Après avoir confirmé l’abandon de Severodonetsk aux forces russes, les autorités ukrainiennes ont aussi reconnu a perte de Voronove et Bororske, les
localités de sa périphérie Sud Est.
Cela a donné lieu à une déclaration narcotique du porte parole de la présidence ukrainienne, un certain Arestovich qui déclarait aussitôt :
« Tactiquement, nous avons surpassé
les Russes. Ils ont atteint Severodonetsk et maintenant nous savons où ils sont. Nous avons réussi à progresser négativement en capturant inversement du territoire dans le sens inverse
des opérations ».
Autrement dit : L’Ukraine a capturé des territoires qu’elle n’avait pas perdu pour confirmer que c’était bien la Russie qui lui bottait le cul !
Sur le terrain de Severodonetsk, environ 800 civils ont été évacués par les forces alliées du secteur de la zone industrielle « Azot », opération
interrompue fréquemment par des bombardements ukrainiens. Selon les familles exfiltrées il resterait encore des civils dans les souterrains de l’usine.
Des combats ont commencé à
Lisichansk
Peu d’informations confirmées circulent pour le moment sur la situation dans Lisichansk, et même les estimations des effectifs ukrainiens qui seraient dans
la ville varient de 4000 à plus de 10 000 hommes.
Soldat ukrainien dans
Lisichansk
Les forces russes et républicaines, profitant à la fois de l’abandon précipité de Severodonetsk par les forces ukrainiennes et de leurs percées réalisées
depuis le saillant de Popasnaya, ont déjà atteint les faubourgs industriels au Sud de Lisichansk et engagé des premiers combats.
De son coté, l’artillerie et l’aviation russes ont intensifié leurs frappes sur les positions militaires ukrainiennes mais aussi les infrastructures et
logistiques comme par exemple les sorties de la ville vers la dernière route d’approvisionnement menant à Slaviansk via Seversk.
Sortie bombardée de Lisichansk vers
Seversk
Lisichansk, comme Severodonetsk comptait un peu plus de 100 000 habitants avant la guerre, beaucoup ont fui quand les premiers combats et bombardements ont
frappé la rive gauche de la Donets séparant les deux villes, mais ils reste environ 20 000 civils dans cette ville qui est sur le point de devenir le théâtre de la prochaine bataille du
Donbass. La dissémination des unités ukrainiennes au milieu des zones résidentielles, parfois intentionnellement pour faire des habitants des boucliers humains, rend difficiles leur
bombardement par les forces russes.
Un hélicoptère d’attaque russe Ka 52
tire un missile 305 LMUR sur un position militaire au
milieu d’un quartier résidentiel pour une frappe
de précision(vidéo de la caméra embarquée du
missile)
Quant aux forces ukrainiennes qui ont quitté Severodonetsk et qui comptent dans leurs rangs de nombreux mercenaires (environ 600) de l’OTAN mais également
des Géorgiens des Brésiliens et même quelques Russes, certaines ont été suivies par le renseignement russe et a aussitôt déclenché sur leurs nouvelles positions de Lisichansk de
puissantes frappes d’artillerie :
Nuit du 25 juin, bombardements russes
sur des positions ukrainiennes en
périphérie de Lisichansk
Entre les tués, les blessés et les prisonniers sans compter les disparus, les forces ukrainiennes ont accusé un record le chiffre total de leurs pertes pour
la seule journée du 25 juin dépassant les 1000.
Dans le Donbass, l’été 2022 s’annonce
être une bonne saison pour le récolte de
l’aneth (« ukrop » en russe et qui désigne aussi les soldats
ukrainiens comme « vata » (coton)
désigne les soldats russes.
Soldats ukrainiens capturés sur le
front Nord Donbass
La grande question concernant ce secteur est de savoir si l’état-major ukrainien, devant la menace d’un nouveau chaudron à Lisichansk va préférer battre en
retraite vers Slaviansk et Kramatorsk ou au contraire s’enfermer dans Lisichansk en misant sur 3 inconnues : l’usure improbable des forces d’assaut russo-républicaines et l’appui feu
fantasmé de l’artillerie de l’OTAN à longue portée comme par exemple ce lance roquettes étasunien HIMMARS dont les bonimenteurs de la propagande ukro-atlantistes prétendent qu’il fait des
miracles.et enfin la valeur combative incertaine des unités ukrainiennes dont le moral, à part quelques groupes de mercenaires et de radicaux nationalistes, est en chute libre.
Les ponts ayant été coupés entre les 2 villes, les forces ukrainiennes ont dû abandonner tous leurs véhicules de combat, y compris des pièces d’artillerie
dans Severodonetsk au détriment de la défense de Lisichansk qui se retrouve dans une situation critique selon les propres mots d’un responsable ukrainien sur place, Evgueni Shevchenko
: « Nous avons
une pénurie de chars, un manque d’artillerie et pas d’aviation. La situation pour nous ne fera qu’empirer. Les combats continuent ».
Le 25 juin, des unités ukrainiennes ont tenté de sortir de Lisichansk mais se sont retrouvées sous le feu des forces russo-républicaines et, subissant des
pertes importantes elles ont rebroussé chemin.
Même si physiquement le cordon militaire n’est pas encore achevé autour de la ville, factuellement et grâce aux feux de leur artillerie et de leur
aviation on peut dire que l’encerclement opérationnel de Lisichansk est déjà réalisé.
À la fois légende et réalité
: La
puissance de l’artillerie russe
Il apparait alors la possibilité d’une
troisième situation entre la retraite et la résistance et qui est encore pire pour les forces ukrainiennes c’est de voir ses unités de Lisichansk ne pas organiser leur résistance mais
sans pourvoir sortir de la ville. Cela conduira à un chaos total et des redditions en masse jamais atteintes jusqu’à présent car on estime à 8000 hommes minimum les effectifs de Kiev pris
au piège dans la ville.
Plus au Nord la rivière Donets aurait été enfin franchie par des unités russes qui menaceraient d’un encerclement la garnison ukrainienne de Belogorovka sur
la rive droite de la Donets. L’information à ce jour n’est pas confirmée.
Plus au Sud les combats se poursuivent autour du saillant allié de Popasnaya que l’état-major russe est en train d’étendre jusqu’à Soledar et Artemovsk
(Bakhmut), afin de liquider ce verrou qui contrôle l’accès aux routes menant à Kramatorsk au Nord et Konstantinovka à l’Ouest.
Combat entre alliés et mercenaires
polonais dans le secteur de
Kamyshevakha
avant les percées réalisées vers Lisichansk le
20 juin
Sur le reste du front ukrainien, les lignes ne bougent pas tandis que les frappes des missiles russes continuent de frapper les infrastructures militaires
et logistiques ukrainiennes jusque loin à l’intérieur du pays, près des frontières polonaises.
À noter une sensible diminution des bombardements ukrainiens sur Donetsk, malgré de nouvelles victimes dont une enfant de 5 ans et une quasi disparition des
munitions de 155mm que l’on peut expliquer soit par un ordre donné de ne pas utiliser des aides occidentales pour bombarder des civils, une pénurie de munitions, des destructions de
batteries ou un redéploiement des batteries vers le Nord, dans le secteur de Kramatorsk.
On ne peut que constater que les occidentaux intensifient les faits et gestes pour jeter de l’huile sur le feu de ce conflit russo-ukrainien qui ne concerne
pas leurs populations prets à les entrainer dans une spirale infernale et juste pour des intérêts géo stratégiques et militaro-industriels étasuniens.
Tant sur le plan tactique avec cette bataille de Lisichansk qui va être confirmée ou infirmée, sur le plan stratégique avec une recrudescence de frappes par
missiles russes Iskander, sur le plan diplomatique avec la crise russo-lituanienne autour de l’exclave de Kaliningrad, sur le plan international avec le sommet de l’OTAN fin du mois et de
la question de l’intégration des Finlande et Suède etc… les prochains jours vont continuer à apporter leurs lots de tensions bellicistes alors que s’éloigne au delà de l’horizon la
perspective d’une quelconque désescalade.
Suite à la formation d’un chaudron autour de Zolotoye et Gorskoye, la Russie et la RPL (République Populaire de Lougansk) ont très rapidement engagé le
combat avec les forces ukrainiennes, et pris le contrôle des deux localités. Et tant dans ce chaudron que près de Lissitchansk, les soldats ukrainiens se rendent massivement devant
l’évidente inutilité de continuer à se battre.
