« Nous devons prendre conscience que certains de ces jeunes ne se sentent pas Français ! »

...par le Gal. Bertrand Soubelet - le 16/07/2019.

 

Vous avez réagi de façon vigoureuse sur les réseaux sociaux pour condamner les violences et dégradations commises à l’issue du match de foot impliquant l’équipe d’Algérie. Vous avez notamment écrit : « Quand on aime et on célèbre un pays, on y reste et on y vit. Ras le bol de ces faux Français. » Coup de sang, cri du cœur, dérapage ?

 

Le tweet que j’ai publié en réaction aux événements qui se sont déroulés dans certaines de nos grandes ville (Paris, Lyon, Marseille, notamment) le jour du 14 Juillet à l’occasion de la victoire de l’équipe de foot de l’Algérie n’est ni un coup de sang ni un cri du cœur et encore moins un dérapage.

 

Notre vie publique et nos médias sont beaucoup trop marqués par les réactions à chaud,

excessives et passionnelles et j’évite de rentrer dans cette logique.
Mais il est nécessaire de dire les choses clairement lorsque tout est fait pour lisser et trouver des circonstances atténuantes là où il n’y en a pas.
J’ai exprimé simplement un sentiment partagé par au moins 80 % des Français.
Dire que des jeunes nés sur notre territoire qui ne respectent pas la France en paradant avec un drapeau étranger et en semant violence et destruction sur leur passage n’est pas acceptable, je ne vois pas où est le dérapage.


Je sais que le terme de « faux Français » a gêné, mais je l’assume. Tout d’abord parce qu’en 280 caractères il n’est pas possible d’être exhaustif ou nuancé et parce que je crois que nous devons prendre conscience que certains de ces jeunes ne se sentent pas Français et, dans l’esprit, ils ne le sont pas. J’ai déjà expliqué à de maintes reprises ce phénomène dans les colonnes du Figaroou dans mon livre Sans autorité, quelle liberté ?
Nos gouvernants et nos élus ont évidemment une part de responsabilité. Est-ce une raison pour tout admettre et ne pas réagir ? Il n’est pas possible d’être Français à géométrie variable : oui quand c’est avantageux, et se réclamer d’un autre pays dans certaines circonstances. Ceux qui ne respectent pas les lois et les règles en dénigrant le pays dans lequel ils vivent doivent être sévèrement sanctionnés. Je vais même plus loin : pour ceux qui disposent de la double nationalit, on doit introduire une disposition législative pour qu’ils choisissent définitivement leur camp avec toutes les conséquences que cela comporte. La vie est une succession de choix et chacun doit assumer.

Quand je tiens de tels propos il n’est pas question d’extrémisme ni de racisme. C’est simplement du pragmatisme, du bon sens, et cette clarté permettra à la France de traiter dans de meilleures conditions tous les migrants légaux et les réfugiés vis-à-vis desquels nous avons des devoirs que nous ne sommes plus en mesure de remplir par faiblesse, par lâcheté ou par démagogie.
Le concept de nationalité française doit être revu et associé à des exigences et des devoirs. Nous avons trop longtemps négligé nos symboles.
Il est encore temps de réagir, mais le pouvoir actuel ne prend pas le bon chemin.

Réaction à ces réactions, vous avez déclaré, je crois, dans Ouest-France : « Dans notre pays, il semblerait qu’on ne puisse pas dire les choses sans être considéré comme un membre du camp du Mal… » Qu’est-ce pour vous, aujourd’hui, le camp du Bien, le camp du Mal ?

Il est vrai que, dans notre pays, la dictature de la pensée a empiré, depuis deux années. De manière schématique, la gauche a perverti le système pendant quatorze ans et, ensuite, la droite a renié son identité inhibée par des lobbies intellectuels « droits-de-l’hommistes » totalement déconnectés de la réalité. Désormais, il n’est plus possible de s’exprimer en dehors du prêt-à-penser validé par le pouvoir en place.
Soit on se situe dans la mouvance bien-pensante de la majorité présidentielle, soit on est taxé des pires maux de la Terre et soupçonné de volontés totalitaires.
Les camps du Bien et du Mal n’existent pas dans un débat démocratique et cette vision de la politique beaucoup trop présente pour les élections européennes est extrêmement dangereuse.

