Le "Jihad" vu par le GCA(2s) F. CANN


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JIHAD pour ceux qui ne lisent pas l'AOB.
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Avec les commentaires du Commissaire Colonel (ER) Bernard de BEIR (publiés avec son autorisation)


Un exposé intéressant pour ceux qui méconnaissent l’islam, sur un plan théologique et social (la surprenante apathie des musulmans dits modérés vis-vis de leurs coreligionnaires violents, dits “intégristes” (1), en clair Al Qaida, Daech & co. 

 

Le général Cann rappelle opportunément les contradictions  du Coran (période mecquoise: douceur et tolérance – période médinoise: intolérance et agressivité). Il aurait pu apporter  quelques précisions :

 

1/ Sur un plan théologique.

La tradition musulmane relative à l’interprétation du Coran (Fiqh as sunna) veut que, face à une situation donnée, les derniers versets du Coran priment sur les premiers. Or ce sont les derniers qui expriment le plus de violence. Voici ce qu’écrivait l’universitaire tunisienne Olfa Youssef dans Le Coran au risque de la psychanalyse (Albin Michel 2007), ouvrage que nos journalistes et autres prétendus experts feraient bien de parcourir :  

“Certains exégètes ont tenté de concilier les exigences coraniques contradictoires (...) et font alors intervenir le principe d’abrogation ou naskh. Ce principe stipule que lorsque deux injonctions opposées sont censées être applicables dans un contexte identique, cela signifie qu’un verset annule le caractère prescriptif de l’autre verset qui est dit abrogé. Bien que le Coran ne donne pas lui-même les règles du naskh, la conviction commune à la plupart des exégèses est que « si deux énoncés coraniques s’opposent, le plus tardif est l’abrogeant ». Cette assertion est tellement admise voire intangible, que la contester peut avoir de lourdes conséquences. L’exemple le plus tragique est celui du Soudanais Mahmûd Muhammad Taha (1905-1985) assassiné pour avoir osé dire que l’abrogation n’était pas nécessairement diachronique et que le verset abrogeant n’était pas forcément postérieur au verset abrogé. Ainsi, à ses yeux,  les versets qui prônent la liberté de culte, bien qu’ils précèdent diachroniquement ceux qui appellent à combattre les mécréants, devraient être les versets abrogeants. D’où il faudrait déduire que le Coran interdit le jihad offensif. L’assassinat de Taha prouve que lire le Coran n’est pas seulement un enjeu intellectuel ou interprétatif, mais qu’il s’avère un enjeu politique”


Commentaire : voir ce qu’entend opérer le général Sissi en Egypte, général qui sera très certainement conspué non seulement par nombre de musulmans mais aussi par la ligue des droits de l’homme en raison du traitement infligé aux bons frères musulmans, si chers à Tarik Ramadan et à l’UOIF... 

 

2/ Toujours au plan théologique.

A la différence du nouveau testament dont se revendiquent les chrétiens et qui se conçoit comme une continuité de l’ancien testament hébraïque, le saint Coran fut non pas créé  mais incréé : réputé comme la parole de Dieu dictée à Mahomet qui la transcrivit fidèlement “à la virgule près”, le texte est, pour le croyant musulman, intouchable et applicable à la lettre : toute atteinte à cette prescription sera considéré comme une hérésie blasphématoire.

 

3/ Vers le plan “sociétal”.

A la différence des cultes chrétiens et israélite, il n’existe pas en France de représentation officielle et indiscutée du culte musulman. Même le luthériens et les calvinistes ont fini par ce mettre d’accord pour parler d’une seule voix. S’agissant de l’islam en France, il suffit de lire les mots durs de M. Tarik Ramadan (frères musulmans) vis-vis de son coreligionnaire de la mosquée de Drancy, Hassen Chalgoumi, jugé “vendu aux juifs” en raison de ses incessantes et périlleuses actions œcuméniques dans les cités et en Palestine, pour se convaincre que nous ne sommes pas sortis de l’auberge...

 



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Commentaires: 0

A l'adresse de Vicloud ELLEMES (lundi, 30 mars 2015 18:09)

Désolé, je ne fais pas paraître la totalité de votre commentaire, du moins ce qui suit  votre première phrase :

"Excellente introduction (que ses auteurs en soient remerciés)...."

La suite de votre commentaire traite de votre appréciation de l'attitude d'hommes politiques et médiatiques nommément cités.

Je rappelle que ce site est dédié aux questions de Défense.

L'islam était initialement un problème de société qui a malheureusement, évolué vers un problème de Défense d'ou la publication de "JIHAD".

JMR