JUPPÉ : Arrogance et autisme

par le Gal. (2s) Pinard-Legris, Président de l'ASAF - le 27/04/2016.



 

 

Les propos tenus le 25 avril devant des étudiants de l’IEP de Bordeaux par monsieur Juppé au sujet du général de corps d’armée Bertrand Soubelet sont parfaitement incongrus et incompréhensibles au regard des responsabilités qui lui ont été confiées dans le passé et de celles auxquelles il aspire pour l’avenir proche.

 

« Un militaire, c'est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s'en va »
Non, monsieur Juppé, un officier général n’est pas un ministre qui passe d’un ministère à un autre souvent sans connaître grand-chose aux matières qu’il est amené à y traiter.

Un officier général, en situation de responsabilité, possède une compétence  indiscutable et indispensable pour permettre aux dirigeants politiques (Président, ministres et élus) de prendre les meilleures décisions en toute connaissance de cause. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le général Soubelet a été auditionné !

 

Les militaires, y compris ceux qui appartiennent au haut commandement, ont donc le devoir de s’exprimer devant les élus et les Français avec la plus grande franchise.
Refuser les analyses et les propositions de ceux qui possèdent la connaissance précise des réalités, c’est faire preuve d’un autisme qui explique sans aucun doute bien des problèmes que la France rencontre sans les traiter au fond parce que ses dirigeants ne savent pas écouter et donc comprendre et décider avec intelligence.

 

Dire d’autre part que : « Les militaires ont le droit de penser mais il y a des limites à ne pas dépasser » est non seulement inconvenant mais proprement scandaleux. C’est la marque d’une suffisance voire d’une arrogance détestables souvent attachées d’ailleurs à l’image que les Français ont de l’auteur de cette sentence. Qu’aurait dit monsieur Juppé si l’on avait appris que le général Soubelet avait caché la vérité à la représentation nationale ? Aurait-il félicité ce général d’avoir menti par omission ?

 

En écoutant ces propos, on comprend bien pourquoi les Français disent ne plus avoir confiance en une classe politique autiste.

Ils souhaitent maintenant des chefs francs et clairvoyants, courageux et animés du seul souci de servir l’intérêt général.

 

En considérant les militaires comme de simples exécutants muets, monsieur Juppé exprime en fait sa volonté de voir une caste politicienne conserver le pouvoir et ses prérogatives, en faisant taire les Français qui veulent ardemment sortir la France de l’impasse dans laquelle elle se trouve.


Monsieur Juppé, en ce centième anniversaire de la bataille de Verdun, l’Histoire nous rappelle qu’on ne conduit pas la France à la victoire et au succès contre les Français ou sans eux. 
Cela est d’autant plus vrai quand on aspire à devenir le chef des armées et qu’on se permet de faire de la démagogie sur le dos des soldats français.


Henri PINARD LEGRY
Officier général en 2ème section
Président de l’ASAF


Alain Juppé : un militaire, ça ferme sa gueule…

par le Col.(er) Georges Michel - le 26/04/2016.



Lorsque le général Soubelet, convoqué devant la représentation nationale, présente la réalité sécuritaire de notre pays, il fait son devoir.

 

Nicolas Sarkozy n’est jamais aussi bon que lorsqu’il ressemble à Laurent Gerra imitant Nicolas Sarkozy.

Alain Juppé, à son tour – il suffisait d’être patient – est en passe d’atteindre cette sorte de consécration – rare, il faut bien le dire, dans le milieu politique. En effet, Alain Juppé imité par Gerra, c’est un peu l’adjudant Flick de Courteline ou le colonel des Bidasses en folie, joué par Dufilho : pète-sec, humour de corps de garde, discours saccadé ponctué de « reçu 5 sur 5 ».

Tout ce que n’est pas un adjudant du XXIe siècle. Tout ce que n’est pas non plus Alain Juppé, l’homme du XXe siècle, pour reprendre la dernière élégance de Bruno Le Maire à son égard.

 

C’est ce que je croyais jusqu’à présent. Jusqu’à ce que je lise les propos tenus hier par Alain Juppé devant les étudiants de Science Po Bordeaux au sujet du général Soubelet. « Un militaire, c’est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s’en va. » Il aurait pu ajouter : « Repos, vous pouvez fumer », comme on disait autrefois dans toutes les bonnes casernes de France et de Navarre…

Non, il s’est contenté, si j’ose dire, d’ajouter : « Certes, tous les militaires ont le droit de penser, mais il y a quand même des limites à ne pas dépasser. » Une saillie qui, en quelque sorte, fait la synthèse du fameux aphorisme d’Alphonse Allais – « Une fois qu’on a passé les bornes, il n’y a plus de limites » – et de la sentence du maréchal Lyautey – « Quand les talons claquent, les esprits se ferment. »

Si les militaires se mettent à penser, on n’est pas sorti des ronces, quoi !

