Voici comment
le « Hamas »se forme et se régénère de générations en générations. Israël s’interdit de comprendre cette évidence et se prépare ainsi un destin difficile :
« Dans la ville de Jénine, en Cisjordanie occupée,
Madleen Sabbagh, enceinte de sept mois, craint que des années de violence ne se répercutent sur les générations suivantes, son mari ayant été l’un des derniers à être
tué.
Enceinte de sept mois, assise à une fenêtre donnant sur le
camp de réfugiés de Jénine densément peuplé, Madleen Sabbagh explique qu’elle a cessé de manger après que son mari a été tué d’une balle dans le cœur au début du
mois.
Selon la famille, Mohammed Sabbagh, 30 ans, se tenait aux
côtés de son frère à cette même fenêtre lors d’un raid des forces israéliennes, lorsqu’il a été touché par un tireur embusqué.
Le couple avait déjà trois enfants et Mme Sabbagh, âgée de 24
ans, a déclaré : “En tant que mère, je suis certainement inquiète je me préoccupe de leur sécurité. Ce sont mes enfants et je suis leur mère. Mais maintenant, je suis une mère et un père
pour eux”.
La famille tient un salon de beauté qui, en des temps plus
heureux, accueillait des réceptions de mariage, mais les fenêtres sont désormais parsemées d’impacts de balles.
Des centaines de Palestiniens, dont des militants, des
passants et des enfants, ont été tués cette année lors de raids israéliens à Jénine, longtemps considérée comme un foyer de militantisme. »
Comment penser
que ces centaines de gamins dont les parents ont été assassinés par l’armée ou les colons israéliens puissent ne pas former le futur « Hamas », avec des combattants dont la haine
de l’ennemi sera un puissant carburant.
Car pendant que la « pause humanitaire » épargne Gaza, pour l’instant, le reste de la Palestine n’en bénéficie pas :
« Quatre
Palestiniens, dont un garçon de 8 ans et un homme de 15 ans, ainsi que deux commandants militants de haut rang, ont été tués mercredi par les forces israéliennes dans la ville de Jénine,
en Cisjordanie occupée, a déclaré l’agence de presse officielle palestinienne WAFA.
“Les deux enfants,
Adam Samer Al-Ghoul (8 ans) et Basil Suleiman Abu Al-Wafa (15 ans), ont été abattus par les forces d’occupation dans la ville de Jénine”, a déclaré le ministère palestinien de la
santé. »
« “Les Israéliens ont libéré 117 Palestiniens au cours des
trois derniers jours et, dans le même temps, ils ont arrêté 116 nouveaux prisonniers palestiniens dans toute la Cisjordanie occupée. »
Des « prisonniers » qui ressemblent pourtant plus à des otages. C’est CNN qui le dit :
« Comme Shahin,
la majorité des personnes libérées jusqu’à présent – 128 sur 180 – étaient détenues et n’avaient pas été inculpées, n’avaient pas été jugées et n’avaient pas eu la possibilité de se
défendre. Certains affirment qu’ils n’ont même pas été informés des raisons de leur détention.
Certains
Palestiniens ont été détenus dans le cadre d’un système de justice militaire obscur qui permet théoriquement à Israël de détenir des personnes pour des périodes indéterminées sans procès
ni inculpation.
Depuis qu’il s’est
emparé de la Cisjordanie en 1967, Israël a mis en place deux systèmes judiciaires distincts en Cisjordanie. Les Palestiniens qui y vivent relèvent de la juridiction du système judiciaire
militaire israélien, où les juges et les procureurs sont des soldats israéliens en uniforme. Les colons juifs, quant à eux, sont soumis à des tribunaux civils. »
Et pourtant certaines personnes mal renseignées ou de parti-pris s’offusquent quand on dit que l’apartheid sévit en Israël.
Netanyahou annonce que le carnage va continuer. Il va donc ne faire que renforcer le « Hamas » dans l’esprit de la population palestinienne :
« Le Premier
ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé mercredi que la guerre visant à détruire le groupe terroriste Hamas reprendra dès que le processus en cours pour obtenir la libération des otages
détenus dans la bande de Gaza aura pris fin.
Les deux autres
membres du cabinet de guerre, les ministres de la défense Yoav Gallant et Benny Gantz, ainsi que le chef d’état-major de Tsahal, le général Herzi Halevi, se sont fait l’écho de sa volonté
de poursuivre le combat, en déclarant qu’ils étaient prêts à faire progresser immédiatement la campagne militaire. »
Et le programme est salé : « Eiland, qui ne va pas bien et a même écrit un livre sur sa
souffrance, a une idée : Les épidémies à Gaza sont bonnes pour Israël. « Après tout, de graves épidémies, dans le sud de la bande de Gaza nous rapprocheront de la victoire et réduiront le
nombre de blessures parmi les soldats de l’armée israélienne » a-t-il écrit cette semaine dans Yedioth Ahronoth. Il suffit d’attendre que les filles des leaders du Hamas contractent la
plaie et c’est gagné. »
Ils savent très bien que leurs paroles et leurs actes ne font que renforcer la haine des palestiniens envers eux. Ne serait-ce parce qu’ils cherchent
finalement, en faire de potentiels terroristes qu’ils auront ainsi l’excuse de pouvoir tuer « pour se défendre du terrorisme palestinien ». La parfaite excuse à un génocide,
exactement comme cela est en train de se dérouler sous nos yeux.
Ce qui expliquerait aussi le manque de réaction du gouvernement Netanyahou alors qu’il avait été averti d’une action imminente de la résistance palestinienne. Même le journal israélien Haaretz lui-même en parle :
« Au cours des
mois précédant le 7 octobre, un sous-officier du renseignement militaire israélien a lancé trois avertissements selon lesquels le Hamas préparait une attaque contre les communautés
israéliennes proches de la frontière de Gaza, mais ses propos ont été balayés d’un revers de main »
Tout cela avec l’hypocrite bénédiction du gouvernement Biden à continuer ce massacre :
« Les
États-Unis exhortent Israël à réduire la zone de combat et à préciser où les civils palestiniens peuvent se mettre à l’abri lors d’une opération israélienne dans le sud de la bande de
Gaza, ont indiqué des responsables américains mercredi, afin d’éviter que ne se répète le bilan massif des attaques israéliennes dans le nord de la bande de Gaza.
Les responsables
américains, depuis le président Joe Biden jusqu’au département d’État et au Pentagone, demandent à Israël d’adopter une approche plus prudente si l’armée israélienne étend son offensive
au sud de la bande de Gaza. »
« Les
États-Unis envoient à Israël des bombes anti-bunker de 2 000 livres pour la
guerre de Gaza. Après avoir envoyé ces bombes massives et des obus d’artillerie, les États-Unis exhortent également Israël à limiter les pertes civiles ».
L’offensive a donc repris en ce vendredi 1er décembre
et Israël a immédiatement recommencé ses bombardements indiscriminés sur Gaza. Les médias occidentaux qui faisaient leur une de la trêve et de l’échange de prisonniers restent discrets
sur la reprise des bombardements : RFI se contente d’une phrase laconique qui renvoi Israël et le Hamas dos à dos : « L’armée israélienne a repris vendredi ses frappes dans la
bande de Gaza accusant le Hamas d’avoir violé la pause en vigueur depuis une semaine. Israël et Hamas se rejetaient ce vendredi 1er décembre la responsabilité de la reprise des
combats. »
CNN et autres journaux étasuniens restent aussi laconiques devant le carnage qui reprend.
L’image « droits humanitaires » et autres paravents occidentaux, déjà bien dégradés, va donc tomber carrément en lambeaux aux yeux du reste du
monde, sans parler des tensions domestiques que cela provoque. Car Israël est bien un problème occidental puisqu’il a été créé grâce au soutien étasunien, et peuplé de juifs venant
essentiellement d’Europe.
Les gouvernements occidentaux voient bien ce que cela va leur coûter mais sont prêts à sacrifier ce qui leur reste de dignité pour laisser Netanyahou
arriver à son but, vider Gaza de sa population. La pression est immense. Un exemple parmi tant d’autres est le cas d’Elon Musk :
« Elon Musk,
qui a été critiqué pour avoir soutenu une théorie du complot antisémite et des accusations plus larges de haine florissante sur sa plateforme de médias sociaux X, s’est rendu en Israël,
où il a visité un kibboutz attaqué par des militants du Hamas et s’est entretenu avec de hauts dirigeants.
Le milliardaire a
rencontré le président israélien Isaac Herzog, qui l’a réprimandé pour le contenu de la plateforme anciennement connue sous le nom de Twitter, et a rejoint le Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu pour une visite du kibboutz de Kfar Azza, un village rural que les militants du Hamas ont pris d’assaut le 7 octobre. un assaut meurtrier qui a déclenché la
guerre.
« C’était choquant
de voir la scène du massacre », a déclaré Musk lors d’une conversation avec Netanyahu diffusée sur X. Il s’est dit troublé par la vidéo et les photos que le Premier ministre lui a
montrées des meurtres de civils, y compris d’enfants.
Ils ont largement
parlé du conflit, des protestations qu’il a suscitées, du Moyen-Orient et bien plus encore, mais n’ont pas abordé l’antisémitisme en ligne. Netanyahu, qui a appelé à faire reculer cette
haine lors d’une réunion avec Musk en septembre, a déclaré qu’il espérait que le milliardaire s’impliquerait dans la construction d’un avenir meilleur. Musk a répondu : « J’aimerais
aider. »
« La haine des Juifs
affecte le comportement des gens dans de nombreux endroits du monde, et vous avez un rôle énorme à jouer à cet égard », a déclaré Herzog à Musk.
Le propriétaire de X
a répondu que la journée avait été « difficile sur le plan émotionnel » après la tournée et que « nous devons faire tout ce qui est nécessaire pour mettre fin à la haine », selon le
bureau de Herzog.
Faisant référence aux
militants du Hamas, Musk a déclaré : «C’est incroyable ce que les humains peuvent faire s’ils sont nourris de mensonges depuis qu’ils sont enfants. Ils penseront que tuer des innocents est
une bonne chose, ce qui montre à quel point la propagande peut affecter l’esprit des gens.
Le porte-parole du
gouvernement israélien, Eylon Levy, a refusé de dire si Musk avait été invité dans le pays ou s’il était venu seul. X, anciennement connu sous le nom de Twitter, n’a pas répondu à une demande
de commentaire.
Israël a également réglé
une dispute avec Musk au sujet de sa société Internet par satellite Starlink, Starlink acceptant d’opérer à Gaza uniquement avec l’approbation du gouvernement.
Les deux s’étaient déjà
affrontés en ligne après que Musk avait promis que Starlink prendrait en charge la connectivité avec des groupes humanitaires internationalement reconnus à Gaza, ce qui a suscité une
réprimande de Karhi, qui a déclaré qu’Israël le combattrait parce que le Hamas utiliserait le service pour des activités militantes. »
Musk qui a résisté aux pressions de son propre gouvernement et d’une grande partie de l’establishment occidental au moment de son rachat de Twitter pour qu’il
n’y ait plus de censure, vient de baisser la tête face au gouvernement israélien.
« Un haut
responsable du Hamas a invité mardi le milliardaire américain Elon Musk à se rendre dans la bande de Gaza palestinienne pour constater l’ampleur des destructions causées par les bombardements
israéliens.
“Nous l’invitons à se
rendre à Gaza pour constater l’ampleur des massacres et des destructions commis contre la population de Gaza, dans le respect des normes d’objectivité et de crédibilité”, a déclaré Osama
Hamdan, haut responsable du Hamas, lors d’une conférence de presse à Beyrouth. »
Musk n’a pas répondu à cette invitation. De toute façon il n’aurait pas pu rentrer à Gaza.
Mais la pression sur lui continue au moyen du retrait des publicités ou d’articles d’opinion. En voilà un exemple pris sur CNN :
« Elon Musk tente
de faire amende honorable, ou du moins de limiter les dégâts, après avoir approuvé un message antisémite sur sa plateforme X, anciennement Twitter. Cependant, Elon Musk ne présente pas
d’excuses appropriées et ne fait pas grand-chose pour remédier à ses propres actes ignobles répétés ou au sectarisme qui a envahi X depuis qu’il en a pris la direction.
Cette semaine, il s’est
rendu en Israël, un pays en proie à une guerre sanglante, pour prouver, comme il l’a dit, que “les actes sont plus éloquents que les mots”.
Malheureusement pour
Musk, ses actes comme ses paroles sont odieux. »
Tous les médias sont soumis aux mêmes pressions :
« « Le 15 novembre
dernier, l’un des porte-parole de l’armée israélienne, Olivier Rafowicz, était l’invité du journal quotidien « 64’, Le Monde en français » sur TV5MONDE, pour parler de l’opération militaire
israélienne dans la bande de Gaza et plus particulièrement de celle menée contre l’hôpital Al-Shifa. A la fin de l’entretien mené par le présentateur de cette édition, Mohamed Kaci, les
règles journalistiques, applicables à toute interview, n’ont pas été respectées.
Ce qui a conduit à
donner l’impression, dans la dernière question, que les modalités d’intervention de l’armée israélienne étaient équivalentes à la stratégie du Hamas, organisation considérée comme terroriste
par de nombreux Etats.
Par ailleurs,
l’entretien ne s’est pas terminé selon les normes en vigueur de maîtrise de l’antenne mais de façon trop abrupte. Ce que la direction de l’information de TV5MONDE regrette
profondément.
