Depuis l’affaire du Covid, l’OMS puis l’OTAN ont publié plusieurs rapports autour de ce qu’ils appellent là-haut les « fake news » et l’OTAN se targue de mener des
opérations de propagande contre la population civile européenne pour qu’elle adhère à son agenda. Un retour aux grandes années du stay-behind, mais cette fois de manière
affichée.
L’OTAN est connue pour être une structure militaire, chargée de la protection des pays ayant signé le Traité de l’Atlantique nord.
On a vu avec les réseaux stay-behind qu’elle s’est aussi mêlée de politique et de propagande, mais c’était encore discret. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas
: l’OTAN dispose d’un « Centre
d’excellence de la communication stratégique » (STRATCOM) qui forme les journalistes et leur fournit des outils pour exercer cette nouvelle et étrange forme de « journalisme »
qu’est le « fact checking ».
On voyait bien dans les derniers exercices « pandémiques » que les préoccupations étaient de plus en plus focalisées sur le contrôle de l’information pour
faire accepter les mesures liberticides variées et permettre la « vaccination ».
Elle a mis en place dès avril 2020 une structure dédiée à l’étude de ce
qu’ils appellent « l’infodémie », c’est-à-dire les informations qui ne correspondent pas à la doxa pandémique : l’initiative d’intervention de l’ONU pour la communication chargé de
produire et disséminer les éléments de langage officiels sur le Covid.
Elle a aussi lancé dès avril 2020 l’Information
Network for Epidemics (EPI-WIN) qui réunit des équipes techniques et des médias sociaux travaillant en étroite collaboration pour suivre et répondre à la désinformation, aux
mythes et aux rumeurs et fournir des informations et des preuves sur mesure pour l’action.
Des preuves ? J’ai dû les rater, n’ayant vu passer que des affirmations aussi péremptoires qu’infondées.
En mai 2020 elle
fait passer la résolution WHA73.1 qui affirme que le contrôle des infos non conformes est un point essentiel dans la lutte « contre le Covid », impose aux États de produire des
contenus conformes et prendre des mesures contre les infos non conformes.
Des budgets de plusieurs millions de dollars ont été débloqués, des chercheurs ont été recrutés, des formations sont organisées et on a mis en application
des techniques de manipulation de l’opinion publique pour que le programme « pandémie – mesures liberticides – faux traitements et faux « vaccins » – censure » soit mis en œuvre
sans que les voix critiques ne perturbent les masses.
Le problème pointé est le problème de l’ampleur de l’information qui détourne l’opinion du narratif officiel. En réalité, si toutes les infos disponibles
allaient dans le sens de ce narratif, il n’y aurait pas le problème : ce qui pose problème en réalité est que des informations contradictoires
circulent et sont considérées comme crédibles par une partie grandissante de l’opinion publique.
Dès les premières semaines du Covid, cette histoire d’« infodémie » a été une préoccupation centrale. Des études
et rapports ont été réalisée pour montrer à quel point les « fausses informations » ou « fake news » se sont multipliées, réduisant l’impact de la parole officielle.
Très vite, une nouvelle discipline « scientifique » est née : l’« infodémiologie ». Ils ont réussi à museler et inonder les réseaux sociaux de leur com
insipide, la prochaine cible sera celle des messageries privées. Car bien que les infos n’y soient pas
publiques et qu’on tombe dessus parce qu’on le demande, cela pose problème au ministère de la Vérité (l’OMS).
Ces cogitations ont débouché sur un processus de réponse immédiate et à grande échelle à toute parole critique sur le Covid et sa gestion, et à la censure
massive de manière
à ce que la plupart des citoyens n’aient accès qu’à la propagande, délirante mais officielle.
Des messages de « solidarité », d’« effort collectif » ont été propagés pour empêcher les gens de dénoncer les différentes mesures (« confinements », «
masques », injections expérimentales, par exemple).
Il faut reconnaître qu’utiliser des arguments « sanitaires » pour mettre en œuvre cette science de la manipulation des masses a été assez efficace : c’est
pour le bien de tous qu’on va nier toute parole contradictoire. Qui voudrait assassiner son voisin en diffusant des fake news, comme l’origine non naturelle du virus, l’efficacité de
traitements existants comme l’Ivermectine, l’inefficacité des nouvelles mixtures type Remdesivir et « vaccins » expérimentaux à ARN, injections de Rivotril dans les EHPAD, contenu obscur
des mixtures, etc. ?
Bref, l’OMS a mis le paquet sur les moyens de la propagande. Elle a lancé des appels à projets de recherche, des formations, des séminaires, pour constituer
un corpus « scientifique » et donner une consistance à cette nouvelle discipline. En fait pas nouvelle puisque les armées utilisent la propagande depuis toujours, mais pour la première fois la
manipulation de l’opinion publique devient un enjeu de société qui concerne la société civile.
En septembre
2020 par exemple, l’OMS a lancé un appel à candidatures pour une formation complète pour la promotion de la demande de vaccins afin de maintenir et de rétablir la vaccination de
routine et de promouvoir la vaccination contre le COVID-19.
Rappelons que les premiers « vaccins » anti covid ne sont arrivés sur le marché qu’un an plus tard : l’OMS ne pouvait donc pas savoir
qu’ils étaient efficaces et inoffensifs, ce qui d’ailleurs n’est pas le cas. C’est ce qui s’appelle mettre la charrue avant les bœufs et ça pose la question des vrais objectifs de cette
affaire de Covid.
On s’étonne tout de même de cette totale absence d’autocritique, au vu de l’ampleur des moyens mis en œuvre pour censurer ou décrédibiliser toute
contradiction et on peut intégrer cela à la dérive totalitaire en cours dans les institutions internationales et nationales.
La Communication stratégique : modeler l’opinion publique
Plus inquiétant, l’OTAN se met aussi à cette lutte contre « l’infodémie », via son « centre d’excellence de la des communications stratégiques »,
opérationnel depuis janvier 2014 inauguré en présence de John McCain1.
Car, comme nous l’explique le site de STRATCOM :
« Aujourd’hui, l’OTAN agit dans trois dimensions pour ses opérations : les aspects physiques, cyber et cognitifs ».
C’est dans ce cadre que le centre d’excellence de la propagande atlantiste, pardon de la « communication stratégique » a
organisé un séminaire en avril, intitulé « Renforcez votre crédibilité et votre lisibilité avec des outils et astuces pour la vérification des faits et l’authenticité ».
Et on ne se cache pas : l’objectif est bien de faire en sorte que les médias jouent bien leur rôle de gardes-chiourmes de la pensée, voire même d’effaceurs
de la pensée puisque l’objectif est que les gens suivent le narratif qu’on va leur imposer sans qu’ils sachent pourquoi évidemment :
« L’atelier se concentrera sur les domaines cyber et cognitifs, en se concentrant particulièrement sur le rôle que les médias peuvent et
doivent jouer en tant que gardien qui encadre les conversations et interprète les récits ».
L’objectif du séminaire était de leur apprendre ce qu’était une information à diffuser ou à ne pas diffuser et de montrer les bonnes sources
d’information.
Ce rendez-vous organisé dans un hôtel Spa à Riga devait être très intéressant. Évidemment, il était focalisé sur la Russie car selon la présentation
:
« C’est sans doute le premier conflit qui engage ouvertement la dimension cognitive de la guerre. Grâce à l’utilisation intensive de données et
d’outils médiatiques modernes, les acteurs cherchent à façonner l’environnement de l’information et à façonner les discours, les opinions et les comportements dans le monde
entier ».
Et il est bien question de diffuser des « narratifs », des « récits », comme
l’explique un rapport de 2019 qui posait la terminologie en la matière2.
L’objectif est d’impacter « les perceptions, les attitudes et les croyances » du public. On veut modeler l’esprit de la population, pour qu’elle se comporte comme attendu. Est-ce cela la
démocratie ?
Une question cruciale est : quels
moyens techniques ont-ils à disposition pour influencer la pensée des citoyens ? Car si les moyens existent, n’en doutons pas : ils sont utilisés.
L’OTAN a établi
la doctrine des « effets conjoints » pour désigner l’action conjointe des actions létales et non létales à toutes les étapes des conflits et de la gestion de crise (l’OTAN étant
en permanence en « état de crise » puisque c’est sa raison d’être, quitte à les créer comme on l’a vu dans le cadre du stay-behind).
Les activités « non-létales » seraient la propagande et autres « opérations psychologiques ». Un article du magazine The Three Swords paru en 2020 donne
cette définition :
« Les effets psychologiques des activités non létales sont généralement censés changer un certain comportement
indésirable ou influencer le prise de décision de l’adversaire ; l’effet de premier ordre est donc cognitif. Après l’effet cognitif vient le changement d’intention, ou amener l’adversaire
à changer son comportement, qui est l’effet de second ordre. Enfin, et si ce dernier est atteint, l’effet de troisième ordre est le changement observable et réel du comportement de
l’adversaire. C’est cet aspect cognitif qui rend difficile et chronophage de déterminer efficacement les impacts non létaux ».
C’était tellement plus facile quand, pour s’informer, le clampin moyen n’avait que les médias de masse, avec une information lissée. Mais avec Internet et
les réseaux sociaux, l’information est diffusée rapidement et à grande échelle, et chacun peut aujourd’hui avoir accès à des informations sensibles, du genre de celles qui amènent
l’opinion à s’interroger sur le système dans lequel elle vit et ses mécanismes. Ce qui, immanquablement, amène à
critiquer l’ordre établi que défend l’OTAN depuis sa création en 1949.
Objectif : contrôle de
l’information sur les réseaux sociaux
Cette année, STRATCOM a aussi publié deux rapports sur la guerre de l’information et la manipulation de l’opinion publique. Le premier est intitulé « Social
Media Manipulation 2021/2022 : Assessing the Ability of Social Media Companies to Combat Platform Manipulation » (Manipulation des médias sociaux 2021/2022 : évaluation de la capacité des
entreprises de médias sociaux à lutter contre la manipulation des plateformes).
C’est une analyse de la « capacité des entreprises de plateformes à protéger leurs plateformes contre la manipulation ». Qu’est-ce que l’OTAN appelle «
manipulation » ?
Eh bien, des agents de l’OTAN se sont amusés à envoyer des messages sponsorisés sur différentes plateformes comme VK, TikTok, Instagram, Facebook… en
utilisant des manipulations – que les Russes utiliseraient – pour pousser l’audience. L’OTAN a montré qu’il est possible d’acheter de « faux engagements » (commentaires, like etc.) qui
font mousser les publications.
Bref, l’OTAN faisait des
recommandations qui bien-sûr n’allaient pas contrôler que les Russes.
L’OTAN veut pouvoir superviser les actions mises en place et contrôler les résultats de la lutte contre les opérations de communication de
l’étranger, mais il
y a fort à parier que d’ici peu ce sont tous les messages contradictoires qui seront visés.
Mais quand c’est l’OTAN qui utilise ces outils, pas de problème : en effet dans sa présentation de la « communication stratégique », STRATCOM précise que
:
« L’OTAN doit utiliser divers canaux, y compris les médias traditionnels, les médias sur Internet et l’engagement du public, pour sensibiliser,
comprendre et soutenir ses décisions et ses opérations ».
Le deuxième rapport « Disinformation
in Democracies : Improving Societal Resilience to Disinformation » (La désinformation dans les démocraties
: améliorer la résilience de la société à la désinformation), reprend le
concept d’« infodémie » contre laquelle il faut bien-sûr lutter.
