Les élections présidentielles française en danger ?

...par Karine Bechet-Golovko - Le 22/12/2021.

 

Sous couvert d’énième vague potentielle de l’éternel coronavirus, le Gouvernement pense de plus en plus à annuler / reporter les élections présidentielles, qui s’approchent à grands pas. Gouverner contre le peuple est un exercice difficile et garder l’illusion démocratique n’est plus un impératif : les peuples sont censés être suffisamment brisés pour, de toute manière, continuer à manifester le week-end, sans chercher à reprendre le pouvoir. Alors pourquoi pas céder à la tentation ?

 

L’information est sortie dans le Parisien, reprise dans des journaux non-politiques, comme Gala ou Femme Actuelle. Je cite au sujet de la question centrale du débat de cet après-midi de Castex devant les députés : « l’élection présidentielle sera-t-elle maintenue ? » :

« Cela va être LE sujet, mais on ne sait pas où on en sera en avril 2022, on ne peut pas garantir qu’on ne sera pas en 7e vague« , a confié une source gouvernementale à nos confrères. »

En circulant dans des médias non-politiques, cette hypothèse fait son chemin dans les foyers, dans les esprits, pour éviter l’effet de choc, pour éviter l’impression de coup d’Etat.

Soyons réaliste, cette issue est inévitable : aucun Gouvernement ne peut gouverner démocratiquement contre son peuple, car il se retrouve alors en minorité et perd le pouvoir. Or, depuis des années, nous sommes face à une minorité gouvernante, qui s’éloignait doucement de la majorité populaire. Depuis deux ans, la rupture est consommée, la gouvernance est anti-nationale, anti-populaire. Finalement, elle est devenue inhumaine.

Aujourd’hui, l’alternative  est simple : soit le Gouvernement se met à gouverner dans l’intérêt national, mais il perd son soutien extérieur et tombera, car il a déjà perdu la confiance intérieure ; soit il continue ouvertement à gouverner contre l’intérêt national, il garde le soutien extérieur, mais il ne peut plus se permettre de véritables élections. Nous avons déjà vu apparaître le vote électronique (c’est passé, car tellement « plus pratique »), le vote pourrait être reporté sur la vague du « mais on va tous mourir! » (ce qui, par ailleurs, est vrai dans tous les cas … il faudrait juste ne pas oublier de vivre avant). Il pourra ensuite être annulé, car en principe on ne sait jamais ce qu’il se passera dans quelques années.

Le Gouvernement a tant à coeur notre santé, qu’il veut nous éviter de prendre des risques sanitaires. Ô, merci ! Si ça passe une fois, l’impératif formel démocratique sera brisé, la barrière du possible sera repoussée et tout alors sera possible. Sauf la démocratie.

Et quels sont les risques pour lui ? A priori, aucun risque sérieux. Les manifestants continueront à manifester, peut-être un peu plus nombreux au début ; la police frappera un peu plus et la justice enfermera quelques uns. Mais cette foule n’est pas une foule révolutionnaire, elle ne cherche pas le pouvoir, elle veut sa place dans ce système. La violence est bannie, elle est heureuse d’ailleurs de la critiquer et de montrer à quel point elle est fondamentalement pacifiste. L’on a même des chansons, des clips de danse, les réseaux sociaux s’emballent et … rien ne change, tout continue, car le pouvoir a compris qu’il ne risque strictement rien.

Si le Gouvernement pouvait éviter le processus électoral pour garder le pouvoir, ce serait idéal. Aucune critique internationale, d’autant plus que si ça marche, l’idée sera exportée. La seule limite réelle aujourd’hui est celle de leur pleutrerie : car, finalement, ce sont des trouillards. Et il y a peu de chances, à moins d’y être vraiment poussés, qu’ils osent (pour l’instant) aller aussi loin.

Nous serons rapidement fixés.

Karine Bechet- Golovko

Source : Le Saker francophone

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