Plus attentive que
jamais depuis le 7 octobre à donner une information factuelle et équilibrée de la situation, sans céder à l’émotion ni aux pressions, tout en donnant la parole à toutes les parties, la
direction de l’information de TV5MONDE redouble encore de vigilance sur ses antennes et ses supports numériques et prendra toutes les mesures nécessaires pour s’en assurer dans un contexte de
grande tension. »
Voici l’interview en question. Ce journaliste est une exception, dûment réprimandée, car il est visible que les présentateurs télé ont un biais pro-israélien, plus ou moins
forcé, car ils savent intuitivement que la qualité de leur carrière en dépend. La fameuse question/réflexion préambule « mais condamnez-vous les attaques terroristes du
Hamas ? » dont on n’entend jamais l’équivalent « condamnez-vous la colonisation des territoires palestiniens par Israël/ l’apartheid qui sévit en
Israël ? » montre de quel côté penche la fameuse « neutralité médiatique ». Et le journaliste qui tient à sa carrière le sait intuitivement.
En Israël même, la censure médiatique est telle que : « Ce mal s’est développé à partir du terreau du mépris incroyable
et de l’indifférence pathologique en Israël sur ce qu’il se passe maintenant à Gaza. Des journalistes étrangers qui viennent ici n’en croient pas leurs yeux : La souffrance de Gaza n’existe
pas ; Israël n’a pas tué des milliers d’enfants ni expulsé un million de personnes de leurs maisons. Le sacrifice de Gaza est totalement occulté, disparu non seulement du discours public mais
même des actualités quotidiennes. Pour la télévision israélienne, la seule dans le monde, nous n’avons pas tué d’enfants. Selon les médias israéliens, les forces de défense israéliennes n’ont
pas commis le moindre petit crime de guerre. »
Ce pouvoir de pression du gouvernement Netanyahou sur les pays occidentaux ne date pas d’aujourd’hui. Je me rappelle d’un cas frappant, datant de 2015, où pour obtenir l’aval des Etats Unis dans son combat contre l’Iran, alors qu’Obama n’était pas d’accord, Netanyahou s’est invité au Congrès
étasunien où il a prononcé un discours pendant lequel il a reçu pas moins de 26 standing ovations, montrant ainsi à Obama et au reste
du monde qui était le chef ici :
« Le Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti les États-Unis mardi qu’ils négociaient un mauvais accord avec l’Iran qui pourrait déclencher un “cauchemar nucléaire”, s’attirant les foudres
du président Barack Obama et révélant un fossé de plus en plus profond entre les États-Unis et Israël. Les deux hommes ont délivré des messages contradictoires à quelques heures
d’intervalle.
Lors d’une apparition
boycottée par des dizaines de collègues démocrates de M. Obama, M. Netanyahu a déclaré que les dirigeants iraniens étaient “plus radicaux que jamais” et qu’on ne pouvait pas leur faire
confiance, et que l’accord en cours d’élaboration par les États-Unis et d’autres puissances mondiales ne bloquerait pas le chemin de l’Iran vers une bombe “mais lui ouvrirait la voie vers une
bombe”.
Son discours, qui critiquait point par point la stratégie de M.
Obama, a suscité 26 ovations dans l’hémicycle contrôlé par les républicains.
Obama a
déclaré que le premier ministre n’avait pas proposé d'”alternatives viables” au cours actuel des négociations.
Le discours de M. Netanyahu a mis fin à une tempête diplomatique
déclenchée par son acceptation, en janvier, d’une invitation républicaine qui contournait la Maison-Blanche. De nombreux démocrates [seulement 60 sur les
132 députés Démocrates, NdT] ont considéré qu’il s’agissait d’un affront au
président. »
Là encore, en 2023, on voit bien que Biden, Macron, Sanchez et bien d’autres dirigeants occidentaux ne sont pas d’accord avec la violence de Netanyahou mais
qu’ils ne peuvent pas l’exprimer trop directement. On se rappelle quand, il y a deux semaines, Macron avait osé dénoncer à mots couverts la massacre de Gaza et
que Netanyahou et Herzog l’avait remis en place en osant dire qu’il avait fait une « faute morale ». Depuis on entend plus Macron sur le sujet.
Le magazine étasunien Responsible Statecraft se pose aussi la question, « Pourquoi laissons-nous Israël et l’Ukraine avoir le dernier mot
sur nos décisions ? » :
« Certains
dirigeants israéliens ont répondu à cette approche, mais Benjamin Netanyahu n’a jamais été l’un d’entre eux. Le commentaire de Bill Clinton après sa première rencontre avec Netanyahou en 1996
– “Qui est la putain de superpuissance ici ?” – reflète le jugement réfléchi de Bibi selon lequel il peut susciter une opposition intérieure aux États-Unis qui annulera toute menace de la
part d’un président américain.
Aujourd’hui, 66 % des
Américains souhaitent un cessez-le-feu, selon un sondage, mais moins de 5 % des membres de la Chambre des représentants sont de cet avis ; Bibi sait donc peut-être de quoi il parle. L’AIPAC
est occupé à lancer des attaques contre les quelques membres courageux du Congrès qui ont critiqué Israël et appelé à un cessez-le-feu. »
Quant à la Russie et la Chine, elles se contentent d’exprimer diplomatiquement leur désapprobation sans vraiment faire pression autre que verbale ; bien
contentes que la pression diplomatico/militaire étasunienne qu’elles subissent se relâche pour se concentrer sur le Moyen Orient et que les Etats-Unis s’y embourbent tous seuls.
« Depuis les
attaques terroristes surprises contre Israël le 7 octobre, le ministère de la défense a ordonné l’envoi au Moyen-Orient d’un groupe d’attaque supplémentaire composé d’un porte-avions, de
défenses aériennes, d’avions de chasse et de centaines de soldats, afin d’éviter que le conflit ne dégénère en une guerre régionale.
Le problème : Les
dysfonctionnements du Congrès font que le Pentagone n’a pas d’argent pour financer ce renforcement. »
Ce constat ne peut mener qu’à la conclusion logique que la politique génocidaire du gouvernement Netanyahou va continuer jusqu’à terme
où jusqu’à ce que « l’axe de résistance », c’est-à-dire le Hezbollah/Houtis/Iran/et la résistance irakienne et syrienne, soit obligés d’intervenir. Ce sera alors un embrasement
général de toute la région dont la conséquence première sera une envolée du prix du pétrole ayant des répercussions économiques sur le monde entier et des dizaines de milliers de morts
supplémentaires.
« Sur le front dans
le sud et l’est du pays, les soldats ukrainiens vont entamer un nouvel hiver dans les tranchées. Les températures glaciales, la neige, l’humidité, entre autres, rendent les manœuvres et les
opérations militaires plus délicates. Elles mettent les hommes et le matériel à rude épreuve. L’absence de feuilles sur les arbres, sur un terrain le plus souvent plat, rend les véhicules et
les chars assez faciles à repérer par l’activité des drones.
Mais dans l’immédiat,
c’est surtout la boue qui complique les choses. Les sols n’étant pas suffisamment gelés, les champs et les chemins deviennent impraticables pour bon nombre de véhicules qui ne peuvent pas
rejoindre leurs positions de tir ou qui s’embourbent en tentant d’échapper au feu ennemi. »
L’article de RFI ne dit pas un mot de l’imminence de la chute de la ville d’Avdeevka où, comme à Bakhmut cet automne, les combats sont très rudes. C’est de cette ville que l’armée ukrainienne bombardait quotidiennement
les civils de Donetsk, c’est pourquoi sa prise est importante pour le côté russe :
« Après la prise de
la zone industrielle de Promka, le prochain objectif de l’armée russe sera la prise des carrières et des fermes de Vinogradniki, d’où elle pourra surveiller les mouvements ukrainiens dans la
zone forestière. La pénétration dans la zone urbaine continuera d’être réduite en prenant de nouvelles parties de l’avenue Yasynovatskyi, d’où elle pourra établir un contrôle de feu sur la
partie inférieure qui divise la ville. Simultanément, les troupes russes s’empareront de la zone forestière en atteignant l’arrière des défenses ukrainiennes le long de la H-20 afin d’obtenir
un contrôle solide sur la station de filtration de Donetsk. Cependant, comme indiqué précédemment, l’avancée russe sera difficile en raison du grand nombre de défenses dans cette zone
forestière et un effondrement des forces n’est pas attendu tant que le front nord ne progresse pas.
Un analyste a déclaré
qu’Avdeevka tomberait probablement de la même manière que Bakhmut, c’est-à-dire non pas en fermant complètement son chaudron, mais plutôt pas à pas, bâtiment par bâtiment, en combattant dans
la ville. »
Cette fois c’est un haut fonctionnaire ukrainien qui le confirme, Boris Johnson a bien fait pression sur Zelenski pour qu’il abandonne le traité de paix qu’il était en train de négocier avec la Russie en avril 2022 :
« Nous savons déjà
que l’Ukraine, au début du mois d’avril 2022, avait refusé de faire la paix avec la Russie. Nous le savons grâce aux dires de l’ancien premier ministre israélien Naftali Bennet, de l’ancien
ministre turc des affaires étrangères, de l’ancien chancelier allemand Gerhard Schroeder, ainsi qu’aux informations en provenance d’Ukraine.
Mais ce n’est que
maintenant que nous entendons la même histoire de la part d’un fonctionnaire ukrainien : »
Petit à petit la certitude occidentale que la Russie est militairement inférieure est en train de se fracasser sur le mur de la réalité. Le journal The
Economist en relate l’expérience :
« The Economist’
cite également deux experts de RUSI qui leur ont déclaré que “les systèmes de guerre électronique russes ont une portée de 10 km et peuvent prendre le contrôle du drone, tout en acquérant les
coordonnées du lieu depuis où il est piloté, avec une précision d’un mètre, pour être transmis à une batterie d’artillerie”. Chacun des 10 000 pilotes-guideurs de drones ukrainiens mentionnés
dans la situation décrite risque donc d’être tué peu de temps après avoir lancé son appareil sur le champ de bataille.
L’hebdomadaire conclut
son article en citant un expert américain qui a confirmé que son pays avait restreint l’exportation de ses équipements de guerre électronique vers l’Ukraine, pour éviter qu’ils ne tombent
d’une façon ou l’autre (récupération directe ou prise de contrôle) entre les mains des Russes. Un autre expert d’un groupe de réflexion allemand a déclaré catégoriquement que “les capacités
de l’OTAN pourraient ne pas être aussi bonnes que celles de la Russie” et a émis l’hypothèse que la Russie pourrait transmettre à la Chine “les fréquences et les techniques de saut de canal
utilisées” par de tels équipements.
Pour ces raisons,
l’Occident est réticent à renforcer les capacités de guerre électronique de l’Ukraine, ce qui interdit à ce pays de contrecarrer les actions défensives de guerre électronique russes autant
que l’emploi de ses propres armes et systèmes du domaine (drones notamment). Dans ces conditions déséquilibrées, il n’existe aucun moyen réaliste pour l’Ukraine de récupérer davantage de
territoire, et elle risque de perdre encore plus à mesure que le conflit se prolonge. Il n’est donc pas étonnant que l’Occident veuille le geler. »
******
Pendant que les États-Unis voient leur image se dégrader à cause de leur support inconditionnel à Israël, la Russie continue de polir la sienne :
« Un cargo
transportant 25 000 tonnes de blé humanitaire en provenance de Russie arrivera en Somalie dans les prochains jours, a rapporté l’agence de presse de ce pays d’Afrique de l’Est,
SONNA.
Moscou s’est engagé à
fournir une aide alimentaire aux pays africains dans le cadre d’un accord annoncé par le président Vladimir Poutine lors du sommet Russie-Afrique qui s’est tenu à Saint-Pétersbourg en
juillet.
Au début du mois, le
ministre russe de l’agriculture, Dmitry Patrushev, a déclaré que deux cargaisons de céréales gratuites étaient parties pour le Burkina Faso et la Somalie et qu’elles arriveraient dans ces
deux pays au début du mois prochain.
D’autres cargaisons à
destination de l’Érythrée, du Zimbabwe, du Mali et de la République centrafricaine devraient arriver d’ici la fin de l’année. Selon M. Patrushev, jusqu’à 200 000 tonnes de céréales seront
livrées à ces six pays africains confrontés à
l’insécurité alimentaire. »
Et la Chine aussi. Selon les mots du président kényan :
« « La réalité
est que la Chine n’est pas notre principal détenteur de dette. Nous sommes en mesure de négocier pour nous-mêmes ce que nous pensons être équilibré et juste pour le peuple kenyan. Nous ne
croyons pas qu’il faille profiter de qui que ce soit et nous ne permettons pas aux autres de profiter de nous. Nous savons ce que nous voulons et nous choisissons nos amis et les personnes
avec lesquelles nous travaillons. Nous avons une relation solide, pratique et mutuellement bénéfique avec la Chine… Comme je l’ai souvent affirmé, avec d’autres, le discours sur le
« piège de la dette » est en fait une insulte à l’intelligence des pays visés et est perçu comme tel par ces derniers. Il est donc incroyablement contre-productif : conçu dans
le but de donner une mauvaise image de la Chine aux yeux de ces pays, il aboutit à ce que ceux qui colportent le mythe soient perçus comme offensifs et condescendants. »
*******
L’idéologie ultralibéraliste qui domine en Europe, grâce à la propagande médiatique, continue de dégrader les services publics avec l’excuse « il n’y a
plus d’argent en caisse » alors que des dizaines de milliards viennent d’être gaspillés pour coincer la Russie dans le piège ukrainien. Il semble que cette excuse ne soit qu’une feuille
de vigne pour une privatisation totale des services publics afin que les profits tombent dans des poches privées plutôt que public. Là encore la propagande est telle que la population ne voit
pas le problème arriver, l’admet avec défaitisme ou, pire, le soutient en reportant la faute sur l’hôpital. La Grande Bretagne a toujours été la vitrine européenne de cette idéologie :
« Un homme victime
d’une crise cardiaque a attendu 18 minutes avant que son appel aux services de secours soit pris en charge. Quand l’ambulance est arrivée, il était mort.
