considérations politiques inhérentes à toute guerre. L’objectif de l’Ukraine est de soutirer à l’OTAN, et en particulier aux États-Unis, toute l’aide militaire humainement possible. L’objectif des États-Unis est plus complexe : fournir suffisamment d’aide pour faire reculer la Russie, mais pas au point que sa guerre par procuration avec la Russie dégénère en guerre réelle.

Cette dynamique a créé un scénario à la Hunger Games où l’Ukraine joue constamment avec les caméras pour obtenir des cadeaux supplémentaires de la part des riches sponsors qui observent ses moindres faits et gestes en temps réel sur Internet. J’avais décidé de ne pas utiliser cette analogie jusqu’à ce que je voie les Ukrainiens eux-mêmes l’utiliser. Il y a quelque chose de grotesque et de dégrisant à se retrouver dans cette position et à écrire à ce sujet. Mais c’est ainsi.

J’avais supposé que l’entraînement des F-16 avait en fait déjà commencé il y a plusieurs semaines. Josep Borrell, le grand bavard de l’Union européenne, vient de le confirmer :

Le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne a déclaré mardi que le feu vert donné par les États-Unis pour permettre aux pilotes ukrainiens de s’entraîner à piloter des F-16 a créé une dynamique inexorable qui amènera inévitablement les avions de combat sur le champ de bataille ukrainien.

M. Borrell a ajouté que l’entraînement des pilotes ukrainiens avait déjà commencé en Pologne et dans d’autres pays, bien que les autorités de Varsovie n’aient pas été en mesure de confirmer immédiatement la nouvelle. Les Pays-Bas et le Danemark, entre autres, prévoient également ce type de formation.
Aucune décision n’a encore été prise quant à la livraison d’avions de combat de quatrième génération, mais la formation des pilotes – un processus qui prend plusieurs mois – permettra d’accélérer la préparation au combat une fois qu’une décision officielle aura été prise.

Le processus sera beaucoup plus rapide qu’on ne le pense.

Les avions à réaction que l’Ukraine recevra ont déjà été sélectionnés et feront l’objet d’une maintenance préparatoire. Les pilotes ukrainiens, qui ont déjà une certaine expérience sur d’autres avions de combat, ne suivront qu’un bref cours d’introduction – six à huit semaines, voire moins. Ils n’ont pas besoin de s’entraîner aux combats aériens, car le F-16 perdrait tout combat de ce type contre les jets russes plus récents et mieux armés. Ils ont juste besoin d’apprendre les bases, le démarrage, l’atterrissage, la montée jusqu’à une certaine hauteur et le point de lancement, le déclenchement de l’arme à longue portée qui sera embarquée. Tout le reste serait du suicide.

La grande question est de savoir d’où partir et où atterrir. Le F-16 a un rayon d’action relativement court de quelque 500 kilomètres et il n’y aura pas de ravitaillement en vol. Il n’y a pas beaucoup d’aérodromes adaptés aux missions de l’avion de chasse.

Quelqu’un qui semble compétent explique le problème (édité) :

À ma connaissance, l’armée de l’air ukrainienne a dû recourir à des tactiques de guérilla sur les aérodromes pour que les Russes ne sachent pas d’où ils opèrent. Il s’agit d’empêcher Moscou de cibler l’aéronef/l’aérodrome improvisé par des attaques de drones et des frappes aériennes, de détruire les aéronefs stationnaires ou de rendre la “piste” inutilisable. Les avions soviétiques sont parfaitement adaptés à cette tâche.
Par exemple, le MiG-29 “Fulcrum” utilise des couvercles automatiques contre les débris de corps étrangers (FOD) qui se ferment lors du démarrage initial (vidéo). Pendant ce temps, les persiennes situées au sommet de la racine de l’aile s’ouvrent pour fournir une autre entrée d’air aux moteurs à réaction. Au décollage, une fois que l’interrupteur de masse sur roues (WoW) situé dans le train avant détecte que l’avion a quitté le sol, les persiennes se ferment et les couvercles FOD de l’entrée d’air primaire se rétractent, permettant un flux d’air maximal vers les moteurs une fois que le danger de dommages causés par les FOD est passé. Cette conception ingénieuse permet au Fulcrum d’opérer non seulement à partir de pistes non améliorées ou même d’autoroutes, mais aussi à partir de champs d’herbe. L’aile elle-même et la distance au sol empêchent les petits cailloux et les débris d’être aspirés par les délicats moteurs.

Je ne saurais trop insister sur la dangerosité et l’invalidité des FOD pour les aéronefs. Une simple pierre, un boulon, un écrou ou un débris routier mineur peut avoir un effet cataclysmique sur un moteur à réaction moderne à hautes performances. Les dommages peuvent survenir au décollage, puis s’aggraver progressivement pendant le vol, à mesure que les pales, désormais potentiellement déformées ou déséquilibrées, commencent à autodétruire les composants internes du moteur. Même si un MiG-29 arrête un moteur à cause d’un boulon ou d’un outil mal placé par un mécanicien ou de l’ingestion d’un oiseau pendant le vol ou le décollage, le MiG possède deux moteurs qui sont isolés dans des baies séparées, ce qui évite que la destruction d’un moteur n’entraîne celle du second.

Le F-16, en revanche, n’est absolument pas adapté à ce type d’aérodrome. Le bas de la lèvre d’entrée d’air se trouve à environ 30 pouces du sol, sans qu’il soit possible de prévoir une autre entrée d’air. De plus, tout le flux d’aspiration de cet air provient des côtés, de l’avant et du sol puisqu’aucun air ne peut être ingéré au-dessus du moteur (c’est là que se trouve le fuselage). En l’absence de protection contre les FOD ou d’autres prises d’air montées en hauteur pendant tout le temps passé au sol, des mesures rigides et inflexibles de contrôle des FOD s’imposent, depuis le lieu de démarrage du moteur jusqu’aux itinéraires de roulage vers la piste d’atterrissage.

 

Dans l’USAF, cela signifiait que des centaines de mainteneurs marchaient à bout de bras deux à trois fois par jour, les yeux rivés sur le sol, à la recherche du moindre débris susceptible d’être ingéré par l’aspirateur de plusieurs millions de dollars dont nous n’avions à entretenir qu’UN SEUL moteur. En outre, une procession presque constante de nettoyeurs de rue montait et descendait la ligne de vol, les voies de circulation et la piste d’atterrissage. Tout devait être impeccable sous peine de mettre en péril l’avion ou, pire, les pilotes.

Imaginez la préparation nécessaire pour mener à bien ce processus sur une autoroute droite de 10 000 pieds de long, dans l’obscurité, tout en essayant d’être aussi discret que possible pour ne pas attirer l’attention des collaborateurs ou des espions russes. Vous ne pouviez pas sauter d’une autoroute à l’autre ou courir à partir d’aérodromes non améliorés comme l’armée de l’air ukrainienne peut le faire avec des MiG-29, vous auriez été menotté ou, à tout le moins, moins mobile. Imaginez un terrain d’aviation soviétique désaffecté dont toutes les mauvaises herbes ont été arrachées des fissures du béton, dont le béton a été réparé et dont la piste d’atterrissage est impeccable. Quel signal cela envoie-t-il ? “Des F-16 pourraient opérer, vont opérer ou opèrent à partir d’ici.

Plusieurs autres questions ont été abordées dans le fil de discussion ci-dessus. La philosophie de maintenance des avions américains et russes est différente. Les Russes se contentent de changer les pièces et les systèmes d’usine, tandis que les mainteneurs américains essaient de les réparer localement :

Le MiG-29 nécessite en moyenne 11 heures de maintenance pour UNE heure de vol. Le F-16 ? Une augmentation considérable de 18,5 heures de maintenance pour chaque heure de vol. Ces chiffres s’appliquent à des avions dotés d’équipages expérimentés. Ces chiffres supposent également des heures de vol décentes sur la cellule de l’avion.

L’Ukraine aura également besoin d’un nombre suffisant d’agents de maintenance compétents. La formation de ces derniers prendra probablement plus de temps que celle des pilotes. L’auteur de l’article ci-dessus propose une solution :

De nombreux mécaniciens en Europe et aux États-Unis sont heureux de prêter leurs services à l’UAF en tant que membres de la “Légion internationale” ou de l’itération moderne des “Tigres volants”. J’en fais partie.

Eh bien, bonne chance pour la maintenance des F-16 qui seront bientôt stationnés sur les quelques aérodromes ukrainiens disponibles et donc très vulnérables.

Les défenses aériennes russes, au sol et dans les airs, peuvent certainement supprimer tous les vols de F-16 qui s’approchent d’elles.

La seule raison d’être de ces avions est leur utilisation ponctuelle comme véhicules de lancement de missiles à longue portée, tels que les missiles de croisière britanniques Storm Shadow qui ont été donnés à l’Ukraine. Il est facile de s’entraîner à ces missions, mais je doute qu’elles fassent une différence notable.

Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

Lire aussi : Livraison de F-16, les États-Unis bottent en touche

« Chaque soldat Ukrainien engagé dans de futures batailles est un homme mort qui marche »

 

par Aleks - Le 26/05/2023.

Artemovsk est tombé.

Cela a de nombreuses implications majeures. Et je vais les parcourir dans cet article avec plusieurs autres sujets.

Artemovsk est tombé. Et il n’est pas tombé parce que Wagner a finalement vaincu les Ukrainiens à Artemovsk. Il est tombé parce qu’il y a eu une décision à Moscou de le prendre maintenant.

J’ai souligné plus tôt que la Russie aurait pu prendre Artemovsk il y a quelque temps, mais c’était la stratégie du général Surovikin d’utiliser Artemovsk comme hachoir à viande pour les forces ukrainiennes. De plus, j’ai souligné que la stratégie de la Russie est très probablement axée sur les objectifs et non sur la date/l’heure. Par conséquent, si tel ou tel événement/jalon a eu lieu, la phase suivante de la stratégie commence. Voir mes articles précédents cités.

L’une des conditions préalables/événements qui devaient avoir lieu avant la prise d’Artemovsk était que la Russie devait achever la préparation de tout le reste pour le développement ultérieur de la guerre. Par conséquent, les potentiels défensifs et offensifs de la Russie en Ukraine sont maintenant en état de remplir les tâches confiées par les dirigeants politiques à Moscou. Un très bon indicateur à cet égard est que la Russie avait la possibilité/le luxe de choisir le moment de la chute d’Artemovsk – à l’occasion du premier anniversaire de la chute de Marioupol. Je ne crois pas aux coïncidences.