 

Dans ces colonnes, le 31 mars dernier, j’ai dit ce que je pensais de la sortie du général Soubelet de son devoir de réserve. Et je n’ai pas changé d’avis : un militaire en activité n’a pas à faire état de ses opinions politiques. C’est pourtant ce qu’a fait le général Soubelet en déclarant dans Paris Match : « Je me retrouve même parfois davantage dans les idées de gauche que de droite. Et quand je constate qu’aux dernières élections régionales, six millions de Français ont voté FN, cela me glace le sang. » Mais ce n’est visiblement pas ce qu’Alain Juppé reproche au général Soubelet…

 

En revanche, lorsque le général Soubelet, convoqué devant la représentation nationale en 2013, présente la réalité sécuritaire de notre pays, il fait son devoir de haut responsable : celui de répondre aux questions des représentants du peuple en donnant son appréciation de situation. Tout simplement en disant la vérité. Fallait-il qu’il mente pour complaire au ministre de l’Intérieur de l’époque ? Est-ce la conception qu’Alain Juppé se fait de la haute fonction publique, civile ou militaire ? Une caste d’eunuques exécutant et disant ce que le sultan veut voir et entendre ?

Si c’est le cas, on comprend mieux pourquoi nous en sommes là aujourd’hui. Et ça promet pour l’avenir, si à Dieu ne plaise…

 

En tout cas, la sortie d’Alain Juppé lâchée dans l’entre-soi de Science Po Bordeaux révèle toute la considération que cet aspirant-chef des armées a pour cette grande institution et les hommes qui la composent. A-t-il voulu « se payer » un général à bon compte devant un auditoire qu’on imagine aux anges ? Ou alors, est-ce une maladresse ? À ce niveau !

Alain Juppé ne veut visiblement voir qu’une tête, comme dans un défilé militaire. Ses futurs ministres – toujours, si à Dieu ne plaise – savent au moins à quoi s’en tenir : certes, ils auront le droit de penser, mais il y a quand même des limites à ne pas dépasser… Repos, vous pouvez fumer.


...Sur le même thème, lire aussi l'article suivant :

Juppé désavoue le général Soubelet

 

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/04/25/97001-20160425FILWWW00299-juppe-desavoue-le-general-soubelet.php

 

Bonne lecture...JMR


ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES 2017 :


Un candidat aurait déclaré " un militaire, c'est comme un ministre: ça ferme sa gueule ou ça s'en va ".

Par Christian Renault - le 27/04/2016.


 

Un candidat à la présidentielle de 2017 aurait déclaré : " un militaire, c'est comme un ministre: ça ferme sa gueule ou ça s'en va ".

 

Peut-on faire observer à ce populaire homme politique qu'en matière de responsabilité rien ne permet de comparer un militaire à un ministre.

Le premier est au service permanent de la nation, de ses intérêts et ses valeurs qui sont inscrits dans l'histoire quand le second est au service éphémère d'une politique fluctuante au gré des rapports de force entre les lobbies, les minorités agissantes et l'humeur de l'opinion publique.

 

Dans ce service, le militaire engage sa vie, le ministre ses ambitions... pour un temps.

 

Le jugement de notre personnalité politique n'a pour autant rien d'étonnant car il est largement partagé par la classe politique, de droite comme de gauche, depuis le décret du  6-12 décembre 1790 portant organisation de la force publique et qui, dans son article 5 proclamait:  nul corps armé ne peut exercer le droit de délibérer: la force armée est essentiellement obéissante ; à quoi répliquait  le rédacteur du quotidien "Révolutions de Paris":  " La force armée est essentiellement obéissante". Voilà bien la maxime des tyrans.....Certes , s'il suffisait de l'ordre bien ou mal réfléchi d'un chef pour faire mouvoir les gardes nationales dans l'intérieur du royaume, la liberté serait perdue....Concluons donc que, hors cas où on doit marcher contre les ennemis du dehors et lorsque la guerre est résolue par le corps-législatif, la force armée, loin d'être essentiellement obéissante est au contraire ESSENTIELLEMENT DELIBERANTE (sic).

 

Le militaire n'est pas un chien de garde tenu en laisse et muselé, dont on flatte les flancs en lui donnant de temps en temps un sucre, mais un patriote (donc bien davantage qu'un citoyen) d'autant plus responsable qu'il met sa vie à disposition.

A ce titre, s'il ne lui revient pas de contester la mission qui lui est donnée par  l'autorité politique choisie par la nation, il a le devoir de souligner, notamment auprès de la représentation nationale, toutes les incohérences entre les buts et les moyens qui compromettent la réussite de cette mission.

Il est vrai que les hommes politiques, notamment sous la cinquième République oublient que ce n'est pas à un homme, fût-il élu au suffrage universel, que des comptes sont rendus mais aux représentants du peuple, le Parlement. Certains diraient qu'un ministre n'est pas l'obligé du Président de la République..... pas plus qu'un général n’est l'obligé d'un ministre: ce qui fait, finalement, un point commun entre un ministre et un militaire!

Amicalement

Christian Renault


Communiqué du Gal. Didier Tauzin.

le 27/04/2016.



 

Selon Alain Juppé :

« Un militaire, c’est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s’en va ».

 

Tels sont les mots employés par Alain Juppé – ministre à six reprises ! –  à Science-Po le 25 avril dernier.

 

 

Comme beaucoup de professionnels de la stratégie électorale, Monsieur Juppé considère que la politique – devenue une véritable chasse gardée – doit être réservée aux seuls rentiers de la haute fonction publique.

