Opposés à Netanyahu, deux tiers des Israéliens veulent négocier avec le Hamas
par Thierry Meyssan
La grève générale qui vient de se dérouler en Israël n’est pas seulement une manifestation contre la rhétorique selon laquelle il ne faudrait pas négocier avec les terroristes et que les
FDI vont libérer les otages détenus à Gaza. Elle marque le début d’une prise de conscience que le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, ne défend pas les juifs. Certes, les Israéliens juifs ne sont pas encore conscients du nettoyage ethnique à Gaza, mais ils le deviennent des pogroms anti-arabes en Cisjordanie. Progressivement, ils commencent à
admettre que leurs ennemis ne sont pas leurs voisins, mais sont parmi eux. Ce sont les sionistes révisionnistes.
L’opinion publique israélienne change. Après s’être détournés du Premier ministre, Benyamin Netanyahou, inefficace lors de l’attaque du 7 octobre, certains
Israéliens se sont à nouveau ralliés à lui après la réplique iranienne du 11 avril. Ils seraient environ un tiers à le soutenir aujourd’hui. Ce sont à la fois des colons, implantés
illégalement en Cisjordanie, et des citoyens qui perçoivent les Arabes, les Turcs et les Perses comme des ennemis.
Les deux tiers restants ouvrent lentement les yeux. L’exécution de six otages par le Hamas, le 31 août, alors que les « Forces de défense » (FDI)
allaient les libérer, leur a montré, que loin de permettre leur libération, la présence de soldats à Gaza les condamne à mort. Ils considèrent donc désormais l’obstination du Premier ministre
à envahir non seulement Gaza, mais aussi la Cisjordanie, au détriment de la vie des otages comme la preuve qu’il sert les intérêts des seuls colons et pas ceux de l’ensemble des juifs
israéliens. Ils ne voient pas pour autant la souffrance des arabes israéliens, ni les pogroms en Cisjordanie et encore moins le nettoyage ethnique à Gaza.
C’est dans cette ambiance que le syndicat historique d’Israël, celui qui fut la principale organisation du Yichouv durant l’entre-deux-guerres, le Histadrout, a
appelé à une grève générale. Comme tous les syndicats occidentaux, cette organisation est beaucoup moins importante que par le passé lorsqu’elle était l’émanation du mouvement des kibboutzim.
Elle ne comprend plus que 400 000 membres, mais dispose toujours d’une autorité morale. Lors d’un meeting, son secrétaire général, Arnon Bar-David, a déclaré : « Je suis ici pour me
battre, pour que personne ne soit laissé pour compte. Les juifs n’abandonnent pas les juifs, qui ne sait pas cela ? Il n’est pas possible que nos enfants meurent dans les tunnels à cause
de considérations politiques ». Considérant que la centrale faisait elle-même de la politique au lieu de défendre les travailleurs, le gouvernement a obtenu du Tribunal national du
travail qu’il déclare la grève générale illégale. Quant au ministre du Trésor, Bezalel Smotrich, il a donné instruction à ses services de ne pas payer les fonctionnaires grévistes. Quoi qu’il
en soit, le mouvement a été très suivi. Il a inscrit dans l’esprit des Israéliens que Benyamin Netanyahou ne défendait pas les juifs, qu’il ne les avait jamais défendus.
Simultanément, un des 32 membres du gouvernement, le ministre de la Défense, le général Yoav Gallant, a déclaré en Conseil des ministres que le nouvel objectif
du Premier ministre d’occuper le corridor de Philadelphie (c’est-à-dire la petite bande frontière égypto-gazaouie) viole les accords de Camp David sans apporter le moindre avantage
stratégique. La discussion de cabinet ayant tourné aux invectives, le général Gallant a porté l’affaire sur la place publique.
Selon le portail internet Ynet (groupe du Yediot Aharonot),
réputé centriste et proche de l’administration, si en mai un accord était sur le point d’être conclu avec le Hamas, tout a été bouleversé par le Document de clarification de la partie israélienne, le 27 juillet. Ce texte posait soudainement de nouvelles exigences afin de rendre tout accord
impossible. C’est lui qui, pour la première fois, a posé l’exigence d’une présence des FDI dans le corridor de Philadelphie.
Seuls ceux qui suivent la politique israélienne comprennent la simultanéité de la grève générale et de l’esclandre de Gallant. Elle permet, enfin, de comprendre
ce qui s’était passé l’année dernière.
Au printemps 2023, les partis démocratiques avaient fait pression pour que le Histadrout organise une grève générale contre le projet de réforme des lois
fondamentales (équivalentes d’une Constitution), c’est-à-dire contre le coup d’État que les sionistes révisionnistes étaient en train d’opérer. Cependant la centrale de gauche au lieu de s’en
tenir à la défense de la démocratie avait aussi soutenu le général de droite Yoav Gallant que Benyamin Netanyahou venait subitement de renvoyer de son poste de ministre de la Défense. Sa
pression avait été si forte que le Premier ministre l’avait réintégré au gouvernement.
À l’époque, personne n’avait compris ce qui liait les syndicalistes au général. Toutefois, on apprenait par la suite qu’il avait été renvoyé pour avoir explosé
en Conseil des ministres et demandé des explications sur l’absence de réaction du Premier ministre aux rapports du Shin Bet (contre-espionnage) et des FDI. Quatre mois avant l’attaque du 7
octobre, tous les services de renseignement israéliens rédigeaient rapport sur rapport annonçant la « Tempête parfaite » (nom de code de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa »
du 7 octobre) que la Résistance palestinienne préparait. Le Premier ministre n’a pas voulu les entendre. Il a maintenu sa surdité lors de l’esclandre du général Gallant. Il n’a pas défendu
son pays lors de l’attaque du 7 octobre, mais a utilisé celle-ci pour nettoyer ethniquement Gaza et a laissé se multiplier des pogroms anti-arabes en Cisjordanie.
Dès lors, la question que nous posions depuis la mi-novembre [1] commence aussi à interpeller des
Israéliens : Et si Benyamin Netanyahou n’était pas incompétent, mais complice de l’attaque ?
Cette question taraude des Israéliens qui ont demandé la création d’une commission d’enquête d’État portant sur tous les aspects de l’attaque du 7 octobre, de
sa préparation et de sa réponse. La procure générale d’Israël, Gali Baharav Miara, qui considère cette question comme pertinente, l’a demandé aussi. Cependant, Benjamin Netanyahou et ses
complices s’y sont opposés.
Cette question est aujourd’hui sur toutes lèvres depuis que la presse israélienne a révélé que le contre-espionnage, le Shin Bet/Shabak avait prévenu le Premier
ministre de l’imminence de l’attaque, 10 semaines auparavant [2]. Cette fois, on ne parle plus de sources
étrangères, mais bien d’une des agences de sécurité israéliennes.
Progressivement l’histoire de l’actuelle coalition gouvernementale refait surface. Les suprémacistes juifs (les Kahanistes) ne sont pas une secte juive de plus.
Certes, ils militent pour la destruction de la mosquée d’Al-Aqsa et la reconstruction à sa place du temple de Salomon, alors que les rabbins Haredi, à la fois ashkénazes et séfarades, en plus
des grands rabbins israéliens, considèrent ces actes comme impur et interdisent à tous les juifs d’entrer dans les cours de la mosquée Al-Aqsa. Ils semblent donc se distinguer des sionistes
révisionnistes de Volodymyr Jabotinski et de Benzion Netanhayou qui militaient pour un État juif du Nil à l’Euphrate. En réalité, le rabbin Meïr Kahane, était un agent de Yitzhak Shamir
(successeur de Jabotinky) aux États-Unis qui le finançait au travers du Mossad dont il était alors un des dirigeants. D’ailleurs, lors de son premier mandat de Premier ministre, en 1996,
Benjamin Netanyahu fit creuser un tunnel sous la mosquée Al-Aqsa.
Personne en Israël n’en est à rappeler que Volodymyr Jabotinski et Benzion Netanhayou (le père du Premier ministre) étaient des alliés de Benito Mussolini qui a
hébergé, à Rome, leur milice, le Bétar [3]. À plus forte raison, aucun Israélien n’ose
s’interroger sur les liens entre ces fascistes historiques et le nazisme. Certes, Jabotinski est mort au début de la guerre, le 4 août 1940, à New York, sans avoir eu à se prononcer sur
l’idéologie raciale de celui-ci. Mais, durant l’entre-deux-guerres, alors qu’il était administrateur de l’Organisation sioniste (mondiale), il s’était allié aux nationalistes intégraux
ukrainiens de Symon Petlioura et Dmytro Dontsov contre les soviétiques. Leurs hommes se livrèrent à des massacres de juifs sans soulever la moindre réaction de sa part. Lorsque l’Organisation
sioniste lui demanda des explications, il démissionna sans répondre.
David Ben Gourion, le premier Premier ministre d’Israël partisan des Alliés, disait que Jabotinski était sûrement fasciste et peut-être nazi ; raison pour
laquelle il s’est opposé au transfert de ses cendres à Jérusalem. La question se pose pour deux raisons : D’abord les sionistes révisionnistes ont conduit des négociations avec les nazis durant toute la Seconde Guerre
mondiale contre les Alliés. Ce sont les Allemands qui ont refusé d’aller plus loin dans leur collaboration, alors que les juifs disciples de Jabotinsky étaient demandeurs.
Ensuite, en mai dernier, l’historien Nadav Kaplan a révélé [4] que les disciples de Jabotinski
suivaient en détail les négociations du Hongrois Rezső Kasztner (dit « Rudolf Ysrael Kastner ») avec les Nazis durant toute la Guerre mondiale y compris avec Adolf Eichmann, chargé
du transfert des juifs vers les camps d’extermination. Il a émis l’hypothèse (pour le moment insuffisamment étayée) que Ben Gourion avait ordonné son assassinat durant son procès afin de ne
pas rouvrir la plaie. Si les travaux de Kaplan devaient être développés, il y aurait une continuité entre le massacre des juifs par les nazis et celui des Palestiniens par les sionistes
révisionnistes.
Il convient d’admettre que les Israéliens ne sont pas les victimes du Hamas, mais, comme les Palestiniens, des sionistes
révisionnistes.
La campagne quotidienne
d’assassinats menée par les israéliens à Gaza se poursuit sans relâche.
Netanyahou bloque
(vidéo) toute proposition de cessez-le-feu en ajoutant de nouvelles conditions aux détails déjà convenus. Sa dernière quête consiste à obtenir le contrôle militaire
permanent du « corridor de Philadelphie »,
qui désigne la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza.
Deux accords internationaux, négociés par les États-Unis et acceptés par l’Égypte et Israël, interdisent toute présence d’une force légère plus que temporaire dans le corridor
:
Les États-Unis ont assuré à l’Égypte que les actions d’Israël le long de la frontière seraient conformes aux accords de Camp David de 1978 et au protocole
d’accord de 2005. Ces accords limitent clairement la présence militaire d’Israël près des frontières égyptiennes, n’autorisant que de petites unités israéliennes à des fins de sécurité, et
ont été conçus pour garantir la stabilité et éviter une occupation prolongée dans des zones sensibles.
Netanyahou ne se soucie pas du tout de ce que la Maison Blanche a pu promettre à l’Égypte. La timidité de Biden à le punir lui permet d’ignorer tous les
avertissements.
Les pogroms des colons sionistes en Cisjordanie, soutenus par le gouvernement, menacent de rendre la situation identique à celle de la bande de Gaza. Comme le souligne l’éditorial de Haaretz (archivé) :
Le ministre de la Cisjordanie, Bezalel Smotrich, et le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, sous la direction de Netanyahou et avec la
participation de l’armée, font tout ce qu’ils peuvent pour ouvrir un autre front en plus de ceux qui sont déjà enflammés.
Leur vœu sera bientôt exaucé.
Mais deux fronts ne suffisent pas encore. Au cours du week-end, plusieurs voix israéliennes, dont celle de Netanyahou, ont appelé à une campagne imminente contre le Hezbollah au Liban :
L’ancien membre du cabinet de guerre Benny Gantz a déclaré dimanche qu’Israël devrait se concentrer sur le Hezbollah et la frontière libanaise, avertissant que
« nous sommes en retard sur
ce point », …
…
« Le temps de l’action dans le nord est
venu », a déclaré Gantz dimanche lors du sommet Middle East America Dialogue (MEAD) à Washington, DC, ajoutant : “En fait, je pense que nous sommes en retard
sur ce point”.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exhorté dimanche son gouvernement à se préparer à « changer la situation » sur le
front nord avec le Liban, compte tenu des affrontements en cours et des tensions croissantes.
S’exprimant lors d’une réunion hebdomadaire du cabinet, il a déclaré que la situation dans le nord ne pouvait plus durer, appelant l’armée et toutes les agences
de sécurité à se préparer à un changement sur le front.
Le gouvernement s’est engagé à ce que tous les habitants du nord rentrent chez eux en toute sécurité, a-t-il ajouté, tout en décrivant le Hezbollah au Liban
comme le bras « le plus
fort » de l’Iran.
