Deux mois de la guerre la plus atroce jamais menée par l’Etat hébreu: Benjamin Netanyahou a poussé si loin la violence qu’il a de facto, tué le sionisme. Pour la société israélienne, l’urgence
est de changer de Premier ministre. Ensuite, il faudra se réinventer pour trouver sa place dans le monde multipolaire, et en vivant à côté d’un Etat palestinien. Certains jugeront la tâche
impossible,vu la radicalisation d’une partie de la société israélienne et la haine accumulée dans le monde arabo-musulman contre Israël. Ce serait cependant négliger toutes les forces de
reconstruction, de la montée en puissance des BRICS à l’entrée de la Chine dans le ballet diplomatique du Proche-Orient, en passant par le désir de paix du monde arabo-musulman après plus de
vingt ans de chaos créé par les guerres américaines. .
Des Palestiniens brandissent leur drapeau national et célèbrent la destruction d’un char israélien à la barrière de la bande de Gaza, à l’est de Khan Younis, dans le sud du pays, le samedi 7
octobre 2023. (AP Photo/Yousef Masoud)/XOB128/23280400744514//2310071312
7 octobre – 7 décembre : Cela fait deux mois que la Guerre de Gaza a commencé. Et la journée du 6 décembre a connu son lot d’horreurs, comme tous les jours depuis
le 7 octobre. Même la trêve du 24 au 30 novembre n’a pas vu cesser les violences. Les Israéliens ont eu tendance à kidnapper en Cisjordanie autant de prisonniers palestiniens que le
nombre qu’ils s’étaient engagés à libérer en échange des otages israéliens détenus par la Résistance Palestinienne.
[Israël] organise, sur les territoires qu’il a pris, l’occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsions, et il s’y manifeste contre lui une résistance, qu’à son tour, il
qualifie de terrorisme.
Charles
de Gaulle, 27 novembre 1967)
Horreurs sans fin
Concernant ces derniers jours, on peut de nouveau égrener les horreurs commises par l’armée israélienne : L’hôpital Kamal Odwan, dans le nord de la bande de Gaza, a
cessé de fonctionner, venant s’ajouter à la longue liste des hôpitaux de Gaza mis hors service par l’armée israélienne depuis deux mois. Les bombardements de Khan Younès, depuis cinq jours, n’ont
rien à envier à ceux qui ont touché Gaza au début du conflit. Et si l’on en croit le gouvernement israélien, le massacre va continuer.
Bombardements au phosphore blanc, meurtres d’enfants (qui représentent un tiers des 16 000 victimes de Gaza), destruction d’églises et de mosquées, bombardements de
camps de réfugiés etc….Nous assistons impuissants, depuis deux mois, à une violence de masse qui prend la suite des guerres de destruction américaines en Irak, en Afghanistan, en Syrie, en Libye.
Mais l’opinion mondiale s’y intéresse tout particulièrement, parce que nous sommes sur une terre considérée comme sacrée par chrétiens, juifs et musulmans.
On ne s’en rend pas encore compte, sans doute, mais, en laissant voir une telle violence en direct, le gouvernement Netanyahu est en train de discréditer
définitivement le sionisme.
La fin du sionisme
Le sionisme a consisté à installer des Juifs en Palestine, sur des territoires qui avaient appartenu, à l’Israël biblique. On dit souvent que c’est la Shoah qui a
motivé l’installation de Juifs en Palestine. En réalité,c’est inexact. Le sionisme est un phénomène antérieur à la Shoah. La Shoah n’a joué qu’un rôle : Elle a conduit un certain nombre d’acteurs
politiques et d’observateurs, à faire preuve (de trop?) d’indulgence face à la manière dont les Juifs israéliens ont toujours plus rogné les territoires laissés aux Palestiniens par les votes et
résolutions de l’ONU.
Certains s’indignent que des Juifs n’appliquent pas au sionisme les leçons que l’on peut tirer du génocide des Juifs.La violence commise par Israël est terrifiante
au point de se voir qualifiée de “génocide” ou de “nettoyage ethnique”.
Mais seuls les naïfs croient que l’on tire des leçons de l’histoire. La Bible est l’histoire d’un peuple qui ne tire jamais les leçons de l’histoire et à qui Dieu
tend pourtant toujours de nouveau la main après de grands malheurs. La Bible nous raconte une histoire universelle sur la nature humaine. Et tout Juif est en droit de s’écrier à celui qui, lisant
l’Ecriture Sainte, lui ferait la leçon : ”Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère!”
Cela ne doit pas empêcher, au contraire, de désigner les horreurs en cours commises par Israël. Et de chercher à tout faire pour obtenir la fin de la guerre
actuelle.
“Netanyahou m’a tuer”
Pour quelqu’un de ma génération, les accords d’Oslo avaient représenté un immense espoir. La manière dont ils ont été bafoués par la colonisation rampante,
pratiquement dès le lendemain de leur signature, a suscité d’abord de l’agacement, puis de la colère. Aujourd’hui, c’est plutôt la résignation qui l’emporte : Il faut sans doute que la méthode
Netanyahou aille au bout de sa course folle.
La carrière de Benjamin Netanyahou, qui fut Premier ministre pour la première fois entre 1996 et 1999, se confond avec le comportement toujours plus aberrant d’une
partie des sionistes, qui avaient tout pour faire la paix avec leurs voisins mais ont poursuivi le cauchemar insensé du “Grand Israël”.
Il ne s’agit pas, bien entendu, de se fixer sur un homme : Il tient au pouvoir parce qu’il fait face à une société divisée et en partie démoralisée. Mais il faut
bien se rendre compte que le vieux chef corrompu, qui soumet le destin d’Israël à son propre combat pour éviter la prison, est en train de fracasser le sionisme.
Les certitudes s’effondrent
Partout dans le monde, on a assisté impuissant, depuis deux mois au massacre des Gazaouis, tandis que le récit sur ce qui s’est vraiment passé le
7 octobre privait définitivement la violence de Tsahal contre Gaza de toute légitimité.
Beaucoup ne s’en rendent pas compte mais les conséquences pour le sionisme vont être terrifiantes :
+ le gouvernement israélien actuel est d’ores et déjà mis au ban des nations
+ le mythe de l’invulnérabilité de l’armée israélienne est en train de voler en éclats.
+ d’une société qui se sentait invulnérable, au point même de maltraiter sans scrupules les Palestiniens et de traiter les Arabes porteurs d’un passeport israélien
comme des citoyens de seconde zone, les Juifs israéliens sont désormais envahis par le doute, ils ont perdu confiance dans Tsahal; et certains se posent la question de quitter Israël.
Israël saura-t-il se réinventer sans le sionisme?
Ce qui est certain, c’est que le sionisme a vécu. Les Juifs israéliens vont devoir inventer une nouvelle façon d’être:
+ il ne sera plus possible de s’abriter derrière les Etats-Unis pour piétiner en permanence les demandes de l’ONU.
+ Il va falloir accepter un Etat palestinien.
+ le rapprochement avec les Etats arabes sur le mode des Accords d’Abraham ne sera pas possible,désormais, sans un engagement à négocier puis, surtout, respecter
une paix durable.
Énormes défis, que certains jugeront illusoires. Mais, à moins de sombrer collectivement dans la bestialité, les Etats de la région, Israël compris, ont-ils
d’autres voies que de faire la paix ?
Certains jugeront la tâche impossible,vu la radicalisation d’une partie de la société israélienne et la haine accumulée dans le monde arabo-musulman contre Israël.
Ce serait cependant négliger toutes les forces de reconstruction, de la montée en puissance des BRICS à l’entrée de la Chine dans le ballet diplomatique du Proche-Orient, en passant par le désir
de paix du monde arabo-musulman après plus de vingt ans de chaos créé par les guerres américaines.
Guerre civile et carnages : L’avenir sombre d’Israël (Dr Ofer Cassif, membre du Parlement israélien)
Ofer Cassif est un membre du
Parlement israélien qui lutte pour la paix et la réconciliation avec les Palestiniens et leur droit de retourner dans leur patrie.
Il prédit qu’Israël se condamne non seulement en commettant un génocide contre les Palestiniens et en choquant le monde non-occidental tout entier, mais
aussi en armant ses propres citoyens jusqu’aux dents.
Une guerre civile est imminente alors que la société devient de plus en plus extrémiste et que ses institutions démocratiques sont démantelées.
À moins d’un changement rapide, Israël se détruira de l’intérieur.
Le Financial
Times a rapporté avoir parlé avec des sources qui ont dit qu’Israël prévoit de faire la guerre à Gaza pendant plus d’un an. En un peu moins de deux mois, Israël a tué au
moins 15 000 personnes, endommagé 100 000 bâtiments, déplacé 1,7 million de Palestiniens et détruit la plupart des installations médicales de Gaza.
Vendredi,
le FT a
rapporté que des sources affirmaient qu’Israël se préparait à un conflit en plusieurs phases à Gaza, qui durerait au moins un an. “Il s’agira d’une guerre très longue… Nous
sommes actuellement loin d’avoir atteint nos objectifs“, a déclaré une personne au fait des plans de guerre israéliens.
Selon les
sources, les objectifs d’Israël comprennent “l’assassinat des trois principaux
dirigeants du Hamas – Yahya Sinwar, Mohammed Deif et Marwan Issa – tout en assurant une victoire militaire décisive contre les 24 bataillons et le réseau de tunnels souterrains du groupe
et en détruisant sa capacité à gouverner dans la bande de Gaza“.
…
La première phase
de la guerre, une campagne de bombardement intense et une invasion terrestre, devrait durer une bonne partie de l’année 2024. Selon une source, la première phase de la guerre est achevée
à environ 40 %. “La ville de
Gaza n’est pas encore terminée, ni totalement conquise. Elle a probablement été conquise à 40 %“, a expliqué cette personne. “Pour l’ensemble du nord, il faudra
probablement encore deux semaines à un mois.“
La deuxième phase
sera une opération, avec moins d’opérations militaires, visant à stabiliser Gaza. Bien que les sources aient indiqué au FT que la deuxième phase
devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année 2024, les responsables israéliens affirment qu’ils ne peuvent pas prédire une fin définitive au conflit.
Une longue guerre signifie qu’Israël perdra de plus en plus le soutien de la communauté internationale.
Cette tendance se renforcera encore lorsqu’Israël commencera à tuer tous les “membres du Hamas” dans le monde entier.
L’administration Biden prétend avoir fait pression sur Israël pour qu’il tue moins de personnes. Mais elle fait ensuite volte-face et livre des armes de plus en
plus grosses.
La livraison d’armes, dont environ 15 000 bombes et 57 000 obus d’artillerie, a commencé peu après l’attaque du 7 octobre et s’est poursuivie ces derniers
jours, ont indiqué les responsables. Les États-Unis n’ont jamais révélé le nombre total d’armes qu’ils ont envoyées à Israël, ni le transfert de 100 bombes BLU-109, des bombes anti-bunker
de 2 000 livres.
…
Parmi les munitions que les États-Unis ont transférées à Israël figurent plus de 5 000 bombes non guidées ou “muettes” Mk82, plus de 5 400
bombes à ogive de 2 000 livres Mk84, environ 1 000 bombes de petit diamètre GBU-39 et environ 3 000 JDAM, qui transforment les bombes non guidées en bombes guidées “intelligentes“, selon une liste
interne d’armes du gouvernement américain décrite au Wall Street Journal par des
responsables américains.
…
Les États-Unis ont également envoyé à Israël environ 57 000 obus d’artillerie de 155 mm – une munition clé que les États-Unis ont également fournie à
l’Ukraine depuis l’invasion russe de 2022 – ainsi que des milliers d’autres obus d’artillerie et diverses armes légères.
…
Les Nations unies, les agences humanitaires et les pays arabes qui mènent des négociations entre les deux parties ont appelé à un cessez-le-feu permanent.
L’administration Biden a rejeté les appels à un cessez-le-feu à long terme et a exprimé son soutien à la lutte menée par Israël pour déloger le Hamas du pouvoir à Gaza.
Le largage de “bunker
busters” (qui ne peuvent pas détruire les véritables bunkers de commandement du Hamas) sur la bande de Gaza, densément peuplée, est un meurtre de masse. De plus, le faire en se basant
sur des décisions erronées d'”intelligence artificielle” est stupide.
Un journal hébreu affirme qu’il existe de nouveaux plans pour expulser les habitants de Gaza, mais que ces plans sont controversés, même au sein du cabinet de
guerre.
Outre la question du contrôle de la bande de Gaza, on s’attend également à une controverse sur un plan formulé par Ron Dermer à la demande de Netanyahou,
examinant les moyens de réduire la population de Gaza à un minimum. Pour le Premier ministre, il s’agit d’un objectif stratégique,
tandis que le plus haut responsable de la sécurité le considère comme un fantasme irréaliste.
La question du jour d’après est l’une des plus sensibles aujourd’hui, et elle n’est traitée dans aucun forum officiel, mais uniquement dans le cadre de
consultations internes. S’il existe un point de désaccord important avec l’administration Biden sur la question de Gaza, c’est bien celui-là. D’autres éléments peuvent être manipulés.
Apporter de l’aide humanitaire à la demande du président américain, et même du carburant. Même la nouvelle exigence de ne pas nuire aux personnes déplacées dans le sud de la bande de Gaza
lorsque les forces de défense israéliennes commenceront à y opérer peut être satisfaite par une déclaration non contraignante disant “nous essaierons“.
Mais faire entrer Abou Mazen à Gaza pour remplacer les forces de Tsahal dans le territoire est une toute autre histoire. Benny Gantz et Gadi Eizenkot
auraient volontiers accepté. Benjamin Netanyahu et Yoav Galant beaucoup moins. Le point commun est qu’ils envoient tous le message qu’Israël n’a pas l’intention de contrôler le territoire
lui-même d’un point de vue civil. Galant le dit très sérieusement. Quant à Netanyahu, je n’en suis pas sûr. Ses déclarations claires selon lesquelles une autorité soutenant le terrorisme,
qui transfère des salaires à des terroristes et éduque ses enfants à l’incitation contre les Juifs, ne gouvernera pas Gaza, ne permettront pas au gang de Ramallah d’entrer dans la bande
de Gaza. Il n’y a pas d’autre solution. Par conséquent, les FDI continueront à contrôler Gaza, sur le plan militaire et civil, au moins dans un avenir prévisible.
Ce plan est suivi d’un autre. La plupart des ministres ne le connaissent pas. Les ministres de la guerre ne le savent pas non plus. Il n’a pas été discuté
dans ces forums en raison de son effet explosif évident : La dilution de la population de Gaza au strict minimum. Biden y est fermement opposé, tout comme l’ensemble de la communauté
internationale. Galant, le chef d’état-major et le chef d’état-major de Tsahal affirment qu’une telle possibilité n’existe pas. Mais Netanyahou considère qu’il s’agit d’un objectif
stratégique. Il a même chargé son administrateur du cabinet de guerre, le ministre Ron Dermer, de rédiger un document d’état-major sur la question.
Il s’agit d’un plan qui contournera la résistance américaine sans confrontation, la résistance résolue des Égyptiens sans commencer à tirer sur les réfugiés
entrant sur leur territoire par l’axe de Philadelphie, et la résistance mondiale générale qui se manifestera lorsque les premiers habitants de Gaza quitteront leurs maisons et émigreront
ailleurs.
