REVUE DE PRESSE

 

La revue de presse du 5 aout 2024


Par Wayan – Le 5 aout 2024 – Le Saker Francophone

Les Etats-Unis ont profité des élections présidentielles au Venezuela pour relancer une nouvelle tentative de déstabilisation de ce pays :

« Le président vénézuélien Nicolas Maduro et son rival de l’opposition Edmundo Gonzalez ont tous deux revendiqué leur victoire à l’élection présidentielle lundi matin, après un vote marqué par des accusations de tactiques sournoises et d’incidents isolés de violence.

L’autorité électorale du pays a déclaré peu après minuit lundi que Maduro avait remporté un troisième mandat avec 51% des voix, malgré de multiples sondages de sortie des urnes qui indiquaient une victoire de l’opposition.

L’autorité a déclaré que le candidat de l’opposition Gonzalez a remporté 44% des voix, bien que l’opposition ait déclaré plus tôt qu’elle avait des “raisons de se réjouir” et demandé à ses partisans de continuer à surveiller le décompte des voix.

La cheffe de l’opposition Maria Corina Machado a déclaré que Gonzalez avait remporté 70 % des voix et que de nombreux sondages indépendants de sortie des urnes et des décomptes rapides ont clairement montré sa victoire. “Le Venezuela a un nouveau président élu et c’est Edmundo Gonzalez. Nous avons gagné et le monde entier le sait”, a-t-elle déclaré dans une déclaration commune avec Gonzalez. »

C’est le genre de dispute post-électoral qui se passent de plus en plus souvent à une époque où les valeurs démocratiques sont de plus en plus remises en question, le vote électronique ne faisant rien pour arranger la confiance des populations.

 

Mais, immédiatement, sans même attendre les résultats détaillés de ces élections, les Etats-Unis ont décidé de s’ingérer dans une affaire qui aurait dû rester de l’ordre du domestique :

« Les États-Unis sont très préoccupés par le fait que les résultats annoncés par l’autorité électorale du Venezuela déclarant que le président Nicolas Maduro avait remporté un troisième mandat ne reflètent pas les votes du peuple, a déclaré lundi le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

Quelques minutes après que l’autorité a déclaré que Maduro avait remporté l’élection présidentielle, Blinken a interrompu les remarques lors d’une réunion des nations de l’Indo-Pacifique pour aborder le développement.

“Nous avons vu l’annonce il y a peu de temps par la commission électorale vénézuélienne. Nous sommes très préoccupés par le fait que le résultat annoncé ne reflète pas la volonté ou les votes du peuple vénézuélien“, a déclaré Blinken.

Blinken a déclaré lundi que la communauté internationale surveillait de près la situation et réagirait en conséquence. »

Toujours cette habitude des dirigeants étasuniens à prétendre parler au nom de « la communauté internationale ».

Imaginons 5 minutes qu’en 2020, au moment où Trump contestait la victoire de Biden, la Russie ou la Chine, se soit dit « préoccupée que le vote ne reflète pas la volonté des électeurs étasuniens » et estime que Biden a volé l’élection de Trump. On peut imaginer la fureur légitime des étasuniens dans cette flagrante ingérence dans leurs affaires domestiques. Et pourtant eux se le permettent sans que cela ne les choque.

Pour calmer le jeu, le président mexicain fait remarquer qu’aucune preuve ne vient étayer une quelconque fraude, malgré ce qu’en dit Machado :

« Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador a déclaré mercredi qu’il n’y avait aucune preuve de fraude dans une élection que le président vénézuélien Nicolas Maduro prétend avoir remportée mais que l’opposition conteste et qui a déclenché des manifestations dans tout le pays.

Lopez Obrador a également réitéré son appel à la transparence et a appelé l’organisme électoral vénézuélien à montrer des preuves et à rendre public tous les décomptes des voix des élections de dimanche.

“Je n’ai aucune preuve, il n’y a aucune preuve dans le cas du Venezuela”, a déclaré le président lors de sa conférence de presse quotidienne, en réponse à une question sur une fraude potentielle dans les élections vénézuéliennes. »

Les médias occidentaux se mettent alors à reporter sur les manifestations dans tout le pays :

« Alors que l’opposition revendique la victoire, Nicolas Maduro a été officiellement proclamé président du Venezuela ce lundi. Le président en a profité pour dénoncer une tentative d’imposer un « coup d’État fasciste et contre-révolutionnaire » au Venezuela, lors d’un discours donné au Conseil national électoral lundi.

Les Vénézuéliens attendent donc de savoir quelle sera la stratégie de l’opposition dans cet affrontement politique qui semble perdu d’avance mais n’ont pas attendu, en revanche, pour descendre dans la rue pour dire non à ce nouveau mandat de M. Maduro. Plusieurs milliers de personnes se sont donc rassemblées dans des manifestations spontanées. Criant « Liberté! Liberté » à Petaré, des centaines de personnes ont brulé des effigies de Nicolas Maduro alors qu’à Catya, les manifestants protestaient en présence de forces policières.

Des affrontements ont notamment éclaté entre des manifestants et les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène contre les anti-Maduro. Équipés de matériel anti-émeute, les forces de l’ordre ont avancé sur les manifestants qui jetaient des pierres dans le quartier de Chacao (centre-est de la capitale). »

Comme à chaque tentative de coup d’Etat contre le gouvernement vénézuélien, ce sont des manifestations se déroulant dans les quartier et villes bourgeoises du Venezuela mais qui n’ont jamais eu de fortes répercutions sur la stabilité du régime socialiste vénézuélien. Cette fois sera-t-elle la bonne ? Les médias occidentaux l’espèrent :

« En effet, constate La Nacion à Buenos Aires, « depuis plus d’une décennie, rien ne semble avoir fonctionné pour stopper la dérive dictatoriale de Maduro ou pour empêcher l’impéritie chaviste de ruiner complètement la vie quotidienne des Vénézuéliens. Ni les mobilisations de rue, ni les confrontations politiques, ni les insurrections internes, ni les boycotts internationaux, ni les grèves du pétrole, ni les sanctions internationales. Maduro et le chavisme ont survécu encore et encore, parfois au prix fort pour eux, et toujours chèrement payé pour les Vénézuéliens. Mais cette fois, pointe La Nacion, la manipulation des résultats est si flagrante que même les alliés les plus fidèles de Maduro hésitent à reconnaître sa réélection. Un malaise qui menace de transformer l’isolement international du Venezuela en asphyxie. La contestation régionale est aussi forte que celle des rues de Caracas à cette heure. Sera-t-elle assez puissante cette fois pour convaincre Maduro que son heure est passée ? ».

Face à la pression, Maduro s’en remet à la Cour Suprême :

« Le président vénézuélien Nicolás Maduro a demandé mercredi à la Cour suprême du Venezuela de procéder à un audit de l’élection présidentielle après que les dirigeants de l’opposition ont contesté sa victoire, suscitant les critiques des observateurs étrangers qui ont déclaré que la Cour était trop proche du gouvernement pour produire un rapport indépendant.

Maduro a déclaré aux journalistes que le parti au pouvoir était également prêt à montrer tous les procès-verbaux des élections de dimanche.

« Je me jette devant la justice », a-t-il déclaré devant le siège du Tribunal suprême de justice dans la capitale, Caracas, ajoutant qu’il était « prêt à être convoqué, questionné, interrogé ».

Cour suprême dont l’indépendance est immédiatement remise en question par les médias :

« Cependant, la Cour est étroitement liée à son gouvernement ; les juges de la Cour sont proposés par des fonctionnaires fédéraux et ratifiés par l’Assemblée nationale, dominée par des sympathisants de Maduro. »

Permettant ainsi de rejeter le verdict s’il est en faveur du gouvernement vénézuélien.

Puis le Conseil électoral a officiellement déclaré le résultat de l’élection :

« Le président du Conseil électoral du Venezuela a déclaré vendredi que près de 97% des votes lors des élections de dimanche dernier avaient désormais été comptabilisés et a réaffirmé ce qu’il a qualifié de victoire du président Nicolas Maduro avec un peu moins de 52%. »

Poussant le bouchon encore plus loin et plus vite, le gouvernement étasunien décide alors de déclarer unilatéralement son vainqueur :

« Les États-Unis ont déclaré le candidat de l’opposition vénézuélienne Edmundo González vainqueur de l’élection présidentielle du 28 juillet, qualifiant les résultats officiels en faveur du président Nicolás Maduro de « profondément erronés ».

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré jeudi que « compte tenu des preuves accablantes, il est clair pour les États-Unis et pour le peuple vénézuélien qu’Edmundo González Urrutia a remporté le plus de voix » et l’a félicité pour sa « campagne réussie ».

La déclaration de Washington renforce la pression sur Maduro, qui a lancé cette semaine une répression des manifestations à l’échelle nationale contre sa réélection contestée. Le gouvernement de Maduro a répondu en déclarant que Washington était « à l’avant-garde d’une tentative de coup d’État », répétant un récit que le président a utilisé toute la semaine. »

Ce n’est pas que « un récit » mais une répétition de la tentative de déstabilisation, en 2019, quand les gouvernements occidentaux avaient décidé de reconnaitre « Juan Guaido », un politicien vénézuélien qui s’était auto-proclamé président, comme le président officiel du Venezuela, à la place de Maduro.

« Le 23 janvier 2019, Juan Guaidó s’autoproclame « président en exercice » du Venezuela et prête serment au cours d’une manifestation organisée à Caracas. Il obtient immédiatement la reconnaissance des États-Unis, du Canada, du Brésil, de la Colombie et du Pérou. Après l’expiration d’un ultimatum lancé à Nicolás Maduro pour convoquer des élections libres, plusieurs pays de l’Union européenne reconnaissent officiellement Juan Guaidó comme « chef de l’État par intérim ». D’autres pays, notamment la Chine, la Russie ou la Turquie, assurent leur soutien à Nicolás Maduro après l’autoproclamation de Guaidó. »

Mais la farce n’aura pas duré très longtemps. En janvier 2023 :

« Le gouvernement britannique a informé la Cour d’appel qu’il avait changé sa position concernant la reconnaissance de Guaidó en tant que « président » par intérim, figure avec laquelle il s’est auto-défini depuis janvier 2019. »

Depuis que Hugo Chavez a installé un système politique socialiste au Venezuela, privant les compagnies pétrolières étasuniennes de l’exploitation des immenses richesses pétrolières qu’abrite ce pays, ce gouvernement socialiste est devenu la bête noire des Etats-Unis. Des sanctions économiques ont été immédiatement mises en place pour l’empêcher de commercialiser son pétrole, provoquant un effondrement de son économie et la misère dans le pays :

« Comme l’a récemment rapporté le Washington Post, les sanctions sectorielles américaines contre l’industrie pétrolière vénézuélienne ont contribué à l’une des plus graves contractions économiques jamais enregistrées en temps de paix, bien plus grave que la Grande Dépression. En conséquence, plus de 7 millions de Vénézuéliens ont été contraints de fuir le pays, déclenchant la plus grande crise migratoire de l’hémisphère occidental. »

Pour ceux qui veulent plus de détails sur cette affaire je vous renvoie à la lecture de cet article en français :

« Mais ils [les médias occidentaux] ne disent pas que six candidats de l’opposition de droite ont reconnu le résultat donnant la victoire au président sortant Maduro. Car il n’y a pas que l’extrême droite dans l’opposition, précisons qu’il s’agit du candidat Daniel Ceballos du groupe « Arepa Digital », de Benjamin Rausseo de la Confédération Nationale Démocratique, de José Brito du parti « Primero Venezuela » et de Javier Bertucci du parti « Esperanza por el Cambio ». Mais aussi Claudio Fermin du parti « Soluciones para Venezuela » » et Luis Eduardo Martinez du parti « Accion Democratica ».

La Chine et la Russie, fidèles à leur politique de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, ont félicité Maduro pour sa réélection, une fois celle-ci officiellement annoncée.

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L’accueil triomphal qu’il a reçu au Congrès étasunien a été interprété par Netanyahou comme un blanc-seing pour sa politique extrémiste au Moyen-Orient, blanc-seing qu’il a immédiatement mis à profit en lançant des assassinats extrajudiciaires contre un dirigeant du Hezbollah en plein Beyrouth et un dirigeant du Hamas en plein Téhéran :

« Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique iranienne, ont affirmé mercredi 31 juillet que le chef politique du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, avait été tué à Téhéran avec l’un de ses gardes du corps. Selon le mouvement islamiste, il aurait été assassiné par une frappe israélienne. »

Le dirigeant du Hamas, Ismael Haniyeh, était celui qui négociait un cessez-le-feu et la libération des otages du coté palestinien, montrant une fois de plus qu’Israël n’a jamais voulu que ces négociations aboutissent.

« Vingt-quatre heures après le raid israélien contre un immeuble résidentiel de la banlieue sud de Beyrouth, des sources proches du Hezbollah ont annoncé ce mercredi après-midi la découverte sous les décombres du corps du haut commandant du parti, tué dans la frappe. Le bilan des victimes s’élève désormais à six morts dont trois femmes, une fillette et un garçon et plus de 70 blessés. »

La Russie et la Chine ont dénoncé ces assassinats :

« Nous condamnons fermement l’assassinat du chef du bureau politique du mouvement palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, à la suite d’une attaque à la roquette contre sa résidence à Téhéran”, a déclaré à la presse Andreï Nastasine, porte-parole adjoint du ministère russe des Affaires étrangères.