Entre-temps, des sources de sécurité israéliennes ont déclaré aux médias locaux que la bataille avec le Liban était « imminente », mais que le moment
n’avait pas encore été fixé.
Le Hezbollah n’est pas intimidé et le combat quotidien à la frontière nord se poursuit :
« Israël ne pourra pas renvoyer ses colons dans
leurs maisons, quels que soient leurs cris. Le seul moyen de les faire revenir est de mettre fin à la guerre contre Gaza », a déclaré le chef adjoint du conseil exécutif du
Hezbollah, le cheikh Ali Daamoush.
S’exprimant lors de funérailles à Dahieh, dans la banlieue sud de Beyrouth, il a souligné que le Hezbollah « n’acceptera jamais un changement des règles
d’engagement et une modification des équations actuelles ». « Plus l’ennemi intensifie ses attaques, plus
la résistance renforcera sa dissuasion et étendra ses opérations », a-t-il déclaré.
…
Sur le terrain, le Hezbollah a riposté dimanche à l’assassinat par Israël de trois membres de la défense civile lors d’une attaque contre leur camion de
pompiers la veille.
Le parti a lancé des drones et des roquettes sur la Haute Galilée et la Galilée occidentale.
L’armée israélienne a annoncé dimanche qu’elle avait lancé une série de raids aériens contre des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, ajoutant qu’elle
avait également intercepté plusieurs projectiles tirés depuis le Liban au cours de la nuit.
L’armée a déclaré avoir frappé des installations militaires du Hezbollah à Aitaroun, Maroun al-Ras et Yaroun dans le sud.
Le Hezbollah a déclaré avoir tiré des roquettes sur la ville israélienne de Kiryat Shmona en réponse à l’assassinat des membres de la défense civile.
…
Le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, a condamné l’attaque comme une violation du droit international et a annoncé une réunion d’urgence lundi avec les
ambassadeurs occidentaux et les organisations internationales pour aborder les hostilités en cours.
« À ce jour, en raison de l’agression
israélienne, 25 ambulanciers de différentes équipes ont été tués, ainsi que deux travailleurs de la santé, et 94 ambulanciers et travailleurs de la santé ont été blessés », ajoute
le communiqué du ministère de la santé.
Le ministère de la santé a également condamné l’attaque, la qualifiant de « frappe flagrante » contre un
appareil officiel de l’État libanais. Il s’agit de la deuxième attaque de ce type contre une équipe d’urgence en moins de 12 heures.
Le ciblage intentionnel du personnel médical est une tactique qu’Israël utilise également à Gaza.
Les dernières menaces israéliennes concernant une opération militaire imminente au Liban ne visent qu’à « intimider », selon des sources
diplomatiques.
« Elles visent également à bloquer le dernier
rapprochement irano-américain, dont les premiers signes sont apparus dans l’accord conclu en Irak, qui n’aurait pas vu le jour sans le feu vert iranien », ont déclaré ces sources
au journal al-Joumhouria dans des propos
publiés lundi.
L’Irak et les États-Unis se sont mis d’accord sur un retrait progressif de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, mais n’ont pas encore signé
d’accord définitif, a déclaré dimanche le ministre irakien de la défense.
Pourtant, la température dans la région augmente. Hier, un soldat jordanien à la retraite a tué trois Israéliens au point de passage d’Allenby, entre la Cisjordanie et la Jordanie. La nuit dernière, Israël a bombardé plusieurs sites en Syrie, tuant au moins 16 personnes dont 5 civils.
En lisant les médias occidentaux, on a l’impression que le carnage quotidien en Palestine et dans ses environs semble déjà se normaliser.
Mais j’ai surtout l’impression que la situation est prête à exploser. Le moindre nouvel incident pourrait facilement faire dégénérer la situation en une guerre plus
large qui, pour Israël, deviendra bientôt existentielle.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Les forces israéliennes sont accusées d’avoir tué leurs propres citoyens, le 7 octobre
L’armée israélienne est sous pression pour révéler combien de ses propres citoyens ont été tués en raison de la prétendue et controversée « Directive Hannibal ». (AP / Tsafrir Abayov)
“Hannibal à Erez, envoyez un Zik [drone d’attaque]“, a été
l’ordre donné le 7 octobre. Ces mots, rapportés par le journal israélien Haaretz en juillet, confirment ce que de nombreux Israéliens craignent depuis les attaques du Hamas du 7
octobre dans le sud d’Israël. Les forces israéliennes ont tué leurs propres citoyens.
Les autorités
israéliennes affirment que plus de 800 civils et environ 300 soldats ont été tués le 7 octobre. De nombreux otages israéliens sont morts depuis à Gaza.
Les Israéliens sont
encore sous le choc de l’horreur et de la douleur de l’attaque terroriste menée par le Hamas, qui a été la journée la plus sanglante de l’histoire d’Israël. Mais l’armée israélienne subit une pression croissante pour
révéler combien de ses propres citoyens ont été tués par des soldats, des pilotes et des policiers israéliens dans la confusion provoquée par l’attaque du Hamas contre les communautés du sud
d’Israël.
Les survivants et les familles demandent non seulement “ce qui s’est passé“, mais aussi si l’armée a invoqué la
controversée – et prétendument annulée – “Directive Hannibal“.
Qu’est-ce que la Directive Hannibal ?
Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont déclaré que la directive avait été nommée au hasard par un programme informatique, mais Hannibal était le célèbre
général carthaginois qui avait pris du poison plutôt que d’être capturé par les Romains.
La doctrine, rédigée en 1986 en réponse à l’enlèvement de soldats israéliens au Liban, autorisait les forces israéliennes à tirer sur les ennemis qui retenaient
leurs camarades en otage – même au risque de les mettre en danger.
Ses auteurs ont déclaré que la directive n’autorisait pas à tuer des captifs, mais les critiques affirment qu’au fil du temps, une interprétation s’est répandue
dans l’armée selon laquelle il valait mieux tuer des camarades que de permettre leur capture.
« Ils ont interprété
cela comme s’ils étaient [censés] tuer intentionnellement et délibérément le soldat afin de déjouer la tentative d’enlèvement, et c’était malinterprété », a déclaré à ABC le philosophe israélien Asa Kasher, auteur du code
d’éthique de Tsahal.
« C’est légalement
et moralement mal et éthiquement mal, c’est mal à tous égards. »
En 2011, le Hamas a utilisé avec succès un otage israélien pour obtenir un échange majeur de prisonniers, échangeant un soldat israélien, le tireur de char Gilad Shalit, contre plus de 1 000 prisonniers, dont l’actuel chef du Hamas, Yahya Sinwar.
Après le 7 octobre, certains témoignages de civils et de militaires israéliens ont affirmé que les forces israéliennes avaient, en réponse à l’attaque du Hamas,
tué leurs propres citoyens.
Néanmoins, de nombreux Israéliens et partisans d’Israël condamnent quiconque suggère que cela s’est produit, alors que d’autres témoignages et reportages de
médias israéliens confirment que c’est vrai.
L’armée israélienne n’a ni confirmé ni démenti que la directive Hannibal ait été appliquée le 7 octobre, se contentant de dire qu’il s’agissait d’un des
nombreux éléments de cette journée faisant l’objet d’une enquête.
En réponse aux questions de la chaîne ABC, l’armée israélienne a fourni une déclaration affirmant
: « L’armée israélienne se concentre actuellement
sur l’élimination de la menace posée par l’organisation terroriste Hamas. Les questions de ce type seront examinées ultérieurement.
»
« C’était un Hannibal de masse »
En juillet, le journal israélien Haaretzrévélait que les commandants de l’armée de l’air israélienne avaient donné l’ordre de tirer sur les troupes capturées par le Hamas à trois endroits différents, faisant
explicitement référence à la directive Hannibal.
Un ancien officier israélien, le colonel de l’armée de l’air Nof Erez, a déclaré dans un podcast de Haaretz que la directive n’avait pas été spécifiquement
ordonnée mais qu’elle avait été « apparemment
appliquée » par les équipages aériens qui ont répondu.
Pris de panique, opérant sans leur structure de commandement normale et incapables de se coordonner avec les forces terrestres, ils ont tiré sur des véhicules
rentrant à Gaza, sachant qu’ils transportaient probablement des otages.
« C’était un
Hannibal de masse. Il y avait des tonnes et des tonnes d’ouvertures dans la clôture, et des milliers de personnes dans tous les types de véhicules, certains avec des otages et d’autres
sans », a déclaré le colonel Erez.
Les pilotes de l’armée de l’air ont décrit au journal Yedioth
Ahronot le tir de quantités « énormes » de munitions le 7 octobre sur des personnes
qui tentaient de traverser la frontière entre Gaza et Israël.
“Vingt-huit hélicoptères
de combat ont tiré au cours de la journée toutes les munitions qu’ils avaient dans le ventre, avec de nouvelles tentatives de réarmement. Nous parlons de centaines d’obus de 30 millimètres et
de missiles Hellfire“, a déclaré le journaliste Yoav Zeitoun. “La fréquence des tirs sur les milliers de terroristes était
énorme au début, et ce n’est qu’à un certain moment que les pilotes ont commencé à ralentir leurs attaques et à choisir soigneusement les cibles“.
Les officiers des chars ont également confirmé qu’ils avaient appliqué leur propre interprétation de la directive lorsqu’ils ont tiré sur des véhicules rentrant à Gaza, potentiellement avec
des Israéliens à bord.
“Mon intuition me disait
qu’ils [les soldats d’un autre char] pourraient être sur eux“, a déclaré le capitaine de char Bar Zonshein à la chaîne israélienne Channel 13.
On demande au capitaine Zonshein : “Vous pouviez donc les tuer avec cette action ? Ce sont vos
soldats“. “C’est vrai“, a-t-il répondu,
“mais j’ai décidé que c’était la bonne décision, qu’il
valait mieux arrêter l’enlèvement, qu’ils ne soient pas enlevés“.
Le journaliste d’investigation Ronen Bergman a écrit pour le journal Yedioth
Ahronot que l’armée avait promulgué la directive Hannibal à minuit le 7 octobre.
“L’armée israélienne a
ordonné à toutes ses unités de combat de suivre la ‘directive Hannibal’, sans toutefois mentionner explicitement ce nom“, a-t-il déclaré. “L’instruction est d’arrêter ‘à tout prix’ toute tentative des
terroristes du Hamas de retourner à Gaza, en utilisant un langage très similaire à la ‘directive Hannibal’ originale, malgré les assurances répétées des services de sécurité selon lesquelles
la procédure a été annulée“.
L’enquête de Bergman a révélé que 70 véhicules ont été détruits par des avions et des chars israéliens pour les empêcher d’entrer dans Gaza, tuant tous ceux qui
se trouvaient à l’intérieur.
“On ne sait pas à ce
stade combien de personnes enlevées ont été tuées en raison de l’activation de cet ordre [Hannibal] le 7 octobre“, a-t-il écrit.
La directive Hannibal originale, bien que confidentielle, recommanderait d’utiliser des armes légères et des tirs de sniper contre les ennemis qui retiennent des otages – et de ne pas utiliser de bombes, de missiles ou d’obus
de char.
En 2015, le procureur général d’Israël a déclaré que l’assassinat d’un otage était expressément interdit.
Mais les soldats n’étaient pas les seuls à être pris pour cible le 7 octobre.
Un char reçoit l’ordre de tirer sur une maison
Dans deux incidents, des civils israéliens ont survécu aux tirs des forces israéliennes sur eux et ayant tué d’autres otages.
Une survivante du kibboutz Nir Oz, une communauté frontalière de Gaza, a raconté avoir été la cible de tirs de l’armée israélienne alors que des membres du Hamas tentaient de l’emmener avec d’autres otages de l’autre côté de la frontière
dans un wagon électrique.
“Un hélicoptère de
l’armée israélienne est apparu au-dessus de nous. À un moment donné, l’hélicoptère a tiré sur les terroristes, le chauffeur et les autres. Il y avait des cris dans le
wagon“, a déclaré Neomit Dekel-Chen au site d’information israélien Ynet.
Mme Dekel-Chen a déclaré qu’une femme, son amie Efrat Katz, avait été tuée par balle.
L’enquête a conclu que les otages ne pouvaient pas être distingués des terroristes.
Néanmoins, le chef de l’armée de l’air, le général de division Tomer Bar, a déclaré qu’il “n’avait trouvé aucune faute dans l’opération de l’équipage de
l’hélicoptère, qui a agi conformément aux ordres dans une réalité complexe de guerre“.
L’armée a également confirmé que les troupes avaient reçu l’ordre de tirer sur une maison, alors qu’elles savaient que des civils étaient retenus en otage à
l’intérieur.
Dans le kibboutz Be’eri, où 101 civils israéliens ont été tués, un char a reçu l’ordre de tirer sur au moins une maison, après un échange de tirs prolongé avec
une quarantaine d’hommes armés du Hamas qui retenaient 15 otages à l’intérieur et à l’extérieur.
L’incident de la « maison de Pessi » est devenu célèbre en Israël, du nom
de la résidente, Pessi Cohen, qui a été tuée avec d’autres otages retenus là.
