Islamisation des entreprises françaises : plus aucun secteur n’est épargné

ITW d'Eric Denécé - Le 01/12/2018.

Eric Denécé est un spécialiste du Renseignement, à l’autorité mondialement reconnue. Il évoque fréquemment la réalité de nos entreprises et l’influence que les musulmans radicalisés y exercent.

Une occasion pour notre journal, auquel il a déjà répondu à une interview il y a dix ans, de faire le point avec lui…



Riposte Laïque : Vous êtes le directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R). Pourriez-vous nous expliquer en quoi consistent vos activités ?

Eric Denécé : Depuis 18 ans, le CF2R travaille dans trois directions : sur l’histoire du renseignement, afin de redonner sa juste place à cette activité dans l’Histoire ; il suit de près toutes les évolutions du renseignement contemporain, français et étranger (lois, budgets, réorganisations, recrutements, opérations, contrôle parlementaire, etc.) : enfin, le CF2R se consacre à l’analyse de la sécurité nationale et internationale (subversion, contestation, crises, conflits, criminalités, etc.).

Évidemment, les problématiques de l’islam radical et du terrorisme djihadiste sont au cœur des nos préoccupations et de nos travaux, au même titre que la montée en puissance de l’écoterrorisme ou que les conflits syrien et yéménite.

Riposte Laïque : Vous avez été  l’auteur, en 2005, d’un rapport, appelé « Rapport Denécé », considéré comme l’équivalent du rapport Obin à l’école, sur le radicalisme musulman dans les entreprises. Pouvez-vous nous rappeler les faits, et l’accueil qu’a eu votre rapport ?

Eric Denécé : Ce rapport était issu d’une étude menée, à partir de 2003, avec plusieurs entreprises françaises des secteurs de la grande distribution, du transport de pli et du gardiennage, touchés prématurément par le phénomène. Tous les signes avant-coureurs de la situation actuelle y étaient clairement décelables.

Lors de la publication du rapport, j’avais fait une émission dans la matinale d’Europe 1 en compagnie du journaliste Laurent Cabrol. Nous avions fait exploser le standard, tant les appels téléphoniques de femmes et d’hommes d’entreprise étaient nombreux pour confirmer mes propos. Malheureusement, aucun n’a jamais voulu témoigner. Il en a été de même avec le recteur de la mosquée de Paris, M. Dalil Boubakeur, qui m’avait alors appelé pour me dire que ce rapport était pertinent… mais en dessous de la réalité ! Lui non plus n’a jamais voulu tenir de tels propos publiquement, alors qu’il mesure chaque jour la radicalisation d’une partie de la communauté dont il a la charge.

Riposte Laïque : Il y a dix ans, le regretté Roger Heurtebise vous avait déjà interviewé, pour Riposte Laïque (https://ripostelaique.com/Eric-Denece-les-grandes.html). Vous évoquiez la présence, de plus en plus nombreuse, de musulmans radicalisés dans les entreprises françaises. Dix ans plus tard, je présume que votre constat doit encore être plus alarmant, non ? 

Eric Denécé : Malheureusement, oui. Il semble cependant qu’il y ait eu une phase de ralentissement entre 2008 et 2013, où le phénomène semble avoir été moins marqué. À moins que nous n’ayons recueilli moins de témoignages… En revanche, il est reparti à la hausse depuis et touche désormais tous les secteurs économiques sans exception, du monde industriel à celui du bâtiment et des travaux publics, de l’enseignement à l’encadrement sportif, et jusqu’aux grands cabinets de conseil en management et aux sociétés de Private Equity. Et ce qui est encore plus préoccupant, c’est que cette radicalisation concerne de plus en plus fréquemment des femmes et des hommes avec un niveau d’études supérieures, et non plus des individus en situation d’échec scolaire et professionnel.

Face à cela, rien de vraiment sérieux n’est fait. Le gouvernement a certes débloqué des budgets pour que des spécialistes aillent parler de fait religieux et de radicalisation dans les entreprises. Mais cela a été globalement un fiasco, car ceux qui ont récupéré ces budgets n’ont, dans la très grande majorité des cas, pas été à la hauteur, soit par incompétence, soit par méconnaissance de la problématique dans les entreprises, soit parce qu’ils sont restés dans le politiquement correct. Comme nous le constatons lors de nos interventions auprès d’acteurs économiques publics et privés, les entreprises considèrent que cela ne les a aidés en rien et que tout reste à faire. Des budgets ont ainsi été dilapidés au profit de quelques acteurs dont l’action a été nulle.

