FROID DANS LE DOS !!

Xavier Poussard passe Brigitte Macron à la reconnaissance faciale chinoise…

FM : JMR
Bonjour à tous,
La nuit dernière, j'ai visionné la vidéo ci-dessous, mise en ligne par le Courrier des Stratèges  et reprise par "Réseau International" aujourd'hui....! (le 20/12/2023)
J'en ai eu froid dans le dos ! 
<<De façon assez étonnante, Brigitte Macron exerce une forme de magnétisme sur le public, bien au-delà de la légende qu’une presse complaisante a tissée pour elle. Qui est-elle au juste ? Et quel rôle joue-t-elle auprès d’Emmanuel Macron ? Xavier Poussard, qui dirige Faits et Documents, mène l’enquête depuis de nombreux mois. Avec l’aide de l’outil de reconnaissance faciale du gouvernement chinois, il nous livre ici ses étonnantes conclusions.>>

On retiendra donc de cette interview, les doutes étayés, désormais sur la véritable identité de Brigitte Macron, largement dissimulée par le cartel de la presse subventionnée. Pour l’instant, Xavier Poussard n’a fait l’objet d’aucune attaque en diffamation de la part du couple Macron, alors que ses recherches durent depuis de nombreux mois et donnent lieu à des publications régulières.

Une question de fond reste en suspens : Quel âge Emmanuel Macron avait-il au juste lorsqu’il a rencontré Brigitte ?

Ce qui est très préoccupant (Je l'ai déjà maintes fois souligné) c'est que le "couple" en question est  locataire de l'Elysée...!
Au-delà du fait que Brigitte Macron soit possiblement un homme qui a changé d'aspect ce qui n'est pas une nouveauté ni même une curiosité tant les cas sont nombreux dans le Monde, 
X. Poussard  souligne, à juste titre je pense, les conséquences internationales hautement négatives pour la France.
Cette situation "matrimoniale" rend notre PR extrêmement VULNÉRABLE aux attaques de toutes sortes principalement à l'international.
 Ainsi, "ON" a du mal à imaginer qu'il soit pris au sérieux, qu'il puisse exiger quoi que ce soit de ses interlocuteurs dans certaines parties du Monde ?
En outre, comment résister aux "souhaits",remarques désobligeantes voire chantage de la part de dirigeants d'Etats qui ont probablement d'autres éléments dans leur dossier "PR Français" ? ("Dossier Trump", Médias chinois, médias russes...!)
En outre, X. Poussard met bout à bout des éléments de presse ouverte et démontre qu'intellectuellement, E. Macron n'est pas si brillant que cela. Bon acteur, certes, mais étonnamment puissamment "pistonné" !
Alors, comment se fait-il qu'il ait été choisi et par QUI, pour occuper le fauteuil au sommet de la République, qui plus est : Chef des armées ?
Dans quel but ?....Si ce n'est pour détruire tout ce que représente la FRANCE...
 
Questions sans réponse...pour l'instant.
JMR

Idriss Aberkane : Comment réduire la population mondiale ?

par Yoann

Sommes-nous trop sur Terre ? Et si oui, comment réduire la population mondiale ? Depuis quelques décennies, un certain groupe de penseurs, tous proches du Forum économique mondial, a émis diverses opinions plus ou moins radicales voire révoltantes à ce sujet, de Jane Goodall à David Attenborough en passant par Dennis Meadows et le Prince Philippe qui, lui, n’y allait pas par quatre chemin : «j’aimerais me réincarner en virus mortel»… parce que nous sommes trop sur Terre.

«En tant que consultant international je me suis demandé de nombreuses fois comment j’aurais remis mes conseils, et mon rapport final, à tous ces gens s’ils avaient été mes clients ô combien lucratifs… Mais comme je ne travaille pas pour eux mais pour vous, j’ai décidé de vous faire, à vous, ce premier rapport».

source : Le Média en 4-4-2

Attali : L’utopie de l’escroquerie durable

Source : Le Courrier des Stratèges - Par Modeste Schwartz - Le 26/05/2023

Attali « lâche » Macron – mais pas Davos ! par Modeste Schwartz

Chantre oligarchique d’un naturel optimiste, Jacques Attali en est convaincu : le retour au réel, sous l’effet de la douleur infligée par sa Caste, des sans-dents occidentaux est encore évitable.


Et Dieu sait que ce n’est pas un mince défi : « on ne pourra pas empêcher – soupire ce philanthrope – l’Inde, la Chine, l’Afrique, l’Amérique Latine, de vouloir avoir le même niveau de vie que les pays (…) du Nord ».

Zéro Carbone va donc finir dans les perspectives narratives dilatées d’un roman de Bruno Le Maire, et comme, d’ici à 2030, curieusement, les plages de l’Antarctique ne feront toujours pas concurrence à celles d’Ibiza – sans qu’on puisse décemment attribuer ce « résultat » au suicide économique de la minuscule Europe –, on va finir par se dire que Jacquouille et sa fine équipe expertologique nous ont un peu mené dans l’Arche de Noé Harari.

Montrant le cap aux écosocialistes NUPES, Attali insiste donc pour que, pendant les travaux de la décarbonisation, les opérations de soviétisation de l’Occident se poursuivent : moins d’héritage, plus de « participation » (aux pertes, probablement) ! Les familles (sauf la sienne) n’ont pas de raison d’être ! Après tout, même si l’utopie écosocialiste dont il parle tarde à se réaliser, celle qu’il a en tête (la dictature communiste), elle, pourrait bien advenir, et couvrir les arrières du Reset.

Guterres : Plus d’humanisme pour moins d’humanité

Jacquouille n’est pas le seul suppôt de Schwab actuellement occupé à sonner ce tocsin de la frousse oligarchique. Depuis sa buanderie davosienne nommée ONU, le communiste Guterres appelle à « cesser la guerre ».

La guerre que ses collègues d’Europe orientale ont mise en scène en Ukraine orientale pour justifier le Green Deal ?

Non, bien sûr. Pour Guterres, il faut « cesser la guerre que nous livrons à la nature ». Comme « la nature » est à peu près aussi capable que l’Ukraine d’exprimer sa propre opinion, elle aussi parle par la bouche des valets de Davos – dont Guterres, qui remarque que « Les activités humaines ont eu un impact sur 75% de l’environnement terrestre ». Et ce – oublie-t-il d’ajouter – depuis le néolithique ! C’est trop.

Pour réduire l’impact, une seule solution : Moins d’hommesplus de pauvres.

Et donc aussi, pour endormir ceux des futurs pauvres qu’il est possible de spolier pacifiquement : plus d’utopie ! Plus d’Attalis !

Great Reset : La Commission Européenne invente le passeport numérique écologique

Source : Le Courrier des stratèges - Par Eriv Verhaeghe - Le 24/05/2023.

Great Reset : la Commission Européenne invente le passeport numérique écologique

Avec une certaine habileté, c’est-à-dire en respectant la technique fabienne du pas-à-pas au fil de l’eau, la Commission Européenne parvient à imposer les outils de surveillance, de traçage et de contrôle que le Great Reset de Schwab évoquaient dès l’été 2020. Dernière invention en date : le passeport numérique écologique, officiellement appelé le passeport numérique de produit. Vous allez voir, cette invention va bouleverser votre vie quotidienne. Pour l’instant, c’est juste une idée un peu théorique posée là mais elle ne va pas tarder à bouleverser votre vie quotidienne.

Ebba Busch, ministre suédoise l’environnememnt

Vous ne connaissez probablement pas Ebba Busch, ministre suédoise de l’environnement (et vice-première ministre), qui vient de lancer une déclaration en apparence tout à fait innocente :

Si nous voulons des produits européens réellement durables sur le marché, nous devons aborder cette question à sa source: la conception. Le règlement sur l’écoconception garantira que les produits vendus sur le marché de l’UE sont prêts pour la transition écologique.

Ebba Busch

Mais oui bien sûr : des produits européens réellement durables, qui doivent obéir à des règles d’écoconception validées par la Commission Européenne, comment dire non ? Que esprit serait suffisamment simplet pour objecter à Ebba Busch : je préfère des produits non durables qui ne respectent pas l’environnement. La technique marketing est parfaitement connue : on demande l’adhésion du consommateur à un principe pour mieux piéger son envie de cohérence en lui faisant admettre un produit supposé correspondre à son vœu.

La Commission Européenne organise un marché Great Reset

Dans sa grande œuvre régulatrice, la Commission Européenne annonce donc un règlement (c’est-à-dire une loi européenne directement applicable dans chaque Etat-membre dès sa publication) sur “l’écoconception” des produits, terme pudique qui dissimule une profonde atteinte à la liberté du commerce et de l’entreprise. Car ce règlement n’autorisera plus sur les marchés européens que des produits correspondant à des normes très précises de “conception” :

Le règlement sur l’écoconception sera applicable à presque toutes les catégories de produits. Il établit un cadre harmonisé pour fixer des exigences envers des groupes de produits spécifiques afin de les rendre non seulement économes en énergie et en ressources (comme c’était le cas dans la directive existante de 2009), mais aussi plus durables, fiables, réutilisables, améliorables, réparables, recyclables et plus faciles à entretenir. La Commission peut proposer de nouvelles exigences au moyen d’actes délégués lorsque cela est nécessaire pour de nouveaux types de produits ou de technologies.

Conseil Européen

Donc, il sera à l’avenir impossible de vendre des produits en Europe (en dehors des voitures, précisons-le) qui ne sont plus “durables, fiables, réutilisables, améliorables, réparables, recyclables” et “faciles à entretenir”. On comprend ici que le bon vieux gadget inutile qu’on achetait pour l’anniversaire du collègue n’aura plus sa place. Il ne faudra désormais que procéder à des achats sérieux, recyclables, en dehors des Mercedes et des Renault, bien entendu, qui pourront continuer sans problème à ne pas être réparables.

Comment dire non à de si louables intentions ?

L’invention du passeport numérique de produit

Comme dans tout enfer, les bonnes intentions affichées par la Commission préfigurent bien entendu les innombrables diableries qui coloniseront les détails des textes techniques à venir et feront la part belle aux grandes entreprises proches du pouvoir, et capables de le corrompre d’une façon ou d’une autre. Les “petits” seront, comme toujours, les victimes silencieuses et méconnues.

Surtout, ce règlement sur l’écoconception est l’occasion d’installer un concept nouveau, très Great Reset compatible, pour ne pas le qualifier de schwabien : le passeport numérique écologique, aussi dénommé passeport numérique de produit.

Un nouveau “passeport numérique de produit” fournira des informations sur la durabilité environnementale des produits. Il aidera les consommateurs et les entreprises à faire des choix éclairés lors de l’achat de produits et aidera les pouvoirs publics à mieux effectuer les vérifications et les contrôles.

Conseil de l’Europe

Et voilà, coup de baguette magique ! on vous parle de produit européen durable, ils vous répondent “passeport numérique de produit”… Vous le voyez arriver, le passeport numérique supposé sauver la planète, grâce auquel l’État vérifiera que nous ne consommez pas trop de produits polluants, et grâce auquel vous serez “bloqué”, tôt ou tard, si vous n’obéissez pas à la secte écologiste ?

Encore une belle démonstration du comment on passe de l’utopie généreuse à l’application totalitaire. Et encore une belle application du principe désormais bien rôdé de l’accoutumance des populations à des concepts très sales. Dans quelques années, on s’amusera à faire le compte des formations politiques qui demandent l’arrivée d’un passeport numérique “vert”.

 

Le “fascisme gris”, devant la défaite géopolitique annoncée, va-t-il se radicaliser ?

Source : Le Courrier des Stratèges - par Edouard Husson - Le 30/05/2023.

 

Le “fascisme gris”, devant la défaite géopolitique annoncée, va-t-il se radicaliser?

