Avec les Anglais, immigration et mésentente cordiale

...par le Gal. Roland Dubois - Le 02/12/2021.

 

C’est maintenant par paquet de mille que chaque semaine des migrants, clandestins en Europe, clandestins en France, tentent de passer la Manche sur des embarcations de fortune pour débarquer en Grande-Bretagne.

Si j’étais un migrant, je chercherais bien sûr à m’infiltrer en Europe ; c’est facile, et j’irais de préférence dans le pays qui m’offre les meilleures « prestations ». Je ne risque pas grand-chose de la part des autorités locales et ce sera toujours mieux que là d’où je viens.

Si j’étais Anglais, j’approuverais M. Johnson qui ne veut pas de tous ces étrangers, et qui demande à la France de bien vouloir garder ou récupérer ceux qu’elle a été incapable d’empêcher de pénétrer sur son propre territoire.

Mais je suis Français. Voir partir ceux qu’on n’a pas invités ne me chagrine pas. Mais cette réaction primaire passée, je suis obligé d’admettre que les Anglais n’ont pas tort. Même sans les accords du Touquet, le problème serait le même. Nous sommes outrés de leur prétention de nous renvoyer  ces clandestins. Je me demande pourquoi. Imaginons que les Polonais et les Allemands laissent passer ceux qui assaillent actuellement la frontière est de l’Europe. Imaginons que ces indésirables parviennent sur le Rhin et cherchent à entrer chez nous. Ne serions-nous pas aussi fondés à demander aux Allemands de les reprendre ? N’est-ce pas ce que nous essayons de faire de façon sporadique avec l’Italie ? Parfois avec l’Espagne ?

On se tord les mains ; que faire ? On découvre soudain qu’on peut interpeller quelques «passeurs » d’où viendrait tout le mal. Ils profitent du trafic, l’organisent et doivent être poursuivis. Mais ils n’en sont pas la cause. Il y a ceux qui pensent que la solution est à chercher à la source, et veulent convaincre que les flux se tariront quand les populations des pays pauvres ne chercheront plus ailleurs ce qu’elles ont chez elles. Il faut donc selon eux aider massivement les pays d’origine, africains surtout. Mais n’est-ce pas ce qu’on fait déjà ? Et qui peut croire que même aidés davantage (à supposer que l’aide ne finisse pas comme souvent dans les poches des dirigeants), leur croissance économique pourra, d’abord équilibrer, puis dépasser leur démographie démente ? Mission impossible !

Je ne vois que trois chemins pour enrayer le tsunami migratoire qui s’intensifie ; car la preuve est faite de l’impuissance de l’Europe, voire de sa complicité que révèlent les missions d’accueil, pas de refoulement, confiées à l’indigente Frontex. Et ces chemins doivent être empruntés simultanément.

D’abord, il faut cesser d’être attractif. Les pays européens doivent supprimer toute aide, toute facilité accordée aux clandestins, dans quelque domaine que ce soit. Il se saura rapidement qu’il n’y a rien à attendre de nous.

Ensuite, il faut que les gouvernements cessent d’être les complices actifs de cette invasion, en supprimant toute subvention publique accordée aux ONG dont c’est le fonds de commerce, et en limitant les secours des marines nationales aux seules vraies détresses maritimes, avec débarquements des victimes sur la côte la plus proche.

Enfin, il faut renvoyer chez eux tous les clandestins. Pour les pays d’origine qui refuseraient de les reprendre, les moyens de pression ne manquent pas : suppression des aides, suspension des transferts de fonds de leurs ressortissants réguliers présents en France, restrictions financières et de mouvement pour les dirigeants. En attendant l’accord des pays d’origine, la mise en camp de rétention peut s’avérer nécessaire.

Tout cela n’excluant pas les contrôles aux frontières comme il est légitime. On peut espérer que si l’exutoire européen disparaît, les pays africains se décideront enfin à instaurer un contrôle des naissances efficaces.

Si tout échoue ou s’avère insuffisant, il nous restera la force ; si nous nous en donnons les moyens.

Mais tout cela, qui nécessitera de tordre le bras à l’UE et de nous donner des règles adaptées à la situation, demande un chef et un gouvernement, soucieux d’abord du sort des Français, et qui tournent le dos à la médiocrité, la faiblesse et l’hypocrisie de nos gouvernants actuels.

Pour l’instant, sur ce sujet, je ne donne pas tort aux Anglais. Le mal est d’abord chez nous.

 

Général (2S) Roland Dubois

Migrants noyés : Darmanin souhaite exporter le modèle France

...par Hashtable - Le 04/12/2021.

Source : RzO International

 

Drame dans la Manche : il y a quelques jours, une embarcation transportant des migrants qui traversaient la Manche en vue de rejoindre l’Angleterre, a chaviré faisant 27 noyés. L’émotion s’est rapidement emparée des associations locales puis de la presse puis, après quelques gros titres et par ricochet, de l’ensemble du gouvernement français qui s’est empressé d’en faire quasiment une affaire d’État. Macron a parlé et il a décidé que la Manche ne saurait devenir un cimetière.

Depuis, les ministres se sont donc succédé aux micros des différents relais médiatiques d’importance pour y déverser à la fois leur impérissable avis sur le drame et, bien entendu, leur puissante analyse sur la façon d’éviter qu’il ne se reproduise.

Comme on pouvait s’y attendre, c’est à la fois un puissant Niagara de poncifs de la part de toute la classe politique en mode « pipote automatique » et à la fois un petit moment de consternation lorsqu’au milieu de la soupe tiède que nous servent le ministre de l’Intérieur ou le porte-parlote du Gouvernement, on découvre quelques nuggets de bêtise caramélisée.