Dès la fermeture du chaudron de Zolotoye – Gorskoye, des soldats ukrainiens affamés (ils n’avaient pas mangé depuis deux jours), se sont rendus aux forces
alliées dans la zone de Lostkoutovka et Raï-Alexandrovka :
D’après le
ministère russe de la Défense, 41 soldats ukrainiens se sont rendus le 23 juin 2022 dans ce chaudron de Zolotoye – Gorkoye, où se trouvent environ 2 000 combattants (plus que l’évaluation
initiale), dont 1 800 soldats ukrainiens, 120 néo-nazis de Secteur Droit, et environ 80 mercenaires étrangers.
Les soldats ukrainiens qui se sont rendus ont déclaré que les unités ukrainiennes encerclées étaient épuisées, qu’elles n’avaient que 40 % du personnel requis,
et que le haut-commandement ukrainien avait perdu le contrôle de ces troupes, qui sont sans munitions, sans carburant, ni logistique.
La réduction de la poche s’est poursuivie le 24 juin 2022, avec les annonces successives de la prise complète de contrôle de Zolotoye, puis de
Gorskoye.
À Gorskoye, une habitante a pleuré de joie en voyant arriver les soldats russes dans la ville. Elle a déclaré qu’elle n’avait jamais été aussi heureuse de sa
vie, même lors de son mariage.
Les soldats ukrainiens ont abandonné des armes un peu partout tant ils ont fui rapidement, comme le montrent ces vidéos publiées par Ramzan Kadyrov.
Au niveau de Lissitchansk, les forces alliées sont déjà entrées dans la périphérie de la ville et commencé les combats contre les forces armées ukrainiennes.
Des troupes ukrainiennes qui ont reçu l’ordre de quitter les positions qu’elles avaient encore dans le sud de Severodonetsk, pour éviter l’encerclement (sic). Ce
qu’elles ont fait cette nuit d’après le propagandiste ukrainien Iouri Boutoussov.
Sauf qu’il est déjà trop tard. Même s’ils essaient ensuite de s’enfuir de Lissitchansk (qui est déjà pratiquement encerclée), les deux routes majeures
permettant de sortir de la ville sont sous le contrôle (physique ou de tir) des forces alliées ! L’ordre de se retirer a été donné bien trop tard pour sauver les troupes qui se
trouvent dans la zone de Severodonetsk – Lissitchansk, comme on peut le voir sur la vidéo ci-dessous, montrant ce qui est arrivé à ceux qui ont tenté de fuir Lissitchansk.
La libération de Severodonetsk sera bientôt annoncée officiellement. Une administration temporaire de la ville est déjà en cours de formation. La RPL a
nommé à la tête de la ville Mark Vorjev, qui est originaire de Severodonetsk et n’a pas mis les pieds dans sa ville natale depuis huit ans. Il s’était engagé dans la milice populaire en 2015 alors qu’il était
encore mineur (16 ans), en prétendant avoir perdu son passeport et ajouté quelques années à son âge réel.
Près de Severodonetsk, la localité de Voronovo est aussi passée sous le contrôle des forces alliées, d’après
Ramzan Kadyrov. Plus à l’ouest, la Russie et la RPD (République Populaire de Donetsk) ont pris le contrôle de Sidorovo, près de Slaviansk, le 23 juin 2022, et le nettoyage du village
est en cours.
À Lissitchansk, la population attend impatiemment sa libération par l’armée russe dont ils souhaitent la victoire, comme
a été obligé de le reconnaître Franceinfo. Et d’après les informations reçues ce soir, les forces alliées ont déjà commencé à pénétrer dans la ville.
Le Chef de la République Tchétchène a partagé la vidéo des soldats ukrainiens du 74e bataillon,
dans laquelle ces derniers se plaignent des conditions et du commandement.
« Nous sommes venus
ici avec des fusils mitrailleurs et nous sommes sans communication [avec le commandement] depuis 10 jours maintenant, nous vivons dans des tanières…. Nous avons des problèmes de nourriture,
de médicaments, pas d’eau, pas de soutien d’artillerie, pas d’appareils d’imagerie thermique… Nous avons des commotionnés et des blessés au combat… Nous ne pouvons pas continuer à nous
battre… On dirait que notre commandement veut se débarrasser de nous… Occupez-vous de la direction du bataillon… », disent-ils dans la vidéo.
En tout, en deux jours, plus
de 800 combattants ukrainiens se sont rendus dans le chaudron de Zolotoye – Gorskoye et près de Lissitchansk, et environ 1 000 auraient été tués. Mais au vu de la situation ces
chiffres vont certainement augmenter dans les jours qui viennent.
Dans le
dernier rapport de situation sur la guerre en Ukraine, j’évoquait la situation près de Lysichansk.
Les dirigeants
ukrainiens continuent d’envoyer de nouvelles unités dans le chaudron de Lysichansk à l’est. Cela ne dérange pas les Russes, leur travail consistant à « démilitariser » l’Ukraine.
Enfermer davantage de troupes au même endroit leur facilite cette tâche.
La distance entre la
zone rouge tenue par les Russes, en haut, et la zone en bas, au niveau de la brèche la plus étroite, n’est que de 15 kilomètres. Elle n’est traversée que par une seule route ouverte d’ouest
en est, qui sert à acheminer le ravitaillement des troupes ukrainiennes à Lysichansk.
Ensuite, un bataillon de troupes ukrainiennes qui était censé tenir les villages de la partie supérieure de la poche a battu en retraite. Certains disent qu’on leur
a ordonné de partir, d’autres qu’ils se sont mutinés. Cette dernière hypothèse est plus vraisemblable car il s’agissait d’amateurs des forces de défense territoriale qui avaient été envoyées,
sans soutien suffisant, pour remplacer de meilleures troupes qui avaient reçu l’ordre de rentrer.
Ils ont ainsi mis le couvercle sur le chaudron qui a immédiatement commencé à cuire les quelque 2 000 soldats ukrainiens qui s’y trouvaient.
Les cartes ci-dessus sont assez grossières. Une carte plus détaillée du côté russe montre que plusieurs villes situées dans le chaudron de Zolote n’ont pas encore
été nettoyées.
Dans son rapport d’aujourd’hui, le ministère russe de la défense affirme :
L’offensive réussie des unités russes vers Lougansk a, en 5 jours, permis la libération de Loskutovka, Podlesnoye, Mirnaya Dolina, Shchebkaryer, Vrubovka,
Nyrkovo, Nikiolayevka, Novoivanovka, Ustinovka et Ray-Aleksandrovka.
Un groupe d’unités ukrainiennes a été complètement isolé près de Gorskoye et Zolotoye.
Dans cette poche sont encerclés quatre bataillons : le 3e bataillon mécanisé de la 24e brigade mécanisée, le 15e
bataillon d’assaut en montagne de la 128e brigade d’assaut en montagne, le 42e bataillon d’infanterie mécanisée de la 57e brigade d’infanterie mécanisée, le 70e bataillon de la 101e brigade
de défense territoriale, ainsi qu’un groupe d’artillerie de la 57e brigade d’infanterie mécanisée, un groupe de nazis de l’organisation Secteur droit et un détachement de mercenaires
étrangers.
Au total, jusqu’à 2 000 personnes sont isolées dans la poche de Gorskoïe : environ 1 800 militaires, 120 nazis du
Secteur droit, environ 80 mercenaires étrangers, ainsi que plus de 40 véhicules blindés de combat et environ 80 canons et mortiers.
41 militaires ont abandonné leur résistance et se sont rendus volontairement au cours des dernières 24
heures.
Selon les prisonniers, les unités ukrainiennes encerclées sont épuisées. Les unités sont actuellement occupées par moins de 40% de leurs effectifs. Le
commandement supérieur ukrainien a perdu le contrôle de ces unités. L’approvisionnement en armement, munitions, carburant et autre logistique est complètement arrêté.
Les troupes russes resserrent l’encerclement de Gorskoye en lançant des attaques ininterrompues contre l’ennemi. La
moitié de Zolotoye était sous contrôle hier.
Depuis ce matin, quelque 600 personnes supplémentaires se sont rendues. Les autres suivront probablement plus tard dans la journée ou demain.
Ce matin également, le commandant adjoint ukrainien de la province de Louhansk a annoncé que les soldats et les mercenaires étrangers qui tenaient la zone
industrielle de Sevierodonetzk, à l’est de Lysichansk, avaient reçu l’ordre de se retirer vers Lysichansk. En fait, une retraite complète de Lysichansk plus à l’ouest semble probable.
Mais cela n’était plus vraiment possible pour les 10-15 000 soldats dans et autour de la ville, car un pont sur l’unique route qui mène à l’ouest a été brisé et
s’est écroulé pendant la nuit sur les voies ferrées en contrebas.
