Le Brexit signe la fin de l'illusion de l'UE

....Karine Bechet-Golovko - Le 31/01/2020.

 

Si le Brexit ne va pas forcément entraîner dans ses pas une vague de sortie des pays de l'UE, faute d'une élite politique apte à reprendre les rênes du pouvoir dans nos pays, il enterre l'illusion d'une Union européenne démocratique au service des peuples. A ce sujet, et le discours de Nigel Farage, et la manière dont le micro lui a été coupé juste avant que le mot "souverain" soit prononcé, quand des drapeaux nationaux britanniques ont heurté la sensibilité de la présidente McGuinness en même temps que le règlement intérieur, illustrent la profondeur du conflit dont nous sommes témoins. "La mondialisation contre le populisme" disait Farage, à moins que ce ne soit la mondialisation contre la démocratie, les deux n'étant pas compatibles. Ce que prouve l'UE. 



Le dernier discours de Farage dans l'enceinte du Parlement européen, avant que le départ de la Grande-Bretagne ne devienne définitif ce 31 janvier à 23h, porte tout l'enthousiasme et l'énergie des prisonniers au moment de leur libération.
Le discours de Nigel Farage est une ode à la liberté, une ode à la souveraineté, l'un ne pouvant aller sans l'autre. Il rappelle simplement que les Etats européens n'ont pas besoin de l'UE pour coopérer et n'oublions pas, en passant, que l'Europe a existé bien avant cette structure mortifère. Il est à espérer qu'elle lui survive. 
We don’t need a European Commission, we don’t need a European Court, we don’t need EU institutions and all of this power and I can promise you that in Ukip and indeed in the Brexit Party we love Europe, we just hate the European Union. It’s as simple as that."
L'on peut aimer l'Europe, sans aimer l'UE. Il semblerait même qu'il soit impossible de les aimer ensemble, tellement l'UE se révèle un projet fondamentalement antieuropéen. Loin de l'humanisme des Lumières, loin des valeurs démocratiques que nos systèmes politiques ont tant bien mal cherché à réaliser, sans forcément y arriver, mais sans se permettre de les dénigrer. Or, l'UE est projet non seulement étranger à la notion de démocratie, mais également antidémocratique, comme le souligne Farage.
Etranger, car il bafoue les deux principes de bases d'un système démocratique : le vote populaire des organes de pouvoir et la responsabilité des élus. Si les députés européens sont élus par les populations nationales, les groupes parlementaires européens sont organisés de telle manière qu'ils brisent la répatition politique à laquelle les électeurs sont habitués, vidant ainsi le vote de son sens. Quant aux autres organes décideurs, le lien démocratique est absent. 
Antidémocratique, car des structures démocratiquement déficientes imposent leur vision idéologique, non seulement indépendamment de la volonté des peuples, mais contre elle, lorsque cela est nécessaire. Rappelez-vous le rejet par référendum populaire dans plusieurs pays de l'Union du traité européen portant la Constitution européenne, qui est passé finalement plus tard grâce à la veulerie des députés nationaux, sous la pression des instances européennes. Ces instances n'ont pas besoin que les peuples décident par vote, elles n'ont besoin que d'une parodie légitimante.
«En 2005, j'ai vu la Constitution rejetée par les Français par référendum, rejetée par les Hollandais par référendum. Et je vous ai vus vous, dans vos institutions, les ignorer. Ramener [la constitution] en tant que traité de Lisbonne et vous vanter que vous pouviez le faire passer sans référendum», a attaqué l'eurodéputé, rappelant par ailleurs que les Irlandais qui avaient voté «non», avaient été contraint de voter de nouveau.

La conclusion que Farage en tire est pafaitement logique, au regard des traditions européennes :

«J'espère que [le Brexit] signe le début de la fin de ce projet. C'est un mauvais projet. Il est non seulement non démocratique, mais il est antidémocratique."
C'est effectivement la vision de deux mondes qui s'oppose : la mondialisation, portant la disparition des Etats comme acteur politique, ne pouvant plus que remplir un rôle de gestion des territoires et des populations qui s'y trouvent; le populisme, c'est-à-dire la gouvernance par les Etats, ce qui implique la souveraineté, en fonction de leur calendrier politique et des intérêts de leur peuple.
You may loathe population, but I tell you a funny thing, it is becoming very popular’.
En effet,  le "populisme" devient très populaire, simplement parce qu'il est l'expression traduite dans la Novlangue néolibérale de la démocratie, c'est-à-dire d'un gouvernement de la majorité. Et non pas la gouvernance d'une minorité contre la majorité, comme nous l'observons aujourd'hui dans nos systèmes néolibéraux.
Cette rupture idéologique a atteint son paroxysme lorsque simultanément Farage a fait ses adieux et voulut annoncer que la Grande-Bretagne sera heureuse de collaborer par la suite en tant qu' "Etat souverain" et que les députés britanniques européens ont levé de petits drapeaux de leur pays. Le micro a très rapidement été coupé avant que le mot sacrilège de "souverain" ne se répande comme une trainée de poudre dans l'hémicycle, il risquerait de rappeler des souvenirs et de donner des envies. Les drapeaux ont provoqué une réaction viscérale de la présidente de session McGuinness, qui a crûment dit aux Anglais de partir avec leur drapeau s'ils ont fini :
‘Please sit down, resume your seats, put your flags away and take them with you if you’re leaving now"
Ce qui a été fait. Le drapeau est un symbole beucoup trop fort pour l'UE, qui ne peut se permettre, étant trop faible, une telle concurrence politique.