Donnez-nous, quand même, des raisons d’espérer, vous qui avez servi sous nos trois couleurs pendant près de quarante ans

Il y a toujours des raisons d’espérer dans un pays comme le nôtre.
La première raison, c’est que notre jeunesse est formidable.
Bien sûr, elle n’est pas uniforme et beaucoup reste à faire, mais je rencontre des jeunes d’âges différents, de régions et d’origine diverses, et ils ont pour la plupart envie de se réaliser et de prendre leur part du fardeau. Il suffit simplement de leur faire confiance, de leur montrer le chemin et de les accompagner.
Lorsque je vois ces jeunes des écoles militaires et ces engagés qui défendent notre pays sous des formes diverses, lorsque j’échange avec ces jeunes de centres d’apprentissage, ceux qui sont en alternance dans des entreprises ou de jeunes enseignants, je lis dans leur regard l’envie d’avancer et de montrer ce dont ils sont capables.
La deuxième raison est que notre pays a connu plusieurs révolutions, des périodes très difficiles, parfois très sombres, et la grandeur de la France a toujours resurgi.
Je crois que le peuple français a compris certaines choses depuis quelques mois et il se recentre sur l’essentiel : qui sommes-nous ? Que voulons-nous pour nos enfants ? Sur quels fondements notre société doit reposer ?
Les exigences collectives manifestées par l’opinion publique en termes d’écoute, d’exemplarité, de retour à l’ordre et à l’autorité sont un indicateur.
Il ne restera plus qu’à convaincre la moitié du corps électoral de retourner s’exprimer pour mettre en œuvre ce projet.
Je suis un éternel optimiste car la France est encore un grand pays, mais ne tardons pas trop.

Propos recueillis par Gabrielle Cluzel

 

Source : https://www.bvoltaire.fr/general-bertrand-soubelet-nous-devons-prendre-conscience-que-certains-de-ces-jeunes-ne-se-sentent-pas-francais/?mc_cid=a3400ae901&mc_eid=c2875309d7


Scènes de liesse et racisme ordinaire en France : On en parle ?

...par le Col. Georges Michel - Le 21/07/2019.

Samedi, toute la Macronie était de sortie, malgré les grosses chaleurs, pour se payer Nadine Morano qui a osé s’attaquer à Sibeth Ndiaye. C’est facile, simple comme un tweet et, quelque part, ça permet de se défouler à bon compte. On a frôlé la marche blanche en soutien à la pauvrette. « Racisme ordinaire », a-t-on lu ici et là. C’est le pire, celui-là.

Quelle honte, tout de même, que ces propos d’une ancienne ministre alors qu’on avait encore dans la tête les échos de cette belle « liesse populaire » qui a envahi les grandes avenues de Paris, Marseille et autres lieux, en ce soir de victoire algérienne. Une liesse qui venait gentiment, de façon « bon enfant », nous rappeler que la France, c’est le pays du vivre ensemble. Se dire Français de souche frise, aujourd’hui, la correctionnelle et ne se doit faire qu’en rasant les murs, s’il vous plaît. En revanche, revendiquer son ascendance algérienne ne semblerait se concevoir qu’en envahissant nuitamment et bruyamment la rue. C’est tellement beau, la liesse. « Liesse » : « joie débordante », nous dit le dictionnaire. D’où, sans doute, les débordements.

En ce soir de liesse, on a même vandalisé la statue du général de Gaulle à Évreux. « Une centaine de supporters de football ont envahi le centre-ville d’Évreux, à grands coups de klaxon et de cris de joie », lit-on sur le site actu.fr« Moto-cross et scooters se sont livrés à un gymkhana sur la place du général-de-Gaulle fraîchement rénovée… Pire, dans la soirée et malgré une forte présence policière, la statue du général de Gaulle, scellée et inaugurée le 18 juin dernier, a été dessoudée. »Sauf à voir dans cet acte la main de l’extrême droite, une sorte de dernier carré de l’OAS (on ne sait jamais, avec Castaner), avouons que c’est une drôle de façon de dire merci à celui qui fut, certes l’homme du 18 juin, mais aussi celui qui accorda l’indépendance à l’Algérie. Tiens, justement, Castaner, l’homme qui s’indigne plus vite que son ombre, il dit quoi ? À cette heure, rien. Évidemment, il s’est indigné comme il se doit en dessoudant Nadine Morano : « “Ne composez jamais avec l’extrémisme, le racisme, l’antisémitisme, ou le rejet de l’autre”. Jacques Chirac. Un jour Nadine Morano a peut-être été républicaine. Tel n’est définitivement plus le cas. » Définitif et sans appel…