Ce sont les deux survivants qui ont révélé que l’armée israélienne avait tiré sur la maison.
« Nous savons qu’au
moins un otage a été tué par l’un des obus », a déclaré à ABC Omri Shifroni, un proche et survivant du 7
octobre.
Trois des proches de Shifroni ont été tués dans la maison de Pessi alors qu’il se cachait de l’autre côté du kibboutz avec sa femme et ses enfants.
“Il y en a quelques
autres que nous ne connaissons toujours pas et nous ne saurons peut-être jamais exactement ce qui les a tués“, a-t-il déclaré.
La tante de Shifroni, Ayala, sa petite-nièce Liel et son petit-neveu Yanai ont tous été tués chez Pessi – il pense que ce sont les terroristes. Mais il reste
contrarié par la décision de l’armée israélienne d’utiliser des munitions lourdes sur des maisons à Be’eri.
L’armée israélienne admet qu’elle n’a pas réagi de manière appropriée après que le groupe terroriste palestinien Hamas a attaqué la communauté de Be’eri dans le
sud d’Israël, tuant 1 200 personnes et prenant des dizaines d’otages.
“Je pense que la vraie
question, la question morale, est de savoir si c’est la bonne chose à faire – tirer des obus de char sur une maison avec des otages – même s’il s’agit de tirs sélectifs“, a-t-il déclaré.
“Je pense que ce n’était pas la bonne décision, pas une
bonne décision et pas morale. Mais je peux aussi comprendre qu’il y avait un grand chaos à Be’eri et qu’il y avait beaucoup de pression pour mettre fin à l’événement là-bas. Je pense qu’ils
n’avaient pas l’intention de tirer et de tuer des otages, mais quand vous tirez un obus de char sur une maison, vous devez prendre en compte que cela est susceptible de se
produire. »
Le philosophe israélien Asa Kasher a déclaré à ABC que la directive ne s’appliquait pas aux otages civils.
« C’est une
situation nouvelle, et toutes les considérations sont différentes », a déclaré le professeur Kasher. « Tuer un civil pour déjouer une tentative d’enlèvement est
vraiment [incorrect]… tout le monde comprend que cela va bien au-delà de ce qui est autorisé dans une démocratie. »
Le professeur Kasher s’est dit consterné par les informations selon lesquelles les soldats avaient appliqué la directive Hannibal le 7 octobre.
« Ils ont agi selon des normes professionnelles
très basses », a-t-il déclaré. «C’est
insensé, ce n’est pas la nature d’une démocratie, ce n’est pas la nature de Tsahal, ce n’est pas la nature du commandement.»
L’armée se disculpe de ses actes répréhensibles
En réponse aux demandes répétées des survivants de Be’eri et des proches des personnes tuées là-bas, Tsahal a ouvert une enquête sur ses actions dans le
kibboutz.
L’armée a blanchi les forces israéliennes de toute faute, constatant qu’un char n’avait tiré “à proximité” de la maison que lorsque les négociations pour
libérer les otages avaient échoué.
“L’équipe a déterminé
que, sur la base des informations examinées et au mieux de leur compréhension, aucun civil à l’intérieur du bâtiment n’avait été blessé par des tirs d’obus de char, à l’exception d’un
incident isolé à l’extérieur du bâtiment où deux civils ont été blessés par des éclats d’obus“, indique le rapport. “L’équipe a déterminé que la plupart des otages ont probablement
été assassinés par les terroristes, et des enquêtes et des examens supplémentaires des conclusions supplémentaires sont nécessaires.”
Sharon Cohen, la belle-fille de Pessi Cohen, a déclaré à la radio israélienne qu’elle n’acceptait pas les conclusions de l’enquête. “Ce n’est pas tout à fait vrai [que les otages n’aient pas été
blessés par les obus des chars]“, a-t-elle déclaré à la radio israélienne Bet le 14 juillet. “Pour des raisons de confidentialité, je ne peux pas vraiment
entrer dans les détails. Ce sont des détails sur lesquels on nous a dit qu’ils feraient l’objet d’une nouvelle enquête. En outre, je dirai que parce que les incidents dans le kibboutz étaient
si exceptionnels, étranges et difficiles, toute la question de l’enlèvement des corps, des autopsies et de toutes ces choses n’a essentiellement pas été faite.”
L’examen de l’armée israélienne contredit également le témoignage de l’une des deux survivantes de la maison de Pessi, Yasmin Porat, qui a déclaré à la radio israélienne Kan, le 15 octobre que les hommes armés du Hamas
n’avaient pas menacé les otages et avaient l’intention de négocier avec la police pour leur retour en toute sécurité à Gaza.
Elle a déclaré qu’une unité spéciale de la police israélienne avait commencé la fusillade en tirant sur la maison, prenant “cinq ou six” résidents du kibboutz à l’extérieur dans
“des tirs croisés très, très intenses“.
Dans l’interview, on lui a demandé : “Donc nos forces ont peut-être tiré. Ils ont tué tout le monde, y
compris les otages“. “Sans aucun doute“, a-t-elle répondu.
“Ils ont éliminé
tout le monde [dans la maison], y compris les otages.”
Eric Tlozek, Orly
Halpern and Allyson Horn
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Démissions dans les forces de sécurité israéliennes : Révolte latente ou purges ?
Israël connaît une série spectaculaire de démissions de haut niveau dans ses forces de sécurité. Au moment où des manifestations d’ampleur ont lieu à Tel Aviv pour réclamer un accord de
cessez-le-feu pour la libération des otages retenus à Gaza, certains voient dans la vaguer de démissions, l’amorce d’une révolte contre le gouvernement. Cependant cette vision des choses n’est
pas exclusive d’une tendance du gouvernement à imposer au sein de l’appareil d’Etat les tenants d’un nettoyage ethnique de la Palestine.
Le chef de la division des renseignements de la police israélienne, Dror Assaraf, envisage de démissionner, selon le Jerusalem
Post.
Assaraf est le quatrième à démissionner de son poste ces derniers jours.
Démissions en série
The Cradle fait le point:
Le général de division Tamir Yadai, commandant des forces terrestres de l’armée israélienne, a décidé de
démissionner pour des « raisons personnelles », a rapporté le site d’information hébreu Walla le
3 septembre.
Walla a également rapporté récemment que le commandant de l’unité 8200 d’Israël, le général de brigade Yossi Shariel, envisageait d’annoncer sa démission dans les semaines à
venir. L’unité 8200 est celle dont le quartier général a été pris pour cible par le Hezbollah dans le cadre de son attaque de représailles à la fin du mois d’août.
Ynet a rapporté que le chef du renseignement de la division de Gaza de l’armée envisage également de quitter son poste.
En avril, Aharon Haliva, chef de la direction du renseignement militaire, a démissionné parce qu’il n’avait pas réussi à empêcher l’opération « Al-Aqsa Flood » du 7 octobre.
Le chef du Shin Bet, Ronen Bar, aurait également exprimé son intention de démissionner pour la même raison une fois la guerre terminée.
Le journaliste israélien Yossi Yehoshua a écrit pour le média Ynet le
4 septembre que le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, a également « assumé la responsabilité [du 7 octobre] et devrait lui aussi démissionner en temps voulu ».
Peut-être cela se produira-t-il réellement dans les mois à venir ».
Mais comment interpréter ces démissions dans l’appareil d’Etat. Les médias israéliens voient plutôt une tendance de fond:
Selon le journal hébreu Maariv,
le ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui est en charge du système pénitentiaire et de la police, a bloqué la promotion de plusieurs officiers, dont M. Assaraf.
Les médias israéliens ont rapporté au début de l’année que la Haute Cour d’Israël s’était montrée très préoccupée par une loi adoptée en décembre 2022 qui accordait à M. Ben Gvir des pouvoirs plus étendus sur le système policier.
Le même rapport de Maariv,
publié le 4 septembre, indique que la nomination de chaque nouveau commissaire de police s’accompagne d’une vague de démissions. Il ajoute que certains réalisent qu’ils pourraient ne pas
être promus et décident de démissionner, tandis que d’autres sont informés qu’ils devraient prendre leur retraite.
La révolte latente contre le gouvernement n’est pas exclusive d’un noyautage toujours plus efficace de l’appareil d’Etat avec les partisans de la politique
du gouvernement de “nettoyage ethnique” à Gaza et en Cisjordanie.
Dix semaines avant l’attaque du Hamas, Netanyahou était au courant, selon le Shin Bet ; non, un an plus tôt, selon le New York Times
Source : RzO Voltaire - par Alfredo
Jalife-Rahme - Le 07/09/2024.
Le Shin Bet/Shabak, l’agence de sécurité israélienne, fait partie de la communauté de l’espionnage, aux côtés du Mossad (espionnage étranger) et de l’Aman
(espionnage militaire).
Le Shin Bet/Shabak dépend directement du Premier ministre en exercice et possède trois ailes opérationnelles : le département arabe (sic), le département des
étrangers et le département pour la protection des fonctionnaires [1]
Un rapport du portail Ynet News, repris intégralement par la presse israélienne [2], révèle que Ronen Bar (RB), chef du Shin Bet/Shabak, avait averti le
Premier ministre Netanyahou 10 semaines (sic !) avant l’attaque emblématique du Hamas du 7 octobre.
Le bureau de Netanyahou, comme d’habitude, s’est défendu en affirmant que l’avertissement ne concernait pas la guerre à Gaza et que, selon l’herméneutique
du Times of Israel (très proche de Netanyahou), il faisait référence à une guerre avec le Hezbollah au Liban ou à une « troisième intifada [3] » en Cisjordanie.
Aluf Benn, du journal anti-Netanyahou Haaretz, affirme qu’une seule personne détient le tableau complet de ce que Netanyahou savait avant le 7
octobre [4] et rapporte que le chef de l’opposition Yair Lapid a souligné que le principal témoin de l’échec du 7 octobre est le général de division Avi Gil (AG), secrétaire militaire
de Netanyahou avant la guerre et à ses débuts.
Le général AG ne faisait pas partie du cercle rapproché de Netanyahou, c’est pourquoi il a demandé sa retraite anticipée, avouant plus tard qu’il avait signalé au
procureur général, Gali Baharav-Miara, les tentatives des associés de Netanyahou (sic) pour falsifier les documents de prise de décision au début de la guerre.
Dans cette affaire délicate des avertissements du Shin Bet/Shabak et du major général AG, le fuyant Netanyahou a fait appel à sa famille pour le défendre : sa
femme Sara - qui a affirmé que son conjoint n’était au courant de rien - et même son fils Yaïr, confortablement installé à Miami, qui a attaqué l’establishment militaire. Mais, s’il n’y a pas eu
de trahison (méga-sic !), pourquoi ont-ils peur d’une enquête ? » [5].
Yair a déclaré une guerre de mèmes à George Soros (GS), partisan du nouvel ordre unipolaire mondialiste [6].
Mais les allégations d’aléas tectoniques, classiques en Israël, ont été balayées par le rapport du 30 novembre 2023 selon lequel Israël était au courant du plan
d’attaque du Hamas plus d’un an auparavant[7].
Les journalistes du NYT - plus proches du parti travailliste, aujourd’hui dans l’opposition, en raison de ses liens avec Soros, les Clinton (Bill et
Hillary) et Obama/Biden - affirment avoir examiné en détail le plan d’attaque du Hamas, que les responsables israéliens avaient jugé trop ambitieux car trop difficile à mettre en œuvre pour le
Hamas.
Il y a dix mois déjà, je posais la question suivante dans cette section « Bajo la lupa », de La Jornada : Netanyahou avait-t-il transmis des
secrets d’État israéliens à ses alliés de circonstance du Hamas, ou a-t-il laissé faire ? Netanyahou a-t-il laissé faire pour opérer à sa guise sous faux drapeau, ou s’agissait-il d’un
sabotage délibéré par une partie de l’armée et des services d’espionnage israéliens pour renverser Netanyahou, qu’ils trouvent insipide et inefficace ? J’ai fait remarquer qu’il n’y a pas
encore de réponses irréfutables, mais qu’un jour elles seront connues [8].
Aujourd’hui, une fois de plus, RB, le chef controversé du Shin Bet/Shabak, s’en prend au terrorisme juif (sic)[9].
Aujourd’hui, près d’un an plus tard, en pleine guerre civile en Israël et 62 jours avant l’élection présidentielle cruciale aux États-Unis, il est fort probable que
le Premier ministre Netanyahou ait été au courant depuis plus d’un an du projet d’attaque du Hamas, qui, semble-t-il, faisait partie de son stratagème pour ouvrir 7 fronts de guerre à partir
d’Israël pour enfin séduire et entraîner les États-Unis dans une guerre finale, de type Gog et Magog/Armageddon, contre l’Iran [10].
Le plus comique dans l’histoire, c’est qu’aujourd’hui, en pleine grève générale en Israël, Netanyahou accuse les citoyens de son pays de faire le jeu du Hamas et de son chef Yahya
Sinwar [11].
