Ajustements au Moyen-Orient

...par Thierry Meyssan - le 20/06/2017.

 

Consultant politique, président-fondateur du Réseau Voltaire.

 

Dernier ouvrage en français : Sous nos yeux - Du 11-Septembre à Donald Trump.


Alors que les États du Moyen-Orient élargi se divisent entre partisans et adversaires du cléricalisme, Washington, Moscou et Pékin négocient une nouvelle donne. Thierry Meyssan évalue l’impact de ce tremblement de terre sur les conflits palestinien, irako-syrien et yéménite.

 

Source : http://www.voltairenet.org/article196878.html


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La crise diplomatique autour du Qatar a gelé divers conflits régionaux et a masqué des tentatives de règlements de quelques autres. Nul ne sait quand aura lieu le lever de rideau, mais il devrait faire apparaître une région profondément transformée.

1— Le conflit palestinien

Depuis l’expulsion de la majorité des Palestiniens hors de chez eux (la Nakhba, le 15 mai 1948) et le refus par les peuples arabes de ce nettoyage ethnique, seules la paix séparée israélo-égyptienne des accords de Camp David (1978) et la promesse d’une solution à deux États des accords d’Oslo (1993) ont partiellement modifié la donne.

Cependant lorsque l’on révéla les négociations secrètes entre l’Iran et les États-Unis, l’Arabie saoudite et Israël décidèrent à leur tour de discuter. À l’issue de 17 mois de rencontres secrètes, un accord fut conclu entre le Gardien des deux mosquées et l’État juif [1]. Celui-ci se concrétisa à travers la participation de Tsahal à la guerre du Yémen [2] et le transfert de bombes atomiques tactiques [3].

Rappelons que cet accord prévoyait également de faire évoluer l’Arabie saoudite de sorte que sa société reste salafiste et que ses institutions deviennent laïques. Il prévoyait aussi l’indépendance du Kurdistan irakien (qui tiendra un référendum en septembre) et l’exploitation à la fois des champs gaziers du « quart vide » (qui sont à cheval sur l’Arabie et le Yémen, d’où la guerre actuelle) et de ceux de l’Ogaden (d’où le retrait cette semaine des troupes qataries de la frontière djiboutienne).

En définitive, l’Égypte a décidé de céder les îles de Tiran et de Sanafir à l’Arabie saoudite, comme elle s’y était engagée il y a un an. Ce faisant, Riyad a reconnu de facto les accords de Camp David qui gèrent notamment le statut de ces territoires. Israël a confirmé avoir obtenu des garanties saoudiennes.

Observons que la décision égyptienne n’a pas été prise sous la pression saoudienne (Riyad avait vainement bloqué ses livraisons de pétroles, puis un prêt de 12 milliards de dollars), mais en raison de la crise du Golfe. Les Séoud ont officialisé leur rupture avec les Frères musulmans qui couvait depuis la transmission par le président al-Sissi de documents attestant d’un projet de coup d’État de certains membres de la Confrérie contre eux. Dans un premier temps, l’Arabie avait cru pouvoir discerner entre de bons et de mauvais Frères musulmans. Elle avait déjà accusé le Qatar de soutenir les putschistes, mais les choses avaient évolué pacifiquement cette fois. Désormais Riyad entend combattre toute la Confrérie ce qui le conduit à revoir sa position à propos de la Syrie.

La cession de ces îles, égyptiennes depuis la Convention de Londres de 1840, n’a d’autre sens que de permettre à l’Arabie saoudite de reconnaître implicitement, 39 ans plus tard, les accords de paix égypto-israéliens de Camp David.

De son côté, Téhéran a accueilli la direction politique du Hamas (laquelle est principalement composée de Frères musulmans) à la fois au nom de la solidarité avec la cause palestinienne et parce qu’il partage la même conception de l’islam politique.

