Nouvelle-Calédonie : s’intégrer à l’Indo-Pacifique sans attendre la sortie de l’accord de Nouméa

...Par Sandrine Teyssonneyre - Le 08/10/2020.

Ce dimanche 4 octobre, sur les quelque 181 000 inscrits sur la liste spéciale du référendum d’auto-détermination de la Nouvelle-Calédonie, 53,6 % ont voté « non » pour la deuxième fois. Ce nouveau rapport de force (53-47), qui exclut 43 000 Calédoniens du vote, incitera les partisans de la souveraineté à réclamer une troisième consultation dans six mois. D’autres continuent à proposer une négociation qui permettrait de mette fin à un processus de vingt-deux ans, nourri d’incertitudes qui ont ralenti la concrétisation d’une émancipation réelle. Une telle négociation devra prendre en compte l’épopée multiculturelle du pays, le rôle central que le nickel a joué dans son développement et la nécessité de réduire cette dépendance.

L’Indo-Pacifique : de la réalité géographique à la réalité identitaire

La migration des Austronésiens vers les îles du Pacifique commence 2 000 ans avant notre ère. Ces migrants trouvent des hommes sur place. Bien avant cela, comme l’explique l’historien Nicholas Thomas, commissaire de l’exposition « Océanie » au Musée du Quai Branly en 2019, des aborigènes ont pris la mer pour peupler, entre autres, les îles Bismarck. En Nouvelle-Calédonie, hormis le premier homme, le « frère » n’est donc pas africain, mais quelqu’un qui, à un moment ou à un autre, a quitté les rives de la Mer de Chine.

C’est en 1891 qu’arrive le premier convoi de Tonkinois en provenance de l’actuel Vietnam, essentiellement constitué de prisonniers du bagne de Poulo Condor (Côn Dao). À partir de 1895, les volontaires suivent, généralement en provenance du Delta du Fleuve Rouge, les crises du climat provoquant des crises alimentaires. Ils travaillent dans la mine (sous et sur terre) alors que ceux qui sont envoyés aux Nouvelles-Hébrides sont employés dans les plantations. Ils seront près de 22 000 entre le premier convoi et 1939. Pour décrire leur situation, ils se nomment Chân Dang, soit « les pieds enchaînés ». Généralement engagés pour cinq ans, ils souhaitent le rapatriement, bien qu’un certain nombre feront souche. Photographe et intellectuel, Ca-lé Ngoc est arrivé en 1914 à bord du Calédonien, sur ordre de déportation pour « complot contre la sûreté de l’Etat ». Il est interné à Maré (Îles Loyauté). Libéré en 1924, il a créé le plus connu et le plus populaire des studios de photo de Nouméa.

En 1945, les Châng Dang affirment leur nationalisme après la proclamation d’indépendance du Vietnam. Ils se rebellent aussi contre leurs conditions de travail et initient le pays à la grève. Après la chute de Dien Bien Phu, ils subissent des représailles locales. Entre 1960 et 1964, les Français demandent, pour faire justice, à ce que les Vietnamiens établis sur le Caillou rentrent « chez eux ». Entre propagande communiste et haine coloniale, leur départ forcé donne lieu à des scènes tragiques : ceux qui sautent du bateau sont rattrapés et incarcérés. Quelques-uns échappent à ce destin, dont Jean Vanmai, qui fut caché par un ami kanak et est aujourd’hui le premier historien des Châng Dang.

Chinois de Tahiti, Indonésiens de Java

La mine calédonienne eut du mal à recruter des travailleurs chinois dans le dernier quart du XIXème siècle. Paradoxalement, la communauté chinoise est arrivée plus tard, de Tahiti. L’un d’entre eux était là au commencement. Embarqué à Canton sur Le Brigand, dix ans avant la prise de possession, Jemmy Song a lié son destin à un fondateur, James Paddon, un Anglais passé par l’Australie, santalier, trafiquant en opium sans doute, qui établit des « stations » aux Nouvelles-Hébrides et en Nouvelle-Calédonie et participa à la création de la Société Le Nickel.