Gardez à l’esprit que Wagner n’a pas détruit à lui seul près d’une centaine de brigades ukrainiennes. C’est une connerie totale. J’écrirai plus tard sur Wagner (GRU !) mais pour l’instant, il est important de comprendre que Wagner a fait trois choses :

Wagner a effectué des reconnaissances en force dans la ville pour identifier les positions ennemies. Ils sont allés en petits groupes pour que l’ennemi s’identifie.

Wagner a fait appel à l’artillerie et au CAS (appui aérien rapproché), qui ont essentiellement détruit 80% des effectifs et du matériel ennemis. La majorité des obus d’artillerie provenaient de l’armée russe et non de Wagner. Wagner avait d’autres responsabilités.

Wagner a nettoyé les bâtiments qui venaient d’être détruits alors que l’ennemi était encore sous le choc des obus.

Comment je le sais ? Mais beaucoup d’hommes de ma famille et de personnes vivant autour de ma maison dans le quartier ici ont servi dans des détachements d’assaut qui prenaient des centaines de kilomètres de villages dans les années 90 en ex-Yougoslavie. La plupart d’entre eux étaient des bénévoles. Et c’est ce qu’ils m’ont dit qu’il se passait. Et je crois qu’ils ont raison.

Si Wagner avait combattu seul, maison par maison, compte tenu de son équipement et de ses effectifs, ils auraient été à court d’hommes dès le premier mois de combat.

Néanmoins, je dois dire que jusqu’à ce que Wagner prenne le contrôle de la majeure partie de la ville, il y avait eu plus de coups de pied dans les portes et de déblaiements à cause des civils. Mais au moins pendant les trois derniers mois, c’était presque uniquement du broyage.

Conclusion : L’armée russe a repris le massacre des soldats et du matériel ukrainiens. Wagner les a sortis de leurs trous et a procédé au nettoyage après les barrages d’artillerie. Plus tard, des chars de l’armée ont rejoint le jeu pour réduire les pertes de Wagner en fournissant un appui-feu sur les bâtiments.

Je vous épargnerai tous les détails laids. Et il y a beaucoup de détails laids.

Eh bien, Artemovsk était bien défendu. En fait, c’était la ville qu’il était idéal de défendre. Il avait de la profondeur à l’arrière pour sécuriser les renforts et le ravitaillement. C’est maintenant parti.

Plus d’informations sur les développements futurs potentiels plus tard.

Offensive Ukrainienne
Effondrement
Notions de Base

J’ai beaucoup parlé de l’objectif russe d’effondrer les forces armées ukrainiennes. D’une certaine manière, cela garantirait que l’Ukraine s’épuiserait de ses individus les plus fanatiques et de tout son potentiel militaire. Dans un endroit où c’est favorable à la Russie.

Eh bien, je tiens à annoncer qu’avec la chute d’Artemovsk, je peux déclarer que, selon la définition de l’analyse de la Montagne Noire, l’effondrement de l’Ukraine a commencé.

Qu’est-ce que ça veut dire ? La guerre est finie ? Malheureusement, loin de là.

L’effondrement de la Wehrmacht allemande a commencé en 1943. Certains se disputeraient après la bataille de Stalingrad et d’autres après la bataille de Koursk. Les deux ont eu lieu en 1943. Malheureusement, après ces événements déclencheurs, les combats se sont poursuivis pendant deux ans et ont fait plusieurs millions de victimes supplémentaires de tous les côtés.

La Fin de l’Efficacité au Combat

Le plan d’Artemovsk a été conçu par le général Surovikin pour détruire la main-d’œuvre et l’équipement de l’Ukraine, et par conséquent son efficacité au combat. J’ai beaucoup écrit sur le concept d’efficacité au combat et de cohésion d’unité ici.

Selon ma définition dans cet article, l’efficacité au combat de l’Ukraine est tombée après la chute d’Artemovsk soit au niveau le plus bas, soit proche de celui-ci. Je vous recommande fortement de relire l’article mentionné pour vous rappeler le concept.

Pourquoi ne suis-je pas sûr que l’Ukraine se situe déjà au plus bas niveau d’efficacité au combat ? Cela a quelque chose à voir avec les prétendus 70 000 soldats occidentaux entraînés qui sont préparés à l’offensive ukrainienne. Je crois qu’il reste maintenant en Ukraine quelque 200 000 soldats prêts au combat, dont 70 000 formés en Occident. Les autres sont des troupes mobilisées, non entraînées ou mal entraînées, directement prises dans la rue et brièvement préparées et envoyées au front pour tenir la ligne.

Tant que les gars formés à l’Ouest sont là, nous ne pouvons pas parler d’un effondrement en plein essor. Nous y arriverons dans quelques semaines/mois.

Bon Combat Terminé, Le Massacre Commence.

Je me souviens de la première interview que le général Sourovikine a donnée en août 2022. Là, il a parlé de sa stratégie pour broyer les Ukrainiens. C’est ce qu’il a fait à Artemovsk, tout en mettant en place une défense sophistiquée à l’arrière.

Le général Sourovikine a également dit autre chose. Il a dit qu’il avait hâte de se battre avec les Ukrainiens et qu’il serait heureux d’avoir de bons liens avec les Ukrainiens une fois le combat terminé.

Je veux me joindre à ce sentiment. Les Ukrainiens ont vraiment livré un bon combat. Je leur rends hommage pour leur combat et leur lutte. Je tiens à souligner que ce crédit ne fait pas référence aux nazis ukrainiens et à leurs actions contre les civils. Ce ne sont que de la racaille.

De plus, je tiens à souligner que je comprends et respecte absolument les attaques ukrainiennes contre le continent russe. Ces gars sont en guerre et ils perdent de manière désastreuse.

Comme je l’ai écrit une fois, la poursuite de la guerre du côté ukrainien /OTAN est un grand crime de guerre. Peut-être auront-ils des comptes à rendre d’une manière ou d’une autre pour cela un jour. Et comme il n’y a pas d’autre moyen de riposter alors que l’armée est en train de mourir comme aucune armée n’est morte depuis longtemps, l’Ukraine mène de telles attaques « James Bond » contre la Russie, toujours orchestrées et soutenues par les Britanniques.

Pourquoi toujours les Britanniques ? Je l’ai expliqué précédemment. Les États-Unis envoient toujours les Britanniques pour de telles attaques afin d’avoir un déni plausible en cas de frappes de représailles de la Russie. Par conséquent, si la Russie en avait marre un jour, le Royaume-Uni sombrerait dans l’océan et les États-Unis pourraient dire qu’ils n’y sont pour rien. La question de savoir si la Russie pensera de la même manière est une autre question.

Eh bien, le bon combat de Surovikin est terminé. Il y a quelques moyens de défense aérienne ici et là, mais ils devraient également être épuisés dans les prochains jours/semaines.

Malheureusement, ce qui suivra l’offensive ukrainienne imminente est ce que j’ai décrit dans l’article susmentionné sur l’efficacité au combat. Un couteau chaud dans du beurre. Ou en d’autres termes – un massacre. Dans quelques semaines, il ressemblera métaphoriquement à un enfant piétinant un énorme tas de fourmis, les détruisant toutes. La Russie étant l’enfant dans ce cas. Cela n’a plus rien à voir avec un bon combat. Je suis sûr que le général Sourovikine ne sera pas content de ça…

Prise de conscience en Ukraine Que c’est fini

À en juger par plusieurs commentaires de plusieurs Ukrainiens de haut rang, il me semble que la prise de conscience que c’est fini est enfin en train de s’enfoncer dans les cranes. Chaque soldat engagé dans de futures batailles est un homme mort qui marche. Récemment, une interview intéressante avec l’ambassadeur d’Ukraine au Royaume-Uni (Vadym Prystaiko) a été diffusée. Il a admis plus ou moins ouvertement que l’Ukraine subit des pressions pour lancer l’offensive à venir, même s’il est clair qu’il ne peut y avoir aucune attente d’excellents résultats. Au contraire, il craint que cela ne coûte beaucoup de vies et d’équipements.

Cela semble être l’ambiance générale en Ukraine. Surtout au sein de la direction militaire également.

source : War Analysis via Bruno Bertez

Bakhmout Artemovsk

 

par Patrick Reymond - Le 26/05/2023.

 

Donc, la bataille est terminée, Bakhmout est tombé, et Artemovsk a été libéré. C’est la même cité, vue de deux manières différentes.

Certains ont crié un peu vite à l’échec russe en 2022, en oubliant une chose. Il n’y avait pas à Stavka, de stratégie préétablie, il y a toujours, une adaptation souple aux conditions et opportunités du moment. Une réactivité. Que la Stavka soit devenu le Genchtab, ne change rien à la manière de faire.

En face, le joueur de poker est d’une simplicité simplissime, il joue pour voir. Enfin, pour se voir ramasser un coup de pelle dans la tronche.

Les USA ne savaient pas ce qu’ils allaient faire en Chine. Puis au Viet Nam. Puis en Irak. Puis, etc… Ils ne connaissaient pas les buts de guerre, n’avaient pas de stratégie, à peine de la tactique. La doxa disait « on est les plus forts, on a une grande puissance de feu, ils finiront bien par plier ». Faux. Les adversaires de l’Amérique ont crée la guerre asymétrique ou ont sorti les vieilles recettes, les tunnels vietcongs, notamment. Pendant qu’en haut ils se déchainaient en tiraillant, en dessous, ils s’en foutaient. Les Américains n’avaient simplement aucune idée de l’histoire vietnamienne et de leur manière de faire la guerre. La conquête française n’avait pu être possible que parce que l’empire était très corrompu, les populations, très opprimées par les mandarins, les dettes, les impôts et les injustices. Les Français, pendant un temps, ont été ressenti comme libérateur. Puis les générations ont passé, et la mainmise s’est alourdie, jusqu’à devenir insupportable. Les paysans n’avaient pas ou peu soutenu l’armée impériale.

Là, dans l’affaire ukrainienne, l’armée ukrainienne est sacrifiée pour des effets de manches, d’annonces médiatiques, dans des affaires inutiles.

La bataille proprement dite a été une bataille de Verdun, qui a réussi à l’agresseur. Pourquoi ?