La prochaine étape sera l’établissement de relations commerciales publiques entre Riyad et Tel-Aviv ainsi que l’expose The Times du 17 juin (des sociétés israéliennes seraient autorisées en Arabie et la compagnie d’aviation El-Al pourrait utiliser l’espace aérien saoudien) [4], puis la reconnaissance de l’initiative de paix du prince Abdallah (Ligue arabe, 2002) et l’établissement de relations diplomatiques (le prince Walid ben Talal deviendrait ambassadeur) [5].

Ce projet pourrait amener à la paix en Palestine (reconnaissance d’un État palestinien et indemnisation des réfugiés), au Liban (retrait des fermes de Shebaa) et en Syrie (arrêt du soutien aux jihadistes et retrait du Golan).

La question du Golan sera particulièrement difficile car l’administration Netanyahu a affirmé —non sans provocation— son annexion tandis que les États-Unis et la Russie ont violemment réagi à l’expulsion de la Force des Nations unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD) et à sa substitution par al-Qaïda [6]. Il n’est cependant pas impossible qu’au cours de la guerre de Syrie, Washington ou Moscou ait pris l’engagement auprès de Tel-Aviv de ne pas modifier le statu quo du Golan.

Ce projet de règlement général reflète la méthode des hommes d’affaire Donald Trump et Jared Kushner : créer une situation économique qui impose un changement politique. Il se heurtera nécessairement à l’opposition des Frères musulmans (Hamas), et du triangle de l’islam politique : l’Iran, le Qatar et la Turquie.

2— Le conflit irako-syrien

La totalité des acteurs de la région s’accordent à considérer qu’aujourd’hui l’Irak et la Syrie forment un unique champ de bataille. Toutefois les Occidentaux, qui s’accrochent aux mensonges de l’administration Bush Jr. (même s’ils admettent l’inanité des armes de destruction massives imputées à Saddam Hussein) et à la narration romantique des « printemps arabes » (même s’ils reconnaissent que ce mouvement n’a jamais tenté d’apporter de liberté mais au contraire d’imposer l’islam politique), s’entêtent à les considérer comme distincts.

Nous renvoyons nos lecteurs à mon livre Sous nos yeux pour ce qui concerne la manière dont la guerre a débuté [7]. Toujours est-il que depuis le début de la crise autour du Qatar, la guerre se limite en Irak et en Syrie à 
(1) la lutte contre Daesh (Mossoul et Rakka) et à 
(2) celle contre la Turquie (Baachiqa et Al-Bab) [8].

Ce qui est évident pour tous dans la région, c’est que depuis l’accession au pouvoir à Pékin du président Xi Jinping porteur du projet des deux routes de la soie, Washington a poussé à la création d’un « Sunnistan » à cheval sur l’Irak et la Syrie. Pour ce faire, il a financé, armé et encadré Daesh afin de couper l’axe de communication Beyrouth-Damas-Bagdad-Téhéran-Pékin.

Depuis quatre mois, l’administration Trump étudie et négocie la manière dont elle pourrait modifier cette politique et conclure un partenariat avec Pékin au lieu de la confrontation actuelle [9].

Alors que sur le terrain, s’enchaînent des événements contradictoires, les armées irakienne et syrienne ont subitement avancé depuis le début de la crise autour du Qatar. Elles ont libéré de Daesh leurs territoires frontaliers et sont aujourd’hui sur le point d’établir leur jonction (c’est-à-dire de rétablir la route de la soie). Les deux armées ne sont plus séparées que par deux cent mètres de terrain contrôlés illégalement par l’armée US [10].

Quant aux combats au Sud de la Syrie, ils ont miraculeusement cessé. Un cessez-le-feu a été proclamé unilatéralement par Damas à Deraa. En réalité, Moscou et Washington ont donné l’assurance à Tel-Aviv que la Syrie ne laisserait se déployer à sa frontière que des troupes russes et non pas iraniennes, pas plus que celles du Hezbollah libanais.