Plus globalement, depuis
le mois de septembre, 10 000 personnes patientent 18 mois pour un traitement. Parmi les services les plus touchés, ceux de la psychiatrie et de l’obstétrique.
C’est une catastrophe,
déplore une association de patients. Et ces exemples viennent d’une base de données remplie par le personnel des hôpitaux.
Le gouvernement
conservateur de Rishi Sunak refuse d’apporter une aide financière et il impose même un objectif pour cette fin d’année : Atteindre l’équilibre financier. »
C’est-à-dire restreindre encore plus les services publics.
« La
Grande-Bretagne dépense plus que n’importe quel autre pays de l’Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE) pour financer les inégalités structurelles en faveur des riches, selon les dernières recherches de l’organisation caritative britannique
Equality Trust.
Selon le rapport
intitulé Cost of Inequality, la Grande-Bretagne dépense 106,2 milliards de livres sterling (133,8 milliards de dollars) par an pour subventionner les inégalités de revenu, de richesse et de
pouvoir par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE. Par rapport aux cinq pays les plus égalitaires, l’inégalité coûte au Royaume-Uni 128,4 milliards de livres (161,8 milliards de dollars)
par an en termes de dommages causés à l’économie, aux communautés et aux individus, révèle le rapport.
“L’inégalité a rendu le
Royaume-Uni plus malsain, plus malheureux et plus dangereux que ses pairs plus égalitaires”, a déclaré Priya Sahni-Nicholas, codirectrice exécutive du Trust. “Elle cause également d’énormes
dégâts à notre économie : Nous avons des vies professionnelles plus courtes et plus saines, des systèmes éducatifs plus médiocres, plus de criminalité et des sociétés moins
heureuses”.
Selon l’étude, les 1 %
de Britanniques les plus riches constituent le groupe le plus protégé d’Europe, car ils paient moins d’impôts que les riches de n’importe quel grand pays européen. Les chercheurs ont noté que
l’inégalité n’est pas seulement une question d’économie, mais plutôt une culture qui divise et rend la mobilité sociale impossible.
Le Royaume-Uni était
l’un des pays riches les plus égalitaires dans les années 1970. Aujourd’hui, il est le deuxième pays le plus inégalitaire, après les États-Unis, ont noté les experts. »
Supporté par les médias aux mains des oligarques français, le même phénomène arrive à grand pas en France, y est même déjà
installé.
Par Wayan – Le 13 novembre 2023 – Le Saker Francophone
Le conflit
israélo-palestinien
Cette semaine l’armée
israélienne est entré dans Gaza pour essayer « d’éradiquer le Hamas ». Bien sûr, aucun reporter n’étant présent, la propagande de guerre est totale :
« Les forces terrestres israéliennes combattent les combattants du
Hamas à l’intérieur de la plus grande ville de Gaza, a déclaré Israël mardi. Cette avancée marque une nouvelle étape importante dans ce conflit vieux d’un mois, et les dirigeants du Hamas
prévoient de contrôler la sécurité de l’enclave après la guerre.
L’avancée dans la ville de Gaza garantit que le nombre de morts, déjà
impressionnant, augmentera encore, tandis que les commentaires du Premier ministre Benjamin Netanyahu sur le contrôle de la sécurité de Gaza pour “une période indéfinie” indiquent la fin
incertaine d’une guerre qui, selon Israël, sera longue et difficile.
Les troupes terrestres israéliennes combattent les militants
palestiniens à l’intérieur de Gaza depuis plus d’une semaine, coupant le territoire en deux et encerclant la ville de Gaza. Le porte-parole en chef de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari, a
déclaré que les forces terrestres israéliennes “se trouvent actuellement dans une opération terrestre dans les profondeurs de la ville de Gaza et exercent une forte pression sur le
Hamas”.
Le porte-parole du Hamas, Ghazi Hamad, s’exprimant mardi depuis
Beyrouth, a nié que les forces israéliennes réalisaient des gains militaires significatifs ou qu’elles avaient progressé dans les profondeurs de la ville de Gaza.
“Ils ne disent jamais la vérité au peuple”, a déclaré Hamad. Il a
ajouté que de nombreux soldats israéliens avaient été tués lundi et que “de nombreux chars avaient été détruits”.
“Les Palestiniens se battent, se battent et se battent contre Israël
jusqu’à ce que nous mettions fin à l’occupation”, a déclaré Hamad, qui a quitté Gaza quelques jours avant l’incursion du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre, qui a déclenché la
guerre.
Associated Press n’a pas pu vérifier de manière indépendante les
affirmations des deux parties. »
Il semble que, comme pour le cas de l’Ukraine, l’après-guerre et surtout la possibilité d’un échec de l’opération ne soit même
pas envisagée clairement :
« Israël a promis de
chasser le Hamas du pouvoir et d’écraser ses capacités militaires, mais ni Israël ni son principal allié, les États-Unis, n’ont dit ce qu’il adviendrait ensuite.
Netanyahu a
déclaré à ABC News que Gaza devrait être gouvernée par “ceux qui ne veulent pas continuer sur la voie du Hamas”, sans donner plus de détails.
“Je pense qu’Israël aura,
pour une période indéterminée, la responsabilité globale de la sécurité, car nous avons vu ce qui se passe lorsque nous ne l’avons pas. Lorsque nous n’avons pas cette responsabilité en matière de
sécurité, nous assistons à l’éruption de la terreur du Hamas à une échelle que nous ne pouvions pas imaginer”, a-t-il déclaré.
Netanyahu
n’a pas précisé la forme que prendrait ce contrôle de la sécurité. La Maison Blanche a réaffirmé mardi que le président Joe Biden n’était pas favorable à une réoccupation israélienne de la bande
de Gaza après la guerre.
“Nous pensons qu’il est
nécessaire d’avoir un ensemble de conversations saines sur ce à quoi ressemble la bande de Gaza après le conflit et sur ce à quoi ressemble la gouvernance”, a déclaré le porte-parole du Conseil
de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, ajoutant qu’il laissait à M. Netanyahu le soin de préciser ce qu’il entendait par “indéfini”.
Les responsables israéliens
affirment que l’offensive contre le Hamas durera un certain temps et reconnaissent qu’ils n’ont pas encore formulé de plan concret pour l’après-guerre. Le ministre de la défense a déclaré
qu’Israël ne cherchait pas à réoccuper la bande de Gaza à long terme, mais qu’il prévoyait une longue phase de combats de faible intensité contre des “poches de résistance”. D’autres responsables
ont évoqué la création d’une zone tampon qui éloignerait les Palestiniens de la frontière israélienne. »
On se souvient du discours de Nasrallah, le chef religieux du Hezbollah, la semaine dernière, disant que c’est l’attitude d’Israël qui fera que ce conflit dégénère ou non. Et bien la réponse
ne s’est pas faite attendre. Dès le lendemain une frappe de missile israélien a ciblé la voiture d’un journaliste libanais, sur le sol libanais, tuant sa
sœur et ses trois petites filles :
« La situation s’est
gravement dégradée à la frontière libano-israélienne, dimanche 5 novembre. Quatre civils – trois enfants et une femme – ont été tués. Il s’agit de la sœur et des trois petites filles du
journaliste Samir Ayoub. Le journaliste, qui voyageait dans une autre voiture, a été blessé. Quatre ambulanciers ont également été blessés dans des attaques séparées de drones
israéliens…
Sachant cela, analystes et
observateurs s’interrogent à Beyrouth sur les raisons qui ont poussé l’armée israélienne à attaquer des cibles civiles au Liban, en violation des règles d’engagement tacites en vigueur entre les
deux belligérants. Certains experts pensent que les Israéliens veulent imposer de nouvelles règles d’engagement face à la guerre d’usure à laquelle se livre le Hezbollah, qui attaque
quotidiennement des positions de l’armée israéliennes le long de la frontière.
D’autres analystes apportent
une explication militaire : Les Israéliens veulent paralyser la circulation des véhicules sur les routes proches de la frontière, pour entraver le mouvement des combattants du Hezbollah dans
cette zone. »
Le fait que les auteurs de cet article n’envisagent pas l’hypothèse qui est évidemment dans la tête de tous les libanais et palestiniens, « une provocation
de la part d’Israël pour montrer qu’il n’accorde aucun crédit aux paroles de Nasrallah », montre les limites psychologiques que s’imposent les journalistes occidentaux.
De plus, cette provocation israélienne montre qu’Israël se pense militairement plus fort que le Hezbollah et « l’axe de résistance » proche-oriental.
Encore ce même complexe de supériorité occidental qui, malgré les cas de plus en plus fréquent d’échec, perdure dans les mentalités des dirigeants.
Ce qui a provoqué une riposte du Hezbollah :
« Le mouvement de
résistance libanais Hezbollah a annoncé avoir frappé plusieurs cibles dans le nord des territoires occupés en soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza qui subissent une guerre israélienne
implacable.
Le groupe a fait cette
annonce dans des déclarations distinctes jeudi, a rapporté la chaîne de télévision libanaise al-Mayadeen.
“Dans la première opération,
les combattants de la résistance ont pris pour cible deux chars Merkava dans la base israélienne de Metulla à l’aide de missiles guidés, confirmant que les équipages des chars ont été tués ou
blessés au cours de l’opération”, a indiqué le rapport.
“Dans l’autre opération, une
force d’infanterie israélienne dans la ville libanaise occupée de Tarbikha a été attaquée, confirmant également des frappes directes”, a ajouté le rapport. »
Pendant ce temps, pour montrer leur force et décourager les attaques, les Etats-Unis continuent de déployer leur armada :
« La marine américaine
a envoyé un sous-marin à missiles guidés au Moyen-Orient.
L’affectation a été révélée
par l’armée dans un communiqué publié dimanche en fin de journée. Cette révélation inhabituelle concernant l’emplacement du navire, qui peut lancer des missiles nucléaires, suggère une
démonstration de force destinée à tenter de contenir les tensions régionales dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas. »
Mais cela n’empêche en rien cette guerre de basse intensité de continuer :
« Toujours dans la
région, le gouvernement houthi du Yémen a abattu mercredi un drone de surveillance américain MQ-9 qui volait dans l’espace aérien international au-dessus de la mer Rouge. Cette attaque fait suite
à un épisode survenu le mois dernier, au cours duquel un destroyer américain avait abattu plusieurs missiles balistiques et drones lancés par le groupe soutenu par l’Iran en direction
d’Israël. »
« Les États-Unis ont
effectué une frappe aérienne sur un entrepôt d’armes dans l’est de la Syrie utilisé par les milices soutenues par l’Iran, en représailles à un nombre croissant d’attaques contre les bases
abritant les troupes américaines dans la région au cours des dernières semaines, a déclaré le Pentagone.
Lors de la frappe de
mercredi, deux chasseurs américains F-15 ont largué plusieurs bombes sur une installation de stockage d’armes près de Maysulun à Deir el-Zour, connue pour être utilisée par les Gardiens de la
révolution iraniens, ont indiqué des responsables américains.
“Le président n’a pas de
priorité plus importante que la sécurité du personnel américain, et il a ordonné l’action d’aujourd’hui pour montrer clairement que les États-Unis se défendront, défendront leur personnel et
leurs intérêts”, a déclaré le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, dans un communiqué. »
« Ces attaques en Irak
et en Syrie – menées pour la plupart à l’aide de petits drones et de roquettes – ont blessé des dizaines de militaires américains, mais les États-Unis ont choisi pour la plupart d’éviter les
représailles contre les coupables. Selon les experts en sécurité du Moyen-Orient, c’est parce que Washington marche sur une corde raide, équilibrant ses propres intérêts stratégiques dans la
région en évitant l’escalade tout en reconnaissant que ses ennemis font de même, essayant de les provoquer intentionnellement sans aller trop loin.
Les décideurs américains
“examinent leurs objectifs stratégiques dans la région et comprennent que les adversaires essaient de nous en éloigner ou de les faire échouer, notamment en nous attirant dans ces conflits
secondaires”, a déclaré Jonathan Lord, ancien analyste politique et militaire au Pentagone, à Insider.
Les attaques contre les
forces américaines par des groupes soutenus par l’Iran dans la région ne sont pas un phénomène nouveau. Des échanges meurtriers ont lieu depuis des décennies en raison du désir de longue date de
l’Iran d’expulser les États-Unis du Moyen-Orient. Entre l’investiture du président Joe Biden en janvier 2021 et avril 2023, les forces mandataires iraniennes ont mené 83 attaques à elles seules,
a déclaré un porte-parole du Commandement central américain (CENTCOM) à Insider. Mais les attaques sont désormais plus fréquentes.
Un porte-parole du Pentagone
a déclaré mardi que depuis le 17 octobre, les forces américaines stationnées en Irak et en Syrie avaient fait l’objet de 40 attaques au total. Des analyses indépendantes réalisées par divers
groupes de réflexion, dont l’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient et l’Institut pour l’étude de la guerre, estiment que ce chiffre est légèrement supérieur à celui révélé
publiquement par l’administration Biden, car ils utilisent des méthodes de collecte de données plus exhaustives. »
« «En raison de
l’intensité croissante de la guerre sur les habitants civils de Gaza, l’expansion du champ de la guerre est devenue inévitable», a estimé ce 10 novembre le ministre iranien des affaires
étrangères Hossein Amir-Abdollahian lors d’un entretien téléphonique avec son homologue qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani. »
Parallèlement au déploiement de force, les Etats-Unis ont continué leur intense activité diplomatique dans la région en envoyant Blinken qui a, cette semaine, fait
le tour de la région. Pour simplement gagner du temps et donner le change ou avec un réel espoir d’aboutir ? Mais aboutir à quoi si les réelles décisions sont entre les mains
d’Israël.