Correction (19:00 utc) Cette section était erronée et a été corrigée. Un pont a été bombardé pour couper la route d’évacuation de Lysichansk, mais il s’agissait
d’un pont différent de celui que j’avais écrit au départ. Cela ne change en rien la conclusion
Pont
marqué en rouge – Cette carte montre un pont différent.
Cette carte représente le pont qui a été effectivement détruit. Il se trouve au nord-ouest de la raffinerie de Lysichansk dont j’ai parlé dans le
précédent rapport de situation.
Un hélicoptère russe a effectué cette mission et il semble maintenant qu’il y ait eu un débarquement important de troupes aéroportées à l’ouest de la
raffinerie.
Voici
à quoi ressemble le pont. Correction (17:30 utc) : L’image ne montre pas le pont sur la carte.
Correction (19:00 utc) : L’image est celle du pont détruit mais elle a été mal géolocalisée. Mais que le pont sur la carte est maintenant
endommagé a été rapporté par une source qui est habituellement correcte. Je continue à supposer que c’est effectivement le cas. Là encore, c’est la carte qui était erronée, pas la
photo du pont.
Désolé pour cette confusion due au « brouillard de guerre ». Les effets tactiques de
l’incident mentionné ci-dessous restent les mêmes. [fin des deux corrections]
Il y a encore des routes secondaires et des chemins de terre qui peuvent être utilisés, mais toute la zone à l’ouest de Louhansk est sous le contrôle des tirs
russes. Le long convoi qui serait nécessaire pour une retraite ne peut pas passer sans être sévèrement molesté.
Le grand chaudron de Lysichansk a donc également été fermé. Malgré le nettoyage encore nécessaire de la ville et de deux ou trois petits villages, on peut affirmer
que l’ancienne province ukrainienne de Louhansk, devenue la République populaire de Louhansk, a été libérée de l’Ukraine.
Du côté russe, quelque 30 à 40 groupes de bataillons tactiques (BTG) ont participé à l’ensemble de l’opération. La plupart d’entre eux peuvent maintenant se
réapprovisionner et se reposer pour être ensuite utilisés ailleurs.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
Le 20 juin, les forces russes et républicaines ont intensifié leur pressions offensive sur plusieurs secteurs du front Nord Donbass, sur les secteurs de
Slaviansk, Lisichansk, Artemovsk et Zolotoe où sont les plus importantes concentrations militaires ukrainiennes. Et cette fois, les assauts alliées sont parvenus à réaliser des percées
significatives à partir desquelles de nouvelles batailles urbaines vont pouvoir être engagées prochainement, notamment à Zolotoe puis à Lisichansk, qui avec le dernier carré de
Severodonetsk replié dans l’usine « Azot » constituent les bastions ukrainiens principaux à l’Est de Kramatorsk.
Comme je l’évoquais dans mon dernier point de situation sur la bataille de Severodonetsk, les forces russes et leurs alliés ont engagé plus en avant leurs
manœuvres d’encerclement du bastion de Lisichansk avant de lancer contre sa garnison une offensive multidirectionnelle.
L’intensification engagée le 20 juin des actions offensives russo-républicaines sur ce front Nord Donbass, a immédiatement obtenu des succès militaires
importants et des avancées significatives vers Slaviansk et Artemovsk, mais surtout vers Lisichansk, grâce à des percées du front dans la région de Zolotoe qui ont conduit à la libération
le 20 juin de Toshkovka, Chikhirovo et Klokolovo et le 21 juin de 3 autres localités importantes : Mirnaya Dolina, Ustinovka et Podlesnoye.
C’est désormais vers Lisichansk que se portent les regards et les analyses car cette bataille à venir est la plus importante de ce secteur du front Nord
Donbass :
politiquement car elle achèvera la libération totale de la République populaire de Lougansk, dont il reste 4% aux mains de Kiev,
militairement car elle permettra de neutraliser une garnison d’environ 15 000 hommes et de nombreuses pièces d’artillerie et
blindés,
Mais cette bataille de Lisichansk ne pourra être réellement engagée qu’après l’encerclement complet de sa zone urbaine pour la couper de ses voies de
ravitaillement vers Artemosvk et Slaviansk et permettre d’aborder ses défenses par les pentes les plus douces de son plateau. Et cet encerclement doit être lui même précédé par les
destructions des chaudrons secondaires de l’usine « Azot » à l’Est et Zolotoe au Sud, qui sont forts d’environ 2500 hommes chacun.
Vraisemblablement cette stratégie russe d’encerclement de Lisichansk devra rester le plus loin possible des batteries d’artillerie des bastions ukrainiens
de Slaviansk/Kramatorsk (50 km à l’Ouest) ou de Artemovsk (au Sud-Ouest), qui pourraient même organiser des contres attaques sur le flanc gauche des progressions russes.
Les percées réalisées au Nord du saillant de Popasnaya présente 3 avantages majeurs permettant de préparer la bataille de Lisichansk car les
russo-républicains peuvent désormais :
Contrôler la route R66 qui
reliait Lisichansk à Zolotoe, permettant les approvisionnements, rotations et exfiltrations de la poche Sud.
Fermer le chaudron de
Zolotoe/Gorskove, où selon les sources il y avait encore il y a peu entre 2000 et 3000 soldats ukrainiens.
Ouvrir la progression le long de
la rive droite de la Donets pour aborder plus facilement les hauteurs de Lisichansk.
Au Sud de Lisichansk (visible à
l’horizon, les forces russo-républicaines, appuyées
par leur artillerie ont percé le front
vers la ville et aussi encercler le bastion ukrainien de
Zolotoe
Et ce 22 juin 2022, la libération du village de Raï Aleksanfrovka était confirmée (même par Kiev) et avec elle la fermeture du chaudron de Zolotoe. On
peut donc imaginer pour les prochaines journées et semaines un enchainement d’actions suivantes :
Destruction du chaudron de l’usine « Azot » sur la rive gauche de la Donets,
Destruction du chaudron de Zolotoe à 20 km au Sud de Lisichansk
Pression offensive au Nord de Slaviansk pour y fixer les réserves ukrainiennes,
Pression identique sur le bastion de Artemovsk/Soledar à l’Ouest de Popasnaya,
Franchissement, éventuellement, de la rivière Donets, au Nord de Lisichansk,
Coupure des routes d’approvisionnement ukrainien venant de Artemovsk et Seversk.
Ce dernier point est prioritaire pour pouvoir étouffer la logistique de combat de la garnison ukrainienne de Lisichansk et lui interdire toute retraite vers
Slaviansk.
Sur cette vidéo du bataillon russe
« Svoboda » (traîtres russes combattant pour
Kiev), on peut voir l’état de cette route 1302
reliant Artemovsk à Lisichansk et qui est régulièrement
sous le feu de l’artillerie russe progressant
depuis Popasnaya
Zolotoe/Gorskove
L’avancée des forces russes et républicaines en direction de Lisichansk permet :
de prendre le contrôle des chemins d’approche le Sud de son promontoire sur la rive droite de la rivière Donetsk ainsi contournée,
d’engager des tirs de barrage sur les mouvements ukrainiens arrivant ou sortant au Sud Ouest de la ville de Lisichansk,
de s’approcher d’un complexe pétrolier située au Sud Ouest de la ville et alimentant la logistique et les véhicules ukrainiens.
Bombardements russes sur des renforts
ukrainiens se dirigeant vers le bastion de
Severodonetsk
Concernant la garnison de Zolotoe, sa destruction ne devrait pas poser trop de problème si la majorité de ses soldats sont à l’image des territoriaux et
mobilisés âgés capturés lors du bouclage de la zone par les soldats russes de la 90e division blindée de la garde auxquels ils se sont rendus sans combattre.
En observant ce type d’unité se trouvant en première ligne de ce secteur important, j’en conclue que, soit les forces ukrainiennes aguerries ont été
détruites en grande partie, soit qu’elles se sont déjà exfiltrées vers Lisichansk avant que la poche de Zolotoe se transforme en chaudron.
Si cette deuxième hypothèse est la bonne alors Zolotoe et Gorskove seront libérés très rapidement.
L’usine
« Azot »
Même si les effectifs s’y étant retranchés et l’infrastructure industrielle soviétique des sites sont relativement identiques, la comparaison entre Azovstal
à Marioupol et Azot à Severodonetsk s’arrête là car l’usine chimique de Severodonetsk possèdes :
un fort continent de mercenaires étrangers (environ 600 sur les 2500 soldats estimés).
plusieurs unités nationalistes qui ici sont restées pour couvrir la retraite vers Lisichansk.
un appui feu d’artillerie venant de Lisichansk et quelques ravitaillements maintenus.
