« It’s the economy, stupid
! » Bill Clinton, s’adressant à George W. Bush lors de la compagne pour les élections présidentielles en 1992
*
Un événement assez grave passé relativement inaperçu dans le pays concerne la visite du président turc en Tunisie. Au-delà de son timing on est en droit de nous
interroger sur le pourquoi de cette visite à un moment où la situation de la Lybie est chaotique chaos provoqué par les mêmes pays qui se sont illustrés de par leurs histoire coloniale,
La France des Sarkozy et de son éminence grise BHL le Royaume Uni avec Cameron ont toujours été de tout les coups tordus contre les pays faibles. Dans le chaos libyen ils ont été aidés
par l’Otan et l’empire américain.
Pourquoi la Libye est mise en coupe réglée ? Nous serions tentés d’écrire à juste titre « c’est le pétrole libyen ! » pour les gens stupides qui n’arrivent pas
à comprendre pourquoi les puissances rapaces en veulent à un désert de 1, 7 millions de km2 très peu peuplé mais qui est une éponge concernant les réserves de pétrole (45 milliards de barils)
de gaz et de… gaz de schiste sans compter aussi une nappe phréatique importante.
Les réserves
de pétrole en Libye sont
les plus importantes en Afrique et les neuvièmes dans le monde avec 41,5 milliards de barils (4 fois les réserves de l’Algérie) pays pétrolier très attractif en raison de son faible coût de
production de pétrole (de l’ordre de 1 $ par baril.
En 2017, on trouve en tête des entreprises exploitants le pétrole libyen : ENI, Total et Schlumberger et, Rosneft.
La plus grande partie du territoire de la Libye demeure inexplorée. Les revenus pétroliers couplés à une faible population ont permis à la Libye d’avoir le PIB le plus élevé par habitant sur
le continent
africain. Pour le gaz les réserves étaient en 2012 de 1475 milliards de m3 ( trois fois moins que l’Algérie).
Le 15février2011,
le jour même où commencent les premières protestations un rapport du FMI loue
la bonne gestion par le colonel
Kadhafi. Les forces du Conseil
national de transition, ayant pris le contrôle de terminaux pétroliers, les rebelles reprennent les exportations de pétrole La Libye devient, un terrain de compétition pour les
entreprises occidentales en quête de contrats avec les nouvelles autorités. Le pays sombre dans une guerre
civile, les ressources pétrolières demeurent un enjeu vital, Du fait de la guerre les différentes factions rivales se disputent les ressources pétrolières.
La Libye s’enfonce dans la guerre civile mais le pompage du pétrole continue
La Libye était un pays riche et les Libyens avaient le meilleur niveau de vie du continent Kadhafi, dérangeait par sa politique « africaine » il voulait
dit on créer une monnaie qui remplacerait le franc CFA. De plus le fait que son pays avait d’immenses réserves de pétrole a fait que la tentation occidentale était forte. Une coalition
hétéroclite (États-Unis, Grande-Bretagne, France) se constitua sur la base d’une résolution votée à la hussarde. Avec le sésame interprété par la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis
comme un permis de tuer, elle a commencé à démolir méthodiquement la Libye. Kadhafi connaîtra un sort atroce. « We came, we saw, he died. »
« Je suis venu, j’ai vu, il est mort », s’est exclamée Hillary Clinton parodiant César « Veni, Vidi, Vici », venue en Libye après la
mort de Kadhafi.
D’une défense de la patrie à une défense des puits de pétrole, c’est en gros le sacerdoce du marechal Haftar Depuis huit ans, le peuple libyen n’a pas
connu la paix. Mais le pétrole coule toujours à flots. Après un Conseil national de transition adoubé par la France, d’autres « formules » verront le jour. La situation actuelle est
constituée par deux blocs. Le gouvernement de Tripoli dont on dit qu’il est reconnu par la communauté internationale (en l’absence des faiseurs de rois que sont l’Empire (Etats-Unis) et ses
vassaux (France et Grande-Bretagne) qui, eux, reconnaissent le pouvoir de Benghazi avec le maréchal Haftar soutenu par l’Egypte et par la finance des Émirats.