À partir de 1892, les Japonais pallièrent l’absence d’engagés chinois. Entre cette date et 1919, 5 575 d’entre eux sont venus travailler, essentiellement dans la mine. Il en restait 1 340 en 1941 : suivant l’attaque de Pearl Harbor, ils furent d’abord internés, puis déportés.

Dans sa thèse Orang Kontrak, Catherine Adi estime à 91 le nombre de convois de Javanais (pas tous originaires de Java) arrivés en Nouvelle-Calédonie de janvier 1896 à juin 1949, ayant amené près de 20 000 engagés, dont deux tiers d’hommes. Les très difficiles conditions de vie et de travail dans le pays d’origine expliquent en partie ces exils, la natalité pesant sur les approvisionnements de riz. Les Javanais travaillent dans la mine (en surface), l’agriculture et les emplois domestiques. Les contrats sont généralement de cinq ans, après quoi les rapatriements sont encouragés. En réalité, les engagements durent plusieurs fois la durée initiale et la résidence libre, qui reste un privilège, peut prendre plus de 20 ans.

En 1945, tous les travailleurs présents en Nouvelle-Calédonie sont libérés. En 1946, ils obtiennent le droit de vote. Certains enfants d’Orang Kontrak sont retournés en Indonésie dans les années 1950. En 2014, 3 859 Calédoniens se disaient d’origine indonésienne, soit 1,4 % de la population. Les Vietnamiens représentaient moins d’1 % avec un peu plus de 2 500 personnes, ces chiffres ne reflétant pas leur influence économique.

Les familles de La Réunion

De la Réunion sont venues plusieurs familles calédoniennes : les Célières, Arsapin, de Gaillande, de Greslan, Luciano, Mitride, Rolland, Sautron. La crise du sucre dans l’île volcanique motiva l’émigration de diverses populations, dont les créoles, les Malabars et les coolies indiens qui arrivent en nombre à partir de 1869 pour essayer de développer, en vain, la canne à sucre sur le territoire. Peut-être sont-ils 600 au plus en 1875. La Grande-Bretagne, arguant que certains sont citoyens britanniques, les fera envoyer en Australie et à Fidji. Vers 1901, un autre contingent arrive pour travailler dans la mine, et ceux-ci repartiront. Un auteur chiffre cette communauté à 1 000 représentants en 1939.

Jugés illégitimes par certains parce qu’ils représentent les puissances coloniales, les Européens se mêlent à ce creuset. L’aventure transforme la femme en homme et le missionnaire en guerrier. Jean Baré, embarqué sur L’Etoile pour débarquer à La Nouvelle Cythère (Tahiti) en 1768, est une femme, maîtresse et gouvernante des enfants du botaniste Philibert Commerson. Parti de Lyon en 1741, l’évangéliste Pierre Poivre finit gouverneur de l’Isle de France (Maurice), après avoir combattu les corsaires et brisé le monopole hollandais des épices. Aux marchands et pionniers libres s’ajoutent les hordes du bagne, sujet trop vaste pour être traité ici.

L’empreinte chinoise en Polynésie

La migration des Polynésiens vers la Nouvelle-Calédonie, et le métissage avec les Mélanésiens, prédatent largement la colonisation. Polynésiens et Mélanésiens, essentiellement Néo-hébridais, ont fait l’objet d’un trafic mené d’abord par des marchands américains, anglais et australiens, le « blackbirding ». Dans la période contemporaine, les communautés tahitienne et wallisienne se sont gonflées pendant le « boom du nickel » dans les années 1960. En 2014, les Wallisiens représentaient plus de 8 % de la population calédonienne, les Tahitiens un peu plus de 2 %.

