Deux documents intéressants

...proposés par le Gal. Dominique Delawarde - Le 10/11/2020.

 

Bonjour à tous,

 

Aujourd'hui, je vous adresse deux documents :

Le résumé (2 pages) d'une étude scientifique très fouillée et argumentée sur la Covid-19 réalisée par trois auteurs :

 

Gilles PECH de LACLAUSE, Arnaud DELENDA, Lana AUGUSTINCIC, qui démontre de manière claire et indiscutable que le confinement est contre-productif. Il est en pièce jointe. Le lien vers l'étude complète est donnée dans ce résumé.

Son titre ? "Confinement strict, surcharge hospitalière et surmortalité: Analyse statistique et étude mathématique de l’épidémie de « Covid 19 »"

 

Le premier des trois auteurs étant un jeune camarade, ancien Saint Cyrien, j'ai lu cette étude qu'il m'avait proposée et je n'ai pas été déçu. Vous ne le serez pas non plus. Le raisonnement et les données sont justes, les conclusions sont "décoiffantes"......

 

Le second document à caractère géopolitique est un article paru sur le site de l'Alliance Franco-russe sous la plume de Denys Pluvinage.

Son titre : "Le vote US vu de Chine et de Russie."

http://associationfrancorusse.fr/2020/11/05/le-vote-us-vues-de-chine-et-de-russie/

 

Bonne lecture

 

DD


Confinement strict, surcharge hospitalière et surmortalité

Analyse statistique et étude mathématique "décoiffantes" de l’épidémie de « Covid 19 »

Dans une étude approfondie, trois auteurs travaillant en équipe se sont livrés à une analyse statistique et ont réalisé une étude mathématique de l'épidémie de «Covid-19». J'ai lu attentivement cette étude. Elle me paraît très convaincante, et d'autant plus que les évolutions actuelles de l'épidémie dans les différents pays donnent raison à ses auteurs. J'attends, avec beaucoup de curiosité les études alternatives qui démontreraient le contraire et qui seraient confortées par l'observation des résultats et de l'évolution de l'épidémie que nous connaissons…. Le lecteur de formation scientifique se plongera avec délice dans cette brillante démonstration. Le lecteur pressé ira directement à la conclusion reprise ci après.

 

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02861011/document

 

Résumé : Cette étude observe les résultats de la propagation épidémique et de la mortalité dans trois pays comparables touchés assez largement : Belgique, Pays-Bas, Suède. Ces trois pays ont réalisé des « interventions non pharmaceutiques » à trois niveaux différents, de l’isolement social total (Belgique) à la simple distanciation sans port de masques (Suède). Ces trois pays ont trois niveaux de système hospitaliers différents, du plus équipé (Belgique) au moins équipé (Suède).

 

L’étude démontre que le « confinement » strict (Belgique) ou souple (Pays-Bas) n’a pas « retardé » le pic, ni « aplani » la courbe. Au contraire, ces deux pays ont connu une accélération plus forte et un pic plus haut, avant la Suède.

 

Cette étude utilise ensuite un modèle SEIR simple pour démontrer que les scénarios prédictifs ne sont pas pertinents dans l’utilisation qui en a été faite.

 

L’étude démontre ensuite par les mathématiques que l’hypothèse que les NPI « Non Pharmaceutical Interventions » au sens de l’OMS aurait un impact direct sur l’indicateur R (nombre reproducteur de base) de propagation épidémique, est erronée.

 

Elle formule enfin l’hypothèse mathématique d’un effet pervers indésirable dans le cas des NPI les plus strictes (1er confinement à la française) qui créent à l’asymptote une baisse du taux de guérison, entraînant une surcharge de la capacité hospitalière et une surmortalité.

 

Cette étude nous livre trois informations majeures :

1 – Elle met en évidence les erreurs de méthode et de raisonnement qui ont conduit quelques scientifiques à faire des prévisions apocalyptiques sur l'évolution de l'épidémie. Ce sont ces prévisions qui ont conduit certains gouvernements paniqués à prendre des mesures de confinement général dans de nombreux pays.