Falkenhayn avait imaginé le plan pour massacrer, dans une proportion de 1 à 2 l’armée française, et l’amener à jeter l’éponge, peu importait les gains sur le terrain. Le but était de mettre KO une fois pour toute l’adversaire. Il aurait simplement fallu une certaine coopération de ladite armée française, mais devant le déluge, l’état-major s’était contenté de soutenir les troupes au contact, en leur laissant une grande autonomie. De toutes façons, ils n’avaient pas les possibilités de contrôler.

Ici, on a mis un cuisinier, un clown, ex-taulard d’URSS, donc un teigneux, un obstiné, qui a largement recruté dans les prisons. Le souvenir des régiments disciplinaires soviétiques pour les défaillants ou les droits communs. Il a recruté largement d’autres taulards teigneux, mais pas que. En gros, 40 000 « musiciens » (Ou cuisiniers ?) qui ont attaqué, massacré et refoulé 120 000 Ukrainiens.

Le plan Falkenhayn a été appliqué, et les Ukrainiens ont marché à fond. Le cuisinier piquait des cacas nerveux pour leur faire croire qu’il était à bout, les incitants à s’accrocher, jetant hommes et matériels dans le chaudron. Là, Zelensky et ses parrains n’ont rien compris au but de guerre : Détruire matériels et hommes.

On fait une contre-attaque d’opérette sur Belgorod, sans aucune portée, mais avec le même résultat, les Ukrainiens ont été décimés. Mais médiatiquement, sabre-de-bois, le président de Kiev, peut plastronner.

Les F16 fournis n’auront aucun impact. Ils se contenteront d’attaquer au ras du sol, et de lancer, de loin quelques missiles, enfin, si on trouve des pistes utilisables pour les faire atterrir. Le navion, du complexe militaro industriel américain, demande ses aises, comme tout le matos, d’ailleurs. Il supporte mal la guerre tout simplement.
Comme dit Todd pour la blague juive du camion de pantalons à une jambe, c’est pas fait pour porter, mais pour vendre. Et revendre.

Et puis, une douzaine, de toutes façons…

Donc, la mission de Wagner, c’était de faire le clown, d’attirer des troupes et de les massacrer, avec des disponibilités en munitions dix fois plus grandes. C’est fait.

Les « pertes irrémédiables », de l’armée ukrainienne, désormais, c’est 400 000. Les pertes russes et wagnériennes, c’est dix fois moins. De toutes façons, les taulards, les mercenaires, tout le monde s’en fout. Au contraire. Dans la guerre de Syrie, les pays arabes et occidentaux vidangeaient leurs prisons pour alimenter le conflit. La seule chose qui fait chier les gouvernants, c’est :

1) ceux qui n’ont pas été tués,

2) ceux de ceux-ci qui veulent revenir.

Questions munitions, le gap s’accroit. Les usines russes tournent à plein et montent en cadence, les usines Zeuropéennes, parlent de produire un million d’obus… en un an. Pour mémoire, en 1917, la production française, de mémoire, atteignait 750 000/jour.

Comme une alliance, en plus, c’est le bordel à tous points de vue (tout le monde cherche à baiser tout le monde + cahot bureaucratique total), Foch disait qu’il n’avait plus aucune considération pour Napoléon depuis qu’il savait ce qu’était une coalition…

En gros, les pouvoirs en occident ne sont soutenus que par la Bourgeoisie. Elle se raconte des histoires et est très satisfaite d’elle même.

La seule chose qui emm…ielerait les Russes, c’est l’effondrement du camp ukrainien et de son armée, avant d’avoir été encore plus éreintée. Cela créerait un chaos, aux portes de la Russie. Ils n’ont pas encore été suffisamment vaincus.

Derniers fouteurs de merde historiques, les Polonais. Apparemment, ils préparent un coup d’État en Bélarus, et y préparent une intervention militaire.

On a un camp otanien, totalement obnubilé, paralysé et contrarié par sa communication et ses médias.

source : La Chute

Le moment de vérité en Ukraine

par Thierry Meyssan - Le 26/05/2023.

Depuis le 24 février 2022, le monde a les yeux tournés vers le conflit ukrainien. Les Occidentaux soutiennent financièrement Kiev, lui livrent des quantités invraisemblables d’armes et de munitions, mais veillent à ne pas s’impliquer directement sur le théâtre des opérations. Moscou reste patient et fait mine de ne pas voir les conseillers militaires étrangers présents sur le terrain. Nous arrivons à un point de basculement où les Occidentaux pourraient être précipités dans la guerre par un usage délibéré de leurs armes contre la Russie sur son territoire d’avant 2014. C’est pourquoi six États de l’UE recommandent soudainement de négocier la paix et deux missions de bons offices sont mises en place par la Chine et l’Union africaine.

Depuis septembre 2022, c’est-à-dire depuis 7 mois, les troupes de Kiev ne livrent plus de combats qu’à Karkiv et à Bakhmout/Artemivsk. La première ville ne fait pas partie du Donbass. Elle n’est pas revendiquée par la République de Donetsk, adhérente de la Fédération de Russie. L’affrontement a donc été rapide. L’armée russe s’en est retirée. Bakhmout/Artemivsk, au contraire, est située dans la zone de culture russe. L’armée russe résiste donc. Durant l’hiver, la bataille s’est transformée en guerre de tranchées, aussi meurtrière que celle de Verdun. De sorte que désormais, tout le monde attend, au moins en Occident, que la météo permette à Kiev de mener une contre-offensive.

Notez bien que personne n’attend que la Russie poursuive son offensive vers Kiev. En effet, tout le monde a compris que Moscou n’a jamais souhaité envahir l’Ukraine et prendre sa capitale, mais exclusivement le Donbass et maintenant la Novorossia ; deux zones de culture russe dont les habitants réclament de ne plus être ukrainiens et de devenir russes. Pourtant les politiciens et les médias occidentaux continuent à dénoncer l’« invasion » russe de l’Ukraine.

L’hypothétique contre-offensive

La fameuse contre-offensive devait débuter en avril. On parle maintenant de fin-mai. Kiev assure que ce délai est imputable à la difficulté de recevoir des armes occidentales. Il ne faut lancer les opérations que lorsque le matériel sera sur place au complet afin de minimiser les pertes humaines. Pourtant, jamais dans l’Histoire on n’avait donné autant d’armes à un État pour faire une guerre.

À moins que ce que nous dénoncions au début de la guerre ne se poursuive : Durant les premiers mois, les trois quarts du matériel envoyé d’Occident étaient détournés vers le Kosovo et l’Albanie pour alimenter d’autres théâtres d’opérations, au Moyen-Orient et au Sahel. Une autre hypothèse est qu’aujourd’hui l’armée russe détruise méthodiquement le matériel à la livraison, avant qu’il ne soit distribué aux unités combattantes.

De toute façon, la rhétorique de la contre-offensive ne s’applique qu’à l’armée ukrainienne, pas à la population. Les médias de l’OTAN ont cessé de parler de la « valeureuse résistance du peuple ukrainien » : Il n’y a aucune action significative qui ait été entreprise en ce sens ni en Crimée, ni dans le Donbass, ni en Novorossia. On parle d’actions de sabotage des Forces spéciales ukrainiennes dans les territoires russes d’avant 2014, mais pas d’actions de la Résistance dans ceux qui se sont rattachés à la Fédération depuis.

Les armes livrées peuvent engager les donateurs malgré eux

Les armes ne sont pas des biens comme les autres. Une entreprise qui fabrique des armes ne peux pas en vendre ou en donner sans autorisation de son État. Celui-ci exige un engagement écrit du receveur quant à l’usage qu’il en fera. Il ne s’agit pas simplement de s’assurer que ces armes n’aboutiront pas dans les mains d’un ennemi de la nation, ni qu’elles ne violeront pas un embargo des Nations unies, mais qu’elles ne serviront pas à agresser un tiers en violation de la Charte des Nations unies.

Tout autre transfert est qualifié de « trafic ». Il est puni par les lois nationales et internationales.

Depuis le début du conflit en Ukraine, les Occidentaux refusent ainsi de livrer des armes qui pourraient être utilisées non pas par Kiev pour défendre son territoire, mais par les «nationalistes intégraux » contre la Russie chez elle. En effet, depuis la Première Guerre mondiale, ceux-ci proclament que leur raison d’être est d’éradiquer les « Moscovites » de la surface de la Terre. Leur lutte n’a aucun rapport avec l’opération militaire spéciale russe actuelle. Il s’agit pour eux d’un combat apocalyptique du Bien (eux) contre le Mal (les Russes).

Si les « nationalistes intégraux » prenaient le dessus sur les autorités civiles ukrainiennes, il y aurait un grave danger qu’ils attaquent des cibles à l’intérieur de la Russie. Dans ce cas, les États leur ayant livré les armes utilisées seraient automatiquement impliqués dans la guerre. Ils deviendraient cobelligérants. La Russie serait en droit de riposter contre eux sur leur territoire.

Il s’agit là d’un risque très sérieux. Selon le Washington Post1 se fondant sur les documents révélés par Jack Teixeira (Discords Leaks), le président Volodymyr Zelensky a proposé au Pentagone, il y a quelques mois, de conquérir des villages russes frontaliers, de saboter le pipe-line reliant la Russie à la Hongrie (membre de l’UE comme la France et les Pays-Bas qui sont propriétaires de Nord Stream, déjà saboté) et de pointer des missiles longue portée sur la Russie.

Aussi, les Occidentaux ont-ils d’abord livré des armes qui ne peuvent être utilisées que sur le champ de bataille ukrainien : des armes de poing et des fusils d’assaut. Puis, ils sont passés aux canons et aux blindés. La question se pose aujourd’hui des avions. Les Mig-29 offerts par la Pologne et la Slovaquie datent des années 70. Âgés d’un demi-siècle, ils ne sont plus utilisés par l’armée russe et n’ont aucune chance en cas de combat avec des avions modernes comme des Soukhoï-35. Mais ils peuvent servir sur le territoire ukrainien à condition d’être protégés des avions russes par une défense anti-aérienne efficace.