 

Pour autant, l'espoir exprimé par Farage d'une grande réflexion dans les pays européens sur l'intérêt de l'UE semble encore précoce. Tout d'abord, parce que la pression médiatique est telle que le discours public est parfaitement maîtrisé, ce qui limite les possibilités pour les populations de réagir. Ensuite, parce que, techniquement, la Grande-Bretagne n'avait pas fait l'erreur fondamentale de l'euro, ce qui facilite les choses. Dans les pays de la zone euro, il faudrait une élite politique qui allie et une compétence (que l'on n'a plus vu depuis bien longtemps et qui fut largement réduite sous l'effet  de l'implantation du néomanagement), et une volonté politique implacable (ce que l'on ne voit plus du tout, il est tellement plus confortable de faire semblant, sans avoir la charge d'une réelle activité politique).
Ce qui ne veut pas dire qu'il n'existe pas de mouvement de rejet, de réflexion critique. Mais ils n'emportent aucunes conséquences politiques. Le système néolibérale dans nos pays a réussi à isoler le lieu de la prise de décision de l'expression de la volonté populaire. Ainsi, il est (relativement) possible de s'exprimer, il est (relativement) possible de manifester, puisque de toute manière cela ne changera rien.

 

Source : http://russiepolitics.blogspot.com/2020/01/le-brexit-signe-la-fin-de-lillusion-de.html?showComment=1580636995453#c7727147124793916577

 


Nigel Farage se paye l’UE dans son dernier discours au Parlement

Source : https://reseauinternational.net/nigel-farage-se-paye-lue-dans-son-dernier-discours-au-parlement/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=nigel-farage-se-paye-lue-dans-son-dernier-discours-au-parlement - Le 03/02/2020.

 

  1. Dénonçant un projet « anti-démocratique » représentant le « mondialisme face au populisme », l’eurodéputé britannique a tenu un discours sans concession contre l’UE pour sa dernière dans l’hémicycle européen… avant que son micro ne soit coupé.

Aux yeux des eurodéputés et des dirigeants européens, le Brexit pourrait bien avoir au moins un point positif : ils ne seront plus confrontés au Britannique Nigel Farage et à ses discours incisifs au Parlement. Très en verve, l’eurodéputé – pour quelques heures encore – n’a en effet pas épargné ses collègues, le 29 janvier, pour sa dernière intervention dans l’hémicycle à Bruxelles, à l’occasion du vote sur le traité de retrait du Royaume-Uni de l’UE.

« Le 31 janvier à 23h, marque un point de non-retour. Une fois que nous serons partis, nous ne reviendrons jamais, et le reste, ce ne sont que des détails », a-t-il commencé, avant d’ouvrir franchement les hostilités. « En 2005, j’ai vu la Constitution rejetée par les Français par référendum, rejetée par les Hollandais par référendum. Et je vous ai vus vous, dans vos institutions, les ignorer. Ramener [la constitution] en tant que traité de Lisbonne et vous vanter que vous pouviez le faire passer sans référendum », a attaqué l’eurodéputé, rappelant par ailleurs que les Irlandais qui avaient voté « non », avaient été contraint de voter de nouveau.

« Je veux que le Brexit ouvre un débat à travers le reste de l’Europe »

Des agissements qui, selon Nigel Farage, l’ont fait devenir un « opposant pur et simple du projet européen ». Et, celui qui a fait du Brexit son combat politique depuis de nombreuses années, espère que la sortie du Royaume-Uni permettra d’ouvrir « un débat à travers le reste de l’Europe ».

Pour Nigel Farage, qui dit « aimer l’Europe » mais « haïr l’Union européenne », c’est en effet la structure du bloc qui est à rejeter :

« J’espère que [le Brexit] signe le début de la fin de ce projet. C’est un mauvais projet. Il est non seulement non démocratique, mais il est antidémocratique. Il pousse sur le devant du Parlement, il donne du pouvoir à des gens sans qu’ils aient à rendre des comptes. Des gens qui n’ont pas de comptes à rendre aux électeurs. C’est une structure inacceptable ».

« C’est le mondialisme contre le populisme »

Ce manque de démocratie au sein de l’institution européenne traduit d’après l’eurodéputé britannique une « bataille historique qui fait rage en ce moment à travers l’Occident ». « C’est le mondialisme contre le populisme. Et vous pouvez détester le populisme, mais je vais vous dire quelque chose d’amusant, c’est en train de devenir très populaire », a-t-il glissé déclenchant les rires des députés du Brexit Party postés derrière lui.