Si à Severodonetsk les combats et bombardements continuent, les forces ukrainiennes ont perdu toute forme d’initiative et se replient progressivement vers
les berges de la Donets et la la zone industrielle « Azot », les forces russes ont nettement intensifié leurs pilonnages des positions ukrainiennes de Lisichansk tandis que de
leurs forces de réserve opèrent un contournement Sud de la zone pour rejoindre les percées venant du Sud.
Bombardement russe d’une unité
ukrainienne dans le complexe industriel
« Azot » de Severodonetsk
Dans l’usine les dernières unités ukrainiennes tentent de maintenir ouvert un accès vers la rivière Donetsk, pour un ravitaillement de plus en plus
aléatoire et risqué et surtout pour pouvoir opérer une retraite éventuelle vers Lisichansk qui devient de plus en plus improbable compte tenu des bombardements intenses menés par
l’artillerie et l’aviation de combat russes.
Groupe ukrainien au combat dans un
bâtiment à
Severodonetsk et décrochant de sa position
Un effondrement ukrainien moral et
physique
Même s’il reste encore des unités ukrainiennes motivées et sachant se battre, on observe de plus en plus du côté de Kiev une opposition doctrinale entre le
politique et le militaire et qui se traduit sur le terrain par une augmentation drastique des redditions sans combattre, des désertions et des contestations de soldats et d’officiers
ukrainiens qui se plaignent des pénuries de moyens, de leur impréparation, de l’incompétence de leur commandement, de la supériorité invincible des forces russes et républicaines
etc.
Lors du bouclage de la zone de
Zolotoe, de nombreux soldats ukrainiens se sont
rendus sans combattre, ont été pris en charge
par les
forces russes, ici à Raï Aleksandrovka
Ailleurs ce sont des unités qui publient de nouvelles vidéos virales demandant à leur commandement leur retrait du front, visages découverts ce qui permet
de mesurer le niveau dépressif de ces « guerriers de lumières » qui en ont marre d’être les idiots utiles sacrifiés de l’Oncle Sam :
Ici des gardes nationaux ukrainiens se
disent abandonnés dans Severodonetsk par le
pouvoir politique et ne plus faire confiance
en leurs chefs « Notre commandement nous a envoyé
dans le vif du combat sans la capacité d’accomplir
nos mission ». Chargés de garder un bureau de
recrutement, ils se sont retrouvés en 1ère ligne sans
expérience puis sans nourriture pendant deux jours avant de
se rendre
Même si cette réalité de l’effondrement moral des forces ukrainiennes est exponentiel il ne faut pas le généraliser à l’ensemble des unités de Kiev dont
beaucoup font preuve d’une combativité d’autant plus honorable quelle est vouée à l’échec.
Tandis que des unités se rendent aux
forces russes et à l’évidence de leur sacrifice
inutile, d’autres unités veulent se battre jusqu’au bout
par fanatisme politique, pour l’Honneur ou tout simplement
l’obéissance militaire
Des Ukrainiens commencent à ouvrir les yeux, mesurant la tragédie abyssale où les ont conduit ce coup d’État du Maïdan commandité par les USA, cet
asservissement volontaire du nouveau pouvoir ukrainien, cette résurgence d’un nazisme génocidaire animant pendant 8 années cette guerre absurde et criminelle contre les populations russes
du Donbass…
Pour quel résultat ? Des centaines de milliers de morts des destructions infinies et la dislocation totale de l’Ukraine.
Alors qu’il suffisait accepter le statut fédéral demandé par les populations russophones, refuser définitivement l’adhésion directe ou indirecte à l’OTAN et
maintenir une indépendance politique réelle avec des relations enrichissantes avec l’Occident et l’Eurasie.
Concernant les aides
occidentales
Les aides occidentales dont la propagande ukro-atlantiste fait grand tapage montent chaque jour un peu plus qu’elles sont une chimère totale qui non
seulement ne changera rien à l’inéluctable effondrement militaire ukrainien mais dont la mise en œuvre apporte même des problèmes supplémentaires à l’état-major de Kiev :
Formation des servants, longue et externalisée
Acheminement des matériels lent et risqué
Approvisionnement des munitions depuis les pays de l’OTAN insuffisant
Maintenance complexe de ces matériels d’origines diverses (FR, UK, USA, D, CAN…)
De plus, si les obusiers automoteurs restent difficiles à détruire du fait de leur furtivité, en revanche des obusiers tractés, plus lents à mettre en
œuvre, à bouger et qui constituent le parc d’artillerie principal du prêt bal occidental à l’Ukraine sont détruits chaque jour avant de pouvoir quitter leur points de tir.
Ici un 155mm étasunien M777 est
détruit par un bombardement russes
avant de pouvoir quitter sa position du secteur de
Lisichansk
On peut déjà avancer que globalement les aides militaires occidentales pour l’Ukraine sont comme leurs sanctions économiques contre la Russie : inefficaces
et mêmes contre productives comme le démontrent quotidiennement les progressions de l’armée et du rouble russe. Par contre ce qui est certain c’est que dans cette domestication volontaire
à la stratégie du chaos étasunienne, les capitales occidentales, au service des banques, détruisent leurs dernières chance de s’émanciper de la dictature économique du marché mondial
contrôlé et de restaurer une véritable indépendance géopolitique européenne au service des peuples.
En conclusion
Même le narratif des médias occidentaux évolue rapidement depuis ce mois de juin 2022 : non seulement ils sont de moins en moins obsédés par ces prétendus
« crimes de guerre » russes et dont le zapping est la preuve même de leur simulacre organisé par les ukro-atlantistes, mais parfois
malheureusement avec de vraies victimes, mais ils reconnaissent maintenant que les forces ukrainiennes subissent des pertes énormes face à un rouleau compresseur russe qui accélère
ses succès militaires et conquêtes territoriales dans le Donbass.
La garnison ukrainienne de Lisichansk/Severodonetsk ne sera pas moins détruite par les forces alliées que sacrifiée par le régime suicidaire de Kiev, tout
comme avant elle la garnison de Marioupol et après elle celles de Slaviansk, Artemovsk, Kramatorsk…
… sauf si l’état-major ukrainien, qui fait entendre des grincements de dents de plus en plus fort refuse que ses soldats continuent d’être la chair à canon
de l’OTAN en Europe et déclenche un changement de pouvoir à Kiev, avant que la cinétique d’une troisième guerre mondiale ne triomphe du bon sens commun des peuples européens.
Dans les précédents SITREP consacrés à la bataille de Severodonetsk/Lisichansk qui s’annonce intense et longue, j’ai tenté de décrire à la fois les enjeux
et les menaces que représente ce bastion situé à 70 km à l’Est de celui de Slaviansk/Kramatorsk où est implanté le cœur du corps de bataille ukrainien dans le Donbass.
Voici un nouveau point de situation et réflexions sur cette bataille ainsi que des documents vidéo qui permettent d’en approcher l’intensité.
Depuis le début des opérations militaires russes en Ukraine (24 février) les forces ukrainiennes ont compris que la défense urbaine était leur seule
échappatoire, dans une stratégie d’attrition désespérée cherchant à ralentir et faire payer aux forces russes le prix maximum de leurs victoires. De leur côté, les forces russes et leurs
alliés, après avoir choquer initialement la défense ukrainienne avec des bombardements ciblés sur tout son territoire et des offensives terrestres sur plus de 2000 km de front (de
Kherson à Kiev), ont été contraintes devant ce repli défensif dans les villes de varianter leur stratégie opérative, d’adapter leurs dispositifs organiques au combat urbain et de
donner la priorité au front du Donbass.
Une stratégie ukrainienne à double
tranchant
À première vue cette stratégie ukrainienne de repli dans les zones urbaines est pour le moment plutôt payante car elle a effectivement occasionné des pertes
sensibles parmi les forces russo-républicaines, contraint l’état-major russe à s’adapter à cette situation ralentissant considérablement sa stratégie de manœuvre et par conséquent gagner
du temps profitant à la formation de nouvelles unités et à la stratégie d’équipement de l’OTAN (n’en déplaise aux propagandistes pro-russes).
Mais, on doit également observer que cette stratégie d’attrition urbaine ukrainienne n’a cependant pas donné à son état-major l’initiative stratégique qui
reste aux mains des Russes, ni empêché la perte de villes importantes (Izioum, Marioupol, Roubjnoe, Popasnaya) qui ont fortement ébranlé ses lignes de défense dans le Donbass et
offert aux Russes de nouvelles bases pour leurs offensives, ainsi que des milliers de prisonniers (n’en déplaise aux propagandistes pro-ukrainiens).