Les réfugiés venant des zones de guerre sont monnaie courante. Au cours de la dernière décennie, des dizaines de millions de réfugiés ont quitté des zones
de guerre à travers le monde. De la Syrie à l’Ukraine. Tous avaient une adresse dans des pays qui ont accepté de les accueillir dans le cadre d’un geste humanitaire. Alors pourquoi Gaza
devrait-elle être différente ?
Il ne s’agit pas d’un transfert, mais d’un relâchement de l’étouffement à l’intérieur des frontières de Gaza. Si les points de passage vers Israël restent
scellés, il existe d’autres options. Rafah est l’une d’entre elles, malgré l’opposition farouche de l’Égypte. Cette porte de sortie a parfois été ouverte. Aujourd’hui, il existe également
un passage souterrain entre Rafah, dans la bande de Gaza, et le passage égyptien, qui a les dimensions d’une autoroute. La mer est également ouverte aux Gazaouis. Volontairement, Israël ouvre le passage maritime et permet l’évasion massive vers les pays européens et africains.
Dans le contexte de l’émigration gazaouie, les écarts entre les membres du gouvernement sont considérables. Alors que Smotrich, Ben Gvir et un certain
nombre de ministres du Likoud considèrent qu’il s’agit d’une nécessité, d’autres comme Galant, Gantz et Eisenkot considèrent qu’il s’agit d’un fantasme irréaliste et d’un plan méprisable
et immoral.
À chaque nouveau rapport quotidien sur le blocage de l’aide et l’augmentation du nombre de morts à Gaza, les électeurs américains sont de plus en plus nombreux
à rejeter ces politiques brutales. En dehors d’Israël, rares sont ceux qui soutiennent de tels projets. La plupart des électeurs de Biden ne le feront pas. Si Joe Biden ne fait pas pression
sur Netanyahou pour qu’il mette fin au massacre, il perdra très probablement les élections.
Par conséquent, si Joe Biden veut vraiment avoir une autre présidence, il devra empêcher Netanyahou de poursuivre une longue guerre à Gaza et de pousser la
population palestinienne à quitter la bande de Gaza. Netanyahou se fout complètement que Joe Biden reste en poste. Il peut très bien s’accommoder du fait que Donald Trump le remplace. La
seule façon pour Biden d’arrêter Netanyahou est de le priver d’armes, de munitions et de soutien financier.
Combien de temps lui faudra-t-il pour en arriver là ?
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, r
Scott Ritter : L’offensive israélienne contre Gaza se termine par une défaite politique et militaire
Israël et le Hamas ont prolongé le
cessez-le-feu dans la bande de Gaza négocié par le Qatar et dont Tel-Aviv avait promis qu’il ne se produirait jamais. L’ancien inspecteur en désarmement des Nations unies (ONU) et
ancien marine américain Scott Ritter a affirmé que le résultat était une victoire politique pour le mouvement de résistance palestinien.
Israël et le mouvement de résistance islamique Hamas qui gouverne l’enclave palestinienne assiégée auraient convenu
mardi de prolonger de deux à trois jours le cessez-le-feu de quatre jours, négocié par l’État arabe du golfe Persique, le Qatar.
Les échanges de prisonniers se poursuivront pendant cette période, le Hamas libérant
20 Israéliens faits prisonniers lors de ses raids du 7 octobre dans le sud d’Israël. Le nombre de Palestiniens à libérer n’a pas été précisé, mais Israël avait précédemment
libéré 180 femmes et enfants de ses prisons en échange de 61 civils israéliens et d’une vingtaine d’étrangers détenus par le Hamas.
L’ancien marine américain Scott Ritter a
déclaré à Sputnik que
les bombardements et l’invasion terrestre avaient échoué si l’on les mesurait «selon les propres normes d’Israël».
Il a souligné qu’Israël avait rejeté toute discussion sur un cessez-le-feu dès le début de la dernière escalade, le 7 octobre, tandis que le Hamas avait
proposé une trêve et un échange de prisonniers.
«C’était
l’objectif du Hamas depuis le début», a déclaré Ritter. «L’un des
objectifs déclarés du Hamas était d’amener Israël à libérer les milliers de Palestiniens qu’il détient».
Le commentateur a noté que le Hamas avait formulé trois revendications politiques après le lancement de son opération Tempête d’Al-Aqsa : un État pour
la Palestine, la libération des prisonniers palestiniens des prisons israéliennes et la fin des incursions de colons et de policiers israéliens dans la mosquée d’Al-Aqsa à Jérusalem –
troisième lieu saint de l’islam et sous juridiction jordanienne.
«Ce sont les trois
grandes choses. Le Hamas est sur le point d’accomplir chacun de ces objectifs», a souligné Ritter. «La guerre est une
extension de la politique par d’autres moyens. Le Hamas est en train de gagner politiquement».
En revanche, le conflit a été un désastre politique pour le gouvernement du
Premier ministre Benjamin Netanyahou. Plus de 16 000 Palestiniens ont été tués au cours de près de deux mois de bombardements et d’incursions terrestres israéliennes, avec 35 000
blessés et 6000 portés disparus sous les décombres des maisons détruites.
«Le monde s’est
retourné contre Israël. Israël a été dénoncé comme un État criminel de guerre», a déclaré Ritter. «Même l’Amérique, qui
a montré sa capacité à boire du sang à grande échelle, dit ‘ça suffit’».
Mais en fin de compte, a soutenu l’ancien inspecteur en désarmement de l’ONU, Netanyahou a été contraint d’accepter le cessez-le-feu «parce qu’Israël
avait été battu jusqu’à l’impasse à Gaza».
«Vous pouvez
regarder la carte et voir tout le bleu là-bas. C’est un espace vide. Il s’agit de zones urbaines détruites et incontestées», a déclaré Ritter. «Mais la majeure
partie de Gaza, le nord de Gaza, n’est pas sous contrôle israélien».
Il a affirmé que dans les jours qui ont précédé la trêve, les troupes israéliennes avaient refusé de se lancer dans la bataille «parce qu’elles
allaient se faire massacrer, parce qu’elles tombaient dans le piège du Hamas».
«Le Hamas
surgissait ici, là et partout et les éliminait», a déclaré Ritter. «Ils n’ont tué
qu’un millier de membres du Hamas légèrement armés. Tous ces bombardements, et ils n’en ont eu que 1000. Qu’est-ce que cela vous dit ? Que le Hamas sait ce qu’il fait, que le Hamas
est profondément ancré dans la clandestinité, que le Hamas était préparé pour ce combat et que ce combat ne faisait que commencer».
L’expert a déclaré que tout ce qu’Israël avait accompli était «d’infliger un
niveau horrible de douleur et de souffrance au peuple palestinien», qu’il a tenté de rejeter sur le Hamas.
«Le Hamas savait
que cela allait se produire. Cela faisait partie du plan du Hamas, tout le monde sait qu’Israël allait faire ce qu’il a fait», a déclaré Ritter. «Ce qu’a fait le
Hamas, c’est créer une situation dans laquelle Israël est devenu Israël, Israël a pu exposer son vrai visage démoniaque au monde, quel genre d’horribles maniaques génocidaires ils
sont. Mais le peuple palestinien en a payé le prix, un prix très lourd».
Les combats ont repris ce matin à Gaza. Sans doute Benjamin Netanyahu a-t-il jugé qu’il n’avait pas le choix. Pourtant, la reprise des bombardements de Gaza emmène Israël vers une catastrophe, à
la fois militaire et morale.
Militaire: Six semaines de guerre n’avaient pas rapproché l’armée israélienne de l’objectif “d’éradiquer le Hamas”: Les libérations d’otages par la Résistance Palestinienne l’ont montré.
Morale: Convaincus que les Américains ne leur laissent que quelques semaines pour réussir, les sionistes radicaux qui entourent Netanyahu vont tenter le tout pour le tout : Forcer l’expulsion des
Palestiniens en vue de construire le “Grand Israël”. Tout devrait être fait pour empêcher ce cauchemar. Mais, qu’ils arrivent à leurs fins ou pas, Benjamin Netanyahu met chaque jour un peu plus
Israël au ban des nations.
Nous étions beaucoup à le redouter: le cessez-le-feu dans la bande de Gaza. n’a pas tenu plus d’une semaine. Ce matin, les bombardements ont
repris au sud de la bande de Gaza. Et des roquettes ont à nouveau été tirées depuis le territoire de Gaza vers Israël
Si l’on en croit la version palestinienne, les
négociations pour un renouvellement du cessez-le-feu ont continué toute la nuit.
Pourquoi Netanyahu a pensé qu’il n’avait pas le choix
Benjamin Netanyahu est soumis à une triple pression, qui l’ont
amené vers la reprise du conflit.
+ Il est sous la pression de ses alliés politiques sionistes radicaux, qui menaçaient de quitter le gouvernement si la guerre ne reprenait pas.
+ Il s’agit d’échapper à la pression de la communauté internationale, et même celle des Etats-Unis, pour créer un fait accompli sur le terrain qui empêche la
création d’un Etat palestinien.
+ Le Premier ministre veut à tout prix conserver le pouvoir pour éviter d’être traduit devant la justice.
Réaliser le “Grand Israël” avant qu’il soit trop tard?
Nous avons toutes les raisons de nous indigner devant le nouveau carnage que va provoquer l’armée israélienne. Et il faut bien prendre conscience que nous avons
affaire à un Premier ministre aux abois, chef d’une majorité fragile et radicalisée à la fois, qui se lance dans une tentative désespérée d’imposer au monde l’expulsion des Palestiniens de Gaza
et de Cisjordanie.
Lors de l’entretien qu’il a eu avec le Premier ministre israélien, le secrétaire d’Etat américain lui a signifié qu'”Israël n’avait plus que “quelques semaines”
pour”gagner laguerre contre le terrorisme”.
On risque donc d’assister à une nouvelle vague d’immenses souffrances de la population de Gaza et de Cisjordanie. Car, faut-il le rappeler, pendant le
cessez-le-feu à Gaza,les agressions de Tsahal et des colons ont continué en Cisjordanie.
L’intelligence artificielle au service d’une violence de masse contre les civils
Le journal israélien +972 a publié
hier un article fondé sur des entretiens avec des personnes qui voient de l’intérieur le système de décision militaire israélien.On y voit décrit sans fard comment la puissance technologique
israélienne est mise au service du massacre des Gazaouis:
L’autorisation élargie de l’armée israélienne de bombarder des cibles non militaires, le relâchement des contraintes concernant les pertes civiles attendues et l’utilisation d’un système
d’intelligence artificielle pour générer plus de cibles potentielles que jamais auparavant semblent avoir contribué à la nature destructrice des phases initiales de la guerre actuelle
d’Israël contre la bande de Gaza, comme le révèle une enquête menée par +972 Magazine et Local Call. Ces facteurs, décrits par des membres actuels et anciens des services de renseignement
israéliens, ont probablement joué un rôle dans la réalisation de ce qui a été l’une des campagnes militaires les plus meurtrières contre les Palestiniens depuis la Nakba de 1948.
L’enquête menée par +972 et Local Call est basée sur des conversations avec sept membres actuels et anciens de la communauté du renseignement israélien – y compris des membres du
renseignement militaire et de l’armée de l’air qui ont participé aux opérations israéliennes dans la bande de Gaza assiégée – ainsi que sur des témoignages, des données et des documents
palestiniens provenant de la bande de Gaza, et des déclarations officielles du porte-parole des FDI et d’autres institutions de l’État israélien.
Par rapport aux précédents assauts israéliens contre Gaza, la guerre actuelle – qu’Israël a baptisée “Opération épée de fer” et qui a débuté à la suite de l’assaut mené par le Hamas contre le
sud d’Israël le 7 octobre – a vu l’armée étendre de manière significative ses bombardements sur des cibles qui ne sont pas clairement de nature militaire. Il s’agit notamment de résidences
privées, de bâtiments publics, d’infrastructures et d’immeubles de grande hauteur, que l’armée définit comme des “cibles puissantes” (“matarot otzem”). (…)
Le bombardement de cibles puissantes, selon des sources de renseignement qui ont eu une expérience directe de son application à Gaza dans le passé, est principalement destiné à nuire à la
société civile palestinienne : Pour “créer un choc” qui, entre autres choses, se répercutera puissamment et “conduira les civils à faire pression sur le Hamas”, comme l’a dit une source.
Plusieurs de ces sources, qui ont parlé à +972 et à Local Call sous le couvert de l’anonymat, ont confirmé que l’armée israélienne dispose de fichiers sur la grande majorité des cibles
potentielles à Gaza – y compris les habitations – qui stipulent le nombre de civils susceptibles d’être tués lors d’une attaque sur une cible particulière. Ce nombre est calculé et connu à
l’avance par les unités de renseignement de l’armée, qui savent également, peu de temps avant de lancer une attaque, combien de civils seront certainement tués.
+972
et Local Call, 30.11.2023
Vers la défaite militaire d’Israël?
Il est intéressant d’écouter ce que pense Scott Ritter, cet analyste militaire américain sur lequel nous nous sommes fréquemment appuyé pour prédire la victoire
militaire russe dans la guerre d’Ukraine. Son jugement sur la situation militaire dans
laquelle se trouve Israël est sévère :
“Les bataillons israéliens ont été retirés de Gaza parce qu’ils étaient battus, parce qu’ils ne voulaient plus se battre, parce que les hommes avaient peur, parce que les officiers ne
voulaient pas exécuter les ordres. Pourquoi ? Parce que le Hamas n’était pas battu. Le Hamas se battait et se battait très bien, détruisant des centaines de véhicules, tuant des dizaines
d’Israéliens, les Israéliens étaient paralysés.
…(Netanyahou) ne cesse de parler de la “défaite stratégique du Hamas”. Il ne comprend pas ce qui suit : Dès qu’il relancera le conflit à Gaza, les Israéliens seront battus à plate couture par
le Hamas. Le Hezbollah entre en scène comme il ne l’a jamais vu auparavant. Les médias israéliens viennent d’admettre ce que je dis depuis le début : Israël ne peut pas arrêter le Hezbollah.
…Le problème, c’est qu’ils se sont débarrassés des plus faciles, les femmes et les enfants. Il ne reste plus que les soldats et les hommes, ce qui signifie que le Hamas va exiger un prix plus
élevé : Le Hamas veut que tous les prisonniers soient libérés, tous les otages. Vous avez eu raison de souligner que lorsque vous attrapez quelqu’un dans la rue et que
vous le mettez dans une prison sans aucune accusation et sans procédure régulière, ce n’est pas un prisonnier, c’est un otage. Israël détient donc des milliers de personnes. Le Hamas souhaite
leur libération.
…Dans le nord, Israël a dû déplacer 70 000 personnes hors des colonies et les reloger. Cela coûte à Israël des milliards de dollars par jour qu’il n’a pas. Ils n’en ont pas, leur économie est
au point mort et le monde s’est retourné contre eux. Ce n’est pas un conflit durable pour Israël”
Emission
de Judge Napilitano, Judging Freedom, 30.11.2023
On ajoutera que la fin du cessez-le-feu amène automatiquement avec lui la reprise des attaques du Hezbollah, de la résistance irakienne et des Houthis, mettant
Israël encore plus en difficulté.