Je reprends et j’approfondis la notion de “fascisme gris”, qui me semble la plus opératoire pour comprendre le moment occidental que nous vivons. Nous devons mener encore plus loin tout ce qui a été dit à propos du “Great Reset”. Ce dernier reposait – en tout cas dans la tête de Klaus Schwab – sur la coopération entre le système occidental et le système chinois. A partir du moment où l’Occident fait de la Chine néocommuniste de Xi Jinping son ennemie, il devient plus facile d’isoler les caractéristiques du système occidental progressiste en phase terminale, en particulier pour en anticiper les raidissements et les derniers spasmes, qui ne manqueront pas d’être très dangereux pour nos sociétés.

Juste après la mise en place du “passe sanitaire” par Emmanuel Macron à l’été 2021, j’avais proposé de désigner le régime occidental actuellement dominant en Occident comme “fascisme gris“.

En 1989-90, les apprentis-historiens intéressés par le totalitarisme se mettaient à travailler sur les crimes du communisme. Pour ma part, venant d’une famille où l’on avait toujours parlé des crimes du communisme sine ira et studio, je me suis tourné dès cette époque vers l’histoire des fascismes, en particulier du nazisme. J’étais déjà frappé à cette époque par le fait que notre modernité occidentale fût bien plus vulnérable à une réédition du fascisme qu’à un nouveau communisme.

Par bien des aspects le fascisme était plus en phase avec la modernité occidentale que le communisme. Ce à quoi nous assistons, c’est précisément la dérive proprement fasciste des gouvernements de tous les pays qui, jusqu’en 1990, se flattaient d’être “le monde libre”. Situation paradoxale seulement en apparence, ce nouveau fascisme surgit dans des pays vieillissants, qui ne vivent plus la guerre que par procuration. Mais l’enthousiasme déchaîné par le personnage de Zelenski et la cause ukrainienne, signe notre néo-fascisme: apparemment rien ne nous gêne de toutes les caractéristiques archéo-fascistes du système de Kiev. (On lira à ce propos les remarquables études de Laurent Brayard (que l’on trouvera sous le rubrique Analyses dans Donbass Insider).

Au fond, nous avouons la parenté de l’Occident actuelle avec ce mouvement de l’entre-deux-guerres et de la Seconde guerre mondiale que nous prétendons détester. Nos politiques, nos médias, nos experts poussent des cris d’horreur à chaque fois qu’ils croient voir de “l’extrême droite” à domicile. En revanche, ils se prosternent devant Zelenski pour l’adorer. Et si cela voulait dire que l’épouvantail extrême-droitiste n’était qu’un leurre, qui dissimule, depuis plus d’une génération, la dérive proprement fasciste qui caractérise l’Occident?

La guerre d’Ukraine joue un rôle de dévoilement puisque, par contrecoup, elle fait ressortir d’autant plus fortement les autres caractéristiques fascistes du système qui gouverne actuellement l’Occident. C’est le moment de rappeler que le fascisme italien a commencé à gauche; que le grand Hayek a pris au sérieux le “socialisme” du NSDAP, comme l’une des branches du socialisme européen; et que, surtout, il existe un substrat proprement fasciste dans tous les pays où se produit, à partir des années 1850, une sortie du protestantisme, à commencer par le monde anglo-américain.

Le “fascisme gris”: définition

J’appelle “fascisme gris” le système de pouvoir qui se met en place ouvertement depuis une trentaine d’années dans les pays occidentaux – mais dont on peut identifier les racines dès la fin du XIXè siècle – et dont Emmanuel Macron est devenu le visage en France. Ce système politique est l’expression totalitaire du progressisme occidental entré en phase terminale. Comme tel, je le distingue du communisme à l’âge digital de Xi Jinping ou d’un système islamiste post-totalitaire comme l’Iran.

Ce néo-fascisme est “gris” parce qu’il veille à rester indéfinissable, en termes de régime politique, nie sa propre essence, dictatoriale, et conserve autant que possible, les apparences de la démocratie. Mais c’est l’une des caractéristiques du fascisme – sa grande différence avec le communisme – que de vouloir apparaître “présentable”, sauver les apparences. En tout cas chez soi. Car, à l’extérieur, de ses frontières, le fascisme est toujours prêt à commettre toutes les horreurs: qu’il s’agisse des guerres d’Irak de la famille Bush ou du fanatisme des époux Clinton à vouloir imposer l’avortement comme un moyen universel de régulation des naissances.

Le premier capitalisme de connivence, financeur du fascisme

Nous parlions de la famille Bush. L’histoire est bien connue. Rappelons-la avec Matthew Ehret: “Prenons l’étrange cas de Prescott Bush comme point de départ utile.

Le patriarche de la dynastie Bush, qui a donné au monde deux présidents américains désastreux, s’est fait un nom en finançant le nazisme aux côtés de ses partenaires commerciaux Averell Harriman et E. Roland Harriman, le frère cadet d’Averell (ce dernier devait recruter Prescott pour Skull and Bones alors qu’ils étudiaient tous deux à Yale). Non seulement Prescott, en tant que directeur de Brown Brothers Harriman, a accordé de précieux prêts pour maintenir à flot le parti nazi en faillite lors de la perte de soutien d’Hitler en 1932, lorsque le général antifasciste Kurt von Schleicher a été nommé chancelier, mais il a même été reconnu coupable de “commerce avec l’ennemi” en tant que directeur de l’Union Banking Corporation en 1942 !

C’est bien cela ! Onze mois après l’entrée de l’Amérique dans la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement fédéral a naturellement mené une enquête sur toutes les opérations bancaires nazies aux États-Unis et s’est demandé pourquoi Prescott continuait à diriger une banque qui était si profondément liée à la Bank voor Handel en Scheepvart de Fritz Thyssen aux Pays-Bas.

Pour ceux qui l’ignorent, Fritz Thyssen est le magnat de l’industrie allemande célèbre pour avoir écrit le livre “J’ai payé Hitler”.

La banque elle-même était liée à un combinat allemand appelé Steel Works of the German Steel Trust, qui contrôlait 50,8 % de la fonte brute de l’Allemagne nazie, 41,4 % de sa tôle universelle, 38,5 % de son acier galvanisé, 45,5 % de ses tuyaux et 35 % de ses explosifs. En vertu du Vesting Order 248, le gouvernement fédéral américain saisit toutes les propriétés de Prescott le 22 octobre 1942.

En effet, la Standard Oil de Rockefeller avait créé un nouveau cartel international avec IG Farben (la quatrième plus grande entreprise du monde) en 1929 dans le cadre du plan Young. Owen Young était un actif de JP Morgan et un directeur de la Fondation Rockefeller qui dirigeait General Electric.

En 1928, Young a mis en place un plan de remboursement de la dette allemande qui a donné naissance à la Banque des règlements internationaux (BRI) et a consolidé un cartel international d’industriels et de financiers pour le compte de la City de Londres et de Wall Street. Le plus important de ces cartels a vu les activités allemandes d’Henry Ford fusionner avec IG Farben, les industries Dupont, la Shell britannique et la Standard Oil de Rockefeller. L’accord de 1928 a également permis à la Standard Oil de céder à IG Farben tous les brevets et technologies relatifs à la création d’essence synthétique à partir du charbon, permettant ainsi à l’Allemagne de passer d’une production de 300 000 tonnes de pétrole naturel en 1934 à une production incroyable de 6,5 millions de tonnes (85 % de sa production totale) au cours de la Seconde Guerre mondiale !

Si ce transfert de brevet/technologie n’avait pas eu lieu, la guerre mécanisée moderne qui a caractérisé la Seconde Guerre mondiale n’aurait jamais pu se produire.

Deux ans avant le début du plan Young, JP Morgan avait déjà accordé un prêt de 100 millions de dollars au nouveau régime fasciste de Mussolini en Italie[1] – le faiseur de rois du Parti démocrate Thomas Lamont jouant le rôle de Prescott Bush dans l’opération italienne de Wall Street. JP Morgan n’était pas le seul à aimer le fascisme d’entreprise de Mussolini : Henry Luce, du Time Magazine, s’est félicité de sa décision de mettre Mussolini en couverture du Time à huit reprises entre 1923 et 1943, tout en promouvant sans relâche le fascisme comme la “solution miracle économique pour l’Amérique” (ce qu’il a également fait dans ses deux autres magazines, Fortune et Life).

Nous avons choisi l’une de ces couvertures, en photo de tête au présent article: elle date….du 21 juin 1943 !

L’emprise du capitalisme de connivence s’étend grâce à son carburant monétaire

Comme le fascisme historique, le système qui se met en place est fondé sur l’alliance entre les grandes entreprises, les grandes fortunes, la haute fonction publique, les élites culturelles, politiques, militaires, les grands médias, pour confisquer le pouvoir à leur profit.

Le “fascisme gris” est une version avancée du capitalisme de connivence. Mais sa lignée est bien identifiable. Dans L’Aigle et le Léopard, récemment paru, Eric Branca rappelle de manière opportune comment la finance britannique et américaine a largement financé le fascisme italien et le national-socialisme en ascension. Montagu Norman, maître de la Banque d’Angleterre, a passé alliance avec Benjamin Strong de la Fed et Hjalmar Schacht, de la Reichsbank, pour construire la base d’une coopération des banques centrales au service d’un projet qui échappât au contrôle parlementaire et au respect des traités internationaux.

Dans Liberal Fascism, Jonathan Goldberg montre comment le progressisme américain, largement inventé par Wilson et progressivement mis en place par le parti démocrate américain tout au long du XXè siècle, est, dans sa rhétorique, dans ses références économiques, dans ses manipulations monétaires, un cousin du fascisme.

Joël Kotkin a raison de souligner ce qui différencie le “fascisme gris” du néo-maoïsme de Xi Jingping. En Chine, l’Etat est aux commandes, en Occident ce sont de très grandes entreprises qui donnent le la, tout en favorisant l’éclatement des services de l’Etat en différentes factions: pensons à la quasi-autonomie de la CIA, qui mène une guerre parallèle à celle du Pentagone en Ukraine. La privatisation, la néo-féodalisation de l’Etat sont des caractéristiques du premier fascisme. Elles sont visibles dans le “fascisme gris”.

Mais il faut aller plus loin. Le fascisme, ce lui des années 1920 comme le nôtre, est rendu possible par la production apparemment illimitée de “papier-monnaie” – en fait la confusion entre le crédit et la monnaie (historiquement métallique). Le fascisme a toujours détesté l’étalon-or et l’idée d’un système monétaire non manipulable. Du banquier de Hitler, Hjalmar Schacht aux banquiers centraux d’aujourd’hui, il y a la mise en place d’un système intégral de “fiat currency”, destiné à permettre toutes les manipulations politiques et économiques. Ce n’est pas un hasard si la Banque des Règlements Internationaux, créée pour escamoter la question des réparations allemandes en 1928, est devenue aujourd’hui la clé de voûte du fascisme monétaire abouti: le système de l’étalon-dollar.

Capitalisme de surveillance

Fondé sur le potentiel de contrôle maximal des outils numériques, le “fascisme gris” repose sur ce que Shoshana Zuboff appelle capitalisme de surveillance. Lorsqu’ils ont parlé des liens entre capitalisme et fascisme, les marxistes ont, comme souvent, senti quelque chose mais sans savoir l’analyser. La question n’est pas de savoir lequel domine détermine l’autre, du capitalisme de connivence ou de l’Etat: les deux évoluent de concert pour constituer un système de pouvoir où l’Etat est partiellement privatisé et un système de grandes entreprises qui ont quasiment tué l’économie de marché pour que les “gros” puissent aspirer le produit de l’impôt et la création monétaire à leur seul profit.

Le fascisme historique s’est construit sur la montée en puissance des technocrates. Bruno Rizzi, qui avait fui l’Italie fasciste puis James Burnham, auteur du livre bien connu, The Managerial Revolution, ont dressé le portrait, dès les années 1930, d’une “bureaucratisation du monde”. La grande entreprise est depuis longtemps le lieu d’une surveillance de ses employés. Elle est devenue aujourd’hui, l’un des lieux d’embrigadement idéologique (woke) les plus marqués.