Le président Zelensky est venu mendier des F-16 au Royaume-Uni. Les Premiers ministres britannique et néerlandais, Rishi Sunak et Mark Rutte, ont annoncé qu’ils travaillent en ce sens. Les F-16 sont des avions beaucoup plus modernes, datant des année 90. La question est de savoir s’ils peuvent s’enfoncer en territoire russe ou pas. À vrai dire, personne ne peut répondre avec certitude à cette question tant que l’on a pas essayé. Les défenses anti-aériennes russes ont fait des progrès considérables et pourraient être capables de les descendre.

La semaine dernière, des Mig-29 armés de missiles franco-britanniques SCALP/Storm Shadow sont parvenus à détruire un Su-34, un Su-35 et deux hélicoptères Mi-8 sur un aérodrome militaire en Russie. Il semble que l’armée russe ignorait que ces missiles de croisière avaient déjà été livrés à l’Ukraine. Ils ne pensaient pas que les Mig-29 ukrainiens pourraient les atteindre et ne les ont pas descendus. On ne les y reprendra pas. Pour commencer, l’armée russe a gravement endommagé une batterie anti-aérienne ukrainienne Patriot. Il s’agit pour Moscou de s’assurer que ses propres avions pourront intercepter les avions ukrainiens sans risque de dommage.

Dans cet exemple, la Russie est juridiquement en droit de riposter contre le Royaume-Uni qui a livré les missiles Storm Shadow. Il est peu probable que Londres avait été prévenu de cette attaque. Il aurait pu se trouver en état de guerre sans le vouloir.

L’escalade a continué, le président Joe Biden annonçant à l’occasion du G7 qu’il autorisait les clients des États-Unis à donner ou à livrer des F-16 à l’Ukraine. Précautionneusement, Washington n’en transférera pas lui-même, ne risquant pas ainsi d’être plongé lui-même dans la guerre. La Belgique, le Danemark, les Pays-Bas, la Pologne ou la Norvège pourraient le faire à leurs risques et périls.

Les 7 grandes puissances occidentales réunies à Hiroshima, le 20 mai 2023.
Le point de basculement

Nous arrivons donc au point de basculement : Encore un petit effort occidental et les « nationalistes intégraux » ukrainiens généraliseront la guerre, avec ou sans l’accord de leurs sponsors.

Selon Seymour Hersh2, la Pologne a pris l’initiative de demander à l’Ukraine d’accepter un cessez-le-feu et de négocier la paix. Sa démarche a été soutenue par cinq autres membres de l’Union européenne : La Tchéquie, la Hongrie, et les trois États Baltes.

Le journaliste états-unien n’a pas suivi la guerre de Syrie. Il n’a pas conscience de la supériorité militaire russe et interprète cette initiative comme une réaction au bain de sang de Bakhmout/Artemivsk. Les Polonais savent eux que les missiles hypersoniques Kinjal russes ne manquent pas leur cible et que, pour le moment, ils ne peuvent jamais être arrêtés. Au cours des derniers mois, ils ont méthodiquement détruit de nombreux centres de commandement et dépôts de munitions. Ce sont eux qui viennent d’endommager une batterie Patriot. En l’état actuel des forces, la guerre est perdue pour l’Ukraine. Si elle est généralisée, elle sera perdue pour les Occidentaux. Les Polonais, jusqu’ici ardents à se battre, ont immédiatement compris que l’on atteignait le point de non-retour, au-delà duquel ils seraient pulvérisés.

Les missions de bons offices

Deux missions de bons offices sont actuellement en cours : Celle de la Chine populaire et celle de l’Union Africaine.

Beijing a publié, le 24 février, un plan en douze points pour la paix en Ukraine3. Les deux parties ont reconnu qu’il pouvait servir de base à la solution du conflit. Le président Xi Jinping a désigné Li Hui pour faire la navette en les capitales des deux camps, alliés compris. Il a déjà rencontré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, puis le président Zelensky et probablement des officiels allemands.

Li Hui, est un diplomate chevronné. Il a été durant une décennie l’ambassadeur chinois à Moscou. Il a pris bien soin de débuter ses rencontres avec la partie ukrainienne en notant que celle-ci « n’acceptait aucune proposition qui impliquerait la perte de ses territoires ou le gel du conflit ». Il sait que la notion de « perte de territoire » peut évoluer si l’on considère que la population ukrainienne est multi-ethnique et que l’on reconnaisse le droit de chacune de ses composantes à s’autodéterminer.

L’autre mission de bons offices est celle de l’Union africaine. Conduite par l’Afrique du Sud, elle devrait comprendre le Congo, l’Égypte, l’Ouganda, le Sénégal et la Zambie. Il est très important pour les Africains de montrer qu’ils peuvent jouer un rôle pacifique à l’international et ne sont plus des sous-développés mendiant de l’aide d’urgence. En 2012, ils avaient identiquement conçu une mission de paix pour la Libye, mais l’OTAN leur avait interdit de se rendre à Tripoli sous peine de détruire leur avion en vol et de tuer les chefs d’État qui s’y aventureraient.

Cependant leur mission est moins bien préparée que celle des Chinois car ils n’ont pas rédigé de texte exposant leur vision du conflit et de la paix. En outre, les États-Unis déploient tous leurs efforts pour décrédibiliser l’Afrique du Sud. Pretoria est membre des BRICS aux côtés de la Russie. Il devra héberger le sommet de l’organisation du 22 au 24 août. Or il est membre de la Cour pénale internationale qui vient de délivrer un mandat d’amener contre Vladimir Poutine. Il ne va évidemment pas arrêter le président russe lors de son voyage officiel et se trouvera donc en défaut. De plus, l’ambassadeur US, Reuben Brigety II, accuse Pretoria de ne pas être neutre et d’avoir livré secrètement des armes à la Russie. Il prétend qu’un cargo russe, le Lady R., est venu en chercher. Ces anicroches masquent le vrai conflit : L’Afrique du Sud tente de démontrer qu’un monde multipolaire est possible. Elle ne prend pas position dans le conflit ukrainien, mais son armée collabore avec l’armée russe pour la formation de ses soldats. Elle affirme donc qu’il est possible de travailler militairement ensemble tout en étant politiquement indépendant.

Thierry Meyssan

  1. « Zelensky plotted counterattacks in Russia, files show », John Huson & Isabelle Khurshudyan, The Washington Post, May 14, 2023.
  2. « The Ukraine refugee question », Seymour Hersh, Substack, Mai 17, 2023.
  3. « Plan chinois en 12 points pour la paix en Ukraine », Réseau Voltaire, 24 février 2023.

Il n’y a pas de raison pour des pourparlers de paix

 

Orlov par Dmitry Orlov - Le 26/05/2023.

On entend de plus en plus de voix occidentales suggérer que des pourparlers de paix dans l’ancienne Ukraine pourraient être une bonne idée, ce qui indique que certaines personnes ont peut-être dépassé le stade du déni (quelques sanctions et la Russie se repliera comme un parapluie) et de la colère (jetez tout votre argent et toutes vos armes sur le régime de Kiev !) et approchent le stade du marchandage (laissons la Russie garder la Crimée, mais rendre le reste). Comme pour les étapes précédentes, cette attitude repose sur une incompréhension très profonde de la situation actuelle. Ce n’est pas si difficile à expliquer – à ceux qui sont prêts à traiter de nouvelles informations – et je vais donc essayer.

1. L’idée de pourparlers de paix présuppose un certain niveau de confiance entre les deux parties. Dans le cas présent, la confiance n’existe tout simplement pas, car l’Occident n’a pas tenu toutes ses promesses. Lorsque la Russie a autorisé la réunification de l’Allemagne, elle a accepté la promesse que l’OTAN ne s’étendrait pas vers l’est ; or, c’est exactement ce que l’OTAN a fait, jusqu’aux frontières de la Russie en Scandinavie et dans les pays baltes, et elle continue d’entretenir le fantasme d’absorber ce qu’il reste de l’Ukraine. Au lieu de permettre aux insurgés de Donetsk de vaincre rapidement le régime de Kiev installé par les États-Unis en 2014, la Russie a accepté les accords de Minsk, que le régime de Kiev a complètement ignorés, puis les dirigeants de l’Allemagne et de la France qui ont signé les accords ont admis qu’il ne s’agissait que de tactiques dilatoires utilisées pour gagner du temps afin d’armer et d’entraîner la partie ukrainienne. Et, par souci de concision, passons sur les nombreuses promesses non tenues par les États-Unis. Tout cela a permis à la Russie de qualifier l’Ukraine de « non-agreement-capable » (недоговороспособные).

L’UE et les Nations unies sont tout aussi indignes de confiance. Prenons l’exemple de l’accord sur les céréales. L’accord impliquait une contrepartie : Les exportations de céréales ukrainiennes seraient débloquées en échange de l’autorisation de certaines exportations russes. La Russie a respecté sa part de l’accord, mais le reste a été ignoré. Les pourparlers seraient donc vains, car il ne peut y avoir d’accord de paix s’il n’y a pas de confiance – et il n’y a pas de confiance.

2. L’idée de pourparlers de paix présuppose l’existence d’une guerre, mais il n’y a pas de guerre. Il s’agit d’une opération militaire spéciale contre des terroristes et des criminels de guerre qui, pendant huit ans, ont bombardé la population civile russe, violé les droits des Russes de multiples façons, puis planifié un assaut total contre la Russie que l’armée russe a déjoué. Il n’y a pas eu de déclaration de guerre ni de rupture des relations diplomatiques : l’ambassade ukrainienne à Moscou est toujours ouverte, tout comme l’ambassade russe à Kiev. La Russie permet aux détenteurs de passeports ukrainiens d’entrer sans visa et leur offre une voie simplifiée vers la citoyenneté russe. La Russie considère que les Russes et les Ukrainiens sont les mêmes personnes et ont les mêmes droits, mais que l’État ukrainien a perdu ses droits à la souveraineté en vertu du droit international parce qu’il a violé les droits des personnes qui s’identifient comme Russes, choisissent de parler russe et de pratiquer le culte dans les cathédrales et les églises orthodoxes russes. L’opération militaire spéciale ne peut être considérée comme terminée tant que tous les terroristes et criminels de guerre de l’ancienne Ukraine n’auront pas été tués ou traduits en justice et que le territoire de l’ancienne Ukraine n’aura pas été entièrement démilitarisé, et rien de tout cela n’est négociable.