Les militaires ne cherchent pas les honneurs, mais placent le leur au service de leurs concitoyens.

 

Il est trop aisé de prendre pour cible les militaires qui sonnent l’alarme. C’est leur métier, c’est leur devoir.

Le devoir de réserve est parfaitement légitime lorsque le peuple fait confiance au gouvernement et que le gouvernement fait confiance à l’armée dans ses domaines d’expertises. Ce n’est aujourd’hui plus le cas.

 

Ces liens ont éclaté depuis bien longtemps, la sécurité du territoire national n’est pas assurée, les Molenbeek français sont prêts à exploser, la fracture de la société est profonde et aucun homme politique ne semble pouvoir y remédier. Dès lors, le devoir d’expression prime sur le devoir de réserve.

La France souffre de l’absence de véritables chefs, la France est maltraitée par les partis politiques. Sans objectif clairement défini ni volonté ferme, une nation ne peut avancer, ni même se défendre.

Les politiciens ne sont plus des chefs, au mieux ce sont de consciencieux fonctionnaires ou comptables, mais aucun ne sait diriger une équipe.

Si Monsieur Alain Juppé s’exaspère vulgairement de l’intervention des officiers dans les affaires de l’Etat, qu’il soit bien conscient que c’est aussi son inaction qui les rend nécessaires.

 

En attendant, il est de notre devoir de parler et d’alerter le peuple quant aux graves événements qui pourraient advenir à court terme.

 

Général Didier TAUZIN

 


Lettre du Général (2S) Jean-Marie BELMER à Alain JUPPÉ, candidat à la présidence de la République.



Lettre adressée
le 28 avril 2016
à
Monsieur Alain Juppé
Candidat à la présidence de la République

 

 

Monsieur,

 

La presse rapporte que, le 25 avril dernier, dans une allocution aux élèves de l’IEP de Bordeaux, vous avez cru bon d’affirmer :
« Les militaires ont le droit de penser, mais il y a des limites à ne pas dépasser».
Cette phrase dont il est difficile d’imaginer qu’elle n’ait pas été prononcée dans un moment de défaillance, révèle, sans doute possible, votre stupéfiant mépris à l’égard de ceux des Français qui ont choisi le service des armes de leur pays. Elle adresse en outre un message affligeant d’irresponsabilité à des jeunes sur le point d’entrer dans la vie active. Une telle suffisance est absolument indigne d’un homme politique qui brigue des responsabilités nationales.

 

Evoquant à cette occasion le cas du général Soubelet, muté suite à son audition devant une commission parlementaire, vous croyez pouvoir resservir les mots de Jean-Pierre Chevènement : « Un militaire, c’est comme un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne ». Voilà une affirmation inquiétante. Votre très long passé de politicien vous aura probablement appris que tout citoyen se doit de dire la vérité à la représentation nationale. En outre, un général n’est ni en accord, ni en désaccord avec les députés de la Nation. Il leur donne tous les éléments dont il dispose pour éclairer leurs débats et leur choix le moment venu. C’est ce qui est attendu de lui. Peut-être eussiez vous menti à sa place ?

 

De la même manière qu’il convient de ne pas mettre tous les hommes politiques dans le même sac, un homme politique qui se respecte s’interdit tout amalgame discriminatoire. Les militaires sont des citoyens respectables. Parmi eux, vous trouverez probablement des individus critiquables mais vous ne trouverez pas de repris de justice.

 

Ceux dont vous attendez qu’ils ne pensent pas en dehors de certaines limites et qu’ils ferment leurs gueules, savent que le Président de la République, est le chef des Armées. Je ne me tromperai pas en disant que, comme toute la communauté militaire, ils auraient un haut le cœur à la simple idée de vous imaginer, dans un véhicule de commandement, passer les troupes en revue le 14 juillet 2017.

 

Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations citoyennes.

 

Général Jean-Marie BELMER (2S).

 


Le général Desportes répond à Alain Juppé : « Les militaires n'ont pas à la fermer »



« Les militaires n'ont pas à la fermer », contrairement à ce qu'a récemment déclaré Alain Juppé, estime mercredi, dans les colonnes du Monde, le général à la retraite Vincent Desportes.

 

Commentant des propos tenus le 25 avril à Bordeaux, dans lesquels le maire de la ville avait dit : « Un militaire, c'est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s'en va », le général Desportes, aujourd'hui professeur à Sciences Po, connu pour son franc-parler, lui a répondu: « Vous avez tort, M. Juppé. »

 

« Méprisants, vos propos montrent une profonde méconnaissance de la réalité stratégique », écrit l'officier. « Non, les militaires n'ont pas à la fermer comme un ministre. La première loyauté d'un ministre au service d'une politique fluctuante, souvent politicienne, est envers son président. »

 

« La première loyauté d'un militaire au service permanent de la nation, de ses intérêts et de ses valeurs, est envers la France », ajoute-t-il. « Structuré par l'éthique de conviction, il doit prendre la parole pour lui rester fidèle, plutôt que la renier. »

 

A l'adresse du candidat à la primaire de la droite, il lance: « Votre réponse à l'emporte-pièce contredit le discernement attendu de celui qui vise la plus haute magistrature. »

 

En juillet 2010, alors qu'il était directeur de l'École de guerre, le général Desportes avait été sanctionné par sa hiérarchie pour avoir commenté la stratégie américaine en Afghanistan, et avait dû quitter ses fonctions.