Bref, si le Pentagone suit les ordres de la Maison-Blanche, le conflit devrait largement cesser. Il ne resterait que l’occupation turque de l’Irak et de la Syrie, sur le modèle de l’occupation turque de Chypre dont l’Union européenne s’est lâchement accommodée. Les États-Unis et l’Arabie saoudite qui étaient des ennemis de l’Irak et de la Syrie redeviendraient à nouveau leurs alliés.

3— Le conflit yéménite

Les Yéménites pourraient faire les frais de l’évolution actuelle. S’il est clair que l’Arabie saoudite est entrée en guerre pour installer un gouvernement favorable à l’exploitation jointe des champs pétroliers du « Quart vide » et pour la gloire personnelle du prince Mohamed Ben Salman, il semble que l’aide apportée par l’Iran aux Houthis et à l’ancien président Saleh détourne les yeux des pays arabes et de la « communauté internationale » des crimes qui s’y commettent.

Il faut en effet choisir son camp et presque tous ont opté pour l’Arabie saoudite contre le Qatar et ses alliés turc et iranien. Ce qui était positif en Palestine, en Irak et en Syrie, s’avère négatif au Yémen.

Conclusion

Depuis le 5 juin et la rupture des relations diplomatiques entre Riyad et Doha, les chancelleries se préparent toutes à une possible guerre, même si seule l’Allemagne l’a évoquée publiquement. Cette situation est d’autant plus surprenante que c’est le Qatar et non l’Arabie saoudite qui est observateur à l’Otan [11].

Des démissions s’enchaînent à Doha, de l’ambassadrice des États-Unis Dana Shell Smith, au sélectionneur de l’équipe nationale de football Jorge Fossati. Non seulement les États alignés sur Riyad ont coupé leurs relations commerciales avec l’émirat, mais de nombreuses sociétés sans liens particulier avec le Golfe en ont fait de même au vu du risque de guerre. C’est le cas par exemple de COSCO, la plus grande compagnie maritime chinoise.

Quoi qu’il en soit, malgré ses revendications historiques justifiées, il semble impossible que l’Arabie saoudite annexe le Qatar alors qu’elle s’était opposée à l’annexion du Koweït par l’Irak pour les mêmes raisons. Une règle s’est imposée dans le monde depuis la décolonisation britannique : nul n’a le droit de toucher à des frontières conçues par Londres, dans le seul et unique but de maintenir des problèmes insolubles pour les nouveaux États indépendants. De cette manière Londres maintient de facto leur dépendance perpétuelle à son égard. Au demeurant l’arrivée prochaine de 43 000 soldats pakistanais et turcs venus défendre le Qatar devrait renforcer sa position.

[1] « Exclusif : Les projets secrets d’Israël et de l’Arabie saoudite », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 22 juin 2015.

[2] « La Force « arabe » de Défense commune », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 20 avril 2015.

[3] « Le Proche-Orient nucléarisé ! », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 7 mars 2016.

[4] “Saudi trade talks with Israel are historic first”, Michael Binyon & Gregg Carlstrom, The Times, June 17th, 2017.

[5] « Exclusif : L’Arabie saoudite construit une ambassade en Israël », Réseau Voltaire, 29 mai 2016.

[6] « Le Conseil de sécurité s’apprête à enjoindre à Israël de rompre avec al-Qaïda », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 2 juillet 2016.

[7Sous nos Yeux. Du 11-Septembre à Donald Trump, éditions Demi-Lune, 2017.

[8] « Invasion militaire turque de l’Irak », par Ibrahim Al-Jaafari, Réseau Voltaire, 19 octobre 2016.

[9] « Trump : le business contre la guerre », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 14 février 2017.

[10] « Les USA empêcheront-ils la réouverture de la route de la soie ? », Réseau Voltaire, 17 juin 2017.

[11] « Israël et des émirs dans l’Otan », par Manlio Dinucci, Traduction Marie-Ange Patrizio, Il Manifesto (Italie) , Réseau Voltaire, 13 mai 2016.