L’énigme Erdogan
Le président turc accompagné de ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi que du responsable des renseignements s’est invité en Tunisie le
24 décembre. Le moins que l’on puisse dire est que la tentation sultanique est toujours présente dans son imaginaire. La façon dont il aborde les pays du Maghreb dénote une
condescendance celle d’un Sultan qui vient visiter les anciennes régences (Tunis) pour s’occuper de la régence de Tripoli en attendant le tour de la Régence d’Alger ! Tobrouk et de Tripoli
luttant pour le contrôle des gisements et des exportations. Sa visite intervient deux semaines après la rencontre entre le président tunisien Fayez Serraj et le chef du gouvernement libyen
d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU.
Le président Erdogan a déclaré lors d’une conférence de presse avoir évoqué la coopération avec la Tunisie pour aider à un règlement du conflit libyen.
« Nous
avons discuté des moyens de coopérer pour parvenir à un cessez-le-feu en Libye et relancer le processus politique« , a dit le président turc. « L’impact des
développements négatifs en Libye ne se limite pas à ce pays mais touche aussi les pays voisins, en tête desquels la Tunisie« . On sait qu’en novembre, le gouvernement turc a conclu
un accord de coopération militaire et sécuritaire, sur les frontières maritimes, avec le gouvernement de Tripoli, Le pacte permet à la Turquie de déployer, sur demande, des formateurs
militaires et du matériel en Libye. La Turquie et le Qatar soutiennent le GNA tandis que le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, qui tente depuis le 4 avril de s’emparer de
la capitale libyenne, est soutenu par l’Égypte, les Émirats arabes unis et la Russie. Nous ne faisons pas d’illusion sur la conception de la paix quand il s’agit de pétrole dont la Turquie
est cruellement démunie. l’Empire sous traite l’invasion de la Libye à la Turquie et verra le moment venu comment à partir du chaos il va extraire de la valeur en terme de contrats pour les
multinationales américaines mais dans cette curée, il y a plusieurs prétendants qui en tant que vassaux ramasseront les miettes.
Que fait l’Algérie ?
Apparemment l’Algérie est sereine. Nous continuons à vaquer en traitant par le mépris cette dangereuse nouvelle qu’est l’internationalisation des ingérences en
Libye. On sait que l’Algérie a graduellement perdu pied dans ce dossier, elle n’est plus une des clés de la résolution du problème libyen car elle se dit neutre. La Tunisie a selon
nous, bien qu’elle s’en défende franchit le pas et choisit par « contrainte » le camp Erdogan. Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé jeudi à Alger une réunion du Haut
Conseil de Sécurité, indique un communiqué de la présidence de la République. Le Haut Conseil de Sécurité « a examiné la situation
dans la région, notamment au niveau des frontières avec la Libye et le Mali« , il « a décidé d’une batterie
de mesures à prendre pour la protection de nos frontières et notre territoire national et la redynamisation du rôle de l’Algérie au plan international, particulièrement en ce qui concerne ces
deux dossiers, et de manière générale dans le Sahel, la région saharienne et l’Afrique« , précise encore le communiqué de la Présidence.
Il est important de signaler l’effort important fait pour l’acquisition d’avions de combats russes, Su-57 de 5e génération par l’Algérie. En effet l’Algérie a conclu trois contrats pour l’achat de Su-57, Su-34 et Su-35 avec 14 appareils pour chaque modèle, a indiqué le
site algérien Menadefense. En 2025, l’Armée de l’air algérienne sera en mesure de déployer deux escadrons de Su-30MKA, un autre de Su-57, un de
Su-35 et un de MiG-29M2. Elle a également en sa possession deux escadrons de Su-24 modernisés et un de Su-34 pour la flotte de bombardiers, rappelle le média, soulignant que la formation des
pilotes. Partant de ce constat, M.Larbi Chérif a expliqué que « l’Algérie qui ne
participe à aucune alliance militaire entend par l’acquisition de ce genre d’armements, comme les Su-57, les Su-34 et les systèmes de défense antiaérienne tels que les S-300, maintenir
l’équilibre militaire à même de lui permettre de défendre son intégrité territoriale et ses intérêts vitaux ». « Car bien que le projet
américain du Grand Moyen-Orient ait échoué pour l’instant, rien ne dit qu’il ne reviendrait pas sous une autre appellation », a-t-il conclu ».(2)
Dans une analyse lumineuse NourEddine Boukrouh situe les termes du débat suite à cette visite intempestive du président Erdogan :
« On a longtemps cru qu’il
-l’ouragan géo-stratégique- s’arrêterait à la zone des tempêtes qu’était le Moyen-Orient depuis la première guerre mondiale et qu’il épargnerait le Maghreb, mais notre tour de le recevoir de
plein fouet semble bel et bien venu après qu’un large couloir lui ait été ouvert par le Sahel et la Libye. Jamais il n’y a eu dans notre région une concentration aussi importante de forces
étrangères qui ne repartiront pas avant d’avoir morcelé ce pays et mis la main sur ses richesses naturelles » (3).