“Il est évident que les organisateurs de cet assassinat politique étaient conscients des conséquences dangereuses que cet acte entraînerait pour toute la région”.

La Russie a également condamné l’attaque israélienne contre le Liban qui a tué le plus haut commandant du Hezbollah lors d’une frappe aérienne sur Beyrouth mardi. »

« “Nous suivons de près l’affaire. La Chine s’oppose fermement à cet acte d’assassinat et le condamne, et est profondément préoccupée par le fait que cet incident pourrait plonger la région dans une plus grande agitation. La Chine appelle à régler les conflits régionaux par la négociation et le dialogue, ainsi qu’à un cessez-le-feu rapide, global et permanent à Gaza, et il ne devrait plus y avoir d’escalade du conflit et de confrontation”, a déclaré mercredi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian. »

Mais, comme d’habitude, une résolution de l’ONU condamnant ces assassinats extra-judiciaires a été bloquée par le bloc occidental :

« Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont bloqué une déclaration proposée par la Russie au Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) condamnant l’assassinat du chef du politburo du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran, a déclaré l’envoyé de l’Iran à l’ONU, Amir Saeid Iravani, le 1er août. »

Netanyahou va finir par obtenir ce qu’il cherche depuis toujours, embraser complètement le Proche-Orient, par sa politique de la terre brulée, et embringuer les Etats-Unis dans sa folie dévastatrice :

« L’armée américaine va déployer des avions de chasse et des navires de guerre supplémentaires au Moyen-Orient, a annoncé vendredi le Pentagone, alors que Washington cherche à renforcer ses défenses suite aux menaces de l’Iran et de ses alliés, le Hamas et le Hezbollah.

Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a approuvé l’envoi de croiseurs et de destroyers supplémentaires de la Marine – qui peuvent abattre des missiles balistiques – au Moyen-Orient et en Europe. Il envoie également un escadron supplémentaire d’avions de chasse au Moyen-Orient.

“Austin a ordonné des ajustements à la posture militaire américaine visant à améliorer la protection des forces américaines, à accroître le soutien à la défense d’Israël et à garantir que les États-Unis sont prêts à répondre à diverses éventualités”, a déclaré le Pentagone dans un communiqué. »

D’autant plus que des députés à la solde du Complexe militaro-industriel, comme Graham, n’hésitent pas à verser de l’huile sur le feu israélien :

« Le sénateur américain Lindsey Graham a présenté un projet de loi qui autoriserait une action militaire contre l’Iran si le Hezbollah attaque Israël ou si Washington détermine que Téhéran est sur le point d’acquérir des armes nucléaires.

Présentée mercredi, la première résolution du républicain de Caroline du Sud stipule que les États-Unis devraient reconnaître une attaque majeure du Hezbollah contre Israël comme une attaque de l’Iran et garder « toutes les options sur la table, y compris la force militaire », selon le Jerusalem Post.

La deuxième résolution autoriserait le président américain à « utiliser toute la force nécessaire et appropriée contre la République islamique d’Iran » s’il détermine que l’Iran « est en train de posséder une arme nucléaire » ou « possède de l’uranium enrichi à un niveau de qualité militaire, possède une ogive nucléaire ou possède un vecteur capable de transporter une ogive nucléaire ».

Les deux résolutions ont été envoyées jeudi à la commission des relations étrangères du Sénat. »

De plus, l’Iran déclare que son enquête montre une complicité étasunienne :

« Deux jours et demi après la mort d’Ismaïl Haniyeh, les Gardiens de la révolution ont publié un nouveau communiqué pour fournir de nouveaux détails sur l’opération. Selon le communiqué, l’opération a été menée par Israël avec le soutien des États-Unis.

Ensuite, ils affirment que « d’après les enquêtes et investigations, cette opération terroriste a été menée en tirant un projectile à courte portée avec une ogive d’environ 7 kilogrammes depuis l’extérieur du lieu d’hébergement des invités (provoquant) une forte explosion », utilisée pour frapper la chambre d’Ismaïl Haniyeh dans sa résidence officielle, qui se trouve dans le nord de Téhéran. »

Seul Biden, un président en fin de carrière, a prétendu avoir haussé le ton contre Israël :

« Le président Biden a déclaré avoir eu un appel très direct avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et s’être dit préoccupé par l’escalade au Moyen-Orient.

Lors de l’appel de jeudi, auquel la vice-présidente Harris a également participé, Biden a souligné la nécessité de conclure un accord de cessez-le-feu avec le Premier ministre.

« Je suis très préoccupé par cela », a déclaré Biden lorsqu’on l’a interrogé sur l’escalade dans la région.

« J’ai eu une réunion très directe avec le Premier ministre… très directe. Nous avons les bases d’un cessez-le-feu. Ils devraient agir sur ce point, et ils devraient agir sur ce point maintenant », a-t-il ajouté alors qu’il se trouvait sur le tarmac de la base conjointe Andrews tard jeudi soir, où il rencontrait les Américains libérés de Russie. »

Peu de chances que « Bibi » ait été impressionné par le ton « très direct » de Biden.

Car l’Iran a évidemment juré de se venger :

« La situation au Moyen-Orient est à nouveau au bord de ce que les experts décrivent comme un « conflit en escalade et instable », alors que l’Iran a promis une « punition sévère » à Israël, qu’il accuse d’être responsable de l’assassinat du leader politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh.

Un grand nombre de personnes se sont rassemblées à l’Université de Téhéran jeudi matin pour la cérémonie funéraire d’Ismaïl Haniyeh, a rapporté la chaîne de télévision publique iranienne Press TV. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a dirigé les prières funéraires pour Haniyeh, selon Press TV.

Dans une déclaration sur son site officiel, le guide suprême iranien a déclaré que la vengeance était « notre devoir » et qu’Israël s’était « destiné une punition sévère » en tuant « un cher invité dans notre maison », a rapporté AP. »

Cette vengeance sera-t-elle autant de sang froid que la dernière fois lorsqu’Israël avait bombardé l’ambassade d’Iran à Damas ? Rien n’est moins sûr, face à la tactique de l’escalade qu’utilise Israël, même s’il est bien protégé par sa centaine de têtes nucléaires. A force de provocations, Israël atteindra bien un moment où l’Iran, considérant qu’il n’a plus le choix, décidera de ne plus se donner de limites non plus dans ses ripostes :

« Les Etats-Unis et Israël poursuivent leurs préparatifs en vue d’une attaque iranienne majeure en représailles à l’assassinat des dirigeants du Hamas et du Hezbollah, a rapporté samedi Axios, citant des sources. L’attaque devrait commencer lundi.

Selon deux responsables américains anonymes, le général Michael Kurilla, chef du commandement central américain, est arrivé dans la région pour une visite planifiée qui devrait se concentrer sur les efforts visant à mobiliser la même large coalition internationale et régionale qui a défendu Israël contre une précédente attaque iranienne majeure en avril. »

Les premières répercussions sur les activités civiles se font déjà sentir :

« United Airlines suspend ses vols quotidiens vers Israël, à commencer par le vol de mercredi soir de Newark à Tel Aviv, alors que les tensions au Moyen-Orient s’intensifient.

Delta Air Lines va également annuler les vols entre New York (JFK) et Tel Aviv au moins jusqu’au 2 août.

La compagnie aérienne italienne ITA Airways suspend ses vols à destination et en provenance de Tel Aviv « en raison des développements géopolitiques au Moyen-Orient et pour assurer la sécurité de ses passagers et de ses équipages », a déclaré la compagnie aérienne dans un communiqué sur son site Internet. Les vols ont été suspendus jusqu’au 6 août, a-t-elle ajouté. »

« L’ambassade des États-Unis au Liban a exhorté samedi 3 août ses ressortissants à quitter le Liban en prenant « n’importe quel billet d’avion disponible ». Malgré les suspensions et annulations de vols vers Beyrouth, « des options de transport commercial pour quitter le Liban restent disponibles », a indiqué l’ambassade dans un communiqué.

Le gouvernement britannique a aussi appelé ses ressortissants à quitter « maintenant » le Liban « tant que des liaisons commerciales restent disponibles » face aux craintes croissantes d’une nouvelle escalade militaire entre Israël et le Hezbollah libanais.

La Suède a, elle, annoncé samedi la fermeture de son ambassade à Beyrouth après avoir conseillé à des milliers de ses citoyens de quitter le pays. »

« La France invite ses ressortissants, particulièrement ceux de passage, se trouvant au Liban à quitter « dès que possible » ce pays dans un « contexte sécuritaire très volatile », peut-on lire dimanche 4 août sur le site de conseils aux voyageurs du ministère des Affaires étrangères. Paris demandait déjà « instamment » à ses ressortissants de ne pas se rendre au Liban. »

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Pendant que le monde occidental s’entête dans son attitude agressive face à la Russie et la Chine, l’Inde et la Chine, appliquant la « diplomatie gagnant-gagnante », ont lancé des pourparlers pour résoudre un problème frontalier dans les hauteurs de l’Himalaya :

« Les récentes interactions entre la Chine et l’Inde sont considérées comme cruciales pour créer une dynamique positive en vue de résoudre les problèmes frontaliers et de stabiliser les relations bilatérales, ont déclaré des analystes, exhortant également la partie indienne à intensifier ses efforts en collaboration avec la Chine pour améliorer davantage les relations bilatérales.

Au cours de la réunion de mercredi, les deux parties ont convenu de mettre en œuvre activement les importantes ententes communes conclues lors de la récente réunion bilatérale entre les deux ministres des Affaires étrangères, de se concentrer sur des questions spécifiques liées à la frontière sino-indienne, de répondre aux préoccupations légitimes de l’autre et de parvenir à une solution mutuellement acceptable dans les meilleurs délais, selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.

Les deux parties ont également convenu de maintenir la communication par les canaux diplomatiques et militaires, de renforcer la mise en place de mécanismes de négociation, d’accélérer le processus de négociation et de tourner une nouvelle page dans la situation frontalière dans les meilleurs délais afin de promouvoir le développement sain et régulier des relations sino-indiennes. Les deux parties ont convenu de respecter strictement les accords déjà conclus et de continuer à maintenir la paix et la tranquillité dans les zones frontalières. »

Des discussions qui ne pourront que renforcer la cohésion du groupe des BRICS.

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En Ukraine, l’armée russe continue sa tactique du grignotage :

« Les attaques russes accentuent la pression sur la plaque tournante logistique stratégique de Pokrovsk, a annoncé vendredi l’Ukraine, alors que des vagues de bombes guidées et d’infanterie ont permis à Moscou de réaliser certains des gains territoriaux les plus importants depuis le printemps.

Les forces russes ont progressé progressivement sur plusieurs fronts dans la région orientale de Donetsk, lançant des attaques particulièrement féroces près de Pokrovsk alors que les troupes de Kiev sont à bout de souffle 29 mois après l’invasion à grande échelle de la Russie.

Les gains russes d’environ 57 km2 (22 miles carrés) en l’espace d’une semaine sont les troisièmes plus importants enregistrés depuis avril après avoir enregistré des gains modestes en juin, a déclaré à Reuters Pasi Paroinen, analyste du Black Bird Group. »

Les nouvelles lois de mobilisation forcée n’ayant pas l’air de changer la donne sur le terrain :

« La campagne de l’Ukraine pour reconstituer ses troupes fatiguées par la guerre s’intensifie et devrait permettre de combler les manques de personnel sur la ligne de front dans les semaines à venir, selon des responsables, des soldats et des analystes militaires ukrainiens.

La campagne de mobilisation n’a jusqu’à présent pas renforcé de manière significative les forces ukrainiennes sur le champ de bataille, disent ces personnes. De nombreux conscrits sont encore en train de terminer le processus de formation de plusieurs semaines et n’ont pas encore atteint le front. Et certaines recrues qui sont arrivées ne sont pas physiquement aptes au combat, ont noté des membres des unités ukrainiennes. »

D’autant plus que le nerf de la guerre ne suit plus non plus :

« Le président ukrainien Vladimir Zelensky a signé un décret autorisant la suspension des paiements de la dette extérieure du pays pendant deux mois à compter du 1er août et espère parvenir à un accord de restructuration avec les créanciers afin d’éviter un défaut de paiement.

Le mois dernier, l’Ukraine a annoncé un accord préliminaire avec un comité de ses principaux détenteurs d’obligations pour restructurer la dette internationale du pays, d’une valeur de près de 20 milliards de dollars. La proposition prévoyait une décote nominale de 37 % sur les obligations internationales en circulation du pays, ce qui permettrait à Kiev d’économiser 11,4 milliards de dollars de paiements au cours des trois prochaines années. L’Ukraine émettra en échange de nouvelles euro-obligations.

Kiev a obtenu un accord préliminaire pour suspendre le remboursement de la dette en 2022 après l’escalade de son conflit avec la Russie. Le moratoire de paiement de deux ans sur les paiements a expiré le 1er août. »

Alors cette guerre Ukraine-Russie se propage sur d’autres terrains :

« Le ministère des Affaires étrangères du Sénégal a condamné l’ambassade d’Ukraine pour avoir soutenu une attaque terroriste contre les forces gouvernementales et les mercenaires russes au Mali le mois dernier. Le ministère a accusé Kiev de tenter de « déstabiliser » la nation « sœur » du Mali.