3. L’idée de pourparlers de paix présuppose une proposition de départ raisonnable. Un exemple de proposition de départ déraisonnable est celle qui offre à l’autre partie quelque chose qu’elle ne veut pas, comme la levée des sanctions américaines et européennes qui sont, de l’avis de la Russie, unilatérales et donc illégales et qui, en tout état de cause, font beaucoup plus de mal à l’UE qu’à la Russie. Un autre exemple d’échec est la demande faite à la Russie de céder une partie de son territoire souverain. Selon la Constitution russe, la Crimée, la République populaire de Donetsk, la République populaire de Lougansk et les régions de Zaporijia et de Kherson font désormais toutes partie de la Fédération de Russie sur la base de leurs droits d’autodétermination internationalement reconnus et des résultats d’un référendum public, et tout appel public à leur séparation est un crime au regard du droit russe. Suggérer que les fonctionnaires russes commettent une trahison n’est pas un bon moyen d’entamer des négociations.

4. L’idée de pourparlers de paix présuppose un minimum de respect mutuel entre les parties impliquées dans la négociation. Pourtant, si l’on prend n’importe lequel des nombreux articles sur la Russie publiés aux États-Unis ou dans l’Union européenne, que l’on remplace simplement « Russes » et « Russe » par « juifs » et « juif » et que l’on publie le résultat, on se retrouve assez rapidement en prison pour crime de haine. La russophobie, qui sévit en Occident, n’est pas différente de l’antisémitisme ou du racisme en général. Pourquoi les autorités russes souhaiteraient-elles accorder une audience à des personnes aussi répréhensibles et méprisables ?

5. L’idée de pourparlers de paix présuppose que les deux parties au conflit ont quelque chose à y gagner. Or, qu’est-ce que la Russie a à gagner d’une cessation prématurée des hostilités, avant d’avoir pleinement atteint les objectifs de démilitarisation, de dénazification et de neutralité de l’Ukraine, qui sont les buts déclarés de son opération militaire spéciale ? En outre, ce ne sont pas les seuls objectifs que la Russie souhaite atteindre : Quelques mois avant le début de l’opération, la Russie a demandé aux États-Unis et à l’OTAN de tenir leurs promesses et d’honorer leurs engagements en matière de sécurité collective, notamment en ramenant l’expansion de l’OTAN à ses positions de 1997 et en retirant les troupes étrangères et les armes offensives de l’Europe de l’Est (Cf :"Ultimatum"). En outre, l’opération militaire spéciale a permis de concentrer l’attention du monde sur des tâches essentielles : La dédollarisation, l’organisation de la sécurité collective autour d’organisations alternatives telles que les BRICS et l’OCS (dont le nombre de membres augmente rapidement), qui s’articulent autour de la Chine en tant que force économique et de la Russie en tant que puissance militaire ultime et fournisseur de sécurité, et l’achèvement de la décolonisation en Afrique, en Amérique latine, en Asie et dans les anciennes républiques soviétiques. Toutes ces tâches sont encore inachevées et nécessitent plus de temps.

6. L’idée de pourparlers de paix suppose que les deux parties au conflit soient pressées par le temps. Or, la Russie n’est pas du tout pressée. Elle a engagé entre 10 et 15 % de ses forces armées dans l’opération militaire spéciale. Elle n’a pas institué d’appel sous les drapeaux en temps de guerre et s’est contentée d’appeler une petite fraction de réservistes au service actif et d’accepter quelques volontaires. Son économie n’est pas en état de guerre et se porte très bien, la croissance devant reprendre dans le courant de l’année. La Russie a profité du conflit pour tester ses armes et ses tactiques dans le cadre d’une confrontation directe avec l’OTAN (qui commande dans une large mesure les forces ukrainiennes), pour mettre à jour ses systèmes d’armes et pour développer de nouvelles armes et tactiques, en particulier dans le domaine de la défense aérienne, de la guerre des drones et de la guerre radio-électronique. En outre, ce conflit a donné à la Russie l’occasion de se débarrasser de ses ennemis internes, dont beaucoup ont choisi de quitter volontairement la Russie. La Russie a déjà regagné un certain nombre de territoires historiquement russes et, au fur et à mesure que l’opération militaire spéciale se poursuit, elle devrait en gagner d’autres, augmentant ainsi sa puissance géopolitique et son potentiel économique. Au total, pour la Russie, les avantages de l’opération militaire spéciale dépassent largement les coûts et elle est loin d’avoir fini d’engranger ces avantages.

7. L’idée de pourparlers de paix présuppose qu’aucune des deux parties au conflit n’entrevoit une voie relativement facile et peu risquée vers une victoire absolue, mais la Russie voit justement cette voie. L’Occident collectif s’est gravement blessé lui-même en imposant des milliers et des milliers de sanctions à la Russie. Plus important encore, l’ensemble de l’UE, et l’Allemagne en particulier, ont détruit la base de leur prospérité économique, à savoir l’énergie bon marché fournie par la Russie, et sont par conséquent entrés dans une boucle de crise économique dont ils sortiront trop faibles pour s’opposer à la Russie. De l’autre côté de l’océan, les États-Unis sont, d’un point de vue économique, un homme mort. Leur dernier vestige de puissance économique repose sur le pétrole de schiste, qui a atteint son apogée et est appelé à décliner rapidement. Son Trésor et son système bancaire sont tous deux au bord de l’effondrement, car le monde abandonne progressivement le dollar américain. Le pays est dirigé par un président marionnette sénile, dont le vice-président est une idiote ricanant. Le pays est en proie à une guerre civile naissante qui ne manquera pas d’éclater à mesure que l’effondrement financier se poursuivra et que les conditions économiques s’aggraveront. Compte tenu de ces développements, les États-Unis pourraient ne plus être en lice, les bases militaires américaines dans le monde deviendront non fonctionnelles, l’UE et l’OTAN se dissoudront, et les Européens et d’autres anciennes nations vassales des États-Unis remplaceront leurs dirigeants fantoches américains par des conservateurs patriotes et rétabliront des relations bilatérales avec la Russie. La Russie savait peut-être ce qu’elle voulait au début de l’opération militaire spéciale, mais ce qu’elle pourrait obtenir à la fin pourrait dépasser les rêves les plus fous de ses dirigeants.

8. L’idée de pourparlers de paix présuppose que les deux parties craignent d’être entraînées dans un conflit plus large et considèrent les pourparlers de paix comme un moyen de l’éviter et de limiter les dégâts. Pourtant, du point de vue de la Russie, l’opération militaire spéciale est autolimitée : Mis à part les actes sporadiques de terrorisme ukrainien, le conflit se limite à la ligne de front de 1000 km qui traverse l’ancienne Ukraine orientale ; les nationalistes ukrainiens sont détruits à un rythme effréné, avec un millier d’hommes par jour et un ratio de pertes très favorable aux Russes, de l’ordre de 10 contre 1 ; Avec sa nouvelle génération d’armes hypersoniques contre lesquelles l’OTAN et les États-Unis n’ont pas de contre-mesures, la Russie domine totalement l’escalade, si bien que les commandants des États-Unis et de l’OTAN vivent dans la peur abjecte d’avoir à affronter directement la Russie.

À ce stade, le plus grand risque pour la Russie est que l’armée ukrainienne abandonne tout simplement, que ses partisans occidentaux s’éclipsent honteusement et qu’il ne reste plus qu’une Uk-ruine que les Russes devront gérer seuls, en assurant le maintien de l’ordre et en nourrissant une population misérable mais hostile. Pour éviter ce scénario, les Russes se livrent à un véritable théâtre de la honte, feignant la faiblesse afin de soutenir le moral des forces ukrainiennes et de les inciter à continuer à se battre et, idéalement, à lancer une contre-offensive, car il sera alors beaucoup plus facile pour les Russes de les décimer. La récente vidéo hystérique d’Evgeny Prigogin devant des soldats morts se plaignant d’un manque de munitions est un excellent exemple de ce genre. Comme il est à la tête de Wagner, une société militaire privée, il peut se comporter honteusement devant les caméras sans entacher l’honneur de l’armée russe, et les propagandistes du Kremlin profitent pleinement de cet arrangement commode.

Mais en fin de compte, la Russie sera très probablement contrainte d’accepter ce qui, tout au long de l’histoire, a constitué la fin par défaut, normale et attendue d’un conflit armé : La capitulation et la reddition inconditionnelle. Il semblerait que le monde soit enfin à court d’imbéciles qui veulent signer des traités de paix avec l’Occident.

Dmitry Orlov

source : Club Orlov via Le Saker Francophone

Ukraine : A Hiroshima, le G7 choisit l’escalade, bientôt le feu nucléaire ?

Source : Riposte Laïque - Par Jacques Guillemain - Le 20/05/2023.

Sur cette photo, il n’y a que des dangereux va-t-en-guerre coupables des centaines de milliers de victimes ukrainiennes et inconscients du risque nucléaire. Leur idole : Zelensky.

L’escalade suicidaire continue avec F-16, Eurofighter et Mirage 2000 au menu du G7.

Le refus de livrer des avions de combat n’aura pas duré bien longtemps. Boris Karpov a raison, toutes ces décisions et cette surenchère dans l’escalade militaire sont programmées depuis longtemps et à ce rythme, le recours au feu nucléaire n’est plus exclu. D’abord tactique, l’emploi des armes stratégiques sera inéluctable si les Occidentaux s’obstinent à vouloir détruire la Russie, tout en clamant qu’ils ne sont pas en guerre contre l’Ours russe.

Aussi longtemps que les fous furieux de l’Otan ne comprendront pas que Moscou mène un combat existentiel et qu’il ne reculera jamais, le risque d’un embrasement planétaire est bien réel. J’étais sceptique, mais il faut se rendre à l’évidence, Biden et ses valets ne réalisent pas qu’ils jouent avec le feu nucléaire.

Et cela dans l’espoir de vaincre la Russie pour la dépecer et voler ses immenses richesses. Car ne nous leurrons pas. Tous les leaders occidentaux se foutent éperdument de l’Ukraine, ce pays mafieux et corrompu qui ne possède aucune richesse, mais qui sert les ambitions belliqueuses de Washington, qui refuse la fin de son leadership.

À Hiroshima, le G7 a étalé son hypocrisie, versant des larmes de crocodile sur les 140 000 victimes vitrifiées le 6 août 1945 par la première bombe atomique de l’histoire, la bombe américaine.

