"Les pieds dans le plat !"

Lors de la rédaction de mon précédent billet sur l'opportunité de la construction d'un PA "nucléaire" plutôt que deux PA "classiques", j'avais vaguement en mémoire un article traitant de la vulnérabilité des porte-avions.

Quelques échanges avec des correspondants réagissant à ce premier billet m'ont poussés à rechercher ce que j'avais mis en ligne sur ce sujet.

 

A ma connaissance, la première à aborder ce sujet fut Caroline Galactéros en 2016...! Viennent ensuite Bernard Nolain en 2017, Laurent Lagneau en 2019.

 

J'ai regroupé ces trois analyses dans la page : "Les porte-avions sont-ils devenus des cimetières flottants ?"

 

Par le plus grand des hasards, ces analystes auraient-ils été entendus ?

 

Certainement NON, si j'en crois l'annonce du lancement de la mise en chantier de l'unique "remplaçant" du Charles De Gaulle.

 

Les instances dirigeantes reverront-elles leur copie ?

J'en doute !

 

En revanche, on peut rêver avant qu'il ne soit pas trop tard, à une prise de conscience de l'obsolescence de ce concept de "projection de puissance" s'appuyant sur le "porte-avions" qui me semble impérative.

Ce concept ne permet plus de faire face aux nouvelles menaces mettant en oeuvre des technologies toutes nouvelles, en particulier celles des missiles hypersoniques.

Comment soustraire aux écrans radars et à l’œil des satellites, 2000 hommes dans 75000 tonnes de "ferraille" accompagnés d'un groupe de soutien d'au moins une dizaine d'unités voguant de conserve ?

 

Sauf erreur de ma part, mission impossible dans l'état actuel de nos connaissances.

 

Donc, qu'importe un ou deux PA, "nucléaires" ou "classiques" si ce n'est pour "frimer" ou pour offrir à nos adversaires, sur un plateau, des cibles impossibles à manquer?

 

Les cuirassés ont vécu, les porte-avions comme les chars lourds sans doute aussi

(cf : La guerre du Karabagh où les arméniens ont perdu une grande partie de leurs chars, tirés comme des lapins par les drones turcs...)

 

Ne serait-il pas temps, voire urgent, de renoncer à remplir les carnets de commandes de nos industriels, de reconsidérer les nouvelles menaces liées à l'évolution des technologies et de plancher sur les besoins réels des Armées pour la guerre de demain plutôt que celle d'hier... en évitant autant que possible les écueils du "Tout Terrain","Tout Avion" , "Tout Marine" ou "Tout Cyber", composantes qui, employées séparément dans les conflits asymétriques récents, ont toutes montré leurs limites.

 

J'ai conscience que je ne vais pas me faire que des "amis" dans "La Royale" mais les budgets considérables consacrés à la construction d'un unique PA suffisamment vulnérable dans le "contexte prévisible 2030", pour lui interdire toute sortie de la rade de Toulon, pourraient certainement être plus utiles dans la mise en chantier d'unités plus nombreuses, dédiées à la protection et la surveillance de notre domaine maritime, de nos zones de pêche, réels marqueurs de notre Souveraineté Nationale.

  

 JMR

 

Lire sur ce sujet : "Les drones arrivent...!"

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