La Légion d’honneur pour le caporal-chef Liber

...par le Col. Michel Goya - Le 11/01/2020.

La France compte dans ses rangs une armée invisible de milliers de blessés dans leur chair et leur âme. Ils ont été mutilés pour la servir, pour nous servir tous. Le moindre des droits qu’ils ont sur nous, c’est la reconnaissance.
L’un d’entre eux s’appelle Loïc Liber, il est caporal-chef, et le 15 mars 2012, il a été abattu par un islamiste à Montauban avec deux de ses frères d’armes, le caporal-chef Abel Chenouf et le caporal Mohamed Legouad. Eux sont morts, lui a survécu tétraplégique et est cloué dans un fauteuil depuis huit ans. Son régiment désormais c’est sa chambre aux Invalides où il a affiché les paroles de la Marseillaise et posé son béret. Les seules opérations qu’il connaît désormais sont médicales et elles sont de plus en plus difficiles à supporter.
Ses camarades tombés ont été intégrés dans la Légion d’honneur, c’est bien mais c’est une légion de l’au-delà et il est à craindre qu’ils ne la portent pas sur eux. Surtout, pourquoi avoir séparé alors les frères d’armes dans la reconnaissance et accordé moins à celui qui a survécu. Combien d’années de souffrance faut-il pour équivaloir à la mort ?
Pour l’instant cela fait huit ans et il est hélas probable qu’il n’y en ait pas beaucoup d’autres. N’est-il pas temps avant qu’il ne soit trop tard de faire enfin un geste ? Le caporal-chef Liber a reçu la Médaille militaire, c'est très bien. Il aurait été officier, il aurait reçu la Légion d'honneur. N'aurait-ce pourtant pas été la même chair qui aurait été meurtrie ? Il est temps aussi de mettre fin aussi à cette distinction qui date de la Restauration. La Légion d'honneur est aussi un ordre censé regrouper les citoyens ayant fait preuve de mérites éminents. Les mérites sont-ils moins éminents lorsqu'ils sont le fait de militaires du rang ou de sous-officiers ? 
La demande d’attribution de la Légion d’honneur a été faite par la députée de Guadeloupe, cette demande est suivie « avec bienveillance » par madame la ministre des Outre-Mer…depuis un an. Mon grand-père, lui aussi blessé au service de la France en 1918 l’avait reçu quelques semaines plus tard, le temps de terminer les combats en cours. Notre Etat fonctionne-t-il plus mal qu’en 1918 ? Sommes-nous plus insensibles qu’à cette époque ? Il est temps d’être juste.
 
Pour en savoir plus et aider : Le canal de vie

 


Tuer le silence : cinq blessés de guerre parlent

Le 02/01/2020.

 

De retour du front avec des blessures physiques et/ou psychiques, un des refuges immédiats où se protéger est le silence, au risque de s’y enfermer et de s’y perdre. Pourtant, il est maintenant vérifié que la parole sur ces blessures, permet de se reconstruire et de vivre mieux cet « après ». C’est un élément primordial du processus de libération d’un traumatisme. Tuer le silence montre ce chemin bénéfique et incite à passer du silence à la parole.
Ce sont des blessures physiques et psychiques dont témoignent, à visage découvert, cette femme et ces hommes, dans un lieu de tournage identique avec la même lumière. Tuer le silence réaffirme l’importance de l’accompagnement de l’entourage dans cette voie résiliente. Comment le silence, qui pouvait être un refuge, parfois forcé, parfois choisi, un jour ne l’est plus pour certains et le reste pour d’autres. Pourquoi ce choix se fait ou non ? Comment la parole permet, alors, de se reconstruire et de sortir du labyrinthe où se perdent bon nombre de combattantes et combattants. C’est un partage d’expérience qui tente de faire exemple pour d’autres.
C’est plus un vade-mecum d’humain à humain, qu’une tribune revendicatrice. La valeur sous-jacente de ce film est bien sûr la résilience. Il est question de vie et de solutions. Qui mieux que des individus confrontés au combat peuvent nous donner ces solutions ?
Tuer le silence, c’est le récit d’une libération.
Débuté fin 2015, ce travail s’inscrit dans une démarche d’auteur. Richard Bois raconte le parcours d’individus et veut favoriser la parole pour permettre de se reconstruire. Loin du spectaculaire et du faux discours, il cherche la parole juste.
La ville de Vannes participe à ce film en fournissant un local où ont eu lieu les interviews. Un lieu unique a accueilli tour à tour les 5 témoins, qui ont fait part de leur expérience sur un fond cyclo uni et une lumière identique à chacun. Ce choix graphique épuré favorise l’importance de la parole.
La recherche de partenaires pour ce film où la parole est forte et nécessaire se poursuit après trois ans de production. N’hésitez pas à prendre contact avec nous pour étudier les possibles modes de participation, y compris avec notre partenaire associatif Arbrasso.

Pour tout renseignement sur le film, cliquer ici tuerlesilence@ruwenzori.fr
 
Réalisation : Richard Bois
Production : Ruwenzori/France Télévisions
Vente internationales : Lukarn +33 1 41 22 90 59 ; sandrine.frantz@lukarn.fr ; lukarn.fr
Distribution salle : Ruwenzori +33 2 97 50 37 95 ; contact@ruwenzori.fr ; ruwenzori.fr
Version française : 52 minutes
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