Dans tous les cas, le gouvernement Netanyahu met Israël au ban des nations
En supposant même que le gouvernement israélien réussisse, contre l’anticipation de Scott Ritter, il a déjà mis Israël au ban des nations. La communauté
internationale proteste toujours plus vivement contre ce que certains qualifient déjà de “nettoyage ethnique” voire de “génocide”. Nous avons décrit ces
dernières semaines comme le Département d’Etat américain est divisé. Et nous avons vu le front des dirigeants de l’Union Européenne se fissurer.
En réalité, la situation est déjà intenable pour Israël. Et plus le gouvernement israélien se radicalise, sentant que le temps joue contre lui, plus il fait monter
l’hostilité internationale.
Netanyahu a fait entrer son pays dans une ère tragique. En essayant, contre toute raison, d’aller au bout de la création du “Grand Israël”, le Premier ministre
israélien met son pays, potentiellement, au ban des nations. Imaginons que le conflit, dure la”start-up nation”, qui rêvait d’être une nouvelle Californie au bord de la Méditerranée, perdra ses
investisseurs, verra ses installations de haute technologie réduites en poussière et ruinera son économie.
Avec le risque, au bout du compte, d’être quitté par une partie de ses habitants. De ce point de vue, l’évacuation parles colons des territoires du nord, à portée
de tirs du Hezbollah, est un sérieux avertissement.
La diplomatie des BRICS a raison de souligner qu’il n’y a pas d’autre issue, si l’on reste raisonnable, que d’engager de sérieuses négociations de
paix.
Et le gouvernement Netanyahu fait tout pour l’empêcher.
Par M.K. Bhadrakumar – Le 29 novembre 2023 – Source Indian Punchline
Les diplomates israéliens ont acquis au fil du temps la notoriété
d’être particuliers dans le circuit international, n’ayant ni le temps ni la patience pour les subtilités ou les convenances lorsque Tel Aviv leur demande de s’attaquer aux veines jugulaires
du pays hôte où ils sont affectés.
Un seuil a été
franchi par nul autre que le Premier ministre Benjamin Netanyahu lorsque, en 2015, il a arraché aux législateurs de Washington une invitation à se rendre aux États-Unis, contournant ainsi le
président Barack Obama, et a pu s’adresser à une session conjointe du Congrès [il a même eu droit à 26 standing ovation pendant son discours, NdT] ; ce
qu’il a fait avec enthousiasme pour saper les négociations en cours d’Obama avec Téhéran sur l’accord nucléaire.
Il s’agissait d’une ingérence flagrante dans le système politique américain. Non seulement Netanyahou a rabaissé Obama et a montré que son influence auprès des représentants du pouvoir à
Washington était supérieure à celle du président, mais il a également dicté à la Maison Blanche la politique des États-Unis à l’égard de l’Iran. Il s’en est tiré parce qu’il estimait, à juste
titre, que les élites politiques américaines étaient à la solde du lobby israélien.
L’épisode ci-dessus me vient à l’esprit lorsque je vois les médias rapporter les remarques de l’ambassadeur israélien à New Delhi, Naor Gilon, qui a publiquement demandé un changement dans la politique indienne à l’égard de la Palestine en voulant
faire interdire le Hamas en tant qu’organisation “terroriste“.
Gilon est un diplomate de carrière qui compte près de 35 ans d’expérience et il est peu probable qu’il ignore les convenances. Il est plus probable que Delhi
ait opposé une fin de non-recevoir à la démarche de Gilon sur le Hamas et qu’il ait décidé de porter son combat devant le lobby israélien bien implanté dans les médias indiens.
À l’heure actuelle, la diplomatie israélienne a désespérément besoin d’une histoire à succès, car la réputation du pays est dans la boue à la suite de la
cruauté barbare dont il fait preuve à Gaza. L’idée qu’Israël commet un génocide et se livre à un nettoyage ethnique gagne du terrain. De l’avis général, Israël est sur le point de lancer la
phase suivante de son opération militaire une fois que la “pause humanitaire” aura pris fin.
À moins qu’Israël ne change de cap sous la pression américaine, ce qui semble peu probable, une confrontation prolongée avec le Hamas se profile à l’horizon.
Mais la pression occidentale fait défaut. Dans leur déclaration commune de mardi, les ministres des affaires étrangères du G7 se sont limités à soutenir “la prolongation de cette pause et des pauses futures, si
nécessaire, pour permettre l’augmentation de l’aide et faciliter la libération de tous les otages“.
La déclaration n’appelle toutefois pas à un cessez-le-feu permanent et, d’autre part, réaffirme l’engagement du G7 en faveur du “droit d’Israël à se défendre et à défendre son peuple,
conformément au droit international, alors qu’il s’efforce d’empêcher que les attaques du 7 octobre ne se reproduisent“.
Malgré toutes les bravades, l’armée israélienne n’a pas donné une bonne image d’elle-même jusqu’à présent et elle en souffre. Mais cela n’est pas surprenant
puisque le Hamas bénéficie d’un soutien massif à Gaza. Une période d’extrême violence s’annonce donc. Israël est en train de rallier des nations amies pour qu’elles se tiennent prêtes à
participer à la prochaine phase de la guerre contre le Hamas ; l’Inde en fait partie.
Le passé d’Israël, sous la direction de Netanyahou, est très controversé en ce qui concerne le Hamas. Deux anciens premiers ministres, Ehud Olmert et Ehud
Barak, ont récemment accordé des interviews à des médias occidentaux de premier plan, affirmant que Netanyahou était responsable de la montée en puissance du Hamas, ayant financé le mouvement
avec des fonds qataris. Un ancien général israélien chargé de l’occupation de Gaza a même admis avoir versé des fonds au Hamas.
Ces révélations stupéfiantes faites par des personnes responsables montrent que Netanyahou est un homme aux multiples facettes. Lorsque l’ambassadeur Gilon demande à Delhi de déclarer que le Hamas est une organisation terroriste, tout dépend de la faction du Hamas à laquelle il
fait référence.
Curieusement, le quotidien de langue hébraïque publié en Israël sous la marque Ma’ariv Hashavu’a vient de publier un rapport
sensationnel selon lequel, entre 2011 et 2023, Netanyahou a rejeté au moins six plans présentés par l’agence de renseignement israélienne Shin Bet – au cours des mandats respectifs de Yoram
Cohen, Nadav Argaman, et l’actuel chef, Ronen Bar – pour éliminer le chef des combattants du Hamas à Gaza, Yahya al-Sinwar (qui aurait mené l’assaut du 7 octobre) et d’autres hauts
responsables du mouvement palestinien.
Mardi, l’ancien ministre israélien de la défense, Avigdor Liberman, a confirmé la véracité de ce rapport. Selon Liberman, c’est Netanyahou qui a accordé l'”immunité” à Sinwar et à d’autres dirigeants du Hamas,
s’opposant ainsi à toute tentative de les neutraliser. “Je ne présente pas cela comme une simple spéculation, mais comme
quelqu’un qui a une connaissance personnelle de l’affaire“, a-t-il déclaré.
En effet, Netanyahou a la réputation douteuse d’avoir systématiquement renforcer le Hamas afin d’aggraver les divisions entre les factions palestiniennes et
dans le but d’affaiblir l’Autorité palestinienne et son président, Mahmoud Abbas. Son objectif ultime est de bloquer tout processus de paix, afin de gagner du temps pour mener à bien le
projet du Grand Israël.
Ben Caspit, un éminent journaliste israélien qui a rédigé l’article du Ma’ariv la semaine dernière, estime que Netanyahou
considère le Hamas comme un “trésor” qui l’aidera
à saborder la solution des deux États. Caspit rappelle que la première faveur offerte par Netanyahou au Hamas a été l’accord d’échange de prisonniers en 2011, qui a vu la libération du soldat
israélien Gilad Shalit en échange de 1 027 détenus palestiniens, dont Sinwar.
Il est clair que l’Inde devrait se tenir à l’écart des manigances de Netanyahou vis-à-vis du Hamas. La direction politique du Hamas, basée à Doha, est partie
prenante des discussions top secrètes à trois qui ont eu lieu mardi entre le directeur de la CIA et le chef du Mossad, en visite, d’une part, et les médiateurs qataris, d’autre part, au sujet
d’une cessation prolongée des hostilités dans la bande de Gaza.
La terrible beauté des mouvements de résistance, où qu’ils soient, est qu’ils ne meurent jamais. En fin de compte, le Hamas pourrait bien figurer en bonne place
dans une future Palestine, comme le Congrès national africain (ANC), qui était une organisation interdite de 1960 à 1990, l’a finalement été en Afrique du Sud de l’après-apartheid. (L’ANC a
maintenu un bureau de représentation à New Delhi à partir des années 1960 !)
C’est un secret de polichinelle que Netanyahou – avec le soutien tacite des États-Unis et la participation secrète de l’Égypte et de la Jordanie – a saboté la
tenue des élections législatives en Cisjordanie en mai 2021, de peur que le mouvement Fatah ne subisse une défaite certaine face au Hamas. Les sondages d’opinion avaient indiqué une victoire
écrasante du Hamas. (Voir le rapport Carnegie intitulé Report des élections palestiniennes : Causes et répercussions)
Gilon pense faire preuve d’intelligence en demandant à l’Inde de faire de même que l’interdiction récente par Israël du groupe terroriste Lashkar-e-Taiba, basé
au Pakistan. L’analogie est ridicule. Le Lashkar-e-Taiba est une organisation terroriste islamiste basée au Pakistan qui opère en Inde et en Afghanistan. Elle a vu le jour à la fin des années
1980 en tant qu’aile militante de Markaz-ud-Dawa-wal-Irshad, une organisation islamiste influencée par la secte wahhabite de l’islam sunnite et qui cherchait à terme à établir un pouvoir
musulman sur l’ensemble du sous-continent indien.
Le Hamas, au contraire, est un mouvement palestinien autochtone qui se concentre exclusivement sur la lutte contre l’occupation israélienne. Le Hamas promeut le
nationalisme palestinien dans un contexte islamique. Il affirme que le rôle de l’Autorité palestinienne devrait être de servir le peuple palestinien et de sauvegarder sa sécurité, ses droits
et son projet national. Le Hamas insiste sur la nécessité de maintenir l’indépendance du processus décisionnel national palestinien et l’autonomisation du peuple palestinien.
S’il faut faire une analogie dans le discours, la plus proche pourrait être celle du Sinn Fein en Irlande du Nord et de son aile militante connue sous le nom
d’Armée républicaine irlandaise. On peut soutenir que le fait que la paix se soit maintenue pendant un quart de siècle en Irlande du Nord depuis l’accord du Vendredi saint de 1998 donne une lueur d’espoir à la Palestine : le fardeau de l’histoire peut, après tout, être levé. En tant qu’État civilisé, l’Inde ne
devrait agir qu’avec un sens profond de l’histoire.
M.K.
Bhadrakumar
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
La décision de reprendre ou non la guerre a-t-elle échappé à Israël ?
Ce jeudi 30 novembre au soir, la situation entre Israël et les Palestiniens est confuse. Ce matin, la trêve a été prolongée de 24 heures pour arriver à une nouvelle libération d’otages. Cependant
les discussions bloquent depuis hier : Les Palestiniens ne sont pas disposés à libérer des soldats israéliens sans que Tel-Aviv libère, au-delà des femmes et
des enfants de ces derniers jours, des combattants palestiniens, ce à quoi se refuse l’Etat hébreu. Le gouvernement Netanyahu assure qu’il peut reprendre la guerre à tout moment. Mais dans quel
objectif ? L’opinion internationale est de plus en plus alertée sur les tentatives du gouvernement israélien, pour obtenir des Américains l’autorisation d’expulser complètement les Palestiniens
de Gaza. Surtout, ces derniers jours ont montré que le pouvoir du Hamas et la capacité des mouvements combattants palestiniens alliés n’avait pas diminué, malgré six semaines de guerre
censées”éradiquer le terrorisme”.
La plus totale incertitude règne concernant la prolongation du cessez-le-feu provisoire en place depuis bientôt une semaine.
+ Deux otages ont été libérées par la Résistance Palestinienne. La foule s’est pressée, sur une place de Gaza, pour assister à la remise des otages à la Croix Rouge. Or si vous regardez les images, ils’agit d’une place théoriquement conquise par l’armée
israélienne ! Rien ne dit mieux l’échec du gouvernement Netanyahu à “éradiquer le terrorisme”.
+ Anthony
Blinken s’active pour essayer d’obtenir une prolongation de la trêve de deux jours. Mais on est entré dans la phase dure des négociations: le côté palestinien ne relâchera pas des
militaires israéliens sans qu’Israël accepte de laisser partir des combattants palestiniens prisonniers. La trêve va-t-elle s’arrêter de ce fait ? (Les prisonniers relâchés
aujourd’hui par Israël sont des femmes et des enfants)
+ Aujourd’hui, des combattants palestiniens ont attaqué et tué des Juifs à Jérusalem
Est en représailles pour les violences commises par l’armée israélienne en Cisjordanie (parallèlement à la trêve)
M.K. Bhadrakumar évalue la capacité du gouvernement Biden à faire pression sur Netanyahu
Lorsque M. Biden a rencontré M. Netanyahou et son cabinet de guerre à Tel-Aviv le 18 octobre, il les a assurés : “Je ne crois pas qu’il faille être juif pour être sioniste, et je suis
sioniste”. C’est là que réside le paradoxe. En effet, comment peut-on être à la fois catholique irlandais et sioniste ? Le Sinn Féin, qui est en passe d’arriver en tête des prochaines
élections irlandaises, embrasse les Palestiniens et condamne Israël. Bien sûr, il n’y a pas de surprise.
M. Biden est déchiré entre des croyances contradictoires. Il suffit de dire que lorsque M. Biden parle d’une solution à deux États, il devient difficile de le croire. Quant à Netanyahou, il
n’éprouve même pas le besoin de faire semblant de parler d’une solution à deux États, après avoir systématiquement enterré l’accord d’Oslo et s’être engagé sur la voie d’une théocratie juive
dans ce qui était autrefois l’État d’Israël. Qu’on ne s’y trompe pas, le Grand Israël est là pour rester et l’opinion mondiale le considère comme un État d’apartheid.
On croit à tort que M. Biden subit la pression de l’opinion américaine sur le conflit à Gaza. Mais le fait est que le soutien à Israël a toujours été plutôt mince en Amérique et que, sans le
lobby israélien, il se serait probablement affirmé il y a longtemps. Curieusement, environ un tiers des Juifs américains, en particulier les jeunes, ne se soucient même pas du lobby
israélien.
Cela dit, il est également vrai que les Américains ont généralement une opinion favorable d’Israël. Ce qui leur pose problème, c’est la politique agressive d’Israël, et ce malgré l’absence de
tout débat ouvert dans les médias ou les universités américaines sur la répression des Palestiniens par l’État ou la colonisation de la Cisjordanie.
Un moment décisif s’est produit lorsque Netanyahou a raillé et humilié le président Barack Obama à propos de l’accord sur le nucléaire iranien, en s’associant au Congrès contre la présidence
dans une tentative audacieuse de faire dérailler les négociations avec Téhéran.
Ces dernières années, l’image d’Israël a été ternie dans l’opinion libérale à la suite de l’ascension des forces de droite et des relents d’attitudes racistes, y compris chez les jeunes
Israéliens. En effet, Israël est un pays de moins en moins libéral, même à l’égard de ses propres citoyens. En raison de ces facteurs, les Américains n’ont plus une vision idéalisée d’Israël
comme d’un pays moralement intègre luttant pour son existence.