« Antony Blinken aura
pourtant mis les bouchées doubles et même triples au cours de cette tournée menée au pas de charge : rencontre avec Benyamin Netanyahu à Tel-Aviv, avec Mahmoud Abbas à Ramallah, puis en Jordanie
avec le roi Abdallah et les ministres des Affaires étrangères de l’Égypte, de l’Arabie saoudite, du Qatar, et des Émirats arabes unis… Sans oublier une étape surprise à Bagdad et une autre à
Chypre ! Des visites et des rencontres à un rythme effréné avec un objectif : tenter d’apaiser la colère des pays arabes et celle de la Turquie, tout en maintenant le soutien militaire et
politique à Israël. Un travail d’équilibriste et une équation quasiment impossible à résoudre tant le fossé s’est approfondi depuis le 7 octobre, entre Washington et les pays de la
région…
Or, malgré une inflexion du
discours américain sur le conflit, Antony Blinken n’aura pas réussi à réduire cette fracture au cours de cette tournée diplomatique. Certes, Washington parle davantage désormais des civils et de
la situation humanitaire à Gaza, et le chef de la diplomatie américaine a déclaré à chacune de ses étapes et à chacun de ses interlocuteurs que les États-Unis mettaient tout en œuvre pour faire
parvenir l’aide humanitaire aux Gazaouis, et qu’ils étaient favorables à la mise en place de pauses humanitaires. Mais, Washington refuse toujours de demander un cessez-le-feu, reprenant les
arguments d’Israël – pour qui un cessez-le-feu permettrait au Hamas de se renforcer. Et c’est ce point qui ulcère les pays arabes et la Turquie qui réclament sans relâche la mise en place d’un
cessez-le-feu. »
Beaucoup d’analystes parlent d’une diplomatie paravent car les Etats-Unis demandent publiquement à Israël d’arrêter ses bombardements de civils mais soutiennent ce
pays à l’ONU et, surtout, continuent à lui envoyer d’urgence l’argent et le genre de bombes nécessaires à cette guerre :
« Les États-Unis
prévoient de transférer à Israël des bombes de précision d’une valeur de 320 millions de dollars, dans le cadre de la guerre génocidaire menée sans relâche par le régime contre la bande de Gaza
assiégée.
Le Wall Street Journal a
révélé l’information dans un rapport publié lundi, citant une source familière avec le plan.
Le rapport indique que
l’administration du président américain Joe Biden a informé le Congrès du transfert prévu des assemblages de bombes de la famille Spice Gliding par le biais d’une notification officielle envoyée
aux dirigeants du Congrès le 31 octobre.
Les “Spice Family Gliding
Bomb Assemblies” constituent un type spécial d’armes guidées avec précision, qui sont tirées par des avions de guerre. »
Les médias aussi participent à cette diplomatie paravent en présentant un gouvernement Biden impuissant face au gouvernement israélien :
« Depuis dix jours,
l’administration Biden exhorte le Premier ministre Benjamin Netanyahu à autoriser des “pauses humanitaires” dans les bombardements sur Gaza, espérant que les 3,8 milliards de dollars par an
d’aide américaine à la sécurité auraient suffisamment d’influence sur les tactiques du dirigeant israélien.
Ce n’est pas le cas. Lors
d’un appel téléphonique lundi, Netanyahou a rejeté la demande de Biden d’intensifier les efforts pour éviter les pertes civiles. Et il a poursuivi ce qu’il a appelé “une puissante vengeance” pour les attaques du 7 octobre, en utilisant d’énormes bombes pour détruire le réseau de tunnels du Hamas, même si elles
détruisent également des quartiers entiers de Gaza. »
L’impuissance déclarée de Biden n’empêche pourtant pas que :
« Washington est le
plus grand soutien militaire d’Israël, et la Maison Blanche a demandé au Congrès une aide supplémentaire de 14 milliards de dollars pour Israël à la suite des attaques du Hamas. Les responsables
et conseillers de l’administration affirment que les leviers dont disposent théoriquement les États-Unis sur Israël, comme conditionner l’aide militaire à une campagne militaire plus ciblée, ne
sont pas viables, en partie parce qu’ils seraient politiquement impopulaires dans n’importe quelle administration et en partie parce que, disent les collaborateurs, Biden lui-même a un
attachement personnel à Israël. »
Le genre mari cocu qui continue à gâter sa femme de cadeaux ??
Pourtant ses subalternes eux-mêmes essaient de lui faire comprendre que ce n’est pas la bonne méthode pour regagner sa crédibilité :
« Les employés du
Département d’Etat ont émis une critique cinglante de la gestion de la guerre Israël-Hamas par l’administration Biden dans un mémo dissident obtenu par POLITICO, arguant que, entre autres choses,
les Etats-Unis devraient être prêts à critiquer publiquement les Israéliens.
Le message suggère une perte
de confiance croissante des diplomates américains dans l’approche du président Joe Biden face à la crise du Moyen-Orient. Il reflète les sentiments de nombreux diplomates américains, en
particulier aux échelons intermédiaires et inférieurs, selon des conversations avec plusieurs membres du personnel du ministère et d’autres rapports. Si ces désaccords internes s’intensifient, il
pourrait être plus difficile pour l’administration Biden d’élaborer une politique à l’égard de la région.
Le mémo contient deux
demandes essentielles : que les États-Unis soutiennent un cessez-le-feu et qu’ils équilibrent leurs messages privés et publics à l’égard d’Israël, notamment en émettant des critiques sur les
tactiques militaires israéliennes et le traitement des Palestiniens que les États-Unis préfèrent généralement garder secrètes.
L’écart entre les messages privés et publics des
Etats-Unis “contribue à la perception
par le public régional que les Etats-Unis sont un acteur partial et malhonnête, ce qui au mieux ne fait pas avancer, et, au pire, nuit aux intérêts des Etats-Unis dans le monde entier »,
indique le document.
« Nous devons critiquer
publiquement les violations par Israël des normes internationales telles que le fait de ne pas limiter les opérations offensives à des cibles militaires légitimes », indique également le
message. « Lorsqu’Israël soutient la violence des colons et les saisies illégales de terres ou fait un usage excessif de la force contre les Palestiniens, nous devons faire savoir
publiquement que cela va à l’encontre de nos valeurs américaines afin qu’Israël n’agisse pas en toute impunité. »
Pendant que Biden est prêt à sacrifier ce qui reste de crédibilité aux Etats-Unis pour défendre les atrocités d’Israël, beaucoup de juifs, connus et anonymes,
montrent publiquement qu’ils sont contre l’attitude du gouvernement israélien, par des déclarations pour les plus connus ou des manifestations pour les anonymes. Ils font partie de ces gens pour
qui la morale et l’éthique passent avant le sentiment d’appartenance social et peuvent donc critiquer sans problème leurs représentants lorsque c’est nécessaire. Evidemment, ne pouvant être
traités d’antisémites, ces gens sont traités de traîtres par ceux qui restent coincés dans une vision sectaire, style eux/nous, des événements. Mais cela ne les empêche pas de garder leurs
principes moraux avant tout, comme l’explique l’israélien Ilan Pappe :
« Il est difficile de
maintenir sa boussole morale lorsque la société à laquelle on appartient – dirigeants et médias confondus – prend le dessus et attend de vous que vous partagiez avec elle la même fureur vertueuse
avec laquelle elle a réagi aux événements de samedi dernier, le 7 octobre.
Il n’y a qu’une seule façon
de résister à la tentation de se joindre à eux : si vous avez compris, à un moment de votre vie – même en tant que citoyen juif d’Israël – la nature coloniale du sionisme et si vous avez été
horrifié par ses politiques à l’encontre du peuple autochtone de Palestine.
Si vous avez pris conscience
de cela, vous ne vacillerez pas, même si les messages empoisonnés décrivent les Palestiniens comme des animaux ou des “animaux humains” [Yoav Gallant, ministre de la Défense]. Ces mêmes personnes
insistent pour décrire ce qui s’est passé samedi dernier comme un “Holocauste”, abusant ainsi de la mémoire d’une grande tragédie. Ces sentiments sont véhiculés, jour et nuit, par les médias et
les hommes politiques israéliens.
C’est ce sens moral qui m’a
conduit, ainsi que d’autres membres de notre société, à soutenir le peuple palestinien par tous les moyens possibles ; et qui nous permet, en même temps, d’admirer le courage des combattants
palestiniens qui se sont emparés d’une douzaine de bases militaires, surmontant l’armée la plus puissante du Moyen-Orient. »
« Des centaines de
juifs américains et de leurs alliés ont été arrêtés au Capitole mercredi lors d’une manifestation demandant aux membres du Congrès de faire pression sur Israël pour obtenir un cessez-le-feu
immédiat à Gaza, où près de 3 500 Palestiniens ont été tués en 12 jours de bombardements israéliens incessants.
Des milliers de manifestants
menés par des membres de Jewish Voice for Peace (JVP), IfNotNow, Jews for Racial and Economic Justice (JFREJ) et d’autres groupes se sont rassemblés sur le terrain du Capitole et à l’intérieur du
bâtiment, où des centaines de personnes ont participé à un sit-in.
Les slogans qu’ils ont
scandés – notamment « pas en notre nom » et « cessez le feu maintenant » – ont résonné comme un tonnerre sous la rotonde du Capitole, tandis qu’à d’autres moments, ils
frappaient dans leurs mains et chantaient en hébreu avec une détermination solennelle. »
Les arrestations ne les ont pas empêchés de continuer à manifester. Le 6 novembre :
« Vêtus de tee-shirts
noirs frappés des slogans « des juifs demandent un cessez-le-feu maintenant » ou « pas en notre nom », quelques centaines de jeunes ont déployé le 6 novembre des banderoles « le monde entier
regarde » et « les Palestiniens devraient être libres » au pied du socle de l’emblématique monument symbole de New York.
« Les fameux mots de notre
ancêtre juive [la poétesse américaine du XIXe siècle] Emma Lazarus gravés sur ce monument nous obligent à agir pour soutenir les Palestiniens de Gaza qui aspirent à vivre libres », a déclaré dans
un communiqué Jay Saper de l’organisation Jewish Voice for Peace (JVP). Un communiqué du groupe Institute for Middle East Understanding (Imeu) exige « la fin du bombardement génocidaire par
Israël de civils palestiniens à Gaza ».
« Tant que la population de
Gaza crie, nous devons hurler plus fort, quelles que soient les tentatives pour nous réduire au silence », s’est exclamée la photographe américaine Nancy Goldin, également en présence d’élus
locaux de New York, dont une partie est très ancrée à gauche. »
«« Mariam Abu Daqqa est
une grande personnalité palestinienne, connue et respectée pour ses engagements. Dans l’environnement difficile de la bande de Gaza [en guerre depuis le 7 octobre], elle est une infatigable
combattante des droits des femmes et un soutien indéfectible aux prisonnières politiques palestiniennes. »
Dans un communiqué publié le
lundi 16 octobre, l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) a protesté avec la plus grande vigueur contre l’arrêté d’expulsion pris par le ministre de l’Intérieur français contre Mariam
Abu Daqqa.
Honteux. Engagé dans un
soutien aveugle au gouvernement d’extrême-droite israélien, la France a ce matin procédé à l’arrestation de la résistante palestinienne Mariam Abu Daqqa. Elle est menacée d’expulsion. Je demande
sa libération immédiate et renouvelle mon soutien aux… pic.twitter.com/v4WcG9bxrU
— Thomas Portes
(@Portes_Thomas) October 16, 2023
Cette militante du Front
populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation classée « terroriste » par l’Union européenne (UE), est arrivée en France en septembre pour une tournée de conférences dans plus de
quinze villes, à l’invitation d’un collectif marseillais et de plusieurs associations, dont l’AFPS.
Elle a été arrêtée lundi
matin aux alentours de 6 h 30 à Marseille, alors qu’elle se rendait à la gare ou elle devait prendre un train pour Toulouse, sa prochaine étape.
D’après Régine Fiorani,
membre du collectif Palestine en résistance, citée dans le quotidien La Provence, la militante était hébergée à Marseille chez Pierre Stambul,
porte-parole de l’Union juive française pour la paix (UJFP). « L’arrestation a eu lieu à 500 mètres du domicile de Pierre Stambul. Tous les deux ont été arrêtés par la police de l’air et des
frontières. »»
Puis l’historien Ilan Pappe, déjà cité ci-dessus :
« Jusqu’au 7 octobre,
Israël avait fait pression pour que la définition de l’antisémitisme soit élargie afin d’inclure la critique de l’État israélien et la remise en question du fondement moral du sionisme.
Désormais, la mise en contexte et l’historicisation de ce qui se passe pourraient également déclencher une accusation d’antisémitisme.
La déshistoricisation de ces
événements aide Israël et les pouvoirs occidentaux à poursuivre des politiques qu’ils préféraient [autant que possible] éviter par le passé pour des raisons éthiques, tactiques ou
stratégiques.
Ainsi, l’attaque du 7 octobre est exploitée par Israël comme prétexte
pour poursuivre des politiques génocidaires dans la bande de Gaza.
C’est aussi un prétexte pour
les États-Unis d’essayer de réaffirmer leur présence au Moyen-Orient. Et c’est un prétexte pour certains pays européens de violer et de restreindre les libertés démocratiques au nom d’une
nouvelle « guerre contre le terrorisme ».