Le capitalisme de connivence et de surveillance est à la pointe de la fabrication et de la diffusion d’outils de contrôle des citoyens et des sociétés. Il est moteur dans la mise en place d’une censure de la liberté d’expression. Il pousse les outils de surveillance des individus le plus loin possible. Le développement des outils numériques lui a donné une forte impulsion et le fait rêver d’un contrôle total des individus. Tout comme la monnaie numérisée devrait permettre de surveiller les moindres dépenses des individus et, éventuellement, de les orienter ou de les restreindre.

Malthusianisme, contrôle des naissances, eugénisme, contrôle sanitaire, écologie punitive, anti-spécisme

Le “fascisme gris” est fondé, comme le nazisme, sur une ambition prométhéenne de contrôle de la démographie – transposé à l’échelle mondiale. Ses penseurs analysent les défis environnementaux selon les termes d’une version à pleine modernisée de “l’espace vital”. A cela, rien d’étonnant. Le malthusianisme est une invention britannique. Le social-darwinisme, l’eugénisme ont conquis l’espace anglophone et scandinave avant même que l’Allemagne nazie ne les portent au gouvernement.

Après 1945, on n’a pas vraiment dénazifié les mentalités anglo-américaines de ce point de vue! L’obsession de la surpopulation de sociétés considérées comme sous-éduquées a été un moteur puissant pour répandre ce que le pape Jean-Paul II appelait une “culture de mort”. On lira à ce propos les livres du Père Michel Schhooyans qui révélait, dès les années 1980 combien, derrière le discours d’émancipation des femmes du monde entier grâce à la contraception et à l’avortement, le gouvernement américain et l’ONU poursuivaient une politique d’extinction d’une partie de la population mondiale.

Là encore, il y a des ressemblances avec le communisme chinois et sa “politique de l’enfant unique”. Cependant, la caractéristique du “fascisme gris”, c’est qu’il justifie non pasr des motifs économiques mais par un racialisme plus ou moins explicite la mission de “l’homme blanc” (des années 1950 aux années 1990) ou de son successeur antiraciste éventuellement métissé ou faire-valoir des “minorités de couleur” (montée du wokisme comme nazisme inversé): piloter, au nom de l’avenir de la planète (nouveau nom de “l’espace vital”) la régulation des naissances par le “planning familial” (rappelons-nous l’eugénisme de Margaret Sanger) ou des ambitions douteuses de vaccination universelle d’un Bill Gates.

L’écologisme punitif fait partie du tableau. Pour mieux comprendre la manière dont le nazisme a porté au pouvoir un mélange explosif d’écologie, d’antispécisme, d’eugénisme et de contrôle social par une médecine instrumentalisée, on lira les enquêtes stimulantes de Mikko Paunio. (Il a en particulier établi les liens de l’écologiste fondamentaliste finlandais Pentti Linkola avec Heinrich Himmler).

Ici même, Jean Goychman, a publié plusieurs article sur la naissance de l’écologie punitive moderne, sous l’impulsion de la Fondation Rockefeller et des architectes de la finance occidentale, pour insuffler la peur à la population du monde après la fin de la Guerre froide et poser les bases d’un gouvernement mondial à même d’imposer l’écologie punitive moderne, qui est au nazisme ce que le fascisme gris est au fascisme des années 1920. Il a montré le rôle clé d’un Maurice Strong pour faire cristalliser le mouvement.

On se reportera aussi à la pénétrante étude sur l’éco-terrorisme, là encore de Matthew Ehret. Les fascistes qui s’emparent des gouvernements et des institutions internationales pour imposer un agenda éco-punitif ont leurs chemises brunes, ou plutôt vertes!

Il reste à proposer une analyse globale qui intègre toutes les dimensions: vieux fond du malthusianisme, social-darwinisme, eugénisme, instrumentalisation de la médecine, éco-fascisme. A l’occasion de la crise du COVID, le “fascisme gris” a tombé le masque un peu trop vite. A vouloir utiliser une crise épidémique pour en faire le prétexte de mise en place d’un gouvernement mondial proprement fasciste, un certain nombre de “sapeurs” de l’ordre politique des sociétés libres ont pris un peu trop vite leurs désirs pour des réalités.

Nous proposons, depuis plus de deux ans, au Courrier des Stratèges, un décryptage des politiques sanitaires mondiales comme politiques de contrôle, qui doivent servir elles aussi, à l’établissement d’un gouvernement mondial. Le cas de la vaccination contre le COVID, en Occident, est intéressant dans la mesure où la constellation Big Pharma/agences gouvernementales agissant hors du contrôle politique voir contre lui, /organisations internationales exprime bien la réalité du “fascisme gris”.

Le “fascisme gris” a sa dystopie, comme le nazisme. La planète doit être aménagée pour une minorité de “seigneurs” ayant accès aux technologies du transhumanisme pour acquérir l’immortalité tandis que le reste de la population doit être soumis au contrôle des naissances et à des logiques mortifères de décroissance. Si l’on pense que j’exagère, j’ai entendu de mes propres oreilles Jeffrey Sachs expliquer dans un cadre universitaire que la terre se porterait mieux avec 250 ou 300 millions d’humains seulement.Au lieu des 7 milliards.

La théâtralisation de la guerre, le dépassement de la nation et l’épouvantail “d’extrême-droite”

Plus proche, cette fois, du modèle mussolinien que de la référence hitlérienne, le “fascisme gris” met en scène des guerres “théâtrales” – qu’il a d’ailleurs autant de mal à gagner que l’Italie des années 1930, comme le montre le fiasco afghan, déjà acté ou, celui, encore nié par les médias, de la guerre d’Ukraine.

A première vue, le “fascisme gris” a pris ses distances avec le culte de la guerre qui caractérisait les années 1920 et 1930 en Allemagne et en Italie. En réalité, on ne comprend pas le fascisme italien, ni même son homologue allemand, si l’on fait abstraction d’un décalage très important entre l’exaltation verbale de la guerre et l’adulation des populations pour leurs dictateurs tant qu’ils gagnaient leurs batailles diplomatiques sans avoir besoin de faire la guerre. La popularité de Mussolini baisse quand il s’aligne sur l’Allemagne nazi et déclenche des guerres qu’il perd. Quant à Hitler, il n’a jamais été aussi populaire qu’entre la signature des accords de Munich, fin septembre 1938, et l’inespérée victoire contre l’armée française, en juin 1940.

Les Etats-Unis aiment faire la guerre pourvu qu’elle coûte “zéro mort” ou presque au pays. Cela fait longtemps que les sociétés européennes ont abandonné tout effort sérieux de défense nationale. Mais cela n’empêche pas une Ursula von der Leyen ou un Josep Borrell de tenir des discours de va-t-en-guerre qui feraient rire s’ils ne se soldaient pas, en l’occurrence, par la mort ou la mutilation à vie de centaine de milliers d’Ukrainiens qui vont se battre non pour l’indépendance de leur pays mais pour le maintien des privilèges de la caste fasciste occidentale.

Avec la guerre d’Ukraine, le “fascisme gris” nous offre un cas d’école: l’exaltation par procuration du nationalisme ukrainien, qui vit en grande partie d’un culte de la guerre remontant la la Seconde Guerre mondiale combattue du côté allemand. Les Etats-Unis et l’Union Européenne ont laissé prospéré les bataillons néo-fascistes en Ukraine occidentale et centrale. Non seulement nos gouvernants, nos experts de plateau télévisé, nos médias subventionnés ne semblent pas gênés par les emblèmes nazis d’un certain nombre d’unités paramilitaires kiéviennes. Mais ils détournent le regard ou se bouchent les oreilles quand on essaie de leur parler du rôle de ces milices dans les enrôlements forcés. Ou quand on évoque le degré de coercition qui maintient aujourd’hui la société ukrainienne dans un régime de terreur.

Les fascismes n’exaltaient leur nation que pour mieux la dépasser: dans un nouvel “empire romain” ou dans la fusion des races nordiques. Aujourd’hui, nous avons une situation qui n’est aberrante qu’en apparence, si l’on ne connaît pas la véritable histoire du fascisme; les Européens d’aujourd’hui exaltent Zelensky à la manière dont les Italiens fêtaient Mussolini; tant que la guerre restait loin ou objet de discours.

Le “fascisme gris” est allé au bout de la mutation entamée après 1945; de nationaliste, il est devenu internationaliste; de raciste il est devenu antiraciste. Ses milices se disent “antifa” mais dès qu’on les laisse faire elles emploient une violence de rue stratégiquement pensée au service du pouvoir débouchant immanquablement sur un désir d’ordre dans les populations – selon une mécanique dont Mussolini l’ancien homme d’extrême gauche, avait expérimenté le succès.

En réalité tout se trouve déjà dans les entretiens de Hitler avec Hermann Rauschning, dans lesquels le dictateur explique à celui qui était à l’époque maire de Dantzig, que le nationalisme est une réalité bientôt dépassée. Ou dans les écrits où Heidegger, déçu par un Hitler qui n’aurait pas été à la hauteur, selon lui, des enjeux, déclare attendre l’avènement du “meilleur nazisme”.

Le “fascisme gris” est même allé plus loin: il dénonce en permanence “l’extrême-droite”. Il rejette de manière démonstrative et théâtrale tout ce qui caractérise l’échec et les crimes du fascisme historique. Mais c’est pour mieux dissimuler que la plus grande partie du fascisme a survécu, au cœur du monde occidental, en se métamorphosant.

Les générations à venir seront sans pitié avec nos sociétés en perdition intellectuelle et morale où ceux qui dénoncent à longueur de discours l’épouvantail médiatiquement entretenu de “l’extrême droite” (rarement fasciste, le plus souvent poujadiste, populiste ou fidèle au culte républicain de la patrie) sont les mêmes qui acceptent voire plébiscitent le fascisme moderne: le militarisme des guerres d’ingérence, le capitalisme de connivence, la fiat currency, l’écologie punitive, la surenchère permanente des lois sociétales etc….

La construction européenne

John Laughland, et bien d’autres auteurs depuis son ouvrage fondamental de 1997, The Tainted Source, que j’ai traduit en français au début des années 2000, sous le titre La liberté des nations, ont montré l’importance qu’eut pour le fascisme italien ou allemand, la perspective d’une unification de l’Europe qui dépasse les nations!

Beaucoup de fascistes, de nazis, de collaborateurs, se sont recyclés plus facilement, après 1945, non seulement grâce à la Guerre froide et l’anticommunisme mais aussi grâce à l’exaltation d’une technocratie européenne permettant de dépasser les nations, selon un modèle pensé en pleine guerre et dans la collaboration.

On ne comprend pas l’absence de démocratie dans la construction européenne si on ne voit pas cette filiation (partielle) venue du fascisme. Et il vaut la peine de reposer la question: où sont les “fascistes”, de nos jours? Dans les partis souverainistes ou populistes ou bien dans cette technocratie européenne qui fait revoter les peuples quand ils ont dit non à un texte européen? Dans la droite nationiste ou bien dans le “Green Deal” d’une Ursula von der Leyen? Chez ceux qui ont refusé la répression sanitaire lors du COVID ou bien chez ces gouvernements qui ont acheté sans aucun contrôle des vaccins par milliards de doses à Big Pharma ?

Le sadisme de populations vieillissantes.

Le néo-fascisme qui s’est emparé de nos sociétés est gris comme le “pouvoir gris“, le vote des classes âgées, dont il a tiré à l’origine sa puissance électorale. Il s’est imposé dans des populations vieillissantes, en flattant le désir de stabilité (apparente)de la rente et de monnaie prétendument forte, aux dépens de l’investissement, de l’éducation et des jeunes générations. Macron est le visage autoritaire et apparemment énergique du pouvoir gris, qui l’a élu en 2017 et réélu en 2022.