« L’appétit venant en
mangeant, les puissances rivales qui se disputent zones d’influence et richesses naturelles dans le monde voudront aller plus loin et faire connaitre aux pays maghrébins un sort semblable.
Une fois positionnées et durablement installées en Libye et dans les pays du Sahel qui nous sont tous frontaliers, ces puissances en viendront forcément au gros morceau de l’Afrique, au
pays-continent qu’est l’Algérie. Les anciennes puissances qui l’ont occupée entre le XVIe et le XXe siècle (Empire ottoman devenu Turquie et France) sont sur place. Ça ne se fera pas du jour
au lendemain ou sous forme d’invasion militaire, mais progressivement, par touches successives, en nous divisant et nous déstabilisant par la subversion, l’encouragement du séparatisme, la
manipulation du djihadisme, l’affaiblissement économique… » (3)
« La menace est à nos
portes conclut Nour Eddine Boukrouh Le Maghreb est en train de perdre définitivement la Libye unioniste, un des anciens maillons forts de la région par ses ressources
énergétiques. La Tunisie tangue en raison de l’impuissance de sa classe politique à gouverner ensemble. Au moment où il est question de donner à notre pays une nouvelle Constitution
consacrant la souveraineté du peuple et promouvant une gouvernance démocratique moderne, démocratique et sociale, seules garanties d’un avenir national solide, il faut aussi penser à revoir
en profondeur notre vision du monde, des relations internationales et de l’emploi de nos forces armées car, on le découvre enfin, la sécurité d’un pays ne s’arrête pas à ses frontières. Une
constitution reflétant véritablement la volonté populaire aura pour premier effet de restaurer l’union nationale et de rendre le pays plus fort, invincible même. C’est le premier défi que
doit relever le nouveau président de la République ( …) Il y arrivera en impulsant et en explicitant une vision de la nouvelle Algérie institutionnelle, administrative, politique, économique,
culturelle, et des périls qui la menacent. (…) » (3) .
L’énigme de la position tunisienne
Hedy Belhassine nous donne un aperçu de la situation en Tunisie après les élections et donne son avis sur la perception de la visite du président Erdogan, en explicitant le fait que
la Libye est présente économiquement en Tunisie. Il écrit :
« Au terme d’une campagne
électorale à rebondissements les Tunisiens ont élu très démocratiquement en octobre dernier leur assemblée législative et leur Président. Mais l’avenir politique de la Tunisie ne s’est pas
éclairci pour autant. Au plan économique, le pays est de plus en plus tributaire de la Libye. Depuis 2011, un marché commun de l’économie de guerre s’est insidieusement installé entre le
modèle vertueux et le contre exemple des printemps arabes. (…) On est loin de l’été 2011 où les huit puissances mondiales réunies à Deauville saluaient l’éclosion de la démocratie en
Tunisie : On connait la suite… Alors qu’on s’attendait à un déferlement de félicitations pour ce Président irréprochablement élu, la France a salué avec modération. Washington a
pareillement salué a minima l’élection de Kaïs Saïed. Mais vu du bureau ovale, la petite Tunisie a moins d’importance qu’un terrain de golf » (4).