Le
Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou continue d’entraîner son pays dans une guerre dont on ne voit pas la fin. Bien qu’il ait rasé la bande de Gaza et éliminé plusieurs
dirigeants du Hamas et du Hezbollah, Israël n’est pas plus près de la victoire sur les fronts nord et sud.
Selon le New York Times,
de hauts responsables américains ont admis que les Forces de défense israéliennes (FDI) avaient fait tout ce qu’elles pouvaient sur le plan militaire à Gaza, mais qu’elles n’avaient pas
réussi à détruire le Hamas.
Détérioration
soudaine de la situation à la frontière avec le Liban
Le 25 août, la situation à la frontière avec le Liban s’est brusquement détériorée. Plus de 100 avions de chasse de l’armée de l’air israélienne ont frappé
à titre préventif des lanceurs du Hezbollah dans le sud du Liban. Les FDI ont également intercepté plusieurs dizaines de drones d’attaque se dirigeant vers le centre d’Israël. Auparavant,
le Hezbollah avait tiré 250 roquettes et 20 drones sur le nord d’Israël en réponse à l’assassinat de son chef militaire Fuad Shukr.
Selon Reuters, les
deux parties ont échangé des messages par l’intermédiaire de médiateurs afin de clarifier leurs positions et d’éviter une nouvelle escalade. La chaîne de télévision
israélienne Channel
12 a confirmé que les dirigeants israéliens étaient optimistes quant à la possibilité d’une solution diplomatique à la crise. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré
que le groupe pourrait envisager de mettre fin aux hostilités actuelles. Moshe Ya’alon, ancien chef d’état-major de Tsahal qui a travaillé sous les ordres de Netanyahou, s’est dit
convaincu que l’Iran et le Hezbollah n’avaient aucun intérêt à une escalade, et a ajouté qu’il ne pouvait pas en dire autant des dirigeants israéliens.
Netanyahou n’est toutefois pas satisfait de cette évolution. Il reste attaché à une solution exclusivement militaire au problème. De nombreuses personnes en
Israël partagent sa vision messianique. Ils soutiennent les disciples de Zeev (Vladimir) Jabotinsky, l’idéologue des révisionnistes sionistes, dans leurs efforts pour réaliser ce qu’ils
ont toujours voulu et promis : expulser les Palestiniens, comme ils le croient, de la terre d’Israël.
Israël
met-il en œuvre le projet Nakba-2 ?
Apparemment, pour atteindre cet objectif, les sionistes militants (selon certains rapports, ils sont au moins 2 millions en Israël) ont l’intention
d’imposer leur volonté aux États-Unis et de les entraîner dans une guerre régionale à grande échelle, s’ils sont empêchés de réaliser leur projet d’expulsion forcée des Palestiniens
(faire Nakba-2) de la Cisjordanie.
Benjamin Netanyahou joue constamment et délibérément la carte de l’entraînement de l’Iran dans cette guerre. Sa première tentative a été de frapper la
mission diplomatique de l’Iran à Damas et d’assassiner un général du Corps des gardiens de la révolution islamique. Elle a échoué. Les représailles de l’Iran ont été symboliques et n’ont
pas causé beaucoup de dommages à Israël.
La deuxième tentative a été l’assassinat par défi d’Ismail Haniyeh, chef du politburo du Hamas à Téhéran. Netanyahou s’attend à ce que si l’Iran réagit à
l’assassinat de Haniyeh et riposte, les États-Unis soient contraints de défendre Israël et de frapper l’Iran.
Netanyahou, voyant que l’Iran marque une pause et ne cède pas à ses aventures, pourrait bien décider, sous un prétexte plausible, de prendre un autre pari –
une frappe préventive sur l’Iran. Les calculs du Netanyahou sont les mêmes : Les Américains ne pourront pas se tenir à l’écart en cas
de riposte iranienne.
Si les États-Unis opposent leur veto à une attaque contre l’Iran avant les élections présidentielles afin que Kamala Harris ne perde pas, et que l’Iran ne
riposte pas à la mort de Haniyeh, alors Netanyahou, pour expulser les Palestiniens, peut étendre les combats de Gaza à la
Cisjordanie. Pour ce faire, il pourrait bien aller jusqu’à mener une provocation majeure dans la zone du Mont du Temple. Il pourrait par exemple mettre le feu à la mosquée
Al-Aqsa pour inciter les Palestiniens à riposter. En même temps, il faut tenir compte du fait que les colons israéliens en Cisjordanie, qui représentent plus de 700 000 personnes, dont
des dizaines de milliers de personnes ayant la citoyenneté américaine en plus de la citoyenneté israélienne, ont reçu une grande quantité d’armes légères sur les instructions du ministre
de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir.
Pour Netanyahou et son entourage radical de droite, plus la situation est mauvaise, mieux c’est. Les sionistes révisionnistes ont besoin d’une crise ou
d’une confusion provoquée par la guerre pour réaliser pleinement leur projet Nakba-2. Cela permet notamment à Netanyahou de rester au pouvoir, même à ce prix.
En conséquence, les États-Unis sont piégés dans leur soutien militaire inconditionnel à Israël, et Netanyahou n’a plus beaucoup de temps pour entraîner
l’Iran dans la guerre. Comme le souligne Yossi Werter, chroniqueur politique au Haaretz, au
cours de l’année qui s’est écoulée depuis le 7 octobre 2023, Israël, sous la direction de Netanyahou, s’est retrouvé dans la pire situation stratégique de son histoire.
Quant à l’Iran et au Hezbollah, il semble qu’ils aient compris les intentions de Netanyahou. Il est peu probable que l’Iran respecte les règles de
Netanyahou et qu’il l’affronte ouvertement. Selon un certain nombre d’indices, Téhéran a choisi la tactique de l’épuisement d’Israël.
«Israël
a tué plus de salariés de l’ONU que tout autre pays dans l’histoire, a détenu et torturé du personnel de l’ONU et a attaqué, calomnié et entravé l’Organisation et ses opérations dûment
mandatées».
L’assaut dévastateur d’Israël sur Gaza, qui dure depuis bientôt un an, et les exactions croissantes des colons en Cisjordanie confèrent une nouvelle urgence
aux initiatives visant à suspendre l’État juif de l’Assemblée générale des Nations unies.
La société civile palestinienne réclame depuis longtemps une telle mesure, et la guerre de Gaza, ainsi que les deux déclarations majeures de la Cour
internationale de justice (CIJ) concernant Israël cette année, ont donné une nouvelle impulsion à l’initiative.
L’idée est d’utiliser contre l’État juif le même mécanisme que celui utilisé en 1974 pour geler la participation de l’Afrique du Sud de l’apartheid à
l’Assemblée générale. Cette mesure a contribué à l’isolement du gouvernement minoritaire blanc et à son effondrement.
C’est le nouvel État démocratique sud-africain qui a introduit la
requête pour génocide contre Israël devant la CIJ, aboutissant à une décision provisoire de la Cour en janvier soutenant largement les arguments de l’Afrique du Sud.
En juillet, la Cour, répondant à une demande de l’Assemblée générale, a rendu un avis consultatif estimant que
l’occupation des territoires palestiniens par Israël relevait de la colonisation, de la discrimination raciale et de l’apartheid.
Le Comité national palestinien BDS (BNC),
à la tête de la campagne pour la suspension d’Israël, a déclaré à PassBlueMaren
Mantovani, coordinatrice internationale de la campagne «Stop
the Wall». L’organisation est basée à Ramallah, la capitale palestinienne en Cisjordanie.
«La société civile
palestinienne déploie des efforts continus et concertés pour pousser l’ONU à remplir sa mission (…) et à définir et mettre en œuvre les modalités précises pour mettre fin aux crimes et
aux violations d’Israël», a déclaré
Mantovani.
Saleh Hijazi, conseiller du BNC sur la politique de lutte contre l’apartheid, a déclaré qu’il s’attendait à ce que les appels à la suspension d’Israël s’intensifient le mois prochain
avec l’ouverture de la 79ème sessionde
l’Assemblée générale. L’AGNU, comme on l’appelle, commence le 10 septembre.
(La délégation palestinienne à l’ONU a
déclaré le 22 août qu’elle prévoit également d’initier prochainement une «résolution
applicable» à l’Assemblée générale, «exigeant dans un
délai donné la fin de cette occupation illégale et toutes les autres questions contenues» dans l’avis consultatif de la CIJ).
«J’ai participé à un
certain nombre de forums internationaux au cours des derniers mois, notamment à une réunion conjointe entre l’Organisation de la coopération islamique et le Comité des Nations unies pour
l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, où les sanctions, y compris les mesures diplomatiques et la suspension d’Israël de l’Assemblée générale des Nations unies, ont
constitué une grande partie de la discussion», a déclaré Hijazi par courrier électronique.
«En effet, les
organisations de la société civile, les mouvements et les groupes de base du monde entier soutiennent un tel appel et le considèrent comme nécessaire».
Parmi ceux qui ont exprimé leur soutien figure Balakrishnan
Rajagopal, le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à un habitat convenable.
«J’espère que les pays
du Sud augmenteront la pression en faveur d’une action significative pour arrêter le génocide à Gaza, mettre fin à l’occupation de la Palestine et veiller à ce que les auteurs de crimes
graves soient traduits en justice», a-t-il déclaré dans un courriel. «L’une de ces actions
pourrait très bien s’inspirer du précédent créé par les mesures prises contre l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid».
Craig Mokhiber, avocat international spécialisé dans les droits de l’homme ayant travaillé pour l’ONU, a écrit dans un message à PassBlue qu’«il
est difficile d’imaginer un pays méritant davantage, au minimum, d’être suspendu de l’AGNU».
«Le précédent
suspendant l’Afrique du Sud de l’apartheid est bien établi», a-t-il noté. «L’Assemblée générale
des Nations unies devrait immédiatement suspendre Israël et ordonner à l’Organisation d’utiliser ses ressources et ses mécanismes pour lutter contre l’apartheid israélien et les
violations flagrantes des droits de l’homme, comme elle l’a fait pour l’Afrique du Sud».
Il a ajouté qu’aucun pays n’avait violé plus systématiquement les principes de la Charte des Nations unies qu’Israël.
«Israël est
aujourd’hui jugé par la Cour internationale de justice pour génocide, ses dirigeants font l’objet de demandes de mandats d’arrêt auprès de la CPI [Cour pénale internationale] pour crimes
contre l’humanité, la CIJ a conclu qu’il pratiquait l’apartheid et que l’occupation du territoire palestinien, qui dure depuis des décennies, était illégale», a-t-il
déclaré.
Lors d’une réunion au Caire en juillet, le conseil de la Ligue des États arabes a décidé de poursuivre l’idée de suspendre Israël, mais jusqu’à présent,
aucun État membre des Nations unies n’a pris de mesures officielles en ce sens.
Le gouvernement sud-africain, qui a placé la solidarité avec les Palestiniens au centre de sa politique étrangère, n’a pas encore abordé la question de la
suspension, a déclaré Clayson
Monyela, porte-parole du ministère des relations internationales et de la coopération.
Néanmoins, les organisations non gouvernementales sud-africaines sont convaincues que Pretoria sera à l’avant-garde de la démarche.
«Nous nous attendons à
ce que l’Afrique du Sud la soutienne pleinement à tous les niveaux», a déclaré Bram Hanekom, membre du conseil d’administration d’Africa4Palestine,
lors d’un entretien téléphonique avec PassBlue. «Pour nous, la
question relève de la morale, de la justice et de notre propre histoire».
Mais l’Afrique du Sud dépend fortement de ses relations commerciales avec les États-Unis et doit éviter de s’aliéner les législateurs de Washington plus
encore qu’elle ne l’a déjà fait – non seulement en déposant le dossier du génocide, mais aussi en ne condamnant pas Moscou pour son invasion de l’Ukraine et en entretenant des liens
étroits avec l’Iran et la Chine.
Par conséquent, réclamer la suspension d’Israël comporterait de «sérieux
risques», a déclaré Hanekom. «En tant que nation,
nous nous livrons à un incroyable exercice d’équilibre».
Mouin Rabbani, analyste du Moyen-Orient, cite l’influence globale de Washington lorsqu’il affirme que la campagne palestinienne peut avoir une importance symbolique, mais qu’il est
peu probable qu’elle aboutisse à l’objectif proclamé d’une nouvelle victoire comme celle contre l’Afrique du Sud en 1974.
«Il existe des
différences fondamentales entre la situation que vous avez connue avec l’Afrique du Sud dans les années 1970 et la situation actuelle de la Palestine», a déclaré Rabbani lors d’un
entretien téléphonique.
«La suspension de
l’Afrique du Sud a eu lieu dans le contexte de la guerre froide, où il existait des clivages très clairs entre les votes et où toute résolution anticoloniale bénéficiait d’une majorité
quasi automatique», a-t-il ajouté. «La situation actuelle
est très différente : il n’y a plus de grands blocs comme dans les années 1970, et une conséquence supplémentaire est que les gouvernements sont bien plus vulnérables au lobbying des
États-Unis et de l’Europe».
