Aux armes, citoyens !

par François Falcon - le 18/06/2016.



 

De « La Marseillaise », notre hymne national, nous ignorons presque toutes les paroles ; des paroles qui, pourtant, semblent écrites pour aujourd’hui. Oublions Louis XVI, les Autrichiens, les crimes révolutionnaires et l’échec de la République pour mieux songer à ce qui se déroule sous nos yeux depuis 40 ans ou depuis quelques jours.

 

Ces féroces soldats qui viennent jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes, ces cohortes étrangères qui feraient la loi dans nos foyers, ces phalanges mercenaires, ça vous évoque quelque chose ? Des faits divers anciens ou récents ? Et lorsque notre chant patriotique dénonce les commanditaires extérieurs ou intérieurs de ces crimes, l’opprobre de tous les partis ; cette horde d’esclaves, de traîtres, de rois conjurés, ces tyrans, ces perfides, ces despotes, ces tigres qui, sans pitié, déchirent le sein de leur mère, il y a des noms et des visages de personnalités politiques qui vous viennent à l’esprit ? Des puissances étrangères ou des organisations auxquelles vous songez ?

 

Eh bien, ces vils despotes auxquels vous pensez, « La Marseillaise » en dénonce aussi les projets dès le deuxième couplet : pour qui ces ignobles entraves, ces fers dès longtemps préparés ? Français pour nous […] C’est nous qu’on ose méditer de rendre à l’antique esclavage ! Lorsque Rouget de Lisle décrit ses compatriotes, les mains enchaînées et le front sous le joug, vous la sentez dans votre chair, la blessure de ces fers ? Vous le sentez, le poids chaque jour grandissant de ce joug ? Contre quelle batterie de lois destructrices ou liberticides pestez-vous ? Contre quel traité international ratifié sans votre consentement ?

 

S’il ne s’agissait que de dresser ce triste constat, notre hymne ne nous serait pas d’un grand secours. Mais le « Chant de guerre pour l’armée du Rhin » fut avant tout pensé comme un appel au combat, une invitation au réarmement moral et physique. À l’adresse des tyrans et des traîtres d’aujourd’hui, elle clame cet avertissement : tremblez, tremblez, vos projets parricides vont enfin recevoir leur prix ! Tout est soldat pour vous combattre. Et pour que la lutte soit efficace, notre hymne invite même à l’intelligence dans le combat : Français, en guerriers magnanimes, portez ou retenez vos coups ! Des bras vengeurs et du sang dans les sillons, certes, mais aussi la sagesse d’épargner ces tristes victimes manipulées, nos ennemis.

 

 

Mieux encore : notre hymne national annonce, tel un chant prophétique, l’issue du combat. Faut-il donc que nous soyons bien le plus spirituel de tous les peuples pour qu’au moment même de l’instauration de l’athéisme d’État et du chaos institutionnalisé, nous ayons produit un chant à la gloire de l’âme française et de sa résurrection, un poème dédié à l’amour sacré de la patrie, une ode à la liberté chérie, un chant qui, à chaque fois que tout nous semble perdu, nous annonce que le jour de gloire est arrivé, que sous nos drapeaux, la victoire accourt avec ses mâles accents, que nos ennemis expirants verront notre triomphe et notre gloire !

 

Alors, oui, le temps est venu : aux armes, citoyens !


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