« À la frontière, la guerre
fait rage entre d’une part, le pouvoir de Benghazi aidé par la France, la Russie, l’Égypte, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, et d’autre part, celui de Tripoli soutenu par les États
Unis, l’Italie, la Turquie, le Qatar. Alors dans les chancelleries de Tunis, les « alliés » ne se font pas de cadeaux ; Français et Italiens échangent parfois des noms d’oiseaux. C’est à
Tunis que se traitent toutes les grosses transactions du voisin du Sud. Les tribus frères ennemis s’y côtoient, se répartissent les dividendes du pétrole (un million de barils/jour), se
menacent et négocient en toute discrétion. En Tripolitaine, la tension est extrême. Dernièrement, à quelques kilomètres de la frontière tunisienne, des drones Predator italiens et américains
ont été proprement abattus par des missiles russes (ou français). Conscient des conséquences de sa bévue et pour se faire pardonner, le maréchal Khalifa Haftar, a immédiatement promis aux
américains de normaliser ses relations avec Israël. ( …) De son coté, Fayez al-Sarraj dont le gouvernement est reconnu par l’ONU a signé un accord stratégique avec la Turquie et dans la
foulée, Erdogan a promis d’envoyer à Tripoli des troupes pour le soutenir. Assistera t-on à des batailles entre troupes turques et mercenaires russes ? Et par une ironie de l’Histoire, entre
forces spéciales italiennes et françaises à Tobrouk ou Koufra ? (…) En Tunisie, la Libye est présente partout mais on fait comme si elle n’existait pas. Aucun officiel ne vous en parlera. À
lire les indicateurs économiques, la situation est alarmante. Une croissance atone, un chômage endémique, un déficit chronique, un endettement vertigineux. Les experts alertent régulièrement
sur la faillite prochaine des comptes publics. les financements internationaux qui soutiennent le déficit public de la Tunisie » (4).
Il est vrai que le gouvernement libyen d’union nationale (GNA) a officiellement demandé jeudi 26 décembre l’aide militaire de la Turquie pour faire face à
l’avancée des forces du maréchal Haftar, a déclaré à Sputnik Lev Dengov, chef du groupe de contact russe pour la Libye. « C’est vrai. Le bureau du
GNA a confirmé avoir officiellement demandé un soutien – militaire, aérien, maritime et terrestre – aux autorités turques », a indiqué M.Dengov. Auparavant, le
Président turc avait déclaré qu’il allait soumettre au Parlement une demande de recours aux forces armées en Libye. « Si la Turquie est
invitée, nous accepterons l’invitation », avait-il lancé lors d’une visite en Tunisie. Mieux encore les choses s’accélèrent le parlement turc va se réunir en urgence le 30 décembre
pour donner l’ordre de départ aux troupes turques pour aller en Libye(5).
Hedi Belhassine avance que la réunification de la Libye et de la Tunisie serait une bonne chose au vue des complémentarités de ces deux pays. Cela d’ailleurs
pour l’histoire été proposé par Bourguiba ; On sait que Boumediene a été contre et le traité a été déchiré.
Face à la polémique qui a entouré la visite de Erdogan , la présidence de République tunisienne a un communiqué dans lequel elle précise que « la Tunisie n’acceptera
jamais que la moindre parcelle de son territoire échappe à la souveraineté tunisienne. Le président de la République tient à la souveraineté de la Tunisie, à son indépendance et celle de sa
décision. Il n’est pas question d’entrer dans une quelconque alliance, ni de s’y aligner ». Un ancien responsable interrogé par Essabah, s’est dit quant à lui inquiet de la visite
de Erdogan. Il a exprimé la crainte que cette visite précède le ralliement de notre pays à l’axe du gouvernement Sarraj-Turquie et Qatar ce qui risque selon lui de nous valoir des inimitiés
solides avec Haftar, la France et l’Allemagne et nous disqualifie de jouer un rôle dans la crise libyenne.
Les autres acteurs déstabilisants du conflit
Une contribution intéressante d’un chercheur français sous le titre : « Avec la mort du général
Gaid Salah Mohamed Ben Zayed perd l’Algérie » nous confirme que les pays du Macherek n’ont de cesse de formater vouloir l’Algérie à leur idée, leur terreur est que la démocratie
soit ancrée en Algérie et qu’elle échappe à la chape de plomb mortifère des roitelets du golfe pour qui ils n’y a pas de citoyens mais que de sujets Nous lisons :
« (…) on a vu se confronter
dès 2011 deux visions géopolitiques du devenir du monde arabo-musulman: d’un côté, des régions du Maghreb et du Machrek ouvertes au processus de démocratisation intégrant les islamistes comme
toutes les autres forces d’opposition comme une composante normale ; de l’autre une vision sécuritaire et un soutien au retour à l’ordre militaire et politique comme les Émirats Arabes Unis
l’ont fait. Aujourd’hui, EAU et Arabie Saoudite cherchent à garder la main sur l’ensemble de leur zone d’influence en soutenant les militaires à commencer par le plus grand pays d’Afrique :
l’Algérie. (…) Que vont faire les Émirats si ce n’est tenter d’influer pour garder la main au sein de l’armée algérienne ? Ils ne sont certainement pas prêts à soutenir une révolution
démocratisante qui affaiblirait selon eux les structures et la sécurité et du pays et de l’ensemble de l’espace régional ; mais pousserait aussi les islamistes (entendez Frères musulmans et
compagnie) de toute évidence à jouer un rôle (…) ». (6)
Il y a de ce fait de sérieuses craintes à avoir. Ainsi lors d’une conférence de presse tenue jeudi 26 décembre à Tunis, Fathi Bachagha, le ministre libyen de
l’Intérieur du gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj, a averti que si l’offensive lancée le 12 décembre par le
maréchal Khalifa Haftar contre Tripoli « aboutissait à la chute de
la capitale libyenne », ceci entrainerait
inéluctablement « la chute d’Alger et de
Tunis ».