En outre, Washington est beaucoup plus investi dans Israël qu’il ne l’était dans l’Afrique du Sud il y a 50 ans et s’opposerait «bien plus
énergiquement» aux mesures visant à suspendre l’État juif, a déclaré Rabbani.
«Un autre facteur est
que l’existence même du régime israélien ne fait pas l’objet d’une réprobation mondiale universelle comme c’était le cas pour le régime de la minorité blanche en Afrique du Sud – son
existence même était considérée comme inacceptable dans la plupart des pays du monde. Je ne pense pas que nous ayons encore atteint cette situation avec Israël».
«On a tendance à
rejeter la faute et la responsabilité sur [le Premier ministre Benjamin] Netanyahou, ou sur le gouvernement israélien, et la prise de conscience que le problème ici est celui du régime,
plutôt que celui d’un dirigeant individuel, a encore du chemin à faire».
Mokhiber a décrit Israël comme détenant «le record mondial de
violation des résolutions de l’ONU».
«Israël a été reconnu
responsable de violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme et du droit humanitaire par des commissions d’enquête successives de l’ONU et des procédures spéciales
indépendantes. Pire encore, il a tué plus de personnel de l’ONU que n’importe quel autre parti dans l’histoire (et de loin), a détenu et torturé du personnel de l’ONU, et a régulièrement
attaqué, calomnié et entravé l’Organisation et ses opérations dûment mandatées».
Ni la mission israélienne auprès de l’ONU ni la délégation palestinienne n’ont répondu aux demandes de commentaires.
La nuit dernière, le
Hezbollah a mené une nouvelle attaque d’envergure contre Israël, présentée comme une « riposte » à la mort du commandant Fouad Shukr. Les
événements habituels se sont déroulés : Le ciel nocturne d’Israël s’est couvert d’une constellation de roquettes Iron Dome et des citoyens paniqués se sont rués vers les aéroports pour fuir
le pays.
Des sirènes et des explosions sans arrêt pendant les 60 dernières minutes. C’est absolument dément. Une « situation spéciale » a officiellement été
déclarée. C’est la guerre. Priez pour Israel. Les explosions NE CESSENT PAS. C’est du sérieux.
L’aéroport international Ben Gurion de Tel Aviv est rempli de voyageurs car tous les vols, d’arrivés et de départs, ont été annulés.
Israël a affirmé avoir mené une vaste
attaque préventive qui a détruit une grande partie du stock de roquettes du Hezbollah avant qu’elles ne soient utilisées.
Un bateau de classe Dvora des FDI a même été touché par ce qui semblait être un missile guidé du Hezbollah au large de la côte de Nahariya, dans le nord
d’Israël, et au moins un membre de l’équipage aurait été tué :
Le plus remarquable est que nous approchons maintenant du premier anniversaire, en octobre, du début de la guerre d’Israël contre Gaza, et qu’Israël n’a
toujours pas réussi à vaincre entièrement la minuscule force qu’est le Hamas. La Russie est critiquée pour avoir mis plus de deux ans à vaincre la plus grande force militaire d’Europe, alors
que le pays présenté comme ayant « l’armée la plus
avancée du monde » n’est pas en mesure de vaincre une minuscule force de guérilla en un an.
Ce fait est confirmé par de nombreuses sources officielles :
A Gaza, l’armée israélienne a atteint le bout du chemin expliquent des officiels étasuniens Israel a sévèrement repoussé le Hamas mais ne sera pas capable
de l’éliminer complètement disent des officiles étasuniens.
La première, tirée du NY Times ci-dessus, déclare :
Israël a fait
tout ce qu’il pouvait sur le plan militaire à Gaza, selon de hauts responsables américains, qui affirment que la poursuite des bombardements ne fait qu’accroître les risques pour
les civils, alors que la possibilité d’affaiblir davantage le Hamas a diminué.
…un nombre croissant de responsables de la sécurité nationale au sein du gouvernement ont déclaré que l’armée israélienne avait sérieusement fait reculer le Hamas,
mais qu’elle ne serait jamais en mesure d’éliminer complètement le groupe.
En outre, les opérations militaires les plus récentes d’Israël se sont soldées par un échec :
Aux yeux des analystes américains, les opérations militaires les plus récentes d’Israël relèvent d’une stratégie de type « Whac-a-Mole ». Alors
qu’Israël développe des renseignements sur un regroupement potentiel de combattants du Hamas, les Forces de défense israéliennes ont décidé de se lancer à leur poursuite.
Elles admettent ensuite que le réseau de tunnels du Hamas s’est avéré beaucoup plus vaste et plus solide qu’Israël ne l’avait prévu, et que si de nombreux
tunnels ont été endommagés, il en reste beaucoup qui sont intacts et à partir desquels le Hamas continue d’opérer.
D’anciens et actuels responsables du Pentagone se plaignent qu’Israël n’a pas encore démontré qu’il pouvait sécuriser toutes les zones de Gaza dont il s’est
emparé, en particulier après le retrait de ses forces.
Mais un article récent de CNN réfute même les modestes affirmations de succès
israélien mentionnées ci-dessus :
Netanyahou déclare que la victoire contre le Hamas est en vue. Les données nous racontent une différente histoire.
Presque la moitié des bataillons du Hamas à Gaza Nord et Gaza Centre ont reconstitué en partie leur capacité opérative malgré plus de neuf mois de brutale
offensive israélienne. Selon les analyses de l’American Enterprise Institute’s Critical Threats Project, l’Institute for the study of war et CNN.
Netanyahou, qui subit une pression internationale croissante pour accepter un cessez-le-feu et un accord de libération des otages à Gaza, a déclaré à
plusieurs reprises que les forces israéliennes se rapprochaient de leur objectif déclaré d’éliminer le Hamas et de détruire ses capacités militaires. Le 24 juillet, lors d’une réunion
conjointe du Congrès, il a déclaré : « La victoire est en vue »
:
Mais les analyses scientifiques des opérations militaires du Hamas depuis qu’il a mené des attaques contre Israël le 7 octobre, qui s’appuient sur des
déclarations militaires israéliennes et du Hamas, des images du terrain et des entretiens avec des experts et des témoins oculaires, jettent le doute sur ses affirmations.
Malgré l’assassinat de son chef et tous les autres « coups » qu’Israël prétend lui avoir portés, le Hamas,
écrit CNN, continue de faire son retour
:
Pourtant, les recherches, qui couvrent les activités du Hamas jusqu’en juillet, montrent que le groupe semble avoir fait un usage efficace de ressources de
plus en plus rares sur le terrain. Selon les nouvelles analyses, plusieurs unités ont fait leur retour dans des zones clés
libérées par l’armée israélienne après des batailles rangées et des bombardements intensifs, regroupant les restes de leurs bataillons dans une tentative désespérée de
reconstituer leurs rangs.
« Les israéliens vont dire qu’ils ont nettoyé l’endroit mais ils ne l’ont pas fait complètement, ils n’ont pas vaincu du tout les combattants » déclare
Brian Carter, chargé du Moyen Orient au Critical Threats Project, qui a dirigé le projet commun d’étude du Hamas et de l’armée israélienne avec l’Institute for the study of war. « Le
Hamas est prêt à se battre et veut se battre ».
CNN affirme
que l’aile militaire du Hamas, Al-Qassam, dispose de 24 bataillons prêts au combat et que les forces de défense israéliennes n’en ont dégradé qu’une infime partie (3) :
L’aile militaire du Hamas, connue sous le nom de Brigades Qassam, est divisée en 24 bataillons répartis sur l’ensemble du territoire, selon l’armée
israélienne.
Au 1er juillet, seuls 3 des 24 bataillons était inaptes au combat, c’est-à-dire effectivement détruit par l’armée israélienne, selon les recherches du
CTP et de l’ISW. Une unité est inapte au combat quand elle n’est plus capable de remplir ses missions. Ce qui est visible par le fait qu’elle n’attaque plus ou tente de rares attaques
sans effets.
Un an de présence de « la force militaire la plus avancée du monde », et ils
ne peuvent détruire que 3 bataillons ennemis ? Pendant ce temps, la Russie détruit autant de bataillons ukrainiens en certaines journées.
Ils précisent que 8 des 24 bataillons sont considérés comme pleinement « efficaces au combat », tandis que les 13 autres ont été
quelque peu dégradés mais continuent de fonctionner de manière plus sporadique, à la manière d’une guérilla. Ils admettent toutefois que le Hamas travaille activement à la reconstitution de
tous les bataillons dégradés.
Alors qu’Israël a naturellement rejeté ces conclusions, des personnalités militaires américaines continuent d’apporter leur pierre à l’édifice :
« Si les bataillons du Hamas étaient en
grande partie détruits, les forces israéliennes n’auraient pas encore à se battre », déclare le
colonel Peter Mansoor, retraité de l’armée américaine, qui a contribué à superviser le déploiement de 30 000 soldats américains supplémentaires en Irak en 2007 – une stratégie
anti-insurrectionnelle connue sous le nom de “surge”.
« Le fait qu’ils soient toujours à Gaza,
essayant toujours de mettre en déroute des éléments des bataillons du Hamas, me montre que le premier ministre Netanyahu a tort », ajoute-t-il. « La capacité du Hamas à reconstituer ses
forces de combat est intacte ».
L’article cite des civils palestiniens ayant fui le nord de Gaza, qui affirment que le Hamas y est plus fort que jamais et qu’il reconstitue activement ses
forces.
« Nous avons commencé à remarquer une
résurgence du Hamas moins d’une semaine après le retrait d’Israël du nord de la bande de Gaza en janvier », a déclaré Carter du CTP. « Nous avons constaté que cet effet se
poursuivait dans toute la bande de Gaza… C’est le processus qui a défini les bataillons du Hamas ».
Un « soldat
israélien de haut rang » a déclaré à CNN que les déclarations du Hamas sur la reconstruction
étaient vraies et qu’il avait recruté des « milliers » de nouveaux membres au cours des derniers
mois.
Les analyses de l’ISW et du CTP suggèrent que la reconstitution s’est faite de deux manières différentes. Quelques unités des Qassam ont regroupées des
unités très endommagées pour en faire des bataillons efficaces au combat. D’autres se sont régénérés en recrutant de nouveaux combattants et en fabriquant des armes avec le matériel
abandonné par les forces israéliennes.
L’expert Robert Pape déclare à CNN que les actions d’Israël ne font que renforcer le
Hamas :
« Israël génère exactement le type de
colère politique supplémentaire, de chagrin supplémentaire, d’émotion supplémentaire qui conduira de nouvelles personnes à devenir des combattants », a déclaré Pape.
« Le pouvoir stratégique réel du Hamas
s’accroît », a-t-il ajouté. « Le pouvoir du Hamas réside dans sa
capacité à recruter ».
En substance, cela reflète l’orgueil démesuré typique de l’Empire, que l’on voit aujourd’hui si souvent dans le monde entier :
Les Houthis sont devenus une dangereuse nation voyou. Les Etats-Unis pourraient les écraser. Les Houthis ont vaincu la marine étasunienne.
Ce qui est le plus remarquable, c’est que beaucoup pensent de plus en plus que cette situation va conduire à la dissolution d’Israël. D’une certaine manière, on
peut dire que Netanyahou et son clan de droite raciste encouragent délibérément un renouveau du Hamas parce que leur plan B est d’utiliser le spectre du Hamas comme excuse pour continuer à
dévaster Gaza indéfiniment jusqu’à ce que tous les Palestiniens soient purgés, d’une manière ou d’une autre. Ce serait un scénario gagnant-gagnant pour Israël, s’il n’y avait pas le fait que
la société israélienne elle-même est confrontée à des pressions extrêmes dues aux tensions actuelles.
Dans l’article de CNN ci-dessus, un officier israélien de haut rang
déclare :
Partout où le Hamas va se montrer nous arriverons…est-ce-que ce jeu de ping-pong peut durer éternellement ? Non. Notre société n’est pas faite pour cela. Ni
la communauté internationale.
En fait, de plus en plus d’observateurs pensent qu’Israël se trouve dans une sorte de « spirale morbide » :
Israël est dans une spirale morbide. Qui va-t-il entrainer avec lui ?
Le Général Yitzhak Barik avertit : « Israel va s’écrouler dans moins d’un an » Yitzhak Barik : « si cette guerre d’attrition contre le Hamas et le Hezbollah
continue, Israël va s’écrouler dans moins d’un an »
Yitzhak Barik aurait été qualifié de « prophète de la colère » en Israël pour avoir prédit
avec précision l’opération « déluge d’Al-Aqsa ». Aujourd’hui, dans une tribune publiée dans Haaretz, il accuse le gouvernement israélien de
« jeter de la poudre aux yeux » du
public en mentant sur la destruction du Hamas.
Je suppose que le ministre de la défense Gallant comprend déjà que la guerre n’a plus de raison d’être. Israël s’enfonce dans la boue gazaouie, perdant de
plus en plus de soldats, tués ou blessés, sans aucune chance d’atteindre l’objectif principal de la guerre : faire tomber le Hamas.