L'article complet paru dans "Le Monde"

"Vous avez tort M. Juppé...!"

par le Gal. Vincent Desportes.



Monsieur Juppé, les propos que vous avez tenus le 25 avril devant les étudiants de l’IEP de Bordeaux – « Un militaire, c’est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s’en va » – sont indignes. Méprisants, ils montrent une profonde méconnaissance de la réalité stratégique.

 

Vous avez d’abord tort sur le fond.

Non, les militaires n’ont pas « à la fermer » comme un ministre. La première loyauté d’un ministre au service d’une politique fluctuante, souvent politicienne, est envers son président. La première loyauté d’un militaire au service permanent de la nation, de ses intérêts et de ses valeurs, est envers la France. Structuré par l’éthique de conviction, il doit prendre la parole pour lui rester fidèle, plutôt que de la renier.

N’est-ce pas l’exacte attitude du général de Gaulle, tant par ses écrits que dans sa remarquable attitude au moment de la défaite de 1940 et des lâchetés qui l’ont suivie ?

 

Vous avez tort dans la forme, ensuite.

Candidat à la présidence, vous devez le respect à ceux qui ont dédié leur vie à la protection de cette nation que vous souhaitez diriger. Votre réponse à l’emporte-pièce contredit le discernement attendu de celui qui vise la plus haute magistrature. Car qui, dans la société civile, détient les connaissances, expériences et compétences, acquises par l’étude et le terrain, des officiers supérieurs et généraux ? Pourquoi nos concitoyens ne seraient-ils pas informés par « ceux qui savent », comme dans les autres domaines de l’action publique ?
Les responsables militaires sont les mieux placés pour réfléchir aux conditions d’emploi des armées, pour apprécier les menaces, élaborer les solutions militaires propres à l’atteinte des buts politiques. Experts en leur domaine, les militaires ont, vis-à-vis de la nation, un devoir d’alerte.

 

Vous avez tort politiquement, enfin. Quelle maladresse de vous aliéner une population qui vous était plutôt favorable : malmenée par la calamiteuse loi de programmation militaire 2014 - 2019, écartelée entre la multiplication des missions et l’érosion des capacités opérationnelles, elle en avait fini par oublier la loi de programmation 2008-2013, pourtant pire, et le mépris avec lequel elle avait été traitée lors de la crise de l’été 2008 consécutive à l’accident de Carcassonne [En 2008, à Carcassonne (Aude), les journées portes ouvertes des militaires tournent au drame : au lieu de balles à blanc, un sous-officier a mis un chargeur de balles réelles dans son fusil. Bilan : 16 blessés] et à l’embuscade d’Uzbin, en Afghanistan. A vrai dire, le doute était déjà permis. Votre livre programme ose s’intituler : Pour un Etat fort, alors même que l’armée, à peine mentionnée, en est la grande absente.

 Qu’implicitement vous souteniez un exécutif qui a puni d’une « mutation-sanction » un officier général dont le seul tort est d’avoir dit la vérité aux représentants de la nation dénote une attitude dangereuse. Fallait-il que le général Soubelet mente devant une commission parlementaire le 18 décembre 2013 ? Quelle est cette démocratie dont l’exécutif punit une de ses autorités parce qu’elle est sincère vis-à-vis des représentants du corps législatif ? Pourquoi la démocratie américaine, avant toute audition au Sénat, fait-elle jurer aux intervenants de dire toute la vérité, quand notre propre démocratie sanctionne à l’inverse ceux qui se tiennent à l’exactitude des faits ?

 

Fidélité à la nation

Que, par la suite, ayant été renié par les responsables exécutifs de la nation à laquelle il avait consacré sa vie, le général Soubelet décide de s’affranchir de sa réserve et dénonce le laxisme judiciaire et pénal français l’honore et montre à tous que l’on ne peut contraindre indéfiniment au silence ceux dont l’éthique de conviction est la règle de vie. D’ailleurs, le devoir de réserve des militaires est en France trop surinterprété. Inhibé par des années de stricte obéissance silencieuse, le militaire, facilement bon élève, s’est autocensuré.

S’enfonçant dans son cantonnement juridique, il s’est enfermé dans un conformisme excessif et, hors du champ technico-tactique, a contraint sa pensée à ce qu’on lui dit de penser. Bridé par ce devoir de réserve scrupuleux, devenu révérant envers des autorités administratives ou politiques auxquelles il rend le mauvais service de ne dire que ce qu’elles veulent entendre.
Pourtant, l’honneur des chefs militaires n’est pas de mettre en œuvre, au garde-à-vous, des décisions destructrices pour les armées : il tient dans la loyauté sans le renoncement, la loyauté sans le reniement, la fidélité à la nation.