Des insurgés touaregs ont attaqué un convoi de soldats maliens et de membres de la société militaire privée Wagner près de la frontière algérienne du Mali fin juillet, tuant des dizaines de personnes. Plus tôt cette semaine, Andrey Yusov, porte-parole de l’agence de renseignement militaire ukrainienne GUR, a affirmé que ses agents avaient aidé les djihadistes à planifier l’attaque.

« Les rebelles ont reçu toutes les informations nécessaires, et pas de simples détails, qui ont permis une opération militaire réussie contre les criminels de guerre russes », a déclaré Yusov à la télévision ukrainienne. Yusov n’a pas dit si du personnel ukrainien avait participé à l’attaque, mais a juré qu’« il y en aura d’autres ».

Dans un communiqué publié samedi, le ministère sénégalais des Affaires étrangères a indiqué qu’il « ne saurait accepter (…) des propos et des gestes visant à faire l’apologie du terrorisme, surtout lorsque ce dernier vise à déstabiliser un pays, frère comme le Mali ».

Le Sénégal, qui maintient une position de « neutralité constructive dans le conflit russo-ukrainien, ne saurait également tolérer aucune tentative de transfert sur son territoire de la propagande médiatique en cours dans ce conflit », poursuit le ministère. »

« Le Mali a annoncé ce dimanche 4 août 2024 rompre ses relations diplomatiques avec l’Ukraine après qu’un haut responsable ukrainien a, selon Bamako, avoué « l’implication » de Kiev dans une lourde défaite de l’armée malienne et du groupe paramilitaire russe Wagner fin juillet lors de combats avec les séparatistes et des jihadistes. Le gouvernement de transition du Mali a décidé de la « rupture avec effet immédiat de ses relations diplomatiques avec l’Ukraine », a déclaré le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga. »

Tout cela alors même que l’Ukraine cherche à rallier les pays africains dans son effort pour isoler la Russie :

« Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, se rendra cette semaine dans trois pays africains pour tenter de mobiliser des soutiens à la position de Kiev dans sa guerre contre la Russie, a annoncé dimanche son ministère.

Kuleba, qui en est à sa quatrième tournée diplomatique en Afrique au cours des deux dernières années, se rendra au Malawi, en Zambie et à l’île Maurice du 4 au 8 août, a indiqué le ministère dans un communiqué.

“Toutes les réunions porteront sur le développement des relations bilatérales fondées sur le respect et les intérêts mutuels. Parmi les sujets clés figurera la participation des États africains aux efforts mondiaux visant à rétablir une paix juste pour l’Ukraine et le monde”, a-t-il indiqué. »

Une politique schizophrénique qui a peu de chance de porter fruits.

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Comme le laissait penser la pression médiatique, la nomination de Kamala Harris comme candidate démocrate aux présidentielles US ne fut qu’une simple formalité :

« Kamala Harris est bien partie pour devenir la première femme noire et la première personne d’origine asiatique à mener un « ticket présidentiel » pour un parti majeur aux États-Unis. La vice-présidente a déjà reçu le soutien de plus de 2 350 délégués démocrates sur les quelque 4 000 qui votent en ce moment et jusqu’à lundi dans le cadre d’un scrutin virtuel.

Une procédure qui est en réalité une simple formalité, mais un pas de plus pour Kamala Harris dans sa course à la Maison-Blanche. « Je suis honorée d’être la candidate du Parti démocrate pour la présidentielle des États-Unis. Le 5 novembre est dans 95 jours. Nous allons remporter cette élection ! », a affirmé Kamala Harris. Elle acceptera officiellement cette investiture après la clôture du scrutin lundi, et la célébrera lors d’une grande soirée à la convention démocrate, prévue à Chicago, mi-août.

« Cela ne va pas être facile, mais nous allons y arriver. Et en tant que votre future présidente, je sais que nous sommes à la hauteur pour cette bataille », a-t-elle lancé dans une intervention téléphonique retransmise lors d’un événement de campagne. »

Immédiatement Trump a relevé le défi :

« Le Républicain Donald Trump a déclaré vendredi qu’il avait convenu avec Fox News de débattre le 4 septembre avec la vice-présidente et candidate à l’investiture du parti démocrate pour l’élection présidentielle américaine, Kamala Harris. « J’ai convenu avec Fox News de débattre avec Kamala Harris le mercredi 4 septembre », a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social. Il n’était pas clair dans l’immédiat si sa rivale a accepté le débat. »

Evidemment Harris n’est pas d’accord :

« La vice-présidente américaine Kamala Harris a décliné l’invitation de l’ancien président Donald Trump à participer à un débat télévisé sur Fox News le mois prochain, insistant pour que le candidat républicain s’en tienne à une confrontation convenue précédemment sur ABC News.

Dans une déclaration samedi, la campagne de Harris a accusé Trump d’avoir « pris peur et d’essayer de se retirer du débat qu’il avait déjà accepté ».

« Il doit arrêter de jouer et se présenter au débat auquel il s’est déjà engagé », poursuit la déclaration. « La vice-présidente sera là d’une manière ou d’une autre pour profiter de l’occasion de s’adresser à un public national aux heures de grande écoute. Nous sommes heureux de discuter d’autres débats après celui sur lequel les deux campagnes ont déjà convenu. »

Fox News est généralement perçue comme plus favorable à Trump, tandis qu’ABC est perçue comme plus favorable à Harris. »

Le niveau du débat des présidentielles étasuniennes risque d’être au raz des pâquerettes.

A lundi prochain

La revue de presse du 29 juillet 2024


Par Wayan – Le 29 juillet 2024 – Le Saker Francophone

Netanyahou, soupçonné d’être un criminel de guerre par la Cour International de Justice, visiblement en train de commettre un génocide à Gaza pour toute personne n’étant pas aveuglée par l’idéologie sioniste, fut non seulement invité par le Congrès étasunien mais eut droit, pour la 4eme fois depuis qu’il est 1er ministre israélien, à l’accueil réservé aux héros de la nation :

« Après pas moins de 52 ovations qui ont interrompu son discours d’une heure devant les deux chambres d’un Congrès clairsemé, déserté par un grand nombre d’élus démocrates, il est vrai que Netanyahu s’est offert une cure de popularité dont il est loin de pouvoir jouir en Israël – où 70% de la population réclame son départ – défendant pêle-mêle « une guerre existentielle », prophétisant aussi « un choc des civilisations », élargissant au péril de l’« axe de terreur iranien qui menace les États-Unis. »

Quasiment une ovation toutes les minutes. On n’en attendrait pas moins d’un discours de Staline face au Parti communiste de l’URSS. Une telle vénération ne peut pas être naturelle au moment où le gouvernement Netanyahou est en train de commettre l’injustifiable. La pression des lobbies sionistes sur ces députés en est la seule raison logique et montre son extraordinaire puissance.

 

Cette puissance terrorisante est aussi très visible sur Twitter où les comptes de tous ceux qui compatissent au martyr qu’est en train de subir le peuple de Gaza sont traités de tous les noms, humiliés et menacés par une armée de trolls travaillant pour le compte des intérêts sionistes.

C’est toujours le soutien du Congrès qui permet à Netanyahou de garantir le support inconditionnel des Etats-Unis à la politique extrémiste israélienne, quel que soit le président en place :

« Ce n’est d’ailleurs pas à l’invitation de la Maison Blanche que Benyamin Netanyahu se rend à Washington, mais à celle des chefs parlementaires républicains et démocrates. Benyamin Netanyahu doit s’exprimer devant les élus du Congrès mercredi 24 juillet. Un exercice qu’il connaît bien puisque ce sera sa quatrième intervention du genre. La dernière en 2015 avait particulièrement irrité le président Barack Obama. Cette fois, Benyamin Netanyahu débarque dans la capitale fédérale américaine à un moment particulier, deux jours après le désistement de Joe Biden dans la course à la Maison Blanche. »

Une politique que je qualifie d’extrémiste car comment qualifier autrement de telles décisions :

« Le Parlement israélien a approuvé lundi un projet de loi qui déclare l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) comme organisation terroriste et propose de rompre les relations avec l’organisme.

Le vote contre l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) est la dernière étape d’une offensive israélienne contre l’agence, que les dirigeants israéliens accusent de collaborer avec le mouvement islamiste Hamas à Gaza.

Le projet de loi a été approuvé en première lecture et sera renvoyé à la commission des affaires étrangères et de la défense pour une délibération plus approfondie, a déclaré le service d’information de la Knesset.

La marraine du projet de loi, Ioulia Malinovsky, a été citée comme décrivant l’UNRWA comme une “cinquième colonne en Israël”.

L’UNRWA fournit l’éducation, la santé et l’aide à des millions de Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie. »

C’est la partie culturelle du génocide en cours. Le fait de s’attaquer aux enfants montre la face génocidaire du massacre à Gaza, empêcher la future génération de palestiniens d’émerger. Par l’éducation, avec la destruction de toutes les écoles et universités de Gaza, mais aussi par le ciblage physique des enfants par les soldats israéliens :

« L’UNWRA déplore le ciblage quasi quotidien de ses écoles qui servent pourtant de refuges pour des dizaines de milliers de civils et de nombreux enfants. À l’hôpital al-Aqsa, de nombreux enfants présentant des blessures faites par des schrapnels, des obus à balles, sont pris en charge.

Sur un lit d’hôpital, le jeune Abdelaziz, 9 ans, est étendu dans un état critique. L’enfant pourrait mourir à tout moment, selon le docteur Mohammad Tahir : « Il est brûlé à 60%. Il a de multiples blessures de shrapnels, de petits bouts de métal sur la tête, les bras, les jambes… »

Pour ce chirurgien pédiatrique de nationalité anglo-irakienne, la situation ces derniers jours est hors de contrôle : « Les écoles sont assaillies les unes après les autres, ainsi que les camps de réfugiés. Je n’ai jamais vu autant de victimes depuis que je suis à Gaza. Cette dernière semaine, l’intensité des attaques est indescriptible. »

Comme le petit Abdelaziz, nombre de ses patients présentent de multiples éclats de shrapnels dans le corps. Un signe de l’utilisation par l’armée israélienne de ces obus à fragmentations multiples qui, en explosant, projettent des nuées de petites billes de métal : « J’ai vu d’innombrables cas d’enfants aux corps criblés de shrapnels. De la tête au pied. Ils ont les artères coupées, les nerfs sectionnés. Celui qui utilise des explosifs contenant ce type de shrapnels à proximité d’enfants est prêt à causer un maximum de dégâts. Et c’est ce qu’on voit aujourd’hui. »

Les blessures causées par ces munitions sont parfois invisibles à l’œil nu. Le métal perce la peau facilement, causant des dégâts importants à l’intérieur du corps, obligeant souvent les médecins à amputer. Selon l’Unicef, rien que dans les trois premiers mois de la guerre à Gaza, « plus de 1 000 enfants ont été amputés d’une ou des deux jambes ». »

« « Toutes les zones sinistrées que j’ai vues réunies – j’ai fait 40 missions, en 30 ans, le 11 septembre, des tremblements de terre, tout cela réuni n’égale pas le niveau de carnage que j’ai vu contre les civils au cours de ma première semaine à Gaza.

(Journaliste : et quand vous dites civils, est-ce que c’est surtout des enfants ?)

Presque exclusivement des enfants, je n’avais jamais vu ça auparavant. » »

Et bien cette horreur cela vient d’être applaudie par les représentants politiques d’un pays qui se qualifie pourtant de « défenseur des droits humanitaires » :

« Benyamin Netanyahu a été longuement applaudi à son entrée dans le Congrès américain par les élus républicains. « Pour que les forces de la civilisation triomphent », les deux pays doivent « rester unis », a-t-il déclaré. Il s’est dit « confiant » sur l’aboutissement des efforts pour faire libérer les otages détenus par le Hamas, considérant que ces efforts « peuvent être couronnés de succès »…»

Le massacreur d’enfants prétend donc représenter les « forces de la civilisation » (applaudissements) et se dit « confiant » au sujet de la libération des otages alors que nous voyons, et la population israélienne aussi, depuis des semaines que c’est toujours lui qui fait obstacle aux négociations quand elles risquent d’aboutir (après il n’aurait plus d’excuse pour massacrer Gaza).

« Nous ne nous protégeons pas seulement nous-mêmes. Nos ennemis sont vos ennemis, notre combat est votre combat, et notre victoire sera votre victoire », a-t-il déclaré…(applaudissements) »

Zelensky dit la même chose lors de ses discours où il veut s’assurer que l’Occident continue à lui fournir des armes. Netanyahou sait bien que sans le soutien occidental le projet sioniste d’occupation de la Palestine n’a aucun avenir.

« Lors de son discours, Benyamin Netanyahu s’est montré critique envers l’Iran, qualifiant sa politique « d’axe de la terreur » qui « défie les États-Unis, Israël et nos amis arabes. Il ne s’agit pas d’un choc de civilisations, mais d’un choc entre la barbarie et la civilisation », a-t-il lancé. Les militants pro-Gaza ont, eux, été désignés d’« idiots utiles de l’Iran » par le Premier ministre, qui assure que Téhéran finance ces manifestations. »

Puis viennent les élans messianiques opposant une « civilisation » (Judéo-chrétienne ??) à une « barbarie » (palestinienne seulement ou incluant aussi « nos amis arabes » ??) Et, puisqu’on n’en est plus à un abberation près, il prétend que « l’Iran finance les manifestations des idiots utiles » qui dénoncent la politique extrémiste israélienne.