Un discours sans concession, que Nigel Farage a conclu en agitant un drapeau britannique, assurant que Londres avait hâte de travailler avec l’UE « en tant que nation souveraine ». C’est à ce moment-là que son micro a été coupé, les drapeaux nationaux étant interdits dans l’hémicycle européen. Nigel Farage a alors lancé : « Tout est fini, terminé ! On s’en va ! », sous les applaudissements fournis de son camp. « S’il vous plaît, enlevez vos drapeaux. Et prenez-les avec vous, si vous partez maintenant », a en conséquence tranché la présidente de séance.


Le Brexit, une leçon et une chance pour l’Europe et la France

Source : https://fr.irefeurope.org/Publications/Articles/article/Le-Brexit-une-lecon-et-une-chance-pour-l-Europe-et-la-France?utm_source=2020-02-03A&utm_medium=lettre-fr&utm_campaign=lettre-fr&utm_content=article5579 - Le 03/02/2020.

Ça y est ! Le Brexit a eu lieu. Sans manifestations ou débordements dans les rues, sans violences ou dégradations, sans un mouvement de « gilets jaunes britanniques ». Les Anglais ont d’abord donné une leçon de civilisation à une grande partie de l’Europe en général et à la France en particulier. Même terriblement divisés lors du référendum de 2016, ils ont respecté la majorité (courte) qui a choisi la sortie de l’Union européenne. Malgré de très longues discussions acharnées avec les représentants de Bruxelles et au sein des partis politiques britanniques, l’apocalypse n’a pas eu lieu. La vitalité démocratique de ce pays a triomphé.

Des indicateurs économiques nettement meilleurs qu’en France

Il faut aussi rappeler qu’économiquement, le pays se porte terriblement bien. Le taux de chômage est à 3.7 %, du jamais vu depuis 1975 et plus de deux fois inférieur à celui de la France (8.5 %). Le taux d’emploi atteint 76.2 %, le niveau de 1971 alors qu’il est de 65 % en France. Même le déficit public est presque deux fois moins élevé qu’en France : 1.8 % contre 3.4 % du PIB.

La victoire de Thatcher sur Jacques Delors

Ceux qui ont voté en faveur du Brexit ont donné raison à Margaret Thatcher et à son fameux discours de Bruges de septembre 1988. A l’époque, le Premier ministre britannique s’inquiétait de la dérive bureaucratique européenne. « Nous Européens, ne pouvons pas nous permettre de gaspiller notre énergie dans des querelles internes ou dans d’obscurs débats institutionnels ». Elle s’oppose à la mise en place d’un nouveau traité qui devait notamment opérer des réformes institutionnelles allant dans le sens d’une plus grande intégration européenne et à la création d’une banque européenne centrale et d’une monnaie unique, Elle récuse l’idée d’une l’Union économique et monétaire (l’UEM), c’est-à-dire une politique monétaire européenne commune, ce qui signifierait une nette perte de souveraineté. Plus tard, dans ses mémoires, elle écrira que l’Europe « conçue pour être une libre association de nations souveraines et une communauté favorisant le libre-échange par un assouplissement de réglementations, dérivait vers le centralisme et l’étatisme ». Thatcher avait raison de s’opposer à l’Europe voulue par Jacques Delors. Le Brexit, l’antieuropéanisme actuel, les différents mouvements populistes s’expliquent aussi – mais pas seulement – par ce glissement bureaucratique européen et la suffisance des leaders européens pour lesquels c’est toujours Bruxelles qui a raison. Un vaste marché libre et concurrentiel aurait suffi pour faire vivre cette Europe sans la plupart des institutions administratives qui la polluent.

Une opportunité pour plus de liberté et de concurrence

Les Brexiters ont voté pour reprendre le contrôle de leur pays qu’ils voyaient de plus en plus dirigé par les fonctionnaires de la Commission. Paradoxalement, les régions britanniques les plus aidées par les fonds européens ont été celles qui ont voté le plus en faveur du Brexit. Elles ont considéré que leurs élus politiques accusaient trop souvent l’Europe pour se dédouaner de leurs propres erreurs. C’est aussi le cas en France où l’Europe fait partie, avec la mondialisation, les Etats-Unis, les multinationales…, des boucs émissaires préférés de nos politiques. Une manière de de ne jamais assumer ses responsabilités. Avec le Brexit, les choses seront claires.

Lors des élections du mois de décembre dernier, les Britanniques ont fait un choix clair : ils ont dit non au socialisme de Jeremy Corbyn. Même la classe ouvrière a rejeté les propositions marxistes du Labour. Les conservateurs ont gagné six points chez les ouvriers, les travaillistes en ont perdu 14. Le transfert des voix ouvrières en faveur du parti conservateur n’a pas d’équivalent depuis l’élection de Margaret Thatcher qui a d’ailleurs bénéficié, à chaque fois, de plus du tiers du vote ouvrier. Les dirigeants européens et français devraient en tirer les leçons et comprendre que les peuples n’ont pas forcément besoin de plus de protection, mais de plus de libertés. Qu’il ne faut pas décider à leur place et qu’ils peuvent se montrer responsables. De plus, une Etude du Center for the future of Democracy révèle que la confiance dans la démocratie s’érode en Occident. Plus de 50% des personnes interrogées dans la plupart des pays européens se disent désormais insatisfaites de leurs démocraties. C’est inquiétant.