Plusieurs « solutions innovantes » (déployées à l’étranger de manière expérimentale ou en grandeur nature) sont présentées dans le
rapport, comme
adapter les messages aux populations ciblées, en appeler à la « morale » pour que les parents fassent injecter leurs enfants, faire de la « pédagogie »
auprès du public et des médias sur les « théories complot » pour que le brave citoyen n’ose pas s’interroger dès que l’anathème de « théorie du complot » est jeté sur une information qui
ne correspond pas au narratif…
On notera que les personnes dotées d’assez d’esprit critique pour avoir rapidement vu l’arnaque du Covid puis des mixtures expérimentales à ARN messagers
que certains appellent « vaccins » ont été étudiées de près, notamment par l’Agence des affaires civiles suédoise qui note le caractère hétérogène de ce « groupe » et note :
« La croyance en une théorie du complot conduit aussi souvent à croire en une autre. Une fois qu’un récit s’est établi sur lequel on ne peut pas
compter sur les autorités et les politiciens, [il] ouvre la porte à la notion d’un « État profond » qui induit intentionnellement en erreur ».
On aimerait enfin avoir un débat
argumentatif sur ce sujet de l’État profond.
En tout cas il faut absolument impliquer les médias dans la lutte, même préventive, contre les « théories du complot ». Qui en fait sont toute parole
contraire ou divergente de la parole officielle.
Pour eux le risque est grand car ce qu’ils appellent « désinformation » risque d’augmenter « les divisions » à l’intérieur de la société. Il faut donc
redonner confiance dans les institutions, non pas en la méritant mais en organisant moult actions de communication et en impliquant les citoyens dans le processus.
Le gouvernement finlandais organise depuis le printemps 2020 une grande campagne de « résilience psychologique » via 70 organisations civiles, pour rendre
confiance dans le gouvernement et sa propagande et dans les autres citoyens.
D’autres on fait des jeux des fake news, des actions participatives pour guider le public dans la sélection des bonnes informations…
Le Medialab de l’AFP est également cité en exemple de bonnes pratiques de fact-checking (une extension qui dit si un site est bon ou pas en termes d’info,
selon d’obscurs critères ou pour repérer si une photo a déjà été diffusée par exemple).
Un dernier rapport publié en 2021 est intéressant, il s’appelle « Inoculation theory and misinformation » (Théorie de l’inoculation et de la
désinformation), encore centré sur la question des informations qui ne correspondent pas au narratif officiel, et tente le périlleux exercice de définir ce qu’est une fake news.
Personnellement, après une analyse des discours sur le sujet et d’après mes propres connaissances historiques, j’en conclus qu’une fake news est une
information qui ne correspond pas au narratif officiel, toute parole officielle étant considérée a priori comme une vérité absolue.
Le rapport constate que :
« Les conséquences néfastes de la diffusion d’informations fausses et/ou trompeuses se traduisent par la multiplication des groupes anti-vax sur
Facebook, le manque de confiance dans la science du changement climatique, les actes de vandalisme commis sur la base de fausses théories du complot sur le COVID-19 et son influence sur
l’exacerbation de la radicalisation et de la polarisation ».
Traduction:
cela aiguise les esprits critiques, et c’est dangereux pour l’ordre social, politique et économique.
Mais la question de la définition est encore une fois éludée : en effet, comment critiquer le mensonge quand
c’est la base de sa propre communication ? Où s’arrête l’imprécision, où commence le mensonge ? Comment ne viser que les informations issues de la société civile ou de médias alternatifs,
mais pas celle des politiques ou des médias mainstream ?
Eh bien, le mieux semble, selon ce rapport, être de ne pas se préoccuper de la véracité ou non de l’information mais de l’intention dans laquelle elle a été
produite ou diffusée : l’auteur voulait-il tromper le public ? Mais il y a encore des failles : la communication politique, qui vise intentionnellement à mentir à l’opinion comme on le
constate à la fin de chaque mandat, n’est pas considérée comme de la fake news.
Le rapport souligne les limites du fact-checking et l’influence grandissante des théories non officielles sur le public qui à force aurait tendance à les
considérer comme vraies. De plus, les gens n’aiment pas le fact-checking et qu’on leur dise quoi penser.
Bref, il faut « prévenir » la « désinformation » plutôt qu’y remédier, selon ce document.
Le rapport explore donc « le rôle que la psychologie et les sciences du comportement peuvent jouer dans l’atténuation de la désinformation en ligne » et
comment les gens peuvent admettre que les fakes news sont fausses et la parole officielle vraie. C’est-à-dire qu’il faut « renforcer la résistance psychologique » du public à ces
horribles informations qui n’ont pas le tampon « vérité » et/ou qui dérangent, « par le biais de « vaccins » ou d’« inoculations » psychologiques » : on est donc pleinement dans la
manipulation de l’opinion. Et on prévoit de développer les « recherches » dans ce domaine.
La « théorie de l’inoculation », développée dans les années 60 (MK-Ultra ?) consiste donc à « inoculer » aux public un « vaccin » contre les fake news ou
finalement, tout ce qui dérange. Elle a d’abord été testée sur les soldats US pendant la guerre du Vietnam pour empêcher un éventuel lavage de cerveau par les Vietcongs.
Et comment « vacciner » les gens contre les « fausses informations » ? En leur montrant au préalable l’info officielle et l’info qualifiée de « fake news »,
de manière ultra caricaturale et surtout sans entrer dans les débats de fond, pour que les gens retiennent bien laquelle est la bonne. Seule la forme des infos est examinée, en
particulier la source. Le principe de base est le suivant : source officielle =
vrai.
Selon le spécialiste de psychologie sociale (= manipulation des masses en français) William McGuire, c’est la formule gagnante :
« McGuire a proposé qu’au lieu de bombarder les gens avec des faits plus favorables, exposer de manière préventive les gens à une dose affaiblie d’un
argument persuasif [manipulateur] spécifique pourrait conférer une résistance psychologique contre une exposition future à des attaques persuasives, un peu comme un vaccin médical confère
une résistance physiologique contre une infection future ».
Les théories de McGuire n’ont été mises en application qu’en 2017 – on se souvient de l’affaire du Pizzagate en 2016 qui a servi à populariser le concept de « fake news » et à lancer la lutte contre les informations qui dérangent, en
particulier sur les réseaux sociaux qui étaient encore assez libres.
Adaptée aux besoins du moment, la théorie de l’inoculation vise en gros à prendre les informations les plus débiles, les sources les moins crédibles, pour
mettre en exergue des « techniques » qui seraient manipulatoires telles que la « polarisation » entre les groupes (mais pour le micron ça ne compte pas bien-sûr), afficher des émotions
telles que l’indignation, susciter des émotions telles que la peur, l’utilisation de « théories du complot » (qui ne sont pas définies non plus mais on comprend qu’il s’agit des théories
contraires au narratif officiel)…
L’objectif est que les gens «
reconnaissent ces techniques » quand ils les voient en ligne, mais pas à la télé.
Avec des jeux interactifs et des vidéos « pédagogiques », on s’aperçoit même que les gens ont de plus en plus confiance dans leur capacité à identifier les
« vraies »/« fausses » informations, ce qui renforce l’effet de l’« inoculation » qui peut ainsi durer jusqu’à trois mois. Différents outils sont en cours de
développement, on a hâte de les découvrir. Et de voir le retour de bâton : une fois que nous aurons débunké les mensonges officiels les gens sauront plus facilement repérer les discours
trompeurs.
Un des axes de recherches sera de savoir combien de temps dure l’« inoculation », comment renforcer la collaboration entre les acteurs pour lutter contre
cette « infodémie », etc.
Le département des opérations psychologiques
L’OTAN mène depuis toujours des opérations psychologiques, principalement pour que
l’opinion publique adhère à ses guerres3.
Et cela se faisait discrètement. Il s’agissait alors principalement d’enjeux militaires, mais un document
de l’OTAN de 2012expliqueque
le rôle des Opérations psychologiques (OPSPSY) est d’induire ou de renforcer les
perceptions, attitudes et comportements des publics approuvés de l’OTAN en soutien des objectifs politiques et militaires de l’Alliance. (NB : les « publics approuvés » sont
en fait la population générale ou des publics cibles selon les besoins).
À cette époque, l’OTAN considérait déjà les réseaux comme une grande menace qui dépassait les capacités de propagande des États et nécessitait le
déploiement d’« OPSPSY efficaces » :
« Les PSYOPS sont un élément
indispensable de la vaste gamme des activités militaires, politiques, économiques, civiles et d’information modernes visant à la prévention des conflits et la réponse de crise
».
les « blanches » quand la source identifiée est la vraie,
les « grises » quand la source n’est pas claire, et
les « noires » quand la source affichée est fausse. Mais elles doivent toujours être crédibles et dans l’idéal il faut s’appuyer sur des faits «
indiscutables ».
Comme au bon vieux temps du stay-behind (voir articles sur le sujet par exemple sur la France, la Belgique, l’Allemagne..), un
département des Opérations Psychologiques mène des actions de planification psychologique en utilisant des méthodes de communication et d’autres moyens dirigés vers des
populations approuvées pour influencer les perceptions, les
attitudes et les comportements, en relation avec l’accomplissement des objectifs militaires et politiques.
C’est moi qui ai mis en gras, parce que la question de ces « autres moyens » est importante, et il pourrait aussi bien s’agir
d’armes psychotroniques.
Cet objectif affiché de manipuler et contrôler l’opinion publique, ainsi que l’esprit des individus, rappelle beaucoup la grande époque des magouilles
Gladio, quand l’OTAN s’organisait avec les groupuscules d’ex nazis et d’extrême-droite pour mettre en place une stratégie de la tension destinée à renforcer l’État policier en Europe de
l’ouest ainsi qu’à s’assurer que l’opinion rentre dans la ligne atlantiste.
Pour cela, les médias étaient infiltrés, mais on utilisait aussi des attentats attribués à l’extrême gauche et réalisés par l’extrême droite, comme en
Italie, la corruption des politiques, le trafic d’armes, de drogue, la mafia…
Aujourd’hui l’arsenal est bien plus complet : les ondes électromagnétiques peuvent
être utilisées pour contrôler l’esprit humain, comme on l’a déjà vu (par
exemple ici). Le site de STRATCOM explique :
« Nous devons penser à des solutions complexes à long terme et à des moyens efficaces d’influencer les grands discours importants dans un environnement
très concurrentiel ».
En gros : il y a beaucoup d’informations qui circulent, et l’enjeu pour l’OTAN est que ses messages passent bien dans l’esprit des masses.
Un article
de la revue 111 de Morpheus paru en mai 2022 explique que l’OTAN considère le cerveau humain
comme un nouveau champ de bataille, au même titre que ceux de la terre, de la mer, de l’air, de l’espace et des technologies. Il est question de guerre cognitive, selon
l’expression de François du Cluzel, qui dirige le carrefour de l’innovation de l’OTAN (I-Hub).
Des opérations psychologiques à la guerre cognitive
En 2020 il a rédigé un
rapport intitulé « Cognitive Warfare » dans lequel l’auteur nous annonce que « L’esprit humain est désormais considéré comme un nouveau domaine de guerre ». En effet, avec « la
surabondance d’informations » (non contrôlées) et la technologie (notamment les messageries cryptées et les réseaux sociaux), les capacités cognitives individuelles ne suffiront plus à
assurer une prise de décision éclairée et opportune, d’où le nouveau concept de Guerre Cognitive.
Mais bien-sûr, jamais il n’est dit que l’OTAN utilise
ces techniques, qui seraient l’apanage des « ennemis » de l’OTAN.
La guerre cognitive ou « cognitique », qui est un des grands sujets de travail de l’OTAN depuis deux ou trois ans, va prendre de l’ampleur à l’aune des
nanotechnologies, biotechnologies, technologies de l’information et sciences cognitives. Mais, si les actions de guerre cognitive ont cours depuis les années
90, l’OTAN est aujourd’hui occupée à transformer en profondeur sa stratégie d’intervention, et cela en collaboration étroite avec l’armée US. Elle donne une importance
énorme aux actions de guerre non « militaires » comme la propagande et le conditionnement de « l’ennemi » en amont des conflits armés et pendant. Le rapport de Cluzel précise (en gras
dans le texte original) :
« Tout utilisateur des technologies modernes de l’information est une cible potentielle. Elle vise l’ensemble du capital humain
d’une nation ».