Entre-temps, le soutien à Israël s’est nettement érodé au sein du parti démocrate. Il convient toutefois de relativiser cette évolution, car on observe une augmentation du soutien à Israël
chez les Républicains. Ainsi, bien que le “consensus bilatéral” sur Israël se dissipe, paradoxalement, le lobby israélien continue d’exercer une influence.
Cela s’explique par le fait que le lobby israélien n’a jamais prêté beaucoup d’attention aux Américains de base, mais qu’il s’est plutôt concentré sur les représentants du pouvoir et qu’il
s’est efforcé de consolider leur soutien. Il faut donc comprendre que ce que M. Biden ne peut pas ne pas prendre en compte, c’est que les élites de l’establishment du parti démocrate restent
profondément attachées aux relations avec Israël, même si le soutien du parti aux politiques israéliennes a peut-être diminué et que l’opinion américaine trouve révoltante la bestialité de la
conduite israélienne à Gaza.
Les élites craignent que le Lobby ne les prenne pour cible s’il y a le moindre signe de fléchissement dans leur soutien à Israël. En d’autres termes, les élites politiques ne placent pas les
intérêts nationaux américains au-dessus de leurs intérêts personnels ou professionnels. Ainsi, le lobby israélien gagne toujours sur la question palestinienne et sur l’obtention d’un soutien
financier généreux pour Israël, sans conditions. Il ne faut pas se leurrer : Le lobby est prêt à tout pour parvenir à ses fins lorsque le moment est venu, comme aujourd’hui, de passer
à l’action.
M. Biden n’est guère en mesure de déplaire ou d’irriter le lobby israélien en ce jour de décompte. Alors, pourquoi fait-il de grandes promesses au président égyptien Abdel Fattah Al-Sisi,
selon lesquelles “en aucun cas les États-Unis ne permettront le déplacement forcé des Palestiniens de Gaza ou de Cisjordanie, ni le siège de Gaza, ni le redécoupage des frontières de
Gaza” ?
La réponse est simple : Il s’agit de faits accomplis qui ont été imposés aux États-Unis et à Israël par les États arabes dans leur heure de gloire de la sécurité collective, aucun d’entre eux
n’étant disposé à légitimer le génocide d’Israël ou sa feuille de route de nettoyage ethnique.Même la petite Jordanie n’a-t-elle pas dit “non” à Biden?
Biden fait des promesses creuses. En réalité, ce qui compte, c’est que le lobby israélien fera tout ce qui est en son pouvoir pour protéger le Grand Israël qui se dessine. Une fois de plus,
il ne coûte rien à Biden d’affirmer son soutien à une solution à deux États. Il sait qu’il faudra des lustres avant qu’une telle vision ne prenne vie, si tant est qu’elle prenne vie, et si
l’on se fie à l’expérience de l’Afrique du Sud, le chemin sera semé d’embûches et de bains de sang.
Plus important encore, M. Biden sait qu’Israël n’acceptera pas une solution à deux États, comme le prévoit l’initiative arabe élaborée par le roi Abdallah d’Arabie saoudite, qui est une
matrice finement équilibrée d’intérêts mutuels dans une perspective historique et à long terme. Dans un discours historique prononcé devant la Ligue arabe le jour de l’adoption de
l’initiative en 2002, le prince héritier Abdallah avait déclaré avec une grande prescience : “En dépit de tout ce qui s’est passé et de ce qui peut encore se passer, la question
primordiale dans le cœur et l’esprit de chaque personne de notre nation arabo-islamique est la restauration des droits légitimes en Palestine, en Syrie et au Liban”.
Il est fort probable qu’Israël se retranchera derrière son lobby aux États-Unis et préférera être un paria dans la communauté mondiale, plutôt qu’une solution à deux États qui exige l’abandon
de l’État sioniste construit autour du Grand Israël. Le seul moyen de changer la donne serait que M. Biden soit disposé à faire en sorte que les États-Unis imposent leur volonté à Israël –
par des moyens coercitifs, si nécessaire.
Mais pour cela, il faut avoir le courage de ses convictions et un ingrédient rare en politique : La compassion. Le demi-siècle de vie publique de M. Biden, qui a connu un succès retentissant,
a été presque entièrement consacré à la realpolitik et il n’y a aucune trace de conviction ou de compassion. Un héritage ne peut être construit sur des considérations éphémères et sur
l’opportunisme.
Indian
Punchline, 28 novembre 2023
Netanyahu peut-il survivre politiquement plus de quelques semaines ?
Alors que le Qatar et l’Egypte continuent à négocier, avec le soutien tacite des Etats-Unis, une prolongation de la trêve en cours, pour tenter de faire libérer 160 otages israéliens restants,
Benjamin Netanyahu essaie de survivre politiquement en échappant à la double contrainte des Etats-Unis – qui ne souhaitent pas la reprise des bombardements sur Gaza – et des partis sionistes
religieux de sa coalition qui menacent de quitter la coalition si la guerre ne reprend pas. En réalité, le plus grand danger pour le Premier ministre israélien vient de son propre parti, le
Likoud, qui est tenté par un changement de coalition – s’allier au parti centriste Yesh Atid – ce qui faciliterait les relations avec les USA, les seuls alliés qui restent à Tel-Aviv après les
massacres de Gaza (plus de 20 000 morts à ce jour). Le jeu politique compliqué du Premier ministre israélien peut-il résister au moment décisif, celui où la trêve devra soit être arrêtée soit
transformée en cessez-le-feu (soit deux au maximum, à raison de la libération d’une dizaine d’otages israéliens par jour).
Netanyahu essaie d’échapper à la pression contradictoire des Américains et des religieux sionistes
Un article paru dans The Cradle montre
comment le jeu se complique pour Benjamin Netanyahu:
Misant sur le soutien de Washington alors que le président Joe Biden est préoccupé par les élections présidentielles de 2024, que la sympathie de l’Europe est liée aux besoins en gaz d’Israël
et que les pays arabes expriment leur inquiétude sans prendre de mesures concrètes, M. Netanyahou s’est engagé dans un pari à grands enjeux.
La réoccupation potentielle de la côte de Gaza, avec sa richesse en gaz et sa position stratégique – de plus en plus perçue par certains observateurs
comme la finalité d’Israël dans la guerre – représente un prix supplémentaire pour Netanyahou, dont la position politique est de plus en plus fragile.
Au-delà des gains immédiats, la résurrection d’un vieux projet israélien – le canal Ben Gourion reliant le nord de Gaza à Eilat – pourrait remodeler la dynamique géopolitique et géoéconomique
régionale en contournant le canal de Suez de l’Égypte.
Toutefois, la principale préoccupation de M. Netanyahou n’est pas seulement l’issue de la guerre ou le déclin du soutien international. Il s’agit de la scission imminente au sein de son
parti. Le Likoud reconnaît que M. Netanyahou est à l’origine de crises politiques qui durent depuis des années, marquées par cinq élections improductives depuis 2019 et par des divisions
politiques de plus en plus profondes en Israël.
L’héritage du Premier ministre est aujourd’hui en équilibre précaire, alors que l’État d’occupation est confronté aux répercussions politiques, économiques et sécuritaires multiformes de la
guerre de Gaza.
La réponse militaire disproportionnée d’Israël contre une population majoritairement civile – plus de 20 000 Palestiniens tués en six semaines – a aggravé les conditions de sécurité de l’État
d’occupation en suscitant l’implication de l’axe de la résistance de la région, en particulier du Hezbollah libanais, mais aussi, plus audacieusement, des forces dirigées par Ansarallah au
Yémen.
Le sentiment croissant au sein du Likoud est que sa viabilité au pouvoir dépend de plus en plus de l’éviction de son chef. Cette conviction s’est renforcée avec la récente proposition du
leader de l’opposition et chef du parti Yesh Atid, Yair Lapid. En substance, M. Lapid a proposé de participer à un gouvernement du Likoud parce que M. Netanyahou ne le dirigeait pas.
À l’inverse, les alliés d’extrême droite de M. Netanyahou reconnaissent que le gouvernement actuel est leur seule chance de conserver le pouvoir et de mettre en œuvre leurs programmes
extrémistes. Ils utilisent ce levier pour contraindre Netanyahou à maintenir les contributions financières aux partis et institutions religieux, à légaliser les colonies juives dans les
territoires palestiniens occupés et à dissimuler les crimes commis contre les Palestiniens – un facteur qui a contribué au déluge d’Al-Aqsa.
The
Cradle, 28 novembre 2023
Le gouvernement israélien fait emprisonner autant de Palestiniens qu’il en libère
Israël et le Hamas ont échangé des prisonniers pour la cinquième journée consécutive mardi, alors que la prolongation de la trêve initiale de quatre jours semble être un succès, bien que les
deux parties se reprochent mutuellement d’avoir brièvement violé le cessez-le-feu plus tôt dans la journée.
Le Hamas a libéré 12 autres otages, dont 10 Israéliens et deux ressortissants étrangers. Le ministère des affaires étrangères du Qatar a déclaré que les otages israéliens comprenaient un
enfant et neuf femmes.
En échange, Israël a libéré 30 Palestiniens, dont 15 femmes et 15 enfants. Ce nouvel échange porte à 81 le nombre d’otages libérés par le Hamas et à 180 le nombre de Palestiniens libérés par
Israël.
Cependant, Israël a arrêté des Palestiniens en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est presque aussi rapidement qu’il a libéré des prisonniers. Selon les associations de prisonniers
palestiniens, au cours des quatre premiers jours de la trêve, alors qu’Israël a libéré 150 Palestiniens, 133 Palestiniens ont été arrêtés dans les territoires occupés.
“Tant qu’il y aura une occupation, les arrestations ne cesseront pas. Les gens doivent le comprendre car il s’agit d’une politique centrale de l’occupation contre les Palestiniens et pour
limiter toute forme de résistance”, a déclaré à Al Jazeera Amany Sarahneh, porte-parole de la Palestinian Prisoners Society (Société des prisonniers palestiniens).
“Il s’agit d’une pratique quotidienne, et pas seulement après le 7 octobre”, a-t-elle ajouté. “Nous nous attendions en fait à ce que davantage de personnes soient arrêtées au cours de ces
quatre jours.
La trêve de la prise d’otages devrait se poursuivre au moins un jour de plus, bien que le directeur de la CIA, William Burns, se trouve au Qatar pour discuter avec des responsables israéliens
et qataris de l’idée d’étendre l’accord. Selon le Washington Post, les États-Unis font pression pour que le Hamas commence à libérer des hommes et des militaires pris en otage.
Le rapport du Post indique que la trêve maximale qu’ils accepteront sera de dix jours au total et que le Hamas devra continuer à libérer au moins dix otages par jour pendant cette période.
Les responsables israéliens ont promis d’étendre les opérations militaires à Gaza une fois le cessez-le-feu terminé.
antiwar.com,
29.11.2023
Multiplication des cyberattaques contre Israël
Lu sur Watan:
Israël a été victime [dans la soirée du 27 novembre] d’une cyberattaque qui a entraîné une perturbation importante de la ligne d’urgence pour les services d’ambulance, de lutte contre les
incendies et de sauvetage au numéro 100.
La police israélienne a été informée de la défaillance des lignes d’urgence de la police, de Magen David Adom (Étoile rouge de David – le service national d’urgence médicale d’Israël) et des
services de lutte contre les incendies après que l’attaque a visé les serveurs de la société de communication “Bezeq”, entraînant l’effondrement du site web et des serveurs. (…)
Il est à noter que les cyberattaques contre les sites web et les applications israéliens se sont multipliées depuis le début de l’opération “Quds Flood” le 7 octobre de l’année dernière.
Des groupes de pirates informatiques opposés au discours israélien ont réussi à cibler le célèbre site israélien Jerusalem Post et à perturber son fonctionnement pendant des périodes
variables au cours des derniers jours.
Auparavant, un groupe palestinien connu sous le nom de “Cyber Quds Flood” avait réussi à infiltrer le site web du ministère israélien de la défense, à obtenir des informations sensibles et à
les transmettre à la résistance palestinienne.
Le groupe a affirmé avoir obtenu des listes extrêmement dangereuses et importantes appartenant à la brigade du nord de Gaza. Ces listes contiennent les noms de plus de 11 000 soldats et
officiers israéliens de la Brigade Nord. (…)
En outre, ces listes contiennent des informations extrêmement précises et détaillées sur les officiers et les soldats israéliens. Le groupe a affirmé qu’il possédait désormais des
connaissances complètes sur les forces d’occupation, y compris des photos personnelles, des numéros de téléphone, des adresses électroniques, des lieux de résidence, des numéros
d’identification militaire et leurs positions au sein de l’armée.
Palestine : Un
député belge qui n’a pas sa langue dans sa poche défend sa position pendant 2 minutes face à deux journalistes bardés de certitudes et défendant leur gagne pain à coup
d’affirmations gratuites. Les commentaires sont tout aussi éloquents que l’émission elle-même. La mauvaise foi des journalistes contribue à la perte de crédibilité des médias
mainstream européens. https://www.youtube.com/watch?v=6tM6yfaiwys
«La
paix ne viendra pas de la société israélienne. Les Israéliens ne se réveilleront pas un matin en se disant que l’occupation est trop cruelle, que l’apartheid est illégal et qu’il faut
y mettre fin», déclare Gideon Levy.
Selon le journaliste et auteur israélien, Gideon Levy, l’armée israélienne commet régulièrement des «crimes de
guerre» dans les territoires palestiniens occupés depuis 55 ans, et pas seulement en temps de guerre, et le seul moyen de mettre fin à l’occupation est que le gouvernement de
Tel-Aviv commence à en «payer le
prix».
Levy, qui écrit pour le journal israélien Haaretz, est
l’une des rares voix dans son pays à s’opposer à l’occupation et à décrire Israël comme un «régime
raciste».
Depuis une quarantaine d’années, Gideon Levy, qui suit personnellement les événements en Cisjordanie occupée en tant que journaliste de terrain, estime
que la société et le gouvernement israéliens se trouvent actuellement dans un «état d’esprit
extrêmement radical».
Compte tenu de cette situation, Levy, qui ne pense pas qu’Israël fera des concessions pour la paix, estime que le seul espoir réside dans une
intervention internationale.
Rappelant que le président américain Joe Biden se prépare pour les prochaines élections, le journaliste israélien déclare qu’il ne pense pas que cette
intervention internationale soit très probable.
Décrivant l’état antérieur de la société israélienne comme «assez
mauvais», Levy a déclaré à Anadolu qu’au
cours des dernières semaines, la société a évolué encore plus vers le «racisme».
Levy ne croit pas qu’un changement positif vers la paix viendra de la part de la société israélienne.
«Elle (la paix) ne
viendra pas de la société israélienne. Les Israéliens ne se réveilleront pas un matin en disant : L’occupation est trop cruelle, l’apartheid (régime raciste) est illégal, mettons-y
fin».
«Cela ne se
produira que si les Israéliens commencent à payer le prix de l’occupation, s’ils sont punis pour l’occupation qu’ils poursuivent et s’ils se rendent compte que le coût qu’ils doivent
payer pour poursuivre l’occupation est trop élevé», a-t-il estimé.
Toutefois, Levy a souligné que la situation «n’en est pas
encore à ce stade» et a déclaré que la communauté internationale «doit cesser de
parler et agir».