Si tout se passe bien, le Brexit va accentuer la concurrence au sein de l’Europe ainsi qu’entre le Royaume-Uni et l’Europe. Tant mieux ! Le libre-échange et les libertés économiques sans les administrations et les réglementations inutiles peuvent profiter à tout le monde. A condition que l’on n’impose pas des droits de douane et des taxes pour « punir » un pays qui a quitté l’Europe.

En attendant, les Anglais étaient les plus acharnés défenseurs du libéralisme économique à Bruxelles, face à l’étatisme français. Espérons que le pragmatisme allemand nous protégera des propositions de taxation et de réglementation qu’avancent régulièrement les représentants français. Espérons aussi que Boris Johnson mette en place une politique économique thatchérienne, sinon tout sera vain.


"BREXIT", C’est parti !

Source : http://prochetmoyen-orient.ch/

« Une gifle, cela ne blesse que l’orgueil » (Lange de solitude, Marie-Claire Blais). Et nos bons apôtres de la bienpensance n’en manque pas d’orgueil. Orgueil, un des sept pêchés capitaux, synonyme d’arrogance, de dédain, de suffisance, de vanité. Celui dont nos dirigeants, nos experts auto-désignés, nos chantres des relations internationales et de la diplomatie sont bouffis à tel point qu’ils risquent d’exploser un jour prochain. Les exemples de leur suffisance, qui n’a d’égal que leur insuffisance, ne manquent pas. On pourrait dire qu’ils sont légions au cours des dernières années aux quatre coins de la planète. Qu’il est agréable d’évoluer dans le monde des bisounours rythmé par la ballade des gaffeurs heureux ! Un minimum de prudence et d’humilité s’impose alors que nous allons aborder l’acte II du « Brexit », une sorte de grand saut dans l’inconnu1 alors que le Royaume-Uni prend le large2.

À la fois pour le Royaume Uni mais aussi pour l’Union européenne sur laquelle pèse une sérieuse menace de déconstruction3 en dépit des déclarations lénifiantes dont nous sommes gratifiées à son sujet par les « fédérastes » indécrottables. Personne ne peut prédire raisonnablement ce qui va se passer dans un avenir proche et éloigné des deux côtés du Channel. Après la ballade des gaffeurs heureux, nous abordons le grand saut dans l’inconnu. Mais, avant cela un rappel de quelques fondamentaux de l’âme britannique s’impose pour mieux comprendre la situation actuelle.

LES FONDAMENTAUX DE L’ÂME BRITANNIQUE

Sans la donnée incontournable d’un peuple britannique entièrement à part, on ne peut comprendre la signification du « Brexit » ainsi que la prudence que tout ceci impose à l’analyste des relations internationales.

Un peuple entièrement à part

« On s’est aperçu qu’il n’y avait pas de montagnes entre l’Angleterre et la France ; il y a seulement un canal » (Charles de Gaulle). Or, ce canal n’a fait que s’approfondir au fil des siècles en dépit de cette parenthèse européenne d’environ un demi-siècle (1973-2019)4 où le Royaume-Uni a successivement appartenu à la Communauté économique européenne (CEE) et à l’Union européenne avant de claquer la porte un 23 juin 2016 à la stupeur de tous ceux qui n’avaient rien compris aux particularismes du Grand-Breton. Rien n’y fait, le Britannique est différent du continental. Il parle une langue que personne ne peut imiter. Il roule à gauche. Il a gardé son propre système de mesure. Il raille tout ce qui est latin. Il se présente en modèle de démocratie à la terre entière. Westminster et le 10 Downing Street sont montrés à la face du monde comme le phare de la civilisation de l’état de droit, l’étalon de la protection des droits de l’homme (Cf. la procédure d’Habeas Corpus), le modèle de l’homme qui se tient droit (face au Blitzkrieg en 1940). Nul ne s’aventurerait sur le continent à mettre en doute ce postulat que l’on apprend dans les cours d’histoire, de droit, de science politique. Le pragmatisme à l’anglo-saxonne présente une supériorité indiscutable face au cartésianisme à la française. Il permet d’amortir les chocs de la société alors que la France excelle dans l’art de faire les révolutions, de mettre les citoyens dans les rues (Cf. crise des « gilets jaunes »). Mais rien n’est éternel, tout est éphémère (Mazouz Hacène), y compris dans ce Royaume-Uni qui semblait frappé par la grâce d’une éternité monarchique.