Ce qui apparait aujourd’hui c’est qu’une telle stratégie défensive urbaine ne peut se poursuivre indéfiniment surtout lorsqu’elle est menée
jusqu’au bout comme à Marioupol car elle impose aussi de la part de celui qui la mène des sacrifices énormes. Or si les ressources militaires russes qui n’ont engagé que 25% maximum de
leurs forces dans le conflit répondent sans difficulté à la question, l’Ukraine est-elle en mesure d’accepter politiquement et de remplacer militairement de telles hémorragies humaines et
matérielles ?
Car le focus propagandiste qui est fait sur les aides militaires de l’OTAN ou les mercenaires venant se battre pour l’Ukraine n’est qu’une goutte de sang
apportée au-dessus de l’hémorragie ukrainienne. Pour Kiev c’est une communication auto-suggestive tentant de sauver les forces ukrainiennes d’un effondrement moral qui accélèrerait sa
chute militaire puis politique, et pour l’OTAN, c’est une communication commerciale destinée à remplir les carnets de commandes de son complexe militaro-industriel.
À Starobilsk (40 km à l’Est de
Severodonetsk) de nouveaux renforts russes se dirigent vers le front
L’état-major russe, de son côté a adopté la stratégie du « rouleau compresseur » qui, lentement mais surement préfère écraser les bastions
ukrainiens plutôt que de s’y casser les dents. À chaque fois que ses unités d’assaut rencontrent une résistance ukrainienne dangereuse, elles arrêtent et parfois se retirent à
distance (ce qui ne manque jamais d’être présenté comme une victoire par la propagande ukro-atlantiste) pour permettre à son artillerie de prendre le relais, écraser et leur ouvrir le
passage.
La réalité est que la situation des forces ukrainiennes, obstinément arcboutées dans Severodonetsk est catastrophique malgré quelques arrivées de
mercenaires et les appuis d’artillerie de Lisichansk.
Le piège de Severodonetsk se
referme
Dans l’après-midi du 20 juin 2022, les forces russo-républicaines ont encore intensifié leurs pressions offensives sur le front Nord Donbass, notamment par
de puissantes frappes de missiles et massifs bombardements d’une artillerie qui consommait déjà plus de 50 000 obus par jour dans ses batailles de Kherson à Kharkov.
Le 19 juin 2022, un centre de
commandement ukrainiendans la région de
Dnipropetrovsk a été détruit par unesalve de missiles mer-sol russes
« Kalibr » pendant uneimportante réunion
d’état-major.
Plusieurs hauts gradés ukrainiens ont été tués dans cette décapitation et il n’estexclu que des officiers de l’OTAN
fassent partie du strike.Arrivée d’un missile Kalibr sur
objectif
Sur le terrain de Severodonetsk, la localité de Meltikone, qui était contestée depuis fin mai a été définitivement libérée par les forces
russo-républicaines qui ont même repoussé les forces ukrainiennes à l’Ouest de l’aéroport, installant une nouvelle ligne de contact le long de la rive gauche de la rivière Donets jusqu’à
la zone industrielle « Azot » où se concentrent les forces ukrainiennes les plus importantes et estimées à 2500 combattants environ.
Chaque jour des soldats ukrainiens tombent par dizaines dans cette bataille de Severodonetsk dans un accroissement des pertes qui rend cette stratégie du
« festung » (réduits allemands à la fin de la Seconde Guerre mondiale comme Brest ou Trondheim par exemple) de moins en moins « rentable » pour le commandement
ukrainien qui voit ses effectifs du front fondre beaucoup plus rapidement que ne constituent des nouvelles unités à l’arrière ou que n’arrivent les armes et munitions de
remplacement.
Une pénurie d’hommes croissante de munitions se rajoute une hémorragie humaine croissante (reconnue par Zelensky lui-même qui évoque entre 100 et 200 tués
quotidiens) menace le front ukrainien dans le Donbass d’une rupture stratégique totale, et les mouvements offensifs russes menés depuis Popasnaya, Izioum et Krasni Liman obligent
l’état-major de Kiev à envoyer ses réserves opérationnelles positionnées à Kramatorsk vers Artemovsk et surtout Slaviansk qui est enjeu plus important pour son corps de bataille plutôt
que Severodonetsk et Lisichansk dont l’encerclement à terme est inévitable.
Dans la zone industrielle
« Azot », des ukrainiens blessés sont évacués vers l’intérieur de l’usine
Lors de la libération de Meltikone, le 24e bataillon spécial nationaliste « Aïdar » a été détruit quasiment en totalité, jusqu’à son commandant
d’unité (Sergeï Melnichuk) qui aurait été fait prisonnier dans les combats. À noter que depuis le début de la guerre du Donbass en 2014 c’est la deuxième raclée que se prennent les
nationalistes du bataillon « Aïdar » (la précédente en mars à Volnovakha). Comme Marioupol pour le bataillon « Azov », « Aïdar » avait fait de Severodonetsk
son fief depuis qu’il l’avait conquis sur les forces séparatistes en juillet 2014. Aujourd’hui ces psychopathes qui avaient été accusés par l’OSCE de crimes de guerre ont rejoint Bandera ou leurs Kamaeraden via la justice des armes.
Même les services de renseignement britanniques qui assistent les forces ukrainiennes dans leurs combats contre les forces russes ont nommé la situation
militaire à l’Est de Kramatorsk « le boucle de Severodonetsk) et tant dans les états-majors de l’OTAN que de Kiev, plusieurs voix s’élèvent pour demander un retrait des forces
ukrainiennes du secteur (en 15 000 à Severodonetsk/Lisichansk, 4000 à Zolotoe, plus celles qui sont à Sedersk et environs). Mais face à cette logique militaire protégeant au maximum ses
personnels et matériels s’oppose une obstination politique de ne pas laisser s’achever la libération totale du territoire de la République populaire de Lougansk.
Aujourd’hui, il semble que Kiev ait choisi une option médiane, évacuant de Severodonetsk un maximum de troupes ukrainiennes vers Lisichansk tout en y
maintenant (principalement dans l’usine « Azot ») une dernière résistance articulée principalement autour des militants nationalistes (bataillon Karpatka, bataillon Légion
géorgienne, Légion internationale…) qui seront les derniers à quitter la rive gauche de la Donets ou à finir comme Azov dans les catacombes de l’usine « Azot ».
Mercenaires étasuniens de la légion
internationalepour l’Ukraine au combat dans l’usine
« Azot »
Mercenaires bélarusses du
bataillon Kalinouski au combat dans le secteur de l’aéroport
Si des poches de résistances ukrainiennes subsistent au Sud de Severodonetsk c’est autour de l’usine « Azot » que se concentre aujourd’hui la
plupart des actions en cours. D’un côté les Ukrainiens qui défendent le périmètre et tentent de garder un accès vers Lisichansk (via des franchissements de fortune) et de l’autre les
Russes et alliés qui avancent le long de la rivière Donets pour les encercler.
Dans cette zone industrielle, se trouveraient environ 2500 combattants ukrainiens dont 500 à 600 mercenaires des unités citées ci-avant mais aussi de
nombreux civils (environ 500 selon plusieurs sources dont une quarantaine d’enfants) et dont quelques dizaines sont réussi à emprunter le corridor humanitaire organisé chaque jour par les
Russes.
Ici une explosion d’une cuve de
produit chimique comme il en existe plusieurs dans l’usine « Azot »
Les combats entre les forces de Kiev et les alliés ne cessent pas et redoublant même d’intensité dans certains secteurs, mais les pertes importantes subies
par les unités ukrainiennes et leur isolement logistique ne leur permettront pas de prolonger cette tactique très longtemps. Il leur restera que 2 solutions : soit se replier dans les
souterrains de l’usine « Azot » jusqu’à leur reddition, soit tenter de s’exfiltrer vers Lisichansk via les franchissements de fortune installés depuis la destruction du dernier
pont sur la Donets.
En attendant la bataille fait rage :
Unité ukrainienne (à priori Garde
nationale) au combat depuis une école près de l’usine « Azot »
Char de combat ukrainien près de
l’usine « Azot »
Les pertes ukrainiennes sont violentes : des centaines de morts, blessés et prisonniers chaque jour auxquels il faut rajouter un nombre croissant de
déserteurs et même des cas de suicides confirmés par l’état-major ukrainien.