Le pays galope vraiment au bord du gouffre. Si la guerre d’usure contre le Hamas et le Hezbollah se poursuit, Israël s’effondrera d’ici un an.
Il cite la dissolution et la polarisation de la société israélienne, les pertes économiques et la lente évolution d’Israël vers le statut d’État paria. Il
ajoute que le nouveau chef du Hamas, Sinwar, comprend la situation et la fait délibérément durer pour saigner davantage Israël en tant que nation ; en bref : « la guerre d’usure joue en sa faveur ».
Il réserve ses condamnations les plus graves à Netanyahou lui-même :
Ce dernier a décidé de « mourir avec les Philistins »
– en l’occurrence, les citoyens d’Israël – dans le seul but de conserver son pouvoir.
Il a perdu son humanité, sa moralité fondamentale, ses normes, ses valeurs et sa responsabilité à l’égard de la sécurité d’Israël. Seul son remplacement et
celui de ses acolytes dans les plus brefs délais peuvent sauver le pays. Israël est entré dans une spirale existentielle et pourrait bientôt atteindre un point de non-retour.
Il conclut :
Après 2.000 ans d’exil, nous sommes revenus et avons établi un glorieux pays. Nous en avons payé le prix élevé de dizaines de milliers de morts et de
blessés. Et aujourd’hui le pays est en train de se désintégrer entre nos propres mains à cause de Netanyahou, Gallant, Halevi et leurs mignons. Mais il est encore possible de faire
quelque chose avant qu’il ne soit trop tard.
Il a raison de dire que les dirigeants israéliens sont devenus absolument féroces dans leurs frustrations face à la communauté mondiale qui ne soutient pas la
terreur cruelle et méchante d’Israël. Il suffit de regarder la récente vidéo des commentaires de l’ambassadeur israélien à l’ONU, Gilad Erdan, depuis sa voiture, alors qu’il quitte le siège
de l’ONU à New York :
[Vidéo dans laquelle
l’ambassadeur israélien à l’ONU dit que le bâtiment de l’ONU devrait être fermé et démoli, NdT]
Bien que la vidéo semble doublée, ses propos ont été confirmés par de nombreux médias, dont le Jerusalem
Post.
Haaretz fait également état d’une lettre envoyée par le chef du Shin Bet, Ronen Bar, à Netanyahou et au ministre de la défense, Gallant, dans laquelle il
déclare que le « terrorisme juif »
menace désormais l’existence même de l’État d’Israël.
Le terrorisme juif a explosé et rien ne peut l’arrêter. Il peut entrainer la chute d’Israel.
Israel Le chef du Shin Bet, Ronen Bar, a déclaré dans une lettre adressée à Netanyahou, à Gallant
et à d’autres ministres et publiée par Channel 12 que le « terrorisme juif » des colons en Cisjordanie et les incursions de Ben Gvir dans la mosquée Al-Aqsa causent « des dommages indescriptibles à
Israël ».
En réponse à ses avertissements sur la terreur des colons en Cisjordanie, Ben Gvir aurait exigé le renvoi de Ronen Bar et se serait retiré de la réunion des
ministres, selon la station de radio de l’armée israélienne.
Ils poursuivent en décrivant le terrorisme effréné des colons juifs en Cisjordanie :
Dans un pays normal, on n’hésiterait pas à faire ce qu’il faut. Ils écarteraient la droite radicale du gouvernement et ordonneraient aux services de
sécurité de traiter le terrorisme juif avec
la même gravité que le terrorisme palestinien.
Mais tant que le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, et le ministre des finances, Bezalel Smotrich, resteront au gouvernement, il sera
impossible de lutter contre le terrorisme juif. Tant que le premier sera en charge de la police et le second des territoires occupés, les terroristes juifs sauront qu’ils ont le soutien
des autorités supérieures.
L’image dépeinte par la lettre du chef du Shin Bet est glauque. Il y décrit un changement dans la nature des activités terroristes juives : « des activités
clandestines qui se déroulent maintenant en pleine lumière. De l’utilisation d’un briquet à l’utilisation d’armes de guerre. Des armes de guerre qui ont parfois été légalement fournies
par l’Etat ».
Si Israël continue de nier cette amère vérité selon laquelle une herbe sauvage juive qui a poussé dans les territoires est désormais hors de contrôle, le
terrorisme juif fera tomber Israël. « Le phénomène des « jeunes des collines »
est depuis longtemps devenu une plate-forme pour commettre des violences contre les Palestiniens », écrit Bar.
En substance, ce qu’ils disent, c’est qu’Israël est désormais ouvertement dirigé par des extrémistes radicaux qui entraînent le pays tout entier dans leur
chute. Les têtes pensantes en Israël appellent à un gouvernement plus modéré qui puisse reconnaître que le terrorisme débridé et le génocide ne sont pas une stratégie gagnante à long terme.
Malheureusement, les Netanyahou, Ben-Givir et autres Smotrich sont trop fortement retranchés au sommet de la pyramide dirigeante. Après tout, certains d’entre eux comme Ben-Givir sont des
kahanistes déclarés – une idéologie ouvertement raciste qui considère tous les Arabes comme des ennemis et s’efforce de les priver de tout droit en Israël.
Je vois des gens continuer à désigner Israël comme « le plus grand allié de l’Amérique », mais ils ne
peuvent citer une seule chose qu’Israël offre à l’Amérique en tant qu’« allié ».
Quand on les pousse à nommer quelque chose, ils démontrent leur incapacité à faire la différence entre un « allié » et un « intérêt ». Demandez-leur de nommer une chose qu’Israël
apporte aux États-Unis, et ils répondent par des choses comme :
« Un avant-poste sécurisé pour la projection de puissance au Moyen-Orient. »
C’est ce qu’on appelle un intérêt – Israël facilite la protection des intérêts impériaux de l’Amérique au Moyen-Orient, ce qui fait d’Israël lui-même un intérêt
géostratégique américain, et non un allié.
De plus, les gens considèrent l’absence de réaction de l’Iran à l’assassinat de Haniyeh sur leur territoire comme une faiblesse ou une lâcheté. J’ai exprimé ici
que je pense que c’est une décision intelligente – l’Iran voit qu’Israël s’étouffe lentement sous la pression. Des centaines de milliers d’agriculteurs et de citoyens israéliens essentiels du
nord ont fui, beaucoup d’entre eux déclarant ouvertement qu’ils ne reviendront jamais. L’économie d’Israël est en chute libre, avec son seul port sur la mer Rouge, Eilat, qui est complètement
fermé depuis des mois, l’opérateur portuaire ayant annoncé le licenciement de la plupart des travailleurs.
Les attaques contre les voies maritimes de la Mer Rouge ont amené le port israélien à la faillite
Le 7 juillet 2024, le PDG du port a déclaré à la commission des affaires économiques de la Knesset qu’il n’y avait eu aucune activité au port au cours des
huit derniers mois et qu’il demandait une aide financière. Plus tard, le PDG a déclaré : « Il faut reconnaître que le port est en
état de faillite ».
Les analyses continuent de se multiplier, annonçant la fin de l’économie israélienne :
La fin de l’économie israélienne Alors que la guerre génocidaire contre Gaza continue de plus belle, l’économie israélienne fait face à une catastrophe. Les
destructions matérielles dues à la guerre ont été minimales en Israël mais une chose a été détruite : son futur.
Les indicateurs économiques n’indiquent rien de moins que d’une catastrophe économique. Plus de 46 000 entreprises ont fait faillite, le tourisme s’est
arrêté, la note de crédit d’Israël a été abaissée, les obligations israéliennes sont vendues à des prix proches de ceux des « junk bonds », et les
investissements étrangers qui ont déjà chuté de 60 % au premier trimestre 2023 (en raison des politiques du gouvernement israélien d’extrême droite d’avant le 7 octobre) ne montrent
aucune perspective de reprise. La majorité de l’argent investi dans les fonds d’investissement israéliens a été détourné vers des investissements à l’étranger parce que les Israéliens ne
veulent pas que leurs propres fonds de pension et fonds d’assurance ou leurs propres économies soient liés au sort de l’État d’Israël. Cela a provoqué une stabilité surprenante sur le
marché boursier israélien, car les fonds investis dans des actions et des obligations étrangères ont généré des bénéfices en devises étrangères, qui ont été multipliés par la hausse du
taux de change entre les devises étrangères et le shekel israélien. Puis Intel a annulé un plan d’investissement de 25 milliards de dollars en Israël, la plus grande victoire du BDS de
tous les temps.
Il est difficile de prédire l’avenir sans tomber dans le biais de la répétition, mais comme l’article ci-dessus le dit, de nombreuses personnalités ont
maintenant proclamé que l’ère du sionisme lui-même est arrivée à son terme, et qu’un lent exode d’Israël, une sorte d’anti-Aliyah, continuera à se produire jusqu’à ce qu’Israël s’effondre et
se dissolve de lui-même.
J’ai déjà déclaré auparavant que je pouvais voir la fin d’Israël ressembler à celle de l’ancienne Rhodésie. La seule grâce salvatrice pourrait être que si Trump
remporte la présidence et parvient à « sauver » Israël en négociant un accord, ce qui
aboutirait ensuite à ce que certains des radicaux soient finalement démasqués, alors Israël continuerait probablement à boiter pendant un certain temps. Mais le pays serait grandement
affaibli sur la scène internationale, car les dommages causés à son image ont gravement porté atteinte aux perspectives d’avenir du pays.
De plus, la montée en puissance des BRICS et du Sud global en général signifie que l’Iran et d’autres pays adversaires continueront de gagner en puissance et en
ascendant tandis que les alliés d’Israël seront progressivement affaiblis sur la scène mondiale. Il a été récemment déclaré que même Ben Salman d’Arabie saoudite a été menacé d’assassinat en
raison de discussions sur sa réconciliation avec Israël, ce qui montre que les tendances se sont retournées contre Israël dans la région.
Une grande guerre est inévitable au Moyen Orient
J’ai déjà déclaré que Netanyahou et Zelensky sont deux oiseaux de même augure avec les mêmes objectifs désespérés : ils doivent entraîner les États-Unis dans
une guerre mondiale plus vaste pour sauver leurs régimes et leur pays. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’ils sont condamnés, que cela se produise ou non. Car les États-Unis n’ont pas le
pouvoir de gagner une grande guerre contre l’un ou l’autre de leurs adversaires ; l’Ukraine et Israël sont donc condamnés à leur sort, les États-Unis se sacrifiant également dans le
processus.
Il y a de fortes chances que d’ici 2050-2075, Israël suive le même chemin que la Rhodésie, ou du moins n’existe plus sous sa forme actuelle. La seule chose qui
pourrait le sauver, ou au moins lui faire gagner du temps, est la seule chose que ses dirigeants ne permettront jamais : une solution à deux États.
Simplicius
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Les panneaux indicateurs sont là pour que tout
le monde puisse les lire : l’Occident, en négligeant délibérément ces marqueurs explicites, ne peut pas se plaindre ou échapper aux conséquences qui en découlent.
Non, la “sourde oreille” n’est pas un nouveau dérèglement
occidental – un effondrement massif et unique de la santé mentale – que nous vivons. Il s’agit de quelque chose de pire : un retour à une version dogmatique et autoritaire de la vérité
qui, selon le physicien dissident Eric Weinstein, a (en Occident) également détruit la vraie science – en ignorant et en réduisant au silence ses voix dissidentes les plus
importantes, tout en récompensant amplement les fraudeurs de la science.
Prenons un exemple : le 24 juillet, le Premier ministre Netanyahou s’est adressé au Congrès américain en déclarant, sur un mode manichéen sans nuance, que
l’Occident était confronté à un “axe du
mal” (l’Iran et ses alliés), que les États-Unis devaient s’employer à détruire. Il s’agissait d’un appel à participer à une guerre civilisationnelle.
Son invitation a été saluée par 58 ovations de la part des législateurs américains.
À son retour, Netanyahou a constaté un désastre dans la communauté druze du Golan. Des fragments de missiles avaient frappé, tuant et blessant de nombreux enfants
qui jouaient au football (les circonstances exactes ne sont toujours pas claires). La rationalité occidentale est cependant parfaitement capable de déduire, premièrement, que Majdal Shams se
trouve dans la Syrie occupée ; deuxièmement, que la communauté druze qui s’y trouve reste très majoritairement syrienne (rejetant la citoyenneté israélienne) et largement pro-syrienne. Et qu’ils
ne sont ni juifs ni israéliens. L’Occident ne semble toutefois pas en mesure de tirer une autre conclusion très évidente : pourquoi le Hezbollah attaquerait-il intentionnellement une communauté
syrienne en un territoire syrien qui est largement favorable à la Résistance ?
Il ne le ferait pas. Pourtant, ces faits évidents sont complètement ignorés par une rationalité qui, comme le suggère Weinstein, préfère activement la fraude à la
vérité. Le porte-parole Kirby a déclaré que le Hezbollah avait attaqué des enfants dans le nord d’Israël.