«Je ne pense pas
que cela se produise dans un avenir proche. Mais je pense que le jour viendra où la communauté internationale dira «ça suffit». J’attends ce jour, mais il ne semble pas très
proche», a-t-il ajouté.
Israël commet des crimes de guerre tous les jours depuis 55 ans
L’ancien capitaine et pilote Yonatan Shapira, qui a démissionné de l’armée israélienne, a utilisé les mots «l’armée
israélienne est une organisation terroriste, ses commandants sont des criminels de guerre» dans une déclaration à Anadolu en
2021.
Lorsqu’on lui demande s’il est d’accord avec les propos de Shapira en tant que journaliste qui suit de près les pratiques de l’armée israélienne depuis
des décennies, Gideon Levy répond : «Tout d’abord,
Shapira est mon ami, et oui, je suis d’accord avec lui».
Et de poursuivre : «Ce qu’Israël fait
quotidiennement depuis 55 ans (depuis l’occupation de 1967) en Cisjordanie est un crime de guerre. Des colons (juifs illégaux) au transfert de prisonniers (palestiniens) en Israël,
des enlèvements nocturnes de personnes à leur domicile aux punitions collectives, tout cela constitue des violations du droit international».
Soulignant que tout cela se produit dans la vie quotidienne, et pas seulement en temps de guerre, Levy ajoute : «Il ne fait aucun
doute que l’occupation est un crime qui doit cesser. Je me bats contre cela depuis près de 40 ans».
Les médias israéliens cachent la
brutalité
Selon Levy, la plupart des Israéliens ne voient pas grand-chose de la «brutalité» commise à Gaza.
Le journaliste israélien a déclaré : «Pour être
honnête, si je veux voir ce qui se passe, je dois regarder des chaînes comme Al Jazeera, TRT et CNN parce que les chaînes, les médias et les journaux israéliens essaient de ne pas
montrer la plupart des brutalités. C’est seulement ainsi que je peux avoir une vue d’ensemble».
Affirmant que l’attaque d’une zone densément peuplée comme Gaza de cette manière fait payer un lourd tribut aux civils, Levy affirme : «Mon discours
reste sans voix face à ce qui se passe».
Toutefois, selon lui, le gouvernement israélien bénéficie d’un soutien quasi unanime de la part de la société en ce qui concerne la guerre.
«Ils (les
Israéliens) sont actuellement en train de se faire une idée de la situation. Ils sont actuellement unis sur deux objectifs. Le premier est la libération de tous les otages, qui est
actuellement l’objectif principal. Ensuite, ils pensent pouvoir vaincre complètement le Hamas. Je pense que le gouvernement a tout le soutien nécessaire pour poursuivre la
guerre».
À la question «Israël
reprendra-t-il une attaque de grande envergure après la fin de la «pause humanitaire» ?», le journaliste israélien répond : «Je crains que
oui, mais les prochains jours montreront la situation. La dynamique actuelle est positive. L’accord fonctionne ; les otages rentrent chez eux chaque jour, de même que les prisonniers
palestiniens, ce qui me rend heureux. Mais cela ne peut pas durer éternellement».
«Je ne pense pas
qu’Israël cessera de faire la guerre. J’espère qu’elle ne reviendra pas avec la même intensité, car si c’est le cas, cela signifiera la destruction de la partie sud de Gaza ; il y a
déjà plus de deux millions de personnes ici», a-t-il déclaré.
«Même s’ils
détruisent complètement le sud de Gaza et vainquent le Hamas, le lendemain, Israël n’a aucune idée de ce qui se passera. Il n’y a pas de plan. Et s’il n’y a pas de plan, la guerre
devrait s’arrêter», a-t-il ajouté.
À la question de savoir si les États-Unis voudraient arrêter la guerre ou donner à Israël le feu vert pour de nouvelles attaques, Levy a répondu :
«Je
pense qu’ils prendront une position médiane. Ils ne les arrêteront pas complètement, mais ils ne permettront pas (à Israël d’attaquer) comme avant. Il reste à savoir si Israël
écoutera vraiment les Etats-Unis et quelle sera l’intensité de la pression exercée».
En ce qui concerne la question de savoir si la société israélienne ferait des concessions pour la paix, Levy a déclaré : «Absolument pas
pour l’instant. La société israélienne est animée d’un intense sentiment anti-arabe. Nous avons besoin de nouveaux dirigeants. Je ne vois rien (à propos de concessions) dans le
leadership actuel et dans l’état d’esprit actuel du public israélien, qui est actuellement très extrême, très nationaliste et très à droite».
«Le seul espoir
est une intervention internationale, mais je ne pense pas que cela se produira. En effet, les États-Unis entrent dans une année électorale et je ne pense pas que Biden en fera plus.
Je ne vois aucun espoir pour l’instant», a-t-il souligné.
Israël veut à nouveau expulser les
Palestiniens, mais ce n’est pas possible
Levy a également commenté la question des déclarations répétées entre les ministres israéliens et d’autres fonctionnaires sur la relocalisation des
Palestiniens en dehors de la bande de Gaza.
«Israël serait
ravi de nettoyer Gaza du peuple palestinien. Le problème est que ce n’est ni éthique, ni légal, ni pratique à la fois», a-t-il déclaré.
«Personne
n’acceptera 2,3 millions de personnes. Personne ne permettra à Israël de transférer 2,3 millions de personnes. Israël n’a pas le droit de décider où les habitants de Gaza vivront.
Israël n’a pas le droit de prendre une telle décision».
«Israël a commis
une Nakba (grande catastrophe) et n’a pas le droit de commettre une seconde Nakba», a-t-il défendu.
Affirmant qu’Israël soulève constamment cette question parce qu’il n’a pas d’autres solutions et qu’il pense pouvoir réellement expulser les
Palestiniens de Gaza, Levy a souligné l’humeur extrêmement nationaliste qui règne dans l’État d’Israël actuel.
«Vous savez, ils
ont essayé cela en Cisjordanie aussi. Déjà, 16 villages de Cisjordanie ont été évacués. Ils ne pouvaient pas supporter la terreur des colons, et il n’y avait personne pour les
arrêter. Ils essaieront (d’évacuer Gaza) autant que possible, mais je ne pense pas que cela se produira. Ce n’est pas possible».
Levy a souligné qu’Israël mettait la région en danger par ses actions, même s’il ne possède pas d’armes nucléaires : «Israël veut être
un État juif, il a le droit d’être un État juif, mais il veut aussi avoir une démocratie, et cela ne fonctionne pas. Pour être un État juif, il faut une majorité juive
claire».
«Il n’y a pas de
majorité juive ; il y a actuellement environ 7,5 millions de juifs et 7,5 millions de Palestiniens entre le fleuve et la mer. On ne peut pas être un État juif lorsque deux peuples
vivent sous votre gouvernement, sous votre occupation, sous votre régime. C’est pourquoi Israël a fait son choix et a préféré être un État juif plutôt qu’un État démocratique»,
a-t-il déclaré.
Interrogé sur la liberté de critiquer Israël de la sorte s’il était Palestinien, Levy a répondu :
«La réponse à
cette question est très claire. Bien sûr que non. La plupart de mes propos ne pourraient pas être tenus par un Palestinien. Cela n’arriverait pas dans la réalité d’Israël, surtout pas
après une guerre. Si j’étais un Palestinien, j’aurais été en prison pour bien moins que ce que je dis aujourd’hui».
L’armée israélienne a reçu l’ordre de bombarder les maisons israéliennes et même ses propres bases lorsqu’elle a été submergée par les militants du Hamas le 7 octobre. Combien de citoyens
israéliens dont on dit qu’ils ont été “brûlés vifs” ont en fait été tués par des tirs amis ? L’article qui suit a été rédigé par Max Blumenthal et publié dans The Grayzone le 27 octobre. On y trouvera l’une
des études les plus fouillées à ce jour sur ce qui s’est vraiment passé le 7 octobre. Décrire la guerre telle qu’elle se passe vraiment ne signifie pas minimiser la violence. En revanche,
on ne bâtira pas la paix sur des mensonges ou des mythologies. De nombreux Français, de bonne foi, ont tendance à excuser la brutalité des bombardements
israéliens sur Gaza du fait des crimes de guerre commis parles combattants palestiniens le 7 octobre. L’auteur confirme qu’il y en a eu. Mais il explique aussi comment une partie des soldats ou
civils israéliens tués ce jour-là sont tombés sous un “feu ami”. .
Nous publions la traduction de cet article avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Plusieurs nouveaux témoignages d’Israéliens ayant assisté à l’attaque surprise du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre dernier viennent s’ajouter aux preuves de
plus en plus nombreuses que l’armée israélienne a tué ses propres citoyens alors qu’ils se battaient pour neutraliser les tireurs palestiniens.
Tuval Escapa, membre de l’équipe de sécurité du kibboutz Be’eri, a mis en place une ligne téléphonique pour assurer la coordination entre les résidents du kibboutz
et l’armée israélienne. Il a déclaré au journal
israélien Haaretz que lorsque le désespoir a commencé à s’installer, “les commandants sur le terrain ont pris des décisions difficiles – y compris le bombardement des maisons sur leurs
occupants afin d’éliminer les terroristes en même temps que les otages”.
Un rapport distinct
publié par Haaretz note que l’armée israélienne a été “contrainte de demander une frappe aérienne” contre ses propres installations à l’intérieur du point de passage d’Erez vers Gaza
“afin de repousser les terroristes” qui avaient pris le contrôle. Cette base était remplie d’officiers et de soldats de l’administration civile israélienne à l’époque.
Ces rapports indiquent que le haut commandement militaire a donné l’ordre d’attaquer des maisons et d’autres zones en Israël, même au prix de nombreuses vies
israéliennes.
Une Israélienne du nom de Yasmin Porat a confirmé dans une interview accordée à la radio israélienne que l’armée avait “sans aucun doute” tué de nombreux
non-combattants israéliens lors des échanges de tirs avec les militants du Hamas le 7 octobre. “Ils ont éliminé tout le monde, y compris les otages”, a-t-elle déclaré en faisant référence aux
forces spéciales israéliennes.
Comme l’ont rapporté David Sheen et Ali Abunimah dans Electronic
Intifada, Mme Porat a fait état de “tirs croisés très, très nourris” et de tirs de chars israéliens, qui ont fait de nombreuses victimes parmi les Israéliens.
Alors qu”elle était détenue par les hommes armés du Hamas, Porat s’est souvenue : “Ils ne nous ont pas maltraités. Nous avons été traités avec beaucoup d’humanité…
Personne ne nous a traités violemment.”
Elle a ajouté : “L’objectif était de nous kidnapper pour nous emmener à Gaza, pas de nous assassiner”.
Selon Haaretz, l’armée n’a
pu rétablir le contrôle de Be’eri qu’après avoir admis avoir “bombardé” les maisons des Israéliens qui avaient été faits prisonniers. “Le prix à payer a été terrible : Au moins 112 habitants de
Be’eri ont été tués”, écrit le journal. “D’autres ont été kidnappés. Hier, 11 jours après le massacre, les corps d’une mère et de son fils ont été découverts dans l’une des maisons détruites. On
pense que d’autres corps gisent encore dans les décombres”.
La plupart des bombardements à Be’eri ont été effectués par des équipages de chars israéliens. Comme l’a noté un journaliste de l’agence
i24, sponsorisée par le ministère israélien des affaires étrangères, lors d’une visite à Be’eri, “des maisons petites et pittoresques ont été bombardées ou détruites” et “des pelouses
bien entretenues ont été déchirées par les chenilles d’un véhicule blindé, peut-être un char d’assaut”.
Les hélicoptères d’attaque Apache ont également joué un rôle important dans la réponse de l’armée israélienne le 7 octobre. Les pilotes ont déclaré aux médias
israéliens qu’ils s’étaient précipités sur le champ de bataille sans aucun renseignement, incapables de faire la différence entre les combattants du Hamas et les non-combattants israéliens, et
pourtant déterminés à “vider le ventre” de leurs machines de guerre. “Je me retrouve face à un dilemme : je ne sais pas sur quoi tirer, parce qu’ils sont si nombreux”, a déclaré un pilote
d’Apache.
Une vidéo filmée par des
tireurs du Hamas en uniforme montre clairement qu’ils ont intentionnellement tiré sur de nombreux Israéliens avec des fusils Kalachnikov le 7 octobre. Cependant, le gouvernement
israélien ne s’est pas contenté de s’appuyer sur des preuves vidéo vérifiées. Au lieu de cela, il continue d’avancer des allégations discréditées de “bébés décapités” tout en distribuant des
photographies de “corps brûlés au-delà de toute
reconnaissance possible” pour insister sur le fait que les militants ont immolé leurs captifs avec sadisme, et même violé certains d’entre eux avant de les brûler vifs.
L’objectif de l’exposition d’atrocités de Tel-Aviv est clair : Dépeindre le Hamas comme “pire qu’ISIS” tout en cultivant le soutien au bombardement continu de
l’armée israélienne sur la bande de Gaza, qui a fait plus de 7000
morts, dont au moins 2500 enfants au moment de la publication [Note
CDS: ils’agit des chiffres du 27 octobre]. Alors que des centaines d’enfants blessés à Gaza ont été soignés pour ce qu’un chirurgien a décrit comme des “brûlures au quatrième
degré” causées par des armes nouvelles, l’attention des médias occidentaux reste focalisée sur les citoyens israéliens prétendument “brûlés vifs” le 7 octobre.
Pourtant, les preuves de plus en plus nombreuses d’ordres de tirs amis donnés par les commandants de l’armée israélienne suggèrent fortement qu’au moins certaines
des images les plus choquantes de cadavres israéliens carbonisés, de maisons israéliennes réduites à l’état de ruines et de carcasses de véhicules calcinées présentées aux médias occidentaux
étaient en fait l’œuvre d’équipages de chars et de pilotes d’hélicoptères couvrant le territoire israélien d’obus, de tirs de canons et de missiles Hellfire.
En effet, il semble que le 7 octobre, l’armée israélienne ait eu recours aux mêmes tactiques que celles qu’elle a employées contre les civils à Gaza, faisant
grimper le nombre de morts parmi ses propres citoyens par l’utilisation indiscriminée d’armes lourdes.
Israël bombarde sa propre base, centre névralgique du siège de Gaza
Le Hamas et le Jihad islamique palestinien (PIJ) ont lancé l’opération “Déluge d’Al-Aqsa” à 6 heures du matin le 7 octobre, submergeant rapidement les bases
militaires à partir desquelles Israël maintient le siège de la bande de Gaza. Le Hamas et le Djihad islamique palestinien avaient pour objectif principal la libération des Palestiniens
emprisonnés par Israël, y compris les 700
enfants qui passent par le système chaque année et les1 264 Palestiniens qui sont
actuellement détenus sans inculpation.
L’échange en 2011 de Gilad Shalit, un soldat israélien capturé cinq ans auparavant et libéré en échange de 1027 prisonniers, a clairement inspiré le déluge
d’Al-Aqsa. En prenant d’assaut les bases militaires et les kibboutz, les militants palestiniens avaient pour objectif de capturer le plus grand nombre possible de soldats et de civils israéliens
et de les ramener vivants à Gaza.