Cette brochette d’hypocrites a visité le musée du Mémorial de la Paix, mais dans le même temps, Biden donnait son feu vert pour la livraison d’avions de combat à Kiev. Les pilotes ukrainiens sont d’ailleurs déjà en formation dans certains pays, dont la France. Car Macron est le pire des va-t-en-guerre, plus hypocrite que jamais.

Il ose tout. À Hiroshima, il a déclaré :

“Avec émotion et compassion, il nous appartient de contribuer au devoir de mémoire des victimes d’Hiroshima et d’agir en faveur de la paix, seul combat qui mérite d’être mené”.

Mais je n’ai jamais entendu une seule voix en France qui parle de paix. Le combat que mène Macron, c’est celui de la guerre totale contre la Russie qui était notre amie et qui ne nous a jamais agressés. C’est un crime.

Et n’oublions pas ce que Zelensky répondait à un journaliste à propos des armes nucléaires :

« Que doit faire l’Otan ? Éliminer la possibilité que la Russie utilise des armes nucléaires. Mais surtout, je lance à nouveau un appel à la communauté internationale, comme avant le 24 février : des frappes préventives, pour qu’ils sachent ce qui leur arrivera s’ils les utilisent. »

Malgré les démentis de Kiev, ces frappes préventives sont bien des frappes nucléaires dans l’esprit de Zelensky, qui a toujours espéré un affrontement direct Otan/Russie pour éviter la défaite inéluctable de l’Ukraine.

En 15 mois, Zelensky a obtenu toutes les armes qu’il demandait, alors qu’en février 2022 il n’était question que de sanctions économiques contre Moscou et d’armes défensives livrées à Kiev.

Mais la haine des Américains pour les Russes en a décidé autrement. Washington n’a jamais accepté la fin de la guerre froide et surtout l’émergence d’une vaste Europe de la paix, s’étendant de l’Atlantique à l’Oural.

Un peuple qui n’a connu qu’une vingtaine d’années de paix depuis son existence, en 1776, ne peut qu’être porteur de lendemains tragiques. Avec Biden, la troisième guerre mondiale n’est plus un fantasme.

Si Poutine ne met pas le holà à cette escalade suicidaire, en s’attaquant aux centres décisionnels ukrainiens pour couper la tête du serpent, le monde risque de rouler tout droit vers l’Apocalypse.

Si Poutine avait décapité l’Ukraine dès le début de l’escalade, en ciblant tous les centres décisionnels et les ministères régaliens à Kiev, cette guerre serait terminée depuis longtemps. Mais je ne suis pas dans le secret de ce qui se décide  à Moscou. Le Kremlin a sans doute ses raisons.

En attendant, si vous voulez en savoir plus sur la formation de pilotes ukrainiens sur F-16 ou sur les missions de combat qu’on peut envisager, visionnez cette vidéo.

Jacques Guillemain

Bakhmut c’est fini : La ville est tombée à 12 heures ce 20 mai 2023

source : Riposte Laïque - Par Jacques Guillemain - Le 20/05/2023.

 

Bakhmut c’est fini. La ville, qui devient Artemovsk, est tombée à 12 heures ce 20 mai 2023.

Je reviens sur cette bataille qu’on a comparée à Verdun, par la violence des combats et le déluge d’artillerie, qui ont fait des ravages dans les rangs des combattants. Avec Marioupol, Bakhmut restera un épisode de guerre urbaine parmi les plus sanglants.

On admet que, dans une offensive classique, l’assaillant doit aligner trois fois plus de combattants que le défenseur. Mais en combat urbain, c’est huit à dix fois plus. Autant dire que l’expression “nettoyer la ville à la fourchette à escargot” n’est pas usurpée.

Les militaires n’aiment pas le combat urbain, avec la présence de civils, avec ses pièges multiples et le manque d’espace interdisant toute manœuvre d’envergure. Rien ne vaut le face à face en rase campagne.

Après des mois de combats acharnés, rue par rue, immeuble par immeuble, maison par maison, les combattants de Wagner sont venus à bout de l’obstination de Zelensky, qui n’a cessé d’envoyer ses soldats à la mort. Chaque jour, ce sont des centaines d’Ukrainiens qui ont été sacrifiés, faisant de Bakhmut le symbole de la résistance ukrainienne, mais aussi le cimetière de l’armée ukrainienne. On comprend que de telles batailles soient longues et coûteuses en vies humaines.

Souvenez-vous de la bataille de Falloudja en Irak. Entre le premier affrontement d’avril 2004 qui vit la victoire des insurgés et le second affrontement de décembre 2004, qui s’acheva par la victoire des Américains, huit mois se sont écoulés. À Bakhmut, la bataille a débuté en août 2022 sans interruption.

https://t.me/boriskarpovblog/10465

“Bakhmut est tombé !” – les militants des Forces armées ukrainiennes sont démoralisés et disent au revoir à leurs proches. Les militants ukrainiens ont commencé à enregistrer des vidéos de panique, ici un des soldats sous le feu du PMC “Wagner” dit que “Bakhmut est tombé”.

“Quelques heures auparavant, Prigozhin a déclaré qu’il ne restait plus que 0,6 kilomètre carré aux forces armées ukrainiennes à la périphérie sud-ouest de la ville et que le PMC Wagner était déjà sur le point de remplir sa tâche de prendre cette citadelle ennemie.”

Je ne connais pas les pertes réelles dans les deux camps. Si on écoute Porochenko, l’ex-Président ukrainien, Bakhmut est presque une victoire ukrainienne puisqu’elle aurait permis de décimer 20 000 soldats russes. On peut même lire dans la presse que les Russes y ont perdu 1 000 soldats par jour ! À ce rythme, toute l’armée de Poutine a été liquidée à Bakhmut. De plus en plus grotesque !

En fait, ce sont les Ukrainiens qui ont été saignés à blanc, envoyant quotidiennement des centaines de combattants se faire hacher par l’artillerie de Wagner. Ce qui est certain, c’est qu’aujourd’hui c’est bien Prigojine qui occupe 100 % de la ville. Nous connaîtrons un jour les vrais chiffres des pertes, toujours trop nombreuses.

Pour l’historien Laurent Schang, citant un haut gradé ukrainien, Wagner aurait perdu 150 combattants par semaine contre 1500 à 3000 tués dans le camp ukrainien. Y a pas photo !

Voici ce qu’a dit Prigojine après la chute du dernier carré ukrainien à 12 heures :

 

https://twitter.com/i/status/1659907167338606593

Bakhmut devient Artemovsk. Prigozine annonce avoir repris la ville.

“Aujourd’hui 12 heures, Bakhmut a été complètement prise”, a déclaré Evguéni Prigozine, drapeau russe à la main. “Jusqu’au 25 mai, les unités Wagner inspecteront la ville et créeront des lignes de défense. Après quoi Artemovsk passera sous contrôle de l’armée.” Et de conclure :

“À l’avenir, Wagner sera de nouveau prêt à répondre si la patrie appelle.”

C’est donc une difficile bataille qui s’achève, libérant la voie vers l’ouest. Saluons le courage des combattants des deux camps. Mais quel sacrifice inutile par la faute d’un pouvoir ukrainien qui refuse d’accepter son inéluctable défaite.

Pour conclure, je donne la parole à Scott Ritter :

« La guerre est perdue » : Comment Wagner a permis de  « casser le dos » de l’armée otano-kiévienne—Scott Ritter

Bakhmout « a complètement épuisé la capacité de l’Ukraine à mener un conflit armé contre la Russie », explique l’ex-officier de renseignement de l’US Marine Corps.

« L’armée ukrainienne est brisée alors que l’armée russe a pu conserver sa propre capacité de combat », a-t-il ajouté, confirmant le rôle majeur de la PMC Wagner dans cette phase de la guerre.

Étroitement intégrée à l’armée russe, la compagnie militaire privée a concentré sur elle les forces ennemies, les attirant dans le « hachoir à viande » de Bakhmout.

« L’Ukraine n’a pas été en mesure de lancer une contre-offensive cohérente cet hiver. Et à cause de Bakhmout, il est peu probable que l’Ukraine soit en mesure de monter une contre-offensive printanière », analyse Ritter.

« Au moment et à l’endroit de leur choix, l’armée russe et ses alliés pourront porter le coup mortel à l’armée ukrainienne. »

Cette bataille, à laquelle on accorde une faible importance stratégique, a plus de valeur qu’on ne l’imagine. C’est le symbole de la résistance ukrainienne qui s’écroule, portant un coup très dur au moral de l’armée ukrainienne, déjà privée de chef, puisque le général Zanulzny est disparu depuis 10 jours des écrans radar, blessé, tué ou emprisonné. Des dizaines de milliers de soldats ukrainiens sont morts à Bakhmut, en pure perte. Il est toujours insupportable de mourir pour la défaite.

Mauvaise journée pour Zelensky !

Jacques Guillemain

Jour 450 – La ruse de Prigojine à Bakhmout

Source : Le Courrier des Stratèges - Par Edouard Husson - Le 18/05/2023.

Il y a une quinzaine de jours, le dirigeant de l’entreprise Wagner, Evgueni Prigojine, a sonné l’alarme, se plaignant de ne pas recevoir assez de munitions et menaçant de se retirer le 10 mai s’il n’obtenait pas gain de cause auprès du Ministère de la Défense. Le plus important est moins le déversement de ricanements qui a suivi sur les réseaux sociaux occidentaux que la décision qui a été prise par l’armée ukrainienne et l’OTAN de mettre le paquet, du coup, sur Bakhmout, au point d’en faire le centre d’une « contre-offensive » – sans que l’on sache si c’était celle annoncée.  Le paradoxe de la stratégie russe : un nombre limité de ruses, qui fonctionnent parce que le pouvoir et l’armée russes sont systématiquement sous-estimés par leurs adversaires. Au moment où nous écrivons, non seulement les mercenaires de Wagner ne se sont pas retirés de Bakhmout ; mais ils n’ont plus qu’une petite parcelle de territoire à prendre. Et les pertes ukrainiennes à Bakhmout et dans les environs, dans la huitaine écoulée, ont été énormes.

Pour écrire cette brève analyse, je m’appuie sur trois longs exposés. L’un se trouve sur le blog d’Aleks (Black Mountain Analysis). L’autre, écrit par Julian MacFarlane, que nous avons cité dans notre dernier bulletin. Le troisième  est de John Helmer, un journaliste américain qui vit à Moscou (mais qui ne fait preuve d’aucune complaisance vis-à-vis du pouvoir russe), et qui est toujours extrêmement bien informé : il avait été le premier, par exemple, à donner un exposé des faits plausible sur le sabotage de Nordstream, plusieurs mois avant Seymour Hersh.