Cluzel considère que les populations des pays de l’OTAN sont victimes d’une guerre cognitive des « ennemis de l’OTAN » (la Russie et la Chine
principalement) pour saper la confiance dans le modèle atlantiste, plus précisément selon Cluzel, la « confiance du public dans les processus électoraux, confiance dans les institutions,
les alliés, les politiciens… »). Comme si on avait besoin d’une guerre cognitive pour s’en méfier…
Cette «guerre
cognitive» exploite
«les
vulnérabilités innées de l’esprit humain, en raison de la façon dont il est conçu pour traiter l’information» et c’est devenu un business avec
beaucoup de milliards à la clé.
L’intelligence artificielle, l’économie de la donnée qui permet de cerner les comportements des individus, la neurodonnée, les neurosciences et la recherche
biomédicale ouvrent des perspectives en matière de manipulation de l’opinion et des individus.
On va utiliser les émotions qui « limitent les capacités cognitives », les biais cognitifs connus et les failles du cerveau humain, qui sont
précisées.
Le cerveau :
est incapable de distinguer si une information particulière est juste ou fausse
est amené à prendre des raccourcis pour déterminer la fiabilité des messages en cas de surcharge d’informations
est amené à croire comme vrais des déclarations ou des messages qu’il a déjà entendus, même s’ils peuvent être faux
accepte des déclarations comme vraies, si elles sont étayées par des preuves, sans se soucier de l’authenticité de ces preuves.
Le grand enjeu sera de capter
l’attention du public et d’éviter que les « ennemis » ou informations contradictoires ne le fassent. Ce qui montre l’importance de décrocher des médias mainstream, de ne pas nourrir la
bête, de ne pas donner d’attention à la propagande.
Cluzel anticipe que l’abrutissement
généralisé va continuer avec le développement du numérique, ce qui est considéré comme une « opportunité » :
« L’une des évolutions déjà constatées est la perte de l’esprit critique directement liée à la lecture sur écran et l’incapacité croissante à lire un vrai
livre. La façon dont l’information est traitée affecte le développement du cerveau, ce qui conduit à négliger les processus de pensée sophistiqués. Les cerveaux seront donc
différents demain. Il est donc fort probable que nos cerveaux soient radicalement transformés dans un laps de temps extrêmement court, mais il est également probable
que ce changement
se fasse au détriment des processus de pensée plus sophistiqués et plus complexes nécessaires à l’analyse critique ».
Dans une ère où la mémoire est externalisée au profit de Google, du GPS, des alertes de calendrier et des calculatrices, il en résultera
nécessairement une
perte généralisée des connaissances qui ne sont pas seulement de la mémoire, mais plutôt de la mémoire motrice. En d’autres termes, un processus à long terme de désactivation des
connexions dans votre cerveau est en cours. Il présentera à la fois des vulnérabilités et des opportunités.
Alors que les USA, l’Europe et la Chine ont lancé de vastes programmes de cartographie du cerveau et de ses fonctions, l’utilisation de ces connaissances à des fins militaires est une
certitude. Les différentes disciplines scientifiques se rejoignent d’ailleurs à travers un processus appelé « convergence scientifique intégrative avancée (AISC) ».
Les armées développent
déjà (et le programme MK-Ultra a montré que ça a commencé dans les années 50) des armes neurologiques qui visent le
système nerveux et les capacités cognitives. Des expérimentations dans ce sens sont très certainementmenées actuellement en
Amérique Latine avec la DARPA.
Le rapport Cluzel poursuit :
« Les produits de la recherche neuroscientifique et neurotechnologique peuvent être utilisés pour affecter :
la mémoire, l’apprentissage et la rapidité cognitive ;
le cycles veille-sommeil, la fatigue et la vigilance ;
le contrôle des impulsions ;
l’humeur, l’anxiété et la perception de soi ;
la prise de décision ;
la confiance et l’empathie ;
le mouvement et la performance (par exemple, la vitesse, la force, l’endurance, l’apprentissage moteur, etc.).
Dans le cadre de l’armée ou de la guerre, la modification de ces fonctions peut
être utilisée pour atténuer l’agressivité et favoriser les cognitions et les émotions d’affiliation ou de passivité ; induire la morbidité, le handicap ou la souffrance ; et « neutraliser
» les adversaires potentiels ou provoquer la mortalité. »
Pour compléter la panoplie des actions de manipulations de l’opinion, on fait appel aux sciences sociales corrompues car en principe elles devraient servir
à éviter cela. Bien-sûr, on ne dit pas que ce sera utilisé contre les populations occidentales également.
Le rapport pointe les « défis » éthiques et juridiques évidents liés à l’utilisation de ces techniques de manipulation.
En 2021 par exemple, des étudiants de Johns Hokins ont collaboré
avec le Hub pour lutter contre « la mésinformation » en définissant ce qu’est une attaque cognitive et en créant un système permettant de les repérer, de les mesurer et de les
tracer. Cela, à travers un programme destiné à repérer les futurs décideurs du monde.
L’armée française a
lancé fin 2021 le projet Myriade pour, selon la ministre de l’armée Florence Parly, « mieux comprendre, anticiper et identifier les facteurs critiques de ce nouveau domaine
potentiel de conflictualité, dans une démarche innovante impliquant plusieurs services du ministère et pouvant associer des PME et des start-ups sur la question des menaces
cognitives ».
Seule la pluralité de l’information peut prévenir la guerre - Le 29/11/2022.
...par Serge Marchand, Thierry Meyssan
Partout dans le monde, nous observons une multiplicité des médias, mais pas de pluralisme parmi eux.
Tous se référent aux mêmes sources qui véhiculent la même vision des faits. Or, nous savons tous que si les faits existent de manière unique, la manière dont nous les percevons est multiple. Déjà
dans les années 80, l’Unesco avait mis en évidence l’« impérialisme de l’information » ; cette manière d’imposer une seule perception et de nier toutes les autres. Aujourd’hui,
cette domination se manifeste avec les News Checkers. Le seul moyen de se
libérer de ce système est, non pas de créer de nouveaux médias, mais de nouvelles agences de presse.
Après la Seconde Guerre mondiale, le droit international moderne a été constitué avec l’idée de contrer la « propagande de guerre » (résolution 110 de
l’Assemblée générale des Nations unies du 3 novembre 1947 [1] et résolution 381 du 17 novembre 1950 [2]). Rapidement, les législateurs internationaux, c’est-à-dire
les États souverains, sont convenus qu’on ne pouvait lutter contre la guerre qu’en veillant à la « libre circulation des idées » (résolution 819 du 11 décembre 1954 [3]).
Or au cours des derniers années, nous avons assisté à un extraordinaire recul qui nous prive de la pensée des autres, nous expose à la propagande de guerre et,
en définitive, nous précipite vers un conflit mondial.
Ce phénomène a commencé avec la censure privée sur les réseaux sociaux du président en exercice des États-Unis, puis a continué avec la censure publique des
médias russes en Occident. Désormais la pensée des autres n’est plus perçue comme un outil de prévention des guerres, mais comme un poison qui nous menace.
Des États occidentaux se dotent d’instances chargées de « rectifier » les informations qu’ils jugent falsifiées (Fake News) [4]. L’Otan réfléchit à la création d’une unité,
baptisée Information Ramstein, chargée de censurer non plus les sources d’informations russes, mais les idées russes au sein des 30 États
membres de l’Alliance atlantique [5].
Il s’agit d’un complet renversement des valeurs de l’Alliance atlantique qui a été fondée dans le prolongement de la Charte de l’Atlantique, laquelle
incorporait les « quatre libertés » du président Franklin Roosevelt. La première de ces libertés étant celle d’expression.
Or, avant l’invention de l’Internet, alors que les États-Unis et l’Union soviétique venaient de garantir la « libre-circulation des idées » avec les
Accords d’Helsinki, les Nations unies et plus particulièrement leur agence en la matière, l’Unesco, s’inquiétaient d’un « impérialisme de l’information ». La supériorité technique
des Occidentaux leur permettait d’imposer leur vison des faits aux pays en voie de développement.
En 1976, lors de la conférence de Nairobi, l’Onu posait la question du fonctionnement des médias en regard « du renforcement de la paix et de la
compréhension internationale, de la promotion des droits de l’homme et de la lutte contre le racisme, l’apartheid et l’incitation à la guerre ».
L’ancien ministre des Affaires étrangères irlandais et prix Nobel de la Paix, Seán MacBride, avait constitué une commission de 16 personnalités au sein de
l’Unesco. Elle comprenait aussi bien le Français Hubert Beuve-Mery (fondateur du Monde), le Colombien Gabriel García Márquez (Prix Nobel de
Littérature) que le Canadien Marshall McLuhan (théoricien de la communication). Les États-Unis étaient représentés par Elie Abel, alors doyen de l’école de journalisme de l’université de
Columbia, et la Russie par le directeur de l’agence Tass, Sergueï Losev. Seule la cinquième et dernière partie du rapport (La communication demain) a
fait l’objet d’un débat général. La commission MacBride a discuté du brouillon des autres parties, mais n’a pas pu remettre en question leur rédaction finale. Quoi qu’il en soit son rapport,
rendu en 1978, semblait faire consensus.
En réalité, en soulignant que les mêmes faits peuvent être perçus différemment et en ouvrant la question des moyens des médias du Nord et de ceux du Sud, il
ouvrait la boîte de Pandore. Concomitamment, l’Unesco était confrontée à la propagande du régime sud-africain d’apartheid et à celle, négationniste des cultures musulmanes et chrétiennes,
d’Israël. En définitive, les États-Unis et le Royaume-Uni ont clos le débat en se retirant de l’Unesco. Nous savons aujourd’hui que l’Empire britannique avait assuré sa domination
intellectuelle en créant des agences de presse. Whitehall ferma l’Information Research Department (IRD) juste avant la parution du rapport
MacBride [6]. Mais la guerre contre la Syrie a montré que le dispositif a
été entièrement reconstitué sous une autre forme [7]. Les Occidentaux continuent à falsifier l’information à sa
source.
En quarante ans, le paysage médiatique a été transformé : apparition des télévisions internationales d’information continue, des sites internet et des
réseaux sociaux. Simultanément on a assisté à une gigantesque concentration des médias dans les mains d’une poignée de propriétaires. Cependant aucun des problèmes listés en 1978 n’a changé.
Au contraire, avec le monde unipolaire, ils se sont aggravés.
La profession journalistique consiste aujourd’hui à soit rédiger des dépêches d’agence, soit à contextualiser ces nouvelles pour les médias. Les agences de
presse sont factuelles et non sourcées, tandis que les médias proposent des commentaires et des analyses en se référant aux agences de presse. La contextualisation nécessite beaucoup de
connaissances historiques, économiques etc. dont les journalistes actuels sont très largement dépourvus. L’instantanéité des radios et des télévisions ne leur donne pas le temps de lire des
livres et encore moins de consulter des archives, sauf lors d’enquêtes de fond. Les commentaires et les analyses se sont donc considérablement appauvris.
L’idéologie dominante en Occident, qui tend à devenir « globale », est devenue une religion sans Dieu. Il n’y a plus que deux camps : celui du
Bien et celui des apostats. La vérité est déterminée par un consensus au sein des élites alors que le peuple le rejette. Toute critique est considérée blasphématoire. Il n’y a plus de place
pour le débat et donc pour la démocratie.
La presse alternative est devenue tout aussi pauvre parce qu’elle se fonde sur les mêmes données que les médias internationaux : les dépêches des agences
de presse. Il suffit en effet de contrôler l’AFP, AP et Reuters pour nous imposer une vision des faits. On peut l’assaisonner selon telle ou telle tendance, républicaine ou démocrate,
conservatrice ou progressiste, etc., mais ce sera toujours le même plat.