L’assaut foudroyant a immédiatement submergé la division israélienne de Gaza. Des vidéos enregistrées par des caméras GoPro montées sur les casques des combattants
palestiniens montrent des soldats israéliens abattus en succession rapide, dont beaucoup sont encore en sous-vêtements et pris au dépourvu. Au moins 340 soldats et officiers de renseignement en
activité ont été tués le 7 octobre, ce qui représente près de 50 % des décès
israéliens confirmés. Parmi les victimes figuraient des officiers de haut rang comme le colonel Jonathan
Steinberg, commandant de la brigade israélienne Nahal. (De nombreux secouristes et civils israéliens armés ont également été tués).
Le point de passage d’Erez abrite une installation militaire et de coordination des activités gouvernementales dans les territoires occupés (COGAT) massive qui
fonctionne comme le centre névralgique du siège israélien de la bande de Gaza. Lorsqu’il a été pris d’assaut par des combattants palestiniens le 7 octobre, alors que de nombreux bureaucrates de
l’armée se trouvaient à l’intérieur, l’armée israélienne a été prise de panique.
Selon
Haaretz, le commandant de la division de Gaza, le général de brigade Avi Rosenfeld, “s’est retranché dans la salle de guerre souterraine de la division avec une poignée de soldats et de
soldates, essayant désespérément de sauver et d’organiser le secteur attaqué”. De nombreux soldats, dont la plupart n’étaient pas des combattants, ont été tués ou blessés à l’extérieur. La
division a été contrainte de demander une attaque aérienne contre la base [du passage d’Erez] elle-même afin de repousser les terroristes”.
Une vidéo publiée par le COGAT israélien dix jours après la bataille – et la frappe aérienne israélienne – montre que le toit de l’installation du point de passage
d’Erez a subi de graves dommages structurels.
Des hélicoptères Apache israéliens attaquent à l’intérieur d’Israël : “Je me trouve face à un dilemme : Que tirer ?
À 10 h 30, selon un compte rendu de
l’armée transmis au média israélien Mako, “la plupart des forces [palestiniennes] de la première vague d’invasion avaient déjà quitté la zone pour Gaza”. Mais avec l’effondrement rapide
de la division militaire israélienne à Gaza, les pillards, les simples badauds et les guérilleros de bas niveau qui ne sont pas nécessairement sous le commandement du Hamas ont afflué librement
en Israël.
À ce stade, les deux escadrons d’hélicoptères Apache d’Israël ne disposaient que de huit hélicoptères dans les airs, “et il n’y avait pratiquement pas de
renseignements pour aider à prendre les décisions fatidiques”, a rapporté Mako. Les escadrons n’ont atteint leur pleine capacité qu’à midi.
Alors que la vague d’infiltrations en provenance de Gaza sème le chaos au sol, les pilotes israéliens, déconcertés, déclenchent une frénésie de salves de missiles
et de mitrailleuses : Les pilotes d’Apache témoignent qu’ils ont tiré une énorme quantité de munitions, vidé le “ventre de l’hélicoptère” en quelques minutes, volé pour se réarmer et repris
l’air, encore et encore. Mais cela n’a servi à rien et ils le comprennent”, rapporte Mako.
Les hélicoptères Apache semblent s’être concentrés sur les véhicules qui rentraient à Gaza en provenance du festival de musique électronique Nova et des kibboutz
voisins, et ont attaqué des voitures en sachant apparemment que des prisonniers israéliens pouvaient se trouver à l’intérieur. Ils ont également tiré sur des personnes non armées sortant de
voitures ou marchant à pied dans les champs à la périphérie de Gaza.
Dans une interview accordée au
média israélien Mako, un pilote d’Apache a évoqué le dilemme tortueux qui consiste à tirer sur les personnes et les voitures qui retournent à Gaza. Il savait que nombre de ces véhicules
pouvaient contenir des prisonniers israéliens. Mais il a choisi d’ouvrir le feu malgré tout. “Je choisis des cibles de ce type”, a expliqué le pilote, “en me disant que le risque que je tire
également sur des otages est faible”. Il a toutefois admis que son jugement “n’était pas à 100 % assuré”.
“Je comprends que nous devions tirer ici et rapidement”, a déclaré le commandant de l’unité Apache, le lieutenant-colonel E., à Mako dans un rapport
séparé. “Tirer sur des gens sur notre territoire – c’est quelque chose que je n’aurais jamais pensé faire”.
Le lieutenant-colonel A., pilote de réserve dans la même unité, a décrit un brouillard de confusion : “Je me retrouve dans un dilemme pour savoir sur quoi tirer,
parce qu’il y en a tellement”.
Un rapport sur les escadrons d’Apache publié par le journal israélien Yedioth
Aharanoth note que “les pilotes ont réalisé qu’il était extrêmement difficile de distinguer, au sein des avant-postes et des colonies occupées, qui était un terroriste et qui était un
soldat ou un civil… La cadence de tir contre les milliers de terroristes était énorme au début, et ce n’est qu’à un certain moment que les pilotes ont commencé à ralentir les attaques et à
sélectionner soigneusement les cibles”.
Un commandant d’escadron a expliqué à Mako qu’il avait failli attaquer la maison d’une famille israélienne occupée par des militants du Hamas, et qu’il avait fini
par tirer à côté avec des obus de canon. “Nos forces n’avaient pas encore eu le temps d’atteindre cette colonie”, se souvient le pilote, “et j’avais déjà épuisé mes missiles, qui sont les armes
les plus précises”.
La famille se trouvant à l’intérieur d’un abri anti-bombes fortifié, le pilote “a décidé de tirer au canon à 30 mètres de cette maison, une décision très difficile
à prendre. Je tire pour que, s’ils sont là, ils entendent les bombes à l’intérieur de la maison, qu’ils comprennent qu’on sait qu’ils sont là, et dans l’espoir qu’ils quittent cette maison. Je
vous dis aussi la vérité, il m’est venu à l’esprit que je tirais sur la maison”.
En fin de compte, les pilotes d’hélicoptères israéliens ont blâmé les tactiques astucieuses du Hamas pour leur incapacité à faire la distinction entre les militants
armés et les non-combattants israéliens. “Il s’avère que l’armée du Hamas a délibérément compliqué la tâche des pilotes d’hélicoptères et des opérateurs de drones”, affirme Yedioth
Aharanoth.
Selon le journal israélien, “il est apparu clairement que les forces d’invasion avaient été invitées, lors des derniers briefings, à marcher lentement vers les
colonies et les avant-postes ou à l’intérieur de ceux-ci, et en aucun cas à courir, afin de faire croire aux pilotes qu’il s’agissait d’Israéliens. Cette tromperie a fonctionné pendant un bon
moment, jusqu’à ce que les pilotes d’Apache se rendent compte qu’ils devaient ignorer toutes les restrictions. Ce n’est que vers 9 heures du matin que certains d’entre eux ont commencé à arroser
les terroristes avec leurs propres canons, sans l’autorisation de leurs supérieurs.
C’est ainsi que, sans aucun renseignement ni capacité à faire la distinction entre Palestiniens et Israéliens, les pilotes ont déclenché une furie de tirs de canons
et de missiles sur les zones israéliennes situées en contrebas.
L’une des nombreuses maisons du kibboutz Be’eri qui semble avoir été bombardée à l’arme lourde.
L’armée israélienne a “éliminé tout le monde, y compris les otages”, en tirant des obus de chars sur les maisons du kibboutz.
Les photos des conséquences des combats dans les kibboutz comme Be’eri – et des bombardements israéliens sur ces communautés – montrent des décombres et des maisons
calcinées qui ressemblent aux conséquences des attaques de chars et d’artillerie israéliens à l’intérieur de Gaza. Comme l’a expliqué Tuval Escapa, coordinateur de la sécurité au kibboutz Be’eri,
à Haaretz, les commandants de l’armée israélienne avaient ordonné le “bombardement des maisons sur leurs occupants afin d’éliminer les terroristes et les otages”
Yasmin Porat, une
participante au festival de musique Nova qui s’est réfugiée dans le kibboutz Be’eri, a déclaré à la radio israélienne que lorsque les forces spéciales israéliennes sont arrivées lors d’une prise
d’otages, “elles ont éliminé tout le monde, y compris les otages, parce qu’il y avait des tirs croisés très, très nourris”.
“Après des tirs croisés insensés, a poursuivi M. Porat, deux obus de char ont été tirés sur la maison. C’est une petite maison de kibboutz, rien de grand.”
Maisons détruites dans le kibboutz Be’eri à la suite des combats du 7 octobre, au cours desquels des chars israéliens ont bombardé des résidences.
Une vidéo publiée sur le compte Telegram des “South Responders”
israéliens montre les corps d’Israéliens découverts sous les décombres d’une maison détruite par une puissante explosion – vraisemblablement un obus de char. Le quotidien américain
conservateur New York Post a
publié un article sur un incident similaire concernant le corps d’un garçon retrouvé calciné sous les ruines de sa maison à Be’eri.
Le phénomène des cadavres carbonisés dont les mains et les chevilles avaient été attachées et qui ont été retrouvés en groupes sous les décombres de maisons
détruites soulève également des questions sur les tirs de chars “amis”.
Yasmin Porat, l’otage qui a survécu à un affrontement à Be’eri, a décrit comment les militants du Hamas ont attaché les mains de son compagnon derrière son dos.
Après qu’un commandant militant se soit rendu, l’utilisant comme bouclier humain pour assurer sa sécurité, elle a vu son partenaire allongé sur le sol, toujours en vie. Elle a déclaré que les
forces de sécurité israéliennes l’avaient “sans aucun doute” tué, ainsi que les autres otages, alors qu’elles ouvraient le feu sur les militants restés à l’intérieur, notamment à l’aide d’obus de
chars.
Les forces de sécurité israéliennes ont également ouvert le feu sur des Israéliens en fuite qu’elles ont pris pour des tireurs du Hamas. Danielle Rachiel, une
habitante d’Ashkelon, a raconté qu’elle avait failli être tuée après s’être échappée du festival de musique Nova lorsqu’il a été attaqué par des militants de Gaza. “Alors que nous atteignions le
rond-point [d’un kibboutz], nous avons vu les forces de sécurité israéliennes ! se souvient Rachiel. “Nous avons baissé la tête [parce que] nous savions automatiquement qu’ils se méfieraient de
nous, dans une petite voiture déglinguée… qui venait de la même direction que les terroristes. Nos forces ont commencé à nous tirer dessus !
“Lorsque nos forces ont tiré sur nous, nos vitres ont volé en éclats”, a-t-elle poursuivi. Ce n’est que lorsqu’ils ont crié en hébreu “Nous sommes des Israéliens !”
que les tirs ont cessé et qu’ils ont été mis en sécurité.
Extrait du témoignage vidéo de Danielle Rachiel du 7 octobre
Certains Israéliens n’ont pas eu la même chance que Danielle Rachiel. Adi Ohana a été abattu par la police israélienne près de son domicile après avoir été pris
pour un guérillero palestinien. “Un homme innocent a été tué de la manière la plus négligente qui soit”, s’est plainte sa
nièce. Les médias israéliens regorgent désormais d’informations selon lesquelles l’armée a abattu des
Israéliens, alors même qu’ils défendaient leurs maisons
contre des tireurs palestiniens.
Les photos des “atrocités commises par le Hamas”, aujourd’hui disparues, représentaient-elles des combattants du Hamas morts ?
L’une des vidéos les plus
horribles de l’après-7 octobre, également publiée sur le compte Telegram de South Responders, montre une voiture remplie de cadavres carbonisés (ci-dessous) à l’entrée du kibboutz Be’eri. Le
gouvernement israélien a présenté ces victimes comme des Israéliens victimes de la violence sadique du Hamas. Cependant, la carrosserie en acier fondu et le toit effondré de la voiture, ainsi que
les corps complètement carbonisés à l’intérieur, témoignent d’un tir direct d’un missile Hellfire.
Il est également possible que les occupants masculins de la voiture soient des activistes du Hamas qui ont afflué après la rupture des clôtures. Il est également
possible qu’ils soient rentrés à Gaza avec des prisonniers israéliens à bord de leur voiture.
L’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, Gilad Erdan, semble avoir fait la promotion de photos montrant des combattants du Hamas morts lors de sa tirade du 26
octobre aux Nations unies. M. Erdan a gesticulé avec colère sur le podium, beuglant que “nous combattons des animaux” avant de sortir un papier affichant un code QR légendé “Scannez pour
voir les atrocités du Hamas”.
Lorsque j’ai scanné le code ce jour-là à midi, j’ai trouvé environ 8 images macabres de corps brûlés et de parties de corps noircies. L’une d’entre elles
montrait une pile de
cadavres d’hommes complètement carbonisés, empilés dans une benne à ordures. Les sauveteurs et les médecins israéliens se seraient-ils débarrassés des cadavres d’Israéliens juifs d’une
telle manière ?
Tous les Israéliens tués le 7 octobre semblent avoir été rassemblés dans des sacs mortuaires individuels et transportés dans des morgues. Pendant ce temps, de
nombreuses vidéos enregistrées par des Israéliens les montrent en train de souiller les
cadavres d’hommes armés du Hamas tués par les forces de sécurité – en les déshabillant, en urinant sur eux et en mutilant leurs corps. Jeter leurs corps dans une benne à ordures semble
faire partie de la politique de facto de maltraitance des cadavres.
Un peu plus de douze heures après que l’ambassadeur Erdan a présenté à l’ONU les photos des atrocités supposées du Hamas, le fichier Google Drive ne contenait plus
qu’une brève vidéo. Parmi les photos mystérieusement disparues figurait l’image de la benne à ordures remplie de corps brûlés. A-t-elle été supprimée parce qu’elle montrait des combattants du
Hamas brûlés par un missile Hellfire, et non des Israéliens “brûlés à mort” par le Hamas ?
L’ambassadeur israélien Gilad Erdan à l’ONU, le 26 octobre. Le code QR qu’il a affiché renvoie actuellement à un message
404.
Des destructions qui rappellent les attaques israéliennes sur Gaza
Certains secouristes arrivés sur les lieux du carnage dans le sud d’Israël après le 7 octobre ont déclaré qu’ils n’avaient jamais vu une telle destruction. Pour
ceux qui ont été témoins des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, les images de maisons bombardées et de voitures brûlées devraient être familières.
Lors d’un reportage sur l’assaut israélien de 51 jours sur Gaza en 2014, je suis tombé sur un véhicule détruit dans le centre de la ville de Gaza, appartenant à un
jeune chauffeur de taxi nommé Fadel Alawan, qui avait été assassiné par un drone israélien après avoir involontairement déposé un combattant du Hamas blessé dans un hôpital voisin. À l’intérieur
de la voiture, on pouvait encore voir les restes de la sandale d’Alawan fondus dans la pédale d’accélérateur.
Dans l’après-midi du 7 octobre, les villages tranquilles et les routes du désert du sud d’Israël étaient carbonisés et bordés de voitures bombardées qui
ressemblaient beaucoup à celle d’Alawan. Les combattants du Hamas, légèrement armés, étaient-ils réellement capables d’infliger des destructions d’une telle ampleur ?
Le gouvernement israélien distribue-t-il des photos de victimes de tirs amis ?
Le 23 octobre dernier, le gouvernement israélien a réuni des membres de la presse internationale pour une séance de propagande officieuse. À l’intérieur d’une base
militaire fermée, les responsables ont bombardé la presse de snuff movies et d’une collection d’allégations obscures de “scènes poignantes de meurtre, de torture et de décapitation lors de
l’assaut du Hamas le 7 octobre”, selon le Times of Israel.