Mais puisque nous sommes sur le compte Twitter de Castaner, évoquons tout de même son dernier message, qui date de dimanche après-midi et concerne la mort de Mamadou Barry, cet universitaire guinéen, marié et père d’une petite fille, agressé verbalement et physiquement, vendredi soir, dans la banlieue de Rouen, et qui a succombé à ses blessures. Le ministre évoque un « acte odieux » mais se garde bien d’aller plus loin. On peut cependant lire sur le site de France 3 Normandie : « Plusieurs témoins de la scène, dont un voisin qui a porté secours à la victime, confirment avoir entendu des propos racistes. La police ne confirme ni infirme ces insultes racistes. » Le député de Vaucluse Julien Aubert, lui, n’hésite pas à écrire sur sa page Facebook, dimanche matin : « Et si on parlait d’un véritable acte raciste commis en France vendredi dernier ? Le Dr Mamadou Barry a été tabassé à mort devant sa femme à Rouen par des supporters algériens qui ont cru qu’il était sénégalais. C’était en France, en 2019. @Castaner, voilà la haine. Qui en parle ? »

Si ce n’était profondément triste et tragique, on serait tenté de se demander s’il n’y a pas, en France, le bon et le mauvais racisme. Celui qu’il faut dénoncer en monôme et celui qu’il faut taire. Le supposé et le réel.

NDLR : on apprend, lundi, que l’agresseur de Mamadou Barry ne serait pas d’origine algérienne mais turque. L’avocat de la famille du Dr Barry affirme qu’il s’agit en tout état de cause d’un acte raciste.

 

Source : https://www.bvoltaire.fr/scenes-de-liesse-et-racisme-ordinaire-en-france-on-en-parle/

 



« Brandir un drapeau est un acte éminemment politique »

...par Malika Sorel -le 21/07/2019.

L’auteur de Décomposition française a analysé avec une rare justesse le processus d’intégration. Elle voit dans les débordements qui ont émaillé les victoires de l’Algérie lors de la Coupe d’Afrique des nations l’expression d’une défiance d’une partie des enfants de l’immigration à l’égard de la France.


LE FIGARO. -
 Dimanche dernier, après la qualification de l’Algérie, il y a eu 282 interpellations suite aux désordres causés par des supporteurs algériens. Doit-on y voir de simples «débordements» liés à la liesse ou le symptôme d’un malaise plus profond ?

Malika SOREL. - Ce n’est pas la première fois qu’on observe ce phénomène, et cela prend une ampleur inquiétante, du fait du nombre de personnes enclines à braver l’ordre républicain. Par ailleurs, hisser ou planter un drapeau n’est jamais anodin. C’est un acte éminemment politique qui symbolise, tout comme l’hymne national, un ancrage moral, l’attachement à un socle de principes et de valeurs, et bien sûr un enracinement sentimental. Brandir le drapeau sous le nez de l’ancien pays colonial, c’est l’expression d’une revanche sur l’Histoire. Une revanche qui s’est trouvée légitimée par le candidat Macron lorsqu’il a accusé la France de «crime contre l’humanité».

L’Occident freudien justifie, excuse, et son monde politique affiche au grand jour sa trouille des «jeunes» de l’immigration. Il est donc perçu comme accommodant, conciliant, peureux: traduire « dévirilisé ». Cet Occident n’inspire plus ni respect ni crainte, sentiments ici intimement liés. Est désormais profondément ancrée la conviction que pour obtenir, il faut faire peur ; terrible spirale!

 

Au-delà des violences, comment expliquez-vous ce besoin d’afficher bruyamment leur identité d’origine pour des jeunes souvent nés en France ?

C’est bien la démonstration que la naissance en France n’est pas un critère d’analyse pertinent! L’arrivée continue de migrants produit un ré-enracinement dans les mœurs d’origine. L’intégration s’est dégradée dans le temps avec le refus croissant de respecter les principes républicains, à commencer par la laïcité et la liberté qui permet à chacun de choisir sa propre vie. Ce sont les femmes qui en subissent de plein fouet les conséquences. J’ai souvent pensé que si les menaces avaient pesé en priorité sur les hommes, nos gouvernants auraient su réagir promptement.

Afficher son identité d’origine, c’est montrer son allégeance et ainsi avoir la paix, car à mesure que l’État cédait aux revendications communautaires, le groupe culturel d’origine accroissait sa pression voire sa répression - sur chacun des membres supposés lui appartenir. C’est la capitulation de l’État qui pousse un nombre croissant de personnes de l’immigration à tourner le dos à l’intégration culturelle.