Mais ce qui se passe
actuellement en Israël-Palestine s’inscrit dans plusieurs contextes historiques que l’on ne peut ignorer. »
Gideon Levy, éditorialiste du journal israélien Haaretz qui nous explique que « La société israélienne s’est enfermée derrière des boucliers, des
murs, non seulement physiques mais aussi mentaux. Je vais simplement énoncer les trois principes (Israël peuple élu, la victimisation des Israéliens, la déshumanisation des Palestiniens) qui nous
permettent, à nous Israéliens, de vivre avec cette brutale réalité : ».
Enfin, parce que l’union fait la force, c’est un groupe d’intellectuels juifs qui dénoncent par lettre interposée, lettre que « les rédacteurs d’un grand magazine étaient prêts à publier, mais
leurs avocats leur ont déconseillé de le faire. ». Alors comme elle ne sera pas publier non plus dans la presse grand public, un magasine alternatif comme Le Grand Soir s’y est
mis :
« Nous sommes des
écrivains, des artistes et des militants juifs qui souhaitent désavouer l’idée largement répandue selon laquelle toute critique d’Israël est intrinsèquement antisémite. Israël et ses défenseurs
ont longtemps utilisé cette tactique rhétorique pour protéger Israël de toute responsabilité, conférer de la dignité à l’investissement de plusieurs milliards de dollars des États-Unis dans
l’armée israélienne, occulter la réalité mortelle de l’occupation et nier la souveraineté palestinienne. Aujourd’hui, ce bâillon insidieux de la liberté d’expression est utilisé pour justifier
les bombardements militaires israéliens en cours sur Gaza et pour faire taire les critiques de la communauté internationale.
Nous condamnons les récentes
attaques contre des civils israéliens et palestiniens et déplorons ces pertes de vies humaines. Dans notre douleur, nous sommes horrifiés de voir la lutte contre l’antisémitisme utilisée comme
prétexte à des crimes de guerre avec une intention génocidaire déclarée. »
La première avec le premier ministre de l’entité palestinienne car le point de vue palestinien est rarement entendu dans les médias, ces derniers favorisant
largement le point de vue israélien :
Comme toujours en cas d’échec, la dissension interne apparaît quand chacun rejette la faute de l’échec sur l’autre. C’est ce qui commence à se passer en Ukraine
:
« Les enjeux augmentent
à mesure que la situation interne de l’Ukraine connaît des bouleversements majeurs, les factions opposées s’affrontant désormais ouvertement pour le pouvoir d’une manière de plus en plus
meurtrière.
Le bras droit personnel de
Zaluzhny a été tué par une grenade qui lui a été livrée comme cadeau d’anniversaire. Les explications officielles tentent de minimiser cet événement en le qualifiant d'”accident” innocent. Il est
surprenant de voir combien de crédules sont tombés dans le panneau. Il n’y a pas de “coïncidences” dans le grand jeu de la politique de puissance, en particulier lorsqu’il s’agit d’un État aussi
corrompu et d’une classe politique aussi insidieuse que celle de l’Ukraine.
Le timing est beaucoup trop
suspect. Tout d’abord, Zaluzhny publie un article très “troublant” et apparemment non approuvé pour The Economist, ce qui amène Zelensky à le contredire immédiatement. Ensuite, Zelensky lui-même
prend plusieurs mesures importantes, comme un virage à 180 degrés et l’annulation des élections, signalant ainsi clairement à ses “partenaires occidentaux” qu’il est probablement en train de
devenir un voyou.
Mais revenons un instant en
arrière. Zelensky a été extrêmement “déçu” par ses partenaires occidentaux, si vous vous souvenez bien. Cela remonte au sommet de l’OTAN de Vilnius, où il est apparu comme un mendiant, a été
réprimandé par ses propres alliés pour avoir été “trop excessif” dans ses exigences, et est reparti les mains vides sans qu’aucune des grandes promesses n’ait été tenue, y compris la plus
importante de toutes : l’adhésion directe à l’OTAN.
Aujourd’hui, des rumeurs de
plus en plus nombreuses font état de frictions importantes entre Zelensky et l’état-major, faisant écho aux intrigues de Bakhmut. Zaluzhny voulait se retirer d’Avdeevka, considérant cette
boucherie comme une perte inutile de soldats.
Mais rappelons que Zaluzhny
ne peut voir les choses que d’un point de vue militaire : Noir et blanc, perspective A ou B de la logique militaire : Cette boucherie extermine nos troupes, nous devons donc nous
retirer.
Le travail de Zelensky
consiste à avoir une vue d’ensemble, à gérer la perception, à veiller à la santé de l’opinion publique nationale et, plus important encore, à celle des pays alliés. Il sait que le retrait
d’Avdeevka porterait le coup de grâce à la crédibilité de l’Ukraine quant à sa capacité à vaincre la Russie. Il sait que l’aide se tarirait et que les alliés le débrancheraient, ce qui l’oblige à
employer la manière forte.
Zaluzhny a contourné son
patron et a lancé son propre appel sournois à l’Occident avec son article – certains croyant qu’il s’agissait d’un appel à l’aide secret, destiné à exposer la gravité de la situation, que
Zelensky lui-même protège soigneusement. C’est ce qui a rendu Zelensky furieux.
Les rumeurs indiquant que
Zaluzhny était l’un des candidats présidentiels potentiels les plus soutenus et les plus populaires, en dehors de Zelensky lui-même, on pense que Zelensky avait besoin d’envoyer un message fort
pour ramener Zaluzhny dans le droit chemin. L’assassinat de son assistant personnel a été le moment de la “tête de cheval dans le lit”, pour ceux qui ont vu Le Parrain. »
« Le président
Volodymyr Zelenskiy a appelé les Ukrainiens à rester unis, quelques jours après l’apparition d’un désaccord entre son bureau et le commandant en chef du pays, alors que la guerre avec la Russie
se poursuit.
Le dirigeant ukrainien, qui
a également déclaré que ce n’était pas le bon moment pour organiser des élections en temps de guerre dans un discours prononcé lundi en fin de journée, a exhorté les Ukrainiens à renforcer le
pays et à ne pas se laisser entraîner dans des querelles intestines dangereuses qui pourraient mettre en péril l’effort de guerre.
“Aujourd’hui, tout le monde
doit penser à défendre notre pays. Nous devons nous ressaisir, éviter de nous disperser et de nous diviser en querelles ou autres priorités”, a-t-il déclaré. “S’il n’y a pas de victoire, il n’y
aura pas de pays. Notre victoire est possible.
L’appel de M. Zelenskiy est
intervenu après que des tensions ont éclaté au grand jour, ce week-end, entre le cabinet du président et son général en chef, Valery Zaluzhnyi, qui a comparé l’état du champ de bataille avec la
Russie à une impasse de la Première Guerre mondiale.
Quelques jours plus tard, M.
Zelenskiy a rejeté l’idée d’une quelconque impasse dans la guerre, tandis que son conseiller pour les affaires étrangères a déclaré que les remarques de M. Zaluzhnyi sur la guerre à The Economist
avaient été “très étranges” et qu’elles pourraient faire le jeu de la Russie.
L’idée d’une impasse sur le
champ de bataille est très sensible à Kiev, qui a déclaré à plusieurs reprises qu’elle s’opposait à toute négociation avec le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, dont les troupes doivent d’abord
être retirées de son territoire.
Dans une autre rupture
apparente de la communication, M. Zelenskiy a remplacé vendredi le chef de ses forces d’opérations spéciales, qui a déclaré n’avoir appris son licenciement que par les médias et que M. Zaluzhnyi,
son chef, avait également été tenu dans l’ignorance. »
Ensuite, pour bien assoir son pouvoir, Zelenski annonce :
« Les élections, qui
devaient se tenir ce mois-ci, ont été reportées indéfiniment en raison de l’instauration de la loi martiale en février 2022. Les lois ukrainiennes interdisent de voter ou de faire campagne
pendant l’état d’urgence.
“Nous devons décider que
l’heure de la défense, de la bataille, dont dépend le sort de l’État et du peuple, a sonné”, a déclaré M. Zelensky dans son discours quotidien. “Je pense que l’heure n’est pas aux élections, mais
à l’unité de l’Ukraine, a-t-il ajouté.
Le ministre ukrainien des
affaires étrangères, Dmitry Kuleba, a déclaré la semaine dernière que M. Zelensky “réfléchissait” à la possibilité d’organiser une élection présidentielle en 2024. M. Kuleba a fait remarquer
qu’un tel scrutin serait difficile à organiser, étant donné que des millions d’Ukrainiens sont absents du pays en raison du conflit avec la Russie et que des centaines de milliers d’autres
combattent sur le front. »
Et là nous rentrons dans la farce politique la plus totale lorsque le lendemain de cette annonce de Zelenski :
« Dans une déclaration,
la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a qualifié ce jour de “jour historique car aujourd’hui la Commission recommande au Conseil [de l’UE] d’ouvrir les négociations
d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie”.
Mme von der Leyen a affirmé
que Kiev avait entrepris de “profondes réformes” dans son pays, même en plein conflit avec Moscou. Elle a également déclaré que l’Ukraine avait déjà franchi “bien plus de 90 % des étapes nécessaires” à l’adhésion définies par
l’Union l’année dernière.
“Sur cette base, nous avons
recommandé aujourd’hui au Conseil d’ouvrir des négociations d’adhésion. Nous recommandons également que le Conseil adopte un cadre de négociation une fois que l’Ukraine aura mené à bien les
réformes en cours”, a ajouté Mme von der Leyen. »
En attendant cette adhésion, les services secrets ukrainiens continuent leurs assassinats :
« Mikhaïl Filiponenko,
législateur pro-russe et ex-milicien dans l’est de l’Ukraine occupée, s’est approché d’une voiture devant sa maison mercredi matin… et a été rapidement réduit en miettes, ont rapporté les médias
russes.
Les services de
renseignement militaire ukrainiens ont immédiatement revendiqué l’assassinat.
“Oui, c’était notre
opération”, a déclaré Andriy Cherniak, représentant de la Direction du renseignement militaire de l’Ukraine, également connue sous le nom de GUR, à POLITICO lors d’une conversation téléphonique à
propos de l’attentat à la voiture piégée. »
« Danilov sur le
journal télévisé national commun 24/7, cité par Ukrinform : “Nous remportons actuellement un grand succès sur le front de la Crimée. Nous continuons à nous concentrer sur ce qui se passe sur la
terre ferme. Mais lorsqu’il s’agit de la destruction de la Fédération de Russie, de la destruction de ses actifs en Crimée et de la destruction de la flotte de la mer Noire, il s’agit d’énormes
succès pour notre pays”.
Danilov
s’est dit persuadé qu’il y aurait d’autres bonnes nouvelles à venir concernant la destruction des envahisseurs russes et de leurs ressources sur le front de la Crimée. »
De plus en plus de citoyens prennent conscience qu’un des gros problèmes géopolitiques actuels est la mainmise du CMI sur le gouvernement étasunien. Certains
activistes ont donc décidé d’établir un tribunal populaire pour juger ces « marchands de mort ». Un geste essentiellement symbolique mais qui aura peut-être le bénéfice de faire prendre
conscience du problème à plus de gens :
« L’objectif de ce
“tribunal” est d’attirer l’attention sur la domination écrasante de l’Amérique sur le commerce mondial des armes mortelles et sur le coût que nous payons tous lorsque “les armes nous
appartiennent”. Comment les États-Unis en sont-ils venus à embrasser ce commerce mortel, au point de se vanter de leur domination du marché comme d’un signe de la santé et de la forme de
l’Amérique ? Comment en sommes-nous arrivés à faire rimer arsenaux et démocratie ? Et n’est-il pas grand temps de dénoncer ce commerce de la mort, comme l’a fait le Sénat américain dans les
années 1930 avec la commission Nye ? »
« Rejoignez-nous le
dimanche 12 novembre 2023 à 20h00 (EST) pour la séance d’ouverture en direct du Tribunal des crimes de guerre des marchands de mort qui tiendra les fabricants d’armes américains responsables des
crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
World BEYOND War sera l’hôte
de cette séance d’ouverture du Tribunal populaire. Vous pouvez vous inscrire ci-dessous.
Une fois la séance
d’ouverture terminée, l’intégralité du Tribunal sera diffusée via des liens vidéo au cours de semaines consécutives, examinant les crimes de guerre en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Somalie,
à Gaza et au Yémen.
Le rôle du lobbying, des
groupes de réflexion, de la “porte tournante” et d’autres moyens par lesquels ces capitalistes prédateurs s’enrichissent par la guerre seront explorés.
Les témoins seront Cornel
West, Richard Falk, le colonel Lawrence Wilkerson, Norman Solomon, John Pilger, Jeremy Kuzmarov, Christian Sorensen, William Astore, Aisha Jumaan, Matt Aikens, Marie Dennis, Kelly Denton-Borhaug,
et bien d’autres encore.
Les juges du Tribunal
délibéreront sur les preuves présentées et rendront un verdict à l’issue de tous les témoignages. »
Note du Saker
Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé
de cette revue de presse, ou son lien.
La troisième semaine
de boucherie continue sans qu’une quelconque lumière apparaisse au bout du tunnel pour les gazaouis. Nul doute que cette période sera une tache supplémentaire sur la conscience collective de
l’humanité, qui en compte déjà beaucoup.
En voyant les discours publics tenus par certains diplomates israéliens et leurs soutiens occidentaux, on voit bien que cette folie n’est pas près de
s’éteindre car elle les consume totalement. Ce qui n’est pas un bon signe pour l’avenir du pays, la folie n’étant jamais bonne conseillère.