 

Ces prévisions faites le 10 avril 2020 pour une Suède non confinée était de 96 000 décès pour le mois de mai. La Suède n'a pas confiné, et elle n'a déclaré que 6 022 décès le 9 novembre (16 fois moins)…… Dans le cas Belge, le bilan du confinement ne tient pas l’objectif. Elle compte presque 3 fois plus de décès que ce qui était espéré par le niveau de confinement de la Belgique et deux fois plus que la Suède. Dans les deux cas, les prévisions n’étaient pas valables.

 

2 – L'étude démontre aussi que l’utilisation de ces modèles prédictifs, sous la pression du temps de crise, s’est éloigné à grande vitesse de la rigueur scientifique….

 

3 - Des vies sauvées par le confinement ?

«L’erreur a été poussée encore plus loin avec certaines études cherchant à chiffrer le « nombre de vies sauvées » par les mesures les plus strictes, ce qu’ont prétendu faire les équipes de Neil Ferguson à l’Imperial College et l’EPICX LAB. On pourrait utiliser exactement le même argument pour dire que l’absence de confinement a sauvé 92 000 vies en Suède par rapport à la prévision du 10 avril (96 000 morts attendus en mai). L’honnêteté intellectuelle commande de comparer les résultats obtenus par les pays et les comparer avec les objectifs de leur niveau de confinement.

 

- Dans le cas de la Belgique, le bilan du confinement ne tient pas l’objectif. Il y a presque 3 fois plus de décès que ce qui était espéré par le niveau de confinement appliqué.

 

- Dans le cas de la Suède, a contrario, il y avait, en mai, 20 fois moins de décès que ce qui était attendu avec le niveau des mesures prises.

 

Avant de vous livrer la courte conclusion de cette étude dans son intégralité, je tiens à remercier les trois auteurs, Gilles PECH de LACLAUSE, Arnaud DELENDA, Lana AUGUSTINCIC, de nous l'avoir fait connaître.

 

Conclusion de l'étude

«La conclusion est contre - intuitive, heurte les idées reçues, et touche les ressorts profonds de la psychologie collective. Plus un investissement est massif, et plus la tendance est d’investir encore. Plus un sacrifice a été important, plus il est difficile d’admettre qu’il était inutile. Quel aurait été le sort de ceux qui auraient tenté d’expliquer aux Incas que leurs sacrifices n’avaient aucune influence sur la course du soleil ? Nous restons modestes mais renforcés dans notre conviction (depuis 9 semaines maintenant). Nous avions déjà fait le constat d’une absence d’effet déjà relevé par la littérature scientifique. Nos conclusions vont au-delà.

 

1. Le confinement ne « décale » ni le pic de nouveaux cas, ni le pic de mortalité, au contraire, il «l’anticipe ».

2. Le confinement « n’aplatit » pas la courbe de nouveaux cas, ni la courbe de mortalité, au contraire, il la « gonfle »

3. Le confinement réalise un effet pervers indésirable de surcharge hospitalière et d’augmentation des décès. Le contraire de l’effet imaginé.

4. Le raisonnement selon lequel le confinement général strict et indifférencié influe directement sur le « R0 » de propagation épidémique est faux. Une mesure de confinement général strict et indifférencié n’impacte pas directement le R0 mais l’un de ses paramètres : le taux de contact.

5. Les modélisations mathématiques et statistiques ont été basées sur des « hypothèses » non scientifiques et un dévoiement des modèles :

- Utilisation de R(0) comme un paramètre alors qu’il est un indicateur,

- Appréciation à l’estime d’un niveau de « discipline » de la population,

- Choix arbitraire de l’impact sur R(t),

- Un modèle « tordu » dans lequel on modifie R(t) à un instant t par une « Non Pharmaceutical Intervention »,

- Une prévision des hospitalisations non démontrée,

- Du back testing mais pas de modélisation prédictive.