Autre faute: avoir installé une prime à la non-assimilation. Du fait des politiques de discrimination positive progressivement mises en place, s’afficher ou se revendiquer de la « diversité » peut parfois faire office de coupe-file. Il n’y a plus vraiment de raison pour que les enfants de l’immigration s’assimilent. Or, le gouvernement prévoit d’intensifier ces politiques.

 

« C’est un pauvre cœur que celui auquel il est interdit de renfermer plus d’une tendresse », expliquait Marc Bloch dans L’Étrange Défaite. Peut-on reprocher aux enfants de l’immigration leur fierté pour leurs origines? Celle-ci est-elle incompatible avec le respect, voire l’amour, de la France ?

Nul n’interdit de renfermer plusieurs tendresses dans son cœur, mais Marc Bloch disait bien plus important: que la France était la patrie dont il ne saurait déraciner son cœur et qu’il s’était efforcé de la défendre de son mieux. Il est mort pour la France! Nous ne sommes pas du tout dans la même situation. Nombre de parents éduquent leurs enfants dans un respect quasi religieux de leur pays d’origine. Et c’est lui qui devient ainsi le vrai pays de leurs enfants. Un pays qui n’a rien fait pour eux et qu’ils adulent. Quant à la France, c’est elle qui leur a donné ce qu’ils possèdent, les prend en charge si besoin… Le problème n’est donc pas économique, et l’amour ne se décrète ni ne s’achète!

Le passé douloureux de la France se trouve constamment remis sur le devant de la scène, et il n’est plus question que de lutte contre des discriminations et une « islamophobie » dont les Français de souche se rendraient coupables. Des lois sont votées pour contraindre l’expression et empêcher ainsi les Français de dire ce qu’ils ont sur le cœur. Il ne fait plus bon être français dans ce pays que je ne reconnais plus. Mon chagrin est infini.

 

Dans votre dernir livre notamment, Décomposition française, vous montrez toute la complexité du processus d’assimilation. Est-ce toujours un choix douloureux ?

Oui. S’assimiler à un autre peuple que celui de ses ancêtres est une décision personnelle, intime, qui se joue entièrement sur le registre affectif et moral. Au sein d’une même famille, et évoluant dans un même environnement, certains enfants s’assimilent, d’autres pas. Cette problématique dépasse par ailleurs largement l’approche simpliste et nuisible de l’origine des prénoms. Ayant travaillé à l’intérieur du système politique et administratif, je peux témoigner du fait que beaucoup de ceux qui ont participé à mener la France dans la situation actuelle portaient des prénoms chrétiens.

 

Vous plaidez plutôt pour l’intégration…

Je plaide pour la reconnaissance du fait que l’intégration est un processus à l’issue non prédictible qui peut déboucher ou pas sur une assimilation. Or le code civil, qui imposait que l’octroi de la nationalité française soit subordonné à l’assimilation, a été violé. La citoyenneté a été vidée de sa substance. Plus grave encore, les papiers d’identité confèrent un droit de propriété sur la terre. Les élites ont donc disposé de la France comme si elle leur appartenait en propre, ce qui est contraire au principe démocratique inscrit dans la Constitution: « Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple».

 

François Hollande, dans Un président ne devrait pas dire cela, évoquait le risque de la partition. Comment l’éviter ?

J’ai abordé à maintes reprises la liste des erreurs à éviter et des politiques à déployer. L’urgence ici, c’est d’alerter sur deux projets en cours qui pèseront sur la cohésion nationale. 
- Le président a évoqué l’idée d’une organisation de l’«Islam de France». L’opération a déjà commencé dans les territoires avec une circulaire adressée aux préfets par le ministre Castaner. L’expérience montre que le risque existe que certains membres partagent de près ou de loin des idéologies incompatibles avec la République.

Or, la défense de l’intérêt général commande non pas le placement sous tutelle d’une partie des descendants de l’immigration, mais au contraire leur émancipation pour qu’ils puissent vivre leur religion dans sa seule dimension de foi, donc dépouillée de ses dimensions politiques. 
- Par ailleurs, en reconnaissant récemment les diasporas africaines, le président donne corps à l’existence de plusieurs peuples sur un même territoire: les diasporas sont des peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique (Dominique Schnapper). Il accélère, là aussi sans le vouloir, la partition de la France. Qui saura lui faire entendre raison? Il y a urgence.

 

Propos de Malika SOREL*
recueillis par Alexandre DEVECCHIO
(journaliste au Figaro et figaro magazine)

*«Décomposition française. Comment en est-on arrivé là?» (Fayard) a reçu le prix Honneur et Patrie de la Société des membres de la Légion d’honneur.