« Si Tripoli tombe, Tunis
et Alger tomberont à leur tour », a-t-il déclaré, selon le quotidien Tunisie.
« Il
s’agit d’une tentative de semer l’anarchie dans la région et de faire main basse sur l’Afrique du Nord », a-t-il mis en garde (7).
Conclusion
En fait, tout se ramène au vol des richesses pétrolières et gazières du peuple libyen. Ce hold-up sera de plus en plus brutal. Des seigneurs de la guerre se
partagent les puits de pétrole et contrôlent parfois des portions entières de territoire et se livrent au trafic de drogue, d’armes et de migrants. Publiquement, la Russie ne prend pas
position comme la Chine. Dans tous les cas, le pétrole devra continuer à couler, les approvisionnements aussi. Il reste que le peuple libyen continuera à souffrir. (8)
S’agissant de notre pays sans faire dans le catastrophisme stérile, et jouer les prophètes de malheur, c’est un fait l’Algérie gène « tout le monde » à des
degrés divers. Les pays du moyen orient rétifs à la modernité et à la démocratie qui avec leur milliards de dollars promettent à l’Algérie un cauchemar aussi bien le Qatar, que les
Émirats que l’Arabie Saoudite veulent faire rentrer l’Algérie dans les rangs. Du côté occidental il y a deux visions celle de l’accaparement des richesses pétrolières gazières et autres, qui
intéressent les pays occidentaux, et une deuxième cause celle d’un néo-colonialisme à distance avec notre « adversaire intime » qui pense qu’il doit revenir en Algérie, sous une autre
forme surtout que nous n’avons pas voulu le suivre dans son aventure sahélienne. Ce n’est pas un secret que de dire qu’il y a parmi les Algériens des partisans de cette vision de faire
appel à l’étranger pour régler nos problèmes comme d’ailleurs les partisans qui veulent arrimer l’Algérie à la sphère moyen-orientale qui est loin elle aussi de refléter notre génie
propre.
Erdogan ayant semé à sa façon le chaos à la frontière syrienne en occupant illégalement une portion de territoire, se projette sur le Maghreb et mise sur la
Tunisie, ignorant superbement l’Algérie ! Il ne sait pas que la Tunisie a un destin lié à celui de l’Algérie. Et on ne comprend pas pourquoi s’agissant d’un Maghreb tant fantasmé il n’y
ait pas un minimum de coordination ! À tort le Maroc pense qu’il est « protégé » . C’est vrai dans le contexte actuel le Maroc n’est pas un enjeu, puisque l’Occident est chez lui avec ses
bases. Le pays n’est pas sujet à convoitise pétrolière.
S’agissant de l’Algérie la réunion du Haut Conseil de sécurité était importante, il serait mal venu de la traiter de diversion. Il est important que le
président mobilise les Algériennes et les Algériens autour d’une cause sacrée celle de la défense du pays. Il ne pourra le faire qu’avec le dialogue sans exclusif, d’une part mais aussi avec
des signes d’apaisement et les premières mesures qui donneront la certitude aux Algériennes et aux Algériens que la page du népotisme est définitivement tournée que les libertés seront
consacrées que la justice sera enfin indépendante. Nous devrons tous ensemble alors nous mettre au travail et se rappeler qu’un peuple uni ne laisse pas d’espace à l’aventure dans
laquelle voudraient nous entraîner ceux qui nous observent et qui attentent que le chaos s’installe pour venir nous normaliser.