 

D’un point de vue légal, les militaires ont le droit de s’exprimer publiquement. Si, dans les faits, la parole est contrainte, et si la très grande majorité des militaires estime devoir se tenir à un strict silence, le mal est venu d’une malsaine jurisprudence étatiquement entretenue.

Vous devriez savoir, M. Juppé, que cet excessif cantonnement militaire est une spécificité française, si l’on excepte les armées de dictature. Dans la plupart des pays développés, les voix des armées sont attendues et entendues. En Grande-Bretagne, les plus grands chefs militaires savent, si nécessaire, émettre des critiques vis-à-vis de décisions politiques de défense ; ils sont dans leur rôle, et aucun n’a jamais été « démissionné ».

Aux Etats-Unis, les grands leaders militaires demandent à leurs subordonnés d’exprimer leurs avis et eux-mêmes énoncent leurs positions. Leur voix est respectée parce qu’ils sont les professionnels d’un art complexe ; leur avis est souvent suivi par leur « commandant en chef », le président américain.

Monsieur Juppé, ne prenez pas le militaire pour un simple technicien. Il est bien plus que cela, dans et pour la nation. Son devoir est de penser la défense pour l’immédiat et pour le temps long, au-delà des horizons politiciens.

 

Libérer la pensée critique

L’expression des militaires sur les problèmes organiques, sécuritaires et stratégiques est nécessaire : les restrictions dont elle souffre desservent la France. L’Histoire regorge d’évidences. Après la victoire d’Iéna, c’est par la liberté donnée aux officiers d’apporter des idées nouvelles que la Prusse trouve les principes qui feront de l’armée prussienne puis allemande cet outil redoutable dont la France souffrira à l’été 1870, en août 1914 et au printemps 1940. L’esprit du « Je rayerai du tableau d’avancement tout officier dont je verrai le nom sur une couverture de livre » de Mac-Mahon a fondé la défaite de 1870. La même attitude du général Gamelin de 1935 à 1940 mènera au nouveau Sedan. Ainsi, vous avez stratégiquement tort, monsieur Juppé, lorsque le 25 avril vous complétez vos propos par cette affirmation digne de Coluche : « Certes, tous les militaires ont le droit de penser, mais il y a quand même des limites à ne pas dépasser. »

 

Cette nécessité de l’expression est consubstantielle de la nature dialectique de la stratégie. Comme l’écrit le général Beaufre, celle-ci « est un processus d’innovation permanente ». Celui qui ne pense plus est condamné à la défaite. Selon la formule américaine, il faut penser « out of the box », libérer la pensée critique, en admettre la nécessité et les débordements éventuels. Il n’y a pas de nation victorieuse qui n’ait su créer dans ses armées les conditions de l’expression de ses officiers. Pour la nation, l’armée doit tenir son rang et jouer son rôle. La nation est portée par ses corps sociaux qui dépassent l’Etat. Soutenir la nation, c’est soutenir l’expression de ses différents corps. Si l’un vient à manquer, tout l’édifice devient bancal.

Enfin, la règle darwinienne s’applique aux militaires : les organes qui ne servent plus s’atrophient. Quand les militaires se cantonnent à leur technicité, ils perdent le goût de la pensée, et les meilleurs, ceux dont la France aura besoin aux heures sombres – les Foch, de Gaulle, Leclerc ou Koenig –, ne sont plus attirés par une profession où ils ne pourront plus faire grandir le meilleur d’eux-mêmes. Les Français doivent en être sûrs : si la discipline demeure la force principale des armées, la pensée libérée est la deuxième composante de son efficacité.

L’équilibre est fragile, mais le déséquilibre en faveur du silence est la première marque de la sclérose, donc de la défaite.

 

Le silence de deux générations

Cantonnée dans un rôle de mise en œuvre, la haute hiérarchie militaire a laissé le politique s’emparer de la réflexion de défense : les institutions de la Ve République, l’émergence du nucléaire et le précédent algérien ont favorisé cette mainmise. Un demi-siècle : le silence de deux générations !

Certes, depuis des années, les officiers s’expriment sur leurs expériences professionnelles.

Mais aujourd’hui, toute contestation de l’organique ou de l’opérationnel est assimilée à une contestation de l’exécutif. Trop peu d’officiers jouent leur rôle de « stratège pour la France ».
Peu s’expriment sur le fond dans les médias. On ne les entend pas sur les problématiques stratégiques, les dérives de l’institution militaire, la dégradation des forces. S’ils se permettent un commentaire à l’encontre de la ligne de l’Elysée, la sanction est immédiate.

Les règles sont connues. La première : tant que le militaire est sous l’uniforme, il ne peut s’exprimer ; et lorsqu’il ne l’est plus, il n’a plus de légitimité à le faire. La seconde : si, sous l’uniforme, il s’exprime en dehors du champ technique, il est aussitôt sermonné ou sanctionné ; si, ayant compris cette impossibilité, il parle sous couvert d’anonymat, on lui reproche illico sa couardise, on l’accuse de complotisme, on fouille de manière illégale son ordinateur, on interroge ses proches, on le fait suivre et on le met sur écoute comme un criminel. Je l’ai vécu.