Source : https://www.asafrance.fr/item/brandir-un-drapeau-est-un-acte-eminemment-politique.html

 


Drapeaux algériens : Le clivage qui devrait inquiéter Emmanuel Macron

...par Pascal Célérier - le 21/07/2019.

Alors, des drapeaux algériens dans les grandes villes de France pour fêter une victoire de l’équipe de foot du pays, normal ou pas ? C’est la question que l’IFOP de Jérôme Fourquet est allé poser aux Français dans un sondage dont Atlantico publie les résultats. Une majorité de Français – relative, à 48 % – trouve cela normal, contre 40 %, et 12 % de sans opinion. Cela s’appelle un clivage, net et aussi visible que tous ces drapeaux. Et cela devrait intéresser au premier chef Emmanuel Macron, en tant que président de la République et garant de l’unité nationale. Mais aussi en tant que leader politique, lui qui ne cesse de chercher le clivage lui permettant de se maintenir comme le capitaine du camp du Bien.

Sauf que ce clivage, toujours d’après ce sondage, est le plus violent dans un électorat bien précis : celui de La République en marche. En effet, s’il traverse bien tous les partis politiques, il correspond, en gros, au clivage gauche/droite : plus on est à gauche (68 % à La France insoumise, 71 % au PS), plus on trouve « normal » que « des personnes d’origine algérienne vivant en France manifestent leur joie et leur attachement à un autre pays que la France dans ces circonstances ». Inversement, on constate une même homogénéité des électorats LR et RN : 30 et 29 % seulement à trouver cela normal. De quoi donner des idées de programme commun. Et donc, à La République en marche, on est à un partage de 52 % de sympathisants trouvant ce phénomène normal, contre 38 %. Fracture.

Sur ce sujet, les marcheurs ont le cœur légèrement à gauche, le portefeuille étant, lui, toujours, bien à droite. Pour Jérôme Fourquet, cette fracture de l’électorat macronien explique « le fait que le gouvernement marche sur des œufs à la fois en termes de maintien de l’ordre public mais aussi en termes de positionnement politique. Il est tout à fait facile et normal de condamner les violences, mais sur le point plus sensible, c’est plus compliqué pour En Marche ! parce que son électorat est plus divisé. »

Les drapeaux algériens flottant à trois reprises en juillet dans les villes de France font donc partie de ces sujets à éviter pour Emmanuel Macron et son monde.

Mais, au fait, de quoi ces drapeaux algériens sont-ils le signe ? Car même les « sans opinion » et les adeptes du « trouver ça normal » conviendront que ces « événements » auxquels ils sont associés ne sont pas anodins, la meilleure preuve étant qu’on en fait tout un sondage.

D’abord, ces événements ne se sont pas limités à de simples scènes de liesse bon enfant, comme on a voulu nous le vendre. Même les plus Bisounours de nos concitoyens ont bien vu les scènes de violences, de pillages et les heurts avec la police.

Ensuite, ces scènes et cette omniprésence des drapeaux algériens ne sont pas nouvelles : quels que soient les matchs, les coupes, les équipes, cela fait des années que l’on assiste à ce film.

Enfin, ce drapeau est celui d’un pays lié à la France et avec lequel les choses ne se sont pas bien passées. Les fractures de la guerre d’Algérie sont loin d’être guéries et l’échec de l’intégration de beaucoup trop de descendants d’immigrés algériens réactive puissamment les fractures héritées de ce lourd passé.

Assurément, le mois de juillet 2019 constitue un cran de plus dans la cristallisation de ces fractures et des prises de conscience, un cran inquiétant qui ne peut que conforter les 40 % de Français résolument opposés à ce délitement et à cette complaisance du pouvoir macronien. Un pouvoir que l’on a pourtant vu dur et intraitable quand il s’agissait des gilets jaunes. Un pouvoir qui se veut le pourfendeur des nationalistes -français, polonais, hongrois prioritairement- mais qui a les yeux de Chimène pour ce qu’il faut bien appeler le nationalisme algérien en France. Ce qui est en soi une incongruité.

 

Source : https://www.bvoltaire.fr/drapeaux-algeriens-le-clivage-qui-devrait-inquieter-emmanuel-macron/?mc_cid=bb45e72018&mc_eid=c2875309d7

 


« Il s’agit bien d’une ferveur populaire, mais d’un peuple qui n’est pas le nôtre »

...par Jean Messiha - Le 22/07/2019.