Commençons par
l’ancien ambassadeur israélien en Italie :
« Je voudrais dire que nous, en Israël, au moins la population, ne
sommes pas intéressés par tous ces discours rationnels palestiniens. Pour nous il n’y a qu’un objectif : Détruire Gaza, détruire ce diable absolu… »
« Interrogé lors d’une interview avec Radio Kol Berama sur
l’opportunité de larguer une bombe atomique sur l’enclave, le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahu a déclaré que « c’est l’une des possibilités ».
Au cours de l’entretien,
Eliyahu s’oppose également à l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza. Il a expliqué que « nous ne donnerions pas d’aide humanitaire aux nazis » et ajoute qu’
« il n’y a pas de civils non impliqués dans la
bande de Gaza ».
Il est favorable à la
reprise du territoire de la bande de Gaza et au rétablissement des implantations qui s’y trouvaient. Interrogé sur le sort de la population palestinienne, il estime qu’ils « peuvent aller en
Irlande ou dans le désert, les monstres de Gaza devraient trouver une solution par eux-mêmes ».
Il affirme que le nord
de la bande de Gaza n’a pas le droit d’exister, et que toute personne brandissant un drapeau palestinien ou du Hamas « ne devrait pas continuer à vivre sur la surface de la terre
». »
On remarquera de nouveau l’amalgame Hamas=Gaza. Dans leur esprit, détruire le Hamas veut dire détruire Gaza, comme le sous-entendait déjà Netanyahou la semaine
dernière.
« L’ambassadeur
d’Israël aux Nations Unies voulait un symbole fort. Il a décidé d’arborer l’étoile jaune, celles que les Juifs étaient contraints de porter pendant la Seconde Guerre mondiale. Et cela jusqu’à
l’adoption par le Conseil de Sécurité de l’organisation d’une résolution condamnant le massacre perpétré par le groupe terroriste Hamas le samedi 7 octobre. « Certains d’entre vous ont oublié
pourquoi cette organisation a été créée après la Shoah », s’est écrié Gilad Erdan. « Alors je vais vous le rappeler. À partir de ce jour, à chaque fois que vous me regarderez, vous vous
rappellerez ce que cela signifie de rester silencieux face au mal. » »
« S’adressant à
CNN, on a demandé à Lindsey Graham, député de Caroline du Sud : « Existe-t-il un seuil pour vous, et pensez-vous qu’il devrait y en avoir un pour le gouvernement des États-Unis, dans lequel
les États-Unis diraient : « Attendons une seconde en termes de victimes civiles ?’
Graham a répondu : «
Non. Si quelqu’un nous demandait après la Seconde Guerre mondiale : « Y a-t-il une limite, que feriez-vous pour vous assurer que le Japon et l’Allemagne ne conquièrent pas le monde ? Y a-t-il
une limite à ce qu’Israël devrait imposer à ceux qui tentent de massacrer les Juifs ?’
“La réponse est non. Il
n’y a pas de limites.”
Graham a déclaré
qu’Israël devrait « être intelligent » et « essayer de limiter les pertes civiles du mieux que nous pouvons ». Déployons l’aide humanitaire dans les zones qui protègent les innocents. Je suis
tout à fait pour ça. »
Sans parler des « analystes de plateaux TV » français qui en sont à argumenter sur le fait que : « tuer aléatoirement des enfants à coup de bombes ne peut être comparé à tuer des enfants froidement à coup de fusil. Le premier est
humain, l’autre non ». Oui, tel est le niveau hallucinant du « débat » public actuel sur ce sujet :
Pour rehausser le débat, une intéressante interview par RFI d’un ancien soldat israélien qui, loin des plateaux télé, a vécu directement cette
tragédie :
« RFI : Comment
votre perception des actions de l’armée israélienne – et du gouvernement – a-t-elle changé ?
Benzi Sanders : Avant
mon déploiement dans la bande de Gaza en 2014, j’ai passé huit mois en Cisjordanie. Rien que cette expérience m’a ouvert les yeux. Avant, je ne comprenais pas vraiment, je me disais que
Tsahal défendait Israël contre une armée qui l’envahissait, arrêtait des attaques terroristes, alors qu’en réalité, ma routine, c’était de faire de l’occupation. On participait à l’extension
des colonies et on jetait les Palestiniens hors de chez eux, non pas parce qu’ils représentaient un risque sécuritaire, mais parce qu’on pensait, idéologiquement, que toute cette terre était
la nôtre.
Puis, il y a eu une
escalade militaire dans le sud et nous avons été déployés à Gaza. Lorsque mon unité d’infanterie est entrée dans le premier village de Gaza, en juillet 2014, la nuit entière n’a été
qu’explosions, artillerie et frappes aériennes. Le ciel nocturne était illuminé. Nous avons nettoyé les maisons en envoyant des grenades par les fenêtres, en faisant exploser les portes et en
tirant des balles dans les pièces pour éviter les embuscades et les pièges. On nous avait dit que les civils palestiniens avaient fui, ce qui était plus ou moins vrai, mais pas entièrement.
Je m’en suis rendu compte lorsque je me suis penché sur le cadavre d’une vieille femme palestinienne dont le visage avait été mutilé par des éclats d’obus. Elle gisait sur le sol en sable
d’une cabane, dans une mare de sang. Une autre unité a trouvé une famille entière qui était restée sur place. C’est ce que j’ai vécu la dernière fois que les troupes israéliennes ont pénétré
à grande échelle dans la bande de Gaza, lorsque mon unité de forces spéciales a été l’une des premières à y entrer.
RFI : Qu’avez-vous
retiré de cette expérience ?
Cette expérience intense
de perdre des soldats, des camarades de mon unité et voir la destruction et la perte de vies palestiniennes, tous ces sacrifices, cette mort et cette destruction que j’ai vécus n’ont en fait
servi à rien en l’espace de quelques années. Le Hamas est devenu encore plus fort. Ce que cela m’a appris, c’est que si vous voulez combattre le terrorisme, il faut créer de l’espoir et il
faut créer une alternative pour les Palestiniens. Lorsque les Palestiniens n’ont plus d’espoir, ils se tournent vers le terrorisme. »
Il est à noter que la folie qui touche les politiciens israéliens et les analystes de plateaux rémunérés épargne les médias comme RFI qui essaye d’être le moins
biaisé possible sur ce sujet. Une remarque que s’est faite aussi Arnaud Bertrand sur Twitter :
« J’ai remarqué
quelque chose d’intéressant.
Tout d’abord, j’ai été
sincèrement surpris de constater qu’un grand nombre de médias occidentaux, d’organisations multilatérales et d’ONG semblent faire preuve d’une honnêteté plutôt rafraîchissante quant à ce qui
se passe réellement dans la bande de Gaza.
La BBC a été étonnamment
impartiale jusqu’à présent, le FT a publié de nombreux articles appelant à un cessez-le-feu, tout comme le Washinton Post, et nous avons même Piers Morgan (Piers Morgan !) qui écrit
maintenant des tweets quotidiens pour dénoncer le massacre en cours. Je ne parle même pas des divers organes de l’ONU, de l’OMS, de la Croix-Rouge, etc. qui crient tous leur indignation face
au mépris flagrant d’Israël pour la vie humaine.
C’est tout à fait
nouveau. Il y a eu très peu de périodes dans l’histoire avec une telle déconnexion entre la politique étrangère officielle et les médias, à l’exception peut-être de la fin de la guerre du
Vietnam ; mais cela était vraiment limité à l’Amérique et c’était après des années de guerre épuisante. En revanche, cette déconnexion s’est produite presque partout dans le monde et a
commencé immédiatement.
Bien sûr, les suspects
habituels continuent de se livrer à une propagande éhontée, mais dans l’ensemble, l'”environnement narratif” est sans commune mesure avec, par exemple, la manière dont la guerre en Ukraine a
été couverte, où il était pratiquement impossible de trouver une seule source médiatique couvrant les choses de manière un tant soit peu équitable. Peut-être s’agit-il en fait d’une leçon
tirée par les médias de cette dernière expérience, qui sait ? »
Il semble que le Comité International Olympique fasse exception à cette retenue et montre au monde entier son biais politique alors que, en tant
qu’association sportive internationale, elle devrait s’efforcer de rester politiquement neutre :
« La position du
Comité international olympique selon laquelle les athlètes israéliens ne sont pas responsables des actions de leur gouvernement est “scandaleuse” étant donné l’interdiction générale du CIO à
l’égard de la Russie pour ces mêmes raisons, a déclaré jeudi le ministre russe des affaires étrangères, M. Sergey Lavrov.
“Le CIO s’est totalement
discrédité”, a déclaré M. Lavrov à la presse, accusant l’instance de “démontrer son activisme politique à maintes reprises”.
“Tout ce qui correspond
aux intérêts de l’Occident, principalement des États-Unis, est soutenu par ces derniers, qui cherchent des formules pour que cela fonctionne”, a ajouté le ministre russe des affaires
étrangères.
Mercredi, l’agence
allemande DPA a publié une déclaration d’un porte-parole du CIO avertissant les participants aux prochains Jeux olympiques de Paris de ne pas adopter de “comportement discriminatoire” à
l’égard des athlètes israéliens.
“Le CIO est attaché au concept de responsabilité individuelle et
les athlètes ne peuvent être tenus responsables des actions de leurs gouvernements”, a déclaré le porte-parole, ajoutant que si quelque chose de
ce genre se produit, le CIO “veillera à ce que des mesures rapides soient prises, comme lors des Jeux olympiques de Tokyo 2020.”
Lors des Jeux de Tokyo,
le judoka algérien Fethi Nourine s’est retiré de la compétition pour éviter un éventuel match avec l’Israélien Tohar Butbul. Nourine et son entraîneur ont tous deux été sanctionnés par le CIO
d’une interdiction de 10 ans. »
Car les pressions, autant morales que politiques, sont énormes, de part et d’autre :
« Tout a commencé
avec une petite phrase : « Les crimes de guerre sont des crimes de guerre, même lorsqu’ils sont commis par des alliés, et devraient être dénoncés pour ce qu’ils sont. » Pour
cette critique du 13 octobre à peine voilée de la riposte israélienne, Paddy Cosgrave a dû présenter ses excuses : il a reconnu avoir manqué de compassion et il a condamné l’attaque du
Hamas.
« Malheureusement, mes
commentaires personnels sont devenus une distraction de l’évènement », a expliqué l’Irlandais Paddy Cosgrave dans un bref communiqué. « Je présente de nouveau mes excuses sincères pour toute
souffrance que j’ai pu provoquer », a ajouté le cofondateur de la grand-messe de la tech créée en 2009 à Dublin mais qui se tient à Lisbonne depuis 2016. « Le Web Summit va nommer un nouveau
directeur général dans les plus brefs délais » et l’édition de cette année « se déroulera comme prévu », a indiqué un porte-parole de l’organisation.
Mais c’était déjà trop
tard : Les géants californiens Google, Meta ou Intel ont très vite annoncé qu’ils allaient boycotter l’événement. Une décision suivie par les principaux sponsors et intervenants de ce grand
rendez-vous du numérique. Conséquence : Paddy Cosgrave a décidé de démissionner pour tenter de sauver l’événement. »
« Tout a commencé
lors d’une interview de Keir Starmer après l’attaque du Hamas, où il laissait entendre qu’Israël a le droit de couper l’eau et l’électricité à Gaza. Les critiques n’ont pas tardé, obligeant
l’intéressé à répondre. « Mes propos ont été mal interprétés », a rétorqué le chef des travaillistes, dont la ligne est qu’Israël a le droit de se défendre. Keir Starmer a aussi déclaré que
l’aide apportée à Gaza était insuffisante. Il souhaite des pauses dans le conflit afin de permettre aux humanitaires de faire leur travail.
Pas suffisant pour 20
conseillers municipaux qui viennent de démissionner du parti. Pour l’une d’entre elles, Amna Abdullatif, de Manchester, Keir Starmer et d’autres travaillistes tiennent des propos « horribles
» et approuvent « un crime de guerre ». Une trentaine de députés demandent à leur chef d’appeler à un cessez-le-feu immédiat. Tout comme 150 conseillers travaillistes, ils ont écrit une
lettre à leur leader.
Keir Starmer, bien placé
selon les sondages pour devenir le prochain Premier ministre du Royaume-Uni, maintient sa position. La même que celle du gouvernement conservateur, au nom de l’unité dans des circonstances
aussi graves. »
« Le député
conservateur Paul Bristow, qui était jusqu’à lundi après-midi le secrétaire d’État à la technologie de Michelle Donelan, a rompu les rangs avec le premier ministre pour demander un
cessez-le-feu, tout en mettant en garde contre la “punition collective” infligée à la population de Gaza “pour les crimes du Hamas”.
Dans une lettre envoyée
à Sunak la semaine dernière, Bristow avait exhorté le premier ministre à demander un “cessez-le-feu permanent” afin de “sauver des vies et de permettre à l’aide humanitaire de continuer à
parvenir aux personnes qui en ont le plus besoin”. La lettre a été rapportée par le journal Daily Telegraph lundi.
“Paul Bristow a été prié
de quitter son poste au sein du gouvernement à la suite de commentaires qui n’étaient pas compatibles avec les principes de la responsabilité collective”, a déclaré un porte-parole de Downing
Street lundi après-midi.
Bristow
est le premier membre du gouvernement ou du parti travailliste de l’opposition à être renvoyé pour s’être écarté de la ligne de conduite de ses dirigeants respectifs sur le
conflit.»
« Un responsable du
Département d’État américain a démissionné suite à la décision de Washington d’augmenter l’aide militaire à Israël, affirmant que la guerre à Gaza soutenue par les États-Unis entraînerait
davantage de souffrances tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens.
Josh Paul, directeur du
Bureau des affaires politico-militaires du Département d’État, a écrit dans une note publiée en ligne mercredi que l’administration du président Joe Biden répétait les mêmes erreurs que
Washington commet depuis des décennies.