Le ministre israélien de la défense ne cesse de répéter : “Nous ne voulons pas la guerre” . Les dirigeants
occidentaux répètent le même discours : personne ne veut la guerre. “Nous sommes convaincus que la réponse d’Israël sera restreinte et
limitée à des cibles militaires” . La Maison Blanche : “Selon nous, il n’y a pas de raison pour une escalade dramatique au
Sud-Liban et il y a encore du temps et de l’espace pour la diplomatie” .
Que se passe-t-il alors ? Deux assassinats majeurs : l’un à Beyrouth et l’autre à Téhéran (c’est-à-dire à un invité sur le territoire souverain iranien). Les
dirigeants occidentaux expriment leur “préoccupation” . La cible du Hamas à Téhéran, Ismaïl
Haniyeh, comme l’a fait remarquer le Premier ministre qatari, était le principal négociateur à propos des otages de Gaza.
Cela aussi sera négligé, bien que l’intention de Netanyahou de réunir le Hamas, le Hezbollah et l’Iran en un seul “axe du mal” – répondant ainsi à sa thèse de la session
conjointe du Congrès – doit être évidente, même pour un Washington aveugle.
Rappelons la nouvelle “équation” qui a suivi l’assassinat d’un haut responsable
du CGRI au consulat iranien en avril 2024 : désormais, l’Iran répondra directement – et directement de l’Iran. Washington affirme qu’il ne veut pas d’une guerre
avec l’Iran, mais c’est pourtant ce que Netanyahou a explicitement préconisé. Les législateurs n’ont-ils pas compris ce qu’il voulait dire ?
Depuis près de dix mois, Israël est incapable de stabiliser la situation le long de la frontière nord et de permettre le retour des Israéliens déplacés dans leurs
foyers. Même si l’attaque de Beyrouth ne débouche pas sur une guerre plus étendue, le rétablissement d’une stabilité négociée à la frontière libanaise est désormais hors de portée, tout comme
l’est un accord sur les otages de Gaza. “Comment une
médiation peut-elle réussir lorsqu’une partie assassine le négociateur de l’autre partie ?” , a ironisé le Premier ministre qatari al-Thani.
Ce qui s’est passé en Israël le jour même où les assassinats ont été perpétrés sera également “passé sous silence” en Occident : des groupes
d’autodéfense d’extrême droite ont quitté leurs campements et ont pris d’assaut deux bases militaires des Forces de défense israeIiennes. Les scènes anarchiques d’effractions massives, fomentées par plusieurs membres de la coalition au
pouvoir, dont certains ont participé aux entrées forcées, ont suscité la condamnation furieuse du ministre de la défense, Gallant.
Les invasions ont été soutenues par un ministre et plusieurs membres de la Knesset qui cherchaient à libérer des réservistes soupçonnés de violences aggravées et de sodomie forcée à l’encontre d’un détenu palestinien. Selon une source de sécurité, le détenu blessé a été transporté à
l’hôpital avec de graves blessures, y compris au niveau intime, l’empêchant de marcher.
“Le spectacle d’officiers de la police
militaire venant arrêter nos meilleurs héros à Sde Teiman n’est rien moins que honteux” , a déclaré Ben Gvir, dont le ministère contrôle la police israélienne et l’administration
pénitentiaire israélienne, à propos de la prise d’assaut du poste de Tsahal.
Cependant, le tableau d’ensemble, tel qu’il est décrit par Yossi Melman, est le suivant :
“Ce qui se passe de la part de la droite
messianique nationaliste, avec le soutien, la connivence ou le silence des ministres et des députés de droite, est un “putsch” .Les jeunes descendent des collines de l'”État
de Juda” pour agir avec les mêmes méthodes violentes – utilisées contre les Palestiniens – (mais maintenant) utilisées contre l’État d’Israël.Le député Limor Son Har-Malech (Otzma
Yehudit) a déclaré :“Le peuple d’Israël se battra contre les
ennemis de l’extérieur et les ennemis qui tentent de nous détruire à l’intérieur du pays” [ceux qui, comme l’avocat général, cherchent à enquêter sur les tortures pratiquées au Sde
Teiman].Le concept
du couteau dans le dos et de la trahison à l’intérieur du pays fait écho aux voix qui se sont élevées en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale”.
Encore une fois, cette question a été négligée, mais elle n’a pas fait la une des journaux : la situation à Sde Teiman était largement connue et considérée comme “plus horrible que
tout ce que nous avons entendu à propos d’Abu Ghraib et de Guantanamo” . Un rapport de l’ONU a expliqué en détail comment les Palestiniens détenus arbitrairement étaient confrontés à la
torture et aux mauvais traitements. Les défenseurs des colonies ont néanmoins décrit les auteurs du viol anal comme des “héros” et ont qualifié les enquêteurs des FDI de cinquième
colonne. Les rapports suggèrent que les auteurs de Sde Teiman bénéficient d’une protection de haut niveau.
Ce récit de torture systématique fait suite à des révélations antérieures selon lesquelles l’armée israélienne a marqué des dizaines de milliers d’habitants de Gaza comme suspects d’assassinat, en utilisant un système
de ciblage par IA, appelé Lavender, avec peu de
surveillance humaine et une politique permissive en ce qui concerne les pertes.
Dans le même ordre d’idées, les ministres de droite ont célébré l’ assassinat d’Ismail Haniyeh à Téhéran sur les réseaux sociaux mercredi matin, en déclarant : “C’est la bonne façon de purger le monde de cette saleté” .
Le ministre du patrimoine, Amichay Eliyahu,
membre du parti d’extrême droite Otzma Yehudit du ministre de la sécurité nationale Itamar Ben Gvir, a tweeté :
Plus d’accords imaginaires de “paix” ou de
reddition, plus de pitié pour ces morts qui marchent.La poigne de fer qui les frappera est celle
qui apportera le calme et un minimum de confort, et qui renforcera notre capacité à vivre en paix avec ceux qui cherchent la paix.La mort de Haniyeh rend le monde un peu
meilleur.
Quelle est donc cette “vérité” que l’Occident ignore et dont il tait la réalité,
tout en amplifiant ses fraudes narratives ? C’est que l’Israël qu’ils prétendent comprendre est aujourd’hui très différent. Et que son épistémologie est en contradiction avec le rationalisme
mécaniste.
Une secte eschatologique de droite détient aujourd’hui la majorité au sein du gouvernement et dispose d’une milice d’autodéfense prête à attaquer l’establishment
militaire et l’État israélien. Personne n’a été arrêté pour l’attaque et la prise de contrôle des deux bases. Ils n’osent pas.
Moshe “Bogie” Ya’alon, ancien chef d’état-major des forces de
défense israéliennes, qui a également été ministre de la défense d’Israël, a déclaré lors d’une interview vidéo sur les forces qui prennent le contrôle d’Israël :
Lorsque vous parlez de Smotrich et de Ben
Gvir :ils ont un rabbin.Il s’appelle Dov
Lior.C’est le rabbin
du Jewish Underground, qui avait l’intention de faire exploser le Dôme du Rocher – et avant cela les bus de Jérusalem.Pourquoi ?Pour accélérer la “dernière guerre”
.Ne les
entendez-vous pas parler de la dernière guerre ou du concept de “soumission” de Smotrich ?Lisez l’article qu’il a publié dans Shiloh en
2017.Tout d’abord,
ce concept repose sur la suprématie juive :Mein Kampf à l’envers. “Mes cheveux se dressent sur la tête quand je
dis cela – comme il l’a dit.J’ai appris et grandi dans une maison de
survivants de l’Holocauste et ‘plus jamais ça’ .C’est Mein Kampf à l’envers : la suprématie
juive. C’est pourquoi [Smotrich] dit : “Ma femme n’entrera pas dans une pièce avec un Arabe” .C’est ancré dans
l’idéologie.Ensuite,
ce à quoi il aspire – dès que possible – c’est à une grande guerre.Une guerre de Gog et
Magog.Comment mettre
le feu aux poudres ?Un massacre comme celui du Caveau des
Patriarches [1994] ?Baruch Goldstein est un élève de ce
rabbin.Ben Gvir a
accroché la photo de Goldstein [dans sa maison]. Voilà ce qui
entre dans le processus de décision du gouvernement israélien.
Le rabbin Dov Lior a été décrit par Netanyahou comme “l’unité d’élite qui dirige Israël” , en raison de son influence et
de son contrôle sur les forces coloniales. L’Irgoun de 1948, qui s’appuyait fortement sur les Mizrahim, est en train de renaître ?
N’est-il pas temps que les structures dirigeantes occidentales sortent de leur rêverie et lisent les signes qui se manifestent tout autour d’elles ?
Certains joueurs sérieux ne pensent pas comme vous, Occidentaux ; ils recherchent Gog et Magog (la prophétie selon laquelle “les enfants d’Israël” seront victorieux lors de la
bataille d’Armageddon).
C’est ce que vous risquez.
Alastair
Crooke
Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Les fascistes israéliens ont pris le contrôle des rênes de l’État
Une secte eschatologique de droite détient désormais la majorité au sein du cabinet et dispose d’une milice d’autodéfense prête à attaquer l’establishment
militaire et l’État israélien. Personne n’a été arrêté pour l’attaque et la prise de contrôle des deux bases. Ils n’osent pas.
Moshe « Bogie » Ya’alon, ancien chef d’état-major des forces de défense israéliennes, qui a également été ministre de la défense d’Israël, a déclaré lors d’une
interview vidéo sur ces forces qui sont en train de prendre le contrôle d’Israël :
« Lorsque vous
parlez de Smotrich et de Ben Gvir : Ils ont un rabbin. Il s’appelle Dov Lior. C’est le rabbin du Jewish Underground, qui avait l’intention de faire exploser le Dôme du Rocher – et avant cela
les bus de Jérusalem. Pourquoi ? Pour accélérer la « dernière guerre ». Ne les entendez-vous pas parler de la dernière guerre ou du concept de « soumission » de Smotrich ? Lisez l’article
qu’il a publié dans Shiloh en 2017. Tout d’abord, ce concept repose sur la suprématie juive : Mein Kampf à l’envers ».
« Mes cheveux se
dressent sur la tête quand je dis cela – comme il l’a dit. J’ai appris et grandi dans la maison de survivants de l’Holocauste et du ‘plus jamais ça’. C’est Mein Kampf à l’envers : La
suprématie juive : c’est pourquoi [Smotrich] dit : « Ma femme n’entrera pas dans une pièce s’il y a un Arabe ». C’est ancré dans l’idéologie. Ensuite, ce à quoi il aspire – dès que possible –
c’est à une grande guerre. La guerre de Gog et Magog. Comment mettre le feu aux poudres ? Un massacre comme celui du Caveau des Patriarches [1994] ? Baruch Goldstein est un élève de ce
rabbin. Ben Gvir a accroché la photo de Goldstein [dans sa maison] ».
« Voilà ce qui entre
dans le processus de décision du gouvernement israélien ».
Le rabbin Dov Lior a été décrit par Netanyahou comme « l’unité d’élite qui dirige Israël », en raison de son influence et de son contrôle sur les forces des
colons. L’Irgoun de 1948, qui s’appuyait fortement sur les Mizrahim, est-il en train de renaître ?
N’est-il pas temps que les structures dirigeantes occidentales sortent de leur rêverie et lisent les runes qui se manifestent tout autour d’elles ? Certains
joueurs sérieux ne pensent pas comme vous, Occidentaux ; ils recherchent Gog et Magog (la prophétie selon laquelle « les enfants d’Israël » seront victorieux lors de la bataille
d’Armageddon). C’est ce que vous risquez.
Voici un autre avertissement.
Le Shin Bet est le service de sécurité intérieure d’Israël. Il dépend directement du premier ministre.
Lorsque le chef du Shin Bet publie un avertissement tel que celui reproduit ci-dessous, cela veut dire que la situation est
plus que grave.
Ronen Bar, chef du Shin Bet, a envoyé la lettre la plus terrible que j’ai vue, mettant en garde contre la menace émergente du terrorisme des colons. Il estime
qu’il est soutenu par de nombreux acteurs du système et qu’il va se transformer en un mouvement qui menacera le bien-être d’Israël. Voici les passages les plus importants de la lettre, tels
que rapportés par Guy Peleg de Channel 12 :
« Je vous écris
cette lettre dans la douleur. Dans une peur profonde. En tant que juif, en tant qu’Israélien et en tant que responsable de la sécurité, j’ai appris que le phénomène du terrorisme juif par les
jeunes des collines était en augmentation. Le phénomène des jeunes des collines est depuis longtemps à l’origine d’un nombre important d’actes de terrorisme à l’encontre des
Palestiniens.
Avec la
détérioration de la situation sécuritaire, l’incapacité de la police à faire respecter la loi, et peut-être même un encouragement caché de sa part, le phénomène évolue et prend de l’ampleur.
D’un travail individuel, il est maintenant repris par des centaines de personnes. Les détenus ne craignent plus d’être placés en détention administrative, car ils y bénéficient de bonnes
conditions de vie.