Riposte Laïque : Notre amie Ghislaine Dumesnil a raconté, à partir de 2012, la réalité de ce qui se passait à la RATP. Elle a parlé du rôle de la discrimination positive à l’embauche, de la complicité des organisations syndicales, et de l’islamisation progressive de son dépôt. Elle a payé cher son courage, puisqu’elle a fini par quitter l’entreprise. Vous n’avez pas dû être très surpris ?

Eric Denécé : Le cas de Ghislaine Dumesnil est tout à fait emblématique et je voudrais commencer par saluer son courage. Elle a été la première à témoigner de l’ampleur du problème en interne à la RATP. C’est particulièrement édifiant. Il a été possible de le mesurer lors des attentats de 2015, puisque l’un des terroristes était salarié de l’entreprise publique. Mais la RATP a décidé de mettre le couvercle sur ce phénomène et dissimule effrontément la réalité de la situation. Ses représentants annoncent aujourd’hui urbi et orbi que la situation a changé, que le problème est réglé, que tout va bien. Ce sont là des mensonges honteux, de facto couverts par l’État.

D’ailleurs ce dernier est d’une passivité coupable face à ce phénomène, au risque d’entraîner l’apparition de réactions extrémistes. Force est de constater qu’en réalité les autorités ne savent guère comment gérer ce problème et ne font finalement rien de concret ni d’efficace.

Riposte Laïque : Vous évoquiez également, il y a dix ans, le rôle de l’extrême gauche, violente, dans certaines entreprises. Cela s’est-t-il également confirmé, et accentué ?

Eric Denécé : En effet, nous observons un retour en force progressif des activistes d’extrême gauche, anarchistes, anticapitalistes, qui agissent aujourd’hui derrière le paravent de « micro-causes » : la défense de l’environnement, la défense du droit des animaux, la lutte pour le droit à l’immigration, etc. Leur but demeure depuis toujours de « faire exploser » un système qu’ils exècrent. Mais la menace qu’ils représentent n’est pas nouvelle et elle est bien moindre que celle de l’islamisme radical et terroriste.

Parallèlement, il convient de ne pas négliger la résurgence de groupes d’extrême droite, dont certes les médias grossissent l’importance à dessein. Ils se sont renforcés ces dernières années face à l’inaction des autorités face à l’islamisme et aux phénomènes migratoires incontrôlés. Mais il serait catastrophique qu’ils passent à l’action car cela ne ferait que déclencher d’épouvantables réactions en chaîne.

Riposte Laïque : De nombreux Français se posent des questions sur les nombreux « incidents » qui touchent la SNCF et sont capables de paralyser des gares plusieurs heures, voire deux jours. Que pensez-vous de ces différentes pannes et incendies mystérieux ? 

Eric Denécé : Je considère qu’à défaut de preuves, il convient toujours de rester prudent. On peut toujours formuler des hypothèses, mais le risque est de tomber dans le complotisme. Seules des investigations poussées et argumentées permettent de se prononcer sur de tels phénomènes, dont les origines sont souvent multiples (incidents, malveillance, voire sabotage).

Riposte Laïque : Pensez-vous que les entreprises françaises exposées (transports, nucléaire, raffineries…) sont suffisamment protégées face au recrutement d’autres Samy Amimour, cet ancien machiniste de la RATP qui s’est fait exploser au Bataclan ? Craignez-vous un jour une catastrophe dans un avion, un train, un métro ou une centrale nucléaire ? 

Eric Denécé : Nul ne peut écarter une telle perspective, mais je crois qu’il convient de rappeler qu’en dépit de l’horreur des actes qu’il commet, le terrorisme est un épiphénomène. S’il fait régulièrement la Une des médias depuis 2001, son efficacité opérationnelle est minime. Quitte à choquer, il convient de rappeler que moins de 300 de nos compatriotes ont perdu la vie dans des attentats en 17 ans, soit en moyenne moins de 20 par an. C’est insupportable, mais il s’agit là de la plus faible cause de mortalité violente en France, plus faible que les victimes de noyade ou d’avalanche. Nous en avons une vision faussée due à la médiatisation de ces actes inexcusables qui détruisent des vies et des familles.