 


Zizanie dans le Golfe

...par Renaud Girard - le 21/06/2017.

Journaliste, reporter de guerre et géopoliticien français 

Ecole normale supérieure (Ulm)

Ecole nationale d'administration (ENA)

Officier de réserve (après une formation à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr) 

Grand reporter international et reporter de guerre au journal Le Figaro depuis 1984

 

A couvert la quasi-totalité des grandes crises politiques et des conflits armés depuis trente ans.

Notamment reconnu pour sa couverture des guerres à Chypre, en Asie centrale, en ex-Indochine, au Maghreb et au Sahel, dans les Balkans, au Proche et au Moyen-Orient, Afrique subsaharienne, dans le Caucase et en Libye.

Se rend en Afghanistan pour y couvrir la lutte contre les Soviétiques et y rencontre le commandant Ahmed Chah Massoud (années 1980).

En Somalie au moment de l'intervention militaire des États-Unis (1993).

Au Rwanda dès le début du génocide de 1994.

Coincé en Tchétchénie, traverse à pied dans la neige (avec le photographe Olivier Jobard) la chaîne du Caucase vers la Géorgie afin d'échapper à l'Armée russe (hiver 1999-2000)

Au Venezuela pour y couvrir le référendum sur la modification de la Constitution et passe plusieurs jours au contact d'Hugo Chavez, le chef d’État vénézuélien (2007)

A nouveau en Somalie puis en Égypte au Caire au moment du renversement du Président Mohamed Morsi, évènement qu'il a couvert pour Le Figaro (2013)

Se rend dans la bande de Gaza pour y couvrir le conflit entre Israël et le Hamas (2014)

En Libye, (2011, 2013 et 2015)

En République Démocratique du Congo où il rencontre Moïse Katumbi, alors gouverneur de la province du Katanga (2015)

 

Conférencier et médiateur international

Professeur de stratégie, de géostratégie et de relations internationales à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po)

Membre du Comité de rédaction de la Revue des deux Mondes, éditorialiste à Questions Internationales

Auteur de livres sur le Moyen-Orient, le Pakistan et l'Afghanistan et d'essais sur les relations internationales, a également développé sa propre théorie géopolitique 

Ouvrages

Pourquoi ils se battent ? : Voyage dans les guerres du Moyen-Orient (2005) Prix Montyon de l'Académie française

La guerre ratée d'Israël contre le Hezbollah (2006)

Retour à Peshawar  (2010)

Le Monde en marche (2014)

Que reste-t-il de l'Occident ? avec Régis Debray (2014)


La rupture des relations diplomatiques, consulaires, commerciales, aériennes de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis avec le Qatar marque un recul du multilatéralisme au Moyen-Orient.

 

Bien qu'il soit d'une évidente nécessité pour la région, le multilatéralisme vient de connaître un nouveau recul au Moyen-Orient. Dans le golfe Persique, les six monarchies sunnites occupant sa rive occidentale coopéraient étroitement dans une organisation politico-économique appelée Conseil de coopération du Golfe (CCG) et ayant son siège à Bahreïn. Il avait été créé en 1981 par des émirs soucieux de serrer les rangs face au vent révolutionnaire soufflant depuis la rive orientale du Golfe, c'est-à-dire depuis l'Iran des pasdarans et de l'ayatollah Khomeyni.