« La réponse qu’Israël
est en train de prendre, et avec elle le soutien américain à la fois à cette réponse et au statu quo de l’occupation, ne fera que conduire à des souffrances encore plus profondes tant pour le
peuple israélien que pour le peuple palestinien », a-t-il écrit.
“Je crains que nous ne
répétions les mêmes erreurs que nous avons commises au cours des dernières décennies, et je refuse d’en faire partie plus longtemps”, a-t-il déclaré, ajoutant que le “soutien aveugle d’un
côté” de l’administration Biden conduisait à des décisions politiques qui étaient « myopes, destructeurs, injustes et contradictoires avec les valeurs mêmes que nous épousons publiquement
».
«Je savais que cela
n’était pas sans complexité morale et sans compromis moraux, et je me suis fait la promesse de rester aussi longtemps que je sentirais que le mal que je pourrais faire pourrait être compensé
par le bien que je pourrais faire», a écrit Paul qui était impliqué dans les transferts d’armes aux alliés des États-Unis depuis plus de 11 ans.
« Je pars aujourd’hui
parce que je crois que dans notre démarche actuelle en ce qui concerne la fourniture continue – voire élargie et accélérée – d’armes meurtrières à Israël, j’ai atteint la fin de ce marché »,
a-t-il déclaré. »
« Le directeur du
bureau new-yorkais du haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a quitté son poste, protestant contre le fait que l’ONU “manque” à son devoir d’empêcher ce qu’il qualifie de génocide
des civils palestiniens à Gaza sous les bombardements israéliens et citant les États-Unis, le Royaume-Uni et une grande partie de l’Europe comme «totalement complices de cet horrible assaut
».
Mokhiber, qui a
démissionné après avoir atteint l’âge de la retraite, a écrit: « Une fois de plus, nous voyons un génocide se dérouler sous nos yeux et l’organisation que nous servons semble impuissante à
l’arrêter. »
Il a déclaré que l’ONU
n’avait pas réussi à empêcher les génocides antérieurs contre les Tutsis au Rwanda, les musulmans en Bosnie, les Yézidis au Kurdistan irakien et les Rohingyas au Myanmar et a écrit : «
Haut-Commissaire, nous échouons encore.
« Le massacre général
actuel du peuple palestinien, enraciné dans une idéologie coloniale ethno-nationaliste, dans la continuité de décennies de persécution et d’épuration systématiques, entièrement fondées sur
son statut d’Arabe… ne laisse aucun doute. »
Mokhiber a ajouté : « Il
s’agit d’un cas d’école de génocide » et a déclaré que les États-Unis, le Royaume-Uni et une grande partie de l’Europe non seulement « refusent de respecter leurs obligations conventionnelles
» en vertu des Conventions de Genève, mais qu’ils arment également l’assaut d’Israël et lui fournissent une couverture politique et diplomatique. »
Pourtant, c’est Netanyahou lui-même qui l’annonce, cette sanglante tragédie va continuer :
« Netanyahu a
déclaré qu’Israël « faisait tout son possible » pour ne pas tuer de civils lors de ses attaques contre Gaza. Il a également déclaré que « même les guerres les plus justes entraînent des
pertes civiles involontaires ».
Netanyahu a conclu son
discours en disant : « La Bible dit qu’il y a un temps pour la paix et un temps pour la guerre.
« L’heure est à la
guerre, une guerre pour un avenir commun. Aujourd’hui, nous traçons une ligne entre les forces de la civilisation et les forces de la barbarie.
“Il est temps pour
chacun de décider où il se situe. Israël se dressera contre les forces de la barbarie jusqu’à la victoire. J’espère et je prie pour que les nations civilisées du monde entier soutiennent ce
combat. Parce que le combat d’Israël est votre combat. Parce que si le Hamas et l’axe du mal iranien gagnent, vous serez leur prochaine cible. C’est pourquoi la victoire d’Israël sera votre
victoire.”
Netanyahu a également
été interrogé sur les informations selon lesquelles son soutien parmi le peuple israélien aurait considérablement diminué depuis que l’attaque du Hamas a pris par surprise les services de
renseignement du pays.
Lorsqu’on lui a demandé
s’il démissionnerait, le dirigeant israélien a répondu : « La seule chose que j’ai l’intention de faire démissionner, c’est le Hamas. Nous allons le jeter dans les poubelles de
l’histoire.
“C’est mon objectif.
C’est ma responsabilité. C’est ce que je conduis le pays à faire. C’est ma responsabilité maintenant. Et c’est quelque chose qui, à mon avis, unit le pays tout entier.” »
Je remarque au passage que Zelenski utilisait le même genre d’argument pour attirer le soutien des pays occidentaux : « J’espère et je prie pour que les nations civilisées du monde
entier soutiennent ce combat. Parce que le combat d’Israël [de l’Ukraine] est votre combat. Parce que si le Hamas [la
Russie] et l’axe du mal iranien gagnent, vous
serez leur prochaine cible. C’est pourquoi la victoire d’Israël sera votre victoire ».
Finalement, l’armée israélienne a pénétré Gaza :
« L’armée
israélienne étend ses opérations dans la bande de Gaza, mais a évité de qualifier cela d’« invasion terrestre » malgré l’envoi de chars sur le territoire. C’est intentionnel, disent les
analystes en sécurité.
Samedi a marqué le début
de la « deuxième étape » de la guerre d’Israël contre le Hamas, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ayant averti que le combat serait « long et difficile », dans un contexte de
risques croissants d’un conflit plus large au Moyen-Orient.
L’une des principales
raisons de l’ambiguïté de ce qui semble être des opérations terrestres de moindre envergure, plutôt qu’un assaut terrestre à grande échelle, est la nécessité de se débarrasser de l’ennemi,
estiment les analystes.
“Ils semblent vouloir
laisser le Hamas deviner s’il s’agit vraiment de cela ou s’il s’agit simplement d’une opération de frappe courte et précise”, a déclaré à CNBC un ancien officier du renseignement de l’armée
britannique, qui s’est exprimé anonymement en raison de restrictions professionnelles. »
Une autre explication serait que, face aux injonctions de ses alliés occidentaux de ne pas le faire, Israël préfère ne pas trop en parler.
« “C’est notre
deuxième guerre d’indépendance. Nous allons sauver notre pays”, a-t-il déclaré [Netanyahou].
Mais Daniel Hagari,
porte-parole militaire, a ensuite présenté l’opération de manière plus modeste aux journalistes, déclarant que les Forces de défense israéliennes allaient “augmenter progressivement leur
activité terrestre dans la bande de Gaza et l’ampleur de leurs forces”.
Cette formulation
prudente dément les rapports faisant état de violents combats menés par des unités relativement petites des FDI qui ont pénétré dans la bande de Gaza, avec l’appui de chars, d’hélicoptères et
de frappes aériennes. Bien qu’intenses, ces courses ne constituent pas une invasion massive que les FDI se sont positionnées pour lancer et indiquent que la guerre pourrait être menée par des
engagements plus petits et ciblés plutôt que par une poussée massive à travers l’enclave densément peuplée. »
« Au début, le
drone survole un quartier de Beit Hanoun, qui n’est plus qu’un champ de ruines froissées dans le désert aride du nord de la bande de Gaza, suite aux frappes aériennes israéliennes
répétées.
Les images terrifiantes,
filmées par l’engin du Hamas lui-même, montrent comment il change de focalisation de manière robotisée pour trouver sa cible et se concentrer sur elle. Une bombe noire, munie d’une queue
orange vif pour la guider, reste suspendue dans les airs pendant quelques secondes, puis tombe.
Le plan grand angle se
resserre pour révéler l’impact de l’explosif, à quelques mètres d’une douzaine de soldats d’une unité d’infanterie israélienne au repos. La plupart d’entre eux se lèvent d’un bond,
s’éparpillent dans la fumée et courent à travers le terrain vague. D’autres semblent rester au sol, sans que l’on sache dans quel état ils sont.
Les images, diffusées
par la branche militaire du Hamas sur les réseaux sociaux, n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante, mais elles montrent que le groupe terroriste adopte des tactiques largement
répandues dans la guerre en Ukraine, où l’utilisation de drones commerciaux remodelés pour attaquer l’ennemi est devenue courante sur les lignes de front des champs de
bataille. »
« Les chars et les
troupes israéliennes ont rencontré une résistance féroce de la part des combattants du Hamas qui utilisent des mortiers et les tunnels pour repousser l’invasion terrestre de la ville de Gaza
par Tel Aviv après près de quatre semaines de bombardements.
Les combattants du Hamas
et de son allié le Jihad islamique sortaient des tunnels pour tirer sur les chars, puis disparaissaient à nouveau dans le réseau, selon des habitants et des vidéos des deux groupes montrées
jeudi, dans des opérations de type guérilla contre les troupes israéliennes.
“Ils n’ont jamais cessé
de bombarder la ville de Gaza toute la nuit, la maison n’a jamais cessé de trembler”, a déclaré à Reuters un habitant anonyme. “Mais au matin, nous avons découvert que les forces israéliennes
étaient toujours à l’extérieur de la ville, dans la périphérie, ce qui signifie que la résistance est plus forte qu’ils ne le pensaient.
Des commandants
militaires ont déclaré que les troupes israéliennes étaient “aux portes de la ville de Gaza”. Herzi Halevi, chef de l’état-major général de l’armée israélienne, a déclaré que les troupes
israéliennes se battaient dans une zone urbaine dense et complexe, qui exigeait des combats professionnels.
“Il s’agit certainement
d’un terrain plus richement parsemé que par le passé en champs de mines et en pièges. Le Hamas a appris et s’est bien préparé”, a déclaré le général de brigade Iddo Mizrahi, chef du génie
militaire israélien.
L’armée israélienne a
déclaré que des combattants palestiniens avaient tué le commandant de bataillon d’une brigade blindée à Gaza. Le lieutenant-colonel Salman Habaka est devenu le 18e soldat tué à Gaza en deux
jours de violents combats.
Il est le soldat
israélien le plus gradé à avoir été tué depuis que l’invasion terrestre s’est intensifiée mardi. »
On se souvient que le Hezbollah était parmi ceux qui menaçaient Israël en cas d’invasion de Gaza :
« Les escarmouches
entre Israël et le Hezbollah ont été principalement limitées en termes de portée et de géographie au cours des trois premières semaines des combats frontaliers, ciblant essentiellement des
zones isolées et des installations militaires proches de la frontière.
Mais ces derniers jours,
les deux camps ont élargi la portée de leurs opérations, dépassant la distance de 2 à 4 km de la frontière qu’ils avaient précédemment observée.
Ali Hashem, d’Al
Jazeera, a déclaré lundi qu’Israël visait désormais des villes situées à quelque 16 km de profondeur dans le sud du Liban, tandis que le Hezbollah et les groupes armés qu’il soutient
frappaient des cibles situées à 14 km de profondeur. Il a ajouté qu’un immeuble résidentiel avait également été touché en Israël. »
« Dans un contexte
de montée des tensions au Sud-Liban, les combattants du Hezbollah ont adressé le 1er novembre un message de soutien aux forces du mouvement islamiste gazaoui.
Publiée sur le site du
parti chiite Al-Manar, une lettre des « Moudjahidines de la Résistance islamique au Liban » a été envoyée aux « courageux Moudjahidines de la Résistance de la bande de Gaza et de toute la
Palestine occupée », les combattants du Hezbollah promettant de prendre les armes « pour soutenir Al-Aqsa ». « Notre doigt est sur la gâchette, à vos côtés, nous combattrons l’ennemi de Dieu
en soutien à al-Aqsa », préviennent-ils. « Soyez certains que vos martyrs et nos martyrs sont sur la voie d’al-Qods [Jérusalem], jusqu’au jour de la conquête claire », poursuivent-ils dans
leur lettre. »
Dans son dernier discours, Nasrallah, le chef religieux du Hezbollah laisse planer le doute quant à ses intentions :
« Le chef du
Hezbollah, Hasan Nasrallah, a appelé vendredi à un cessez-le-feu à Gaza tout en s’abstenant d’annoncer un conflit plus large avec Israël, ce qui a soulagé le Liban où beaucoup craignaient la
perspective d’une guerre.
Lors d’une allocution
télévisée en direct vendredi, Nasrallah a affirmé que l’attaque du 7 octobre du Hamas contre le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre actuelle, avait été menée à l’insu du Hezbollah ou de
l’Iran.
Le chef du parti
politique et groupe armé chiite soutenu par l’Iran a également déclaré que toutes les options étaient envisageables pour une intensification avec Israël si la crise à Gaza s’aggravait, dans
ce qui constituait ses premiers commentaires sur la guerre. Nasrallah a rejeté la responsabilité du carnage actuel à Gaza, où plus de 9 000 Palestiniens ont été tués, sur les
États-Unis.
“On craint une escalade
ou que le front [libanais] ne débouche sur une guerre plus large”, a déclaré M. Nasrallah. “C’est possible et l’ennemi doit garder cela à l’esprit. »
Mais il n’y a pas que le Hezbollah pour défendre les palestiniens :
« Les Houthis du
Yémen se sont immiscés dans la guerre entre Israël et le Hamas qui fait rage à plus de 1 000 kilomètres de leur siège à Sanaa, déclarant mardi avoir tiré des drones et des missiles sur Israël
dans des attaques qui mettent en évidence les risques régionaux du conflit.
Faisant partie d’un “axe
de la résistance” soutenu par l’Iran, les Houthis se sont ralliés aux Palestiniens depuis que le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre, ouvrant ainsi un nouveau front pour un mouvement qui fait
la guerre depuis huit ans à une coalition dirigée par l’Arabie saoudite dans le Golfe.