Depuis les attentats du 11-Septembre, ceux qui contestent la version officielle des événements sont qualifiés de « complotistes ». Depuis l’élection
de Donald Trump, ceux qui contestent les données des agences de presse sont accusés de déformer la réalité et d’imaginer des Fake News. Les
journalistes, après s’être interdit de relayer la pensée des « complotistes », c’est-à-dire des dissidents, tentent de corriger les Fake
News avec des Check News.
Pourtant, dans le même temps, la croyance dans les versions des grands médias s’est effondrée. Aux États-Unis, l’institut Gallup évalue la confiance dans la
presse écrite depuis 1973 et dans la presse audiovisuelle depuis 1993. Celle dans les journaux est passée de 51 à 16 % et celle dans les radios et télévisions est passée de 46 à
11 %.
La seule solution suppose que l’on multiplie les agences de presse, c’est à dire les sources d’information. Non pas qu’on les rende nombreuses, mais diverses.
Alors seulement nous nous rendrons compte que la manière dont on rend compte d’un événement détermine la manière dont nous le pensons.
Par exemple, aujourd’hui les trois agences de presse citées plus haut présentent le conflit en Ukraine comme une « invasion russe ». Elles assurent
que Moscou n’a pas été capable de prendre Kiev et de renverser le président Zelenky, mais commet des crimes de guerre chaque jour. C’est une manière de voir. Nous n’avons pas les moyens de
publier des dépêches à tout instant, cependant nous éditons un bulletin identique hebdomadaire [8]. Notre critère est différent. Nous nous référons au
« Droit international » et non pas aux « règles » occidentales. Nous décrivons donc le même conflit comme l’application de la résolution 2202 du Conseil de sécurité et de
la « responsabilité de protéger » les populations opprimées depuis 2014. Les événements sont les mêmes, mais pour les uns la manière dont ils les racontent conduisent à penser que
les Russes ont tort, tandis que la nôtre conduit à penser que la position russe est légale. À vrai dire, il y a une autre différence : nous interprétons les faits dans la durée. Pour
nous et pour le Conseil de Sécurité, il y a une guerre civile en Ukraine depuis huit ans ayant fait 20 000 morts, les trois grandes agences feignent de l’ignorer. Pour nous les
« nationalistes intégraux » ont une longue histoire criminelle, ayant couté la vie à 4 millions de leurs concitoyens, les agences occidentales feignent aussi de
l’ignorer [9].
Cette différence peut être appliquée à tous les sujets. Par exemple, les grandes agences de presse nous expliquent que les Occidentaux ont pris des sanctions
pour punir la Russie d’avoir envahi l’Ukraine. Nous ne lisons pas les événements de cette manière. Encore une fois, nous référant au « Droit international » et non pas aux
« règles » occidentales, nous relevons que les décisions des Anglo-Saxons et de l’Union européenne violent la Charte des Nations unies. Il ne s’agit pas de « sanctions »
puisqu’il n’y a pas eu de jugement, mais d’armes économiques pour livrer une guerre à la Russie comme jadis on assiégeait des châteaux pour affamer ceux qui s’y étaient réfugiés.
Chaque différence dans l’interprétation des évènements en provoque une autre. Par exemple, comme nous faisons remarquer que les pseudo-sanctions occidentales
n’ont pas été avalisées par le Conseil de Sécurité, on nous répond que c’est bien normal puisque la Russie dispose d’un droit de veto au Conseil. C’est oublier pourquoi l’Onu a été organisée
ainsi. Son but n’est pas de dire le Bien, mais de prévenir des guerres. C’est précisément ce qui a permis au Conseil d’adopter la résolution 2202 pour résoudre la guerre civile en Ukraine.
Or, les Occidentaux, malgré l’engagement de l’Allemagne et de la France, ne l’ont pas appliquée, contraignant la Russie à intervenir.
Nous pourrions continuer à l’infini cette double lecture. L’important est de retenir que la présentation des faits change radicalement la manière dont on les
perçoit. Pour terminer, nous vous invitons à fonder des agences de presse qui décrivent les faits à leur manière et non plus à celle de nos dirigeants. C’est de cette manière et non pas en
glosant sur des informations biaisées que nous retrouverons notre lucidité.
Nous poursuivons notre exploration des réalités et mécanismes de la corruption en abordant ce sujet de première importance avec un guide de choix : Slobodan
Despot, écrivain (romancier et essayiste), journaliste, éditeur, rédacteur en chef de la lettre-magazine L’Antipresse.
J’ai souvent exprimé et suis intimement convaincu que si les médias avaient joué leur rôle honnêtement, rien de ce qui nous est arrivé de si fâcheux au
cours des trois années écoulées n’aurait pu se produire.
Dans leur position noble et essentielle de contre-pouvoir, les journalistes avaient à jouer le rôle de garde-fous et de protecteurs de notre ordre social
ainsi que de nos droits et libertés. L’effondrement auquel nous avons assisté, qui s’est substitué à cette mission fondamentale, restera comme un tache indélébile sur une profession
désormais frappée d’indignité et ayant massivement perdu la confiance de la population.
Certes, il convient de distinguer entre les fieffés manipulateurs qui ont été promus à la direction des différents titres de presse de la masse des petites
ou moyennes mains d’une profession à vrai dire rudement ubérisée. Il n’en reste pas moins : l’inintérêt à se poser les bonnes questions, l’oreiller de paresse consistant à rester
grégairement agglutiné à une doxa fallacieuse aussi bien que les attaques stupides et systématiques contre les voix dissidents auront été rien moins que honteuses.
Lors d’un récent passage chez Pascal Praud, le grand sociologue Michel Maffesoli, relevant le « psittacisme » de la profession, citait cet
aphorisme de Nietzsche : « Encore une siècle de
journalisme et les mots pueront ! »
C’est dire si l’éclairage de Slobodan Despot est précieux. Avec son regard qui cherche toujours à s’élever pour embrasser l’horizon, avec son expérience du
fait totalitaire (il est né dans l’ex-Yougoslavie avant de devenir le traducteur vers le français et l’homme de confiance du dissident soviétique Alexandre Zinoviev), avec sa culture
encyclopédique à cheval sur le monde slave et l’Occident, avec sa maîtrise du verbe factuel aussi bien que du verbe artistique, Slobodan nous invite dans une mise à plat lucide, posée et
profondément pertinente de la nature du mal qui afflige le monde médiatique.
A l’heure où le travail hideux des officines de propagande à la solde des pouvoirs en place est révélé, où ces derniers, à travers tout l’Occident,
désignent la liberté d’expression comme l’ennemi à combattre et où l’on met en lumière des collusions choquantes (entre gouvernements, presse subventionnée et réseaux sociaux) pour priver
la population d’informations susceptibles d’influencer ses choix électoraux (!), la hauteur de vue et la vastitude du tour d’horion auxquelles nous invitent le journaliste-écrivain sont
un véritable antidote à l’ignorance et à la bêtise, valeurs-phares hélas de la fabrication du consensus…
*
La corruption
médiatique
par Slobodan Despot, éditeur,
traducteur, romancier, directeur de la lettre magazine L’Antipresse, journaliste, écrivain.
Résumé de l’intervention par Mme Tatiana Tislenkoff.
Si nous définissons les médias comme des intermédiaires entre le réel et la connaissance que nous en avons, il est légitime de dire que la corruption est inhérente
au processus d’information et qu’il n’y a pas d’information médiatique qui ne soit corrompue. De même qu’aucun mode de reproduction n’est en mesure de transmettre un signal sonore sans
distorsions.
L’exposé suivant s’appuie sur une observation continue de l’information médiatique depuis le début de la crise du Covid – et même avant. Crise que nous avons
chroniquée de semaine en semaine dans notre magasine L’Antipresse à
l’intérieur duquel toutes les sources mentionnées ici sont consignées (ainsi que dans les Actes du colloque, à paraître).
Première évidence : le travail des organes d’information appelés médias consiste à produire des récits. Quelqu’un a vu ou compris quelque chose et l’a
transmis dans les limites de ses capacités (intelligence, savoir, culture, maîtrise de l’expression) et sous le contrôle de ses vertus (probité, impartialité, sang-froid, honnêteté
intellectuelle.)
Tant que ce cadre existe, nous pouvons parler des distorsions naturelles de la réalité au fil de la transmission. Mais quand ces distorsions deviennent délibérées,
il est possible de parler de corruption.
Exemple : lorsque les médias s’efforcent de faire passer leur récit humain pour un reflet objectif de la réalité dont tout le parti-pris humain est
occulté.
Ceci n’est qu’un cadre théorique pour notre réflexion. Le sujet de cet exposé est la corruption médiatique en particulier lors de la dérive totalitaire du Covid
depuis mars 2020.
Ce concept de corruption
médiatique est ambigu et son intérêt réside justement dans son ambigüité.
Tout d’abord cette épithète médiatique peut être comprise de deux manières :
la corruption des médias
ou
la corruption par les médias
Il s’agit de deux réalités différentes même si elles sont imbriquées.
Qu’est-ce que la
corruption ?
Le dictionnaire classique de la langue française propose au moins 4 définitions :
La rupture d’un ensemble, une altération en général.
Une décomposition putride, organique.
De la dépravation, dans le sens « corruption des mœurs ».
Moyen qu’on emploie pour gagner quelqu’un et le déterminer à agir contre son devoir et contre la justice. Au sens passif et actif.
Cette dernière définition est celle qui vient le plus facilement à l’esprit sous la forme passive. Pour beaucoup de gens, la corruption médiatique veut dire que les
médias sont corrompus.
Partons alors de cette acception.
Les alter médias, les médias dits de ré-information consacrent beaucoup d’efforts à démontrer que les médias sont déterminés à agir contre leur devoir et la justice
par des séductions ou des chantages de nature matérielle. Ce peut être du soudoiement ouvert et direct comme, dans le cas qui nous occupe, le subventionnement massif de médias grands et petits
par la Fondation Bill & Melinda Gates.
En novembre 2021, l’examen du seul mécénat médiatique de cette fondation aboutissait à une somme de 319 millions de dollars, répartie en 39 donations individuelles
à travers le monde.
C’est sans aucun doute une des raisons pour lesquelles le milliardaire de Microsoft, par ailleurs hygiéniste obsédé et dénataliste maniaque, bénéficiait d’une sorte
de blanc-seing dans les médias de masse comme l’écrivaient les auteurs de cette étude.
Certains médias de nos pays n’existeraient plus si les aides de Bill Gates, s’articulant parfois à celles coordonnées des États, n’étaient pas venus les sauver in
extremis de la révolution d’internet et de la désaffection du public.
Cet aspect de la corruption médiatique est certes capital mais au fond assez banal. La corruption de la presse est un thème jubilatoire de la Comédie Humaine de
Balzac1.
Au début du XXème siècle, l’écrivain américain socialiste Upton Sinclair publiait sous le titre « The Brass Check »
une étude féroce du journalisme américain apparaissant comme une prostituée entretenue par le grand capital. La solution qu’il propose est désarmante de candeur : destituer l’outil au
travailleur, de la main et du cerveau – et curieusement on retrouve le même idéalisme dans l’alter-journalisme de nos jours.
Dépendance(s)
Une forme de corruption plus indirecte tient dans la dépendance publicitaire. Quiconque a travaillé dans la presse sait que les grands annonceurs ont leur mot à
dire dans les penchants des rédactions. Sans devoir le formuler, les rédacteurs, par un entrainement de longue date à l’obséquiosité et à l’auto-censure l’ont spontanément intégré dans leur
manière de penser. Une rédaction n’est pas une caserne. Aucun ordre n’y est crié et pourtant, comme par enchantement, tout le monde regarde dans la même direction, au même moment et pousse le
même cri d’enthousiasme ou d’horreur.
Une des raisons majeures de la déchéance de la presse écrite, en particulier au cours de ces 20 dernières années tient dans son accoutumance massive à la manne
publicitaire, au détriment d’un financement plus souverain au travers des lecteurs et des abonnés.