Monsieur Juppé, le politique se trompe en voulant limiter la pensée du militaire. Son devoir est au contraire de tout mettre en œuvre pour favoriser l’esprit critique dans les armées. Les Français doivent l’exiger, tant ils ont payé son absence très cher : la négation des dimensions politique et stratégique du soldat, son cantonnement toujours plus étroit dans ce que l’on baptise à tort son « cœur de métier », le déni de son devoir d’expression constituent une menace directe pour la sécurité de nos concitoyens.

 

Pour toutes ces raisons, vous avez tort, Monsieur Juppé.

  

Général Vincent DESPORTES


...Alors, évidement, ces propos ne plaisent pas à tout le monde...

 

D'où la réaction de M. Merchet : « Vous avez tort, mon général Desportes »

http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/vous-avez-tort-mon-general-desportes-102258

Suivant de peu celle de "Médiapart" hier...

https://blogs.mediapart.fr/pucciarelli-alain/blog/060516/general-vincent-desportes-allez-au-bout-de-votre-logique

...et s'ajoutant à celle de ce matin : "Général Vincent Desportes, allez au bout de votre logique !"

https://blogs.mediapart.fr/pucciarelli-alain/blog/060516/general-vincent-desportes-allez-au-bout-de-votre-logique

...alors que, le 03 mai dernier, ce même M. Merchet n'était pas très tendre vis à vis de M. Juppé :

http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/alain-juppe-a-peine-militaires-102154

 

Il faut se rendre à l'évidence, seule "La Presse" à le "droit" de critiquer.

En outre, il ne fait pas bon écorner l'image du "candidat-préféré-des-français" que ces "messieurs des médias" sont en train de nous construire et, devant l'ampleur de la polémique, il devient urgent d'allumer des contre-feux et surtout, de faire taire cette "Grande Muette"  qui ose prendre des libertés...!

JMR

 


...et pour enfoncer le clou...

Un politique, ça devrait fermer un peu sa gueule  !

par Maxime de La Devèze - le 06/05/2016.



L’Armée Française est aujourd’hui plus populaire que la plupart des hommes politiques.

 

« Un militaire c’est comme un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne ».

Alain Juppé, favori de la primaire à droite, se voit déjà à la magistrature suprême.

Sans attendre l’investiture, celui qui n’est qu’un candidat parmi d’autres entend mettre la grande muette au garde à vous.

Sa biographie ne mentionne pas dans quelle unité il a accompli son service militaire il y a 35 ans, intermède entre Sciences Po et l’ENA.

Aurait-il mal supporté les charmes de la vie militaire, sa simplicité, la rusticité et la promiscuité avec les Français, loin du quartier latin et de la vie bourgeoise ? L’ancien ministre a-t-il mal vécu le contact avec les chefs militaires lors de ses passages à l’hôtel de Brienne et au Quai d’Orsay ?

Ni le ministre de la Défense, ni le ministre des Affaires étrangères ne sont dans la chaîne de commandement militaire.

Les généraux ne se privent pas de le rappeler sous les lambris dorés. Des esprits mesquins pourraient en concevoir quelques sombres vexations. La route est encore longue pour le prochain chef des armées.

 

Il y a cinq ans tout juste, Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, encourageait l’intervention désastreuse en Libye, contre l’avis des spécialistes.

 

L’Armée a « fermé sa gueule » et obéi à son chef sans discuter : le régime libyen s’est effondré, son chef politique a été tué, son outil militaire brisé et les rebelles ont pris le pouvoir. Les grands sponsors politiques de cette belle affaire sont resté taiseux et les bras croisés depuis, après que l’Armée française a accompli sa tâche.

 

Un ministre est un politique. Un Officier est un militaire. Même réduite à sa plus simple expression par des dizaines d’années de disette budgétaire et de baisse d’effectif, l’Armée française n’est pas et ne sera jamais une milice politique au service d’un homme, d’un parti, d’une clique, d’un clan, d’un régime, d’une philosophie, d’un groupuscule, ou d’une chapelle.

 

L’Armée française est au service de la France, qu’elle soit Royaume ou République, que son chef règne ou préside, qu’importe.

Un officier d’active est « propriétaire de son grade » ; il ne peut lui être retiré. Des politiciens sans scrupules voudraient pouvoir s’appuyer sur des second couteaux intermittents, une main de basses œuvres corvéable et peu regardante. Monsieur Juppé languit-il la milice ou le SAC ? Ou bien, par cette phrase hasardeuse, Monsieur Juppé invite-t-il les militaires à renoncer à leur statut pour entrer en politique ?

Certes, devant l’état calamiteux de la gestion du pays par des hommes comme Monsieur Juppé depuis 40 ans, nombreuses sont les préoccupations parmi les officiers.

 

Certains ministres et hommes politiques devraient bien fermer leur gueule avant de l’ouvrir, ou démissionner. L’Armée Française est aujourd’hui plus populaire que la plupart des hommes politiques.

 


NON, je ne voterai pas pour Alain Juppé !

par Manuel Gomez - le 6 mai 2016



Manuel Gomez a été engagé comme  journaliste pigiste par Albert Camus dans le quotidien "Alger-Républicain" puis chef de rubrique à "La Dépêche d'Algérie".