Les trois auteurs qui m’ont aidé à construire la présente synthèse sont des Américains qui pensent de façon originale. D’une manière générale, pour rendre compte du conflit, depuis bientôt 15 mois, j’utilise bien entendu, pour l’établissement des faits, des sources de terrain russes, autant qu’ukrainiennes ; mais je préfère confronter mes lecteurs à des points de vue extérieurs aux deux belligérants. C’est pourquoi je m’appuie volontiers, outre les suscités, sur l’Allemand Bernhardt, publiant en anglais le blog « Moon of Alabama », sur les anciens officiers américains Douglas MacGregor et Scott Ritter ou le spécialistes de géopolitique John Mearsheimer. Citons aussi en Europe, les Français Emmanuel Todd et Xavier Moreau ou le Suisse Jacques Baud. Pour la diplomatie, l’Indien Bhadrakumar ou le Brésilien Pepe Escobar. Enfin, je ne me lasse pas de le dire, la presse asiatique de langue anglaise est une mine d’informations, à la fois accessibles pour des Européens et distanciées par rapport au storytelling occidental qui est, malheureusement, juge et partie.

La ruse de Prigogine

Il y a une quinzaine de jours, Evgueni Prigogine a donné l’impression aux observateurs occidentaux qu’il se rebellait contre Poutine.  Aleks, de Black Mountain Analysis, suggère que non seulement les médias mais aussi les décideurs occidentaux ne travaillent pas assez. Ils se contentent des informations données sur Wikipedia ! L’auteur propose donc de commencer un travail sérieux de renseignement ! Hypothèses de travail :

« Prigojine a fait de la prison avant 1990, puis il a vendu des hot-dogsIl est bien connu que Vladimir Poutine s’est entouré de personnes de confiance. Et il fait confiance à des personnes qu’il connaît depuis des décennies, en particulier des membres de la communauté du renseignement, où il a également ses racines. Pour rafraîchir nos mémoires, Vladimir Poutine a été colonel du KGB.

Prigojine vendait des hot-dogs à Saint-Pétersbourg et s’est soudain enrichi. À la même époque, Vladimir Poutine travaillait à Saint-Pétersbourg ».

Aleks fait ensuite le travail que nos services de renseignement auraient dû faire depuis longtemps:

« Evgueni Prigojine a été recruté d’une manière ou d’une autre par le KGB/FSB, soit pendant sa période d’emprisonnement, soit pendant la période où il vendait des hot-dogs. Il a été recruté pour travailler dans les structures souterraines de Saint-Petersbourg.

Grâce à ses relations et peut-être à la formation qu’il a reçue du KGB/FSB, il a pu passer rapidement du statut de vendeur de hot-dogs à celui de propriétaire d’une chaîne de restaurants et de traiteur.

Vladmir Poutine a été personnellement en contact avec Prigojine pendant cette période à Saint-Pétersbourg (jusqu’en 1996), ou a été informé par certaines agences de ses activités.

Plus tard, lorsque Vladimir Poutine est devenu président de la Russie, Prigojine a été autorisé à s’occuper de la restauration des invités d’État. Cela n’était possible que si Poutine lui accordait une certaine confiance. (…)

Étant donné qu’il s’est vu confier plus tard la direction publique de Wagner, il est tout à fait possible qu’il ait reçu au moins une formation militaire/de renseignement de base dans le passé. Bien entendu, cette formation aurait été secrète et on ne pourrait la lire nulle part. C’est ainsi que cela fonctionne ».

Ensuite, Wagner : l’auteur rappelle que Prigojine n’en est pas le fondateur mais que l’organisation lui a été confiée. Ce qui amène à mieux comprendre quel est son rôle dans l’organisation et dans le système russe. C’est là que l’analyse de MacFarlane prend utilement le relais de celle d’Aleks. Il pousse jusqu’au bout les questions que pose ce dernier :  

« Les Wagnériens jouent le rôle des Canadiens et des Australiens pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale : des troupes d’assaut. Ils subissent des pertes.

Prigojine est loyal envers ses hommes. Et ceux-ci lui sont manifestement fidèles. Ils savent tous que le GRU les considère comme “sacrifiables”.

Prigojine peut être bruyant, très bruyant. « Il y a quelques jours, Prigojine a publié une vidéo délirante dans laquelle il jurait et hurlait avec, en arrière-plan, des dizaines de soldats de Wagner morts. Il a maudit tous les membres du haut commandement militaire russe.(…)

Le ministère de la défense ne demanderait pas à Prigojine de dire du mal de ses généraux ou du ministre de la défense. Cette autorisation doit venir d’ailleurs – probablement du FSB, c’est-à-dire de Poutine, qui a passé deux décennies à essayer de secouer et de moderniser l’armée russe. (…)

En réalité, Prigojine avait besoin de plus de munitions pour tuer le grand nombre d’Ukrainiens qu’il incitait Zelensky à envoyer au broyeur’. Et il y a eu selon toute vraisemblance une coordination avec Vladimir Poutine, même indirecte.

Après la visite de Poutine à Kherson et Lougansk…

Rappelons que Vladimir Poutine s’est rendu, il y a un mois très exactement, à Lougansk et à Kherson. Et là il a fait l’expérience de tous les commandants en chef : il a constaté que tout n’était pas comme on le lui racontait à Moscou. Le président russe n’a pas besoin de Prigojine pour faire passer ses messages à l’armée. En revanche, les responsables russes constataient que l’OTAN et l’armée ukrainienne envisageaient une offensive au sud, à la fois sur Kherson et sur Zaporojie. Même si l’aviation et l’artillerie russe détruisent systématiquement des entrepôts de matériel et des regroupements de troupes, l’inconvénient d’une offensive au sud était d’étirer la ligne de défense russe. Pourquoi ne pas tendre un piège aux Ukrainiens en les attirant vers ce lieu qui les fascine depuis des mois, Bakhmout/Artiomovsk, ville pour laquelle ils ont sacrifié des dizaines de milliers de soldats ?  

Quoi de mieux, donc, que de demander, directement ou indirectement, au responsable civil de Wagner de faire passer un message critique à l’armée – plausible dans le contexte de la récente inspection du front par le commandant en chef ? En réalité, l’objectif était moins de conforter Poutine que de dramatiser la situation devant les Ukrainiens, pour les induire en erreur et les attirer !

« Les Russes font du bon théâtre. L’une des principales fonctions du KGB a toujours été ce que l’on appelle maskirovka en russe, ce qui signifie “tromperie”, ou plus exactement “détournement”, illusion, au service de la ruse ! »

…détourner une partie des troupes de la « contre-offensive » ukrainienne vers Bakhmout

Et cela a marché. Comme l’indique John Helmer : Prigojine se plaint du manque de munitions et du fait que les troupes russes ne protègent pas ses flancs et, le lendemain, ses forces continuent pourtant d’avancer comme si elles ne couraient aucun danger. Et, à partir du 7 mai, les Ukrainiens ont sauté à pieds joints dans le piège tendu. Les troupes russes au nord et au sud de Bakhmout se sont adonnées à la vieille ruse des armées tsariste ou soviétique : une retraite apparente pour laisser l’ennemi s’avancer encore plus et le mettre à portée de l’artillerie.

Le point culminant, c’est le 12 mai :   :« 1 725 Ukrainiens ont été tués sur le front du Donbass. Il s’agit du pire taux de pertes militaires [pour une seule journée] depuis [le début de la guerre] »

Helmer continue : « Selon le Financial Times, cette tuerie n’a pas eu lieu. (…) : “La contre-offensive ukrainienne prend forme avec les premiers gains autour de Bakhmout » titrait le journal le lendemain.  Le Washington Post annonce la même chose : “Comment les forces ukrainiennes ont empêché la Russie de remporter la victoire à Bakhmout avant le jour de la victoire”.  Le New York Times a répété :  “Les avancées de l’Ukraine près de Bakhmout exposent les failles des forces russes”.  Selon cette propagande, ces succès se sont déroulés sans effusion de sang du côté ukrainien.

Un vétéran des forces de l’OTAN observe [pourtant] : “Un régiment [ukrainien] entier a été détruit : Il s’agit d’un commerce cynique de chair humaine [de la part de nos gouvernants] » ».

En réalité, pense Helmer, il y avait bien un projet de « contre-offensive » ; mais il a été apparemment neutralisé par la ruse de Prigojine.

Selon moi, il ne fait plus aucun doute que l’armée ukrainienne a été détournée de son objectif initial (sans doute Zaporojie) par la mise en scène de Poutine et Prigojine : elle consistait à d’abord attirer l’attention, par la visite de Poutine au front, sur le sud et le nord d’une possible ligne de combat : Kherson et Lougansk ; là les Russes semblaient prendre très au sérieux une possible attaque. Il restait donc une ligne de combat plus restreinte, allant de Zaporojie à Bakhmout, en passant par Donetsk. C’est alors que Prigojine est intervenu : il a fait croire aux Ukrainiens que Bakhmout était vulnérable, pour les attirer et les tuer ou les faire prisonniers. Du coup, au lieu de se concentrer sur Zaporoijie, l’offensive ukrainienne s’est dispersée.

« En fait, ce qui s’est passé sur le champ de bataille, ce sont des dizaines de mouvements de troupes ukrainiennes dans différentes directions sur un front de plus de quatre-vingt-dix kilomètres. Selon le vétéran de l’OTAN, “il s’agit davantage d’une offensive de propagande que d’une véritable offensive. Ils ont rassemblé suffisamment de matériel, de munitions et d’effectifs pour faire un coup tactique à peine audible. C’est un coup de poing sans rien derrière. Ces types sont déjà morts. Ce n’est même pas un vœu pieux. C’est du commerce cynique de la chair humaine”. (…)

Les grands médias américains ne l’expliquent pas, car ils ne reconnaissent pas les pertes ukrainiennes, et encore moins ne les rapportent. Les journalistes des médias alternatifs, comme le groupe américain Simplicius, reconnaissent les lourdes pertes, passant au peigne fin les sources ukrainiennes pour vérifier les chiffres officiels russes ».

Depuis Koutouzov, la ruse fondamentale de l’armée russe au combat est toujours la même.