Les générations qui constituent le socle électoral du “fascisme gris” n’ont pas complètement abandonné le culte de la jeunesse des lointains prédécesseurs. Elles entendent rester jeunes le plus âgées possible. Leur culte du corps aurait peut-être fait sourire les SS. A moins qu’il ne soit que l’image de ce qu’auraient donné les générations fascistes vieillissantes. Quand on regarde les classes moyennes supérieures des sociétés occidentales, on est frappé par leur dureté, leur cruauté. C’est quelque chose que Michel Houellebecq a parfaitement senti et fait revivre dans ses romans.

La cruauté dont nous parlons se voit bien entendu dans l’indifférence aux victimes des guerres menées par l’Occident. A l’abri de ce qu’il a pensé être, pendant longtemps, une machine militaire inexpugnable, le fascisme gris a prétendu imposer son système au monde entier. Sa monnaie et ses “valeurs”. Pendant longtemps, il a d’ailleurs bombardé de petits pays qui refusaient soit ses “valeurs” (la Serbie de Milosevic ou l’Afghanistan des Talibans), soit sa monnaie; le dollar (renversement et meurtre de Saddam Hussein qui voulait vendre son pétrole en euro; assassinat de Kadhafi qui voulait créer un dinar africain gagé sur l’or. Et les bénéficiaires du système occidental, si prompts à évoquer la mémoire des victimes du totalitarisme, n’ont pourtant jamais versé une larme sur les enfants irakiens victimes de l’embargo (au contraire, l’ancien secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright expliqua un jour à la télémvision que leur mort était le prix à payer pour faire plier le régime de Saddam Hussein).

En creusant l’analyse, on arrive à identifier le “sadisme”, au sens du marquis de Sade, comme absolument central, essentiel au “fascisme gris”

Une des caractéristiques du “fascisme gris” est que beaucoup des valeurs qu’il entend imposer tournent autour de sexualités “post-modernes”. L’idéologie du genre repose sur un transfert du volontarisme fasciste de la collectivité à l’individu. Mais il s’agit toujours de se créer une “identité”. Il est d’ailleurs fasci-nant non seulement de constater comme des groupes entiers sont passés de l’hyperprotection face au COVID à des déclarations exaltées en faveur de la guerre; mais aussi de voir des drapeaux ukrainiens lors… des gay prides.

Le “Make Love Not War” de 1968 a laissé la place au fantasme sur la guerre et ses cruautés comme un “aphrodisiaque”. J’avais identifié ce transfert, en compagnie de Michel Terestchenko lorsque, dans Les Complaisantes, nous avions analysé le succès (malsain) du (très mauvais) roman de Jonathan Littel, Les Bienveillantes, où l’auteur pratiquait un écœurant voyeurisme, ouvertement sexuel, tandis qu’il décrivait les corps suppliciés des victimes des nazis. Et ceci en Ukraine!

Il faut prendre au sérieux les digressions philosophiques de Sade! Le fascisme y est déjà formulé tout entier. Relisez le “divin marquis” et vous y comprendrez mieux l’enchevêtrement contemporain, comment le “fascisme gris” a pu surgir au croisement de l’idolâtrie de l’argent néo-libérale, du culte de la guerre hérité du fascisme historique et de la révolution sexuelle occidentale (dont le penchant sado-masochiste est très caractéristique, bien différents des orgies romaines immortalisées en quelques phrases par Spengler ou de l’érotisme chinois analysé par Robert van Gulik).

Le “fascisme gris” a fait son auto-portrait dans “cinquante nuances de gris” livre et film culte de classes moyennes supérieures fascinées par le sado-masochisme. Christian Grey est le symbole archétypique de l’élite mondialiste et le contrat qui le lie à la jeune Anastasia Steele – un contrat sans cesse remise en cause et reformulé par le renforcement de la pulsion dominatrice de Grey – est le symbole parfait de la manière dont les élites mondialistes et leurs soutiens “bobos” conçoivent le gouvernement des peuples. Le passe sanitaire en est une transposition au domaine de la santé.

Vers une radicalisation du “fascisme gris”?

Le grand problème des débats sur le basculement de régime que nous vivons, c’est qu’on n’a pas en tête la modernité du fascisme – comparé au communisme – largement fondée sur la coopération volontaire des administrés aux politiques de coercition et la sélection d’une élite complice dont on flatte les pulsions individualistes au service de la cause. Tout ce que nous a appris la réflexion sur le totalitarisme, depuis presque un siècle, c’est que ce dernier est d’autant plus efficace qu’il est indirect et se vêt des atours de la liberté.de ce point de vue, les fascismes sont plus modernes, dans leur fonctionnements, que les communistes. Et le “fascisme gris” que nous vivons a poussé jusqu’au bout les pratiques modernes de ses prédécesseurs.

La question se pose, malgré tout, d’une radicalisation, dans les mois à venir, du “fascisme gris”. L’inéluctable défaite dans la “guerre menée jusqu’au dernier Ukrainien” et le basculement géopolitique du monde – l’Amérique latine, l’Afrique, la plus grande partie de l’Asie rejettent la manière typiquement fasciste dont l’Occident gère les relations internationales: reniement de la parole donnée, incapacité de respecter les frontières reconnues par les traités, recours à la guerre dès que l’on n’obtient pas ce qu’on veut – posent la question d’une radicalisation…..

Comme je le montre dans mes chroniques géopolitiques, la partie est perdue pour l’Occident. Du coup, ce dernier va-t-il être tenté de compenser sa défaite extérieure par une radicalisation au sein des sociétés qu’il domine?

La dédollarisation en cours du monde débouche-t-elle inévitablement sur le dollar et l’euro numérique conçus comme des instruments de renforcement du capitalisme de connivence et de surveillance? Va-t-on aboutir, du fait de l’échec des sanctions contre l’Ukraine, à une concentration toujours plus forte du capital occidental au profit du capitalisme de surveillance et de connivence ? Est-on condamné à une militarisation croissante de l’économie – ce qui d’ailleurs ramènerait le danger de guerre ?

Le passe carbone, l’hystérisation croissante du discours sur l’écologie, la mise en scène d’une nouvelle pandémie. Tout est envisageable, dans les prochains mois. Attendons-nous à une censure accrue, à une surveillance renforcée des individus, à la fuite en avant dans les lois dites sociétales. Elle risque d’être d’autant plus frénétique que l’establishment perd la main.

Il est probable, en particulier, que le cœur du “fascisme gris”, aux États-Unis fera tout pour empêcher un retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Mais attendons-nous aussi à un renforcement de la fuite en avant des hauts fonctionnaires européens dans une fédéralisation des institutions. Et, en France, à la multiplication des entorses à la constitution par le régime Macron.

Cependant, quand nous savons nommer l’adversaire, il est plus facile de le combattre.

 

Le fascisme

par Les Gilets Jaunes de la Victoire - Le 02/06/2023.

Les deux faces d’une même pièce
1. Face – Le fascisme historique

Mouvement politique, idéologique, créé par Benito Mussolini après la guerre de 14-18. Ce terme est dérivé du latin fasces, faisceaux de verges, d’où émergeait le fer de la hache que les licteurs portaient devant les premiers magistrats de la Rome antique.

Il choisit cet emblème dès la fondation de son mouvement. Le premier «Faisceau de combats» apparut le 23 mars 1919 pour lutter entre autres contre la montée du communisme en Italie.

Benito Mussolini avait été auparavant, de 1912 à 1914, le numéro deux du Parti socialiste italien et le directeur du journal des socialistes, Avanti.

Ces Faisceaux, dès l’origine violents, furent regroupés en 1921 en un parti fasciste qui prit rapidement de l’ampleur à cause notamment de la passivité du gouvernement et de sa calamiteuse gestion des affaires de l’État.

En août 1922 Mussolini obtint du roi Victor-Emmanuel III des ministères, puis les pleins pouvoirs notamment grâce au succès de la marche des chemises noires sur Rome (octobre 1922).

La force primant sur le Droit, le parti fasciste s’identifia rapidement à l’État, tous les rouages de la machine étatique fonctionnaient à l’unisson pour converger vers un totalitarisme qui ne disait pas son nom. Mussolini et son parti avaient toujours raison, les oppositions étaient considérées comme des entraves ou négligées, dans tous les cas jamais comme des égales avec qui l’on pouvait avoir un dialogue constructif et démocratique.

Une importante fraction du patronat, des industriels, du Capital qui voyaient d’un mauvais œil la progression des communistes soutinrent le Duce à l’aide de fonds privés, mais surtout grâce aux médias qui leur appartenaient. Une intense propagande vit le jour qui alternait censures et désinformations… et qui ne s’arrêtât que tardivement quand la défaite pointât le bout de son nez.

Par extension on appelle fascisme :

Un phénomène politique général que de nombreux auteurs retrouvent dans certains aspects de tous les systèmes totalitaires comme le nazisme, le franquisme, le stalinisme…

Ses principales caractéristiques sont la propagande, la rétention de l’information, les mensonges, les manipulations, la justice à sens unique, les contraintes, les contrôles et dans le cas de décisions importantes un signe qui ne trompe pas : l’absence de débats démocratiques.

Le régime macronien qui depuis la crise du covid ne brille pas par sa volonté de dialogue va-t-il encore franchir un nouveau pas ?

 

 

 

2. Pile – Le fascisme actuel se moque de la démocratie : il planifie quasiment tout en coulisse

• https://nouveau-monde.ca/davos-nid-de-viperes

Klaus Schwab, un ingénieur et économiste allemand né le 30 mars 1938 à Ravensbourg en Allemagne, fonde avec l’aide d’un puissant réseau en 1971 le Symposium Européen du Management à Davos en Suisse, qui devient en 1987 le Forum économique mondial (World Economic Forum) ou Forum de Davos, fondation «à but non lucratif» dont le siège est à Genève (info tirée en partie de Wikipédia).

Pendant des années, le Forum a poursuivi un agenda global de libération de l’économie doublé d’un travail de sape afin de modifier à son avantage les règles du commerce mondial. Il a été aidé en cela par de très nombreux organismes, groupements, associations, groupes d’influences, «philanthropes»… qui aspirent au même objectif. Ils seraient fastidieux de les citer tous, car de plus, des personnes faisant partie de ces réseaux ont infiltré (on dirait chez les trotskistes, ils ont fait de l’entrisme) un grand nombre d’organismes de premier plan pour les orienter de l’intérieur en les colonisant. Nous citerons quand même un organisme où cela est flagrant, l’OMS dont son principal donateur est Bill Gates par l’intermédiaire de sa Fondation. Bill Gates qui a de très gros intérêts dans le domaine des vaccins était présent cette année à Davos. Profitons de l’occasion pour faire remarquer qu’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne dont son époux travaille pour Pfizer y était aussi, à notre sens c’est très révélateur… et devinez où était Albert Boula le PDG de Pfizer, l’homme dont la société a le record du monde, et de loin, des amendes pour fraudes et magouilles des entreprises pharmaceutiques ?

 https://www.nexus.fr/historique-judiciaire-pfizer

Le Forum de Davos réunit en principe en janvier de hauts dirigeants d’entreprises, des responsables politiques, comme de soi-disant intellectuels ou des personnalités influentes des médias. Cette année après le Forum virtuel de 2021 la réunion a eu lieu fin mai sans la Russie et la Chine. Selon les médias dominants, l’absence de la Russie est due au fait que la Russie a attaqué l’Ukraine et qu’elle a été exclue pour cette raison. Ce panel élitiste, composé de nantis, assiste à des interventions sur des sujets divers allant de l’économie, à la finance, «à la santé»… comme à l’intelligence artificielle ou IA. Ce sujet tenant particulièrement à cœur à son fondateur Klaus Schwab, comme à un de ses principaux collaborateurs le dénommé Yuval Harari. Ce dernier étant l’auteur du livre Homo Deus encensé par tous les psychopathes de la planète. Voyez le bonhomme présentant son œuvre à l’Élysée avec un Macron ravi.

L’hebdomadaire Le Point à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage 21 leçons pour le XXI siècle en en fait «Le penseur du siècle».

