Encore un pianiste dans un bordel

...par Stratediplo - Le 03/07/2021.

 

 

 De formation militaire, financière et diplomatique, s'appuie sur une trentaine d'années d'investigations en sciences sociales et relations internationales.

L'inoculocratie exulte.

 

Le 30 juin elle s'est enfin résolue à avouer qu'elle s'interrogeait sur l'acceptabilité publique d'une officialisation de son projet de rendre obligatoire la mithridatisation expérimentale générale, au cas où le volontariat ne serait pas universel. Et voilà que, à point nommé, l'exact lendemain 1er juillet un sondage révèle que la majorité des Français n'attend que ça ! 72% souhaitent qu'on impose la mithridatisation aux professions de santé, et 58% qu'on l'impose à toute la population. Voilà une majorité incontestable, qui non seulement marginalise démocratiquement la minorité, mais entend même lui imposer ses choix jusque dans ses chairs, ou les faire imposer par le gouvernement.

 

Alors que les derniers sondages connus étaient plutôt défavorables à l'inoculation forcée, ce renversement total d'opinion avait de quoi faire la une de toute la presse dès vendredi 2 au matin, voire jeudi soir pour les journaux du soir. Car ledit sondage, commandé paraît-il par Le Figaro et France Info, avait été très professionnellement et très largement diffusé dans toute la presse jeudi après-midi, avec consigne de garder l'information sous embargo jusqu'à 18h00.

 

La petite histoire ne dit pas quand Le Figaro et France Info (subventionnés par l'Etat) ont eu l'idée de commander ce sondage sur la réceptibilité des intentions gouvernementales annoncées par la lettre du premier ministre Jean Castex aux parlementaires un peu plus tôt dans la journée du 1er.

 

En tout cas l'institut Odoxa mandaté par ces deux médias a été particulièrement performant. En l'espace de quelques heures, le 30 juin et (assure-t-il) le 1er juillet, il a sondé par internet un "échantillon représentatif" de 1005 Français aux opinions bien arrêtées, selon sa doctrine de préférer interroger un millier de personnes aux idées fermes (sur le sujet du jour) plutôt que cinq milliers d'indécis, une méthodologie qui a fait couler de l'encre dans la profession statistico-sociologique (https://www.ojim.fr/agence-odoxa-sondage-ou-influence/). N'écoutant que leur mission et en dépit de leur courte nuit de mercredi 30, les 3 à 5 salariés de cette micro-entreprise fondée il y a six ans sautèrent leur repas de jeudi midi pour traiter, interpréter, synthétiser puis mettre en présentation les résultats de leur enquête précipitée, leur professionnalisme zélé et rigoureux leur permettant d'adresser à la presse, jeudi après-midi sauf erreur, un travail impeccable à faire pâlir d'envie un doctorant ayant passé plusieurs mois à mettre en forme les résultats de ses longues recherches.

 

Le fondateur d'Odoxa en personne, Gaël Sliman, sauta son café pour rédiger une synthèse à ce sondage du matin et de la veille, aidé il est vrai par l'enthousiasme très partisan qu'il y exprime à travers un vocabulaire franchement subjectif : "bonne nouvelle", "victoire", "malheureusement", "égoïstement", "s'inquiéter", "obstinément", sans oublier son questionnement final sur "comment changer les choses et inciter les réfractaires". Le libellé des questions du sondage était d'ailleurs textuellement biaisé et inducteur lui aussi, adoptant le qualificatif gouvernemental abusif de "vaccin" pour des prophylactiques géniques ne contenant ni microbe ni toxine microbienne, désignant par l'expression "se faire vacciner" la participation aux essais thérapeutiques de phase 3 à grande échelle, et enfin définissant la notion de tests pour convenance personnelle par la périphrase inexacte "lorsqu'on ne présente pas de symptômes".

 

Odoxa trouva opportun de joindre à son sondage-éclair les résultats d'une étude de "résonance sur les réseaux sociaux" menée opportunément par Backbone Consulting entre le 25 juin et le 1er juillet et portant sur 1,2 millions de messages, passés à l'analyse sémantique de contenu. Peu explicite quant au choix des "réseaux sociaux" (et desquels) comme indicateur de température d'opinion, ce document illustratif se termine par la présentation, comme échantillons, d'une poignée de messages affichant un argument statistique en faveur de l'inoculation ou un argument émotionnel contre l'inoculation, comme si l'analyse sémantique de contenu n'avait pas trouvé d'arguments biochimiques, virologiques ou légaux dans ces 1,2 millions de "messages". Il est vrai que l'objet social de l'entreprise unipersonnelle Backbone Consulting, fondée il y a six mois par Véronique Reille Soult, tourne essentiellement autour de ce qu'elle appelle la stratégie d'influence.

 

Le génial introducteur de la réclame politique en France, qui préférait (il y a quarante ans déjà) faire croire à sa mère qu'il était pianiste dans un bordel, ferait figure aujourd'hui d'enfant de chœur.

 

Source : www.stratediplo.blogspot.com

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