Une vague allusion à « l’après Gaza » et pas un mot sur la proposition soutenue par le reste du monde, la fameuse « solution à deux Etats » :

« Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vaguement esquissé les grandes lignes d’un plan pour une Gaza « déradicalisée » d’après-guerre dans un discours au Congrès mercredi et a évoqué une potentielle future alliance entre Israël et les alliés arabes de l’Amérique. »

Bref, c’est un discours totalement creux qui a reçu cet accueil triomphal, montrant le niveau d’hypocrisie et d’enfermement idéologique des politiciens occidentaux qui, du coup, ne voient plus que ce soutien inconditionnel aux actes d’Israël achève définitivement, au niveau international, le peu de crédibilité qui restait à la « vertu occidentale ».

Netanyahou était venu rendre visite au pays leader du bloc occidental pour s’assurer de deux choses.

  1. Que les armes continuent d’affluer malgré les décisions de la cour de justice international :

« Les responsables israéliens ont remis aux législateurs américains une liste d’armes qu’ils souhaitent voir livrées rapidement lors de la visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Washington, a rapporté jeudi Politico. L’administration du président Joe Biden nie qu’elle retarde ces transferts d’armes.

La liste en question a été remise aux législateurs et aux hauts responsables de l’administration Biden avant que Netanyahu ne s’adresse à une session conjointe du Congrès mercredi, ont indiqué des sources anonymes au site d’information. Les sources de Politico ont déclaré qu’elle comprenait sept systèmes d’armes, qu’elles n’ont pas voulu nommer de peur de révéler les plans d’Israël pour le champ de bataille.

Lors de son discours de mercredi, Netanyahu a laissé entendre qu’il était frustré par le rythme des livraisons d’armes américaines. « Donnez-nous les outils plus rapidement et nous finirons le travail plus vite », a-t-il déclaré, ajoutant qu’Israël « ne se contentera de rien de moins » qu’une « victoire totale » sur le Hamas. »

  1. Du soutien total à sa politique nihiliste de destruction de la Palestine. A ce niveau il pourra repartir fier de son succès, les 52 standing ovations valant tous les discours de soutien au génocide en cours.

Pour s’assurer que ce soutien continue et que l’Iran soit considéré comme « le barbare », la propagande israélienne continue son travail de sape cognitif :

« L’Iran a orchestré les attaques de sabotage contre le réseau ferroviaire à grande vitesse français, qui ont paralysé le trafic à l’approche des Jeux olympiques d’été de 2024 à Paris, a déclaré vendredi le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz.

« Le sabotage des infrastructures ferroviaires à travers la France à l’approche des Jeux olympiques d’été de Paris 2024 a été planifié et exécuté sous l’influence de l’axe du mal et de l’islam radical de l’Iran », a écrit Katz sur X (anciennement Twitter).

Katz a ajouté qu’il avait averti le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourne que « sur la base des informations détenues par Israël, les Iraniens planifient des attaques terroristes contre la délégation israélienne et tous les participants aux Jeux olympiques ».

« Des mesures préventives renforcées doivent être prises pour contrecarrer leur complot », a-t-il écrit. »

« Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux prétendant montrer un militant du Hamas en train de menacer la France à l’occasion des Jeux olympiques est très probablement un faux, largement relayé par des réseaux pro-russes. »

L’article oriente les pistes vers une culpabilité russe alors que ce genre de propagande ressemble bien plus à de la propagande israélienne, tout à fait capable de faire croire que cela vient des russes.

Il va bien falloir qu’un jour les « analystes médiatiques » admettent que la Russie, la Chine aussi, ne perdent pas/plus leur temps à chercher à influencer les populations occidentales. Pourquoi faire d’ailleurs ? Elles orientent plutôt leur travail d’influence vers le reste du monde, l’Afrique et l’Asie en particulier, là ou elles voient que se trouve leur avenir.

Alors que le complexe politico/médiatique occidental a, lui, besoin de manipuler sa propre population contre la Russie et la Chine pour qu’elle soutienne les guerres qu’il veut mener contre ces deux pays afin de garder son hégémonie internationale.

C’est pourquoi des articles de propagande de guerre continuent d’être régulièrement publiés pour diaboliser la Russie auprès des populations occidentales. En voici le dernier exemple par RFI :

« L’ombre de la Russie sur l’ouverture des Jeux olympiques

À quelques heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, les autorités françaises s’inquiètent de la possibilité d’importantes actions cyber visant les infrastructures numériques. Elles craignent également des manœuvres agressives dans l’espace pouvant conduire aux brouillages des communications et de la télédiffusion. Dans le radar des autorités figure en bonne place la Russie qui a déjà dans le passé multiplié ce type d’actions.

Imaginez un instant. 26 juillet 2024, 19h30, cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. La parade navale s’élance sur la Seine, avec pour écrin les quais, Notre-Dame, le Pont-Neuf, un sublime panorama classé au patrimoine mondial de l’humanité. La planète entière suit la retransmission, l’instant est magique. Quand soudain, des lignes grisées brouillent les téléviseurs du monde entier avant d’être immédiatement remplacées par des images n’ayant rien à voir avec les JO. Un message de nature politique ou des images violentes sont alors diffusées en mondovision. Un cauchemar pour les organisateurs et la France, le pays hôte. »

Que des craintes, des inquiétudes, des scènes imaginées, pas un seul fait concret. Pourquoi publier un tel article angoissant à la veille de l’inauguration des jeux olympiques, si ce n’est pour créer l’image d’une Russie dangereuse, toujours prête à frapper.

L’article énonce ensuite une série de brouillages de chaines télé, mais uniquement ukrainiennes, en guise d’exemples. Il finit sur le programme militaire spatial russe, comme si c’était le seul existant et dangereux, oubliant de mettre en balance que les Etats-Unis, l’Europe et la Chine développent eux aussi leur programme militaire spatial.

Ainsi, dès qu’un membre du Hamas apparait dans une vidéo bidon, que des attaques sont lancées contre les infrastructures de la SNCF, que des « possibles interférences dans les élections » sont en jeu et même des scénarios imaginaires comme nous venons de le voir…les médias et autres « experts parlant sous couvert de l’anonymat pour protéger l’enquête » » orientent immédiatement les suspicions vers le diable du jour, la Russie.

Pour en revenir à l’idolâtrie surjouée envers Netanyahou et pendant que les politiques occidentaux donnent peureusement carte blanche à Israël pour continuer à massacrer les palestiniens, la Chine fait de son côté un travail diplomatique pour renforcer les palestiniens dans leur résistance à la politique israélienne :

« Le Hamas a annoncé mardi 23 juillet avoir signé un accord d’« unité nationale » avec d’autres organisations palestiniennes, dont son rival historique, le Fatah. Fait assez inédit, ce rapprochement a été acté sous l’égide de la Chine qui depuis plusieurs mois tentait de trouver des compromis entre les différentes composantes de la scène politique palestinienne. Le texte signé à Pékin prévoit « un gouvernement intérimaire de réconciliation nationale », selon le chef de la diplomatie chinoise. Une manière d’anticiper l’après-guerre alors que l’offensive israélienne se poursuit dans l’enclave palestinienne depuis près de 10 mois. »

Comme toujours quand il n’est pas d’accord, Israël réagit de façon émotionnelle :

« Sans surprise, Israël a réagi avec colère à cette annonce. Le chef de la diplomatie, Israël Katz, a fustigé le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas pour avoir signé un tel accord avec ses ennemis du Hamas. « Le Hamas et le Fatah ont signé un accord en Chine pour le contrôle conjoint de Gaza après la guerre. Au lieu de rejeter le terrorisme, Mahmoud Abbas étreint les meurtriers et les violeurs du Hamas, révélant ainsi son vrai visage », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, par voie de communiqué. « En réalité, cela n’arrivera pas car le Hamas sera écrasé et Abbas observera Gaza de loin », a-t-il assuré alors que le conflit s’enlise dans l’enclave palestinienne. »

*****

Biden a finalement renoncé à un deuxième mandat, la pression étant trop forte. Les Etats-Unis vont donc continuer jusqu’à fin décembre avec un président dont les facultés mentales sont très faibles. Maintenant tout le monde le sait et aucun média ne peut plus le nier.

Mais le plus incroyable est le fait que le bouton rouge de lancement d’une bombe nucléaire soit sous les doigts d’un vieillard ayant perdu ses facultés mentales n’a l’air de choquer aucun des analystes médiatiques. Tout le monde a l’air de trouver cela normal et personne ne demande la démission d’un président déclaré sénile qui a une telle responsabilité sous les doigts.

Par contre les médias ont tous entonné d’une même voix « Kamala Harris présidente » alors même que les primaires démocrates n’ont pas encore eu lieu. Il semble que les médias grand public ayant déjà choisi Harris, c’est elle et personne d’autre qui confrontera Trump en novembre :

« La vice-présidente Kamala Harris, qui a reçu le soutien de Joe Biden après l’annonce dimanche de son retrait de la course à la Maison Blanche, pourrait écrire une nouvelle page de l’histoire américaine si elle était investie candidate démocrate. Immédiatement après l’annonce du retrait de Joe Biden, les soutiens ont afflué pour l’actuelle vice-présidente. Kamala Harris assure d’ores et déjà « remporter l’investiture » démocrate et « battre Trump ». »

« La vice-présidente américaine Kamala Harris a obtenu lundi le soutien d’une majorité de délégués à la Convention nationale démocrate, ce qui lui permettra probablement de devenir la candidate du parti à l’élection présidentielle du mois prochain, selon plusieurs sources. »

« Selon plusieurs sources » dont aucune n’est citée, comme toujours quand les médias veulent faire passer un message qui n’est pas soutenu par les faits. Le battage médiatique en soutien à sa candidature assurant la pression suffisante pour pousser les délégués Démocrates a voté pour elle lors de la convention Démocrate du 7 aout :

« Le président du Comité national démocrate, Jaime Harrison, a déclaré lundi que le parti présenterait un candidat à la présidence d’ici le 7 août. Les délégués peuvent encore changer d’avis avant le 7 août, mais personne d’autre qu’Harris n’a reçu de vote dans le sondage AP [la donnant vainqueur du caucus], et seulement 57 délégués ont déclaré qu’ils étaient indécis. »

Elle a d’ailleurs commencé sa campagne tellement elle est sûre d’être la nominée Démocrate :

« Tout l’appareil de campagne de Joe Biden est désormais estampillé Kamala Harris. À l’appel du président en exercice, les dons ont battu leur record 2024 dès les heures qui ont suivi la grande annonce de dimanche soir. L’équipe Harris a par ailleurs commencé à contacter par dizaines les délégués pour parvenir à la convention démocrate dans les meilleures conditions. L’optimisme est de mise : beaucoup espèrent que d’ici cette semaine, Mme Harris sera propulsée. »

Le verdict médiatique étant prononcé c’est donc un duel Trump-Harris qui aura lieu en novembre.

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Le fusible a sauté dans la rocambolesque histoire de l’échec de la protection de Trump, permettant ainsi de bloquer toute enquête plus approfondie :

« La directrice des services secrets américains, Kimberly Cheatle, a présenté sa démission suite à l’examen minutieux des failles de sécurité liées à la récente tentative d’assassinat de l’ancien président Donald Trump, ont indiqué des sources à CNN.

Cette décision intervient alors que les législateurs et un organisme de surveillance interne du gouvernement avancent dans les enquêtes sur la gestion par l’agence de la protection de Trump et sur la façon dont un homme armé a failli tuer le candidat républicain à la présidentielle de 2024 lors d’un rassemblement en Pennsylvanie ce mois-ci.

Des appels bipartis ont été lancés au Congrès pour la démission de Cheatle et des législateurs républicains ont fait pression pour la destituer. Les législateurs ont été particulièrement furieux après sa comparution devant la commission de surveillance de la Chambre lundi, où elle n’a pas voulu répondre à de nombreuses questions de la commission. »

Des non réponses qui empêchaient les députés de remonter plus haut dans la chaine des responsabilités :

« Au cours de cette audience houleuse de quatre heures [au Congrès étasunien], Cheatle n’a pas répondu aux questions sur les raisons pour lesquelles Trump avait été autorisé à monter sur scène lors du rassemblement alors que le tireur, identifié par le FBI comme étant Thomas Matthew Crooks, 20 ans, avait été jugé suspect par les forces de l’ordre, et a défendu le nombre d’agents assignés à la protection de l’ancien président lors de l’événement de campagne.

Elle a cité à plusieurs reprises l’enquête criminelle en cours du FBI sur la tentative d’assassinat pour refuser de discuter des détails des actions du tireur qui ont conduit à l’attaque. »

Un FBI qui perd de plus en plus sa crédibilité auprès de ceux qui suivent ses actes de près :

« Selon le rapport de lanceurs d’alerte soumis au Congrès, de nombreuses agences de maintien de l’ordre publiques américaines refusent de partager des informations vitales avec le FBI, craignant que celui-ci ne soit devenu partisan et politisé.