Mais lissez les commentaires des lecteurs sur ses bouquins et vous comprendrez rapidement que l’on a affaire à une escroquerie de bas étage. Tant que vous y êtes, jetez aussi un œil sur le livre qu’a commis en 2020 Klaus Schwab avec un collaborateur The Great Reset, La Grande Réinitialisation. Les commentaires des lecteurs sont là aussi très instructifs sur le niveau intellectuel des auteurs.

Parallèlement aux réunions, le forum publie un certain nombre de rapports économiques et implique ses membres dans différentes initiatives liées à des secteurs pour lui prioritaires. La fondation consacre une grande partie de son budget à l’organisation de différentes rencontres qui cherchent entre autres à influencer les décisions des politiques à travers le monde. Elle n’a en fait qu’un seul but : prendre par le haut le contrôle de la planète en court-circuitant la démocratie et la population.

Liste des participants 2022 :

• https://www.aubedigitale.com/decouvrez-les-mondialistes-voici-la-liste-complete-des-participants-a-davos-2022

La véritable raison de l’absence de la Russie

Comme les médias grand public et les journalistes complices, ou ceux qui ne font pas leur travail, ne vous le diront pas, en fait, l’absence de la Russie trouve son origine dans le gigantesque clash, que l’on peut qualifier dès maintenant d’historique, qui a opposé deux conceptions du monde antinomiques lors du Forum virtuel de la fin janvier 2021.

Le président Schwab en compagnie de notre Macron national ayant eu la bonne idée de donner ensemble leurs conclusions sur les leçons qu’ils tiraient de l’épidémie de coronavirus et sur la façon dont ils envisageaient l’avenir.

Ci-dessous le duo dans ses œuvres.

• https://www.elysee.fr/2021/01/26/intervention-du-president-emmanuel-macron-dans-le-cadre-de-lagenda-de-davos-organise-par-le-world-economic-forum

 

Document à visualiser sur l'original.

 

 

Remarquez que le site officiel de l’Élysée précise bien que l’intervention de Macron est faite dans le cadre de l’agenda de Davos organisé par le World Economic Forum. Cet aveu montre d’une façon irréfutable la perfidie de ce traître à la république.

Réponse cinglante de Vladimir Poutine. Vidéo provenant d’une salle Lumineuse du Kremlin. (Pour ceux qui savent voir.)

• http://kremlin.ru/misc/videos/4711
• https://nouveau-monde.ca/discours-de-vladimir-poutine-au-forum-de-davos-2021-lhomme-ne-doit-pas-etre-un-moyen-mais-un-but-de-leconomie

Conclusion

Nous sommes dans une guerre de l’information et les médias comme les journalistes collabos ou qui ne font pas leur métier participent à une gigantesque manipulation. Le peuple est berné par des gens sans foi ni loi ou des ignorants. Les conséquences sont énormes, les dégâts considérables. Nous ne leur pardonnerons jamais.

Liste des Français participants à l’influent groupe Bilderberg 2023, dont le Forum de Davos n’est qu’une succursale, et qui s’est tenue fin mai au Portugal :

  • Édouard Philippe
  • Gabriel Attal
  • Clément Beaune
  • Thomas Buberl (AXA)
  • Henri de Castries (Institut Montaigne + ex-président d’AXA)
  • Patricia Barbizet (Afep + ex-présidente du Siècle)
  • Bernard Gauvain Émié (DGSE)
  • Antoine Gosset-Grainville (AXA)
  • Valérie Baudson (Amundi)
  • Patrick Pouyané (Total)
Conclusion

Dans ces réunions opaques se décident l’avenir du monde, entre autres ils sont déjà en train de préparer la succession de Macron, à la vue des participants on comprend facilement que l’individu choisit est sans doute Édouard Philippe. Seuls les ignorants irrécupérables tomberont dans le panneau.

 

source : Nouveau Monde

 Lire aussi : Pourquoi l’Occident a-t-il accepté de se tourner vers le fascisme… une fois de plus ?

 

Seconde Guerre mondiale : Churchill et la victoire inachevée contre le fascisme (gris)

Source : Le Courrier des Stratèges - par Edouard Husson - Le 18/08/2023.

Seconde Guerre mondiale : Churchill et la victoire inachevée contre le fascisme (gris)

Cinquième épisode, aujourd’hui, de notre analyse du fascisme (gris). Après avoir observé comme l’atlantisme a consciencieusement défait le travail de démocratisation de l’Allemagne, durant un demi-siècle, nous nous interrogeons sur ce paradoxe. Winston Churchill a joué un rôle essentiel pour abattre Hitler. Mais il fut après la guerre le premier à poser les bases de la Guerre froide et du condominium anglo-américain, ces piliers sur lesquels s’est construit le fascisme gris.

Josiah Wedgwood (1872-1943) – le député qui fit échouer les tentatives de lois eugénistes au Parlement britannique

Depuis que nous avons commencé la présente série d’articles, nous faisons un constat : l’engagement de 1945 – plus jamais le fascisme ! – n’a pas été tenu. Autant dire que la victoire – réelle – de 1945 contre le fascisme fut une victoire inachevée.

D’où cela vient-il ? Comment cela s’est-il manifesté ?

La Guerre froide comme trouble-fête ?

La réponse la plus courante consiste à expliquer que ce fut le fait de la « Guerre froide ». C’est par exemple du fait de l’antagonisme entre les Soviétiques et les Américains qu’il fallut recréer une armée, en Allemagne de l’ouest, moins d’une décennie après la Guerre froide. Cela a voulu dire réintégrer rapidement des officiers supérieurs ou généraux qui avaient servi Hitler sans états d’âme.

Dans son livre The Empire on Which the Black Sun Never Set, Cynthia Chung énumère quelques-uns d’entre eux, qui aidèrent à structurer l’OTAN : Hans Speidel, général de la Wehrmacht puis conseiller militaire du Chancelier Adenauer, enfin commandant des troupes au sol de l’OTAN en Europe centrale, de 1957 à 1963 ; Adolf Heusinger, officier d’État-major de la Wehrmacht, qui devint général de la Bundeswehr en 1957 puis président du Comité Militaire de l’OTAN, de 1961 à 1964.

« Selon un article du Spiegel, citant des documents rendus publics par le Bundesnachrichtendienst (service du renseignement extérieur allemand) en 2014, Heusinger et Speidel pourraient avoir fait partie de la “Schnez-Truppe”, une armée secrète illégale mise sur pied par des anciens soldats de la Wehrmacht et de la Waffen SS en 1949 »

Vous pourriez penser que ce genre de choses était improbable ou même impossibles, mais la vérité est qu’une telle armée secrète sans aucune base légale, faite d’anciens nazis, suit à la lettre le script de l’Opération Gladio.

Cynthia Chung, The Empire on Which the Black Sun Never set, 2022

Madame Chung mentionne aussi les cas de Johann von Kielmansegg, de Jürgen Bennecke, d’Ernst Ferber, de Karl Schnell, de Franz Joseph Schulze, de Ferdinand von Sernger und Etterlin, tous officiers supérieurs ou généraux dans la Wehrmacht et plus tard devenus commandant en chef de l’OTAN en Europe Centrale.

Ainsi, de 1957 à 1983, l’OTAN a eu au moins un sinon plusieurs ‘anciens” nazis à des postes de commandements importants de multiples départements au sein de l’OTAN.

Le poste de Commandant en chef des forces alliées pour l’Europe Centrale a été occupé UNIQUEMENT par des anciens nazis pendant 16 ans d’affilée, entre 1967 et 1983.

Cynthia Chung, op.cit.

Madame Chung va-t-elle trop loin ? Il y eut bien une minorité significative, parmi les officiers de l’armée allemande, à s’opposer à Hitler et au nazisme – l’attentat du 20 juillet 1944 représenta le sommet de cette opposition. Cependant, l’attentat ayant échoué, cette opposition fut largement arrêtée et exécutée. Des figures aussi remarquables que Claus von Stauffenberg ou Ulrich von Hassell n’étaient plus là quand il s’agit de reconstruire une Allemagne qui respectât l’état de droit et la loi naturelle.

Restèrent ceux qui ne s’étaient pas opposés, en particulier tous ceux qui s’étaient rendus complices des crimes de guerre commis.

Hitler a causé plus de morts en URSS que 70 ans de régime soviétique

La question des crimes de guerre de la Wehrmacht n’a été évoquée que tardivement, en Allemagne, après la fin de la Guerre froide. Et en réalité la société allemande n’est pas allée jusqu’au bout de ce qu’elle appelle “Vergangenheitsbewältigung” – mot-à-mot, le fait de surmonter le passé : une expression très révélatrice puisqu’elle a la même étymologie que “Gewalt”, la violence. Les générations successives d’Allemands de l’Ouest ont violenté le passé nazi, plus qu’ils n’ont traité ce que Karl Jaspers avait souhaité en 1946 : la question de la responsabilité/culpabilité/dette (Schuld) allemande.  

Il a fallu attendre la fin de la Guerre froide pour que la question des crimes de guerre de la Wehrmacht soit traitée en profondeur, à l’occasion d’une exposition qui causa une énorme polémique, en 1995, à Hambourg. Ses adversaires montèrent une campagne médiatique telle qu’ils réussirent à la faire fermer. Dans les années 1990, donc, il était toujours difficile, dans l’Allemagne réunifiée, de parler des 14 millions de civils soviétiques morts du fait de l’Opération Barbarossa ou des 3,7 millions de prisonniers de guerre, soldats de l’Armée Rouge, morts de faim ou de mauvais traitements, en captivité.

Jusqu’à aujourd’hui, les Allemands sont peu nombreux à avoir pris la mesure de ce que les 27 millions de morts soviétiques que leur pays a provoquées entre 1941 et 1945 représentent un chiffre supérieur au nombre de morts causées, dans la Russie tsariste puis en URSS, par la Première Guerre mondiale et toute la durée du régime soviétique (environ 25 millions de morts) !

Konrad Adenauer avait tendu la main à la France pour la réconciliation. Willy Brandt, dans un geste spontané et mémorable, s’était agenouillé devant le monumentaux victimes de la répression du ghetto de Varsovie. Mais Helmut Kohl n’a pas su inventer un geste équivalent vis-à-vis des peuples de l’ancienne URSS. Il aurait été magnifique, par exemple, qu’il proposât à Mikhaïl Gorbatchev de se rendre avec lui à Leningrad (Saint Pétersbourg) pour honorer le million d’assiégés morts entre 1941 et 1943.

Cependant, Helmut Kohl n’en était pas capable. Il n’avait pas l’imagination nécessaire, lui qui s’était rendu, avec Ronald Reagan, pour commémorer la fin de la Seconde Guerre 1985, au cimetière de Bitburg, où n’étaient pas enterrés seulement des soldats de la Wehrmacht mais aussi des WaffenSS.

La thèse que je défends ici, c’est que l’OTAN, telle Pénélope dans l’Odyssée qui défait la nuit la toile qu’elle tisse le jour, a détissé, dans le cadre supranational, la démocratisation de l’Allemagne entreprise après 1945

Quand les “antifascistes” allemands se sont ralliés au “fascisme gris”

Rien ne le montre mieux que le destin de la génération de 1968 en Allemagne.

La génération étudiante révoltée des années 1960, avait bien dénoncé bruyamment le « fascisme » de la génération des parents, l’absence de véritable épuration de l’administration, et elle avait incriminé la « mentalité de guerre froide ».

Pourtant, c’est cette même génération qui a laissé le gouvernement d’Helmut Kohl faire éclater la Yougoslavie, dans les années 1990. Alors que le Bundesnarichtendienst (renseignement extérieur allemand) préparait la “sécession” de la Slovénie et de la Croatie depuis la fin des années 1970 ; alors que Helmut Kohl n’écouta aucun des conseils de retenue de François Mitterrand – qui ne voulait pas que la Croatie soit reconnue avant que le gouvernement de la future nation indépendante ait garanti de respecter les droits des Serbes de la Krajina (ils furent victimes d’épuration ethnique en 1995) ; la génération de 1968, devint progressivement belliciste, elle se joignit de plus en plus au chœur des médias, qui, arbitrairement, condamnaient la Serbie et soutenaient la Croatie – alors que Franjo Tudjman, négationniste convaincu en ce qui concerne le génocide des Juifs, était un individu (encore) moins recommandable que Milosevic.