Le porte-parole
militaire des Houthis, Yahya Saree, a déclaré dans un communiqué télévisé que le groupe avait lancé un “grand nombre” de missiles balistiques et de drones en direction d’Israël, et qu’il y
aurait d’autres attaques de ce type à venir “pour aider les Palestiniens à remporter la victoire”. »
« Le
Parlement algérien a officiellement autorisé le président Abdelmadjid Tebboune à entrer dans le conflit pour soutenir Gaza, avec un vote unanime de 100/100.
Cette décision
intervient en réponse à l’escalade des massacres israéliens contre la population palestinienne dans la bande de Gaza assiégée.
L’Algérie devient la
deuxième nation arabe à déclarer son soutien officiel à la Palestine et à s’opposer à Israël. »
« Des milices
soutenues par l’Iran ont attaqué quatre bases américaines en Irak et en Syrie en l’espace de 24 heures, a rapporté Al-Mayadeen dimanche. Ces attaques ont eu lieu après que les forces
américaines ont lancé des frappes aériennes contre des cibles iraniennes dans les deux pays.
La Résistance islamique
en Irak a annoncé dimanche qu’elle avait pris pour cible la base d’al-Shaddadi dans l’est de la Syrie samedi avec deux drones, et qu’elle avait lancé des roquettes sur une autre base
américaine dans le champ pétrolifère d’al-Omar près de Deir ez-Zor, a rapporté la chaîne d’information libanaise Al-Mayadeen.
La frappe sur la base
d’al-Omar a déclenché des explosions secondaires à l’intérieur de l’installation, ont indiqué les sources d’Al-Mayadeen. Les sources de la chaîne ont également indiqué que des missiles
avaient été tirés sur une base américaine à Kharab al-Jir, dans le nord-est de la Syrie.
En Irak, la Résistance
islamique a déclaré que ses combattants avaient attaqué la base américaine d’al-Tanf, près des frontières syrienne et jordanienne.
La Résistance islamique
en Irak est un terme générique pour les milices liées à l’Iran et au Hezbollah qui opèrent dans le pays. L’un de ces groupes, les Brigades du Hezbollah irakien, a déclaré à Al-Mayadeen que
les attaques étaient une réponse au soutien américain à la campagne aérienne et terrestre d’Israël contre Gaza. »
Pourtant la Maison Blanche n’a pas l’air de prendre au sérieux ces menaces d’extension du conflit :
« Les services de
renseignement américains estiment actuellement que l’Iran et ses mandataires cherchent à éviter la guerre avec Israël.
La communauté du
renseignement américain estime – pour l’instant – que l’Iran et ses mandataires calibrent leur réponse à l’intervention militaire israélienne à Gaza de manière à éviter un conflit direct avec
Israël ou les États-Unis, tout en imposant des coûts à leurs adversaires.
Mais les États-Unis sont
également très conscients du fait que l’Iran ne contrôle pas parfaitement l’ensemble de ses mandataires, en particulier le Hezbollah libanais, le plus important et le plus compétent des
différents groupes. Le Hezbollah est un allié du Hamas, le groupe qui a attaqué Israël le 7 octobre, et se positionne depuis longtemps comme combattant contre Israël. Les autorités
américaines craignent que la politique interne du groupe n’incite le Hezbollah à exacerber les tensions qui couvent.
Les États-Unis n’ont pas
toujours une visibilité parfaite des communications entre l’Iran et ses différents mandataires, selon des sources familières avec les services de renseignement américains dans la
région. »
Non seulement le manque de visibilité mais les innombrables myopies et erreurs d’analyses des services de renseignements étasuniens, le dernier en date a propos
de la faiblesse de la Russie. Sans parler des services israéliens qui, rappelons-le, ont favorisé la montée en puissance du Hamas et se prennent un sérieux retour de bâton. Comme les Etats-Unis avec Al-Qaida en Afghanistan et ISIS en
Syrie :
« 2015- Avi Primor,
ancien ambassadeur d’Israël en UE et en Allemagne à l’époque de l’administration d’Yitzhak Rabin, s’exprime sur le Hamas.
Primor: “Le Hamas c’est le gouvernement israélien. C’est nous qui avons créé le Hamas afin de créer un poids contre le Fatah à l’époque”. »
« Alors que la
guerre entre Israël et le Hamas fait rage, le rôle de l’Iran reste une question centrale. Si Téhéran se sent sans doute conforté dans son modèle de campagne armée contre Israël, il ne
cherchera probablement pas l’escalade en affrontant militairement Israël et les États-Unis. Les responsables iraniens semblent plutôt considérer la guerre comme une occasion de rehausser
l’image de Téhéran dans le monde islamique et dans le Sud en général. »
Là encore, c’est prendre ses désirs pour la réalité. Nettoyer ethniquement Gaza sans entraîner le Moyen Orient, et le reste du monde, dans une spirale
infernale. C’est le pari d’Israël et il compte bien entraîner ses alliés occidentaux dans une telle aventure.
Car, sans une intervention extérieure forte, il apparaît maintenant évident qu’Israël compte aller jusqu’au bout de son projet de « détruire Gaza » comme l’on
dit publiquement Netanyahou et l’ambassadeur en Italie plus haut, puis grignoter toute la Cisjordanie comme cela se fait déjà en ce moment. Pas sûr du tout que les pays voisins laissent faire une telle ignominie.
L’Ukraine
Commençons par un rappel. En avril 2022, deux mois après le début de cette guerre, un accord de cessez-le-feu était négocié et quasiment conclu entre
l’Ukraine et la Russie. Puis Boris Johnson s’est déplacé à Kiev pour rendre visite à Zelenski. Le lendemain, ce dernier rompait les négociations et la guerre repartait de plus
belle.
Plusieurs personnes ont déjà témoigné de cette histoire. Une autre vient de rajouter son témoignage :
« La quatrième
source est nouvelle. Dans une récente interview accordée au quotidien allemand Berliner Zeitung, l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder confirme les deux parties du récit de Poutine.
Pour la première fois, Schröder a donné un compte rendu détaillé de son rôle dans les pourparlers d’Istanbul, bien que, comme Nicolai Petro me l’a fait remarquer, il l’ait déjà laissé
entendre par le passé. Schröder a déclaré qu’à la demande de l’Ukraine, il a joué un rôle central de médiateur dans les pourparlers. Avec Rustem Umyerov, Schröder devait “transmettre un
message à Poutine”.
Umyerov est l’actuel
ministre de la défense de l’Ukraine. À l’époque, en mars 2022, il jouait un rôle clé dans les négociations. Schröder déclare avoir “eu deux conversations avec Umyerov, puis une conversation
en tête-à-tête avec Poutine et enfin avec l’envoyé de Poutine”.
Selon Schröder,
l’Ukraine “n’adhérerait pas à l’OTAN”, accepterait des garanties de sécurité “de compromis”, a déclaré qu’elle “réintroduirait le russe dans le Donbass” et “était prête à parler de la
Crimée”.
“Mais en fin de compte,
il ne s’est rien passé”, a déclaré Schröder. “J’ai l’impression qu’il ne pouvait rien se passer parce que tout le reste était déjà décidé : Il ne pouvait rien se passer parce que tout le
reste était décidé à Washington”. Comme les sources russes et turques, Schröder rapporte que “les Ukrainiens n’ont pas accepté la paix parce qu’ils n’en avaient pas le droit. Ils devaient
d’abord interroger les Américains sur tout ce dont ils avaient discuté.” »
En bon capitaine du Complexe militaro industriel, Johnson aura été récompensé de son travail :
« L’ancien Premier
ministre britannique Boris Johnson a été engagé par le Center for European Policy Analysis (CEPA), un groupe de réflexion de Washington DC connu pour être financé par le gouvernement américain, l’OTAN et les entreprises
militaires occidentales.
Boris Johnson sera
membre de l’International Leadership Council du CEPA, décrit comme un “groupe consultatif de haut niveau”, a annoncé le groupe de réflexion cette semaine.
Selon la directrice de
CEPA, Alina Polyakova, “l’engagement de M. Johnson en faveur de la victoire de l’Ukraine” fait de lui un “ajout inestimable à ce groupe distingué de leaders d’opinion”, à ce qu’elle décrit
comme un “moment charnière pour l’alliance transatlantique”.
Johnson a lui-même
publié une déclaration à ce sujet, qualifiant le “lien transatlantique” de plus important que jamais, “non seulement pour la liberté et l’indépendance de l’Ukraine, mais aussi pour la liberté
dans le monde entier”. »
«Les plus grandes entreprises militaires et de défense
occidentales ont vu leurs revenus grimper en flèche en raison des commandes liées au conflit ukrainien, comme l’ont révélé les résultats du troisième trimestre publiés cette semaine.
Cette hausse des revenus est attribuée à la forte augmentation des dépenses militaires des pays occidentaux afin de fournir des armes à l’Ukraine et de réarmer leurs propres
armées.
Les entreprises
américaines Lockheed Martin, General Dynamics et RTX (anciennement Raytheon Technologies Corp) ont toutes publié des résultats supérieurs aux prévisions au cours de la semaine dernière et ont
indiqué qu’elles s’attendaient à des revenus encore plus élevés au cours des prochains trimestres.
Lockheed Martin a
déclaré que ses résultats du troisième trimestre “étaient conformes ou supérieurs à nos attentes dans tous les domaines” et que le carnet de commandes restait “solide à 156 milliards de
dollars, les commandes nationales et internationales ayant été nombreuses”. Le bénéfice net de l’entreprise pour les neuf derniers mois s’est élevé à environ 5 milliards de dollars, contre
3,8 milliards de dollars pour la même période de l’année dernière.
La branche systèmes de
combat de General Dynamics a vu ses revenus grimper de près de 25 % au troisième trimestre par rapport à la même période en 2022. L’unité fabrique les véhicules blindés, les chars et
l’artillerie qui sont envoyés en Ukraine. »
Cette semaine, un article du Time a fait parler de lui car il fait un portrait sans concessions de Zelenski, reconnaissant implicitement la défaite de l’Ukraine et donnant ainsi le
ton a un changement d’attitude de la presse envers l’ex « héros ». Andrew Korybko nous en fait un résumé :
« La dernière
couverture du Time Magazine sur Zelensky a attiré l’attention sur une série de vérités “politiquement gênantes” concernant la guerre par procuration de l’OTAN contre la Russie par
l’intermédiaire de l’Ukraine. Intitulé “Personne ne croit en notre victoire autant que moi.”, il contient de nombreux témoignages de ses plus proches collaborateurs et de ses
principaux conseillers, sous couvert d’anonymat, qui contredisent totalement les récits conventionnels. Voici les principaux éléments à retenir et les extraits correspondants, qui seront
ensuite brièvement analysés.
* Zelensky est
devenu physiquement épuisé après 20 mois passés à quémander de l’aide en permanence.
* Il a ajouté que
l’Occident était lui aussi épuisé et avait commencé à se désintéresser du “spectacle” ukrainien
* Zelensky “se sent
trahi par ses alliés occidentaux”, qu’il soupçonne de ne plus vouloir sa victoire.
* Ses proches
s’inquiètent du fait qu’il soit “noyé dans ses illusions” et qu’il ait développé un complexe “messianique”.
* Il refuse donc
toujours d’envisager un cessez-le-feu, bien qu’il s’agisse d’un scénario pragmatique.
* Son discours alarmiste
sur la troisième guerre mondiale, qui peut être considéré comme un signe de psychose, n’a pas réussi à rétablir l’attention de l’Occident.
* Le dernier voyage de
Zelensky aux États-Unis a été, comme on pouvait s’y attendre, un échec et il devient toxique de le fréquenter.
* Il a candidement admis
que le conflit ne se poursuivait que grâce à l’aide américaine.
* Les Ukrainiens
pourraient se retourner contre Zelensky si d’autres coupures d’électricité se produisent comme prévu.
* Au moins un général de
haut rang pourrait bientôt être licencié pour détourner l’attention de l’échec de la contre-offensive.
* Certaines troupes ont
commencé à refuser les ordres de Zelensky d’avancer parce qu’elles manquent d’armes et d’hommes.
* Des recrues plus âgées
et en moins bonne santé ont remplacé les jeunes après que ces derniers aient été éliminés au fil des mois.
* Les mesures de
conscription forcée sont devenues de plus en plus fréquentes.
* L’action
anti-corruption performative de Zelensky n’a fait qu’aggraver la crise du recrutement en Ukraine.
* Les États-Unis
subordonneraient l’octroi d’une aide supplémentaire au respect par Kiev de conditions strictes en matière de lutte contre la corruption.
* Néanmoins, aucun
progrès n’a été réalisé et la corruption continue de ronger l’État.
* Zelensky tente de
faire passer les critiques liées à la corruption pour un jeu intéressé de certains alliés.
* Un fonctionnaire
prétendument corrompu a affirmé que capituler face à de telles pressions pourrait conduire à un changement de régime.
* Zelensky admet que la
dernière guerre entre Israël et le Hamas détourne l’attention de sa cause.»
L’Ukraine est donc bien au bout du rouleau, au point que la presse grand public est obligé d’en parler :
« Un responsable
ukrainien a déclaré que l’armée ukrainienne souffrait d’une pénurie de soldats qui entravait sa capacité à utiliser les armes fournies par l’Occident, selon le magazine Time.
Depuis le début de la
guerre, plusieurs responsables ukrainiens ont attribué leurs difficultés à repousser l’invasion russe à la lenteur des livraisons effectuées par leurs alliés.
Toutefois, dans le
rapport du Time, une source anonyme identifiée comme un proche collaborateur du président Volodymyr Zelenskyy a mis en évidence un problème différent.