« Il y a un autre peuple qui porte un autre drapeau et fait allégeance à une autre nation »

Au micro de Boulevard Voltaire, Jean Messiha revient sur les débordements qui ont suivi le match Algérie-Sénégal, la semaine dernière.



Des violences et des dégradations ont eu lieu entre l’Algérie et le Sénégal suite à la victoire de l’Algérie. Pourquoi ces actes sont-ils systématiques ?

Ces agissements ont des causes protéiformes. Il ne s’agit pas simplement d’une liesse populaire ou d’une atmosphère bon enfant, selon les formules qu’on a entendues sur les différents médias. Ces causes sont beaucoup plus profondes. Elles mêlent à la fois des considérations identitaires et des problèmes migratoires.
Quand on défile avec profusion de drapeaux algériens et qu’il remplace le drapeau français volontairement descendu, on ne peut pas simplement considérer qu’il s’agit de supporters qui encouragent une équipe.
On peut en effet parler ici d’une ferveur populaire, mais celle d’un peuple qui n’est pas le nôtre.
À cette occasion, on a découvert qu’un autre peuple vivait au sein du peuple français. Celui-ci porte un autre drapeau et fait allégeance à une autre nation. Cela ne peut que provoquer des tensions et des débordements.

Ces scènes de liesse en lien avec la victoire de l’Algérie ont été émaillées de faits divers. Certains ont été symboliques. À Évreux, la statue du Général de Gaulle a été dégradée. À Rouen, un jeune homme noir s’est fait tuer aux cris de sale noir.
Que révèle ces faits du malaise français ?

Ces faits révèlent que les racistes et les haineux ne sont pas forcément ceux que l’on croit.
Le système macroniste le martèle depuis des années. Il combat l’extrême droite, le retour des années 30, la montée de la lèpre, etc. Cette phraséologie est parfaitement exacte, sauf que les gens qu’elle cible ne sont pas les bons.
Tout ce totalitarisme montant est en réalité une exacerbation identitaire de tous partis de la diversité qui entend contester la prééminence de la France en France.
Évidemment, le meurtre de l’étudiant guinéen au cri de « sale nègre » et le drapeau français qui est descendu sont des choses extrêmement graves.
Pendant quasiment 72 heures, aucun média n’a parlé du meurtre du Guinéen. Il a fallu attendre que les réseaux sociaux s’enflamment et que le ministre de l’Intérieur fasse un tweet pour qu’enfin la quasi-totalité des médias en parle. Aucun JT ne s’est ouvert sur ce meurtre.
On peut se demander quelles outrances nous aurions entendues à ce moment-là si ce meurtre avait été commis un samedi de Gilets jaunes ou lors d’un bal populaire.

Énormément d’observateurs ont remarqué que les médias avaient fait preuve d’une grande prudence au sujet des violences en marge des matchs de l’Algérie.
Comment expliquez-vous cette prudence médiatique ?

Cette prudence médiatique s’explique tout simplement par une notion très simple que j’ai théorisée récemment. Elle s’appelle l’immunité diversitaire.
À partir du moment où les crimes, les débordements et la rébellion émanent de la diversité, les médias, comme un seul homme, se mobilisent pour tenter de vider de sa substance le réel.
Soit, ils le cachent purement et simplement. Par exemple, aucune image de violences n’a été montrée à la télévision. Soit, ils l’édulcorent avec une phraséologie adaptée. Lorsque le meurtrier présumé de l’étudiant guinéen a été arrêté, on a parlé de personne aux antécédents psychiatriques.
Il est tout de même assez curieux qu’à chaque fois qu’un crime émane de la diversité ou du terrorisme islamique, on trouve bizarrement des antécédents psychiatriques au supposé criminel.
La prudence dont vous parlez n’est absolument pas mobilisée lorsqu’il s’agit d’une violence « blanche ».
Rappelez-vous la manière dont les médias ont couvert les samedis de Gilets jaunes, y compris les Gilets jaunes du début du mois de novembre.
Rappelez-vous la manière dont on a inventé une fake news à l’occasion de « l’invasion » de l’hôpital La pitié salpêtrière. On avait inventé des agressions de personnels médicaux. Cette affaire s’était dégonflée au cours des jours suivants.
Il y a deux poids, deux mesures. D’un côté, il y a une prudence excessive qui va aux confins de la fake news, de l’habillage et de la volonté de cacher le réel lorsque la violence émane de la diversité, déifiée par le système. De l’autre, lorsqu’il s’agit d’une violence bien blanche, toutes les outrances sont utilisées et ne lésinent devant aucune exagération.