En Polynésie, c’est la Chine qui a laissé ses marques. Dans l’effondrement de l’empire Qing, qui suit les assauts menés par les grandes puissances depuis 1840, les plus démunis cherchent des terres de survie. Le premier bateau de travailleurs, majoritairement Hakkas des environs de Canton, arrive en 1865. Tous, cependant, ne viennent pas sous contrat : certains repartent dès les années 1870 quand d’autres restent et sont autorisés à épouser des Tahitiennes. Ils travaillent la terre et deviennent colporteurs et commerçants, tout en se répandant dans l’archipel. Leur place dans le négoce suscite une violente opposition, assortie de procès et de meurtres. Les émigrations les plus importantes ont eu lieu entre 1907 et 1914, puis dans les années 1920. Les débuts de la naturalisation datent de 1933. La population chinoise aurait dépassé les 4 000 personnes en 1928 pour atteindre 6 655 en 1951, après deux gros rapatriements en 1947 et 1948. Bien qu’estimée à 10 000 membres, la communauté Tinito (chinoise) de Tahiti est, du fait du métissage, difficile à dénombrer.

Parti en 1904 d’un village du Guangdong, pas si loin du départ de la Route de la soie, Robert Wan a construit la Route de la Perle, selon le titre de sa biographie par la chimiste niçoise installée en Polynésie, Paule Landon. L’homme, qui est artiste-peintre, laisse derrière lui sa première épouse pour vivre à Papeete dans une famille de la communauté hakka. De la vente de ses dessins à vélo à l’alimentation à grande échelle, il aura fallu à Wan Kong Fung près de 40 ans pour se lancer dans la création de fermes perlières dans les Tuamotu, plaçant les poe rava (les perles noires) au deuxième rang des exportations de la Polynésie française. En 1985, Robert Wan est revenu en Chine où il a retrouvé des parents. À Hong Kong et ailleurs, il a été sacré « empereur mondial de la perle », alchimie sino-japonaise qui, elle aussi, a migré de la Mer de Chine à l’autre bout du Pacifique.

Si l’Indo-Pacifique est la réalité géographique d’un espace maritime encadrant la masse eurasiatique, il est aussi une réalité identitaire déclinée sur quelques millénaires et dont les descendants ont fait souche sur ses îles.

Le héros Dang

Dans son opus majeur, Le Héros aux mille et un visages, le mythologue américain Joseph Campbell a tracé les contours de la « quête héroïque ». Celle-ci est entreprise de gré ou de force. Le héros est généralement un sauveur qui transforme son destin et celui des siens. Il doit travailler pour le bien commun et la quête n’est terminée que lorsqu’il rapporte au groupe un trésor, « a boon » dans les mots de Campbell. De la muscade au nickel en passant par la perle noire, le trésor inclut une longue liste de matières premières.

La survie passe par la construction de communautés que les patriarches financent. Plus américain que français, le modèle communautaire contredit les principes de la République, terre d’enracinés qui tente d’assimiler les déracinés que sont les immigrants. De New York à Nouméa, le modèle de la réussite collective est étrangement similaire : travail acharné, épargne systématique, gratification remise à plus tard, intermariages faisant suite aux mariages forcés des anciens, pratique religieuse et cultuelle, encouragement des pratiques de conservation du groupe et punition de celles qui le menacent.

André Dang est né en 1936 sur les terres rouges du massif du Koniambo, au nord de la Nouvelle-Calédonie. Sa mère, immatriculée A 649, est arrivée l’année précédente du Vietnam avec un contrat de 15 ans de travail. Elle a rencontré le père de son fils sur la mine ; un an et demi après la naissance, celui-ci meurt. Triage des arrivants, quarantaine, faim, travail perpétuel, manque de sommeil, violences physiques : tous les critères de l’esclavage sont rassemblés. Rapidement, le jeune Nha est confié à une famille adoptive à Nouméa. Entre école, travail à l’épicerie et copains, il entame son destin. A 12 ans, quand son beau-père est interné pour meurtre, Nha emménage avec sa mère, le maraîchage de liserons d’eau à l’aube donnant les clés de la survie. Âgé de 18 ans en 1954, il se marie, puis part quatre ans plus tard poursuivre des études de mécanique à Marseille. L’entrée dans le monde de la mine se fera par l’automobile. La station-service qu’il a construite au Rond-Point du Pacifique est détruite en janvier 1985 au cours des « événements ». En vacances avec sa femme en Australie, André Dang y restera six ans. Ami de Jean-Marie Tjibaou, son histoire personnelle le lie au destin du mouvement indépendantiste.