Il a poursuivi sa carrière en France après 1962 comme chef de rubrique dans le quotidien "L'Aurore", également comme rédacteur à "Paris-Turf" et correspondant du quotidien "Le Méridional".

Depuis 1995 il a écrit 16 livres.


  

Les propos tenus le 25 avril devant des étudiants de l’IEP de Bordeaux par Alain Juppé, au sujet du général de corps d’armée Bertrand Soubelet, sont parfaitement inconvenants, scandaleux et difficilement compréhensibles, au regard des responsabilités qui lui ont été confiées dans le passé (il a tout de même été premier ministre) et de celles auxquelles il aspire dans un proche avenir, c’est-à-dire devenir président de la république de la France et donc le chef des armées.

 

« Un militaire, c’est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s’en va »« Les militaires ont le droit de penser mais il y a des limites à ne pas dépasser »

Il est nécessaire de rappeler que le général de gendarmerie Bertrand Soubelet a répondu aux questions posées par une commission parlementaire de lutte contre l’insécurité sur proposition de l’Assemblée Nationale, en date du 18 décembre 2015.

 

Le général Soubelet devait-il mentir devant les représentants élus du peuple français ?

Quel aurait été la réaction d’Alain Juppé s’il avait appris que ce général n’avait pas dit toute la vérité devant cette commission parlementaire ?

L’aurait-il félicité d’avoir caché la vérité par omission ?

Est-il nécessaire de rappeler également que, jusqu’à ce jour, aucun général n’a été condamné par la justice française pour prise d’intérêt illégale. Ce qui fut le cas d’Alain Juppé, le 30 janvier 2004, à 18 mois de prison avec sursis, assortis d’une peine d’inéligibilité de 10 ans (ramené en appel, le 1er décembre 2004, à 14 mois de prison avec sursis et 1 année d’inéligibilité).

 

Quelques généraux ont déjà fait connaître leur sentiment sur les propos indécents et incongrus, c’est le moins qu’on puisse écrire, tenus par Alain Juppé, mais laissons s’exprimer le général Henri Pinard-Legry, président de l’ASAF (Association de soutien à l’armée française), dans la lettre qu’il lui a adressée le 27 avril 2016 :

 

« Non, monsieur Juppé, un officier général n’est pas un ministre qui passe d’un ministère à un autre, souvent s’en connaître grand-chose aux matières qu’il est amené à y traiter.

Un officier général, en situation de responsabilité, possède une compétence indiscutable et indispensable pour permettre aux dirigeants politiques (Président, ministres et élus) de prendre les meilleures décisions en toute connaissance de cause.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le général Soubelet a été auditionné !

Les militaires, y compris ceux qui appartiennent au haut commandement, ont donc le devoir de s’exprimer devant les élus et les Français avec la plus grande franchise. Refuser les analyses et les propositions de ceux qui possèdent la connaissance précise des réalités, c’est faire preuve d’un autisme qui explique sans aucun doute bien des problèmes que la France rencontre sans les traiter au fond parce que ses dirigeants ne savent pas écouter et donc comprendre et décider avec intelligence.

C’est la marque d’une suffisance voire d’une arrogance détestables souvent attachées d’ailleurs à l’image que les Français ont de l’auteur de cette sentence. En écoutant ces propos, on comprend bien pourquoi les Français disent ne plus avoir confiance en une classe politique autiste.

En considérant les militaires comme de simples exécutants muets, monsieur Juppé exprime en fait sa volonté de voir une caste politicienne conserver le pouvoir et ses prérogatives, en faisant taire les Français qui veulent ardemment sortir la France de l’impasse dans laquelle elle se trouve. »

 

En cette circonstance, Alain Juppé a montré son vrai visage, connu d’ailleurs de la majorité de ceux qui l’approchent quotidiennement : froid, hautain, suffisant, arrogant, détestable.

 

Sont-ce là les qualités requises pour en faire un Président de la république à l’écoute des citoyens français ?

Un Président de la république a présenté ce même profil, De Gaulle, mais lui avait une dimension que n’atteindra jamais Juppé, même en rêve !

 

NON, je ne voterai pas pour Alain Juppé.

 

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

 

 


Fermez vos gueules ou cassez-vous

par Jean Louis Martinez - le 06/05/2016.



 

Fermez vos gueules ou cassez-vous


Fermez vos gueules dit le repris de justice, tel le KéKé
Devant son assemblée d’étudiants pour se faire mousser
Si La Fontaine était encore de ce monde, il en aurait fait une fable.


Certes Monsieur le Maire le militaire à un devoir de réserve.
Mais vous avez oublié que l’armée est faite d’hommes d’honneur, et vous qui que vous soyez, vous avez le devoir de les respecter par le verbe.


Les mots « fermer sa gueule » rabaisse mes frères d’armes à l’état d’animal.
Les mots « fermer sa gueule » sont une insulte
Qui de plus sortant de la bouche d’un politique en deviennent une dictature.