Déserteurs ukrainiens dans le secteur
de Meltikone
Ailleurs se sont des réservistes
ukrainiens qui se sont rendis sans se battre aux forces russo-républicaines
De l’autre côté de la rivière Donets, les forces ukrainiennes sont en train de renforcer une défense face à Severodonetsk mais aussi sur l’ensemble du
périmètre de Lisichansk, une ville de 96 km2 (trois fois Severodonetsk) et qui à moyen terme, est menacée d’un encerclement complet, notamment par les forces russo-républicaines venant du
front de Popasnaya au Sud.
Évacuer les forces de Severodonetsk est devenu compliqué car tous les ponts la reliant à Lisichansk ont été détruits y compris par elles-mêmes qui, en
voulant freiner les forces russes sont d’abord tombées dans leur propre piège quand ce n’est pas directement dans la rivière comme à Krasni Liman en mai dernier.
Un groupe ukrainien, quittant
rapidement les combatslots de la bataille de Krasni Liman en
mai dernier cherchait à rejoindre la rivière Donets et
Slaviansk oubliant que leurarmée avait détruit les ponts …
plongeon assuré !
Les forces russo-républicaines ont visiblement l’intention d’en finir avec ce dernier carré nationaliste ukrainien de Severodonetsk qui mobilise autant
leurs forces d’assaut que la propagande mensongère occidentale qui entre les pleurs de mendiant (« nous mourrons, aidez-nous ! ») et les aboiements de roquet (« nous tenons
et contre-attaquons ! ») cherche, comme pour Marioupol en avril-mai à mythifier la réalité de l’effondrement ukrainien.
Chasseurs bombardiers russes Sukhoï
25en vol
basse altitude, pour surprendre
les défenses antiaériennes, foncent vers les des positions ukrainiennes à Severodonetsk
La libération de Severodonetsk est donc un objectif prioritaire pour Moscou et qui, selon moi est bien plus politique que militaire car il restera
Lisichansk pour réellement revendiquer ce dernier bastion ukrainien encore présent sur le territoire de la République populaire de Lougansk.
Une colonne russe de BMP T
« Terminator »en approche vers le front de
Severodonetsk
Le potentiel chaudron de Severodonetsk
Lisichansk
Dans cette bataille de Severodonetsk, chaque belligérant espère transformer le bastion formé avec Lisichansk en piège où des forces ennemies pourront être
fixées et détruites :
• L’état-major ukrainien semble vouloir attirer sur cette rive gauche de la Donets surplombée par sa garnison de Lisichansk des unités d’assauts russes
qu’il espère fixer loin des autres secteurs du front et user dans des combats urbains et pilonnages d’artillerie si l’approvisionnement en armes et munitions d’artillerie est maintenu
ouvert, augmenté et préservé entre Kramatorsk et Lisichansk.
• L’état-major russe cherche visiblement à prolonger la libération de Severodonetsk par une pression offensive sur Lisichansk pour y fixer la garnison et y
attirer des renforts et surtout encercler cette ville pour la couper de ses voies d’approvisionnements et de retraite jusqu’à la destruction ou reddition des 15 000 hommes environ qui y
sont déployés auxquels pourraient se rajouter les garnisons de Zolotoe et Seversk.
Dans les 2 cas Severodonetsk apparait plus comme un appât attirant l’adversaire vers Lisichansk pour mener contre lui une stratégie d’attrition soit
défensive pour les Ukrainiens soit offensive pour les russo-républicains.
Vu les moyens colossaux de l’armée russe disponibles en réserve et les difficultés croissantes de l’armée ukrainienne je ne doute pas que ce sont les
Ukrainiens qui font tomber dans le piège de ce bastion qui finira en chaudron tôt ou tard et rien, pas même les aides de l’OTAN n’y pourront rien changer car la guerre, avant d’être un
calcul d’acier et de carburant est d’abord une histoire de sang et de cœurs.
Le piège de Lisichansk
s’ouvre
Dans cette perspective, même si l’intensité des combats menés à Severodonetsk retiennent l’attention, les regards doivent se porter sur Lisichansk dont
l’étendue (90 km2), l’altitude (150 m) et la garnison ukrainienne (environ 12 000) sont trois fois plus importantes que celles de Severodonetsk.
Sur cette vidéo ukrainienne d’un tir
antichar depuis la crète de Lisichansk dominant la rivière Donets on peut constater la difficulté d’aborder cette ville fortement défendue par un assaut
frontal venant de Severodonetsk
Ce qui est certain c’est que la ville de Severodonetsk, même libérée restera au cœur des combats et sous les bombardements ukrainiens tant que Lisichansk
restera aux mains des unités ukrainiennes qui continueront à faire de la rivière Donets la ligne de contact du front et tant que leur encerclement n’aura pas étranglé leurs
approvisionnements.
Et cet encerclement lui-même n’est pas une mince affaire pour les forces alliées cat un corridor créé à l’Ouest de Lisichansk pourra certes couper le
bastion ukrainien de ses approvisionnements de combat mais sera menacé par les feux de l’artillerie ukro-atlantiste du bastion de Kramatorsk/Slaviansk, comme l’ont prouvé les
bombardements subis par les unités russo-républicaines s’étant approchées de la route Artemovsk – Lisichansk. Mais n’anticipons pas trop car d’autres événements militaires peuvent
survenir entre temps dans ce conflit qui, tant que le régime de Kiev est maintenu, semble s’installer dans la durée, contrairement aux annonces saugrenues des propagandistes qui de chaque
côté du front de l’information sont penchés sur les boules de cristal de leurs fantasmes immatures.
Les bombardements ukro-atlantistes sur Donetsk continuent, visant des sites stratégiques et logistiques russo-républicains comme par exemple ces derniers
jours l’état-major du 1er Corps d’Armée de Donetsk ou un dépôt de munitions à Krasni Luch, mais aussi et surtout les populations civiles Donetsk dans une attrition terroriste d’une
intensité qui n’avait jamais été atteinte depuis 8 ans, portant leurs coups jusqu’au cœur des cités pourtant vides de tout objectif militaire et même souvent éloignées du front.
20 juin, nouveau bombardement
ukro-atlantiste sur Donetsk, avec des obus de 155mm français
Plusieurs personnes m’ont demandé de confirmer que ce sont bien des munitions de l’OTAN qui sont tirées: Non seulement le 155 mm dont plus de 100 unités
frappent quotidiennement Donetsk est un calibre OTAN tiré par les différents obusiers tractés ou automoteurs occidentaux livrés à Kiev, mais on peut même affirmer que le canon français
CAESAR, dont 12 exemplaires minimum sont opérationnels dans l’artillerie ukrainienne depuis juin, est impliqué dans les derniers bombardements des populations civiles de Donetsk :
De plus sur les réseaux sociaux ukrainiens des vidéos de plus en plus nombreuses montrent les Caesar français en action sur le front de Donetsk, dans des
campagnes de tir révélant la tactique employée et que j’ai déjà souvent décrite ici :
Obusier CAESAR français de 155mm
tirant sur Donetsk. À noter la la brièveté du tir pour éviter au maximum les ripostes de
l’artillerie, de l’aviation et même la géolocalisation
Les tirs frappent Donetsk partout (tous les districts ont été bombardés depuis juin) et de façon massive, utilisant soit des paniers complets de roquettes
simultanées (40x122mm « Grad » ou 16x200mm « Uragan »), soit des salves d’obusiers lourds (122, 152 et 155mm).
Pour cette seule journée du 20 juin 2022, en plus des autres calibres ukrainiens, 141 obus de 155mm « made in OTAN » ont été tirés sur le secteur
de Donetsk par l’artillerie ukrainienne.
Si les armes de l’OTAN sont de plus en plus présentes dans les bombardements ukrainiens (notamment avec les M777 étasuniens) ce n’est certainement pas
uniquement à cause de leurs portées et précisions augmentées mais aussi (et surtout) à cause de la pénurie de munitions soviétiques de l’arsenal ukrainien dont la plupart des dépôts et
usines de production ont été détruits depuis 3 mois par les tirs de missiles russes (la Roumanie a d’ailleurs décidé de relancer en urgence sa productions d’obus soviétiques au profit de
l’Ukraine, confirmant cette pénurie d’obus). L’OTAN a donc engagé un changement d’équipement du parc d’artillerie ukrainien pour lui offrir sa production industrielle: mais si environ 200
obusiers de 155mm divers sont déjà arrivés sur le front, ils ne représentent que 15% d’une aide totale (environ 50 milliards de $) qui, entre les délais d’acheminement, les formations des
servants, les bombardements russes, peine à arriver sur le front.
