Antisémitisme, antisionisme et communautarisme

...par le Gal. Henri Roure - le 25/02/2019.

 

Les insultes terriblement violentes contre le philosophe Alain Finkielkraut sont évidemment intolérables. je voudrais, à cet égard, faire quelques remarques personnelles.

 

Nous payons en ce moment l’abandon des principes nationaux qui ont fait l’unité et la Grandeur de la France depuis des siècles. Un Français se définissait uniquement par son appartenance à la Nation à l’exclusion de toute « spécificité » annexe, ou, s’il le faisait, c’était avec discrétion en s’incluant, sans arrière-pensée, dans l’originalité de la nation française. Désormais ce n’est plus tout à fait le cas. L’appartenance régionale, ethnique, ou religieuse, et aussi l’origine, priment fréquemment sur ce qui, sur le passeport, est encore dénommé nationalité. Ce n’est pas sans conséquence.

 

Céder des pans entiers de souveraineté à une organisation internationale et vouloir sans cesse davantage d’intégration européenne ne peut que diviser la nation et affaiblir l’État. C’est pour les  partisans de cette évolution, un passage nécessaire pour transformer cette organisation en une Europe fédérale, en quelque sorte en un nouveau pays. Ce faisant, des communautés émergent, des régionalismes s’affirment, des contestations de tous ordres apparaissent profitant de l’affaiblissement moral inévitable de l’État. Les clans s’agitent espérant trouver dans cet affaissement de quoi renforcer leur audience. Les idées les plus extrêmes parcourent les réseaux sociaux cimentant de nouveaux groupes et, à contrario, accentuant les fractures de la nation. Comment s’étonner que les pires idées puissent s’exprimer? Aujourd’hui elles sont, bien évidemment, majoritairement, le fait de groupes sociaux ayant renié les fondements de la nation ou ne les ayant jamais reconnus. Ils servent des intérêts qui leur sont exclusifs et vont, ainsi, jusqu’à agresser d’autres groupes identifiés, pour des aspects divers, comme adversaires, voire ennemis, qui eux-aussi marquent désormais plus nettement leur spécificité. Les fractures sont bien là. L’antisémitisme actuel y trouve sa source.

 

L’antisémitisme a toujours existé, précisément parce que les juifs apparaissaient, initialement, comme n’appartenant pas à l’unanimité chrétienne d’une époque, et, bien plus tard, aux yeux de certains, parce que claniques et, de ce fait, à la marge, suspects de rechercher des intérêts autres que ceux de la nation. Le nazisme s’est appuyé sur cette idée. Après la disparition de cette idéologie, en France et dans les pays démocratiques, l’antisémitisme, généralement peu violent et marginal, a pu être aisément combattu. Aujourd’hui le contexte est différent. L’idée nationale, affadie, ne peut plus protéger aussi bien les citoyens relevant d’une « spécificité » désormais mise en exergue. 

 

Il sera ainsi difficile de compléter la législation existante contre le racisme et l’antisémitisme, sans une mise en cause d’une « communauté » et de son idéologie religieuse qui fait des chrétiens et des juifs des ennemis. Qui a lu le coran sait qu’il recèle une haine profonde à leur encontre. Si l’on condamne les diffusions de textes « antisémites » il faudrait bien, pourtant le faire. À moins que les pouvoirs publics admettent, par crainte, que l’idéologie religieuse de certains titulaires de la carte d’identité française puisse les autoriser à combattre des Français et à profaner des Églises, des synagogues et des cimetières. Le gouvernement ne fera rien, bien sûr, dans ce sens… 

 

Relevons quelques phrases particulièrement odieuses, tirées des versets coraniques :

 

Coran 5.51 « O vous qui croyez! Ne prenez pas pour amis les juifs et les chrétiens ; ils sont amis les uns des autres. Celui qui, parmi vous, les prend pour amis, est des leurs. Dieu ne dirige pas le peuple injuste » 

 

9. 14 « combattez-les (les juifs et les chrétiens) afin que Dieu les châtie par vos mains… »

 

Coran 98.6 « Les juifs et les chrétiens et les païens brûleront dans le feu d'enfer à jamais. Ils sont les plus vils de toutes les créatures ».

et dans les hadiths, dont sont tirées les règles de comportement du musulman, l’expression est parfois plus terrible :

 « Le Prophète a tué les hommes de la tribu juive Bani Quraiza (quelques 600 à 800 d'eux) et a distribué leurs femmes, enfants et propriété parmi les musulmans. Tous les autres juifs de Médine ont été exilé »

Vous combattrez les juifs et aurez le dessus sur eux de sorte que la pierre dira : ô musulman ! Voici un juif caché derrière moi.. viens le tuer »   

 

Les prédicateurs dans les mosquées, le vendredi, concluent toujours leur prêche en disant « O Allah ! Accorde-nous la victoire sur les juifs, qui sont tes ennemis mais aussi les ennemis de notre religion ! (les fidèles répondent Amen) O Allah ! Fais périr les mécréants, les polythéistes et les ennemis de l’islam ! (Amen).

 

Si le gouvernement veut résoudre cette aggravation de l’antisémitisme, il faudrait qu’il admette que les antisémites dangereux, aujourd’hui, sont parmi les musulmans. Il est bien évident que la lâcheté politique ambiante à l’égard de cette « communauté » ne le permettra pas. L’antisémitisme va perdurer, jusqu’à ce qu’il devienne un des facteurs d’un réel conflit interne. 

 

Quant à une condamnation de l’antisionisme par la loi, ce serait, évidemment agresser des peuples arabo-musulmans qui nourrissent à l’égard d’Israël un désir de destruction. L’ouma en serait ulcérée. Ce serait, en effet, indirectement condamner l’islam…  

 

Parions que si une loi est votée, elle ne changera pas grand chose, nos gouvernants sachant qu’un événement chasse l’autre et que les insultes proférées contre Alain Finkielkraut seront oubliées. Définitivement ?

 

Sur le même sujet, lire : Antisémitisme en France, éléments de réflexion

 

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