Ce que cache la révolte des Gilets jaunes

...par le Gal. D. Tauzin - le 18/01/2019.

 

La France semble en ce début du 21ème siècle à une croisée des chemins comme elle en a peu connu dans sa longue, tragique et si belle histoire. Au-delà de la France, ce sont l’Europe et le monde entier qui s’apprêtent à traverser un siècle très dangereux. Tous les immenses défis d’aujourd’hui sont à analyser dans le cadre d’un phénomène rarissime dans l’histoire des peuples : la fin d’une période de civilisation qui a duré plusieurs siècles et le possible commencement d’une nouvelle ère extrêmement différente.

 

Un monde meurt… Depuis cinq siècles, à partir de cette matrice culturelle extraordinairement féconde que fut l’Europe, la culture occidentale a déferlé sur le monde, ébranlant toutes les autres cultures, car, quelle que soit la forme qu’elle prend, elle charme et attire. Mais elle est aujourd’hui en crise profonde. Depuis longtemps déjà, elle produit les effets inverses à ceux que lui suggèrent toujours ses idéaux fondateurs : comme à ses origines, l’Occident rêve et parle de solidarité, de justice, de paix et de développement pour tout homme, mais il est devenu une matrice d’égoïsme, d’injustices et de conflits. Cette inversion radicale est l’aboutissement d’un processus qui a sans doute atteint son apogée avec « Mai 68 », dont les fidèles représentants sont au pouvoir en France depuis près de 40 ans. D’abord coupé de toute transcendance, puis soumis aux idéologies dévastatrices, l’homme européen et occidental a été, par « Mai 68 », soumis à la dictature du nihilisme. Impasse philosophique, existentielle et politique, ce nihilisme ne pouvait empêcher la soumission de l’homme d’aujourd’hui à un nouveau dieu : l’argent, et donc à ceux qui le possèdent et le recherchent comme unique but de leur vie.

L’homme occidental n’est plus qu’un « producteur-consommateur-futur « vieux con » gêneur tout juste bon pour l’euthanasie dès lors qu’il coûte plus qu’il ne produit ». Vérité et absolu étant réputés ne pas exister dans les domaines social et politique, chacun « zappe » sans cesse d’un relatif plaisant mais insatisfaisant à l’autre. L’argent et la réussite individuelle semblent être les seules raisons de vivre de sociétés individualisées, atteintes de « bougisme », et dont le principe vital est devenu le conflit sous toutes ses formes.

Nous avons laissé s’installer des structures et des processus de destruction, de déshumanisation, de conflit.

La démocratie occidentale d’abord, telle qu’elle est aujourd’hui conçue – et exportée – est porteuse de division car, sans aucune transcendance reconnue par tous et pérenne, elle est de fait fondée sur le rapport de forces, donc sur la loi du plus fort. C’est exactement ce que signifiait l’ex-sénateur Michel lorsqu’il disait : « la loi résulte d’un rapport de forces à un moment donné ». Comment prétendre faire œuvre de paix dans ces conditions ?

Quant à la monnaie, dont la magnifique vocation est de servir aux échanges entre les hommes, donc de produire de la paix, de l’unité, du développement voire de l’amitié, elle est devenue une fin en soi justifiant tous les pires comportements. La spéculation sans frein et la guerre des monnaies produisent la guerre économique, et celle-ci conduit à la guerre militaire… et toute guerre a son lot de victimes.

La terre ensuite, mais aussi l’air et l’eau, et jusqu’à l’univers entier, ont été ravalés au rang de bien de consommation courante dont l’humanité actuellement vivante serait la seule propriétaire, avec droit exclusif de destruction sans aucun souci de l’avenir. Les dérèglements induits par ce comportement font désormais peser une lourde menace sur les équilibres naturels, ainsi que sur la possibilité pour les générations à venir de se nourrir et s’abreuver.

L’absence presque totale d’éthique enfin, laisse dans tous les domaines libre cours aux agissements de ceux qui rêvent de soumettre à leur volonté l’humanité entière voire l’univers lui-même.

Devenue culturelle, la violence trouve désormais de pseudo-justifications idéologiques.

Un nouveau monde naît… Heureusement l’homme sait intuitivement qu’il n’est pas un simple « producteur-consommateur-futur « vieux con » gêneur tout juste bon pour l’euthanasie dès lors qu’il coûte plus qu’il ne produit ».

Et il se révolte !

Les nations savent intuitivement qu’elles ne sont pas de simples troupeaux d’esclaves au pouvoir de quelques puissants richissimes.

Et elles se révoltent !

Partout en France, revêtant ou non le gilet jaune, des hommes et des femmes de tous âges, de toutes conditions, de toutes opinions et confessions, se révoltent contre l’esclavage qui se met en place, contre la « déconstruction » de notre société, contre la négation des grandeurs passées de notre pays, contre les diktats idéologiques qui visent à nous faire « changer de civilisation » et qui conduisent toujours à des goulags ou des camps de concentration. Ils se révoltent contre la négation pure et simple de l’humanité qui est en eux et en tout homme. Et, peu à peu, en ordre dispersé encore, ils réhabilitent les fondamentaux sur lesquels leurs ancêtres ont bâti la France : après des décennies de destruction de la famille, les jeunes la plébiscitent car c’est en elle que, naturellement, naît, vit et meurt tout homme ; après des décennies de destruction de l’autorité, l’autorité est demandée car elle est un service nécessaire à l’épanouissement de chacun et de tous ensemble ; après des décennies de dénigrements de la France, le patriotisme renaît…

Oui ! Sous nos regards encore incrédules, une France meurt, qui nous a conduits au désespoir, une France naît, qui fera renaître l’espérance. Moment rarissime et dangereux dans l’histoire de l’humanité. Dans vingt ans, si le monde ne sombre pas dans le chaos, la France qui naît aura pris le dessus, inéluctablement car la vie est toujours plus forte que la mort. Mais ces vingt années seront cruciales car les tenants de ce qui sera dans dix ans le nouvel Ancien Régime ne s’avoueront pas facilement vaincus.

Oui, une guerre civile est possible. L’engrenage qui y conduit se met en place dans les esprits autant que dans les rues. La raison profonde en serait la confrontation entre deux conceptions de l’homme : l’homme soumis et instrumentalisé contre l’homme libre et seule raison d’être de la politique.

Elle serait terriblement destructrice. Nous devons tout faire pour qu’elle ne se déclenche pas, et nous le pouvons.

Ensemble, nous pouvons rebâtir la France !

Général Didier Tauzin

17 janvier 2019

NB : Si, selon vous, mes propositions méritent au moins d’être discutées, n’hésitez pas à les diffuser et à prendre ces idées comme vôtres.

 

Source : https://www.minurne.org/billets/19632

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