La signification du Brexit

Or, le « Brexit » vient jouer le rôle du grain de sable qui vient gripper la machine pourtant bien huilée par le poids des traditions et des coutumes locales. Alors que l’on pensait le Royaume de sa très gracieuse Majesté vacciné à jamais contre les maux du continent : populisme et dogmatisme5, il n’en est rien. Le spectacle, qu’offrait au monde le feuilleton du processus devant conduire au divorce annoncé entre la Grande-Bretagne et les Vingt-Sept, a été peu réjouissant. Westminster et Downing Street apparaissent de plus en plus comme les deux extrémités d’une scène du théâtre de Guignol. Chaque représentation relève du grand guignol. L’homme à la mèche blonde, sorte de clone de Donald Trump en moins cohérent, encaisse coup de bâton après coup de bâton, promettant d’en finir avec la guignolade qui a pour nom « Brexit » avant le 31 octobre 2019 « by hook or by crook » (quoi qu’il advienne ou coûte que coûte). Son entêtement commence à interpeller jusque dans les rangs des conservateurs qui l’accompagnaient au gouvernement ou au Parlement. Le radeau de la Méduse est aussi le bateau ivre. Un coup a droite, un coup à gauche. Une chatte n’y retrouve plus ses petits tant avec BOJO on dépasse les bornes de l’incongruité. Shoking, my dear ! Les continentaux sont des enfants de chœur comparés à nos donneurs de leçons devant l’Éternel que sont les Anglais. À les voir à l’œuvre depuis quelques mois, quelques semaines, le spectacle de la démocratie britannique est affligeant, voire pathétique. Ne signifie-t-il pas l’effacement de ce grand peuple (qui croit aux chimères6) de la scène internationale pour un bout de temps ? Ne signifie-t-il pas qu’une démocratie, si immunisée soit-elle comme pensait l’être le Royaume-Uni, n’est jamais à l’abri d’une embardée qui peut lui être fatale ? Ne signifie-t-il pas que la souveraineté n’appartient plus aux peuples mais aux Parlements ? Mais, Boris Johnson a su revenir vers le peuple pour trancher le nœud gordien.

Prudence, prudence…

Conclusion : tout ceci doit conduire à la plus grande humilité lorsque l’on manie des concepts tels que ceux de démocratie, d’état de droit, de patrie des droits de l’homme et autres plaisanteries du même acabit. « Il y a, entre Londres et Paris, cette différence que Paris est fait pour l’étranger et Londres pour l’Anglais. L’Angleterre a bâti Londres pour son propre usage, la France a bâti paris pour le monde entier » (Ralph Waldo Emerson). Nous en avons la preuve au quotidien. En dernière analyse, le « Brexit » n’est-il pas le meilleur révélateur de l’âme britannique dans ce qu’elle a de plus tourmentée ? Comme le pensait si justement le général de Gaulle, les Britanniques n’avaient pas leur place dans la construction européenne. Comme dit l’autre, ils nous ont fait c… pour y entrer, ils nous font c… pour en sortir. C.Q.F.D.

Revenons-en à l’actualité de ce dernier jour du mois de janvier 2020 qui marque le jour du divorce entre l’île et le continent !

LA BALLADE DES GAFFEURS HEUREUX

Alors que l’on nous vantait urbi et orbi ses immenses qualités, Theresa May essuie une humiliante défaite sur le « Brexit ». En dépit de l’entreprise de dénigrement médiatique lancée contre lui, Boris Johnson, une sorte de diable, enregistre un succès sur le sujet.

L’étrange défaite de Sainte Theresa

Nos oracles n’avaient pas vu venir le mouvement populaire en faveur du divorce avec l’Union européenne lors du référendum du 23 juin 20167. Pas plus qu’ils n’avaient anticipé une victoire de Donald Trump contre Hillary Clinton lors de l’élection présidentielle du 8 novembre 2016. La liste de leurs erreurs est si impressionnante qu’elle devrait suffire à les discréditer Ad Vitam aeternam. Mais, il n’en est rien. Nos experts de la bourde tiennent toujours le haut du pavé médiatique avec la superbe qui en fait leur charme. Eux qui, il n’y a pas très longtemps encore, ne juraient que par Sainte Theresa May – avant tout parce qu’elle était une femme -, nous prédisaient qu’elle parviendrait à conclure l’accord de séparation avec l’Union européenne, en dépit des reports successifs dus à son incapacité à se faire entendre par le Parlement de Westminster. Patatras ! Cela ne faisait pas débat dans les milieux de la bien-pensance européiste. Le fameux ait du tout va très bien madame la marquise… sauf qu’il y a eu un tout petit rien. Le 24 mai 2019, elle devait se rendre à l’évidence en annonçant qu’elle jetterait l’éponge à compter du 7 juin 2019.

Le dénigrement du diable Boris

Nous avons alors assisté au concert habituel de lazzis à l’encontre de son successeur, le guignol à la mèche blonde – comme celui de Washington -, un ancien maire de Londres. Son imprévisibilité et son côté théâtral allaient en faire une proie facile pour la mauvaise troupe bruxelloise dirigée par le crétin des Alpes, Michel Barnier. Celui qui ose dire : « nous ne nous laisserons pas impressionner » alors qu’il n’avait rien anticipé du film en fixant des dates butoir dont aucune n’a été tenue8. On clamait urbi et orbi que le gaffeur grand breton allait chuter à la première occasion, nous prédisaient nos prévisionnistes de talent. Il ne possédait pas le moindre talent de stratège pour mener à bien la tâche insurmontable qui lui était dévolue. Les commentateurs comptaient sur les doigts d’une seule main les jours qui le séparaient de son départ précipité du 10 Downing Street, avec perte et fracas. Comment un tel pitre pourrait-il s’acquitter de son pensum ? Nos fameux « toutologues » soulignaient qu’il s’était tiré une balle dans le pied en sollicitant l’avis du peuple. Ils nous expliquaient, avec force détails, que le peuple ne voulait plus de la sortie de l’Union (il se serait trompé en juin 2016) et qu’il infligerait une superbe claque électorale à notre balourd invétéré (il voulait se racheter en démontrant qu’il voulait rester dans l’Union).