Alors que Macron dans une dissonance cognitive totale prétend à la fois vouloir œuvrer pour une résolution diplomatique du conflit mais aider militairement
les forces ukrainiennes à se défendre et donc prolonger le conflit, les soudards ukrainiens, comme ils en ont l’habitude depuis 8 ans terrorisent les populations russes du Donbass dans
une efficacité criminelle augmentée par les « cadeaux » de la « patrie des droits de l’Homme ».
Heureusement que 8 années de bombardements quotidiens ont inculqué des comportements et réflexes vitaux à la population du Donbass, limitant drastiquement
les victimes habituellement observées dans ces types de bombardements mais, malheureusement sans pouvoir les éviter totalement.
17 juin, un automobiliste est surpris
par l’arrivée d’un obus ukrainien au centre de Donetsk
18 juin, le reporter Graham Philips
aident des civils à quitter les quartiers bombardés du centre ville
Le résultat de ces bombardements ukro-atlantistes est que l’activité socio-économique des villes bombardées (principalement de Sud au Nord, Donetsk,
Makeevka, Yasinovataya et Gorlovka) qui déjà avait été fortement ralentie depuis la mobilisation est aujourd’hui quasiment à l’arrêt. Seuls les services bien sûr, quelques magasins de
première nécessité et quelques transports sont maintenus au milieu des alertes quotidiennes et des sirènes d’ambulances.
Beaucoup de familles ont évacué leurs enfants vers l’arrière ou la Russie tandis que beaucoup de stations services enferment leur cuves derrière des murs de
sacs de sable et que le fenêtres sont scotchées pour limiter les éclats de verre en cas d’explosion proche. et les sens restent tendus vers le ciel avec cette même habitude instinctive
qui éloigne les chaises et les lits des fenêtres…
Du côté militaire, les défenses antiaériennes et les radars, les batteries d’artilleries et les escadrilles de chasseurs bombardiers sont en alerte
maximale, jour et nuit, réagissant de plus en plus rapidement et massivement aux tirs ennemis. Ici aussi c’est une action militaire complexe, qui à défaut d’éliminer immédiatement et
totalement mène une attrition des systèmes d’armes ennemis et de leurs logistiques qui a moyen terme pas éteindre le feu de leurs canons.
20 juin, pendant les bombardements
ukrainiens sur Donetsk, des chasseurs bombardiers russes Sukhoï 25 foncent vers les points de tir repérés
dans le secteur d’Avdeevka – Pervomaïskoye
Pour conclure je veux expliquer aux personnes qui, légitimement, ne comprennent pas qu’après 3 mois d’opérations militaires russes musclées les forces
ukrainiennes aient encore la capacité de bombarder sévèrement le centre de Donetsk qu’il s’agit tout simplement de la réalité de la complexité d’un conflit de haute intensité symétrique
et dont la victoire finale, quand bien même certaine, n’est jamais acquise pour autant, tant qu’elle n’est pas actée.
Contrairement aux propagandistes de salon qui se gargarisent avec les communiqués officiels de leur choix ou les documents « OSINT » qui flattent
leurs fantasmes, la réalité du terrain est bien plus complexe et évolutive que leurs élucubrations manichéistes. Une armée lorsqu’elle est engagée au combat tente de se trouver un chemin
de survie entre les sacrifices et les adaptations et chaque secteur du front est unique et changeant même dans les caps fixes des stratégies.
Tant que le pouvoir à Kiev restera en place et que l’Ukraine restera un enjeu pour l’OTAN et une menace pour la Russie, cette guerre durera probablement
encore de longs mois, et même des années. Et dans cette cinétique tragique la libération du Donbass qui peut durer jusqu’en 2023 ne sera que la première bataille de ce conflit qui n’ose
pas encore prendre le nom de 3ème guerre mondiale.
L’ancien gros bonnet de
la CIA et du renseignement, Graham Fuller, prédit une sombre issue à la guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie en Ukraine. Sombre pour l’Ukraine, les États-Unis et l’Europe :
Contrairement aux déclarations triomphalistes de Washington, la Russie est en train de gagner la guerre, l’Ukraine de la perdre. Les dommages à long terme pour
la Russie sont sujet à débat.
Les sanctions américaines contre la Russie se sont avérées bien plus dévastatrices pour l’Europe que pour la Russie.
L’économie mondiale a ralenti et de nombreux pays en développement sont confrontés à de graves pénuries alimentaires et au risque d’une famine généralisée.
Des fissures profondes apparaissent déjà du côté européen de la soi-disant « unité de
l’OTAN ». L’Europe occidentale regrettera de plus en plus le jour où elle a aveuglément suivi le joueur de flûte américain dans sa guerre contre la Russie. En effet,
il ne s’agit pas d’une guerre ukraine-russie mais d’une guerre américano-russe menée par procuration, jusqu’au dernier Ukrainien.
Contrairement aux déclarations optimistes, l’OTAN pourrait en fait en sortir affaiblie. Les Européens de l’Ouest réfléchiront longuement à la sagesse et aux
coûts importants qu’ils devront subir pour avoir provoqué de graves confrontations à long terme avec la Russie ou d’autres « concurrents » des États-Unis.
L’Europe reviendra tôt ou tard à l’achat d’énergie russe bon marché. La Russie est à sa porte et une relation économique naturelle avec elle sera, en fin de
compte, d’une logique écrasante.
L’Europe perçoit déjà les États-Unis comme une puissance en déclin, avec une « vision » erratique et hypocrite
de la politique étrangère, fondée sur le besoin désespéré de préserver le « leadership
américain » dans le monde. La volonté de l’Amérique d’entrer en guerre à cette fin est de plus en plus dangereuse pour les autres.
Tout ce qui précède a déjà été dit sur ce site, fin février et en mars. Mais il est bon de voir que des spécialistes chevronnés du renseignement arrivent maintenant à des conclusions similaires.
Il y a deux semaines, j’écrivais que les Ukrainiens allaient bientôt atteindre un point de rupture. La « liste des pertes » publiée aujourd’hui par le
ministère russe de la Défense contient une partie supplémentaire concernant les pertes de troupes ukrainiennes qui vient étayer cette hypothèse :
Depuis le 19 mai, au cours du mois, rien que la 14e brigade mécanisée des FAU a perdu 2 100 personnes, tuées ou blessées. En raison de conditions morales et
psychologiques défavorables, 800 personnes destinées à reconstituer les pertes de cette unité ont refusé de se rendre dans la zone opérationnelle et ont accusé les officiers d’incompétence,
de corruption et de copinage dans le paiement des allocations.
Une centaine de militaires d’une unité de reconnaissance de la 10e brigade d’assaut de montagne ont été relevés de leurs fonctions de combat et transportés à
Kremenchug pour enquête.
Une partie considérable des commandants de la 30e brigade mécanisée des FAU se sont retirés de la gestion de leurs unités et refusent de remplir des tâches de
combat. Toutes sortes de prétextes sont utilisés pour simuler la maladie. La majorité des unités se sont déjà retrouvées sans aucun officier.
Une brigade mécanisée compte environ 3 500 soldats. En un mois, la 14e brigade ukrainienne a perdu deux tiers de ses effectifs. Les remplaçants ne sont pas formés
pour utiliser les équipements mécanisés (chars, APC), qui de toute façon n’existent probablement plus, et ne peuvent donc être utilisés que comme infanterie non protégée. Il n’est pas étonnant
qu’ils refusent d’être envoyés dans des conditions si désespérées.
Les dirigeants ukrainiens continuent d’envoyer de nouvelles unités vers le chaudron de Lysichansk, à l’est. Cela ne dérange pas les Russes. Leur travail consistant
à « démilitariser » l’Ukraine,
coincer davantage de troupes pour les anéantir d’un seul coup facilite cette tâche.
La distance entre la zone rouge tenue par les Russes, en haut, et la zone en bas, au niveau de la brèche la plus étroite, n’est que de 15 kilomètres. Elle n’est
traversée que par une seule route ouverte d’ouest en est, qui sert à acheminer le ravitaillement des troupes ukrainiennes à Lysichansk.
Les
combats se déroulent actuellement au-dessus de Mykolaivka, au bas de cette carte détaillée. À cinq kilomètres au nord, se trouve la raffinerie de Lysichansk. Elle sera la prochaine cible. La
dernière route vers Lysichansk passe directement au nord de celle-ci. Lorsque cette route sera sous le feu direct des Russes, le chaudron sera fermé et ceux qui s’y trouvent coincés commenceront
à bouillir. Pour ces 20 000 soldats cela signifiera se rendre ou mourir.