Car en effet, pour Darmanin, le problème de ces migrants qui se noient malheureusement lors de leurs tentatives pour traverser la Manche, c’est essentiellement « parce qu’ils sont attirés par l’Angleterre » (ceci constitue la partie poncif de la soupe), et cette attirance serait le fruit d’un « marché du travail qui fait que sans pièce d’identité, vous pouvez travailler » (ceci constitue la partie nuggets de bêtise).

Eh oui, le doute n’est guère permis : si les migrants se noient dans la Manche, c’est essentiellement parce que les Anglais ne réclament pas de carte d’identité pour travailler. C’est bien évidemment complètement consternant, mais rassurez-vous, pour être ministre, il en faut plus que ça sous le pied et notre Darmanin d’expliciter un peu son raisonnement : si les migrants se bousculent ainsi aux portes de l’Angleterre, c’est « qu’il n’y a plus de voies légales pour demander l’asile en Angleterre. La France, c’est 150 000 demandes d’asile depuis le 1er janvier. En Angleterre, c’est 30 000. (…) Nous ne devons pas être l’otage de leur politique intérieure ».

Voilà qui est plus clair : le migrant se précipite vers la perfide Albion parce qu’elle ne demande pas de carte d’identité pour travailler mais qu’elle n’accepte aucune demande d’asile, tout au contraire de la France qui, elle, accepte à tour de bras pour un marché de l’emploi où les petits cerfas de demande d’asile et les cartes d’identité trottent joyeusement en liberté d’une administration à l’autre tout en s’y égarant souvent.

Vous n’y comprenez rien ? Heureusement, Gabriel Attal, le porte-parlote du Gouvernement, fait preuve d’un bel esprit de concision, permettant en une phrase magique de rassembler les nuggets de bêtise en un seul grumeau de sottise essentielle :

« Il faut que les Britanniques fassent en sorte d’être moins attractifs »

Saperlipopette, mais pourquoi n’y avions-nous pas songé plus tôt ?! Pour résoudre enfin le problème de ces migrants à la flottaison contrariée, il faut que nos amis Britanniques fassent un petit effort en sabotant un bon coup leur économie et leur marché du travail, par exemple.

À la suite de cette déclaration véritablement consternifiante, notons la production immédiate de quelques courageux articles de notre presse humide de subventions afin d’évaluer la solidité des propos d’Attal et de Darmanin : le Royaume-Uni est-il si attractif que cela, ma bonne dame, ou s’agit-il d’une petite exagération de nos ministres qu’il faut fact-checker vite fait ?

Dans cette histoire lamentable tant sur le plan humain que sur le plan politique que ces deux andouilles ministérielles ont, encore une fois, passablement souillé de leurs âneries, il ne semble guère effleurer l’esprit ni des journalistes ni des pénibles commis républicains que des individus sont prêts à risquer leur peau pour se rendre au Royaume-Uni, ce qui permet d’affirmer sans se tromper qu’en effet, la perfide Albion est bel et bien plus attractive que la France (au moins pour un paquet de ces individus).

Pire encore, ni les scribouillards ni les ministricules dont il est ici question ne veulent évoquer l’éléphant dans la pièce : les côtes anglaises sont d’autant plus attractives vues de France que, justement, le marché de l’emploi français, la bureaucratie française et le modèle social français ne le sont pas du tout en comparaison. Et dans ce contexte, il semble clair que, sur le plan politique et à l’heure actuelle, l’idée qu’on doive améliorer la France pour que le migrant soit davantage intéressé par les perspectives et la culture hexagonale que par ses correspondances anglo-saxonnes ne vient à l’esprit ni de Darmanin ni de la brochette de clowns qui l’entoure.

Bien évidemment et encore plus révélateur, personne ne semble comprendre qu’améliorer les conditions d’emploi et d’installation en France serait directement et en premier bénéfique aux Français eux-mêmes, avant même les migrants. Dans cette histoire, le migrant ne sert ici que comme thermomètre d’une situation vraiment dégradée qu’on fait tout pour camoufler.

Décrite ainsi, la situation est sans doute triste pour la France, mais il ne faut pas perdre espoir : si l’on tient vraiment à bousiller l’économie anglaise, la France peut faire don d’un Bruno Le Maire quasi neuf, très peu servi, d’une puissance intellectuelle redoutable et qui a largement œuvré à son actuelle non-attractivité que les Anglais nous envient peut-être. Tant sur le plan fiscal que dans les grands principes économiques et les idées d’orientations budgétaires de derrière les fagots, Bruno saurait nous concocter un Royaume Uni à la hauteur des exigences de nos deux bouffons…

En réalité, on comprend que nos pitres ministériels ont encore raté une occasion de se taire.

Ils montrent ici une nouvelle fois la pénible habitude qui règne en France et qui cherche à tout égaliser par le bas, qui préfère abaisser l’Angleterre plutôt qu’améliorer la France. C’est le même mécanisme boiteux qu’on trouve dans les récentes déclarations pathétiques du PDG de la SNCF qui voudrait un concurrent (l’aérien) plus médiocre plutôt qu’améliorer son offre.

Cette attitude de jaloux est caractéristique des dirigeants actuels, enkystés partout dans ce pays, qui préfèrent utiliser la force de l’État pour imposer leurs idées moisies plutôt que se remettre en question.

source : https://h16free.com

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