Vous êtes mal placé Monsieur le Maire en donneur de leçon.
Votre passé politique a terni maintes fois notre beau drapeau Français.
Vous balancez fièrement « que si les militaires disaient ce qu’ils pensent, il n’y aurait plus de gouvernement »


Mais Monsieur le Maire cela fait un certain temps qu’il n’y a plus de gouvernement.
Et c’est surement pour cela que certains généraux ou militaires sortent de l’ombre.
Et que ce devoir de réserve devient un devoir de citoyen.
Afin de réveiller tous ces politiques qui emmènent au fur et à mesure ma France au bord du précipice.
Mais surtout s’il vous plait, ne comparez pas un ministre avec un militaire.
Un ministre n’est qu’un serviteur éphémère à la botte d’un président en CDI.


Un militaire est au service de la Patrie jusqu’au sacrifice total et quel que soit la couleur de son gouvernement, car il sert avant tout son pays.
Alors oui il l’ouvre pour la protéger quand elle est bafouée la France.
Alors oui il s’insurge parfois en vous montrant les outils afin de redresser cette France qui s’enfuit.


Mais vous en faites fi, vous n’écoutez point, vous n’y voyez que nos gueules ouvertes comme vous le laissez entendre.
Vous avez dû les régaler les élèves de sciences PO, pas étonnant que dans un avenir certain, l’armée devienne la dernière roue du carrosse, de la chair à canon, car ils garderont surement une bonne opinion des militaires suite à votre verbiage non contrôlé.


N’oubliez pas Monsieur le Maire mes frères d’armes se battent et tombent pour la Patrie, eux ne mentent pas, eux ne magouillent pas dans ma France.


Louvois huit ans que ça dure et que mes frères sont payés à l’arrache, « vous êtes militaire fermez vos gueules »
On dissous des régiments, on diminue le budget de la défense, mais Monsieur il va y avoir des milliers d’hommes évincés, mis à la rue, « fermez vos gueules vous êtes militaire ».
Mais Monsieur la capacité opérationnelle va chuter tous les voyants passent au rouge,          « fermez vos gueules vous êtes militaires». 
Mais Monsieur, mes frères d’armes meurent dans des missions par manque de moyens, des moyens obsolètes ou inadaptés a la mission donnée, « fermez vos gueules vous êtes militaire».
Monsieur allez dire à leurs proches qu’ils sont morts pour avoir fermé leur gueules.


A mon souvenir n’y aurait-il pas un article qui précise, que tout employeur doit subvenir au bien-être et au besoin de ces salariés, foutaise, oui je sais ce que vous allez dire « fermer votre gueule ».


Si les militaires doivent fermer leurs gueules, il serait bon ton de vous nettoyer les oreilles, afin d’en écouter leurs doléances, et on n’en serait pas là.
Alors oui Monsieur le Maire, l’armée fermera sa gueule, mais le jour où vous prendrez en compte les problèmes et les soucis des protecteurs de votre liberté.


Martinez

 


Juppé «regrette» d'avoir demandé aux militaires de «fermer leur gueule»



LE SCAN POLITIQUE - L'ancien premier ministre expliquait récemment qu'un «militaire, c'est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s'en va». Il a décidé de corriger le tir face à la bronca de «la grande muette».

Alain Juppé ne veut surtout pas se fâcher avec les militaires. Le candidat à la primaire a regretté jeudi sur RTL avoir exigé le silence des responsables militaires. «Je pense que cette formule était excessive. Elle a pu blesser certains militaires et je le regrette», a lâché l'ancien premier ministre.

Il a tenu à préciser son point de vue: «Le droit d'expression dans les armées, il existe. Il est normal que les chefs militaires disent leur vérité au pouvoir public, au Parlement, au gouvernement, au président de la République. Ce que je conteste en revanche c'est l'utilisation médiatique, parce qu'il y a aussi un devoir de réserve. Cela dit, j'ai toujours eu pour les militaires le plus grand respect».

 

«Armée d'un grand courage et d'une grande efficacité» 

Fin avril, Alain Juppé avait tancé la publication du livre du général Soubelet, ancien numéro trois de la gendarmerie. «Un militaire, c'est comme un ministre: ça ferme sa gueule ou ça s'en va», avait-il dit devant les étudiants de Sciences Po Bordeaux selon des propos relevés par Le Figaro.fr.

Le général Vincent Desportes s'était ému de cette sortie au point de publier une grande tribune dans Le Monde intitulée «Vous avez tort, Monsieur Juppé!»

Un texte massivement relayé sur les réseaux sociaux par les fonctionnaires de la «grande muette», un électorat traditionnel de la droite susceptible de voter à la primaire. Normal, donc, que l'ancien premier ministre promette aujourd'hui de «mieux traiter» les militaires s'il accède à l'Elysée tout en faisant les louanges d'une «armée d'un grand courage et d'une grande efficacité».

 

 


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Commentaires: 1
  • #1

    Michel ROCARD (jeudi, 05 mai 2016 13:57)

    Bravo, continuez à assaisonner cet imbécile orgueilleux et fat, qui se prend déjà (et à tort ) pour le successeur des pauvres politiciens ayant laminé notre pays par leurs mensonges, leurs idées leurs promesses non tenues, et la mise en place de mesures ayant contribué à faire tomber la France dans ce qu'il y a de plus bas et désolant depuis longtemps ... Que le père Juppé soit tranquille , je ne voterai pas pour lui et mes nombreux amis non plus ...