1988 : les Accords de Matignon mettent fin aux violences des années 1980. La création de la Sofinor, détenue à 85 % par la province Nord, permet le rachat en 1990 de la Société Minière du Sud Pacifique (SMSP) de Jacques Lafleur, geste de paix pour sceller les Accords, mais sans titres miniers.

1998 : on recommence, mais en plus grand. Par l’Accord de Nouméa, la Nouvelle-Calédonie devient « pays » d’Outre-Mer. La province Nord a son siège non loin de l’immense massif du Koniambo. Au titre du rééquilibrage économique, et le changement de majorité en France en 1997 aidant, la SMSP obtient qu’Eramet lui transfère le massif du Koniambo, en échange de la privatisation de la société d’État, qui est indemnisée. André Dang développe son modèle pour la mine calédonienne du futur en trois temps : d’abord, le minerai doit être valorisé avant exportation ; ensuite, source de richesse, la matière première doit rester dans les mains du pays ; enfin et surtout, l’actionnaire étranger ne peut détenir que 49 % des opérations. Au passage, la SMSP rachète à la famille Pentecost la Nickel Mining Company et crée, plus tard, avec le Sud-Coréen Posco une usine en Corée du Sud sur le modèle 51-49, qui implique d’ailleurs l’exportation du minerai.

La décision irrévocable de construire une usine de transformation sur le site du Koniambo a été prise avant le 31 décembre 2005. Le partenaire de départ, le Canadien Falconbridge étant avalé par X-Strata en 2006, c’est ce dernier qui assuma la construction de Koniambo Nickel (KNS) dès 2008. KNS est détenu à 51 % par la SMSP et 49 % par Glencore (depuis le rachat d’X-Strata en 2013). De plus, la Société Territoriale Calédonienne de Participation Industrielle (STCPI) détient 34 % de la Société Le Nickel (SLN), propriété d’Eramet à 56 %. STCPI est détenue à égalité entre la province Sud, d’un côté, et une association des deux autres provinces de l’autre.

Voilà pour le trésor, « the boon ». En théorie.

En pratique, le projet KNS est en dette de plus de 1 000 milliards de francs CFP (8,38 milliards d’euros). La SMSP n’a pas apporté de fonds propres au projet et a participé marginalement à son financement par la dette. Bien qu’elle soit en opération depuis 2013, l’usine, qui produit très en-dessous de ses capacités, ne sera bénéficiaire qu’en 2030 dans le meilleur des cas ; dans l’intérim, c’est le constructeur Glencore qui, responsable du financement de la construction, est payé en revenus financiers. Industriel des minerais, Glencore est aussi un grand négociant de matières premières. Comme l’explique Dominique Nacci sur le site Calédonickel, la marge est vaste entre propriété nominale et propriété économique.

La décolonisation par le nickel : exit la « solution pays » ?

Le 8 septembre dernier, le consortium conduit par l’Australien New Century Resources (NCR), et soutenu par la province Sud (loyaliste) se retirait de plus de trois mois de négociations pour le rachat de l’usine du Sud calédonien détenue par Vale Canada. Hormis les coûts d’équipements à financer, le retrait d’un fonds et des doutes sur la carrure de NCR, une campagne menée par les autorités coutumières et les parties prenantes contre ce rachat a découragé les investisseurs internationaux quatre semaines avant le deuxième référendum d’auto-détermination.