Ce sont des représentants de cette générations qui, à peine parvenus au pouvoir, en 1999, firent siéger le Parlement sortant au-delà de son délai d’existence pour voter la participation de l’Allemagne à la guerre du Kosovo.

Lorsque, devenu chancelier, Gerhard Schröder, qui se rattachait encore à la tradition démocratique de Willy Brandt, s’opposa à la guerre en Irak en 2002-2003, son ministre (écologiste) des Affaires Étrangères, Joseph Fischer, n’était pas d’accord. Ni celle qui devait succéder à Schröder en 2005, la “chrétienne-démocrate” Angela Merkel. Lorsque Gerhard Schröder et Jacques Chirac s’opposaient à la guerre en Irak, ils rejoignaient une minorité. Si l’on voulait faire carrière dans l’Allemagne de cette époque, il valait mieux rejoindre l’héritier du clan Bush et les neocons et adhérer aux mensonges de l’administration Bush.

L’atlantisme a tué à petit feu la démocratie allemande

J’ai pris longuement l’exemple de l’Allemagne, car on voit comment ce pays est passé d’une démocratisation partielle après le nazisme au “fascisme gris”. Cela a été rendu possible par l’insertion dans l’Alliance Atlantique, d’abord au nom de la Guerre froide puis dans le cadre de la mondialisation néo-libérale.

Lorsque certains s’étonnent de voir l’Allemagne, aujourd’hui, soumise aux Américains sur la question de la Guerre d’Ukraine, au point d’accepter sans protester le sabotage américain de Nordstream 2, d’accepter le sabordage de leur industrie et de préparer, sur ordre américain, l’interdiction de l’AfD, seul parti défendant des négociations rapides pour mettre fin au conflit pour le Donbass, cela veut dire, simplement, que l’on n’a pas identifié les facteurs qui ont détruit à petit feu l’ordo-libéralisme et la démocratie en Allemagne.

+ la logique de Guerre froide, au lieu de laisser l’Allemagne suivre ce qui était sa vocation après 1945, la neutralité.

+ le refus de George Bush père d’accepter la réunification de l’Allemagne si cette dernière n’était pas dans l’OTAN.

+ le maintien de bases militaires américaines et OTANiennes sur le sol de l’Allemagne réunifiée quand toutes les troupes soviétiques étaient retirées.

+le soutien américain au démantèlement sous impulsion allemande de la Yougoslavie.

+ l’acceptation par l’Allemagne que l’Union Européenne ne soit guère plus que le bras politique de l’OTAN

Quand Hannah Arendt n’arrivait plus à rendre compte du totalitarisme

Pour comprendre l’échec de 1945 à vraiment éradiquer le fascisme, il est instructif de se tourner vers Hannah Arendt, l’un des plus grands philosophes de la réalité politique au XXe siècle. On constate rapidement l’échec de son grand projet d’analyse des origines du totalitarisme.

Peu ont vraiment lu les trois tomes des Origines du totalitarisme, l’un des ouvrages majeurs d’Hannah Arendt. En général, les personnes qui en parlent font allusion au troisième tome, qui développe une comparaison, devenue classique, entre nazisme et stalinisme.

On a oublié que ce qui donne du prix à l’ouvrage, ce sont les tomes 1 et 2. Le premier est consacré à l’émergence de l’antisémitisme, à la fin du XIXe siècle ; le second à celui de l’impérialisme.

Comment passe-t-on des deux premiers tomes, qui rendent extraordinairement compte de la préhistoire européenne du fascisme et du nazisme au tome 3 ? Dans son deuxième tome, la philosophe parle assez longuement du pangermanisme (l’idée de rassembler tous les germanophones dans un seul État) et du panslavisme (l’ambition de réunir sous l’autorité du tsar les populations de langue slave). Mais autant il est facile de voir dans le pangermanisme un des pères du nazisme, autant il est difficile – voire impossible – d’expliquer que le communisme soviétique est successeur du panslavisme.

En fait, à la fin du deuxième tome, Hannah Arendt était arrivée à une forme d’impasse. Pour continuer, il aurait fallu s’interroger plus avant non seulement sur les points communs mais aussi sur les différences entre fascisme et communisme. Il aurait été souhaitable de s’interroger sur les liens entre fascisme et nazisme. Et il était indispensable de se demander si l’antisémitisme, le racisme et l’impérialisme longuement analysés dans les deux premiers tomes, avaient fait d’autres émules dans le monde occidental.

Mais cela serait revenu à fouiller dans l’histoire anglo-américaine récente. Quelque chose d’impossible dans l’euphorie de la victoire, en 1945.

Et pourtant, si on avait regardé, même Churchill….

Churchill adversaire impitoyable d’Hitler…et adepte de l’eugénisme

Nous avons toutes les raisons, nous autres Français, d’admirer Churchill. Il a tendu la main à de Gaulle, lui a ouvert les ondes de la BBC, l’a reconnu diplomatiquement comme le seul représentant de la France. Churchill est admirable parce qu’il n’a jamais cédé, malgré les revers militaires et l’isolement. Il est digne d’admiration car il est le seul, avec Eugenio Pacelli (Pie XII) et de Gaulle, à avoir sur lire dans les pensées du dictateur nazi.

(Eugenio Pacelli, par exemple quand, en 1929, quittant son poste de nonce à Berlin, il adjure ses contacts dans les milieux dirigeants allemands, de ne pas céder aux sirènes du nazisme ; ou bien quand, revenu à Rome et devenu secrétaire d’État de Pie XI, il explique au pape que Hitler est plus qu’un anticommuniste un peu radical ; ou bien quand, effaré par le manque de générosité de Roosevelt à la conférence d’Évian, qui dit ne pouvoir accueillir que 100 000 Juifs persécutés, il met en place ce qu’il continue devenu pape, l’un des réseaux les plus denses de caches et d’émigration facilitée des Juifs pourchassés par l’Allemagne nazie)

Churchill fut, avec de Gaulle, le seul à anticiper la réalité du danger hitlérien dans les années 1930. Plus que tout autre, Churchill avait compris la centralité de l’antisémitisme hitlérien – et refusé de rencontrer Hitler pour cette raison. Cela ne l’empêcha jamais de décrypter Hitler. Comme l’a bien montré François Delpla, il lut clair dans le jeu du dictateur allemand arrêtant ses blindés à quelques kilomètres de Dunkerque pour se donner l’air d’épargner l’Angleterre et permettre aux partisans londoniens d’un armistice avec l’Allemagne de reprendre la main. C’est le même Churchill qui, voyant la Luftwaffe bombarder méthodiquement les aéroports militaires d’Angleterre, tend un piège à Hitler en envoyant quelques avions lâcher des bombes sur Berlin : ce qui rend fou le dictateur, lui fait oublier l’objectif principal, les aéroports militaires, pour faire bombarder les villes britanniques et permettre à la RAF de se déployer.

Churchill a déclaré un jour : « Je crois que je suis aussi fou qu’Hitler. C’est pour cela que je le comprends si bien. La différence entre lui et moi, c’est que les institutions britanniques me contrôlent ». La remarque était bien plus qu’une boutade. Churchill n’a jamais caché, dans les années 1920, son admiration pour Mussolini. Il était aussi connu, à cette époque, pour la virulence de son racisme et pour l’intérêt qu’il vouait à l’eugénisme.

La face obscure de Winston Churchill

Churchill est le sujet idéal pour illustrer le tome qu’Hannah Arendt consacre à l’impérialisme dans son analyse des origines du totalitarisme – en fait du fascisme :

+ En Afrique du Sud, où l’armée britannique a construit certains des premiers camps de concentration au monde pour interner des civils pendant la deuxième guerre des Boers, le jeune officier de l’armée britannique devenu reporter de guerre avait estimé, après avoir fait un reportage sur place, que les camps n’avaient causé qu’un “minimum de souffrance”. (On estime que 26 000 femmes et enfants sont morts dans les camps).

+ En 1910, Churchill, en tant que ministre de l’intérieur, demanda d’envisager la stérilisation et la prévention du mariage des personnes souffrant de maladies mentales et de troubles de l’apprentissage. “La multiplication des faibles d’esprit est un terrible danger pour la race”, écrit-il dans une note adressée au Premier ministre la même année. Un an plus tard, il plaide au Parlement en faveur de l’introduction de camps de travail forcé pour les “déficients mentaux” ; un an après, il assiste à la première conférence internationale sur l’eugénisme à Londres.

Zing Tsieng commente avec humour :

Allez, c’était les années 1900 ! Je vous entends crier. À l’époque, qui ne croyait pas à un petit élagage de l’arbre génétique pour préserver la race maîtresse ? Mais la passion de Churchill pour l’eugénisme témoignait d’une aversion bien plus profonde pour tous ceux qui ne correspondaient pas à l’idéal de l’Anglais blanc et joyeux qui se réveille avec une tasse de Twining’s et colonise l’Inde à temps pour le dîner. Cela aurait des ramifications mortelles pour le reste du monde.

Vice,8 juin 2016

+ Churchill a été l’un des premiers à préconiser l’utilisation de gaz toxiques pour mater un soulèvement de Kurdes et d’Arabes dans la Mésopotamie occupée par les Britanniques, dans ce qui est aujourd’hui l’Irak. Dans une lettre adressée en 1920 à Sir Hugh Trenchard de la Royal Air Force, il écrit : « Je pense que vous devriez certainement poursuivre les travaux expérimentaux sur les bombes à gaz, en particulier le gaz moutarde, qui permettrait de punir les indigènes récalcitrants sans leur infliger de graves blessures ». Dans une autre note gouvernementale, il affirme : « Je suis tout à fait favorable à l’utilisation de gaz empoisonnés contre les tribus non civilisées ».

+ Dans les années 1930, le parlement britannique envisage d’accorder une forme d’indépendance à l’Inde, joyau de sa couronne coloniale. Churchill s’y est opposé avec véhémence, dans le cadre d’une campagne qui a étonné jusqu’à ses amis.

Ce n’est pas sans raison que cette décennie a été connue comme les années sauvages de Churchill – il était en effet exclu de l’élite politique, largement considéré comme désespérément déconnecté de la question de l’Inde. Si Gandhi n’était absolument pas un saint, Churchill ne l’était pas non plus, lui qui a déclaré à propos du suffrage universel dans la colonie de l’époque : « Pourquoi devrions-nous maintenant imposer aux races indiennes non éduquées ce système dont les inconvénients sont maintenant ressentis même dans les nations les plus développées, les États-Unis, l’Allemagne, la France et l’Angleterre elle-même ? »

Vice, 8 juin 2016

Zing Tsieng conclut son analyse en écrivant :

Alors même que Churchill était au cœur de sa grande bataille militaire contre l’Allemagne nazie, il ne se comportait pas exactement comme le glorieux dirigeant qu’on lui reconnaît aujourd’hui. En 1943, la famine a frappé l’État du Bengale, en Inde, entraînant la mort de quelque trois millions de personnes. Les fonctionnaires britanniques ont beau envoyer des télégrammes pour demander de l’aide, Churchill reste impassible. L’aide ne servirait à rien, estimait-il, et c’était la faute des Indiens qui « se reproduisaient comme des lapins ». Le secrétaire d’État britannique chargé de l’Inde nota dans son journal : « Je ne pouvais pas faire autrement : Je n’ai pas pu m’empêcher de lui dire que je ne voyais pas de grande différence entre son point de vue et celui d’Hitler… Je ne suis pas du tout sûr qu’en ce qui concerne l’Inde, il soit vraiment sain d’esprit ».

Ibid.