Le succès éclatant de Boris

C’est le contraire qui se produisit lors des élections législatives anticipées du 12 décembre 20199. L’opposition travailliste fut balayée d’un trait de plume. Les conservateurs furent plébiscités comme ils ne l’avaient jamais été10. Le peuple assumait son choix de 2016 avec une constance qui mérite louange. « On le croyait saltimbanque, il s’est révélé stratège politique »11. Une fois encore, nos bons apôtres ont eu tout faux sur toute la ligne. Nous risquons d’attendre encore longtemps leur acte de contrition en bonne et due forme. Ils n’ont toujours rien compris à la spécificité de la Perfide Albion et du phénomène Boris Johnson12. Le Royaume-Uni, qui sort le vendredi 31 janvier 2020 de l’Union européenne, reste « un partenaireun pays ami », mais l’UE sera « très lucide et très ferme » dans ses négociations avec Londres, a affirmé le président du Conseil européen, Charles Michel. Ce qui ne veut strictement rien dire en termes très concrets. Pour leur part, les responsables de l’Union européenne – Commission, Conseil et Parlement européens – ont salué « une Europe à l’aube d’une ère nouvelle », rappelant au Royaume-Uni qu’il perdrait « les bénéfices » d’un Etat membre après le Brexit, dans une lettre publiée vendredi31 janvier 2020, jour du divorce historique. Ce qui s’appelle enfoncer des portes ouvertes. La présidente de la Commission européenne a averti que la force ne résidait pas dans « le splendide isolement ». Paroles, paroles, paroles… Quant à Nathalie Loiseau de mauvais augure, le jour de divorce, elle promène son ennui sur les radios. Elle regrette la « bêtise du Brexit » en ajoutant que « le peuple peut se tromper ». Drôle de conception de la démocratie de Madame Foldingue !13 Est-ce cela qu’elle enseignait à l’ENA lorsqu’elle dirigeait cette très noble institution censée être un haut lieu de défense de la démocratie par le peuple ? Est-ce cela qu’elle pensait lorsqu’elle était en charge des Affaires européennes auprès de Jean-Yves Le Drian. Et dire que tous ces bons apôtres se plaignent de la montée des partis qualifiés injustement de « populistes » ? S’il est possible que le « Brexit » soit une erreur – et cela se discute argument contre argument -, c’est le choix des Britanniques qui est des plus respectables. Qu’on le veuille ou non !

Aujourd’hui, et encore plus demain, nous abordons une Terra incognita sur le plan diplomatique, une sorte de grand saut dans l’inconnu dont on ne sait ce qu’il adviendra de l’Union européenne. « La vraie victime du Brexit, c’est l’Europe », tire, de manière provocante, l’hebdomadaire l’Express en une de son édition du 29 janvier 2020. Est si tout ceci était vrai ? Les prochains mois nous le diront vraisemblablement.

LE GRAND SAUT DANS L’INCONU

Le moins que l’on puisse est que les choses n’ont pas traîné avec le comique à la mèche blonde qui en revient à l’appel du grand large. Force est de constater que dans ses futures négociations avec l’Union européenne, il ne manque pas d’atouts que nos européistes distingués n’ont de cesse de minorer.

Les choses n’ont pas traîné, une fois n’est pas coutume

Alors, les choses ne vont pas traîner. Boris Johnson prend le taureau par les cornes. Il envoie un madrigal à Dame von der Leyen pour l’informer qu’il disposait désormais de toutes les onctions (populaire et parlementaire) pour tenir sa promesse de « Get Brexit Done » (mener à bien le Brexit). Le Parlement européen a voté la ratification de l’accord sur le « Brexit » le 29 janvier 2020 pour une sortie validée le 31 janvier et effective dès 2021 (« Brexit Bill »)14. Les 73 eurodéputés britanniques tirent, à cette occasion, leur révérence à l’issue d’un psychodrame de quatre ans15. Le 23 janvier 2020, le texte avait été définitivement validé par le Parlement britannique et promulgué, dès le lendemain, par la reine Elizabeth II. Ensuite, la période de transition s’ouvre pour un an. Elle doit donc s’achever à la fin de l’année. Une chose est désormais certaine, le Royaume Uni n’est plus membre de l’Union européenne. Qu’on se le dise ! Rien ne sert de réécrire l’histoire, cela ne changera rien à la réalité des faits. Il faudra s’y faire et penser l’après plutôt que de ressasser inlassablement l’avant. De façon pragmatique, nos douaniers ont déjà commencé à prendre la mesure de l’inévitable.