Lorsque les groupes de presse eux-mêmes ont dévié le flux publicitaire vers les nouvelles plateformes en ligne, créant une concurrence mortifère à l’intérieur même
de leur empire médiatique, ils sont devenus en quelque sorte des morts-vivants.
Corruption active
Que les médias soient corrompus est donc un lieu commun.
Dans le cadre de la dérive totalitaire c’est le fonctionnement de l’autre corruption médiatique qui nous intéresse, non plus lacorruption passive (les médias
sont corrompus par quelqu’un) mais la corruption active (les médias
corrupteurs).
Ici les trois autres acceptions du terme de corruption éclairent le phénomène d’une lumière nouvelle et complémentaire.
J’en propose un exemple concret avec le cas de la Suisse, qui est pour moi un cadre familier car je connais le personnel et les gens qui ont exercé cette
corruption ou qui en ont été les victimes. Il est plus révélateur, à mon avis, d’étudier la dérive d’un système dont vous connaissez les rouages intimement que celle d’un système dont vous n’avez
qu’une connaissance médiatisée.
La relative clémence des mesures de confinement dont la Suisse a bénéficié par rapport à la démence de certains pays voisins, ne doit pas faire oublier que le
narratif médiatico-sanitaire de la crise était tout aussi rigoureusement contrôlé et délirant que dans le monde industriel avancé.
La Suisse, dont il convient incidemment de rappeler qu’elle héberge les principales institutions internationales impliquées dans cette « pandémie »,
depuis le WEF (Forum économique mondial) de Davos jusqu’à la GAVI (Fondation pour la vaccination globale des époux Gates) jusqu’à l’Organisation Mondiale de la Santé.
Il n’est probablement pas anodin de relever que toutes ces institutions se trouvent à Genève, dans un rayon de 30 minutes à pied. Ces gens-là peuvent prendre un
café tous les jours ensemble.
Le gouvernement suisse bénéficiait d’un plan pandémie qui avait été minutieusement mis à jour au cours du temps. Pourtant lors de la crise Covid, il n’en a pas tenu
compte de son propre plan pandémie.
Le ministre de la Santé, Alain Berset, s’est entouré d’une « Task force scientifique » ou para-scientifique cooptée, dont les conflits d’intérêts avec
l’industrie pharmaceutique ou des fondations comme celles de Gates n’ont pas fait l’objet d’un débat public et dont le fonctionnement en soi était opaque.
Ladite Task force, en effet,
produisait ses avis, qui avaient valeur d’oukase sur la base de réunions sans procès-verbal.
Je relève ici quatre situations médiatiquement intéressantes :
1. La fermeture des écoles comme mesure
pédagogique – ce qui est un paradoxe en soi- le 15 mars 2020.
Le Conseil Fédéral (gouvernement de la Confédération helvétique) a prononcé un confinement sévère sur plus de deux mois. Cette mesure a pratiquement paralysé la vie
du pays. Tout était fermé à l’exception des pharmacies et des commerces de première nécessité.
La fermeture des écoles, en particulier, a constitué une mesure choquante et très lourde, en enfermant des enfants dans des logements parfois exigus avec leurs
parents qui souvent devaient se débrouiller pour poursuivre dans ces conditions leur « télétravail ».
Inutile de dire que le semestre a été perdu pour cette génération d’écoliers sans même parler des différences induites par l’enseignement à distance. Nombre
d’instituteurs ont déclaré que l’enseignement à distance n’était pas de l’enseignement.
Or voici qu’au sortir de ce confinement, Daniel Koch (le coordinateur de la réponse sanitaire à l’épidémie), qui avait été nommé par le gouvernement, a pris sa
retraite. Au moment de quitter ses fonctions, il a été interviewé au Journal du soir de la Télévision suisse romande. Laissant comprendre qu’il avait eu quelques désaccords avec les autorités, il
a émis cet avis stupéfiant au sujet de la fermeture des écoles :
« Sur le plan épidémiologique
ce n’était pas une nécessité mais sur le plan de faire comprendre la situation c’est bien qu’on l’ait fait.»
Il en ressort donc qu’une décision grave du gouvernement suisse n’a pas été motivée par l’urgence sanitaire mais par un « projet pédagogique ». En clair,
il s’agissait de faire peur à la population afin d’induire des modifications comportementales.
Cette méthode s’apparente à la 4ème définition
de la corruption : moyen qu’on emploie pour gagner quelqu’un et le déterminer à agir contre son devoir et contre la justice.
Renvoyer les enfants à la maison sans nécessité est un procédé qui se loge dans la zone la plus coercitive des méthodes dites douces pour modifier le comportement
de la population.
2. La comptabilité truquée des morts du
Covid.
Ceci est un phénomène général que l’on a pu observer dans un grand nombre de pays. La tendance à gonfler statistiquement la létalité du Covid en lui attribuant tous
les décès possibles.
En un mot, les personnes mortes avec le Covid avaient été
considérées comme mortes du Covid. Cette aberration
comptable était apparente dès les premiers jours de la pandémie dans la région de Bergame en Italie, d’où est parti le premier grand foyer en Europe.
Il suffisait, pour s’en rendre compte, de lire les chiffres de comorbidité dans les statistiques hebdomadaires du ministère de la santé italien, ce que les médias
ne faisaient pas. En réalité, la comptabilité fourre-tout des décès était l’un des principaux moyens utilisés pour hisser la mortalité du Covid au-dessus de celle de la grippe saisonnière.
Le docteur John Lee, pathologiste et consultant de la santé britannique, avait dénoncé cet abus dès les premières semaines en Grande-Bretagne. Sa tribune, publiée
dans un journal réputé n’a obtenu aucune révision des méthodes comptables.
Il n’en allait pas autrement en Suisse, à cette différence près qu’aucun média de grand public ne s’est interrogé sur cette pratique jusqu’à ce que les autorités
elles-mêmes la confessent.
Le 7 janvier 2022, le président de la Confédération helvétique, M. Ignazio Cassis, par ailleurs médecin, a livré dans l’émission grand public Arena, une explication
effarante :
Question du journaliste : « Les patients, dans les
hôpitaux, même s’ils ont été admis pour autre chose, sont appelés patients Covid, parce qu’ils ont été testés positif. Vous n’avez pas vraiment de vue d’ensemble ? »
Réponse du président : « C’est normal, quelqu’un qui
meurt dans un accident de voiture et qui est positif est compté comme un décès Covid. »
Il est ensuite précisé qu’en truquant ainsi les statistiques du Covid, les autorités suisses n’ont fait qu’appliquer une consigne de l’OMS. Cet aveu a été relevé
par un média alternatif qui s’appelle Bon pour la tête et
qui en a tiré une conclusion indignée.
Je cite :
« Si cette affirmation est
vraie et que les statistiques hospitalières sont truquées, c’est non seulement un scandale monstrueux, mais cela donnera raison à toutes celles et ceux qui méprisent le monde médical. Car aucun
médecin, scientifique, modélisateur, journaliste médical ne devrait approuver une telle façon de faire. La confiance dans les autorités sanitaires serait dès lors ébranlée. »
La confiance dans les autorités a été ébranlée en Suisse comme ailleurs pour des motifs plus dramatiques encore que de la tricherie comptable. Quant au scandale
monstrueux en question, il a été étouffé dans l’œuf. L’administration politique et sanitaire a passé comme chat sur braise sur cette falsification et les médias l’ont couverte par le
silence.
Comment contester une pratique locale, même absurde et trompeuse, si elle est imposée depuis tout en haut, depuis l’OMS ?!
3. Un Suisse parmi les faussaires de la
revue The
Lancet.
Les médias suisses se sont montrés tout aussi pudiques face au scandale de l’étude qui avait pour but de discréditer l’hydroxychloroquine. En réalité, la méthode
employée pour compiler cette étude a surtout discrédité la revue médicale la plus prestigieuse au monde et les signataires de ce papier.
Or parmi les quatre co-auteurs figurait un professeur de cardiologie suisse, chef de service à l’hôpital universitaire de Zurich, le Pr Frank Ruschitzka. Alors
qu’ils avaient sous la main un des responsables de cette fraude historique, les médias suisses ont ignoré cette affaire.
En juillet 2020, j’ai écrit une lettre à ce professeur avec une série de questions ayant trait à sa participation à cette fraude. Ni lui, ni son administration ne
nous ont répondu. À notre connaissance aucun journaliste n’a entrepris une démarche semblable. Comme si la participation à une falsification scientifique, de portée mondiale n’entrainait ni
responsabilité ni interrogation.
4. Une conjuration du silence
Catherine Riva et Serena Tinari (de Re-check.ch) sont deux
journalistes professionnelles d’investigation, spécialisées dans les affaires de santé. Dès le début de la « crise pandémique », elles ont été frappées par l’absence d’esprit critique
des médias vis-à-vis de la narration servie par les autorités politiques et les consultants. Je cite :
« Les autorités fédérales ne
fournissent pas certains indicateurs qui permettraient d’analyser la situation et malheureusement, dans la grande majorité des cas, les médias ne les leur réclament pas. »
Elles se sont également
intéressées aux méthodes de travail très particulières donc du haut conseil scientifique, la fameuse « Task force ». Elles ont relevé en premier lieu que les scénarii apocalyptiques se
sont avérés faux, se fondant entre autres sur la modélisation totalement erronée de l’Imperial College de Londres : « Ces gens se sont lourdement trompés. »
Elles ont aussi cité une correspondance avec l’un des membres éminents de cette Task-force qui révèle une arrogance à peine croyable, mais également son refus (ou
son incapacité) à motiver scientifiquement des décisions de la Task-force concernant la pertinence des tests PCR. Les experts du gouvernement suisse n’ont ainsi jamais pu motiver scientifiquement
l’usage du test PCR, même lorsque cela leur a été spécifiquement demandé.
Tout au long de cette crise, et jusqu’à ce jour, les opacités des conflits d’intérêt des autorités sanitaires constituaient un matériau de premier ordre pour
l’enquête, l’analyse et la dénonciation journalistique.
Médias complices
Dans les faits, seuls les alter-médias et les chercheurs indépendants ont fait ce travail (notamment Jean-Dominique Michel). La montée régulière de leur audience
montre que ces sources comblaient une lacune béante des médias traditionnels. Ceux-ci ne sont sortis de leur arrogante unanimité qu’en de très rares occasions, comme cet aveu surprenant contenu
dans ce tweet du 31 janvier 2022. Je cite :
« Il y a des moments où je
comprends les critiques faites aux médias. Nous avons toujours relayé les scenarii les plus catastrophistes de la Task-force en occultant les autres parce qu’il nous fallait un titre qui fasse
vendre, c’est triste. »
L’auteur de ce tweet, correspondant au Palais Fédéral du journal Le Temps est bien
l’un des principaux responsables de cette occultation. Sa confession, probablement opportuniste, car elle précédait une votation sur le subventionnement des médias privés par le contribuable, n’a
encore une fois, donné lieu à aucune révision de la couverture médiatique du Covid ou autre sujet.
Comment peut-on accepter une telle impassibilité, une telle montagne de mensonges et de falsifications ?
De fait, la contribution des médias au maintien d’un climat de peur, donc d’obéissance face à une épidémie dont la mortalité aurait pu être noyées dans les risques
ordinaires de l’existence aura été d’une importance essentielle.
Le façonnement de l’opinion lors de cette plongée dans la dystopie ne se limitait pas à construire un narratif anxiogène dominant mais également et surtout à
étouffer les interrogations susceptibles de le mettre en doute. À cet effet, on a généralisé le procédé de discrédit inauguré dans les médias américains après l’assassinat du président Kennedy, à
savoir l’accusation de « complotiste ».