En revanche, la vraie menace, c’est la tentative de subversion et d’islamisation de la société française par les milieux salafistes, wahhabites et les Frères musulmans. C’est là quelque chose de bien plus dangereux que le terrorisme de Daech ou d’Al-Qaïda, car cela ne déclenche pas un phénomène de rejet similaire.

Riposte Laïque : Si un salarié d’une entreprise, comme Ghislaine Dumesnil l’a fait en 2012, veut témoigner sur la réalité de son entreprise, peut-il s’adresser à vous ? Sinon, que lui conseillez-vous ? 

Eric Denécé : Oui, le CF2R recueille de nombreux témoignages en la matière, notamment à l’occasion de nos interventions en entreprise. Mais pour des raisons de confidentialité, nous ne publions rien en la matière. Toutefois, ces témoignages sont indispensables pour que certains de nos contemporains qui pensent qu’il s’agit là de vues de l’esprit, prennent conscience des choses ; c’est également utile afin d’élaborer des réponses à ces situations.

Riposte Laïque : Souhaitez-vous ajouter quelque chose, pour conclure cet entretien ?
 
Eric Denécé : Oui. Je crois que nous nous trompons dans deux domaines. D’une part nous ne sommes pas assez durs avec ceux qui véhiculent dans notre pays ce fascisme islamique dont le but est, sans ambiguïté, d’islamiser durablement la France. Nous ne faisons rien pour interdire ces idéologies néfastes, fermer mosquées, librairies et chaînes TV, interdire la venue sur notre sol de prédicateurs étrangers, etc. Nous sommes comme tétanisés face à cette subversion. Or, face à cette menace, être politiquement correct, c’est être islamiquement complice.

D’autre part, nous sommes souvent trop durs avec nos compatriotes musulmans « laïques », qui sont pris entre le marteau des islamistes et l’enclume de la suspicion. Certes, ils sont très clairement l’enjeu de tentatives de récupération par les islamistes, mais la grande majorité d’entre eux n’adhèrent pas à cette vision archaïque, haineuse et obscurantiste de l’islam. Certains leur reprochent leur passivité dans la situation actuelle et il est vrai qu’on ne les voit pas se manifester. C’est à la fois le signe qu’ils ne se pensent pas nécessairement d’abord comme « musulmans » dans la société française ; c’est aussi l’absence de prise de position ferme des autorités face aux extrémistes islamistes qui les amènent à faire profil bas devant un avenir incertain.

Enfin, un dernier point me semble essentiel. Le cœur du problème se situe au Moyen-Orient, principalement en Arabie saoudite et au Qatar. Nous avons là deux États à l’idéologie malfaisante qui disposent de moyens financiers considérables. Bien que wahhabites, salafistes et Frères musulmans ne représentent qu’une minorité de l’islam sunnite, ce sont eux qui pourrissent le monde actuel en exportant partout, jusque dans nos banlieues et nos entreprises, leur fascisme islamique et leur volonté de domination. Et ils bénéficient de l’appui total de ces deux États, lesquels ne s’en cachent même pas. Or, la France – comme l’Occident en général – continue d’entretenir des relations diplomatiques et amicales avec ces deux royaumes pervers dans l’espoir de glaner quelques contrats, alors même qu’ils mènent une véritable politique de subversion de notre société.

Nous sommes là en pleine contradiction. Il est indéniable que les « cadeaux » dont bénéficient nos « élites » politiques de la part de Riyad et de Doha ne les incitent pas à réagir. Pour paraphraser Lénine, les Saoudiens pensent clairement que « les Occidentaux nous vendront la corde avec laquelle on les pendra ! » C’est donc contre eux qu’il faut agir, rapidement et sans faiblesse. Sans cela, le problème perdurera et connaîtra chaque jour plus d’ampleur.

 

Source : https://ripostelaique.com/islamisation-des-entreprises-francaises-plus-aucun-secteur-nest-epargne.html

Commentaires: 1
  • #1

    patrick tiso (mercredi, 05 décembre 2018 11:35)

    Avec la signature par Macron, du pacte de Marrakech, tout, sera bientôt terminé pour la France et les français, mais aussi pour l'Europe.