 

Source : https://www.bvoltaire.fr/jean-messiha-il-sagit-bien-dune-ferveur-populaire-mais-dun-peuple-qui-nest-pas-le-notre/


Pauvre France soumise au diktat d’une frange de la communauté algérienne !

...par Salem Banammar - Le 22/07/2019.

La soirée de célébration de la victoire de l’Algérie – qui n’a pas souvent l’occasion de jubiler en finale de la CAN – n’a pas été aussi calme que les médias aux ordres veulent faire croire.  Il aurait fallu qu’elle eût connu des péripéties plus tragiques et des atteintes plus fortes aux symboles de la République pour qu’elle soit considérée comme une soirée pogromesque.

Après la rengaine de « ce n’est pas ça l’islam » on nous joue une partition « ce n’est ça l’Algérie » et « pas d’amalgame entre les Algériens de France et ceux du pays doux comme des agneaux ».

Mais les faits sont têtus et ce ne sont pas des Martiens déferlant bruyamment et balayant tout sur leur passage qui manifestent leur joie.

Une nouvelle soirée, à l’actif de ces Algériens auxquels des Cassandre contestent leur algérianité, a été émaillée par plusieurs incidents qui ont donné lieu à près de 200 interpellations dont 177 gardes à vue, ce qui en dit long sur le climat insurrectionnel en marge de cette rencontre.

Pour ces supporteurs-casseurs dont on ignore juridiquement s’ils sont des Français d’origine algérienne ou des immigrés algériens, même si cela n’a aucun sens, car ils sont surtout des Algériens revendiqués, c’était l’occasion de faire sa fête à la France par tous les moyens.

La frapper, la lapider, la châtier, l’humilier, la déstabiliser, jeter l’effroi sur elle, transformer son espace public en champ de guerre ; ces matchs de leur équipe nationale sont leur caisse de résonance pour adresser leur message aux Français : vous avez un avant-goût du plat de résistance que nous sommes en train de vous convoyer.

Le bilan de la soirée ne fait pas de doute sur leurs intentions velléitaires :

– Un mort à Rouen, un pauvre Guinéen, chercheur en droit, qui a eu le malheur d’avoir croisé sur son chemin le soir du match une bande de fauves algériens. Un meurtre crapuleux dont les médias collabos taisent le caractère hautement raciste. Un Algérien qui tue un Noir parce qu’il est noir est inconcevable pour la bien-pensance, alors même que l’Algérie est un des pays les plus racistes anti-Noirs du monde

– 6 policiers blessés dans l’Essonne, un banal fait divers qui passe en pertes et profits. Il y a blessure et blessure ; il y a celle qui doit faire la une des journaux quand elle est l’œuvre de Gilets jaunes, même si elle est involontaire, et celle que l’on doit voiler et étouffer car son auteur algérien ne doit pas être jeté en pâture aux « racistes » de ce pays

– La statue du général de Gaulle à Évreux dégradée par des supporteurs algériens, histoire certainement de lui témoigner leur reconnaissance de leur avoir servi leur indépendance sur un plateau et d’avoir mis un point d’honneur à avoir accordé à leur pays un divorce favorable, au préjudice de la France, en faisant de leurs parents des Français ,- ce qu’ils n’auraient jamais dû être – d’une part et d’autre part en faisant venir massivement des travailleurs pour soulager l’Algérie du fardeau du chômage

– Des routes bloquées, des gens empêchés de rentrer chez eux, des magasins pillés et mis à sac, des feux de poubelle et des mobiliers urbains détruits.

Une soirée cauchemardesque pour la population française qui a vécu pendant quelques heures un remake de l’Occupation allemande aux couleurs de l’Algérie avec son drapeau national flottant sur les Champs-Élysées et au son de l’hymne national algérien comme musique de fond pour troubler leur sommeil.

Salem Benammar

Consultant-formateur, ex délégué syndical C.G.T enseignement-formation. Docteur en science politique. Diplômé en 3e cycle en Anthropologie Sociale et en Relations Internationales. Auteur de "Introduction à l'ethnologie des communautés musulmanes marchandes en Inde". "Pour une contribution nouvelle à l'étude des relations internationales : les J.O. miroir de la société internationale". Fils d'un homme qui a porté l'uniforme de l'armée française pendant 32 ans et petit-neveu d'un poilu mort pour la France en 1918.


Statue du général de Gaulle déboulonnée : surtout, pas d’amalgame…

...par le Col. Georges Michel - le 27/07/2019.