Le rapport de 230 pages a été rédigé par une alliance d’agents et d’analystes retraités et en service actif, qui ont parlé à plus de 30 sources « indépendantes et hautement crédibles » à travers les États-Unis.

« Ils sont non seulement réticents à travailler avec le FBI, mais auraient décidé de ne plus partager d’informations exploitables et substantielles sur les activités criminelles et autres activités liées au renseignement » avec le FBI, car ils estiment qu’il « a fonctionné comme une agence fédérale partisane motivée par un agenda politique » ces dernières années, ont déclaré les auteurs du rapport.

Le groupe a décrit une « crise de confiance » dans les groupes de travail dirigés par le FBI et une « perte de confiance inquiétante » dans le Bureau dans son ensemble, alors même que le directeur Christopher Wray témoignait devant le Congrès d’un « environnement de menace complexe » sans précédent dans sa carrière.

La plupart des sources ont souligné la réponse du FBI à l’émeute du 6 janvier 2021 au Capitole américain et au raid d’août 2022 sur la résidence de l’ancien président Donald Trump en Floride, à Mar-a-Lago.

L’une des sources a décrit le comportement du FBI comme « celui d’un pays du tiers monde » et a soutenu qu’il « devrait être démantelé et son personnel poursuivi et condamné à de longues peines de prison ». »

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Pour ceux qui doutent du concept « d’impérialisme étasunien », voici une info qui montre jusqu’où les décisions du gouvernement fédéral étasunien peuvent s’étendre :

« Les États-Unis ont accordé à l’Irak une nouvelle dérogation de quatre mois aux sanctions pour acheter de l’électricité iranienne, dont l’Iran ne peut accéder aux recettes que pour un commerce humanitaire limité, a déclaré un porte-parole du département d’État à Al-Monitor.

Les États-Unis accordent régulièrement des dérogations depuis 2018 afin que l’Irak puisse répondre à ses besoins énergétiques à court terme sans enfreindre les sanctions américaines. Washington maintient de lourdes sanctions contre Téhéran et a encouragé Bagdad à réduire sa dépendance au gaz naturel et à l’électricité iraniens.

La dérogation de 120 jours, qui a été renouvelée le 11 juillet, intervient alors que les Irakiens souffrent de pannes de courant qui sont particulièrement fréquentes pendant les mois d’été étouffants, lorsque les températures dépassent 50 degrés Celsius (120 degrés Fahrenheit) et que la demande de climatisation exerce une pression supplémentaire sur le réseau électrique délabré du pays. Le week-end dernier, des manifestations contre les pénuries d’électricité ont éclaté dans les villes de Diwaniyah et Najaf, dans le centre de l’Irak.

« Depuis 2018, le Département d’État a autorisé l’Irak à acheter de l’électricité iranienne pendant que l’Irak développe sa capacité de production nationale, poursuivant une pratique des administrations précédentes », a déclaré un porte-parole du Département d’État dans un communiqué.

« Aux termes de la dérogation sur l’électricité irakienne, aucun fonds iranien n’a été débloqué en faveur de l’Iran », a déclaré le porte-parole. « Les fonds sont détenus sur des comptes restreints et ne peuvent être utilisés que pour le commerce humanitaire et d’autres transactions non sanctionnables. » »

La fourniture d’électricité aux irakiens dépend donc du bon vouloir de l’administration du pays qui a détruit ce pays. En d’autres termes, depuis que les Etats-Unis ont détruit l’Irak, sous le faux prétexte d’armes de destruction massives, la souveraineté irakienne est toujours aux mains du gouvernement étasunien.

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Les médias grand public occidentaux ont tendance à dépeindre l’Ukraine comme un pays n’étant peuplé que de pro-européens ne voulant pas avoir de relations avec la Russie. Comme toujours, la réalité est bien plus subtile que ce qu’ils veulent nous faire croire :

« Selon une nouvelle étude, 53 % des Ukrainiens ne se sentent pas européens.

Seuls 40 % des personnes interrogées ont déclaré s’identifier à l’Europe occidentale, selon un sondage réalisé par la Fondation pour les initiatives démocratiques et le Centre Razumkov d’études politiques et économiques.

L’étude a révélé que ceux qui se considèrent européens vivent principalement dans la partie occidentale de l’Ukraine et parlent la langue ukrainienne. Les plus jeunes ont également tendance à se sentir liés à l’Europe.

Le sondage suggère également que les Ukrainiens ont des réserves quant au partage de leur souveraineté si le pays rejoint un jour l’Union européenne. Près de 50 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles n’accepteraient pas que les organes de l’UE déterminent la politique étrangère de l’Ukraine. Plus de 45 % ont déclaré qu’elles s’opposeraient également à ce que Bruxelles façonne la politique de défense de Kiev. Environ 37 % des personnes interrogées soutiennent l’idée d’une influence de l’UE dans ces domaines.

La confiance envers les États-Unis est encore plus faible chez les Ukrainiens, 37 % d’entre eux affirmant qu’ils préféreraient faire confiance à Washington. Près de la moitié des personnes interrogées (49 %) ont déclaré faire confiance aux autorités ukrainiennes, et les sondeurs ont évoqué la « déception » du pays à l’égard des organes directeurs nationaux.

L’enquête a été menée entre le 15 et le 20 juin auprès de 2 016 personnes âgées de 18 ans et plus dans toute l’Ukraine. »

Dans les pays baltes aussi :

« Moins de 20 % des enseignants estoniens ont réussi les tests de compétence linguistique en langue estonienne, en juin, rapporte le média Delfi. Les résultats pourraient déclencher une pénurie de professionnels à l’approche de la nouvelle année scolaire, alors que l’État balte met en œuvre une répression contre les russophones.

Les autorités estoniennes ont ordonné aux enseignants de se soumettre à une évaluation de leurs compétences linguistiques d’ici le 1er août. Dans le cadre du plan de transition vers l’enseignement en langue estonienne adopté il y a deux ans, les enseignants souhaitant continuer à travailler en russe doivent maîtriser l’estonien au niveau B2 ou Vantage, tandis que ceux qui veulent enseigner en estonien doivent obtenir un certificat de langue de niveau avancé (C1).

Delfi a précisé que sur 395 enseignants ayant passé l’examen de compétence linguistique de niveau B2 en juin, seuls 90, soit 22,7 %, l’ont réussi. Dans le même temps, le test C1 n’a été réussi que par 70 personnes, soit 18 %. »

Sous la pression occidentale, les gouvernements de l’Ukraine et des pays baltes, aux mains de dirigeants pro-européens, cherchent à couper leur population de toutes leurs racines russes. Mais on ne peut pas prétendre ainsi nier, à coups de décisions politiques autoritaires, des siècles d’histoire. Il serait de bon sens diplomatique que les petits pays entretiennent de bonnes relations avec leur grand voisin plutôt que de prétendre pouvoir le défier. Et nous répétons encore, comme les accords de Minsk l’ont montré, que la Russie n’aurait jamais envahi l’Ukraine si le gouvernement issu de coup d’Etat du Maidan n’avait pas décidé de s’en prendre aux populations russophones du Donbass.

Seule la propagande russophobe des médias grand public occidentaux prétend le contraire.

A lundi prochain

La revue de presse du 22 juillet 2024


Par Wayan – Le 22 juillet 2024 – Le Saker Francophone

La tentative d’assassinat de Trump a engendré un énorme brouillard médiatique, une hystérie à la hauteur de l’événement, chacun y allant de sa théorie plus ou moins étayée. Mais dans ce brouillard une chose est certaine ; la défaillance des gardes du corps et des agences de renseignements, chargés de la protection de Trump en tant qu’ancien président et candidat électoral, soulève la même question que la décadence dans laquelle tombe les Etats-Unis. Est-elle due à une soudaine incompétence ou est-elle préméditée ? :

« L’une des découvertes les plus explosives de cette semaine a révélé que les forces de l’ordre avaient identifié Crooks comme une personne suspicieuse lors du rassemblement de Butler, en Pennsylvanie, 62 minutes avant que le tireur ne tire plusieurs coups de feu sur Trump.

 

Crooks, 20 ans, originaire de Bethel Park, dans la banlieue de Pittsburgh, s’est rendu au rassemblement de Trump à environ 35 miles au nord avec une arme de type AR, a escaladé un bâtiment juste à l’extérieur du périmètre de l’événement et a tiré plusieurs coups de feu sur Trump. Une balle a effleuré l’oreille de Trump, un spectateur a été tué par balle et deux autres ont été blessés.

On sait désormais que Crooks s’est rendu sur le site du rassemblement le 7 juillet pour repérer les lieux et qu’il s’y est également rendu le matin du rassemblement, ont déclaré Cheatle et le directeur du FBI, Christopher Wray, lors d’une conférence téléphonique d’une demi-heure organisée mercredi à l’intention des sénateurs.

Crooks est ensuite revenu et a été repéré par les autorités vers 17h10, avant que les forces de l’ordre ne le repèrent à l’aide d’un télémètre à 17h30, envoyant une alerte radio à un poste de commandement.

Les forces de l’ordre locales et les agents des services secrets ont ensuite tenté de localiser Crooks, mais il n’a pas été revu avant environ 17 h 52, lorsque le tireur a été vu sur le toit par un contre-tireur de l’agence positionné sur les toits à proximité immédiate de la scène.

Dix minutes plus tard, Trump est monté sur scène et a parlé pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que, vers 18 h 09, des personnes dans la foule qui avaient remarqué Crooks rampant sur le toit aient commencé à essayer d’alerter les forces de l’ordre sur la présence du tireur, selon de nombreuses vidéos postées sur les réseaux sociaux.

Ce n’est que deux minutes plus tard, à 18 h 11, que Crooks a tiré ses premiers coups de feu. Les services secrets ont riposté moins de 30 secondes plus tard et l’ont tué.

Les législateurs s’interrogent notamment sur les raisons pour lesquelles Trump a été autorisé à monter sur la scène du rassemblement après que les forces de l’ordre ont eu connaissance de la présence d’une personne suspecte dans les environs.

Dans une scène étonnante, un groupe de sénateurs du GOP, dont John Barrasso (Wyo.) – le troisième républicain de la chambre – Kevin Cramer (N.D.) et Marsha Blackburn (Tenn.) ont poursuivi la directrice du Secret Service sur le sol de la Convention nationale républicaine mercredi. Les législateurs lui ont reproché bruyamment de refuser de répondre aux questions sur la tentative d’assassinat, selon une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Cramer a ensuite déclaré à CNN que lui et d’autres législateurs voulaient savoir pourquoi Trump avait été autorisé à monter sur scène après la découverte de la menace potentielle lors du rassemblement.

Le Secret Service n’a pas encore révélé son processus de réflexion et de décision quant à la raison pour laquelle le rassemblement a été autorisé.

« Ce tireur a été identifié comme un suspect, un personnage suspect une bonne heure avant la fusillade – il avait un télémètre, un sac à dos, puis ils l’ont perdu de vue et n’ont jamais vraiment fait de suivi », a déclaré M. Barrasso lors d’une interview avec NBC News. « C’était une heure avant ». [le coup de feu, NdT]

Comment ne pas en déduire logiquement que les responsables du FBI, organisme sous la responsabilité du gouvernement Biden, ont donné des ordres pour laisser faire ? Ou auraient même instigué toute l’histoire, un tel niveau d’incompétence étant difficile à croire.

C’est une hypothèse sur laquelle aucun média grand public n’a osé se pencher, comme toujours face à l’hypothèse d’une manipulation des pouvoirs en place. Au contraire des médias citoyens qui, eux, osent le faire. Regardez la minutieuse enquête d’Idriss Aberkane sur le sujet.

Un des éléments de suspicion d’un coup monté par les services de renseignements est que le directeur du FBI, Christopher Wray, a déjà été impliqué dans les nombreuses tentatives de manipulations des agences de renseignements contre Trump, en particulier le Russiagate :

« Le directeur du FBI, Christopher Wray, a déclaré jeudi que la Russie avait été « très active » dans ses efforts pour influencer les élections américaines, l’objectif principal étant de « dénigrer » le candidat démocrate à la présidentielle Joe Biden.

Témoignant devant le Comité de la sécurité intérieure de la Chambre des représentants, Wray a déclaré aux législateurs que la Russie intervenait principalement par « une influence étrangère malveillante dans le but de nuire à la campagne de Biden » – faisant écho à l’évaluation publique de la communauté du renseignement sur les efforts d’ingérence de Moscou publiée le mois dernier. »

« Le directeur du FBI, Chris Wray, a défendu le « vrai FBI » lors d’une audience tumultueuse au Congrès mercredi, rejetant une litanie de griefs de Républicains en colère critiquant durement le bureau, menaçant de suspendre le financement de certaines opérations et affirmant que le ministère de la Justice est injuste envers les Conservateurs, notamment Donald Trump.