L’appel du grand large n’a pas tardé à se manifester

Le 31 janvier 2020, comme il l’avait promis, le Royaume-Uni retrouve l’air du grand large16 et tire sa révérence au Technopole de Bruxelles. Il est évident que nous entrons dans une période troublée, s’agissant d’un exemple unique dans la (dé) construction européenne. Et, nos ventriloques se perdent en conjectures. Il y a quelques mois encore, ils nous expliquaient fort doctement que Londres avait tout à perdre dans cette aventure alors que les Vingt-Sept lui feraient boire le calice jusqu’à la lie. Aujourd’hui, le jugement est devenu plus mesuré. Certes, les Britanniques vont devoir surmonter de multiples contradictions : géopolitique (la faiblesse de son poids par rapport aux géants que sont les États-Unis, la Chine, l’Union européenne…) ; économique (la force de ses services suppose un cadre réglementaire harmonisé) ; politique et sociale (la gestion des divergences avec l’Union restreindra l’accès de ce marché). Mais, tout le monde sait bien que l’économie n’est pas plus une science exacte que les relations internationales et la diplomatie ne le sont. L’expérience nous enseigne aussi que la dimension irrationnelle de la vie internationale est loin d’être négligeable17. Certains grands esprits que les risques d’affaiblissement européens sont importants aux Nations unies18. Encore, faudrait-il démontrer que l’Union européenne pesait d’un poids significatif dans cette enceinte !

Les atouts objectifs de BOJO dans les futures négociations à 27

De plus, il faudra compter sur la détermination d’un Boris Johnson stimulé par les résultats des législatives anticipées et par le cap clair qu’il a fixé à son pays19. Cet atout lui sera d’autant plus précieux que les Vingt-Sept ne démontrent pas actuellement l’existence d’une forte dose d’affectio societatis pour relever les immenses défis du XXIe siècle. Il fixera, de manière indépendante et souveraine, les contours de sa future politique commerciale, de sa future politique réglementaire sans être à la traine de la cohorte des cloportes européens. L’idée d’un « Singapour-sur-Tamise » fait son chemin. Elle pourrait être une épine dans le pied du Dieu Europe. La Perfide Albion a coutume de pratiquer les sports de voyou avec des airs de gentlemen (Cf. le rugby). Elle ne s’en privera pas et utilisera tous les coups pour faire plier l’Union – aussi divisée que de coutume (Bruno Le Maire déplore le « chacun pour soi » en zone euro, le 27 janvier 2020 – dans les futures négociations. Son agilité sera un précieux atout pour le Royaume Uni20. Autant que sa résilience expérimentée durant la Seconde Guerre mondiale21. Nous en aurons un exemple éclairant avec la question de la libre-circulation des travailleurs et des marchandises22. Contrairement à ce qu’écrit, Pierre Sellal, ex-ambassadeur de France auprès de l’Union européenne, aujourd’hui reconverti comme conseil du cabinet August & Debouzy pour arrondir ses difficiles fins de mois d’ambassadeur dignitaire de France – qui n’avait rien vu venu venir de tout ce qui est arrivé avec et depuis le « Brexit » comme la majorité des experts du Quai d’Orsay -, les Britanniques auront avoir le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière23. Faisons-en le pari ! Ils risquent de nous le faire payer au prix fort24. Les prochaines négociations vont servir de révélateur à la force et à la faiblesse des uns et des autres25.

Dans une mondialisation devenue folle et dangereuse, la capacité d’adaptation rapide aux circonstances constitue un atout non négligeable pour tirer son épingle du jeu. Seul (le Royaume-Uni) est plus à même d’anticiper et de réagir dans l’urgence qu’un moloch (l’Union européenne incapable de s’entendre sur l’essentiel). On le voit aujourd’hui sur la question budgétaire qui traduit l’absence de priorités commune des Vingt-Sept. « Nous sommes dans une situation où la raison du maintien de l’UE réside davantage dans la peur des coûts engendrés par la désagrégation, que dans le fait d’être pris dans une dynamique commune. » (Antoine Vauchez). Certains esprits rebelles estiment que la phase active du « Brexit » dans laquelle nous entrons pourrait n’être qu’une « station sur le chemin de croix du déclin européen » (Jean Pisani-Ferry, précité). On ne le répétera jamais assez, les Britanniques seront encore une calamité pour l’Europe à échéance prévisible. Que nous promet l’avenir ? Sursaut ou suicide pour l’Europe ? L’Union entame 2020 en marche arrière. Une chose est certaine, le « Brexit », c’est parti ! Preuve en est que les Écossais se tournent vers les Vingt-Sept pour préserver leur avenir européen26 et que les deux Irlande s’interrogent.

Épilogue :

 

« M. Paul Cambon ne s’était pas trompé quand il avait prévenu M. Delcassé en 1903, à la veille de sceller l’Entente cordiale : « L’Angleterre, naturellement, ne s’engagera jamais à fond avec personne »27. 

« Par la préférence qu’il accorde aux faits sur les principes, et à l’instinct sur l’intelligence, le Britannique se sent sûr de lui, de son originalité par rapport aux autres peuples, de la supériorité de sa vie politique et commerciale, et de ses aptitudes au statemanship »28.