 

Les images de la statue du général de Gaulle à terre ont fait le tour des réseaux sociaux, la semaine dernière. Les réactions politiques assurèrent le service minimum, il faut bien l’avouer. Du côté gouvernemental, un silence radio de circonstance. Curieux, quand on sait qu’Emmanuel Macron s’est approprié la croix de Lorraine pour la faire figurer sur les armes de la République. Idem chez Christophe Castaner, pourtant prompt à s’indigner. Silence, aussi, chez un certain Bruno Le Maire, pourtant député de la 1e circonscription de l’Eure, c’est-à-dire à… Évreux, ville où eut lieu l’acte de vandalisme. D’autant plus curieux qu’il est arrivé à Bruno «le Renouveau», à ses heures perdues, de se revendiquer du gaullisme. Rien de ce côté-là, donc. Pas la moindre émotion gouvernementale n’a transpiré sur les réseaux sociaux. La canicule, peut-être, et avec ces risques d’amalgames ou de stigmatisations, il ne servait à rien d’échauffer un peu plus l’atmosphère. À noter, tout de même, la réaction de l’autre député d’Évreux, Fabien Gouttefarde, de La République en marche, qui alla chercher ses références aux Amériques pour tweeter : « Vous ne pouvez maintenir quelqu’un à terre sans y rester avec lui » [Booker T. Washington]. Ce que symbolise le Général De Gaulle est indéboulonnable ! Ceux qui ont fait ça sont, eux, plus bas que terre… » Cela a dû beaucoup émouvoir les vandales…

 

Donc, ne pas échauffer l’atmosphère, d’autant, comme l’a souligné Timour Veyri, l’opposant socialiste au conseil municipal d’Évreux, après avoir condamné le « désoclement de la statue du Général », que les propos haineux et racistes se seraient déchaînés sur les réseaux sociaux : « Je suis très inquiet de la vague de paroles racistes sur les réseaux sociaux à laquelle nous assistons depuis ce week-end… L’extrême droite n’a pas sa place dans notre belle ville d’Evreux », pouvait-on lire sur actu.fr/normandie du 22 juillet. Toujours ce Timour Veyri qui (toujours ce même actu.fr) souhaitait ne pas faire d’amalgame : « Pour le moment, on ne sait pas ce qui s’est passé et s’il s’agit d’un acte volontaire ou non. » Si, si, ça ne s’invente pas ! Et l’élu socialiste d’ajouter : « On attend l’analyse des images de vidéosurveillance de la ville. Mais on doit avoir une vraie réflexion sur la protection de la statue à l’avenir. » Une véritable réflexion pour protéger la statue face aux actes volontaires et/ou involontaires ?

 

Bon, aujourd’hui, on sait. Jusque-là, la statue abattue du général de Gaulle pouvait donner libre cours à l’imagination débordante de tous ceux qui ne veulent surtout pas faire d’amalgame : une tempête, un accident de scooter, des enfants qui voulaient s’amuser, des supporters à la joie débordante mais maladroits, etc. Car la vidéo, si elle n’a pas fait le 20 Heures, a fait le tour des réseaux sociaux. Et là, on n’a plus de doute. Pourtant, en ce 27 juillet, l’élu socialiste d’Évreux n’a toujours pas réagi pour faire part de son analyse personnelle de ces images. Car il s’agit bien d’une bande d’ensauvagés qui s’est acharnée sur la statue de l’homme du 18 juin, encouragée par toute une foule hurlante autour d’elle. Une bande d’ensauvagés qui a recouvert cette statue du drapeau algérien, pas du drapeau tricolore, pour finalement la mettre à terre. Mais tout cela est peut-être un montage de l’extrême droite, qui sait.

 

C’est là, en tout cas, que les propos, sur BFM TV, lundi dernier, de Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, prennent toute leur dimension surréaliste : « On met le focus sur le fait que des supporters algériens aient pu manifester leur joie… Il faut remettre les choses à plat. Est-ce qu’on a eu des débordements de la nature de ce qu’on a connu ? Avec les gilets jaunes, on a eu des centres-villes mis à sac ! Ce n’est pas le cas… » 

 

On a envie, alors, de poser une question à Sibeth Ndiaye : De quelle nature sont donc ces «débordements» d’Évreux ? Mais c’est les vacances. Réponse fin août, peut-être.

 


"J'étais au milieu du chaos...!"

...un ressortissant britannique...qui a eu très peur !

...et pourtant, nous avons été prévenus. Nous ne pouvons pas dire que nous ne savions pas...JMR


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