Si cela est encore possible, le moral des autres troupes ukrainiennes n’en sera que plus bas.
« Nous, soldats du 8e bataillon de la 10e brigade, basés près de la ville de Seversk. Nous en appelons à vous,
Monsieur le Président, Monsieur Zaluzhny, et au peuple ukrainien […] Nous exigeons la rotation immédiate de nos troupes restantes, physiquement et mentalement nous sommes à bout de forces
« .
Il est intéressant de noter que les troupes s’adressent également au général Zaluzhny, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes (FAU). C’est la première
fois que j’entends cela. L’idée de se battre à Lysichansk jusqu’au bout est venue de Zelensky et de ses conseillers civils. Zaluzhny s’y serait opposé. Il voulait que ces troupes et d’autres se
retirent et mènent une campagne plus mobile. Cela aurait raccourci la ligne de front et donné une chance de créer des réserves pouvant se reposer et se préparer à une contre-attaque ultérieure.
Selon certaines rumeurs, les conseillers de Zelensky font maintenant pression pour remplacer Zaluzhny, qui a accru sa présence dans les médias. Ils craignent probablement un coup
d’État.
La Russie a annoncé hier qu’elle avait tué 50 généraux et officiers supérieurs des forces armées ukrainiennes par un tir de missile. Le groupe se réunissait pour planifier la suite des
combats dans la région sud d’Odessa et de Kherson. Cette info semble maintenant avoir été confirmée :
Les forces armées russes ont abattu des généraux des FAU, qui étaient retranchés à l’arrière. L’administration
militaro-civile de la région de Zaporozhye a confirmé les résultats d’une frappe de missiles sur le poste de commandement des FAU près du village de Shirokaya Dacha, 57 officiers de haut
niveau ont été tués.
La nuit dernière, probablement en réponse à la frappe sur les officiers, les Ukrainiens ont tiré un missile contre une plate-forme de production de gaz et de
pétrole dans les eaux proches de la Crimée. L’installation a été endommagée. La Russie considère qu’il s’agit d’une attaque directe contre une infrastructure précieuse située sur son territoire
et elle y répondra probablement avec force.
Hier, la Lituanie a annoncé qu’elle interdirait immédiatement aux marchandises russes visées par les sanctions de l’UE de transiter du Belarus vers
l’enclave de Kaliningrad, située sur les rives de la mer Baltique, qui est un territoire russe. Cette mesure est contraire à plusieurs accords internationaux qui garantissent un accès sans
entrave de la Russie à la ville. La Russie n’a pas encore annoncé de réponse à cette nouvelle provocation.
Moon of
Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Sur ce front Nord du Donbass, l’état-major a opté une stratégie de mouvement fondée sur la sécurisation prioritaire de ses troupes d’assaut qui avancent sur
4 secteurs distincts dans une combinaison tactique du feu de l’artillerie qui permet de détruire l’avantage défensif des ukrainiens et préparer les assauts progressifs des russes et
alliés,
Au Nord, vers Slaviansk
A l’Est, vers la libération totale de Severodonetsk
Au Sud Est, vers Zolotoe
Au Sud, vers Artemosk
Forces russes entrant dans les
quartiers résidentiels libérés (et évacués) de Severodonetsk
pour le dernier assaut sur la zone industrielle
« Azot », avant d’engager ensuite la bataille pour la libération
de Lisichansk
De son côté, l’état-major ukrainien est arcbouté à 3 priorités :
Maintenir opérationnel un réseau de routes approvisionnant à l’Est de Kramatorsk le bastion de Severodonetsk/Lisichansk.
Résister le plus longtemps possible à Severodonetsk pour permettre l’arrivée de renforts matériels de l’OTAN et humains ave les brigades en
formation,
Se préparer à la bataille de Slaviansk, au Nord de Kramatorsk dont les défenses sont déjà bombardées par l’artillerie russe.
T72 polonais arrivant sur le front de
Severodonetsk Lisichansk avec des appuis
d’artillerie
Dans Severodonetsk, des combats font toujours rage autour de cette usine « Azot » dont l’encerclement final par les forces russes et leurs alliés
n’est plus qu’un question d’heures, et si les ukro-atlantistes repliés dans ce Kombinat chimique datat de l’époque soviétique ne profitent pas de l’entrouverture existant encore au Sud de
leur position pour tenter de rejoindre le reste du bastion situé à Lisichansk (de l’aure côté de la rivière Donets), alors nous assisterons probablement à une répétition du scénario
d’Azovstal (entre le 21 avril et le 15 mai) ou plus de 2300 militants des dernières unités ukrainiennes de Marioupol s’étaient fait piéger comme des rats dans les souterrains de
l’aciérie.
Vue aérienne de la zone industrielle
« Azot »
« Azot », l’usine chimique de Severodonets est certes moins étendue que Azovstal mais elle dispose des mêmes caractéristiques infrastructurelles
et humaines :
• Complexe industriel lourd disposant de bâtiments solides et élevés et de souterrains profonds et bétonnés (anciens abris antiatomiques
soviétiques),
• 2000 à 2500 combattants retranchés parmi lesquels de nombreux nationalistes ukrainiens et des mercenaires occidentaux plus nombreux qu’à Marioupol,
• De nombreux civils (entre 200 et 500) toujours bloqués dans l’usine par les forces de Kiev pour servir de bouclier humain contre les tirs et d’otages pour
éventuellement s’exfiltrer.
Aujourd’hui l’étau se resserre autour des derniers combattants ukrainiens restés dans Severodonetsk et qui se sont retranchés à l’abri des souterrains de
l’usine Azot et de leurs otages civils tandis qu’en surface, la présence des citernes chimiques limitent les tirs des forces alliées les encerclant.
Après avoir refusé l’évacuation de la totalité des civils qui étaient dans le complexe industriel, les forces ukrainiennes depuis 2 jours tentent des
négociations pour qu’ils puissent être évacués vers Lisichansk en même temps que leur propre repli militaire vers cette deuxième ville du bastion. Proposition évidemment refusé par
l’état-major russe qui demande que soient utilisés les corridors humanitaires déjà opérationnels vers la République populaire de Lougansk, en proposant aux forces ukrainiennes présentes
de déposer les armes et se rendre.
Dans un précédent article
sur les occidentaux venus se battre pour le « Banderistan » étasunien, j’avais partagé une troisième vidéo de mercenaires étasuniens au combat dans Severodonetsk. Leur
effectif exact n’est pas connu mais ont été confirmées des groupes de britanniques, d’étasuniens, de polonais et même de brésiliens appartenant soit à des bataillons spéciaux
nationalistes soit à cette « Légion Internationale pour la Défense de l’Ukraine » qui compterait sur l’ensemble du front entre 3000 et 20 000 selon les sources extrêmes
s’intéressant à elle.
Extrait de cette vidéo montrant les
mercenaires étasuniens au combat près de l’usine
« Azot »
Dans cet article précédent le tweet d’un mercenaire US dénonce déjà les pertes importantes subies par cette légion internationale et depuis, d’autres
témoignages et documents le confirme : « it is a absolute shit ! »
Evacuation de mercenaires étasuniens
blessés vers les franchissements de fortune
installés
sur la rivière Donets pour tenter de
rejoindre Lisichansk
Autour de la zone industrielle « Azot » de violents combats continuent entre les forces ukrainiennes dont on estime leur effectif entre 2000 et
2500 combattants et les forces russo-républicaines qui progressent en sécurité mètre par mètre. Contrairement à l’aciérie d’Azovstal dont l’immense surface et la rareté de sites chimiques
permettaient des bombardement massif de son périmètre, l’usine Azot est plus insérée dans l’espace résidentiel et surtout dispose de plusieurs cuves de produis chimiques extrêmement
dangereux. les forces alliées doivent donc avancer prudemment avec dans certaines zones des appuis feu limités à l’aviation d’attaque au sol seule qui peut garantir des tirs de précision
aux rayonnements limités.
Chasseurs bombardiers Sukhoï 25 russes
en action
au dessus de Severodonetsk
Le principal problème pour les forces ukrainiennes de Severodonetsk est que les 3 ponts les reliant au bastion ukrainien de Lisichansk ont été détruits et
que leur imbrication urbaine avec les forces russes ne permet plus un appui d’artillerie efficace pour leurs défense. Du coup les évacuations sont longues, difficiles par les moyens de
fortune organisés sur la rivière Donets et surtout vulnérables car dès que les ukrainiens s’éloignent de la ligne de contact ils se retrouvent sous le feu de l’artillerie russe.