La course à une communication scientifique en temps réel, avec des équipes de plus en plus nombreuses, hiérarchisées, outillées et internationalisées devient de plus en plus homogène dans sa production. Focalisées sur les mêmes sujets avec les mêmes approches, les scientifiques modernes peuvent reproduire à l’infini les mêmes biais.

 

Nous devons ici rendre un hommage appuyé à la Suède. Sans ce choix courageux d’une autre voie, plus conforme aux droits humains et à la prudence scientifique devant des prévisions plus incertaines que l’épidémie elle-même, jamais nous n’aurions pu avoir de comparaison en temps réel et se faire une idée juste. Il faudra garder longtemps à l’esprit ce qui était dit partout dans le monde au sujet de ce choix suédois dans ce printemps 2020.

 

 


Le vote US vu de Chine et de Russie

....par Denys PLUVINAGE - le 05/11/2020.|

Les dirigeants américains ne cessent d’accuser la Chine et la Russie de représenter un danger pour leur pays. Pour ceux qui croient encore que les Etats-Unis sont un pays démocratique, défenseur de la démocratie, l’accusation est complétée par « …et un danger pour la démocratie ».

La plupart du temps, les accusations contre ces deux pays servent essentiellement à justifier un budget militaire délirant, la progression de l’OTAN vers l’est où, dans bien des cas, l’organisation a déjà atteint les frontières de la Fédération de Russie, les déploiements de navires américains dans la Mer de Chine du Sud et l’entretient de plus de sept cent bases militaires américaines dans le monde. La russophobie a également servi, à partir de 2016, de rideau de fumée pour faire oublier les turpitudes du parti Démocrate lors des primaires entre Hillary Clinton et Bernard Sanders.

Pour justifier tout ceci, les centres de « réflexions » occidentaux cherchent à accumuler les preuves de la volonté de la Russie et de la Chine d’envahir militairement leurs voisins.

Pourtant, même les dépenses militaires cumulées des deux pays sont très loin du niveau des dépenses américaines. Quant à leurs stratégies militaires, ce sont essentiellement des stratégies défensives. Mais, encore une fois, les Etats-Unis et l’OTAN ont besoin d’un ennemi pour justifier leur propre agressivité.

Ce dont on ne nous parle pas, c’est de la menace réelle que la Chine et la Russie font peser sur le système néolibéral, du fait de leur seule existence. Et, contrairement à une hypothétique menace militaire, cette menace s’exprime actuellement dans la distance que ces deux pays sont en train de prendre par rapport aux pays occidentaux, qu’il s’agisse des Etats-Unis ou de l’Union Européenne. Evidemment, cette menace tient tout d’abord et essentiellement à la faiblesse d’un système qui a montré ses limites depuis de nombreuses années et qui est maintenant au bord de l’effondrement.

Commençons par la Chine. Comme l’explique clairement le journaliste de l’Asia Times, Pepe Escobar, la « sinophobie » entretenue par Américains et Européens ne peut pas grand-chose contre le modèle de gouvernance efficace de la Chine de Xi Jinping. Le plénum du Comité Central du Parti Communiste Chinois s’est tenu au début de cette semaine. Il doit entériner le plan à cinq ans couvrant la période de 2021 à 2025, de même que la présentation des grands objectifs du pays pour 2035. La stratégie sera celle d’un « double développement » avec un effort en direction du marché intérieur parallèlement au développement du commerce extérieur et des investissements.

Il s’agit de faire face à la crise mondiale qui implique une baisse des importations de produits chinois, en donnant la priorité au marché intérieur. Dans le même temps, il faut inciter les entreprises chinoise à investir plus fortement dans la technologie, les semi-conducteurs, les applications de la 5G, l’internet des objets, les circuits intégrés, la biomédecine, les ordinateurs quantiques, etc. Pékin vise ce que le « Global Times » appelle l’indépendance économique.