En plus de l’argent
qu’ils reçoivent lorsqu’ils sont libérés et des éloges qu’ils reçoivent des membres de la Knesset, la délégitimation des services de sécurité s’est poursuivie. Ils sont passés d’une activité
secrète et étroite à une organisation ouverte et à grande échelle. Parfois, cela est dû à l’utilisation d’armes fournies par l’État. De l’évitement des forces de sécurité à l’attaque de
celles-ci. Il s’est déconnecté de l’establishment pour recevoir le soutien de certaines parties de l’establishment.
La réponse n’est pas
le Shin Bet. Le Shin Bet est un pansement conçu pour traiter un petit groupe d’extrémistes. Il ne peut pas s’attaquer à la racine du problème. Ce qu’il faut, c’est une coalition de
dirigeants, comprenant des ministres, des services gouvernementaux, des rabbins et des dirigeants régionaux. Sans cela, c’est la loi du plus fort qui fait la loi.
Les dirigeants de ce
mouvement ont tenté d’amener le système à une perte totale de contrôle. Nous sommes à l’aube d’un processus qui changera notre réalité. Les dommages causés à Israël et à la plupart des colons
sont indescriptibles :
Une
délégitimation globale, même parmi nos amis les plus proches.
D’importantes
forces de l’IDF sont nécessaires et elles ont déjà du mal à répondre aux besoins opérationnels.
Des attaques de
vengeance qui ouvriront un nouveau front dans la guerre à plusieurs fronts qui existe déjà.
L’entrée dans le
cycle de la terreur de nouveaux éléments qui en étaient sortis.
Une pente
glissante vers l’anarchie.
La difficulté de
créer des alliances régionales contre l’axe chiite.
Par-dessus tout,
c’est une tache sur le judaïsme et sur nous tous.
Poursuivre dans
cette direction conduira à de nombreuses effusions de sang et rtransformera le visage d’Israël en quelque chose de méconnaissable ».
En définitive, trop d’éléments de la société israélienne soutiennent le terrorisme juif. Dans le même temps, les résultats auxquels il conduit pourraient
compromettre l’existence d’Israël en tant qu’État juif et démocratique. Il s’agit d’une crise à laquelle il faut s’attaquer.
Après le 7 octobre, Ben Gvir, le ministre de la sécurité nationale, a acheté 10 000 fusils d’assaut pour des « équipes de sécurité civile » en Cisjordanie. Ces colons
armés constituent son armée privée. Ben Gvir contrôle également la police.
Il ordonne à la police de rester en retrait pendant que son armée de colons commet des pogroms contre les Palestiniens. Alors que l’armée israélienne est occupée à
se battre – et à perdre – sur de multiples fronts, la situation est destinée à devenir catastrophique pour Israël.
C’est ce que veulent les idéologues et ce que craignent Moshe « Bogie » Ya’alon et Ronen Bar.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Israël au bord de la faillite «dans moins d’un an» si la guerre se poursuit, selon un général israélien
«Nous nous
enfonçons un peu plus chaque jour, avec des soldats tués et de nombreux blessés, sans la moindre chance d’atteindre cet objectif principal de victoire totale. Le pays court à sa
perte».
Malgré l’effondrement de l’économie, les appels mondiaux au boycott, les conflits internes, la pénurie des effectifs et la guerre sur plusieurs fronts,
les autorités israéliennes ont continué à saboter les pourparlers de cessez-le-feu susceptibles d’apaiser les tensions régionales.
L’ancien médiateur de l’armée israélienne, le général de réserve Yitzhak
Brik, affirme que son pays «risque la
faillite dans moins d’un an» si la guerre contre la résistance palestinienne à Gaza et la résistance libanaise dans le nord continue à son rythme
actuel.
Dans une tribune publiée par Haaretz le
21 août, Brik affirme que le ministre de la Défense Yoav Gallant a commencé à «revenir sur
terre», soulignant les récents commentaires de Gallant dans lesquels il a qualifié de «baratin» les
promesses de «victoire
totale» du Premier ministre Benjamin Netanyahou dans la bande de Gaza.
«Gallant a
commencé à comprendre que si une guerre régionale éclate sans accord de cessez-le-feu, Israël court un grand danger», déclare Brik, ajoutant que «Gallant a réalisé
que la guerre n’a plus de raison d’être. Nous nous enfonçons un peu plus chaque jour, perdant des soldats tués, avec de nombreux blessés, sans la moindre chance d’atteindre l’objectif
principal de victoire totale».
«En effet, le pays
court à sa perte. Si la guerre d’usure contre le Hamas et le Hezbollah persiste, Israël s’effondrera dans moins d’un an», souligne l’ancien commandant de l’armée.
Brik poursuit en énumérant les nombreuses menaces pesant sur Israël dix mois après le début de sa campagne génocidaire à Gaza, notamment l’intensification
desattaques à l’intérieur de son territoire, une crise
des effectifs dans l’armée due à de lourdes
pertes, une économieen faillite aggravée par les appels mondiaux au boycott
du pays, d’éventuels embargos sur les
livraisons d’armes et «la perte de
cohésion sociale et la haine entre les différents pans de la population, qui peuvent s’enflammer et provoquer l’effondrement du pays en interne. Tous les chemins
politiques et militaires mènent Israël à la catastrophe… Israël est entré dans une spirale existentielle et pourrait bientôt atteindre un point de retour», conclut Brik.
Son avertissement sévère intervient alors que des sources politiques ont révélé aux médias israéliens jeudi que Netanyahou «n’a
pas bougé d’un iota» sur les conditions du cessez-le-feu à Gaza, après s’être entretenu avec le président américain Joe Biden la veille au soir.
Les négociations sur le cessez-le-feu devraient reprendre dans la capitale égyptienne dans les prochains jours sans la présence du Hamas, car le groupe
palestinien a rejeté une nouvelle proposition soutenue par les États-Unis et a continué à exiger qu‘Israël respecte les termes d’une proposition antérieure acceptée le 2 juillet, déclarant que les négociations unilatérales donnent à Israël «davantage de
temps pour prolonger le génocide contre notre peuple».
Hier 13 août, des Juifs israéliens ont envahi l’Esplanade des Mosquées, au mépris du respect des Lieux Saints. Le rêve de ces gens est de reconstruire le Temple de Jérusalem – ce qui impliquerait
de détruire la mosquée El-Aqsa et le Dôme du Rocher. Ce n’est pas un hasard que l’attaque palestinienne du 7 octobre se soit appelée “Déluge d’El-Aqsa”: les mouvements combattants palestiniens
n’entendaient pas seulement ramener la question palestinienne au cœur de la diplomatie mondiale. Il s’agissait aussi d’arrêter le messianisme israélien qui entend faire de Jérusalem une capitale
exclusivement juive, religieusement parlant. Les chrétiens feraient bien de prendre au sérieux une menace qui les concerne aussi.
Ariel Sharon sur l’Esplanade des Mosquées, le 28 septembre 2000
Mardi 13 août, des Juifs israéliens ont une nouvelle fois provoqué les musulmans Palestiniens – et ceux du monde entier – en envahissant l’esplanade des mosquées –
qui est pour eux l’Esplanade du Temple puisque c’est sur le sommet du Mont Moriah que se trouvaient les temples aujourd’hui détruits, celui de Salomon (détruit en 586 avant notre ère) puis celui
d’Hérode (détruit en 70 de notre ère).
Des centaines de colons israéliens, dont le ministre de la sécurité nationale Itamar Ben Gvir, ont pris d’assaut
l’ enceinte de la mosquée Al-Aqsa à
Jérusalem occupée le 13 août, accompagnés d’une force de protection de la police israélienne.
Le ministre israélien des affaires du Néguev et de la Galilée, Yitzhak Wasserlauf, et un grand groupe de colons accompagnaient également M. Ben Gvir.
Il s’agissait de la sixième incursion de Ben Gvir
dans l’enceinte de la mosquée
Al-Aqsa depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement de Benjamin Netanyahu en 2022.
L’huile jetée sur le feu
Ses nombreuses incursions dans le lieu saint ont été hautement provocatrices et ont contribué à l’escalade continue des tensions en Cisjordanie occupée et à
Jérusalem au cours des deux dernières années. “Nous sommes à Tisha B’Av, sur le mont du Temple, pour commémorer la destruction du Temple. Mais il faut le dire avec sincérité : il y a des progrès très
significatifs ici dans la gouvernance, dans la souveraineté. Comme je l’ai dit, notre politique est de permettre la prière”, a déclaré M. Ben Gvir depuis l’intérieur de l’enceinte, qu’il a prise
d’assaut pour commémorer la fête de Tisha B’Av.
“Les forces d’occupation ont empêché les fidèles d’entrer dans les cours de la mosquée Al-Aqsa et ont déployé d’importantes forces à ses portes afin de faciliter
l’assaut des colons sur le site sacré… Parallèlement à l’incursion, la police israélienne a transformé la vieille ville de Jérusalem en une zone militaire fortement fortifiée”, a rapporté
WAFA.
Le vrai motif de la Guerre de Gaza
Le mécanisme qui nourrit la violence israélienne est malheureusement limpide. Le messianisme israélien alimente le vol des terres aux Palestiniens dans les
territoires occupés. Le 13 août, des colons israéliens ont également déraciné des dizaines
d’oliviers à l’est de Tulkarem, en Cisjordanie occupée. Les violences commises par les forces israéliennes et les colons en Cisjordanie se sont multipliées depuis le 7 octobre. La semaine dernière, plus de 10 Palestiniens ont été tués par les forces
israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem en l’espace de 24 heures. Plus de 600 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le début de la guerre israélienne contre Gaza.
Les combattants palestiniens qui ont lancé l’opération “Déluge d’El-Aqsa” ont désigné le motif profond du comportement israélien depuis des années: la fusion du
sionisme séculier et du néo-messianiste conduit au projet délirant de vouloir reconstruire le Temple de Jérusalem. C’est pour cela que les Palestiniens doivent quitter leur terre et que, s’ils
s’accrochent à la terre de leurs ancêtres, ou prennent les armes pour se révolter, ils sont massacrés.
Les soldats israéliens ont souvent une représentation du Temple de Jérusalem sur leur manche de chemise:
Notre République laïque soutient un tel projet….: n’y a-t-il pas une contradiction?
Les esprits lucides qui critiquent la politique du gouvernement Netanyahu ne vont pas au fond des choses. Certes, le gouvernement israélien a officiellement
critiqué l’incursion de Ben-Gvir. Mais le Premier ministre ne lui a pas plus ordonné de démissionner cette fois que lors des incursions précédentes.
Benjamin Netanyahu ne croit ni à Dieu ni à diable mais il a besoin de l’énergie religieuse du messianisme juif sioniste pour réaliser le Grand Israël. Et ce qui
rend le mouvement religieux dont nous parlons proprement efficace à ses yeux, c’est le fait que ces gens veulent vraiment reconstruire le Temple de Jérusalem.
Le judaïsme traditionnel, formé après la destruction du Second Temple, attend la venue du Messie pour la reconstruction du Temple. Le sionisme, fils de la Kabbale,
pense au contraire qu’il faut reconstruire le Temple pour hâter la venue du Messie. En cela ils sont soutenus par les chrétiens sionistes américains, croyants protestants qui voient dans le
retour des Juifs sur la Terre d’Israël, le prélude au Second Avènement du Christ.
Regardez la vidéo ci-dessus : Vous verrez avec quel sérieux un certain nombre de Juifs, en Israël et dans le monde préparent le rétablissement des rituels du
Temple, y compris les sacrifices d’animaux.
Nous devrions prendre très au sérieux ces folies, qui alimentent la violence d’Etat d’Israël. Et les chrétiens ne devraient pas se sentir moins concernés que les
musulmans. Nous avions évoqué, il y a quelques mois, les violences commises contre les chrétiens par des sionistes religieux dans Jérusalem.
La France doit retrouver sa mission de protectrice des Lieux Saints
Notre nation est traditionnellement protectrice des Lieux Saints. Au Moyen-Age, nos rois et la noblesse combattante de France ont lutté pour libérer
l’accès au Saint Sépulcre, lieu le plus saint de la chrétienté. Au cours des siècles, la mission de la France s’est maintenue – partagée au XIXè siècle avec la Russie.
Il est vital aujourd’hui, de protéger l’Esplanade des mosquées et de garantir le libre accès des croyants musulmans à leurs lieux saints. C’est la
menace la plus immédiate; mais ne sous-estimons pas l’hostilité croissante des religieux sionistes vis-à-vis des chrétiens.
Nous touchons à des questions très profondes. La France d’Emmanuel Macron commet une grave erreur – et une faute politique – en soutenant, comme
elle le fait, le gouvernement israélien. Les résolutions de l’ONU doivent être respectées. Le caractère international de Jérusalem doit être préservé. Nation historiquement chrétienne, abritant
aujourd’hui la première communauté juive et la première communauté musulmane d’Europe, la France doit garantir le libre accès des croyants des trois religions monothéistes à leurs lieux saints
respectifs.
Il est temps de sortir de l’ornière où nous a embourbé un président sans culture historique et sans instinct géopolitique.
Mémoire de Edwin Montagu sur l’antisémitisme du gouvernement (britannique) actuel