C’est ainsi qu’on a bloqué tous les médias d’envergure sur les questions essentielles suscitées par la pandémie, à savoir : l’origine du virus, la létalité de
la maladie, l’inopportunité des mesures prises pour la combattre, la déshumanisation du système de santé, l’inefficacité voire la nocivité des vaccins, la corruption systémique du monde
politico-médiatique par l’industrie pharmaceutique, la transformation économique et sociétale mise en œuvre à la faveur de la pandémie donc la stratégie du choc et le « Great
Reset ».
Manipulations
Sur chacun de ces sept sujets, le temps et les recherches – voire les aveux volontaires ou involontaires des protagonistes eux-mêmes – ont fini par donner raison
aux soi-disant complotistes. Plus exactement aux scientifiques et analystes de haut niveau dénoncés comme tel et noyés dans une cacophonie d’interprétations délirantes et de vraies théories du
complot.
Au temps de la guerre civile en ex-Yougoslavie, le journaliste français, Jacques Merlino (alors directeur d’information à France 2) avait été frappé par l’ampleur
de la distorsion médiatique du conflit. Il a mené sa propre enquête publiée sous le titre « Les vérités
yougoslaves ne sont pas toutes bonnes à dire ». Il a mené sa propre enquête au moyen notamment d’une interview réalisée avec le directeur de la principale agence de relations
publiques travaillant pour un des camps au conflit, le camp des musulmans bosniaques.
Merlino avait donc démontré à la fois l’importance du narratif dans la perception de la guerre et de ses responsabilités, et le peu d’importance que tenait, dans
cette information, la réalité des faits.
L’opération consistait à inspirer une grille de lecture du conflit simplifiée à certains groupes influents, en l’espèce l’élite de la communauté juive d’Amérique,
et à se tenir à ce récit quoi qu’il arrive. Pour retourner cette communauté en faveur d’un camp qui était jusqu’à lors perçu comme hostile (puisque c’était le camp des fondamentalistes musulmans)
et faire passer pour des nazis les camarades de camp de concentration et d’infortune des survivants de l’holocauste (qui étaient les Serbes), il avait suffi d’un fax.
Aucun démenti venu du terrain ne parvenait à ébranler la narration bien ficelée.
Il ne reste pas moins, que pour être efficaces, ces narrations nécessitent un terrain favorable.
Un public pourvu de bon sens et de reflexe critique n’aurait tout simplement pas mordu à des appâts aussi grossiers.
Leur réussite auprès d’un public éduqué, comme auprès des masses, montre une déperdition à grande échelle de tout ce que, le grand philosophe Blaise Pascal rangeait
sous la catégorie de l’esprit de
finesse – par opposition à l’esprit de géométrie. Je veux parler du sens des proportions et de la vraisemblance.
Incluant l’aversion innée de l’être humain pour le simulacre, la juste évaluation des ordres de grandeur, la conscience du contexte humain et psychologique des
théorèmes scientifiques. Bref, toutes ces vertus ineffables de l’esprit humain que l’intelligence dite artificielle n’est jamais parvenu à copier.
C’est cette évidence qui m’a poussé d’emblée à laisser le débat sanitaire et épidémiologiste aux spécialistes de la question et à m’intéresser au paysage mental qui
rendait de telles dérives possibles. C’est pourquoi je me suis intéressé au rôle de la pensée technologique et de la corruption de l’intelligence humaine à l’ère de la robotisation.
La disponibilité d’information
La seconde moitié du XXème siècle a vu à la fois l’émergence de la cybernétique, science du contrôle et de la communication, et un perfectionnement des études en
matière de psychologie des masses.
Une lecture des décisions en apparence des plus loufoques en matière de gestion Covid à la lumière de ces connaissances permet de contextualiser l’absurde. Comme
l’avait illustré le grand sociologue américain Théodore Roszak dans son livre prémonitoire sur la secte informatique, l’éruption de la pensée binaire tend à réduire le comportement, humain à un
ensemble de reflexes simplifiés et programmables.
Dans son essai sur « l’usage humain des êtres humains », Norbert Wimer, le père de la cybernétique, posait les bases de cette utopie scientiste et déjà
trans-humaniste, je cite :
« Ne peut-on pas imaginer une
machine pour collecter tel ou tel type d’information comme par exemple des informations sur la production et le marché, puis pour déterminer, en fonction de la psychologie des êtres humains et
des quantités qu’il est possible de mesurer dans un cas déterminé, quelle serait l’évolution la plus probable de l’évolution ? Ne peut-on même pas concevoir un appareil d’État couvrant tous
les systèmes de décisions politiques ? On peut rêver du temps où la machine à gouverner pourrait venir suppléer en bien ou en mal à l’insuffisance actuelle évidente du cerveau, lorsque
celui-ci est concerné par la machinerie habituelle de la politique. »
En 1999, la Serbie a été bombardée par l’OTAN pendant 78 jours. En Occident, cette information a été filtrée. Cette guerre s’est terminée en juin 1999 et le 9 août
1999 tout le monde a vu une éclipse de soleil. Alors que dans toute l’Europe, tout le monde a pris cette éclipse comme d’habitude en allant l’observer, en Serbie, tout le monde était caché dans
les caves des maisons car les médias du pays avaient fait circuler l’information que les radiations invisibles allaient brûler les yeux. Tout le monde y a cru.
Cette expérience m’a permis d’explorer les biais cognitifs et j’ai trouvé une définition de l’hallucination très covidienne dans un
traité classique de psychologie des masses.
Dans « Les deux vitesses de la
pensée », Daniel Kahneman décrit d’abord un réflexe de l’esprit humain qui constitue une porte d’entrée royale pour la propagande et pour l’endoctrinement : la disponibilité
mentale mise en évidence par son collègue Paul Slovic. Lequel, avec son équipe, avait montré que notre acquisition de connaissance était bien plus influencée par la disponibilité d’information
dans notre mémoire et notre conscience que par leur fiabilité ou leur véracité.
Plus cela tourne dans votre tête, plus c’est facile d’accès et plus vous y croirez, même si en fait vous n’y croyez pas.
Aisance d’accès et cascade de
disposition
L’aisance d’accès des informations est donc l’élément clef de construction des certitudes ordinaires. On attribue, au docteur Goebbels, la traduction opérationnelle
de ce principe dans la formule restée célèbre « un mensonge répété mille fois devient une vérité ». C’est un autre psychologue américain qui a intégré ce mécanisme heuristique dans les
phénomènes d’hallucinations médiatiques collectives.
La cascade de disposition décrit ces emballements par lesquels des événements au départ anodins finissent par occuper tout l’horizon de la conscience
collective.
Je cite le résumé qu’en donne Kahneman :
« Dans certains cas, la
couverture médiatique d’un risque captive un segment du public qui devient alors agité et inquiet. Cette réaction émotionnelle devient ensuite un sujet en soi, qui sera à son tour abordé par les
médias.
L’inquiétude ne fait que
décupler et les esprits s’échauffent encore davantage. Parfois, le cercle vicieux est même délibérément créé par des agents de disponibilité. Ces agents ou ces personnes veillent à la diffusion
ininterrompue de nouvelles inquiétantes. Le risque est de plus en plus exagéré, au fil et à mesure que les médias se disputent l’attention du public au moyen de titres accrocheurs. Couronnement
de la manœuvre, l’inquiétude se mue en dogme et développe son idéologie propre. Il s’ensuit nécessairement la purge des hérétiques et l’entrée en transe idéologique. »
Ce qui est écrit sur cette notion de cascade de disponibilités n’est autre que la dérive totalitaire et cela nous rappelle que le totalitarisme n’est pas concevable
sans l’appareil médiatique. Mais ce qui est plus intéressant encore est la personnalité de ce chercheur qui a mis en évidence cette cascade.
Il s’appelle Cass Sunstein. De manière significative, Kahneman mentionne dans son livre une divergence entre Sunstein et Slovic sur la capacité de jugement des
masses et celle des experts dans la situation de danger.
Alors que Sunstein défend l’idée que les pulsions des masses doivent être encadrées par des experts, Paul Slovic, qui a une plus grande expérience du terrain,
soutient que le public a une conception plus affinée du risque que les experts. Il conteste donc l’idée que les experts doivent diriger ou que leurs opinions doivent être acceptées sans conteste
lorsqu’ils entrent en conflit avec les opinions et les souhaits des autres citoyens.
Cette polémique entre expertocrates et démocrates recouvrent en réalité la confrontation de deux visions de la société et de l’humain qui trouvera son expression la
plus spectaculaire en 2016, dans la confrontation entre le populisme et la bobocratie woke du leader
démocrate.
Il est utile de rappeler que les États démocrates bleus et les États républicains rouges aux USA ont eu deux manières radicalement opposées d’aborder la gestion du
Covid.
Les États démocrates se distinguant par des mesures plus extrémistes, plus totalitaires.
Un art martial de la manipulation
médiatique
Est-ce donc un hasard si le théoricien de la cascade de disponibilités est ce même homme qui s’est distingué par une imagination machiavélique dans la lutte contre
la dissidence informationnelle à l’origine liée aux enquêtes sur les attentats du 11 septembre ? Loin de se limiter à un rôle d’observateur et d’analyste, le professeur de droit Sunstein a
transformé ses connaissances scientifiques en un véritable art martial de la manipulation médiatique.
En 2008, ce conseiller influent du président Obama a proposé à son administration une stratégie d’infiltration cognitive, visant à discréditer les milieux
dissidents en injectant dans leurs communications des messages extrémistes et mettant en évidence ces excès dans les médias.
C’est ainsi que la contestation des thèses officielles sur le 11 septembre, souvent rationnellement fondée, s’est trouvée débordée par des thèses loufoques et
bizarres affirmant par exemple, qu’aucun avion n’avait touché les tours de Manhattan, et que le public avait été trompé par des hologrammes.
Tous les sceptiques du Covid qui ont pris part à des initiatives collectives ont vécu cette même expérience, de se trouver soudain submergés et compromis par des
hypothèses et des explications à dormir debout.
C’est un fait totalement ignoré du grand public que l’infiltration cognitive de l’opposition intellectuelle ne résulte pas seulement d’un bouillonnement spontané de
la dissidence, mais qu’elle procède d’un projet délibéré de brouillage et de pollution du débat qui a été élaboré sous le président Obama.
Procédés que les trolls des réseaux sociaux pousseront jusqu’à la saturation. Toute la polémique autour du rachat de Twitter par E. Musk, pour 43 milliards de
dollars US tourne autour d’un seul fait. C’est le soupçon qu’une grande partie des comptes sur Twitter sont des comptes « non humains », programmés pour diffuser certaines informations.
La plupart de ces trolls sont des agents d’infiltration cognitive2.
Est-ce encore un hasard, si le même expert des guerres informationnelles, Sunstein, a été engagé par l’OMS en 2020, non pas pour limiter la corruption médiatique
liée au Covid, mais au contraire pour la recadrer dans une bonne direction afin de sauver des vies en modifiant des comportements ?
Rupture et décomposition
putride
Le théoricien de la cascade de disponibilité et sculpteur de l’irrationnel médiatisé est un éminent représentant de la supra-société américaine dans sa version
mondialiste. Il est aussi, en passant, l’époux de Samantha Power, qui fut ambassadrice des USA aux Nations-Unies sous la seconde présidence Obama, et qui administre désormais l’Agence Américaine pour le
Développement International.
Ce pouvoir s’appuie sur la maîtrise du pouvoir médiatique à usage intérieur comme dans l’ère globale. La corruption des médias adossée au pouvoir est une chose,
mais la corruption du pouvoir adossée aux médias est une constellation d’une tout autre magnitude.
Peut-être serons-nous ébahis de découvrir un jour que l’humanisme grégaire des médias, la standardisation de leur parti-pris, le nivellement de leur langage et la
disparition de leur distanciation culturelle et de leur esprit critique procédait d’une homogénéisation et d’une intégration consciente et systématique comme dans l’état orwellien de parti unique
et de contrôle idéologique absolu.