Lors d’échanges difficiles avec les Républicains du comité judiciaire de la Chambre, Wray a rejeté l’affirmation du GOP selon laquelle le bureau favorisait la famille Biden et a déclaré que l’idée selon laquelle le bureau était impliqué dans l’attaque du 6 janvier 2021 contre le Capitole était « ridicule ». Faisant référence à ses propres antécédents, il a déclaré que l’idée selon laquelle il nourrissait des préjugés contre les conservateurs était « insensée ». »

Alors, technique classique des services secrets, l’attention du public va être détournée vers d’autres coupables :

« Les États-Unis ont reçu ces dernières semaines des renseignements sur un complot iranien visant à assassiner l’ancien président Donald Trump, a déclaré mardi CNN, et un responsable américain a déclaré que les services secrets avaient partagé les détails d’une menace accrue avec la campagne Trump.

La Maison Blanche a refusé de commenter, mais a déclaré que rien n’indiquait que le tireur présumé de la tentative d’assassinat de Trump samedi avait des complices étrangers ou nationaux.

L’Iran a déclaré que les accusations portées contre lui étaient “sans fondement et malveillantes”. »

Une affaire qui va attiser les tensions et angoisses que subit la population à l’approche de l’échéance électorale :

« Les Américains craignent que leur pays ne devienne incontrôlable à la suite d’une tentative d’assassinat contre Donald Trump, et ils craignent de plus en plus que les élections du 5 novembre ne déclenchent davantage de violence politique, selon un sondage Reuters/Ipsos clôturé mardi.

80 % des électeurs – y compris des proportions similaires de Démocrates et de Républicains – ont déclaré qu’ils étaient d’accord avec l’affirmation selon laquelle « le pays échappe à tout contrôle ». Le sondage, réalisé en ligne, a interrogé 1 202 adultes américains dans tout le pays, dont 992 électeurs inscrits. »

Penser que « le pays échappe à tout contrôle » c’est penser qu’il n’y a plus de capitaine à bord du bateau ou que le capitaine est trop vieux et fatigué pour exercer ses responsabilités. C’est en cela que ce dramatique événement, à la suite de son débat raté, va se retourner contre Biden.

Par contre, être passé à un cheveu de la mort n’a pas empêché Trump de de continuer sa campagne et choisir son vice-président :

« Donald Trump a fait une entrée triomphale lors de la première soirée de la Convention nationale républicaine lundi, recevant une ovation bruyante de la part des fidèles du parti deux jours après que la balle d’un assassin potentiel lui ait effleuré l’oreille droite.

Trump est entré dans le Fiserv Forum dans le centre-ville de Milwaukee avec un épais bandage sur l’oreille tandis que la foule scandait “Combat ! Combat ! Combat” et brandissait leurs poings, une référence à sa réaction dans les instants qui ont suivi sa blessure.

L’ancien président a prononcé les mots “Merci” et s’est installé dans une loge avec certains de ses enfants et le sénateur américain J.D. Vance, le choix de Trump comme colistier annoncé plus tôt dans la journée. »

Bien sûr, le choix de son vice-président donne des indices sur le futur programme de Trump. Les médias se sont donc penchés sur le sujet. 1er indice, fin du soutien inconditionnel à l’Ukraine :

« « J’admire certainement les Ukrainiens qui se battent contre la Russie, mais je ne pense pas qu’il soit dans l’intérêt de l’Amérique de continuer à financer une guerre sans fin en Ukraine », a déclaré Vance en mai, dans un discours au Quincy Institute for Un État responsable.

Fin avril, lorsque le Sénat a approuvé une nouvelle aide militaire de 61 milliards de dollars à l’Ukraine, Vance a invoqué son expérience militaire pour réprimander ses collègues.

« J’ai servi mon pays honorablement et j’ai vu quand je suis allé en Irak qu’on m’avait menti », a-t-il déclaré au Sénat, ajoutant que « les promesses de l’establishment de la politique étrangère de ce pays sont une pure plaisanterie ».

L’insistance des États-Unis à ne pas négocier avec la Russie est « absurde » et l’objectif de Vladimir Zelensky de restaurer les frontières ukrainiennes de 1991 est « du fantasme », a écrit Vance dans un article d’opinion dans le New York Times. Il a exhorté Kiev à tenir bon jusqu’à ce qu’une sorte de paix puisse être négociée par Washington.

Vance a soutenu que les calculs de la Maison Blanche sur l’Ukraine ne tiennent tout simplement pas la route. Le président Joe Biden « n’a pas réussi à articuler ne serait-ce que les faits fondamentaux » sur la réalité sur le terrain, a écrit Vance, et l’administration Biden « n’a aucun plan viable pour que les Ukrainiens gagnent cette guerre ». »

2eme indice, négocier avec la Russie :

« Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité en février, Vance a suggéré que l’Ukraine devrait négocier avec la Russie parce que les États-Unis et les autres alliés n’ont pas la capacité de la soutenir. L’Ukraine et l’OTAN ont écarté ce scénario, car cela signifierait très probablement que Kiev devrait abandonner une partie de son territoire d’avant-guerre.

« Je pense qu’il est raisonnable de parvenir à une paix négociée. Je pense que la Russie est incitée à venir à la table dès maintenant. Je pense que l’Ukraine, l’Europe et les États-Unis ont tout intérêt à s’asseoir à la table des négociations », a-t-il déclaré lors de la conférence, ajoutant que le fait que Poutine « soit un méchant ne signifie pas que nous ne pouvons pas nous engager dans une diplomatie de base ».

Mercredi, la Russie a salué la position de Vance sur l’Ukraine. « Il (Vance) défend la paix, la cessation de l’aide. Nous ne pouvons que nous en féliciter car, en fait, il faut arrêter de doter l’Ukraine d’armes et la guerre prendra fin », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse à l’ONU.

Lavrov a ajouté que la Russie « sera prête à travailler avec tout dirigeant américain élu par le peuple américain » tant que ce dirigeant « sera prêt à un dialogue équitable et mutuellement respectueux ». »

3eme indice, tourner l’attention du gouvernement vers l’Est, c’est-à-dire la Chine et le Proche-Orient :

« Il a suggéré que les priorités stratégiques des États-Unis se situent davantage en Asie et au Moyen-Orient.

Il y a beaucoup de méchants [(sic !) toujours cette vision simpliste étasunienne bons/méchants, NdT] partout dans le monde. Et je suis beaucoup plus intéressé par certains problèmes de l’Asie de l’Est en ce moment que par ceux de l’Europe”, a-t-il déclaré lors de la conférence. »

« S’adressant lundi à Fox News, Vance, qui s’est opposé au financement américain pour la défense de l’Ukraine contre l’invasion russe, a déclaré que Trump donnerait la priorité à une fin négociée de cette crise afin que les États-Unis puissent se concentrer sur le « vrai problème » qu’est la Chine.

“C’est la plus grande menace pour notre pays et nous en sommes complètement distraits”, a déclaré Vance à propos de la Chine.

La perspective d’une intensification des tensions commerciales sous une seconde administration Trump a durement frappé les marchés chinois au cours des deux derniers jours, certains analystes citant comme raison le choix de Vance comme candidat à la vice-présidence.

Ses commentaires ont également déclenché une réaction de la part de Pékin, qui cherche généralement à se distancier du discours politique entourant les campagnes présidentielles américaines.

“Nous sommes toujours opposés à ce que les Etats-Unis fassent de la Chine un enjeu lors des élections”, a déclaré mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lin Jian, aux journalistes à Pékin.

Concernant la Chine, Vance sera en bonne compagnie avec les dirigeants républicains du Congrès.

Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a également qualifié le pays de principale menace étrangère pour les États-Unis et a déclaré que Pékin exploitait « tous les coins et recoins de nos systèmes financiers et économiques ».

Vance a qualifié de « désastre » l’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce en 2001. »

On notera au passage que Mme Vance est d’origine indienne, ce qui devrait ôter toute tendance des médias à le traiter de raciste.

4eme indice. Carte blanche à Israël pour son génocide palestinien :

« Expliquant sa philosophie dans un discours prononcé au Quincy Institute en mai, Vance a déclaré : « Je soutiens Israël et sa guerre contre le Hamas… Si nous voulons soutenir Israël, comme je pense que nous devrions le faire, nous devons expliquer pourquoi c’est dans notre meilleur intérêt », a poursuivi le sénateur républicain.

« Une grande partie de la raison pour laquelle les Américains se soucient d’Israël est que nous sommes toujours le plus grand pays à majorité chrétienne au monde, ce qui signifie que la majorité des citoyens de ce pays pensent que leur Sauveur – et je me considère comme chrétien – est né, mort et ressuscité dans cette étroite petite bande de territoire de la Méditerranée. L’idée selon laquelle il y aura un jour une politique étrangère américaine qui ne se souciera pas beaucoup de cette partie du monde est absurde », a déclaré Vance.

Il s’est prononcé avec ardeur en faveur de l’octroi au gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de l’espace politique lui permettant de déterminer lui-même comment fonctionner, qu’il s’agisse de la refonte judiciaire de l’année dernière ou de la poursuite de sa guerre contre le Hamas.

Vance a de nouveau rejeté la politique de Biden à Gaza dans une interview accordée en mai à CNN, arguant que les États-Unis ne devraient pas dicter à Israël la manière dont il devrait lutter contre le groupe terroriste du Hamas après le massacre de ce dernier le 7 octobre.

« Je pense que notre attitude vis-à-vis des Israéliens devrait être la suivante : écoutez, nous ne sommes pas doués pour gérer les guerres au Moyen-Orient, les Israéliens sont nos alliés, laissez-les mener cette guerre comme bon leur semble », a-t-il déclaré. »

Finalement, la seule réelle différence entre la politique étrangère du gouvernement Biden et celle d’un gouvernement Trump portera sur la relation des Etats-Unis avec l’Ukraine et la Russie, si le gouvernement Trump arrive à l’appliquer. Pour le reste ce sera un simple ravalement de façade, une façade qui deviendra plus transparente, matérialiste, moins hypocrite :

« Taïwan devrait payer les États-Unis pour sa défense car ils ne donnent rien au pays, a déclaré le candidat républicain à la présidentielle Donald Trump à Bloomberg Businessweek, envoyant les actions du fabricant taïwanais de puces TSMC (2330.TW) à la baisse mercredi.

“Je connais très bien les gens, je les respecte énormément. Ils ont pris environ 100 % de notre activité pour les puces. Je pense que Taiwan devrait nous payer pour sa défense”, a déclaré Trump dans une interview du 25 juin publiée mardi.

“Vous savez, nous ne sommes pas différents d’une compagnie d’assurance. Mais Taiwan ne nous donne rien.”

Les États-Unis sont le principal soutien international et fournisseur d’armes de Taiwan, mais ils n’ont pas d’accord formel de défense, contrairement à ce que Washington a conclu avec la Corée du Sud et le Japon. Les États-Unis sont toutefois tenus par la loi de fournir à Taiwan les moyens de se défendre. »

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Pendant que le reste du monde détourne honteusement le regard, Israël continue sa guerre dont le but, maintenant avoué publiquement, est l’élimination totale de la Palestine, économiquement, militairement et même sur le plan étatique. Economiquement d’abord :

« Le ministre ultranationaliste des Finances israélien, Bezalel Smotrich, a annoncé en mai qu’il retiendrait les recettes fiscales destinées à la Palestine. La décision a été prise en réponse à la reconnaissance par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège d’un État palestinien.

Il a également menacé de couper les banques palestiniennes de leurs homologues israéliennes. Il s’agit d’une mesure qui mettrait un terme à toutes les transactions financières étrangères et à l’importation de nombreux biens essentiels dans les territoires palestiniens.

Ces développements surviennent à un moment où l’Autorité palestinienne, l’organisme gouvernemental qui exerce un contrôle partiel sur la Cisjordanie occupée, est déjà aux prises avec une grave crise financière.

Selon un rapport publié fin mai par la Banque mondiale, la situation financière de l’Autorité palestinienne s’est « considérablement détériorée » au cours des trois mois précédents, laissant entrevoir la perspective d’un « effondrement budgétaire imminent ».

L’économie palestinienne est déjà aux prises avec le chômage et la pauvreté. Près d’un demi-million d’emplois ont été perdus en Cisjordanie et à Gaza au cours des neuf derniers mois. Et le 10 juillet, un groupe d’experts indépendants des droits de l’homme mandatés par l’ONU a déclaré que la famine s’étendait dans toute la bande de Gaza. L’effondrement financier de l’Autorité palestinienne ne fera qu’empirer les choses. »

Forçant l’UE à prendre le relais financier, « sous conditions » :

« La Commission européenne a annoncé vendredi qu’elle fournirait à l’Autorité palestinienne une aide financière d’urgence de 400 millions d’euros (435,5 millions de dollars) au cours des deux prochains mois, alors que l’UE craint que l’autorité Palestinienne ne s’effondre.

L’argent sera décaissé sous forme de subventions et de prêts en trois versements entre juillet et septembre, sous réserve des progrès dans la mise en œuvre du programme de réforme de l’Autorité palestinienne, a indiqué la Commission dans un communiqué.

Il avait auparavant signé une lettre d’intention avec l’Autorité palestinienne définissant une stratégie pour remédier à sa situation budgétaire et fiscale. “Ensemble, nous jetons les bases de la stabilité économique et politique en Cisjordanie“, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. »

Cette déclaration de von der Leyen est d’une hypocrisie ahurissante parce qu’elle sait ce qui se passe réellement.