Les Britanniques ne sont pas européens29. Ils l’ont amplement démontré durant tout leur dernier séjour au sein de l’Europe (CEE puis UE)30. Avec le « Brexit », nous revenons à la normalité sur le temps long31. L’Histoire ne serait-elle qu’un éternel recommencement ?

Guillaume Berlat
3 février 2020

1 Virginie Malingre, L’Europe face à l’épreuve de la sortie de l’Union européenne, Le Monde, 28 janvier 2020, p. 8.
2 Arnaud de la Grange, Le Royaume-Uni prend le large, Le Figaro, 31 janvier 2020, pp. 2-3.
3 Ludovic Lamant, Après 60 ans d’élargissements successifs, avec le Brexit, l’UE devient démontablewww.mediapart.fr , 29 janvier 2020.
4 Florentin Collomp, Je t’aime, moi non plus : 47 ans de relations tumultueuses avec l’Europe Le Figaro, 31 décembre 2020, pp. 6-7.
5 Alain Frachon, Brexit, populisme et dogmatisme, Le Monde, 13 septembre 2019, p. 30.
6 Jacques Julliard, Lettre aux Anglais, Marianne, 13-19 septembre 2019, pp. 4-5.
7 Philippe Bernard, Arnaud Menon. Le sphynx du Brexit, Le Monde, 28 janvier 2020, p. 30.
8 François Clémenceau, Michel Barnier : « Nous ne nous laisserons pas impressionner », www.lejdd.fr , 26 janvier 2020.
9 Jean Daspry, Brexit : c’est reparti de plus belle ! Goodby Londonwww.prochetmoyen-orient.ch , 23 décembre 2019.
10 Christian Salmon, « BoJo le clown » et son ingénieur magicienwww.mediapart.fr , 26 janvier 2020.
11 Jean Pisani-Ferry, Du bon usage du Brexit, Le Monde, 26-27 janvier 2020, p. 31.
12 Marc Roche, Brexit : l’heure de gloire de Boris Johnsonwww.lepoint.fr , 31 janvier 2020.
13 Nathalie Loiseau regrette « la bêtise » du Brexit. « Le peuple peut se tromper », wwwlefigaro.fr , 31 janvier 2020.
14 Anne Rovan, Brexit : le Parlement européen ratifie l’accord de retrait, Le Figaro, 30 janvier 2020, pp. 6-7.
15 Florentin Collomp, De David Cameron à Boris Johnson en passant par Theresa May, quatre ans de psychodrame britannique, Le Figaro, 30 janvier 2020, pp. 6-7.
16 À la veille du Brexit, Johnson discute rapprochement commercial avec Pompeo, Agence France-Presse, 30 janvier 2020.
17 Jean-Pierre Stroobants, Le Brexit, inconnue géopolitique pour l’Europe, Le Monde, 31 janvier 2020, p. 6.
18 Carrie Nooten, Risques d’affaiblissement européen aux Nations unies, Le Monde, 31 janvier 2020, p. 6
19 Jean-Michel Quatrepoint, Brexit. Boris Johnson ou l’autre troisième voie, Marianne, 31 janvier – 6 février 2020, pp. 32-33-34.
20 Cécile Ducourtieux, Du « Global Britain », au risque isolationniste, Le Monde, 29 janvier 2020, p. 5.
21 Philippe Bernard, 1940-2020 : les échos du Blitz sur le Brexit, Le Monde, 31 janvier 2020, p. 26.
22 Éric Albert, La libre circulation des travailleurs et des marchandises prendra fin en 2021, Le Monde, 29 janvier 2020, p. 5.
23 Pierre Sellal, Le Brexit et maintenant, Institut Diderot, 2020, non vendu.
24 Elvire Fabry, Sur la sortie juridique du Royaume-Uni, l’épreuve de force avec l’UE ne fait que commencer, Le Monde, 31 janvier 2020, p. 25.
25 Anne Rovan, Les dossiers clés de la négociation future, Le Figaro, 31 janvier 2020, pp. 4-5.
26 Julie Connann, L’Écosse se tourne vers les Vingt-Sept pour préserver son avenir européen, Le Figaro, 31 janvier 2020, p. 2.
27 Jules-François Blondel, Ce que mes yeux ont vu. De 1900 à 1950. Récit d’un diplomate *, 1960, p. 232.
28 Précité, p. 239.
29 Kevin O’Rourke, Les Britanniques ne sont pas européens, Le Monde, 29 janvier 2020, p. 28.
30 Ian Kershaw, « Nous quittons le convoi au moment où l’Europe arrive dans des eaux dangereuses », Le Monde, 31 janvier 2020, p. 24.
31 Jean Daspry, Le Brexit, révélateur de l’âme britannique ?, www.prochetmoyen-orient.ch , 16 septembre 2019.



Ce qui me surprend dans cette affaire de "Brexit" c'est l'attitude des tenants de l'indépendance de l'Ecosse qui souhaitent quitter le Royaume -Unis où la Démocratie n'est pas vain mot pour se jeter dans les bras de l'UE où "«Il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités européens" (JC Junker), pour être soumis aux dictas de technocrates non élus !

Il faudrait que Nicola Surgeon m'explique...!  

JMR

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