Nous retombons ici sur les deux premières définitions de la corruption évoquées tout au début.
Rupture d’un ensemble, altération en général.
Cela décrit l’altération, peut être irrémédiable, des médias par rapport à leur rôle premier ou plutôt à leur mission éthique que la société moderne a cru devoir
leur assigner, aboutissant aujourd’hui, sous nos yeux à la deuxième acception du terme corruption – la plus organique.
Décomposition putride
Il est difficile de décrire aujourd’hui une société plus sensible aux illusions narratives qu’elle a tissées, et à son propre sujet et au sujet de la réalité, qu’à
la réalité elle-même.
Cette apogée dans l’ascension des médias annonce aussi leur chute. Les indices de confiance en baisse constante n’en sont pas le seul indicateur. L’information de
masse n’est plus de l’information, mais une liturgie du néant dans laquelle la communion est impossible, à moins qu’on ait l’esprit complètement vide ou endormi.
Conclusion : les féodalités
narratives
Or aujourd’hui, de plus en plus d’humains refusent d’entrer dans cette communion. La vérité, on le sait, est une, quand le mensonge a de multiples visages.
Une information fondée sur la quête de la vérité rassemble les gens, alors qu’une information fondée sur la quête de contrôle et d’influence divise.
Nous sommes déjà entrés dans un monde post-médiatique où une société jadis homogène a fait place à des féodalités narratives. Les unes majoritaires assises sur
l’utilitarisme et le contrôle, et les autres, minoritaires fondées sur la quête du vrai.
Aujourd’hui déjà, les camps sont retranchés, les ponts sont levés et la communication entre ces mondes est pratiquement inexistante, mais cette opposition se
traduira par une lutte à mort jusqu’à ce qu’un principe impérieux de réalité (ou de raison) s’impose par-delà les tranchées – par exemple l’effondrement économique.
La corruption détruit la science, la
médecine, le journalisme, la politique et menace la démocratie
« Un conflit d’intérêts
naît d’une situation dans laquelle une personne employée par un organisme public ou privé possède, à titre privé, des intérêts qui pourraient influer ou paraître influer sur la manière
dont elle s’acquitte de ses fonctions et des responsabilités qui lui ont été confiées par cet organisme ». (Service central de prévention de la corruption, Rapport 2004)
Depuis trente ans la mondialisation a permis l’émergence de très grandes entreprises mondiales qui utilisent leur puissance financière considérable pour
créer des liens financiers et extra financiers avec les scientifiques, les fonctionnaires et les politiques pour favoriser leurs intérêts. Cette corruption croissante atteint un tel
degré, et dans tant de domaines qu’elle menace la science, la médecine, l’information et la possibilité de s’exprimer et ainsi la démocratie.
Dans cette tribune, nous décrirons quelques dégâts de la corruption sur la science et la médecine, car la liste en est longue…
La corruption de la science menace les
progrès de la connaissance
Les liens d’intérêts financiers entre
les chercheurs, médecinset industrie sont
extrêmement fréquents dans la recherche biomédicale. Les essais cliniques sont majoritairement initiés et financés par l’industrie et consistent principalement en des études pilotes
privilégiant l’innovation plutôt que les études comparatives des médicaments nouveaux aux médicaments anciens qui ont prouvé leur efficacité1.
Il existe une hiérarchie des rétributions selon l’utilité des intervenants : quelques centaines d’euros pour un médecin, quelques milliers pour un
investigateur qui inclue des malades dans un essai thérapeutique, quelques dizaines ou centaines de milliers pour le promoteur d’un essai important ou un leader d’opinion.
En France, un médecin peut être à la fois : chef de service hospitalier, professeur des universités et donc enseignant, consultant rémunéré par
l’industrie pharmaceutique, membre d’une agence gouvernementale régulant le marché du médicament, interviewé par les médias sur les avantages et inconvénients d’un médicament en oubliant
de préciser ses liens avec la firme qui le commercialise (acte contraire à la loi transparence-santé de 2011, mais que le conseil de l’ordre des médecins, qui en est légalement, chargé ne
poursuit que très exceptionnellement)2.
Ce cumul des fonctions, caricature des conflits d’intérêts est extrêmement rentable. Des sommes de 10 000 euros par mois ne sont pas
exceptionnelles et l’Inspection Générale des Affaires sociales a révélé qu’un leader d’opinion peut toucher plus de 600 000 euros pour
un seul contrat de consultant, bien plus que son traitement annuel d’hospitalo-universitaire pendant 5 ans !
Selon les recherches effectuées par l’AFP sur Euros for Docs, près de 195 000 euros ont été déclarés par des industriels à la Pr Karine Lacombe,
ce qu’elle a généralement omis de mentionner lors de ses prises de parole concernant les médicaments sur les plateaux TV alors que la loi transparence santé l’exige.
France Soir a établi un top 13
des « revenus récents versés par l’industrie pharmaceutique » à des médecins3 en
vue :
Pr François Raffi4 de
Nantes aurait touché 541 729 €, dont 52 812 € de Gilead.
Le Pr Jacques Reynes de Montpellier. 291 741 €, dont 48 006 € de Gilead et 64 493 € d’Abbvie.
Le Pr Jean Michel Molina co-auteur d’un article publié dans Médecine et Maladies Infectieuses, journal officiel de la SPILF, sur quelques cas, pour dire que
l’hydroxychloroquine ne marche pas. 184 034 €, dont 26 950 € de Gilead et 22 864 € d’Abbvie.
Le Pr Gilbert Deray, néphrologue très présent sur les plateaux télé 160.649 €.
Le Pr Jean-Paul Stahl, de Grenoble. 100 358 €, dont 4552 € d’Abbvie. À noter que cette somme n’a pas été déclarée sur sa DPI et que Jean-Paul
Stahl, rédacteur en chef du journal Médecine et Maladies
Infectieuses a comparé le Plaquénil au papier toilette.
Le Pr Christian Chidiac, président de la Commission Maladies transmissibles du Haut Conseil de la Santé Publique qui a rendu le fameux avis interdisant
l’hydroxychloroquine aurait touché 90 741 €, dont 16 563 € de Gilead.
Le Pr Bruno Hoen, de l’Institut Pasteur : 82 610 €, dont 52 012 € de Gilead. Qui a attaqué l’équipe de Marseille dans un courriel
du 18 mars 2020, partagé avec tous les infectiologues.
Le Pr Pierre Tattevin, de Rennes, président de la SPILF : 79 956 €, dont 15 028 € de Gilead. Le Pr Vincent Le Moing de Montpellier.
68 435 €, dont 4776 € de Gilead et 9642 € d’Abbvie. Le Dr Alain Makinson de Montpellier. 63 873 €, dont 15 054 € de Gilead.
Pour la seule année 2018, Transparence CHU a montré5 que
la base Transparence Santé liste plus de 2,5 millions de déclarations des entreprises représentant près de 1,36 milliard d’euros qui irriguent le système de santé
français.
Aux USA, les sommes sont plus importantes et la psychiatrie est l’une des spécialités les plus corrompues. Ainsi entre 2000 et 2007, le Dr Biederman,
psychiatre, a reçu au moins 1,6 million de dollars pour promouvoir l’utilisation de médicaments antipsychotiques pour les enfants, pour lesquels ils n’avaient pas été
approuvés.
Deux de ses collègues ont reçu des montants similaires. Le Dr Alan F. Schatzberg, président du département de psychiatrie de Stanford et président de
l’American Psychiatric Association contrôlait plus de 6 millions de dollars d’actions dans Corcept Therapeutics, une société qu’il a cofondée et qui teste la mifépristone comme
traitement de la dépression psychotique, tout en étant le chercheur principal bénéficiaire d’une subvention de l’Institut national de la santé mentale qui comprenait des recherches sur la
mifépristone pour cette utilisation et co-auteur de trois articles sur le sujet vantant les mérites de médicament abortif (RU-486).
« Entre les déjeuners,
les dîners, les hébergements à l’hôtel, les frais de transport et les honoraires, les industriels ont payé pour 449 389 euros d’avantages à neuf experts du conseil scientifique
placé auprès d’Emmanuel Macron ainsi que du Comité analyse et expertise (Care) chargé de l’éclairer sur les questions purement scientifiques liées au Covid-19. »
De tous les membres du Conseil scientifique, c’est Yazdan Yazdanpanah, qui a touché 134 684 euros, suivi de Denis Malvy et Bruno Lina7.
Pour le médecin très lié aux labos les avantages ne s’arrêtent pas à l’argent, aux flatteries et aux beaux voyages et hôtels payés. Il bénéficie aussi
habituellement d’une amplification de sa renommée par le réseau de communication rodé des labos, d’une aide à sa carrière académique, et d’une capacité accrue à obtenir des fonds de
recherche. Les firmes assurent aux « leaders d’opinion » qu’elles choisissent, la reconnaissance professionnelle grâce à leur puissante logistique événementielle (congrès,
symposiums, colloques, agences de presse), l’appartenance à un groupe « reconnu », l’acceptation des communications en congrès et des articles dans les grandes revues…
Ces conflits d’intérêts non financiers, plus difficilement mesurables, sont tout aussi responsables que les conflits financiers, en termes de dommages
systémiques qu’ils causent à la science et ne paraissent pas correctement pris en compte en tant que risques dans le cadre de la recherche universitaire.
« Les chercheurs ayant
des liens d’intérêts avec l’entreprise qui fabrique le produit étudié sont plus susceptibles d’arriver à des conclusions positives, que ce soit par le financement préférentiel des projets
susceptibles de réussir, par la conceptionbiaisée de l’étude, par la minoration ou la suppression de résultats négatifs, ou d’une interprétation tendancieuse des résultats. La signature
initiale d’un contrat limitant la liberté de publier du contractant en est le moyen le plus caché et le plus efficace du contrôle de la firme sur le consultant. »
Toutes les études comparant les résultats présentés par des auteurs liés aux firmes et ceux publiés par des auteurs indépendants démontrent que les
premiers favorisent
les produits ou appareils que produisent leurs sponsors. Le phénomène bien connu pour le tabac8,
affecte tous les domaines de la médecine : traitement des cancers9,
du glaucome10,
le bronzage11,
du diabète12,
de l’hypertension, de l’hypercholestérolémie, des coronaropathies…, tous ceux où un candidat traitement pourrait ouvrir un marché prometteur.
Ces liens d’intérêts expliquent pourquoi la majorité des résultats de recherche publiés sont faux13 exagèrent
l’utilité des nouveaux médicaments et dissimulent leurs toxicités.
Des auteurs du réseau Cochrane14 ont
analysé des essais cliniques inclus dans des méta-analyses et prouvé que les essais cliniques financés par les
firmes sont cinq fois plus favorables aux médicaments testés que ceux financés par des organismes indépendants des firmes.
Voir aussi le livre du Professeur
Goetsche, un des fondateurs du réseau Cochrane :
Les sociétés savantes corrompues par
l’industrie lui servent de porte-parole, voire de bras armé.
Aujourd’hui, beaucoup de sociétés autrefois savantes ne vivent plus des cotisations de leurs membres, mais essentiellement de la générosité des entreprises
de leur spécialité. Les sommes allouées peuvent être considérables.
Aux États-Unis, la transparence plus grande permet de mieux les connaître15,16.
Ainsi l’American Society of Clinical Oncology a bénéficié de 54 millions de dollars et l’American College of Cardiology, 21 millions de dollars. Des paiements importants,
regroupant des frais de conseil, des rémunérations pour prise de parole, des redevances d’hospitalité ont également été versés aux dirigeants de la North American Spine Society pour 9,5
millions de dollars et de l’Orthopedic Trauma Association pour 4,7 millions.
En France le site transparence santé gouv, de consultation très difficile, ne permet pas d’obtenir le montant précis des sommes allouées aux sociétés
savantes, car leur montant est le plus souvent affublé de la mention « non
renseigné ».