Car au même moment le gouvernement israélien mettait en place son annexation de la Palestine par une politique du fait accompli. Prenant comme excuse la probable condamnation de la politique israélienne en Palestine par la Cour de justice International :

« Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a appelé le Premier ministre à annexer la Cisjordanie occupée si la Cour internationale de Justice (CIJ) juge cette semaine que les colonies israéliennes sont illégales.

Smotrich a déclaré aux journalistes que « personne ne déplacera le peuple d’Israël de sa terre », a-t-il déclaré lundi, selon le Times of Israel.

« J’appelle par la présente le Premier ministre Benjamin Netanyahu – si la Cour internationale de Justice de La Haye décide que l’entreprise de colonisation est illégale – à y répondre par une décision historique d’appliquer la souveraineté aux territoires de la patrie », a déclaré Smotrich.

Le ministre d’extrême droite a également promis de « contrecarrer la création d’un État palestinien par des constructions massives, la réglementation des colonies, la construction de routes et d’autres mesures sur le terrain » – toutes ces mesures sont illégales au regard du droit international. »

Pour montrer que ce n’est pas qu’un « ministre d’extrême droite » qui prône cette politique radicale mais la grande majorité des représentants du peuple israélien :

« Avec le soutien de Gantz, le Parlement israélien adopte une résolution s’opposant à la création d’un État palestinien

La déclaration déclare que « un État palestinien constituerait une menace existentielle pour l’État d’Israël et ses citoyens ». Il a reçu le soutien de 68 membres de la Knesset, avec l’opposition de seulement 9 députés, tous issus de partis arabes.

La résolution, présentée par le parti d’opposition de droite Nouvel Espoir-Droite unie, déclare que « la création d’un État palestinien au cœur de la Terre d’Israël constituerait une menace existentielle pour l’État d’Israël et ses citoyens, perpétuerait le conflit israélo-palestinien et déstabiliserait la région. »

Le président du parti, Gideon Sa’ar, a ajouté que « la décision de la résolution vise à exprimer l’opposition générale qui existe parmi le peuple [israélien] à la création d’un État palestinien, qui mettrait en danger la sécurité et l’avenir d’Israël. [La résolution] signale à la communauté internationale que les pressions pour imposer un État palestinien à Israël sont vaines. » »

Il est révélateur, mais pas surprenant, que pas un seul média occidental n’ait pondu le moindre article sur cette résolution du parlement israélien invalidant définitivement la « solution à deux Etats ». Ce énième pied de nez israélien aux dirigeants occidentaux aurait été trop difficile à expliquer aux lecteurs sans mettre en évidence le côté « hors la loi » du gouvernement israélien. Or critiquer Israël est devenu « antisémite » dans les pays occidentaux.

Le lendemain, la Cour de Justice internationale rendait son verdict :

« L’occupation de territoires palestiniens par Israël est « illégale », selon la Cour internationale de justice

La plus haute juridiction de l’ONU a estimé vendredi 19 juillet que l’occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967 était « illégale », ajoutant qu’elle devait cesser « le plus rapidement possible ».

L’avis rendu par la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, n’est pas contraignant mais pourrait [on note au passage le conditionnel, NdT] accroître la pression juridique internationale croissante sur Israël face à la guerre dans la bande de Gaza.

Selon le communiqué de presse relatif à cet avis consultatif, la Cour conclut que « l’État d’Israël est dans l’obligation de mettre fin à sa présence illicite dans le territoire palestinien occupé dans les plus brefs délais », « de cesser immédiatement toute nouvelle activité de colonisation, et d’évacuer tous les colons du territoire palestinien occupé » et « de réparer le préjudice causé à toutes les personnes physiques ou morales concernées dans le territoire palestinien occupé ».

Ce que la Cour dit, c’est qu’Israël viole le droit international en ayant annexé de facto le territoire palestinien occupé. »

Un verdict qui tombera dans les oreilles sourdes des dirigeants occidentaux et qui ne changera en rien la politique d’annexion de facto des territoires palestiniens par Israël, ni le support militaire, économique et politique des pays occidentaux. Ce qui délégitimera encore un peu plus l’ONU aux yeux du monde entier et mettra encore plus en évidence le deux poids deux mesures de « l’ordre international occidental ».

Un deux poids deux mesures visible aussi pendant les Jeux Olympiques où la Russie sera encore interdite de participation alors que ce ne sera pas le cas d’Israël, malgré le verdict de la CIJ :

« Des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le siège du Comité international olympique (CIO) à Lausanne, en Suisse, pour exiger qu’il soit interdit à Israël de participer aux Jeux olympiques de 2024 à Paris, dans un contexte d’attaque génocidaire en cours contre Gaza.

Les manifestants ont brandi une banderole disant : « Interdisons l’État génocidaire israélien aux Jeux olympiques », a rapporté l’agence de presse Anadolu.

Ils ont laissé des empreintes de mains rouges sur l’entrée du bâtiment pour attirer l’attention sur les pertes civiles en territoire palestinien.

Les manifestants ont souligné que le comité « n’avait mis que quelques jours » pour exclure la Russie et la Biélorussie des Jeux olympiques de 2022 en raison de la guerre en Ukraine, qui avait débuté le 24 février 2022. »

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Il est de plus en plus visible que l’Allemagne va devenir le centre géographique de l’alliance occidentale contre la Russie. Nous avions déjà vu la semaine dernière qu’elle avait annoncé être prête à laisser les Etats-Unis installer des missiles de moyenne portée sur son sol. Cette semaine l’OTAN annonce :

« L’OTAN inaugure un centre de commandement ukrainien en Allemagne

La ville de Wiesbaden, dans le sud de l’Allemagne, connue pour ses spas et ses sources chaudes, servira désormais de site aux efforts de l’OTAN pour soutenir l’armée ukrainienne.

L’OTAN y a lancé un nouveau centre de commandement chargé de planifier, coordonner et organiser la fourniture de l’assistance à la sécurité à l’Ukraine.

Le centre de commandement, situé dans une ancienne base de l’armée américaine, coordonnera les dons de formation et d’équipement à l’Ukraine et sera organisé et dirigé par un général trois étoiles.

Il s’agit de la pièce maîtresse du plan d’assistance et de formation en matière de sécurité de l’OTAN pour l’Ukraine, annoncé la semaine dernière lors du sommet anniversaire des dirigeants de l’alliance à Washington. La base comprendra environ 700 membres du personnel des pays alliés de l’OTAN et de partenaires sélectionnés.

L’OTAN affirme que le centre de commandement en Allemagne renforcera son soutien à l’Ukraine mais ne fera pas de l’alliance une partie au conflit.

Un député ukrainien du parti du président Volodymyr Zelensky, qui combat également dans l’armée, a déclaré que le centre était un signe extrêmement bienvenu. »

Quant à la Russie, elle a répondu à l’annonce de l’installations de missiles étasuniens en Allemagne :

« La Russie n’exclut pas de nouveaux déploiements de missiles nucléaires en réponse au stationnement prévu par les États-Unis d’armes conventionnelles à longue portée en Allemagne, a déclaré jeudi le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Ryabkov.

L’agence de presse Interfax a cité Ryabkov disant que la défense de la région russe de Kaliningrad, coincée entre la Pologne et la Lituanie, membres de l’OTAN, était une priorité particulière.

« Je n’exclus aucune option », a déclaré l’agence aux journalistes à Moscou, interrogée sur les plans de déploiement américains. »

Cette flegmatique réponse montre que le gouvernement russe espère que l’élection de Trump relâchera la pression étasunienne contre elle. « On verra ce qu’il en est en 2025 » semble-t-elle dire.

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Il en est au parlement européen comme au parlement français, « plus cela change plus c’est la même chose ». Von der Leyen vient donc d’être adoubée à l’unanimité à la présidence de la Commission européenne par le nouveau Parlement européen :

« Ursula von der Leyen a été réélue présidente de la Commission européenne jeudi lors d’un vote décisif qui a représenté le plus grand test de son héritage politique, forgé à travers une succession de crises qui ont ébranlé les fondations du bloc.

À la suite d’un vote de confirmation de sa nomination par le Parlement européen, la présidente sortante a obtenu 401 voix pour et 284 contre, une large majorité pour soutenir son deuxième mandat de cinq ans.

Ce résultat confortable est un soutien décisif à sa gestion et marque un revirement significatif par rapport à la dernière fois qu’elle a affronté l’hémicycle : en 2019, elle s’en était sortie avec une mince marge de seulement neuf voix. »

Pourtant, la veille de ce succès, le Cour européenne de justice avait condamné son manque de transparence dans l’affaire des contrats signés avec Pfizer :

« La présidente de la Commission européenne a été critiquée par la cour de justice européenne dans son jugement sur la transparence dans l’affaire des vaccins, la veille d’un vote crucial pour son avenir.

La candidature d’Ursula von der Leyen à un second mandat à la tête de la Commission européenne a reçu un coup dur après qu’un haut tribunal de l’UE a jugé qu’elle n’avait pas été suffisamment transparente avec le public sur les contrats de vaccins Covid-19.

Le Tribunal de l’Union européenne s’est prononcé contre la décision de la Commission de caviarder une grande partie des contrats avant de les rendre disponibles.

La Commission n’a accepté de donner qu’un accès partiel à certains contrats, arguant que certaines sections avaient été expurgées pour protéger des intérêts commerciaux ou pour des raisons de confidentialité. Les députés verts ont ensuite poursuivi la Commission en justice pour ce refus.

Mercredi, le Tribunal a partiellement fait droit au recours des députés et annulé la décision de la Commission d’expurger certaines parties des contrats.

Elle s’est opposée à la décision de la Commission de dissimuler les dispositions sur l’indemnisation, arguant que la Commission n’avait pas réussi à prouver en quoi ces clauses porteraient atteinte aux intérêts commerciaux des sociétés pharmaceutiques. »

L’opacité dans le travail et le dédain du contrôle parlementaire serait-il donc devenu un critère de professionnalisme au sein de l’establishment européen ? Comme c’est aussi le cas pour le gouvernement Macron ?

Tout cela n’est pas très bon signe pour la santé politique de l’Europe car c’est dans l’opacité qui fleurit et se répand la corruption.

A lundi prochain

 

La revue de presse du 15 juillet 2024

 


Par Wayan – Le 15 juillet 2024 – Le Saker Francophone

La réunion de l’OTAN de cette semaine ne fut qu’une répétition de celle de l’année précédente. Promesse d’intégrer l’Ukraine dans l’OTAN quand ce pays aura vaincu la Russie :

« « L’avenir de l’Ukraine réside dans l’OTAN », ont déclaré les membres de l’alliance dans leur communiqué. “Nous continuerons à le soutenir sur son chemin irréversible vers une pleine intégration euro-atlantique, y compris l’adhésion à l’OTAN.”

L’alliance a salué les réformes démocratiques, économiques et sécuritaires nécessaires à l’adhésion de l’Ukraine et a déclaré qu’elle recevrait une invitation “lorsque les Alliés seront d’accord et que les conditions seront remplies”.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a souligné que l’Ukraine ne rejoindrait pas immédiatement les rangs de l’alliance. Mais il a insisté sur le fait que cela devrait se produire après la fin de la guerre pour garantir que la Russie n’attaque plus jamais l’Ukraine. »

 

Or la Russie déclare depuis le coup d’Etat du Maidan que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est une ligne rouge pour elle. Elle ne peut donc comprendre ce message de l’OTAN que comme une provocation la poussant à envahir toute l’Ukraine pour éviter que l’OTAN ne s’y installe. Mais envahir toute l’Ukraine est un piège dans lequel elle sait qu’elle ne doit pas tomber car elle ferait face à une guérilla permanente, alimentée par l’OTAN dans l’ouest du pays, qui prendrait son énergie. Elle est donc stratégiquement coincée. Ce qui explique le statu quo actuel sur le champ de bataille, la lente destruction des ressources humaines et économiques ukrainiennes étant la meilleure solution à long terme pour la Russie. Puisque les extrémistes au pouvoir en Ukraine sont prêts à combattre jusqu’au dernier ukrainien, eux compris.

Alors, pour augmenter la pression, les Etats-Unis ont décidé d’installer des missiles à moyenne portée en Allemagne, plaçant Moscou à courte distance de ces missiles, alors que la Russie n’a pas de missiles placés à courte distance de Washington :

« Les États-Unis commenceront à déployer des missiles à plus longue portée en Allemagne en 2026, ont annoncé mardi les deux pays lors d’une réunion de l’alliance de l’OTAN, une étape majeure visant à contrer ce que les alliés considèrent comme une menace croissante que la Russie représente pour l’Europe.

Cette décision fera que l’Allemagne hébergera les armes étasuniennes les plus puissantes basées sur le continent européen depuis la guerre froide, un avertissement clair adressé au président russe Vladimir Poutine.

Un communiqué américano-allemand a déclaré que les « déploiements épisodiques » étaient en préparation pour le stationnement à plus long terme en Europe de capacités qui comprendraient le SM-6, le Tomahawk et des armes hypersoniques à plus grande portée. »

Evidemment, et la Russie a prévenu, cela fera de l’Allemagne une des premières cibles de la Russie en cas de conflit généralisé :

« Dans un article publié jeudi sur Telegram, Antonov [l’ambassadeur russe à Washington, NdT] a dénoncé cette décision comme « une grave erreur de Washington ». « De telles mesures extrêmement déstabilisatrices constituent une menace directe à la sécurité internationale et à la stabilité stratégique », a-t-il déclaré.