Dans le document le plus troublant présenté par le gouvernement israélien, les journalistes ont pu voir une vidéo montrant “un cadavre de femme partiellement brûlé,
avec une tête mutilée… La robe de la femme morte est remontée jusqu’à la taille et sa culotte a été enlevée”, selon le Times of Israel.
Daniel Amram, le blogueur d’informations privées le plus populaire en Israël, a tweeté la vidéo du cadavre brûlé de la femme, affirmant qu'”elle a été violée et
brûlée vive”.
En fait, la jeune femme semble avoir été tuée instantanément par une puissante explosion. Elle semble avoir été extraite de la voiture dans laquelle elle se
trouvait et qui appartenait peut-être à un ravisseur de Gaza. Le véhicule a été entièrement détruit et se trouvait sur un champ de terre, comme beaucoup d’autres véhicules attaqués par les
hélicoptères Apache. Elle était légèrement vêtue, les jambes écartées.
Bien qu’elle ait participé au festival de musique électronique Nova, où de nombreuses femmes étaient vêtues de tenues légères, et que ses membres pliés soient
typiques d’un corps qui a été placé dans une voiture après la rigidité cadavérique, les experts et les responsables israéliens ont affirmé qu’elle avait été violée.
Mais les allégations d’agression sexuelle se sont jusqu’à présent révélées sans fondement. Le porte-parole de l’armée israélienne, Mickey Edelstein, a insisté
auprès des journalistes lors de la conférence de presse du 23 octobre sur le fait que “nous avons des preuves” de viol, mais lorsqu’on lui a demandé de les fournir, il a déclaré au Times of
Israel : “nous ne pouvons pas les partager”.
Cette jeune femme a-t-elle été une nouvelle victime des ordres de tir ami de l’armée israélienne ? Seule une enquête indépendante pourra déterminer la
vérité.
L’armée israélienne tue des captifs israéliens à Gaza et se plaint de leur libération
À Gaza, où quelque 200 citoyens israéliens sont retenus en otage, il n’y a guère de doute quant à l’identité de ceux qui tuent les captifs. Le 26 octobre, la branche armée
du Hamas, connue sous le nom de Brigades Al-Qassam, a annoncé qu’Israël avait tué “près de 50 captifs” lors de frappes de missiles.
Si l’armée israélienne avait intentionnellement ciblé des zones où elle savait que les captifs étaient détenus, ses actions auraient été conformes à la directive
Hannibal d’Israël. Cette procédure militaire a été mise en place en 1986 à la suite de l’accord Jibril, qui prévoyait l’échange par Israël de 1 150 prisonniers palestiniens contre trois
soldats israéliens. À la suite d’une forte réaction politique, l’armée israélienne a rédigé un ordre de mission secret afin d’empêcher les enlèvements à l’avenir. L’opération proposée tire son
nom du général carthaginois qui a préféré s’empoisonner plutôt que d’être retenu captif par l’ennemi.
Qu’Israël tue ou non intentionnellement ses citoyens captifs à Gaza, il s’est montré étrangement allergique à leur libération immédiate. Le 22 octobre, après avoir
refusé l’offre du Hamas de libérer 50 otages en échange de carburant, Israël a rejeté l’offre du
Hamas de libérer Yocheved Lifshitz, une militante israélienne pour la paix âgée de 85 ans, et son amie Nurit Cooper, âgée de 79 ans.
Lorsqu’Israël a accepté leur libération un jour plus tard, une vidéo a montré Yocheved Lifshitz serrant la main d’un militant du Hamas et lui entonnant “Shalom”
alors qu’il l’escortait hors de Gaza. Lors d’une conférence de presse tenue ce jour-là, elle a raconté le traitement humain que lui ont réservé ses ravisseurs.
Le spectacle de la libération de Lifshitz a été traité comme un désastre de propagande par les doreurs d’image du gouvernement israélien, les fonctionnaires
grognant que l’autoriser à s’exprimer publiquement était une grave “erreur”.
L’armée israélienne n’a pas été moins mécontente de sa soudaine liberté. Comme le rapporte le Times of Israel, “l’armée
craint que de nouvelles libérations d’otages par le Hamas n’amènent les dirigeants politiques à retarder une incursion terrestre, voire à l’interrompre en cours de route”.
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Les mensonges d'Israël sur l'incursion du 7 octobre s'effondrent
Source : WSWS.Org - par
Jean Shaoul - Le 27/11/2023
Israël a utilisé l’incursion du «déluge d’Al-Aqsa» le 7 octobre pour lancer une attaque génocidaire contre Gaza.
Le récit officiel du Premier ministre Benjamin Netanyahu, fidèlement répété par ses bailleurs de fonds impérialistes, est que le Hamas a mené une attaque barbare inattendue et sans précédent et
doit à présent être anéanti à tout prix.
C’est la réalité à l’envers. Le World Socialist Web Site a averti de façon répétée que depuis sa prise de fonctions fin 2022, le gouvernement Netanyahou avait
multiplié les provocations contre les Palestiniens dans le but d’inciter aux représailles, comme cela s’est finalement produit le 7 octobre. Le ‘déluge d’Al-Aqsa’ a fourni le casus belli pour une
campagne planifiée d’avance, d'assassinats de masse et de nettoyage ethnique des Palestiniens, à commencer par Gaza et devant se poursuivre en Cisjordanie, puis s’étendre aux 2 millions de
citoyens arabes d'Israël.
Des Palestiniens recherchent des survivants après une frappe aérienne israélienne dans le camp de réfugiés de Nusseirat, dans la bande de Gaza, le 31 octobre 2023. [AP Photo/Doaa AlBaz]
La campagne génocidaire d'Israël a déjà coûté la vie à plus de 14 000 personnes, pour la plupart des enfants, des femmes et des personnes âgées. Elle a détruit hôpitaux, écoles et immeubles
d'habitation, tandis que le refus d'Israël de permettre l’approvisionnement en nourriture, carburant, électricité et même en eau à Gaza signifie que de nombreux Palestiniens sans défense mourront
d'une mort terrible dû à la faim, à la soif et à la maladie.
Mais tout le récit israélien autour des événements du 7 octobre commence à s'effondrer. Les preuves sont de plus en plus nombreuses d’abord que le gouvernement Netanyahou, l'armée et les services
de sécurité israéliens savaient qu'une incursion militaire était sur le point de se produire et ensuite qu'une fois qu'elle s’est produite, il y a eu un grand nombre de victimes israéliennes
comme conséquence d’une opération militaire massive menée par l’armée israélienne.
Ces révélations ont été largement ignorées par les médias du monde entier, qui ont consciencieusement et continuellement répété les affirmations d’Israël selon lesquelles les combattants du Hamas
auraient commis d’horribles atrocités – notamment des enlèvements brutaux, des bébés décapités et brûlés et des femmes violées – qui avaient coûté la vie à 1 400 personnes. Les hommes armés,
ont-ils affirmé, avaient délibérément pris pour cible le festival de musique Supernova, tuant des centaines de jeunes et massacrant également les habitants des kibboutzim.
De nombreuses familles israéliennes des personnes tuées, blessées et prises en otage le 7 octobre – reflétant une opinion largement répandue que Netanyahou était responsable de la catastrophe et
n'avait rien fait pour l'empêcher – ont demandé une enquête indépendante et internationale, ce que le gouvernement a refusé. Ils ont exigé des réponses à deux questions déterminantes:
Que savait à l’avance l’appareil militaire et de renseignement israélien de ce que préparait le Hamas? Et que s’est-il passé le week-end du 7 et 8 octobre ?
Que savait Israël de l’attaque en préparation ?
La ligne officielle du 7 octobre, sans cesse répétée, était que le tristement célèbre réseau d'espionnage israélien du Mossad n'avait aucune idée qu'une attaque d'une telle ampleur, nécessitant
des mois de planification, d'entraînement et de coordination entre plusieurs groupes palestiniens, dont le Hamas, le Jihad islamique et des groupes palestiniens non affiliés était sur le point de
se produire.
La base secrète du renseignement militaire américain située dans le désert israélien du Néguev, à seulement 32 kilomètres de Gaza, le «Site 512», avait elle aussi été prise au dépourvu.
Les autorités n'ont pas non plus expliqué comment l'immense barrière électronique de la frontière avait pu être franchie grâce à de seuls outils rudimentaires et sans qu'aucune sirène ne
retentisse ni que les bases militaires ne soient alertées – ce qui signifie que l'armée la plus sophistiquée du Moyen-Orient a soi-disant mis des heures à arriver sur les lieux dans un pays pas
plus grand que l’État américain du New Jersey.
Les commentaires des médias ont largement attribué l'échec d'Israël en fait de sécurité à sa focalisation sur la Cisjordanie. Le gouvernement Netanyahou avait encouragé la violence des colons
contre les Palestiniens et les provocations ultra-orthodoxes à la mosquée Al-Aqsa, ce qui avait accaparé l’attention de l’armée israélienne et du Mossad.
Historiquement, loin de considérer le Hamas comme une menace, Netanyahou l’avait soutenu comme contrepoids à l’Autorité palestinienne (AP) dominée par le Fatah. Israël s'était efforcé de cimenter
les divisions entre les deux factions palestiniennes rivales et d'empêcher la création d'un mini-État palestinien composé de la Cisjordanie et de Gaza.
Comme l’a déclaré un officier, resté anonyme, du renseignement israélien au Washington Post le mois dernier : «C'est ce qui arrive quand on oublie que toutes les lignes de
défense peuvent éventuellement être franchies et qu'elles l'ont été historiquement. C'est ce qui arrive quand vous sous-estimez l’ennemi. »
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou assiste à la réunion hebdomadaire du cabinet au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le mercredi 27 septembre 2023. [AP Photo/Abir Sultan]
Netanyahou a nié plusieurs fois avoir reçu des renseignements militaires sur une éventuelle attaque. Le 29 octobre, il a tweeté qu’«en aucune circonstance et à aucun moment le Premier ministre
Netanyahou n’a été averti de l’intention du Hamas d’entrer en guerre».
Il y a deux jours, ses mensonges ont été mis à nu par la publication dans le journal Ha'aretz de lettres écrites en mars puis en juillet par le chef de la division recherche du
renseignement militaire, avertissant personnellement Netanyahou que la crise sociopolitique qui secouait le pays encourageait l’Iran, le Hezbollah et le Hamas à risquer une action contre le pays,
même simultanément.
En mars, le général de brigade Amit Sa’ar a écrit: «Nous assistons à des délibérations sur la question de savoir s'il faut rester indécis et laisser Israël continuer à s'affaiblir, ou prendre des
initiatives et aggraver sa situation» et il a joint les rapports des services de renseignement qui étayaient ses avertissements.
Il a ajouté: «À notre avis, cette idée est la base de la forte motivation du Hamas à exécuter des attaques depuis le nord en ce moment et elle incite également l’Iran à accroître les efforts
de ses mandataires pour faire avancer des attaques contre Israël. »
Lorsque le ministre de la Défense Yoav Gallant a attiré l’attention sur ce fait, Netanyahou l’a immédiatement limogé, le réintégrant à la suite de protestations massives.
Sa'ar a envoyé une autre lettre à Netanyahou en juillet, juste avant que la Knesset n'approuve une loi accordant au gouvernement le pouvoir de passer outre la Cour suprême. La lettre disait:
« L'aggravation de la crise intensifie l'érosion de l'image d'Israël, aggravant les dégâts causés à la dissuasion israélienne et augmentant la probabilité d’une escalade.» Le chef
d’état-major des FDI, Herzl Halevi, a tenté d’informer Netanyahou de la situation sécuritaire, mais s’est vu refuser une audience.
Ce ne sont là que les dernières révélations réfutant les affirmations de Netanyahou selon lesquelles il n’avait pas connaissance d’une attaque planifiée par le Hamas.
Deux jours seulement après l'attaque, le lundi 9 octobre, l'Égypte a démasqué les protestations de Netanyahou selon lesquelles il n'avait eu aucune information préalable. Un responsable des
renseignements égyptiens a déclaré à Associated Press que Le Caire avait averti à plusieurs reprises les autorités israéliennes que «quelque chose de grand» se préparait à partir de Gaza. Il a
déclaré: «Nous les avons prévenus qu’il allait y avoir une explosion de la situation, et très bientôt, et qu’elle serait grande. Mais ils ont sous-estimé ces avertissements ». Il a ajouté
que les responsables israéliens avaient minimisé la menace venant de Gaza, se concentrant plutôt sur la Cisjordanie. Netanyahou a nié avoir reçu un tel avertissement, qualifiant cette histoire de
«fake news».
Même les soldats israéliens auraient également tiré la sonnette d'alarme. Mais ils ont été ignorés et menacés. Le 18 novembre, dans un journal télévisé de Channel 12, au moins deux
femmes soldats ont décrit comment elles avaient fait part de leurs inquiétudes des semaines auparavant sur ce qu'elles considéraient comme une activité suspecte le long de la frontière avec Gaza.
Elles ont parlé à leurs commandants d’«entraînements, d’anomalies et de préparatifs» près du mur frontalier, déclarant à Channel 12 qu’elles avaient vu «de nouvelles personnes
visiter des fermes autour de la frontière».
Non seulement leurs informations ont-elles été balayées, mais les soldates ont affirmé qu’on les avait menacées de la cour martiale pour avoir soulevé ces inquiétudes. « On nous a dit que si
nous continuions à insister là-dessus, nous serions inculpées.» Un officier leur a dit, « Hamas ce n’est qu’une bande de punk, ils ne feront rien.»
De telles menaces suggèrent que, même si l'ampleur réelle de l'incursion préparée par le Hamas n’était pas claire, les autorités israéliennes étaient au courant d’une attaque planifiée et ont
permis qu'elle se produise. Pour parler plus crûment, ils voulaient une atrocité et ont donc mis en veilleuse leurs services de défense et de secours. En outre, le soutien sans réserve de
l’administration Biden à Israël – y compris le déploiement de navires de guerre dans la région dès le lendemain – indique que l’armée et les services de renseignement américains se sont emparé du
7 octobre pour activer des plans de guerre préparés longtemps à l’avance.
Que s'est-il passé le 7 octobre ?
Le 7 octobre, sous le couvert de milliers de roquettes lancées pour faire diversion, au moins 1 500 Palestiniens ont entrepris ce qui ne peut être décrit que comme une mission suicide
héroïque, franchissant le point de passage fortifié d’Erez et plusieurs points de la barrière électronique entre Gaza et Israël. Leur intention déclarée était de détruire la division militaire
israélienne à la frontière de Gaza et de prendre des otages qui pourraient être échangés contre les quelque 5 300 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dont environ
1 500 étaient en détention administrative sans inculpation ni procès, pour une durée indéterminée.
Ils ont attaqué la base militaire près du passage d'Erez et plusieurs avant-postes militaires, détruisant leur équipement technique et désactivant leurs systèmes de communication, empêchant les
soldats de signaler les attaques. Dans les combats qui ont suivi, les combattants palestiniens ont tué de nombreux soldats, en prenant certains en otages, avant de se diriger vers les villes,
villages et kibboutzim du sud et vers le festival de musique Supernova prolongé d'un jour jusqu'au 7 octobre cinq jours plus tôt.