Le 14 septembre, André Dang, encore PDG de la SMSP à 84 ans, venait exposer sa « solution pays » au Congrès, selon un montage bien connu : 51 % pour la SMSP (qui invitait la province Sud à se joindre au projet) et 49 % pour un métallurgiste sud-coréen, Korea Zinc. Avant le scrutin, on apprenait que Korea Zinc ne souhaitait pas assumer les responsabilités de la charte environnementale du projet. L’article 51-49 est donc mis en sommeil, alors que la province Sud et l’État indiquaient poursuivre des négociations avec les salariés et cinq groupes internationaux. La mention de la Chine suscite l’anxiété. Premier client du Caillou, celle-ci représente plus de 30 % des exportations calédoniennes.

Depuis 1988, le nickel figure dans les grandes donnes de toutes les transitions politiques calédoniennes, sortes de décolonisations économiques de facto. Le PIB calédonien devrait se contracter d’environ 4 % cette année. Bien que le nickel représente 90 % des exportations calédoniennes, il ne compte que pour 10 % dans un PIB très dépendant des services et de la consommation, elle aussi soutenue par les emplois du secteur minier. Depuis 2009, la Nouvelle-Calédonie dispose d’un fonds nickel pour la réhabilitation des sites miniers, mais toujours pas de fonds de stabilisation, ni de fonds souverain.

Lors du « Battery Day » de Tesla le 22 septembre dernier, Elon Musk a indiqué vouloir produire des « battery packs » à la chimie révolutionnaire*. L’entreprise américaine garderait un œil sur l’usine du Sud. Que les fabricants de véhicules électriques soient localisés en Asie favorise le Caillou. Cependant, toute hausse des cours invite les industriels à trouver des alternatives, indonésiennes et philippines ou technologiques. Le respect des normes ESG (environnement, société, gouvernance) est un facteur de renchérissement que la concurrence prend soin d’éviter. Côté SLN (Société Le Nickel), la mandataire Hélène Bourbouloux a été dépêchée pour sauver la « vieille dame », qui a cumulé huit exercices déficitaires. À l’heure des batteries sans nickel, ni cobalt, et quand la rentabilité des projets semble toujours remise à un lendemain qui chantera mieux qu’aujourd’hui, les usines calédoniennes prennent des allures de châteaux de cartes.

Chargée d’un cours sur les marchés dits « émergents » à Paris, je l’avais intitulé « Re-emerging markets ». L’Indo-Pacifique, qui s’inscrit dans une histoire infiniment plus longue que celle de l’Atlantique, n’émerge pas. Espace d’empires, de royaumes et de sultanats anciens, il réémerge. C’est dans ce fascinant voisinage, en crise temporaire, que le Caillou doit s’insérer sans perdre plus de temps. La communauté calédonienne, qui reflète cet espace, a le choix entre attendre une consultation supplémentaire, suivie d’une transition vers une hypothétique indépendance, et s’engager immédiatement dans une intégration alors que les pays de la région préparent leur sortie de crise. Dans le contexte du XXIème siècle, les héros calédoniens devront confronter la fragilité du trésor nickel et songer à en faire émerger un autre, lié à la fois aux ressources de l’économie verte et bleue, et aux impératifs climatiques.

———————-

*Pour sa nouvelle batterie, Elon Musk a parlé d’une cathode sans cobalt, qui maximise la quantité de nickel.

illustration: Le premier référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie s’était soldé le 4 noevmbre 2018 par une victoire du « non » à 56,67 % des suffrages. Ici, un meeting du Front de Libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) en septembre 2018. (Source : La Croix)  

source:https://asialyst.com/fr/2020/10/07/nouvelle-caledonie-integrer-indo-pacifique-sans-attendre-sortie-accord-noumea/

Commentaires: 0