L’envoyé a souligné que le déploiement prévu « augmente les risques d’une course aux armements en matière de missiles », ajoutant que cela pourrait déclencher « une escalade incontrôlée dans un contexte de tensions dangereusement croissantes entre la Russie et l’OTAN ».

Antonov a également déclaré que la Russie avait toujours cherché à réduire les risques posés par les désaccords sur les capacités de missiles. “Au lieu du désir de paix dont la Russie a fait preuve à maintes reprises, les Américains se sont engagés sur la voie dangereuse du militarisme”, a déclaré l’ambassadeur.

Il a souligné que la tolérance de la Russie à l’égard des atteintes à sa sécurité n’est « pas illimitée ». « L’Allemagne ne comprend-elle pas que l’émergence de moyens de missiles américains sur le sol allemand amènera ces installations à se retrouver dans la ligne de mire de la Russie ? “Ce n’est pas du baratin, c’est la simple logique d’une personne normale”, a expliqué Antonov. »

Malgré cela le gouvernement allemand, dit « centriste », accueille bien cette décision étasunienne, seul les partis dits « extrémistes » font remarquer qu’elle est dangereuse pour le pays :

« Nils Schmid, porte-parole des sociaux-démocrates de Scholz, a déclaré à Reuters “qu’il s’agit d’une mesure nécessaire pour dissuader la Russie”.

Les conservateurs de l’opposition, qui – compte tenu de l’impopularité de la coalition de centre-gauche de Scholz – pourraient être au pouvoir au moment du déploiement des missiles, ont également soutenu cette décision.

L’AfD, qui s’oppose aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine tout en luttant contre l’invasion russe, et est considérée par ses critiques comme trop amicale avec Moscou, affirment que cette décision étasunienne relative au missile fait de « l’Allemagne une cible ».

“Le chancelier Olaf Scholz n’agit pas dans l’intérêt de l’Allemagne”, a déclaré le leader de l’AfD, Tino Chrupalla. “Il permet que les relations entre l’Allemagne et la Russie soient définitivement endommagées et nous retombons dans le schéma du conflit Est-Ouest.”

Le parti de gauche Die Linke a qualifié cette décision de “très problématique” qui pourrait lancer une nouvelle course aux armements sous le signe de la dissuasion. Sahra Wagenknecht, qui dirige un nouveau parti de gauche également opposé à l’envoi d’armes en Ukraine, l’a qualifié de “très dangereuse”. »

Il est de plus en plus évident que, sous prétexte de la « protection », les Etats-Unis sont en train de transformer l’Europe en force proxy dans sa guerre hybride contre la Russie. Le plus étonnant est la faible résistance des partis dits « centristes, modérés » contre cette tendance. Ils sont plus “va-t-en-guerre” que les partis dits « extrémistes ». Comme nous le verrons plus loin en parlant du “voyage diplomatique pour la paix” d’Orban.

Autre décision prise au cours cette réunion annuelle de l’OTAN, son internationalisation. Cela ne date pas d’aujourd’hui, on se rappelle la Lybie et l’Afghanistan. Mais aujourd’hui elle recule encore ses limites en se tournant vers l’Extrême Orient, avec la Chine en ligne de mire :

« Concernant les dossiers en Indo-Pacifique, une réunion est prévue avec des partenaires privilégiés mais qui ne sont pas membres de l’Otan : les représentants du Japon, de la Corée du Sud, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande seront là pour souligner l’importance de la présence occidentale dans la région.

Il ne s’agit pas de faire adhérer ces pays, mais il s’agit plutôt de signaler que le regard des États-Unis reste également dirigé vers cette zone, où les ambitions et l’expansionnisme de la Chine représentent un défi aussi important que ce qui se passe en Europe, le terrain habituel d’opération de l’Otan. »

Le Japon est le pays le plus enthousiaste à cette perspective :

« Dans des remarques écrites à Reuters, le dirigeant japonais a déclaré que « l’Ukraine d’aujourd’hui pourrait être l’Asie de l’Est demain », exhortant la communauté mondiale à ne pas accepter les tentatives de la Russie et de ses alliés de saboter l’ordre international établi. Il a particulièrement souligné la coopération croissante de la Russie avec la Corée du Nord comme une source de préoccupation.

“Les sécurités de la zone euro-atlantique et de l’Indo-Pacifique sont indissociables, et l’agression de la Russie contre l’Ukraine et sa coopération militaire approfondie avec la Corée du Nord le rappellent clairement… Le Japon est déterminé à renforcer sa coopération avec l’OTAN et ses partenaires“, a-t-il ajouté “. L’Occident a accusé à plusieurs reprises Pyongyang de fournir à la Russie des armes utilisées sur la ligne de front, des affirmations que la Russie et la Corée du Nord ont démenties. »

Evidemment la Russie ne voit pas cette extension de l’OTAN d’un bon œil :

« Moscou a dénoncé ces affirmations comme étant « totalement absurdes » et a défendu ses liens avec ses partenaires asiatiques comme des relations internationales normales. Le président russe Vladimir Poutine a souligné le mois dernier que la coopération du pays avec la Chine en particulier n’était « dirigée contre personne » mais constituait le « principal facteur de stabilisation sur la scène internationale » et était axée sur les intérêts du peuple.

D’un autre côté, la Russie a souvent critiqué les efforts occidentaux visant à accroître son influence mondiale, citant l’expansion de l’OTAN vers ses frontières et son intérêt pour l’Ukraine comme principales raisons du lancement de son opération militaire en février 2022.

Lors de sa visite au Vietnam le mois dernier, Poutine a également attiré l’attention sur l’attention croissante de l’OTAN sur la région Asie-Pacifique et sur les tentatives de « mettre en place un système de blocs » dans la région, ce qu’il a qualifié de menace pour la sécurité de la Russie et de tous les pays asiatiques.

“L’OTAN s’y installe déjà comme s’il s’agissait d’un lieu de résidence permanent… Nous sommes obligés de réagir à cela et nous le ferons”, a-t-il déclaré. »

Et la Chine non plus :

« La Déclaration du Sommet de Washington de l’OTAN est remplie d’une mentalité de guerre froide et d’une rhétorique belliqueuse, et les paragraphes relatifs à la Chine sont provocateurs avec des mensonges et des diffamations évidentes. La Chine rejette et déplore fermement ces accusations et a déposé des contestations sérieuses auprès de l’OTAN, a déclaré jeudi un porte-parole de la mission chinoise auprès de l’UE.

Les remarques du porte-parole interviennent après que l’OTAN a affirmé que la Chine était devenue un « catalyseur décisif » du conflit russo-ukrainien et posait des « défis systémiques » à la sécurité euro-atlantique dans sa déclaration du sommet, a rapporté Reuters. La déclaration de mercredi contenait également des accusations contre la Chine sur des questions cybernétiques, spatiales, nucléaires et autres.

Le porte-parole chinois a réfuté les affirmations de l’OTAN, soulignant que la position de la Chine sur l’Ukraine est ouverte et honnête, et que chacun sait que la Chine n’est pas l’architecte de la crise ukrainienne. La Chine vise à promouvoir les pourparlers de paix et à rechercher un règlement politique, et cette position est approuvée et saluée par la communauté mondiale dans son ensemble.

La Chine est un pays qui tient parole et ne fournit jamais d’armes mortelles à aucune des parties au conflit, et exerce un contrôle strict des exportations de biens à double usage, notamment les drones civils. Les flux commerciaux normaux entre la Chine et la Russie ne ciblent aucun tiers et ne devraient pas non plus être soumis à des perturbations ou à des coercitions, a déclaré le porte-parole.

“La crise ukrainienne dure depuis si longtemps. Mais qui met de l’huile sur le feu ? Qui attise les flammes ? Et qui recherche des gains égoïstes ? La réponse est claire pour tout le monde. Nous exhortons l’OTAN à écouter attentivement la communauté internationale et d’en tenir compte. Au lieu de faire des autres des boucs émissaires, l’OTAN devrait réfléchir sur elle-même, prendre des mesures concrètes pour désamorcer la situation et résoudre le problème”, a noté le porte-parole. »

Cette réunion de l’OTAN aura donc marqué la volonté du Bloc Occidental de prolonger la nouvelle guerre froide contre la Russie et la Chine. Mais là encore entre la volonté de contraindre ces deux pays et la capacité de le faire militairement et économiquement il y un fossé évident. Alors la provocation et la guerre hybride restent les techniques les plus économes pour l’Occident.

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Cependant, le camp occidental, en particulier en Europe, n’est pas unanime à vouloir provoquer sans arrêt la Russie et la Chine. Certains préfèreraient la coopération et des relations plus paisibles. C’est le cas d’Orban, le dirigeant hongrois qualifié « d’extrémiste » par les médias grand public. Il a donc profité que ce soit au tour de la Hongrie de prendre la présidence tournante de l’Union Européenne pour aller officiellement exposer son point de vue à Poutine et à Xi Jinping.

Il a d’abord commencé par une visite à Zelensky pour prendre la température. Si les médias ont été discrets sur la réaction de Zelensky, l’UE a tout de suite affiché son refus de la mission d’Orban :

« Plus tôt cette semaine, Orban s’est rendu à Kiev où il a exhorté le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy à envisager un cessez-le-feu pour accélérer la fin de la guerre avec la Russie.

“La présidence tournante de l’UE n’a pas pour mandat de dialoguer avec la Russie au nom de l’UE”, a déclaré Charles Michel, président du Conseil des dirigeants de l’Union européenne, sur la plateforme de médias sociaux X, en réaction à la visite d’Orban à Moscou.

“Aucune discussion sur l’Ukraine ne peut avoir lieu sans l’Ukraine”, a-t-il ajouté. »

“Aucune discussion sur l’Ukraine ne peut avoir lieu sans l’Ukraine” exhorte Michel alors qu’Orban est en pleine discussion avec Zelensky. Il semble plutôt qu’il ait voulu dire « Aucune discussion sur l’Ukraine ne peut avoir lieu sans l’aval des Etats-Unis et de l’UE ».

Pas du tout arrêté par la rebuffade européenne, Orban rend une visite surprise à Poutine :

« Vendredi, le Premier ministre hongrois Viktor Orban s’est entretenu avec le président russe Vladimir Poutine sur un éventuel accord de paix en Ukraine, provoquant la colère de certains dirigeants de l’Union européenne qui ont mis en garde contre l’apaisement de Moscou et ont déclaré qu’il ne parlait pas au nom de l’UE.

Il s’agissait de la première rencontre d’un dirigeant européen avec Poutine à Moscou depuis avril 2022, deux mois après que Moscou a lancé son invasion à grande échelle de l’Ukraine, et la première d’Orban depuis lors, bien que les deux se soient rencontrés ailleurs. »

« Un porte-parole de M. Orban, Zoltan Kovacs, a déclaré que le dirigeant hongrois était à Moscou « dans le cadre de sa mission de paix ». Orban a lancé de vagues appels à un cessez-le-feu et à des négociations directes entre Moscou et Kiev, une position que les dirigeants des deux pays ont rejetée. Il n’a présenté publiquement aucun plan concret de règlement.

M Poutine et M. Orban se sont réunis pendant plus de deux heures, mais rien n’indiquait que les pourparlers avaient eu pour effet d’influencer M. Poutine. Le dirigeant hongrois a semblé le reconnaître, déclarant ensuite aux journalistes que les positions de Kiev et de Moscou « sont très éloignées ». »

Dans la foulée il s’est rendu en Chine, l’autre bête noire de l’Occident :

« Le Hongrois Orban s’entretient avec Xi lors d’une visite surprise à Pékin, quelques jours après sa rencontre avec Poutine

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a rencontré lundi le dirigeant chinois Xi Jinping à Pékin, quelques jours après une visite controversée à Moscou et une autre à Kiev que le dirigeant européen d’extrême droite a qualifiée de « mission de paix ».

Orban, qui a été largement critiqué en Occident pour son positionnement favorable à la Russie en pleine attaque de Moscou contre l’Ukraine, a publié une photo de son arrivée à un aéroport de Pékin avec la légende « Mission de paix 3.0 » sur la plateforme de médias sociaux X.

Les entretiens entre les deux dirigeants au Diaoyutai State Guesthouse à Pékin ont porté sur une « communication approfondie » sur la guerre en Ukraine, selon un communiqué publié par la chaîne de télévision publique chinoise CCTV. »

Orban aura ponctué sa « mission de paix » par une lettre d’opinion écrite pendant son voyage, publiée par un magasine étasunien, Newsweek, qui n’aura été ni reprise ni commentée par aucun média grand public européen :

« L’OTAN approche d’un moment décisif. Il convient de rappeler que l’alliance militaire la plus réussie de l’histoire du monde a commencé comme un projet de paix et que son succès futur dépend de sa capacité à maintenir la paixMais aujourd’hui, au lieu de la paix, l’ordre du jour est la poursuite de la guerre ; au lieu de se défendre, c’est l’offensive. Tout cela va à l’encontre des valeurs fondatrices de l’OTAN. L’expérience historique de la Hongrie montre que de telles transformations ne mènent jamais dans la bonne direction. La tâche aujourd’hui devrait être de préserver l’alliance en tant que projet de paix.