Le site d'un festival de musique près de la frontière avec la bande de Gaza, vu le jeudi 12 octobre 2023. [AP Photo/Erik
Marmor]
Selon des informations parues dans la presse israélienne, les FDI, «prises au dépourvu», ont tardé à répondre aux appels à l'aide désespérés des personnes prises dans les attaques, permettant aux
combattants du Hamas et aux autres groupes palestiniens de tuer environ 1 400 personnes et de prendre 240 otages, dont des soldats, des civils, des ressortissants étrangers et un citoyen
palestinien d'Israël.
Il a fallu deux semaines pour que cette histoire s’effondre.
Le 20 octobre, Ha'aretz a publié les noms et lieux de 683 Israéliens tués pendant l'insurrection palestinienne, soit environ la moitié des 1 400 morts
signalés. Parmi eux, 331 étaient des soldats et des policiers, dont un grand nombre de femmes, ainsi que 13 autres membres des services de secours. (Ce nombre est depuis passé à 377 militaires et
policiers et 845 civils, pour un total révisé à la baisse de 1 222. Le total initial incluait certains des Palestiniens morts). Aucune des personnes répertoriées n'était des enfants de
moins de trois ans, ce qui répudiait toutes les allégations sinistres et mensongères de massacre, décapitation et, dans un cas, même de cuisson dans un four, de bébés. Sept victimes
auraient entre 4 et 7 ans et neuf entre 10 et 17 ans.
Le fait qu’un si grand nombre (48 %) de la liste incomplète soient des combattants israéliens signifie que de féroces combats armés ont eu lieu entre les forces de sécurité israéliennes et les
Palestiniens. Quelque 1 500 Palestiniens auraient été tués, mais aucun n'aurait été capturé vivant. Il a fallu trois jours avant que les combats ne s'arrêtent et que les FDI reprennent le
contrôle.
De nombreuses sources témoignent qu'un nombre important de civils israéliens ont perdu la vie dans des tirs croisés, ou plus probablement à cause de la tristement célèbre directive Hannibal
formulée lors de l'occupation du sud-Liban par Israël en 1986. La directive vise à empêcher la capture d'Israéliens par les forces ennemies, même au prix de leur vie et implique que les FDI
devraient tuer des Israéliens plutôt que de les laisser tomber entre les mains du Hamas.
Le correspondant militaire de Ha'aretz, Amos Harel, a détaillé comment l'immense base militaire et les installations de coordination des activités gouvernementales dans les
territoires [occupés] (COGAT) au terminal d'Erez, qui fonctionne comme le centre névralgique du siège israélien de Gaza, avaient été attaquées par des combattants palestiniens. Le commandant
adjoint de l'unité a décrit comment lui et son unité de chars «se sont battus à l'intérieur du kibboutz, de maison en maison, avec les chars». « Nous n'avions pas le choix », a-t-il
conclu. Ce qu'il n'a pas dit, c'est que jusqu'à récemment, lorsqu'ils ont été redéployés en Cisjordanie, des soldats FDI étaient stationnés dans tous les kibboutzim.
De nombreux soldats ayant été tués ou blessés, le commandant de l'unité avait été «contraint d'appeler à une frappe aérienne contre la base elle-même afin de repousser les terroristes». Les
hélicoptères Apache des FDI ont été utilisés de façon répétée dans les jours suivants, tuant non seulement des combattants palestiniens mais aussi des militaires et des civils israéliens. Les
frappes d'hélicoptères expliquent les dégâts importants causés aux bâtiments, dont beaucoup ont été incendiés, et le grand nombre de voitures incendiées, ainsi que plusieurs corps brûlés, que le
gouvernement avait imputé aux Palestiniens armés de fusils et de grenades à main, des armes incapables de causer ce degré ou ce type de dommage.
Yediot Aharonoth, un média israélien, a noté dans un reportage sur les escadrons d’hélicoptères Apache que «les pilotes se sont rendu compte qu'il était extrêmement difficile de
distinguer dans les avant-postes et les colonies occupées qui était un terroriste et qui était un soldat ou un civil […] La cadence de tir contre des milliers de terroristes a été intense au
début, et ce n’est qu’à un certain moment que les pilotes ont commencé à ralentir les attaques et à sélectionner soigneusement les cibles.»
Yasmin Porat, 44 ans, mère de trois enfants dont le compagnon a été tué, explique dans une longue interview accordée à la chaîne publique Kan, publiée sur Electronic Intifada,
comment, après avoir fui le festival Supernova, elle a été capturée et retenue en otage par des militants palestiniens au kibboutz Be'eri. Elle a déclaré qu'elle avait été bien traitée, réfutant
les allégations d'Israël faisant état de mauvais traitements et d'abus délibérés de la part des combattants palestiniens, ajoutant que les ravisseurs l'avaient traitée, ainsi que les autres
otages, «humainement», dans la conviction qu'ils pourraient retourner à Gaza en toute sécurité car ils seraient accompagnés de leurs captifs israéliens.
Mais en l’occurrence, les soldats des FDI ont tiré non seulement sur les Palestiniens mais aussi sur les otages. Ce témoin a déclaré: «Ils ont éliminé tout le monde, y compris les otages. Il y a
eu des tirs croisés très, très intenses. Elle a ajouté: «Après des tirs croisés insensés, deux obus de char ont été tirés sur la maison. C'est une petite maison de kibboutz, rien de grand. »
Dans The Guardian, Quique Kierszenbaum, rapporte que pendant sa visite du kibboutz Be'eri sous les auspices de l'unité de propagande de l'armée israélienne, il a constaté: «Les
bâtiments ont été détruits les uns après les autres, que ce soit lors de l'assaut du Hamas ou des combats qui ont suivi, les arbres voisins ont volé en éclats, et les murs réduits à des décombres
de béton, là où les chars israéliens ont bombardé les militants du Hamas dans leurs cachettes. Les étages se sont effondrés sur les étages de dessous et ainsi de suite. Les poutres des toits
étaient enchevêtrées et exposées comme des cages thoraciques.»
Des témoins ont également raconté aux journalistes du New York Times et de The Economist ce qui s'est passé au kibboutz Be’eri et au kibboutz Nir Am.
Essentiellement créés comme postes de défense il y a des années, tous les kibboutzim disposent de leurs propres forces armées. Tout en se concentrant sur ce que les Palestiniens avaient fait,
leurs récits décrivaient également les premiers combats entre Palestiniens armés et Israéliens armés au cours desquels des civils ont été tués et d'autres civils faits prisonniers.
Des vidéos montrent des Palestiniens lors de fusillades avec les forces de sécurité israéliennes armées, tandis que des Israéliens non armés se mettent à l’abri entre les deux. D’autres vidéos
montrent des combattants tirant vers des maisons et lançant des grenades sur des zones fortifiées. Des témoins oculaires ont déclaré que des grenades avaient été lancées dans des abris
anti-bombes, mais on ne sait pas qui les avait lancées. Il y a eu plusieurs articles de presse faisant état d'Israéliens tués par des tirs amis, tandis que plusieurs Israéliens ont affirmé avoir
été la cible de tirs de l'armée et de la police israéliennes.
L'armée israélienne traverse le site d'un festival de musique près de la frontière avec la bande de Gaza, dans le sud d'Israël, le 12 octobre 2023. [AP Photo/Ohad Zwigenberg]
Le journaliste d’Ha'aretz Nir Hasson, a rapporté le 20 octobre sur le contenu de son entretien avec un habitant local de Be’eri, nommé Tuval, qui était absent du kibboutz au moment
de l'attaque mais dont la partenaire a été tuée. Il écrit: «Selon lui, ce n’est que lundi soir et seulement après que les commandants sur le terrain ont pris des décisions difficiles – notamment
le bombardement de maisons avec tous leurs occupants à l’intérieur afin d’éliminer les terroristes ainsi que les otages – que les FDI ont achevé la prise de contrôle du kibboutz. Le prix à payer
fut terrible: au moins 112 personnes de Be'eri furent tuées. D'autres ont été kidnappées. Hier, 11 jours après le massacre, les corps d'une mère et de son fils ont été découverts dans l'une des
maisons détruites. On pense que d’autres corps gisent encore sous les décombres. »
Ces derniers jours, le rapport de la police israélienne sur l'attaque contre le festival de musique Supernova, où le plus grand nombre de morts a eu lieu – 364 personnes, dont 17 policiers – et
où 40 personnes ont été prises en otage, a constaté que contrairement aux affirmations du gouvernement israélien, le festival ne figurait pas sur la liste des cibles du Hamas. Le Hamas n'aurait
pas pu prévoir de l'attaquer, car les organisateurs du festival avaient déménagé sur le site situé dans le désert du Néguev occidental seulement deux jours auparavant, après que le site
d'origine, dans le sud d'Israël, eut été annulé. Les combattants palestiniens n’en ont eu connaissance que par hasard, après que le festival ait été prolongé d’une journée dans un délai très
court. La plupart des 4 400 participants ont réussi à s'échapper avant que l'attaque n'ait lieu.
Ha'aretz a rapporté que les enquêteurs de la police ont découvert qu'un hélicoptère des FDI avait ouvert le feu sur les assaillants, touchant certains de ceux assistant au
festival. ABC News avait rapporté plus tôt qu'un char israélien s'était dirigé vers le site du festival, et que des vidéos semblaient montrer les forces des FDI ouvrant le feu
sur des combattants palestiniens au milieu d'une foule de civils non armés.
Ces témoignages oculaires réduisent en miettes la version officielle israélienne. Ils montrent que :
Les FDI ont agi comme de brutaux meurtriers de masse à la gâchette facile, tant contre les Palestiniens que contre les Israéliens.
De nombreux prisonniers israéliens étaient encore en vie lundi, deux jours après les événements du 7 octobre.
Les otages n’ont pas seulement été tués dans les tirs croisés qui ont eu lieu le 7 octobre entre les FDI et la milice palestinienne. Beaucoup ont été tués suite à la décision délibérée
des FDI d'attaquer le kibboutz avec des obus de char et d'autres armes lourdes en des lieux confinés, sachant parfaitement que les otages et leurs ravisseurs s'y trouvaient.
C'est l’armée israélienne et non les Palestiniens qui a causé la plupart des morts civiles israéliennes qu’on a utilisées pour justifier la guerre génocidaire menée contre Gaza et le
déploiement de navires de guerre américains au Moyen-Orient. Leur nombre ne pourra être confirmé qu’en publiant les résultats des autopsies qui révéleraient le type de munitions
utilisées.
Enfin, cela explique pourquoi le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari, a estimé qu’un nombre «substantiel» d’otages pris par le Hamas étaient des militaires.
Loin de protéger les civils israéliens, le gouvernement Netanyahou et les FDI les ont utilisés comme chair à canon dans la poursuite d’une politique d’expansionnisme israélien et de suprématie
juive.
Netanyahou a en partie accepté une «pause opérationnelle» temporaire dans son attaque génocidaire de Gaza, en échange de la libération de 50 otages par le Hamas, pour tenter de contenir la colère
grandissante en Israël concernant sa responsabilité dans les attentats du 7 octobre. Mais il n’y a aucune raison de croire que cela marchera.
Une confrontation politique avec Netanyahou et ses alliés fascistes s’annonce. Mais cela nécessite plus que de la répulsion face à ce qu’ils ont fait le 7 octobre et de l’inquiétude quant au sort
des otages. Il ne s’agit pas, comme le dit l’opposition sioniste israélienne à Netanyahou, de confier les rênes à quelqu’un de plus «compétent» sur le plan militaire et politique pour organiser
le meurtre de masse et le nettoyage ethnique, comme le ministre de la Défense Gallant.
Il faut exiger la fin immédiate du génocide des Palestiniens, le rejet du sionisme et la lutte pour la création d’un État multinational qui garantisse une pleine égalité à ses citoyens
palestiniens et juifs, dans le cadre d’États socialistes unis du Moyen-Orient.
Les mensonges utilisés pour sanctionner le meurtre de masse et le nettoyage ethnique des Palestiniens sont régurgités par Washington, Londres, Paris et Berlin dans la poursuite de leurs propres
plans visant à contrôler un Moyen-Orient riche en ressources. Ces plans font partie d'une guerre généralisée contre l'Iran, la Russie et finalement la Chine. Pour les millions de travailleurs et
de jeunes qui entrent en lutte contre leurs propres gouvernements pourris en raison de leur collusion avec les bouchers sionistes, cela signifie entreprendre une lutte politique contre la marche
de l'impérialisme vers la guerre, et pour le socialisme.
(Article paru en anglais le 24 novembre 2023)
Les responsables israéliens ont mis de côté les avertissements du renseignement antérieurs au 7 octobre
Des rapports détaillés provenant de la frontière de Gaza qui auraient mis en garde contre une attaque imminente de la résistance ont été rejetés comme un « scénario imaginaire »
(Crédit photo : Al-Jazeera)
Un officier supérieur de l’armée israélienne a qualifié de « scénario imaginaire » un avertissement détaillé préalable à l’attaque du Hamas contre l’enveloppe
de Gaza du 7 octobre , ont déclaré cette semaine deux sources bien informées au Financial Times (FT).
« Les sentinelles à la frontière entre Israël et Gaza, dont beaucoup sont des femmes soldats qui regardent et analysent un flux constant de vidéos et
d'autres données recueillies près de la barrière électronique entourant l'enclave, ont envoyé un rapport détaillé quelques semaines avant l'attaque au plus haut gradé des services de
renseignement de Gaza. le commandement sud », auraient déclaré les deux sources.
Le rapport d'avertissement a été envoyé via un système de communication sécurisé.
Il a déclaré que le Hamas s’entraînait pour « faire sauter les postes frontières à plusieurs endroits, entrer sur le territoire israélien et prendre le contrôle
des kibboutzim », a expliqué l’une des sources.
Les soldats ont également averti que des images vidéo montraient que le Hamas s'entraînait à faire des prisonniers.
Selon ce que les sources ont déclaré au FT, un officier israélien de haut rang a répondu à l’avertissement en disant : « C’est un scénario imaginaire
».
"Aucune mesure n'a été prise" après l'envoi de l'avertissement, a ajouté l'une des sources.
La chaîne publique israélienne KAN a rapporté les détails d'un avertissement similaire le 23 novembre.
Selon le rapport de la KAN, des soldats de rang inférieur ont averti leurs supérieurs d’une attaque potentielle, y compris « la possibilité qu’un avion soit
abattu et que le Hamas hisse ses drapeaux sur le territoire israélien ».
L’ inaction est devenue un problème important dans la communauté du renseignement, alors que des discussions sur des mesures disciplinaires sont en
cours.
« Les avertissements ont été rejetés non seulement parce qu'ils émanaient de soldats de rang inférieur, mais aussi parce qu'ils se heurtaient
à la confiance du gouvernement israélien selon laquelle il avait contenu le Hamas », ont déclaré deux des personnes proches des
communications.
Selon les rapports publiés depuis le début de l’opération Al-Aqsa Flood, Israël a ignoré de nombreux avertissements concernant une éventuelle attaque.
Le Times of Israel a rapporté le 26 octobre que les avertissements émis par les soldats de surveillance de bas niveau avaient été ignorés par les
officiers supérieurs pendant des mois.
Tel Aviv aurait également ignoré les avertissements de l’Égypte, a révélé un responsable des renseignements égyptiens au début du mois.
Le 7 octobre a-t-il été un massacre du Hamas ou d'Israël ?