C’est sans doute parce qu’à l’escrime je suis épéiste, que je comprends particulièrement bien la ruse fondamentale des armées russes depuis deux siècles. Au fleuret, on ne touche que le plastron la prime est donnée à l’offensive (en cas de touche simultanée, c’est l’attaquant qui empoche le point) A l’épée, on peut toucher tout le corps, indifféremment en défendant ou en attaquant. L’une des tactiques favorites consiste à reculer, pour inciter l’adversaire à se découvrir et le toucher lors d’une contre-attaque, surtout quand on a su esquiver son attaque et qu’il n’a pas eu assez de temps pour se remettre en garde. (Individuellement, les Russes ont toujours préféré, la troisième arme des escrimeurs, le sabre, où ils excellent; mais le collectif militaire russe a toujours eu une mentalité d’épéiste)

En 1812, Koutouzov s’est dérobé longtemps à la poussée de la Grande Armée, avant de contre-attaquer lorsque cette dernière était arrivée trop loin de ses bases et confrontée à l’incendie de Moscou.  Récemment, Big Serge décrivait les mois fascinants qui précèdent la bataille de Stalingrad, à l’été 1942 : sur le papier, la double offensive allemande, pour prendre en tenailles l’Armée Rouge sur la ligne du Don avant de pousser vers le Caucase, était parfaite : mais pour réussir, elle demandait que l’Armée Rouge se laissât bien sagement encercler. Or, les troupes soviétiques se dérobèrent, obligeant les Allemands à court de carburant à les poursuivre dans différentes directions. Progressivement, la bataille se concentra sur Stalingrad, sans que les deux adversaires ne l’aient choisie à l’avance ; simplement, parce que les Soviétiques sentaient la possibilité de contre-attaquer contre un ennemi devenu vulnérable à force de poursuivre un adversaire qui se dérobait.

Même quand elles ne sont pas sous pression, les armées russes recherchent la position la plus favorable pour contre-attaquer. C’est un art de la guerre russe devenu quasi-instinctif – bien évidemment lié à l’immensité du territoire ; mais aussi à la capacité russe à faire du temps un allié.

On pourrait penser que la bonne vieille stratégie à la Koutouzov est éventée. Mais Français, Allemands, Américains aujourd’hui (comme coordinateurs de la guerre ukrainienne) souffrent tous du même syndrome : la sous-estimation de la Russie. Voilà comment Prigojine, en faisant croire à une incapacité soudaine de Wagner et à des problèmes de logistique dus au commandement de l’armée, a réussi à attirer l’armée ukrainienne dans un piège.

Faut-il continuer à armer l’Ukraine ?

Source : Stratpol - Le 18/05/2023.

Dans un débat contradictoire (format de discussion qu’on ne trouve plus dans les medias mainstream), le philosophe et sociologue français Pierre Lévy, estime que les analystes occidentaux se trompent sur la cause et le déclenchement de la guerre en Ukraine:

“Les pays Occidentaux sont indirectement impliqués dans la guerre en Ukraine, je ne partage pas l’analyse initiale qui a circulé en Occident selon laquelle la guerre a été déclenchée par le président de la Russie. En fait, les Russes ont commencé la guerre pour une raison. Depuis 2014, ils sont extrêmement inquiets pour l’avenir de leur pays, que l’Occident méprise. Il faut donc relativiser, ce n’est pas seulement une guerre qui a commencé en février 2022.”

En outre, le philosophe donne des données statistiques sur l’aide financière et militaire que l’Occident fournit à l’Ukraine. Selon lui, de telles actions ne font que prolonger les hostilités :

“Je cite des données tirées de l’Institut de Kiel en Allemagne. Le montant total de l’aide des États-Unis pour l’année est de 71 milliards de dollars, des pays de l’UE – 62 milliards de dollars, des autres pays – 23 milliards de dollars, ce qui comprend tous les types d’aide : militaire, financière, humanitaire, etc. À mon avis, nous ne faisons qu’ajouter de l’huile sur le feu et prolonger les hostilités dans le temps et risquer de les faire durer éternellement”.

Le sociologue a également exprimé sa crainte qu’un soutien supplémentaire à Kiev ne conduise à une expansion géographique du conflit. Il suggère également aux Français de rester en dehors du conflit :

«Nous, les Français, ne devrions pas être impliqués dans la guerre. Nous ne devons pas être impliqués dans un conflit qui ne nous concerne pas. Et quand vous dites que nous ne nous battons pas, en fait nous participons aux hostilités. Le leadership français et les dirigeants européens se mettent en position de belligérant. Après tout, nous fournissons une assistance militaire”.

Une thèse importante est la présence de problèmes socio-économiques profonds en France. Selon Pierre Lévy, le soutien à l’Ukraine sur fond de réforme des retraites semble peu convaincant :

“La réforme des retraites visait à économiser des dizaines de milliards d’euros. On nous dit tous que c’est nécessaire, qu’on est dans une position difficile, qu’il faut suivre les dépenses, etc. Mais le gouvernement continue de fournir des armes, dévastant le budget”.

Selon le philosophe français, l’Occident assume en vain le rôle de « gendarme du monde », car personne ne lui a donné un tel droit. Il estime également que l’Europe dépensera de plus en plus d’argent en dépenses militaires dans les années à venir :

“Nous revenons en fait à l’économie de guerre. Et je ne l’ai pas inventé, parce que le président Macron parlait d’économie de guerre. Après tout, le 24 mars, des décisions ont été prises non seulement sur de nouvelles fournitures militaires, mais également sur une aide financière. Mais envoyer un million d’obus n’est pas si facile. C’est pourquoi le commissaire Thierry Breton a entamé une tournée dans 11 pays européens pour accélérer la production militaire. Ainsi, nous nous rapprochons du modèle de l’économie de guerre”.

Résumant ses réflexions sur les causes de la guerre, Pierre Lévy note que les actions de la Russie ont leur propre raison et suggère d’imaginer si les États-Unis se trouvaient dans une situation similaire:

“Imaginons un instant l’exemple assez courant que le Mexique ou le Canada deviennent de proches alliés de la Russie et déploient tous types d’armes, y compris des armes nucléaires, sur leur territoire. Croyez-vous vraiment que les États-Unis respecteront le droit international dans cette situation ? Les choses ont déjà atteint une crise profonde. Mais nous pouvons nous assurer que la Russie n’est pas menacée. Après tout, l’Ukraine n’est pas un pays tombé du ciel. L’Ukraine était une république au sein de l’URSS, essentiellement russophone, avec laquelle la Russie entretient des liens historiques, culturels, linguistiques et familiaux depuis des siècles. Maintenant, l’idée d’organiser une enquête en Ukraine n’a pas de sens. Mais il y a quelques années, nous savions que la population ukrainienne n’était pas massivement favorable à l’adhésion à l’OTAN”.

Former des pilotes ukrainiens ?

Une insulte à nos héros de Normandie-Niemen

Source : Riposte Laïque - Le 16/05/2023.

YAK 3 codé "6" piloté par Marcel Albert.

 

...par Jacques Guillemain - Ex-officier de l'armée de l'Air, pilote de ligne retraité.

 

 

 

Emmanuel Macron est le déshonneur de la France et fait honte aux ailes françaises.

Nous allons former des pilotes ukrainiens sur Mirage 2000 ?

C’est  cela le plan ?

Sa haine des Russes est révoltante et son hypocrisie, en clamant que la France  n’est pas en guerre contre la Russie, est abjecte. Ce sont bien des armes françaises qui tuent des soldats russes et font de notre pays un cobelligérant à part entière.

Quand on veut détruire l’économie russe on est bien un ennemi de la Russie.

Et quand on forme des pilotes ukrainiens, c’est bien pour qu’ils aillent semer la mort en Russie. Emmanuel Macron, président immature, n’a plus toute sa tête.

Il a oublié que l’escadron Normandie-Niémen  a combattu les nazis aux côtés des pilotes russes.

Il a oublié que ce groupe prestigieux, voulu par le général de Gaulle, a été la seule unité occidentale à combattre au sein de l’Armée rouge contre les Allemands.

Il ignore sans doute que 42 pilotes français sont tombés dans le ciel russe aux commandes des chasseurs Yak.

Il ignore que chaque année le peuple russe honore les héros français venus mourir aux côtés des pilotes russes.

J’ai donc repris un article à la mémoire de nos héros aviateurs, qui ont écrit une belle page d’Histoire en Russie, contre l’Allemagne nazie.

En clamant sans arrêt que la Russie doit être vaincue, tout en prétendant que la France n’est pas en guerre, Macron affiche une nouvelle fois son machiavélisme diabolique. Par haine de Poutine, il mène la France à la catastrophe et nous déshonore. Comment l’opposition et comment tant de nos militaires peuvent-ils cautionner cette folie ? Les Russes ne sont pas les ennemis de la France.

Nos élites ont-elles oublié que 26 millions de Russes se sont sacrifiés pour vaincre le nazisme ? C’est plus de la moitié de la population française de l’époque. 

Rappel :

Quand nos pilotes de chasse combattaient héroïquement aux côtés des pilotes russes

Ils furent 96 pilotes à combattre en Russie, 42 y laissèrent la vie. Depuis, chaque année, le peuple russe honore leurs tombes, alors que la France les a oubliés.

Si Macron n’était pas un gamin ignare, fâché avec une histoire de France qu’il déteste, jamais il n’aurait engagé notre pays aux côtés de l’Otan pour combattre la Russie par Ukraine interposée.

Voir Macron et Scholz unis contre le peuple russe me révolte au plus haut point.

Dans un article du 22 avril 2022, dénonçant l’ignoble russophobie des Occidentaux depuis 1990, et notamment celle de la France qui a oublié les liens qui nous unissent à la Russie, je rappelais les exploits du groupe de chasse NormandieNiémen, qui fit la guerre aux côtés des aviateurs russes contre l’Allemagne nazie. Un engagement que nos amis russes n’ont jamais oublié et dont le peuple nous reste éternellement reconnaissant.

https://ripostelaique.com/macron-et-le-maire-ont-donc-decide-daffamer-nos-amis-russes.html

Car contrairement à nos “alliés” occidentaux, toujours prêts à nous trahir pour une poignée de dollars, comme on vient encore de le voir avec le contrat des sous-marins australiens, les Russes sont fidèles en amitié, du sommet de l’État jusqu’à l’homme de la rue. En se co