Quand un parlementaire britannique fait échouer les lois sur l’eugénisme

Churchill avait parfaitement raison quand il explique que seules les institutions britanniques pouvaient empêcher la face obscure de son tempérament politique de se déployer. En témoigne l’extraordinaire histoire de Josiah Wedgewood, ce parlementaire britannique qui a empêché que Winston Churchill arrive à ses fins concernant l’eugénisme :

Matt Ridley l’avait raconté dès 1998 dans Prospect :

La principale politique eugénique qui a fait l’objet d’une loi dans plusieurs pays était la stérilisation obligatoire des personnes faibles d’esprit. Les États-Unis ont stérilisé 200 000 personnes pour faiblesse d’esprit, en vertu de plus de 30 lois fédérales et d’État adoptées entre 1910 et 1935. La Suède en a stérilisé 60 000. Le Canada, la Norvège, la Finlande, l’Estonie et l’Islande ont tous adopté des lois coercitives sur la stérilisation et les ont appliquées. L’Allemagne, dont la réputation n’est plus à faire, a d’abord stérilisé 400 000 personnes, puis en a assassiné un grand nombre. En l’espace de 18 mois, 70 000 patients psychiatriques allemands déjà stérilisés ont été gazés afin de libérer des lits d’hôpitaux pour les soldats blessés pendant la Seconde Guerre mondiale.

Mais la Grande-Bretagne n’a jamais adopté de loi eugénique, c’est-à-dire qu’elle n’a jamais adopté de loi permettant au gouvernement d’interférer dans le droit des individus à se reproduire. Il n’y a jamais eu de loi britannique empêchant le mariage des déficients mentaux, ni de loi autorisant la stérilisation obligatoire des faibles d’esprit.
Un homme mérite d’être distingué pour son opposition à ce projet de loi : un député libertaire radical portant le nom célèbre – et pertinent – de Josiah Wedgwood. Architecte naval de profession, il était le descendant de la célèbre famille industrielle qui s’était mariée à plusieurs reprises avec la famille Darwin (pendant plusieurs décennies, les deux familles étaient probablement les plus riches des West Midlands). Charles Darwin avait un grand-père, un beau-père et un beau-frère (deux fois plus) qui s’appelaient tous les trois Josiah Wedgwood. Mais alors que certains des Darwin embrassaient avec enthousiasme l’eugénisme – le fils de Charles Darwin, Leonard, était président de la Société d’eugénisme – Josiah Wedgwood n’aimait pas du tout l’eugénisme. Élu au parlement lors de l’écrasante victoire des libéraux en 1906, il avait ensuite rejoint le parti travailliste et s’était retiré à la Chambre des Lords en 1942.

Il accusait la Société eugénique d’essayer « d’élever la classe ouvrière comme s’il s’agissait de bétail » et affirmait que les lois de l’hérédité étaient « trop indéterminées pour que l’on puisse se fier à une quelconque doctrine, et encore moins légiférer en fonction d’elle ». Mais sa principale objection concerne la liberté individuelle. Il est consterné par un projet de loi qui donne à l’État le pouvoir de retirer un enfant de son foyer par la force, par les clauses qui confèrent aux policiers le devoir d’agir sur la base d’informations émanant de membres du public selon lesquelles quelqu’un est « faible d’esprit » et par la création d’un nombre encore plus grand d’agents de la force publique habilités à agir par l’État : « Nous porterons bientôt tous un uniforme et recevrons un salaire, et il n’y aura personne pour payer ce salaire ». Sa motivation n’est pas la justice sociale mais la liberté individuelle : il est rejoint par des libertaires conservateurs tels que Lord Robert Cecil. Leur cause commune est celle de l’individu contre l’État.

La clause qui restait en travers de la gorge de Wedgwood était celle qui déclarait qu’il était « souhaitable, dans l’intérêt de la communauté, que [les faibles d’esprit] soient privés de la possibilité de procréer des enfants ». C’était, selon Wedgwood, « la chose la plus abominable jamais suggérée » et non « le souci de la liberté du sujet et de la protection de l’individu contre l’État que nous sommes en droit d’attendre d’une administration libérale ».

L’attaque de Wedgwood est si efficace que le gouvernement retire le projet de loi et le présente à nouveau l’année suivante sous une forme très édulcorée. L’élément crucial est l’absence de « toute référence à ce qui pourrait être considéré comme une idée eugénique » et l’abandon des clauses offensantes réglementant le mariage et empêchant la procréation. Wedgwood s’oppose toujours au projet de loi. Pendant deux nuits entières, alimenté par des barres de chocolat, il maintient son attaque en déposant plus de 200 amendements. Mais lorsque son soutien s’est réduit à quatre membres, il a abandonné et le projet de loi a été adopté.

Wedgwood pensait probablement qu’il avait échoué. L’internement forcé des malades mentaux était devenu une caractéristique de la vie britannique et, dans la pratique, il était difficile pour eux de se reproduire. Mais en réalité, il n’a pas seulement empêché l’adoption de mesures explicitement eugéniques ; il a également lancé un avertissement à tout futur gouvernement, lui indiquant que la législation eugénique serait sujette à controverse. Et il a identifié la faille centrale de tout le projet eugénique. Ce n’est pas qu’il soit fondé sur une science défectueuse, ni qu’il soit irréalisable, même si ces deux points sont vrais, mais il est oppressif et cruel parce qu’il exige que le pouvoir de l’État s’exerce pleinement au détriment des droits de l’individu.

Prospect, 19 août1998

Churchill cet antifasciste qui a favorisé la survie du fascisme

Après la Seconde Guerre mondiale, les Allemands ont volontiers reproché à Churchill d’avoir ordonné les bombardements systématiques des villes allemandes. Ils oubliaient ce qu’eux-mêmes avaient fait, en Pologne et en URSS en particulier. Surtout, ils passaient à côté de ce qu’ils auraient pu véritablement reprocher à Churchill.

Après l’atroce guerre de 1941-1945, allemands comme soviétiques n’aspiraient qu’à une chose, la paix ! Dans les années 1950, en République Fédérale d’Allemagne, il existait un parti pacifiste puissant. Il était hostile au réarmement allemand, prônait la neutralité. Exactement ce que Staline avait proposé, depuis la fin 1941 aux Britanniques (puis aux Américains) : l’Allemagne devait faire partie d’une vaste zone neutre et démilitarisée, ni occidentale ni soviétique, allant de la Scandinavie aux Balkans.

Nous raconterons bientôt comment les Anglo-Américains en ont décidé autrement, déclenchant la Guerre Froide. Car ce sont eux qui l’ont déclenchée, contrairement à l’idée communément acceptée. Et Churchill en est un des grands responsables, lui qui a parlé d’un « rideau de fer », en 1946, bien avant que Staline songe à couper l’Europe en deux, pour résister à la poussée américaine.

Malgré son impérialisme, son racisme et sa fascination pour l’eugénisme, Churchill n’était pas un fasciste. Il respectait trop le parlementarisme. Et il prenait la guerre au sérieux et savait parfaitement faire la différence entre temps de paix et temps de guerre. Nous lui devons largement la destruction du plus hideux des fascismes, sa version allemande. Mais le vieux lion avait des obsessions, à commencer par un anticommunisme obsessionnel, que la Seconde Guerre n’avait fait que mettre en sommeil.

Churchill restait obsédé, aussi, par l’alliance des peuples de langue anglaise – plus précisément de tous ceux que de Gaulle désignait comme « Anglo-Saxons ».

Le premier destructeur du nazisme est aussi celui qui, en posant le cadre de la Guerre Froide et celui du condominium anglo-américain, a posé les bases de la résurgence, après la Seconde Guerre mondiale, du fascisme (gris).

Nos prochains chapitres décriront l’histoire de ce fascisme anglo-saxon, qui commença, avec Wilson, avant le fascisme italien et qui connaît, aujourd’hui ses derniers feux dans le fascisme gris.

 

Thierry Breton: Un néo-fascisme néolibéral, pourquoi pas ?

Source : Vu du droit - Le 03/09/2023.

 

Avec la fin du gaullisme politique porté en terre par les successeurs du Général, avec la disparition d’un PCF outil puissant de la classe ouvrière, avec la trahison du Parti socialiste fourrier du néolibéralisme, la France a emprunté le toboggan du déclin la conduisant à la sortie de l’Histoire. Pour faire bon poids le même Parti socialiste a offert à nos oligarques un président de la République conforme à leurs vœux, incapable politique, corrompu et soucieux de leurs intérêts.

Tout à son anomie dépressive et son pessimisme foncier, notre pays continue à se passionner pour des polémiques secondaires quand elles ne sont pas dérisoires. Face à la catastrophe économique qui vient, confronté à une crise migratoire majeure, à une perte du contrôle public de parties considérables de son territoire, à l’effondrement de son système éducatif, celui de son système de santé, chassé d’Afrique, dirigé par un incompétent dépassé, il se passionne pour les conséquences et se désintéresse des causes. Et les domestiques d’un système médiatique asservi essaient de nous intéresser à une rencontre entre le chef de l’État et les dirigeants des partis politiques représentés à l’Assemblée nationale. Rencontre sans autre intérêt que de démontrer la servilité de ces mêmes partis qui ont tous été à la soupe pour assurer Macron de leur connivence. Et s’il en était besoin, de démontrer une fois de plus l’inconscience narcissique de celui-ci réclamant qu’on lui offre la possibilité d’un troisième mandat !

Diversion vestimentaire

Gabriel Attal, malgré son jeune âge, est un politicien roué. Après les polémiques Sardou/Armanet, Médine chez les verts, le voilà qui a lancé une opération de diversion de grand style. Plutôt que de parler de l’effondrement du système éducatif français, du nombre et du niveau des professeurs, des moyens de l’éducation nationale, il a jeté un chiffon rouge en forme de vêtement à « intention » religieuse sur lequel l’infosphère s’est précipitée.

La bande de Mélenchon et Mélenchon lui-même, organisant un festival d’hypocrisie et de mauvaise foi, et bénéficiant du soutien des belles âmes intellectuelles habituelles. Parmi celles-ci, un certain Jean-Bernard Spitz, « spécialiste de philosophie politique » assène sans mollir un certain nombre d’énormités relayées avec gourmandise par des cohortes d’ignorants trouvant là, l’aliment de la supériorité morale qu’ils s’attribuent. « L’idée même d’un vêtement “religieux” est une absurdité. Dans une république laïque, aucun vêtement n’est ni musulman, ni juif, ni chrétien. » Ah bon ? La kippa, un vêtement qui couvre une partie de la tête, n’est pas juif ? Les habits « sacerdotaux » que portent prêtres, évêques, cardinaux et papes ne sont pas chrétiens ? Notre spécialiste en philosophie va plus loin : « Car, dans un État qui prétend être respectueux des droits des individus, on ne juge pas les intentions, mais les actes. L’idée d’un vêtement religieux par destination conduirait à juger différemment un seul et même acte — le port d’une robe longue — en fonction de l’intention de celle qui l’accomplit. C’est la définition même de l’arbitraire, car un État de droit applique une règle uniforme à des actes extérieurement identiques. » Mais dites cher spécialiste, c’est ce que fait le Code pénal à longueur d’articles, à rechercher et à qualifier les intentions. Pour leur appliquer des règles différentes. Par exemple, je renverse un piéton en voiture et le tue. Je n’ai pas fait exprès : homicide involontaire. Je l’ai fait exprès, homicide volontaire avec arme (par « destination » justement), la voiture. J’avais prémédité mon coup, assassinat avec arme. Un seul acte, cinq qualifications possibles, cinq peines différentes. Et c’est précisément parce qu’il est respectueux des individus qu’un État civilisé opère de cette façon.

Et pendant que se poursuivent ces polémiques rageuses qui sont autant d’opérations de diversion et dont le niveau témoigne de la pauvreté, les mauvais coups se succèdent.

Thierry Breton en mode Jdanov

Dernier en date, celui que Thierry Breton, le commissaire politique nommé par Macron à la Commission européenne pour faire régner l’ordre numérique, nous a annoncé avec gourmandise. Depuis le 25 août, un règlement du Parlement européen et du Conseil est désormais applicable à l’ensemble de l’Union. Composé de 82 articles et de 155 considérants, ce texte interminable et particulièrement confus ne poursuit en fait qu’un seul objectif, celui de doter les institutions des pays de l’UE d’un pouvoir de censure a priori sur les réseaux sociaux.