Le CCG est aujourd'hui quasiment mort. Le lundi 5 juin, trois de ses membres ont décidé de rompre toutes leurs relations - diplomatiques, consulaires, commerciales, aériennes - avec un quatrième. L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, bientôt suivis par le Bahreïn et l'Égypte, sont entrés dans une brouille profonde à l'égard du Qatar, lui reprochant son soutien aux Frères musulmans et aux organisations djihadistes clandestines. Dans ses tweets, le président américain Trump a repris à son compte une partie de ces accusations. Le petit et très riche émirat gazier (un million et demi d'habitants, dont 250.000 sujets qatariens) a rejeté ces accusations, les qualifiant de "totalement injustifiées", et a demandé la protection de son allié turc, qui a aussitôt envoyé 3 000 soldats dans la presqu'île. En contradiction avec la Maison-Blanche, le Pentagone a souligné "le rôle positif du Qatar dans la stabilisation" de la région : l'armée américaine y dispose d'une base de 11 000 hommes, d'où partent ses raids aériens contre l'État islamique. Dans cette querelle, le Koweït est resté neutre et a proposé sa médiation. Le sultanat d'Oman est resté silencieux. Cela ne veut pas dire qu'il ne fera rien, car le vieux sultan Qabous est un maître de la diplomatie secrète (c'est lui qui avait arrangé les premières conversations directes entre Américains et Iraniens à partir de 2010, facilitant ainsi la progression de la négociation nucléaire, qui aboutira à l'accord historique du 14 juillet 2015).

 

Par son blocus terrestre, l'Arabie saoudite n'est-elle pas en train de mener une politique contraire à ses intérêts, car propre à jeter les Qatariens dans les bras des Iraniens (avec lesquels ils partagent déjà un immense champ gazier)? Et si l'on ne va pas jusque-là, ne risque-t-on pas d'assister à la création d'un troisième axe au Moyen-Orient (Turquie-Qatar-Hamas, sur une idéologie commune Frères musulmans), qui s'ajouterait aux deux grands axes déjà bien consolidés, l'axe irano-chiite (Téhéran-Bagdad-Damas-Beyrouth) et l'axe américano-sunnite (Washington-Jérusalem-Le Caire-Amman-Riad-Abu Dhabi) ?

Le Qatar explique que ses voisins sont jaloux du poids qu'il a gagné internationalement grâce à une diplomatie audacieuse (exemple : accords de paix de Doha sur le Liban du 25 mai 2008, alors que les précédents, en octobre 1989, s'étaient faits à Taëf, en Arabie saoudite) et grâce à l'immense succès de sa chaîne satellitaire al-Jazeera. Le Qatar dit qu'il combat le terrorisme mais il s'enorgueillit d'être un hub diplomatique, recevant chez lui le chef du Hamas, des responsables des Frères musulmans chassés d'Égypte ou même un bureau des talibans afghans (cela à la demande des Américains).

 

Emmanuel Macron, qui recevra le 21 juin 2017 à l'Élysée le prince héritier des Émirats arabes unis (pays avec lequel la France a un accord de défense), a raison de s'emparer du dossier. La France est respectée dans la région et jouit de bonnes relations avec le Qatar et avec l'Arabie saoudite. Le président français aurait tort de descendre dans l'examen des arguties de la querelle, car il peut la transcender par un projet beaucoup plus ambitieux. Puisque tous ces États (y compris le Qatar) se défendent de financer le djihadisme, pourquoi ne pas créer, au sein du CCG, une agence soumise à l'autorité du secrétaire général de l'ONU, qui traquerait les déviances islamistes, et dont les arrêts auraient force de loi ?

Il est grand temps que toutes ces pétromonarchies, qui se disent amies de l'Occident, se prononcent ensemble publiquement sur un certain nombre de sujets. Quelle est leur conception de l'islam ? Du droit des femmes ? Sont-elles prêtes à contenir la religion à la sphère privée ? À accorder à leurs sujets la liberté de conscience ? À propager l'esprit de tolérance ? À respecter les autres religions et la libre pensée ? Sont-elles prêtes à moderniser leurs prêches du vendredi et leurs manuels scolaires ? À ne financer de par le monde que les tenants d'un islam tolérant et pacifique ? D'un mal peut toujours sortir un bien. Si la France parvenait à transcender cette zizanie par un mouvement de "grande clarification" de l'islam régional, elle ménagerait à la fois ses intérêts à long terme et ceux de ses amis du golfe Persique.

 

Source : http://www.magistro.fr/index.php/template/lorem-ipsum/de-par-le-monde/item/3170-zizanie-dans-le-golfe

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