L’exemple de la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), qui a porté plainte contre le professeur Raoult est démonstratif.
D’après son site cette société regrouperait 500 membres actifs dont le montant de la cotisation s’élève à 100 euros soit 50 000 euros
annuels de ressources indépendantes des firmes. Elle en reçoit plus de 20 fois plus de l’industrie (Dont 800 000 euros de Gilead d’après M Wonner17 et
plus 100 000 annuels de Pfizer).
L’application du proverbe « Dis-moi qui te paie,
je te dirai qui tu es » permet de supposer que cette société aurait agi contre Didier Raoult comme le bras armé de ses sponsors et en l’occurrence de Gilead fabricant du
Remdesivir. Car Gilead voulait empêcher l’utilisation de tout traitement ancien et bon marché tel que la chloroquine pour imposer son poulain Remdesivir qui lui a rapporté près de
2 milliards de dollars lors du seul 3èmetrimestre 2021,
alors qu’il est fortement déconseillé par l’OMS et que son l’utilisation sans consentement éclairé fait actuellement l’objet de plusieurs plaintes pénales aux USA18.
La plupart des autres sociétés savantes françaises dont nous avons analysé le financement se sont révélées extrêmement dépendantes de l’industrie qui
représente leur principale source de financement. Lorsqu’elles traitent d’un produit rentable pour leurs partenaires industriels, les recommandations thérapeutiques qu’elles émettent
reproduisent trop souvent la propagande des services de communication de ceux-ci sans grand égard pour les données scientifiques réelles.
La corruption des revues scientifiques
et des médias les transforme en outils de propagande
Depuis l’arrivée d’Internet, les revues médicales jadis prestigieuses ont perdu un grand nombre d’abonnés et sont également devenues extrêmement dépendantes
de l’industrie pharmaceutique qui les maintient en vie par les publicités de médicaments et des numéros spéciaux qu’elle leur commande pour vanter leurs produits.
Marcia Angell, l’ancienne rédactrice en chef du New England Journal
of Medicine, a fait publiquement part de son écœurement19 :
« Il n’est tout
simplement plus possible de croire une grande partie des publications de la recherche clinique, ni de compter sur le jugement des médecins expérimentés ou les directives médicales faisant
autorité. Je ne prends aucun plaisir à formuler cette conclusion, à laquelle je suis parvenu lentement et à contrecœur lors de mes deux décennies passées au poste de rédacteur en chef du
New England Journal of Medicine. »
Le Dr Richard Horton, rédacteur en chef du Lancet, a déclaré :
« Un nombre scandaleux
de publications d’études sont au mieux, peu fiables, quand elles ne sont pas complètement mensongères, en plus de frauduleuses. »
« Quelque chose est
pourri dans l’état de la recherche biomédicale. Tous ceux qui travaillent dans ce domaine le savent à un certain niveau. Nous applaudissons les présentations de nos collègues lors de
conférences, en espérant qu’ils nous feront preuve de la même courtoisie, mais nous savons dans notre cœur que la majorité, voire la grande majorité de nos affirmations en matière de
recherche sont fausses. »
En Allemagne, la corruption des revues financées par l’industrie a été démontrée par Annette Becker, de l’université de Marburg en Allemagne, et ses
collaborateurs après analyse des recommandations de prescription faites par onze revues allemandes dédiées à la Formation Médicale Continue. Les auteurs concluent que les recommandations
visant à l’utilisation ou non d’un médicament dépendent de la source de financement des revues.
En France, en 2004 les firmes dépensaient en promotion 25 000 euros par an et par médecin d’après le rapport de l’IGAS. Elles consacraient plus
d’un milliard d’euros par an aux visites médicales et 120 millions aux congrès.
Une étude du LEM21 estime
qu’un euro supplémentaire investi dans la promotion des ventes auprès de l’ensemble des médecins libéraux d’une région pourrait rapporter un peu plus de 5,15 euros de ventes. L’effet
est plus marqué pour les généralistes (1 euro supplémentaire rapportant 6,41 euros).
En outre, les laboratoires qui accordent les paiements les plus élevés (supérieurs au troisième quartile des paiements dans une région), augmentent
significativement les montants de leurs ventes : +8% des ventes grâce à la promotion auprès des salariés, +22% grâce à celle auprès des spécialistes libéraux, par rapport à des
laboratoires qui effectueraient une promotion de faible ampleur.
Pierre Frouard co-auteur d’une étude de l’Université Rennes 1 sur les prescriptions des médecins et leurs liens avec l’industrie rappelle que :
« Si ça n’était
pas efficace, les firmes ne mettraient pas autant d’argent dans le lobbying ».
La formation continue des médecins, rendue obligatoire par la loi, est presque uniquement prise en charge par l’industrie pharmaceutique. Les médecins qui
participent à ces sessions n’ont pas la possibilité d’entendre tous les points de vue, lors d’une formation supposée être libre de l’influence de l’industrie22.
Ces formations réalisées, ou au moins sponsorisées par un laboratoire donnent droit à des points pour valider la formation continue obligatoire. Se faire acheter est devenu une obligation
légale !
La corruption des agences sanitaires
et des ministères menace la sécurité sanitaire de la population
L’ancien directeur de directeur de l’Agence
de réglementation des médicaments et des produits alimentaires en Chine, Zheng Xiaoyu, qui avait rang de ministre, a été exécuté le 10 juillet 2007 pour corruption. Il avait
été reconnu coupable d’avoir touché 6,4 millions de yuans (620 000 euros) de pots-de-vin d’entreprises pharmaceutiques.
En 1991, Le président de SmithKline Beecham, fabricant du vaccin anti-hépatite B, a avoué avoir donné à Francesco de Lorenzo, ministre italien de la Santé,
600 millions de lires quelques mois avant que ce dernier rende la vaccination obligatoire dans son pays. Francesco de Lorenzo a été condamné à plusieurs années de prison ferme. Paolo
Cirino Pomicino, ancien ministre du Budget, et le Pr Duilio Poggiolini, membre influent des instances européennes du Médicament, ont été également condamnés dans des affaires
similaires.
En 2011 un rapport de l’IGAS concluait :
« L’Afssaps,
agence de sécurité sanitaire, se trouve à l’heure actuelle structurellement et culturellement dans une situation de conflit d’intérêt. »
Malgré quelques minimes efforts
récents des agences pour améliorer leur transparence ou lutter contre les conflits d’intérêts, ceux-ci règnent toujours en maîtres.
Les procédures d’AMM23 facilitent
les manipulations. Dans les pays démocratiques, les débats en justice sont publics et contradictoires. « À charge et à
décharge ».
À l’inverse, les jugements actuels d’AMM sont secrets (ni le dossier d’AMM ni les débats ne sont publiés) et instruits uniquement par une partie (le
laboratoire) dont personne ne remet les dires en doute. Dans tous les pays démocratiques, les juges sont payés par l’état et ne doivent en aucun cas avoir de lien quelconque avec l’une de
parties qui se présentent devant eux « on ne peut pas être
juge et partie ».
Dans la commission d’AMM, presque aucun expert n’est indépendant des laboratoires. Beaucoup en vivent et parfois très largement. Comment s’étonner alors de
la facilité avec laquelle les médicaments soumis à la commission d’AMM sont déclarés « novateurs »,
« avec
une balance efficacité/risque très positive » dont récemment les pseudo vaccins anti-covid pourtant manifestement incapables de prévenir d’attraper et de transmettre la
maladie ni d’éviter les formes graves, comme le montre l’évolution de la mortalité covid publiée par l’OMS.
L’indépendance est également exceptionnelle dans la commission de fixation des prix et dans celle fixant le taux de remboursement.
Il en est de même pour la plupart de membres chargés de la pharmacovigilance dont la société scientifique est largement sponsorisée par l’industrie. Ces
conflits d’intérêts expliquent en très grande partie les « incompréhensibles » défaillances du système de pharmacovigilance relevées par l’IGAS dans le scandale du
Médiator.
L’AFSSAPS, agence chargée de délivrer les autorisations de mise sur le marché (AMM) aux médicaments et l’agence européenne (l’EMA) sont financées dans leur
quasi-totalité par les firmes pharmaceutiques. Ceci est dénoncé par la commission
d’enquête du Sénat sur le médicament, comme par la Cour des Comptes, qui use de la litote : « le mode de
financement retenu n’est pas de nature à assurer l’indépendance de l’agence ».
Bernard Bégaud constate :
« C’est compliqué de
considérer de façon très neutre une molécule alors que fondamentalement le choix aura une incidence (…) pas neutre sur quelqu’un qui, quelque part est un ami. »
et conclut :
« il ne devrait pas du
tout être possible, quand on a travaillé dans un labo, d’aller dans une administration publique tout particulièrement dans une agence d’évaluation. »
Quand la science, certains médecins, les revues médicales, les agences sanitaires et l’OMS sont corrompus, c’est la santé de l’humanité toute entière qui
est menacée.
Adarkwah CC, Schwaffertz A, Labenz J, Becker A, Hirsch O. « Einschätzung der beruflichen Perspektive von Hausärzten im ländlichen Raum : Ergebnisse der HaMedSi-Studie »
(Hausärzte für Medizinerausbildung in Siegen-Wittgenstein) [Assessment of the occupational perspectives of general practitioners in a rural area. Results from the study HaMedSi (Hausärzte
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Le réseau Cochrane est un réseau international de volontaires pour « préparer, tenir à jour et diffuser les revues systématiques des études évaluant les thérapeutiques
préventives et curatives ». Autrefois indépendant il est malheureusement passé sous la coupe de Bill Gates
« Liens financiers entre les dirigeants d’associations médicales professionnelles américaines influentes et l’industrie : étude transversale », BMJ (2020).
DOI : 10.1136/bmj.m1505, http://www.bmj.com/content/369/bmj.m1505
Éditorial : « Relations financières entre les dirigeants des sociétés médicales américaines et l’industrie », BMJ (2020). http://www.bmj.com/content/369/bmj.m1811
John P.A. Ioannidis « Why most published research findings are false PLoS Med. 2005 Aug;2(8):e124. doi : 10.1371/journal.pmed.0020124. Epub 2005 Aug 30 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16060722/
Si l’on regarde la presse de grand chemin, la semaine écoulée fut parcourue des mêmes atermoiements énergétiques que d’habitude, des sempiternelles
pleurnicheries politiques et sociales que la France connaît depuis trop longtemps et qui l’engluent dans un surplace maintenant problématique. En revanche, du point de vue des réseaux
sociaux, la même semaine fut au contraire riche d’enseignements…
Si l’on suit un peu l’actualité balayée par un Twitter décidément très différent de ce qu’il fut il y a encore un mois, difficile de voir un lien avec les
niaiseries assommantes et les sujets volontairement distractifs que la presse de grand chemin continue de traiter. L’écart entre le réseau social de Musk et la presse étatique
subventionnée est très troublant.
Comment ne pas voir la
gourmandise presque obscène avec laquelle cette presse grand public s’est jetée sur les discours délirants d’une starlette hollywoodienne dont les saillies antisémites laissent
perplexe, et l’absence totale, résolue et franchement inquiétante de tout traitement des révélations
contenues dans les e-mails du
Dr Fauci ?
Pour rappel, Anthony Fauci est le directeur de l’Institut national des allergies et maladies infectieuses aux États-Unis et fut le responsable de la réponse
gouvernementale américaine à la récente pandémie, de février 2020 jusqu’à décembre 2022, mois où il prend (commodément) sa retraite. Or, le Fauci en question accumule ce qui ressemble à
des mensonges sur sa façon de gérer la crise en question, les protocoles en place, et surtout l’origine du virus. Les e-mails qui viennent d’être publiés montrent maintenant sans l’ombre
d’un doute que le virus sort bien du laboratoire de Wuhan et qu’il est le
résultat de manipulations génétiques (gains de fonction) en partie financés par l’institut de Fauci lui-même.