Dès le début de l’exposé des motifs, on annonce la couleur : « De plus en plus, les États membres adoptent ou envisagent d’adopter des législations nationales sur les matières relevant du présent règlement, imposant notamment des obligations de diligence aux fournisseurs de services intermédiaires en ce qui concerne la manière dont ils devraient combattre les contenus illicites, la désinformation en ligne ou d’autres risques pour la société. » Il s’agit tout simplement d’obliger les plates-formes numériques qui gèrent les réseaux sociaux à censurer ceux-ci.

On sait que les sociétés privées qui gèrent YouTube, Facebook, Twitter et autres TikTok pratiquent depuis longtemps la censure. Elles ont mis des algorithmes et des comités de surveillance qui doivent supprimer les contenus des mal-pensants, soit carrément les bannir. On sait le rôle qu’elles ont joué au moment de l’élection présidentielle américaine de 2020, avec notamment la suppression brutale du compte Twitter d’un des candidats, à savoir Donald Trump, malgré le fait qu’il soit suivi par 98 millions de personnes. On sait aussi sa chasse aux contenus faisant état preuve à l’appui de la corruption du fils de l’autre candidat Joe Biden. Mais pour les gouvernements occidentaux, ce n’est pas suffisant et on a vu se multiplier les tentatives pour mettre en place des dispositifs contraignants pour les plates-formes.

C’est ce qui s’est produit en France avec la loi scélérate présentée par l’ancienne députée Laetitia Avia et votée par le groupe macroniste accompagné des parlementaires LR, jamais en retard d’une atteinte aux libertés publiques. Le texte était une grossière violation de la Déclaration des droits de l’Homme qui fait partie de notre Constitution, et le Conseil constitutionnel n’a pu faire autrement que de l’annuler. Faisant sortir la destruction d’une liberté publique fondamentale par la porte, que Thierry Breton vient triomphalement de faire rentrer par la fenêtre européenne.

Pour bien comprendre l’enjeu de cette forfaiture, il faut rappeler une fois de plus les principes de la liberté d’expression telle qu’ils sont garantis par notre Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen et par toutes celles qui s’en sont inspirées. Les articles 10 et 11 consacrent la liberté d’opinion qui est absolue et la liberté d’expression qui l’est également, mais avec la possibilité, si un intérêt général supérieur l’exige, de certaines restrictions. En France ce sont celles qui sont contenues dans la loi de 1881 improprement appelée « loi sur liberté de la presse ». Avec des conditions de procédure très strictes, elle pose deux principes : tout d’abord le contrôle des excès de la liberté d’expression ne peut se faire qu’a posteriori, ensuite ce contrôle et les sanctions éventuelles qui s’y attachent ne peuvent être effectuées que par un juge.

Un néo-fascisme néolibéral, pourquoi pas ?

C’est de tout cela que Thierry Breton veut se débarrasser. Au nom d’une soi-disant protection des citoyens et des consommateurs, le pouvoir administratif veut se doter d’un pouvoir de censure a priori. Comme on l’a vu, la régulation de la liberté d’expression sur les réseaux se faisait de deux façons, tout d’abord par la censure pratiquée par les plates-formes elle-même et ensuite par le biais des procédures judiciaires diligentées par les victimes des infractions.

Mais pour les gouvernements européens, ce n’est pas suffisant. Pour des systèmes où tous les grands médias sont aujourd’hui confisqués par les oligarchies, la liberté de parole et les possibilités offertes par les réseaux numériques de s’opposer, de contester et de combattre les pouvoirs en place leurs sont insupportables. C’est la raison pour laquelle il a été décidé de ne plus s’en remettre au bon vouloir des plateformes pour pratiquer leur censure interne, mais de les obliger à le faire. Cette sous-traitance va utiliser un moyen très simple : dès lors que les pouvoirs en place auront repéré un contenu qui les gêne, elles useront d’un pouvoir d’injonction donné aux supports concernés pour le supprimer immédiatement. À défaut d’obéir à cette injonction, les plateformes s’exposeront à des amendes aux montants considérables pouvant aller jusqu’à 6 % de leur chiffre d’affaires global. Mais elles courront également le risque d’être supprimées, ni plus ni moins. On imagine évidemment le pouvoir d’intimidation considérable d’un tel dispositif, d’abord sur les fournisseurs, mais également sur l’autocensure que ne manqueront pas de pratiquer ceux qui veulent pouvoir continuer à s’exprimer. Quant au respect de la Déclaration des droits de l’Homme, est-il nécessaire de faire un commentaire ?

Concernant les critères qui permettent d’ouvrir la voie à la procédure d’injonction et par conséquent de censure, le règlement n’y va pas par quatre chemins et annonce la couleur dans son considérant 12 : « Il convient, en particulier, de donner une définition large de la notion de “contenu illicite” de façon à ce qu’elle couvre les informations relatives aux contenus, produits, services et activités illégaux. » S’agissant d’une législation répressive, c’est le contraire qui devrait s’appliquer, celui de l’interprétation stricte. Mais envoyer par-dessus bord les principes fondamentaux des libertés publiques, ce n’est pas ce qui gêne Thierry Breton. Lequel a d’ailleurs annoncé la couleur lors d’une interview télévisée expliquant clairement sa volonté de criminaliser, certes, les « contenus haineux », mais aussi et surtout « les appels à la révolte ». Cette passion du commissaire politique pour la censure s’est d’ailleurs transformée en rage avec l’arrivée d’Elon Musk à la tête de Twitter et son annonce d’en faire un espace de liberté d’expression.

L’installation de la société autocratique voulue par le bloc qui a installé Emmanuel Macron à l’Élysée se poursuit sans que les organisations politiques représentées à l’Assemblée nationale ne s’en émeuvent, preuve de l’effondrement de leur culture des libertés. Les parlementaires européens des mêmes organisations ont tranquillement voté le texte européen scélérat. À l’exception du Rassemblement national qui s’est courageusement abstenu…

Rassurez-vous : Nous ne sommes pas (encore) en dictature !

par H16 - Le  14/09/2023.

Les canicules, réelles ou fantasmées, sont parfois fort utiles pour faire passer de jolis textes scélérats : la moiteur de l’été autorise beaucoup de fourberies et l’actuel pouvoir, jamais en retard d’une duplicité, n’a pas hésité la saison venue. Le 1er août dernier entrait en force la loi de programmation militaire (définitivement votée courant juillet) et introduit avec celle-ci une petite réforme des réquisitions de derrière les fagots qui n’a guère été commentée.

C’est dommage, parce que – comme on pouvait s’y attendre avec les aigrefins actuellement au pouvoir – les abus possibles sont maintenant absolument énormes.

Certes, les médias de grand public n’ont pas eu de mal à pointer que cette nouvelle programmation militaire qui s’étend jusqu’en 2030 permet une croissance du budget de l’armée de 40% ce qui permettrait d’envisager le renouvellement et l’amélioration des matériels et des stocks des militaires français. Pour une armée qui, on le sait, tombe en lambeaux et qui serait bien incapable de tenir plus de quelques jours en cas de conflit de forte intensité avec un adversaire à sa taille, cette loi permettrait donc de redonner progressivement à la France quelques chances de protéger sa population.

Cependant et comme bien souvent dans ce pays, cette loi aura aussi été le prétexte à réformer quelques autres aspects dont celui du régime des réquisitions dont le législateur estimait – c’est pratique, la situation est évidemment tellement différente en 2023 que celle de 2020 ou 2015 ! – qu’il n’était pas adapté aux situations d’urgence.

C’est bien sûr un pur hasard que la France se place, tristement, en situation d’urgences diverses et variées depuis que Macron est au pouvoir. Voguant de crises économiques en crises sanitaires puis militaires et autres, déclenchant des urgences à qui mieux-mieux, on imagine sans mal que réformer les réquisitions sous ce prétexte est vite apparu comme un trophée trop joufflu pour passer à côté.

Et avec cette nouvelle loi, son article 47 qui modifie l’article L.2211-1 du code de la défense donne maintenant le pouvoir au Premier ministre de prendre toutes les mesures qu’il estime nécessaire pour réquisitionner des biens, des personnes ou des services. Charge au pouvoir règlementaire (des administrations, en somme) de fixer la nature de ces réquisitions.

Autrement dit, le législateur, dans sa grande clairvoyance, donne carte blanche au Premier Ministre pour prendre toute mesure qu’il estime justifiée dans une redite à peine édulcorée de ce qui a existé pendant la période de pass sanitaire puis vaccinal.

Ceci n’est pas, malheureusement, une exagération : les textes entourant le nouveau mode opératoire de ces réquisitions sont flous et particulièrement larges. La lecture de l’article 2212-1 revient à balayer à peu près tout et n’importe quoi, à coups de «menace, actuelle ou prévisible» et à couvrir absolument toutes les guignes qui peuvent subvenir sur le pays, depuis le pépin constitutionnel jusqu’à l’invasion de sauterelles mutantes en passant probablement par une nouvelle éruption de Gilets Jaunes ou un équivalent.

En somme, les réquisitions qui s’entendaient jusqu’à présent dans le cadre militaire – typiquement lorsque survenait une attaque ou menace d’attaque sur le sol français – débordent maintenant allègrement de ce cadre pour venir englober toute une panoplie de nouvelles urgences dont la définition précise appartiendra au pouvoir (qui veut votre bien, je vous le rappelle ah ah ah).

Devant cette toute nouvelle décontraction insolente de la réquisition, on ne devra pas s’étonner en apprenant que cette loi fut votée en procédure accélérée, en plein été et alors que tout le monde avait les yeux braqués sur les émeutes de banlieue et les bulletins de météos alarmisto-hystériques aux couleurs cramoisies. Ici, on ne fera pas le lien avec ces lois qui furent poussées, en catimini et en vitesse, à la fin de l’année 2019, pour interdire à la vente libre certains produits pharmaceutiques dont on découvrira quelques mois plus tard qu’ils auraient été utiles dans la lutte contre un petit virus coquin. Les prochains mois de 2023 verront-ils l’une ou l’autre urgence, coïncidence subtile qui nécessitera justement l’application de ces nouveaux principes réquisitoires ?

On peut se poser la question.

Mais avec ce qui est maintenant en place, si, par malheur, dans un futur proche (par exemple, à la faveur de la prochaine élection présidentielle), une personnalité politique un peu moins équilibrée et respectueuse de la démocratie que notre actuel et brillant chef de l’État décidait de sombrer dans la dictature pure et dure, cette personnalité trouverait alors tous les outils pour y parvenir sans forcer la moindre loi, sans casser le moindre processus, sans froisser le moindre petit parlementaire.

Pratique, non ?

À ce point du constat, on est obligé de faire un petit panorama de ce qui se met en place actuellement en France.

Car en plus de cette réforme quelque peu cavalière des réquisitions, n’oublions pas ces propositions de loi remaniant assez profondément la propriété immobilière et qui, comme l’explique ce récent article, aboutissent à fournir de nouvelles facilités pour une expropriation efficace et très détendue des propriétaires immobiliers dans le pays.

Si l’on a l’impudence d’y ajouter la volonté, ouvertement vocalisée, de l’actuel président de renquiller pour un troisième mandat quand bien même l’actuelle Constitution l’en empêche (pour le moment), on ne peut que s’interroger sur la direction prise par la Cinquième République et l’actuel pouvoir.

Heureusement, de nombreux mammifères citoyens, le groin humide mais l’œil tremblant d’une colère difficilement contenue, nous rappelleront avec véhémence que non, nous ne sommes pas en dictature, qu’on est encore loin de la RPDC, et qu’on peut, à ce titre, garder notre sang-froid, non mais franchement.

C’est exact, mais pour combien de temps ?

source : Hashtable

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