La Chine est déjà sur un chemin propre, ne dépendant plus que très peu des apports étrangers. Les sanctions américaines visant « Huawei » et les fabricants chinois de semi-conducteurs n’ont fait qu’accélérer le mouvement.

Les dirigeants chinois cherchent à éliminer toute dépendance de leur pays envers les pays occidentaux. D’après les calculs faits en Chine, l’économie du pays représente aujourd’hui à peu près 72% de celle des Etats-Unis. Elle devrait dépasser celle de l’Union Européenne en 2027 et celle des Etats-Unis en 2032. Mais si on fait les calculs en parité de pouvoir d’achat, selon le Fond Monétaire International, l’économie chinoise est déjà la plus importante du monde.

La Chine étudie de près les convergences entre la physique quantique et les sciences de l’information sur le chemin de la Quatrième Révolution Industrielle « Made in China » et « Huawei » est un acteur majeur dans ce domaine. La société fournit le support technique, les plateformes et l’infrastructure matérielle nécessaires à ce développement.

D’ailleurs, le grand capital, de l’Est et de l’Ouest suit cette voie également, une voie qui recouvre les principaux nœuds des Nouvelles Routes de la Soie. C’est une des raisons pour lesquelles l’Allemagne est réticente à s’associer aux sanctions politiques américaines. Les capitaux internationaux ont commencé leur mouvement vers l’Asie du Sud-Est.

Que représente aujourd’hui l’idéologie néolibérale, face au « socialisme à la chinoise » ? L’énorme échec du système néolibéral face à la pandémie est maintenant évident dans tout l’Occident. Quant à l’élection présidentielle américaine, elle marque l’échec de la démocratie libérale occidentale. Tout ceci au moment où le « Parti Communiste Chinois », tellement diabolisé, produit un plan à cinq ans, alors que les « démocraties » occidentales peinent à planifier le jour d’après !

Et que se passe-t-il, pendant ce temps chez le « partenaire stratégique » de la Chine, la Russie ?

Deux interventions au Club de Discussion de Valdaï en apportent une intéressante description. Dans la première intervention, le ministre russe des affaires Etrangères, Serguei Lavrov explique que dans l’ambiance actuelle et étant donnés les comportements de Mme. Merkel et les discours de Mme Von der Leyen, il convenait pour la Russie de cesser les contacts avec l’Union Européenne.

Dans la seconde, le président russe insistait sur l’importance « d’abandonner les pratiques de consommation incontrôlée et illimitée en faveur d’une suffisance raisonnable et judicieuse, lorsque l’on ne vit pas seulement pour aujourd’hui, mais en pensant à demain ». Vladimir Poutine a également expliqué l’importance de l’Etat : « L’Etat est un élément essentiel… on ne peut rien faire sans le soutien de l’Etat ».

Pour le président russe, il n’existe pas de système unique et rigide, ni l’économie de marché, ni l’économie dirigée. Il faut se garder d’appliquer systématiquement les règle d’un modèle donné. L’important est de déterminer de la meilleure façon possible le niveau d’intervention de l’Etat dans l’économie. Pour Vladimir Poutine la façon pratique de réguler l’intervention de l’Etat est « une forme d’art ».

Le système russe implique, pour le moment, des programmes sociaux de grande envergure et de très gros « projets nationaux ». Les pays Occidentaux feignent de ne pas réaliser, que le pragmatisme économique de la direction russe, pourrait hisser l’économie du pays au cinquième rang mondial devant l’Allemagne.

La Chine, comme la Russie, offrent donc au monde et en particulier aux pays du Sud, une alternative idéologique radicale au dogme néolibéral américain. Tout ceci est insupportable pour le complexe militaro-financier américain, et donc, quel que soit le résultat du vote qui s’est terminé officiellement hier, les relations entre le « Leader du monde libre » et le deux Entités Souveraines ne devraient pas s’améliorer.

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