Appel du 18 juin :

Le message à méditer

du général BLACHON, commandant les Ecoles de Saint-Cyr-Coëtquidan.

Le général Blachon, commandant les Écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan, diffuse avant son départ pour Besançon où il va commander la 1ere division, un message qui fait sens à l’heure de la commémoration de l’appel du 18-Juin. Il revient sur l’action des Saint-Cyriens après l’appel lancé depuis Londres au micro de la BBC par le général de Gaulle et rappelle le sacrifice des officiers de l’armée de terre dans les Forces françaises libres (FFL) et dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI). 

Ce texte remarquable par son fond, par la synthèse historique juste qu’il propose, mérite d’être lu dans chaque régiment et d’y être médité. Que les militaires d’active, à la retraite, les réservistes actifs et citoyens le lisent et en dégagent l’essence du patriotisme le plus authentique.


« Aux écoles de Saint- Cyr Coëtquidan, le 18 juin n’est pas une date comme les autres. Au-delà de l’anniversaire de l’appel du général de Gaulle à poursuivre le combat, elle est l’occasion de rendre hommage aux anciens élèves ayant choisi le chemin de la Résistance et de la lutte, quelles que soient leurs opinions politiques… parce que ce qui comptait avant tout pour eux, c’était la France.

Bien sûr, on cultive aux écoles la mémoire des grandes figures : Tom Morel, le général Delestraint, de Lattre de Tassigny, Leclerc, le général Saint-Hillier, parrain de l’actuel deuxième bataillon de Saint- Cyr… Mais il y a tous les autres, dont on parle peu et qui n’en demeurent pas moins d’authentiques héros. Qui se souvient du sacrifice du capitaine Maurice Anjot ? Tom Morel ayant été tué, les combattants du maquis des Glières sont livrés à eux-mêmes et il décide de les rejoindre alors qu’il ne se fait aucune illusion sur l’issue de la bataille. 
Henri Roman Petit, commandant de l’armée secrète de l’Ain, dira de lui plus tard : 
« Parmi tous les sacrifices qui ont été faits au moment des Glières, c’est Anjot qui a fait le plus beau. Il savait que tout était perdu. Il l’a dit. Il me l’a dit : Mon devoir me commande de prendre ce poste. Je sais que j’engage un bataille perdue, mais il y a l’honneur, il y a le pays, il y a la France ».


Cet esprit de résistance est parfaitement incarné par un Georges Loustaunau-Lacau, saint-cyrien de la promotion de Montmirail, héros de la Grande Guerre qui fonde le réseau Navarre qui deviendra plus tard le réseau alliance. Démasqué, il sera livré à la Gestapo, subira 54 interrogatoires avant d’être déporté à Mauthausen en juillet 1943 où il parviendra à survivre à l’internement et à la marche de la mort pendant 11 jours avant l’effondrement de l’Allemagne nazie. 
Il l’est aussi par le général Frère, fondateur de l’organisation de résistance de l’armée (ORA) dont il prend le commandement en décembre 1942. Arrêté avec son épouse par la Gestapo, ils sont tous les deux déportés et lui mourra d’épuisement au camp du Struthof le 13 juin 1944. 
Il l’est enfin par un général Giraud sous l’égide duquel le premier département français, la Corse, est libéré par l’armée française.

A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, sur 1 038 titulaires, 553 officiers de l’armée de Terre seront faits compagnons de la libération dont 118 saint-cyriens.
Les écoles paieront également un lourd tribut aux combats de la libération dans les rangs de la 1ère armée et de la 2eDB ainsi qu’en déportation où mourront 117 saint-cyriens.
A cette époque également, l’École fut bien au rendez-vous de l’histoire, assurant plus de deux siècles au service de la France ».

 

Source : http://lhistoireenrafale.blogs.lunion.fr/2017/06/17/appel-18-juin-message-a-mediter-general-blachon-commandant-ecoles-de-saint-cyr-coetquidan/

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