DISCOURS du Premier ministre, prononcé, à l'Assemblée Nationale : « Unis derrière nos armées ».

le 19 octobre 2016


 

DISCOURS du Premier ministre, prononcé le 19 octobre 2016, à l'Assemblée Nationale : « Unis derrière nos armées ».

« Dans un monde incertain, la France assume ses responsabilités, soyons plus que jamais unis derrière nos forces armées. »

Le Premier ministre s’est exprimé devant les députés à l’Assemblée nationale, le 19 octobre, en ouverture du débat sur les opérations militaires extérieures des forces armées françaises, nommées "Opex". Plus de 8 000 femmes et hommes sont actuellement déployés sur les différents théâtres d'opérations (Sahel, Levant).

En préambule, il a exprimé au nom de la France la gratitude et le respect dus aux soldats français déployés sur tous les théâtres d’opérations, au Levant, dans la bande sahélo-saharienne, en Centrafrique. "Des militaires français sont morts pour la France ces trois dernières années ; d’autres ont été blessés ; certains sont encore sur leur lit de douleur car quand la France répond présent militairement, ce sont nos soldats qui en assument les risques", a déclaré Manuel Valls. "Depuis le 11 septembre 2001, la terreur djihadiste (…) est le plus grand péril pour nos démocraties. L’inaction n’est pas une option", a rappelé le Premier ministre. C’est pourquoi l’opération Barkhane qui déploie 4 000 hommes dans la bande sahélo-saharienne est si stratégique. Elle vise à empêcher les groupes terroristes de reconstituer un sanctuaire. Ainsi, comme l’ont déclaré plusieurs chefs d’Etat africains avec gratitude à Jean-Yves Le Drian, à Lomé, au Togo, en début de semaine : "Sans l’action de la France, une partie du continent africain aurait complètement basculé."

Au Mali, le 11 janvier 2013, lors de l’opération Serval, à la demande des autorités maliennes, de l’Union européenne et des Nations unies, "Nous avons empêché le basculement dans le chaos de ce pays avec lequel nous entretenons des liens si privilégiés. La décision audacieuse et courageuse du président de la République a évité la création d’un bastion djihadiste", a rappelé le Premier ministre. Aujourd’hui, la France reste engagée au Mali et le restera "tant que la menace djihadiste continuera de peser sur le destin de ce pays et de cette région car quel message enverrions-nous si nous envisagions un départ ou même une réduction de notre effort ?", a ajouté Manuel Valls.

D’autres défis attendent les forces armées françaises, dont la bataille de Mossoul en Irak qui vient de s’engager. Elle fait l’objet d’une réunion ministérielle à Paris, à l’initiative de Jean-Marc Ayrault, et a été ouverte par le président de la République [ce matin, 20 octobre]. 

 "En Syrie et en Irak, Daech recule".

Et ce, en partie grâce aux efforts de la France, 2e partenaire majeur de la coalition en Irak (opération Chammal, volet français de la coalition internationale) le deuxième en termes de frappes. "Depuis le début de nos opérations, plus de 900 frappes ont été opérées par nos chasseurs, pour l’essentiel en Irak. Nous agissons toujours en conservant notre autonomie d’appréciation sur le choix des cibles", a précisé le Premier ministre. "Mossoul est une première étape, très difficile", a déclaré le Premier ministre.

En effet, la mission des forces armées et de la diplomatie françaises, en Syrie, "sera d’appuyer les forces insurgées – celles qui combattent à la fois le régime de Bachar el-Assad et Daech ; je pense en particulier aux Kurdes. Il faudra aussi, à condition qu’il y ait une volonté, tenter de reconquérir Raqqa, cette pseudo-capitale de l’État islamique, d’où partent aussi les ordres visant à frapper l’Europe et la France". Ces objectifs seront à l’ordre du jour de la réunion qui se tiendra à Paris le 25 octobre prochain, avec les treize pays militairement les plus impliqués, sous la présidence conjointe de Jean-Yves Le Drian et de son homologue américain, Ashton Carter. "Le combat contre le djihadisme sera long. Il ne sera pas seulement militaire, mais jamais nous ne transigerons avec la sécurité de la Nation, en France comme sur les théâtres extérieurs", a ajouté le Premier ministre.

Cet objectif commun de la coalition internationale doit primer : "Cette guerre contre Daech, nous allons la gagner : il faut la gagner. Nous sommes une grande nation, nous devons être là : agir, peser, faire entendre notre voix. Nos armées ont besoin de sentir que la Nation est rassemblée derrière elles", a déclaré Manuel Valls. Concernant le budget des Opex, Manuel Valls a précisé : "En 2016, le surcoût des opérations extérieures dépassera le milliard d’euros pour le budget de la défense et il sera compensé conformément au mécanisme prévu par la loi de programmation militaire." Il a ajouté : "C’est aussi la raison pour laquelle le Gouvernement réalise autant d’efforts pour la défense. Et parce que les menaces vont persister, parce que le contexte géopolitique demeurera lourd d’incertitudes, nous devrons poursuivre l’accroissement du budget de la défense avec l’objectif de le porter à 2 % du produit intérieur brut."

L’Europe soutient la France dans cet effort de guerre contre le terrorisme : "Cet effort budgétaire doit être aussi celui des pays européens. Dès le lendemain des attentats de janvier 2015, la France a fait appel à la solidarité de ses partenaires, par l’invocation de la clause de solidarité prévue par le traité de l’Union européenne, l’article 42-7. La plupart d’entre eux ont répondu à notre appel et nous les avons remerciés de cet engagement à nos côtés", a déclaré le Premier ministre. La sécurité est désormais la priorité de l’Europe : "Aujourd’hui, face aux menaces qui pèsent sur elle, l’Europe est au pied du mur. Elle doit mettre les enjeux de sécurité et de défense au cœur de ses priorités", a ajouté Manuel Valls.


La diplomatie Française au cœur de la lutte contre le terrorisme.

La stratégie de la France au Levant est claire : le dialogue avec toutes les parties prenantes. Le Premier ministre a déclaré : "Parler à tout le monde, c’est avoir une diplomatie active avec les grands pays sunnites de la région : Turquie, Arabie Saoudite, Égypte, États du Golfe. Sans ce dialogue direct avec les pays sunnites, nous savons que les fractures peuvent s’aggraver en Orient." 
Le Premier ministre a conclu son allocution par un message de soutien aux soldats français : "Soyons plus que jamais unis, rassemblés derrière nos forces. Car cette unité, ce rassemblement, c’est cette force indivisible qui fera que nous, la France, le pays de la liberté, le pays de l’universel, aux côtés de nos alliés, contre les ennemis de la liberté, nous vaincrons."

 

 


Avis du Président de l'ASAF

-          Est-il crédible de déclarer combattre simultanément le régime du président syrien Bachar el Assad, soutenu par la Russie et l’Iran, et Daech qui est tout de même l’ennemi qui attaque directement la France et les Français ?

-          L’armée doit être soutenue par toute la Nation ;  Encore faut-il que les paroles et les actes des dirigeants politiques contribuent à rassembler les Français.


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